1. Printemps arabe
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Cet article concerne le Printemps arabe (2010-2012). Pour les autres articles
traitant de « révoltes arabes », voir Révolte arabe. Cet article possède un
paronyme, voir : Printemps érable.
« Printemps arabe »
De gauche à droite et de haut en bas : manifestants le 9 février place Tahrir au
Caire, Égypte ; manifestants le 14 janvier à Tunis, Tunisie ; manifestations à El
Beïda le 22 juillet, Libye ; manifestations le 3 février à Sana'a, Yémen ;
manifestations le 24 avril à Damas, Syrie ; manifestions le 8 juillet à Karrana,
Bahreïn.
Localisation Monde arabe Liste
Arabie saoudite
Algérie
Bahreïn
Égypte
Irak
Iran
Jordanie
3. Manifestations prolongées et répression
Changement de gouvernement et manifestations
Manifestations prolongées
Protestations mineures
Pays non arabes touchés par un mouvement social simultanément aux
révoltes arabes
Le « Printemps arabe » est un ensemble de contestations populaires, d'ampleur
et d'intensité très variables, qui se produisent dans de nombreux pays du
monde arabe à partir de décembre 2010. L'expression de « Printemps arabe »
fait référence au « Printemps des peuples » de 1848 auquel il a été comparé.
Ces mouvements révolutionnaires nationaux2 sont aussi qualifiés de
révolutions arabes, de révoltes arabes ou encore de « réveil arabe3 ».
Ces évènements ont commencé le 17 décembre 2010 dans la ville de Sidi
Bouzid par la révolution en Tunisie qui a conduit Zine el-Abidine Ben Ali à
quitter le pouvoir. D’autres peuples reprennent à leur tour le slogan « Dégage !
» (ou Erhal ! en arabe4) devenu le symbole de ces révolutions5,6,7,8,9,10.
Outre le départ des dictateurs et l’instauration d’une démocratie, les
manifestants exigent un partage des richesses qui leur assure de meilleures
conditions de vie, des emplois, et la dignité (« karama » en arabe)11,12,13.
Alors que la révolution égyptienne provoque le départ d’Hosni Moubarak et
une transition démocratique, les autres n'ont pas les mêmes conséquences : en
Libye, elle tourne à la guerre civile entre les forces fidèles au régime de la
Jamahiriya de Mouammar Kadhafi et les insurgés, soutenus par une
intervention étrangère sous mandat de l'ONU ; au Bahreïn, la solidarité contre-
révolutionnaire des monarchies du Golfe fait échec au mouvement de
contestation mais elle reprend à partir de juin 2011 ; au Yémen, le dictateur
Saleh qui réprime la révolte louvoie entre exigences de l’opposition et le
soutien international à une transition pacifique et démissionne le 27 février, et
en Syrie, la répression exercée par le régime de Bachar el-Assad cause des
4. milliers de morts. Malgré la violence des répressions dans tous les pays
concernés par des mouvements d'ampleur, elles échouent presque toutes et
les contestations continuent14. Tous les autres pays du monde arabe sauf le
Qatar ont été touchés, mais les manifestations y ont eu une ampleur et des
conséquences plus limitées. Des États non arabes ont enregistré aussi des
manifestations ou procédé à des actions préventives, notamment l'Iran, mais
l'ampleur de ces mouvements a généralement été moindre et l'influence des
événements du monde arabe n'a pas toujours été clairement établie.
Les principales causes de ces mouvements à forte dimension sociale2 sont le
manque de libertés individuelles et publiques, la kleptocratie, le chômage, la
misère, le coût de la vie élevé ainsi qu'un besoin de démocratie qui ne soit pas
une simple façade15. Cette vague révolutionnaire est comparée à divers
moments historiques, comme le Printemps des peuples de 184816,17, la chute
du Rideau de fer en 198918,19, ou encore le Risorgimento italien20.
Ces révolutions recourent initialement aux méthodes de contestation non
violente21 détaillées dans le manuel de Gene Sharp et inspirées de celles de
Gandhi ; les révolutionnaires utilisent les technologies modernes de
communication (différents outils d’Internet et téléphone mobile) de façon
intensive, la télévision satellitaire jouant également un rôle important dans le
déroulement des évènements22. Les dictatures concernées tentent d'ailleurs
de contrer ces moyens de communication (coupure ou brouillage des réseaux,
attaque contre les journalistes).
En juin 2011, la contestation se poursuit dans la quasi-totalité des pays arabes
sauf le Qatar et les Émirats, les différents mouvements s’encourageant les uns
les autres : ainsi, la contestation à Bahreïn, assommée par l’intervention
saoudienne, reprend dès la fin de l’état d’urgence12. Dans tous les pays
concernés, les révolutions cimentent l’unité nationale12. Ces révoltes
pourraient mener à une redistribution des cartes dans cette zone du monde,
avec des conséquences géopolitiques (comme sur le conflit israélo-
5. palestinien11,12), sociales et économiques majeures à l'échelle mondiale,
notamment à cause de l’industrie pétrolière, très présente dans ces
régions.Sommaire
1 Contexte et points communs des pays concernés
1.1 Démographie : des révolutions de la jeunesse
1.2 Régimes politiques
1.3 Aspects socio-économiques
1.4 Développement comparé des différents pays arabes (avant les évènements)
2 Schémas de déroulement commun
2.1 Déroulement des événements
2.2 Action non-violente et rôle de l’armée
2.3 Nouvelles technologies et médias
2.4 Place de l’islam et des femmes
2.5 Étincelle tunisienne
3 Tunisie, départ d'une flambée générale
4 Effet domino
4.1 Révolution égyptienne
4.2 Guerre civile libyenne
4.3 Révolution yéménite
4.4 Révolte syrienne
4.5 Contestation bahreïnienne
4.6 Contestation algérienne
4.7 Contestation jordanienne
4.8 Manifestations marocaines
6. 4.9 Irak
4.10 Autres pays arabes
5 Extensions et influences hors du monde arabe
5.1 Albanie
5.2 Burkina Faso
5.3 Chine
5.4 Iran
5.5 Québec
6 Vue chronologique des évènements
6.1 Prémices
6.2 Décembre 2010
6.3 2011
6.3.1 Janvier
6.3.2 Février
6.3.3 Mars
6.3.4 Avril
6.3.5 Mai
6.3.6 Août
6.3.7 Septembre
6.3.8 Octobre
6.3.9 Novembre
6.3.10 Décembre
6.4 2012
6.4.1 Janvier
7. 6.4.2 Février
6.4.3 Mars
6.4.4 Avril
6.4.5 Mai
6.4.6 Juin
7 Conséquences
7.1 Conséquences politiques
7.1.1 Intervention internationale en Libye
7.1.2 Instauration de la démocratie
7.1.2.1 Tunisie
7.1.2.2 Maroc
7.1.2.3 Libye
7.1.2.4 Égypte
7.2 Conséquences économiques
7.3 Conséquences migratoires
7.4 Nouvelle configuration diplomatique
7.5 Territoires palestiniens
8 Réactions internationales
8.1 Organismes internationaux
8.1.1 Union pour la Méditerranée
8.1.2 Organisation des Nations Unies
8.1.3 Ligue arabe
8.1.4 OTAN
8.2 Corée
8. 8.3 États-Unis
8.4 Union européenne
8.5 France
8.6 Vatican
9 Critiques
10 Presse
11 Notes et références
12 Annexes
12.1 Bibliographie
12.2 Liens externes
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Contexte et points communs des pays concernés
Zine El Abidine Ben Ali en 2008.
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Démographie : des révolutions de la jeunesse
Tous les pays arabes sont entrés en transition démographique dès les années
1950. Le taux de fécondité moyen de la région (Afrique du Nord et Moyen-
Orient Iran compris) est de 3,6 enfants par femme en 2000-200523. Lorsque les
révolutions arabes se produisent, elle est avancée au Moyen-Orient, et achevée
au Maghreb. Ce facteur joue un rôle déterminant dans le déclenchement des
révolutions, dans le sens où les enfants prennent plus d'importance dans la
famille, sont mieux éduqués et élevés de façon égalitaire, et donc plus à même
de remettre en cause l’autorité patriarcale et un système inégalitaire24. La
9. transition démographique a aussi pour résultat des effectifs importants pour la
classe d’âge 15-29 ans : ils sont plus de 100 millions en 2009 dans la région, soit
le tiers de la population totale, et une augmentation de 50 % depuis vingt
ans23.
Même si les jeunes sont soutenus voire accompagnés dans les manifestations
par des membres de toutes les tranches d’âges, ils restent le moteur principal
des révolutions arabes25,26,24,27. Jeffrey Sachs fait de l’emploi des jeunes à la
fois une des racines des révolutions arabes, et un des enjeux majeurs des
politiques arabes à venir28.
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Régimes politiques
Extension géographique de la langue arabe contemporaine :
pays où elle est seule langue officielle ;
pays où elle partage le statut de langue officielle avec d'autres idiomes.
Les régimes des pays arabes sont autoritaires, oligarchiques : pour se
maintenir, ils multiplient les services de police. Ces États policiers s’associent
aux milieux affairistes29. Les sociétés arabes aspirent à des régimes
démocratiques ; le chercheur français Olivier Roy avait ainsi pressenti le risque
d’un écart entre le soutien des diplomaties occidentales aux dictatures et le
chemin pris par ces sociétés, qui rendait inéluctable la démocratisation des
pays arabes, dans une note du CAP de 200530. Les libertés limitées, la
corruption particulièrement développée dans la plupart de ces pays (tout
comme les détournements de fonds publics) et des chefs d'État très souvent
âgés en place depuis plusieurs dizaines d'années (souvent enclins au népotisme
et notamment à la transmission héréditaire du pouvoir y compris dans les
régimes de type républicain) sont autant de facteurs susceptibles d'exaspérer
les populations aboutissant ainsi à des troubles.
10. On note aussi dans les années 2010 une baisse du rôle des États-Unis dans la
région31,32, à cause de la guerre en Irak, qui les prive de moyens et
d'influence. Ainsi, c'est la Turquie qui propose et fait aboutir sa médiation entre
Israël et la Syrie en 2008. La crise à Erbil en novembre 2010 est réglée sans eux.
Enfin, c'est l'Arabie saoudite et la Syrie