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ANALYSE RISQUE-PAYS
QATAR
Projet : « Lusail Expressway Package II »
Marion Chapuis, Thifaine Collos, Josépha Ditisheim,
Laurène Dubois, Charlyne Fabre-Restivo
Février 2013
G&G Consulting, S.A.S
2
TABLE DES MATIERES
TABLEAU RÉCAPITULATIF DE L’ÉVALUATION DES RISQUES 4
SYNTHESE RECAPITULATIVE 6
INTRODUCTION 7
RATIONALE 8
I. FICHE PAYS DU QATAR 10
1. DONNEES CLES 10
A. PRINCIPAUX INDICATEURS ECONOMIQUES : PREVISIONS 2012 (CF. : COFACE) 10
B. PERSPECTIVES ECONOMIQUES ET COUPE DU MONDE 2022 10
2. LE QATAR EN CHIFFRES 11
3. BUSINESS ENVIRONMENT SWOT 12
4. ETAT DES LIEUX 12
A. SITUATION ECONOMIQUE 12
B. SITUATION POLITIQUE 13
C. CONVENTIONS SOCIALES, CULTURELLES ET RELIGIEUSES 14
a. Le droit pénal au Qatar 14
b. Quelques éléments de la vie quotidienne au Qatar 15
5. PERSPECTIVES 16
A. QUELS RISQUES ? 16
B. ELEMENTS D’INCERTITUDES A SURVEILLER 16
II. RISQUES NATURELS ET TECHNOLOGIQUES LIES A L’ENVIRONNEMENT 17
1. BILAN DE L’EVALUATION DES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX 17
2. RISQUES NATURELS 17
A. CONDITIONS CLIMATIQUES/METEOROLOGIQUES 17
a. Canicule 17
b. Inondations 18
c. Tempête 19
B. RISQUE DE CATASTROPHES NATURELLES 19
3. RISQUES TECHNOLOGIQUE : ACCIDENTS INDUSTRIELS 19
III. RISQUES SANITAIRES 19
1. BILAN DE L’EVALUATION DES RISQUES SANITAIRES 19
2. PREVENTION ET ATTENUATIONS DES RISQUES SANITAIRES 20
3. VEILLE SANITAIRE : CAS RECENTS DE CORONAVIRUS (ACTUALISE AU 15 JANVIER 2013) 20
4. RECOMMANDATIONS ET OBLIGATIONS SANITAIRES 21
5. TABLEAU RECAPITULATIF DES PRINCIPALES MALADIES PRESENTES AU QATAR 21
IV. RISQUES ECONOMIQUES, MONETAIRES ET FINANCIERS 23
1. BILAN DE L’EVALUATION DES RISQUES ECONOMIQUE, MONETAIRES ET FINANCIERS POUR VINCI CONSTRUCTION 23
2. PRINCIPAUX INDICATEURS ECONOMIQUES 24
A. POINTS FORTS 25
B. POINT CLES A SURVEILLER 26
3. MARKET OVERVIEW 28
A. OBJECTIFS : 28
B. CONSTAT : 28
3
4. RISQUES FINANCIERS 29
5. RISQUES DE MARCHE 32
6. RISQUES STRATEGIQUES 32
7. RISQUE CONJONCTUREL 33
V. LES OBLIGATIONS DU QATAR AU REGARD DU DROIT INTERNATIONAL 35
1. BILAN DE L’EVALUATION DES RISQUES LIES AUX OBLIGATIONS EN DROIT 35
2. RECOMMANDATIONS GENERALES 35
3. LES RELATIONS COMMERCIALES ENTRE LA FRANCE ET LE QATAR: QUEL CONTRAT ADOPTER? 36
A. LE DROIT COMMERCIAL INTERNATIONAL 36
B. DROIT INTERNATIONAL DES CONTRATS 36
a. Les avantages des Contrats EPC et EPCM 36
a. Langue du contrat 38
b. Les clauses additionnelles au contrat 38
4. LES ENGAGEMENTS DE VINCI AU REGARD DES OBLIGATIONS INTERNATIONALES FRANÇAISES 38
A. LA CHARTE ETHIQUE ET COMPORTEMENT ET LA « RESPONSABILITE SOCIALE DES ENTREPRISES POUR LA FRANCE » 38
B. VINCI ET LE SOFT LAW: LA RESPONSABILITE SOCIALE DES ENTREPRISES 39
C. LA FRANCE ET LE DROIT INTERNATIONAL DES DROITS DE L'HOMME 39
D. LA FRANCE ET LE DROIT INTERNATIONAL DU TRAVAIL 40
5. LA LEGISLATION QATARIENNE ET LES OBLIGATIONS DU QATAR AU REGARD DU DROIT INTERNATIONAL40
A. LA LEGISLATION NATIONALE 40
a. Obtenir le visa de travail et le permis de résidence 40
b. Organisation de la semaine de travail 41
c. Obligations des entreprises étrangères 41
d. L’essentiel du droit du travail qatarien 41
B. LE QATAR ET LE DROIT INTERNATIONAL DES DROITS DE L'HOMME 42
C. LE DROIT INTERNATIONAL DU TRAVAIL 42
a. Le respect du droit du travail face aux travailleurs migrants: remarques à partir du rapport de Human
Rights Watch, Building a Better World Cup (juin 2012) 43
D. CONSEQUENCES JURIDIQUES D’UNE DEGRADATION DE L’ENVIRONNEMENT DE LA PART DE VINCI 45
FACTURE 55
4
TABLEAU RÉCAPITULATIF DE L’ÉVALUATION DES RISQUES
Risques Probabilité Gravité Déterminabilité Criticité
Critiques
internationales
(FIFA, comité
des Droits de
l’Homme) de
l’action de
Vinci
2 3 3 Niveau 5: TRÈS
FORTE
Chamal 4 2 2 Niveau 4 :
FORTE
Inondation 4 2 2 Niveau 4 :
FORTE
Coronavirus 1 5 3 Niveau 4 :
FORTE
Risques
stratégiques
4 2 2 Niveau 4 :
FORT
Contraction de
la rage
2 5 1 Niveau 3 :
MOYENNE
Risques de
marché
2 3 2 Niveau 3 :
MODÉRÉE
Risque
conjoncturel
3 2 2 Niveau 3 :
MODÉRÉE
Risque de
ralentissement
économique
2 2 2 Niveau 2 :
FAIBLE
Risque de
crédit
3 1 2 Niveau 2 :
FAIBLE
Risques
bancaires
2 2 2 Niveau 2 :
FAIBLE
Risque client 1 5 1 Niveau 2 :
FAIBLE
Rébellion des
travailleurs
migrants
1 3 2 Niveau 2:
FAIBLE
5
Condamnation
pour
contamination
1 2 1 Niveau 2 :
FAIBLE
Insolations 4 3 1 Niveau 2 :
FAIBLE
Piqûres de
scorpion
3 2 1 Niveau 2 :
FAIBLE
Contraction
d’une maladie
grave autre
que rage (liste
ci-dessus)
1 5 1 Niveau 2 :
FAIBLE
Accident
industriel
1 2 4 Niveau 2 :
FAIBLE
Hausse de la
dette
extérieure
3 1 1 Niveau 1 :
TRÈS FAIBLE
Risques
financiers
1 2 1 Niveau 1 :
TRÈS FAIBLE
Risque
inflationniste
2 1 2 Niveau 1 :
TRÈS FAIBLE
Rupture de
contrat par le
Qatar
2 2 1 Niveau 1:
TRÈS FAIBLE
6
Synthèse récapitulative
Au vu des résultats de notre analyse, le projet Lusail Expressway Package II s’avère être un
investissement viable et profitable pour le groupe VINCI. G&G Consulting émet un avis favorable
quant à la réalisation de ce projet. En effet, cet appel d’offre présente très peu de risques économiques
puisque VINCI n’a à sa charge que la construction et non pas la maintenance. Pays stable, en plein
essor économique, le Qatar se présente comme un partenaire commercial sûr et attractif.
Il sera toutefois recommandé d’accorder une attention particulière à certains points susceptibles de
représenter un obstacle au bon déroulement des travaux.
 Concernant le Qatar :
- 86% de la population qatarienne est issue de l’immigration, de main d’œuvre principalement.
Vous aurez très peu à faire avec les Qatariens, sauf les cadres et sous-traitants embauchés dans
le cadre de la politique de Qatarisation (p.45)
- Pays majoritairement musulman, un comportement de rigueur est vivement recommandé
(p.15)
- La question de l’exploitation du gaz de schiste risque d’impacter directement les revenus du
Qatar : les Etats-Unis ont décidé d’exploiter leur gaz de schiste ce qui implique une baisse
directe de la demande en matière de gaz naturel liquéfié (GNL) et risque donc de provoquer
une baisse des prix et de revenus pour le pays
- Le plan « Qatar National vision 2030 » qui vise une diversification de l’économie est en marche
et pourrait contrer le risque précédent : reste à savoir si en termes de « timing » le plan
atteindra son objectif à temps et s’il pourra pallier les pertes liées aux revenus engendrés par
l’exploitation du GNL .
 Conseils juridiques :
- Surveillance, dans la mesure du possible, des agissements des Qatariens dans le cadre de ce
projet au regard des récentes condamnations du Qatar par la communauté internationale pour
non-respect du droit du travail des immigrants et des droits de l’Homme.
- VINCI a tout intérêt à appliquer à la lettre sa charte de bonne conduite et à respecter
l’intégralité des traités signés par la France et le Qatar afin de présenter la meilleure image
possible auprès de la communauté internationale
- Introduction de clauses afin de protéger ses intérêts dans la relation de travail (p.40)
 Conseils en matière de risques liés à l’environnement
- Mettre en place une veille météorologique afin d’avoir une meilleure appréhension de la
survenance du chamal (tempête de sable) ou des inondations. Si le délai est suffisant, prévoir
une évacuation préventive vers des bâtiments en dur et d’enlever tous les objets du chantier
susceptibles d’être emportés. Limiter les déplacements.
- Prévoir la construction de batardeaux pendant la saison des pluies.
- Prévoir la mise en œuvre de plans d’urgence pour éviter l’improvisation, obtenir une meilleure
coordination et éviter d’entacher la réputation de l’entreprise.
 Précautions sanitaires :
- Mettre en place une veille sanitaire pour surveiller l’évolution du coronavirus
- Vaccinations préventives contre la rage
7
- Couverture médicale pour tous les employés et sous-traitants
- Prévoir une assurance rapatriement pour chaque employé
- Prévoir un approvisionnement en eau potable
- Eviter l’embauche de séropositifs qui seraient automatiquement renvoyés du territoire qatari,
malgré l’entorse que cela représente au principe de non-discrimination à l’embauche.
 Conseils économiques :
- Les risques stratégiques ne représentent pas une menace imminente pour le groupe VINCI
dans la mesure où l’investissement et la durée des travaux ne s’étendent que sur 2 ans.
- Seul un choc pétrolier1, dont l’apparition est estimée peu probable sur les 2 prochaines
années, saurait remettre en cause la profitabilité de cet investissement.
- Il serait néanmoins prudent et sécurisant de prendre une assurance-crédit permettant de
rembourser les emprunts contractés pour la réalisation de ce projet, dans l’éventualité d’une
suspension des travaux ou d’une cessation des activités.
Introduction
Le projet « Lusail expressway package II » s’inscrit dans le cadre de l’organisation de la
Coupe du Monde de football 2022 par la Qatar. Il a pour vocation la construction d’une autoroute de
6,2km qui relierait Lusail City à Pearl Harbor et Doha. Le « Package I », première partie du projet à 3,5
milliards de riyal qatari prévoit la construction de 5,8 km de route comprenant environ 16 voies, dont
certaines atteignent jusqu'à deux ou trois niveaux, dont trois échangeurs, des passages souterrains et
une piste cyclable. Il a déjà été attribué à Hyundai. L’enjeu est de taille en termes de gains de temps
pour les déplacements entre ces villes où se trouvera le « Lusail Iconic stadium » (le plus grand stade
de toutes les infrastructures prévues pour l’occasion), et aussi en termes de développement : cette
autoroute doit contribuer au développement de ces trois villes où de fortes retombées économiques
sont attendues.
La désignation officielle du Qatar comme pays hôte de la Coupe du Monde de Football en
1 Soit la modification brutale de l’offre du pétrole
8
2022 par la Fifa a été vivement critiqué pour une multitude de raisons. Les critiques de corruption
justifiant le choix qatarien se répandent dans la Presse dès 2010. Bien qu'ayant vocation à être
démontés à la fin de la compétition et remontés dans des pays en voie de développement, les stades
sont aussi sujets à controverse à cause de leur impact environnemental. Ils seront en effet totalement
fermés et climatisés, la température moyenne au Qatar pouvant atteindre les 50 °C en été. En janvier
2013, la polémique rebondit avec la publication dans le bihebdomadaire France Football d'un article
intitulé « Qatargate » reprenant les propos de Guido Tognoni comparant la FIFA à « une petite mafia ».
L’attribution de cette compétition est suspectée d’avoir été entachée d’actes de collusion et de
corruption. Le Qatar se serait servi de sa puissance financière pour promouvoir tous azimuts sa
candidature. En l’échange du vote de Michel Platini, les Qatariens se seraient engagés à investir dans
le PSG et à créer une chaîne de sport susceptible de donner un coup de pouce financier au football
français.
Pour ce pays, il s’agit donc d’un défi majeur. Ainsi, les budgets alloués aux aménagements
destinés à faciliter l’accueil des touristes assistant à cet évènement sont colossaux : le mondial 2022
constitue en ce sens une vitrine essentielle pour le Qatar qui compte aussi sur les 3,2 milliards de
téléspectateurs qui le suivront à travers le monde.
L’appel à projet « Lusail Expressway Package II » a été mis au jour le 16 mai 2012, il doit être
attribué dans les mois qui arrivent dans la mesure où la construction doit débuter en août 2013 et
s’achever en 2015. Le projet prévoit une association complexe d’échangeurs, de ponts mais aussi de
raccordements routiers qui doivent répondre à la future demande liée au déroulement de la Coupe du
Monde. L’idée majeure de ce projet étant de connecter les gens aux lieux phares de l’évènement en
facilitant l’accès aux infrastructures (trajectoires simples et rapides) de façon moderne et innovante :
le Qatar cherchant à promouvoir son image à l’étranger à travers l’organisation de cette Coupe du
Monde de football et ce, jusque dans ses infrastructures logistiques.
Rationale
Nous avons évalué et hiérarchisé les risques par leur criticité pour établir la faisabilité du projet en
nous inspirant de la méthode AMDEC (Analyse des Modes de Défaillance, de leurs Effets et de leur
Criticité). Après avoir identifié les risques potentiels, cela nous permet d'établir et de quantifier les
indices de fréquence, de gravité et de détection.
Ainsi le produit (indice de fréquence) × (indice de gravité) × (indice de détection) nous donne la
criticité : C = F × G × D. Plus C est grand, plus le risque est critique.
Probabilité d'occurrence :
Il est possible d'estimer, plusieurs mois à l'avance, une probabilité à partir d'informations sur la
région, la date prévue des travaux et les archives météorologiques. En ce qui concerne cette fréquence
nous avons estimé le risque entre 1 et 5.
1 = rare
5 = permanent
Gravité des conséquences :
Dans le prolongement précédent, il sera possible d'estimer la gravité de la réalisation d'un risque pour
le chantier.
9
1 = pas de conséquences financières, matérielles ou humaines
5 = conséquences lourdes, qui dépassent le projet, et peuvent mettre en danger des personnes
ou mettent en danger l'entreprise.
Déterminabilité :
Il s'agit de savoir s'il est possible de prévoir la réalisation du risque à l'avance, et dans quels délais
sachant qu'une probabilité importante de non détection du risque, accroît la gravité des
conséquences. Quant à l'estimation de cette probabilité de non-détection :
1 = le système de détection de la réalisation du risque est infaillible, et permet de prendre des
dispositions à temps pour réduire ses conséquences
5 = il n'y a aucune probabilité de détection.
Cotation de la criticité :
Niveau 1 – Très faible : le projet ne devrait pas subir de conséquences significatives de la réalisation
du risque
Niveau 2 – Faible : risque maîtrisable ayant de faibles conséquences, sans danger pour le projet
Niveau 3 – Moyenne : aura des conséquences sur les objectifs du projet
Niveau 4 – Forte : des conséquences majeures sur le projet
Niveau 5 – Très forte : ce niveau de prise de risque relève du maître d'œuvre qui peut décider
d'interrompre le projet ou de le faire couvrir par une assurance.
Seuil de criticité :
Nous avons fixé un seuil d'acceptabilité au niveau 3, au-dessus duquel toute criticité doit être
réduite par des mesures de prévention, de protection ou d'assurance.
10
I. Fiche pays du Qatar
1. Données clés
A. Principaux indicateurs économiques : prévisions 2012 (cf. : COFACE)
 PIB : 6% (NB : 16,6% en 2011 et 18,0% en 2011)
 Inflation (moyenne annuelle) : 3,8%
 Solde budgétaire/PIB : 5,5%
 Solde courant/PIB : 16,0%
 Dette publique/PIB : 18,5%
B. Perspectives économiques et Coupe du monde 2022
L’attribution de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar a d’importantes répercussions,
notamment sur la réalisation de projets dont une grande partie était déjà planifiée, mais avec un
calendrier moins contraint. Ainsi, parmi les projets devant être réalisés pour 2022, on peut retenir :
- Stades : 9 nouveaux stades doivent être construits, 3 rénovés et agrandis (4 Mds USD)
- Pont : Construction d’un pont de 40 km sur la mer entre le Qatar et Bahreïn (5 Mds USD)
- Transports urbains et nationaux : 4 lignes de métro (100 stations, 358 km dont 1/3 souterrain), 2
lignes de tramways, 1 ligne de trains à grande vitesse entre Doha et
Manama, plusieurs lignes de trains entre le Nord et le Sud, l’Est et l’Ouest avec une extension sur
l’Arabie Saoudite, pour les marchandises et les passagers (35 Mds USD minimum pour l’ensemble de
ces projets)
- Réseau routier : Modernisation et extension du réseau actuel, construction d’autoroutes pour relier
les différentes villes du pays (env. 20 Mds USD)
- Aéroport de Doha : Finalisation de la phase 1 de l’aéroport de Doha (en 2012, pour 24M de
passagers) et de la phase 2 (2015, 50 M passagers). Coût total 15 Mds USD
- Port de Doha : Construction d’un nouveau port (7 Mds USD)
- Hôtels et hébergements : Construction d’environ 80.000 chambres supplémentaires
- Eau-Électricité-Télécommunications : Nombreux projets d’extension et de modernisation de
réseaux évalués à 15 Mds USD
- Ville nouvelle de Lusail : Prévue pour accueillir 250.000 personnes sur une superficie de 35 km²
(5 Mds USD)
- Énergies renouvelables : Projets de centrales solaires (1 800 MW)
11
2. Le Qatar en chiffres
12
3. Business Environment SWOT
FORCES :
- Politique fiscale et monétaire stable
- Le Qatar est 27/176 en 2012 au
classement Transparency
International (the global coalition
against corruption)
- Troisième réserve mondiale de gaz et
premier exportateur mondial de gaz
naturel liquéfié (GNL)
- 2ème rang mondial au classement par
PIB/habitant
- Stabilité du régime du Cheikh Hamad
bin Khalifa al-Thani et volonté de jouer
un rôle diplomatique international
- Position de créancier extérieur net, en
raison de l’importance des actifs
financiers à l’étranger (principalement
au titre du fonds souverain Qatar
Investment Authority)
FAIBLESSES :
- Forte dépendance au pétrole pour
maintenir une croissance économique
à un haut niveau
- En 2005, le Qatar a pris la décision de
stopper de nouveaux projets en raison
d’une exploitation trop élevée du
réservoir de gaz du Nord Field qui
pourrait l’endommager. Une étude est
en cours pour savoir si le moratoire
peut être levé ou s’il faut diminuer
l’exploitation
- Dans la plupart des secteurs d’activités
la participation étrangère est
plafonnée à 49%
- Incertitudes concernant le prix futur
du gaz naturel en raison de l’essor du
gaz de schiste
- Relative opacité de l’économie
- Dépendance envers la main d’œuvre
étrangère
OPPORTUNITÉS :
- Perspective de croissance élevée –
indice de confiance bon
- « Qatar national vision 2030 » :
investissement dans l’éducation,
construction de campus
internationaux laissent entrevoir une
amélioration des compétences des
qatariens
- Adhésion au Conseil de Coopération
des États arabes du Golfes (GCC) d’ici
2015 devrait faciliter les échanges
avec les autres pays du Golfe
- Participation étrangère à 100% dans
les secteurs de l’agriculture, le
tourisme, l’industrie, la santé et
l’éducation, sous réserve de
l’approbation par le gouvernement :
« dual government funding » et
modèles PPP)
- Mise en place d’une véritable politique
de diversification nationale
MENACES :
- Seuls les Qatariens sont en mesure
d’obtenir des licences d’importation
- D’après les États-Unis, la protection
des droits d’auteurs au Qatar est
inadéquate.
- Les résultats d'une étude visant à
évaluer le potentiel de Qatar champ
gazier géant du Nord ont pris du
retard
- Le moratoire relatif à l’exploitation du
réservoir de gaz Nord Field est peu
susceptible d’être levé avant 2015
4. Etat des lieux
A. Situation économique
- Structure :
L’économie du Qatar demeure tributaire des hydrocarbures : 56% du PIB 2011, 90% des
exportations et 55% des recettes budgétaires. L’Emirat dispose des 3èmes réserves mondiales derrière
la Russie et l’Iran, avec qui il partage l’exploitation du réservoir offshore de North Field, et détient le
13
1er rang mondial pour la production et l’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL). L’exploitation des
ressources naturelles est réalisée dans sa majeure partie par Qatar Petroleum : une entreprise
publique. Le pays a largement bénéficié de la hausse des exportations des barils de pétrole et de leur
prix ce qui lui a permis de dégager de larges excédents. Ces surplus financiers ont induit une forte
augmentation des réserves de la Banque centrale et de l’épargne pour les générations futures gérée
par le Qatar Investment Authority (QIA) et ses satellites.
- Politiques économiques :
Le pays connaît une croissance économique importante malgré une baisse prévue pour 2012 :
ceci est rendu possible en partie par les évolutions liées au marché des hydrocarbures mais aussi par
une politique budgétaire expansionniste du gouvernement en matière d’investissements publics.
Cette politique s’inscrit directement dans le plan de développement « Qatar National Vision 2030 »
qui vise à la diversification économique, par la création de pôles internationaux autour de l’économie
de la connaissance (recherche, nouvelles technologies, éducation), le développement d’un hub de
transport et le tourisme lié à l’accueil d’événements internationaux (conférences, évènements
sportifs). Ce plan a été largement impulsé par l’annonce de l’organisation de la Coupe du Monde de
football 2022.
Depuis septembre 2011, les autorités ont lancé un programme national en faveur des
Qatariens d’environ 3,2 Mds$ en année pleine qui prévoit une augmentation des salaires et des
pensions de 60% pour les fonctionnaires civils et de 120% pour les militaires. Malgré tout, tous les
indicateurs économiques sont restés dans le positif à l’exception de la balance des paiements qui a
enregistré un déficit de 14 Mds$ que l’on peut expliquer en partie, par une sortie de devises
importantes du fait des nombreux investissements à l’étranger.
B. Situation politique
La situation politique et sociale est très stable au Qatar. La famille Al-Thani qui est au pouvoir, à
l’image de l’émir Hamad bin Khalifa al-Thani, bénéficie d’une bonne popularité. Officiellement, il y a
une séparation des pouvoirs : l’exécutif appartient à l’émir qui l’exerce avec l’aide du Conseil des
ministres, le pouvoir législatif appartient à un Conseil Consultatif quant au pouvoir judiciaire, il se
veut indépendant et les juges neutres. Cependant, il faut noter que l’émir doit approuver toutes les lois
et peut dissoudre les Conseils. En 2005, le pays s’est doté d’une nouvelle Constitution qui a ouvert la
voie à plusieurs réformes démocratiques.
La situation sociale semble très stable et peu perturbée par les printemps arabes qui ont eu lieu
dans la région. Ceci vient de la grande popularité dont jouit l’émir grâce à un très haut revenu médian
et un faible taux de chômage entretenu par le gouvernement qui joue sur le levier du secteur public
(malgré de véritables lacunes en termes d’enseignement et de compétence pour les postes les plus
élevés difficilement attribuables aux Qatariens : problème auquel le gouvernement a décidé de pallier
en investissant dans un programme qui s’inscrit dans celui de « Qatar National Vision 2030 »).
Sur le plan international, le Qatar est très actif notamment grâce à son rôle de médiateur dans le
règlement de conflits régionaux. Il est membre de plusieurs organisations internationales telles que le
FMI depuis 1972 ou encore la Banque Islamique de Développement. Mais, l’effort le plus notable se
situe dans la véritable politique d’influence mise en œuvre ces dernières années par le pays : le sport
semble être le biais par lequel le Qatar tente de se construire une image à l’international. Après
l’organisation des Jeux Asiatiques en 2006, le Qatar a été retenu pour être le pays organisateur de la
Coupe du monde de football de 2022. Le Qatar organisera également les championnats du monde de
natation en petit bassin en 2014, le championnat du monde masculin de handball en 2015 et les
championnats du monde de cyclisme sur route en 2016. Enfin, le pays aimerait accueillir les jeux
olympiques 2024 (bien que son dossier n’ait pas été retenu pour les JO 2016 et 2020).
14
C. Conventions sociales, culturelles et religieuses
L’équipe envoyée sur place pour réaliser les travaux devra évidemment se conformer aux règles et
aux lois du Qatar. Celles-ci étant, à bien des égards, assez différentes des us et coutumes français, il
paraît nécessaire de vous les présenter. Une bonne compréhension des conventions sociales,
culturelles et religieuses devrait permettre une meilleure organisation du temps de travail, de
prévenir certains risques de retard calendaire ainsi que favoriser les négociations et l’intégration de
l’équipe.
Cette analyse se base sur une équipe d’une trentaine de personnes. Le conducteur de travaux, le
manager et l’ingénieur sont recrutés en France, via VINCI Construction, et sont délocalisés au Qatar
pour la durée intégrale des travaux.
a. Le droit pénal au Qatar
Le Qatar est une société conservatrice sur le plan moral. Il est de bon ton de veiller au respect des us
et coutumes qatariens et d’adopter un comportement en adéquation avec les traditions musulmanes.
En cas d’arrestation par la police pour tout autre fait qu’un délit mineur, il est primordial de contacter
l’ambassade de votre pays d’origine.
 Concernant la consommation et la possession de stupéfiants
Il est absolument interdit de posséder, consommer ou de faire passer de la drogue de et vers le Qatar :
- Le trafic de drogue est punissable d’emprisonnement à vie ou de la peine de mort (par
pendaison ou par fusillade).
- La possession de drogues, même en quantités infimes, est punissable de peines de prison très
longues ou d’amendes exorbitantes ; les peines sont définies lors du jugement.
- Attention, tout test de dépistage montrant une trace infime de drogue dans l’organisme conduit
à un jugement pour possession de drogue, dont le verdict est le plus souvent coupable.
 Concernant la consommation et la possession d’alcool
- Consommation d’alcool en public strictement interdite : jusqu’à 6 mois d’emprisonnement
et/ou amende de 3000 QR
- Interdiction d’importer ou d’exporter de l’alcool
- Tolérance zéro pour l’alcool au volant
- Il est possible de consommer de l’alcool dans les bars et les restaurants de la plupart des
grands hôtels, cela reste cependant assez cher.
- Il est possible de consommer de l’alcool chez soi, à condition d’avoir une licence d’alcool.
-
A propos de la licence d’alcool :
Celle-ci s’obtient auprès de Qatar Distribution Centre, revendeur exclusif d’alcool dans le pays.
Pour obtenir cette licence, il faut :
- une lettre du sponsor comprenant la « position », le « basic salary » (i.e. salaire de base hors
bénéfices), le statut (marié ou célibataire), le type de logement de résidence. La lettre doit être
datée de moins de trois mois.
- Une copie de la pièce d’identité qatarienne. La licence ne se demande qu’après obtention du
permis de résidence.
- Un dépôt de 1000 QR, remboursable quand on quitte le pays.
Cette licence permet d’acheter de l’alcool, uniquement disponible auprès de la Qatar Distribution
Company, et ce selon une politique de quotas. Les quotas sont déterminés par le salaire et ne peuvent
en aucun cas dépasser les 10% du montant du salaire de base. Attention à ne pas atteindre trop
souvent la limite des quotas afin de ne pas attirer l’attention sur vous et de susciter des interrogations.
15
 Concernant la pratique du ramadan
Interdiction de manger, boire, fumer, mâcher du chewing-gum en public pendant le ramadan (en
journée) : punissable par 3 mois d’emprisonnement et/ou une amende de 3000 QR
 Concernant les pratiques sexuelles
Toute relation sexuelle en-dehors du mariage est interdite par la loi et punissable de 7 à 15 ans de
prison (pour les deux parties)
L’homosexualité est interdite, punissable de 7 à 15 ans de prison (pour les deux parties)
 Concernant les comportements en public
- Ne pas siffler, héler, ou « draguer » une femme en public – punissable par un an de prison
maximum et/ou une amende de 5000 QR maximum
- Avoir un comportement mesuré et respectueux en public (éviter tout geste pouvant être
interprété comme « immoral » ou « offensif »)
- S’habiller de façon « décente », c’est-à-dire essayer de couvrir ses épaules et jambes quand on
est une femme. Le port du voile n’est pas obligatoire.
- Eviter les contacts physiques (faire la bise, se tenir la main) en public, surtout entre un homme
et une femme.
ATTENTION : pour les musulmans, la Sharia s’applique pour les crimes de vol, d’adultère, de
consommation d’alcool et d’apostasie.
Zoom sur la liberté d’expression au Qatar
Le Qatar se veut un pays moderne et revendique la liberté d’expression, conformément à ses
nombreux engagement internationaux et son siège au Conseil des Droits de l’Homme des Nations
Unies. Néanmoins, toute critique à l’encontre de l’Emir et de sa famille entraîne de lourdes
répercussions pénales. En effet, l’article 134 du code pénal du Qatar rend toute critique passible d’une
peine de cinq ans de prison. Ceci est contraire aux normes internationales en matière de liberté
d’expression. Le Qatar est placée sous surveillance par Amnesty international et beaucoup d’autres
ONG des droits de l’homme. De plus, le 29 novembre 2012 le Qatar s’est attiré les foudres d’un grand
nombre de pays et des ONG en condamnant à la réclusion à perpétuité un poète qatarien accusé
d’« incitation au renversement du régime » et d’« outrage à l’Emir ».
b. Quelques éléments de la vie quotidienne au Qatar
L’horaire local et les horaires de travail : Le Qatar est à GMT+3, été comme hiver. Les institutions
étatiques sont ouvertes de sept heures à quatorze heures, du dimanche au jeudi. Les banques ouvrent
leurs portes de sept heures trente à treize heures trente. D’une façon générale, les bureaux
commerciaux sont ouverts de huit heures à treize heures et de quinze heures trente à dix huit heures
trente. Attention, les horaires sont modifiés pendant toute la durée du Ramadan.
Les congés officiels : D’une façon générale, les bureaux et les locaux sont fermés les vendredis.
Officiellement, les événements suivants sont considérées comme fériés : Aïd al-Fitr (repos de quatre
jours) et Aïd al-Adha (repos de cinq jours) qui ont lieu au début et à la fin du mois du Ramadan, ainsi
que le jour national qui correspond au 18 décembre de chaque année.
Le thé à la menthe : un rituel social
Lors des rendez-vous d’affaire, il est dans la coutume que l’on offre du thé à la menthe en préambule.
Ce moment est particulièrement important, refuser de boire le thé est une offense aux yeux des
Qatariens. En effet, le rythme des rendez-vous pour affaire est différent de celui en France : il est
normal de passer plus d’une heure à échanger des banalités, prendre des nouvelles de la famille de
chacun et de discuter de tout sauf des affaires en question. Il est très important de respecter ce
rythme, cela permet d’instaurer un climat de confiance plus propice aux négociations.
16
5. Perspectives
L’attribution de l’organisation de la Coupe du monde de football 2022 a donné un nouvel élan et a
conduit les autorités qatariennes à accélérer une politique ambitieuse d’investissements publics dans
les infrastructures évaluée à plus de 200 Mds$ (soit plus de 100% du PIB) sur la décennie à venir.
La volatilité des prix des hydrocarbures incite le pays à se diversifier afin de pouvoir assurer une
croissance économique stable et sur le long terme. Aujourd’hui, les secteurs d’activités autres que
ceux liés au gaz et au pétrole ne représentent que 38% du PIB et ont besoin d’être développés.
En 2012 et 2013 on attend une croissance positive mais qui devrait ralentir de façon significative
comparée aux années précédentes : elle devrait s’inscrire aux alentours de 6% en 2012 et un peu
moins de 5% en 2013. Ceci s’explique en partie, en raison de la stabilisation des capacités de
production de GNL et du moratoire sur l’exploration jusqu’en 2015 au moins et de la diminution
progressive de la production pétrolière. Le Qatar continuerait malgré tout continuer à dégager des
excédents budgétaires significatifs : les programmes de diversification lancés par les autorités et
l’organisation de la Coupe du Monde devraient contribuer au maintien de la croissance aux alentours
des 6/9%.
A. Quels risques ?
Risque à court terme : L’expansion économique ralentira légèrement et le taux de croissance sera
inférieur à 10 % en raison de la baisse des cours énergétiques et du sommet atteint par les
exportations en 2011. L’ancrage de la monnaie à l’USD (dollar US) sera très vraisemblablement
maintenu.
Risque commercial à moyen et à long termes : Les dépenses publiques en immobilisations
compenseront la baisse des exportations du secteur énergétique et continueront de créer des
perspectives favorables au secteur commercial. D’un point de vue négatif, le resserrement mondial du
crédit dû à la crise de la zone euro pourrait entraîner une réduction du financement bancaire mis à la
disposition des emprunteurs commerciaux au Qatar.
Risque souverain : Selon les projections, la prochaine décennie verra une série d’excédents
budgétaires, même en cas de diminution des recettes tirées des hydrocarbures à la suite de la baisse
des cours énergétiques. Le compte courant devrait aussi rester excédentaire. Bien que la dette
publique soit montée en flèche de 2009 à 2011, on s’attend maintenant à ce qu’elle atteigne un plateau
et qu’elle baisse en pourcentage du PIB.
B. Eléments d’incertitudes à surveiller
L’échéance 2015 semble être décisive à plusieurs égards :
- Rôle international du Qatar dans la région et évolution du conflit iranien notamment : risque
d’instabilité politique sur le plan régional voire international
- La fin du moratoire du gisement de North Field : un enjeu financier considérable, à double
tranchant selon la décision qui sera prise sur la pérennité de ce moratoire.
- Position de leader sur la production du gaz naturel liquéfié (GNL) et la question du gaz de
schiste : l’essor de l’exploitation du gaz de schiste malgré les débats qu’il suscite peut impacter
directement le prix du GNL et donc les revenus du Qatar
- L’évolution des plans stratégiques nationaux dans le cadre du « Qatar National Vision 2030 »
peut être une opportunité de se développer dans le pays lancé sur une dynamique de « grands
travaux » en termes d’infrastructures et peut aussi impacter, sur le long terme, le recrutement
de la main d’œuvre (avec l’apparition de cadres Qatariens).
- L’impact des réformes en cours et la question de la monnaie unique (avec le Conseil de
Coopération du Golfe) sur l’économie.
17
II. Risques naturels et technologiques liés à l’environnement
Selon la norme ISO 31000 : 2009, le risque lié à l'environnement se définit comme la possibilité
qu’un événement survienne et dont les conséquences (ou effets de l’incertitude) seraient susceptibles
d’affecter les personnes, les actifs de l'entreprise, son environnement, les objectifs de la société ou sa
réputation. Nous analysons ici les risques d’agressions extérieures dont la dimension
environnementale impacte l’entreprise. Les risques internes d'une dégradation de l'environnement
par l'entreprise sont détaillés p. 49 dans la partie « droit de l'environnement ».
Les risques naturels et industriels font partie des risques atypiques, qui se définissent par :
leur caractère imprévisible et l’effet choc des dommages ; l’ampleur des conséquences entrainant
généralement des pertes financières très importantes ; la complexité des chaînes
d’approvisionnement impliquées dans le sinistre ; un montant des pertes fortement décorrélé de la
valeur des biens impliqués (ratio perte d’exploitation / dommage direct). Il faut tout de même les
prendre en compte pro activement, et, s’il est difficile de les éviter il faut les intégrer et prévoir une
adaptation en cas de manifestation, permettant de diminuer leur impact sur le déroulement du projet.
On peut se demander ensuite si les solutions initialement envisagées sont appropriées et voir si les
objectifs initialement fixés sont négociables.
1. Bilan de l’évaluation des risques environnementaux
Risques Probabilité Gravité Déterminabilité Criticité
Inondation 4 2 2 Niveau 4 :
FORTE
Chamal 4 2 2 Niveau 4 :
FORTE
Accident
industriel
1 2 4 Niveau 2 :
FAIBLE
2. Risques naturels
Certaines manifestations naturelles, plus ou moins catastrophiques peuvent interrompre
l'activite de l’entreprise et avoir des consequences negatives sur la reputation, la confiance des
investisseurs et sur les resultats esperes. Un grand nombre d'entreprises a pu l'experimenter au cours
de ces dernieres annees suite a des evenements climatiques majeurs, de plus en plus frequents.
A. Conditions climatiques/météorologiques
a. Canicule
Le climat au Qatar est desertique et subtropical. L’ete (de mai a octobre) est caniculaire et les
temperatures peuvent atteindre 50°C. Il conviendra de prendre en compte la temperature maximale
(susceptible d’evoluer dans le temps avec le rechauffement climatique) pour le choix de l’enrobe de
l’autoroute, et la periode la plus propice au coulage (hivers, nuit, etc.).
Ces chaleurs torrides sont aggravees par un fort taux d’humidite, de l’ordre de 80%, le 14 juillet
marquant generalement le point culminant. Il convient de faire attention au risque d’eclatement des
pneus du aux fortes chaleurs. Ne pas s’aventurer seul dans le desert, notamment, en dehors des routes
asphaltees ou les vehicules ne sont assures que sous certaines conditions. La conduite hors route ne
18
devrait etre entreprise qu'en convoi de vehicules a quatre roues motrices et avec un guide
experimente.
L’exposition d’une personne a une temperature exterieure elevee, pendant une periode
prolongee, sans periode de fraîcheur suffisante pour permettre a l’organisme de recuperer, est
susceptible d’entraîner de graves complications. Lorsque l’on est age, le corps transpire peu et il a
donc du mal a se maintenir a 37°C. C’est pourquoi la temperature du corps peut alors augmenter : on
risque le coup de chaleur (hyperthermie – temperature superieure a 40°C avec alteration de la
conscience). Chez les travailleurs manuels, travaillant notamment a l’exterieur, le corps expose a la
chaleur transpire beaucoup pour se maintenir a la bonne temperature. Mais, en consequence, on perd
de l’eau. Il y a un risque de deshydratation.
b. Inondations
L’hiver (de novembre a avril) est en regle generale plus doux et agreable avec des nuits fraîches
et avec une saison des pluies durant les mois de decembre a fevrier qui provoque souvent des
inondations. L’inondation constitue une menace susceptible de provoquer des arrets ou des
perturbations d’activites economiques. C’est la catastrophe la plus frequente, principalement dans la
region du projet (voir Annexe 1 : Flood Hazard Distribution Map). Les principales routes
internationales a partir de l'Arabie saoudite sont souvent impraticables durant cette saison. Il faudra
donc prendre cela en compte dans la chaîne d’approvisionnement concernant les importations. Un
incident recent sur le Dukhan Highway (Qatar) a vu une accumulation des eaux pluviales en raison
d’une deficience dans la conception du reseau de drainage des eaux pluviales. Une etude du
gouvernement a souligne la responsabilite de l'entreprise qui a conçu et supervise le projet pour
combler cette lacune. Il serait interessant d’apprendre des erreurs des autres et de prevoir un systeme
de drainage adapte. Les Assets Affairs d’Ashghal travaillent en plein essor au developpement des
systemes de reseau de drainage dans tout l'Etat. On peut aussi envisager la construction de
batardeaux pour ne pas etre deranger lors de la construction.
Ci-dessous, des indications precises quant a la pluviometrie :
19
Source : worldweather.com
c. Tempête
Il convient aussi de prendre en compte la survenance frequente du chamal, un vent violent et
poussiereux qui provoque des tempetes de sable et de poussiere. Les consequences des tempetes sont
principalement economiques car elles engendrent des arrets ou des perturbations d’activites. Les
destructions ou les dommages sur les edifices, les infrastructures industrielles ou les transports, etc.,
provoquent en effet des pertes financieres importantes.
 Lien Vigilance Meteo Qatar : http://www.vigilance-meteo.fr/fr/asie/temps-
qatar/map/472/
B. Risque de catastrophes naturelles
L'ampleur et la date des événements naturels restent largement aléatoires et la réduction de leur fréquence ne
relève pas d'activités humaines, il est donc difficile d’agir sur leur source. Un grand nombre des plus grandes
villes de la région du Qatar sont situées sur les côtes et sont exposées à l'augmentation des phénomènes
météorologiques extrêmes. Cependant à ce jour le Qatar reste un des pays le moins exposé aux catastrophes
naturelles d’ampleur et, même si le gouvernement commence à se soucier de la montée des eaux, celle-ci ne
devrait pas constituer de changement majeur avant une dizaine d’année selon des experts de Global Flood.
3. Risques technologique : accidents industriels
Les principales industries au Qatar se concentrent sur la production et le raffinage de petrole
brut, de l’ammoniaque, engrais, petrochimie, acier, ciment, et reparation de navires de commerce. Le
risque d’un accident dans une usine dans les environs du chantier est assez faible dans la mesure ou
les regles de securite au Qatar sont strictes et sont amenees a l’etre d’autant plus que le gouvernement
s’engage sur la voie de politiques de protection de l’environnement.
III. Risques sanitaires
Le Qatar ne présente pas de risque sanitaire majeur. Il convient toutefois de se prémunir contre les
piqûres d’insectes et de moustiques, de faire attention aux fortes chaleurs et d’avoir une hygiène
alimentaire stricte. Le Qatar dispose d’hôpitaux de qualité à Doha, où les soins atteignent voire
dépassent les standards européens. Une liste de médecins parlant français est disponible auprès de
l’ambassade de France au Qatar. Les frais d’hôpitaux sont généralement assez élevés et le paiement
s’effectue en espèces. Les pharmacies sont bien approvisionnées et la plupart des médicaments
européens sont disponibles. Afin de bénéficier des traitements médicaux dans les hôpitaux et les
cliniques, tout expatrié doit demander sa carte de santé. Celle-ci coûte 100 QR et peut être obtenue
dans tout hôpital/clinique du gouvernement, à condition que le demandeur soit en possession du
permis de résidence qatarien.
1. Bilan de l’évaluation des risques sanitaires
RISQUE Probabilité Gravité Déterminabilité CRITICITÉ
Contraction
de la rage
2 5 1 Niveau 3 :
MOYENNE
Contraction
d’une maladie
1 5 1 Niveau 2 :
FAIBLE
20
grave autre
que rage (liste
ci-dessus)
Coronavirus 1 5 3 Niveau 4 :
FORTE
Insolations 4 3 1 Niveau 2 :
FAIBLE
Piqûres de
scorpion
3 2 1 Niveau 2 :
FAIBLE
Maladies
diarrhéiques
3 1 1 Niveau 1 :
TRÈS FAIBLE
2. Prévention et atténuations des risques sanitaires
- Contraction de la rage, notamment par morsure de chiens errants en-dehors des villes. Il est
recommandé de faire des vaccinations préventives avant le départ. En effet, la rage est une
maladie dont on ne peut guérir une fois les symptômes apparus.
- Piqûres de scorpions. Il est recommandé d’emporter des aspivenins® afin d’éjecter au plus
vite le poison. Le paracétamol aide aussi à la guérison. En cas de doute sur le type de scorpion,
contactez l’hôpital le plus proche.
- Contraction de la Leishmaniose (ulcère de la peau ou des muqueuses, atteinte des organes
vitaux, notamment le foie). Cette maladie est transmise par le phlébotome qui est un insecte. Il
est fortement recommandé d’équiper son logement de protection anti-insectes et anti-
moustiques. En cas de signes de maladie, contacter l’hôpital le plus proche ou prévoir un
rapatriement sanitaire.
- Insolations et coups de soleil. Prévoir de la crème solaire pour les peaux non-habituées au
soleil, se couvrir les épaules et la tête, s’hydrater régulièrement.
- Maladies diarrhéiques. Eviter de consommer l’eau du robinet en dehors de Doha. Préférer
l’eau en bouteille. Attention, les ressources en eau sont limitées, donc le prix de l’eau de source
ou minérale est assez élevé. Il est possible d’acheter des filtres spéciaux afin d’améliorer la
qualité de l’eau du robinet et de réduire les coûts. Sinon, il est possible de faire appel à des
sociétés privées qui se chargent de livrer l’eau minérale sur le lieu de travail. Ces compagnies
livrent des gallons de 5 litres. Leurs prix ne sont pas disponibles directement, il faut demander
des devis. Les compagnies les plus réputées sont :
- Al Manhal (filiale de Nestlé) : 00 974 44 60 33 32
- Aqua Cool : 00 974 44 60 36 67
- Rayyan Mineral Water Co.: 00 974 444 36 999 sales@rayyanwater.com
- Safa International : 00 974 44 606 699
3. Veille sanitaire : cas récents de coronavirus (actualisé au 15 janvier 2013)
En Septembre 2012, la présence d’un nouveau coronavirus déclenchant une infection respiratoire
sévère aiguë entraînant la mort a été diagnostiquée en Arabie Saoudite et au Qatar. Suite à cette
21
découverte, une surveillance a été mise en place sous la coordination de l’OMS et de l’ECDC. Au 14
décembre 2012, neuf cas ont été identifiés, dont cinq sont aujourd’hui décédés. L’investigation de
l’OMS est toujours en cours, afin d’approfondir les connaissances sur ce virus. En janvier 2013, aucune
nouvelle information n’a été communiquée sur le sujet. La prudence reste donc de mise.
Le nouveau virus est proche de celui du SRAS (H5N1), identifié en 2003 et responsable de l’épidémie
de « grippe aviaire ». Néanmoins, selon l’OMS, ce nouveau virus ne semble pas se transmettre
facilement d’homme à homme, ce qui limiterait sa propagation.
L’origine de la contamination reste, à ce jour, inconnue.
En cas de symptômes de pneumonie (toux, fièvre et difficultés à respirer), il est fortement
recommandé de se rendre à l’hôpital le plus proche.
4. Recommandations et obligations sanitaires
Attention toutefois, il est impossible d’obtenir l’autorisation de séjour au Qatar sans un carnet de
vaccination internationale attestant de la correcte vaccination de chaque individu.
Pourtant, aucune vaccination obligatoire pour séjourner au Qatar. Il est néanmoins fortement
recommandé de faire les vaccinations suivantes :
- Hépatite A
- Hépatite B
- Tétanos-poliomyélite
- Typhoïde
Le Qatar se réserve le droit de soumettre les nouveaux entrants à un test VIH ou de demander un
certificat de séronégativité, même pour un séjour court. Si le test s’avère être positif, la personne est
immédiatement renvoyée dans son pays d’origine. Ce test constitue une potentielle violation des
chartes de liberté de circulation et est contraire aux recommandations de l’Organisation Mondiale de
la Santé. Néanmoins, le refus de se soumettre à un tel dépistage constitue un motif d’expulsion du
territoire.
Obligation pour l’entreprise de fournir une couverture médicale pour tous ses employés. Le choix du
type de couverture médicale est laissé à la discrétion de l’entreprise. Il est fortement recommandé de
choisir une couverture qui couvre l’ensemble des risques cités ci-dessus, avec une assurance
assistance de rapatriement sanitaire.
5. Tableau récapitulatif des principales maladies présentes au Qatar
Maladie Présence Risques Prévention
Paludisme 0 0 0
Dengue Cas considérés
comme importés
Faible, voire nul Protection contre
les moustiques
Fièvre de la vallée
du Rift
Pas de cas récent Faible hors
épidémie
Protection contre
les moustiques
VIH et autres MST Séropositivité
adulte <0,1%
(2009)
Contacts sexuels,
sang
Règles
universelles
22
Hépatite B Zones de
moyenne
endémicité
Contacts sexuels,
sang
Vaccin
Hépatite et
typhoïde
Encore présents Alimentaire,
maladie « des
mains sales »
Vaccins ; se laver
les mains
régulièrement
Rage Circulation du
virus
Morsures par des
chiens errants
Vaccin au cas par
cas
Choléra Pas de cas récent Nul Hygiène
alimentaire
23
IV. Risques économiques, monétaires et financiers
1. Bilan de l’évaluation des risques économique, monétaires et financiers pour
Vinci Construction
ISQUE Probabilité Gravité Déterminabilité CRITICITÉ
isque de
alentissement
conomique
2 2 2 Niveau 2 : FAIBLE
isque inflationniste 2 1 2 Niveau 1 : TRÈS FAIBLE
isque de crédit 3 1 2 Niveau 2 : FAIBLE
isques bancaires 2 2 2 Niveau 2 : FAIBLE
isque client 1 5 1 Niveau 2 : FAIBLE
ausse de la dette
xtérieure
3 1 1 Niveau 1 : TRÈS FAIBLE
isques financiers 1 2 1 Niveau 1 : TRÈS FAIBLE
isques de marché 2 3 2 Niveau 3 : MODÉRÉE
isques stratégiques 4 2 2 Niveau 4 : FORT
isque conjoncturel 3 2 2 Niveau 3 : MODÉRÉE
Recommandations générales
- Au vu des résultats de notre analyse des risques économiques, monétaires et financiers du
Qatar, l’investissement de VINCI CONSTRUCTION dans le projet de Lusail Expressway semble
être sûr.
- Le secteur de la construction est en pleine expansion et à l’abri du ralentissement économique
mondial.
- Le Client ASHGHAL, soutenu par le fond souverain Qatari Diar, est un partenaire fiable. Il est
très peu probable qu’il fasse défaut de paiement, ce qui assure le retour sur investissement de
VINCI CONSTRUCTION.
- Seules des réserves sont à émettre quand à la dépendance du Qatar sur les revenus des
hydrocarbures, qui leur fournissent la majorité de leurs financement publics. Une réduction de
ces revenus pourrait résulter à long terme en une suspension des travaux publics entrepris par
ASHGHAL – soit un retard dans l’achèvement des travaux menés par VINCI CONSTRUCTION.
24
- Selon les termes du contrat, VINCI CONSTRUCTION ne s’engage qu’à la construction de
l’autoroute prévue sur 2 ans (Aout 2013-2013) et non pas à sa maintenance. Par conséquent, le
risque susmentionné n’a qu’une portée limitée.
2. Principaux indicateurs économiques
Tableau 1.
2010 2011 2012 2013 (e)
Croissance PIB 16,6 18,0 6,0 4,7
Inflation -2,4 2,5 3,8 2.5
Solde budgétaire 11,2 8,5 5,5 NA
Solde courant 11,0 21,0 16,0 NA
Taux de change
annuel moyen
3,64 3,64 3,64 NA
Dette Publique 15,5 16,0 18, 5 NA
Source : COFACE (e) : estimations
Points forts
PIB / habitants
Résistance de l’économie
Investissements Publics
Solide excédent budgétaire
Secteur bancaire solide
Points faibles
Baisse de la croissance
Tensions inflationnistes
Dépendance de la croissance sur les
hydrocarbures
Hausse de la dette extérieure
25
A. Points forts
 Le Qatar est le deuxième pays au plus gros PIB par habitant après le Luxembourg. Le PIB par
habitant sert d'indicateur du niveau de vie en donnant une valeur indicative du pouvoir d’achat.
Tableau 2. Classement 2012 des pays au plus gros PIB par habitants. (Prix courant USD 2012)
Pays PIB par habitant
2012 ($)
PIB par habitant
2013 ($)
Évolution
1. Luxembourg 105 720 115 809 -8,7%
2. Qatar 100 378 98 144 +2,3%
3. Norvège 99 316 97 607 +1,8%
Source : FMI
 Une économie résistante aux chocs
En dépit des troubles politiques dans la région du Moyen-Orient, les perspectives économiques des
pays du Golfe restent largement positives. L’économie Qatarienne a été la plus résistante de la
région durant la récession mondiale, principalement grâce à l'expansion des capacités de l’Etat et
ses interventions visant à stimuler le secteur financier.
 Investissement public et partenariats publics-privés (PPP) : un gage de confiance pour les
investisseurs
- L’Etat est toujours un soutient important à l’investissement grâce à son fond souverain Qatar
Investment Authority.
- En 2012, Qatar Investment Authority participe à hauteur de 10% les banques nationales dans le
but d'augmenter leurs fonds propres. Cette augmentation du niveau des fonds propres vient
renforcer les bilans des banques, les conformant ainsi aux exigences de Bâle III. Cette injection
de capital devrait permettre aux banques de financer la multiplication des prêts générés par de
la Coupe du Monde de Football FIFA 2022.
- Les PPP sont un gage de confiance pour les investisseurs. En effet, la baisse des taux d’intérêt
(facilitation des prêts) associée aux investissements massifs de l’Etat renforce la confiance du
secteur privé, ce qui sera bénéfique pour le secteur de la construction et de l'économie à long
terme.
 Un excédent courant très important grâce aux revenus des hydrocarbures
- Le Qatar est le 1er exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le monde.
- Le GNL représente 54% du total de ses exportations ; pétrole = 28% ; l’industrie sidérurgique et
les fertilisants chimiques représentent le reste de leurs exportations.
 Un secteur bancaire solide
- Ratio supérieur aux normes de Bâle II2 : le secteur est bien capitalisé, liquide et rentable.
- Taux de créance présentant des risques d’impayés (créances douteuses et litigieuses) faible.
Le secteur bancaire qatarien satisfait donc pleinement les exigences de Bâle II et Bâle III.
2 Les normes de Bâle II visent à favoriser la stabilité bancaire en imposant aux banques un ratio de fonds propres s'élevant 8%.
26
 En termes de liberté économique (basé sur 10 critères), le Qatar est classé au 2e rang sur 17 pays
du Moyen-Orient / Afrique du Nord. Son score global est supérieur à la moyenne régionale et
mondiale. Son indice de liberté économique est de 70,5, le Qatar se classe 27e dans l'indice 2011 de
liberté économique.
B. Point clés à surveiller
 Risques économiques à court terme :
 Léger ralentissement de l’expansion économique et du taux de croissance du PIB.
Parmi les facteurs :
- Les exportations énergétiques ont atteint un plateau en 2011.
- Surestimation de la production de gaz naturel liquéfié GNL => augmentation des cours du Gaz.
- La demande galopante du marché asiatique, et en particulier du Japon suite à la catastrophe de
Fukushima, a tiré à la hausse les prix du GNL
- Le marché mondial du GNL devrait continuer à être sous pression en 2013. Hausse du prix du
baril de pétrole.
- Conjoncture économique mondiale : la crise de la zone euro entraîne le ralentissement de la
demande mondiale en pétrole et GNL.
 Risques à moyen terme :
- Perturbations dans le transport de GNL due à une augmentation des tensions géopolitiques
liées au conflit en Iran. Ces tensions sont susceptibles de peser sur le marché gazier.
Tendance à Nuancer : Risques Modérés
Le gouvernement dispose de suffisamment de ressources financières pour mettre en place un
cadre stratégique afin d'atténuer les risques potentiels.
 Tensions inflationnistes
- Augmentation rapide et importante des coûts de l’immobilier.
- Faiblesse des taux d’intérêts
- Dépréciation du dollar.
- Afflux de liquidités suite à la flambée des cours du pétrole.
 Hausse de la dette extérieure. Une des particularités de l’économie du Qatar est que le commerce
extérieur est excédentaire mais déséquilibré.
- Mise à part les hydrocarbures, le Qatar importe l’intégralité de ses matières premières ainsi
que 90% de sa consommation extérieure.
- Hausse des importations de biens de consommation et d’équipement notamment en vue de la
Coupe du Monde de Football 2022 : importation de matériel BTP.
- Les projets de développements sont majoritairement financés par des emprunts
internationaux. En effet, le Qatar émet régulièrement des obligations cotées en bourse. Les
emprunts émis par l'État du Qatar sont utilisés pour financer plusieurs projets de l'Etat,
notamment le financement d'infrastructures. Cette émission d’emprunts résulte logiquement
en une hausse du montant de la dette extérieure.
Tendance à Nuancer:
- Investissements productifs : retombées économiques (secteur du tourisme ; immobilier ;
infrastructures ; événements liés à la Coupe du Monde 2022)
- La forte croissance et les revenus des exportations contrebalancent le poids de la dette.
27
- Le Qatar dispose de multiples avoirs financiers à l’étranger (évalués à 210 Milliards de $
en 2012), il s’impose ainsi comme créditeur extérieur net.3
 L’excédent de la balance courante s’effrite.
- Hausse des dépenses de fonctionnement : hausse des salaires et des pensions du secteur
public.
- Hausse des investissements dans l’éducation, la santé, et les infrastructures.
 La dépendance de la croissance sur les hydrocarbures.
70% Part des recettes fiscales proviennent des hydrocarbures.
50% Part du pétrole et du GNL dans le PIB du Qatar
85% Part des hydrocarbures dans les exportations du Qatar
Source : rapport World Finance 20114
La croissance du Qatar repose encore trop sur l’exploitation du gaz et du pétrole, ainsi que sur les
investissements de l’Etat. La croissance repose encore trop peu sur l’initiative privée, qui est en outre
nécessaire pour booster la croissance. La volatilité du prix des hydrocarbures rend incertain le budget
de l’Etat.
3 Le fonds souverain du Qatar, Qatar Investment Authority (QIA) dispose de 100milliards de dollars d'actif est le plus
actif et entreprenant des pays du Golfe, selon un article des Echos datant du 22 mars 2012
4 World Finance, Inward Investment GCC, Qatar to Soften oil and gas dependency, Shirley Redpath, Janvier 2011
28
3. Market Overview
A. Objectifs :
- Mesurer la taille, la valeur et la structure de l’industrie de la construction au Qatar.
- Analyser la performance du secteur et les prospectives.
- Cibler les opportunités du secteur de la construction.
- Identifier les opportunités d'investissements.
- Observer l’état de l’environnement des affaires (business environment).
- Analyser la sécurité de l’investissement dans le projet de Lusail Expressway
Tableau 3. ESTIMATION DE CROISSANCE DU SECTEUR DE LA CONSTRUCTION
5,6% Part du secteur de la construction
dans le PIB en 2012.
1,6m Main d’œuvre dans le secteur en
2011.
8,4% Prévisions de croissance réelle
moyenne de l'industrie de la
construction à l'horizon 2015.
70 milliards de $ Total des dépenses pour la Coupe
du Monde 2022 : projets
commerciaux et infrastructures de
transport.
Source: Business Monitor International
B. Constat :
 Ralentissement notable ces derniers mois.
- Baisse des estimations de croissance du secteur selon un dernier rapport de La Banque
Commerciale du Qatar (The Commercial Bank of Qatar)5.
- Ces deux derniers trimestres 2012, le secteur a connu des retards dans l'exécution ainsi que
dans l’attribution des contrats, ce qui a conduit à une activité modérée dans le secteur.
- Les risques systémiques que comporte l’industrie des hydrocarbures (pétrole et GNL) affectent
le secteur de la construction.
Démonstration :
Risques Gaz et Pétrole : Baisse du prix => baisse revenu de l’Etat.
5 Plusieurs fois par an, The Commercial Bank of Qatar édite un rapport d’une centaine de pages sur l’état du secteur de la
construction.
29
La baisse des revenus de l’Etat se traduit par une réduction de la part du budget consacré aux dépenses en
infrastructures de développement.
Risque stratégique de construction : Réduction du budget de l’Etat => priorisation et mise en suspens des
projets les moins importants.
Risque de liquidité : les investisseurs étrangers coopérant avec l’Etat voient leurs fonds bloqués dans ces projets
suspendus.
- La dépendance de l’économie qatarienne sur les hydrocarbures est susceptible d’entraîner des
risques à ne pas négliger. Le principal étant le risque de liquidité qui peut se matérialiser par
un retard dans l’achèvement du projet engagé par VINCI CONSTRUCTION.
4. Risques financiers
Objectifs :
- Analyse du climat d’investissement au Qatar.
- Analyse des tensions conjoncturelles : type inflation, taux de change…
Tableau 4.
Probabilité Gravité Déterminabilité
Risque
inflationniste
Modéré (3) Très Faible (1) 2
Risque
souverain
Très faible (1) Modéré (3) 2
Risque de
change
Modéré (3) Fort (4) 1
Risque client Très Faible (1) Très Fort (5) 1
 Le business climate des Investissements Directs Étrangers (IDE)
- Un climat d’investissements favorisé par les grands projets de construction pour la Coupe du
Monde Fifa 2022. Cet événement sportif aura un impact durable sur les marchés de
l'immobilier et de la construction.
- 150 milliards de dollars sont consacrés aux investissements en infrastructures, dont 40% ont
déjà été alloués d’ici 2016.
30
- L'amélioration et la création de réseaux routiers représentent environ 12.36 milliards du
budget6.
- Dans un contexte d’ouverture au marché mondial, le principal défi du Qatar consiste à attirer
les investissements directs étrangers (IDE). En effet, la construction d'infrastructures pour la
Coupe du Monde suppose l’afflux de capitaux étrangers.
- Très impliqué dans l'économie, le gouvernement encourage fortement les investissements
internationaux dans de nombreux secteurs tels que la construction.
- Le gouvernement du Qatar se sert des PPP pour attirer IDE, et accélérer l'exécution de ses
vastes projets d'infrastructures en vue de la Coupe du Monde FIFA 2022.
 Risque inflationniste FAIBLE. Selon la théorie économique, l'inflation fait peser un risque sur
toute décision d'investissement ou de prêt. L’inflation des produits à la consommation à
tendance à décourager les IDE.
- L’investissement de VINCI CONSTRUCTION au Qatar n’est que très peu concerné par le risque
inflationniste. Le projet ne s’étend que sur 2 ans (Aout 2013- 2015)
 Le risque souverain TRÈS FAIBLE. Ses importants actifs étrangers et les recettes provenant des
exportations d'hydrocarbures permettent au Qatar de rembourser ses dettes facilement. De
plus, les prix élevés du pétrole et les contrats à long terme à prix fixe de GNL aident le Qatar à
sécuriser ses finances.
 Selon l’agence de notation Standards & Poors, le Qatar dispose de la note AA. Le Qatar fait donc
parti du Groupe 4 selon le système de notation BICRA qui fait état des systèmes bancaires
comportant les plus faibles risques (groupe 1) aux plus hauts risques (groupe 10). Le Qatar
jouit de la note la plus élevée des pays du Golfe avec le Koweït.
 Facteurs explicatifs de la note AA-Groupe 4 7 :
 L
e
risque
client
TRÈS
FAIBL
E :
exposi
tion à
une créance impayée quand elle n'a pas été
réglée à la date exacte initialement convenue. Clients: ASHGHAL – QATAR DIAR – Fond Souverain
soutenu par l’Etat Qatarien.
 Le risque de change MODÉRÉ :
6 Données publiées par US Bureau of Economic and Business Affairs, 2012 Investment Climate Statement, Report, Juin
2012
7 Selon les critères de l’agence de notation Standards & Poors, informations disponibles sur le site
standardandpoors.com
Points faibles
- Augmentation très rapide du crédit et
une forte exposition aux risques
d’inflation de l'immobilier.
- L’appétit des banques pour les risques.
- L'augmentation des besoins en
financement qui résulte de la croissance
rapide des prêts.
Points forts
- Grande stabilité du secteur bancaire.
- Économie basée sur le pétrole et le gaz.
- Efficacité et rentabilité des banques.
- Efforts pour diversifier l’économie.
31
Quatre pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), l'Arabie saoudite, Bahreïn, Koweït et le Qatar
ont signé un accord en 2009 sur la création d'une union monétaire. Ces pays envisagent de créer leur
propre monnaie unique en s’appuyant sur le modèle Européen. Ils souhaitent rompre l'ancrage sur le
dollar pour lier leur nouvelle devise à l'euro. Une monnaie unique réduirait ainsi la dépendance vis-
à-vis du dollar à l’origine de la forte inflation des pays du Golfe persique8.
- La faiblesse du dollar et l'inflation galopante sont deux facteurs économiques qui amenuisent la
rente pétrolière du Qatar, et qui par conséquent peuvent mettre à mal les projets de
construction d’infrastructures, du type Lusail Expressway.
- Toutefois, à court terme, la perte de l’ancrage sur le dollar résulterait en une dépréciation de la
nouvelle devise du Golfe. De ce fait, VINCI CONSTRUCTION pourrait courir un risque de change
dans la transaction qu’il l’unit avec le Qatar.
- Le Riyal qatarien reste ancré sur le dollar américain ce qui assure une certaine sécurité en
terme de risque de change.
- Selon les derniers rapports, l’ancrage sur la monnaie USD sera très vraisemblablement
maintenu sur l’année 2013.
- Incertitude quand à cette transition vers l’union monétaire à moyen terme. Il n’y a pas de date
fixée pour l’introduction d’une monnaie unique. Le projet serait en suspend jusqu'à, au moins
2015.
8 Quand le dollar s’affaiblit, les monnaies du Golfe s’affaiblissent automatiquement. Et comme les pays de la région sont de
nets importateurs, notamment de produits alimentaires, cela signifie qu’ils importent de l’inflation.
32
5. Risques de marché
Tableau 5.
  Probabilité  Gravité  Déterminabilité  
 Risque
bancaire
 Faible (2)  Faible (2)  2  
 Risque de
crédit
 Fort (4)  Modéré (3)  2  
 Risque de
liquidité
 Faible (2)  Fort (4)  2  
 Risque bancaire FAIBLE. La note AA, reflète la confiance de S&P dans la solidité du secteur
bancaire qatarien.
- Les banques qatariennes disposent d’un ratio supérieur aux normes de Bâle II ainsi que d’un
taux de créances douteuses faible.
- Les banques domestiques détiennent des parts de marché relativement stables, et les barrières
à l'entrée restent élevées.
Tendance à Nuancer:
- L'appétit du risque des banques qatariennes demeure élevé compte tenu de
la croissance importante des actifs et de la forte exposition au crédit immobilier.
- La Banque Centrale du Qatar émet des décisions réglementaires ad hoc qui pourraient
soulever des inquiétudes à l'avenir. Elle a récemment publié un nouveau règlement sur
les prêts personnels, ce qui pourrait limiter la croissance des entreprises et des prêts à
court terme.
Le risque bancaire demeure FAIBLE. Les marges solides des banques et leur l'efficacité leur
donne des moyens d’amortissement efficaces pour faire face à toute augmentation potentielle
du risque bancaire.
 Risque de crédit MODÉRÉ. Les principaux risques pour le secteur bancaire du Qatar relève de
son exposition au risque de crédit du fait de :
- La croissance rapide des prêts.
- Les faibles exigences en termes de souscriptions au crédit.
- La forte concentration des les prêts dans les secteurs cycliques ou vulnérables, tels
que l'immobilier et de la construction.
Au sens large, le risque de crédit au Qatar est donc MODÉRÉ. Cependant ce dernier n’a pas de
réelles conséquences sur l’investissement de VINCI CONSTRUCTION au Qatar si ce n’est celui
lié au risque client. Or, le risque client demeure FAIBLE. (cf. risques financiers).
 Risque de liquidité FAIBLE. Pour une banque, le risque de liquidité consiste à ne plus pouvoir
assumer des retraits importants de dépôts à court terme. Or, ces dernières années, le
gouvernement du Qatar s’est montré très enclin à injecter des liquidités dans le système
bancaire en cas de crise.
6. Risques stratégiques
33
Probabilité Gravité Déterminabilité
Volatilité prix du
pétrole
Forte (4) Modérée (3) 3
Volatilité des
Importations de
marchandises
Forte (4) Modérée (3) 2
 Volatilité du prix du pétrole FORTE. La volatilité des prix du pétrole affecte les dépenses de
l’Etat. En l’occurrence, le client ASHGHAL est en partie financé par le budget de l’Etat. En
effet, les finances publiques dépendent des revenus du pétrole et du GNL. Par conséquent,
une baisse du prix des hydrocarbures entraînerait une réduction du budget de l’Etat alloué à
ASHGHAL et en une suspension des projets entrepris. (cf. market overview)
- Le risque principal qui émane de cette analyse est la dépendance du Qatar envers les recettes
provenant des hydrocarbures. Les conséquences de cette dépendance sont un sujet de
préoccupation particulier puisqu’elles peuvent avoir un impact important, et résulter en la
suspension de projets pour VINCI CONSTRUCTION.
- Ces dernières années, le gouvernement du Qatar a fait de nombreux effort de diversification
de son économie afin de garantir le développement du pays indépendamment des revenus des
hydrocarbures. Sa stratégie à long terme repose sur des investissements dans les nouvelles
technologies, dans l’immobilier, la construction, ainsi que dans la promotion du libéralisme et
du libre-échange au sens large.
- Ces investissements productifs couplés avec les revenus encore massifs des hydrocarbures
assurent à ASHGHAL un financement de ses activités certain. Les risques stratégiques ne
représentent donc pas une menace imminente pour le groupe VINCI dans la mesure où
l’investissement et la durée des travaux ne s’étendent que sur 2 ans.
- Seul un choc pétrolier9, donc l’apparition est estimée peu probable sur les 2 prochaines
années, serait remettre en cause la profitabilité de cet investissement.
7. Risque conjoncturel
Probabilité Gravité Déterminabilité
Baisse du PIB
mondial
Forte (4) Modérée (3) 2
Baisse du prix des
hydrocarbures
Forte (4) Fort (4) 2
Le Qatar n'est pas complètement à l'abri d’un ralentissement de l’activité mondiale. Le secteur privé
peut alors se retrouver paralysé du fait de l’augmentation des taux d’intérêt et le gel des liquidités que
peut entraîner une crise économique (baisse de l’investissement).
9 Soit la modification brutale de l’offre du pétrole
34
En outre, le prix des hydrocarbures risque de diminuer, ayant un impact direct sur le PIB du Qatar,
entraînant de ce fait une croissance plus faible.
Le soutien de l’Etat à l’investissement représente un atout majeur pour le Qatar. Le gouvernement du
Qatar s’est jusqu’à présent montré «très favorable»10 à l'égard du secteur bancaire domestique.
En période de stress, dès lors que la participation du secteur privé se détériore, le gouvernement
devrait continuer à intervenir et s’assurer que les projets sont terminés à temps.
10 Highly supportive selon l’expression utilisée par Standards & Poors dans son analyse économique disponible sur le site
standardsandpoors.com
35
V. LES OBLIGATIONS DU QATAR AU REGARD DU DROIT INTERNATIONAL
1. Bilan de l’évaluation des risques liés aux obligations en droit
Risques Probabilité Gravité Déterminabilité Criticité
Rupture de contrat
par le Qatar
2 2 1 Niveau 1:
TRÈS
FAIBLE
Rébellion des
travailleurs
migrants
1 3 2 Niveau 2:
FAIBLE
Critiques
internationales
(FIFA, comité des
Droits de l’Homme)
de l’action de Vinci
2 3 3 Niveau 5:
TRÈS
FORTE
Condamnation
pour
contamination
1 2 1 Niveau 2 :
FAIBLE
2. Recommandations générales
Bien que la marge de manœuvre dans la négociation du contrat avec le Qatar soit assez limitée,
VINCI aurait grand intérêt à introduire des clauses afin de protéger ses intérêts dans la relation de
travail (clauses d'intangibilité, de stabilité, de hardship). La probabilité d'une rupture du contrat par
l'Etat qatarien est faible; toutefois il nous semble nécessaire et pertinent de mentionner ce risque.
La possibilité d'une rébellion par les ouvriers migrants est également peu probable, en raison
tout d'abord du faible pouvoir de contestation de ces derniers. En effet, la législation qatarienne, du
fait de sa flexibilité, ne permet pas de garantir des droits stables pour les travailleurs, encore moins
pour des travailleurs migrants. Le fait que le Qatar ne reconnaisse pas la liberté d'association ou de
négociation accroît leur vulnérabilité. Si les ouvriers venaient à se rebeller, cela porterait atteinte non
seulement au projet de construction lui-même, mais cela provoquerait aussi des remous au niveau de
l'image de VINCI, tenue de respecter les engagements mentionnés au long de cette partie (la
responsabilité sociale de l'entreprise, la Charte Ethique et Comportement). Le risque d'une sanction
par le droit est présent, comme nous avons pu le voir avec le cas de Total.
Ensuite, en termes de réputation, un mauvais traitement des ouvriers migrants aura des
répercussions sans précédent sur les contrats futurs de VINCI. Le groupe sera perçu comme non-
respectueux des droits de l'Homme et son attractivité en pâtira. C'est pourquoi il est important de
surveiller dans la mesure du possible les agissements des qatariens dans le cadre de cette
construction et d'être à même de répondre à la communauté internationale en cas de violation de ces
droits et de prendre les mesures nécessaires. En guise d'exemple, l'entreprise Bechtel, à l'origine des
travaux du nouvel aéroport de Doha en 2004, a été vivement critiquée pour son laxisme face aux
critiques de l'exploitation de la main d'œuvre étrangère lors de la construction de l'infrastructure.
Par ailleurs, le droit du travail qatarien représente l’avantage d’être simple et assez flexible,
laissant une marge de manœuvre assez large à l’entreprise. Il serait judicieux de signer des contrats de
36
travail régi par ce droit avec les Qatariens et les sous-traitants, ainsi que l’ensemble de la main
d’œuvre étrangère. Pour l’équipe française elle reste liée par le droit du travail français.
3. Les relations commerciales entre la France et le Qatar: quel contrat adopter?
A. Le droit commercial international
Le Qatar est membre de l'OMC depuis 1995, et les principaux organes travaillant sur les questions
commerciales, telles que la Chambre du commerce du Qatar, ont contribué à mettre en place les
objectifs de l'OMC au plan national et transnational. Le Qatar encourage la participation individuelle
au développement économique et la privatisation. La politique économique et commerciale du Qatar
crée alors un climat favorable à l'investissement, avec la libéralisation de l'économie et du commerce
ainsi que la suppression des restrictions et la réduction des droits de douane. Enfin, le Qatar a accru sa
participation au commerce bilatéral de coopération économique et au commerce au sein de zones de
libre-échange.
De fait, le Qatar a conclu des accords bilatéraux avec 17 pays, dont la France, le 8 juillet 1996.
Certains articles issus de cet accord réaffirment la volonté de se conformer aux principes du droit
International, comme à l'article 3: “Chacune des Parties contractantes s'engage à assurer un traitement
juste et équitable, conformément aux principes du Droit international, aux investissements de l'autre
Partie réalisés sur sont territoire et dans sa zone maritime en conformité avec sa législation et à faire en
sorte que l'exercice du droit ainsi reconnu ne soit entravé ni en droit ni en fait”. Les articles 4 et 5
consacrent respectivement le principe de la clause de la Nation la plus favorisée, fer de lance des
négociations commerciales à l'OMC et celui de la protection et de la sécurité des échanges.
Au niveau de l'arbitrage international, l'accord entre la France et le Qatar stipule que les Etats
Parties pourront avoir recours à la juridiction du Centre International pour le Règlement des
différends relatifs aux investissements, créé par la Convention pour le règlement des différends
relatifs aux investissement entre Etats et ressortissants d'autres Etats, signée à Washington le 18
mars 1965. A l'époque où l'accord fut signé, le Qatar n'était pas Partie à cette Convention; le traité est
entré en vigueur le 20 janvier 2011. Autre indicateur d'une harmonisation du droit international
commercial du Qatar, la signature de la Convention de New York de 1958, le 30 décembre 2002, qui
reconnaît officiellement les sentences arbitrales étrangères. Enfin, la Qatar a organisé en janvier 2008
la première conférence internationale sur l'arbitrage international, qui a donné lieu à la signature de
plus de 13 centres internationaux et régionaux relatifs à l'arbitrage et à la coopération internationale.
B. Droit International des contrats
Les informations sur le Qatar sont peu nombreuses et parfois floues. En effet, l'emetteur de l'appel
a projet, ASHGHAL, est defini comme une entite publique autonome, ce qui pose des problemes en
termes de definition du contrat, afin de savoir ou non si nous avons affaire a un partenaire public ou
prive. L'organisation semble etre en fait mixte; elle est financee principalement par l'Etat du Qatar,
mais peut etre en charge de travaux a la fois publics ou prives. Il semble qu'elle serait affiliee au
ministere de l'Urbanisme et de l'Architecture.
Un des contrats les plus basiques est le contrat Engineering, Contrat and Procurement, connu
egalement sous le nom de “turnkey” (cle en main).
a. Les avantages des Contrats EPC et EPCM
EPC – Engineering Procurement Construction: realisation du projet de la
conception du design de base jusqu’a l‘achevement final de l’ouvrage
EPCM – Engineering Procurement Construction Management : gestion et
coordination des sous-traitants, assistance technique, controle et conseil a
l’investisseur lors de la realisation de l’ouvrage
37
Apports pour le client :
- Capacité de conclure l’engineering, la procuration et la construction à partir
d’une seule source et, de la sorte, de libérer son management propre pour
l’accomplissement effectif de ses activités principales
- Résolution complète des demandes du projet
- Possibilité d’un transfert du risque d’achèvement (completion risk) vers le
contractant
- possibilité d’un transfert des risques du planning et des financements (prix
fixe) vers le contractant
- la méthode de réalisation du projet par la voie d’un contractant EPC/EPCM
peut considérablement réduire la période entre l’idée et la mise en service
- obtention des capacités manquant au client
- coordination de tous les processus et activités au cours du projet critiques
pour le respect des paramètres de temps et financiers de réalisation
- le contractant EPC/EPCM apporte une économie de travail, d’administration
superflue, de temps et d’argent
- le contractant EPCM ne réclame pas un renfort de personnel issu de la
propre équipe du client “
Source: http://www.1proj.com/fr/portefeuille-de-produits/contrat-epcepcm/
Le Qatar semble assez exigeant en matiere d'investissements avec des partenaires etrangers, la
meilleure option serait d'opter pour un contrat cle en main, ce qui permettrait une plus grande marge
de manœuvre pour l'entreprise française. L'alternative EPCM est assez interessante car si vous
prevoyez d'envoyer des managers au Qatar pour superviser le projet.
L'appel a projet emanant d'une autorite gouvernementale, il semble approprie de designer la
loi s'appliquant aux termes du contrat, a savoir la loi qatarienne. Cette application a bien evidemment
pour corollaire les conventions internationales en termes de droit du travail et des contrats.
- The parties to an international contract are free to choose the law and
jurisdiction, which will govern that contract (if they do not choose an
applicable law, the contract will be governed by the Civil Code Law (No. (22)
of 2004)).
- The parties may also agree in writing to refer disputes to arbitration.
- Qatar has acceded to the United Nations Convention on the Recognition and
Enforcement of Foreign Arbitral Awards (1958) (the New York Convention).
Therefore, arbitration awards made in countries that are party to this
convention should be enforceable in Qatar according to the provisions of the
convention.
Source: http://www.simmons-simmons.com/docs/settingupbusinessinqatar.pdf
La loi qatarienne prevoit qu'un investisseur etranger peut investir dans toutes les parties de
l'economie nationale avec un partenaire qatarien qui doit posseder au moins 51 % de l'entreprise.
38
C'est dans cette logique d'implantation que Vinci a cree un partenariat avec Qatari Diar (la
reference en matiere de construction de batiments au Qatar), en creant la filiale QDVC (Qatari Diar
Vinci Construction), qui est donc une entreprise qatarienne (elle appartient a 51 % a Qatari Diar et a
49 % a Vinci). Vinci a deja collabore tres etroitement avec QDVC, notamment a l'occasion du projet du
Light Railway Train de Lusail, ou encore le projet du parking du Sheraton.
De fait, il semble opportun de maintenir cette alliance au moyen de la constitution d'une
joint venture sur le projet.
En matiere de droit fiscal, une recente loi a harmonise le taux, qui oscillait alors jusqu'a 30-
35 %. Dorenavant, les entreprises devront payer 10 % d'impots.
a. Langue du contrat
Le contrat sera signe en arabe, en français et en anglais.
b. Les clauses additionnelles au contrat
Les contrats qatariens habituellement proposes entre les autorites publiques et des entreprises
privees sont majoritairement peu negociables. Toutefois, il peut etre interessant de tenter d'introduire
quelques clauses qui auraient pour effet d'accroître les garanties de paiement et d'arbitrage en cas de
litiges eventuels.
 La possibilité de l'introduction d'une clause pénale
La clause penale est definie par les droits nationaux et internationaux. La Commission des Nations
Unies pour le Droit Commercial International etablit a l’article premier de la proposition de 1983,
«Uniform Rules on Contract Clauses for an Agreed Sum due upon Failure of Performance », que “les
présentes règles s'appliquent aux contrats internationaux dans lesquels les parties ont convenu qu'en cas
de défaut d'exécution par une partie (le débiteur), l'autre partie (le créancier) peut prétendre à une
somme convenue à la charge du débiteur, que ce soit à titre de pénalité ou de dédommagement”.
L'introduction d'une telle clause permet de se premunir d'une eventuelle absence de paiement de
la part des entreprises qatariennes, ou de retard de paiement. Cette clause peut etre utile d'autant
qu'il existe des cas de non-paiement d'entreprises etrangeres par le Qatar.
 L'introduction de clauses d'intangibilité et de stabilisation et la clause de hardship
La clause de stabilite a pour but de proteger le contractant face aux aleas souverains (garantie du
droit applicable), tandis que l'intangibilite consacre la protection des engagements souscrits via le
contrat (financiers, economiques, etendue des prestations).
La clause de hardship permet quant a elle de rendre possible la negociation des termes du contrat
en cas d'evenements imprevisibles, tels que les changements de regime.
Ces clauses permettent aux co-contractants de beneficier de garanties de protection du cadre
legislatif lors de la signature du contrat.
4. Les engagements de VINCI au regard des obligations internationales
françaises
A. La Charte Ethique et Comportement et la « Responsabilité sociale des entreprises pour la
France »
VINCI, en qualite de societe française a l'etranger, est soumise a la fois a la legislation nationale,
internationale et qatarienne. En matiere de droits et obligations, il est indispensable pour le groupe de
respecter ses engagements au risque de mettre en jeu sa responsabilite penale et sa credibilite.
L'affaire des travailleurs Birmans en 2002 ayant depose une plainte pour travail force rappelle
l'importance d'une telle adequation avec les cadres legislatifs et normatifs nationaux et
39
internationaux. D'un point de vue pratique, une entreprise faisant la promotion de valeurs a l'encontre
des libertes fondamentales risque de perdre des parts de marches consequentes. Ainsi, les conditions
de travail des ouvriers, ainsi que les consequences environnementales du groupe doivent faire l'objet
d'une grande attention.
VINCI a adopte une Charte Ethique et Comportement en 2010, a la suite de l'adoption des
principes du Global Compact des 2007, dans le but de promouvoir des echanges commerciaux
respectueux des droits de l'Homme, mais aussi au regard du droit du travail, de l'environnement et de
la lutte contre la corruption1.
B. VINCI et le soft law: la responsabilité sociale des entreprises
Le Global Compact figure parmi les normes internationales que le Ministere des Affaires
etrangeres français a regroupe sous le nom de « responsabilite sociale des entreprises », qui sont au
nombre de cinq. Outre le Global Compact, quatre autres mesures et/ou principes correspondent a la
volonte du Gouvernement de faire respecter un socle de valeurs communes aux entreprises françaises:
- La norme ISO 26000 adoptee le 13 septembre 2010 qui definit la responsabilite societale d'une
organisation comme « des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur
l’environnement, se traduisant par un comportement éthique et transparent qui contribue au
développement durable, y compris à la santé et au bien-être de la société ; prend en compte les
attentes des parties prenantes ; respecte les lois en vigueur tout en étant en cohérence avec les
normes internationales de comportement ; et qui est intégré dans l’ensemble de l’organisation et
mis en œuvre dans ses relations » ;
- Les principes directeurs de l'OCDE pour les entreprises multinationales (1976) qui "visent à
faire en sorte que les activités des entreprises multinationales s’exercent en harmonie avec les
politiques des gouvernements, à renforcer la confiance mutuelle entre les entreprises et les
sociétés dans lesquelles elles exercent leurs activités, à améliorer l’environnement pour
l’investissement étranger et à accroître la contribution des entreprises multinationales au
développement durable »;
- Les principes directeurs sur les droits de l'Homme et les entreprises adoptés par le Conseil des
Droits de l'Homme en 2011 qui « reconnaissent le rôle dévolu aux entreprises en qualité
d’organes spécialisés de la société remplissant des fonctions particulières, tenues de se conformer
à toutes les lois applicables et de respecter les droits de l’Homme" ;
- Enfin, au niveau européen, la 3ème communication de la Commission Européenne sur la RSE
du 25 octobre 2011, qui la définit comme "la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets
qu’elles exercent sur la société" et "un processus destiné à intégrer les préoccupations en matière
sociale, environnementale, éthique, de droits de l’homme et de consommateurs dans leurs
activités commerciales et leur stratégie de base (mené) en collaboration étroite avec leurs parties
prenantes (tout en) respectant la législation en vigueur et les conventions collectives conclues
entre partenaires sociaux."
D'autre part, etant une entreprise française, le groupe est tenu de respecter les engagements de la
France face au droit international.
C. La France et le Droit international des Droits de l'Homme
Les principales conventions ratifiées par la France sont :
o La Convention relative au statut des réfugiés, entrée en vigueur le 22 avril 1954, ratification
par la France en 1954.
o La Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale.
Entrée en vigueur le 4 janvier 1969. Ratification par la France le 28 mai 1981.
o La Convention contre la torture ou traitements cruels, inhumains et dégradants Entrée en
vigueur le 26 juin 1987, ratification par la France le 18 février 1986. Protocole facultatif
additionnel, adopté le 15 décembre 2008.
o Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et Pacte international relatif aux
40
droits économiques, sociaux et culturels de 1966. Ratification par la France en 1981.Deuxième
Protocole se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques visant à
abolir la peine de mort (PIDCP) visant à abolir la peine de mort (PIDCP). Ratification par la
France le 2 octobre 2007. Entrée en vigueur en France le 2 janvier 2008.
o La Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes :
entrée en vigueur le 3 septembre 1981, ratification par la France en 1984, avec des réserves, et
ratification du protocole additionnel en 2000
o La Convention relative aux droits de l'enfant. Ratification par la France en 1954, Entrée en
vigueur le 2 septembre 1990.
o La Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions
forcées. Ratification en septembre 2008.
D. La France et le droit international du travail
Actuellement, les huit traités fondamentaux de l'Organisation Internationale du Travail sont
entrés en vigueur dans la législation française, présentés dans le tableau ci-dessous:
Convention Date État actuel
C029 - Convention (n° 29) sur
le travail forcé, 1930
24 juin 1937 En vigueur
C087 - Convention (n° 87) sur
la liberté syndicale et la
protection du droit syndical,
1948
28 juin 1951 En vigueur
C098 - Convention (n° 98) sur
le droit d'organisation et de
négociation collective, 1949
26 oct. 1951 En vigueur
C100 - Convention (n° 100)
sur l'égalité de rémunération,
1951
10 mars 1953 En vigueur
C105 - Convention (n° 105)
sur l'abolition du travail forcé,
1957
18 déc. 1969 En vigueur
C111 - Convention (n° 111)
concernant la discrimination
(emploi et profession), 1958
28 mai 1981 En vigueur
C138 - Convention (n° 138)
sur l'âge minimum, 1973Age
minimum spécifié: 16 ans
13 juil. 1990 En vigueur
C182 - Convention (n° 182)
sur les pires formes de travail
des enfants, 1999
11 sept. 2001 En vigueur
5. La législation qatarienne et les obligations du Qatar au regard du droit
international
A. La législation nationale
a. Obtenir le visa de travail et le permis de résidence
L’obtention du visa de travail ne peut se faire que via l’appui d’un « sponsor », c’est-à-dire
d’une compagnie ou entreprise locale. Le « sponsor » peut être l’associé qatarien lorsque l’étranger est
41
établi au Qatar sous forme de joint-venture. Mais l’investisseur étranger est son propre Sponsor
lorsqu’il est présent de manière autonome, par exemple sous forme de succursale. C’est le nom
figurant sur la “company card” qui détermine celui qui dispose de la signature auprès des services du
Ministère de l’Intérieur et de celui du Travail. Lorsque le Sponsor est une société ayant vocation à
employer un étranger, celle-ci doit disposer d’une licence d’immigration. Pour les projets requérant
une main d’œuvre nombreuse, il est possible d’obtenir des « block visas », afin de faire entrer
plusieurs dizaines de personnes d’une même nationalité ou compétence. Attention, certaines
nationalités sont découragées, soit de façon permanente (Egypte, Algérie, Jordanie, Palestine), soit
plus ponctuellement en fonction de quotas (certains pays d’Asie). Il est fort probable que ces données
administratives vous seront précisées lors de la signature du contrat et que l’obtention du visa de
travail pour vos employés ne devrait être qu’une simple formalité. Attention néanmoins : toute sortie
du territoire doit être approuvée par le Sponsor. C’est pourquoi nous recommandons fortement que le
Sponsor soit votre partenaire local ou votre succursale afin de faciliter l’ensemble des procédures.
La demande de permis de résidence peut se faire une fois le visa de travail obtenu et après l’arrivée
sur le territoire qatarien. Elle doit être adressée au ministère de l’immigration et cela prend environ
six semaines pour avoir une réponse.
b. Organisation de la semaine de travail
La durée hebdomadaire légale du travail est de 48 heures. Cette durée est réduite à 36 heures
pendant le mois du Ramadan. En été, il est interdit de travailler entre 11h30 et 15 heures en raison
des températures très élevées.
La loi sur le travail de 2004 prévoit un jour de repos par semaine. Il s’agit généralement du vendredi,
qui est le jour saint dans la religion musulmane.
Tout employé disposant d’une ancienneté de plus d’un an a droit à trois semaines de congés payés par
an.
c. Obligations des entreprises étrangères
Toute entreprise composée de plus de 50 salariés doit fournir une couverture médicale à ses
employés. Le choix de la couverture médicale est laissé à sa discrétion.
L’entreprise est tenue de fournir logement et nourriture pour les employés à des postes
d’exécution. Il est par ailleurs usuel que l’employeur prenne en charge un aller-retour par an dans
leurs pays d’origine.
Une politique de Qatarisation a été mise en place par un décret de l’Émir du Qatar n°44/2008 ; elle
impose un taux d’embauche de salariés qatariens de 20% de la masse salariale totale, pour les
entreprises étrangères ayant conclu un partenariat avec une entreprise publique qatarienne ou pour
celles faisant l’objet d’une décision ministérielle spécifique. Ceci reste plus un objectif qu’une
obligation juridique.
d. L’essentiel du droit du travail qatarien
Le droit du travail qatarien est constitué d’une simple loi, la Loi sur le travail de 2004, et
présente l’avantage d’être simple et assez flexible.
Le droit du travail qatarien ne fixe pas de salaire minimum. Le Qatar a signé des conventions
garantissant un salaire minimum avec plusieurs pays pourvoyeurs de mains d’œuvre, dont l’Inde et
les Philippines.
Il n’existe que trois types de contrat : le CDI, le CDD ou le contrat de mission. Les contrats doivent
obligatoirement être rédigés en Arabe, avec possibilité de faire des traductions. En cas de litige, seule
la version en Arabe fera foi. Le contrat doit fixer le montant du salaire et les horaires de travail. La
42
plupart des clauses usuelles sont admises (période d’essai, clause de non-concurrence). Il n’y aucune
obligation de cotisations sociales dans le secteur privé.
Du point de vue de l’employeur, le CDI a l’avantage de pouvoir être résilié très facilement : en effet,
celui-ci peut mettre fin au contrat à tout moment, sans justifier d’une cause réelle et sérieuse. Il est
toutefois tenu de respecter le préavis contractuel et doit verser, sauf faute grave, une indemnité de
résiliation. Le CDD et le contrat de mission ne peuvent par principe prendre fin qu’à l’arrivée du terme
du contrat.
Du point de vue de l’employé, le CDI peut aussi être résilié librement, dans le respect du préavis
contractuel. Toutefois, l’exigence d’une lettre de non objection de la part de l’employeur interdit en
pratique à un salarié de démissionner pour rejoindre un autre employeur au Qatar.
Toute décision prise par l’employeur vis-à-vis de son salarié doit faire l’objet d’une communication
écrite.
Les conventions et relations collectives existent dans la Loi, mais demeurent au stade embryonnaire.
Le droit de grève existe théoriquement au Qatar, mais il n’est que très peu utilisé car il est difficile à
mettre en œuvre.
Quant aux libertés syndicales, elles sont très restrictives puisqu’il n’existe qu’un seul syndicat, le
Syndicat général des travailleurs du Qatar. Les fonctionnaires et ressortissants étrangers ne sont pas
autorisés à se syndiquer.
B. Le Qatar et le Droit international des droits de l'Homme
Le Qatar a ratifié des textes-clés, tels que:
- La Convention Internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale (1976)
- La Convention sur les Droits de l'Enfant (1995) et ses protocoles optionnels de 2001 et 2002
- La Convention contre la torture (2000)
- La Convention sur l'Elimination de toutes les formes de Discrimination à l'encontre des Femmes
(2009)
Mais d'autres traités fondateurs n'ont pas été signés par le pays, notamment les Pactes relatifs
aux Droits Civils et Politiques, Sociaux, Culturels et Economiques, ou encore les Conventions relatives
aux droits des réfugiés politiques et au droit d'asile. Le Qatar a été soumis à l'examen de la Revue
Universelle Périodique du Conseil des Droits de l'Homme, où il a été fait mention de la nécessité de
mettre en place des Pactes Internationaux, ce à quoi le pays a répondu: « les autorités qatariennes
sont convaincues de l’importance du renforcement et de la protection des droits de l’homme. Le
manque de moyens humains et techniques entrave cependant l’adhésion à un plus grand nombre
d’instruments à l’heure actuelle ».
C. Le droit international du Travail
En ce qui concerne le droit international du travail, le Qatar a actuellement ratifie six conventions
depuis son arrivee au sein de l'Organisation Internationale du Travail.
Member since 1972 6 Conventions ratified and in force
C. 29
Forced Labour
Convention, 1930
12.03.1998
C. 81
Labour Inspection
Convention, 1947
18.08.1976
C. 105
Abolition of Forced
Labour Convention, 1957
2.02.2007
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  • 1. ANALYSE RISQUE-PAYS QATAR Projet : « Lusail Expressway Package II » Marion Chapuis, Thifaine Collos, Josépha Ditisheim, Laurène Dubois, Charlyne Fabre-Restivo Février 2013 G&G Consulting, S.A.S
  • 2. 2 TABLE DES MATIERES TABLEAU RÉCAPITULATIF DE L’ÉVALUATION DES RISQUES 4 SYNTHESE RECAPITULATIVE 6 INTRODUCTION 7 RATIONALE 8 I. FICHE PAYS DU QATAR 10 1. DONNEES CLES 10 A. PRINCIPAUX INDICATEURS ECONOMIQUES : PREVISIONS 2012 (CF. : COFACE) 10 B. PERSPECTIVES ECONOMIQUES ET COUPE DU MONDE 2022 10 2. LE QATAR EN CHIFFRES 11 3. BUSINESS ENVIRONMENT SWOT 12 4. ETAT DES LIEUX 12 A. SITUATION ECONOMIQUE 12 B. SITUATION POLITIQUE 13 C. CONVENTIONS SOCIALES, CULTURELLES ET RELIGIEUSES 14 a. Le droit pénal au Qatar 14 b. Quelques éléments de la vie quotidienne au Qatar 15 5. PERSPECTIVES 16 A. QUELS RISQUES ? 16 B. ELEMENTS D’INCERTITUDES A SURVEILLER 16 II. RISQUES NATURELS ET TECHNOLOGIQUES LIES A L’ENVIRONNEMENT 17 1. BILAN DE L’EVALUATION DES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX 17 2. RISQUES NATURELS 17 A. CONDITIONS CLIMATIQUES/METEOROLOGIQUES 17 a. Canicule 17 b. Inondations 18 c. Tempête 19 B. RISQUE DE CATASTROPHES NATURELLES 19 3. RISQUES TECHNOLOGIQUE : ACCIDENTS INDUSTRIELS 19 III. RISQUES SANITAIRES 19 1. BILAN DE L’EVALUATION DES RISQUES SANITAIRES 19 2. PREVENTION ET ATTENUATIONS DES RISQUES SANITAIRES 20 3. VEILLE SANITAIRE : CAS RECENTS DE CORONAVIRUS (ACTUALISE AU 15 JANVIER 2013) 20 4. RECOMMANDATIONS ET OBLIGATIONS SANITAIRES 21 5. TABLEAU RECAPITULATIF DES PRINCIPALES MALADIES PRESENTES AU QATAR 21 IV. RISQUES ECONOMIQUES, MONETAIRES ET FINANCIERS 23 1. BILAN DE L’EVALUATION DES RISQUES ECONOMIQUE, MONETAIRES ET FINANCIERS POUR VINCI CONSTRUCTION 23 2. PRINCIPAUX INDICATEURS ECONOMIQUES 24 A. POINTS FORTS 25 B. POINT CLES A SURVEILLER 26 3. MARKET OVERVIEW 28 A. OBJECTIFS : 28 B. CONSTAT : 28
  • 3. 3 4. RISQUES FINANCIERS 29 5. RISQUES DE MARCHE 32 6. RISQUES STRATEGIQUES 32 7. RISQUE CONJONCTUREL 33 V. LES OBLIGATIONS DU QATAR AU REGARD DU DROIT INTERNATIONAL 35 1. BILAN DE L’EVALUATION DES RISQUES LIES AUX OBLIGATIONS EN DROIT 35 2. RECOMMANDATIONS GENERALES 35 3. LES RELATIONS COMMERCIALES ENTRE LA FRANCE ET LE QATAR: QUEL CONTRAT ADOPTER? 36 A. LE DROIT COMMERCIAL INTERNATIONAL 36 B. DROIT INTERNATIONAL DES CONTRATS 36 a. Les avantages des Contrats EPC et EPCM 36 a. Langue du contrat 38 b. Les clauses additionnelles au contrat 38 4. LES ENGAGEMENTS DE VINCI AU REGARD DES OBLIGATIONS INTERNATIONALES FRANÇAISES 38 A. LA CHARTE ETHIQUE ET COMPORTEMENT ET LA « RESPONSABILITE SOCIALE DES ENTREPRISES POUR LA FRANCE » 38 B. VINCI ET LE SOFT LAW: LA RESPONSABILITE SOCIALE DES ENTREPRISES 39 C. LA FRANCE ET LE DROIT INTERNATIONAL DES DROITS DE L'HOMME 39 D. LA FRANCE ET LE DROIT INTERNATIONAL DU TRAVAIL 40 5. LA LEGISLATION QATARIENNE ET LES OBLIGATIONS DU QATAR AU REGARD DU DROIT INTERNATIONAL40 A. LA LEGISLATION NATIONALE 40 a. Obtenir le visa de travail et le permis de résidence 40 b. Organisation de la semaine de travail 41 c. Obligations des entreprises étrangères 41 d. L’essentiel du droit du travail qatarien 41 B. LE QATAR ET LE DROIT INTERNATIONAL DES DROITS DE L'HOMME 42 C. LE DROIT INTERNATIONAL DU TRAVAIL 42 a. Le respect du droit du travail face aux travailleurs migrants: remarques à partir du rapport de Human Rights Watch, Building a Better World Cup (juin 2012) 43 D. CONSEQUENCES JURIDIQUES D’UNE DEGRADATION DE L’ENVIRONNEMENT DE LA PART DE VINCI 45 FACTURE 55
  • 4. 4 TABLEAU RÉCAPITULATIF DE L’ÉVALUATION DES RISQUES Risques Probabilité Gravité Déterminabilité Criticité Critiques internationales (FIFA, comité des Droits de l’Homme) de l’action de Vinci 2 3 3 Niveau 5: TRÈS FORTE Chamal 4 2 2 Niveau 4 : FORTE Inondation 4 2 2 Niveau 4 : FORTE Coronavirus 1 5 3 Niveau 4 : FORTE Risques stratégiques 4 2 2 Niveau 4 : FORT Contraction de la rage 2 5 1 Niveau 3 : MOYENNE Risques de marché 2 3 2 Niveau 3 : MODÉRÉE Risque conjoncturel 3 2 2 Niveau 3 : MODÉRÉE Risque de ralentissement économique 2 2 2 Niveau 2 : FAIBLE Risque de crédit 3 1 2 Niveau 2 : FAIBLE Risques bancaires 2 2 2 Niveau 2 : FAIBLE Risque client 1 5 1 Niveau 2 : FAIBLE Rébellion des travailleurs migrants 1 3 2 Niveau 2: FAIBLE
  • 5. 5 Condamnation pour contamination 1 2 1 Niveau 2 : FAIBLE Insolations 4 3 1 Niveau 2 : FAIBLE Piqûres de scorpion 3 2 1 Niveau 2 : FAIBLE Contraction d’une maladie grave autre que rage (liste ci-dessus) 1 5 1 Niveau 2 : FAIBLE Accident industriel 1 2 4 Niveau 2 : FAIBLE Hausse de la dette extérieure 3 1 1 Niveau 1 : TRÈS FAIBLE Risques financiers 1 2 1 Niveau 1 : TRÈS FAIBLE Risque inflationniste 2 1 2 Niveau 1 : TRÈS FAIBLE Rupture de contrat par le Qatar 2 2 1 Niveau 1: TRÈS FAIBLE
  • 6. 6 Synthèse récapitulative Au vu des résultats de notre analyse, le projet Lusail Expressway Package II s’avère être un investissement viable et profitable pour le groupe VINCI. G&G Consulting émet un avis favorable quant à la réalisation de ce projet. En effet, cet appel d’offre présente très peu de risques économiques puisque VINCI n’a à sa charge que la construction et non pas la maintenance. Pays stable, en plein essor économique, le Qatar se présente comme un partenaire commercial sûr et attractif. Il sera toutefois recommandé d’accorder une attention particulière à certains points susceptibles de représenter un obstacle au bon déroulement des travaux.  Concernant le Qatar : - 86% de la population qatarienne est issue de l’immigration, de main d’œuvre principalement. Vous aurez très peu à faire avec les Qatariens, sauf les cadres et sous-traitants embauchés dans le cadre de la politique de Qatarisation (p.45) - Pays majoritairement musulman, un comportement de rigueur est vivement recommandé (p.15) - La question de l’exploitation du gaz de schiste risque d’impacter directement les revenus du Qatar : les Etats-Unis ont décidé d’exploiter leur gaz de schiste ce qui implique une baisse directe de la demande en matière de gaz naturel liquéfié (GNL) et risque donc de provoquer une baisse des prix et de revenus pour le pays - Le plan « Qatar National vision 2030 » qui vise une diversification de l’économie est en marche et pourrait contrer le risque précédent : reste à savoir si en termes de « timing » le plan atteindra son objectif à temps et s’il pourra pallier les pertes liées aux revenus engendrés par l’exploitation du GNL .  Conseils juridiques : - Surveillance, dans la mesure du possible, des agissements des Qatariens dans le cadre de ce projet au regard des récentes condamnations du Qatar par la communauté internationale pour non-respect du droit du travail des immigrants et des droits de l’Homme. - VINCI a tout intérêt à appliquer à la lettre sa charte de bonne conduite et à respecter l’intégralité des traités signés par la France et le Qatar afin de présenter la meilleure image possible auprès de la communauté internationale - Introduction de clauses afin de protéger ses intérêts dans la relation de travail (p.40)  Conseils en matière de risques liés à l’environnement - Mettre en place une veille météorologique afin d’avoir une meilleure appréhension de la survenance du chamal (tempête de sable) ou des inondations. Si le délai est suffisant, prévoir une évacuation préventive vers des bâtiments en dur et d’enlever tous les objets du chantier susceptibles d’être emportés. Limiter les déplacements. - Prévoir la construction de batardeaux pendant la saison des pluies. - Prévoir la mise en œuvre de plans d’urgence pour éviter l’improvisation, obtenir une meilleure coordination et éviter d’entacher la réputation de l’entreprise.  Précautions sanitaires : - Mettre en place une veille sanitaire pour surveiller l’évolution du coronavirus - Vaccinations préventives contre la rage
  • 7. 7 - Couverture médicale pour tous les employés et sous-traitants - Prévoir une assurance rapatriement pour chaque employé - Prévoir un approvisionnement en eau potable - Eviter l’embauche de séropositifs qui seraient automatiquement renvoyés du territoire qatari, malgré l’entorse que cela représente au principe de non-discrimination à l’embauche.  Conseils économiques : - Les risques stratégiques ne représentent pas une menace imminente pour le groupe VINCI dans la mesure où l’investissement et la durée des travaux ne s’étendent que sur 2 ans. - Seul un choc pétrolier1, dont l’apparition est estimée peu probable sur les 2 prochaines années, saurait remettre en cause la profitabilité de cet investissement. - Il serait néanmoins prudent et sécurisant de prendre une assurance-crédit permettant de rembourser les emprunts contractés pour la réalisation de ce projet, dans l’éventualité d’une suspension des travaux ou d’une cessation des activités. Introduction Le projet « Lusail expressway package II » s’inscrit dans le cadre de l’organisation de la Coupe du Monde de football 2022 par la Qatar. Il a pour vocation la construction d’une autoroute de 6,2km qui relierait Lusail City à Pearl Harbor et Doha. Le « Package I », première partie du projet à 3,5 milliards de riyal qatari prévoit la construction de 5,8 km de route comprenant environ 16 voies, dont certaines atteignent jusqu'à deux ou trois niveaux, dont trois échangeurs, des passages souterrains et une piste cyclable. Il a déjà été attribué à Hyundai. L’enjeu est de taille en termes de gains de temps pour les déplacements entre ces villes où se trouvera le « Lusail Iconic stadium » (le plus grand stade de toutes les infrastructures prévues pour l’occasion), et aussi en termes de développement : cette autoroute doit contribuer au développement de ces trois villes où de fortes retombées économiques sont attendues. La désignation officielle du Qatar comme pays hôte de la Coupe du Monde de Football en 1 Soit la modification brutale de l’offre du pétrole
  • 8. 8 2022 par la Fifa a été vivement critiqué pour une multitude de raisons. Les critiques de corruption justifiant le choix qatarien se répandent dans la Presse dès 2010. Bien qu'ayant vocation à être démontés à la fin de la compétition et remontés dans des pays en voie de développement, les stades sont aussi sujets à controverse à cause de leur impact environnemental. Ils seront en effet totalement fermés et climatisés, la température moyenne au Qatar pouvant atteindre les 50 °C en été. En janvier 2013, la polémique rebondit avec la publication dans le bihebdomadaire France Football d'un article intitulé « Qatargate » reprenant les propos de Guido Tognoni comparant la FIFA à « une petite mafia ». L’attribution de cette compétition est suspectée d’avoir été entachée d’actes de collusion et de corruption. Le Qatar se serait servi de sa puissance financière pour promouvoir tous azimuts sa candidature. En l’échange du vote de Michel Platini, les Qatariens se seraient engagés à investir dans le PSG et à créer une chaîne de sport susceptible de donner un coup de pouce financier au football français. Pour ce pays, il s’agit donc d’un défi majeur. Ainsi, les budgets alloués aux aménagements destinés à faciliter l’accueil des touristes assistant à cet évènement sont colossaux : le mondial 2022 constitue en ce sens une vitrine essentielle pour le Qatar qui compte aussi sur les 3,2 milliards de téléspectateurs qui le suivront à travers le monde. L’appel à projet « Lusail Expressway Package II » a été mis au jour le 16 mai 2012, il doit être attribué dans les mois qui arrivent dans la mesure où la construction doit débuter en août 2013 et s’achever en 2015. Le projet prévoit une association complexe d’échangeurs, de ponts mais aussi de raccordements routiers qui doivent répondre à la future demande liée au déroulement de la Coupe du Monde. L’idée majeure de ce projet étant de connecter les gens aux lieux phares de l’évènement en facilitant l’accès aux infrastructures (trajectoires simples et rapides) de façon moderne et innovante : le Qatar cherchant à promouvoir son image à l’étranger à travers l’organisation de cette Coupe du Monde de football et ce, jusque dans ses infrastructures logistiques. Rationale Nous avons évalué et hiérarchisé les risques par leur criticité pour établir la faisabilité du projet en nous inspirant de la méthode AMDEC (Analyse des Modes de Défaillance, de leurs Effets et de leur Criticité). Après avoir identifié les risques potentiels, cela nous permet d'établir et de quantifier les indices de fréquence, de gravité et de détection. Ainsi le produit (indice de fréquence) × (indice de gravité) × (indice de détection) nous donne la criticité : C = F × G × D. Plus C est grand, plus le risque est critique. Probabilité d'occurrence : Il est possible d'estimer, plusieurs mois à l'avance, une probabilité à partir d'informations sur la région, la date prévue des travaux et les archives météorologiques. En ce qui concerne cette fréquence nous avons estimé le risque entre 1 et 5. 1 = rare 5 = permanent Gravité des conséquences : Dans le prolongement précédent, il sera possible d'estimer la gravité de la réalisation d'un risque pour le chantier.
  • 9. 9 1 = pas de conséquences financières, matérielles ou humaines 5 = conséquences lourdes, qui dépassent le projet, et peuvent mettre en danger des personnes ou mettent en danger l'entreprise. Déterminabilité : Il s'agit de savoir s'il est possible de prévoir la réalisation du risque à l'avance, et dans quels délais sachant qu'une probabilité importante de non détection du risque, accroît la gravité des conséquences. Quant à l'estimation de cette probabilité de non-détection : 1 = le système de détection de la réalisation du risque est infaillible, et permet de prendre des dispositions à temps pour réduire ses conséquences 5 = il n'y a aucune probabilité de détection. Cotation de la criticité : Niveau 1 – Très faible : le projet ne devrait pas subir de conséquences significatives de la réalisation du risque Niveau 2 – Faible : risque maîtrisable ayant de faibles conséquences, sans danger pour le projet Niveau 3 – Moyenne : aura des conséquences sur les objectifs du projet Niveau 4 – Forte : des conséquences majeures sur le projet Niveau 5 – Très forte : ce niveau de prise de risque relève du maître d'œuvre qui peut décider d'interrompre le projet ou de le faire couvrir par une assurance. Seuil de criticité : Nous avons fixé un seuil d'acceptabilité au niveau 3, au-dessus duquel toute criticité doit être réduite par des mesures de prévention, de protection ou d'assurance.
  • 10. 10 I. Fiche pays du Qatar 1. Données clés A. Principaux indicateurs économiques : prévisions 2012 (cf. : COFACE)  PIB : 6% (NB : 16,6% en 2011 et 18,0% en 2011)  Inflation (moyenne annuelle) : 3,8%  Solde budgétaire/PIB : 5,5%  Solde courant/PIB : 16,0%  Dette publique/PIB : 18,5% B. Perspectives économiques et Coupe du monde 2022 L’attribution de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar a d’importantes répercussions, notamment sur la réalisation de projets dont une grande partie était déjà planifiée, mais avec un calendrier moins contraint. Ainsi, parmi les projets devant être réalisés pour 2022, on peut retenir : - Stades : 9 nouveaux stades doivent être construits, 3 rénovés et agrandis (4 Mds USD) - Pont : Construction d’un pont de 40 km sur la mer entre le Qatar et Bahreïn (5 Mds USD) - Transports urbains et nationaux : 4 lignes de métro (100 stations, 358 km dont 1/3 souterrain), 2 lignes de tramways, 1 ligne de trains à grande vitesse entre Doha et Manama, plusieurs lignes de trains entre le Nord et le Sud, l’Est et l’Ouest avec une extension sur l’Arabie Saoudite, pour les marchandises et les passagers (35 Mds USD minimum pour l’ensemble de ces projets) - Réseau routier : Modernisation et extension du réseau actuel, construction d’autoroutes pour relier les différentes villes du pays (env. 20 Mds USD) - Aéroport de Doha : Finalisation de la phase 1 de l’aéroport de Doha (en 2012, pour 24M de passagers) et de la phase 2 (2015, 50 M passagers). Coût total 15 Mds USD - Port de Doha : Construction d’un nouveau port (7 Mds USD) - Hôtels et hébergements : Construction d’environ 80.000 chambres supplémentaires - Eau-Électricité-Télécommunications : Nombreux projets d’extension et de modernisation de réseaux évalués à 15 Mds USD - Ville nouvelle de Lusail : Prévue pour accueillir 250.000 personnes sur une superficie de 35 km² (5 Mds USD) - Énergies renouvelables : Projets de centrales solaires (1 800 MW)
  • 11. 11 2. Le Qatar en chiffres
  • 12. 12 3. Business Environment SWOT FORCES : - Politique fiscale et monétaire stable - Le Qatar est 27/176 en 2012 au classement Transparency International (the global coalition against corruption) - Troisième réserve mondiale de gaz et premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL) - 2ème rang mondial au classement par PIB/habitant - Stabilité du régime du Cheikh Hamad bin Khalifa al-Thani et volonté de jouer un rôle diplomatique international - Position de créancier extérieur net, en raison de l’importance des actifs financiers à l’étranger (principalement au titre du fonds souverain Qatar Investment Authority) FAIBLESSES : - Forte dépendance au pétrole pour maintenir une croissance économique à un haut niveau - En 2005, le Qatar a pris la décision de stopper de nouveaux projets en raison d’une exploitation trop élevée du réservoir de gaz du Nord Field qui pourrait l’endommager. Une étude est en cours pour savoir si le moratoire peut être levé ou s’il faut diminuer l’exploitation - Dans la plupart des secteurs d’activités la participation étrangère est plafonnée à 49% - Incertitudes concernant le prix futur du gaz naturel en raison de l’essor du gaz de schiste - Relative opacité de l’économie - Dépendance envers la main d’œuvre étrangère OPPORTUNITÉS : - Perspective de croissance élevée – indice de confiance bon - « Qatar national vision 2030 » : investissement dans l’éducation, construction de campus internationaux laissent entrevoir une amélioration des compétences des qatariens - Adhésion au Conseil de Coopération des États arabes du Golfes (GCC) d’ici 2015 devrait faciliter les échanges avec les autres pays du Golfe - Participation étrangère à 100% dans les secteurs de l’agriculture, le tourisme, l’industrie, la santé et l’éducation, sous réserve de l’approbation par le gouvernement : « dual government funding » et modèles PPP) - Mise en place d’une véritable politique de diversification nationale MENACES : - Seuls les Qatariens sont en mesure d’obtenir des licences d’importation - D’après les États-Unis, la protection des droits d’auteurs au Qatar est inadéquate. - Les résultats d'une étude visant à évaluer le potentiel de Qatar champ gazier géant du Nord ont pris du retard - Le moratoire relatif à l’exploitation du réservoir de gaz Nord Field est peu susceptible d’être levé avant 2015 4. Etat des lieux A. Situation économique - Structure : L’économie du Qatar demeure tributaire des hydrocarbures : 56% du PIB 2011, 90% des exportations et 55% des recettes budgétaires. L’Emirat dispose des 3èmes réserves mondiales derrière la Russie et l’Iran, avec qui il partage l’exploitation du réservoir offshore de North Field, et détient le
  • 13. 13 1er rang mondial pour la production et l’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL). L’exploitation des ressources naturelles est réalisée dans sa majeure partie par Qatar Petroleum : une entreprise publique. Le pays a largement bénéficié de la hausse des exportations des barils de pétrole et de leur prix ce qui lui a permis de dégager de larges excédents. Ces surplus financiers ont induit une forte augmentation des réserves de la Banque centrale et de l’épargne pour les générations futures gérée par le Qatar Investment Authority (QIA) et ses satellites. - Politiques économiques : Le pays connaît une croissance économique importante malgré une baisse prévue pour 2012 : ceci est rendu possible en partie par les évolutions liées au marché des hydrocarbures mais aussi par une politique budgétaire expansionniste du gouvernement en matière d’investissements publics. Cette politique s’inscrit directement dans le plan de développement « Qatar National Vision 2030 » qui vise à la diversification économique, par la création de pôles internationaux autour de l’économie de la connaissance (recherche, nouvelles technologies, éducation), le développement d’un hub de transport et le tourisme lié à l’accueil d’événements internationaux (conférences, évènements sportifs). Ce plan a été largement impulsé par l’annonce de l’organisation de la Coupe du Monde de football 2022. Depuis septembre 2011, les autorités ont lancé un programme national en faveur des Qatariens d’environ 3,2 Mds$ en année pleine qui prévoit une augmentation des salaires et des pensions de 60% pour les fonctionnaires civils et de 120% pour les militaires. Malgré tout, tous les indicateurs économiques sont restés dans le positif à l’exception de la balance des paiements qui a enregistré un déficit de 14 Mds$ que l’on peut expliquer en partie, par une sortie de devises importantes du fait des nombreux investissements à l’étranger. B. Situation politique La situation politique et sociale est très stable au Qatar. La famille Al-Thani qui est au pouvoir, à l’image de l’émir Hamad bin Khalifa al-Thani, bénéficie d’une bonne popularité. Officiellement, il y a une séparation des pouvoirs : l’exécutif appartient à l’émir qui l’exerce avec l’aide du Conseil des ministres, le pouvoir législatif appartient à un Conseil Consultatif quant au pouvoir judiciaire, il se veut indépendant et les juges neutres. Cependant, il faut noter que l’émir doit approuver toutes les lois et peut dissoudre les Conseils. En 2005, le pays s’est doté d’une nouvelle Constitution qui a ouvert la voie à plusieurs réformes démocratiques. La situation sociale semble très stable et peu perturbée par les printemps arabes qui ont eu lieu dans la région. Ceci vient de la grande popularité dont jouit l’émir grâce à un très haut revenu médian et un faible taux de chômage entretenu par le gouvernement qui joue sur le levier du secteur public (malgré de véritables lacunes en termes d’enseignement et de compétence pour les postes les plus élevés difficilement attribuables aux Qatariens : problème auquel le gouvernement a décidé de pallier en investissant dans un programme qui s’inscrit dans celui de « Qatar National Vision 2030 »). Sur le plan international, le Qatar est très actif notamment grâce à son rôle de médiateur dans le règlement de conflits régionaux. Il est membre de plusieurs organisations internationales telles que le FMI depuis 1972 ou encore la Banque Islamique de Développement. Mais, l’effort le plus notable se situe dans la véritable politique d’influence mise en œuvre ces dernières années par le pays : le sport semble être le biais par lequel le Qatar tente de se construire une image à l’international. Après l’organisation des Jeux Asiatiques en 2006, le Qatar a été retenu pour être le pays organisateur de la Coupe du monde de football de 2022. Le Qatar organisera également les championnats du monde de natation en petit bassin en 2014, le championnat du monde masculin de handball en 2015 et les championnats du monde de cyclisme sur route en 2016. Enfin, le pays aimerait accueillir les jeux olympiques 2024 (bien que son dossier n’ait pas été retenu pour les JO 2016 et 2020).
  • 14. 14 C. Conventions sociales, culturelles et religieuses L’équipe envoyée sur place pour réaliser les travaux devra évidemment se conformer aux règles et aux lois du Qatar. Celles-ci étant, à bien des égards, assez différentes des us et coutumes français, il paraît nécessaire de vous les présenter. Une bonne compréhension des conventions sociales, culturelles et religieuses devrait permettre une meilleure organisation du temps de travail, de prévenir certains risques de retard calendaire ainsi que favoriser les négociations et l’intégration de l’équipe. Cette analyse se base sur une équipe d’une trentaine de personnes. Le conducteur de travaux, le manager et l’ingénieur sont recrutés en France, via VINCI Construction, et sont délocalisés au Qatar pour la durée intégrale des travaux. a. Le droit pénal au Qatar Le Qatar est une société conservatrice sur le plan moral. Il est de bon ton de veiller au respect des us et coutumes qatariens et d’adopter un comportement en adéquation avec les traditions musulmanes. En cas d’arrestation par la police pour tout autre fait qu’un délit mineur, il est primordial de contacter l’ambassade de votre pays d’origine.  Concernant la consommation et la possession de stupéfiants Il est absolument interdit de posséder, consommer ou de faire passer de la drogue de et vers le Qatar : - Le trafic de drogue est punissable d’emprisonnement à vie ou de la peine de mort (par pendaison ou par fusillade). - La possession de drogues, même en quantités infimes, est punissable de peines de prison très longues ou d’amendes exorbitantes ; les peines sont définies lors du jugement. - Attention, tout test de dépistage montrant une trace infime de drogue dans l’organisme conduit à un jugement pour possession de drogue, dont le verdict est le plus souvent coupable.  Concernant la consommation et la possession d’alcool - Consommation d’alcool en public strictement interdite : jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et/ou amende de 3000 QR - Interdiction d’importer ou d’exporter de l’alcool - Tolérance zéro pour l’alcool au volant - Il est possible de consommer de l’alcool dans les bars et les restaurants de la plupart des grands hôtels, cela reste cependant assez cher. - Il est possible de consommer de l’alcool chez soi, à condition d’avoir une licence d’alcool. - A propos de la licence d’alcool : Celle-ci s’obtient auprès de Qatar Distribution Centre, revendeur exclusif d’alcool dans le pays. Pour obtenir cette licence, il faut : - une lettre du sponsor comprenant la « position », le « basic salary » (i.e. salaire de base hors bénéfices), le statut (marié ou célibataire), le type de logement de résidence. La lettre doit être datée de moins de trois mois. - Une copie de la pièce d’identité qatarienne. La licence ne se demande qu’après obtention du permis de résidence. - Un dépôt de 1000 QR, remboursable quand on quitte le pays. Cette licence permet d’acheter de l’alcool, uniquement disponible auprès de la Qatar Distribution Company, et ce selon une politique de quotas. Les quotas sont déterminés par le salaire et ne peuvent en aucun cas dépasser les 10% du montant du salaire de base. Attention à ne pas atteindre trop souvent la limite des quotas afin de ne pas attirer l’attention sur vous et de susciter des interrogations.
  • 15. 15  Concernant la pratique du ramadan Interdiction de manger, boire, fumer, mâcher du chewing-gum en public pendant le ramadan (en journée) : punissable par 3 mois d’emprisonnement et/ou une amende de 3000 QR  Concernant les pratiques sexuelles Toute relation sexuelle en-dehors du mariage est interdite par la loi et punissable de 7 à 15 ans de prison (pour les deux parties) L’homosexualité est interdite, punissable de 7 à 15 ans de prison (pour les deux parties)  Concernant les comportements en public - Ne pas siffler, héler, ou « draguer » une femme en public – punissable par un an de prison maximum et/ou une amende de 5000 QR maximum - Avoir un comportement mesuré et respectueux en public (éviter tout geste pouvant être interprété comme « immoral » ou « offensif ») - S’habiller de façon « décente », c’est-à-dire essayer de couvrir ses épaules et jambes quand on est une femme. Le port du voile n’est pas obligatoire. - Eviter les contacts physiques (faire la bise, se tenir la main) en public, surtout entre un homme et une femme. ATTENTION : pour les musulmans, la Sharia s’applique pour les crimes de vol, d’adultère, de consommation d’alcool et d’apostasie. Zoom sur la liberté d’expression au Qatar Le Qatar se veut un pays moderne et revendique la liberté d’expression, conformément à ses nombreux engagement internationaux et son siège au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies. Néanmoins, toute critique à l’encontre de l’Emir et de sa famille entraîne de lourdes répercussions pénales. En effet, l’article 134 du code pénal du Qatar rend toute critique passible d’une peine de cinq ans de prison. Ceci est contraire aux normes internationales en matière de liberté d’expression. Le Qatar est placée sous surveillance par Amnesty international et beaucoup d’autres ONG des droits de l’homme. De plus, le 29 novembre 2012 le Qatar s’est attiré les foudres d’un grand nombre de pays et des ONG en condamnant à la réclusion à perpétuité un poète qatarien accusé d’« incitation au renversement du régime » et d’« outrage à l’Emir ». b. Quelques éléments de la vie quotidienne au Qatar L’horaire local et les horaires de travail : Le Qatar est à GMT+3, été comme hiver. Les institutions étatiques sont ouvertes de sept heures à quatorze heures, du dimanche au jeudi. Les banques ouvrent leurs portes de sept heures trente à treize heures trente. D’une façon générale, les bureaux commerciaux sont ouverts de huit heures à treize heures et de quinze heures trente à dix huit heures trente. Attention, les horaires sont modifiés pendant toute la durée du Ramadan. Les congés officiels : D’une façon générale, les bureaux et les locaux sont fermés les vendredis. Officiellement, les événements suivants sont considérées comme fériés : Aïd al-Fitr (repos de quatre jours) et Aïd al-Adha (repos de cinq jours) qui ont lieu au début et à la fin du mois du Ramadan, ainsi que le jour national qui correspond au 18 décembre de chaque année. Le thé à la menthe : un rituel social Lors des rendez-vous d’affaire, il est dans la coutume que l’on offre du thé à la menthe en préambule. Ce moment est particulièrement important, refuser de boire le thé est une offense aux yeux des Qatariens. En effet, le rythme des rendez-vous pour affaire est différent de celui en France : il est normal de passer plus d’une heure à échanger des banalités, prendre des nouvelles de la famille de chacun et de discuter de tout sauf des affaires en question. Il est très important de respecter ce rythme, cela permet d’instaurer un climat de confiance plus propice aux négociations.
  • 16. 16 5. Perspectives L’attribution de l’organisation de la Coupe du monde de football 2022 a donné un nouvel élan et a conduit les autorités qatariennes à accélérer une politique ambitieuse d’investissements publics dans les infrastructures évaluée à plus de 200 Mds$ (soit plus de 100% du PIB) sur la décennie à venir. La volatilité des prix des hydrocarbures incite le pays à se diversifier afin de pouvoir assurer une croissance économique stable et sur le long terme. Aujourd’hui, les secteurs d’activités autres que ceux liés au gaz et au pétrole ne représentent que 38% du PIB et ont besoin d’être développés. En 2012 et 2013 on attend une croissance positive mais qui devrait ralentir de façon significative comparée aux années précédentes : elle devrait s’inscrire aux alentours de 6% en 2012 et un peu moins de 5% en 2013. Ceci s’explique en partie, en raison de la stabilisation des capacités de production de GNL et du moratoire sur l’exploration jusqu’en 2015 au moins et de la diminution progressive de la production pétrolière. Le Qatar continuerait malgré tout continuer à dégager des excédents budgétaires significatifs : les programmes de diversification lancés par les autorités et l’organisation de la Coupe du Monde devraient contribuer au maintien de la croissance aux alentours des 6/9%. A. Quels risques ? Risque à court terme : L’expansion économique ralentira légèrement et le taux de croissance sera inférieur à 10 % en raison de la baisse des cours énergétiques et du sommet atteint par les exportations en 2011. L’ancrage de la monnaie à l’USD (dollar US) sera très vraisemblablement maintenu. Risque commercial à moyen et à long termes : Les dépenses publiques en immobilisations compenseront la baisse des exportations du secteur énergétique et continueront de créer des perspectives favorables au secteur commercial. D’un point de vue négatif, le resserrement mondial du crédit dû à la crise de la zone euro pourrait entraîner une réduction du financement bancaire mis à la disposition des emprunteurs commerciaux au Qatar. Risque souverain : Selon les projections, la prochaine décennie verra une série d’excédents budgétaires, même en cas de diminution des recettes tirées des hydrocarbures à la suite de la baisse des cours énergétiques. Le compte courant devrait aussi rester excédentaire. Bien que la dette publique soit montée en flèche de 2009 à 2011, on s’attend maintenant à ce qu’elle atteigne un plateau et qu’elle baisse en pourcentage du PIB. B. Eléments d’incertitudes à surveiller L’échéance 2015 semble être décisive à plusieurs égards : - Rôle international du Qatar dans la région et évolution du conflit iranien notamment : risque d’instabilité politique sur le plan régional voire international - La fin du moratoire du gisement de North Field : un enjeu financier considérable, à double tranchant selon la décision qui sera prise sur la pérennité de ce moratoire. - Position de leader sur la production du gaz naturel liquéfié (GNL) et la question du gaz de schiste : l’essor de l’exploitation du gaz de schiste malgré les débats qu’il suscite peut impacter directement le prix du GNL et donc les revenus du Qatar - L’évolution des plans stratégiques nationaux dans le cadre du « Qatar National Vision 2030 » peut être une opportunité de se développer dans le pays lancé sur une dynamique de « grands travaux » en termes d’infrastructures et peut aussi impacter, sur le long terme, le recrutement de la main d’œuvre (avec l’apparition de cadres Qatariens). - L’impact des réformes en cours et la question de la monnaie unique (avec le Conseil de Coopération du Golfe) sur l’économie.
  • 17. 17 II. Risques naturels et technologiques liés à l’environnement Selon la norme ISO 31000 : 2009, le risque lié à l'environnement se définit comme la possibilité qu’un événement survienne et dont les conséquences (ou effets de l’incertitude) seraient susceptibles d’affecter les personnes, les actifs de l'entreprise, son environnement, les objectifs de la société ou sa réputation. Nous analysons ici les risques d’agressions extérieures dont la dimension environnementale impacte l’entreprise. Les risques internes d'une dégradation de l'environnement par l'entreprise sont détaillés p. 49 dans la partie « droit de l'environnement ». Les risques naturels et industriels font partie des risques atypiques, qui se définissent par : leur caractère imprévisible et l’effet choc des dommages ; l’ampleur des conséquences entrainant généralement des pertes financières très importantes ; la complexité des chaînes d’approvisionnement impliquées dans le sinistre ; un montant des pertes fortement décorrélé de la valeur des biens impliqués (ratio perte d’exploitation / dommage direct). Il faut tout de même les prendre en compte pro activement, et, s’il est difficile de les éviter il faut les intégrer et prévoir une adaptation en cas de manifestation, permettant de diminuer leur impact sur le déroulement du projet. On peut se demander ensuite si les solutions initialement envisagées sont appropriées et voir si les objectifs initialement fixés sont négociables. 1. Bilan de l’évaluation des risques environnementaux Risques Probabilité Gravité Déterminabilité Criticité Inondation 4 2 2 Niveau 4 : FORTE Chamal 4 2 2 Niveau 4 : FORTE Accident industriel 1 2 4 Niveau 2 : FAIBLE 2. Risques naturels Certaines manifestations naturelles, plus ou moins catastrophiques peuvent interrompre l'activite de l’entreprise et avoir des consequences negatives sur la reputation, la confiance des investisseurs et sur les resultats esperes. Un grand nombre d'entreprises a pu l'experimenter au cours de ces dernieres annees suite a des evenements climatiques majeurs, de plus en plus frequents. A. Conditions climatiques/météorologiques a. Canicule Le climat au Qatar est desertique et subtropical. L’ete (de mai a octobre) est caniculaire et les temperatures peuvent atteindre 50°C. Il conviendra de prendre en compte la temperature maximale (susceptible d’evoluer dans le temps avec le rechauffement climatique) pour le choix de l’enrobe de l’autoroute, et la periode la plus propice au coulage (hivers, nuit, etc.). Ces chaleurs torrides sont aggravees par un fort taux d’humidite, de l’ordre de 80%, le 14 juillet marquant generalement le point culminant. Il convient de faire attention au risque d’eclatement des pneus du aux fortes chaleurs. Ne pas s’aventurer seul dans le desert, notamment, en dehors des routes asphaltees ou les vehicules ne sont assures que sous certaines conditions. La conduite hors route ne
  • 18. 18 devrait etre entreprise qu'en convoi de vehicules a quatre roues motrices et avec un guide experimente. L’exposition d’une personne a une temperature exterieure elevee, pendant une periode prolongee, sans periode de fraîcheur suffisante pour permettre a l’organisme de recuperer, est susceptible d’entraîner de graves complications. Lorsque l’on est age, le corps transpire peu et il a donc du mal a se maintenir a 37°C. C’est pourquoi la temperature du corps peut alors augmenter : on risque le coup de chaleur (hyperthermie – temperature superieure a 40°C avec alteration de la conscience). Chez les travailleurs manuels, travaillant notamment a l’exterieur, le corps expose a la chaleur transpire beaucoup pour se maintenir a la bonne temperature. Mais, en consequence, on perd de l’eau. Il y a un risque de deshydratation. b. Inondations L’hiver (de novembre a avril) est en regle generale plus doux et agreable avec des nuits fraîches et avec une saison des pluies durant les mois de decembre a fevrier qui provoque souvent des inondations. L’inondation constitue une menace susceptible de provoquer des arrets ou des perturbations d’activites economiques. C’est la catastrophe la plus frequente, principalement dans la region du projet (voir Annexe 1 : Flood Hazard Distribution Map). Les principales routes internationales a partir de l'Arabie saoudite sont souvent impraticables durant cette saison. Il faudra donc prendre cela en compte dans la chaîne d’approvisionnement concernant les importations. Un incident recent sur le Dukhan Highway (Qatar) a vu une accumulation des eaux pluviales en raison d’une deficience dans la conception du reseau de drainage des eaux pluviales. Une etude du gouvernement a souligne la responsabilite de l'entreprise qui a conçu et supervise le projet pour combler cette lacune. Il serait interessant d’apprendre des erreurs des autres et de prevoir un systeme de drainage adapte. Les Assets Affairs d’Ashghal travaillent en plein essor au developpement des systemes de reseau de drainage dans tout l'Etat. On peut aussi envisager la construction de batardeaux pour ne pas etre deranger lors de la construction. Ci-dessous, des indications precises quant a la pluviometrie :
  • 19. 19 Source : worldweather.com c. Tempête Il convient aussi de prendre en compte la survenance frequente du chamal, un vent violent et poussiereux qui provoque des tempetes de sable et de poussiere. Les consequences des tempetes sont principalement economiques car elles engendrent des arrets ou des perturbations d’activites. Les destructions ou les dommages sur les edifices, les infrastructures industrielles ou les transports, etc., provoquent en effet des pertes financieres importantes.  Lien Vigilance Meteo Qatar : http://www.vigilance-meteo.fr/fr/asie/temps- qatar/map/472/ B. Risque de catastrophes naturelles L'ampleur et la date des événements naturels restent largement aléatoires et la réduction de leur fréquence ne relève pas d'activités humaines, il est donc difficile d’agir sur leur source. Un grand nombre des plus grandes villes de la région du Qatar sont situées sur les côtes et sont exposées à l'augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes. Cependant à ce jour le Qatar reste un des pays le moins exposé aux catastrophes naturelles d’ampleur et, même si le gouvernement commence à se soucier de la montée des eaux, celle-ci ne devrait pas constituer de changement majeur avant une dizaine d’année selon des experts de Global Flood. 3. Risques technologique : accidents industriels Les principales industries au Qatar se concentrent sur la production et le raffinage de petrole brut, de l’ammoniaque, engrais, petrochimie, acier, ciment, et reparation de navires de commerce. Le risque d’un accident dans une usine dans les environs du chantier est assez faible dans la mesure ou les regles de securite au Qatar sont strictes et sont amenees a l’etre d’autant plus que le gouvernement s’engage sur la voie de politiques de protection de l’environnement. III. Risques sanitaires Le Qatar ne présente pas de risque sanitaire majeur. Il convient toutefois de se prémunir contre les piqûres d’insectes et de moustiques, de faire attention aux fortes chaleurs et d’avoir une hygiène alimentaire stricte. Le Qatar dispose d’hôpitaux de qualité à Doha, où les soins atteignent voire dépassent les standards européens. Une liste de médecins parlant français est disponible auprès de l’ambassade de France au Qatar. Les frais d’hôpitaux sont généralement assez élevés et le paiement s’effectue en espèces. Les pharmacies sont bien approvisionnées et la plupart des médicaments européens sont disponibles. Afin de bénéficier des traitements médicaux dans les hôpitaux et les cliniques, tout expatrié doit demander sa carte de santé. Celle-ci coûte 100 QR et peut être obtenue dans tout hôpital/clinique du gouvernement, à condition que le demandeur soit en possession du permis de résidence qatarien. 1. Bilan de l’évaluation des risques sanitaires RISQUE Probabilité Gravité Déterminabilité CRITICITÉ Contraction de la rage 2 5 1 Niveau 3 : MOYENNE Contraction d’une maladie 1 5 1 Niveau 2 : FAIBLE
  • 20. 20 grave autre que rage (liste ci-dessus) Coronavirus 1 5 3 Niveau 4 : FORTE Insolations 4 3 1 Niveau 2 : FAIBLE Piqûres de scorpion 3 2 1 Niveau 2 : FAIBLE Maladies diarrhéiques 3 1 1 Niveau 1 : TRÈS FAIBLE 2. Prévention et atténuations des risques sanitaires - Contraction de la rage, notamment par morsure de chiens errants en-dehors des villes. Il est recommandé de faire des vaccinations préventives avant le départ. En effet, la rage est une maladie dont on ne peut guérir une fois les symptômes apparus. - Piqûres de scorpions. Il est recommandé d’emporter des aspivenins® afin d’éjecter au plus vite le poison. Le paracétamol aide aussi à la guérison. En cas de doute sur le type de scorpion, contactez l’hôpital le plus proche. - Contraction de la Leishmaniose (ulcère de la peau ou des muqueuses, atteinte des organes vitaux, notamment le foie). Cette maladie est transmise par le phlébotome qui est un insecte. Il est fortement recommandé d’équiper son logement de protection anti-insectes et anti- moustiques. En cas de signes de maladie, contacter l’hôpital le plus proche ou prévoir un rapatriement sanitaire. - Insolations et coups de soleil. Prévoir de la crème solaire pour les peaux non-habituées au soleil, se couvrir les épaules et la tête, s’hydrater régulièrement. - Maladies diarrhéiques. Eviter de consommer l’eau du robinet en dehors de Doha. Préférer l’eau en bouteille. Attention, les ressources en eau sont limitées, donc le prix de l’eau de source ou minérale est assez élevé. Il est possible d’acheter des filtres spéciaux afin d’améliorer la qualité de l’eau du robinet et de réduire les coûts. Sinon, il est possible de faire appel à des sociétés privées qui se chargent de livrer l’eau minérale sur le lieu de travail. Ces compagnies livrent des gallons de 5 litres. Leurs prix ne sont pas disponibles directement, il faut demander des devis. Les compagnies les plus réputées sont : - Al Manhal (filiale de Nestlé) : 00 974 44 60 33 32 - Aqua Cool : 00 974 44 60 36 67 - Rayyan Mineral Water Co.: 00 974 444 36 999 sales@rayyanwater.com - Safa International : 00 974 44 606 699 3. Veille sanitaire : cas récents de coronavirus (actualisé au 15 janvier 2013) En Septembre 2012, la présence d’un nouveau coronavirus déclenchant une infection respiratoire sévère aiguë entraînant la mort a été diagnostiquée en Arabie Saoudite et au Qatar. Suite à cette
  • 21. 21 découverte, une surveillance a été mise en place sous la coordination de l’OMS et de l’ECDC. Au 14 décembre 2012, neuf cas ont été identifiés, dont cinq sont aujourd’hui décédés. L’investigation de l’OMS est toujours en cours, afin d’approfondir les connaissances sur ce virus. En janvier 2013, aucune nouvelle information n’a été communiquée sur le sujet. La prudence reste donc de mise. Le nouveau virus est proche de celui du SRAS (H5N1), identifié en 2003 et responsable de l’épidémie de « grippe aviaire ». Néanmoins, selon l’OMS, ce nouveau virus ne semble pas se transmettre facilement d’homme à homme, ce qui limiterait sa propagation. L’origine de la contamination reste, à ce jour, inconnue. En cas de symptômes de pneumonie (toux, fièvre et difficultés à respirer), il est fortement recommandé de se rendre à l’hôpital le plus proche. 4. Recommandations et obligations sanitaires Attention toutefois, il est impossible d’obtenir l’autorisation de séjour au Qatar sans un carnet de vaccination internationale attestant de la correcte vaccination de chaque individu. Pourtant, aucune vaccination obligatoire pour séjourner au Qatar. Il est néanmoins fortement recommandé de faire les vaccinations suivantes : - Hépatite A - Hépatite B - Tétanos-poliomyélite - Typhoïde Le Qatar se réserve le droit de soumettre les nouveaux entrants à un test VIH ou de demander un certificat de séronégativité, même pour un séjour court. Si le test s’avère être positif, la personne est immédiatement renvoyée dans son pays d’origine. Ce test constitue une potentielle violation des chartes de liberté de circulation et est contraire aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé. Néanmoins, le refus de se soumettre à un tel dépistage constitue un motif d’expulsion du territoire. Obligation pour l’entreprise de fournir une couverture médicale pour tous ses employés. Le choix du type de couverture médicale est laissé à la discrétion de l’entreprise. Il est fortement recommandé de choisir une couverture qui couvre l’ensemble des risques cités ci-dessus, avec une assurance assistance de rapatriement sanitaire. 5. Tableau récapitulatif des principales maladies présentes au Qatar Maladie Présence Risques Prévention Paludisme 0 0 0 Dengue Cas considérés comme importés Faible, voire nul Protection contre les moustiques Fièvre de la vallée du Rift Pas de cas récent Faible hors épidémie Protection contre les moustiques VIH et autres MST Séropositivité adulte <0,1% (2009) Contacts sexuels, sang Règles universelles
  • 22. 22 Hépatite B Zones de moyenne endémicité Contacts sexuels, sang Vaccin Hépatite et typhoïde Encore présents Alimentaire, maladie « des mains sales » Vaccins ; se laver les mains régulièrement Rage Circulation du virus Morsures par des chiens errants Vaccin au cas par cas Choléra Pas de cas récent Nul Hygiène alimentaire
  • 23. 23 IV. Risques économiques, monétaires et financiers 1. Bilan de l’évaluation des risques économique, monétaires et financiers pour Vinci Construction ISQUE Probabilité Gravité Déterminabilité CRITICITÉ isque de alentissement conomique 2 2 2 Niveau 2 : FAIBLE isque inflationniste 2 1 2 Niveau 1 : TRÈS FAIBLE isque de crédit 3 1 2 Niveau 2 : FAIBLE isques bancaires 2 2 2 Niveau 2 : FAIBLE isque client 1 5 1 Niveau 2 : FAIBLE ausse de la dette xtérieure 3 1 1 Niveau 1 : TRÈS FAIBLE isques financiers 1 2 1 Niveau 1 : TRÈS FAIBLE isques de marché 2 3 2 Niveau 3 : MODÉRÉE isques stratégiques 4 2 2 Niveau 4 : FORT isque conjoncturel 3 2 2 Niveau 3 : MODÉRÉE Recommandations générales - Au vu des résultats de notre analyse des risques économiques, monétaires et financiers du Qatar, l’investissement de VINCI CONSTRUCTION dans le projet de Lusail Expressway semble être sûr. - Le secteur de la construction est en pleine expansion et à l’abri du ralentissement économique mondial. - Le Client ASHGHAL, soutenu par le fond souverain Qatari Diar, est un partenaire fiable. Il est très peu probable qu’il fasse défaut de paiement, ce qui assure le retour sur investissement de VINCI CONSTRUCTION. - Seules des réserves sont à émettre quand à la dépendance du Qatar sur les revenus des hydrocarbures, qui leur fournissent la majorité de leurs financement publics. Une réduction de ces revenus pourrait résulter à long terme en une suspension des travaux publics entrepris par ASHGHAL – soit un retard dans l’achèvement des travaux menés par VINCI CONSTRUCTION.
  • 24. 24 - Selon les termes du contrat, VINCI CONSTRUCTION ne s’engage qu’à la construction de l’autoroute prévue sur 2 ans (Aout 2013-2013) et non pas à sa maintenance. Par conséquent, le risque susmentionné n’a qu’une portée limitée. 2. Principaux indicateurs économiques Tableau 1. 2010 2011 2012 2013 (e) Croissance PIB 16,6 18,0 6,0 4,7 Inflation -2,4 2,5 3,8 2.5 Solde budgétaire 11,2 8,5 5,5 NA Solde courant 11,0 21,0 16,0 NA Taux de change annuel moyen 3,64 3,64 3,64 NA Dette Publique 15,5 16,0 18, 5 NA Source : COFACE (e) : estimations Points forts PIB / habitants Résistance de l’économie Investissements Publics Solide excédent budgétaire Secteur bancaire solide Points faibles Baisse de la croissance Tensions inflationnistes Dépendance de la croissance sur les hydrocarbures Hausse de la dette extérieure
  • 25. 25 A. Points forts  Le Qatar est le deuxième pays au plus gros PIB par habitant après le Luxembourg. Le PIB par habitant sert d'indicateur du niveau de vie en donnant une valeur indicative du pouvoir d’achat. Tableau 2. Classement 2012 des pays au plus gros PIB par habitants. (Prix courant USD 2012) Pays PIB par habitant 2012 ($) PIB par habitant 2013 ($) Évolution 1. Luxembourg 105 720 115 809 -8,7% 2. Qatar 100 378 98 144 +2,3% 3. Norvège 99 316 97 607 +1,8% Source : FMI  Une économie résistante aux chocs En dépit des troubles politiques dans la région du Moyen-Orient, les perspectives économiques des pays du Golfe restent largement positives. L’économie Qatarienne a été la plus résistante de la région durant la récession mondiale, principalement grâce à l'expansion des capacités de l’Etat et ses interventions visant à stimuler le secteur financier.  Investissement public et partenariats publics-privés (PPP) : un gage de confiance pour les investisseurs - L’Etat est toujours un soutient important à l’investissement grâce à son fond souverain Qatar Investment Authority. - En 2012, Qatar Investment Authority participe à hauteur de 10% les banques nationales dans le but d'augmenter leurs fonds propres. Cette augmentation du niveau des fonds propres vient renforcer les bilans des banques, les conformant ainsi aux exigences de Bâle III. Cette injection de capital devrait permettre aux banques de financer la multiplication des prêts générés par de la Coupe du Monde de Football FIFA 2022. - Les PPP sont un gage de confiance pour les investisseurs. En effet, la baisse des taux d’intérêt (facilitation des prêts) associée aux investissements massifs de l’Etat renforce la confiance du secteur privé, ce qui sera bénéfique pour le secteur de la construction et de l'économie à long terme.  Un excédent courant très important grâce aux revenus des hydrocarbures - Le Qatar est le 1er exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le monde. - Le GNL représente 54% du total de ses exportations ; pétrole = 28% ; l’industrie sidérurgique et les fertilisants chimiques représentent le reste de leurs exportations.  Un secteur bancaire solide - Ratio supérieur aux normes de Bâle II2 : le secteur est bien capitalisé, liquide et rentable. - Taux de créance présentant des risques d’impayés (créances douteuses et litigieuses) faible. Le secteur bancaire qatarien satisfait donc pleinement les exigences de Bâle II et Bâle III. 2 Les normes de Bâle II visent à favoriser la stabilité bancaire en imposant aux banques un ratio de fonds propres s'élevant 8%.
  • 26. 26  En termes de liberté économique (basé sur 10 critères), le Qatar est classé au 2e rang sur 17 pays du Moyen-Orient / Afrique du Nord. Son score global est supérieur à la moyenne régionale et mondiale. Son indice de liberté économique est de 70,5, le Qatar se classe 27e dans l'indice 2011 de liberté économique. B. Point clés à surveiller  Risques économiques à court terme :  Léger ralentissement de l’expansion économique et du taux de croissance du PIB. Parmi les facteurs : - Les exportations énergétiques ont atteint un plateau en 2011. - Surestimation de la production de gaz naturel liquéfié GNL => augmentation des cours du Gaz. - La demande galopante du marché asiatique, et en particulier du Japon suite à la catastrophe de Fukushima, a tiré à la hausse les prix du GNL - Le marché mondial du GNL devrait continuer à être sous pression en 2013. Hausse du prix du baril de pétrole. - Conjoncture économique mondiale : la crise de la zone euro entraîne le ralentissement de la demande mondiale en pétrole et GNL.  Risques à moyen terme : - Perturbations dans le transport de GNL due à une augmentation des tensions géopolitiques liées au conflit en Iran. Ces tensions sont susceptibles de peser sur le marché gazier. Tendance à Nuancer : Risques Modérés Le gouvernement dispose de suffisamment de ressources financières pour mettre en place un cadre stratégique afin d'atténuer les risques potentiels.  Tensions inflationnistes - Augmentation rapide et importante des coûts de l’immobilier. - Faiblesse des taux d’intérêts - Dépréciation du dollar. - Afflux de liquidités suite à la flambée des cours du pétrole.  Hausse de la dette extérieure. Une des particularités de l’économie du Qatar est que le commerce extérieur est excédentaire mais déséquilibré. - Mise à part les hydrocarbures, le Qatar importe l’intégralité de ses matières premières ainsi que 90% de sa consommation extérieure. - Hausse des importations de biens de consommation et d’équipement notamment en vue de la Coupe du Monde de Football 2022 : importation de matériel BTP. - Les projets de développements sont majoritairement financés par des emprunts internationaux. En effet, le Qatar émet régulièrement des obligations cotées en bourse. Les emprunts émis par l'État du Qatar sont utilisés pour financer plusieurs projets de l'Etat, notamment le financement d'infrastructures. Cette émission d’emprunts résulte logiquement en une hausse du montant de la dette extérieure. Tendance à Nuancer: - Investissements productifs : retombées économiques (secteur du tourisme ; immobilier ; infrastructures ; événements liés à la Coupe du Monde 2022) - La forte croissance et les revenus des exportations contrebalancent le poids de la dette.
  • 27. 27 - Le Qatar dispose de multiples avoirs financiers à l’étranger (évalués à 210 Milliards de $ en 2012), il s’impose ainsi comme créditeur extérieur net.3  L’excédent de la balance courante s’effrite. - Hausse des dépenses de fonctionnement : hausse des salaires et des pensions du secteur public. - Hausse des investissements dans l’éducation, la santé, et les infrastructures.  La dépendance de la croissance sur les hydrocarbures. 70% Part des recettes fiscales proviennent des hydrocarbures. 50% Part du pétrole et du GNL dans le PIB du Qatar 85% Part des hydrocarbures dans les exportations du Qatar Source : rapport World Finance 20114 La croissance du Qatar repose encore trop sur l’exploitation du gaz et du pétrole, ainsi que sur les investissements de l’Etat. La croissance repose encore trop peu sur l’initiative privée, qui est en outre nécessaire pour booster la croissance. La volatilité du prix des hydrocarbures rend incertain le budget de l’Etat. 3 Le fonds souverain du Qatar, Qatar Investment Authority (QIA) dispose de 100milliards de dollars d'actif est le plus actif et entreprenant des pays du Golfe, selon un article des Echos datant du 22 mars 2012 4 World Finance, Inward Investment GCC, Qatar to Soften oil and gas dependency, Shirley Redpath, Janvier 2011
  • 28. 28 3. Market Overview A. Objectifs : - Mesurer la taille, la valeur et la structure de l’industrie de la construction au Qatar. - Analyser la performance du secteur et les prospectives. - Cibler les opportunités du secteur de la construction. - Identifier les opportunités d'investissements. - Observer l’état de l’environnement des affaires (business environment). - Analyser la sécurité de l’investissement dans le projet de Lusail Expressway Tableau 3. ESTIMATION DE CROISSANCE DU SECTEUR DE LA CONSTRUCTION 5,6% Part du secteur de la construction dans le PIB en 2012. 1,6m Main d’œuvre dans le secteur en 2011. 8,4% Prévisions de croissance réelle moyenne de l'industrie de la construction à l'horizon 2015. 70 milliards de $ Total des dépenses pour la Coupe du Monde 2022 : projets commerciaux et infrastructures de transport. Source: Business Monitor International B. Constat :  Ralentissement notable ces derniers mois. - Baisse des estimations de croissance du secteur selon un dernier rapport de La Banque Commerciale du Qatar (The Commercial Bank of Qatar)5. - Ces deux derniers trimestres 2012, le secteur a connu des retards dans l'exécution ainsi que dans l’attribution des contrats, ce qui a conduit à une activité modérée dans le secteur. - Les risques systémiques que comporte l’industrie des hydrocarbures (pétrole et GNL) affectent le secteur de la construction. Démonstration : Risques Gaz et Pétrole : Baisse du prix => baisse revenu de l’Etat. 5 Plusieurs fois par an, The Commercial Bank of Qatar édite un rapport d’une centaine de pages sur l’état du secteur de la construction.
  • 29. 29 La baisse des revenus de l’Etat se traduit par une réduction de la part du budget consacré aux dépenses en infrastructures de développement. Risque stratégique de construction : Réduction du budget de l’Etat => priorisation et mise en suspens des projets les moins importants. Risque de liquidité : les investisseurs étrangers coopérant avec l’Etat voient leurs fonds bloqués dans ces projets suspendus. - La dépendance de l’économie qatarienne sur les hydrocarbures est susceptible d’entraîner des risques à ne pas négliger. Le principal étant le risque de liquidité qui peut se matérialiser par un retard dans l’achèvement du projet engagé par VINCI CONSTRUCTION. 4. Risques financiers Objectifs : - Analyse du climat d’investissement au Qatar. - Analyse des tensions conjoncturelles : type inflation, taux de change… Tableau 4. Probabilité Gravité Déterminabilité Risque inflationniste Modéré (3) Très Faible (1) 2 Risque souverain Très faible (1) Modéré (3) 2 Risque de change Modéré (3) Fort (4) 1 Risque client Très Faible (1) Très Fort (5) 1  Le business climate des Investissements Directs Étrangers (IDE) - Un climat d’investissements favorisé par les grands projets de construction pour la Coupe du Monde Fifa 2022. Cet événement sportif aura un impact durable sur les marchés de l'immobilier et de la construction. - 150 milliards de dollars sont consacrés aux investissements en infrastructures, dont 40% ont déjà été alloués d’ici 2016.
  • 30. 30 - L'amélioration et la création de réseaux routiers représentent environ 12.36 milliards du budget6. - Dans un contexte d’ouverture au marché mondial, le principal défi du Qatar consiste à attirer les investissements directs étrangers (IDE). En effet, la construction d'infrastructures pour la Coupe du Monde suppose l’afflux de capitaux étrangers. - Très impliqué dans l'économie, le gouvernement encourage fortement les investissements internationaux dans de nombreux secteurs tels que la construction. - Le gouvernement du Qatar se sert des PPP pour attirer IDE, et accélérer l'exécution de ses vastes projets d'infrastructures en vue de la Coupe du Monde FIFA 2022.  Risque inflationniste FAIBLE. Selon la théorie économique, l'inflation fait peser un risque sur toute décision d'investissement ou de prêt. L’inflation des produits à la consommation à tendance à décourager les IDE. - L’investissement de VINCI CONSTRUCTION au Qatar n’est que très peu concerné par le risque inflationniste. Le projet ne s’étend que sur 2 ans (Aout 2013- 2015)  Le risque souverain TRÈS FAIBLE. Ses importants actifs étrangers et les recettes provenant des exportations d'hydrocarbures permettent au Qatar de rembourser ses dettes facilement. De plus, les prix élevés du pétrole et les contrats à long terme à prix fixe de GNL aident le Qatar à sécuriser ses finances.  Selon l’agence de notation Standards & Poors, le Qatar dispose de la note AA. Le Qatar fait donc parti du Groupe 4 selon le système de notation BICRA qui fait état des systèmes bancaires comportant les plus faibles risques (groupe 1) aux plus hauts risques (groupe 10). Le Qatar jouit de la note la plus élevée des pays du Golfe avec le Koweït.  Facteurs explicatifs de la note AA-Groupe 4 7 :  L e risque client TRÈS FAIBL E : exposi tion à une créance impayée quand elle n'a pas été réglée à la date exacte initialement convenue. Clients: ASHGHAL – QATAR DIAR – Fond Souverain soutenu par l’Etat Qatarien.  Le risque de change MODÉRÉ : 6 Données publiées par US Bureau of Economic and Business Affairs, 2012 Investment Climate Statement, Report, Juin 2012 7 Selon les critères de l’agence de notation Standards & Poors, informations disponibles sur le site standardandpoors.com Points faibles - Augmentation très rapide du crédit et une forte exposition aux risques d’inflation de l'immobilier. - L’appétit des banques pour les risques. - L'augmentation des besoins en financement qui résulte de la croissance rapide des prêts. Points forts - Grande stabilité du secteur bancaire. - Économie basée sur le pétrole et le gaz. - Efficacité et rentabilité des banques. - Efforts pour diversifier l’économie.
  • 31. 31 Quatre pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), l'Arabie saoudite, Bahreïn, Koweït et le Qatar ont signé un accord en 2009 sur la création d'une union monétaire. Ces pays envisagent de créer leur propre monnaie unique en s’appuyant sur le modèle Européen. Ils souhaitent rompre l'ancrage sur le dollar pour lier leur nouvelle devise à l'euro. Une monnaie unique réduirait ainsi la dépendance vis- à-vis du dollar à l’origine de la forte inflation des pays du Golfe persique8. - La faiblesse du dollar et l'inflation galopante sont deux facteurs économiques qui amenuisent la rente pétrolière du Qatar, et qui par conséquent peuvent mettre à mal les projets de construction d’infrastructures, du type Lusail Expressway. - Toutefois, à court terme, la perte de l’ancrage sur le dollar résulterait en une dépréciation de la nouvelle devise du Golfe. De ce fait, VINCI CONSTRUCTION pourrait courir un risque de change dans la transaction qu’il l’unit avec le Qatar. - Le Riyal qatarien reste ancré sur le dollar américain ce qui assure une certaine sécurité en terme de risque de change. - Selon les derniers rapports, l’ancrage sur la monnaie USD sera très vraisemblablement maintenu sur l’année 2013. - Incertitude quand à cette transition vers l’union monétaire à moyen terme. Il n’y a pas de date fixée pour l’introduction d’une monnaie unique. Le projet serait en suspend jusqu'à, au moins 2015. 8 Quand le dollar s’affaiblit, les monnaies du Golfe s’affaiblissent automatiquement. Et comme les pays de la région sont de nets importateurs, notamment de produits alimentaires, cela signifie qu’ils importent de l’inflation.
  • 32. 32 5. Risques de marché Tableau 5.   Probabilité  Gravité  Déterminabilité    Risque bancaire  Faible (2)  Faible (2)  2    Risque de crédit  Fort (4)  Modéré (3)  2    Risque de liquidité  Faible (2)  Fort (4)  2    Risque bancaire FAIBLE. La note AA, reflète la confiance de S&P dans la solidité du secteur bancaire qatarien. - Les banques qatariennes disposent d’un ratio supérieur aux normes de Bâle II ainsi que d’un taux de créances douteuses faible. - Les banques domestiques détiennent des parts de marché relativement stables, et les barrières à l'entrée restent élevées. Tendance à Nuancer: - L'appétit du risque des banques qatariennes demeure élevé compte tenu de la croissance importante des actifs et de la forte exposition au crédit immobilier. - La Banque Centrale du Qatar émet des décisions réglementaires ad hoc qui pourraient soulever des inquiétudes à l'avenir. Elle a récemment publié un nouveau règlement sur les prêts personnels, ce qui pourrait limiter la croissance des entreprises et des prêts à court terme. Le risque bancaire demeure FAIBLE. Les marges solides des banques et leur l'efficacité leur donne des moyens d’amortissement efficaces pour faire face à toute augmentation potentielle du risque bancaire.  Risque de crédit MODÉRÉ. Les principaux risques pour le secteur bancaire du Qatar relève de son exposition au risque de crédit du fait de : - La croissance rapide des prêts. - Les faibles exigences en termes de souscriptions au crédit. - La forte concentration des les prêts dans les secteurs cycliques ou vulnérables, tels que l'immobilier et de la construction. Au sens large, le risque de crédit au Qatar est donc MODÉRÉ. Cependant ce dernier n’a pas de réelles conséquences sur l’investissement de VINCI CONSTRUCTION au Qatar si ce n’est celui lié au risque client. Or, le risque client demeure FAIBLE. (cf. risques financiers).  Risque de liquidité FAIBLE. Pour une banque, le risque de liquidité consiste à ne plus pouvoir assumer des retraits importants de dépôts à court terme. Or, ces dernières années, le gouvernement du Qatar s’est montré très enclin à injecter des liquidités dans le système bancaire en cas de crise. 6. Risques stratégiques
  • 33. 33 Probabilité Gravité Déterminabilité Volatilité prix du pétrole Forte (4) Modérée (3) 3 Volatilité des Importations de marchandises Forte (4) Modérée (3) 2  Volatilité du prix du pétrole FORTE. La volatilité des prix du pétrole affecte les dépenses de l’Etat. En l’occurrence, le client ASHGHAL est en partie financé par le budget de l’Etat. En effet, les finances publiques dépendent des revenus du pétrole et du GNL. Par conséquent, une baisse du prix des hydrocarbures entraînerait une réduction du budget de l’Etat alloué à ASHGHAL et en une suspension des projets entrepris. (cf. market overview) - Le risque principal qui émane de cette analyse est la dépendance du Qatar envers les recettes provenant des hydrocarbures. Les conséquences de cette dépendance sont un sujet de préoccupation particulier puisqu’elles peuvent avoir un impact important, et résulter en la suspension de projets pour VINCI CONSTRUCTION. - Ces dernières années, le gouvernement du Qatar a fait de nombreux effort de diversification de son économie afin de garantir le développement du pays indépendamment des revenus des hydrocarbures. Sa stratégie à long terme repose sur des investissements dans les nouvelles technologies, dans l’immobilier, la construction, ainsi que dans la promotion du libéralisme et du libre-échange au sens large. - Ces investissements productifs couplés avec les revenus encore massifs des hydrocarbures assurent à ASHGHAL un financement de ses activités certain. Les risques stratégiques ne représentent donc pas une menace imminente pour le groupe VINCI dans la mesure où l’investissement et la durée des travaux ne s’étendent que sur 2 ans. - Seul un choc pétrolier9, donc l’apparition est estimée peu probable sur les 2 prochaines années, serait remettre en cause la profitabilité de cet investissement. 7. Risque conjoncturel Probabilité Gravité Déterminabilité Baisse du PIB mondial Forte (4) Modérée (3) 2 Baisse du prix des hydrocarbures Forte (4) Fort (4) 2 Le Qatar n'est pas complètement à l'abri d’un ralentissement de l’activité mondiale. Le secteur privé peut alors se retrouver paralysé du fait de l’augmentation des taux d’intérêt et le gel des liquidités que peut entraîner une crise économique (baisse de l’investissement). 9 Soit la modification brutale de l’offre du pétrole
  • 34. 34 En outre, le prix des hydrocarbures risque de diminuer, ayant un impact direct sur le PIB du Qatar, entraînant de ce fait une croissance plus faible. Le soutien de l’Etat à l’investissement représente un atout majeur pour le Qatar. Le gouvernement du Qatar s’est jusqu’à présent montré «très favorable»10 à l'égard du secteur bancaire domestique. En période de stress, dès lors que la participation du secteur privé se détériore, le gouvernement devrait continuer à intervenir et s’assurer que les projets sont terminés à temps. 10 Highly supportive selon l’expression utilisée par Standards & Poors dans son analyse économique disponible sur le site standardsandpoors.com
  • 35. 35 V. LES OBLIGATIONS DU QATAR AU REGARD DU DROIT INTERNATIONAL 1. Bilan de l’évaluation des risques liés aux obligations en droit Risques Probabilité Gravité Déterminabilité Criticité Rupture de contrat par le Qatar 2 2 1 Niveau 1: TRÈS FAIBLE Rébellion des travailleurs migrants 1 3 2 Niveau 2: FAIBLE Critiques internationales (FIFA, comité des Droits de l’Homme) de l’action de Vinci 2 3 3 Niveau 5: TRÈS FORTE Condamnation pour contamination 1 2 1 Niveau 2 : FAIBLE 2. Recommandations générales Bien que la marge de manœuvre dans la négociation du contrat avec le Qatar soit assez limitée, VINCI aurait grand intérêt à introduire des clauses afin de protéger ses intérêts dans la relation de travail (clauses d'intangibilité, de stabilité, de hardship). La probabilité d'une rupture du contrat par l'Etat qatarien est faible; toutefois il nous semble nécessaire et pertinent de mentionner ce risque. La possibilité d'une rébellion par les ouvriers migrants est également peu probable, en raison tout d'abord du faible pouvoir de contestation de ces derniers. En effet, la législation qatarienne, du fait de sa flexibilité, ne permet pas de garantir des droits stables pour les travailleurs, encore moins pour des travailleurs migrants. Le fait que le Qatar ne reconnaisse pas la liberté d'association ou de négociation accroît leur vulnérabilité. Si les ouvriers venaient à se rebeller, cela porterait atteinte non seulement au projet de construction lui-même, mais cela provoquerait aussi des remous au niveau de l'image de VINCI, tenue de respecter les engagements mentionnés au long de cette partie (la responsabilité sociale de l'entreprise, la Charte Ethique et Comportement). Le risque d'une sanction par le droit est présent, comme nous avons pu le voir avec le cas de Total. Ensuite, en termes de réputation, un mauvais traitement des ouvriers migrants aura des répercussions sans précédent sur les contrats futurs de VINCI. Le groupe sera perçu comme non- respectueux des droits de l'Homme et son attractivité en pâtira. C'est pourquoi il est important de surveiller dans la mesure du possible les agissements des qatariens dans le cadre de cette construction et d'être à même de répondre à la communauté internationale en cas de violation de ces droits et de prendre les mesures nécessaires. En guise d'exemple, l'entreprise Bechtel, à l'origine des travaux du nouvel aéroport de Doha en 2004, a été vivement critiquée pour son laxisme face aux critiques de l'exploitation de la main d'œuvre étrangère lors de la construction de l'infrastructure. Par ailleurs, le droit du travail qatarien représente l’avantage d’être simple et assez flexible, laissant une marge de manœuvre assez large à l’entreprise. Il serait judicieux de signer des contrats de
  • 36. 36 travail régi par ce droit avec les Qatariens et les sous-traitants, ainsi que l’ensemble de la main d’œuvre étrangère. Pour l’équipe française elle reste liée par le droit du travail français. 3. Les relations commerciales entre la France et le Qatar: quel contrat adopter? A. Le droit commercial international Le Qatar est membre de l'OMC depuis 1995, et les principaux organes travaillant sur les questions commerciales, telles que la Chambre du commerce du Qatar, ont contribué à mettre en place les objectifs de l'OMC au plan national et transnational. Le Qatar encourage la participation individuelle au développement économique et la privatisation. La politique économique et commerciale du Qatar crée alors un climat favorable à l'investissement, avec la libéralisation de l'économie et du commerce ainsi que la suppression des restrictions et la réduction des droits de douane. Enfin, le Qatar a accru sa participation au commerce bilatéral de coopération économique et au commerce au sein de zones de libre-échange. De fait, le Qatar a conclu des accords bilatéraux avec 17 pays, dont la France, le 8 juillet 1996. Certains articles issus de cet accord réaffirment la volonté de se conformer aux principes du droit International, comme à l'article 3: “Chacune des Parties contractantes s'engage à assurer un traitement juste et équitable, conformément aux principes du Droit international, aux investissements de l'autre Partie réalisés sur sont territoire et dans sa zone maritime en conformité avec sa législation et à faire en sorte que l'exercice du droit ainsi reconnu ne soit entravé ni en droit ni en fait”. Les articles 4 et 5 consacrent respectivement le principe de la clause de la Nation la plus favorisée, fer de lance des négociations commerciales à l'OMC et celui de la protection et de la sécurité des échanges. Au niveau de l'arbitrage international, l'accord entre la France et le Qatar stipule que les Etats Parties pourront avoir recours à la juridiction du Centre International pour le Règlement des différends relatifs aux investissements, créé par la Convention pour le règlement des différends relatifs aux investissement entre Etats et ressortissants d'autres Etats, signée à Washington le 18 mars 1965. A l'époque où l'accord fut signé, le Qatar n'était pas Partie à cette Convention; le traité est entré en vigueur le 20 janvier 2011. Autre indicateur d'une harmonisation du droit international commercial du Qatar, la signature de la Convention de New York de 1958, le 30 décembre 2002, qui reconnaît officiellement les sentences arbitrales étrangères. Enfin, la Qatar a organisé en janvier 2008 la première conférence internationale sur l'arbitrage international, qui a donné lieu à la signature de plus de 13 centres internationaux et régionaux relatifs à l'arbitrage et à la coopération internationale. B. Droit International des contrats Les informations sur le Qatar sont peu nombreuses et parfois floues. En effet, l'emetteur de l'appel a projet, ASHGHAL, est defini comme une entite publique autonome, ce qui pose des problemes en termes de definition du contrat, afin de savoir ou non si nous avons affaire a un partenaire public ou prive. L'organisation semble etre en fait mixte; elle est financee principalement par l'Etat du Qatar, mais peut etre en charge de travaux a la fois publics ou prives. Il semble qu'elle serait affiliee au ministere de l'Urbanisme et de l'Architecture. Un des contrats les plus basiques est le contrat Engineering, Contrat and Procurement, connu egalement sous le nom de “turnkey” (cle en main). a. Les avantages des Contrats EPC et EPCM EPC – Engineering Procurement Construction: realisation du projet de la conception du design de base jusqu’a l‘achevement final de l’ouvrage EPCM – Engineering Procurement Construction Management : gestion et coordination des sous-traitants, assistance technique, controle et conseil a l’investisseur lors de la realisation de l’ouvrage
  • 37. 37 Apports pour le client : - Capacité de conclure l’engineering, la procuration et la construction à partir d’une seule source et, de la sorte, de libérer son management propre pour l’accomplissement effectif de ses activités principales - Résolution complète des demandes du projet - Possibilité d’un transfert du risque d’achèvement (completion risk) vers le contractant - possibilité d’un transfert des risques du planning et des financements (prix fixe) vers le contractant - la méthode de réalisation du projet par la voie d’un contractant EPC/EPCM peut considérablement réduire la période entre l’idée et la mise en service - obtention des capacités manquant au client - coordination de tous les processus et activités au cours du projet critiques pour le respect des paramètres de temps et financiers de réalisation - le contractant EPC/EPCM apporte une économie de travail, d’administration superflue, de temps et d’argent - le contractant EPCM ne réclame pas un renfort de personnel issu de la propre équipe du client “ Source: http://www.1proj.com/fr/portefeuille-de-produits/contrat-epcepcm/ Le Qatar semble assez exigeant en matiere d'investissements avec des partenaires etrangers, la meilleure option serait d'opter pour un contrat cle en main, ce qui permettrait une plus grande marge de manœuvre pour l'entreprise française. L'alternative EPCM est assez interessante car si vous prevoyez d'envoyer des managers au Qatar pour superviser le projet. L'appel a projet emanant d'une autorite gouvernementale, il semble approprie de designer la loi s'appliquant aux termes du contrat, a savoir la loi qatarienne. Cette application a bien evidemment pour corollaire les conventions internationales en termes de droit du travail et des contrats. - The parties to an international contract are free to choose the law and jurisdiction, which will govern that contract (if they do not choose an applicable law, the contract will be governed by the Civil Code Law (No. (22) of 2004)). - The parties may also agree in writing to refer disputes to arbitration. - Qatar has acceded to the United Nations Convention on the Recognition and Enforcement of Foreign Arbitral Awards (1958) (the New York Convention). Therefore, arbitration awards made in countries that are party to this convention should be enforceable in Qatar according to the provisions of the convention. Source: http://www.simmons-simmons.com/docs/settingupbusinessinqatar.pdf La loi qatarienne prevoit qu'un investisseur etranger peut investir dans toutes les parties de l'economie nationale avec un partenaire qatarien qui doit posseder au moins 51 % de l'entreprise.
  • 38. 38 C'est dans cette logique d'implantation que Vinci a cree un partenariat avec Qatari Diar (la reference en matiere de construction de batiments au Qatar), en creant la filiale QDVC (Qatari Diar Vinci Construction), qui est donc une entreprise qatarienne (elle appartient a 51 % a Qatari Diar et a 49 % a Vinci). Vinci a deja collabore tres etroitement avec QDVC, notamment a l'occasion du projet du Light Railway Train de Lusail, ou encore le projet du parking du Sheraton. De fait, il semble opportun de maintenir cette alliance au moyen de la constitution d'une joint venture sur le projet. En matiere de droit fiscal, une recente loi a harmonise le taux, qui oscillait alors jusqu'a 30- 35 %. Dorenavant, les entreprises devront payer 10 % d'impots. a. Langue du contrat Le contrat sera signe en arabe, en français et en anglais. b. Les clauses additionnelles au contrat Les contrats qatariens habituellement proposes entre les autorites publiques et des entreprises privees sont majoritairement peu negociables. Toutefois, il peut etre interessant de tenter d'introduire quelques clauses qui auraient pour effet d'accroître les garanties de paiement et d'arbitrage en cas de litiges eventuels.  La possibilité de l'introduction d'une clause pénale La clause penale est definie par les droits nationaux et internationaux. La Commission des Nations Unies pour le Droit Commercial International etablit a l’article premier de la proposition de 1983, «Uniform Rules on Contract Clauses for an Agreed Sum due upon Failure of Performance », que “les présentes règles s'appliquent aux contrats internationaux dans lesquels les parties ont convenu qu'en cas de défaut d'exécution par une partie (le débiteur), l'autre partie (le créancier) peut prétendre à une somme convenue à la charge du débiteur, que ce soit à titre de pénalité ou de dédommagement”. L'introduction d'une telle clause permet de se premunir d'une eventuelle absence de paiement de la part des entreprises qatariennes, ou de retard de paiement. Cette clause peut etre utile d'autant qu'il existe des cas de non-paiement d'entreprises etrangeres par le Qatar.  L'introduction de clauses d'intangibilité et de stabilisation et la clause de hardship La clause de stabilite a pour but de proteger le contractant face aux aleas souverains (garantie du droit applicable), tandis que l'intangibilite consacre la protection des engagements souscrits via le contrat (financiers, economiques, etendue des prestations). La clause de hardship permet quant a elle de rendre possible la negociation des termes du contrat en cas d'evenements imprevisibles, tels que les changements de regime. Ces clauses permettent aux co-contractants de beneficier de garanties de protection du cadre legislatif lors de la signature du contrat. 4. Les engagements de VINCI au regard des obligations internationales françaises A. La Charte Ethique et Comportement et la « Responsabilité sociale des entreprises pour la France » VINCI, en qualite de societe française a l'etranger, est soumise a la fois a la legislation nationale, internationale et qatarienne. En matiere de droits et obligations, il est indispensable pour le groupe de respecter ses engagements au risque de mettre en jeu sa responsabilite penale et sa credibilite. L'affaire des travailleurs Birmans en 2002 ayant depose une plainte pour travail force rappelle l'importance d'une telle adequation avec les cadres legislatifs et normatifs nationaux et
  • 39. 39 internationaux. D'un point de vue pratique, une entreprise faisant la promotion de valeurs a l'encontre des libertes fondamentales risque de perdre des parts de marches consequentes. Ainsi, les conditions de travail des ouvriers, ainsi que les consequences environnementales du groupe doivent faire l'objet d'une grande attention. VINCI a adopte une Charte Ethique et Comportement en 2010, a la suite de l'adoption des principes du Global Compact des 2007, dans le but de promouvoir des echanges commerciaux respectueux des droits de l'Homme, mais aussi au regard du droit du travail, de l'environnement et de la lutte contre la corruption1. B. VINCI et le soft law: la responsabilité sociale des entreprises Le Global Compact figure parmi les normes internationales que le Ministere des Affaires etrangeres français a regroupe sous le nom de « responsabilite sociale des entreprises », qui sont au nombre de cinq. Outre le Global Compact, quatre autres mesures et/ou principes correspondent a la volonte du Gouvernement de faire respecter un socle de valeurs communes aux entreprises françaises: - La norme ISO 26000 adoptee le 13 septembre 2010 qui definit la responsabilite societale d'une organisation comme « des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur l’environnement, se traduisant par un comportement éthique et transparent qui contribue au développement durable, y compris à la santé et au bien-être de la société ; prend en compte les attentes des parties prenantes ; respecte les lois en vigueur tout en étant en cohérence avec les normes internationales de comportement ; et qui est intégré dans l’ensemble de l’organisation et mis en œuvre dans ses relations » ; - Les principes directeurs de l'OCDE pour les entreprises multinationales (1976) qui "visent à faire en sorte que les activités des entreprises multinationales s’exercent en harmonie avec les politiques des gouvernements, à renforcer la confiance mutuelle entre les entreprises et les sociétés dans lesquelles elles exercent leurs activités, à améliorer l’environnement pour l’investissement étranger et à accroître la contribution des entreprises multinationales au développement durable »; - Les principes directeurs sur les droits de l'Homme et les entreprises adoptés par le Conseil des Droits de l'Homme en 2011 qui « reconnaissent le rôle dévolu aux entreprises en qualité d’organes spécialisés de la société remplissant des fonctions particulières, tenues de se conformer à toutes les lois applicables et de respecter les droits de l’Homme" ; - Enfin, au niveau européen, la 3ème communication de la Commission Européenne sur la RSE du 25 octobre 2011, qui la définit comme "la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société" et "un processus destiné à intégrer les préoccupations en matière sociale, environnementale, éthique, de droits de l’homme et de consommateurs dans leurs activités commerciales et leur stratégie de base (mené) en collaboration étroite avec leurs parties prenantes (tout en) respectant la législation en vigueur et les conventions collectives conclues entre partenaires sociaux." D'autre part, etant une entreprise française, le groupe est tenu de respecter les engagements de la France face au droit international. C. La France et le Droit international des Droits de l'Homme Les principales conventions ratifiées par la France sont : o La Convention relative au statut des réfugiés, entrée en vigueur le 22 avril 1954, ratification par la France en 1954. o La Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale. Entrée en vigueur le 4 janvier 1969. Ratification par la France le 28 mai 1981. o La Convention contre la torture ou traitements cruels, inhumains et dégradants Entrée en vigueur le 26 juin 1987, ratification par la France le 18 février 1986. Protocole facultatif additionnel, adopté le 15 décembre 2008. o Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et Pacte international relatif aux
  • 40. 40 droits économiques, sociaux et culturels de 1966. Ratification par la France en 1981.Deuxième Protocole se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques visant à abolir la peine de mort (PIDCP) visant à abolir la peine de mort (PIDCP). Ratification par la France le 2 octobre 2007. Entrée en vigueur en France le 2 janvier 2008. o La Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes : entrée en vigueur le 3 septembre 1981, ratification par la France en 1984, avec des réserves, et ratification du protocole additionnel en 2000 o La Convention relative aux droits de l'enfant. Ratification par la France en 1954, Entrée en vigueur le 2 septembre 1990. o La Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. Ratification en septembre 2008. D. La France et le droit international du travail Actuellement, les huit traités fondamentaux de l'Organisation Internationale du Travail sont entrés en vigueur dans la législation française, présentés dans le tableau ci-dessous: Convention Date État actuel C029 - Convention (n° 29) sur le travail forcé, 1930 24 juin 1937 En vigueur C087 - Convention (n° 87) sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, 1948 28 juin 1951 En vigueur C098 - Convention (n° 98) sur le droit d'organisation et de négociation collective, 1949 26 oct. 1951 En vigueur C100 - Convention (n° 100) sur l'égalité de rémunération, 1951 10 mars 1953 En vigueur C105 - Convention (n° 105) sur l'abolition du travail forcé, 1957 18 déc. 1969 En vigueur C111 - Convention (n° 111) concernant la discrimination (emploi et profession), 1958 28 mai 1981 En vigueur C138 - Convention (n° 138) sur l'âge minimum, 1973Age minimum spécifié: 16 ans 13 juil. 1990 En vigueur C182 - Convention (n° 182) sur les pires formes de travail des enfants, 1999 11 sept. 2001 En vigueur 5. La législation qatarienne et les obligations du Qatar au regard du droit international A. La législation nationale a. Obtenir le visa de travail et le permis de résidence L’obtention du visa de travail ne peut se faire que via l’appui d’un « sponsor », c’est-à-dire d’une compagnie ou entreprise locale. Le « sponsor » peut être l’associé qatarien lorsque l’étranger est
  • 41. 41 établi au Qatar sous forme de joint-venture. Mais l’investisseur étranger est son propre Sponsor lorsqu’il est présent de manière autonome, par exemple sous forme de succursale. C’est le nom figurant sur la “company card” qui détermine celui qui dispose de la signature auprès des services du Ministère de l’Intérieur et de celui du Travail. Lorsque le Sponsor est une société ayant vocation à employer un étranger, celle-ci doit disposer d’une licence d’immigration. Pour les projets requérant une main d’œuvre nombreuse, il est possible d’obtenir des « block visas », afin de faire entrer plusieurs dizaines de personnes d’une même nationalité ou compétence. Attention, certaines nationalités sont découragées, soit de façon permanente (Egypte, Algérie, Jordanie, Palestine), soit plus ponctuellement en fonction de quotas (certains pays d’Asie). Il est fort probable que ces données administratives vous seront précisées lors de la signature du contrat et que l’obtention du visa de travail pour vos employés ne devrait être qu’une simple formalité. Attention néanmoins : toute sortie du territoire doit être approuvée par le Sponsor. C’est pourquoi nous recommandons fortement que le Sponsor soit votre partenaire local ou votre succursale afin de faciliter l’ensemble des procédures. La demande de permis de résidence peut se faire une fois le visa de travail obtenu et après l’arrivée sur le territoire qatarien. Elle doit être adressée au ministère de l’immigration et cela prend environ six semaines pour avoir une réponse. b. Organisation de la semaine de travail La durée hebdomadaire légale du travail est de 48 heures. Cette durée est réduite à 36 heures pendant le mois du Ramadan. En été, il est interdit de travailler entre 11h30 et 15 heures en raison des températures très élevées. La loi sur le travail de 2004 prévoit un jour de repos par semaine. Il s’agit généralement du vendredi, qui est le jour saint dans la religion musulmane. Tout employé disposant d’une ancienneté de plus d’un an a droit à trois semaines de congés payés par an. c. Obligations des entreprises étrangères Toute entreprise composée de plus de 50 salariés doit fournir une couverture médicale à ses employés. Le choix de la couverture médicale est laissé à sa discrétion. L’entreprise est tenue de fournir logement et nourriture pour les employés à des postes d’exécution. Il est par ailleurs usuel que l’employeur prenne en charge un aller-retour par an dans leurs pays d’origine. Une politique de Qatarisation a été mise en place par un décret de l’Émir du Qatar n°44/2008 ; elle impose un taux d’embauche de salariés qatariens de 20% de la masse salariale totale, pour les entreprises étrangères ayant conclu un partenariat avec une entreprise publique qatarienne ou pour celles faisant l’objet d’une décision ministérielle spécifique. Ceci reste plus un objectif qu’une obligation juridique. d. L’essentiel du droit du travail qatarien Le droit du travail qatarien est constitué d’une simple loi, la Loi sur le travail de 2004, et présente l’avantage d’être simple et assez flexible. Le droit du travail qatarien ne fixe pas de salaire minimum. Le Qatar a signé des conventions garantissant un salaire minimum avec plusieurs pays pourvoyeurs de mains d’œuvre, dont l’Inde et les Philippines. Il n’existe que trois types de contrat : le CDI, le CDD ou le contrat de mission. Les contrats doivent obligatoirement être rédigés en Arabe, avec possibilité de faire des traductions. En cas de litige, seule la version en Arabe fera foi. Le contrat doit fixer le montant du salaire et les horaires de travail. La
  • 42. 42 plupart des clauses usuelles sont admises (période d’essai, clause de non-concurrence). Il n’y aucune obligation de cotisations sociales dans le secteur privé. Du point de vue de l’employeur, le CDI a l’avantage de pouvoir être résilié très facilement : en effet, celui-ci peut mettre fin au contrat à tout moment, sans justifier d’une cause réelle et sérieuse. Il est toutefois tenu de respecter le préavis contractuel et doit verser, sauf faute grave, une indemnité de résiliation. Le CDD et le contrat de mission ne peuvent par principe prendre fin qu’à l’arrivée du terme du contrat. Du point de vue de l’employé, le CDI peut aussi être résilié librement, dans le respect du préavis contractuel. Toutefois, l’exigence d’une lettre de non objection de la part de l’employeur interdit en pratique à un salarié de démissionner pour rejoindre un autre employeur au Qatar. Toute décision prise par l’employeur vis-à-vis de son salarié doit faire l’objet d’une communication écrite. Les conventions et relations collectives existent dans la Loi, mais demeurent au stade embryonnaire. Le droit de grève existe théoriquement au Qatar, mais il n’est que très peu utilisé car il est difficile à mettre en œuvre. Quant aux libertés syndicales, elles sont très restrictives puisqu’il n’existe qu’un seul syndicat, le Syndicat général des travailleurs du Qatar. Les fonctionnaires et ressortissants étrangers ne sont pas autorisés à se syndiquer. B. Le Qatar et le Droit international des droits de l'Homme Le Qatar a ratifié des textes-clés, tels que: - La Convention Internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale (1976) - La Convention sur les Droits de l'Enfant (1995) et ses protocoles optionnels de 2001 et 2002 - La Convention contre la torture (2000) - La Convention sur l'Elimination de toutes les formes de Discrimination à l'encontre des Femmes (2009) Mais d'autres traités fondateurs n'ont pas été signés par le pays, notamment les Pactes relatifs aux Droits Civils et Politiques, Sociaux, Culturels et Economiques, ou encore les Conventions relatives aux droits des réfugiés politiques et au droit d'asile. Le Qatar a été soumis à l'examen de la Revue Universelle Périodique du Conseil des Droits de l'Homme, où il a été fait mention de la nécessité de mettre en place des Pactes Internationaux, ce à quoi le pays a répondu: « les autorités qatariennes sont convaincues de l’importance du renforcement et de la protection des droits de l’homme. Le manque de moyens humains et techniques entrave cependant l’adhésion à un plus grand nombre d’instruments à l’heure actuelle ». C. Le droit international du Travail En ce qui concerne le droit international du travail, le Qatar a actuellement ratifie six conventions depuis son arrivee au sein de l'Organisation Internationale du Travail. Member since 1972 6 Conventions ratified and in force C. 29 Forced Labour Convention, 1930 12.03.1998 C. 81 Labour Inspection Convention, 1947 18.08.1976 C. 105 Abolition of Forced Labour Convention, 1957 2.02.2007