1. Résumé du mémoire de Master 1 portant sur :
“Les aspirations et représentations politiques des
femmes dans le Printemps Arabe »
Réalisé au cours de l’année universitaire 2011-2012 au sein de l’Université Paris-Sud 11, à Sceaux.
Enseignante responsable : Mme Catherine Rouvier agrégée en relations internationales.
Le « Printemps arabe » a suscité un engouement médiatique considérable. Ce mémoire entend
présenter une étude comparative objective, affranchie de l’immédiateté des faits, de ce sujet pluridisciplinaire.
On qualifie de Printemps arabe l’ensemble des vagues de soulèvements qui ont eu lieu sur la rive sud de la
méditerranée depuis l’hiver 2010, ayant donné lieu le cas échéant au renversement du régime en place. Dans
ces pays à géographie variable, on note cependant des similarités économiques, sociales et démographiques,
facteurs de ces mouvements de masse transversaux, initiés par le bas et relayés par les nouveaux moyen de
communication. Les femmes ont été mise au premier plan de ces révoltes, consacrées égérie des révolutions,
dont on a pu craindre la sensationalisation. Ce travail de recherche vise à identifier la portée politique réelle de
ces mouvements pour les femmes de la région.
La première partie offre une analyse historique des statuts personnels codifiés, inspirés des textes
religieux et dresse le paysage des formes de politisation des mouvements féministes de la région, pour mieux
saisir les enjeux actuels de la participation des femmes au Printemps arabe. Si les femmes, de toutes catégories
sociales confondues, ont largement participé aux manifestations, on note que les revendications des masses
étaient finalement très peu féminisées et que cette participation ne garantit pas leur existence politique future.
La seconde partie traite de la place des femmes dans les différents processus électoraux post-
révolutionnaires et propose une analyse comparative avec l’Iran et la Turquie, deux cas d’étude
diamétralement opposés ayant connus un renversement de régime, pour tenter de dresser les scénarios
envisageables. On note dans un premier temps que l’exclusion des femmes de la sphère publique
postrévolutionnaire a conduit à la politisation et la féminisation des revendications politiques et sociales dans
un contexte de rapports de forces. Si les femmes ont obtenues des avancées juridiques dans certains pays,
l’après révolution s’annonce résolument masculin et empreint de connotations religieuses, étant donné le
caractère fédérateur de l’islam dans une période de légitimation des nouveaux régimes. Le recul qu’offre
l’étude des cas Turc et Iraniens permet de conclure à un optimisme nuancé en rappelant que les processus
révolutionnaires sont toujours en marche et que les droits des femmes se présentent comme le curseur d’un
régime démocratique stable qui ne saurait exclure des processus décisionnels la moitié de sa population.
Cécile Renault
Master 1 DEG, spécialité Etudes Internationales
Mémoire soutenu le 17 mai 2012, Faculté Jean Monnet, Sceaux