2. NOTE OF INTENT
Terrorism today has insidiously become more present had experienced before him. The groundwork is already
than it perhaps ever was, through both the real and in place. His frustration, desperation, anger, and identity
fantasized elements of the threat it represents. Cinema, crisis are ripe for exploitation by Djamel. Here the writing
and in a more general sense, fiction, have frequently dealt process also opens up questions: how to treat this subject
with the subject through short cuts, sensationalism, and and avoid the traps it comprises (exclusion does not
made it the simple pretext for yet another « thriller ». necessarily lead to terrorism)? How to depict characters
All these approaches share the assumption that the within complexities that sometimes elude us? How to
terrorists represent evil. Defined in more or less simplistic, render palpable, without simplification, manichaeism, or
stereotyped, or dehumanized terms, this notion, evidently, stereotypes, the characters’ conflicts, contradictions and
usually precludes any further thought. But what is the relationships with themselves, the society in which they
origin of this evil? What are the mad, incomprehensible, live, and their confrontation with the world?
reasons we should be studying more closely, that culminate
in these barbaric actions? We have chosen to frontally address questions which
regularly manifest themselves in the daily media: social
In my film, the drift towards radicalism and violence suffering, unrest and ghettoization in the housing projects,
also takes on a metaphoric meaning: it is the revealing the feeling of being denied, religions and communities
A housing project in the Lille urban area, Northern France, today. symptom of a society already undermined. Ali believes folding in on each-other, and the destruction of egalitarian
that the social barriers he suffers despite all his efforts are belief, first on a local level, experienced first hand, and
Three twenty year old friends, Ali, Nasser and Hamza, meet Djamel, who is simply the logical continuation of the exclusion his parents then, by extension, on a global level.
ten years older.
In the eyes of Ali and his friends, Djamel appears like an elder brother
with a shrewd outlook and undeniable charisma. A skilled manipulator,
he gradually indoctrinates the three boys. More than anyone, he knows their
disappointments, weaknesses and feeling of rebellion against the society in
which they were born but in which they no longer feel they belong.
Une cité dans l’agglomération Lilloise, aujourd’hui.
Ali, Nasser et Hamza, âgés d’une vingtaine d’années, font la connaissance
de Djamel, dix ans de plus qu’eux.
Aux yeux d’Ali et ses amis, Djamel apparaît comme un aîné aux propos
acérés et au charisme certain. Habile manipulateur, il endoctrine peu à peu
les trois garçons, connaissant mieux que quiconque leurs déceptions,
NOTE D’INTENTION
leurs failles et leurs révoltes face à une société dans laquelle ils sont nés, Le terrorisme est aujourd’hui devenu plus présent qu’il est préparé pour que soient récupérés par le personnage de
ne l’a peut-être jamais été, avec sa part de désignation Djamel la frustration, le désespoir, la colère, le morcellement
mais dont aucun des trois ne pense plus désormais faire partie. fantasmée ou réelle de la menace. Le cinéma, ou la fiction identitaire. Se posent précisément de véritables questions
de façon plus générale, ont fréquemment abordé d’écriture : comment aborder ce sujet et éviter les pièges
ce sujet, par le raccourci, le sensationnalisme, le simple qui lui sont liés (l’exclusion ne conduit pas nécessairement
prétexte à « thriller ». Ces approches ont en commun qu’il au terrorisme) ? Comment faire exister des personnages
est entendu que les terroristes représentent le Mal. Posé de dans des complexités qui peuvent parfois nous échapper ?
façon plus ou moins réductrice, caricaturale ou désincarnée, Comment rendre palpable, sans simplifications, sans
ce postulat, par son évidence même, évite le plus souvent manichéismes, sans stéréotypes, leurs conflits, leurs
tout approfondissement. Qu’est-ce qui est à l’origine de ce contradictions, leurs rapports aux autres, à la société dans
Mal ? Quelles sont les raisons folles, incompréhensibles, laquelle ils vivent, aux confrontations du monde ?
ou sur lesquelles il faudrait au contraire se pencher, qui
peuvent mener à ces barbares passages à l’acte ? Nous avons fait le choix d’aborder frontalement
des questions dont les manifestations sont récurrentes
Dans mon film, la dérive radicale et violente a aussi un sens dans le quotidien médiatique : souffrances sociales,
métaphorique : elle est le symptôme révélateur d’un état mal-être et ghettoïsation des banlieues, sentiment d’être
de société miné. Ali a le sentiment que la fermeture sociale nié, replis communautaires et religieux, destruction de
qu’il subit malgré son investissement est la suite directe la croyance égalitaire, à l’échelle du vécu dans un premier
de l’exclusion vécue avant lui par ses parents. Le terrain temps, et par extension à l’échelle mondiale.