1. Dautresme, l’une dans la
chapelle, l’autre dans le petit
musée situé au dessus de
l’ossuaire. Selon les explica-
tions des gardes du site, ce
sont les familles ou les com-
munes qui apportaient ces
plaques commémoratives.
Noëlle Rivière
Mes recherches sur nos héros
d’Orgerus m’ont fait aller dans
le Nord de la France et plus
particulièrement à Ablain-
Saint-Nazaire dans le Pas de
Calais, à la nécropole natio-
nale de Notre Dame de Lo-
rette.
Près de la Chapelle et de
l’ossuaire, j’ai pu retrouver les
tombes de Rémi Royer et
Gabriel Dautresme, partis tous
deux d’Orgerus à l’âge de 22
ans, pour les batailles d’Artois
et tués sur le même champ de
bataille, ce même jour du 28
avril 1915.
Leurs noms sont également
inscrits sur le nouvel édifice
« l’anneau de la mémoire »,
parmi les 600 000 noms gra-
vés de soldats tués en Flandre
française et en Artois, durant la
guerre de 14/18, toutes natio-
nalités confondues. Cet an-
neau a été inauguré le 11 no-
vembre 2014 à l’occasion du
centenaire de la Grande
guerre.
J’ai également retrouvé deux
plaques en souvenir de Gabriel
Hors série : Centenaire de la guerre de 14 /18
L’année 1915
Dans les tranchées, les sol-
dats manquent de tout, car
rien n’a été préparé pour une
campagne d’hiver. Les uni-
formes sont en loques, les
brodequins usés et aucune
protection contre le froid ou la
pluie n’a été envisagée. Le
gouvernement français doit
faire appel aux familles pour
fournir aux mobilisés des
gants, des chaussettes et des
tricots.
Le général Joffre, convaincu
que le front ennemi peut être
forcé par des actions résolues
et vigoureuses, va tout au long
de l’année 1915 organiser des
attaques de rupture, particuliè-
rement en Artois et en Cham-
pagne. La première attaque se
déroule en Champagne. En
mai, en Artois sur 20km, 6
corps d’armée s’élancent mais
restent arrêtés en arrière de la
crête de Vimy.
Dès janvier et jusqu’en dé-
cembre, Joffre préconise de
très nombreuses attaques
partielles, qui causent
d’innombrables pertes et
s’avèrent démoralisantes pour
les hommes. Confronté à cette
incapacité à sortir de cette
guerre de tranchées, des tech-
niques et des armes, naissent
comme la guerre des mines,
qui va dans certains secteurs,
pulvériser des villages, sacca-
ger des forêts et rogner des
collines. Malgré les interdic-
tions d’ordre international, en
avril, devant Ypres, les alle-
mands noient les premières
lignes alliées sous une nappe
gazeuse de chlore. Les pertes
sont importantes et va encou-
rager les chercheurs à trouver
des gaz toujours plus nocifs.
C’est aussi le début de l’avia-
tion de chasse et les exploits
des as, ainsi qu’une guerre
sous marine.
En 1915, c’est aussi l’année
où l’uniforme change, du pan-
talon rouge, il devient de cou-
leur bleu clair, l’année de dé-
marrage des fusillés pour
l’exemple, de la création d’une
médaille de bronze appelée
« croix de guerre » destinée à
récompenser et commémorer
les citations de bravoure.
Sommaire :
EDITO
RAPPEL HISTORIQUE
LES ORGERUSSIENS
MORTS POUR LA FRANCE
NOTRE DAME DE LORETTE
À ABLAIN (62)
1
L’ANNÉE 1915 1
RÉMI ROYER 2
GABRIEL DAUTRESME 3
PIERRE BARATGIN 4
Dans ce numéro :
Le Petit Echo d’Orgerus
Journal Municipal
d’Orgerus
Hors-Série Numéro N°5 - mai 2015
Chapelle Notre Dame de Lorette /
Anneau de la mémoire / Plaque
commémorative Gabriel Dautresme
vitrine du musée dans le bâtiment
ossuaire
2. Par jugement du 5 mars
1918, transcrit le 20 mars
1918 sous le numéro 4, le
Tribunal Civil de Rambouillet
a déclaré constant le décès
de Rémi Royer, mort pour la
France, le 28 avril 1915 à
Ablain, Pas de Calais.
Transcription du jugement
déclarant constat du décès
de Rémi ROYER :
Le Tribunal de Rambouillet
en son audience publique du
5 mars 1918, rendu le juge-
ment dont suit la teneur : Le
29 avril 1915, M Sarrouilhe a
constaté d’après les indica-
tions portées sur la plaque
d’identité et autres effets
dont il était détenteur le dé-
cès de ROYER Rémi, soldat
au 17ème bataillon de chas-
seurs, né le 19 septembre
1892 à Tacoignières, de Er-
nest Royer et de Albertine
Nez, demeurant à Orgerus,
tué à l’ennemi le 28 avril
1915 à Ablain, mort pour la
France.
Une sépulture avec le nom
de Rémi Royer est implan-
tée au cimetière du Moutier.
Une plaque commémora-
tive à son nom, est égale-
ment à la nécropole de
Notre Dame de Lorette Pas
de Calais (carré 64 - rang 6
- tombe 12916).
Incorporé le 9 octobre
1913, il arrive au corps du
17ème bataillon comme
chasseur à pied le 10 oc-
tobre 1913 pour son service
militaire. Il décède à Ablain
dans le Pas de Calais le 28
avril 1915.
Rémi a perdu son père à
l’âge d’un an. Sa mère, Al-
bertine Nez s’est remariée
avec Isidore Constant Thou-
roude le 2 mars 1895 à Or-
gerus. Constant est égale-
ment veuf, et père de deux
garçons : Fernand et
Edouard. Sur le recensement
de 1906, Rémi habite avec la
famille Tourneville dans le
centre, où il est domestique.
Il a alors 14 ans. En 1911, il
est ouvrier agricole chez
« Thouroude ». A cette
époque, Constant Thouroude
est charpentier chez les éta-
blissements Robert, il est
sans doute ouvrier agricole
chez Fernand, agriculteur au
centre d’Orgerus. En 1913, à
l’âge de 21 ans, il part faire
son service militaire, la
guerre est déclarée, il est tué
en 1915 à 22 ans.
Rémi ROYER
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Le Petit Echo d’Orgerus Hors-série guerre de 14/18 Mai 2015
LES
ORGERUSSIENS
MORTS POUR
LA FRANCE
Ablain Saint Nazaire - Notre
Dame de Lorette :
Nécropole - Chapelle - Anneau
28 Mars 2015
3. Jugement déclarant le décès de
Gabriel René DAUSTRESME,
mort pour la France,
Tribunal civil de Rambouillet
audience du 13 novembre 1917
jugement :
Le 29 avril 1915, M Jean Michel
Sarrouilhe a déclaré ; sur le
champ de bataille de Bois de
Bouvigny Pas de calais, constat
d’après la plaque d’identité et
autres effets, du décès de
Daustreme Gabriel René, né le
8 décembre 1892 à St Ouen de
Thouberville Eure, de Arcade
Gustave et de Portais Adrienne
Marie Josèphe, Soldat au 17ème
bataillon de chasseurs à pied
tué à l’ennemi. Constaté que le
soldat Dautresme a été tué le
28 avril 1915, faute de témoins
l’acte de décès n’a pu être dres-
sé.
Sur sa fiche militaire, il est écrit
qu’il est décédé à Ablain dans le
Pas de Calais.
Il est inhumé à la Nécropole
Nationale Notre Dame de
Lorette (carré 64, Rang 6,
Tombe 12913).
Gabriel en 1911 habitait avec
ses parents, Arcade et
Adriane Dautresme, sa sœur
Béatrice née en 1894 et son
frère Fernand né en 1899, à
Orgerus derrière le Parc. Son
père travaillait au chemin de
fer. Gabriel était clerc
d’avoué.
Né en 1892 dans l’Eure, il est
incorporé le 9 octobre 1913
au 17ème bataillon de chas-
seurs alpins pour effectuer
son service militaire.
Gabriel et Rémi sont non
seulement de la même
« classe », mais incorporés
le même jour au même lieu
pour décéder ensemble à la
même date, sur le même
champ de bataille et inhu-
més à la nécropole de Notre
Dame de Lorette séparés de
trois tombes.
Gabriel DAUTRESME
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Le Petit Echo d’Orgerus Hors-série guerre de 14/18 Mai 2015
LES
ORGERUSSIENS
MORTS POUR
LA FRANCE
Ablain Saint Nazaire (Pas de Calais)
4. Pierre, François, Jean,
Louis, Gabriel BARATGIN
est né à Orgerus le 25 août
1882.
Etudiant en droit, il est engagé
volontaire et arrive au 101ème
régiment d’infanterie le 28
octobre 1902. Il passe dans la
réserve active le 28 octobre
1905. Il obtient son diplôme
de docteur en droit en 1909. Il
est rappelé et arrive au corps
le 11 août 1914. Il est tué à
l’ennemi le 1er mai 1915 dans
la tranchée de Calonne
(Eparges) dans la Meuse à
l’âge de 32 ans. La transcrip-
tion de son décès a été effec-
tuée le 23 octobre 1917 en
mairie de Paris 1er arrondis-
sement.
Jean Pierre Baratgin, son
père est originaire des Hautes
Pyrénées. Il est docteur en
médecine à Orgerus. Sa pre-
mière femme, Marie Gabrielle
Louise Boutet décède 8 jours
après la naissance de Pierre,
le 2 septembre 1882. Marie
Marguerite Baratgin, sœur de
Pierre est née le 15 juillet
1881. Elle épouse Louis
Chauvet et ont une fille Odette
en 1903 qui épousera plus
tard Alfred Duch.
Les grands parents de Pierre,
Antoine Boutet et Marie Fer-
rand habitent au centre d’Or-
gerus. Antoine est également
médecin.
Pierre BARATGIN
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Le Petit Echo d’Orgerus Hors-série guerre de 14/18 Mai 2015
LES
ORGERUSSIENS
MORTS POUR LA
FRANCE
Le Petit Echo d’Orgerus est édité par la
mairie d’Orgerus. Directeur de la
publication : Amédée de Broissia, maire.
Commission information communication:
Franck Lamas vice-président, Claude Ebelin,
Sophie Knoerr Blanche Quintin, Noëlle
Rivière, Jean-Michel Verplaetse.
Photos : Jean-Marie Girard, Sophie Knoerr,
Noëlle Rivière
Ecrits - recherches : Noëlle Rivière
Impresssion : mairie d’Orgerus
Distribution : bénévoles d’Orgerus : Mmes
MM Dupuichs, Remoussin, Faburel,
Rousseau, Dorléans, Mazencq, Pinsard,
Larcher, Winstein, Gobert, Knoerr.
Bibliographie : sites internet des Archives
départementales des Yvelines, généanet,
Mémoire des hommes du ministère de la
Défense, la guerre 14/18 de Jean Pierre
Verney, éditions Gisserot, Archives
familiales concernant Rémi Royer et famille
Thouroude, Notre Dame de Lorette (62)
musée, chapelle, ossuaire.
Place des Halles
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ORGERUS
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Les Eparges (Meuse)
Les Eparges - Trou provoqué par des
mines souterraines (photo ci-dessous)