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J.-Omer Marchand
un géant de l’architecture au
Québec
Introduction
La Bibliothèque d’aménagement de l’Université de
Montréal présente une collection d’images sur
l’œuvre de l’architecte montréalais J.-Omer Marchand
(1872-1936), premier Canadien diplômé de la
prestigieuse École des Beaux-Arts de Paris.
L’exposition présente pour commencer six œuvres de
style Beaux-Arts choisies parmi des bâtiments de
type religieux, civil, scolaire et domestique. Le but
visé est d’illustrer à travers les œuvres de J.-Omer
Marchand quelques qualités propres au style Beaux-
Arts.
L’exposition se poursuit avec trois œuvres plus
tardives, représentatives d’un style unique, qualifié
d’éclectique, et qui tend vers l’Art déco. Les œuvres
sélectionnées sont utilisées ici pour cerner quelques
caractéristiques du style Art déco.
L’exposition se termine par la liste complète des
trente-deux œuvres disponibles dans notre collection
d’images. Des liens vers Calypso vous permettent de
les découvrir une à une.
2
Origine et contenu de la collection
La collection d’images sur l’œuvre architecturale de
J.-Omer Marchand est tirée principalement du fonds
de la Succession Pierre-Richard Bisson.
Elle compte plus de 700 clichés pris de 1977 à 1987
alors que le professeur Bisson préparait une thèse de
doctorat à l’Université de Paris I (Panthéon-
Sorbonne) sur « L’architecture institutionnelle au
Québec entre 1900 et 1935 ».
Le tout constitue un matériel d’étude exceptionnel
auquel s’ajoutent 67 dossiers d’architecture enrichis
des notes manuscrites du professeur Bisson.
3
L’architecture de J.-Omer Marchand
Tous s’accordent pour dire que J.-Omer Marchand a contribué de façon unique et
prodigieuse à l’architecture montréalaise. Pour résumer son cheminement de carrière,
voici quelques points essentiels à retenir :
• Il étudie l’architecture à l’École des Beaux-Arts de Paris de 1893 à 1902.
• Il revient à Montréal en 1902 et connaît une florissante carrière d’architecte jusqu’en
1934 .
• Il transforme le paysage architectural montréalais en construisant les premiers édifices
de style Beaux-Arts.
• Il introduit des méthodes « modernes » de construction en concevant des bâtiments à
structure de béton ou d’acier.
• Il introduit de « nouveaux » matériaux de construction comme la brique Kittaning de
couleur jaune pour créer des parements clairs.
• À partir de 1925, il développe un style qualifié d’éclectique qui se rapproche de l’Art
déco.
4
Une parfaite maîtrise du style
Beaux-Arts
J.-Omer Marchand est connu comme l’initiateur du style Beaux-Arts au
Canada. Voici quelques grands principes auxquels ce style obéit :
• Conception monumentale et grandiose
• Composition symétrique du plan et de la façade principale
• Utilisation des techniques « modernes » de construction à structure
de béton ou d’acier
• Utilisation de « nouveaux » matériaux de construction pour créer des
parements clairs
• Intégration d’éléments décoratifs en pierre empruntés à l’architecture
classique tels que :
- Grandes arches
- Frontons monumentaux
- Colonnes ou pilastres parfois jumelés
- Chapiteaux à cornes ornés de glands ou de guirlandes
- Cartouches, consoles, clés de voûte, bandeaux, bas-reliefs, etc.
• Mise en place de balconnets en fer forgé supportés par des consoles
• Édification d’un toit plat ceinturé d’une corniche surmontée d’un
parapet ou d’une balustrade
5
Des édifices religieux de style
Beaux-Arts
Au début de sa carrière, J.-Omer Marchand reçoit deux commandes majeures qu’il
exécute en collaboration avec son associé Samuel Stevens Haskell. L’une provient d’une
communauté religieuse, les Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, qui lui confient la
construction de leur sixième maison mère. L’autre émane des autorités ecclésiastiques
du diocèse de Montréal qui lui demandent de reconstruire l’église Sainte-Cunégonde.
Près de vingt ans plus tard, les Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame continuent
d’avoir recours à ses services. À leur demande, il construit l’Institut pédagogique de
Montréal en collaboration avec Louis-Auguste Amos.
Examinons brièvement chacun de ces trois édifices religieux pour découvrir ce qui les
rend conformes au style Beaux-Arts.
6
Maison mère des Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame (6e),
3040, rue Sherbrooke Ouest, Montréal,
Architectes : J.-Omer Marchand et Samuel Stevens Haskell
Dates de construction : 1904-1908
Qualités propres au style Beaux-Arts
• Monumentalité
- L’édifice est gigantesque :
•578,5 pi dans sa partie la plus longue
•344,6 pi dans sa partie la plus profonde
•Il occupe tout le quadrilatère situé entre la rue Sherbrooke
au nord, la rue Atwater à l’est, le boulevard De Maisonneuve
au sud et l’avenue Wood à l’ouest
•L’intérieur compte de 600 à 800 pièces
• Symétrie
- Le plan adopte la forme d’un H
- La façade composée de quatre avant-corps se développe de
façon symétrique de part et d’autre d’un portail monumental
central
• Modernité
- L’édifice à structure de béton armé est connu comme l’un des
premiers du genre construits au Canada
- Le parement clair est constitué de brique Kittaning de couleur
jaune importée des États-Unis
• Magnificence
- Le vaste vestibule d’entrée est desservi par un escalier
monumental aux rampes massives en bois tourné
Photographies attribuées à Luc Saint-Martin, commandées par Pierre-Richard Bisson, 1977
Vue du vestibule de l’entrée
principale à partir du bas de
l’escalier monumental
Vue de la façade ouest de l’aile
longeant la rue Sherbrooke
7
Église Sainte-Cunégonde (2e),
2461, rue Saint-Jacques Ouest, Montréal,
Architectes : J.-Omer Marchand et Samuel Stevens Haskell
Dates de construction : 1905-1906
Qualités propres au style Beaux-Arts
• Monumentalité
- L’édifice est gigantesque :
•92 pi de façade principale sur la rue Saint-Jacques
•172 pi de façade latérale sur la rue Vinet
•La nef peut accueillir 1 700 personnes
• Symétrie
- La façade se développe de façon symétrique autour d’un portail
central à trois portes
- La façade est couronnée de deux clochers identiques coiffés de
toits en pavillon recouverts de cuivre
• Modernité
- Le plan basilical à abside cintrée rompt avec le plan traditionnel
« en croix latine » des églises québécoises
- Le toit mansardé à structure d’acier couvre la nef d’une seule
portée
• Décor emprunté à l’architecture classique
- Le portail monumental est surmonté d’un immense fronton ( à
base interrompue ) supporté par des pilastres jumelés ornés de
chapiteaux à cornes
- Les façades latérales de la nef et le chevet arrondi sont percés de
hautes fenêtres formant de grandes arches en plein-cintre
Vue de la façade principale
Vue du chevet arrondi et de la façade latérale est
8
Institut pédagogique de Montréal,
4873, avenue Westmount, Westmount,
Architectes : J.-Omer Marchand et Louis-Auguste Amos
Dates de construction : 1923-1926
Qualités propres au style Beaux-Arts
• Monumentalité
- L’édifice est gigantesque :
•575 pi de façade principale sur l’avenue Westmount
• Symétrie
- Le plan symétrique adopte à l’origine la forme d’un U
- La façade se développe de façon symétrique de part et d’autre
d’un portique monumental central
• Modernité
- Le parement clair est constitué de brique Kittaning de couleur
jaune importée des États-Unis
• Décor emprunté à l’architecture classique
- Le portique monumental central est surmonté d’un fronton ( à
jour ) supporté par quatre immenses colonnes toscanes
cannelées
- Les portiques situés aux extrémités du corps de bâtiment central
sont surmontés de frontons cintrés
• Magnificence
- Le vaste hall d’entrée prend la forme d’une rotonde ouverte à
l’étage
Photographies attribuées à Luc Saint-Martin, commandées par Pierre-Richard Bisson, 1977
Grand hall d’entrée en forme de rotonde
surmontée d’un balcon
Vue de la façade principale du corps central
9
Une prison de style Beaux-Arts
La renommée de J.-Omer Marchand grandit rapidement et rejoint toutes les élites de la
société d’alors. Il obtient d’importantes commandes d’édifices publics dont la plus
prestigieuse est celle de la prison de Bordeaux. Le plan est dressé en 1905-1906 et l’édifice
est construit de 1907 à 1912 en collaboration avec Raoul Adolphe Brassard.
Il introduit dans l’architecture pénitentiaire montréalaise une prison de style Beaux-Arts qui
se conforme au « modèle pennsylvanien ». Les prisonniers sont logés dans des cellules
individuelles construites face à face le long d’un corridor central. Cette disposition permet
de les faire travailler tout en les tenant isolés les uns des autres.
Regardons attentivement le bâtiment principal, le plus imposant de tout l’ensemble
architectural.
10
Prison de Bordeaux,
800, boulevard Gouin Ouest, Montréal,
Architectes : J.-Omer Marchand et Raoul Adolphe Brassard
Dates de construction : 1907-1912
Qualités propres au style Beaux-Arts
• Monumentalité
- L’édifice est imposant :
•Rotonde centrale : 122 pi de diamètre
•Dôme coiffé d’un lanternon culminant à 154 pi de hauteur
•Aile F logeant les services administratifs : 120 pi de
longueur, 42 pieds de largeur, 63 pi de hauteur
•Ailes A à E logeant les cellules : 232 pieds de longueur, 48
pieds de largeur, 63 pieds de hauteur
• Symétrie
- Le plan symétrique adopte la forme d’une étoile à six branches
• Modernité
- La structure du bâtiment est en acier
- Le parement clair est constitué de brique de couleur jaune
• Décor emprunté à l’architecture classique
- Le dôme central est percé de douze fenêtres à arc en plein-cintre
- L’extrémité des ailes A à F est percée de hautes fenêtres formant
de grandes arches en plein-cintre
Photographies attribuées à J.-P. Gariépy, commandées par Pierre-Richard Bisson, 1978 11
Vue de la rotonde centrale d’où rayonnent
les ailes des cellules
Vue de l’entrée centrale
Des écoles de style Beaux-Arts
Tout au long de sa carrière, J.-Omer Marchand obtient plusieurs
commandes de la Commission des écoles catholiques de
Montréal (CECM). Il introduit le style Beaux-Arts dans
l’architecture scolaire montréalaise en remplacement du style
néo-Tudor anglais. Les écoles conçues par J.-Omer Marchand
sont pour la plupart rectangulaires, hautes de trois étages et
parées de brique jaune vernissée.
En 1909-1910, il construit l’Académie Marchand en collaboration
avec son associé Samuel Stevens Haskell. En 1922-1923, il
construit l’École des Beaux-Arts de Montréal en collaboration
avec Ernest Cormier.
Détaillons sommairement chacune de ces écoles pour voir ce qui
les rattache au style Beaux-Arts.
12
Académie Marchand,
1097, rue Berri, Montréal,
Architectes : J.-Omer Marchand et Samuel Stevens Haskell
Dates de construction : 1909-1910
Qualités propres au style Beaux-Arts
• Monumentalité
- L’édifice est imposant :
•60 pi de façade principale sur la rue Berri
•80 pi de façade latérale sur le boulevard René-Lévesque Est
• Symétrie
- Les façades nord et ouest se développent de façon symétrique
autour d’un portail monumental central
• Modernité
- Le parement clair est constitué :
•de grès couleur chamois aux niveaux du socle et du rez-de-
chaussée
•de brique jaune clair aux niveaux plus élevés
• Décor emprunté à l’architecture classique
- Des consoles à volutes ornent les portails nord et ouest
- Des clés de voûte ornementales surmontent les portes d’entrée
et les fenêtres du rez-de-chaussée ou embellissent les corniches
de la travée centrale de la façade nord
- Trois bandeaux continus divisent les façades de bas en haut : le
premier s’appuie sur le socle de grès, le second surmonte le rez-
de-chaussée et le troisième souligne le dernier étage ajouté en
1910
• Toit plat ceinturé d’une corniche simple
Vue de l’angle nord-est montrant
la façade sur le boulevard René-
Lévesque Est
Vue des fenêtres surmontant le
portail du 506 boulevard René-
Lévesque Est
13
Ancienne école des Beaux-Arts de Montréal,
3450, rue Saint-Urbain, Montréal,
Architectes : J.-Omer Marchand et Ernest Cormier
Dates de construction : 1922-1923
Qualités propres au style Beaux-Arts
• Monumentalité
- L’édifice est imposant :
•100 pi de façade principale sur la rue Saint-Urbain
• Symétrie
- La façade se développe de façon symétrique autour d’un portail
monumental placé au centre de la composition
• Modernité
- Le parement clair est constitué :
•de granit blanc au niveau du socle
•de brique Kittaning de couleur jaune clair aux niveaux du
rez-de-chaussée et des étages supérieurs
• Décor emprunté à l’architecture classique
- Le portail principal s’inscrit dans une grande arche en plein-cintre
- Une clé de voûte proéminente surmonte le portail tandis que
d’autres moins élaborées ornent les linteaux des fenêtres
- Un bandeau à motif grec s’insère entre les deux registres de
fenêtres
- Quatorze bas-reliefs à motif de diamant sont alignés sous la frise
unie
• Magnificence
- L’entrée principale est desservie par un escalier monumental aux
murets parés de granit blanc
• Toit plat ceinturé d’une corniche en pierre à gros denticules
Vue de la travée centrale de la façade
principale montrant l’entrée
monumentale au rez-de-chaussée
Détail de la travée centrale de la
façade principale montrant une clé
de voûte proéminente
14
Une résidence de style Beaux-Arts
En 1912, à la demande de Sir Rodolphe Forge,
J.-Omer Marchand construit dans le luxueux
quartier du « Mille carré doré », une résidence
inspirée des hôtels particuliers parisiens.
Comment le style Beaux-Arts s’exprime-t-il dans
ce bel édifice qui sert maintenant de résidence
officielle au Consul Général de Russie à Montréal?
15
Maison Rodolphe Forget,
3685, avenue du Musée, Montréal,
Architecte : J.-Omer Marchand
Dates de construction : 1912-1915
Qualités propres au style Beaux-Arts
• Monumentalité
- Maison bourgeoise type, luxueuse et plus vaste que la moyenne des
habitations :
•L’intérieur compte 40 pièces
• Symétrie
- La façade principale se développe en cinq travées dont les trois du
centre sont identiques entre elles tandis que la travée d’extrême
gauche est identique à celle d’extrême droite
• Modernité
- La résidence est dotée d’un confort « moderne » pour l’époque avec
15 chambres équipées chacune d’une salle de bain
- Le parement clair est constitué :
•de grès couleur chamois sur la façade principale
•de brique jaune sur les façades latérales
• Décor emprunté à l’architecture classique
- Le portail principal et les portes-fenêtres du rez-de-chaussée
s’inscrivent dans de grandes arches en anse-de-panier
- Des clés de voûte figurées surmontent le portail à l’extrême gauche et
la porte-fenêtre à l’extrême droite de la façade principale
- Des clés de voûte moins élaborées surmontent les portes-fenêtres du
rez-de-chaussée
- Des frontons cintrés à base interrompue couronnent les fenêtres
d’étage à l’extrême gauche et à l’extrême droite de la façade principale
• Des balconnets en fer forgé sont supportés par des consoles en pierre
sculptée
• Toit plat ceinturé d’une corniche à denticules surmontée d’une balustrade
Vue d’un balcon en fer forgé
Vue oblique de la façade principale
à demi cachée par les arbres
16
Un style éclectique qui tend vers l’Art
déco
J.-Omer Marchand possédait une maîtrise parfaite de tous les
styles, anciens et modernes. À partir de 1925, il développe un
style unique, qualifié d’éclectique, qui s’éloigne peu à peu de la
tradition classique pour se rapprocher de l’Art déco. Plusieurs
changements s’opèrent qui visent à simplifier l’ornementation
des édifices. Voici quelques caractéristiques propres à ce style :
• Rupture de l’alignement
• Omniprésence de la ligne droite
• Intégration de formes géométriques ou abstraites
• Traitement des angles en arrondi
• Stylisation des motifs
• Utilisation de couleurs vives
• Mise en place d’une corniche proéminente
17
Un bain public de style Art déco
La décision de construire une « piscine » ou « bain public » sur la
rue Amherst, au cœur du quartier Saint-Jacques, se concrétise
en 1924. À cette époque, la Ville de Montréal cherche très
sérieusement à améliorer les conditions de vie et d’hygiène de la
population ouvrière qui s’entasse dans des logements
dépourvus de bain et de douche.
De son côté, J.-Omer Marchand est heureux de cette commande
qui lui donne l’occasion de concevoir pour la toute première fois
un édifice de type « sportif ». Dans un espace restreint, entre
deux immeubles à logements multiples, J.-Omer Marchand
compose une façade de taille modeste, mais embellie
d’éléments décoratifs inspirés de l’Art déco.
Jetons-y un coup d’œil rapide.
18
Bain Généreux,
2050, rue Amherst, Montréal,
Architecte : J.-Omer Marchand
Dates de construction : 1924-1927
Vue de l’entrée principale
Vue oblique de la façade
postérieure
19
Qualités propres au style Art déco
• Rupture de l’alignement
- La façade principale comprend une travée centrale en retrait de
16 po par rapport aux deux travées latérales
- Le portail principal s’enfonce légèrement au milieu de la travée
centrale
- À l’étage, les cases de l’appareil en damier sont formées par les
ressauts et les retraits du jeu de pose des briques
• Géométrie
- Le portail principal est surmonté d’un arc segmentaire
- Les façades latérales comptent chacune cinq fenêtres
rectangulaires surmontées d’arcs surbaissés
- La façade postérieure est percée de trois fenêtres rondes
• Traitement des angles en arrondi
- La travée centrale est séparée des travées latérales par des
angles en arrondi
- La corniche présente des extrémités curvilignes
• Stylisation des motifs
- La corniche est surmontée d’un bandeau en cuivre orné de
palmettes stylisées
• Corniche proéminente
- La corniche forme un véritable dais au-dessus de la frise qui porte
le nom de l’édifice
Une école de style Art déco
En 1929, la Commission des écoles catholiques de Montréal (CECM) décide de
construire une nouvelle école primaire pour accueillir la population scolaire en forte
croissance du Sault-au-Récollet.
L’édifice souhaité doit être assez vaste pour loger plus de sept cents élèves répartis dans
vingt classes. Pour répondre à la commande, J.-Omer Marchand construit une école de
200 pi de profondeur par 62 pi de largeur. C’est l’école La Visitation, monumentale par
ses dimensions.
Examinons l’un des derniers bâtiments scolaires construits par J.-Omer Marchand.
20
École La Visitation,
10591, rue Séguin, Montréal,
Architecte : J.-Omer Marchand
Dates de construction : 1930-1933
Détail du décor de brique rouge formant la tête
d’un Y en bordure du toit
Vue de la grande façade sud
21
Qualités propres au style Art déco
• Rupture de l’alignement
- Les longues façades donnant sur la cour de récréation sont
formées de sept travées animées de retraits et de saillie
• Verticalité
- Des pilastres continus montent en saillie jusqu’en bordure du toit
pour créer un effet d’allongement
- D’étroites bandes verticales sont formées sous les fenêtres et au
niveau de couronnement par les ressauts et les retraits du jeu de
pose des briques
• Géométrie
- Les longues façades donnant sur la cour de récréation sont
percées au rez-de-chaussée de trois grandes fenêtres à arc
segmentaire
- Les travées d’escalier de ces mêmes façades sont ornées de
losanges en brique inscrits dans des rectangles de pierre
• Traitement des angles en arrondi
- Les petites façades donnant sur la rue sont formées chacune d’un
avant-corps aux angles arrondis
• Utilisation de couleurs vives
- Le couronnement est orné d’un jeu de briques rouges formant
des motifs en forme de « Y »
- Le toit est bordé d’une bande de briques rouges
Une résidence de style Art déco
Vers 1929, à la demande de Léopold Fortier et de son
épouse, J.-Omer Marchand construit sur la rue Sunnyside à
Westmount, une résidence luxueuse inspirée des studios
parisiens.
Admirons l’extérieur de cette maison unique.
22
Maison Léopold Fortier,
52, avenue Sunnyside, Westmount,
Architecte : J.-Omer Marchand
Date de construction : 1931
Vue de l’entrée principale
Détail de l’angle nord-ouest
23
Qualités propres au style Art déco
• Géométrie
- La façade principale est ornée de losanges en grès chamois
disposés de chaque côté d’un balconnet de forme arrondie
- La façade en angle du côté gauche de même que la façade
latérale droite sont percées de fenêtres octogonales
- La façade en angle du côté gauche donne sur un balconnet de
forme triangulaire
• Traitement des angles en arrondi
- La façade principale est réunie à la façade latérale droite grâce à
une fenêtre courbe
• Stylisation des motifs
- Sous la fenêtre courbe se trouve un contrefort en pierre coiffé
d’un chapiteau orné de denticules, de chevrons, de fleurs stylisés
- Les losanges en grès de la façade principale sont ornés de tulipes
stylisées
Panorama architectural
Le pré-inventaire de l’œuvre de J.-Omer Marchand publié par Pierre-Richard Bisson
dans la revue ARQ de juin 1986, liste une centaine d’œuvres construites ou projetées
qui témoignent d’une très grande diversité typologique : couvents, écoles, églises,
hôpitaux, hôtel de ville, palais de justice, parlement, prison, résidences, etc.
Voici trente-deux œuvres de J.-Omer Marchand classées par types de bâtiments et
par dates de construction sous chacun d’eux. Des liens vers Calypso vous permettent
de les découvrir grâce à des photographies prises il y a une trentaine d’années.
Nous espérons que vous y trouverez l’Inspiration qui anime les créateurs et les
chercheurs.
24
Architecture religieuse
1904
• Maison mère des Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame (6e)
1905
• Église Sainte-Cunégonde
1915
• Église Saint-Pierre-Claver et son presbytère
1922
• Reconstruction du couvent de La Trinité
1923
• Institut pédagogique de Montréal
1926
• Campanile et chapelle Saint-Victor de l’église Notre-Dame-de-Grâce
1929
• Hôpital Notre-Dame-de-la-Merci
25
Architecture civile
1905
• Prison de Bordeaux
1912
• Cour municipale de Montréal
1916
• Reconstruction de l’Édifice du Centre
du Parlement canadien
1922
• Reconstruction de l’Hôtel de ville de
Montréal
1924
• Bain Généreux
1927
• Ancienne cour juvénile
• Station de pompage du réservoir
d'eau McTavish
26
Architecture scolaire
1909
• Académie Marchand
1910
• Académie Garneau
1911
• École normale Notre-Dame
1912
• École Saint-Jean-Berchmans
1915
• École Gabriel-Souart
1922
• Ancienne école des Beaux-Arts
de Montréal
1924
• École des Sœurs de la
Congrégation de Notre-Dame
• École Saint-Ambroise
1925
• École Madeleine-de-Verchères
1930
• École La Visitation
1931
• École Saint-Alphonse-d'Youville
27
Architecture domestique
1903
• Maison du notaire Théberge
1912
• Maison J.-Omer Marchand
• Maison L.-A. Désy
• Maison Rodolphe Forget
1931
• Maison Léopold Fortier
28
Architecture commerciale ou
industrielle
1906
• Entrepôt de la Terminal Warehousing and Cartage Co.
1909
• Agrandissement de l’édifice de la Life Association of
Scotland
29
Sources
Thèses :
• PARÉ-JULIEN, Jérémie. Facades of Jean-Omer Marchand’s buildings for
the Notre-Dame Congregation in Montreal Of Art History, Concordia
University, 2011. 68 p.
• PÉRUSSE, Johanne. J.-O. Marchand, premier architecte canadien diplômé
de l’École des Beaux-Arts de Paris, et sa contribution à l’architecture de
Montréal au début du vingtième siècle. Montréal, Mémoire de maîtrise,
Département d’histoire de l’art, Université de Concordia, 1999. 209 p.
Études patrimoniales :
• BAUDET, Pascale et TANGUAY, Caroline. École des métiers de l’image et des
médias numérique : Académie Marchand / Institut des Arts Appliqués /
École des Métiers Féminins. Dans Inventaire préliminaire des bâtiments
patrimoniaux de la CSDM (dossier 53). Montréal : Commission scolaire de
Montréal et École d’architecture de l’Université de Montréal, 2002.
• GARCIA, Gina. Étude patrimoniale : École La Visitation (10591, rue Séguin).
Montréal : Commission scolaire de Montréal et Université de Montréal,
2006. Cote : LE 5 M6 G37 2006
30
Sources
Articles de journal et de périodiques :
• BENOÎT, Jacques. La maison mère ne répond plus aux besoins des
sœurs. La Presse, 31 janvier 1976, p. A3.
• BISSON, Pierre-Richard. Des architectes “Beaux-Arts”, Continuité, 31
(1986) pp. 16-19.
• BISSON, Pierre-Richard. J.-O. Marchand : le goût Beaux-Arts,
Continuité, 31 (1986) pp. 15.
• BISSON, Pierre-Richard. Un monument de classe internationale la
maison-mère de la Congrégation Notre-Dame, ARQ. 31 (juin 1986)
pp. 14-18.
• BISSON, Pierre-Richard. Notes biographiques et pré-inventaire de
l’œuvre de Jean-Omer Marchand, ARQ. 31 (juin 1986) pp. 18-21.
31
Sources
Chapitres de livres :
• PINARD, Guy. Le bain Généreux. Dans Montréal : son histoire, son architecture (t. VI,
p. 198-204). Montréal : Éditions du Méridien, 1995. Cote : FC 2947.4 P55 1987
• PINARD, Guy. L’École des beaux-arts. Dans Montréal : son histoire, son architecture
(t. IV, p. 85-94). Montréal : Éditions du Méridien, 1991. Cote : FC 2947.4 P55 1987
• PINARD, Guy. La maison mère de la Congrégation de Notre-Dame (II). Dans
Montréal : son histoire, son architecture (t. IV, p. 27-38). Montréal : Éditions du
Méridien, 1991. Cote : FC 2947.4 P55 1987
• PINARD, Guy. La prison de Bordeaux. Dans Montréal : son histoire, son architecture
(t. IV, p. 217-224). Montréal : Éditions du Méridien, 1991. Cote : FC 2947.4 P55 1987
• RÉMILLARD, François et MERRETT, Brian. Maison Rodolphe Forget, 3685, avenue du
Musée. Dans Les demeures bourgeoises de Montréal : le mille carré doré, 1850-1930
(p. 1850-203). Montréal : Éditions du Méridien, 1986. Cote : REF NA 747 M6 R45
2007
• RÉMILLARD, François et MERRETT, Brian. Le style Art déco (1922-1939). Dans
L’architecture de Montréal : guide des styles et bâtiments (p. 179-187) (Éd. mise à
jour). Sainte-Adèle : Café Crème, 2007. Cote : REF NA 747 M6 R45 2007
• RÉMILLARD, François et MERRETT, Brian. Le style des Beaux-Arts (1894-1930). Dans,
L’architecture de Montréal : guide des styles et des bâtiments (p. 110-121). (Éd. mise
à jour). Sainte-Adèle : Café Crème, 2007. Cote : REF NA 747 M6 R45 2007 32
Dossiers d’architecture constitués par Pierre-Richard Bisson, conservés
à la bibliothèque d’aménagement et disponibles sur rendez-vous :
1902
• Chapelle du Grand Séminaire
• Magasins de livres des bibliothèques
du Grand Séminaire et du Collège de
Montréal
1903
• Hôpital Saint-Paul
• Hôpital Notre-Dame
• Maison Théberge
1904
• Lauréat au concours d’architecture
pour la reconstruction de l’église
Sainte-Cunégonde
• Cathédrale Saint-Boniface
• Agrandissement de l’hôpital des
Sœurs Grises
• Maison-mère des Sœurs de la
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• Observatoire et belvédère du Mont-
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• Succursale de la Banque de Montréal
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1905
• Bibliothèque, restaurant et chaufferie
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• Prison de Bordeaux
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• Hôpital Alexandra
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• Académie Marchand
• Bains Brewster
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• Maison et écuries Pauzé
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• Lauréat au concours d’architecture
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• École Normale Jacques-Cartier
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Notre-Dame
1912
• Annexe de l’Hôtel de Ville
• Maison Forget
• Maison Marchand
• Maison L.-A. Désy
…
33
…
1913
• Modifications à l’Hôtel de Ville
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• École Gabriel-Souart
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1919
• Édifice Dubrulé
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• Reconstruction de l’Hôtel de Ville
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• École de la Visitation
1931
• École Saint-Alphonse-d’Youville
• École de réforme du Mont-Saint-
Antoine (Institut du Mont Saint-
Antoine ou Mont Providence)
• Maison Fortier
• École Saint-Jean-Berchmans
1933
• Modifications à la maison Paquette
34
Dossiers d’architecture constitués par Pierre-Richard Bisson, conservés
à la bibliothèque d’aménagement et disponibles sur rendez-vous :
Pour consulter la collection
Bibliothèque d’aménagement
Diathèque
Pavillon de la Faculté de l’aménagement
2940, chemin de la Côte-Sainte-Catherine
Salle 1162
514 343-6111, poste 2737
Personnes-ressources :
Ginette-Denyse Melançon-Bolduc Ly Kieng Tir
Bibliothécaire Technicienne en documentation
ou 514 343-6111, poste 2740  ou 514 343-6111, poste 2745
Heures d’ouverture de la diathèque :
Durant l’année universitaire : Lundi au vendredi 9 h à 17 h
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35

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  • 1. J.-Omer Marchand un géant de l’architecture au Québec
  • 2. Introduction La Bibliothèque d’aménagement de l’Université de Montréal présente une collection d’images sur l’œuvre de l’architecte montréalais J.-Omer Marchand (1872-1936), premier Canadien diplômé de la prestigieuse École des Beaux-Arts de Paris. L’exposition présente pour commencer six œuvres de style Beaux-Arts choisies parmi des bâtiments de type religieux, civil, scolaire et domestique. Le but visé est d’illustrer à travers les œuvres de J.-Omer Marchand quelques qualités propres au style Beaux- Arts. L’exposition se poursuit avec trois œuvres plus tardives, représentatives d’un style unique, qualifié d’éclectique, et qui tend vers l’Art déco. Les œuvres sélectionnées sont utilisées ici pour cerner quelques caractéristiques du style Art déco. L’exposition se termine par la liste complète des trente-deux œuvres disponibles dans notre collection d’images. Des liens vers Calypso vous permettent de les découvrir une à une. 2
  • 3. Origine et contenu de la collection La collection d’images sur l’œuvre architecturale de J.-Omer Marchand est tirée principalement du fonds de la Succession Pierre-Richard Bisson. Elle compte plus de 700 clichés pris de 1977 à 1987 alors que le professeur Bisson préparait une thèse de doctorat à l’Université de Paris I (Panthéon- Sorbonne) sur « L’architecture institutionnelle au Québec entre 1900 et 1935 ». Le tout constitue un matériel d’étude exceptionnel auquel s’ajoutent 67 dossiers d’architecture enrichis des notes manuscrites du professeur Bisson. 3
  • 4. L’architecture de J.-Omer Marchand Tous s’accordent pour dire que J.-Omer Marchand a contribué de façon unique et prodigieuse à l’architecture montréalaise. Pour résumer son cheminement de carrière, voici quelques points essentiels à retenir : • Il étudie l’architecture à l’École des Beaux-Arts de Paris de 1893 à 1902. • Il revient à Montréal en 1902 et connaît une florissante carrière d’architecte jusqu’en 1934 . • Il transforme le paysage architectural montréalais en construisant les premiers édifices de style Beaux-Arts. • Il introduit des méthodes « modernes » de construction en concevant des bâtiments à structure de béton ou d’acier. • Il introduit de « nouveaux » matériaux de construction comme la brique Kittaning de couleur jaune pour créer des parements clairs. • À partir de 1925, il développe un style qualifié d’éclectique qui se rapproche de l’Art déco. 4
  • 5. Une parfaite maîtrise du style Beaux-Arts J.-Omer Marchand est connu comme l’initiateur du style Beaux-Arts au Canada. Voici quelques grands principes auxquels ce style obéit : • Conception monumentale et grandiose • Composition symétrique du plan et de la façade principale • Utilisation des techniques « modernes » de construction à structure de béton ou d’acier • Utilisation de « nouveaux » matériaux de construction pour créer des parements clairs • Intégration d’éléments décoratifs en pierre empruntés à l’architecture classique tels que : - Grandes arches - Frontons monumentaux - Colonnes ou pilastres parfois jumelés - Chapiteaux à cornes ornés de glands ou de guirlandes - Cartouches, consoles, clés de voûte, bandeaux, bas-reliefs, etc. • Mise en place de balconnets en fer forgé supportés par des consoles • Édification d’un toit plat ceinturé d’une corniche surmontée d’un parapet ou d’une balustrade 5
  • 6. Des édifices religieux de style Beaux-Arts Au début de sa carrière, J.-Omer Marchand reçoit deux commandes majeures qu’il exécute en collaboration avec son associé Samuel Stevens Haskell. L’une provient d’une communauté religieuse, les Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, qui lui confient la construction de leur sixième maison mère. L’autre émane des autorités ecclésiastiques du diocèse de Montréal qui lui demandent de reconstruire l’église Sainte-Cunégonde. Près de vingt ans plus tard, les Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame continuent d’avoir recours à ses services. À leur demande, il construit l’Institut pédagogique de Montréal en collaboration avec Louis-Auguste Amos. Examinons brièvement chacun de ces trois édifices religieux pour découvrir ce qui les rend conformes au style Beaux-Arts. 6
  • 7. Maison mère des Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame (6e), 3040, rue Sherbrooke Ouest, Montréal, Architectes : J.-Omer Marchand et Samuel Stevens Haskell Dates de construction : 1904-1908 Qualités propres au style Beaux-Arts • Monumentalité - L’édifice est gigantesque : •578,5 pi dans sa partie la plus longue •344,6 pi dans sa partie la plus profonde •Il occupe tout le quadrilatère situé entre la rue Sherbrooke au nord, la rue Atwater à l’est, le boulevard De Maisonneuve au sud et l’avenue Wood à l’ouest •L’intérieur compte de 600 à 800 pièces • Symétrie - Le plan adopte la forme d’un H - La façade composée de quatre avant-corps se développe de façon symétrique de part et d’autre d’un portail monumental central • Modernité - L’édifice à structure de béton armé est connu comme l’un des premiers du genre construits au Canada - Le parement clair est constitué de brique Kittaning de couleur jaune importée des États-Unis • Magnificence - Le vaste vestibule d’entrée est desservi par un escalier monumental aux rampes massives en bois tourné Photographies attribuées à Luc Saint-Martin, commandées par Pierre-Richard Bisson, 1977 Vue du vestibule de l’entrée principale à partir du bas de l’escalier monumental Vue de la façade ouest de l’aile longeant la rue Sherbrooke 7
  • 8. Église Sainte-Cunégonde (2e), 2461, rue Saint-Jacques Ouest, Montréal, Architectes : J.-Omer Marchand et Samuel Stevens Haskell Dates de construction : 1905-1906 Qualités propres au style Beaux-Arts • Monumentalité - L’édifice est gigantesque : •92 pi de façade principale sur la rue Saint-Jacques •172 pi de façade latérale sur la rue Vinet •La nef peut accueillir 1 700 personnes • Symétrie - La façade se développe de façon symétrique autour d’un portail central à trois portes - La façade est couronnée de deux clochers identiques coiffés de toits en pavillon recouverts de cuivre • Modernité - Le plan basilical à abside cintrée rompt avec le plan traditionnel « en croix latine » des églises québécoises - Le toit mansardé à structure d’acier couvre la nef d’une seule portée • Décor emprunté à l’architecture classique - Le portail monumental est surmonté d’un immense fronton ( à base interrompue ) supporté par des pilastres jumelés ornés de chapiteaux à cornes - Les façades latérales de la nef et le chevet arrondi sont percés de hautes fenêtres formant de grandes arches en plein-cintre Vue de la façade principale Vue du chevet arrondi et de la façade latérale est 8
  • 9. Institut pédagogique de Montréal, 4873, avenue Westmount, Westmount, Architectes : J.-Omer Marchand et Louis-Auguste Amos Dates de construction : 1923-1926 Qualités propres au style Beaux-Arts • Monumentalité - L’édifice est gigantesque : •575 pi de façade principale sur l’avenue Westmount • Symétrie - Le plan symétrique adopte à l’origine la forme d’un U - La façade se développe de façon symétrique de part et d’autre d’un portique monumental central • Modernité - Le parement clair est constitué de brique Kittaning de couleur jaune importée des États-Unis • Décor emprunté à l’architecture classique - Le portique monumental central est surmonté d’un fronton ( à jour ) supporté par quatre immenses colonnes toscanes cannelées - Les portiques situés aux extrémités du corps de bâtiment central sont surmontés de frontons cintrés • Magnificence - Le vaste hall d’entrée prend la forme d’une rotonde ouverte à l’étage Photographies attribuées à Luc Saint-Martin, commandées par Pierre-Richard Bisson, 1977 Grand hall d’entrée en forme de rotonde surmontée d’un balcon Vue de la façade principale du corps central 9
  • 10. Une prison de style Beaux-Arts La renommée de J.-Omer Marchand grandit rapidement et rejoint toutes les élites de la société d’alors. Il obtient d’importantes commandes d’édifices publics dont la plus prestigieuse est celle de la prison de Bordeaux. Le plan est dressé en 1905-1906 et l’édifice est construit de 1907 à 1912 en collaboration avec Raoul Adolphe Brassard. Il introduit dans l’architecture pénitentiaire montréalaise une prison de style Beaux-Arts qui se conforme au « modèle pennsylvanien ». Les prisonniers sont logés dans des cellules individuelles construites face à face le long d’un corridor central. Cette disposition permet de les faire travailler tout en les tenant isolés les uns des autres. Regardons attentivement le bâtiment principal, le plus imposant de tout l’ensemble architectural. 10
  • 11. Prison de Bordeaux, 800, boulevard Gouin Ouest, Montréal, Architectes : J.-Omer Marchand et Raoul Adolphe Brassard Dates de construction : 1907-1912 Qualités propres au style Beaux-Arts • Monumentalité - L’édifice est imposant : •Rotonde centrale : 122 pi de diamètre •Dôme coiffé d’un lanternon culminant à 154 pi de hauteur •Aile F logeant les services administratifs : 120 pi de longueur, 42 pieds de largeur, 63 pi de hauteur •Ailes A à E logeant les cellules : 232 pieds de longueur, 48 pieds de largeur, 63 pieds de hauteur • Symétrie - Le plan symétrique adopte la forme d’une étoile à six branches • Modernité - La structure du bâtiment est en acier - Le parement clair est constitué de brique de couleur jaune • Décor emprunté à l’architecture classique - Le dôme central est percé de douze fenêtres à arc en plein-cintre - L’extrémité des ailes A à F est percée de hautes fenêtres formant de grandes arches en plein-cintre Photographies attribuées à J.-P. Gariépy, commandées par Pierre-Richard Bisson, 1978 11 Vue de la rotonde centrale d’où rayonnent les ailes des cellules Vue de l’entrée centrale
  • 12. Des écoles de style Beaux-Arts Tout au long de sa carrière, J.-Omer Marchand obtient plusieurs commandes de la Commission des écoles catholiques de Montréal (CECM). Il introduit le style Beaux-Arts dans l’architecture scolaire montréalaise en remplacement du style néo-Tudor anglais. Les écoles conçues par J.-Omer Marchand sont pour la plupart rectangulaires, hautes de trois étages et parées de brique jaune vernissée. En 1909-1910, il construit l’Académie Marchand en collaboration avec son associé Samuel Stevens Haskell. En 1922-1923, il construit l’École des Beaux-Arts de Montréal en collaboration avec Ernest Cormier. Détaillons sommairement chacune de ces écoles pour voir ce qui les rattache au style Beaux-Arts. 12
  • 13. Académie Marchand, 1097, rue Berri, Montréal, Architectes : J.-Omer Marchand et Samuel Stevens Haskell Dates de construction : 1909-1910 Qualités propres au style Beaux-Arts • Monumentalité - L’édifice est imposant : •60 pi de façade principale sur la rue Berri •80 pi de façade latérale sur le boulevard René-Lévesque Est • Symétrie - Les façades nord et ouest se développent de façon symétrique autour d’un portail monumental central • Modernité - Le parement clair est constitué : •de grès couleur chamois aux niveaux du socle et du rez-de- chaussée •de brique jaune clair aux niveaux plus élevés • Décor emprunté à l’architecture classique - Des consoles à volutes ornent les portails nord et ouest - Des clés de voûte ornementales surmontent les portes d’entrée et les fenêtres du rez-de-chaussée ou embellissent les corniches de la travée centrale de la façade nord - Trois bandeaux continus divisent les façades de bas en haut : le premier s’appuie sur le socle de grès, le second surmonte le rez- de-chaussée et le troisième souligne le dernier étage ajouté en 1910 • Toit plat ceinturé d’une corniche simple Vue de l’angle nord-est montrant la façade sur le boulevard René- Lévesque Est Vue des fenêtres surmontant le portail du 506 boulevard René- Lévesque Est 13
  • 14. Ancienne école des Beaux-Arts de Montréal, 3450, rue Saint-Urbain, Montréal, Architectes : J.-Omer Marchand et Ernest Cormier Dates de construction : 1922-1923 Qualités propres au style Beaux-Arts • Monumentalité - L’édifice est imposant : •100 pi de façade principale sur la rue Saint-Urbain • Symétrie - La façade se développe de façon symétrique autour d’un portail monumental placé au centre de la composition • Modernité - Le parement clair est constitué : •de granit blanc au niveau du socle •de brique Kittaning de couleur jaune clair aux niveaux du rez-de-chaussée et des étages supérieurs • Décor emprunté à l’architecture classique - Le portail principal s’inscrit dans une grande arche en plein-cintre - Une clé de voûte proéminente surmonte le portail tandis que d’autres moins élaborées ornent les linteaux des fenêtres - Un bandeau à motif grec s’insère entre les deux registres de fenêtres - Quatorze bas-reliefs à motif de diamant sont alignés sous la frise unie • Magnificence - L’entrée principale est desservie par un escalier monumental aux murets parés de granit blanc • Toit plat ceinturé d’une corniche en pierre à gros denticules Vue de la travée centrale de la façade principale montrant l’entrée monumentale au rez-de-chaussée Détail de la travée centrale de la façade principale montrant une clé de voûte proéminente 14
  • 15. Une résidence de style Beaux-Arts En 1912, à la demande de Sir Rodolphe Forge, J.-Omer Marchand construit dans le luxueux quartier du « Mille carré doré », une résidence inspirée des hôtels particuliers parisiens. Comment le style Beaux-Arts s’exprime-t-il dans ce bel édifice qui sert maintenant de résidence officielle au Consul Général de Russie à Montréal? 15
  • 16. Maison Rodolphe Forget, 3685, avenue du Musée, Montréal, Architecte : J.-Omer Marchand Dates de construction : 1912-1915 Qualités propres au style Beaux-Arts • Monumentalité - Maison bourgeoise type, luxueuse et plus vaste que la moyenne des habitations : •L’intérieur compte 40 pièces • Symétrie - La façade principale se développe en cinq travées dont les trois du centre sont identiques entre elles tandis que la travée d’extrême gauche est identique à celle d’extrême droite • Modernité - La résidence est dotée d’un confort « moderne » pour l’époque avec 15 chambres équipées chacune d’une salle de bain - Le parement clair est constitué : •de grès couleur chamois sur la façade principale •de brique jaune sur les façades latérales • Décor emprunté à l’architecture classique - Le portail principal et les portes-fenêtres du rez-de-chaussée s’inscrivent dans de grandes arches en anse-de-panier - Des clés de voûte figurées surmontent le portail à l’extrême gauche et la porte-fenêtre à l’extrême droite de la façade principale - Des clés de voûte moins élaborées surmontent les portes-fenêtres du rez-de-chaussée - Des frontons cintrés à base interrompue couronnent les fenêtres d’étage à l’extrême gauche et à l’extrême droite de la façade principale • Des balconnets en fer forgé sont supportés par des consoles en pierre sculptée • Toit plat ceinturé d’une corniche à denticules surmontée d’une balustrade Vue d’un balcon en fer forgé Vue oblique de la façade principale à demi cachée par les arbres 16
  • 17. Un style éclectique qui tend vers l’Art déco J.-Omer Marchand possédait une maîtrise parfaite de tous les styles, anciens et modernes. À partir de 1925, il développe un style unique, qualifié d’éclectique, qui s’éloigne peu à peu de la tradition classique pour se rapprocher de l’Art déco. Plusieurs changements s’opèrent qui visent à simplifier l’ornementation des édifices. Voici quelques caractéristiques propres à ce style : • Rupture de l’alignement • Omniprésence de la ligne droite • Intégration de formes géométriques ou abstraites • Traitement des angles en arrondi • Stylisation des motifs • Utilisation de couleurs vives • Mise en place d’une corniche proéminente 17
  • 18. Un bain public de style Art déco La décision de construire une « piscine » ou « bain public » sur la rue Amherst, au cœur du quartier Saint-Jacques, se concrétise en 1924. À cette époque, la Ville de Montréal cherche très sérieusement à améliorer les conditions de vie et d’hygiène de la population ouvrière qui s’entasse dans des logements dépourvus de bain et de douche. De son côté, J.-Omer Marchand est heureux de cette commande qui lui donne l’occasion de concevoir pour la toute première fois un édifice de type « sportif ». Dans un espace restreint, entre deux immeubles à logements multiples, J.-Omer Marchand compose une façade de taille modeste, mais embellie d’éléments décoratifs inspirés de l’Art déco. Jetons-y un coup d’œil rapide. 18
  • 19. Bain Généreux, 2050, rue Amherst, Montréal, Architecte : J.-Omer Marchand Dates de construction : 1924-1927 Vue de l’entrée principale Vue oblique de la façade postérieure 19 Qualités propres au style Art déco • Rupture de l’alignement - La façade principale comprend une travée centrale en retrait de 16 po par rapport aux deux travées latérales - Le portail principal s’enfonce légèrement au milieu de la travée centrale - À l’étage, les cases de l’appareil en damier sont formées par les ressauts et les retraits du jeu de pose des briques • Géométrie - Le portail principal est surmonté d’un arc segmentaire - Les façades latérales comptent chacune cinq fenêtres rectangulaires surmontées d’arcs surbaissés - La façade postérieure est percée de trois fenêtres rondes • Traitement des angles en arrondi - La travée centrale est séparée des travées latérales par des angles en arrondi - La corniche présente des extrémités curvilignes • Stylisation des motifs - La corniche est surmontée d’un bandeau en cuivre orné de palmettes stylisées • Corniche proéminente - La corniche forme un véritable dais au-dessus de la frise qui porte le nom de l’édifice
  • 20. Une école de style Art déco En 1929, la Commission des écoles catholiques de Montréal (CECM) décide de construire une nouvelle école primaire pour accueillir la population scolaire en forte croissance du Sault-au-Récollet. L’édifice souhaité doit être assez vaste pour loger plus de sept cents élèves répartis dans vingt classes. Pour répondre à la commande, J.-Omer Marchand construit une école de 200 pi de profondeur par 62 pi de largeur. C’est l’école La Visitation, monumentale par ses dimensions. Examinons l’un des derniers bâtiments scolaires construits par J.-Omer Marchand. 20
  • 21. École La Visitation, 10591, rue Séguin, Montréal, Architecte : J.-Omer Marchand Dates de construction : 1930-1933 Détail du décor de brique rouge formant la tête d’un Y en bordure du toit Vue de la grande façade sud 21 Qualités propres au style Art déco • Rupture de l’alignement - Les longues façades donnant sur la cour de récréation sont formées de sept travées animées de retraits et de saillie • Verticalité - Des pilastres continus montent en saillie jusqu’en bordure du toit pour créer un effet d’allongement - D’étroites bandes verticales sont formées sous les fenêtres et au niveau de couronnement par les ressauts et les retraits du jeu de pose des briques • Géométrie - Les longues façades donnant sur la cour de récréation sont percées au rez-de-chaussée de trois grandes fenêtres à arc segmentaire - Les travées d’escalier de ces mêmes façades sont ornées de losanges en brique inscrits dans des rectangles de pierre • Traitement des angles en arrondi - Les petites façades donnant sur la rue sont formées chacune d’un avant-corps aux angles arrondis • Utilisation de couleurs vives - Le couronnement est orné d’un jeu de briques rouges formant des motifs en forme de « Y » - Le toit est bordé d’une bande de briques rouges
  • 22. Une résidence de style Art déco Vers 1929, à la demande de Léopold Fortier et de son épouse, J.-Omer Marchand construit sur la rue Sunnyside à Westmount, une résidence luxueuse inspirée des studios parisiens. Admirons l’extérieur de cette maison unique. 22
  • 23. Maison Léopold Fortier, 52, avenue Sunnyside, Westmount, Architecte : J.-Omer Marchand Date de construction : 1931 Vue de l’entrée principale Détail de l’angle nord-ouest 23 Qualités propres au style Art déco • Géométrie - La façade principale est ornée de losanges en grès chamois disposés de chaque côté d’un balconnet de forme arrondie - La façade en angle du côté gauche de même que la façade latérale droite sont percées de fenêtres octogonales - La façade en angle du côté gauche donne sur un balconnet de forme triangulaire • Traitement des angles en arrondi - La façade principale est réunie à la façade latérale droite grâce à une fenêtre courbe • Stylisation des motifs - Sous la fenêtre courbe se trouve un contrefort en pierre coiffé d’un chapiteau orné de denticules, de chevrons, de fleurs stylisés - Les losanges en grès de la façade principale sont ornés de tulipes stylisées
  • 24. Panorama architectural Le pré-inventaire de l’œuvre de J.-Omer Marchand publié par Pierre-Richard Bisson dans la revue ARQ de juin 1986, liste une centaine d’œuvres construites ou projetées qui témoignent d’une très grande diversité typologique : couvents, écoles, églises, hôpitaux, hôtel de ville, palais de justice, parlement, prison, résidences, etc. Voici trente-deux œuvres de J.-Omer Marchand classées par types de bâtiments et par dates de construction sous chacun d’eux. Des liens vers Calypso vous permettent de les découvrir grâce à des photographies prises il y a une trentaine d’années. Nous espérons que vous y trouverez l’Inspiration qui anime les créateurs et les chercheurs. 24
  • 25. Architecture religieuse 1904 • Maison mère des Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame (6e) 1905 • Église Sainte-Cunégonde 1915 • Église Saint-Pierre-Claver et son presbytère 1922 • Reconstruction du couvent de La Trinité 1923 • Institut pédagogique de Montréal 1926 • Campanile et chapelle Saint-Victor de l’église Notre-Dame-de-Grâce 1929 • Hôpital Notre-Dame-de-la-Merci 25
  • 26. Architecture civile 1905 • Prison de Bordeaux 1912 • Cour municipale de Montréal 1916 • Reconstruction de l’Édifice du Centre du Parlement canadien 1922 • Reconstruction de l’Hôtel de ville de Montréal 1924 • Bain Généreux 1927 • Ancienne cour juvénile • Station de pompage du réservoir d'eau McTavish 26
  • 27. Architecture scolaire 1909 • Académie Marchand 1910 • Académie Garneau 1911 • École normale Notre-Dame 1912 • École Saint-Jean-Berchmans 1915 • École Gabriel-Souart 1922 • Ancienne école des Beaux-Arts de Montréal 1924 • École des Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame • École Saint-Ambroise 1925 • École Madeleine-de-Verchères 1930 • École La Visitation 1931 • École Saint-Alphonse-d'Youville 27
  • 28. Architecture domestique 1903 • Maison du notaire Théberge 1912 • Maison J.-Omer Marchand • Maison L.-A. Désy • Maison Rodolphe Forget 1931 • Maison Léopold Fortier 28
  • 29. Architecture commerciale ou industrielle 1906 • Entrepôt de la Terminal Warehousing and Cartage Co. 1909 • Agrandissement de l’édifice de la Life Association of Scotland 29
  • 30. Sources Thèses : • PARÉ-JULIEN, Jérémie. Facades of Jean-Omer Marchand’s buildings for the Notre-Dame Congregation in Montreal Of Art History, Concordia University, 2011. 68 p. • PÉRUSSE, Johanne. J.-O. Marchand, premier architecte canadien diplômé de l’École des Beaux-Arts de Paris, et sa contribution à l’architecture de Montréal au début du vingtième siècle. Montréal, Mémoire de maîtrise, Département d’histoire de l’art, Université de Concordia, 1999. 209 p. Études patrimoniales : • BAUDET, Pascale et TANGUAY, Caroline. École des métiers de l’image et des médias numérique : Académie Marchand / Institut des Arts Appliqués / École des Métiers Féminins. Dans Inventaire préliminaire des bâtiments patrimoniaux de la CSDM (dossier 53). Montréal : Commission scolaire de Montréal et École d’architecture de l’Université de Montréal, 2002. • GARCIA, Gina. Étude patrimoniale : École La Visitation (10591, rue Séguin). Montréal : Commission scolaire de Montréal et Université de Montréal, 2006. Cote : LE 5 M6 G37 2006 30
  • 31. Sources Articles de journal et de périodiques : • BENOÎT, Jacques. La maison mère ne répond plus aux besoins des sœurs. La Presse, 31 janvier 1976, p. A3. • BISSON, Pierre-Richard. Des architectes “Beaux-Arts”, Continuité, 31 (1986) pp. 16-19. • BISSON, Pierre-Richard. J.-O. Marchand : le goût Beaux-Arts, Continuité, 31 (1986) pp. 15. • BISSON, Pierre-Richard. Un monument de classe internationale la maison-mère de la Congrégation Notre-Dame, ARQ. 31 (juin 1986) pp. 14-18. • BISSON, Pierre-Richard. Notes biographiques et pré-inventaire de l’œuvre de Jean-Omer Marchand, ARQ. 31 (juin 1986) pp. 18-21. 31
  • 32. Sources Chapitres de livres : • PINARD, Guy. Le bain Généreux. Dans Montréal : son histoire, son architecture (t. VI, p. 198-204). Montréal : Éditions du Méridien, 1995. Cote : FC 2947.4 P55 1987 • PINARD, Guy. L’École des beaux-arts. Dans Montréal : son histoire, son architecture (t. IV, p. 85-94). Montréal : Éditions du Méridien, 1991. Cote : FC 2947.4 P55 1987 • PINARD, Guy. La maison mère de la Congrégation de Notre-Dame (II). Dans Montréal : son histoire, son architecture (t. IV, p. 27-38). Montréal : Éditions du Méridien, 1991. Cote : FC 2947.4 P55 1987 • PINARD, Guy. La prison de Bordeaux. Dans Montréal : son histoire, son architecture (t. IV, p. 217-224). Montréal : Éditions du Méridien, 1991. Cote : FC 2947.4 P55 1987 • RÉMILLARD, François et MERRETT, Brian. Maison Rodolphe Forget, 3685, avenue du Musée. Dans Les demeures bourgeoises de Montréal : le mille carré doré, 1850-1930 (p. 1850-203). Montréal : Éditions du Méridien, 1986. Cote : REF NA 747 M6 R45 2007 • RÉMILLARD, François et MERRETT, Brian. Le style Art déco (1922-1939). Dans L’architecture de Montréal : guide des styles et bâtiments (p. 179-187) (Éd. mise à jour). Sainte-Adèle : Café Crème, 2007. Cote : REF NA 747 M6 R45 2007 • RÉMILLARD, François et MERRETT, Brian. Le style des Beaux-Arts (1894-1930). Dans, L’architecture de Montréal : guide des styles et des bâtiments (p. 110-121). (Éd. mise à jour). Sainte-Adèle : Café Crème, 2007. Cote : REF NA 747 M6 R45 2007 32
  • 33. Dossiers d’architecture constitués par Pierre-Richard Bisson, conservés à la bibliothèque d’aménagement et disponibles sur rendez-vous : 1902 • Chapelle du Grand Séminaire • Magasins de livres des bibliothèques du Grand Séminaire et du Collège de Montréal 1903 • Hôpital Saint-Paul • Hôpital Notre-Dame • Maison Théberge 1904 • Lauréat au concours d’architecture pour la reconstruction de l’église Sainte-Cunégonde • Cathédrale Saint-Boniface • Agrandissement de l’hôpital des Sœurs Grises • Maison-mère des Sœurs de la Congrégation Notre-Dame • Observatoire et belvédère du Mont- Royal • Succursale de la Banque de Montréal aux usines Angus 1905 • Bibliothèque, restaurant et chaufferie du parlement • Prison de Bordeaux • Crédit foncier franco-canadien • Usines de la Montreal Street Railway • Hôpital Alexandra 1906 • Travaux d’aménagement à la chapelle de la maison-mère des Sœurs Grises • Entrepôt de la Terminal Warehouse & Cartage Co. 1907 • Projet d’agrandissement de l’Hôpital Général 1908 • Bâtisse des pouvoirs du couvent des Sœurs Grises 1909 • Académie Marchand • Bains Brewster • Agrandissement de l’édifice de la Banque Nationale, côte de la Place d’Armes • Maison et écuries Pauzé • Agrandissement des usines de la Montréal Street Railway 1910 • Lauréat au concours d’architecture pour la construction de l’Académie Garneau • Travaux de réparation à l’ancien hôpital Notre-Dame • Maison Gustave Orban 1911 • École Normale Jacques-Cartier • Entrepôt portuaire • École Normale de la Congrégation de Notre-Dame 1912 • Annexe de l’Hôtel de Ville • Maison Forget • Maison Marchand • Maison L.-A. Désy … 33
  • 34. … 1913 • Modifications à l’Hôtel de Ville • Modifications à l’école Marguerite- Bourgeoys 1915 • École Gabriel-Souart • Église Saint-Pierre-Claver • Travaux pour l’École Technique 1916 • Reconstruction du parlement 1919 • Édifice Dubrulé 1920 • Annexe du Palais de Justice 1922 • Reconstruction de l’Hôtel de Ville • École des Beaux-Arts • Reconstruction du couvent de la Trinité • Couvent de la Congrégation Notre- Dame à Joliette 1923 • Institut pédagogique de Montréal • Modifications et agrandissement du pavillon du club de golf 1924 • Bain Généreux • École Saint-Ambroise • Agrandissement de l’Académie Saint-Paul 1925 • École Madeleine-de-Verchères et modifications à la résidence des Sœurs des Saints-Noms-de-Jésus- et-de-Marie, attenante • Agrandissement de la maison de Gaspé-Beaubien 1926 • Campanile et chapelle Saint-Victor de l’église Notre-Dame-de-Toutes- Grâces 1927 • École Notre-Dame-du-Mont- Carmel • Cour Juvénile • Incinérateur de la rue des Carrières • Bâtiment des pompes du réservoir McTavish 1928 • Agrandissement de l’Hôpital Sainte-Jeanne-d’Arc 1929 • Hôpital Notre-Dame-de-la-Merci 1930 • École de la Visitation 1931 • École Saint-Alphonse-d’Youville • École de réforme du Mont-Saint- Antoine (Institut du Mont Saint- Antoine ou Mont Providence) • Maison Fortier • École Saint-Jean-Berchmans 1933 • Modifications à la maison Paquette 34 Dossiers d’architecture constitués par Pierre-Richard Bisson, conservés à la bibliothèque d’aménagement et disponibles sur rendez-vous :
  • 35. Pour consulter la collection Bibliothèque d’aménagement Diathèque Pavillon de la Faculté de l’aménagement 2940, chemin de la Côte-Sainte-Catherine Salle 1162 514 343-6111, poste 2737 Personnes-ressources : Ginette-Denyse Melançon-Bolduc Ly Kieng Tir Bibliothécaire Technicienne en documentation ou 514 343-6111, poste 2740  ou 514 343-6111, poste 2745 Heures d’ouverture de la diathèque : Durant l’année universitaire : Lundi au vendredi 9 h à 17 h Durant l’été : Lundi au jeudi 9 h à 17 h 35