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Sud Ouest - mercredi 4 août 2021
Fabienne Buccio : « Je ne les mets pas à la rue
»
V. T.
La préfète Fabienne Buccio. ARCHIVES THIERRY DAVID
La préfète de Gironde, Fabienne Buccio, défend une application ferme de la loi et redoute
un effet d’appel d’air dans la métropole bordelaise
« Le sujet des squats n’est pas un sujet facile. Il faut que l’on travaille tous dans le même sens
», plaide la préfète de la Gironde, Fabienne Buccio, qui met en avant la plateforme de
résorption des squats, créée par l’État, à laquelle a de nouveau adhéré la Métropole en début
d’année.
La haut fonctionnaire reconnaît une dynamique forte de création de squats dans la métropole
bordelaise. « On peut se poser la question de pourquoi la tendance est à la hausse dans
Bordeaux depuis quelques mois. Tous ces gens ne viennent pas tout seuls. »
Dans le collimateur de la préfète, les réseaux de passeurs, mais aussi « certaines associations
» ou collectifs qui encourageraient l’occupation illégale de bâtiments. « Ce n’est en aucun cas
les évacuations de squats qui font naître des squats. »
Appliquer la loi
Bordeaux Agglo
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Fabienne Buccio estime plutôt que l’ouverture de lieux d’accueils temporaires, même
conventionnés entre propriétaires et associations, crée « un appel d’air ». « Ça fait beaucoup
de tort. Les passeurs savent que la ville accueille, ça crée une arrivée de personnes. Il faut se
demander pourquoi certaines villes sont aussi attractives », suggère-t-elle.
C’est en suivant ce même raisonnement que la préfète privilégie d’appliquer strictement la loi,
pour « faire passer le bon message » aux passeurs. « Quand il y a un jugement d’expulsion, on
la prépare, on ne fait pas n’importe comment, mais on la fait. » Une expulsion préparée avec un
diagnostic préalable. « On regarde si on connaît leur situation sur le sol français. »
Souvent, lors de l’expulsion, beaucoup d’habitants déboutés du droit d’asile sont déjà partis. «
Je ne les mets pas à la rue, ce sont eux qui la choisissent avec le conseil d’associations »,
pointe la préfète, qui assure que des solutions de relogement sont proposées à toutes les
personnes évacuées. « J’admets que l’on ne soit pas d’accord avec le système, mais si les
préfets n’appliquent pas la loi, où va-t-on ? Je dois faire mon travail du mieux possible et
j’essaie de le faire humainement. »