Avec Jacques Attali (conseiller d’État, auteur de Histoire des médias), Francis Lec (président de Radio Amiens), Jean-Louis Auduc (professeur agrégé d’histoire, fondateur de Radio Risposte, membre du Conseil des sages de la laïcité), Stéphane Demilly (sénateur de la Somme), Henri Sannier (journaliste), Guy Vadepied (député honoraire), « Les 40 ans des radios libres et de Radio Amiens. Liberté d’expression, économie, médias et jeunes », Conseil départemental de la Somme, Amiens, 9 novembre 2021, https://lesradioslibres.wordpress.com/2021/11/08/9-novembre-2021-les-40-ans-des-radios-libres-et-de-radio-amiens/
Porte voix du mouvement nuitdebout radio debout occupe l espace mediatique
Les 40 ans des radios libres et de Radio Amiens
1. Conseil départemental de la Somme
53 rue de la République
Amiens
Les 40 ans des radios libres et de Radio Amiens
Liberté d’expression, économie, médias et jeunes
9 novembre 2021
15h30 – 17h00 : Histoire des médias
Conférence introductive
Jacques Attali, conseiller d’État, auteur de Histoire
des médias
Francis Lec, président de Radio Amiens
Table ronde
Jean-Louis Auduc, professeur agrégé d’histoire,
fondateur de Radio Risposte, membre du Conseil des
sages de la laïcité
Stéphane Demilly, sénateur de la Somme
Dr Sébastien Poulain, chercheur associé au Mica,
Université Bordeaux Montaigne, co-auteur de Les
radios locales : histoires, territoires et réseaux
5. 9h30 : Accueil café
10h00 : Propos introductifs
Francis Lec, président de Radio
Amiens
Stéphane Haussoulier, président
du conseil départemental de la
Somme
5
6. 6
10h30 - 12h00 : Table ronde : Les jeunes et les nouveaux
médias
Virginie Caron-Decroix, vice-présidente en charge de la
eunesse, des collèges et de la réussite éducative, Conseil
départemental de la Somme
Jean-François Égéa, membre fondateur de
Radio Amiens
Lionel Herbet, ancien journaliste sportif
Courrier picard, Radio Amiens
Mickaël Tassart, rédacteur en chef,
Courrier Picard
7. 7
Marc Mezger (Erwan), ancien animateur à
Radio Amiens, chef de projet site
multimédias
Laurent Sauvage, ancien technicien de
Radio Amiens
Zohra Darras, Vice-présidente de la commission
Solidarités, Conseil départemental de la Somme
Jean-Michel Heniquez, vice-président de Radio
Amiens
Alexis Latraye, professeur, animateur du club radio
collège A. Rimbaud
8. 8
14h00 – 15h30 : Table ronde : Radios libres et médias en devenir: liberté d’expression, modèle
économique...
• Jean-Louis Auduc, professeur agrégé d’histoire, fondateur de Radio Risposte, membre du Conseil des sages
de la laïcité
• Frédéric Fauvet, Conseiller départemental de la Somme, président de Léo Lagrange Nord-Île-de-France et du
Crajep Hauts-de-France
• Patrick Fillioud, journaliste, fondateur de Radio Gilda
• Malika Temmar, maître de conférences, Discours et medias, Université de Picardie Jules Verne
• Jessica Vaillant, directrice Radio Campus Amiens
• Valérie Varnerot, maître de conférences Droit des médias, Université de Picardie Jules Verne (absente)
10. 10
15h30 – 17h00 : Histoire des médias
Conférence introductive : Jacques Attali, conseiller d’État, auteur de
Histoire des médias
Francis Lec, président de Radio Amiens
12. 12
Table ronde :
Jean-Louis Auduc, professeur
agrégé d’histoire, fondateur de
Radio Riposte, membre du
Conseil des sages de la laïcité
Stéphane Demilly, sénateur de
la Somme (au centre de la
photo)
Dr Sébastien Poulain,
chercheur associé au Mica,
Université Bordeaux
Montaigne, co-auteur de Les
radios locales : histoires,
territoires et réseaux
Henri Sannier, journaliste
(absent)
Guy Vadepied, député
honoraire (absent)
Photo de Marc Mezger
14. 17h00 En guise
de conclusion
Francis Lec,
président de
Radio Amiens
Présentation du livre
Radio Amiens, un
modèle pour
l’histoire les radios
libres ?
par Jean-Michel
Heniquez et Jean-
François Leblond
14
15. Jean-Michel Heniquez et Jean-François Leblond
15
Radio Amiens 94 MHz. un modèle pour l'histoire des radios libres ?, Les Soleils
bleus éditions, 21/12/2019, 296 pages, https://www.librest.com/livres/radio-amiens-94-mhz--un-modele-pour-l-
histoire-des-radios-libres--_0-6411892_9782918148265.html?alert_product_available=1
Radio libre née en 1981, Radio Amiens a éteint son antenne en 1994. Deux cents personnes, une
centaine d'associations, de grandes fédérations d'éducation populaire, d'action culturelle, de défense des
droits humains seront partie prenante de cette aventure. S'appuyant sur plus de cinquante témoignages,
cet ouvrage nous fait partager le quotidien des studios mais aussi les grands événements qui ont marqué
l'antenne et la vie amiénoise.
Cette histoire est aussi celle des radios libres confrontées aux évolutions législatives des années quatre-
vingt et à la constitution de réseaux puissants qui emportèrent cette parole libérée.
Livre vivant, informé, où l'on croise gens passionnés, politiques, journalistes, figures de la vie culturelle et
personnalités du grand Amiens.
Jean-François Leblond, vice-président de Radio Amiens, est juriste et historien, chercheur en ethnohistoire,
commissaire d'expositions. Il s'est également investi dans les échanges culturels avec l'Afrique. Il est l'auteur de
nombreux livres et catalogues.
Jean-Michel Héniquez a dirigé La Providence à Amiens. Scientifique, diplômé en économie et en informatique,
commissaire d'expositions, il préside actuellement un collectif d'artistes plasticiens.
Tous deux ont été impliqués dans nombre d'actions culturelles et ont travaillé ensemble dans les domaines
théâtral, artistique et patrimonial. On retiendra, entre autres, la création et l'animation de la revue écrite « Terre
Picarde ».
16. Patrick Fillioud
16
Finis les mois d'aphasie. La liberté revient, les librairies rouvrent, "LE ROMAN D'UNE
RADIO LIBRE" est enfin en vente. Chez votre libraire, chez l'éditeur (nordavril.com) ou sur
le compte FB : L'aphasie, le roman d'une radio libre.
"Au printemps 1981 explose le phénomène des radios libres. Ces nouvelles stations qui
exercent ordinairement leurs coupables activités lorsque les chats sont gris et la police
interdite de perquisition. À la nuit tombée de petits équipages de pirates se faufilent aux
commandes de leurs navires fantômes que seuls des familiers et quelques spécialistes
arrivent à arraisonner sur le cadran de leurs récepteurs à transistors.
À l’automne 1985, le narrateur met un point final à cette histoire lorsqu’il découvre le
journal de Suzanna : Cette nuit, j’ai rêvé de sommeil. Du repos échappé, perdu toutes ces
années où le silence n’avait plus sa place. Où l’engagement n’a connu ni pause ni limite.
Entre ces deux dates, un récit romanesque, habité de personnages multiples, témoigne de
l’animation d’une période singulière et d’une extraordinaire aventure humaine qui, en
quelques années, a bouleversé l’univers des médias en France.
L’Aphasie, premier roman de Patrick Fillioud, a reçu le prix du meilleur manuscrit 2019
décerné par l’ADAN), l’association des auteurs de la région des Hauts de France où il
réside."
20. Une longue histoire
• L’invention de la radio à la fin du 19ème siècle.
• La liberté dans les années 1920 et 1930.
• La montée du contrôle et de la censure à l’approche de la guerre.
• La « guerre des ondes » pendant la IIGM (programme du Conseil national de la résistance de 1944 qui avait
demandé son « indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères ».)
• Le monopole et les radios périphériques après la guerre.
• La « bataille des radios libres » entre 1977-1981.
Les 3 « âges d’or » :
- 1930s : tolérance des autorités
- 1950-60s : les « périphériques »
- 1980-90s : la bande FM = 662 projets déposés au 16 février 1982
21. Les partis politiques et les radios libres/locales
Le pouvoir combat sans faiblir les RL tandis que le Parti Radical de Gauche et le Parti Socialiste Unifié (PSU) les soutiennent. Mais il y a de
nombreuses positions intermédiaires :
• A gauche, le PCF se méfie des puissances d’argent et souhaite la création de radios locales municipales pour garantir le pluralisme au sein du
service public, c’est-à-dire du monopole. Mais, par ailleurs, il approuve certaines initiatives illégales et prend part à d’autres.
• Le PS a changé plusieurs fois de position notamment en fonction de ses espoirs à accéder au pouvoir aux législatives de 1978 (plutôt pour,
longtemps avant les élections de 1978, plutôt contre juste avant, plutôt pour juste après la défaite) et à la présidentielle de 1981, et en fonction du
poids de certaines tendances politiques (les chevènementistes jacobins sont contre alors que les rocardiens autogestionnaires sont plutôt pour).
• Le Mouvement des Radicaux de Gauche et le PSU ont trouvé, grâce aux RL, un moyen d’exister sur la scène politique grâce à une nouvelle
visibilité médiatique (même si les RL ont des audiences limitées). Leur idéologie autogestionnaire (prononcée pour le PSU, modérée pour le MRG)
s’accorde avec celles des RL.
• A droite, il y a une division entre les gaullistes et les libéraux, mais aussi au sein des gaullistes et des libéraux à cause de la position prise par
les libéraux au pouvoir. Des gaullistes comme Jean-Louis Debré (futur ministre) restent fidèles au monopole tandis que d’autres comme Jacques
Chirac (né en 1932 ; futur Premier ministre de 1986 à 1988 et Président de 1995 à 2007), qui doit se distinguer de VGE et augmenter sa popularité,
se montrent plutôt favorables.
• Quant aux libéraux, la majorité du PR suit les chefs (VGE et Raymond Barre) qui défendent le monopole, l’ordre, le service public tandis que
d’autres, comme Alain Madelin, plus proches de l’idéologie libérale, se placent du côté des RL et contre un « système archaïque ».
21
22. François Mitterrand tranche en libéralisant la bande FM
alors que ce n’était pas vraiment prévu dans la 94ème
des 110 « propositions pour la France » du
programme électoral du PS pour l’élection
présidentielle de 1981 :
• « La télévision et la radio seront décentralisées
et pluralistes. Les radios locales pourront
librement s’implanter dans le cadre du service
public. Leur cahier des charges sera établi par les
collectivités locales. Sera créé un conseil national
de l’audiovisuel où les représentants de l’Etat
seront minoritaires. La création sera encouragée.
Les droits des « cibistes » seront pleinement
reconnus. »
Programme électoral du PS pour l’élection
présidentielle de 1981 intitulé 110 propositions pour la
France (avril-mai 1981).
22
23. Histoire contemporaine des radios locales
• La bataille des « radios libres » : de 1977 à 1981.
• Libéralisation-Légalisation :
la loi intitulée « Loi n° 81-736 du 4 août 1981 portant amnistie » qui concerne en particulier « [les] délits prévus et réprimés par l’article 33 bis de
la loi n° 74-696 du 7 août 1974 relative à la radiodiffusion et à la télévision, et par l’article L.39 du code des postes et des télécommunications »,
la loi intitulée « Loi n° 81-994 du 9 novembre 1981 portant dérogation au monopole d’État de la radiodiffusion » interprétée comme une loi de
« tolérance » car elle tolère les radios existantes – qui peuvent obtenir des autorisations « précaires et révocables » si elles sont détenues par des
associations (article 1) - sans abolir le monopole (la violation de celui-ci est d’ailleurs toujours sanctionné par une amende 4 000 et 500 000
francs, et même 3 mois de prison et la confiscation du matériel en cas de récidive),
la loi intitulée « Loi n° 82-652 du 29 juillet 1982 sur la communication audiovisuelle » interprétée comme une loi de « régulation » dans la
mesure où elle organise la régulation des dérogations au monopole prévues dans la loi de 1981 ; elle précise dans son article 1 que « la
communication est libre », ce qui a été interprété comme l’abolition du monopole, même si ce n’est pas dit dans la loi et peut donc être interprété
comme un nouvel aménagement du monopole,
la loi intitulée « Loi n° 84-742 du 01 août 1984 modifiant la loi du 29-07-1982 sur la communication audiovisuelle et relative à certaines
dispositions applicables aux services de communication audiovisuelle soumis à autorisation » autorise les sociétés commerciales à exploiter les
ondes via de la publicité (les radios associatives locales peuvent être financées par les dons d’auditeurs, des subventions et un « Fonds de soutien
à l’expression radiophonique »),
la loi intitulée « Loi n° 86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication (Loi Léotard) » qui permet à des radios de diffuser à
l’échelle régionale et nationale – ce qui implique des émetteurs puissants et des radios mises en réseau - alors que la zone de couverture ne
devait pas dépasser 30 kilomètres auparavant (article 1 de la loi de 1981), que les fédérations (ALO, FNRL, Fédération nationale des radios et
télévisions locales et indépendantes-FNRTLI) avaient trouvé un accord à 300 watts le 9 juin et que le ministre Georges Fillioud avait évoqué en
juillet 1981 des émetteurs de 100 watts maximum.
• Aujourd’hui : Les postradiomorphoses : RNT, webradios, podcasts…
23
26. À l’origine des radios locales
Jean-Jacques Ledos, historien, ex-ORTF
Les radios locales ne sont pas apparues à la fin des années 1970 ou au
début des 1980. Il y a eu des radios locales dès le début de l’histoire de
la radio, il y a un siècle, lors des expérimentations. Puis il y a eu des
radios régionales dans les années 1920-1930.
26
Plan du général Ferrié
27. Locales par défaut ?
Thierry Lefebvre, universitaire
Les radiolibristes se battaient pour avoir le droit
de s’exprimer à travers l’utilisation du média
radio. Il ne s’agissait pas forcément de faire des
radios locales, c’est-à-dire des radios ayant des
destinateurs et destinataires locaux.
Des facilités techniques, économiques et
sociales ont eu pour conséquence pratique
l’utilisation de la bande FM.
27
28. Radio Solitude en Cévennes : quand France
Culture émettait depuis les marges rurales
Cécile Morin, doctorante
On valorise aujourd’hui beaucoup médiatiquement les
territoires, les régions, le local…
Mais comme à l’époque du monopole où il n’y avait pas
de radio locale et où France Culture avait émis
localement à travers l’opération « Radio Solitude en
Cévennes », les territoires ruraux sont peu valorisés d’un
point de vue médiatique au niveau national (CSA,
Baromètre de la diversité de la société française, 2020).
28
29. De Fréquence Nord à l’offre numérique de France Bleu.
40 ans des radios locales de Radio France, 1980-2020
Anne Briqueler et Cécile de David-Beauregard, archivistes
La radio publique a réagi face à l’avènement des radios libres et locales.
Elle a expérimenté et évolué comme on le voit dans l’évolution des noms
et des logos.
29
30. Radios locales, identités, territoires :
(nouveaux) acteurs et enjeux
Pascal Ricaud, universitaire
Au-delà du rôle d’information et d’animation, les radios locales
jouent un rôle dans la conservation et la formation d’un
patrimoine local : expression des minorités, valorisation du
patrimoine culturel, maintien et développement des langues,
solidification et évolution des cultures, numérisation, animation,
valorisation et aménagement d’un territoire, appropriation par
le public, concurrence transmédiatique et crossmédiatique…
30
31. Les ethnodiscours territoriaux pour dire
l’espace et l’identité à la radio
Nathalie Potard-Antiope, docteure
A quel territoire pense-t-on
appartenir quand on écoute une
radio en Martinique comme Radio
Caraïbes International ?
Les Caraïbes ? La Martinique et la
Guadeloupe ? Les départements
français d’Amérique ? Les
départements d’outremer ?
L’Amérique du Nord ? L’Amérique
centrale ? La France ? Un peu tout
? Voici une réflexion sur l’identité et
l’espace.
31
32. Radios locales sur le web : nouveaux
acteurs, nouveaux territoires. L’exemple de
Radio FreeDom (La Réunion)
Bernard Idelson, Prof. d’université
Que faisons-nous des radios que nous écoutions
après notre déménagement, notre migration ?
A priori, nous gardons un attachement au territoire et
donc à ses radios.
En réalité, l’éloignement d’un territoire n’aboutit-il
pas aussi à éloignement des médias de ce territoire
?
32
33. Les radios locales en Belgique : évolution
historique et perspectives d’avenir
Philippe Caufriez, enseignant et ex-dirigeant à la
RTBF
Il y a eu une trajectoire de
l’audiovisuelle belge parallèle à
l’audiovisuel français mais
différente.
L’Etat belge est un Etat moins
centralisé que l’Etat française. Il a
eu plus de difficultés à réguler son
audiovisuel compte-tenu des
rapports de force. 33
34. République démocratique du Congo : les
radios locales et internationales à l’épreuve
de la couverture du conflit armé interne
Pierre N’sana Bitentu, universitaire
On a l’habitude de penser les journalistes en
concurrence entre eux au sein d’un même média et
entre les médias.
Mais ceux-ci peuvent être solidaires, par exemple en
cas de crise comme celle du Mouvement du 23 Mars
(M23) 2012 en République démocratique du Congo.
Radio Okapi a servi de « paratonnerre éditorial », mais
aussi de refuge aux journalistes.
34
35. Le rhizome radiolibriste comme machine
de guerre contre le monopole Sebastien
Poulain, docteur
La libéralisation de la bande FM
n’est pas seulement le résultat
du travail de quelques « radios
libres » qui auraient pris des
risques juridiques, économiques
(Radio Riposte, Radio Verte,
Radio Lorraine Cœur d’Acier…),
il y a des réseaux nationaux et
locaux qui ont été mis en place
pour militer et faire du lobbying…
35
36. Le développement de la professionnalisation
et du salariat dans les radios associatives
depuis 1990
Raphaël Dapzol, doctorant
Les radios locales ne sont pas que des radios
amatrices. Il y a aussi des professionnels grâce à des
diplômes, des formations, et aussi le programme
EPRA (Échange et Production Radiophonique) dont il
est question ici.
Ce programme national a été pensé comme pouvant
servir à de multiples politiques publiques : lutte contre
le chômage, politique d’intégration… Sous son
influence, certaines radios associatives ont pu se
développer, se numériser, se professionnaliser, se
standardiser, se normaliser, se valoriser… L’EPRA a
modifié une partie des grilles des programmes, mis
en mouvement 2 043 journalistes, des producteurs,
productrices, auteurs et autrices.
36
37. Le financement public des radios
associatives par le FSER
Raphaël Dapzol, doctorant
Les radios de catégorie A sont des radios
associatives, c’est-à-dire des radios en grande
partie de bénévoles.
Mais elles ne peuvent pas vivre uniquement
des dons de bénévoles et de l’action de ceux-
ci.
D’où le modèle économique fondé sur le
Fonds de soutien à l'expression radiophonique
locale (FSER) qui a été alimenté jusqu’en
2003 via une taxe sur les contrats publicitaires
des radios et TV publiques et commerciales.
37
38. La radio ou la singularité d’être un média
agile
Alann Hery, INA
Le numérique n’est pas arrivé avec
internet et les réseaux sociaux dans les
années 2000.
Il y a eu une première période de
numérisation de la production
radiophonique et d’informatisation dans
les année 1990.
Alann Hery a lui-même numérisé des
radios. 38
39. Les postradiomorphoses des radios
locales
Sebastien Poulain
Compte-tenu de l’évolution des
technologies, il existe aujourd’hui
des médias paradoxaux : des
webradios associatives locales.
L’une d’entre elles a même pu
obtenir des financements, des
stagiaires, des emplois aidés…
39
41. Média de masse
En France, les auditeurs quotidiens en moyenne en millions sont :
– 43,3 en novembre-décembre 2013,
– 43,6 en novembre-décembre 2014 (record historique),
– 42,3 en janvier-mars 2015,
– 43,2 en janvier-mars 2016,
– 43,3 en janvier-mars 2017 (80,2% d’audience cumulée et 2h49 d’écoute par
jour),
– 42,3 en novembre-décembre 2019,
– 40,4 en novembre-décembre 2020 (effet Sars-CoV-2 : pas de transport dans
les deux "drive time" ?).
– 40,1 en janvier-mars 2021 (71,3% d’audience cumulée et 2h43 d’écoute par jour), 39,1
en avril-juin 2021 et 38,2 en juillet-août 2021
Source : 126 000 Radio Médiamétrie
43. Dans les régions
Moyenne en France :
71,3% d’audience cumulée
2h43 d’écoute par jour
Moyenne en Ile-de-France :
65,8% d’audience cumulée
2h35 d’écoute par jour
43
Audience Cumulée = Ensemble des personnes ayant écouté au moins une fois dans la
tranche horaire ou la journée (5h-24h), en pourcentage de la population, ou en Milliers.
44. Les jeunes
L'âge moyen en années, sur la période septembre-décembre 2015 :
France Musique: 64 ; Radio Classique: 61 ; France Bleu: 57 ; RTL: 57 ; France
Inter: 56 ; France Culture: 56 ; Europe 1: 54 ; France Info: 53 ; Nostalgie: 51 ; RMC:
48 ; RFM: 46 ; Chérie FM: 45 ; MFM: 43 ; Rires et chansons: 43 ; RTL 2: 41 ;
Nova: 37 ; Virgin: 34 ; Fun: 31 ; NRJ: 31 ; Mouv: 30 ; Skyrock: 29
https://www.bfmtv.com/economie/entreprises/culture-loisirs/quelle-est-la-radio-dont-les-auditeurs-sont-les-plus-vieux_AN-201602140079.html
44
La radio souffre :
1h40 pour les 13-24 ans contre plus de 3h pour les plus 50
ans
La TV aussi :
Les 4-14 ans ne regardent plus la TV que 0h59 par jour contre
2h08 en septembre 2010.
C’est 5h13 pour les plus de 50 ans contre 4h14 en 2010.
Mais c’est 3h21 contre 4h14 en 2010 en moyenne
(septembre 2021, Médiamétrie) 2017 https://mediateur.radiofrance.com/infos/auditeurs-de-radio-france-etes/
Les 10 radios préférées des 13-24 ans
1. NRJ (2,14 millions d'auditeurs)
2. Skyrock (1,69 million d'auditeurs)
3. Fun Radio (1,10 million d'auditeurs)
4. Virgin Radio (618.000 auditeurs)
5. France Inter (352.000 auditeurs)
6. RMC (332.000 auditeurs)
7. RTL2 (286.000 auditeurs)
8. RFM (272.000 auditeurs)
9. Nostalgie (270.000 auditeurs)
10. RTL (263.000 auditeurs) ,
avril-juin 2018 https://www.ozap.com/actu/audiences-radio-quelles-sont-les-stations-preferees-des-hommes-
des-femmes-des-jeunes-et-des-seniors/563636
https://www.ozap.com/actu/quel-est-l-age-
moyen-des-auditeurs-des-stations-de-
radio/445504
Le premier téléphone arrive à 9 ans et 9 mois. Cela a
des conséquences pour l’audience de la radio et de
la TV.
2015 https://www.lalettre.pro/Les-13-24-ans-et-la-radio_a15282.html
45. L’usage du
téléphone est
stable toute la
journée.
Elle est bien
plus élevée
chez les
jeunes.
Ils écoutent plus
la radio que le
reste de la
population en
soirée.
45
14,4
M
2017
8
M
Peak time
Drive time
49. Les atouts de la radio
La presse n’a pas été remplacée par la radio, la radio par la télévision, la télévision
par internet, internet par les réseaux sociaux.
La radio restera de la radio telle que nous l’avons connu et la connaissons
aujourd’hui dans ses diverses dimensions :
– ses spécificités auditives (son, musique, parole),
– ses pratiques d’écoute (nuit, petit-déjeuner, voiture/vélo/marche, travail…),
– ses contenus riches (information, divertissement, culture),
– ses qualités chaleureuses (souplesse, direct, interactivité, instantanéité, mobilité, simplicité,
diversité, crédibilité, proximité, accessibilité, immédiateté, gratuité, anonymat…),
– ses services pluriels (complémentarité entre les radios publiques, commerciales et les 600
associatives),
– ses capacités polymorphiques et polyfonctionnelles de résistance et de résilience,
– sa force de symbolisation et d’imagination, d’identification et de socialisation…
51. Néanmoins, on a vu apparaître la « postradio » qui comprend les
webradios, la radio numérique terrestre (RNT)…
Et cette radio va continuer d’évoluer. Elle sera numériquement enrichie et
valorisée via des « postradiomorphoses » : enceinte connectée à
commande vocale, les podcasts replay et originaux, les applications de
téléphone mobile...
51
52. Postradiomorphoses
• Radio
52
• Post Radio
(numérique)
• Post Radio Morphoses
(délinéaire)
• Sites internet
• Webradios
• Radios en ligne
• RNT
• Applications
• Podcasts
• AM
• FM
54. Par rapport au
brodcast
La hiérarchie est en partie
respectée.
Sauf pour F Bleu (moins
numérique).
On voit des radios comme
RMC, FIP et F Culture avoir
plus d’audience numérique.
La durée d’écoute est plus
courte. Ex. pour F Inter : 35
min. au lieu de 2h27 pour av.-
juin 2021.
PS : RTL du Groupe M6 et Europe 1 ne
financent pas le sondage.
54
57. Nombre d’écoutes et/ou de téléchargements de
podcasts radio en septembre 2021
Les radios publiques ont le plus
d’écoutes et/ou de
téléchargements (grâce à F.
Culture !). 57
Mais ce sont les émissions des radios privées
qui ont le plus d’écoutes et/ou de
téléchargements : d’abord humour, foot,
crime ; puis histoire, philosophie, science.
Source : Médiamétrie – eStat Podcast – septembre 2021
62. Pourquoi de telles différences ?
La radio :
J’ai essayé de trouver des explications à la fois structurelles et conjoncturelles : « Pourquoi a-t-on autant confiance en la
radio ? », La Revue des médias, 28 février 2017, https://larevuedesmedias.ina.fr/pourquoi-fait-autant-confiance-la-radio
La radio est un média de l’histoire, des adultes, des parents, de l’information (météo, trafic), de la matinale
politique…
La presse papier :
Est considéré comme plus élitiste que les autres médias mais politisée aussi (Libération à gauche, Le
Figaro à droite…), payant...
La télévision :
a été beaucoup attaquée : guerre du Golfe, téléréalité, talk shows, violence des films, publicité, grosse
économie…
Internet :
est très attaqué pour les bulles informationnelles, les faux comptes, les comptes anonymes, le
harcèlement, les bad buzz… C’est un média très pluriel/démocratique/hétérogène. C’est le support le plus
critiqué par les autres médias même si tout le monde (ou presque) l’utilise.
62
63. 63
presse écrite radio télévision internet
Hypothèses avantages inconvénients avantages inconvénients avantages inconvénients avantages inconvénients
Histoire grande antériorité
a subi une grande érosion de
son audience compte tenu de
grande antériorité ; rôle
important dans l'histoire et les
crises
a beaucoup été utilisé pour de
la propagande et verrouiller
l'information
importante antériorité ; objet de
nombreux enjeux
considérée comme outil de
propagande
apporte une grande fraicheur
dans le paysage médiatique
très récent donc doute sur la
durabilité
Modèles juridico-
économiques
une presse privée mais aidée
par les autorités publiques
dépendance par rapport aux
propriétaires, actionnaires,
imprimeurs, distributeurs
grande diversité du secteur
privé et public ; place
importante d'un tiers secteur
pas de possibilité de tiers
secteur au niveau national
existence d'un nombre
important de télévisions
publiques et d'un grand nombre
de télévisions privées
absence du tiers secteur grand pluralisme d'acteurs
nombreux médias difficilement
identifiables
Formats
diversité importante entre les
quotidiens nationaux,
régionaux, hebdomadaires,
mensuels
jusqu'à 24h de retard sur
l'actualité
grande diversité depuis l'arrivée
des "radios libres" puis internet
et la RNT
monopole jusqu'à 1981 ; RNT
lente à mettre en place
diversification grâce au câble,
au satellite, à internet, à la TNT
diversification très tardive très grande diversité
il faut avoir des compétences
techniques importantes pour
garder son autonomie
technique et artistique
Poids économico-
politique
poids importants national et
local
coûts de distribution et d'achat
importants donc inaccessible
pour le tiers secteur
poids global important avec une
grande variation d'uns radio à
une autre
média intermédiaire moins
légitime symboliquement que la
presse et moins massif que la
télévision
poids très important du fait des
coût de production et audiences
massives
diminution des coûts grâce aux
nouvelles technologies, mais
inaccessible au tiers secteur
faiblesse des coûts de
production et distribution
difficultés à trouver un modèle
économique viable et coût
d'accès pour l'internaute
Les programmes
diversité importante avec
beaucoup d'actualité
coûts de production élevés
grande importance de l'actualité
et de la politique y compris hors
des radios généralistes
limité hors RNT et web
surexposition de tout
événement télévisuel donc y
compris des émissions
d'informations et de politique ;
développement des chaines
d'information continue
faible importance de l'actualité
et de la politique par rapport au
divertissement, à la fiction, aux
jeux
infini diversité
sousexposition des événements
car dispersion des activités
Le support technique
l'écrit historiquement et
mondialement valorisé
moins démocratique
l'oral est "démocratique" et la
radio valorisée par les élites
demande une certaine
concentration
média total très accessible et
"démocratique"
le "visuel" a été très critiqué et
continue de l'être par diverses
formes d'iconoclasme
un support multimédiatique qui
rend possible l'expression d'une
grande créativité
des compétences techniques
non négligeable pour naviguer
Les intellectuels
les élites la lisent, y écrivent,
l'étudient
monopolisé par les élites
les élites y ont de l'espace pour
s'exprimer
relativement peu étudiée consécration symbolique très critiquée vaste espace d'expression
critiqué pour sa désorganisation
et ses extrémismes
Professionnalisme et
amateurisme
très professionnel
peu de place pour
l'amateurisme
professionnalisme qui laisse
place à l'amateurisme
un amateurisme qui manque de
moyen
très professionnel
pas de place pour
l'amateurisme
mix de professionnalisme et
d'amateurisme
des projets innovants mais pas
toujours viables
La mémoire médiatique
mémoire sur plusieurs siècles
bien conservée et même
numérisée
concerne surtout les chercheurs
une mémoire qui existe surtout
à Radio France et à l'INA et qui
est utilisée par certaines radios
comme France Culture
média du présent qui laisse peu
de place à l'autoréflexion
grande mémoire collective
régulièrement entretenue
surtout une mémoire
humoristique
mémoire qui semble infinie
des difficultés pour effacer les
nuisances mal intentionnées
L'interaction
la publication du courrier des
lecteur est très ancienne
il s'agit bien moins d'interaction
que de réactions très
sélectionnées
l'interaction est présente depuis
longtemps, mais très accentuée
depuis les "radios libres" puis
l'arrivée d'internet
l'interaction est présente sur
certains programmes
seulement
les téléspectateurs peuvent
questionner ou voter dans
certains programmes
peu d'interactivité summum de l'interactivité
les élites ont tendance à
communiquer entre elles
La représentation sociale
du public
un lecteur très valorisé
un lecteur qui doit rester à sa
place de lecteur
un auditeur plutôt valorisé
les émissions de "radios
jeunes" font régulièrement
l'objet de critiques
des auditeurs pas assez
nombreux, trop dispersés, trop
discrets
un téléspectateur plutôt méprisé
l'internaute est considéré
comme actif et compétent
notamment techniquement
l'anonymat rend l'internaute
difficilement situable et
appréhendable
La localisation
la presse locale est
complémentaire de la presse
nationale
une presse locale dépendante
d'enjeux politiques et
économiques
les radios locales sont
complémentaires des radios
nationales
des partenariats entre le local et
le national qui pourraient être
développés
des télévisions locales ont pu
sedévelopper notamment grâce
au cable, à la TNT, à internet
le local se situe à l'échelon
régional
le local se mêle au national
les médias liés à internet sont
un peu déterritorailisés
64. POULAIN Sebastien,
« Pourquoi a-t-on autant
confiance en la radio ? », La
Revue des Médias, 28/02/17,
https://larevuedesmedias.ina.fr/pourq
uoi-fait-autant-confiance-la-radio
Certaines spécificités du
média radio fait que nous
avons plus confiance dans les
informations diffuses par la
radio que dans d’autres
medias.
66. - LEFEBVRE Thierry La bataille des radios libres. 1977-1981, Nouveau Monde Editions/Ina Editions, Paris/Bry-
sur-Marne, 2008
- LEFEBVRE Thierry, Carbone 14 : Légende et histoire d’une radio pas comme les autres, Ina Editions, Bry-sur-
Marne, 2012
- LEFEBVRE Thierry et POULAIN Sébastien, Radios libres, 30 ans de FM°: la parole libérée ?,
INA/L’Harmattan, collection « Les médias en actes », Paris, 2016
- LEFEBVRE Thierry, François Mitterrand pirate des ondes. L’affaire Radio Riposte, Le Square, Paris, 2019
- LEFEBVRE Thierry et POULAIN Sébastien (sous la direction de), Les radios locales : histoires, territoires et
réseaux, INA, Paris, 2021
- LEFEBVRE Thierry, L'aventurier des radios libres Jean Ducarroir (1950-2003), Glyphe, Paris, mars 2021
- LEFEBVRE Thierry et POULAIN Sébastien, « Radios libres : retour sur le « big bang » de la démocratisation
médiatique », The Conversation, 7 décembre 2021, 22h24, https://theconversation.com/radios-libres-retour-sur-le-
big-bang-de-la-democratisation-mediatique-171377
- LEFEBVRE Thierry et POULAIN Sébastien (sous la direction de), « Radio et mobilisations (Quand la radio fait
bouger les lignes) », Radiomorphoses, n°8, 2021, https://radiography.hypotheses.org/3240 (en cours de rédaction)
66
67. - POULAIN Sebastien, « Quand la radio se révolte », La Revue des médias, 5 octobre 2016, https://larevuedesmedias.ina.fr/quand-la-
radio-se-revolte
- POULAIN Sebastien, « Pour une radio associative nationale », in Sebastien Poulain (sous la direction de), « La radio du futur : du
téléchromophotophonotétroscope aux postradiomorphoses », Cahiers d’histoire de la radiodiffusion, n°132, avril-juin 2017,
https://radiodufutur.wordpress.com/2017/10/24/sebastien-poulain-pour-une-radio-associative-nationale/
- POULAIN Sebastien, « Postmodernité et postradiomorphoses : contexte, enjeux et limites », in Sebastien Poulain (sous la direction de),
« La radio du futur : du téléchromophotophonotétroscope aux postradiomorphoses », Cahiers d’histoire de la radiodiffusion, n°132, avril-
juin 2017, https://fr2.slideshare.net/SebastienPoulain/postmodernit-et-postradiomorphoses-contexte-enjeux-et-limites
- POULAIN Sebastien, « Les postradiomorphoses : enjeux et limites de l’appropriation des nouvelles technologies radiophoniques », in
Pascal Ricaud et Nozha Smati (sous la direction de), « Évolution des formats et modes d’expression radiophoniques », RadioMorphoses,
n°2, 2017, https://fr.slideshare.net/SebastienPoulain/les-postradiomorphoses-enjeux-et-limites-de-l-appropriation-des-nouvelles-
technologies-radiophoniques
- POULAIN Sebastien, avec Bruno Burtre (INA), Xavier Filliol (AdsRadios, Geste, Radio 2.0), Stéphane Vincent (FRAN) et Joaquim
Miguez (FRAD’AUV Administrateurs de la CNRA), table-ronde « Les nouveaux moyens de diffusion », 23ème congrès CNRA
(Confédération Nationale des Radios Associatives) « Préparer l’avenir », 19-20 mai 2017, Palais du Luxembourg & E-Artsup (Ionis
Group), Paris, https://fr.slideshare.net/SebastienPoulain/les-nouveaux-moyens-de-diffusion-de-la-radio
- POULAIN Sebastien, « Pourquoi a-t-on autant confiance en la radio ? », La Revue des médias, 28 février 2017,
https://larevuedesmedias.ina.fr/pourquoi-fait-autant-confiance-la-radio
- POULAIN Sebastien, « Les acteurs des radios locales : à l'échelle des individus et des radios », Cahiers d’histoire de la radiodiffusion,
n°134, janvier-septembre 2018, http://cohira.fr/cahier-n-134-janvier-mars-2018/
- POULAIN Sebastien, « L’audiovisuel public est-il vraiment public ? », The Conversation, 17 mars 2021,
https://theconversation.com/debat-laudiovisuel-public-est-il-vraiment-public-156794
- POULAIN Sebastien, « Qu’a apporté la radio aux français ? », Les 100 ans de la radio en France. 40 ans de radio libre. Un siècle
d’aventure, 1921/2021 Numéro Collector, HF éditions et La Lettre Pro de la Radio, Brive-la-Gaillarde, 2021,
https://fr.slideshare.net/SebastienPoulain/qu-a-apport-la-radio-aux-francais
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