Satisfaction voire fierté de faire de ses mains. Volonté de dé-consommer. Plaisir de se re-connecter à un monde plus raisonnable. Quelle que soit leur ambition, les Makers ont quitté le terrain de l'utopie pour repenser notre façon d'interagir, partager, produire et consommer.
L'équipe du planning Stratégique de Grenade & Sparks a passé au crible cette tendance, ses différentes communautés et décrypté comment les marques et les entreprises s'en emparent.
2. Qu’est-ce que le mouvement Maker dit de notre époque ? Une détestation de « l’Ikeasition » du monde, une volonté
de dé-consommer, un épanouissement à faire de ses mains, à (re)trouver des sensations et des émotions, une envie de
créer collectivement ?
À la croisée d’influences très diverses, de la culture libertaire à l’écologie politique, les Makers ont quitté le terrain de
l’utopie pour repenser notre façon d’interagir, de partager, de produire et de consommer. Prenant de plus en plus
d’ampleur – on estime aujourd’hui le nombre de Makers à 11 millions de personnes, sans compter les 26% de français
qui déclarent avoir conçu, fabriqué, transformé ou customisé des objets au cours des 12 derniers mois1 –, ce
mouvement devenu à la fois un engagement et une philosophie de vie propage une nouvelle culture mainstream. La
nouvelle émission « L’Atelier » en atteste. Adaptée du format « The Repair Shop », des Français se rendent dans un
atelier avec un objet endommagé voire cassé, afin que des artisans lui redonnent une seconde vie. Valorisation des
métiers de l’artisanat, transmission des gestes et amour du faire soi-même, tout y est.
À travers ce carnet de tendances, nous vous invitons à découvrir les différentes facettes de ce mouvement dont les
communautés, les individus, les entreprises et les marques s’emparent.
Bonne lecture,
Le planning strategique Grenade &Sparks
1
EtudeOBSOCOpourLeroyMerlin,2018
3. Bien que le terme Maker apparaisse comme relativement moderne, le mouvement puise en réalité ses
racines dans des phénomènes socio-culturels beaucoup plus anciens. D’une idéologie initialement anti-
conformiste, le mouvement est devenu un véritable état d’esprit qui inspire aujourd’hui toute la société.
A L’ORIGINE DU MOUVEMENT MAKER
4. UN MOUVEMENT AU
CROISEMENT DE
DIFFÉRENTES CULTURES
Bien que le mouvement Maker s’inspire de la
volonté « Do It Yourself » de faire les choses par
choix et non pas par nécessité, c’est l’arrivée
d’Internet en 1993 qui marquera un tournant
majeur en faisant émerger le mouvement Hacker.
En cherchant à comprendre et en maitrisant
l’information, les hackers ont réussi à détourner et
partager leur savoir en donnant naissance au peer
to peer et à l’Open Source.
Mais c’est une nouvelle révolution, celle des
machines de fabrication à commande numérique
combinée à la culture Open Source qui sera
véritablement à l’origine du mouvement Maker.
MAKERS
DO IT YOURSELF
Internet
Construire, modifier,
réparer, faire « sans »
ou « contre »
Rencontre entre
technophiles et
libertaires.
Influence de la
PUNK CULTURE
HACKERS
Open Source
SHAKERS
ARTS & CRAFTS
Mode de vie alternatif
Fabrication de meubles,
vêtements (utilité vs superflu)
Mouvement artistique
basé sur l’artisanat
5. LE NUMÉRIQUE AU SERVICE
DE LA DÉMO-CRATISATION
DU « FAIRE »
Dale Dougherty, journaliste américain spécialisé
dans les technologies, a été le premier à utiliser le
mot « Maker », littéralement « inventeur » ou «
faiseur », pour qualifier les nouveaux bricoleurs du
numérique.
Propulsé par le web 2.0, il se popularisera dans les
années 2000, en apportant un nouveau regard sur
notre relation aux autres, aux objets et à la
consommation.
Animés par le fait de « faire » mais aussi par des
valeurs citoyennes de coopération et de partage, les
Makers rendent possible à tout un chacun de
pouvoir concevoir et fabriquer des objets.
6. CRÉER, COLLABORER ET
CONSOMMER AUTREMENT
Les Makers redonnent naissance à une forme
« d’intelligence de la main ». Toujours associés au
numérique (avec des projets allant de la robotique à
l’artisanat en passant par le 3D), leurs champs de
création sont vastes.
Loin d’être mainstream, ils apportent un regard
subversif et personnel sur le monde qui les entoure.
S’ils « bidouillent » pour le plaisir, ils construisent
aussi leur propre rapport à la consommation. En
utilisant des matériaux recyclés et en valorisant des
objets obsolètes, ils s’orientent vers une consom-
mation plus réfléchie, responsable et éthique.
Intrinsèquement tournés vers les autres, les Makers
prennent plaisir à se montrer et partager leurs
créations. Ils suivent un ensemble de valeurs et de
conventions fondées sur la coopération et le savoir,
autour desquelles se polarisent des réseaux des
communautés et d’activités.
3 ancrages du mouvement
Alexandre Pailhoux (U=RI) partage
ses connaissances à travers des tutoriels
accessibles à tous.
Monsieur Bidouille, vidéaste amateur
initiant à la culture Maker.
7. UNE CULTURE LARGEMENT
PLÉBISCITÉE
Reflet d’une communauté grandissante, la Maker
Faire est l’événement de référence du mouvement
Maker. Présente dans le monde entier, elle regroupe
passionnés, experts et débutants autour de
thématiques telles que la créativité, l’innovation ou
la fabrication.
Plusieurs médias partenaires de l’événement –
Hackable, Elektor ou encore Socialter viennent
rendre compte du dynamisme de cette communauté.
Séduits par les opportunités qui découlent de
l’énergie créatrice des Makers, de plus en plus de
politiques s’y intéressent. La Maison-Blanche s’est
en effet emparée du mouvement en accueillant sa
première « Maker Faire » en 2014 et a
officiellement désigné le 18 juin comme « Journée
nationale des Makers ».
8. L’éclosion de la culture Maker a généré dans son sillage la multiplication des tiers-lieux où les Makers
développent de nouvelles les façons de produire, de coopérer, de s’organiser et d’agir collectivement.
Reflet d’un tournant socio-culturel, ces lieux témoignent de la démocratisation du mouvement. L’accès
facilité aux outils de création et au savoir, le travail collaboratif et l’artisanat font de ces lieux de
puissants moteurs d’innovations technologiques, sociales et organisationnelles.
LES MAKERSPACES, LABORATOIRES DE CE
CHANGEMENT SOCIAL
9. LES MAKERSPACES,
NOUVEAUX LIEUX
D’INNOVATION
Entre tradition du DIY, éthique hacker et
culture du libre, les Makerspaces sont des lieux
de production et de collaboration qui prennent
place aux marges du système productif
dominant.
Qualifiant tout espace de micro-production, le
« Makerspace » est un terme générique
englobant à la fois les Hackerspaces, Fablabs et
Techshops. Lieu de fabrication et d’interactions
sociales, il redonne confiance à chacun en sa
capacité à créer.
Hackerspaces
Technologie &
Open SourceFabLabs
Outils de
fabrication
en accès libre
Services
Cf. TechShops - Aide
professionnelle
MAKERSPACES
Repair
Cafés
Recy-
cleries
Ressour-
ceries
Lasers et
imprimantes
3D
Program-
matique,
robotique
NUMÉRIQUE
10. LES HACKERSPACES
Parfois perçus comme des lieux de contre culture
technique, parfois comme des laboratoires
communautaires, les Hackerspaces sont avant
tout des espaces de rencontre autour du
numérique, de la technologie et de la robotique.
Imprégnés des idéologies alternatives et
libertaires héritées des premiers hackers, ces
lieux prônent gratuité et rejet de l'organisation
bureaucratique.
Selon Hackerspaces.org, on estime à 2 334 le
nombre de Hackerspaces dans le monde en 2019.
Des espaces d’expérimentation techno-
logique et de développement Open Source.
11. LES « FABLABS »
Contraction de Fabrication Laboratory, les
FabLabs sont des lieux équipés d’outils de
fabrication numérique (imprimantes 3D, lasers,
etc.), ouverts à tous.
Dénombrés à 1 300 dans le monde et 150 en
France1, ils réunissent les passionnés de
technologie, de design, d’électronique,
d’innovation ou encore d’artisanat autour de la
production de produits et prototypes.
Popularisant la notion de DIY, les FabLabs
invitent au « Do It With Others ».
Des lieux de mise à disposition d’outils de
fabrication ouverts au public.
1
Makery.comL’Île-de-France regroupe à elle seule 24 % d’entre eux et les deux tiers de la totalité ont été créés depuis 2015
12. RESSOURCERIES,
RECYCLERIES ET
« REPAIR CAFÉS »
Aujourd’hui, 69% des français créent, réparent
ou recyclent des objets eux-mêmes plutôt que de
les acheter1.
Vecteurs et outils de l’écologie urbaine, ces lieux
s’inscrivent dans une logique d’économie
circulaire. Ils collectent, réemploient et
revendent des objets destinés à être jetés.
Si les Ressourceries et Recycleries permettent
aux Makers de se sourcer, les Repair Café sont
plutôt des lieux de rencontres où l’on peut
prendre un café, consulter des livres de bricolage
et réparer ses propres objets à l’aide d’experts de
différents domaines.
Des lieux d’upcycling qui répondent aux
enjeux des Makers.
1
Kantar TNS, 2017
13. Les Makers sont porteurs de nouvelles façons d’envisager le travail et la collaboration : en réseau, sur un
mode égalitaire, horizontal et avec une libre accessibilité aux connaissances.
Le casual day, le coworking, les openspaces, les hackathons… Ces coutumes et modes d’organisation initiés par
la pensée numérique (partagée par les Hackers et les Makers) ont largement influencé les entreprises et les
gouvernements qui se les sont réappropriés. Tout aussi emblématiques, le financement collaboratif et
participatif nés de la philosophie Open Source et collaborative ont redéfini le rapport entre les porteurs
d’idées, les entreprises et les consommateurs.
Une petite révolution culturelle qui bouscule aujourd’hui toutes les strates de notre société. C’est la
révolution du soft sur le hard.
UNE PHILOSOPHIE QUI INSPIRE LES
ENTREPRISES – ET IN FINE LA SOCIÉTÉ
14. DE L’OPEN SOURCE À
L’ÉCONOMIE
COLLABORATIVE
L’Open Source et le collaboratif, aspects
fondamentaux du mouvement Maker, incarnent
et actualisent différentes facettes de la pensée
numérique.
Les Makers voient le savoir comme une
ressource qu’il faut rendre accessible à tous et
changent ainsi leur rapport avec le monde. Il ne
s’agit plus d’individus qui consomment, mais de
communautés qui partagent différentes
ressources.
En améliorant une page Wikipédia ou en lançant
notre propre chaîne YouTube, nous devenons
tous, d’une manière ou d’une autre, des Makers.
Un nouveau modèle socio-économique basé
sur la culture du don technologique.
15. Arduino
Lancée en 2005, Arduino est une plateforme de
prototypage électronique Open Source, basée d’une
part sur du matériel (carte électronique) et d’autre
part sur un ensemble de logiciels faciles à utiliser.
Elle permet à n’importe qui de réaliser toutes
sortes d’objets – du détecteur de fumée au satellite -
et d’être dans certains cas diffusés sur le marché.
En 2017, plus de trois millions de cartes Arduino
ont été vendus dans le monde.1
Jouer avec la technologie
1
Lemonde.fr
16. Oui Are Makers
Plateforme dédiée au « faire soi-même », Oui Are
Makers permet à chacun d’apprendre, créer, réparer,
inventer, personnaliser ou encore transformer des
objets.
Elle organise depuis trois ans le « Challenge des
Makers », un événement communautaire qui fait
appel à leur créativité autour de divers projets.
Plusieurs marques comme La Poste, Nature &
Découvertes, Maif ou encore Décathlon collaborent
avec la plateforme et invitent la communauté à
proposer leurs idées autour de sujets propres à
chaque marque.
Le Pinterest du DIY
17. Wikihouse
Et si l’on pouvait construire notre maison comme
l’on construit un meuble Ikea ?
C’est l’idée du Fab Lab WikiHouse (2018) qui
fournit des projets Open Source mis à disposition
librement par – et pour la communauté. Grâce à
cette plateforme, Dot Architects a pu construire en
une semaine seulement une école primaire en
province Chinoise.
Le Wikipedia du logement
18. My human kit
Initialement créé dans le but de réaliser une prothèse
bionique à moindre coût, My Human Kit met
aujourd’hui à disposition des solutions médicales Open
Source avec l’ambition de développer la santé pour
tous.
« Print My Leg »
Ce projet est né de la volonté de rendre accessible au
plus grand nombre la personnalisation d’une prothèse
de jambe à la carte et à prix réduit.
Fabriquer ses propres prothèses
19. L’INDUSTRIALISATION
DE LA « BIDOUILLE »
Ou la transformation des modèles de
production.
La percée Maker n’est pas uniquement
technique, elle est aussi économique. À
l’encontre d’un système basé sur le
consumérisme, les Makers ouvrent la voie d’une
société Post-fordiste.
En délocalisant les zones de production, ils
valorisent les circuits courts et font de la
maîtrise du numérique un « potentiel levier
d’émancipation individuel et collectif ».
20. Construction 3D
Initialement destinée aux Makers, l’imprimante 3D
transforme les modes de production et de
construction actuels.
L’exemple le plus emblématique est celui du
secteur du bâtiment où l’impression 3D de
béton permet d’économiser temps, argent et
matières premières. La ville de Nantes a inauguré
en 2018 YHNOVA, le premier logement social
fabriqué à l’aide de l’impression 3D.
Imprimer ses idées
21. Crowdsourcing
Pour externaliser certaines tâches, les entreprises se
tournent vers des plateformes de Crowdsourcing
rassemblant une communauté de Makers qui mettent à
disposition leur créativité, leur intelligence et leur
savoir faire.
Nombreuses sont les start-up qui décident d’investir
dans cette nouvelle forme d’économie. On peut
notamment citer Open Ideo, plateforme princi-
palement orientée vers le partage autour du “bien
commun” et qui a réussi à générer plus de 18 982 idées
dans plus de 200 pays.
A la recherche de nouvelles ressources
22. Taskrabbit
Pionnière de la « gig economy » ou économie des petits
boulots, cette plateforme américaine fait le lien entre la
main-d'œuvre indépendante et la demande locale. Elle
permet à ses usagers de trouver une réponse
immédiate pour les tâches manuelles de tous les jours.
En 2017, le groupe suédois Ikea rachète la plateforme
et ses 60 000 indépendants afin de proposer ses
services à ses clients américains au moment de leur
passage en caisse.
Faites-le faire à un Maker
23. Quirky
Quirky est une plateforme qui investit dans les
projets les plus innovants, permettant aux Makers de
concrétiser leurs idées – de la production et du
packaging à la vente.
Avec plus de 1.3 millions de membres et 321 000
inventions, Quirky a récolté en 2018 11 millions de
dollars qui ont été reversé aux inventeurs du site.
« Creating products invented by real people »
24. Pendant ces vingt dernières années, le mouvement Maker a exercé son soft power dans différents
domaines et à différents niveaux de notre société. Ce mouvement de niche est devenu un phénomène
central qui a profondément changé la culture mainstream et a redonné du pouvoir aux consommateurs.
Le mouvement des Makers a changé le rapport de force entre les individus et les marques qui prennent
conscience de la nécessité de s’adapter aux nouvelles formes de consommation.
UN MOUVEMENT QUI SÉDUIT LES MARQUES
25. ACCOMPAGNER POUR CRÉER
Afin de relancer l’imagination collective et de
pousser à l’innovation, les entreprises ont à
leur tour intégré le phénomène des
Makerspaces au sein de leurs organisations.
Des lieux propices à la créativité et au travail
coopératif dans lesquels toute personne
souhaitant utiliser des machines et outils de
fabrication peut être accompagnée par des
professionnels.
26. Techshop Leroy Merlin
Leroy Merlin a été l’une des premières enseignes à
s’intéresser au mouvement Makers en ouvrant deux
premiers Techshop à Lille et à Ivry en 2015 puis un
dernier en 2018 au cœur du site de la Station F à
Paris.
Selon les lieux, le modèle est différent. A Lille, le
Techshop s’adresse aux étudiants et au start-upers,
celui de Ivry à tous types de bricoleurs (grand public
et professionnels) alors que celui de la Station F vise
un segment de clientèle de start-upers bien défini.
Un moyen pour l’enseigne de prendre de l’avance et
augmenter sa valeur de marque.
Des espaces adaptés à différents publics
27. Techshop Ford
Un moteur pour l’innovation
A Detroit, ville américaine durement frappée par la
crise, les FabLabs deviennent la planche de salut de
la ville.
Ouvert en 2012 grâce aux financements du
constructeur automobile, les 1500 m2 du TechShop
Ford permettent à tout bricoleur amateur d’apporter
ses idées et aux employés de l’usine de forger de
nouvelles synergies avec des cerveaux extérieurs.
Un processus gagnant gagnant qui pousse
l’entreprise à innover et permet aux Makers de
concrétiser leurs projets.
28. D’autres exemples de travail en
collaboration
Plusieurs grandes entreprises telles que General
Electrics, Home Depot, Toyota, Best Buy ou encore
Intel reconnaissent également les bénéfices de
l’utilisation des FabLabs.
Des initiatives qui alimentent une communauté de
passionnées tout en enrichissant les services R&D
traditionnels. Elles poussent à réfléchir en dehors du
cadre habituel et à repenser le monde de demain.
29. LA CO-CRÉATION DE
PRODUITS
Si avant, les entreprises étaient plutôt dans
une logique de push marketing où le produit
était pensé en interne – en venant créer de
nouveaux besoins ; elles prennent aujourd’hui
conscience de l’intérêt d’intégrer les Makers –
consommateurs et porteurs d’idées dans leur
processus de réflexion et d’innovation.
La mise en place de processus collaboratifs,
d'open innovation ou de co-création de
produits est désormais clé dans les stratégies
d'engagement des marques.
30. En collaboration avec la plateforme Oui Are Makers,
l’enseigne Boulanger a invité collaborateurs, clients,
ingénieurs et designers extérieurs à imaginer un
accessoire de smartphone pour répondre à leurs
problématiques d’usage respectives.
Des prototypes qui ont permis à la marque de gagner 1
an de R&D.
Challenge Maker Factory
Boulanger x Oui Are Makers
31. Dans la même logique, le géant de l'agroalimentaire
a lancé « Print Eat », un concours ouvert aux
Makers pour inventer de nouvelles formes de
produits.
Le concours stipulait l’obligation d’intégrer la
technologie d’impression 3D dans le processus de
création. Le produit ayant fait adhérer le plus grand
nombre de personne a été commercialisé.
Réinventer « la pasta »
Print Eat by Barilla
32. Afin d’aider de jeunes artistes et designers à
émerger, le pure player de design londonien
Made.com a lancé le « TalentLab » avec l’ambition
de sortir six collections exclusives par an.
Une initiative qui a permis à la première grande
communauté de designers en Europe d’émerger.
Co-design de produits
TalentLab by Made.Com
33. DE CONSOMMATEUR
A CONSO-MAKER
Alors que le digital a démocratisé l’accès au
savoir, les mécaniques d’open innovation et de
co-création ont permis aux consommateurs de
devenir de véritables conso-makers.
En s’inscrivant dans une approche d’innovation
plus horizontale, chacun peut aujourd’hui passer
d'une idée à la fabrication d'un produit concret.
Les marques ne sont alors plus les seules à avoir
le monopole de l’idée et de la production.
34. Premier exemple parlant, Adidas qui a installé un pop-
up store dédié à la création de vêtements sur mesure à
l’intérieur du Bikini Mall à Berlin.
La marque a installé une mini usine de person-
nalisation permettant aux clients de créer des sweats
sur mesure. Un processus allant du scan corporel
jusqu’au design du vêtement, en seulement 4 heures.
Un projet qui a été repris par plusieurs marques et qui
met en lumière l’avenir des magasins et des modèles de
production.
Co-design de produits
Adidas - Knit for you
35. De la même façon, Nike et W+K Lodge ont
développé une technologie permettant aux membres
du club Nike de personnaliser des baskets en 3D en
moins de 90 minutes.
Le client est ensuite amené dans le studio de
création afin de conceptualiser leur idée en réalité
augmentée.
Personnalisation de sneakers en 3D
Nike Makers Experience
36. Ultime illustration de ce nouveau rapport entre les
marques et les consommateurs, ce jeu vidéo édité
en 2019 par Nitendo permet aux utilisateurs de
concevoir leurs propres niveaux de jeu.
Offrant un nombre quasiment illimité de
possibilités, chacun peut alors construire son
propre monde, le tester et le mettre à disposition
des autres joueurs.
Le jeu vidéo créé par ses utilisateurs
Super Mario Maker
37. Plus que jamais, l’ère est à la dé-consommation.
Portée par les jeunes générations et plus particulièrement par les Millennials, cette tendance largement influencée
par le mouvement Makers infuse doucement notre société.
Il n’est cependant pas question de ne plus consommer, il est question de consommer autrement. Une révolution
sociétale qui transcende les formes traditionnelles de consommation et pousse les marques à repenser leurs
propositions de valeur ainsi que leurs systèmes de production.