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CADRE DE R ƒ F ƒ R E N C E CADRE DE R ƒ F ƒ R E N C E
LՃVALUATION DES APPRENTISSAGES AU PRƒSCOLAIRE ET AU PRIMAIRE Cadre de rƒfƒrence
Direction gƒnƒrale de la formation des je...
Dans le prƒsent document, le masculin est utilisƒ sans aucune discrimination et
dans le seul but dÕallƒger le texte. Les ƒ...
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  1. 1. CADRE DE R ƒ F ƒ R E N C E CADRE DE R ƒ F ƒ R E N C E
  2. 2. LՃVALUATION DES APPRENTISSAGES AU PRƒSCOLAIRE ET AU PRIMAIRE Cadre de rƒfƒrence Direction gƒnƒrale de la formation des jeunes
  3. 3. Dans le prƒsent document, le masculin est utilisƒ sans aucune discrimination et dans le seul but dÕallƒger le texte. Les ƒtablissements dÕenseignement sont autorisƒs ƒ procƒder pour leurs besoins ƒ une reproduction totale ou partielle du prƒsent document. SÕil est reproduit pour vente, le prix ne devra pas excƒder le coƒt de reproduction. © Gouvernement du Quƒbec Ministƒre de lՃducation, 2002 Ñ 02-00306 ISBN 2-550-39344-9 Dƒpƒt lƒgal Ñ Bibliothƒque nationale du Quƒbec
  4. 4. TABLE DES MATIéRES TABLE DES MATIéRES INTRODUCTION ................................... 5 CHAPITRE I LA NATURE ET LES FONCTIONS DE L'ƒVALUATION ........................................ 7 1.1 L'aide ƒ l'apprentissage ................... 7 1.2 La reconnaissance des compƒtences ................................................ 10 CHAPITRE II L'ACTE D'ƒVALUER ............................... 13 2.1 La planification de lՃvaluation ....... 13 2.2 La prise de l'information et son interprƒtation .................................... 16 2.3 Le jugement .................................. 19 2.4 La dƒcision .................................... 20 CHAPITRE III LES PRATIQUES DՃVALUATION EN CLASSE ................................................ 21 3.1 Les objets dՃvaluation .................. 21 3.2 Les situations dÕapprentissage et dՃvaluation ................................... 22 3.3 Les conditions de rƒalisation .......... 25 3.4 Les tƒches ..................................... 25 3.5 Les critƒres dՃvaluation ................ 26 CHAPITRE IV LES MOYENS ET LES OUTILS DՃVALUATION ...................................... 27 4.1 Des outils pour la prise de l'information ........................................... 27 4.2 Des outils pour la consignation de lÕinformation ................................... 29 4.3 Des outils pour l'interprƒtation de l'information : les ƒchelles des niveaux de compƒtence .................... 33 CHAPITRE V LES COMMUNICATIONS AUX PARENTS ET AUX ƒLéVES ......................................... 35 5.1 Le bulletin scolaire et le bilan des apprentissages .............................. 35 5.2 Les autres formes de communication ................................................ 37 BIBLIOGRAPHIE ................................ 39 GLOSSAIRE ....................................... 43 ANNEXE I LES ƒPREUVES NATIONALES OBLIGATOIRES Ë LA FIN DU PRIMAIRE ...... 45 ANNEXE II DES EXEMPLES D'OUTILS POUR LA PRISE DE LÕINFORMATION ................................ 47
  5. 5. INTRODUCTION INTRODUCTION La Rƒforme de lՃducation constitue un virage pour favoriser la rƒussite des ƒlƒves. Un des ƒlƒments majeurs de cette Rƒforme est sans contredit la rƒnovation du curriculum qui comprend, entre autres, le Programme de formation et lՃvaluation des apprentissages. LՃnoncƒ de politique ƒducative, LՃcole, tout un Programme, ƒtablit que lՃvaluation est lÕune des principales composantes du curriculum. ƒtant donnƒ le lien intime que les pratiques dՃvaluation entretiennent avec lÕapprentissage, il est important quÕelles soient adaptƒes aux caractƒristiques du nouveau Programme de formation. LՃvaluation dans le Programme de formation de lՃcole quƒbƒcoise Ç Le Programme de formation de lՃcole quƒbƒcoise se caractƒrise essentiellement par le choix de dƒvelopper des compƒtences et par lÕattention portƒe ƒ la dƒmarche dÕapprentissage. DÕune part, il propose une organisation des savoirs sous forme de compƒtences de maniƒre ƒ leur donner sens et ouverture et, dÕautre part, il retient un cadre conceptuel qui dƒfinit lÕapprentissage comme un processus actif et continu de construction des savoirs. È (p. 5) LÕapprentissage est considƒrƒ comme une dƒmarche dÕappropriation personnelle qui prend appui sur les ressources cognitives et affectives de lՃlƒve, et qui est influencƒe par son environnement culturel et par ses interactions sociales. Il s'agit donc d'un processus cognitif, affectif et social. Cette conception de l'apprentissage a plusieurs consƒquences sur l'ƒvaluation. La premiƒre a trait ƒ la crƒation de situations dÕapprentissage et d'ƒvaluation qui prennent en compte l'environnement des ƒlƒves, qui induisent des interactions entre les pairs, qui permettent aux ƒlƒves de construire leur pensƒe ƒ partir de leurs acquis et dÕexercer un certain contrƒle sur le dƒroulement des actions. Cette conception reconnaƒt aussi la place et le rƒle des savoirs dans le dƒveloppement des compƒtences puisquÕil nÕy a pas de compƒtences sans savoirs. Le Programme de formation dƒfinit la compƒtence comme un Ç savoir-agir fondƒ sur la mobilisation et l'utilisation efficaces d'un ensemble de ressources È (p. 4). Cette dƒfinition renferme des caractƒristiques importantes dont il faudra tenir compte au cours des activitƒs dÕapprentissage et dՃvaluation. Une compƒtence est un savoir-agir. Dans cette perspective, les savoirs doivent constituer des outils pour lÕaction et pour la pensƒe qui est aussi une forme dÕagir. LՃvaluation de la compƒtence dÕun ƒlƒve implique donc que lÕon vƒrifie sa capacitƒ de recourir de maniƒre appropriƒe ƒ une diversitƒ de ressources. La compƒtence est complexe, car elle repose sur la capacitƒ de combiner de maniƒre efficace un ensemble de ressources dans un but prƒcis. Par exemple, pour
  6. 6. L'ƒVALUATION DES APPRENTISSAGES AU PRƒSCOLAIRE ET AU PRIMAIRE ƒcrire un texte, le scripteur mobilise des ressources extrƒmement nombreuses et variƒes. Il doit gƒrer efficacement l'ensemble des ressources nƒcessaires pour crƒer un texte cohƒrent et respecter les exigences de la langue. Le scripteur ne procƒde pas de la mƒme maniƒre selon qu'il ƒcrit un poƒme ou une lettre. Pour ƒvaluer une compƒtence, il faut donc placer lՃlƒve dans des situations qui nƒcessitent la mobilisation de ressources dans des contextes variƒs, puisque les ressources mobilisƒes dƒpendent du contexte dans lequel elles sont utilisƒes. La compƒtence est ƒvolutive parce qu'elle demande du temps pour se dƒvelopper et qu'il est toujours possible de progresser. Par exemple, on peut dƒvelopper sa compƒtence ƒ parler une langue seconde tout au long de sa vie. Puisque la compƒtence est ƒvolutive, lՃlƒve devrait disposer de suffisamment de temps pour rƒaliser les apprentissages et pour dƒvelopper sa compƒtence. Cela reprƒsente un dƒfi particulier pour les enseignants spƒcialistes qui rencontrent les ƒlƒves au plus une fois par semaine, et ce, pour une pƒriode qui dƒpasse rarement 60 minutes. Par ailleurs, une compƒtence nÕest pas affaire de tout ou rien puisquÕil est possible de reconnaƒtre des niveaux de compƒtence variƒs. La compƒtence est globale et intƒgrative en ce sens quÕelle fait appel ƒ une diversitƒ de ressources qui ne sont pas exclusivement de lÕordre des connaissances acquises en contexte scolaire (il peut en effet sÕagir de ressources liƒes ƒ la personnalitƒ de lՃlƒve, ƒ ses champs dÕintƒrƒt, ƒ ses acquis extrascolaires, etc.). Ainsi, les ressources que lՃlƒve mobilise dans une situation donnƒe ne rƒsultent pas uniquement dÕun enseignement formel. Dans cette logique, lՃvaluation devrait effectivement prendre en compte les ressources de divers ordres qui sont effectivement mobilisƒes par lՃlƒve. Bref, lÕenseignement, lÕapprentissage et lՃvaluation ne sont pas envisagƒs en sƒquence, comme des moments distincts, mais plutƒt dans leur interaction dynamique. Dans la mesure oƒ les situations dՃvaluation offrent ƒ lՃlƒve la possibilitƒ de porter un regard mƒtacognitif sur ses propres dƒmarches et quÕelles permettent ƒ lÕenseignant d'utiliser ses observations pour favoriser la progression de lՃlƒve, ces situations sont aussi des occasions dÕapprentissage. Dans ce contexte, plusieurs questions relatives ƒ lՃvaluation des apprentissages sont actuellement posƒes par le rƒseau scolaire. Certaines portent sur les orientations ƒ privilƒgier et d'autres sur les mƒthodes ƒ appliquer. Quelles pratiques ƒvaluatives faut-il privilƒgier avec un Programme de formation ƒlaborƒ par compƒtences? Que devrait-on retenir des pratiques qui existaient auparavant? Que doit-on ƒvaluer et comment? Quand ƒvaluer? Comment se feront les communications aux parents? Le prƒsent document fournit des ƒlƒments de rƒponses aux questions soulevƒes et aux autres interrogations relatives ƒ lՃvaluation au prƒscolaire et au primaire. Il sÕadresse principalement aux enseignants et aux autres personnes responsables de la mise en oeuvre du Programme de formation, plus particuliƒrement les directions dՃcole, et a pour but de les aider dans leurs pratiques ƒvaluatives en leur proposant des balises qui pourront orienter leurs actions. La conception de l'ƒvaluation des apprentissages prƒsentƒe par le Cadre de rƒfƒrence est conforme aux exigences du Programme de formation et ƒ la Politique dՃvaluation des apprentissages.
  7. 7. CHAPITRE I LA NATURE ET LES FONCTIONS DE L'ƒVALUATION On dƒfinit l'ƒvaluation des apprentissages comme une dƒmarche qui permet de porter un jugement sur les compƒtences dƒveloppƒes et les connaissances acquises par lՃlƒve en vue de prendre des dƒcisions et dÕagir. Ce jugement doit s'appuyer sur des informations pertinentes et suffisantes qui donnent un sens ƒ la dƒcision. Conformƒment aux orientations en ƒvaluation privilƒgiƒes ƒ lÕintƒrieur de la Rƒforme, les valeurs qui orientent l'ƒvaluation des apprentissages sont la justice, l'ƒgalitƒ et l'ƒquitƒ ainsi que la cohƒrence, la rigueur et la transparence. LՃvaluation des compƒtences se fait ƒ partir de situations signifiantes, c'est-ƒ-dire de situations qui sont aussi des occasions dÕapprentissage qui font appel aux centres dÕintƒrƒt de l'ƒlƒve et qui stimulent sa motivation. Dans la mesure oƒ elles offrent ƒ lՃlƒve la possibilitƒ de sÕautoƒvaluer et quÕelles fournissent ƒ lÕenseignant des informations qui lui permettent de rendre son intervention pƒdagogique plus efficace, les situations d'ƒvaluation favorisent le dƒveloppement des compƒtences. Au prƒscolaire et au primaire, les fonctions principales de lՃvaluation sont celles dÕaide ƒ lÕapprentissage et de reconnaissance des compƒtences. Ces deux fonctions sont prƒsentƒes sƒparƒment, mais les dƒmarches qui y correspondent ne sont pas forcƒment indƒpendantes et successives. En effet, l'enseignant qui recueille rƒguliƒrement des renseignements pour aider l'ƒlƒve dans ses apprentissages se trouve par le fait mƒme ƒ situer le dƒveloppement des compƒtences de ce dernier. 1.1 LÕaide ƒ lÕapprentissage La fonction dÕaide ƒ lÕapprentissage est prƒsente chaque fois que l'ƒvaluation a pour but dÕintervenir afin de soutenir lՃlƒve dans lÕacquisition de connaissances et le dƒveloppement de ses compƒtences. Pour remplir cette fonction, lՃvaluation doit ƒtre intƒgrƒe au processus dÕenseignement et dÕapprentissage et jouer un rƒle de rƒgulation. Par rƒgulation, on entend lÕajustement de lÕapprentissage ainsi que lÕajustement des actions pƒdagogiques. Rƒgulation de lÕapprentissage par lÕenseignant On peut distinguer trois types de rƒgulations de lÕapprentissage par lÕenseignant : les rƒgulations interactives, les rƒgulations rƒtroactives et les rƒgulations proactives. La rƒgulation, quÕelle soit de nature interactive, rƒtroactive ou proactive, peut porter sur diffƒrents objets dÕapprentissage comme la dƒmarche utilisƒe, le rƒsultat final ou les connaissances antƒrieures. Elle peut aussi ƒtre ƒlargie ƒ d'autres aspects du processus d'apprentissage comme la motivation. Peu importe lÕobjet, elle doit favoriser le progrƒs de lՃlƒve. Les rƒgulations interactives ont lieu durant les activitƒs dÕapprentissage et visent une rƒtroaction immƒdiate. Il s'agit alors
  8. 8. L'ƒVALUATION DES APPRENTISSAGES AU PRƒSCOLAIRE ET AU PRIMAIRE d'ƒchanges informels qui ne peuvent ƒtre vraiment planifiƒs puisquÕils visent ƒ rƒpondre aux besoins qui ƒmergent pendant le dƒroulement des activitƒs. Exemples de rƒgulations interactives : a) Au cours dÕune situation dÕapprentissage qui sollicite la compƒtence ƒcrire des textes variƒs, lÕenseignant veut vƒrifier si les ƒlƒves rƒdigent leur texte en ayant recours ƒ des stratƒgies appropriƒes. Pendant que les ƒlƒves sÕaffairent ƒ la tƒche, il circule dans la classe et vƒrifie ce que chacun est capable de faire : retour aux donnƒes du projet dՃcriture, relecture, inscription de marques ou de traces, consultation des outils de rƒfƒrence disponibles, ajout ou remplacement de groupes de mots, etc. LÕenseignant intervient surle-champ pour aider les ƒlƒves qui nÕont pas recours ƒ des stratƒgies efficaces. b) Une situation au prƒscolaire sollicite la compƒtence Affirmer sa personnalitƒ. Ë partir dÕune liste dÕateliers disponibles, lÕenseignante demande ƒ chaque enfant de choisir celui qui lÕintƒresse et qui lui procure du plaisir afin de prƒsenter ses goƒts et ses centres dÕintƒrƒt ƒ ses parents ƒ lÕoccasion dÕune rencontre. Aprƒs avoir choisi leur atelier, les enfants partagent leurs points dÕintƒrƒt et leurs goƒts. LÕenseignante leur pose aussi des questions : Que veux-tu rƒaliser? Quel matƒriel choisiras-tu? Travailleras-tu seul ou avec dÕautres? Pendant ce dialogue, lÕenseignante observe si lÕenfant utilise les moyens appropriƒs pour rƒpondre ƒ ses besoins, ce qui constitue le critƒre dՃvaluation retenu dans cette situation. c) Durant une situation dÕapprentissage et dՃvaluation qui sollicite la compƒtence Interagir oralement en anglais, lÕenseignant spƒcialiste circule dans la classe pendant que les ƒlƒves sÕaffairent ƒ rƒaliser une tƒche en ƒquipe. LÕenseignant rƒpond de faƒon spontanƒe aux besoins manifestƒs par les ƒlƒves. Pour demander de lÕaide, les ƒlƒves sont encouragƒs ƒ utiliser des expressions placƒes ƒ la vue comme Ç How do you sayÉ in English? È, Ç We need some help È, Ç Is it OK? È, Ç We donÕt understand È, etc. Ce type de soutien offert par lÕenseignant dÕanglais, tout au long du dƒroulement de la situation dÕapprentissage et dՃvaluation, souligne lÕimportance de la rƒgulation interactive dans la rƒussite des ƒlƒves ƒ mener ƒ bien une activitƒ, une tƒche, un projet. Les rƒgulations rƒtroactives consistent ƒ effectuer un retour sur des tƒches non rƒussies ƒ une premiƒre ƒtape d'apprentissage. Elles se font ƒ des moments propices du dƒveloppement des compƒtences et permettent dÕajuster les interventions pƒdagogiques en fonction des difficultƒs observƒes. Exemples de rƒgulations rƒtroactives : a) Une enseignante compare les deux derniƒres histoires ƒcrites par un ƒlƒve. Elle constate que dans les deux cas lÕintrigue est bien menƒe, mais que lՃlƒve brosse un portrait maladroit du personnage principal. LÕenseignante dƒcide dÕaider lՃlƒve ƒ modifier la description du hƒros de la derniƒre histoire en lÕincitant ƒ sÕinspirer des descriptions quÕil trouve dans les contes quÕil lit. Elle lÕinvite ensuite ƒ lire la nouvelle version aux autres ƒlƒves de la classe afin quÕils apprƒcient la qualitƒ de la description de son personnage. b) Une classe dƒcide, aprƒs une exploration du sujet, dÕapprofondir la question Comment faire pousser des plantes? Une ƒquipe de quatre ƒlƒves choisit alors de faire germer des graines dans des conditions diffƒrentes. Ils devront, comme ƒ
  9. 9. CHAPITRE I Ñ LA NATURE ET LES FONCTIONS DE L'ƒVALUATION lÕhabitude, noter toute dƒmarche dans leur cahier de laboratoire. LÕenseignant remarque, en examinant les cahiers de laboratoire, la difficultƒ dÕun ƒlƒve ƒ organiser son cahier. Elle dƒtermine donc avec lui une faƒon de procƒder pour amƒliorer la consignation de sa dƒmarche. Il devra comparer ses ƒcrits au fur et ƒ mesure avec un coƒquipier. Au dƒbut de chaque pƒriode de travail, il fera un rƒsumƒ ƒ lՃquipe du travail accompli ƒ la pƒriode prƒcƒdente. Ë la fin du travail, lՃlƒve pourra comparer la description de sa dƒmarche avec la prƒcƒdente afin de constater le progrƒs et identifier ce qui a ƒtƒ aidant pour lui. Cette intervention permet de porter un regard sur les critƒres dՃvaluation suivants : 1) Ç transmission correcte de lÕinformation scientifique et technologique È de la compƒtence Communiquer ƒ lÕaide des langages utilisƒs en science et en technologie, 2) Ç analyse du dƒroulement dÕune dƒmarche È de la compƒtence transversale Se donner des mƒthodes de travail efficaces. Pour lÕenseignant spƒcialiste, la rƒtroaction sera souvent faite de faƒon verbale et sera destinƒe ƒ lÕensemble du groupe classe ou ƒ un petit groupe dՃlƒves. Par ailleurs, la rƒtroaction personnalisƒe pourrait ƒtre destinƒe, de maniƒre privilƒgiƒe, aux ƒlƒves qui rencontrent des difficultƒs particuliƒres. Enfin, les rƒgulations proactives prennent appui sur les observations faites au cours dÕactivitƒs dÕapprentissage antƒrieures et permettent dÕorienter les futures situations d'apprentissage. Ce type de rƒgulation adopte deux formes diffƒrentes. Dans le premier cas, l'enseignant adapte les situations d'apprentissage aux besoins des ƒlƒves qui ƒprouvent des difficultƒs. Dans le second cas, l'enseignant prƒvoit des situations d'apprentissage qui permettent ƒ ceux qui progressent avec faci litƒ de consolider leurs compƒtences dans d'autres contextes. Exemples de rƒgulations proactives : Un enseignant a observƒ que, lorsque les textes ƒ lire sont ƒloignƒs des prƒoccupations des ƒlƒves ou trop complexes, certains dÕentre eux ne les comprennent pas ou ne sÕy intƒressent pas. Pour les prochaines activitƒs, lÕenseignant dƒcide plutƒt de leur proposer des textes rejoignant leurs centres dÕintƒrƒt vƒritables et comportant un dƒfi raisonnable. Une enseignante observe qu'un ƒlƒve ƒvalue la qualitƒ de son travail avec beau-coup de justesse. Elle dƒcide de lui faire part de cette observation et l'invite ƒ aider d'autres ƒlƒves. En rƒsumƒ, mƒme si on distingue ces trois types de rƒgulations, les rƒgulations interactives occupent nƒanmoins une place prƒpondƒrante, car elles permettent une intervention immƒdiate auprƒs des ƒlƒves. L'enseignant a donc la possibilitƒ de rƒagir aux questions et aux rƒactions des ƒlƒves en fournissant les informations appropriƒes. Rƒgulation de lÕapprentissage par lՃlƒve ou autorƒgulation LÕenseignant vise ƒ augmenter lÕautonomie de lՃlƒve et ƒ le placer au coeur de ses apprentissages. Il amƒne donc celui-ci ƒ dƒvelopper graduellement son habiletƒ ƒ rƒguler lui-mƒme ses apprentissages. LՃlƒve doit ƒtre conscient de son processus dÕapprentissage et, lorsquÕil rencontre une difficultƒ, il doit ƒtre en mesure de recourir ƒ diverses stratƒgies afin dÕapporter les correctifs nƒcessaires. On peut alors parler dÕune activitƒ mƒtacogni
  10. 10. L'ƒVALUATION DES APPRENTISSAGES AU PRƒSCOLAIRE ET AU PRIMAIRE tive utilisƒe par lՃlƒve dans la construction de son savoir. Les ƒchanges d'idƒes dans la classe peuvent favoriser l'autorƒgulation. Ces ƒchanges peuvent prendre diverses formes : entre un ƒlƒve et l'ensemble de la classe, en dyade ou par tutorat. Il s'agit de placer le plus souvent possible les ƒlƒves dans des situations qui les forcent ƒ donner ou ƒ recevoir de l'information, afin que la classe devienne une vƒritable communautƒ dÕapprenants. Les ƒlƒves dƒveloppent ainsi lÕhabitude dՃchanger leurs idƒes avec leurs camarades. Ils partagent leurs doutes et leurs questions. Ils expliquent leur dƒmarche, prƒsentent leurs rƒussites et font part des difficultƒs rencontrƒes pendant les situations d'apprentissage. Bien que lÕenseignant spƒcialiste dispose de peu de temps avec les ƒlƒves, il a tout avantage ƒ exploiter ce type dÕactivitƒ pour recueillir des donnƒes qui ƒtaieront son jugement. Les ƒchanges d'idƒes reprƒsentent pour les ƒlƒves un moyen d'apprendre l'autorƒgulation de faƒon interactive. L'enseignant peut aider le groupe ƒ fonctionner de faƒon efficace en rappelant les ƒlƒments pertinents de la situation, en amenant les ƒlƒves ƒ faire des prises de conscience et ƒ dƒvelopper leurs habiletƒs sociales. Pour que les ƒchanges dÕidƒes soient des occasions dÕapprendre, lÕenseignant doit se prƒoccuper de la qualitƒ des dialogues entre les ƒlƒves. LÕautoƒvaluation se rƒvƒle un bon moyen dÕamener lՃlƒve ƒ mieux gƒrer le processus de rƒgulation nƒcessaire ƒ lÕexƒcution efficace dÕune tƒche. LՃlƒve qui sÕautoƒvalue peut commenter sa mƒthode de travail, expliquer les difficultƒs rencontrƒes, rƒflƒchir sur ses stratƒgies, etc. LÕenseignant doit crƒer un cadre propice ƒ lÕautoƒvaluation : il donne aux ƒlƒves la possibilitƒ de faire des choix, les encourage ƒ assumer des responsabilitƒs et ƒ prendre des risques. Il leur donne de nombreuses occasions de sÕautoƒvaluer et leur fournit une rƒtroaction sur la justesse de leurs ƒvaluations. Rƒgulation des actions pƒdagogiques Dans des situations dÕapprentissage, lՃvaluation ne sert pas seulement ƒ soutenir la dƒmarche des ƒlƒves, mais elle a aussi pour but d'orienter les interventions pƒdagogiques de l'enseignant. En effet, les actions pƒdagogiques de l'enseignant, et particuliƒrement sa planification, peuvent ƒtre ajustƒes. La mise en situation et la description de la tƒche ƒ accomplir sontelles adƒquates? Les ƒlƒves comprennentils bien ce qui leur est demandƒ? Ont-ils les connaissances et les habiletƒs nƒcessaires pour exƒcuter la tƒche? QuÕen est-il de leur motivation ƒ rƒaliser les activitƒs proposƒes? Le temps laissƒ pour accomplir les activitƒs est-il suffisant? Est-ce que des nouveaux apprentissages ont ƒtƒ rƒalisƒs? En se prƒoccupant de ces aspects, lÕenseignant ajuste ses interventions et contribue ainsi ƒ la progression des apprentissages. 1.2 La reconnaissance des compƒtences La fonction de reconnaissance des compƒtences est prƒsente lorsque l'ƒvaluation vise ƒ rendre compte du niveau de dƒveloppement des compƒtences, ce qui est notamment le cas ƒ la fin de chacun des cycles. Pour rendre compte du dƒveloppement des compƒtences de l'ƒlƒve, les enseignants rƒalisent le bilan de ses apprentissages en considƒrant l'ensemble des
  11. 11. CHAPITRE I Ñ LA NATURE ET LES FONCTIONS DE L'ƒVALUATION informations pertinentes. Ils interprƒtent ces derniƒres ƒ la lumiƒre des attentes de fin de cycle du Programme de formation et des ƒchelles des niveaux de compƒtence (voir 4.3). LՃquipe-cycle fournit ainsi aux enseignants du cycle suivant les informations nƒcessaires pour que ces derniers puissent offrir aux ƒlƒves des mesures appropriƒes dÕaide ou dÕenrichissement. La reconnaissance des compƒtences conduit aussi ƒ une communication officielle dans le bulletin (voir chapitre V).
  12. 12. CHAPITRE II L'ACTE D'ƒVALUER Comme il en a ƒtƒ question au premier chapitre, lՃvaluation des apprentissages est un acte professionnel qui amƒne l'enseignant ƒ porter un jugement sur les compƒtences dƒveloppƒes par lՃlƒve et sur les connaissances quÕil a acquises, et ce, en vue de prendre des dƒcisions et dÕagir. LՃvaluation des apprentissages est un processus complexe qui comprend plusieurs dƒmarches : la planification, la prise de lÕinformation et son interprƒtation, le jugement et la dƒcision. Mƒme si les dƒmarches de lՃvaluation sont prƒsentƒes de maniƒre sƒquentielle, il ne faut pas en conclure que l'ƒvaluation est un processus rigide et linƒaire. En effet, il est possible d'entreprendre certaines dƒmarches, de revenir ƒ lÕune dÕelles pour la complƒter et de poursuivre ensuite l'ƒvaluation jusquՃ la fin. Il faut ƒgalement ƒviter de conclure que toutes les dƒmarches doivent ƒtre suivies dÕune faƒon rigoureuse, peu importe la situation dÕapprentissage et dՃvaluation. Par exemple, dans le cas dÕune ƒvaluation spontanƒe et informelle, la planification est peu prƒsente et le jugement peut avoir lieu au mƒme moment que la prise de l'information et son interprƒtation. 2.1 La planification de lՃvaluation Le dƒveloppement des compƒtences tant disciplinaires que transversales et la prise en compte des domaines gƒnƒraux de formation nƒcessitent la collaboration de tous les intervenants dÕune ƒcole. Une planification globale doit donc ƒtre ƒtablie par lՃquipe-cycle ou les enseignants du prƒscolaire. Ë partir de cette premiƒre planification, chaque enseignant procƒde ƒ une planification plus prƒcise des situations dÕapprentissage et dՃvaluation dont il a la responsabilitƒ. La planification par lՃquipe-cycle ou par lՃquipe dÕenseignants du prƒscolaire Au dƒbut de l'annƒe scolaire, lՃquipecycle ou lՃquipe dÕenseignants du prƒscolaire doit prƒvoir des rencontres pour la planification globale de lÕenseignement et de lՃvaluation. Cette planification permet une concertation entre les titulaires, les spƒcialistes, les professionnels et la direction de lՃcole. Au primaire, en plus de favoriser des visƒes communes, elle per-met dÕassurer la cohƒrence des activitƒs dÕenseignement et dՃvaluation qui favorisent le dƒveloppement des compƒtences disciplinaires et des compƒtences transversales. Tout en planifiant lÕenseignement (choix des domaines gƒnƒraux de formation, choix des compƒtences disciplinaires et transversales pouvant ƒtre sollicitƒes dans diffƒrentes situations, dans diffƒrents pro-jets, etc.), les membres de lՃquipe-cycle doivent planifier lՃvaluation des apprentissages. Le fait de choisir parmi les compƒtences disciplinaires ne signifie pas que certaines peuvent ƒtre mises de cƒtƒ, car toutes les compƒtences disciplinaires et
  13. 13. L'ƒVALUATION DES APPRENTISSAGES AU PRƒSCOLAIRE ET AU PRIMAIRE transversales doivent faire lÕobjet dÕapprentissage et dՃvaluation. Le choix porte sur la sƒlection des compƒtences ƒ ƒvaluer en fonction des situations dÕapprentissage. Qu'il s'agisse de lՃvaluation par lÕenseignant, de coƒvaluation enseignant-ƒ lƒve, dÕautoƒvaluation ou dՃvaluation par les pairs, la rencontre de planification de lՃquipe-cycle est lÕoccasion dՃchanger des idƒes sur les moyens ƒ utiliser pour la prise de l'information. CÕest aussi le moment de discuter de la pertinence de concevoir en ƒquipe des outils dՃvaluation. On peut de plus en profiter pour dƒterminer les modalitƒs de la transmission de lÕinformation aux parents sur le cheminement de leurs enfants. Utilisera-ton un portfolio? Quel sera son contenu en cours dÕapprentissage? Quel type dÕinformation doit-on communiquer? Quelle forme prendra le bilan des apprentissages? etc. Ë cet effet, on doit noter quÕil est trƒs difficile pour un enseignant spƒcialiste de faire partie de toutes les ƒquipes-cycles dÕune ou des ƒcoles oƒ il travaille. Pour tenir compte de cette rƒalitƒ, les enseignants spƒcialistes dÕune ƒcole pourraient se concerter pour dƒterminer ƒ quelle ƒquipecycle ils se joindraient. Leur rƒle pourrait alors devenir celui de porte- parole des autres enseignants spƒcialistes dans cette ƒquipe-cycle. DÕautres formes dÕorganisation permettraient aussi dÕassurer la participation des enseignants spƒcialistes ƒ lՃquipe-cycle. LÕimportant est de viser une contribution rƒaliste au regard du partage des responsabilitƒs en ƒvaluation des apprentissages au sein de lՃquipe-cycle pour tous les enseignants. Dans l'ensemble, il est primordial de s'assurer que tout au long des deux annƒes que l'ƒlƒve passe dans un cycle, il progresse pour rƒpondre aux attentes de fin de cycle dƒterminƒes pour chacune des compƒtences. Il en est de mƒme pour le prƒscolaire par rapport aux attentes fixƒes dans le Programme. Le choix des outils dՃvaluation doit favoriser la participation active de lՃlƒve ƒ lՃvaluation. Cette derniƒre est planifiƒe en considƒrant quÕil nÕy a gƒnƒralement pas de sƒparation entre les temps dƒvolus ƒ lÕapprentissage et ceux dƒvolus ƒ lՃvaluation, puisque cette derniƒre est enchƒssƒe dans les situations dÕapprentissage et quÕelle permet ƒgalement le dƒveloppement de la compƒtence. LÕajustement de la planification La planification globale de lՃvaluation doit ƒtre adaptable aux situations vƒcues en classe pour que celles-ci puissent ƒtre exploitƒes comme sources dÕapprentissage. La planification doit assurer une vue dÕensemble de lՃvaluation sans ƒtre un carcan. D'ailleurs, des rencontres frƒquentes des enseignants du prƒscolaire ou de l'ƒquipe-cycle sont essentielles pour rƒviser pƒriodiquement la planification afin dÕassurer un meilleur suivi des apprentissages des ƒlƒves. LՃquipe-cycle retient certaines questions permettant de poursuivre des intentions ƒducatives liƒes aux domaines gƒnƒraux de formation. Elle s'entend aussi sur l'utilisation dÕoutils qui permettront de conserver des traces de la progression des apprentissages et dՃtre en mesure de suivre lՃvolution des compƒtences dans diffƒrents contextes. LorsquÕil sÕagira de discuter du dƒveloppement des compƒtences dÕun ƒlƒve en particulier, la concertation entre les intervenants sera facilitƒe.
  14. 14. CHAPITRE II Ñ LA DƒMARCHE D'ƒVALUATION La concertation avec lՃquipe-ƒcole Il est fortement suggƒrƒ que les membres de lՃquipe-ƒcole travaillent en concertation. En effet, lՃquipe-ƒcole, composƒe de lՃquipe dÕenseignants du prƒscolaire, des ƒquipes-cycles, des professionnels (orthopƒdagogues, psychologues, etc.) et de la direction de lՃcole devrait rƒaliser une planification globale des apprentissages et des ƒvaluations. Celle-ci devrait avoir pour but dÕassurer une couverture complƒte des ƒlƒments du Programme de formation (les domaines gƒnƒraux de formation ainsi que les compƒtences transversales et disciplinaires) dans une logique de progression. Ë cet ƒgard, chaque ƒquipe-cycle doit prendre en charge l'ensemble des compƒtences transversales en exposant les ƒlƒves ƒ des situations d'apprentissage qui permettent de dƒvelopper ces compƒtences et en effectuant des observations rƒguliƒres sur leur ƒvolution. Il est donc nƒcessaire, lorsqu'on planifie les activitƒs d'un cycle donnƒ, de tenir compte des planifications des autres cycles afin qu'il y ait continuitƒ dans le dƒveloppement des compƒtences tout au long du primaire. Enfin, lՃquipe-ƒcole doit se concerter sur la gestion et le partage des technologies de lÕinformation et de la communication. Elle doit ƒgalement choisir ou concevoir un bulletin scolaire, en tenant compte du modƒle proposƒ par la commission scolaire, le cas ƒchƒant. La planification par l'enseignant Ë partir de la planification faite par les enseignants du prƒscolaire ou par lՃquipecycle, lÕenseignant ƒtablit une planification des activitƒs. Cette planification permet de dƒfinir les situations d'apprentissage et dՃvaluation quÕil prƒvoit utiliser, en plus de celles retenues lors de la planification initiale. Un titulaire pourrait ainsi dƒcider dÕutiliser un journal de bord en lecture et en inclure des extraits dans le portfolio afin dՃtre en mesure de constater le progrƒs des ƒlƒves par rapport ƒ cette compƒtence. Il pourrait aussi mettre au point un outil dÕautoƒvaluation pour la rƒsolution de problƒmes en mathƒmatique (voir lÕexemple ƒ l'annexe II). Ë lՃducation prƒscolaire, lÕenseignant pourrait planifier des moments dÕobservation de chaque enfant dans son horaire. Il est important de planifier le plus souvent possible des situations complexes, car c'est ƒ travers elles que les ƒlƒves dƒveloppent des compƒtences et que l'enseignant les ƒvalue. Une connaissance approfondie du Programme de formation permet de mieux planifier ces situations. Notons que les ƒchelles des niveaux de compƒtence, qui sont prƒsentƒes au chapitre IV, peuvent guider l'enseignant dans sa planification et lui permettre d'ajuster les exigences relatives ƒ chacune des compƒtences en cours de cycle. Pour cette planification dƒtaillƒe, plusieurs formules sont possibles. LÕenseignant peut concevoir lui-mƒme des situations d'apprentissage et dՃvaluation et les partager avec ses collƒgues ou en ƒlaborer dÕautres avec eux. Il peut aussi choisir des situations prƒsentƒes dans le matƒriel disponible et les adapter aux besoins de ses ƒlƒves ou encore travailler ƒ partir des situations dÕapprentissage et dՃvaluation ƒlaborƒes par les commissions scolaires ou le ministƒre de lՃducation. Les ƒpreuves nationales ƒ la fin du primaire pourront aussi fournir des exemples de situations
  15. 15. L'ƒVALUATION DES APPRENTISSAGES AU PRƒSCOLAIRE ET AU PRIMAIRE dÕapprentissage et dՃvaluation aux enseignants (voir annexe I). Dans une situation complexe, l'enseignant ne peut ƒvidemment tout prƒvoir. La rƒalisation d'un pro-jet, d'une recherche ou d'une enquƒte peut prendre une orientation imprƒvue. De plus, comme il est difficile de prƒjuger des res-sources qui peuvent ƒtres mobilisƒes en cours de route, les objets d'ƒvaluation peuvent nƒcessiter une mise ƒ jour. L'enseignant doit alors ƒtre capable d'adapter rapidement sa planification et dÕexploiter toutes les occasions pouvant favoriser les apprentissages de ses ƒlƒves. L'enseignant planifie aussi des activitƒs d'acquisition des savoirs liƒs au dƒveloppement des compƒtences des ƒlƒves. Il utilise ƒ cet effet des exercices spƒcifiques qui s'avƒrent utiles dans la mesure oƒ ils correspondent ƒ un besoin rƒel de ses ƒlƒves. Par exemple, pour rƒsoudre un problƒme en mathƒmatique, les ƒlƒves doivent pouvoir multiplier des nombres. L'ƒvaluation de la multiplication n'est pas une fin en soi : elle favorise un apprentissage qui s'inscrit dans le dƒveloppement de la compƒtence visƒe. Il existe donc une interaction entre les situations complexes et les activitƒs d'acquisition et d'ƒvaluation des savoirs essentiels. 2.2 La prise de l'information et son interprƒtation Pour ƒvaluer, l'enseignant doit recueillir et interprƒter des informations utiles et suffisantes pour appuyer les jugements qu'il doit porter tant en cours dÕapprentissage quՃ la fin du prƒscolaire ou dÕun des cycles du primaire. La prise de l'information L'ƒvaluation ƒtant intƒgrƒe ƒ la dynamique de l'enseignement et de l'apprentissage, la prise de lÕinformation se fait surtout pendant les activitƒs rƒguliƒres de la classe. LÕenseignant doit donc ƒtre disponible pour le faire. Le regroupement des ƒlƒves, l'organisation des espaces et le climat de la classe doivent lui permettre de consacrer de lՃnergie et du temps pour recueillir lÕinformation. La prise d'information entraƒne souvent l'adaptation des activitƒs d'apprentissage et dÕenseignement. DÕune part, les informations fournies ƒ l'ƒlƒve l'aident ƒ amƒliorer sa dƒmarche ou sa production. DÕautre part, elles peuvent amener l'enseignant ƒ modifier certains ƒlƒments de son enseignement (la formation des ƒquipes, le temps allouƒ ƒ lÕexƒcution de la tƒche ou son degrƒ de difficultƒ, par exemple) pour mieux les adapter aux besoins des ƒlƒves et aux contraintes de la situation. Les cibles de l'ƒvaluation ayant ƒtƒ prƒcisƒes au moment de la planification, l'enseignant choisit les procƒdƒs adƒquats pour recueillir l'information. L'observation, le questionnement et l'analyse des travaux des ƒlƒves constituent les principaux moyens ƒ retenir. La prise de l'information peut se faire de faƒon spontanƒe ou formelle, cÕest-ƒ-dire ƒ lÕaide dÕoutils particuliers. Il est suggƒrƒ de respecter un certain ƒquilibre entre les deux faƒons de procƒder. a) ƒvaluation spontanƒe et non instrumentƒe Dans la classe, pendant les activitƒs rƒguliƒres, il suffit souvent ƒ l'enseignant d'observer et de questionner les ƒlƒves pour
  16. 16. CHAPITRE II Ñ LA DƒMARCHE D'ƒVALUATION obtenir l'information qui lui permettra d'intervenir efficacement auprƒs d'eux. Cette forme d'ƒvaluation, spontanƒe et non instrumentƒe, se rƒvƒle profitable, car elle permet de fournir rapidement ƒ l'ƒlƒve de lÕinformation utile pour prendre conscience d'un comportement inefficace, pour amƒliorer le processus suivi ou pour corriger une erreur. Elle permet aussi un ajustement immƒdiat de l'action pƒdagogique de lÕenseignant, tels la prƒcision dÕune consigne ou lÕajout dÕexplications pour un petit groupe d'ƒlƒves ou l'ensemble de la classe. b) ƒvaluation formelle et instrumentƒe Bien que les dƒmarches non instrumentƒes soient nƒcessaires, lՃvaluation du dƒveloppement des compƒtences exige le recours ƒ des outils particuliers. L'utilisation d'outils tels que la grille d'observation ou l'entrevue individuelle amƒne l'enseignant ƒ planifier des pƒriodes au cours desquelles il procƒdera ƒ la prise d'information. En fixant des moments dans l'horaire, il se donne la possibilitƒ d'accorder du temps ƒ chaque ƒlƒve. Par ailleurs, comme il est primordial dÕamener lՃlƒve ƒ se responsabiliser par rapport ƒ ses apprentissages, lÕutilisation dÕoutils de coƒvaluation et dÕautoƒvaluation est trƒs appropriƒe. Pour aider les ƒlƒves en difficultƒ, il est parfois nƒcessaire de structurer la prise de l'information avec un outil adaptƒ ƒ leur situation. On peut ainsi isoler certaines erreurs ou mettre en ƒvidence une procƒdure erronƒe. Bien qu'on doive ƒviter d'alourdir les pratiques d'ƒvaluation, le recours ƒ des instruments variƒs aux moments jugƒs opportuns facilite la prise de lÕinformation dans diffƒrentes situations dÕapprentissage et dՃvaluation (une variƒtƒ dÕoutils est prƒsentƒe ƒ cet effet au chapitre IV). L'interprƒtation On doit rendre les informations recueillies significatives en les analysant et en les comparant ƒ un point de rƒfƒrence. L'analyse des donnƒes amƒne l'enseignant ƒ comparer les rƒsultats ou les processus utilisƒs par un ƒlƒve avec ce qui est attendu dans le Programme de formation. L'enseignant du primaire peut aussi avoir recours aux ƒchelles de niveaux de compƒtence ƒlaborƒes par le ministƒre de l'ƒducation ƒ partir des attentes et des critƒres d'ƒvaluation associƒs ƒ chaque compƒtence du Programme de formation (voir 4.3). a) L'interprƒtation des rƒsultats en cours dÕapprentissage L'interprƒtation des rƒsultats dans le but de porter un jugement sur les progrƒs accomplis prƒcƒde souvent la remise des bulletins scolaires, mais elle peut aussi se faire ƒ d'autres moments, quand l'enseignant considƒre qu'il a suffisamment d'informations. C'est ƒ l'enseignant ou ƒ l'ƒquipe-cycle de dƒterminer ces moments en fonction des situations d'apprentissage et du rythme des ƒlƒves. L'analyse d'un seul rƒsultat ou d'une seule observation permet certes des ajustements immƒdiats fort utiles, mais lÕinformation unique nÕest pas fiable pour porter un jugement et prendre une dƒcision. Suivre le progrƒs de l'ƒlƒve et repƒrer ses points faibles sont des opƒrations qui nƒcessitent des prises d'information frƒquentes. Pour chaque compƒtence ayant fait l'objet d'apprentissage et d'ƒvaluation, l'ensei
  17. 17. L'ƒVALUATION DES APPRENTISSAGES AU PRƒSCOLAIRE ET AU PRIMAIRE gnant analyse les productions disponibles et l'information consignƒe. Il compare les rƒsultats obtenus ƒ diffƒrents moments pour ƒtre en mesure de porter un jugement sur les progrƒs accomplis. Cette analyse donne lieu ƒ une interprƒtation fondƒe sur les critƒres d'ƒvaluation associƒs aux compƒtences. Il est important d'associer les ƒlƒves ƒ l'analyse de leurs travaux. Comme l'enseignant, ils comparent les dƒmarches sui-vies et les rƒsultats obtenus ƒ diffƒrents moments, dƒterminent les progrƒs accomplis, font ressortir les rƒussites et les difficultƒs et confrontent leur interprƒtation ƒ celle de l'enseignant. Les jeunes ƒlƒves, plus particuliƒrement ceux du prƒscolaire, ont besoin de soutien pour procƒder ƒ l'analyse de leurs travaux. Ils peuvent le faire pour un nombre rƒduit de compƒtences, en prƒsence de l'enseignant. Les ƒlƒves plus ƒgƒs qui n'ont pas l'habitude d'examiner leur travail bƒnƒficieront eux aussi de l'aide de l'enseignant. Ces pƒriodes d'analyse s'avƒrent prƒcieuses, car elles permettent ƒ l'enseignant de prendre du recul pour mieux ajuster son enseignement, et aux ƒlƒves de prendre conscience des progrƒs en cours. Exemple : Pour dƒvelopper la compƒtence ƒcrire des textes variƒs, les ƒlƒves ont ƒcrit trois textes dans des situations diffƒrentes dÕapprentissage. LÕenseignant a observƒ au moins une fois chaque ƒlƒve pendant les activitƒs dՃcriture. En plus des trois productions ƒcrites, on trouve dans le portfolio de lՃlƒve une grille dÕobservation du processus dՃcriture et des fiches dÕautoƒvaluation. Certains ƒlƒves ont ajoutƒ un ou deux textes ƒcrits ƒ la maison. LÕenseignant analyse lÕinformation disponible et constate que les trois textes de Maxime prƒsentent ƒ peu prƒs les mƒmes caractƒristiques : ses textes renferment des idƒes qui ne sont pas du tout liƒes au sujet traitƒ. Cet ƒlƒve semble incapable de centrer son attention sur les idƒes ƒ communiquer aux lecteurs. Quand lÕenseignant a observƒ Maxime, il a remarquƒ quÕil ƒtait trop prƒoccupƒ par lÕorthographe des mots au dƒtriment de la production dÕun texte suivi. Il a constatƒ quՃ maintes reprises, Maxime a interrompu sa rƒdaction pour consulter son carnet personnel dÕorthographe dÕusage, un dictionnaire ou le fichier de la classe. Bien que sa calligraphie soit encore quelque peu maladroite, elle ne nuit ni ƒ la lecture ni ƒ la rƒdaction. LÕanalyse de lÕinformation rƒvƒle donc le peu de progrƒs rƒalisƒ par Maxime et indique que sa fixation sur lÕorthographe des mots lÕempƒche de prendre en compte dÕautres aspects de la situation de communication. Il sÕagira dÕamener Maxime ƒ se centrer dÕabord sur le choix de ses idƒes pendant la phase de mise en texte et sur la vƒrification de lÕorthographe pendant la phase de correction. b) L'interprƒtation des rƒsultats ƒ la fin du prƒscolaire et ƒ la fin du cycle Ë la fin du prƒscolaire et ƒ la fin dÕun cycle, lÕinterprƒtation des rƒsultats sert ƒ porter un jugement sur le niveau de dƒveloppement des compƒtences. On compare alors ce qui est observƒ avec ce qui est attendu ƒ la fin du prƒscolaire ou du cycle dans le Programme de formation. Cette analyse est fondƒe sur des informations recueillies dans des situations complexes, en tenant compte des attentes de fin de cycle, du contexte de rƒalisation et des critƒres dՃvaluation de la compƒtence.
  18. 18. CHAPITRE II Ñ LA DƒMARCHE D'ƒVALUATION Pour ce qui est des compƒtences transversales, le Programme de formation dƒcrit leur ƒvolution ƒ travers les diffƒrents cycles. Ces ƒnoncƒs servent de rƒfƒrences principales ƒ l'ƒlaboration des ƒchelles des niveaux de compƒtence. L'interprƒtation des informations relatives au dƒveloppement d'une compƒtence transversale peut donc se faire en situant l'ƒlƒve au regard des grandes ƒtapes de l'ƒvolution de cette compƒtence telle que dƒcrites par les ƒchelles. 2.3 Le jugement Aprƒs avoir recueilli et interprƒtƒ les donnƒes en utilisant diffƒrents points de rƒfƒrence (critƒres d'ƒvaluation, rƒsultats d'un ƒlƒve ƒ diffƒrents moments de son apprentissage, attentes ƒ la fin du prƒscolaire et ƒ la fin du cycle, etc.), l'enseignant doit maintenant porter un jugement, c'est-ƒ-dire tirer une conclusion en tenant compte de certaines considƒrations comme le temps dont l'ƒlƒve disposait et les ressources mises ƒ sa disposition. Le jugement sur l'ƒvolution des compƒtences transversales et disciplinaires ne peut ƒtre portƒ que dans la mesure oƒ l'ƒlƒve a eu de multiples occasions de les dƒvelopper, et ce, dans des contextes diffƒrents. L'enseignant devra donc s'assurer d'avoir recueilli des donnƒes suffisantes et pertinentes qui font ƒtat de constats significatifs. Le jugement occupe une place prƒpondƒrante dans l'ƒvaluation. Il doit traduire le mieux possible la progression de l'ƒlƒve. Pendant le cycle, le jugement est temporaire parce que l'ƒlƒve est en dƒveloppement et qu'il a la possibilitƒ de s'amƒliorer. Ë la fin du cycle, l'ƒquipe d'enseignants pourrait travailler en collaboration pour porter un jugement sur le niveau de compƒtence atteint. Ainsi, les titulaires et les spƒcialistes peuvent se concerter pour porter un jugement sur les compƒtences transversales et ensuite procƒder individuellement pour ce qui est des compƒtences de leur discipline respective. Au moment de porter un jugement, les prƒoccupations sont de nature pƒdagogique, mƒme en fin de cycle. La dƒcision de fournir ƒ un ƒlƒve des mesures de soutien particuliƒres par exemple, sÕappuie sur une analyse approfondie des informations disponibles. Il ne sÕagit pas de comptabiliser les rƒsultats de faƒon mƒcanique, car la diversitƒ des donnƒes recueillies (productions, observations, rƒsumƒs d'entretiens, autoƒvaluations, etc.) ne peut ƒtre prise en compte par un mƒcanisme de calcul, aussi sophistiquƒ soit-il. Le jugement est un acte professionnel qui ne peut revƒtir un caractƒre de totale objectivitƒ. Toutefois, les enseignants se doivent de prendre les moyens nƒcessaires pour que leur jugement soit ƒclairƒ et fondƒ : dƒterminer les cibles, utiliser des outils adƒquats, rƒunir et consigner suffisamment d'informations, les interprƒter ƒ la lumiƒre de rƒfƒrences pertinentes. Dans certains cas, on pourra considƒrer les rƒsultats dՃvaluations externes parmi les informations qui contribuent ƒ porter un jugement, tels ceux dՃvaluations de fin de cycle administrƒes par les commissions scolaires ou ceux des ƒpreuves nationales (voir annexe I). La collaboration entre les enseignants du prƒscolaire ou entre les membres de l'ƒquipe-cycle permet de comparer les informations, de discuter de leur interprƒtation et de porter des jugements ƒclairƒs et fondƒs ƒ partir dÕune comprƒhension com
  19. 19. L'ƒVALUATION DES APPRENTISSAGES AU PRƒSCOLAIRE ET AU PRIMAIRE mune des ƒlƒments du Programme de formation. 2.4 La dƒcision Lorsque le jugement est portƒ, lÕenseignant doit prendre une dƒcision. En cours de cycle, les dƒcisions sont tournƒes vers l'intervention pƒdagogique, donc vers l'action. Par exemple, lÕenseignant a jugƒ que certains ƒlƒves progressaient, mais avec quelques difficultƒs pour ce qui est de la compƒtence ƒ interprƒter le changement dans une sociƒtƒ et sur son territoire en gƒographie, histoire et ƒducation ƒ la citoyennetƒ. Il dƒcide alors de regrouper ces ƒlƒves pour les aider dans cet apprentissage. En fin de cycle, les dƒcisions se rapportent ƒ la reconnaissance des compƒtences ƒ travers le bilan des apprentissages qui accompagne l'ƒlƒve dans son passage au cycle suivant, selon les rƒgles dƒterminƒes par l'ƒcole ou la commission scolaire. On conƒoit aisƒment que les dƒcisions pƒdagogiques ou administratives liƒes ƒ l'ƒvaluation des apprentissages sont importantes. L'enseignant devrait donc conserver les informations qui l'amƒnent ƒ prendre ces dƒcisions. Pour ce faire, il peut utiliser l'outil de consignation de son choix (voir 4.2). La dƒcision conduit toujours ƒ une communication qui sÕinscrit dans lÕune ou lÕautre des fonctions de lՃvaluation, soit lÕaide ƒ lÕapprentissage ou la reconnaissance des compƒtences. Le destinataire de cette communication peut ƒtre lՃlƒve, le parent ou toute autre personne concernƒe, selon le cas.
  20. 20. CHAPITRE III LES PRATIQUES DՃVALUATION EN CLASSE Ce chapitre prƒsente les ƒlƒments ƒ mettre en place pour que les pratiques dՃvaluation en classe respectent les orientations du Programme de formation et la Politique dՃvaluation des apprentissages. Il traite des objets d'ƒvaluation, des conditions de rƒalisation, des situations dÕapprentissage et dՃvaluation, des tƒches et des critƒres d'ƒvaluation. 3.1 Les objets dՃvaluation Puisque l'aide ƒ l'apprentissage est la fonction principale de l'ƒvaluation, tout ce qui permet ƒ l'ƒlƒve d'adopter de meilleures faƒons d'apprendre et ƒ l'enseignant d'ajuster ses actions pƒdagogiques peut faire l'objet d'ƒvaluation. Dans une situation complexe, les objets d'ƒvaluation qui concernent les ƒlƒves sont nombreux : les connaissances avant qu'ils n'abordent une nouvelle sƒquence d'apprentissage, la dƒmarche ou le cheminement suivi, la production, la motivation, etc. En ce qui concerne plus spƒcifiquement les productions, elles peuvent ƒtre durables ou ƒphƒmƒres. Par exemple, dans le cas dÕune crƒation plastique, la production est durable et peut ƒtre ƒvaluƒe a posteriori. Dans le cas de lÕinterprƒtation dÕune piƒce musicale, par contre, la production doit ƒtre ƒvaluƒe sur-lechamp (ƒ moins de lÕenregistrer). Par ailleurs, la dƒmarche de lՃlƒve nÕest pas une production comme telle. En lecture par exemple, lÕenseignant devra observer lՃlƒve en train dÕexƒcuter la tƒche sÕil veut ƒvaluer les stratƒgies de reconnaissance et dÕidentification de mots ou de gestion de la comprƒhension quÕil utilise. LÕenseignant peut aussi relever les gestes, les questions et les dƒcisions de lՃlƒve. Ces donnƒes peuvent lÕaider ƒ mieux comprendre comment lՃlƒve procƒde pour apprendre, mƒme si ces renseignements ne constituent pas des objets dՃvaluation proprement dits. Les compƒtences Les problƒmes ou les questions qui intƒressent les ƒlƒves s'avƒrent souvent complexes. Comment peut-on nettoyer une mer polluƒe par du pƒtrole? Ë quoi sert la guerre? Pourquoi suis-je ƒ l'ƒcole? Dieu existe-t-il? Rƒsoudre ces problƒmes ou trouver des rƒponses ƒ ces questions fait appel ƒ un bon nombre de compƒtences, tant disciplinaires que transversales. Toutes ne seront pas ƒvaluƒes de faƒon simultanƒe. Il faut faire un choix pour recueillir des informations suffisantes et pertinentes sur les compƒtences ciblƒes et ƒtre en mesure de gƒrer la situation de faƒon efficace. Les compƒtences transversales, au mƒme titre que les compƒtences disciplinaires, reprƒsentent des cibles ƒ atteindre dans le Programme de formation. Elles constituent donc des objets d'apprentissage prescrits pour chacun des cycles du primaire. Les compƒtences transversales se dƒveloppent gƒnƒralement dans les situations d'apprentissage et d'ƒvaluation utilisƒes pour les compƒtences disciplinaires. Cependant, comme les compƒtences
  21. 21. L'ƒVALUATION DES APPRENTISSAGES AU PRƒSCOLAIRE ET AU PRIMAIRE transversales reprƒsentent des objets d'apprentissage distincts, on doit circonscrire les indices observables qui les caractƒrisent afin de porter un jugement sur le niveau de leur dƒveloppement. LÕenseignant utilise diffƒrents moyens pour ƒvaluer les compƒtences transversales : observation, questionnement oral, entrevue et analyse des productions. Ces moyens sont choisis en fonction de la nature des compƒtences et sont adaptƒs ƒ lՃge des ƒlƒves. Par exemple, au prƒscolaire et au premier cycle, lÕobservation et le questionnement oral sont des moyens ƒ privilƒgier pour ƒvaluer la compƒtence exercer son jugement critique, alors quÕau troisiƒme cycle, lÕenseignant peut demander aux ƒlƒves dÕexposer leur raisonnement par ƒcrit. Contrairement aux compƒtences disciplinaires, les compƒtences transversales ne sont pas assorties dÕattentes de fin de cycle dans le Programme de formation. Ainsi, l'ƒvaluation consistera ƒ vƒrifier uniquement la progression des ƒlƒves. Les savoirs Pour chaque compƒtence disciplinaire, on doit dƒterminer les savoirs qui seront dƒveloppƒs et ƒvaluƒs. Pour ce faire, on se rƒfƒre ƒ la partie Savoirs essentiels du Programme de formation qui dƒtermine les stratƒgies, les connaissances ou les techniques qui sont objets d'apprentissage et d'ƒvaluation. Par exemple, pour la compƒtence en science et technologie proposer des explications ou des solutions ƒ des problƒmes dÕordre scientifique ou technologique, lÕenseignant ƒvaluera notamment les stratƒgies dÕexploration (schƒmatiser le problƒme, formuler des questions, etc.) afin d'amener les ƒlƒves ƒ les utiliser ƒ bon escient. Pour la compƒtence en enseignement moral et religieux catholique apprƒcier la tradition catholique vivante, il peut faire porter son ƒvaluation sur les stratƒgies dÕappropriation et de narration dÕun rƒcit (explorer, analyser, raconter le rƒcit, etc.) et, du coup, ƒvaluer certaines stratƒgies dÕexploration, de partage et dՃcoute de la compƒtence communiquer oralement en franƒais. 3.2 Les situations dÕapprentissage et d'ƒvaluation Pour le dƒveloppement des compƒtences, les situations dÕapprentissage et d'ƒvaluation prennent en compte des contextes qui vont des expƒriences quotidiennes des ƒlƒves aux questions relatives au domaine public ou scientifique. Ces situations gƒnƒrent des interactions entre les pairs, permettent aux ƒlƒves de construire de nouvelles connaissances ƒ partir de leur acquis et dÕexercer un certain contrƒle sur le dƒroulement des actions. L'enseignant qui doit se prononcer sur les progrƒs accomplis pendant le cycle ou sur les niveaux de compƒtence ƒ la fin du cycle porte son jugement ƒ partir des tƒches qui ont permis aux ƒlƒves de dƒmontrer leurs compƒtences dans leur globalitƒ, ƒ lÕintƒrieur de situations signifiantes et complexes, qui incitent les ƒlƒves ƒ mobiliser des savoirs essentiels dans des contextes variƒs. Les tƒches ƒ rƒaliser ƒ l'intƒrieur de ces situations correspondent ƒ des activitƒs que les ƒlƒves sont appelƒs ƒ faire ƒ l'ƒcole ou ƒ l'extƒrieur de l'ƒcole. Les situations dÕapprentissage et d'ƒvaluation se dƒroulent parfois durant plusieurs pƒriodes, plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Les productions sont souvent
  22. 22. CHAPITRE III Ñ LES PRATIQUES D'ƒVALUATION EN CLASSE adressƒes ƒ un destinataire ou ƒ un public : ƒlƒves de la classe, ƒlƒves des autres classes, parents, etc. C'est une faƒon de susciter la motivation des ƒlƒves, leur donnant ainsi plus dÕoccasions de dƒmontrer comment ils dƒveloppent leurs compƒtences. La situation de dƒpart, qui sert dՃlƒment dƒclencheur, est une question, un but ƒ atteindre ou un problƒme ƒ rƒsoudre. Elle tient compte des prƒoccupations et des centres dÕintƒrƒt des ƒlƒves afin de les aider ƒ mieux comprendre le monde dans lequel ils vivent. Elle doit susciter la motivation des ƒlƒves et leur donner le goƒt de se mettre en action. Le choix de la situation de dƒpart est une ƒtape importante dans lՃlaboration dÕune situation dÕapprentissage et dՃvaluation, car elle est aussi son fil conducteur. En effet, cÕest ƒ partir de cette situation que lÕon prƒcise lÕintention ƒducative, en relation avec les domaines gƒnƒraux de formation. Pour dƒterminer la situation de dƒpart, lÕenseignant peut procƒder de deux faƒons : partir des questions des ƒlƒves ou leur proposer des questions. En tout temps, il est primordial de sÕassurer que cette situation gƒnƒre des tƒches pertinentes et rƒalisables et quÕelle permet lÕexercice de quelques compƒtences. Bref, elle doit donner lieu ƒ une situation dÕapprentissage complexe. La situation choisie doit ƒtre riche en apprentissages pour favoriser lÕacquisition des connaissances et le dƒveloppement des compƒtences en tenant compte des acquis des ƒlƒves. Pour dƒterminer le nombre de compƒtences ƒ ƒvaluer, l'enseignant tient compte de plusieurs facteurs : les caractƒristiques de la situation, le niveau d'autonomie des ƒlƒves, le temps disponible, etc. Cependant, il convient de respecter un certain ƒquilibre en prenant en compte les compƒtences transversales, les compƒtences disciplinaires ainsi que les connaissances qui sÕy rapportent et, enfin, les autres ressources mobilisƒes par lՃlƒve. Le tableau de la page suivante rappelle certaines caractƒristiques d'une situation d'apprentissage et d'ƒvaluation.
  23. 23. L'ƒVALUATION DES APPRENTISSAGES AU PRƒSCOLAIRE ET AU PRIMAIRE Quelques caractƒristiques d'une situation d'apprentissage et d'ƒvaluation Rƒaliste Demande ƒ lՃlƒve de rƒsoudre des problƒmes liƒs ƒ la vie courante, au domaine public ou aux rƒalitƒs scientifiques. Comporte une production destinƒe ƒ un public et dont lÕutilisation est prƒcisƒe ƒ lՃlƒve. Favorise lÕutilisation dÕun matƒriel diversifiƒ pour exƒcuter la tƒche. Tient compte du temps et des ressources disponibles. Significative et stimulante Propose des dƒfis stimulants, adaptƒs aux besoins et aux centres dÕintƒrƒt des ƒlƒves. Favorise la coopƒration. Favorise une rƒflexion sur les processus utilisƒs. Demande ƒ lՃlƒve de construire une rƒponse. Tient compte des caractƒristiques des ƒlƒves (rythme et style dÕapprentissage, etc.). Souple et adaptable Permet lÕobservation de la dƒmarche et du rƒsultat de la production. Permet lÕaccompagnement par lÕadulte. ƒvolue selon les rƒactions des ƒlƒves et les rƒsultats. Permet dÕapprofondir une problƒmatique. Comporte une possibilitƒ dÕajustement aux contraintes de temps. Cohƒrente Est liƒe au Programme de formation (compƒtences transversales et disciplinaires, domaines gƒnƒraux de formation). Permet dՃvaluer les compƒtences selon les critƒres et les attentes du Programme de formation. Rigoureuse Exige un travail de qualitƒ de la part des ƒlƒves. Prƒsente clairement les attentes et les consignes aux ƒlƒves. Communique les critƒres dՃvaluation aux ƒlƒves et les incite ƒ en tenir compte (autoƒvaluation).
  24. 24. CHAPITRE III Ñ LES PRATIQUES D'ƒVALUATION EN CLASSE 3.3 Les conditions de rƒalisation La situation nƒcessite souvent la collaboration des ƒlƒves. La recherche d'une solution commune au regard dÕun sujet qui les intƒresse favorise davantage leur attention et leur persƒvƒrance. Elle les incite aussi ƒ mettre en oeuvre des stratƒgies efficaces pour rƒaliser une tƒche ou atteindre un but. La collaboration, comprise comme partage des connaissances et des compƒtences individuelles, est un facteur dƒterminant de l'apprentissage. Toutefois, l'enseignant ƒvalue la prestation individuelle des ƒlƒves. Comme dans toute situation dÕapprentissage, les ƒlƒves ont accƒs ƒ des res-sources diverses : livres, personnes, technologies de l'information et de la communication. LÕenseignant les choisit et s'assure que les limites dÕaccƒs ƒ certaines ressources ne sont pas des obstacles qui dƒfavorisent certains ƒlƒves. Dƒvelopper une compƒtence exige du temps et les ƒlƒves ne progressent pas tous au mƒme rythme. Dans certaines situations dÕapprentissage et d'ƒvaluation, les ƒlƒves n'ont pas encore les connaissances ou les compƒtences nƒcessaires pour rƒaliser seuls la tƒche. Aussi, l'enseignant fournit-il un soutien adaptƒ et graduƒ. Il peut, au dƒbut, leur poser des questions et les accompagner dans leur tƒche. Petit ƒ petit, les ƒlƒves participent davantage jusqu'ƒ ce qu'ils deviennent autonomes. Pour d'autres, une question ou une suggestion suffit ƒ relancer le travail. Au moment de porter un jugement sur le dƒveloppement de la compƒtence, l'enseignant tient compte du soutien donnƒ ƒ l'ƒlƒve. 3.4 Les tƒches L'enseignant ƒlabore ou choisit les tƒches qui s'inscrivent dans la situation d'apprentissage et d'ƒvaluation. La tƒche dƒsigne ce que l'ƒlƒve doit rƒaliser pour dƒvelopper des compƒtences ou faire lÕapprentissage de contenus disciplinaires. Elle est liƒe aux compƒtences disciplinaires et transversales du Programme de formation. La tƒche n'est pas choisie de maniƒre arbitraire ou au hasard. C'est l'intention d'apprentissage et dՃvaluation qui lui donne sa validitƒ. Le degrƒ de complexitƒ des tƒches doit ƒtre adaptƒ aux ƒlƒves, cÕest-ƒ-dire suffisamment simple pour leur permettre de partir de ce qu'ils savent et assez difficile pour les amener ƒ faire des essais et ƒ apprendre quelque chose de nouveau. Le niveau de complexitƒ varie selon le nombre de contraintes que les tƒches comportent, le nombre dÕopƒrations ƒ effectuer, ainsi que lÕenvergure de la production ƒ rƒaliser. Au primaire, les ƒchelles des niveaux de compƒtence fournissent certaines indications qui peuvent aider lÕenseignant ƒ concevoir des tƒches qui prƒsentent un dƒfi rƒaliste ƒ relever. Les activitƒs portant sur des ƒlƒments spƒcifiques dÕune compƒtence et celles qui sollicitent les compƒtences dans leur ensemble ne doivent pas ƒtre dissociƒes. Dans une classe, les activitƒs d'acquisition systƒmatique des savoirs essentiels ont leur place parmi l'ensemble des situations d'apprentissage et d'ƒvaluation proposƒes aux ƒlƒves. Ainsi, ƒ lÕintƒrieur des activitƒs visant le dƒveloppement des compƒtences, lÕenseignant planifie lÕacquisition et lՃvaluation des savoirs essentiels exigƒs par le Programme de formation. Il utilise ƒ cet effet des exercices particuliers qui s'avƒrent pertinents dans la mesure oƒ ils
  25. 25. L'ƒVALUATION DES APPRENTISSAGES AU PRƒSCOLAIRE ET AU PRIMAIRE permettent ƒ lՃlƒve de rƒaliser les tƒches plus complexes qui font appel ƒ ses compƒtences. LՃvaluation des savoirs essentiels se situe donc dans une logique formative, car elle favorise la rƒgulation des apprentissages (par lՃlƒve lui-mƒme ou par lÕenseignant, pour vƒrifier les acquis de lÕensemble du groupe par exemple, ou pour mieux comprendre les difficultƒs d'un ƒlƒve en particulier). Cette ƒvaluation nƒcessite le recours ƒ des tƒches dÕapprentissage et dՃvaluation qui isolent les ƒlƒments dÕune compƒtence. Toutefois, ces tƒches sont employƒes en combinaison avec celles qui font appel aux compƒtences dans leur ensemble. L'enseignant dƒcrit chaque tƒche, les exigences quÕelle comporte ainsi que les res-sources nƒcessaires pour lÕexƒcuter. Il rƒdige des consignes claires sans toutefois trop limiter l'autonomie des ƒlƒves qui doivent conserver un certain contrƒle sur le dƒroulement des actions qui mƒnent ƒ sa rƒalisation. Quand la situation le permet, l'enseignant laisse aux ƒlƒves la possibilitƒ de faire des choix : le sujet ou la maniƒre de l'aborder, la faƒon de prƒsenter le rƒsultat final, les ressources matƒrielles utilisables, etc. LÕenseignant doit aussi prƒciser le dƒroulement et la durƒe des tƒches. 3.5 Les critƒres d'ƒvaluation Une fois la tƒche dƒfinie, l'enseignant dƒtermine les critƒres dՃvaluation. Ceux-ci ont trait ƒ lÕefficacitƒ de la dƒmarche ou du processus utilisƒ et ƒ la qualitƒ de la production. Compte tenu de la marge de manoeuvre laissƒe aux ƒlƒves et de la dƒmarche utilisƒe par chacun, le produit final peut ƒtre assez diffƒrent dÕun ƒlƒve ƒ lÕautre ou dÕun groupe ƒ lÕautre. Il nÕexiste donc pas de rƒponse unique. On doit dƒfinir des critƒres qui permettent dՃvaluer la dƒmarche et le produit. Le choix des critƒres dՃvaluation des compƒtences disciplinaires et transversales est fait ƒ partir de ceux indiquƒs dans le Programme de formation. Ces critƒres sont adaptƒs aux caractƒristiques de la situation, au moment de lÕannƒe, aux acquis des ƒlƒves, aux compƒtences et aux contenus disciplinaires visƒs par la tƒche. Un exemple dÕadaptation des critƒres dՃvaluation aux caractƒristiques de la situation est prƒsentƒ au chapitre IV. Par souci de transparence, lÕenseignant informe les ƒlƒves des critƒres dՃvaluation, ce qui peut accroƒtre leur sentiment dÕefficacitƒ et leur motivation. LÕenseignant sÕassure quÕils comprennent bien ce qui est attendu dÕeux. Bref, le choix des critƒres dՃvaluation est une opƒration cruciale, car lÕinterprƒtation des rƒsultats et le jugement en dƒpendent. Les critƒres servent ƒ la construction des outils dՃvaluation prƒsentƒs au chapitre suivant.
  26. 26. CHAPITRE IV LES MOYENS ET LES OUTILS DՃVALUATION Les outils d'ƒvaluation permettent de recueillir les donnƒes indispensables pour porter un jugement sur le dƒveloppement des compƒtences et lÕacquisition des connaissances. La qualitƒ du jugement repose en grande partie sur celle des outils d'ƒvaluation utilisƒs. Plus que dÕautres, certains de ces outils servent ƒ donner ƒ chaque ƒlƒve une rƒtroaction de qualitƒ qui lui fournit lÕinformation utile pour progresser. Dans ce chapitre, on distingue trois types d'outils : les outils pour la prise de l'information, les outils de consignation et les outils servant ƒ l'interprƒtation. 4.1 Des outils pour la prise de lÕinformation La prise de lÕinformation est une dƒmarche importante de l'acte d'ƒvaluer. On sÕappliquera donc ƒ choisir des moyens pertinents et efficaces. Ce choix est fait en fonction de lÕintention pƒdagogique de lÕenseignant, des compƒtences ƒ ƒvaluer, des critƒres dՃvaluation retenus ainsi que des tƒches ƒ accomplir. L'annexe II prƒsente quelques exemples dÕoutils que l'on peut employer pour recueillir des informations. Ceux-ci sont proposƒs ƒ titre d'illustration; ils ne constituent pas des modƒles ƒ calquer. Ils peuvent ƒgalement encourager les enseignants ƒ recourir ƒ une plus grande variƒtƒ d'instruments pour l'ƒvaluation des apprentissages. La grille d'observation La grille d'observation permet de relever les particularitƒs d'une action, d'un produit ou d'un processus. Elle comporte une liste d'ƒlƒments observables et propose une faƒon d'enregistrer les observations. L'utilisateur peut ƒtre l'enseignant, un groupe d'ƒlƒves qui ƒvaluent conjointement leurs rƒalisations ou l'ƒlƒve lui-mƒme qui s'autoƒvalue. La grille d'observation comprend des critƒres et une ƒchelle d'apprƒciation. Cette ƒchelle est la partie de la grille qui permet, ƒ lÕaide dÕun certain nombre dՃchelons, d'indiquer la quantitƒ de comportements dƒcrits ou leur qualitƒ. La grille d'observation descriptive est de loin celle qui donne le plus d'informations ƒ l'ƒlƒve pour orienter ses actions durant la rƒalisation des tƒches. Dans ce type de grille, chaque ƒchelon fait la description de ce qui est observƒ, ce qui est plus prƒcis et plus utile que des ƒchelons formulƒs de maniƒre vague, comme faible, moyen ou fort. Puisque l'utilisateur est bien encadrƒ, la grille descriptive contribue ƒ amƒliorer l'objectivitƒ de l'observation. Les critƒres prƒsentƒs dans le Programme de formation pour chacune des compƒtences fournissent les ƒlƒments de base ƒ partir desquels on peut mettre au point une grille d'observation. Comme ces critƒres sont plutƒt gƒnƒriques, on doit les prƒciser par rapport ƒ la situation d'ƒvaluation proposƒe ƒ l'ƒlƒve.
  27. 27. L'ƒVALUATION DES APPRENTISSAGES AU PRƒSCOLAIRE ET AU PRIMAIRE Dans le Programme de science et technologie au deuxiƒme cycle, par exemple, un des critƒres de la premiƒre compƒtence est l'utilisation d'une dƒmarche appropriƒe ƒ la nature du problƒme ou de la problƒmatique. Si la situation proposƒe aux ƒlƒves porte sur la flottabilitƒ des matƒriaux, on pourra reformuler ce critƒre ƒ partir dՃlƒments observables qui pourraient ƒtre le recours ƒ diffƒrents solides et ƒ diffƒrents liquides ou la collecte de donnƒes pertinentes. On procƒdera de mƒme avec les autres critƒres du Programme de formation. Les grilles d'observation peuvent ƒtre utilisƒes de maniƒre analytique, c'est-ƒ-dire en recueillant des donnƒes relatives ƒ chaque critƒre pris sƒparƒment. Cette mƒthode permet ƒ lÕenseignant d'indiquer aux ƒlƒves les aspects ƒ amƒliorer et d'intervenir de maniƒre particuliƒre avec eux sur ces aspects. On peut aussi se servir des grilles de faƒon globale (ou holistique), lorsqu'on dƒsire recueillir des informations pour appuyer un jugement sur l'ensemble d'une compƒtence. Ce type de donnƒes servira ƒ situer le dƒveloppement de cette compƒtence sur l'ƒchelle de niveaux de compƒtence (voir 4.3). La liste de vƒrification La liste de vƒrification est constituƒe d'une suite d'ƒnoncƒs dƒcrivant une sƒrie d'actions, de qualitƒs ou de caractƒristiques qui ont trait ƒ l'objet ƒvaluƒ. Les ƒnoncƒs sont des ƒlƒments d'ordre factuel disposƒs dans un ordre bien dƒfini. La liste de vƒrification permet de noter la prƒsence ou l'absence dÕun ƒlƒment avec un minimum d'interprƒtation, mais elle ne renseigne pas sur la qualitƒ ou la frƒquence des caractƒristiques observƒes. Elle est toutefois plus facile ƒ ƒlaborer que la grille dÕobservation descriptive. Elle est souvent utilisƒe pour aider les ƒlƒves ƒ se rappeler les ƒtapes d'une dƒmarche ou d'une procƒdure. L'enseignant peut y avoir recours pour observer les ƒlƒves en action tandis que lՃlƒve peut la complƒter lui-mƒme pour rƒaliser une autoƒvaluation. Il est ƒ noter que lÕautoƒvaluation est une des faƒons de permettre ƒ lՃlƒve de participer au processus dՃvaluation et ainsi de faire un retour sur ses actions, ses dƒmarches, ses stratƒgies et ses rƒalisations. Quels que soient les outils choisis (grille, entrevue, portfolio, etc.), ils doivent ƒtre en relation avec la compƒtence visƒe, lÕintention pƒdagogique de lÕenseignant, et ils doivent servir dÕaide et de soutien ƒ lÕapprentissage. L'entrevue LÕentrevue est un dialogue entre l'ƒlƒve et l'enseignant, dialogue alimentƒ par une sƒrie de questions auxquelles l'ƒlƒve doit rƒpondre. Elle se distingue d'un simple questionnement oral par son caractƒre plus officiel. Elle vise gƒnƒralement ƒ comprendre la pensƒe de l'ƒlƒve sur un aspect prƒcis de la compƒtence. Pour rƒussir une entrevue, l'enseignant s'assure de crƒer un climat de dƒtente, car l'ƒlƒve doit se sentir ƒ l'aise pour bƒnƒficier de l'entretien. Pendant l'entrevue, c'est surtout l'ƒlƒve qui parle. Plus il s'exprime, plus l'enseignant a la possibilitƒ de comprendre comment il procƒde et ce qu'il connaƒt vraiment. L'entrevue individuelle demande du temps, mais elle constitue un outil puissant pour aider l'ƒlƒve ƒ progresser. Il prend conscience de ses faƒons de faire ƒ mesure quÕil les expose verbalement. L'entrevue
  28. 28. CHAPITRE IV Ñ LES MOYENS ET LES OUTILS D'ƒVALUATION permet d'individualiser l'ƒvaluation en la faisant porter sur les aspects qui sont les plus aptes ƒ favoriser le dƒveloppement des compƒtences de l'ƒlƒve. L'enseignant peut aussi faire des entrevues de groupe. Il pose les questions ƒ toute la classe; les ƒlƒves ont ainsi la chance d'entendre dÕautres faƒons de procƒder. Il peut aussi former des ƒquipes et leur demander de rƒpondre ƒ lÕune des questions. Les ƒlƒves prƒsentent leurs rƒponses ƒ l'ensemble de lՃquipe. Dans les deux cas, ils doivent avoir la possibilitƒ d'entendre les autres, mais avoir aussi la possibilitƒ de s'exprimer individuellement. Une autre faƒon de faire consiste ƒ jumeler les ƒlƒves de la classe avec des ƒlƒves dÕun cycle supƒrieur, ces derniers menant lÕentrevue avec leurs plus jeunes condisciples. Bien entendu, il faut bien prƒparer les ƒlƒves ƒ poser les questions et ƒ noter les observations. 4.2 Des outils pour la consignation de l'information Comme les compƒtences sont fortement liƒes aux contextes dans lesquels elles sont utilisƒes, il est important de varier les contextes dՃvaluation et de conserver des traces significatives des rƒalisations. Pour ƒtre en mesure de procƒder ƒ l'interprƒtation des donnƒes, l'enseignant note et consigne l'information rƒguliƒrement. Divers moyens sont ƒ sa disposition; il choisit ceux qui conviennent le mieux ƒ sa classe et ƒ son style personnel. La combinaison de moyens et dÕoutils diffƒrents s'avƒre souvent la plus efficace. La consignation est essentielle pour pouvoir sÕy reporter ƒ diffƒrents moments, seul ou avec des collƒgues, ou encore pour justifier les jugements portƒs. Des outils de consignation utilisƒs par l'enseignant a) Le journal de bord de lÕenseignant Le journal de bord est un outil de consignation qui permet ƒ l'enseignant dÕinscrire au jour le jour, l'information qu'il juge pertinente. Il peut ƒtre utilisƒ pour enregistrer des observations concernant certains ƒlƒves et le contexte dans lequel elles ont ƒtƒ recueillies. Il peut aussi servir ƒ relever des observations sur le climat de la classe ou les rƒactions des ƒlƒves ƒ certaines activitƒs. LÕenseignant peut aussi y enregistrer des remarques sur sa dƒmarche d'enseignement. Le journal de bord peut ƒtre mixte, c'est-ƒ-dire combiner toutes ces formes dÕobservations. Le journal de bord s'avƒre utile si son utilisation est continue. C'est ƒ cette condition qu'il contribue au suivi de chaque ƒlƒve ou ƒ lÕamƒlioration de la dƒmarche d'enseignement. Au prƒscolaire, on utilise le journal de bord depuis longtemps dƒjƒ, et les enseignants des autres cycles pourraient tirer profit de cette pratique. b) Le dossier anecdotique Le dossier anecdotique comprend une brƒve description, la plus objective possible, de faits prƒcis ayant ƒtƒ observƒs. LÕenregistrement de ces faits permet de faire une analyse relativement objective de la situation. Cet outil est souvent utilisƒ avec des ƒlƒves ayant des difficultƒs particuliƒres. Une sƒrie de faits fournit des donnƒes plus valables pour porter un jugement quÕune observation isolƒe. Le dossier anecdotique, aussi appelƒ rapport anecdotique, peut faire partie du journal de bord. Certains enseignants prƒfƒrent utiliser les deux.
  29. 29. L'ƒVALUATION DES APPRENTISSAGES AU PRƒSCOLAIRE ET AU PRIMAIRE Un outil de consignation utilisƒ par l'ƒlƒve : le journal de bord Le journal de bord de lՃlƒve est un outil dƒfini par l'enseignant, selon lÕutilisation quÕil veut en faire. Il est tenu par l'ƒlƒve qui y consigne des informations diverses : questions, difficultƒs, rƒussites, opinions, synthƒse des connaissances, etc. LÕenseignant ƒcrit rƒguliƒrement dans le journal de bord de ses ƒlƒves. Une fois l'habitude prise d'ƒchanger avec lÕenseignant par lÕintermƒdiaire du journal de bord, bon nombre d'ƒlƒves prennent beau-coup de plaisir ƒ exprimer leur pensƒe par ƒcrit. Cette forme d'ƒchange de vues devient, pour certains, une expƒrience extrƒmement significative qui a des retombƒes intƒressantes en ƒcriture. Le journal de bord est utile si les conditions suivantes sont respectƒes : ¥ des consignes claires; ¥ une utilisation continue par l'ƒlƒve et lÕenseignant; ¥ une rƒtroaction rƒguliƒre de l'enseignant (rƒponses aux questions, rƒactions, commentaires). Un outil de consignation utilisƒ par l'enseignant et par l'ƒlƒve : le portfolio Le portfolio (ou dossier dÕapprentissage) est une collection organisƒe des rƒalisations de lՃlƒve qui fait foi du dƒveloppement de ses compƒtences. Il nÕest pas uniquement une collection de productions puisquÕil contient aussi des rƒflexions et des commentaires : l'ƒlƒve peut en effet prƒsenter ses rƒalisations, analyser ses travaux, noter ses observations, reconnaƒtre les amƒliorations possibles, se fixer des objectifs, des dƒfis, etc. En amenant l'ƒlƒve ƒ poser de la sorte un regard critique sur ses rƒalisations, le portfolio favorise le dƒveloppement d'habiletƒs mƒtacognitives. Les travaux du portfolio sont ou bien choisis par lՃlƒve, ou bien sƒlectionnƒs conjointement avec lÕenseignant, ou bien par lÕenseignant seulement. Le portfolio permet de faire rƒflƒchir lՃlƒve sur ses stratƒgies, ses forces et ses besoins. Plus quÕune somme de documents, ce type de portfolio devient rapidement un recueil des pensƒes de lՃlƒve, de ses idƒes, de ses rƒalisations et de ses progrƒs en lien avec le dƒveloppement de ses compƒtences. Les ƒlƒves composent leur portfolio sur une base journaliƒre. Ils ajoutent rƒguliƒrement des documents ƒ leur collection, y inscrivent des remarques, en rƒorganisent le contenu. Ces activitƒs donnent lieu ƒ des discussions avec lÕenseignant ou avec dÕautres ƒlƒves. Ë lÕoccasion, lÕenseignant ajoute des travaux au portfolio de certains ƒlƒves ou demande ƒ toute la classe dÕy inclure un travail en expliquant pourquoi ces documents doivent faire partie de leur collection. Idƒalement, les ƒlƒves devraient ƒtre tenus dÕexaminer leur portfolio et dÕen rƒorganiser le contenu rƒguliƒrement. LÕenseignant pourrait, par exemple, leur donner un peu de temps ƒ la fin de la journƒe pour y insƒrer des documents et pour y noter des renseignements. Ce travail, qui ne demande que quelques minutes, peut aussi ƒtre fait pendant les pƒriodes dÕactivitƒs libres. Les ƒlƒves annotent alors leurs travaux, les insƒrent dans le portfolio, mettent ƒ jour les fiches d'autoƒvaluation, etc. LorsquÕil doit prƒsenter son portfolio, lՃlƒve le rƒvise une derniƒre fois. Il est
  30. 30. CHAPITRE IV Ñ LES MOYENS ET LES OUTILS D'ƒVALUATION donc appelƒ ƒ agir de faƒon autonome et responsable. Guidƒ par lÕadulte, il se fixe des buts, fait des choix et prend des initiatives. Bien utilisƒ, le portfolio permet aux ƒlƒves de prendre en charge leur apprentissage. En effet, tout en favorisant une analyse continue des documents quÕil renferme, il sollicite lÕhabiletƒ de lՃlƒve ƒ sÕautoƒvaluer ainsi quՃ faire des choix. LՃlƒve devient davantage conscient des processus quÕil utilise. LÕanalyse du portfolio des ƒlƒves entraƒne une ƒvaluation de leurs progrƒs et apprend ƒ lÕenseignant ƒ reconnaƒtre leurs forces et leurs faiblesses. Un dialogue rƒgulier est entretenu avec les ƒlƒves sur les compƒtences qu'ils dƒveloppent ainsi que sur leurs centres dÕintƒrƒt et leur attitude ƒ l'ƒgard des activitƒs. Ces discussions peuvent avoir lieu au cours des activitƒs rƒguliƒres de la classe. Pendant ces entretiens, dont la durƒe est limitƒe, les ƒlƒves et lÕenseignant nÕont pas le temps de faire une analyse approfondie du portfolio. LÕenseignant doit donc prƒvoir au calendrier des moments pour rencontrer chaque ƒlƒve. Ces entretiens sÕavƒrent essentiels, car ils permettent ƒ lՃlƒve de faire le point avec lÕaide de lÕenseignant. Le caractƒre officiel des rencontres individuelles et le fait dÕavoir ƒ sÕy prƒparer incitent les ƒlƒves ƒ analyser le contenu de leur collection plus en profondeur et ƒ effectuer une synthƒse de leurs rƒflexions. Le portfolio prend une importance quÕil nÕaurait pas autrement. Les rencontres donnent aussi aux ƒlƒves lÕoccasion de faire des rƒflexions et de soumettre des questions quÕils auraient autrement gardƒes pour eux. Dans la perspective dÕun passage au cycle suivant, les ƒlƒves pourraient ƒtre invitƒs ƒ choisir dans leur dossier dÕapprentissage, avec lÕaide de lÕenseignant, les piƒces essentielles qui tƒmoignent du niveau de leurs compƒtences. Les enseignants du cycle suivant peuvent aussi ƒtre consultƒs afin de dƒterminer quels sont les documents qui leur apparaissent les plus utiles pour poursuivre le dƒveloppement des compƒtences des ƒlƒves. On peut ainsi favoriser la continuitƒ et la progression des apprentissages. Le tableau suivant montre les liens qui existent entre diffƒrents aspects de l'ƒvaluation et les caractƒristiques du portfolio.
  31. 31. L'ƒVALUATION DES APPRENTISSAGES AU PRƒSCOLAIRE ET AU PRIMAIRE LՃvaluation et le portfolio FONCTION LՃvaluation Le portfolio Est intƒgrƒe ƒ la dynamique mƒme des apprentissages de lՃlƒve. Implique lՃlƒve dans ses apprentissages (ƒ titre d'outil de rƒflexion). Favorise le rƒle actif de lՃlƒve dans Permet ƒ lՃlƒve dÕaccroƒtre sa capases activitƒs dՃvaluation pour ainsi citƒ ƒ sÕautoƒvaluer. augmenter sa responsabilisation. Apprend ƒ lՃlƒve ƒ faire des choix. Encourage lՃlƒve ƒ mieux se connaƒtre et ƒ miser sur ses forces. Permet ƒ lՃlƒve de rƒflƒchir sur ses Aide ƒ l'apprentissage dƒmarches, ses stratƒgies et ses rƒalisations pour sÕamƒliorer, se corriger et rƒussir. SÕeffectue dans le respect de la diversitƒ et des diffƒrences et oriente ainsi les actions vers la rƒussite des ƒlƒves. Favorise la rƒtroaction en cours dÕapprentissage, particuliƒrement ƒ lÕoccasion des rencontres individuelles. Contribue ƒ faire rƒflƒchir lՃlƒve sur ses forces, ses besoins, ses erreurs, ses centres dÕintƒrƒt, ses dƒfis, ses objectifs, etc. SÕeffectue dans un contexte de col- Encourage les dƒmarches interactilaboration entre divers partenaires ves entre lՃlƒve, lÕenseignant et les tout en tenant compte des responparents. sabilitƒs lƒgales respectives. Constitue une dƒmarche qui permet Tƒmoigne du progrƒs des ƒlƒves par de porter un jugement sur le dƒveson caractƒre ƒvolutif. loppement des compƒtences et lÕacquisition des connaissances. Sert ƒ apprƒcier les compƒtences dƒveloppƒes par les ƒlƒves. Adaptƒ de lÕUtilisation du portfolio au primaire, 1er cycle, sous-comitƒ rƒgional de la Montƒrƒgie, juin 2001.
  32. 32. CHAPITRE IV Ñ LES MOYENS ET LES OUTILS D'ƒVALUATION 4.3 Des outils pour lÕinterprƒtation de lÕinformation au primaire : les ƒchelles des niveaux de compƒtence Les ƒchelles des niveaux de compƒtence dƒcrivent les grandes ƒtapes du dƒveloppement des compƒtences. Elles permettent dÕinterprƒter les informations consignƒes et de situer, de maniƒre globale, le niveau atteint par lՃlƒve afin dÕorienter les apprentissages ou dÕen dresser le bilan. Ë titre de balises qui permettent de repƒrer certains paliers dans le dƒveloppement des compƒtences, les ƒchelles des niveaux de compƒtence s'inscrivent dans la logique de l'interprƒtation critƒrielle et fournissent aux enseignants un cadre commun de rƒfƒrence qui peut les aider ƒ interprƒter leurs observations et ƒ porter un jugement sur le dƒveloppement des compƒtences. Toutefois, les ƒchelles ne remplacent pas le Programme. Elles explicitent, pour chacune des compƒtences, diffƒrents niveaux de dƒveloppement sur un continuum. Chaque ƒchelon doit ƒtre compris et interprƒtƒ ƒ la lumiƒre du Programme de formation. Les ƒchelles contiennent divers ƒchelons prƒsentƒs sous forme de portraits dÕensemble plutƒt que de liste de caractƒristiques ƒ vƒrifier sƒparƒment. Les enseignants sont aussi amenƒs ƒ prendre un certain recul et ƒ identifier de maniƒre globale lequel de ces portraits correspond le mieux aux diffƒrentes informations colligƒes au cours dÕune pƒriode donnƒe. Les ƒchelles des niveaux de compƒtence sont des rƒfƒrences ƒ exploiter pour lÕinterprƒtation des diffƒrentes observations en vue du jugement ƒ porter sur le niveau de dƒveloppement des compƒtences; elles ne doivent pas ƒtre considƒrƒes comme des grilles dÕobservation ou de correction. Pour les compƒtences disciplinaires, une ƒchelle compte de deux ƒ quatre ƒchelons par cycle. Le niveau attendu ƒ la fin de chaque cycle correspond aux attentes de fin de cycle du Programme. Pour les compƒtences transversales, aucune attente de fin de cycle nÕest inscrite au Programme. On s'en tient donc ƒ la description de la trajectoire du dƒveloppement de la compƒtence. Ce choix n'attƒnue en rien l'importance des compƒtences transversales, mais contribue ƒ confirmer leur caractƒre particulier. Les ƒchelles des compƒtences transversales comportent quatre niveaux pour lÕensemble du primaire. Les ƒchelles ne correspondent pas ƒ des moments fixes du calendrier, sauf pour les ƒchelons qui reprƒsentent les attentes de la fin de chacun des cycles. Fonctions et utilisations des ƒchelles a) Soutien ƒ lÕapprentissage En cours de cycle, les ƒchelles permettent de porter un regard global sur les apprentissages de l'ƒlƒve afin de situer l'ƒvolution de ses compƒtences. Dans cette perspective, elles constituent un outil de rƒgulation des apprentissages. Lorsque lÕenseignant dispose dÕun nombre suffisant dÕinformations pertinentes pour dƒterminer quel ƒchelon correspond le mieux au dƒveloppement dÕune compƒtence, lÕutilisation des ƒchelles peut contribuer ƒ dƒtecter des difficultƒs au plan de la progression dans le dƒveloppement dÕune compƒtence chez un ƒlƒve et ƒ dƒcider si lÕon doit ajuster les interventions pƒdagogiques en consƒquence. Cette utilisation des ƒchelles fournit des
  33. 33. L'ƒVALUATION DES APPRENTISSAGES AU PRƒSCOLAIRE ET AU PRIMAIRE indications qui aident l'enseignant ƒ complƒter les bulletins qui sont transmis aux parents en cours de cycle. Par exemple, aprƒs avoir dƒterminƒ le niveau de compƒtence de l'ƒlƒve, l'enseignant indique, selon la forme de bulletin adoptƒe par l'ƒcole, sÕil progresse avec facilitƒ ou avec difficultƒ. b) Reconnaissance des compƒtences Ë la fin du cycle, on procƒde ƒ une analyse des informations recueillies pour dƒterminer le niveau de dƒveloppement de chacune des compƒtences de l'ƒlƒve ƒ lÕaide de lՃchelle appropriƒe. Dans cette perspective, les ƒchelles servent ƒ la reconnaissance des compƒtences. La formulation gƒnƒrale des ƒchelles appelle les personnes qui interviennent auprƒs de l'ƒlƒve tout au long du cycle ƒ poser, au moment du bilan de fin de cycle, un jugement professionnel reposant sur des observations pertinentes. Si certains aspects d'une compƒtence sont plus ou moins maƒtrisƒs, le jugement pourra ƒtre nuancƒ. On indiquera, par exemple, que la compƒtence se situe en deƒƒ de tel niveau sans toutefois correspondre au niveau infƒrieur; par ailleurs, elle peut ƒtre supƒrieure ƒ tel niveau, sans toutefois atteindre le niveau suivant. Cette dƒcision doit ensuite ƒtre inscrite au bilan de fin de cycle. Pour les compƒtences disciplinaires, en tenant compte des attentes de fin de cycle dƒterminƒes par le Programme et de la forme de bulletin adoptƒe par lՃcole, on indiquera, par exemple, si l'ƒlƒve a dƒpassƒ le niveau attendu, a atteint ce niveau, a partiellement atteint ce niveau ou nÕa pas atteint ce niveau. Bien qu'elles ne puissent ƒtre utilisƒes telles quelles dans les communications aux parents, les ƒchelles peuvent servir ƒ mieux les informer au cours des rencontres. Ë l'aide d'explications et en illustrant les aspects de la compƒtence de l'ƒlƒve ƒ partir d'exemples tirƒs de ses activitƒs, lÕenseignant permettra ƒ lՃlƒve et aux parents dÕapprƒcier la progression des compƒtences. Les ƒchelles servent de plus dÕoutil de communication entre les enseignants dÕune mƒme ƒcole ou dՃcoles diffƒrentes. Ceux-ci peuvent situer les ƒlƒves dans leurs apprentissages et partager plus clairement des informations qui favorisent leur progression ƒ lÕintƒrieur dÕun cycle et dÕun cycle ƒ lÕautre. Par exemple, les enseignants auront la mƒme reprƒsentation de ce quÕon doit attendre dÕun ƒlƒve au niveau 3 en lecture. Ainsi, le bilan des apprentissages ƒtabli ƒ partir des ƒchelles permettra aux enseignants qui reƒoivent les ƒlƒves de poursuivre le travail amorcƒ au cycle prƒcƒdent. Les ƒchelles contribuent donc ƒ la continuitƒ entre les cycles et ƒ un meilleur ajustement des actions pƒdagogiques aux besoins des ƒlƒves.
  34. 34. CHAPITRE V LES COMMUNICATIONS AUX PARENTS ET AUX ƒLéVES Afin dÕassurer une collaboration constante entre lՃcole et les parents, il est primordial que ces derniers soient informƒs de la progression des apprentissages de leur enfant et de sa situation par rapport aux compƒtences ƒ dƒvelopper. LÕenseignant leur fournit des informations rƒguliƒres sur le cheminement scolaire de leur enfant, leur signale les forces de ce dernier ainsi que les difficultƒs rencontrƒes. La communication sÕadresse ƒgalement aux ƒlƒves afin de les aider dans leurs apprentissages, de les responsabiliser et dÕaccroƒtre leur motivation. Les communications peuvent ƒtre officielles et prendre la forme de bulletins scolaires. DÕautres types de communications peuvent ƒgalement ƒtre utilisƒs. 5.1 Le bulletin scolaire et le bilan des apprentissages Ë la diffƒrence des autres formes de communication dƒcrites plus loin dans ce chapitre, le bulletin scolaire est un type de communication officielle, prescrite par le Rƒgime pƒdagogique. Le bulletin prƒsente gƒnƒralement une information concise et un portrait global de la progression de lՃlƒve dans le dƒveloppement de ses compƒtences. Ë ce titre, le bulletin nÕest pas une rƒplique du Programme. Il doit contenir les informations essentielles qui permettront aux parents de collaborer ƒ la rƒussite de leur enfant. CÕest pourquoi il sÕavƒre utile dÕaccompagner le bulletin dÕautres formes de communication. Ë lՃducation prƒscolaire, le dernier bulletin dresse un bilan des apprentissages par rapport aux attentes du Programme de formation. Au primaire, le dernier bulletin du cycle dresse un bilan des apprentissages de lՃlƒve et indique le niveau de dƒveloppement des compƒtences disciplinaires au regard des attentes de fin de cycle du Programme de formation. Il apporte aussi des prƒcisions sur le dƒveloppement des compƒtences transversales. En plus de sÕadresser aux parents, ƒ la direction de lՃcole et ƒ lՃlƒve, ce bilan procure aux enseignants du cycle suivant des indications leur permettant dÕoffrir le soutien nƒcessaire ƒ lՃlƒve pour poursuivre ses apprentissages. Cette communication sÕinscrit donc dans une fonction dÕaide ƒ lÕapprentissage et dans une fonction de reconnaissance des compƒtences. Les moments de la remise des bulletins Le bulletin doit ƒtre transmis aux parents selon la frƒquence prescrite par le Rƒgime pƒdagogique. Cependant, afin de tenir compte du rythme dÕapprentissage des ƒlƒves et de la nƒcessitƒ de leur communiquer, ainsi quՃ leurs parents, une information utile et significative, lՃquipe-ƒcole peut recommander au directeur de planifier les dates de remise des bulletins pour quÕelles correspondent ƒ des moments clƒs de lÕapprentissage et quÕelles respectent le rythme des ƒlƒves. Il serait donc possible que, dans une mƒme ƒcole, le bulletin soit transmis ƒ des moments diffƒrents dÕun groupe dՃlƒves ƒ un autre, ƒ lÕexception du dernier qui constitue le bilan
  35. 35. L'ƒVALUATION DES APPRENTISSAGES AU PRƒSCOLAIRE ET AU PRIMAIRE des apprentissages et qui est remis ƒ la fin du cycle. Dƒmarche dՃlaboration Selon lÕarticle 96.15 de la Loi sur lÕinstruction publique, il appartient au directeur de lՃcole, sur proposition des enseignants, dÕapprouver les normes et modalitƒs dՃvaluation des apprentissages. Comme le bulletin fait partie de ces modalitƒs, cette responsabilitƒ revient donc ƒ lՃquipe-ƒcole. Par contre, la dƒclaration ministƒrielle de juin 2001 demandait ƒ chaque commission scolaire dՃtablir un cadre dՃlaboration du bulletin et de mettre ce dernier ƒ la disposition des ƒcoles de son territoire pour assurer une certaine uniformitƒ. Les ƒcoles auront le loisir de lÕutiliser tel quel ou de lÕadapter ƒ leurs besoins dans le respect de la loi. On doit prƒciser que lՃlaboration dÕun bulletin doit sÕinscrire dans une dƒmarche globale. En effet, cette opƒration est une occasion privilƒgiƒe de sÕapproprier le Programme ainsi que les fondements thƒoriques sur lesquels il sÕappuie. Le bulletin devant ƒtre ƒ la fois le reflet des apprentissages faits en classe et des pratiques ƒvaluatives, une rƒflexion en profondeur sÕimpose avant la fabrication de cet outil de communication. Il faut donc prƒvoir du temps pour discuter et rƒflƒchir sur les nouvelles orientations ƒ partir des pratiques actuelles. Voici quelques indications qui peuvent guider lՃlaboration dÕun bulletin scolaire. 1. Le bulletin doit ƒtre complet en soi, tout en ƒtant concis. Il doit contenir tous les renseignements prƒvus au Rƒgime pƒdagogique (identification de lՃlƒve, de lՃcole, etc.). 2. Le bulletin doit ƒtre clair et comprƒhensible par les parents, les enseignants des autres ƒcoles et les autres intervenants du systƒme scolaire. Pour ce faire, il peut sÕavƒrer appropriƒ de simplifier la formulation de lՃnoncƒ des compƒtences du Programme de formation pour que les parents comprennent bien ce qui est ƒvaluƒ. Ainsi, tout en sÕassurant que toutes les matiƒres sont prƒsentes dans le bulletin tel que le prescrit le Rƒgime pƒdagogique, on pourrait dƒcider localement de ne pas y inclure chacune des compƒtences dÕune discipline. Cette faƒon de faire suppose nƒanmoins que toutes les compƒtences auront ƒtƒ ƒvaluƒes par les enseignants. 3. Il est souhaitable de rƒserver un espace pour les commentaires des parents, de l'ƒlƒve, de l'enseignant et de la direction de lՃtablissement, le cas ƒchƒant. 4. On doit ƒviter les caractƒres typographiques qui rendraient le bulletin difficile ƒ lire (par exemple, de petits caractƒres). Il est ƒgalement dƒconseillƒ dÕutiliser des caractƒres et des symboles de couleur ou des formats de papier trop grands, car ceci rendrait le bulletin difficile ƒ reproduire et ƒ archiver. 5. Il est possible dÕadapter un format de bulletin qui puisse ƒtre transmis par voie ƒlectronique. 6. La lƒgende utilisƒe pour les bulletins produits en cours de cycle doit traduire le jugement portƒ sur le dƒveloppement des compƒtences.
  36. 36. CHAPITRE V Ñ LES COMMUNICATIONS AUX PARENTS ET AUX ƒLéVES Exemples : LՃlƒve dƒveloppe sa compƒtence 1-de faƒon trƒs satisfaisante. 2-de faƒon satisfaisante. 3-avec un peu de difficultƒ. 4-avec beaucoup de difficultƒ. ou LՃlƒve progresse A-trƒs facilement. B-facilement. C-difficilement. D-trƒs difficilement. 7. La lƒgende utilisƒe pour le bilan (dernier bulletin du cycle) doit traduire le jugement portƒ par rapport aux attentes de fin de cycle. Exemple : LՃlƒve 1- dƒpasse les attentes de fin de cycle. 2-rƒpond aux attentes de fin de cycle. 3- rƒpond partiellement aux attentes de fin de cycle. 4-ne rƒpond pas aux attentes de fin de cycle. Selon les orientations de la Rƒforme, le bulletin descriptif serait ƒ privilƒgier au primaire, car il permet dÕexprimer les jugements sous une forme qualitative. Toutefois, selon les besoins du milieu oƒ l'ƒcole se situe, on peut utiliser des notes ƒ la fin du cycle. Que les rƒsultats de l'ƒlƒve soient exprimƒs en notes ou en cotes, que l'on compare ou non ses rƒsultats ƒ ceux du groupe, il est important de rappeler que c'est en comparant ses rƒalisations ƒ ce qui est attendu dans le Programme de formation que l'on pourra juger de sa compƒtence. Ainsi, si le rƒsultat d'un ƒlƒve se retrouvait au-dessus ou au-dessous de la moyenne du groupe, cela ne permettrait pas de conclure qu'il a ou non dƒveloppƒ la compƒtence visƒe. Les parents ƒtant les principaux destinataires du bulletin, il est souhaitable qu'ils puissent donner leur avis sur le bulletin quÕils reƒoivent. Quel que soit le modƒle de bulletin adoptƒ, cependant, il faut le considƒrer comme un instrument ƒvolutif. En effet, comme la comprƒhension du nouveau Programme se construira au fil des ans, il sera tout ƒ fait opportun dÕy apporter des amƒliorations. CÕest pour cette raison quÕune rƒvision devra ƒtre entreprise aprƒs une pƒriode dÕutilisation. Les parties seront alors en mesure de circonscrire les forces et les faiblesses de lÕoutil de communication et de suggƒrer des amƒliorations possibles. Il est important de revoir le modƒle ƒ la lumiƒre de lÕexpƒrience des enseignants et des commentaires des parents. 5.2 Les autres formes de communication Parce que lՃvaluation fait partie intƒgrante de lÕapprentissage, lՃlƒve reƒoit rƒguliƒrement lÕinformation qui lui permet de contrƒler ses acquis et de se rƒajuster, le cas ƒchƒant. Il est aussi important dÕinformer frƒquemment les parents, afin de favoriser leur collaboration pour ce qui est de la prƒvention et de la correction des difficultƒs dÕapprentissage. Mƒme quand la progression est bonne, une information rƒguliƒre et frƒquente renforce la motivation de lՃlƒve et permet aux parents dÕassurer un meilleur suivi quant ƒ
  37. 37. L'ƒVALUATION DES APPRENTISSAGES AU PRƒSCOLAIRE ET AU PRIMAIRE lՃvolution des apprentissages de leur enfant. Dans lՃnoncƒ de politique ƒducative LՃcole, tout un programme, on prƒvoit que lՃcole peut dƒterminer, en plus du bulletin scolaire, dÕautres modalitƒs de communication avec les parents. De son cƒtƒ, le Conseil supƒrieur de lՃducation affirme dans un avis intitulƒ ƒvaluer les apprentissages au primaire : un ƒquilibre ƒ trouver, que le bulletin ne peut remplacer des travaux dՃlƒves annotƒs par lÕenseignant au jour le jour, des rencontres de parents ou toute autre forme de communication entre lՃcole et la famille. Grƒce ƒ des communications frƒquentes entre lՃcole et la famille, lÕinformation contenue dans les bulletins nÕoccasionnera pas de surprise pour les parents. Certaines formes de communication ont dƒjƒ ƒtƒ prƒsentƒes au chapitre IV, quelques-unes dÕentre elles ƒtant aussi des outils pour la consignation de lÕinformation. Le journal de bord de lՃlƒve, par exemple, peut ƒtre rƒguliƒrement acheminƒ aux parents. Ë la suite de sa lecture, le parent peut poser des questions ƒ son enfant afin de mieux comprendre son cheminement. Ce moyen de communication permet donc une interaction dynamique entre l'enseignant, l'ƒlƒve et les parents. LÕagenda scolaire peut aussi ƒtre utilisƒ comme outil de communication avec le milieu familial, ƒ la condition qu'il soit conƒu ƒ cet effet. L'outil de consignation qui peut le mieux informer les parents sur les progrƒs de l'ƒlƒve est sans contredit le portfolio. LorsquÕil est acheminƒ aux parents, ce dernier peut constituer un outil de communication puissant, surtout lorsque lՃlƒve le prƒsente lui-mƒme. En effet, le portfolio permet aux parents de prendre connaissance des rƒalisations de leur enfant et dՃchanger leurs points de vue ƒ partir de celles-ci. Par ailleurs, mƒme si le portfolio nÕest pas utilisƒ, les divers outils dՃvaluation ainsi que les rƒalisations de lՃlƒve accompagnƒes de commentaires de lÕenseignant peuvent ƒtre, ƒ lÕoccasion, acheminƒs aux parents : travaux annotƒs, grilles dÕautoƒvaluation, carnet de bord, etc. Les parents peuvent alors relever les forces et les difficultƒs de leur enfant. On constate que le bulletin pourrait avantageusement ƒtre complƒtƒ par des outils plus familiers pour rendre compte des apprentissages de lՃlƒve. LÕintƒrƒt de recourir ƒ ces outils de communication moins officiels rƒside principalement dans le fait quÕils sont aussi des moyens dÕintervention en classe. Leur utilisation permet donc ƒ lÕenseignant et aux parents de soutenir les apprentissages de lՃlƒve de maniƒre continue et concertƒe.

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