Presentation given by Marcel Yao, of the Ministry of Environment and Sustainable Development of Côte d’Ivoire, at the at the Global Landscapes Forum on 16 November 2016 in Marrakesh, Morocco.
http://www.landscapes.org/
Mangrove restoration – where to restore & can we monitor? case for Indonesia
L’expérience de la Côte d’Ivoire en matière de planification stratégique REDD+
1. L’expérience de la Côte
d’Ivoire en matière de
planification
stratégique REDD+
Marcel YAO
Global Landscapes Forum
Marrakech, 16 November 2016
2. PRESENTATION:
1. Les enjeux de la REDD+ en Côte d’Ivoire
2. Leçons apprises du développement de la Stratégie nationale REDD+
3. Enjeu : Alignement des financements et intégration de la forêt dans
la planification nationale
4. ETAT DES FORÊTS EN CÔTE D’IVOIRE
Taux de déforestation : -4,32% (1990-2000) et -2,69% (2000-2015)
5. 5
NECESSAIRE COORDINATION ENTRE LES ACTEURS ET LES SECTEURS
• REDD+ est une question de politique de
développement, de planification et d’investissements
au sens large;
• Ce n’est pas qu’une question de politiques
environnementales ou forestières et de projets
• Une focalisation étroite sur les questions forestières
et environnementales ne sera pas suffisante pour
permettre de réaliser REDD+
• Une analyse multisectorielle et le dialogue de
politique associé sont essentiels
8. APPROCHE INTÉGRÉE AU NIVEAU DU TERRITOIRE AUTOUR DE L'AXE
STRATEGIQUE "AGRICULTURE ZÉRO DÉFORESTATION"
9. PROCESSUS DE CONSTRUCTION DE LA STRATEGIE NATIONALE REDD+
ENGAGEMENT DES PARTIES PRENANTES
• SIGNATURE DE CONVENTION AVEC LES FILIERES
AGRICOLES (PALMIER ET HÉVÉA) ET DES ENTREPRISES
DU SECTEUR PRIVE (MONDELEZ, CEMOI) POUR
ADRESSER LA QUESTION DE LA DEFORESTATION DANS
LES CHAINES DE VALEUR AGRICOLE
6230 PERSONNES
CONSULTÉES
150
ÉVÈNEMENTS
ORGANISES
ENGAGEMENT
DU SECTEUR
PRIVE
ENGAGEMENT
DES
MINISTÈRES
5 GROUPES
THEMATIQUES
45 REUNIONS
SUR LES P&M
REDD+
• MINISTERE DU PLAN ET DU DEVELOPPEMENT: VERDISSEMENT
DU PND ET DE LA VISION PROPECTIVE 2040 ET OUTILS DE
MODELISATION DE TYPE T21
• MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DU BUDGET: CARTOGRAPHIE
DES FLUX FINANCIERS LIES A L’UTILISATION DES TERRES
• INTEGRATION DE LA REDD+ DANS LE PROCESSUS INDC
10. • La REDD+ a créé un cadre de concertation permanent qui n’existait
pas
• De nombreux défis sont encore à relever:
• Intégration de la forêt dans la planification nationale
• Aligner l’appui des partenaires à la Statégie nationale
• Appropriation de la stratégie
• Traduire la volonté politique en appuis budgétaires
LECONS APPRISES DU PROCESSUS
12. ENGAGEMENT POLITIQUE DE HAUT NIVEAU
Le Chef d’Etat au sommet des
Nations Unies sur le climat en
septembre 2014, a pris
l’engagement de conduire le
développement agricole avec zéro
déforestation et de faire en sorte
d’atteindre l’objectif de 20% de
taux de couverture forestière dans
les années à venir.
LES MOYENS SONT-ILS A LA HAUTEUR DES AMBITIONS?
13. APPROCHE: ANALYSER ET CARTOGRAPHIER LES FINANCEMENTS LIES A LA REDD+
• Analyse de la nature et
les volumes de
financements publics,
domestiques et
internationaux liés à
l’utilisation des terres
• Identifier les besoins et
les opportunités pour
augmenter et verdir les
financements existants la
REDD+
• Coordination avec 12
ministères et les
partenaires techniques et
financiers
14. FINANCEMENTS « VERTS » : FINANCEMENTS PUBLICS ALIGNES A LA REDD+ 2015
• En 2015, seulement 28,1
millions de USD
d’investissements ont
contribués à la lutte contre
la déforestation,
majoritairement pour l’appui
aux mesures habilitantes de
la REDD+ et à la gestion
durable des forêts
15. FINANCEMENTS « GRIS » : POSSIBLE ALIGNEMENT SI LES CONDITIONS HABILITANTES SONT MIS
EN ŒUVRE
• En 2015, ce sont 140,7 millions
de USD de financements
« gris » déboursés,
principalement en appui à la
productivité agricole, dont
l’impact sur le couvert
forestier est incertain et qui
pourraient avoir contribué à la
déforestation
16. Dépensés en 2015 pour le boisement /
reboisement et la gestion durable des forêts
20302029202820272026
20252024202320222021
20202019201820172016
Montant minimum nécéssaire à l’atteinte de l’objectif de
restauration de 20% du couvert forestier* 289 M USD par an d’ici
à 2030
LES MOYENS NE SONT PAS ENCORE A LA HAUTEUR DES AMBITIONS
< 2% de ce montant soit
6,3 M USD
• EXEMPLE DE LA RESTAURATION DES FORÊTS
17. SECTEURS PERTINENTS POUR LA REDD+: SOUS FINANCES
• Niveau faible d’investissement
• Besoin de mettre la forêts au
rang de priorité
25 fois plus de financement dans le
secteur agricole que dans le secteur
forestier en 2015
18. Le « verdissement » possible
des financements agricoles
provenant du Trésor public,
et dans une plus large
mesure, des sources
internationales,
augmenterait de plus de cinq
fois les dotations disponibles
au soutien des politiques et
mesures zéro déforestation 13.2 ,
67%
6.4 ,
33%
Domestic
Gris Alignés à la REDD+
71.0 , 87%
10.5 , 13%
International
Gris Alignés à la REDD+
OPPORTUNITE DE « VERDIR » UNE PART DES FINANCEMENTS EXISTANTS
Besoin d’un appui conséquent au mesures
habitantes de la REDD+ pourrait créer un
effet de levier pour impact positif de
l’intensification agricole
20. CONCLUSIONS
• UN IMPORTANT CHANTIER EST D’INTÉGRER LES OBJECTIFS DE LA REDD+ ET DU
DÉVELOPPEMENT DURABLE DANS LES POLITIQUES NATIONALES ET SECTORIELLES DE
DÉVELOPPEMENT AFIN DE CHANGER LES PRIORITES DES DEPENSES PUBLIQUES ET DES PTF
• LES MOYENS FINANCIERS NE SONT PAS ENCORE A LA HAUTEUR DES AMBITIONS, ET PLUSIEURS
SECTEURS CLES DE LA STRATEGIE REDD+ (ENERGIE, MINES, REBOISEMENT, MESURES
HABILITANTES) DOIVENT BENEFICIER DE NOUVEAUX FINANCEMENTS
• LA COTE D’IVOIRE ET SES PARTENAIRES A L’OPPORTUNITE DE « VERDIR » UNE GRANDE PARTIE
DES FINANCEMENTS AGRICOLES EXISTANTS POUR SOUTENIR LES OBJECTIFS ZERO
DEFORESTATION
Est-ce que la Côte d’Ivoire a les moyens de ses ambitions? Quelle est la contribution des financements existants investis dans les secteurs liés à la deforestation?
Exemple: engagement de restauration du couvert forestier à 20% d’ici 2030 pris par le chef de l’Etat en 2014 et retranscrit dans la Stratégie nationale REDD+
Les besoins en financement pour atteindre cet objectif sont estimés à 173 milliards de FCFA par an minimum d’ici à 2030 pour les efforts de reboisement et d’agroforesterie. Ceci n’inclut pas les coûts de protection, d’administration, etc…
En perspective, les moyens alloués par la Côte d’Ivoire et ses partenaires en 2015 pour la gestion durable des forêts et le reboisement représentent moins de 2% de ces besoins.
Un décalage important entre moyens et ambition reste à combler
En 2015, voici les niveaux d’investissement relatifs aux principales options stratégiques de lutte contre la déforestation, tels que définis dans la Stratégie nationale REDD+
83% des financements publics pertinents pour la REDD+ (82.2 milliards FCFA) ont soutenu les investissements d’intensification et d’appui à la production agricole
Des secteurs essentiels pour la lutte contre les moteurs de la déforestation comme l’appui à l’énergie domestique ou l’exploitation minière durable et l’aménagement du territoire & foncier sont largement sous financés. Le gouvernement de la Côte d’Ivoire et ses PTF devraient combler les importants besoins d’investissement dans les secteurs non agricoles.
Les bailleurs de fonds ont dépensé 55 fois plus d’argent dans le secteur agricole que dans le secteur forestier en 2015
La forêt doit être mise aux rangs des priorités nationales
Comme illustré dans le diagramme spaghetti, plus de 80% des financements pertinents pour la REDD+ ont été investis dans des activités « grises » ou « business as usual » d’intensification et de soutien à la productivité agricole.
Ces activités ont le potentiel de contribuer à la mise en œuvre de la Stratégie nationale REDD+. Cependant, jusqu’à présent, la majorité n’ont pas pris en compte explicitement les risques de déforestation et pourraient en réalité alimenter la déforestation.
Cela requiert la mise en œuvre de politiques et des mesures de soutien supplémentaires, comme l'aménagement du territoire et la sécurisation foncière, afin d’empêcher la conversion des surfaces forestières.
87% des financements pertinents des bailleurs de fonds a potentiellement contribué à la déforestation et à la dégradation des forêts
Les mesures nécessaires doivent être prises afin s’assurer que les financements « gris » existants (a minima) n’alimentent pas la déforestation et la dégradation des forêts.
Le « verdissement » des financements agricoles augmenterait de plus de cinq fois les dotations disponibles au soutien des politiques et mesures zéro déforestation