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1
REPUBLIQUE TUNISIENNE
ÉCOLE SUPÉRIEURE D’AGRICULTURE DE MOGRANE
NIVEAU : 1 ERE ANNEE FI . PA THEME : ECOLOGIE
RECHERCHE
Année universitaire : 2021-2022
Ecole Supérieure d’Agriculture de Mograne ; Tel 72660043 & 72660283 ; Fax 72660563
Site Web: www.esamograne.agrinet.tn; Email: esamog@iresa.agrinet.tn
Ministère de l'Agriculture, des Ressources
hydrauliques et de la Pêche
--*--
Institution de la Recherche et de
l’Enseignement Supérieur Agricoles
Ministère de l’Enseignement Supérieur
et de la Recherche Scientifique
--*--
Université de Carthage
LA CRISE ECOLOGIQUE
Elaboré par : Amdouni Ahmed
Professeur : Elimem Mohamed
2
Sommaire
I – INTRODUCTION
II - Manifestations des crises écologiques
III - Conséquences des crises écologiques
IV - Quelques exemples de crises écologiques
V - Causes de la crise
IV - Bibliographie
3
Résumé
Ecology considers the interrelationships between all species
and matter. It is argued that there are important direct and
indirect links between accounting information and ecological
effects. A direct link can be traced through identification of
some of the conventional problems of accounting. An indirect
link can be traced through economics. It is only comparatively
recently that the link between economics and ecology has
received significant attention. In particular, the relationship
between economic development and environmental quality has
come to the fore. The concepts of "ecodevelopment", an
ecologically sound economic development strategy, and of
"sustainable development" have promoted the view that there
may be positive as well as negative interdependences between
economics and ecology. With this linking of economics and
ecology, the next logical step is to consider possible indirect
links between accounting and ecology, with economics as an
intervening variable, since a link between accounting and
economics has long been established. Having established
these direct and indirect links between accounting and
ecology, inferences for environmental accounting based on
recent Australian agricultural experience are suggested. In
conclusion a brief review of the implications of adopting a
"Deep Ecology" perspective for such accountings is given.
4
Introduction
En écologie, une crise écologique se définit en tant qu'érosion
pérenne de la biodiversité d'un écosystème ou d'une espèce donnée
dont l'impact sur le reste de l'écosystème considéré altère
définitivement les ressources au sein de cet écosystème ou la
résilience de cette espèce1. En particulier, l'atteinte de certains
taxons clefs peut être déterminante dans la sévérité d'une crise
écologique, parfois plus que la perte d'un nombre plus important de
taxons mineurs2 (ainsi, les coléoptères forment l'un des taxons les
plus diversifiés de la faune actuelle, pourtant la disparition des
abeilles porterait un coup bien plus sévère à la survie de nombreux
écosystèmes que la disparition de tous les coléoptères). On connaît
les crises écologiques entre autres en tant qu'extinctions massives,
qu'elles soient globales comme l'extinction Permien-Trias ou locales
comme l'appauvrissement du lac Victoria à la suite de l'introduction
de la perche du Nil. Une crise écologique survient lorsque le milieu
de vie d'une ou plusieurs espèces ou d'une population évolue de
façon défavorable à la survie des individus.
Depuis la fin du xxe siècle et le début du xxie siècle, les crises
écologiques se sont multipliées, pour former, avec le réchauffement
climatique et la perte de biodiversité notamment, une crise
écologique globale, dont les causes restent discutées. Quoi qu'il en
soit, l'humanité est confrontée aujourd'hui à une « question
écologique » à laquelle les générations présentes ont commencé à
répondre par la prise en compte des exigences de développement
durable et par des mesures de transition écologique et solidaire. À
cette question, les générations futures devront aussi répondre.
5
Manifestations des crises écologiques
Les crises écologiques peuvent être d'origine anthropique
ou naturelle. Elles peuvent ne concerner qu'une seule ou un
petit nombre d'espèces, ou au contraire un très grand
nombre d'entre elles ; à cet égard, le déclin des populations
d'amphibiens fournit un exemple précis et détaillé affectant
une classe entière d'espèces. Quelle que soit son origine
initiale, la disparition d'une ou de plusieurs espèces va
souvent entraîner une rupture d'équilibre. Les crises
écologiques peuvent se manifester localement ou bien
globalement. Dans le cas d'une crise locale, seul un
écosystème va être touché. Si l'espèce est endémique, la
crise écologique pourra entraîner sa disparition. C'est par
exemple le cas de plusieurs hominidés, comme les grands
singes, dont il ne reste plus que quelques survivants. Une
crise écologique locale touche une certaine zone
géographique, de taille réduite, par exemple un fleuve, une
mer, une île, une écorégion. Elle a des conséquences
négatives pour une partie ou la totalité des espèces vivant
dans cette région. Un exemple de crise locale peut être une
marée noire, telle que celle due au naufrage de l'Erika, ou
un incident dans une usine chimique, telle que la
catastrophe de Bhopal. Une crise écologique globale touche
l'ensemble de la biosphère, et potentiellement l'ensemble
des espèces. Les exemples les plus cités sont le risque de
réchauffement climatique lié à l'effet de serre, la perte de
biodiversité, le trou de la couche d'ozone lié aux émissions
de CFC ou les pluies acides liées aux émissions de soufre.
Des crises globales se sont succédé au cours des ères
géologiques, parfois dues à des facteurs abiotiques (comme
l'extinction Crétacé-Paléogène) ou biologiques (comme
l'événement Azolla). Cependant les scientifiques constatent
6
un changement de composition des écosystèmes actuels
d'une rapidité sans précédent au cours de l'Holocène,
amenant de nombreux spécialistes à considérer la période
actuelle comme marquant le début d'une sixième extinction
et l'entrée dans l'Anthropocène.
Fig 1. Crise écologique
7
Conséquences des crises écologiques
Certaines espèces ont colonisé la totalité (ou presque) du
globe terrestre, par exemple, l'espèce humaine, la fourmi, le
moustique. D'autres espèces ne vivent pas sur la totalité du
globe terrestre mais sont cependant représentées par un
grand nombre de populations disséminées dans des
écosystèmes similaires ; c'est le cas du chêne qui existe
dans pratiquement toutes les zones tempérées.
Un nombre important d'espèces ne sont représentées que
par un petit nombre de populations, en raison d'exigences
climatiques assez fortes; c'est le cas par exemple du
phoque (pour rappel, une population est un ensemble
d'individus appartenant tous à la même espèce, et vivant au
même endroit au même moment).
Enfin, l'espèce dite endémique (une espèce endémique à
un lieu est une espèce qui ne vit qu'à cet endroit) est
représentée par une seule et unique population. La
disparition de cette population (par exemple, à cause de la
destruction de son unique milieu de vie) entraînera la
disparition de l'espèce. La destruction d'une région à
endémisme élevé (comportant un grand nombre d'espèces
endémiques) provoquera l'extinction d'un nombre significatif
d'espèces et est donc particulièrement importante pour la
conservation.
Une crise écologique locale peut avoir pour conséquence la
mort de nombreux individus, la disparition d'une population,
voire d'une espèce si celle-ci était endémique. Selon
l'espèce et son rôle dans l'écosystème, cette disparition
peut entraîner une rupture plus ou moins importante dans la
chaîne alimentaire et avoir un impact variable sur la survie
des autres êtres vivants.
8
Dans le cas d'une crise globale, les conséquences peuvent
être beaucoup plus importantes, puisque certaines
extinctions ont vu la disparition de plus de 90 % des
espèces. Cependant, la disparition de certaines espèces,
telles que les dinosaures, en libérant une niche écologique,
ont permis le développement et la diversification des
mammifères. Une crise écologique a donc paradoxalement
favorisé la biodiversité.
Parfois, une crise écologique peut être un phénomène
ponctuel et réversible à l'échelle d'un écosystème. Mais plus
généralement, les crises écologiques ont un impact majeur
à plus long terme. En effet, il s'agit plutôt d'une succession
d'évènements qui s'induisent les uns les autres, jusqu'à un
certain point de rupture. À partir de ce stade, qui peut
correspondre à la mort de nombreux individus et à
l'extinction d'une ou plusieurs espèces, le retour en arrière
au précédent état de stabilité n'est plus possible, et un
nouvel état se mettra progressivement en place.
Si une crise écologique peut être à l'origine d'extinction, elle
peut aussi réduire la qualité de vie des individus restant en
vie. Ainsi, même si la diversité de la population humaine est
parfois considérée menacée (voir en particulier les peuples
indigènes), peu s'accordent à envisager la disparition de
l'espèce humaine à court terme. Cependant, les maladies
épidémiques, les famines, l'impact sur la santé de la
dégradation de la qualité de l'air, les crises alimentaires (voir
aussi biosûreté ou la sécurité alimentaire), la disparition des
milieux de vie (voir écoréfugiés), l'accumulation des déchets
toxiques non dégradables, les menaces de disparitions
d'espèces phares (telles les grands singes, le panda, la
baleine)... sont aussi des facteurs influençant également le
bien-être des gens .
9
Quelques exemples de crises écologiques
Exemples anciens
Les crises écologiques ne sont pas un phénomène récent. Les
géologues ont mis en évidence l'occurrence de multiples crises
globales ayant abouti à des extinctions massives d'espèces. Des
hypothèses variées pourraient expliquer ces crises, la chute de
météores, des modifications de l'activité solaire, la recrudescence
de l'activité volcanique, la dérive des continents, les variations de
l'eustatisme, les événements anoxiques océaniques, etc. Ces crises
biologiques permettent notamment d'établir les grandes coupures de
l'échelle des temps géologiques.
Chez l'Homme : Des paléontologues, se basant sur des études de
génétique des populations humaines, estiment que l'humanité a déjà
failli s'éteindre il y a 70 000 ans en Afrique de l'Est, à cause de
sécheresses extrêmes, qui auraient réduit la population humaine à
environ 2 000 individus, probablement divisés en petits groupes.
Selon eux, les groupes humains se seraient refondus il y a 40 000
ans dans une population unique, pan-africaine, après 100 000 ans
de séparation.
Entre 900 et 1700 apr. J.-C., la surexploitation de l'île de Pâques
par les Pascuans a provoqué la chute de leur culture et de leur
population. Un modèle mathématique a établi que leur population
n'aurait pas dû dépasser 2 000 habitants pour qu'ils puissent
durablement survivre sur l'île sans épuiser une ressource qui leur
était indispensable, le cocotier.
Exemples récents
Plus récente, la crise écologique européenne du xive siècle aboutit
à une réduction considérable de la population humaine. Cette crise
se produit alors que l'Europe était arrivée à la saturation de sa
capacité de charge, compte tenu des techniques agraires connues
(l'araire, le brûlis, la vaine pâture) et compte tenu des prélèvements
par les seigneurs inactifs de l'époque (féodalisme). Dans cette
situation de limitation des ressources alimentaires nécessaires à une
population en pleine expansion, l'arrivée de la Grande Peste vers
10
1346, a entraîné la disparition de plus du tiers de la population
européenne. La diffusion du microbe de la peste fut favorisé par les
échanges maritimes et le développement urbain de l'époque. À la
suite de la diminution de la population, la capacité de charge
européenne est redevenue suffisante et la crise a modifié les
techniques de production de l'époque, avec l'usage de la charrue en
fer et la polyculture élevage (pour laquelle le déchet d'une activité -
la bouse - devient l'intrant d'une autre - l'engrais).
Au début du xxie siècle, de nombreux spécialistes estiment qu'une
crise écologique majeure est en train de se produire. Les arguments
avancés sont :
Évolutions atmosphériques
Un des problèmes les plus cités est celui relatif au risque de
réchauffement climatique lié à l'effet de serre, causé par la forte
augmentation du dioxyde de carbone et du méthane dans
l'atmosphère. Un réchauffement global pourrait entraîner
l'inondation des deltas asiatiques (voir aussi écoréfugiés), la
multiplication de phénomènes climatiques extrêmes et l'évolution
de la nature et de la quantité des ressources alimentaires à la suite
des impacts sur l'activité agricole.
Parmi les autres problèmes globaux, on peut citer le trou de la
couche d'ozone (ayant abouti à l'interdiction de l'usage des
chlorofluorocarbures (CFC) et autres gaz halogènes utilisés dans les
sprays aérosol et les systèmes de réfrigération) ou les pluies acides
liées aux émissions de soufre.
L'industrie du transport et de l'automobile porte une part de
responsabilité dans le volume de ces émissions de gaz à effet de
serre.
11
Dégradation, voire la disparition de certains habitats
Dans de nombreuses contrées, la nature originelle a été remplacée
par un milieu modifié par l'homme. Ainsi, en Europe, la majeure
partie des forêts hercyniennes a été défrichée et remplacée par des
cultures intensives, des lacs artificiels aménagés, des landes
plantées. Une partie de l'Asie (Est de la Chine, Inde, Asie du Sud-
Est...) ainsi que le Moyen-Orient ont également perdu une grande
partie de leur habitat originel depuis des siècles, voire des
millénaires.
Dans d'autres pays à sol fragile, telle que l'Amazonie, la
déforestation de la forêt amazonienne à fin de culture, aboutit
fréquemment à des situations de désertification. En effet, les sols
amazoniens sont assez pauvres et régulièrement abandonnés trois à
quatre ans après le défrichage.
Des marais salants ont été éliminés dans le cadre de la lutte contre
les moustiques et pour le développement touristique.
La catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986 fut à l'origine de
l'abandon de grandes surfaces arables et de déplacements massifs
des populations humaines. Les conséquences ont été assez
inattendues avec dans les régions les plus irradiées et sur le long
terme un effondrement des populations d'insectes et d'arachnides
alors que les mammifères ont plutôt prospéré...
De la théorie à la pratique: Il est souvent admis que les scorpions
seraient les seuls survivants d'une guerre nucléaire. Certes les
insectes et les arachnides résistent très bien à une irradiation aiguë
en milieu expérimental. Mais l'accident de Tchernobyl a montré sur
le long terme que leurs populations souffrent plus des retombées
que celles des mammifères.
Enfin, des catastrophes maritimes récurrentes aboutissent à la
pollution du milieu marin et des littoraux lors des dégazages ou
largages d'hydrocarbures (voir Amoco Cadiz par exemple).
12
Évolution de la disponibilité et de la qualité de l'eau
Parmi les questions les plus pressantes figurent celles portant sur la
disponibilité en eau et plus particulièrement en eau potable. La
démographie galopante est à l'origine, localement, de
surpopulation, elle entraîne d'une part des besoins croissants en eau
(également lié à une augmentation de la qualité de la vie) et d'autre
part des difficultés croissantes à gérer les pollutions de l'eau qui ne
peuvent plus être prises en compte par le milieu naturel.
Évolution de la production de déchets
De façon similaire se pose le problème croissant de la gestion des
déchets, en particulier dans les pays industriels. Les dernières
décennies du xxe siècle ont vu l'augmentation du nombre de
déchets, dont en particulier les déchets toxiques (tel que la
dioxine), les déchets ultimes de l'industrie nucléaire ou plus
simplement de grandes quantités de déchets non-biodégradables.
Ces déchets peuvent être à l'origine de cancers dans les
populations. Dans certains pays, des décharges publiques
gigantesques se sont développées.
Modification des compétitions entre espèces
Une autre conséquence du développement de la présence humaine
sur le globe est l'influence de l'introduction d'espèces exotiques,
entrant en compétition avec les espèces locales (telles que la petite
tortue de Floride offerte aux enfants, ensuite relâchée dans la nature,
l'algue Caulerpa taxifolia en Méditerranée, ou encore l'invasion des
lapins en Australie). Ces introductions sont souvent involontaires,
disséminées par des bateaux ou avions. Certains craignent
également l'influence que pourrait avoir la mise en culture de
plantes génétiquement modifiées.
Multiplication de crises relatives à la biosûreté
Un indicateur de l'avènement généralisé d'une crise écologique
concerne la prise de conscience de la multiplication de crises plus
ou moins locales relatives à la biosûreté : parmi lesquelles la vache
folle, les marées noires, l'apparition du sida, celle de la grippe
aviaire, et l'augmentation des cas de cancer liés à l'exposition
13
environnementale. Cette prise de conscience n'échappe pas à des
phénomènes médiatiques qui viennent amplifier la dimension de
peur et sur-évalue la notion de risque, parfois difficile à maîtriser.
C'est par exemple le cas des annonces médiatiques de risques
existants sur le phénomène de la grippe aviaire et ses conséquences,
à l'automne 2005, qui ne s'est finalement pas avéré dans les faits.
Ces phénomènes posent de nouvelles questions à nos
gouvernements, car il devient difficile d'agir vite et de manière
efficace, pour protéger au mieux les populations, dans un monde où
les limites des données scientifiques sur la crise écologique nous
fait évoluer dans un contexte d'incertitude8.
Rythme élevé de disparition des espèces
Au-delà de la constatation de l'évolution des caractéristiques de la
biosphère, les experts estiment que la disparition d'espèces se
produit actuellement à un rythme très élevé. La destruction des
milieux naturels, accompagnés de la dégradation des sols ont eu un
impact sur la biodiversité (flore et faune), entraînant la disparition
ou la raréfaction de nombreuses espèces, telles que le loup, l'ours
brun, le bison, le lynx. Cependant, d'autres espèces ont pu prospérer
dans les nouvelles niches écologiques. Depuis quelques années, la
surpêche provoque également de graves déséquilibres dans les
milieux marins. Ainsi, de nombreuses espèces de requin sont en
voie de disparition. Or, ces prédateurs sont les régulateurs ultimes
des écosystèmes marins... dont dépendent à leur tour les
écosystèmes terrestres. Ce déséquilibre pourrait, entre autres,
conduire à la prolifération des petits poissons, et à la raréfaction des
algues, qui selon les estimations, apportent soit la moitié, soit les
deux tiers du dioxygène présent dans l'atmosphère.
Le développement des villes a réduit les aires de répartition des
espèces, mais a pu en favoriser d'autres (présence de parcs et
jardins). Certaines espèces animales ont mis à profit l'existence des
gares, des églises, des souterrains. Cependant, de nombreux
animaux disparaissent écrasés sur les autoroutes, noyés dans les
canaux, ou assommés contre des vitres.
14
Facteur déclencheur de conflits armés
L’environnement a été un des facteurs déclencheurs du génocide
rwandais9. Le Rwanda a vu sa population passer de 1,9 million de
personnes en 1948 à plus de 7,5 millions personnes en 1992. Une
population aussi élevée sur ce petit territoire a fait du Rwanda l'un
des pays les plus densément peuplés d'Afrique. La quantité de
terre disponible pour l’agriculture vivrière a diminué
considérablement, laissant une large frange de la population sans
terre et sans emploi.
Fig 2 . Effet de serre
15
Causes de la crise
Facteurs de la crise écologique
Les causes de la crise écologique actuelle semblent être le produit
du développement de plusieurs facteurs, dont il est difficile
d'établir et de dater les causes. Les causes majeures de
l’effondrement actuel de la biodiversité sont au nombre de quatre,
la première en expliquant à elle seule les deux tiers : la destruction
et la pollution des habitats. Les autres causes sont la
surexploitation des ressources naturelles, la dissémination
anarchique d’espèces partout sur la planète (la « roulette
écologique »), certaines devenant des espèces invasives, enfin le
changement climatique. Il est ainsi acquis que l'activité de l'espèce
humaine en est la première explication.
Pour Geneviève Férone, il y a une convergence de quatre facteurs
écologiques liés les uns aux autres qui peuvent engendrer un krach
écologique global, prévisible vers 2030 si aucune mesure
drastique n'est prise d'ici là :
le réchauffement climatique qui pourrait atteindre +2 °C, la valeur
limite supportable ;
le passage de la population mondiale à 8,2 milliards d'habitants ;
la surconsommation venant des besoins croissants de ces habitants
désirant une consommation proche du modèle occidental ;
la crise énergétique liée à l'épuisement des ressources pétrolières.
Selon elle, seuls une politique mondiale volontariste et un
changement des modes de vie à court terme, suivis de progrès
scientifique et de développement à long terme pourraient éviter un
épuisement de la chaîne alimentaire, des famines, des ruptures
sociales et des guerres.
16
Cause humaine
Ce qui est plus récent toutefois, est l'impact dû à une seule et unique
espèce sur la biosphère : l'espèce humaine. L'homme, prédateur
omnivore, a longtemps été un simple élément parmi les autres au
sein des écosystèmes naturels. Grâce à ses acquisitions
technologiques et à un fort accroissement démographique, l'homme
est la seule espèce dont l'activité a une influence majeure sur son
milieu de vie. Le début de cette influence date des débuts de
l'agriculture, au Néolithique. Alors qu'il a longtemps été négligé par
les écologistes, l'écologie humaine considère à présent l'homme
comme un facteur écologique nouveau et étudie l'impact de son
activité sur son environnement de vie.
L'espèce humaine se différencie des autres espèces vivantes à
différents titres :
l'espèce a migré et colonisé pratiquement tous les continents. À de
rares exceptions près (milieux extrêmement froids ou très arides),
l'homme s'est répandu sur la totalité de la surface terrestre.
Anthropisation : l'homme modifie son environnement de vie
volontairement et consciemment (avec l'agriculture, l'homme
modifie le paysage, fait reculer presque irréversiblement la forêt
pour construire des villes à la place; il remplace certaines
communautés de végétaux par des écosystèmes artificiels, les
champs, ou les prés).
l'homme perturbe les équilibres de la biosphère et de la biodiversité
par le biais de son activité agricole et industrielle (par exemple en
libérant de grandes quantités de phosphates, sous forme d'engrais
ou de lessives, phosphates responsables de l'eutrophisation de
certains milieux aquatiques);
l'homme est la seule espèce dont l'activité en un point du globe peut
avoir des conséquences en un point complètement différent (par
exemple, l'émission des gaz à effet de serre par les pays développés
est jugée responsable d'une certaine partie du réchauffement
climatique, qui pourrait lui-même aboutir à la disparition du
Bangladesh ; voir aussi le passage du nuage radioactif provenant de
l'explosion de la centrale de Tchernobyl au-dessus d'une bonne
17
partie de l'Europe qui est responsable de contamination encore
aujourd'hui).
Si l'activité anthropique est aujourd'hui jugée majoritairement
responsable de ce qu'il est devenu courant d'appeler « la crise
écologique globale », l'espèce humaine est aussi la seule espèce qui
agisse consciemment et délibérément pour essayer de restaurer
certains équilibres globaux (par exemple, par le biais de protocoles
internationaux, tels que le protocole de Kyoto). Pour de nombreux
spécialistes, le maintien de la biodiversité est la condition sine qua
non pour la survie de la biosphère, d'où la multiplication de
conférences relatives à la biodiversité.
Selon la thèse « Les racines historiques de notre crise écologique »
de l'historien Lynn White, l'origine de la crise écologique vient en
partie de la chrétienté occidentale et médiévale qui s'est basée sur
le récit biblique anthroposophique du livre de la Genèse invitant
l'homme à dominer la nature (interprétation dite « despotique »)[pas
clair]. D'autres passages de la Genèse peuvent cependant s'analyser
autrement : toutes les créatures disposent d'une valeur intrinsèque
(interprétation dite de l'« intendance ») et l'homme est invité à «
cultiver et garder » le jardin du monde; l'humanité (qui a la même
racine qu'humus) est issue de la Terre (en hébreu ha-adama « la terre
», « la glaise », qui a donné Adam) comme toutes les autres espèces
et ne peut donc se prévaloir d'une quelconque
supériorité(interprétation dite « citoyenne »).
Un article publié dans la revue Nature du 7 juin 2012, signé de
scientifiques, et intitulé « Approaching a state shift in Earth's
biosphere », met en évidence le risque, à échéance de quelques
décennies, d'un basculement brutal de l'écosystème mondial de son
état actuel vers un état complètement différent, qui pourrait
entraîner une extinction massive des espèces et des conséquences
dramatiques pour l'espèce humaine. Il explique que les
perturbations considérables apportées par les activités humaines
aux écosystèmes et à leurs processus de régulation approchent des
seuils au-delà desquels des changements brutaux et irréversibles
pourraient se produire. Les actions préconisées pour se prémunir
contre ces risques sont, outre l'amélioration de la prospective
18
biologique par la détection des signes précoces de transitions
critiques et des boucles de rétroaction qui les renforcent, la
réduction du taux de croissance de la population et de la
consommation par tête, l'augmentation rapide de la part des
énergies autres que fossiles dans les bilans énergétiques,
l'amélioration des rendements agricoles au lieu de la mise en culture
de nouvelles terres, la préservation des réservoirs de biodiversité.
Le journal Libération a consacré un dossier à cet article le 10/08/12.
Cependant, le processus menant à la crise écologique globale a des
origines anciennes. En effet, la responsabilité de l'Homme dans les
extinctions de Mégafaune en Australie (marsupiaux et oiseaux
géants ; environ 40 000 à 20 000 ans avant aujourd'hui), à
Madagascar (éléphants et hippopotames nains, lémuriens géants ;
environ 1 500 ans avant aujourd'hui), dans l'hémisphère nord
(mammouth, aurochs, bisons, etc. ; entre 4 000 et 12 000 ans avant
aujourd'hui) fait de moins en moins de doute. Ces extinctions
emblématiques ne tiennent pas compte de l'immense impact de
l'agriculture qui a contribué à évincer la quasi-totalité de
populations de grands prédateurs et de grands herbivores : on
estime que la biomasse « sauvage » est passée en moins de 10 000
ans (ordre de grandeur de la durée du processus de développement
de l'agriculture jusqu'à aujourd'hui) d'un rapport d'environ 100
pour 1 à un rapport de 1 pour 100 rapporté à la biomasse «
domestique ». Les extinctions en masse directement liées à la
prédation humaine en cours (océans, hautes latitudes) sont tout
aussi massives. Il est donc à craindre un effondrement global et
brutal des écosystèmes dont la vie humaine dépend et nombre de
chercheurs estiment de moins en moins improbable l'extinction de
l'Homme au cours du xxie siècle
19
Fig 3 . Participation au protocole de Kyoto en janvier 2011
Origines religieuses
Toutefois, l'impact de la crise écologique aurait fortement augmenté
au milieu du xixe siècle12, puis au xxe siècle, d'une part en raison
de l'augmentation de la population totale (voir aussi transition
démographique), d'autre part en raison du développement
économique et industriel de la seconde moitié du xxe siècle (voir
aussi décroissance et développement durable). L'origine de cette
crise vient aussi de la crise sociale engendrée par l'individualisme
contemporain.
C'est pourquoi de nombreux penseurs religieux voient les
principales causes de la crise dans un changement de paradigme
survenu à la Renaissance, et plus encore à partir du xviie siècle avec
la naissance de la science moderne et le développement consécutif
des techniques issu de la révolution industrielle :
Selon Jean Bastaire, la crise écologique globale trouverait son
origine dans la philosophie de Descartes, selon laquelle l'homme
devait se « rendre comme maître et possesseur de la nature »
(Discours de la méthode, Sixième partie).
Cette analyse est corroborée par Fabien Revol dans son
commentaire de l'encyclique Laudato si’ du pape François, qui voit
dans la globalisation du paradigme technocratique la cause de la
crise écologique. Selon ce théologien en effet, la philosophie
mécaniste de Descartes serait la racine historique de la crise
écologique que nous traversons. En effet, dans le dualisme cartésien
20
entre le corps et l'esprit, la « res extensa » (chose étendue) est
dépourvue d'esprit, et elle n'est définie que par ses mesures
physiques, ses dimensions quantifiables, et la position que ses
objets occupent dans l'espace (le repère cartésien). Il est alors
possible d'appliquer des lois mathématiques pour transformer la
nature, et les hommes peuvent se rendre « comme maîtres et
possesseurs de la nature », avec l'illusion d'une disponibilité infinie
des biens de la planète. Les hommes auraient ainsi été poussés à
surexploiter les ressources naturelles.
Vittorio Hösle va dans le même sens : il pense que la rupture entre
l'homme et la nature s’est pleinement réalisée avec Descartes par
l'établissement d’un rapport d'opposition entre la res cogitans
(chose pensante) et la res extensa (chose étendue). « [ce] divorce,
dit Hösle, va servir de fondement aux sciences modernes de la
nature ». Cette vision dualiste de la relation homme-nature constitue
l'aboutissement d'un processus qui va dans le sens d'une tendance
de la subjectivité à s'élever au-dessus du monde.
Selon Michel Maxime Egger, les origines de la crise écologique
remontent au paradigme de la modernité occidentale, apparu à la fin
du Moyen Âge. À ce moment-là, les modes de représentation de la
nature, de l'être humain et de Dieu a changé. Dieu a été expulsé hors
de la nature, pour laisser place à une vision dualiste.
Selon le théologien orthodoxe Jean-Claude Larchet, qui appuie son
argumentation sur une analyse des écrits des Pères de l'Église
(notamment de saint Maxime le Confesseur), les fondements
spirituels de la crise écologique sont à chercher dans un changement
de paradigme qui s'est produit à la Renaissance, en particulier dans
les éléments suivants : l'humanisme, le naturalisme, le rationalisme,
l'individualisme, la conquête du Nouveau Monde, le dualisme âme-
corps, la mécanisation des corps, le Dieu horloger lointain.
Pour le philosophe iranien Hossein Nasr, considéré comme le
fondateur de l’écologie en terre musulmane, « la crise écologique
n'est qu'une externalisation d'un désarroi intérieur [...] dû en
grande partie aux diverses applications de la science moderne. [...]
À la suite de la perte de la vision de l’univers propre à la
21
Chrétienté médiévale, [...] cette science ignore ou nie l’existence
d’une réalité qui transcende l’aspect matériel de la nature30 ».
Origines économiques
Plusieurs voix se sont élevées pour exprimer une critique
environnementale du capitalisme. Ces voix ont pu augmenter au
tournant du xxie siècle, après la définition par l'ONU du
développement durable.
Comme Jean-Marc Jancovici le souligne, la révolution industrielle
est la cause essentielle du réchauffement climatique actuel ;
l'utilisation massive d'énergies fossiles (charbon puis pétrole) ayant
accumulé dans l'atmosphère une quantité importante de gaz à effet
de serre.
André Gorz affirme également de son côté un lien structurel entre
la crise écologique et la surconsommation induite par le capitalisme
et le mode de vie occidental.
Cette relation entre crise écologique et surconsommation est
corroborée par le rapport du député Jacques Le Guen « protection
des forêts tropicales et de leur biodiversité, contre la dégradation et
la déforestation ». Crises environnementales et crises socio-
économiques sont aussi susceptibles de s'influencer mutuellement
et de générer un cercle vicieux.
Naomi Klein considère de son côté qu'il y a une incompatibilité de
fond entre le capitalisme et le respect de l'environnement35.
Origines psychologiques
L'amnésie écologique stipule que chaque génération considère
comme point de référence initial l'écosystème qu'elle a connu
depuis sa naissance. La notion de naturalité évoluerait au fil des
générations, au gré de la sélectivité de la mémoire des individus.
22
Bibliographie
Jean-Philippe Barde (dir.), Crise écologique et sauvegarde de la création,
une approche protestante, Paris, Première Partie, 2017, 156 p.
Jean-Hugues Barthélémy, La société de l'invention. Pour une
architectonique philosophique de l'âge écologique, Paris, Matériologiques,
2018, 432 p.
Gabriel Bortzmeyer, Joanne Clavel et Frédéric Ducarme, « Hollywood,
miroir déformant de l'écologie [archive] », dans Cynthia Fleury et al. (dir.),
Le souci de la nature : apprendre, inventer, gouverner, Paris, Centre
national de la recherche scientifique, 2017, p. 219-229.
Dominique Bourg et Philippe Roch (dir), Crise écologique, crise des
valeurs ? Défis pour l’anthropologie et la spiritualité, Genève, Labor et
Fides, 2010, 333 p.
Valérie Cabanes, Un nouveau droit pour la Terre, pour en finir avec
l'écocide, Paris, Seuil, 2016, 364 p. (ISBN 9782021328615).
Michel Maxime Egger, La Terre comme soi-même, Repères pour une
écospiritualité, Genève, Labor et Fides, 2012, 336 p. (ISBN 978-
2830914450).
Émile Etumangele Aseke Kangaseke, Mon projet écologique. 2. Abrégé
des techniques d'assainissement du milieu en RDC, Kinshasa, Centre de
recherche scientifique, d’édition et de diffusion des documents
scientifiques - Institut supérieur pédagogique de la Gombe, 2017, 309 p.
(ISBN 979-10-95681-15-1).
Vittorio Hösle, Philosophie de la crise écologique, Matthieu Dumont
(trad.), Paris, Wildproject, 2009, 250 p.
Jean-Claude Larchet, Les fondements spirituels de la crise écologique,
Genève, Syrtes, 2018, 140 p.
Damien Millet et Éric Toussaint, La crise, quelles crises ?, Bruxelles,
Aden ; Genève, Centre Europe-Tiers monde ; Liège, Comité pour
l’annulation de la dette du Tiers monde, 2010, 285 p.
Julien Wosnitza, Pourquoi tout va s’effondrer, Paris, Les Liens qui
libèrent, 2018, 89 p. (ISBN 979-1-0209-0607-6).

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  • 1. 1 REPUBLIQUE TUNISIENNE ÉCOLE SUPÉRIEURE D’AGRICULTURE DE MOGRANE NIVEAU : 1 ERE ANNEE FI . PA THEME : ECOLOGIE RECHERCHE Année universitaire : 2021-2022 Ecole Supérieure d’Agriculture de Mograne ; Tel 72660043 & 72660283 ; Fax 72660563 Site Web: www.esamograne.agrinet.tn; Email: esamog@iresa.agrinet.tn Ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche --*-- Institution de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur Agricoles Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique --*-- Université de Carthage LA CRISE ECOLOGIQUE Elaboré par : Amdouni Ahmed Professeur : Elimem Mohamed
  • 2. 2 Sommaire I – INTRODUCTION II - Manifestations des crises écologiques III - Conséquences des crises écologiques IV - Quelques exemples de crises écologiques V - Causes de la crise IV - Bibliographie
  • 3. 3 Résumé Ecology considers the interrelationships between all species and matter. It is argued that there are important direct and indirect links between accounting information and ecological effects. A direct link can be traced through identification of some of the conventional problems of accounting. An indirect link can be traced through economics. It is only comparatively recently that the link between economics and ecology has received significant attention. In particular, the relationship between economic development and environmental quality has come to the fore. The concepts of "ecodevelopment", an ecologically sound economic development strategy, and of "sustainable development" have promoted the view that there may be positive as well as negative interdependences between economics and ecology. With this linking of economics and ecology, the next logical step is to consider possible indirect links between accounting and ecology, with economics as an intervening variable, since a link between accounting and economics has long been established. Having established these direct and indirect links between accounting and ecology, inferences for environmental accounting based on recent Australian agricultural experience are suggested. In conclusion a brief review of the implications of adopting a "Deep Ecology" perspective for such accountings is given.
  • 4. 4 Introduction En écologie, une crise écologique se définit en tant qu'érosion pérenne de la biodiversité d'un écosystème ou d'une espèce donnée dont l'impact sur le reste de l'écosystème considéré altère définitivement les ressources au sein de cet écosystème ou la résilience de cette espèce1. En particulier, l'atteinte de certains taxons clefs peut être déterminante dans la sévérité d'une crise écologique, parfois plus que la perte d'un nombre plus important de taxons mineurs2 (ainsi, les coléoptères forment l'un des taxons les plus diversifiés de la faune actuelle, pourtant la disparition des abeilles porterait un coup bien plus sévère à la survie de nombreux écosystèmes que la disparition de tous les coléoptères). On connaît les crises écologiques entre autres en tant qu'extinctions massives, qu'elles soient globales comme l'extinction Permien-Trias ou locales comme l'appauvrissement du lac Victoria à la suite de l'introduction de la perche du Nil. Une crise écologique survient lorsque le milieu de vie d'une ou plusieurs espèces ou d'une population évolue de façon défavorable à la survie des individus. Depuis la fin du xxe siècle et le début du xxie siècle, les crises écologiques se sont multipliées, pour former, avec le réchauffement climatique et la perte de biodiversité notamment, une crise écologique globale, dont les causes restent discutées. Quoi qu'il en soit, l'humanité est confrontée aujourd'hui à une « question écologique » à laquelle les générations présentes ont commencé à répondre par la prise en compte des exigences de développement durable et par des mesures de transition écologique et solidaire. À cette question, les générations futures devront aussi répondre.
  • 5. 5 Manifestations des crises écologiques Les crises écologiques peuvent être d'origine anthropique ou naturelle. Elles peuvent ne concerner qu'une seule ou un petit nombre d'espèces, ou au contraire un très grand nombre d'entre elles ; à cet égard, le déclin des populations d'amphibiens fournit un exemple précis et détaillé affectant une classe entière d'espèces. Quelle que soit son origine initiale, la disparition d'une ou de plusieurs espèces va souvent entraîner une rupture d'équilibre. Les crises écologiques peuvent se manifester localement ou bien globalement. Dans le cas d'une crise locale, seul un écosystème va être touché. Si l'espèce est endémique, la crise écologique pourra entraîner sa disparition. C'est par exemple le cas de plusieurs hominidés, comme les grands singes, dont il ne reste plus que quelques survivants. Une crise écologique locale touche une certaine zone géographique, de taille réduite, par exemple un fleuve, une mer, une île, une écorégion. Elle a des conséquences négatives pour une partie ou la totalité des espèces vivant dans cette région. Un exemple de crise locale peut être une marée noire, telle que celle due au naufrage de l'Erika, ou un incident dans une usine chimique, telle que la catastrophe de Bhopal. Une crise écologique globale touche l'ensemble de la biosphère, et potentiellement l'ensemble des espèces. Les exemples les plus cités sont le risque de réchauffement climatique lié à l'effet de serre, la perte de biodiversité, le trou de la couche d'ozone lié aux émissions de CFC ou les pluies acides liées aux émissions de soufre. Des crises globales se sont succédé au cours des ères géologiques, parfois dues à des facteurs abiotiques (comme l'extinction Crétacé-Paléogène) ou biologiques (comme l'événement Azolla). Cependant les scientifiques constatent
  • 6. 6 un changement de composition des écosystèmes actuels d'une rapidité sans précédent au cours de l'Holocène, amenant de nombreux spécialistes à considérer la période actuelle comme marquant le début d'une sixième extinction et l'entrée dans l'Anthropocène. Fig 1. Crise écologique
  • 7. 7 Conséquences des crises écologiques Certaines espèces ont colonisé la totalité (ou presque) du globe terrestre, par exemple, l'espèce humaine, la fourmi, le moustique. D'autres espèces ne vivent pas sur la totalité du globe terrestre mais sont cependant représentées par un grand nombre de populations disséminées dans des écosystèmes similaires ; c'est le cas du chêne qui existe dans pratiquement toutes les zones tempérées. Un nombre important d'espèces ne sont représentées que par un petit nombre de populations, en raison d'exigences climatiques assez fortes; c'est le cas par exemple du phoque (pour rappel, une population est un ensemble d'individus appartenant tous à la même espèce, et vivant au même endroit au même moment). Enfin, l'espèce dite endémique (une espèce endémique à un lieu est une espèce qui ne vit qu'à cet endroit) est représentée par une seule et unique population. La disparition de cette population (par exemple, à cause de la destruction de son unique milieu de vie) entraînera la disparition de l'espèce. La destruction d'une région à endémisme élevé (comportant un grand nombre d'espèces endémiques) provoquera l'extinction d'un nombre significatif d'espèces et est donc particulièrement importante pour la conservation. Une crise écologique locale peut avoir pour conséquence la mort de nombreux individus, la disparition d'une population, voire d'une espèce si celle-ci était endémique. Selon l'espèce et son rôle dans l'écosystème, cette disparition peut entraîner une rupture plus ou moins importante dans la chaîne alimentaire et avoir un impact variable sur la survie des autres êtres vivants.
  • 8. 8 Dans le cas d'une crise globale, les conséquences peuvent être beaucoup plus importantes, puisque certaines extinctions ont vu la disparition de plus de 90 % des espèces. Cependant, la disparition de certaines espèces, telles que les dinosaures, en libérant une niche écologique, ont permis le développement et la diversification des mammifères. Une crise écologique a donc paradoxalement favorisé la biodiversité. Parfois, une crise écologique peut être un phénomène ponctuel et réversible à l'échelle d'un écosystème. Mais plus généralement, les crises écologiques ont un impact majeur à plus long terme. En effet, il s'agit plutôt d'une succession d'évènements qui s'induisent les uns les autres, jusqu'à un certain point de rupture. À partir de ce stade, qui peut correspondre à la mort de nombreux individus et à l'extinction d'une ou plusieurs espèces, le retour en arrière au précédent état de stabilité n'est plus possible, et un nouvel état se mettra progressivement en place. Si une crise écologique peut être à l'origine d'extinction, elle peut aussi réduire la qualité de vie des individus restant en vie. Ainsi, même si la diversité de la population humaine est parfois considérée menacée (voir en particulier les peuples indigènes), peu s'accordent à envisager la disparition de l'espèce humaine à court terme. Cependant, les maladies épidémiques, les famines, l'impact sur la santé de la dégradation de la qualité de l'air, les crises alimentaires (voir aussi biosûreté ou la sécurité alimentaire), la disparition des milieux de vie (voir écoréfugiés), l'accumulation des déchets toxiques non dégradables, les menaces de disparitions d'espèces phares (telles les grands singes, le panda, la baleine)... sont aussi des facteurs influençant également le bien-être des gens .
  • 9. 9 Quelques exemples de crises écologiques Exemples anciens Les crises écologiques ne sont pas un phénomène récent. Les géologues ont mis en évidence l'occurrence de multiples crises globales ayant abouti à des extinctions massives d'espèces. Des hypothèses variées pourraient expliquer ces crises, la chute de météores, des modifications de l'activité solaire, la recrudescence de l'activité volcanique, la dérive des continents, les variations de l'eustatisme, les événements anoxiques océaniques, etc. Ces crises biologiques permettent notamment d'établir les grandes coupures de l'échelle des temps géologiques. Chez l'Homme : Des paléontologues, se basant sur des études de génétique des populations humaines, estiment que l'humanité a déjà failli s'éteindre il y a 70 000 ans en Afrique de l'Est, à cause de sécheresses extrêmes, qui auraient réduit la population humaine à environ 2 000 individus, probablement divisés en petits groupes. Selon eux, les groupes humains se seraient refondus il y a 40 000 ans dans une population unique, pan-africaine, après 100 000 ans de séparation. Entre 900 et 1700 apr. J.-C., la surexploitation de l'île de Pâques par les Pascuans a provoqué la chute de leur culture et de leur population. Un modèle mathématique a établi que leur population n'aurait pas dû dépasser 2 000 habitants pour qu'ils puissent durablement survivre sur l'île sans épuiser une ressource qui leur était indispensable, le cocotier. Exemples récents Plus récente, la crise écologique européenne du xive siècle aboutit à une réduction considérable de la population humaine. Cette crise se produit alors que l'Europe était arrivée à la saturation de sa capacité de charge, compte tenu des techniques agraires connues (l'araire, le brûlis, la vaine pâture) et compte tenu des prélèvements par les seigneurs inactifs de l'époque (féodalisme). Dans cette situation de limitation des ressources alimentaires nécessaires à une population en pleine expansion, l'arrivée de la Grande Peste vers
  • 10. 10 1346, a entraîné la disparition de plus du tiers de la population européenne. La diffusion du microbe de la peste fut favorisé par les échanges maritimes et le développement urbain de l'époque. À la suite de la diminution de la population, la capacité de charge européenne est redevenue suffisante et la crise a modifié les techniques de production de l'époque, avec l'usage de la charrue en fer et la polyculture élevage (pour laquelle le déchet d'une activité - la bouse - devient l'intrant d'une autre - l'engrais). Au début du xxie siècle, de nombreux spécialistes estiment qu'une crise écologique majeure est en train de se produire. Les arguments avancés sont : Évolutions atmosphériques Un des problèmes les plus cités est celui relatif au risque de réchauffement climatique lié à l'effet de serre, causé par la forte augmentation du dioxyde de carbone et du méthane dans l'atmosphère. Un réchauffement global pourrait entraîner l'inondation des deltas asiatiques (voir aussi écoréfugiés), la multiplication de phénomènes climatiques extrêmes et l'évolution de la nature et de la quantité des ressources alimentaires à la suite des impacts sur l'activité agricole. Parmi les autres problèmes globaux, on peut citer le trou de la couche d'ozone (ayant abouti à l'interdiction de l'usage des chlorofluorocarbures (CFC) et autres gaz halogènes utilisés dans les sprays aérosol et les systèmes de réfrigération) ou les pluies acides liées aux émissions de soufre. L'industrie du transport et de l'automobile porte une part de responsabilité dans le volume de ces émissions de gaz à effet de serre.
  • 11. 11 Dégradation, voire la disparition de certains habitats Dans de nombreuses contrées, la nature originelle a été remplacée par un milieu modifié par l'homme. Ainsi, en Europe, la majeure partie des forêts hercyniennes a été défrichée et remplacée par des cultures intensives, des lacs artificiels aménagés, des landes plantées. Une partie de l'Asie (Est de la Chine, Inde, Asie du Sud- Est...) ainsi que le Moyen-Orient ont également perdu une grande partie de leur habitat originel depuis des siècles, voire des millénaires. Dans d'autres pays à sol fragile, telle que l'Amazonie, la déforestation de la forêt amazonienne à fin de culture, aboutit fréquemment à des situations de désertification. En effet, les sols amazoniens sont assez pauvres et régulièrement abandonnés trois à quatre ans après le défrichage. Des marais salants ont été éliminés dans le cadre de la lutte contre les moustiques et pour le développement touristique. La catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986 fut à l'origine de l'abandon de grandes surfaces arables et de déplacements massifs des populations humaines. Les conséquences ont été assez inattendues avec dans les régions les plus irradiées et sur le long terme un effondrement des populations d'insectes et d'arachnides alors que les mammifères ont plutôt prospéré... De la théorie à la pratique: Il est souvent admis que les scorpions seraient les seuls survivants d'une guerre nucléaire. Certes les insectes et les arachnides résistent très bien à une irradiation aiguë en milieu expérimental. Mais l'accident de Tchernobyl a montré sur le long terme que leurs populations souffrent plus des retombées que celles des mammifères. Enfin, des catastrophes maritimes récurrentes aboutissent à la pollution du milieu marin et des littoraux lors des dégazages ou largages d'hydrocarbures (voir Amoco Cadiz par exemple).
  • 12. 12 Évolution de la disponibilité et de la qualité de l'eau Parmi les questions les plus pressantes figurent celles portant sur la disponibilité en eau et plus particulièrement en eau potable. La démographie galopante est à l'origine, localement, de surpopulation, elle entraîne d'une part des besoins croissants en eau (également lié à une augmentation de la qualité de la vie) et d'autre part des difficultés croissantes à gérer les pollutions de l'eau qui ne peuvent plus être prises en compte par le milieu naturel. Évolution de la production de déchets De façon similaire se pose le problème croissant de la gestion des déchets, en particulier dans les pays industriels. Les dernières décennies du xxe siècle ont vu l'augmentation du nombre de déchets, dont en particulier les déchets toxiques (tel que la dioxine), les déchets ultimes de l'industrie nucléaire ou plus simplement de grandes quantités de déchets non-biodégradables. Ces déchets peuvent être à l'origine de cancers dans les populations. Dans certains pays, des décharges publiques gigantesques se sont développées. Modification des compétitions entre espèces Une autre conséquence du développement de la présence humaine sur le globe est l'influence de l'introduction d'espèces exotiques, entrant en compétition avec les espèces locales (telles que la petite tortue de Floride offerte aux enfants, ensuite relâchée dans la nature, l'algue Caulerpa taxifolia en Méditerranée, ou encore l'invasion des lapins en Australie). Ces introductions sont souvent involontaires, disséminées par des bateaux ou avions. Certains craignent également l'influence que pourrait avoir la mise en culture de plantes génétiquement modifiées. Multiplication de crises relatives à la biosûreté Un indicateur de l'avènement généralisé d'une crise écologique concerne la prise de conscience de la multiplication de crises plus ou moins locales relatives à la biosûreté : parmi lesquelles la vache folle, les marées noires, l'apparition du sida, celle de la grippe aviaire, et l'augmentation des cas de cancer liés à l'exposition
  • 13. 13 environnementale. Cette prise de conscience n'échappe pas à des phénomènes médiatiques qui viennent amplifier la dimension de peur et sur-évalue la notion de risque, parfois difficile à maîtriser. C'est par exemple le cas des annonces médiatiques de risques existants sur le phénomène de la grippe aviaire et ses conséquences, à l'automne 2005, qui ne s'est finalement pas avéré dans les faits. Ces phénomènes posent de nouvelles questions à nos gouvernements, car il devient difficile d'agir vite et de manière efficace, pour protéger au mieux les populations, dans un monde où les limites des données scientifiques sur la crise écologique nous fait évoluer dans un contexte d'incertitude8. Rythme élevé de disparition des espèces Au-delà de la constatation de l'évolution des caractéristiques de la biosphère, les experts estiment que la disparition d'espèces se produit actuellement à un rythme très élevé. La destruction des milieux naturels, accompagnés de la dégradation des sols ont eu un impact sur la biodiversité (flore et faune), entraînant la disparition ou la raréfaction de nombreuses espèces, telles que le loup, l'ours brun, le bison, le lynx. Cependant, d'autres espèces ont pu prospérer dans les nouvelles niches écologiques. Depuis quelques années, la surpêche provoque également de graves déséquilibres dans les milieux marins. Ainsi, de nombreuses espèces de requin sont en voie de disparition. Or, ces prédateurs sont les régulateurs ultimes des écosystèmes marins... dont dépendent à leur tour les écosystèmes terrestres. Ce déséquilibre pourrait, entre autres, conduire à la prolifération des petits poissons, et à la raréfaction des algues, qui selon les estimations, apportent soit la moitié, soit les deux tiers du dioxygène présent dans l'atmosphère. Le développement des villes a réduit les aires de répartition des espèces, mais a pu en favoriser d'autres (présence de parcs et jardins). Certaines espèces animales ont mis à profit l'existence des gares, des églises, des souterrains. Cependant, de nombreux animaux disparaissent écrasés sur les autoroutes, noyés dans les canaux, ou assommés contre des vitres.
  • 14. 14 Facteur déclencheur de conflits armés L’environnement a été un des facteurs déclencheurs du génocide rwandais9. Le Rwanda a vu sa population passer de 1,9 million de personnes en 1948 à plus de 7,5 millions personnes en 1992. Une population aussi élevée sur ce petit territoire a fait du Rwanda l'un des pays les plus densément peuplés d'Afrique. La quantité de terre disponible pour l’agriculture vivrière a diminué considérablement, laissant une large frange de la population sans terre et sans emploi. Fig 2 . Effet de serre
  • 15. 15 Causes de la crise Facteurs de la crise écologique Les causes de la crise écologique actuelle semblent être le produit du développement de plusieurs facteurs, dont il est difficile d'établir et de dater les causes. Les causes majeures de l’effondrement actuel de la biodiversité sont au nombre de quatre, la première en expliquant à elle seule les deux tiers : la destruction et la pollution des habitats. Les autres causes sont la surexploitation des ressources naturelles, la dissémination anarchique d’espèces partout sur la planète (la « roulette écologique »), certaines devenant des espèces invasives, enfin le changement climatique. Il est ainsi acquis que l'activité de l'espèce humaine en est la première explication. Pour Geneviève Férone, il y a une convergence de quatre facteurs écologiques liés les uns aux autres qui peuvent engendrer un krach écologique global, prévisible vers 2030 si aucune mesure drastique n'est prise d'ici là : le réchauffement climatique qui pourrait atteindre +2 °C, la valeur limite supportable ; le passage de la population mondiale à 8,2 milliards d'habitants ; la surconsommation venant des besoins croissants de ces habitants désirant une consommation proche du modèle occidental ; la crise énergétique liée à l'épuisement des ressources pétrolières. Selon elle, seuls une politique mondiale volontariste et un changement des modes de vie à court terme, suivis de progrès scientifique et de développement à long terme pourraient éviter un épuisement de la chaîne alimentaire, des famines, des ruptures sociales et des guerres.
  • 16. 16 Cause humaine Ce qui est plus récent toutefois, est l'impact dû à une seule et unique espèce sur la biosphère : l'espèce humaine. L'homme, prédateur omnivore, a longtemps été un simple élément parmi les autres au sein des écosystèmes naturels. Grâce à ses acquisitions technologiques et à un fort accroissement démographique, l'homme est la seule espèce dont l'activité a une influence majeure sur son milieu de vie. Le début de cette influence date des débuts de l'agriculture, au Néolithique. Alors qu'il a longtemps été négligé par les écologistes, l'écologie humaine considère à présent l'homme comme un facteur écologique nouveau et étudie l'impact de son activité sur son environnement de vie. L'espèce humaine se différencie des autres espèces vivantes à différents titres : l'espèce a migré et colonisé pratiquement tous les continents. À de rares exceptions près (milieux extrêmement froids ou très arides), l'homme s'est répandu sur la totalité de la surface terrestre. Anthropisation : l'homme modifie son environnement de vie volontairement et consciemment (avec l'agriculture, l'homme modifie le paysage, fait reculer presque irréversiblement la forêt pour construire des villes à la place; il remplace certaines communautés de végétaux par des écosystèmes artificiels, les champs, ou les prés). l'homme perturbe les équilibres de la biosphère et de la biodiversité par le biais de son activité agricole et industrielle (par exemple en libérant de grandes quantités de phosphates, sous forme d'engrais ou de lessives, phosphates responsables de l'eutrophisation de certains milieux aquatiques); l'homme est la seule espèce dont l'activité en un point du globe peut avoir des conséquences en un point complètement différent (par exemple, l'émission des gaz à effet de serre par les pays développés est jugée responsable d'une certaine partie du réchauffement climatique, qui pourrait lui-même aboutir à la disparition du Bangladesh ; voir aussi le passage du nuage radioactif provenant de l'explosion de la centrale de Tchernobyl au-dessus d'une bonne
  • 17. 17 partie de l'Europe qui est responsable de contamination encore aujourd'hui). Si l'activité anthropique est aujourd'hui jugée majoritairement responsable de ce qu'il est devenu courant d'appeler « la crise écologique globale », l'espèce humaine est aussi la seule espèce qui agisse consciemment et délibérément pour essayer de restaurer certains équilibres globaux (par exemple, par le biais de protocoles internationaux, tels que le protocole de Kyoto). Pour de nombreux spécialistes, le maintien de la biodiversité est la condition sine qua non pour la survie de la biosphère, d'où la multiplication de conférences relatives à la biodiversité. Selon la thèse « Les racines historiques de notre crise écologique » de l'historien Lynn White, l'origine de la crise écologique vient en partie de la chrétienté occidentale et médiévale qui s'est basée sur le récit biblique anthroposophique du livre de la Genèse invitant l'homme à dominer la nature (interprétation dite « despotique »)[pas clair]. D'autres passages de la Genèse peuvent cependant s'analyser autrement : toutes les créatures disposent d'une valeur intrinsèque (interprétation dite de l'« intendance ») et l'homme est invité à « cultiver et garder » le jardin du monde; l'humanité (qui a la même racine qu'humus) est issue de la Terre (en hébreu ha-adama « la terre », « la glaise », qui a donné Adam) comme toutes les autres espèces et ne peut donc se prévaloir d'une quelconque supériorité(interprétation dite « citoyenne »). Un article publié dans la revue Nature du 7 juin 2012, signé de scientifiques, et intitulé « Approaching a state shift in Earth's biosphere », met en évidence le risque, à échéance de quelques décennies, d'un basculement brutal de l'écosystème mondial de son état actuel vers un état complètement différent, qui pourrait entraîner une extinction massive des espèces et des conséquences dramatiques pour l'espèce humaine. Il explique que les perturbations considérables apportées par les activités humaines aux écosystèmes et à leurs processus de régulation approchent des seuils au-delà desquels des changements brutaux et irréversibles pourraient se produire. Les actions préconisées pour se prémunir contre ces risques sont, outre l'amélioration de la prospective
  • 18. 18 biologique par la détection des signes précoces de transitions critiques et des boucles de rétroaction qui les renforcent, la réduction du taux de croissance de la population et de la consommation par tête, l'augmentation rapide de la part des énergies autres que fossiles dans les bilans énergétiques, l'amélioration des rendements agricoles au lieu de la mise en culture de nouvelles terres, la préservation des réservoirs de biodiversité. Le journal Libération a consacré un dossier à cet article le 10/08/12. Cependant, le processus menant à la crise écologique globale a des origines anciennes. En effet, la responsabilité de l'Homme dans les extinctions de Mégafaune en Australie (marsupiaux et oiseaux géants ; environ 40 000 à 20 000 ans avant aujourd'hui), à Madagascar (éléphants et hippopotames nains, lémuriens géants ; environ 1 500 ans avant aujourd'hui), dans l'hémisphère nord (mammouth, aurochs, bisons, etc. ; entre 4 000 et 12 000 ans avant aujourd'hui) fait de moins en moins de doute. Ces extinctions emblématiques ne tiennent pas compte de l'immense impact de l'agriculture qui a contribué à évincer la quasi-totalité de populations de grands prédateurs et de grands herbivores : on estime que la biomasse « sauvage » est passée en moins de 10 000 ans (ordre de grandeur de la durée du processus de développement de l'agriculture jusqu'à aujourd'hui) d'un rapport d'environ 100 pour 1 à un rapport de 1 pour 100 rapporté à la biomasse « domestique ». Les extinctions en masse directement liées à la prédation humaine en cours (océans, hautes latitudes) sont tout aussi massives. Il est donc à craindre un effondrement global et brutal des écosystèmes dont la vie humaine dépend et nombre de chercheurs estiment de moins en moins improbable l'extinction de l'Homme au cours du xxie siècle
  • 19. 19 Fig 3 . Participation au protocole de Kyoto en janvier 2011 Origines religieuses Toutefois, l'impact de la crise écologique aurait fortement augmenté au milieu du xixe siècle12, puis au xxe siècle, d'une part en raison de l'augmentation de la population totale (voir aussi transition démographique), d'autre part en raison du développement économique et industriel de la seconde moitié du xxe siècle (voir aussi décroissance et développement durable). L'origine de cette crise vient aussi de la crise sociale engendrée par l'individualisme contemporain. C'est pourquoi de nombreux penseurs religieux voient les principales causes de la crise dans un changement de paradigme survenu à la Renaissance, et plus encore à partir du xviie siècle avec la naissance de la science moderne et le développement consécutif des techniques issu de la révolution industrielle : Selon Jean Bastaire, la crise écologique globale trouverait son origine dans la philosophie de Descartes, selon laquelle l'homme devait se « rendre comme maître et possesseur de la nature » (Discours de la méthode, Sixième partie). Cette analyse est corroborée par Fabien Revol dans son commentaire de l'encyclique Laudato si’ du pape François, qui voit dans la globalisation du paradigme technocratique la cause de la crise écologique. Selon ce théologien en effet, la philosophie mécaniste de Descartes serait la racine historique de la crise écologique que nous traversons. En effet, dans le dualisme cartésien
  • 20. 20 entre le corps et l'esprit, la « res extensa » (chose étendue) est dépourvue d'esprit, et elle n'est définie que par ses mesures physiques, ses dimensions quantifiables, et la position que ses objets occupent dans l'espace (le repère cartésien). Il est alors possible d'appliquer des lois mathématiques pour transformer la nature, et les hommes peuvent se rendre « comme maîtres et possesseurs de la nature », avec l'illusion d'une disponibilité infinie des biens de la planète. Les hommes auraient ainsi été poussés à surexploiter les ressources naturelles. Vittorio Hösle va dans le même sens : il pense que la rupture entre l'homme et la nature s’est pleinement réalisée avec Descartes par l'établissement d’un rapport d'opposition entre la res cogitans (chose pensante) et la res extensa (chose étendue). « [ce] divorce, dit Hösle, va servir de fondement aux sciences modernes de la nature ». Cette vision dualiste de la relation homme-nature constitue l'aboutissement d'un processus qui va dans le sens d'une tendance de la subjectivité à s'élever au-dessus du monde. Selon Michel Maxime Egger, les origines de la crise écologique remontent au paradigme de la modernité occidentale, apparu à la fin du Moyen Âge. À ce moment-là, les modes de représentation de la nature, de l'être humain et de Dieu a changé. Dieu a été expulsé hors de la nature, pour laisser place à une vision dualiste. Selon le théologien orthodoxe Jean-Claude Larchet, qui appuie son argumentation sur une analyse des écrits des Pères de l'Église (notamment de saint Maxime le Confesseur), les fondements spirituels de la crise écologique sont à chercher dans un changement de paradigme qui s'est produit à la Renaissance, en particulier dans les éléments suivants : l'humanisme, le naturalisme, le rationalisme, l'individualisme, la conquête du Nouveau Monde, le dualisme âme- corps, la mécanisation des corps, le Dieu horloger lointain. Pour le philosophe iranien Hossein Nasr, considéré comme le fondateur de l’écologie en terre musulmane, « la crise écologique n'est qu'une externalisation d'un désarroi intérieur [...] dû en grande partie aux diverses applications de la science moderne. [...] À la suite de la perte de la vision de l’univers propre à la
  • 21. 21 Chrétienté médiévale, [...] cette science ignore ou nie l’existence d’une réalité qui transcende l’aspect matériel de la nature30 ». Origines économiques Plusieurs voix se sont élevées pour exprimer une critique environnementale du capitalisme. Ces voix ont pu augmenter au tournant du xxie siècle, après la définition par l'ONU du développement durable. Comme Jean-Marc Jancovici le souligne, la révolution industrielle est la cause essentielle du réchauffement climatique actuel ; l'utilisation massive d'énergies fossiles (charbon puis pétrole) ayant accumulé dans l'atmosphère une quantité importante de gaz à effet de serre. André Gorz affirme également de son côté un lien structurel entre la crise écologique et la surconsommation induite par le capitalisme et le mode de vie occidental. Cette relation entre crise écologique et surconsommation est corroborée par le rapport du député Jacques Le Guen « protection des forêts tropicales et de leur biodiversité, contre la dégradation et la déforestation ». Crises environnementales et crises socio- économiques sont aussi susceptibles de s'influencer mutuellement et de générer un cercle vicieux. Naomi Klein considère de son côté qu'il y a une incompatibilité de fond entre le capitalisme et le respect de l'environnement35. Origines psychologiques L'amnésie écologique stipule que chaque génération considère comme point de référence initial l'écosystème qu'elle a connu depuis sa naissance. La notion de naturalité évoluerait au fil des générations, au gré de la sélectivité de la mémoire des individus.
  • 22. 22 Bibliographie Jean-Philippe Barde (dir.), Crise écologique et sauvegarde de la création, une approche protestante, Paris, Première Partie, 2017, 156 p. Jean-Hugues Barthélémy, La société de l'invention. Pour une architectonique philosophique de l'âge écologique, Paris, Matériologiques, 2018, 432 p. Gabriel Bortzmeyer, Joanne Clavel et Frédéric Ducarme, « Hollywood, miroir déformant de l'écologie [archive] », dans Cynthia Fleury et al. (dir.), Le souci de la nature : apprendre, inventer, gouverner, Paris, Centre national de la recherche scientifique, 2017, p. 219-229. Dominique Bourg et Philippe Roch (dir), Crise écologique, crise des valeurs ? Défis pour l’anthropologie et la spiritualité, Genève, Labor et Fides, 2010, 333 p. Valérie Cabanes, Un nouveau droit pour la Terre, pour en finir avec l'écocide, Paris, Seuil, 2016, 364 p. (ISBN 9782021328615). Michel Maxime Egger, La Terre comme soi-même, Repères pour une écospiritualité, Genève, Labor et Fides, 2012, 336 p. (ISBN 978- 2830914450). Émile Etumangele Aseke Kangaseke, Mon projet écologique. 2. Abrégé des techniques d'assainissement du milieu en RDC, Kinshasa, Centre de recherche scientifique, d’édition et de diffusion des documents scientifiques - Institut supérieur pédagogique de la Gombe, 2017, 309 p. (ISBN 979-10-95681-15-1). Vittorio Hösle, Philosophie de la crise écologique, Matthieu Dumont (trad.), Paris, Wildproject, 2009, 250 p. Jean-Claude Larchet, Les fondements spirituels de la crise écologique, Genève, Syrtes, 2018, 140 p. Damien Millet et Éric Toussaint, La crise, quelles crises ?, Bruxelles, Aden ; Genève, Centre Europe-Tiers monde ; Liège, Comité pour l’annulation de la dette du Tiers monde, 2010, 285 p. Julien Wosnitza, Pourquoi tout va s’effondrer, Paris, Les Liens qui libèrent, 2018, 89 p. (ISBN 979-1-0209-0607-6).