1. nomme « Front de
Champagne ». Le 25
septembre 1915, l’attaque
française a déplacé ce
front tenu depuis 1914 du
village de Souain,
jusqu’au sommet du
monument de Navarin
l’enfonçant de 3 km. Ce
front tiendra malgré les
nombreuses attaques et le
sacrifice de plus de
250 000 hommes.
Noëlle Rivière
Sept Orgerussiens sont
morts lors des batailles de
Champagne : René
Fourbet le 26 février 1915 à
Perthes les Hurlus, Eugène
Jeulin à Beauséjour le 9
juillet 1915, Marcel Dumont
le 25 septembre 1915 à St
T ho m a s d ’ Ar g on ne,
comme nous l’avons
évoqué lors des numéros
précédents, puis Victorien
Dareau, Aurélien Guinant,
Robert Rivet, Augustin
Theuré.
Ce numéro sera consacré
à Victorien Dareau mort à
l’Epine de Vedegrange,
dans la Marne, lors de
l ’ o f f e n s i v e e n
C h a m p a g n e d e
septembre 1915.
Parmi les nombreux sites
de commémorations, le
monument de Navarin a
été érigé en 1924 à la
mémoire des centaines
de milliers de soldats
français et alliés qui ont
combattu dans le secteur
du massif de Moronvilliers
à l’Argonne et qui se
Hors série : Centenaire de la guerre de 14 / 18
1915 : l’année inutile
En 1915, les tranchées sont
en place tout le long du
front. Différentes offensives
sont lancées au cours de
cette année : une 1ère en
Champagne en décembre
1914 janvier 1915, une
2ème en février mars 1915,
une 3ème en Artois en mai
1915, une 4ème en Artois et
Champagne en septembre
1915. Des offensives
secondaires destinées à
rectifier le front et à
« grignoter » l’adversaire
sont également lancées, sur
l’Aisne, en Argonne, sur le
saillant de Saint Mihiel, aux
Eparges où les pertes
françaises sont insensées.
Cette guerre d’usure vise à
épuiser l’adversaire. L’année
1915 s’achève à l’avantage
d’une Allemagne qui campe
fermement sur ses positions,
mais cet avantage est loin
d’être décisif.
Sommaire :
RAPPEL HISTORIQUE
LES ORGERUSSIENS MORTS
POUR LA FRANCE
LA FAMILLE DAREAU
1915
LE FRONT DE CHAMPAGNE 1
1915 : L’ANNÉE INUTILE 1
VICTORIEN DAREAU 2
FAMILLE DAREAU 3
FRANÇOIS FLAMENG,
PEINTRE À COURGENT
4
LE CONSEIL MUNICIPAL
D’ORGERUS EN 1915
4
Dans ce numéro :
Le Petit Echo d’Orgerus
Journal
Municipal
Hors-Série Numéro 7 - novembre 2015
2. Mention du jugement
déclaratif du décès de
Victorien Georges
DAREAU
Par jugement du 7
septembre 1920, transcrit le
21 septembre 1920, sous le
numéro 30, le tribunal civil de
Rambouillet a déclaré
constant le décès de
Victorien Georges Dareau
mort pour la France le 27
septembre 1915 à L’Epine de
Vedegrange Marne.
Rappelé le 2 août 1914 au
12ème régiment d’artillerie
de Campagne, il est renvoyé
dans ses foyers le 17 août
1914. Affecté au 115ème
régiment d’infanterie, il arrive
au corps le 29 novembre
1914. Il passe au 103ème
régiment d’infanterie le 1er
mars 1915 puis au 130ème
Régiment d’infanterie le 17
mars 1915. Il disparaît le 27
septembre 1915 devant Saint
Soupplet à l’Epine de
Vedegrange (commune de
St Hilaire le Grand dans la
Marne) presque le jour de
ses 26 ans.
Victorien Georges Dareau
est né à Orgerus le 26
septembre 1889 au
Moutier. Il est le fils de
Léon François Lucien
Dareau et de Louise
Marcelline Lepage.
Victorien s’est marié le 18
avril 1914 à Orgerus avec
Germaine Fleuret.
Ses grands-parents
venaient de Dreux :
Jacques Hubert Lucien
Dareau et Anastasie
Angélique Clairet. Ils ont eu
7 enfants : Léon (1859),
Louis Zacharie (1861),
Joseph (1862), Victor
(1866), Anastasie (1868),
Albertine (1870), Florentine
(1872).
Victorien avait deux frères :
Lucien (1880) et Emilien
(1885), tous deux également
appelés.
Lucien est arrivé le 12 août
1914 au 102ème Régiment
d’infanterie. Parti aux armées le
25 août 1914, il sera affecté le
10 juin 1916 au 20ème
escadron du train. Après la
guerre, il se retire dans la
commune de Bourdonné.
Emilien est affecté au 101ème
régiment d’infanterie le 5 août
1914, puis passe le 12 juin
1915 au 317ème Régiment
d’infanterie. Il est fait prisonnier
le 11 juillet 1918 à Vaudières
dans la Marne, puis interné à
Giessen (Allemagne). Il sera
rapatrié et rentrera en France le
16 novembre 1918. Le 22
janvier 1916, il reçoit la croix de
guerre étoile de Bronze et est
cité « A par son sang-froid
permis à son chef de sauver
une mitrailleuse enrayée sur
laquelle se précipitaient les
grenadiers ennemis »
Victorien DAREAU
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Le Petit Echo d’Orgerus Hors série guerre de 14/18 Novembre 2015
LES
ORGERUSSIENS
MORTS POUR
LA FRANCE
St Hilaire le Grand (Marne)
3. La famille DAREAU
Modeste est devenu par la suite le garde
champêtre d’Orgerus.
Une partie de la descendance de la
famille Dareau est toujours à Orgerus .
Modeste, comme ses
cousins est appelé et arrive
au 23ème régiment
d’infanterie coloniale le 4
août 1914. Il est blessé à la
cuisse gauche dès le 29
s e p t e m b r e 1 9 1 4 à
Chuignolles dans la Somme
où il doit être amputé. Il est
décoré de la médaille
militaire et de la croix de
guerre : «bon soldat,
énergique, grièvement
blessé le 29 septembre
1914, a été amputé de la
jambe gauche». Une
cérémonie patriotique et fête
civique est organisée par la
municipalité d’Orgerus le
dimanche 8 août 1915
devant la mairie, dont un
compte rendu est retranscrit
dans le registre du conseil
municipal de l’époque. Le
maire, Albéric Legendre,
indique dans son discours :
« que les non-combattants et
les jeunes générations
n’oublient jamais tout ce
que nous devons à nos
braves soldats, qu’ils
honorent et considèrent les
mutilés de la guerre, qu’ils
leur témoignent des
s e n t i m e n t s d e
reconnaissance et de
bienveillance, qu’ils honorent
enfin tous nos combattants
qui sacrifient leur vie pour
l’intégrité de la patrie, la
défense du droit, notre
i n d é p e n d a n c e , n o s
libertés ... »
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Le Petit Echo d’Orgerus Hors série guerre de 14/18 Novembre 2015
LA FAMILLE
DAREAU
C’est vraisemblablement
vers la fin des années 1860,
que Jacques Lucien Dareau
et son épouse Anastasie
s’installent à Orgerus,
puisque Joseph est né à
Dreux en 1862 et Victor
Alexandre à Orgerus en
1867. Lors du recensement
de la population d’Orgerus
en 1872, la famille est
installée au Moutier et
Jacques Lucien est
journalier.
A la veille de la guerre, lors
du recensement de la
population de 1911, on
retrouve certains membres
de la famille.
Au centre d’Orgerus :
Zacharie, maçon chez
Marigny et sa femme avec
leurs enfants Eugène
(1884) et Suzanne (1894).
Au Moutier :
Léon qui s’est installé
maçon et sa femme Louise.
Victor et sa femme
Eglantine, ainsi que leur fils
Julien (1894). Victor et
Julien sont tous deux
maçons chez Asselin.
Emilien, fils de Léon, et sa
femme Berthe ainsi que leur
fille Reine (1909). Emilien
est maçon et travaille chez
son père.
Derrière le Parc :
Modeste Louis (1886), fils
de Louis Zacharie, et sa
femme Valentine. Modeste
est également maçon chez
Marigny.
4. La bataille du 25 septembre 1915, prise
de la tranchée allemande devant
Perthes de François Flameng, huile sur
toile. Offert à la commune de Courgent
par le peintre, ce tableau, inscrit au
titre des monuments historiques depuis
2007, représente la tentative de rupture
du front en Champagne par l’armée
française à l’automne 1915.
François Flameng est né le 6
décembre 1856 à Paris où il est
mort le 28 février 1923. Peintre,
graveur, sculpteur, il participe
entre 1895 et 1897 à la décoration
de la nouvelle salle Favart du
théâtre national de l'Opéra-
Comique à Paris. En 1900, il
exécute le panneau décoratif
Paris pour la grande salle du
restaurant « Le Train bleu » de la
Gare de Lyon à Paris. Il est
nommé professeur à l'École des
beaux-arts de Paris en 1905 et
devient membre de l'Académie
des beaux-arts cette même
année. Il est président d'honneur
de la Société des peintres
militaires français.
François Flameng est propriétaire à
Courgent. En 1912, il est élu maire,
où son père est inhumé en 1911. Son
mandat s'achève en 1917. En 1914, il
est parmi les premiers peintres à
rejoindre les missions aux armées. Se
trouvant directement au cœur des
combats dans l'Aisne en octobre
1914, il écrit à sa fille du front, lui
donnant des nouvelles de son frère
qui est au 28e Régiment d'Infanterie,
7ème Compagnie, qu'il visitera en
1915. Il fait ainsi le tour du front avec
une voiture et son chauffeur, en étant
sur tous les points sensibles et saisit
des croquis qu'il traduit ensuite sur
toile à l'atelier, comme la bataille du
25 septembre 1915 (photo haut
gauche).
François Flameng, peintre à Courgent
Les élections municipales ont eu lieu les
5 et 12 mai 1912. Le mandat se
terminera en 1919.
A Orgerus, Albéric Legendre a été élu
maire, Alexandre Pichon adjoint, Arthur
Chapet, Léon Rousseau, Joseph René
Robert, Victor Franchet, Florentin Edine,
Emile Drouard, Théophile Mainguet,
Jules Huline, Louis Mardelet et Arthur
Marigny ont été élus conseillers
municipaux. En 1912, 12 élus siégeaient
au conseil municipal d’Orgerus. Albéric
Legendre est maire depuis 1881 et le
restera jusqu’en 1924, soit durant 43
ans ! Une rue du village porte d’ailleurs
son nom.
Parmi les délibérations du conseil
municipal d’Orgerus en 1915, on note le vote
d’une subvention de 100 F à l’hôpital auxiliaire
militaire n°17, lors de la séance extraordinaire
du 18 avril 1915. Il est écrit : « il est voté une
subvention de 100 fr à l’hôpital militaire
auxiliaire n°17 de Montfort, section de la croix
rouge pour subvenir aux besoins des militaires
malades et blessés et décide que cette somme
sera prélevée sur l’art 89 de la fête nationale du
14 juillet, ex 1915, crédit qu’il y a lieu de
réduire, en raison des circonstances
présentes. »
Sur le registre d’août 1915, à la suite de la
séance du conseil municipal, est retranscrit
l’intégralité de « la remise par le maire de la
médaille militaire au soldat amputé Dareau
Modeste Louis. »
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Le Petit Echo d’Orgerus Hors série guerre de 14/18 Novembre 2015
Le Petit Echo d’Orgerus est édité par la
mairie d’Orgerus. Directeur de la
publication Jean-Michel Verplaetse, maire.
Franck Lamas, vice président de la
commission information communication
Impression : Imprimea Sarl - Buchelay (78)
Photos : Andrée Dareau, Sophie Knoerr,
Noëlle Rivière
Ecrits, recherches : Noëlle Rivière
Relecture : Blanche Quintin
Remerciements : Andrée et Jean-Michel
Dareau
Distribution : bénévoles d’Orgerus : Mmes
MM Dupuichs, Remoussin, Faburel,
Rousseau, Dorléans, Mazencq, Pinsard,
Larcher, Winstein, Gobert, Knoerr.
Bibliographie : sites internet des Archives
départementales des Yvelines,
wiki14/18yvelines.fr - Mémoire des
hommes du ministère de la défense -
wikipédia - Registre du conseil municipal
d’Orgerus 1915 -
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Le Conseil municipal d’Orgerus en 1915