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La fréquence de changement des dents, et plus lar-
gement des outils d’attaque au sol (OAS), dans une
exploitation en dit long sur l’usure que subissent
ces pièces. Loin d’être anecdotique, le sujet mérite
qu’on s’y attarde puisqu’il fait partie des préoccu-
pations quotidiennes de l’exploitant. Dans certains
sites, des dents usées font augmenter la consom-
mation des engins de chargement sur le front de
taille de 20 à 30 %. Et plus il y a de protections sur
un godet, plus ce dernier est lourd et participe à
l’augmentation de la consommation de la machine.
D’où l’importance de bien choisir la forme de ces
outils d’attaque en tenant compte de leurs dimen-
sions et de leur constitution.
Pour gagner du temps lors du changement des
pièces usées, les constructeurs et fondeurs ont
adopté le système sans marteau, avec une goupille
qui est à verrouiller. C’est une tendance générale
mais tous les exploitants n’en veulent pas.
Bref, le choix de ces OAS tient plutôt du compromis
au sens large et d’une application au cas par cas,de
manière à limiter les coûts de l’usure, le coût des
pièces et les pertes d’exploitation qui en découlent.
D O S S I E R
49 Dents et porte-dents doivent améliorer
les performances des matériels
54 La carrière de Trapp ne ménage pas les dents
55 À La Noubleau, des problèmes sur les porte-dents,
au front de taille
56 Grands Caous : retour à Feurst
57 Des dents qui atteignent 11 000 h
sur les fronts de taille de la carrière de Ferques
58 Haladjian : apporter une aide à la décision
pour les carriers
59 Topaz, distributeur Feurst, et spécialiste des lames
59 Caterpillar : les exploitants apprécient le système J
60 MTG, le fondeur qui a développé sa propre gamme
60 Esco, leader de la deuxième monte en France
61 OAS Liebherr : pour les carrières et la mine
61 Feurst compte sur le Turnkey
pour la “construction” et le “mining”
62 Komatsu : trois gammes, trois réseaux
63 C-Rex, la dernière solution de Combi Wear Parts
64 Une stratégie “mining” pour Haladjian
OUTILS D’ATTAQUE AU SOL :
L’ART DU COMPROMIS
48 n°241 • Novembre 2016•
mc241_V9_mc203 sommaire 09/12/16 12:57 Page48
DOSSIER
Outils d’attaque au sol
Dents et porte-dents
doivent améliorer les
performances des matériels
Les dents et les porte-dents font partie des outils d’attaque au sol. Ces équipements
sont d’une importance primordiale pour les engins opérant en carrières. Et cela d’au-
tant plus qu’ils sont utilisés sur le front de taille. Ils ne doivent pas être négligés au
détriment des matériels de chargement et de transport.
L
a dent est un élément peu onéreux, de 3 à 4 €
le kg, soit l’équivalent 1 à 6 € de l’heure, ce qui
représente à peine 5 % du coût d’exploitation
d’une machine de production (100 à 150 €/h). Et
pourtant, en dépendent les performances du matériel
et sa consommation, les deux paramètres étant liés.
On peut même y ajouter l’usure du matériel et le
confort de l’opérateur.
Thierry Wojnowski, le directeur de la carrière de
Trapp, suit de très près les dents de ses machines et
estime la différence de consommation d’une machine
équipée de dents neuves et de dents très usées entre
25 % et 30 % (voir dans le dossier « Changement
d’équipement : la carrière de Trapp ne ménage pas les
dents », p. 54).
C’estEscoquiainventé,etbrevetéen1946,lesystème
moderne de dent montée sur un porte-dent, explique
Laurent Rémignac, le directeur des ventes d’Esco
pour l’Europe et le Moyen-Orient, qui va révolution-
ner le marché. Côté godet la dent présente une cavité
prévue pour épouser la partie saillante du porte-dent.
Lapremière,élémentleplusexposé,peutêtrechangée
lorsqu’elle est usée. Le porte-dent reste à demeure,
soudé sur la lame du godet. La dent et le porte-dent
sont solidarisés par une clavette en acier à la forme
adaptée, que l’on enfonce ou que l’on retire au mar-
teau. La géométrie de la liaison dent-porte-dents est
propre au constructeur. Elle peut cependant être tom-
bée dans le domaine public et donc être reproductible
pard’autresindustriels.Danscederniercas,l’entrepre-
neur peut aisément changer de fournisseur de dents,
sans avoir à changer le porte-dent.
Sans marteau
Depuis une vingtaine d’années sont apparus des sys-
tèmes de clavetage sans marteau, dits aussi “hammer-
less”, qui ont pour objet un montage et un démontage
plus aisé, au moyen d’un outil spécialisé ou non. La
plupartdesconstructeursproposentleursystèmeavec
49Novembre 2016 • •n°241
« Le marché
a explosé. Tous les
constructeurs ont
voulu leur système
“propriétaire”. »Laurent Rémignac
(Esco)
MichelRoche
m&c
mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:56 Page49
DOSSIER
50 n°241 • Novembre 2016•
Abrasion,pénétration et productivité : comparatif
Que choisir ? Des dents de godet minces et offrant une pénétration aisée, ou des dents plus épaisses, forgées dans un
acier très résistant à l’abrasion ? Caterpillar s’est livré à des essais comparatifs avec ses propres produits. C’est une
chargeuse 992 qui a été utilisée pour ce test dans une carrière sud-africaine, sur un matériau « bien miné, et fin » selon
le constructeur. La machine a travaillé pendant deux fois 26 cycles avec un godet équipé de dents “Penetration Plus”
puis des dents “Heavy Abrasion”.
Penetration Plus Heavy Abrasive Différence (valeur) Différence (%)
Gazole l/h) 55,20 57,75 -2,55 -4,4
Production (t/h) 876,0 780,4 95,6 +12,2
Efficacité carburant (t/l) 15,87 13,54 2,33 +17,2
Efficacité carburant (l/t)) 0,063 0,074 -0,011 -14,8
Source:Caterpillar
m&c
mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:56 Page50
DOSSIER
des clavettes associées à un matériau compressible,
pour bloquer l’ensemble dent-porte-dent. Les sys-
tèmes “hammerless” représenteraient plus de 75 % de
la demande pour les machines de 60 t et plus.
Tous les clients n’en veulent pas. Ludovic Goussé, le
directeur technique de la carrière de La Noubleau, a
choisi pour le nouvel équipement de sa chargeuse WA
900 (voir dans le dossier « La Noubleau : des pro-
blèmes sur les porte-dents au front de taille », p. 55) le
système universel J. « C’est plus laborieux qu’un sys-
tème hammerless, admet-il, mais je peux faire jouer la
concurrence et changer de fournisseur de dents. »
Suivi
Le suivi que peut assurer le fournisseur est un élément
essentiel à prendre en compte. Aussi bien pour s’assu-
rer de la disponibilité des dents et des porte-dents – et
autres protections –, que lorsqu’on a besoin d’une
intervention, principalement de soudage. Mais a
priori, il n’y a pas de contrats de service sur les outils
d’attaque au sol (OAS). « On considère que ces équipe-
ments subissent une usure très aléatoire entre les sites »,
admet Ludovic Goussé.
Il n’est pas rare que les carriers détiennent des stocks
importants de dents, qu’ils changent eux-mêmes.
Ludovic Goussé explique sa politique : « Il ne faut pas
négocier sur la qualité mais sur la quantité. Nous avons
des stocks de dents pour l’année à un prix raisonnable. »
C’est d’autant plus important lorsque les dents doi-
vent être changées à un rythme soutenu : de 40 h à la
carrière de Trapp (Colas), 100 h (minimum) à La
Gouraudière (Carrières Roy), 400 h pour la carrière
de La Noubleau (Carrières Roy), 800 h à la carrière
des Grands Caous (Eiffage).
Toutefois,ladurabilitédesOASestungagedeproduc-
tivitédelamachine :«Unporte-dentàchanger,c’est8h
detravailpourunsoudeur»,ditThierryWojnowski.
Systèmes “propriétaires”
L’offre,enmatièrededentsetdeporte-dents,estlefait
de plusieurs catégories de professionnels. D’abord, les
constructeurs de machines : Caterpillar, Komatsu,
Liebherr, Volvo, etc., qui ont une offre. Lors de l’achat
des machines, ces derniers proposent systématique-
ment un ou plusieurs godets. Et ces godets sont
accompagnés du système de dents et de porte-dents
adaptés. Plusieurs configurations sont possibles.
Ensuite interviennent les fondeurs comme Esco,
MTG, Feurst, etc.
Les OAS à la marque des constructeurs peuvent être
fabriqués par eux-mêmes, via des filiales (Hensley
pourKomatsu,entreautres)oupardesfondeursindé-
pendants (MTG, Feurst, etc.) qui travaillent selon le
cahier des charges du constructeur.
Les fondeurs, indépendants ou non, ont leur propre
offre siglée à leur marque. « C’est paradoxal, explique
Serge Haladjian, le président d’Haladjian. Certains
fabricants d’OAS travaillent pour leur concurrence. »
Esco a, pour cette raison, rompu ses accords avec
Caterpillar il y a de nombreuses années.
Deuxième monte
Lors des discussions menées pour l’acquisition d’une
machineauprèsd’unconstructeur,ilrestepeudeplace
pour les discussions relatives au godet et aux OAS,
constatent plusieurs professionnels.
« Il arrive que les négociations se déroulent “godet mis à
part” », constate Philippe Jehaes, directeur régional
pour les pièces et les accessoires de Komatsu Europe,
chargé du territoire français. « Cela peut arriver avec
les grands groupes », complète-t-il.
La vente godet compris demeure cependant le cas le
plus fréquent.
C’est la raison pour laquelle les fabricants d’OAS
s’adressent principalement à un marché de deuxième
monte. Pour faire valoir leur offre, ils doivent faire la
preuve de l’intérêt de leur solution. Cependant,
Didier Chauveau, directeur des ventes pour l’Europe
de l’Ouest de MTG, dit constater de plus en plus de
ventes en première monte pour sa marque.
Degré de complication supplémentaire : les distribu-
teurs des marques de matériels, chargés de vendre les
équipements et accessoires du constructeur, peuvent
avoir passé des accords avec des fabricants de godets
et/ou de systèmes d’OAS différents. C’est d’autant
plus important pour lui que ce type d’équipement
engendre du chiffre d’affaires pièces, et éventuelle-
ment de la main-d’œuvre en proportion importante.
51Novembre 2016 • •n°241
« C’est paradoxal :
certains fabricants
d’outils d’attaque au sol
travaillent pour leur
concurrence. »Serge Haladjian
(Haladjian)
MichelRoche
MichelRoche
Certains
constructeurs
font appel
à des fondeurs
spécialisés
qui travaillent
en OEM
(équipementier).
mc241_V9_mc203 sommaire 09/12/16 12:57 Page51
DOSSIER
retourner.».Ouencorelalamesciequiestobtenuepar
découpe. « Cette configuration offre une pénétration
exceptionnelle,commenteFrançoisCarrier,maiselleest
très coûteuse lorsqu’il faut remplacer la lame. »
Parrapportaucoupledentetporte-dent,lalameaéga-
lement l’intérêt de préserver la contenance du godet.
La reprise, le transport et le chargement à partir des
stocks est une application moins sévère que le travail
au front de taille, nécessitant des équipements moins
sophistiqués. Le matériau y est davantage foisonné. Il
peut demeurer cependant très abrasif.
Pelles : des dents symétriques
Pour les pelles, le choix est assez semblable à celui qui
est fait pour les chargeuses.
Legodetdoitentrerdanslematériauetlesdentsdurer
le plus longtemps possible. Une différence, cepen-
dant : le profil des dents de pelles est symétrique, afin
de lui assurer la meilleure pénétration ; le profil des
dents de chargeuses est dissymétrique, davantage
chargé en partie basse, et à plat, car la machine est
appelée à racler le sol.
Des protections qui complètent la panoplie
Les exploitants ont à leur disposition un large choix
de protections supplémentaires pour les godets de
leurs machines.
Le choix : toujours un compromis
Le choix de l’OAS est toujours le résultat d’un com-
promis. Mais il y a une constante : « C’est le matériau
qui est déterminant », explique François Carrier, chef
de produit tombereaux rigides et articulés, et grosses
chargeuses sur pneus, chez Bergerat Monnoyeur.
Côté chargeuses, il faut distinguer les machines de
front de taille et les machines de reprise.
« Que veut-on ? », demande François Carrier. « De
la pénétration et de la résistance à l’abrasion. » Deux
qualités qui sont opposées. « Car plus on a de résis-
tance à l’abrasion, avec la géométrie qui s’ensuit, moins
on a de pénétration et réciproquement », poursuit le
responsable.
À la nature du matériau, il faut ajouter son foisonne-
ment. Certains exploitants font des économies sur le
minage, constatent François Carrier ainsi que Geof-
froy Debost, responsable produit outils et accessoires
deLiebherrFrance.Conséquence :lematériauàchar-
ger est plus compact, et nécessite donc de choisir les
dents en conséquence.
Front de taille : la bonne dent
Au front de taille, c’est le plus souvent le système dent
plus porte-dent soudé qui est choisi. « Il y a une rela-
tion entre l’effort de la machine et la taille de la lame du
godet », dit Geoffroy Debost. Et il y a une relation
entre la lame du godet et la taille de la dent. En fonc-
tion du matériau, on choisira des dents plus épaisses,
plus fines, plus larges, plus pointues, complète le res-
ponsable. « En présence d’un matériau déjà foisonné
avec de gros blocs, on choisira des dents longues et
épaisses. Pour un matériau très collant, on choisira des
dents qui finissent en pointe. En extraction directe, par
exemple dans du gypse, on optera pour les dents les plus
pointues possible. » Les constructeurs proposent des
combinaisons dimension-forme-acier adaptées à l’ex-
ploitation. Le choix n’est cependant pas évident et il
faut veiller à ne pas compromettre la consommation
delamachinenisaproductivitépourallongerladurée
deviedesdents(voirl’encadré«Abrasion,pénétration
et productivité : comparatif. »)
La lame, une solution spécialisée
« Si on est dans du gravier ou en sablière, on peut opter
pour la lame. Certains de nos clients s’orientent exclusi-
vementverscettesolution»,constateGeoffroyDebost.
« Avec des variantes, par exemple des lames rapportées
vissées, qui s’usent à la place du godet, voire qu’on peut
52 n°241 • Novembre 2016•
« Il faut veiller à ne pas
compromettre la consommation
de la machine ni sa productivité
pour allonger la durée de vie
des dents. »François Carrier
(Bergerat Monnoyeur)
DR
« Que l’on soit
dans du gravier
ou en sablière,
on peut opter pour
la lame. Certain
de nos clients
s’orientent
exclusivement vers
cette solution. »
Geoffroy Debost
(Liebherr)
DR
Liebherr
mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:56 Page52
DOSSIER
Lessegments,montésentrelesporte-dents,etsouvent
boulonnés,sontlespluscourants.«Ilséquipentquasi-
ment toutes les machines en front de taille », observe
François Carrier. Ils existent en plusieurs configura-
tions : classique, demi-flèche, c’est-à-dire biseautés
pour favoriser la pénétration, etc.
Le fond du godet des chargeuses, très exposé, est sou-
vent protégé par le dessous, au moyen d’une tôle sou-
dée. Moins courant et destiné aux grosses machines,
des plaques d’usure supplémentaires, à fixation méca-
nique, peuvent compléter le dispositif.
Le talon du godet, également exposé, surtout si on ne
l’ouvre pas assez, peut bénéficier d’un carénage adapté
à sa forme.
Autres protections assez répandues, celles qui concer-
nent les flancs du godet, plutôt utilisées pour les par-
ties basses, précise François Carrier.
Enfin, les porte-dents peuvent recevoir une coiffe qui
les protège des contacts avec le matériau.
Clavetage de pièces d’usure
A ces équipements peuvent s’ajouter des protections
intérieures du godet.
Les chasse-pierres font office de déflecteur pour éloi-
gner les matériaux des pneumatiques des chargeuses.
« Ils sont assez demandés », dit François Carrier. Mais
ilsn’ontpasquedesdéfenseurs.«Nousnousrefusonsà
adoptercetyped’équipement,ditLudovicGoussé.C’est
une hérésie : je considère qu’un bon opérateur positionne
correctement sa machine. »
Les protections de godet sont soudées sur le godet ou
clavetées si la machine travaille dans un matériau très
abrasif. « Le clavetage permet de changer aisément ces
dispositifs sans immobiliser la machine », commente
Geoffroy Debost.
Productivité et lourdeur des protections
La protection maximale du godet a un coût. D’abord
un coût financier : « Un godet très renforcé peut voir
son prix doublé par rapport à un godet de reprise simple-
ment équipé », dit Geoffroy Debost. La protection se
paye également en termes de poids, jusqu’à un tiers en
plus par rapport à un godet nu. Et ce surpoids peut
entraîner un surcroît de consommation de carburant.
De plus, les protections peuvent entraîner une dimi-
nution de la capacité du godet, et donc réduire sensi-
blement la productivité de la machine. n
Michel Roche
53Novembre 2016 • •n°241
m&c
Chargement sur le front de taille,
à la carrière de Raon-l’Etape.
Le gisement exploité est une roche
éruptive caractérisée par sa dureté
(andésite labradorique).
mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:56 Page53
DOSSIER
diatement », déclare Thierry Wojnowski. D’où un
suivi permanent de l’état des dents et des porte-dents.
L’usure des dents est un facteur important également
dans la consommation de carburant. Entre un jeu de
dents neuves et un jeu de dents usées, il peut y avoir
jusqu’à 30 % de consommation de carburant en plus.
« Quand on a une durée de vie pour les dents qui des-
cend à 40 heures, on suit cet indicateur de très près »,
commente le directeur de la carrière.
Attention à la casse !
Entre fin 2013 et début 2015, plusieurs porte-dents,
positionnésàdesendroitsdifférentsdugodet,ontcassé.
« En dix-huit mois, nous avons changé une vingtaine de
porte-dents,quiontpuêtreprisengarantieparlefournis-
seur », commente l’exploitant. Le constat est fait
conjointementaveccedernierpouraboutiràlaconclu-
sion évidente qu’il ne faut pas sous-estimer l’impor-
tance et la qualité de ces pièces d’usure, et cela d’autant
plusdansune application considéréecomme sévère.
Début 2015, la carrière a changé de fournisseur, au
profit d’Esco, via son importateur Haladjian. Les
casses ont disparu et le changement des dents et des
porte-dents a repris au rythme normal de la carrière,
entre 40 et 300 h pour les premières, et entre 2 500 et
3 000 h pour les seconds. n M.R.
54 n°241 • Novembre 2016•
La carrière de Trapp ne ménage pas les dents
Nous travaillons dans une roche éruptive qui pré-
sente une abrasivité importante. Mais ce qui est
aussi déterminant, c’est sa résistance à la compression.
Elle peut monter jusqu’à 450 MPa », déclare d’emblée
Thierry Wojnowski, le directeur de la carrière de
TrappàRaon-l’Etape(88).Cetteexploitation,quifait
partie de la Société des Carrières de l’Est (groupe
Colas), produit de 1,5 à 2 Mt/an d’un matériau prin-
cipalement utilisé pour le ballast des voies de chemin
de fer, mais également dans toutes les applications
routières et autoroutières. Avec un coefficient LA de
10 à 11 et un MDE de 3 à 9, elle possède l’agrément
SNCF pour le réseau de lignes classiques, mais égale-
ment LGV.
« Notre matériau use beaucoup du fait de sa résistance
mécanique. Il y a beaucoup d’arrachement de métal »,
précise Thierry Wojnowski.
Une production pour le ballast LGV
La foration et le minage sont effectués en interne. Le
brut d’abattage est ramassé par une chargeuse sur
pneus équipés de chaînes pour éviter les coupures.
« En raison de la superficie de l’exploitation – une
soixantaine d’hectares – la machine doit passer d’une
fosse à l’autre parfois au prix d’un parcours de plusieurs
centaines de mètres », explique Th. Wojnowski.
C’est une chargeuse Caterpillar 992 K qui est
employée au chargement de deux tombereaux Cater-
pillar 777 D et un 777 F. À partir de fin 2013, l’exploi-
tation s’est orientée vers les parties les plus dures du
gisementpourproduireleballastdetypeLGVàdesti-
nation de Nîmes pour le chantier du CNM (contour-
nement de Nîmes et Montpellier).
Une consommation qui augmente
avec des dents usées
Cette nature de roche se fractionne bien, avec une
consommation d’explosifs plutôt basse, mais elle a
tendance à se ré-imbriquer après abattage, et nécessite
une force d’arrachage importante et une bonne péné-
tration du godet. Ce sont donc les dents et les porte-
dents qui sont en première ligne dans cette applica-
tion. « Un porte-dent de cette taille peut gravement
endommager le concasseur primaire en cas de casse si le
chauffeur de la chargeuse ne s’en rend pas compte immé-
«
« Notre crainte était
qu’un porte-dent tombe
dans le concasseur primaire. »
Thierry Wojnowski
m&c
Caractéristiques mécaniques
du gisement de Trapp
Roche : andésite labradorique
Densité : 2,86 t/m3
Coefficient Los Angeles : 10 à 11
Coefficient MDE : 3 à 9
Abrasivité : 2 000 g/t
PSV : 51 à 54
Résistance à la compression : 350 à 500 MPa
Godet de la 992
avec ses nouveaux
outils d’attaque
au sol, dont les
dents Esco SV2.
Aucun désordre
n’est à noter
depuis
le changement
de fournisseur.
DR
mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:56 Page54
DOSSIER
Nous avons choisi la chargeuse, car nos sites sont très
grands et nous avons besoin d’une vitesse de trans-
fert élevée. Il n’est pas exclu que nous ayons besoin d’un
transfert lors d’un poste de 8 heures », explique Ludo-
vic Goussé, le directeur technique de la carrière de La
Noubleau (2,2 Mt/an), l’une des deux exploitations
des Carrières Roy (79), avec celle de La Gouraudière.
Des dents fines et affûtées
À La Noubleau, on extrait une diorite qui présente un
coefficient LA de 12 et un MDE de 8.
Au front de taille, c’est une chargeuse Komatsu
WA900 dotée d’un godet de 14 m3 qui charge quatre
tombereaux 777 Caterpillar (D et F) à raison de
1 700-2 000t/h.«Lacontrepartieduchoixdelachar-
geuse est qu’il faut dimensionner nos tirs de manière à ce
que la machine reprenne un matériau suffisamment
broyé. C’est là qu’intervient le choix des outils d’attaque
au sol. Si l’on n’a pas les équipements efficients, on peut
vite casser des dents ou des porte-dents », commente
Ludovic Goussé. « Sur les trois quarts du tir, il n’y a pas
de problème, mais dans le dernier quart, c’est plus diffi-
cile :onestsouslepiedetl’onrencontredestêtesderoc.Le
compromis, ce sont des dents suffisamment fines et affu-
téespourpénétreretarracher,etdesporte-dentssuffisam-
ment gros et résistants. La contrepartie est que plus il y a
de poids transporté, plus on consomme de carburant »,
déclarel’exploitantquiprotègelegodetdelachargeuse
par des protections : fond de godet doublé, protec-
tions de flanc sur les bords d’attaque, patins de glisse-
ment en dessous, protections de talons boulonnées.
Une WA 900 équipée en Kmax
« La WA900, achetée en 2012, avait été dotée d’origine
de dents Kmax, une marque de Komatsu. Or nos porte-
dentsontcassérégulièrement :ilsétaientcreuxetlalan-
guette du dessous était de longueur inférieure à la lan-
guette supérieure, avec, par voie de conséquence, une
soudure également de longueur inférieure », explique
Ludovic Goussé. La conception proposée par le four-
nisseur ne convenait pas à l’application de la carrière,
conclut le responsable. La solution existait, dit Ludo-
vic Goussé, et a été proposée par le distributeur de
Komatsu dans la région, Sami TP. « C’était des porte-
dents beaucoup plus gros, avec des épaisseurs de fonderie
quinousconvenaient.»Maisilfallaitlesfairevenirdes
États-Unis, avec des problèmes d’approvisionnement
en France qui ne permettaient pas d’assurer la péren-
nité de cette solution, estime le responsable. Ludovic
Goussé a alors fait le tour des autres fournisseurs, fon-
deurs de dents (MTG, Esco) et même des construc-
teurs, comme Caterpillar.
Pourledirecteurtechnique,leproblèmeestrésoluavec
le choix de porte-dents pleins, qui coiffent complète-
ment la lame, et celle-ci a également été changée.
« L’épaisseur de la nouvelle lame, 80 mm, correspond
exactementàl’entraxedesporte-dents,avecdeslongueurs
de languette identiques », précise le responsable qui ne
souhaite pas citer le nom de son nouveau fournisseur.
«C’esttroptôt,carilnousfautsixmoisàunanpournous
faireuneopinion»,déclareLudovicGoussé. n
55Novembre 2016 • •n°241
À La Noubleau, des problèmes
sur les porte-dents, au front de taille
La WA 900 charge
un tout-venant
brut de minage
extrait dans
un gisement
de diorite bleu gris.
Il faut attendre
6 mois pour
conclure
sur la pertinence
du choix du nouvel
équipement.
Dents Kmax
livrées d’origine
par Sami TP
et Komatsu.
«
« Nous avons retrouvé
une cohérence entre
les porte-dents
et la lame du godet. »
Ludovic Goussé
m&c
m&c
m&c
mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:56 Page55
DOSSIER
L’épaisseur et le profil
entrent en ligne de compte
Les godets de la dernière machine ont donc été, une
fois encore, équipés de matériels Feurst, jugés « supé-
rieurs » par Alexandre Pfeiffer. « Question d’épaisseur
et de profil », précise-t-il. Les deux chargeuses de l’ex-
ploitant, une Liebherr L580 X Power et une Caterpil-
lar 972 K, sont dotées de leurs équipements d’origine.
Ellessontéquipéesd’unelameboulonnéepourlaLieb-
herr, qui est dévolue au chargement des camions, et de
dents et entre-dents Caterpillar pour la seconde, car
elle charge le tout-venant brut de minage après déver-
sement par les tombereaux. « Contrairement à notre
pelle qui doit racler le terrain et purger le front de taille,
la chargeuse Caterpillar travaille sur un matériau foi-
sonné,préciseAlexandrePfeiffer.Maisnousn’avonspas
de problème d’usure sur les chargeuses. » n M.R.
56 n°241 • Novembre 2016•
Grands Caous : retour à Feurst
Nous sommes un bon client pour Feurst », explique
Alexandre Pfeiffer, le chef de carrière des
Grands Caous. La carrière de porphyre bleu, située
dans le massif de l’Estérel, près de Saint-Raphaël (83),
produit 650 000 t/an de porphyre bleu, un matériau
très dur avec un RPA de 57 qui est habilité pour la
couche de roulement des autoroutes. Après foration
et minage, opérés par l’exploitant, une pelle Liebherr
964 SHD charge des tombereaux rigides Caterpillar
769, 770 et 771 et un Terex TR45.
Équiper deux godets de 5 m3
«Lorsquenousavonsachetélapelleen2013,nousavons
réceptionné deux godets de 5 m3, de la marque, dotés de
dents Liebherr », commente l’exploitant. Le godet est
protégé par des tôles de renfort, et est équipé d’une
lameendessousetdebarresd’usuresurlesflancs.«Sur
nosdeuxprécédentesmachinesdeproduction,uneCater-
pillar365etuneLiebherr964SHD,identiqueàlader-
nière,nousavionschangélesdentsetlesporte-dentsd’ori-
gine au profit de protections Feurst. »
Le carrier avait été convaincu d’essayer les produits du
constructeur français et les avait adoptés. « Nous
atteignons les 800 h avec ces équipements », dit-il.
« Avec les équipements que Liebherr nous a proposés,
suite à ma demande, nous restions à 500 h. »
«
« Avec notre
nouvelle monte,
les dents atteignent
800 h. ».
Alexandre Pfeiffer
MichelRoche
Godet de la pelle avec dents et porte-dents Feurst.
MichelRoche
MichelRoche
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DOSSIER
57Novembre 2016 • •n°241
Nous proposons une centaine de produits à partir de
notre gisement calcaire », expliqueJoséLambert,
le responsable d’exploitation de la carrière de Ferques
(groupe Carrières du Boulonnais, 62). Cette carrière
produitunpeumoinsde6Mt/andematériaux.
Essai de lames dentelées
Aprèsl’abattage(leforageetleminagesontréaliséspar
l’entreprise), le tout-venant est repris par deux char-
geuses 992 K Caterpillar qui chargent cinq tombe-
reaux de 100 tonnes, dont deux Caterpillar 777 F, un
777 D et deux Komatsu HD785-7. S’ajoutent à cet
ensemble deux chargeuses 988 G et K pour les aména-
gements, ainsi qu’une pelle Caterpillar 365 qui dégage
lesrognonsavantforation,etréaliseletripourlesenro-
chements.
« Il y a cinq ans, nos chargeuses de front de taille – des
992 G – étaient équipées de godets avec des lames dente-
lées, en remplacement d’une monte classique avec des
dents.Eneffet,Caterpillarnousavaitproposécette solu-
tion car une de nos machines ne pénétrait pas bien dans
le matériau », explique le carrier. Il s’est avéré que cette
solution était en réalité causée par un déficit de puis-
sancedumoteurdel’unedesdeuxmachines.Leréglage
du moteur avec les mécaniciens de Bergerat Mon-
noyeur a permis de résoudre le problème. La solution
godet avec lames dentelées n’a pas convaincu pour
autant José Lambert : « Nous perdions un peu en péné-
tration », se rappelle-t-il. « Et nous avions beaucoup
d’usure. ». Retourauxdents,donc.
Protection minimale
Lesdeuxchargeusesdefrontdetailleactuelles,âgéesde
4 ans, sont équipées de godets et de dents K fournis par
Caterpillar. « Notre matériau n’est ni très dur ni abra-
sif, ce qui explique que nous n’avons pas de protection de
flanc, ni de segment, seulement des dents »,détailleJosé
Lambert.Lesdentsdeces992n’ontjamaisétéchangées
et affichent 11 000 h de service. L’exploitant avoue être
satisfaitdel’équipementdesesmachinesactuelles.
La 988 est équipée d’une contre-lame, car elle est char-
géederepousserlestirs.«Elleramassebeaucoupmieux
ainsi»,déclareJ.Lambert.Letravailaustockestassuré
par une pelle Volvo 365, une pelle Caterpillar 220 H,
une chargeuse Komatsu WA600, et par deux char-
geusesVolvoL350.
La pelle 365 est dotée de godets avec un système K.
Cettemachinepeutintervenirsurlestirs.«Nousavons
cassé deux fois des porte-dents, car à chaque occasion, le
chauffeur tiraitsur de grosblocs »,admetJoséLambert.
Lesdentsdecettepellesontchangéesunefoisparan.
Les chargeuses utilisées à la reprise sont équipées de
simples lames, comme le rappelle l’exploitant : « Nous
chargeons aussi des trémies destinées au remplissage des
trains. Et si nous perdons une dent, nos clients n’appré-
cieront pas ! » n M.R.
Des dents qui atteignent 11 000 h sur
les fronts de taille de la carrière de Ferques
«
Chargeuse Cat
992 K sur un
des fronts de taille
de la carrière
de Ferques (62)
au chargement
d’un tombereau
HD785-7.
Avec 3 tirs par
jour, ce sont
35 000 tonnes
de tout-venant
brut d’abattage
qu’il faut envoyer
à l’usine selon
un débit moyen
de 1 900 t/h.
m&c
mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:56 Page57
DOSSIER
58 n°241 • Novembre 2016•
mondeentierunegrandepartiedesmachinesdeproduc-
tion. Nous nous appuyons aussi sur notre expérience du
mining en Afrique. »
L’image d’Esco a évolué : « Nous sommes passés de
matériels considérés comme relativement onéreux à des
équipements d’un très bon rapport qualité prix. ».
Aussi, pour promouvoir ces matériels, en partenariat
avec Esco, Haladjian a lancé un programme de
conversion des systèmes concurrents au système de la
marque américaine.
Une conversion qui peut être opérée – « dans de
bonnes conditions financières » – par les équipes d’Ha-
ladjian,chezl’exploitant,dansundesquatreateliersdu
distributeur, ou encore par ses sous-traitants agréés.
L’opération peut notamment être menée à l’occasion
delaréparationdesgodets,environ500paran,surtout
en provenance des carrières, précise Emmanuel Tho-
massin. « Nous proposons alors systématiquement un
système Esco », précise-t-il. Autre atout : le bureau
d’études d’Haladjian accompagne les exploitants pour
les interventions très techniques en apportant des
solutions sur mesure. n M.R.
Haladjian : apporter une aide
à la décision pour les carriers
Dans le cas des machines de production, nous nous
positionnons comme le leader en matière d’outils
d’attaque au sol. L’alternative, c’est le “système proprié-
taire constructeur” », déclare Serge Haladjian, prési-
dent d’Haladjian.
Haladjian est l’importateur des produits Esco depuis
25 ans pour la France et pour une vingtaine de pays
d’Afrique (voir plus loin dans le dossier « Une stratégie
mining pour Haladjian », p. 64).
Spécialistedespiècesdétachées,etpremierfournisseur
depiècesd’usuresurlemarchéfrançais,Haladjianpré-
sente un large catalogue d’équipements Esco pour les
chargeuses, les bouteurs et les pelles.
« Nous ne proposons pas des équipements, nous propo-
sons des solutions », affirme Serge Haladjian. Une stra-
tégie qui est pertinente pour les exploitants de car-
rières, estime le directeur commercial, Emmanuel
Thomassin : « Ces professionnels sont très attentifs en
matière de dents et de porte-dents. Et ceci d’autant plus
qu’il s’agit de machines de production. »
« Nous bénéficions d’une grande expérience en la
matière, dit Serge Haladjian. Et Esco équipe dans le
«
MichelRoche
Haladjian propose
des godets
standard
à personnaliser
avec les OAS
adaptés au travail
effectué,
ou sur mesure.
mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:56 Page58
DOSSIER
59Novembre 2016 • •n°241
La société Topaz a été créée en 2012, d’abord
comme centrale d’achats pour les concessions du
groupe Dubreuil, représentant JCB, Bobcat, Mecalac
et Doosan selon les secteurs et les filiales.
Topaz a une présence nationale pour la distribution
des pièces génériques pour les matériels de chantier,
avec notamment des trains de roulement et des outils
d’attaque du sol (OAS). Cette dernière activité parti-
cipe à hauteur de 1,9 M€ au chiffre d’affaires de la
société, qui se hisse à 18 M€.
La gamme Feurst représente la partie la plus impor-
tante de l’activité OAS de Topaz, explique Clément
Lamotte, chef de produit : « Nous sommes distribu-
teur de Feurst pour le Grand Ouest à l’exclusion de la
Bretagne, du Sud-Ouest et d’une partie de la région
PACA. Nous proposons aussi des protections de godet,
des lames et des contre-lames de qualité, dans des aciers
à haute résistance à l’impact et possédant une homogé-
néitédeladuretéjusqu’aucœurdelalame.»Danscette
dernière spécialité, Topaz importe des produits d’ori-
gine du nord de l’Europe. « L’une de nos forces, ce sont
nos stocks très importants : ils nous offrent une grande
réactivité », complète Clément Lamotte. Il se félicite
d’avoirdesclientsenOAScomptantparmidegrandes
carrières appartenant à de grands groupes : « Nous
recevons des demandes pour la monte des dents et des
porte-dentsdèslaventedesmachines,maisl’essentieldes
ventes est réalisé en seconde monte. » n M.R.
Topaz, distributeur Feurst,
et spécialiste des lames
Caterpillar propose trois systèmes d’outils d’at-
taque au sol. « Le système le plus répandu dans
notre clientèle est le système K », observe François Car-
rier,chefdeproduittombereauxrigidesetarticulés,et
grosses chargeuses sur pneus chez Bergerat Mon-
noyeur. C’est un système sans marteau avec clavette
verticale. « Il constitue indéniablement un progrès qui
est apprécié. Mais dans certains cas, le verrouillage est
jugéunpeuléger,poursuitFrançoisCarrier.C’estpour-
quoi, et en particulier chez les exploitants de carrières, le
système J de Caterpillar, à assemblage traditionnel, avec
une goupille horizontale, garde ses partisans. »
S’ajoute à ces deux systèmes, le système Capsure, plu-
tôt destiné aux matériels de production. Le terme
“Capsure” désigne en fait un dispositif de verrouillage
de la goupille destinée à solidariser la dent et le porte-
dent, mettant en jeu une retenue de cette goupille, qui
est réutilisable. Il est mis en place avec une clé à cli-
quet, ce qui le range dans les systèmes sans marteau. Il
est compatible avec le système J.
«IlestpeurépanduenFrance,admetFrançoisCarrier.
Car il est un peu plus coûteux que la moyenne. Et le
marché français pour les matériels concernés est
limité. »
Caterpillar propose par ailleurs un très grand nombre
d’OAS et de dispositifs de protection des godets.
Pour les matériaux très abrasifs, le constructeur pro-
pose une version ARM (Abrasive Resistant Material)
de ses outils d’attaque au sol.
Les OAS de Caterpillar sont fabriqués par des sous-
traitants en OEM (pièces d’origine). En revanche, les
godets du constructeur sont produits par lui-même. n
M.R.
Caterpillar : les exploitants
apprécient le système J
Godet roche
Caterpillar
avec segments
demi flèche.
Godet d’une pelle
Komatsu PC800
équipé
de protections
Feurst proposées
par Topaz.
DR
Stock Topaz à Sainte-Florence, en Vendée.
Il comprend notamment des produits
d’usure, des lames et contre-lames,
dents et porte-dents.
m&c
m&c
mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:56 Page59
DOSSIER
60 n°241 • Novembre 2016•
La commercialisation de MTG en France est opérée
par un réseau de distributeurs indépendants, parmi
lesquels figurent plusieurs concessionnaires de
Liebherr. n M.R.
MTG, le fondeur
qui a développé
sa propre gamme
MTG,anciennementMetalogenia,estunfondeur
d’outils d’attaque au sol. Son siège demeure sur
le site, près de Barcelone (Espagne) où l’industriel
fabriquait pour Esco dont il était sous-traitant dans les
années 1980.
Le fondeur, entreprise familiale, réalise un chiffre d’af-
faires de 66 M€, et a ouvert une nouvelle unité de pro-
duction, à Monzon. MTG a aussi un établissement à
Houston (Texas, États-Unis).
FournisseurenOEMdanslesannées1970deFiatallis
et Poclain, MTG produit à présent les OAS pour
Liebherr.
« Nous avons aussi développé notre propre gamme »,
commente Didier Chauveau, directeur des ventes
pour l’Europe de l’Ouest.
Pour les matériels de construction, MTG propose le
système Kingmet. Le système Starmet, sans marteau,
est destiné aux pelles de 10 à 400 t et aux chargeuses de
9 à 350 t. Le constructeur a conçu en outre un système
compatible avec le système J de Caterpillar.
Esco, leader de la deuxième
monte en France
Le système dent plus porte-dent, breveté par Esco en 1946, a fait son entrée en
Europe, avec l’arrivée du fondeur sur le continent, en 1962 », explique Lau-
rentRémignac,ledirecteurdesventesd’Escopourl’EuropeetleMoyen-Orient.
L’industriel s’installe alors à Grenoble, à proximité de l’usine Caterpillar,
constructeur avec lequel il avait passé un accord pour la fabrication des OAS –
maisquiaétérompuen1965.«Àcetteépoque,lemarchéétaittoutpetit»,recon-
naît Laurent Rémignac.
« Dans les années 1960, Esco met au point un système conique adapté à tous types et
à toutes tailles de machine. Esco devient alors LA référence », poursuit le dirigeant.
Le constructeur fait appel à des sous-traitants européens, dont Metalogenia et
une fonderie en France, à Feurs (42), qui deviendront respectivement MTG et
Feurst aprèslarupturedel’accord avec Esco.Aujourd’hui,Escofabriquesespro-
duits dans des fonderies situées aux États-Unis et au Canada.
« Le marché a explosé, reconnaît Laurent Rémignac. Tous les constructeurs ont
voulu avoir leur système “propriétaire” ».
À présent, Esco réalise un chiffre d’affaires de 600 M$ (560 M€) et est devenu le
premier constructeur mondial. En France, Esco est distribué par Haladjian et se
présente comme le leader en deuxième monte.
Le catalogue d’Esco comprend l’Ultralock, un système sans marteau, avec un
outil qui lui est propre, la gamme SV2, sans marteau également, conçue pour les
matériels à partir de 70 tonnes. En outre, Esco propose la gamme de dents DRP
detypeCaterpillar,pourlasérieJduconstructeur.Encomplémentfigureundis-
positifdeclavetagesansmarteau.Escoajouteàsonoffreunelargegammedepro-
tections des godets.n M.R.
«
OAS Esco, modèle à claveter Toplok
pour machines de production.
MichelRoche
Solutions “lourdes” d’OAS MTG pour machines de production.
m&c
mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:57 Page60
DOSSIER
61Novembre 2016 • •n°241
Godet chouleur pour pelle équipé de protections
Liebherr, en attente de montage,
à l’usine de Colmar.
OAS Liebherr : pour les carrières et la mine
Le fondeur français appartient au groupe Safe
(275 M€ de chiffre d’affaires), spécialisé dans les
produits en acier moulé, qui lui apporte son savoir-
faire en matière de métallurgie.
Cet ancien sous-traitant d’Esco, basé à Feurs (42),
possède aussi des établissements au Mexique et en
Chine. Il réalise un chiffre d’affaires de 10 M€.
« Nos produits se distinguent par la qualité des aciers
que nous mettons en œuvre et par le souci que nous
apportons à leur géométrie, notamment pour réduire les
jeux entre la dent et le porte-dents, et protéger l’ensem-
ble », affirme Olivier Valloz, responsable technique
chez Feurst.
LedernierproduitdeFeurstestleTurnkey,unsystème
sans marteau, qui est verrouillable avec une simple clé
carrée.Laversionactuelles’adresseauxmachinesde50
à 300 tonnes. Feurst vante les mérites de son emman-
chement breveté augmentant la durée de vie de cet
OAS. « La gamme n’est pas complète, dit Emmanuelle
Maurel responsable du service clients. À terme, nous
couvrirons les matériels de 19 à 400 tonnes. »
Le Turnkey s’ajoute au Fastkey, un dispositif doté
d’une clavette verticale se mettant en place dans un
fourreau destiné à rattraper le jeu, et qui est utilisable
sur les machines jusqu’à 100 tonnes.
Comme les autres fondeurs indépendants, Feurst
propose son ensemble compatible avec le système
Caterpillar. n M.R.
Feurst compte sur le Turnkey
pour la “construction” et le “mining”
«
DR
Nous avons une offre pour toutes nos
machines », commente Geoffroy
Debost, responsable produit pour les
outils et accessoires de Liebherr-France
SAS. Pour la carrière, le constructeur pro-
poseunsystèmesansmarteauavec5tailles
de dents et 6 profils de dents. Il faut préci-
ser qu’il présente aussi des systèmes avec
marteau pour les petits matériels.
Sorti en 2009, le système Liebherr est
fabriqué, selon le cahier des charges du
constructeur, par un fabricant espagnol
(MTG, ndlr).
« Lors des négociations pour la vente de
machines, nous conseillons notre système de
dents et de porte-dents », reconnaît Geof-
froy Debost. « Lorsqu’un client ne sou-
haitepasnotreoffreenlamatière,nouspro-
posons des solutions alternatives, godet sans
lame, ou parfois montage d’un système
concurrent », poursuit-il.
Liebherr Mining a également une solu-
tion destinée aux engins miniers, qui
couvre la gamme de pelles hydrauliques
en butte et en rétro, de 100 à 400 tonnes.
Il s’agit de répondre aux besoins en
OAS pour les machines Liebherr et
pour celles de la concurrence.
Le constructeur propose ainsi 4 profils de
dents et 5 tailles différentes. « Nos quatre
types de dents sont adaptés aux différentes
applications allant jusqu’à l’attaque
directe », explique Swann Blaise, respon-
sable marketing chez Liebherr-Mining
Equipment SAS. Cette gamme OAS se
compose de dents, de boucliers de lame et
de boucliers latéraux afin de protéger la
structure du godet. « Les pièces sont inter-
changeables pour une optimisation de
l’usure et, par conséquent, pour une réduc-
tion significative des coûts opérationnels »,
précise-t-il. « Cette solution a été présentée
pourlapremièrefoissurlesalonMINExpo
à Las Vegas, en 2012, complète Swann
Blaise. Les retours clients sont très positifs à
ce jour et ont motivé une grande partie à
convertir leur godet en OAS Liebherr pour
les raisons suivantes : meilleure pénétra-
tion, durée de vie plus longue, facilité de
remplacement des outils. À cela, on peut
ajouter : service client réactif et profession-
nel apporté sur site. » Une manière de
titiller le leader en outils d’attaque au sol
sur le marché. n M.R.
m&c
mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:57 Page61
DOSSIER
62 n°241 • Novembre 2016•
Komatsu poursuit son implication dans les équipe-
mentsàdestinationd’unmarchépluslargequeceluide
sa marque avec le rachat récent des godets et attaches
rapides Lenhoff.
Komatsu entend conserver ses clients OAS en
deuxième monte, et même en gagner de nouveaux.
« Nous proposons, à des conditions avantageuses, des
kits, dents, porte-dents et clavettes », explique à ce pro-
pos Philippe Jehaes. n M.R.
Komatsu : trois gammes, trois réseaux
Komatsu s’est impliqué dans les outils d’attaque au
sol (OAS) par le biais de rachats.
Les dents labellisées Komatsu – arborant le jaune de la
marque – constituent la gamme Kmax. Elles sont
fabriquées par Hensley, un constructeur américain
appartenant à Komatsu. Hensley possède deux fonde-
ries, l’une au Texas, l’autre en Chine. « En Chine,
Hensleyfabriquedesproduitsconformesàsoncahierdes
charges, et de qualité identique aux dents améri-
caines », précise Philippe Jehaes, directeur régional
pour les pièces et les accessoires de Komatsu Europe,
chargé du territoire français.
Hensley fabrique une gamme d’OAS sous son nom
propre, et dénommée XS. De conceptions semblables
etdetype“hammerless”(clavetableavecunesimpleclé
àdouille),ellesmettentenœuvreunnezdeporte-dent
légèrement différent, interdisant l’interchangeabilité
des dents d’une gamme à l’autre.
Komatsu propose également les dents KVX. « Ce sont
des dents symétriques d’avant vers l’arrière, et boulon-
nées par le milieu », explique Guillaume Wiliquet,
directeur produit chez Komatsu Europe. « Ainsi, en
l’absence de porte-dents, les dents peuvent être retour-
nées une fois la première pointe usée. » Les dents KVX
sont des produits haut de gamme, fabriqués dans un
acier d’une dureté supérieure à 500 HB pour résister
aux applications sévères, et produites par le fabricant
norvégien KVX, « également propriété de Komatsu »,
insiste Guillaume Wiliquet.
Les réseaux de Komatsu vendent les OAS Kmax et les
dents Hensley pour les dimensions qui ne sont pas
couvertes par la gamme Kmax, dont les applications
“mining”.
Les dents Hensley et KVX ont leur propre réseau de
distribution.Dent Hensley.
KVX est une marque appartenant à Komatsu.
Dents et porte-
dents KVX.
m&cm&c
DR
mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:57 Page62
DOSSIER
63Novembre 2016 • •n°241
L’outil d’attaque au sol élaboré récemment par
Combi Wear Parts est le C-Rex. Destiné à la
gamme construction, comme l’indique la lettre C, il a
été conçu pour les pelles de 12 à 45 tonnes et pour les
chargeuses sur pneus de 12 à 55 tonnes. D’après le
constructeur, qui a dévoilé cet outil à Bauma 2016,
« ce segment de machines n’est qu’un début pour une
ligne de produits qui sera étendue selon la demande du
marché ».
D’emblée, on constate qu’il y a peu de différence entre
le C-Rex et les outils Combi, même si ces derniers
concernent également le segment de marché
“construction”. « Lorsque nous avons conçu le C-Rex,
nous avons conservé les propriétés des pièces Combi, tout
en éliminant les faiblesses du système. Nous avons ainsi
mis au point un verrouillage mécanique qui facilite le
montage et le démontage des dents. Le verrouillage ne
nécessite pas de marteau et ne consiste qu’en une seule
pièce : une goupille de verrouillage qui peut être réutili-
sée durant toute la durée de vie du système », explique
Sacha de Bilderling, directeur commercial chez
Combi Wear Parts.
Facilité d’utilisation et économie ont guidé l’indus-
triel qui a proposé des dents plus longues avec un
pourcentage de matériau à user plus important. Autre
intérêtquenoteleconstructeur :lesystèmeC-Rexest
également moins sensible à l’usure, ce qui se traduit
par une durée de vie plus longue des adapteurs.
La production du C-Rex, comme celle de la gamme
ProClaws (proposée en carrière pour les machines de
production), est réalisée à la fonderie Combi Wear
PartsdeLjungby,enSuède,oùl’industrielainvestidans
unenouvellelignepourpièceslourdes.n J.P. le P.
C-Rex, la dernière solution
de Combi Wear Parts
50 € TTC
hors frais de port
format A4
88 pages
sériehors
numéro 4
société de l'industrie minérale
17 rue Saint-Séverin, 75005 Paris France
www.lasim.org - tél. +33 (0)1 53 10 14 70 - fax +33 (0)1 53 10 14 71
Dossiers :
• exploitation
et paysage
• minéraux industriels
retrouvez
le bon de commandesur www.lasim.org
Dents C-Rex de
Combi Wear Parts.
DR
mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:57 Page63
DOSSIER
De la fourniture de pièces à la maintenance des installations
Une stratégie “mining”
pour Haladjian
Haladjian, importateur de pièces Caterpillar d’origine pour la France, a ajouté à son
catalogue Komatsu, Volvo, mais aussi de nombreux composants et pièces d’usure.
Récemment arrivé en Afrique, via la clientèle des mines et des carrières, Haladjian
s’implique désormais dans la maintenance des installations de carrière. Deux stratégies
liées. Rencontre avec Pierre Haladjian, directeur général en charge du développement
international du groupe.
m&c : Quelle est votre activité
à l’international ?
P. H. : Avec la crise, nous avons accéléré notre déve-
loppement à l’étranger, et notamment en Afrique.
Nous avons créé au Maroc une société qui emploie
aujourd’hui 20 personnes. Elle dispose d’un stock de
pièces. Et nous sommes en train de monter un atelier.
Elle travaille pour les travaux publics, mais son déve-
loppement est assez long. Sur le reste de l’Afrique,
nous avons d’emblée envisagé le marché du “mining”
et obtenu des cartes de distribution exclusives sur les
marques Esco et Berco. Nous travaillons bien dans les
pays miniers d’Afrique de l’Ouest, au Mali, en Côte
d’Ivoire,auNiger,enSierraLeone.Dansd’autrespays,
nous avons moins d’activité, notamment dans les pays
très exportateurs de pétrole, touchés par la baisse du
prix de cette matière première.
m&c : Quelle part l’Afrique pourrait-elle
représenter dans vos activités ?
P. H. : Nous avons commencé par le “mining”, mais
nous souhaitons aussi nous développer dans le mar-
ché des travaux publics, où nous avons une expertise.
Nous procéderons à partir d’installations locales, avec
des commerciaux, des mécaniciens, des stocks et des
ateliers. Nous avons la chance qu’Esco nous ait confié
ce territoire qui était auparavant à la charge d’un “tra-
der”, mais qui n’offrait aucun service. Notre stratégie
dans les installations de carrières est liée à notre poli-
tique africaine. Notre objectif est de réaliser, à terme,
au moins 50 % de nos activités hors de France. n
Propos recueillis par Michel Roche
mines & carrières : Comment se répartit
votre clientèle ?
Pierre Haladjian : Nous sommes “mandataire auto-
risé” pour nos clients français auprès de Caterpillar.
Nous avons ajouté à notre offre les pièces des marques
Komatsu et Volvo. Les grandes entreprises représen-
tent, selon les années, entre 30 et 40 % de nos ventes,
mais nous sommes historiquement bien implantés
dans les entreprises régionales et chez les petits pro-
priétaires de matériels. Nous devons adapter notre
offre et nos services à la diversité de notre portefeuille
clientpourentretenircetterelationdeproximitéquia
fait notre force. La plupart des grands donneurs d’or-
dre sont nos clients, à l’exception des carriers qui sous-
traitent les matériels actifs dans leurs exploitations.
m&c : Quelle part de vos activités
représentent les carrières ?
P. H. : Elles représentent environ 20 % de notre chif-
fre d’affaires. En France, nous servons 1 200 carrières
avec l’ensemble des marques du groupe. C’est une voie
de développement pour nous sur l’ensemble de nos
marques. Nous offrons des solutions et des équipe-
mentspourlematérielroulantavecHaladjian,pourla
protection de l’environnement avec Haleco, et nous
avons souhaité développer une offre complémentaire
pour le matériel fixe, qui reste dans un environnement
technique semblable.
Pour les carriers, c’est le traitement des matériaux qui
constitue l’essentiel de leur métier. Aussi, nous avons
racheté CSP Beillon, une société spécialisée dans la
fabrication et la maintenance des installations de car-
rière. Elle possède une expertise technique reconnue
dansleconcassage,lecriblageetletransportdesmaté-
riaux par convoyeurs – c’est pourquoi nous avons
conservé son nom. Elle peut fabriquer des éléments
d’installation,lesmettreenservice,enassurerlamain-
tenance, la fourniture des pièces. Nous souhaitons
être considérés comme un partenaire de qualité. Ceci
en France, mais aussi à l’international.
64 n°241 • Novembre 2016•
MichelRoche
h
mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:57 Page64

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Outils d’attaque au sol pour les matériels de carrière : l’art du compromis

  • 1. La fréquence de changement des dents, et plus lar- gement des outils d’attaque au sol (OAS), dans une exploitation en dit long sur l’usure que subissent ces pièces. Loin d’être anecdotique, le sujet mérite qu’on s’y attarde puisqu’il fait partie des préoccu- pations quotidiennes de l’exploitant. Dans certains sites, des dents usées font augmenter la consom- mation des engins de chargement sur le front de taille de 20 à 30 %. Et plus il y a de protections sur un godet, plus ce dernier est lourd et participe à l’augmentation de la consommation de la machine. D’où l’importance de bien choisir la forme de ces outils d’attaque en tenant compte de leurs dimen- sions et de leur constitution. Pour gagner du temps lors du changement des pièces usées, les constructeurs et fondeurs ont adopté le système sans marteau, avec une goupille qui est à verrouiller. C’est une tendance générale mais tous les exploitants n’en veulent pas. Bref, le choix de ces OAS tient plutôt du compromis au sens large et d’une application au cas par cas,de manière à limiter les coûts de l’usure, le coût des pièces et les pertes d’exploitation qui en découlent. D O S S I E R 49 Dents et porte-dents doivent améliorer les performances des matériels 54 La carrière de Trapp ne ménage pas les dents 55 À La Noubleau, des problèmes sur les porte-dents, au front de taille 56 Grands Caous : retour à Feurst 57 Des dents qui atteignent 11 000 h sur les fronts de taille de la carrière de Ferques 58 Haladjian : apporter une aide à la décision pour les carriers 59 Topaz, distributeur Feurst, et spécialiste des lames 59 Caterpillar : les exploitants apprécient le système J 60 MTG, le fondeur qui a développé sa propre gamme 60 Esco, leader de la deuxième monte en France 61 OAS Liebherr : pour les carrières et la mine 61 Feurst compte sur le Turnkey pour la “construction” et le “mining” 62 Komatsu : trois gammes, trois réseaux 63 C-Rex, la dernière solution de Combi Wear Parts 64 Une stratégie “mining” pour Haladjian OUTILS D’ATTAQUE AU SOL : L’ART DU COMPROMIS 48 n°241 • Novembre 2016• mc241_V9_mc203 sommaire 09/12/16 12:57 Page48
  • 2. DOSSIER Outils d’attaque au sol Dents et porte-dents doivent améliorer les performances des matériels Les dents et les porte-dents font partie des outils d’attaque au sol. Ces équipements sont d’une importance primordiale pour les engins opérant en carrières. Et cela d’au- tant plus qu’ils sont utilisés sur le front de taille. Ils ne doivent pas être négligés au détriment des matériels de chargement et de transport. L a dent est un élément peu onéreux, de 3 à 4 € le kg, soit l’équivalent 1 à 6 € de l’heure, ce qui représente à peine 5 % du coût d’exploitation d’une machine de production (100 à 150 €/h). Et pourtant, en dépendent les performances du matériel et sa consommation, les deux paramètres étant liés. On peut même y ajouter l’usure du matériel et le confort de l’opérateur. Thierry Wojnowski, le directeur de la carrière de Trapp, suit de très près les dents de ses machines et estime la différence de consommation d’une machine équipée de dents neuves et de dents très usées entre 25 % et 30 % (voir dans le dossier « Changement d’équipement : la carrière de Trapp ne ménage pas les dents », p. 54). C’estEscoquiainventé,etbrevetéen1946,lesystème moderne de dent montée sur un porte-dent, explique Laurent Rémignac, le directeur des ventes d’Esco pour l’Europe et le Moyen-Orient, qui va révolution- ner le marché. Côté godet la dent présente une cavité prévue pour épouser la partie saillante du porte-dent. Lapremière,élémentleplusexposé,peutêtrechangée lorsqu’elle est usée. Le porte-dent reste à demeure, soudé sur la lame du godet. La dent et le porte-dent sont solidarisés par une clavette en acier à la forme adaptée, que l’on enfonce ou que l’on retire au mar- teau. La géométrie de la liaison dent-porte-dents est propre au constructeur. Elle peut cependant être tom- bée dans le domaine public et donc être reproductible pard’autresindustriels.Danscederniercas,l’entrepre- neur peut aisément changer de fournisseur de dents, sans avoir à changer le porte-dent. Sans marteau Depuis une vingtaine d’années sont apparus des sys- tèmes de clavetage sans marteau, dits aussi “hammer- less”, qui ont pour objet un montage et un démontage plus aisé, au moyen d’un outil spécialisé ou non. La plupartdesconstructeursproposentleursystèmeavec 49Novembre 2016 • •n°241 « Le marché a explosé. Tous les constructeurs ont voulu leur système “propriétaire”. »Laurent Rémignac (Esco) MichelRoche m&c mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:56 Page49
  • 3. DOSSIER 50 n°241 • Novembre 2016• Abrasion,pénétration et productivité : comparatif Que choisir ? Des dents de godet minces et offrant une pénétration aisée, ou des dents plus épaisses, forgées dans un acier très résistant à l’abrasion ? Caterpillar s’est livré à des essais comparatifs avec ses propres produits. C’est une chargeuse 992 qui a été utilisée pour ce test dans une carrière sud-africaine, sur un matériau « bien miné, et fin » selon le constructeur. La machine a travaillé pendant deux fois 26 cycles avec un godet équipé de dents “Penetration Plus” puis des dents “Heavy Abrasion”. Penetration Plus Heavy Abrasive Différence (valeur) Différence (%) Gazole l/h) 55,20 57,75 -2,55 -4,4 Production (t/h) 876,0 780,4 95,6 +12,2 Efficacité carburant (t/l) 15,87 13,54 2,33 +17,2 Efficacité carburant (l/t)) 0,063 0,074 -0,011 -14,8 Source:Caterpillar m&c mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:56 Page50
  • 4. DOSSIER des clavettes associées à un matériau compressible, pour bloquer l’ensemble dent-porte-dent. Les sys- tèmes “hammerless” représenteraient plus de 75 % de la demande pour les machines de 60 t et plus. Tous les clients n’en veulent pas. Ludovic Goussé, le directeur technique de la carrière de La Noubleau, a choisi pour le nouvel équipement de sa chargeuse WA 900 (voir dans le dossier « La Noubleau : des pro- blèmes sur les porte-dents au front de taille », p. 55) le système universel J. « C’est plus laborieux qu’un sys- tème hammerless, admet-il, mais je peux faire jouer la concurrence et changer de fournisseur de dents. » Suivi Le suivi que peut assurer le fournisseur est un élément essentiel à prendre en compte. Aussi bien pour s’assu- rer de la disponibilité des dents et des porte-dents – et autres protections –, que lorsqu’on a besoin d’une intervention, principalement de soudage. Mais a priori, il n’y a pas de contrats de service sur les outils d’attaque au sol (OAS). « On considère que ces équipe- ments subissent une usure très aléatoire entre les sites », admet Ludovic Goussé. Il n’est pas rare que les carriers détiennent des stocks importants de dents, qu’ils changent eux-mêmes. Ludovic Goussé explique sa politique : « Il ne faut pas négocier sur la qualité mais sur la quantité. Nous avons des stocks de dents pour l’année à un prix raisonnable. » C’est d’autant plus important lorsque les dents doi- vent être changées à un rythme soutenu : de 40 h à la carrière de Trapp (Colas), 100 h (minimum) à La Gouraudière (Carrières Roy), 400 h pour la carrière de La Noubleau (Carrières Roy), 800 h à la carrière des Grands Caous (Eiffage). Toutefois,ladurabilitédesOASestungagedeproduc- tivitédelamachine :«Unporte-dentàchanger,c’est8h detravailpourunsoudeur»,ditThierryWojnowski. Systèmes “propriétaires” L’offre,enmatièrededentsetdeporte-dents,estlefait de plusieurs catégories de professionnels. D’abord, les constructeurs de machines : Caterpillar, Komatsu, Liebherr, Volvo, etc., qui ont une offre. Lors de l’achat des machines, ces derniers proposent systématique- ment un ou plusieurs godets. Et ces godets sont accompagnés du système de dents et de porte-dents adaptés. Plusieurs configurations sont possibles. Ensuite interviennent les fondeurs comme Esco, MTG, Feurst, etc. Les OAS à la marque des constructeurs peuvent être fabriqués par eux-mêmes, via des filiales (Hensley pourKomatsu,entreautres)oupardesfondeursindé- pendants (MTG, Feurst, etc.) qui travaillent selon le cahier des charges du constructeur. Les fondeurs, indépendants ou non, ont leur propre offre siglée à leur marque. « C’est paradoxal, explique Serge Haladjian, le président d’Haladjian. Certains fabricants d’OAS travaillent pour leur concurrence. » Esco a, pour cette raison, rompu ses accords avec Caterpillar il y a de nombreuses années. Deuxième monte Lors des discussions menées pour l’acquisition d’une machineauprèsd’unconstructeur,ilrestepeudeplace pour les discussions relatives au godet et aux OAS, constatent plusieurs professionnels. « Il arrive que les négociations se déroulent “godet mis à part” », constate Philippe Jehaes, directeur régional pour les pièces et les accessoires de Komatsu Europe, chargé du territoire français. « Cela peut arriver avec les grands groupes », complète-t-il. La vente godet compris demeure cependant le cas le plus fréquent. C’est la raison pour laquelle les fabricants d’OAS s’adressent principalement à un marché de deuxième monte. Pour faire valoir leur offre, ils doivent faire la preuve de l’intérêt de leur solution. Cependant, Didier Chauveau, directeur des ventes pour l’Europe de l’Ouest de MTG, dit constater de plus en plus de ventes en première monte pour sa marque. Degré de complication supplémentaire : les distribu- teurs des marques de matériels, chargés de vendre les équipements et accessoires du constructeur, peuvent avoir passé des accords avec des fabricants de godets et/ou de systèmes d’OAS différents. C’est d’autant plus important pour lui que ce type d’équipement engendre du chiffre d’affaires pièces, et éventuelle- ment de la main-d’œuvre en proportion importante. 51Novembre 2016 • •n°241 « C’est paradoxal : certains fabricants d’outils d’attaque au sol travaillent pour leur concurrence. »Serge Haladjian (Haladjian) MichelRoche MichelRoche Certains constructeurs font appel à des fondeurs spécialisés qui travaillent en OEM (équipementier). mc241_V9_mc203 sommaire 09/12/16 12:57 Page51
  • 5. DOSSIER retourner.».Ouencorelalamesciequiestobtenuepar découpe. « Cette configuration offre une pénétration exceptionnelle,commenteFrançoisCarrier,maiselleest très coûteuse lorsqu’il faut remplacer la lame. » Parrapportaucoupledentetporte-dent,lalameaéga- lement l’intérêt de préserver la contenance du godet. La reprise, le transport et le chargement à partir des stocks est une application moins sévère que le travail au front de taille, nécessitant des équipements moins sophistiqués. Le matériau y est davantage foisonné. Il peut demeurer cependant très abrasif. Pelles : des dents symétriques Pour les pelles, le choix est assez semblable à celui qui est fait pour les chargeuses. Legodetdoitentrerdanslematériauetlesdentsdurer le plus longtemps possible. Une différence, cepen- dant : le profil des dents de pelles est symétrique, afin de lui assurer la meilleure pénétration ; le profil des dents de chargeuses est dissymétrique, davantage chargé en partie basse, et à plat, car la machine est appelée à racler le sol. Des protections qui complètent la panoplie Les exploitants ont à leur disposition un large choix de protections supplémentaires pour les godets de leurs machines. Le choix : toujours un compromis Le choix de l’OAS est toujours le résultat d’un com- promis. Mais il y a une constante : « C’est le matériau qui est déterminant », explique François Carrier, chef de produit tombereaux rigides et articulés, et grosses chargeuses sur pneus, chez Bergerat Monnoyeur. Côté chargeuses, il faut distinguer les machines de front de taille et les machines de reprise. « Que veut-on ? », demande François Carrier. « De la pénétration et de la résistance à l’abrasion. » Deux qualités qui sont opposées. « Car plus on a de résis- tance à l’abrasion, avec la géométrie qui s’ensuit, moins on a de pénétration et réciproquement », poursuit le responsable. À la nature du matériau, il faut ajouter son foisonne- ment. Certains exploitants font des économies sur le minage, constatent François Carrier ainsi que Geof- froy Debost, responsable produit outils et accessoires deLiebherrFrance.Conséquence :lematériauàchar- ger est plus compact, et nécessite donc de choisir les dents en conséquence. Front de taille : la bonne dent Au front de taille, c’est le plus souvent le système dent plus porte-dent soudé qui est choisi. « Il y a une rela- tion entre l’effort de la machine et la taille de la lame du godet », dit Geoffroy Debost. Et il y a une relation entre la lame du godet et la taille de la dent. En fonc- tion du matériau, on choisira des dents plus épaisses, plus fines, plus larges, plus pointues, complète le res- ponsable. « En présence d’un matériau déjà foisonné avec de gros blocs, on choisira des dents longues et épaisses. Pour un matériau très collant, on choisira des dents qui finissent en pointe. En extraction directe, par exemple dans du gypse, on optera pour les dents les plus pointues possible. » Les constructeurs proposent des combinaisons dimension-forme-acier adaptées à l’ex- ploitation. Le choix n’est cependant pas évident et il faut veiller à ne pas compromettre la consommation delamachinenisaproductivitépourallongerladurée deviedesdents(voirl’encadré«Abrasion,pénétration et productivité : comparatif. ») La lame, une solution spécialisée « Si on est dans du gravier ou en sablière, on peut opter pour la lame. Certains de nos clients s’orientent exclusi- vementverscettesolution»,constateGeoffroyDebost. « Avec des variantes, par exemple des lames rapportées vissées, qui s’usent à la place du godet, voire qu’on peut 52 n°241 • Novembre 2016• « Il faut veiller à ne pas compromettre la consommation de la machine ni sa productivité pour allonger la durée de vie des dents. »François Carrier (Bergerat Monnoyeur) DR « Que l’on soit dans du gravier ou en sablière, on peut opter pour la lame. Certain de nos clients s’orientent exclusivement vers cette solution. » Geoffroy Debost (Liebherr) DR Liebherr mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:56 Page52
  • 6. DOSSIER Lessegments,montésentrelesporte-dents,etsouvent boulonnés,sontlespluscourants.«Ilséquipentquasi- ment toutes les machines en front de taille », observe François Carrier. Ils existent en plusieurs configura- tions : classique, demi-flèche, c’est-à-dire biseautés pour favoriser la pénétration, etc. Le fond du godet des chargeuses, très exposé, est sou- vent protégé par le dessous, au moyen d’une tôle sou- dée. Moins courant et destiné aux grosses machines, des plaques d’usure supplémentaires, à fixation méca- nique, peuvent compléter le dispositif. Le talon du godet, également exposé, surtout si on ne l’ouvre pas assez, peut bénéficier d’un carénage adapté à sa forme. Autres protections assez répandues, celles qui concer- nent les flancs du godet, plutôt utilisées pour les par- ties basses, précise François Carrier. Enfin, les porte-dents peuvent recevoir une coiffe qui les protège des contacts avec le matériau. Clavetage de pièces d’usure A ces équipements peuvent s’ajouter des protections intérieures du godet. Les chasse-pierres font office de déflecteur pour éloi- gner les matériaux des pneumatiques des chargeuses. « Ils sont assez demandés », dit François Carrier. Mais ilsn’ontpasquedesdéfenseurs.«Nousnousrefusonsà adoptercetyped’équipement,ditLudovicGoussé.C’est une hérésie : je considère qu’un bon opérateur positionne correctement sa machine. » Les protections de godet sont soudées sur le godet ou clavetées si la machine travaille dans un matériau très abrasif. « Le clavetage permet de changer aisément ces dispositifs sans immobiliser la machine », commente Geoffroy Debost. Productivité et lourdeur des protections La protection maximale du godet a un coût. D’abord un coût financier : « Un godet très renforcé peut voir son prix doublé par rapport à un godet de reprise simple- ment équipé », dit Geoffroy Debost. La protection se paye également en termes de poids, jusqu’à un tiers en plus par rapport à un godet nu. Et ce surpoids peut entraîner un surcroît de consommation de carburant. De plus, les protections peuvent entraîner une dimi- nution de la capacité du godet, et donc réduire sensi- blement la productivité de la machine. n Michel Roche 53Novembre 2016 • •n°241 m&c Chargement sur le front de taille, à la carrière de Raon-l’Etape. Le gisement exploité est une roche éruptive caractérisée par sa dureté (andésite labradorique). mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:56 Page53
  • 7. DOSSIER diatement », déclare Thierry Wojnowski. D’où un suivi permanent de l’état des dents et des porte-dents. L’usure des dents est un facteur important également dans la consommation de carburant. Entre un jeu de dents neuves et un jeu de dents usées, il peut y avoir jusqu’à 30 % de consommation de carburant en plus. « Quand on a une durée de vie pour les dents qui des- cend à 40 heures, on suit cet indicateur de très près », commente le directeur de la carrière. Attention à la casse ! Entre fin 2013 et début 2015, plusieurs porte-dents, positionnésàdesendroitsdifférentsdugodet,ontcassé. « En dix-huit mois, nous avons changé une vingtaine de porte-dents,quiontpuêtreprisengarantieparlefournis- seur », commente l’exploitant. Le constat est fait conjointementaveccedernierpouraboutiràlaconclu- sion évidente qu’il ne faut pas sous-estimer l’impor- tance et la qualité de ces pièces d’usure, et cela d’autant plusdansune application considéréecomme sévère. Début 2015, la carrière a changé de fournisseur, au profit d’Esco, via son importateur Haladjian. Les casses ont disparu et le changement des dents et des porte-dents a repris au rythme normal de la carrière, entre 40 et 300 h pour les premières, et entre 2 500 et 3 000 h pour les seconds. n M.R. 54 n°241 • Novembre 2016• La carrière de Trapp ne ménage pas les dents Nous travaillons dans une roche éruptive qui pré- sente une abrasivité importante. Mais ce qui est aussi déterminant, c’est sa résistance à la compression. Elle peut monter jusqu’à 450 MPa », déclare d’emblée Thierry Wojnowski, le directeur de la carrière de TrappàRaon-l’Etape(88).Cetteexploitation,quifait partie de la Société des Carrières de l’Est (groupe Colas), produit de 1,5 à 2 Mt/an d’un matériau prin- cipalement utilisé pour le ballast des voies de chemin de fer, mais également dans toutes les applications routières et autoroutières. Avec un coefficient LA de 10 à 11 et un MDE de 3 à 9, elle possède l’agrément SNCF pour le réseau de lignes classiques, mais égale- ment LGV. « Notre matériau use beaucoup du fait de sa résistance mécanique. Il y a beaucoup d’arrachement de métal », précise Thierry Wojnowski. Une production pour le ballast LGV La foration et le minage sont effectués en interne. Le brut d’abattage est ramassé par une chargeuse sur pneus équipés de chaînes pour éviter les coupures. « En raison de la superficie de l’exploitation – une soixantaine d’hectares – la machine doit passer d’une fosse à l’autre parfois au prix d’un parcours de plusieurs centaines de mètres », explique Th. Wojnowski. C’est une chargeuse Caterpillar 992 K qui est employée au chargement de deux tombereaux Cater- pillar 777 D et un 777 F. À partir de fin 2013, l’exploi- tation s’est orientée vers les parties les plus dures du gisementpourproduireleballastdetypeLGVàdesti- nation de Nîmes pour le chantier du CNM (contour- nement de Nîmes et Montpellier). Une consommation qui augmente avec des dents usées Cette nature de roche se fractionne bien, avec une consommation d’explosifs plutôt basse, mais elle a tendance à se ré-imbriquer après abattage, et nécessite une force d’arrachage importante et une bonne péné- tration du godet. Ce sont donc les dents et les porte- dents qui sont en première ligne dans cette applica- tion. « Un porte-dent de cette taille peut gravement endommager le concasseur primaire en cas de casse si le chauffeur de la chargeuse ne s’en rend pas compte immé- « « Notre crainte était qu’un porte-dent tombe dans le concasseur primaire. » Thierry Wojnowski m&c Caractéristiques mécaniques du gisement de Trapp Roche : andésite labradorique Densité : 2,86 t/m3 Coefficient Los Angeles : 10 à 11 Coefficient MDE : 3 à 9 Abrasivité : 2 000 g/t PSV : 51 à 54 Résistance à la compression : 350 à 500 MPa Godet de la 992 avec ses nouveaux outils d’attaque au sol, dont les dents Esco SV2. Aucun désordre n’est à noter depuis le changement de fournisseur. DR mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:56 Page54
  • 8. DOSSIER Nous avons choisi la chargeuse, car nos sites sont très grands et nous avons besoin d’une vitesse de trans- fert élevée. Il n’est pas exclu que nous ayons besoin d’un transfert lors d’un poste de 8 heures », explique Ludo- vic Goussé, le directeur technique de la carrière de La Noubleau (2,2 Mt/an), l’une des deux exploitations des Carrières Roy (79), avec celle de La Gouraudière. Des dents fines et affûtées À La Noubleau, on extrait une diorite qui présente un coefficient LA de 12 et un MDE de 8. Au front de taille, c’est une chargeuse Komatsu WA900 dotée d’un godet de 14 m3 qui charge quatre tombereaux 777 Caterpillar (D et F) à raison de 1 700-2 000t/h.«Lacontrepartieduchoixdelachar- geuse est qu’il faut dimensionner nos tirs de manière à ce que la machine reprenne un matériau suffisamment broyé. C’est là qu’intervient le choix des outils d’attaque au sol. Si l’on n’a pas les équipements efficients, on peut vite casser des dents ou des porte-dents », commente Ludovic Goussé. « Sur les trois quarts du tir, il n’y a pas de problème, mais dans le dernier quart, c’est plus diffi- cile :onestsouslepiedetl’onrencontredestêtesderoc.Le compromis, ce sont des dents suffisamment fines et affu- téespourpénétreretarracher,etdesporte-dentssuffisam- ment gros et résistants. La contrepartie est que plus il y a de poids transporté, plus on consomme de carburant », déclarel’exploitantquiprotègelegodetdelachargeuse par des protections : fond de godet doublé, protec- tions de flanc sur les bords d’attaque, patins de glisse- ment en dessous, protections de talons boulonnées. Une WA 900 équipée en Kmax « La WA900, achetée en 2012, avait été dotée d’origine de dents Kmax, une marque de Komatsu. Or nos porte- dentsontcassérégulièrement :ilsétaientcreuxetlalan- guette du dessous était de longueur inférieure à la lan- guette supérieure, avec, par voie de conséquence, une soudure également de longueur inférieure », explique Ludovic Goussé. La conception proposée par le four- nisseur ne convenait pas à l’application de la carrière, conclut le responsable. La solution existait, dit Ludo- vic Goussé, et a été proposée par le distributeur de Komatsu dans la région, Sami TP. « C’était des porte- dents beaucoup plus gros, avec des épaisseurs de fonderie quinousconvenaient.»Maisilfallaitlesfairevenirdes États-Unis, avec des problèmes d’approvisionnement en France qui ne permettaient pas d’assurer la péren- nité de cette solution, estime le responsable. Ludovic Goussé a alors fait le tour des autres fournisseurs, fon- deurs de dents (MTG, Esco) et même des construc- teurs, comme Caterpillar. Pourledirecteurtechnique,leproblèmeestrésoluavec le choix de porte-dents pleins, qui coiffent complète- ment la lame, et celle-ci a également été changée. « L’épaisseur de la nouvelle lame, 80 mm, correspond exactementàl’entraxedesporte-dents,avecdeslongueurs de languette identiques », précise le responsable qui ne souhaite pas citer le nom de son nouveau fournisseur. «C’esttroptôt,carilnousfautsixmoisàunanpournous faireuneopinion»,déclareLudovicGoussé. n 55Novembre 2016 • •n°241 À La Noubleau, des problèmes sur les porte-dents, au front de taille La WA 900 charge un tout-venant brut de minage extrait dans un gisement de diorite bleu gris. Il faut attendre 6 mois pour conclure sur la pertinence du choix du nouvel équipement. Dents Kmax livrées d’origine par Sami TP et Komatsu. « « Nous avons retrouvé une cohérence entre les porte-dents et la lame du godet. » Ludovic Goussé m&c m&c m&c mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:56 Page55
  • 9. DOSSIER L’épaisseur et le profil entrent en ligne de compte Les godets de la dernière machine ont donc été, une fois encore, équipés de matériels Feurst, jugés « supé- rieurs » par Alexandre Pfeiffer. « Question d’épaisseur et de profil », précise-t-il. Les deux chargeuses de l’ex- ploitant, une Liebherr L580 X Power et une Caterpil- lar 972 K, sont dotées de leurs équipements d’origine. Ellessontéquipéesd’unelameboulonnéepourlaLieb- herr, qui est dévolue au chargement des camions, et de dents et entre-dents Caterpillar pour la seconde, car elle charge le tout-venant brut de minage après déver- sement par les tombereaux. « Contrairement à notre pelle qui doit racler le terrain et purger le front de taille, la chargeuse Caterpillar travaille sur un matériau foi- sonné,préciseAlexandrePfeiffer.Maisnousn’avonspas de problème d’usure sur les chargeuses. » n M.R. 56 n°241 • Novembre 2016• Grands Caous : retour à Feurst Nous sommes un bon client pour Feurst », explique Alexandre Pfeiffer, le chef de carrière des Grands Caous. La carrière de porphyre bleu, située dans le massif de l’Estérel, près de Saint-Raphaël (83), produit 650 000 t/an de porphyre bleu, un matériau très dur avec un RPA de 57 qui est habilité pour la couche de roulement des autoroutes. Après foration et minage, opérés par l’exploitant, une pelle Liebherr 964 SHD charge des tombereaux rigides Caterpillar 769, 770 et 771 et un Terex TR45. Équiper deux godets de 5 m3 «Lorsquenousavonsachetélapelleen2013,nousavons réceptionné deux godets de 5 m3, de la marque, dotés de dents Liebherr », commente l’exploitant. Le godet est protégé par des tôles de renfort, et est équipé d’une lameendessousetdebarresd’usuresurlesflancs.«Sur nosdeuxprécédentesmachinesdeproduction,uneCater- pillar365etuneLiebherr964SHD,identiqueàlader- nière,nousavionschangélesdentsetlesporte-dentsd’ori- gine au profit de protections Feurst. » Le carrier avait été convaincu d’essayer les produits du constructeur français et les avait adoptés. « Nous atteignons les 800 h avec ces équipements », dit-il. « Avec les équipements que Liebherr nous a proposés, suite à ma demande, nous restions à 500 h. » « « Avec notre nouvelle monte, les dents atteignent 800 h. ». Alexandre Pfeiffer MichelRoche Godet de la pelle avec dents et porte-dents Feurst. MichelRoche MichelRoche mc241_V9_mc203 sommaire 09/12/16 12:58 Page56
  • 10. DOSSIER 57Novembre 2016 • •n°241 Nous proposons une centaine de produits à partir de notre gisement calcaire », expliqueJoséLambert, le responsable d’exploitation de la carrière de Ferques (groupe Carrières du Boulonnais, 62). Cette carrière produitunpeumoinsde6Mt/andematériaux. Essai de lames dentelées Aprèsl’abattage(leforageetleminagesontréaliséspar l’entreprise), le tout-venant est repris par deux char- geuses 992 K Caterpillar qui chargent cinq tombe- reaux de 100 tonnes, dont deux Caterpillar 777 F, un 777 D et deux Komatsu HD785-7. S’ajoutent à cet ensemble deux chargeuses 988 G et K pour les aména- gements, ainsi qu’une pelle Caterpillar 365 qui dégage lesrognonsavantforation,etréaliseletripourlesenro- chements. « Il y a cinq ans, nos chargeuses de front de taille – des 992 G – étaient équipées de godets avec des lames dente- lées, en remplacement d’une monte classique avec des dents.Eneffet,Caterpillarnousavaitproposécette solu- tion car une de nos machines ne pénétrait pas bien dans le matériau », explique le carrier. Il s’est avéré que cette solution était en réalité causée par un déficit de puis- sancedumoteurdel’unedesdeuxmachines.Leréglage du moteur avec les mécaniciens de Bergerat Mon- noyeur a permis de résoudre le problème. La solution godet avec lames dentelées n’a pas convaincu pour autant José Lambert : « Nous perdions un peu en péné- tration », se rappelle-t-il. « Et nous avions beaucoup d’usure. ». Retourauxdents,donc. Protection minimale Lesdeuxchargeusesdefrontdetailleactuelles,âgéesde 4 ans, sont équipées de godets et de dents K fournis par Caterpillar. « Notre matériau n’est ni très dur ni abra- sif, ce qui explique que nous n’avons pas de protection de flanc, ni de segment, seulement des dents »,détailleJosé Lambert.Lesdentsdeces992n’ontjamaisétéchangées et affichent 11 000 h de service. L’exploitant avoue être satisfaitdel’équipementdesesmachinesactuelles. La 988 est équipée d’une contre-lame, car elle est char- géederepousserlestirs.«Elleramassebeaucoupmieux ainsi»,déclareJ.Lambert.Letravailaustockestassuré par une pelle Volvo 365, une pelle Caterpillar 220 H, une chargeuse Komatsu WA600, et par deux char- geusesVolvoL350. La pelle 365 est dotée de godets avec un système K. Cettemachinepeutintervenirsurlestirs.«Nousavons cassé deux fois des porte-dents, car à chaque occasion, le chauffeur tiraitsur de grosblocs »,admetJoséLambert. Lesdentsdecettepellesontchangéesunefoisparan. Les chargeuses utilisées à la reprise sont équipées de simples lames, comme le rappelle l’exploitant : « Nous chargeons aussi des trémies destinées au remplissage des trains. Et si nous perdons une dent, nos clients n’appré- cieront pas ! » n M.R. Des dents qui atteignent 11 000 h sur les fronts de taille de la carrière de Ferques « Chargeuse Cat 992 K sur un des fronts de taille de la carrière de Ferques (62) au chargement d’un tombereau HD785-7. Avec 3 tirs par jour, ce sont 35 000 tonnes de tout-venant brut d’abattage qu’il faut envoyer à l’usine selon un débit moyen de 1 900 t/h. m&c mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:56 Page57
  • 11. DOSSIER 58 n°241 • Novembre 2016• mondeentierunegrandepartiedesmachinesdeproduc- tion. Nous nous appuyons aussi sur notre expérience du mining en Afrique. » L’image d’Esco a évolué : « Nous sommes passés de matériels considérés comme relativement onéreux à des équipements d’un très bon rapport qualité prix. ». Aussi, pour promouvoir ces matériels, en partenariat avec Esco, Haladjian a lancé un programme de conversion des systèmes concurrents au système de la marque américaine. Une conversion qui peut être opérée – « dans de bonnes conditions financières » – par les équipes d’Ha- ladjian,chezl’exploitant,dansundesquatreateliersdu distributeur, ou encore par ses sous-traitants agréés. L’opération peut notamment être menée à l’occasion delaréparationdesgodets,environ500paran,surtout en provenance des carrières, précise Emmanuel Tho- massin. « Nous proposons alors systématiquement un système Esco », précise-t-il. Autre atout : le bureau d’études d’Haladjian accompagne les exploitants pour les interventions très techniques en apportant des solutions sur mesure. n M.R. Haladjian : apporter une aide à la décision pour les carriers Dans le cas des machines de production, nous nous positionnons comme le leader en matière d’outils d’attaque au sol. L’alternative, c’est le “système proprié- taire constructeur” », déclare Serge Haladjian, prési- dent d’Haladjian. Haladjian est l’importateur des produits Esco depuis 25 ans pour la France et pour une vingtaine de pays d’Afrique (voir plus loin dans le dossier « Une stratégie mining pour Haladjian », p. 64). Spécialistedespiècesdétachées,etpremierfournisseur depiècesd’usuresurlemarchéfrançais,Haladjianpré- sente un large catalogue d’équipements Esco pour les chargeuses, les bouteurs et les pelles. « Nous ne proposons pas des équipements, nous propo- sons des solutions », affirme Serge Haladjian. Une stra- tégie qui est pertinente pour les exploitants de car- rières, estime le directeur commercial, Emmanuel Thomassin : « Ces professionnels sont très attentifs en matière de dents et de porte-dents. Et ceci d’autant plus qu’il s’agit de machines de production. » « Nous bénéficions d’une grande expérience en la matière, dit Serge Haladjian. Et Esco équipe dans le « MichelRoche Haladjian propose des godets standard à personnaliser avec les OAS adaptés au travail effectué, ou sur mesure. mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:56 Page58
  • 12. DOSSIER 59Novembre 2016 • •n°241 La société Topaz a été créée en 2012, d’abord comme centrale d’achats pour les concessions du groupe Dubreuil, représentant JCB, Bobcat, Mecalac et Doosan selon les secteurs et les filiales. Topaz a une présence nationale pour la distribution des pièces génériques pour les matériels de chantier, avec notamment des trains de roulement et des outils d’attaque du sol (OAS). Cette dernière activité parti- cipe à hauteur de 1,9 M€ au chiffre d’affaires de la société, qui se hisse à 18 M€. La gamme Feurst représente la partie la plus impor- tante de l’activité OAS de Topaz, explique Clément Lamotte, chef de produit : « Nous sommes distribu- teur de Feurst pour le Grand Ouest à l’exclusion de la Bretagne, du Sud-Ouest et d’une partie de la région PACA. Nous proposons aussi des protections de godet, des lames et des contre-lames de qualité, dans des aciers à haute résistance à l’impact et possédant une homogé- néitédeladuretéjusqu’aucœurdelalame.»Danscette dernière spécialité, Topaz importe des produits d’ori- gine du nord de l’Europe. « L’une de nos forces, ce sont nos stocks très importants : ils nous offrent une grande réactivité », complète Clément Lamotte. Il se félicite d’avoirdesclientsenOAScomptantparmidegrandes carrières appartenant à de grands groupes : « Nous recevons des demandes pour la monte des dents et des porte-dentsdèslaventedesmachines,maisl’essentieldes ventes est réalisé en seconde monte. » n M.R. Topaz, distributeur Feurst, et spécialiste des lames Caterpillar propose trois systèmes d’outils d’at- taque au sol. « Le système le plus répandu dans notre clientèle est le système K », observe François Car- rier,chefdeproduittombereauxrigidesetarticulés,et grosses chargeuses sur pneus chez Bergerat Mon- noyeur. C’est un système sans marteau avec clavette verticale. « Il constitue indéniablement un progrès qui est apprécié. Mais dans certains cas, le verrouillage est jugéunpeuléger,poursuitFrançoisCarrier.C’estpour- quoi, et en particulier chez les exploitants de carrières, le système J de Caterpillar, à assemblage traditionnel, avec une goupille horizontale, garde ses partisans. » S’ajoute à ces deux systèmes, le système Capsure, plu- tôt destiné aux matériels de production. Le terme “Capsure” désigne en fait un dispositif de verrouillage de la goupille destinée à solidariser la dent et le porte- dent, mettant en jeu une retenue de cette goupille, qui est réutilisable. Il est mis en place avec une clé à cli- quet, ce qui le range dans les systèmes sans marteau. Il est compatible avec le système J. «IlestpeurépanduenFrance,admetFrançoisCarrier. Car il est un peu plus coûteux que la moyenne. Et le marché français pour les matériels concernés est limité. » Caterpillar propose par ailleurs un très grand nombre d’OAS et de dispositifs de protection des godets. Pour les matériaux très abrasifs, le constructeur pro- pose une version ARM (Abrasive Resistant Material) de ses outils d’attaque au sol. Les OAS de Caterpillar sont fabriqués par des sous- traitants en OEM (pièces d’origine). En revanche, les godets du constructeur sont produits par lui-même. n M.R. Caterpillar : les exploitants apprécient le système J Godet roche Caterpillar avec segments demi flèche. Godet d’une pelle Komatsu PC800 équipé de protections Feurst proposées par Topaz. DR Stock Topaz à Sainte-Florence, en Vendée. Il comprend notamment des produits d’usure, des lames et contre-lames, dents et porte-dents. m&c m&c mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:56 Page59
  • 13. DOSSIER 60 n°241 • Novembre 2016• La commercialisation de MTG en France est opérée par un réseau de distributeurs indépendants, parmi lesquels figurent plusieurs concessionnaires de Liebherr. n M.R. MTG, le fondeur qui a développé sa propre gamme MTG,anciennementMetalogenia,estunfondeur d’outils d’attaque au sol. Son siège demeure sur le site, près de Barcelone (Espagne) où l’industriel fabriquait pour Esco dont il était sous-traitant dans les années 1980. Le fondeur, entreprise familiale, réalise un chiffre d’af- faires de 66 M€, et a ouvert une nouvelle unité de pro- duction, à Monzon. MTG a aussi un établissement à Houston (Texas, États-Unis). FournisseurenOEMdanslesannées1970deFiatallis et Poclain, MTG produit à présent les OAS pour Liebherr. « Nous avons aussi développé notre propre gamme », commente Didier Chauveau, directeur des ventes pour l’Europe de l’Ouest. Pour les matériels de construction, MTG propose le système Kingmet. Le système Starmet, sans marteau, est destiné aux pelles de 10 à 400 t et aux chargeuses de 9 à 350 t. Le constructeur a conçu en outre un système compatible avec le système J de Caterpillar. Esco, leader de la deuxième monte en France Le système dent plus porte-dent, breveté par Esco en 1946, a fait son entrée en Europe, avec l’arrivée du fondeur sur le continent, en 1962 », explique Lau- rentRémignac,ledirecteurdesventesd’Escopourl’EuropeetleMoyen-Orient. L’industriel s’installe alors à Grenoble, à proximité de l’usine Caterpillar, constructeur avec lequel il avait passé un accord pour la fabrication des OAS – maisquiaétérompuen1965.«Àcetteépoque,lemarchéétaittoutpetit»,recon- naît Laurent Rémignac. « Dans les années 1960, Esco met au point un système conique adapté à tous types et à toutes tailles de machine. Esco devient alors LA référence », poursuit le dirigeant. Le constructeur fait appel à des sous-traitants européens, dont Metalogenia et une fonderie en France, à Feurs (42), qui deviendront respectivement MTG et Feurst aprèslarupturedel’accord avec Esco.Aujourd’hui,Escofabriquesespro- duits dans des fonderies situées aux États-Unis et au Canada. « Le marché a explosé, reconnaît Laurent Rémignac. Tous les constructeurs ont voulu avoir leur système “propriétaire” ». À présent, Esco réalise un chiffre d’affaires de 600 M$ (560 M€) et est devenu le premier constructeur mondial. En France, Esco est distribué par Haladjian et se présente comme le leader en deuxième monte. Le catalogue d’Esco comprend l’Ultralock, un système sans marteau, avec un outil qui lui est propre, la gamme SV2, sans marteau également, conçue pour les matériels à partir de 70 tonnes. En outre, Esco propose la gamme de dents DRP detypeCaterpillar,pourlasérieJduconstructeur.Encomplémentfigureundis- positifdeclavetagesansmarteau.Escoajouteàsonoffreunelargegammedepro- tections des godets.n M.R. « OAS Esco, modèle à claveter Toplok pour machines de production. MichelRoche Solutions “lourdes” d’OAS MTG pour machines de production. m&c mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:57 Page60
  • 14. DOSSIER 61Novembre 2016 • •n°241 Godet chouleur pour pelle équipé de protections Liebherr, en attente de montage, à l’usine de Colmar. OAS Liebherr : pour les carrières et la mine Le fondeur français appartient au groupe Safe (275 M€ de chiffre d’affaires), spécialisé dans les produits en acier moulé, qui lui apporte son savoir- faire en matière de métallurgie. Cet ancien sous-traitant d’Esco, basé à Feurs (42), possède aussi des établissements au Mexique et en Chine. Il réalise un chiffre d’affaires de 10 M€. « Nos produits se distinguent par la qualité des aciers que nous mettons en œuvre et par le souci que nous apportons à leur géométrie, notamment pour réduire les jeux entre la dent et le porte-dents, et protéger l’ensem- ble », affirme Olivier Valloz, responsable technique chez Feurst. LedernierproduitdeFeurstestleTurnkey,unsystème sans marteau, qui est verrouillable avec une simple clé carrée.Laversionactuelles’adresseauxmachinesde50 à 300 tonnes. Feurst vante les mérites de son emman- chement breveté augmentant la durée de vie de cet OAS. « La gamme n’est pas complète, dit Emmanuelle Maurel responsable du service clients. À terme, nous couvrirons les matériels de 19 à 400 tonnes. » Le Turnkey s’ajoute au Fastkey, un dispositif doté d’une clavette verticale se mettant en place dans un fourreau destiné à rattraper le jeu, et qui est utilisable sur les machines jusqu’à 100 tonnes. Comme les autres fondeurs indépendants, Feurst propose son ensemble compatible avec le système Caterpillar. n M.R. Feurst compte sur le Turnkey pour la “construction” et le “mining” « DR Nous avons une offre pour toutes nos machines », commente Geoffroy Debost, responsable produit pour les outils et accessoires de Liebherr-France SAS. Pour la carrière, le constructeur pro- poseunsystèmesansmarteauavec5tailles de dents et 6 profils de dents. Il faut préci- ser qu’il présente aussi des systèmes avec marteau pour les petits matériels. Sorti en 2009, le système Liebherr est fabriqué, selon le cahier des charges du constructeur, par un fabricant espagnol (MTG, ndlr). « Lors des négociations pour la vente de machines, nous conseillons notre système de dents et de porte-dents », reconnaît Geof- froy Debost. « Lorsqu’un client ne sou- haitepasnotreoffreenlamatière,nouspro- posons des solutions alternatives, godet sans lame, ou parfois montage d’un système concurrent », poursuit-il. Liebherr Mining a également une solu- tion destinée aux engins miniers, qui couvre la gamme de pelles hydrauliques en butte et en rétro, de 100 à 400 tonnes. Il s’agit de répondre aux besoins en OAS pour les machines Liebherr et pour celles de la concurrence. Le constructeur propose ainsi 4 profils de dents et 5 tailles différentes. « Nos quatre types de dents sont adaptés aux différentes applications allant jusqu’à l’attaque directe », explique Swann Blaise, respon- sable marketing chez Liebherr-Mining Equipment SAS. Cette gamme OAS se compose de dents, de boucliers de lame et de boucliers latéraux afin de protéger la structure du godet. « Les pièces sont inter- changeables pour une optimisation de l’usure et, par conséquent, pour une réduc- tion significative des coûts opérationnels », précise-t-il. « Cette solution a été présentée pourlapremièrefoissurlesalonMINExpo à Las Vegas, en 2012, complète Swann Blaise. Les retours clients sont très positifs à ce jour et ont motivé une grande partie à convertir leur godet en OAS Liebherr pour les raisons suivantes : meilleure pénétra- tion, durée de vie plus longue, facilité de remplacement des outils. À cela, on peut ajouter : service client réactif et profession- nel apporté sur site. » Une manière de titiller le leader en outils d’attaque au sol sur le marché. n M.R. m&c mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:57 Page61
  • 15. DOSSIER 62 n°241 • Novembre 2016• Komatsu poursuit son implication dans les équipe- mentsàdestinationd’unmarchépluslargequeceluide sa marque avec le rachat récent des godets et attaches rapides Lenhoff. Komatsu entend conserver ses clients OAS en deuxième monte, et même en gagner de nouveaux. « Nous proposons, à des conditions avantageuses, des kits, dents, porte-dents et clavettes », explique à ce pro- pos Philippe Jehaes. n M.R. Komatsu : trois gammes, trois réseaux Komatsu s’est impliqué dans les outils d’attaque au sol (OAS) par le biais de rachats. Les dents labellisées Komatsu – arborant le jaune de la marque – constituent la gamme Kmax. Elles sont fabriquées par Hensley, un constructeur américain appartenant à Komatsu. Hensley possède deux fonde- ries, l’une au Texas, l’autre en Chine. « En Chine, Hensleyfabriquedesproduitsconformesàsoncahierdes charges, et de qualité identique aux dents améri- caines », précise Philippe Jehaes, directeur régional pour les pièces et les accessoires de Komatsu Europe, chargé du territoire français. Hensley fabrique une gamme d’OAS sous son nom propre, et dénommée XS. De conceptions semblables etdetype“hammerless”(clavetableavecunesimpleclé àdouille),ellesmettentenœuvreunnezdeporte-dent légèrement différent, interdisant l’interchangeabilité des dents d’une gamme à l’autre. Komatsu propose également les dents KVX. « Ce sont des dents symétriques d’avant vers l’arrière, et boulon- nées par le milieu », explique Guillaume Wiliquet, directeur produit chez Komatsu Europe. « Ainsi, en l’absence de porte-dents, les dents peuvent être retour- nées une fois la première pointe usée. » Les dents KVX sont des produits haut de gamme, fabriqués dans un acier d’une dureté supérieure à 500 HB pour résister aux applications sévères, et produites par le fabricant norvégien KVX, « également propriété de Komatsu », insiste Guillaume Wiliquet. Les réseaux de Komatsu vendent les OAS Kmax et les dents Hensley pour les dimensions qui ne sont pas couvertes par la gamme Kmax, dont les applications “mining”. Les dents Hensley et KVX ont leur propre réseau de distribution.Dent Hensley. KVX est une marque appartenant à Komatsu. Dents et porte- dents KVX. m&cm&c DR mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:57 Page62
  • 16. DOSSIER 63Novembre 2016 • •n°241 L’outil d’attaque au sol élaboré récemment par Combi Wear Parts est le C-Rex. Destiné à la gamme construction, comme l’indique la lettre C, il a été conçu pour les pelles de 12 à 45 tonnes et pour les chargeuses sur pneus de 12 à 55 tonnes. D’après le constructeur, qui a dévoilé cet outil à Bauma 2016, « ce segment de machines n’est qu’un début pour une ligne de produits qui sera étendue selon la demande du marché ». D’emblée, on constate qu’il y a peu de différence entre le C-Rex et les outils Combi, même si ces derniers concernent également le segment de marché “construction”. « Lorsque nous avons conçu le C-Rex, nous avons conservé les propriétés des pièces Combi, tout en éliminant les faiblesses du système. Nous avons ainsi mis au point un verrouillage mécanique qui facilite le montage et le démontage des dents. Le verrouillage ne nécessite pas de marteau et ne consiste qu’en une seule pièce : une goupille de verrouillage qui peut être réutili- sée durant toute la durée de vie du système », explique Sacha de Bilderling, directeur commercial chez Combi Wear Parts. Facilité d’utilisation et économie ont guidé l’indus- triel qui a proposé des dents plus longues avec un pourcentage de matériau à user plus important. Autre intérêtquenoteleconstructeur :lesystèmeC-Rexest également moins sensible à l’usure, ce qui se traduit par une durée de vie plus longue des adapteurs. La production du C-Rex, comme celle de la gamme ProClaws (proposée en carrière pour les machines de production), est réalisée à la fonderie Combi Wear PartsdeLjungby,enSuède,oùl’industrielainvestidans unenouvellelignepourpièceslourdes.n J.P. le P. C-Rex, la dernière solution de Combi Wear Parts 50 € TTC hors frais de port format A4 88 pages sériehors numéro 4 société de l'industrie minérale 17 rue Saint-Séverin, 75005 Paris France www.lasim.org - tél. +33 (0)1 53 10 14 70 - fax +33 (0)1 53 10 14 71 Dossiers : • exploitation et paysage • minéraux industriels retrouvez le bon de commandesur www.lasim.org Dents C-Rex de Combi Wear Parts. DR mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:57 Page63
  • 17. DOSSIER De la fourniture de pièces à la maintenance des installations Une stratégie “mining” pour Haladjian Haladjian, importateur de pièces Caterpillar d’origine pour la France, a ajouté à son catalogue Komatsu, Volvo, mais aussi de nombreux composants et pièces d’usure. Récemment arrivé en Afrique, via la clientèle des mines et des carrières, Haladjian s’implique désormais dans la maintenance des installations de carrière. Deux stratégies liées. Rencontre avec Pierre Haladjian, directeur général en charge du développement international du groupe. m&c : Quelle est votre activité à l’international ? P. H. : Avec la crise, nous avons accéléré notre déve- loppement à l’étranger, et notamment en Afrique. Nous avons créé au Maroc une société qui emploie aujourd’hui 20 personnes. Elle dispose d’un stock de pièces. Et nous sommes en train de monter un atelier. Elle travaille pour les travaux publics, mais son déve- loppement est assez long. Sur le reste de l’Afrique, nous avons d’emblée envisagé le marché du “mining” et obtenu des cartes de distribution exclusives sur les marques Esco et Berco. Nous travaillons bien dans les pays miniers d’Afrique de l’Ouest, au Mali, en Côte d’Ivoire,auNiger,enSierraLeone.Dansd’autrespays, nous avons moins d’activité, notamment dans les pays très exportateurs de pétrole, touchés par la baisse du prix de cette matière première. m&c : Quelle part l’Afrique pourrait-elle représenter dans vos activités ? P. H. : Nous avons commencé par le “mining”, mais nous souhaitons aussi nous développer dans le mar- ché des travaux publics, où nous avons une expertise. Nous procéderons à partir d’installations locales, avec des commerciaux, des mécaniciens, des stocks et des ateliers. Nous avons la chance qu’Esco nous ait confié ce territoire qui était auparavant à la charge d’un “tra- der”, mais qui n’offrait aucun service. Notre stratégie dans les installations de carrières est liée à notre poli- tique africaine. Notre objectif est de réaliser, à terme, au moins 50 % de nos activités hors de France. n Propos recueillis par Michel Roche mines & carrières : Comment se répartit votre clientèle ? Pierre Haladjian : Nous sommes “mandataire auto- risé” pour nos clients français auprès de Caterpillar. Nous avons ajouté à notre offre les pièces des marques Komatsu et Volvo. Les grandes entreprises représen- tent, selon les années, entre 30 et 40 % de nos ventes, mais nous sommes historiquement bien implantés dans les entreprises régionales et chez les petits pro- priétaires de matériels. Nous devons adapter notre offre et nos services à la diversité de notre portefeuille clientpourentretenircetterelationdeproximitéquia fait notre force. La plupart des grands donneurs d’or- dre sont nos clients, à l’exception des carriers qui sous- traitent les matériels actifs dans leurs exploitations. m&c : Quelle part de vos activités représentent les carrières ? P. H. : Elles représentent environ 20 % de notre chif- fre d’affaires. En France, nous servons 1 200 carrières avec l’ensemble des marques du groupe. C’est une voie de développement pour nous sur l’ensemble de nos marques. Nous offrons des solutions et des équipe- mentspourlematérielroulantavecHaladjian,pourla protection de l’environnement avec Haleco, et nous avons souhaité développer une offre complémentaire pour le matériel fixe, qui reste dans un environnement technique semblable. Pour les carriers, c’est le traitement des matériaux qui constitue l’essentiel de leur métier. Aussi, nous avons racheté CSP Beillon, une société spécialisée dans la fabrication et la maintenance des installations de car- rière. Elle possède une expertise technique reconnue dansleconcassage,lecriblageetletransportdesmaté- riaux par convoyeurs – c’est pourquoi nous avons conservé son nom. Elle peut fabriquer des éléments d’installation,lesmettreenservice,enassurerlamain- tenance, la fourniture des pièces. Nous souhaitons être considérés comme un partenaire de qualité. Ceci en France, mais aussi à l’international. 64 n°241 • Novembre 2016• MichelRoche h mc241_V9_mc203 sommaire 08/12/16 15:57 Page64