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lundi
27
novembre 2023
Généalogie méta-radiophonique d’une normalisation post-
monopolistique : les aléas des politiques d’éducation par
les radios scolaires
Canopé
23 rue du Maréchal Juin
Strasbourg
Dr Sebastien Poulain, Mica,
Université Bordeaux Montaigne
Résumé
Il s’agit dans ce document de faire une étude critique des politiques publiques du Ministère de l’Education d’éducation aux
médias à travers les publications du CLEMI concernant les radios scolaires.
La thèse défendue consiste à dire que les évolutions de la définition de ce qu’est une radio - et en particulier une radio
scolaire - a eu des effets sur la possibilité de développer des radios scolaires.
Dans les années 1980-1990, il y a une tentative de « radiophonisation » du scolaire dans le sens où les scolaires doivent se
soumettre au monde radiophonique : règles administratives, technologies, gestion, personnels... Les RS sont alors
principalement définies comme des radios associatives locales hertziennes mises en place par des acteurs et actrices du
milieu scolaire et diffusant des contenus scolaires.
Dans les années 2000-2020, il y a « scolarisation » de la radio dans le sens où les scolaires se libèrent des contraintes du
monde radiophonique pour se focaliser sur les questions scolaires. Les radios scolaires sont alors principalement définies
comme des contenus sonores – appelés « webradios » ou « podcasts » - à caractère scolaire mis en ligne sur internet par
des acteurs et actrices du milieu scolaire.
Cette évolution de la définition de « radiophonisation » du scolaire vers la « scolarisation » de la radio a fait passer d’une
trentaine à des centaines de radios scolaires, c’est-à-dire d’un échec d’une politique d’éducation aux médias à une réussite.
Toutefois, d’autres facteurs ont joué un rôle important : économiques (de nouveaux financements spécifiques), techniques
(le développement d’internet) et politiques (la montée des enjeux de l’éducation aux médias liée aux attentats, au
cyberharcèlement…).
2
Sommaire
• Introduction
– Le contexte scientifique
– Le contexte médiatique
– Postulat
– Problématique
– Thèse
– Méthodologie
– Objet d’étude
1 Evolution des publications sur les radios scolaires : de la découverte au pragmatisme
a) La découverte
b) La transition associative
c) Le plaidoyer
d) La transition numérique
e) Le pragmatisme
2 Evolution de la notion de radio scolaire : d’une approche large à une approche restrictive
a) La « radio d’établissement »
b) La « radio, média des jeunes en milieu scolaire et associatif »
c) La « radio en milieu scolaire »
d) La « webradio scolaire »
3 Evolution du nombre de radios scolaires : des pionnières à la massification
a) Approche historique
b) Approche géographique
c) Approche économique
• Conclusion
– Les politiques du CLEMI
– Les batailles de la nomination
– Les modèles de radio scolaire
– Les limites de la recherche
• Bibliographie
3
Introduction
4
Le contexte scientifique : les études radiophoniques
• La recherche en SIC française sur les radios scolaires et l’éducation aux médias via les radios
scolaires a été assez rare depuis 1980.
• Deux explications :
– La recherche sur la radio contemporaine était elle-même peu développée. Elle se développe surtout à partir des
années 2000, même si des historien.ne.s – universitaires ou non – publiaient dans des revues (exemple Cahiers
d’histoire de la radiodiffusion).
– Il y avait peu de radios scolaires à étudier, et beaucoup de radios à étudier.
• Les ouvrages du CLEMI citent les publications existantes mais qui ne portent pas ou peu sur les
radios scolaires :
– SAVINO Josiane (1985) : bibliographie de Dominique Serryn de 40 ouvrages signés en grande partie par des
chercheurs.ses
– HUGUIER Michel et al. (2002) : ALBERT Pierre et TUDESQ André-Jean, 1996, BALLE Francis, 1999, BALLE Francis,
2002, CHARDON Jean-Marc et SAMAIN Olivier, 1995, CHEVAL Jean-Jacques, 1997, TOUSSAINT-DESMOULINS Nadine,
1996
– GIRARDOT Jean-Marie (2004) : GONNET Jacques, 1988, 1991, 1995, 1999, WOLTON Dominique, 1998.
– BONNEAU Éric et COLAVECCHIO Gérard (2013) : ANTOINE Frédéric, 2007, CAVELIER Patrice et MOREL-MAROGER
Olivier, 2008, FESNEAU Elvina, 2011, LEFEBVRE Thierry, 2008 mais aussi des références à des articles scientifiques dans
le corps du texte (GAGO Laurent, GLEVAREC Hervé).
• Il y a davantage de publications sur les radios de l’enseignement supérieur et des étudiant.e.s. Mais
elles sont récentes aussi : depuis la fin des années 2010 en France.
5
Le contexte scientifique : le CLEMI pour
combler un vide scientifique ?
Face à un certain vide laissé par la recherche sur les radios scolaires, les professionnel.le.s de
l’éducation aux médias comme le CLEMI ont été actif.ve.s et ont comblé en partie le vide.
Contrairement à l’HACA/CNCL/CSA/Arcom, elle n’a pas de pouvoir de sanction et
réglementation, mais un pouvoir de formation, d’éducation, c’est-à-dire de prévention. Le CLEMI
a mis en place une politique publique éducative intellectuelle et pratico-pratique.
Conséquences :
• La littérature sur les radios scolaires a donc été essentiellement « professionnelle » : celle
du CLEMI, CNDP-CRDP/réseau Canopé, ANAREMS, SNRL, CNRA.
• De la même façon que le CLEMI est parvenu à imposer l’expression « éducation aux médias
et à l’information » (EMI), il a pu tenter d’imposer sa conceptualisation de l’ordre
informationnel en générale et la définition des radios scolaires en particulier.
6
Le contexte scientifique : les études sur
l’éducation aux médias
En ce qui concerne, la littérature sur l’éducation aux médias, elle est aujourd’hui
abondante.
Mais on peut la trouver trop théorique et peu empirique (du moins en ce qui
concerne les pratiques acteurs et actrices de terrain : enseignant.e.s,
formateur.rice.s, élèves, administratif.ve.s) :
• elle réfléchit sur les enjeux,
• elle produit des concepts,
• elle se focalise sur les politiques publiques (législatif, infra-législatif, institutions).
(C’est, d’ailleurs, une critique que l’on peut faire à la présente présentation.)
7
Le contexte scientifique : Alessandro Soriani
(2022) fait la distinction entre l’éducation
• « avec » : approche instrumentale
• « aux » : approche critique et sémiotique
• « par » : approche transversale
• « pour » : approche créative et expressive
8
Marlène Loicq (2023) fait précéder « avec » / « aux » / « par » / « pour » par un « contre » car une méfiance
sur les effets des médias les a précédés historiquement.
Le contexte scientifique : Sabine Bosler (2018)
fait référence à une longue tradition de réflexion
allemande et ses notions :
• Mediendidaktik : la didactique médiatique
• Medienkunde : les connaissances médiatiques
• Medienerziehung : les pratiques médiatiques
• Medienkompetenz : les compétences médiatiques
• Medienbildung : le champ médiatique
• Medienanalyse : l’analyse médiatique
9
Le contexte scientifique : la notion de « littératie » de
plus en plus hégémonique et déclinée en fonction des
sujets :
• digital littératie
• information littératie
• media littératie
• transmédia littératie
Celles-ci sont plus ou moins synonymes de « compétences » ou « capacités » médiatiques,
c’est-à-dire d’un usage « actif » des médias nous dirait Dieter Baacke.
10
Le contexte scientifique : deux phénomènes sont
constatés depuis une quinzaine d’années en ce qui
concerne la notion de littératie :
• la multiplication de « littératies » spécifiques :
– ICT Literacy (Markauskaite, 2006),
– Internet/Web Literacy (Bawden, 2001 ; Fahser-Herro et Steinkuehler, 2010),
– Cyberliteracy (Gurak, 2008),
– Computer Literacy (Horton, 1983),
• le développement de « méta-littératies » englobantes :
– Multiliteracies (Provenzo et al., 2011),
– Metaliteracies (Mackey et Jacobson, 2011),
– new literacies (Greenhow et Robelia, 2009),
– media and information literacy (UNESCO et al., 2013).
11
Le contexte scientifique : quatre approches de
l’éducation aux médias sont recensées par
Normand Landry (2017) :
• protectionniste : contre les pratiques commerciales, manipulatrices et
sans originalité,
• artistique : critique esthétique et culturelle des contenus,
• synthétique : contextualisante et ouverte des conflits, concurrences
en ce qui concerne les représentations, interprétations et légitimations,
• critique : du pouvoir, de la domination, de la représentation grâce au
développement d’une capacité d’action.
12
Le contexte médiatique : la démocratisation
Les résultats de l’élection présidentielle en mai 1981 est interprétée comme une victoire sur le
monopole et donc sa fin :
• C’est le développement des radios qui a lieu dès l’annonce des résultats. Beaucoup de
personnes se sentent légitimes à fonder et animer une radio : les associatifs et les
commerciaux.
• C’est la fin/diminution de la diabolisation des nouvelles radios hertziennes qui étaient
qualifiées de « pirates » par les autorités giscardiennes (Poulain, 2016).
• C’est une période de lobbying qui succède à une période de militantisme.
• C’est la fin des monopoles d’exploitation et de diffusion des ondes hertziennes
radiophoniques après 60 ans de travail de contrôle étatique des ondes.
• C’est la démocratisation/privatisation de l’audiovisuel : d’abord la radio puis TV (Canal + en
1984, La 5ème et M6 en 1986, les TV par satellite et câble).
• C’est l’autorisation de centaines de radios locales privés associatives : 1 486 fréquences
allouées fin 1985 sur 3 509 dossiers reçus par la commission consultatives des radios locales
en novembre 1985 (Prot, 1994, p. 64-94). 13
Le contexte médiatique : les objectifs
de l’exécutif
Selon Yves de la Haye et Bernard Miège (1982), les socialistes n’avaient pas réfléchi précisément à
ce qu’ils allaient faire de l’audiovisuel en particulier et des médias en général. Plusieurs conceptions
se sont succédé et concurrencé.
• On sait que l’objectif des socialistes a pu être, à un moment, d’autoriser uniquement des radios de
collectivités locales.
• En tout cas, l’exécutif souhaite éviter que la démocratisation de l’audiovisuel aboutisse à de l’anarchie
médiatique qui était la crainte exprimée par le l’exécutif précédent.
• L’exécutif souhaite aussi éviter une FM dominée par les radios commerciales.
• Il s’agit donc de limiter les « déviances » médiatiques, donc organiser, structurer, encadrer, sécuriser
l’ordre informationnel médiatique.
• L’approche qu’ils vont avoir peut apparaître comme « idéaliste » : la mise en place d’institutions avec
de grands objectifs mais peu de moyens. Cette conception va se retrouver face au « réalisme » du
marché : le rapport de force économique qu’on a pu voir se développer ailleurs dans la même
période(par exemple en Italie ou Belgique). 14
Le contexte médiatique : la peur à
l’origine du travail de normalisation
Enjeux pour la libéralisation :
• La question de savoir ce que chacun va pouvoir faire, dire et comment ?
• Qui va prendre possession du domaine public hertzien ?
• Comment normaliser le nouvel espace public médiatique ?
Les peurs à l’origine du travail de normalisation sont en partie les mêmes que celles à l’origine du
monopole :
• La peur des puissances d’argent même si elles sont largement investies dans la presse écrite
nationale et régionales.
• La peur des influences étrangères dans une période de guerre froide.
• La peur des citoyen.ne.s : des « foules » influençables, manipulables, malléables, irrationnelles,
infantiles (cf les publications de Gustave Le Bon, Gabriel Tarde, Edward Bernays, Serge Tchakhotine...)
• La peur des politiques : en soi, l’arrivée des socialistes au faisait peur à une partie de la population, la
droite étant au pouvoir depuis le début de la 5ème République. Or, la radio a pu servir d’outil de
mobilisation à de nombreuses occasions historiques (LEFEBVRE Thierry et POULAIN Sebastien,
2022). 15
Le contexte médiatique : le triple travail de
normalisation de la démocratisation
Dans une conception socialiste que l’on peut qualifier d’« idéaliste », qui reprend en partie
l’utopie radiolibriste (Poulain, 2021), trois institutions sont créées au même moment et
reçoivent la délégation de la normalisation pour organiser et réguler cette démocratisation :
• La Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA ; 1982-1986) a un rôle dans la régulation,
avec un pouvoir de sanction ; elle travaille à limiter la puissance des émetteurs et le rayon de diffusion
(30 km) ; interdiction des réémetteurs ; interdiction des franchisages ; interdiction de gérer plusieurs
radios ; interdiction de concentration ; obligation d’utiliser la modulation de fréquence ; obligation de
produire 80% des programmes.
• Le Fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER ; 1982) finance les radios avec des moyens
faibles dans un contexte où la publicité est interdite (une première prime forfaitaire d’équipement d’un
montant de 100 000 francs est versée en deux fois aux stations autorisées (Cheval, 1997, p. 80) ; elle
intervient à partir de 1992 aussi sur les contenus à travers la subvention sélective à l’action
radiophonique sur critères (Dapzol, 2021).
• Le Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (CLEMI ; 1983), appelé Centre pour
l’éducation aux médias et à l’information aujourd’hui, organise l’éthique médiatique à travers différents
outils de formation et information. Il va aussi réguler les pratiques, mais en faisant de la prévention,
de l’éducation, de la conceptualisation.
16
Le contexte médiatique : la définition de
la normalisation
Les institutions doivent « normaliser » un nouvel espace médiatique
radiophonique (électrique, massif, instantané) (Poulain, 2017) :
• créer des normes juridiques, fiscales, économiques, politiques, morales,
professionnelles, techniques, intellectuelles, pratiques de productions de la
communication médiatique de l’information,
• créer un espace médiatique normal, c’est-à-dire considéré comme normal par la
plupart des acteurs et actrices médiatiques ; il deviendra rapidement
capitalistique après l’autorisation de la publicité avec la loi du 1er août 1984 et des
réseaux en 1986 mais déjà pratiqués et tolérés.
La conception « idéaliste » des socialistes de la normalisation fait face au
« réalisme » du rapport de force du marché économique qui empêchent
ou freinent la mise en action des trois nouvelles institutions de
normalisation. 17
Le contexte médiatique : le CLEMI au service de
normalisation de l’éducation de masse à la radio
Le CLEMI est une sorte d’école d’État des fonctionnaires de l’enseignement, en
complément des écoles de journalisme professionnel. Il s’agit de fabriquer des :
• fondateurs.rices de radios,
• formateurs.rices aux différents métiers de la radio : journaliste, technicien.ne, animateur.rice.
C’est sorte une de « Collège de France » des médias puisqu’il s’adresse avant tout aux
enseignant.e.s : il enseigne aux enseignant.e.s.
Face à la potentielle massification des entrepreneur.se.s de radios et programmes
radiophoniques, il s’agit de massifier la formation de ceux-ci. Et le ministère en charge de
l’éducation apparaît comme le lieu de la formation massive.
Les moyens : Le CLEMI est institution étatique de l’éducation de masse à la radio à travers
plusieurs outils :
• Les formations à deux étages (CLEMI national et académique)
• Les conférences
• Les publications
18
Postulat : le CLEMI comme « instance exécutive
légitime » (Marlène Loicq, 2017)
Selon Marlène Loicq (2017), le CLEMI est une « instance exécutive légitime ». Il convertit les
politiques publiques de ce qu’elle appelle l’« instance institutionnelle », c’est-à-dire le ministère en
charge de l’éducation. « [C]e sont essentiellement les productions discursives du CLEMI qui
accompagnent [l]es textes prescriptifs et [leur] donnent tout [leur] sens ».
Contrairement à l’Australie où « le multiculturalisme est institutionnalisé » et le « modèle interculturel québécois »,
« la France, par son modèle républicain intégré » facilite le travail des historien.ne.s. En effet, « l’histoire de
l’éducation aux médias y est plus facile à retranscrire car le Centre de liaison de l’enseignement et des médias
d’information (CLEMI) en consigne les principales étapes d’institutionnalisation (bien qu’il ne valorise pas
vraiment toutes les initiatives menées de 1960 à aujourd’hui). »
Les ouvrages publiés par le CLEMI peuvent être pensés comme des formes d’instructions du ministère en
charge de l’éducation, du moins des conseils, incitations, impulsions à travers ses définitions,
conceptualisations, récits, discours qu’il est difficile de ne pas prendre en compte lorsqu’on veut faire de
l’éducation aux médias. Il s’agit de manuel ou vademecum.
19
Postulat : l’idéologie et la politique publique dans les
pratiques et les publications du CLEMI
• Les auteurs.rices des ouvrages du CLEMI ne se justifient pas : ni pour les titres des ouvrages, ni
pour les conceptions et stratégies développées, ni pour les notions/termes utilisés. Donc l’induction
doit être faite à partir :
– Des politiques mises en place par le Ministère de l’Education,
– Du contenu des livres publié par le CLEMI,
– Des politiques mises en place par le CLEMI,
– Des explications des auteurs.rices des publications via des interviews…
• Les contenus des ouvrages pédagogiques publiés par le CLEMI étant relativement similaires, il
s’agissait pour les éditeurs.rice.s et auteur.rices des publications de trouver des titres nouveaux pour
plusieurs raisons
– éditoriales : les titres doivent être signifiants et porter des idées (une idéologie) d’une politique,
– commerciales : les ouvrages étant vendus, les titres doivent être attrayant.
• Mais nous pouvons faire l’hypothèse que les titres et contenus des ouvrages du CLEMI sont
représentatifs d’une conceptualisation - implicite - d’une politique publique des radios scolaires. Le
descriptif (des pratiques radiophoniques) et le consultatif (les conseils pour lancer et animer des
radios) sont en grande partie prescriptifs.
20
Problématique
Dans un double contexte :
• de massification des expressions médiatiques du fait du processus de libéralisation des espaces
publics médiatiques dans un Etat centralisé comme la France,
• D’un encouragements/recommandations des institutions internationales (l’Unesco, le Conseil de
l’Europe ou la Commission européenne) à ouvrir les médias et la communication aux citoyen.ne.s et à
l’éducation aux médias : dès les années 1964 et plus précisément à partir de 1982.
• d’un espace intellectuel laissé ouvert par les universitaires spécialisés dans les sciences de l’éducation
qui ne s’intéressent pas beaucoup aux médias, et les universitaires spécialisés dans les sciences de
l’information et la communication qui n’intéressent pas beaucoup à l’éducation et qui sont encore peu
développées,
les autorités politico-administratives ont décidé de créer en 1983 un organisme étatique
centralisé producteur de normes de production de la communication médiatique de
l’information, notamment radiophonique : le CLEMI.
Celui-ci a notamment produit et diffusé des publications portant des analyses, conseils et
normes éducatives (non obligatoires) pour organiser et maintenir un ordre public médiatique
en complément des organisations juridiques (HACA/CNCL/CSA/Arcom) et économiques
(FSER).
21
Problématique
Autrement dit, les autorités politico-administratives ont diminué le coût d’entrée dans l’espace
public médiatique via la démonopolisation de la production médiatique hertzienne et donné
ainsi un pouvoir médiatico-politique inédit à la société civile. Mais face à cette évolution
historique, elles ont contrebalancé immédiatement ce pouvoir en atténuant celui-ci via des
institutions économiques (FSER), juridiques (HACA) et éducatives (CLEMI).
En cela, elles appliquent la théorie de la séparation/balance des pouvoirs de Montesquieu à ce
qui est de plus en plus considéré comme un 4ème pouvoir qui est un pouvoir de fait, et non un
pouvoir de droit (comme les pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires). Les autorités politico-
administratives semblent chercher à se rassurer, à s’assurer face à un outil qui se démocratise
et qui est potentiellement anarchique et subversif (selon l’exécutif giscardien).
En quoi ces publications normatives ont servi dans la balance des pouvoirs entre les pouvoirs
de fait médiatiques et les pouvoirs de droits institutionnels ? En quoi elles ont évolué en
parallèle aux - ou plutôt en fonction des - changements de stratégies des politiques publiques
vers moins de radios hertziennes et plus de numérisation et multimédiatisation ? En quoi
l’évolution de la stratégie éditoriale a suivi l’évolution de la stratégie politique ? Peut-on
distinguer des périodes liées à des stratégies différentes ? En quoi elles sont des instruments
de politique publique ? En quoi elles ont contribué à la démocratisation de l’audiovisuel et à
sa normalisation ? Quelles ont été les effets des publications sur les radios scolaires et
l’éducation aux médias ?
22
Thèse
• Face à l’afflux de radios en 1981, le CLEMI avait pour mission de massifier l’éducation aux
médias pour sécuriser et normaliser l’ordre informationnel. Mais plusieurs raisons ont
empêché pendant longtemps le développement des radios scolaires :
1. une définition restrictive des radios scolaires liée à une approche/stratégie corporative via la notion
de « radio en milieu scolaire » (REMS), c’est-à-dire excluant :
- les radios scolaires par sonorisation des établissements scolaires,
- les émissions scolaires dans des radios associatives,
- les émission concernant/s’adressant aux scolaires et aux jeunes ;
2. un manque de légitimité : les compétences radiophoniques ne semblent pas nouvelles ou utiles par
rapport aux compétences apprises en classe ;
3. Une complexité administrative pour mettre en place une radio, pour entrer dans les critères de la
HACA et du FSER ;
4. un manque de moyens économiques et humains : lié en partie au manque de légitimité ;
5. une concurrence entre le ministère de de la Culture et le ministère de l’Éducation, entre le ministre
de l’Éducation et le ministre de la Culture, entre le CLEMI et le CNDP (hypothèses à vérifier).
23
Thèse
• La massification n’a pu se faire que grâce à une nouvelle diminution du coût
d’entrée :
1. conceptuel : un simple contenu sonore en ligne peut être considéré comme une radio ;
2. administratif : une autorisation de l’Arcom facile pour une webradio et inexistante pour un
podcast ;
3. humain : il est possible de réaliser un programme de type podcast très facilement et quand on
le veut ;
4. technico-économique : le développement du web, des téléphones portables « intelligents » ;
5. politico-économique : la compréhension par le ministère de l’Education, voire du ministère de
l’Intérieur (depuis les attentats de 2015 (Corroy et Froissart, 2018) du rôle vital des médias
dans la société contemporaine (attentats, cyberharcèlement) et qu’il fallait donc accentuer un
travail de sécurisation et de normalisation de l’ordre informationnel par la responsabilisation
des élèves grâce à de nouveaux financements.
Nous allons défendre l’idée qu’une première période de « radiophonisation » du scolaire
(soumission du milieu scolaire au milieu radiophonique) a été suivie par une période de
« scolarisation » de la radio (autonomisation du milieu scolaire par rapport au milieu
radiophonique) ?
24
Méthodologie : généalogie méta-radiophonique
Il s’agit ici de faire l’histoire d’une politique publique éducative radiophonique à
travers les principales publications estampillées CLEMI sur les radios
scolaires.
La focale pourrait être élargie à l’avenir à tous les ouvrages publiés par le CLEMI
car d’autres ouvrages produits par le CLEMI sur l’éducation aux médias et les
médias scolaires ont fait traité les radios scolaires. Le fait que le centre de
documentation du CLEMI ait été fermé à l’automne 2023 ne facilite pas ce travail
potentiel.
25
Objet d’étude : 7 ouvrages consultés
Découverte des radios scolaires :
• 1984 : Spécial radios/CLEMI Auvergne. Annales du
CRDP de Clermont Ferrand (2 juin 1984), 27 p.
• 1985 : SAVINO Josiane, Les radios d'établissement,
CLEMI, Paris, 113 p.
• 1988 : SAVINO Josiane, ROCHE Gilbert et SERRŸN
Dominique, Les radios en milieu scolaire, CLEMI,
Paris.
26
Ci-dessous les ouvrages sur les radios scolaires trouvés sur le moteur de recherche d’un site internet
(https://0759954m.esidoc.fr/) annexe du site internet du CLEMI (https://www.clemi.fr/), sauf celui de 1984 qui a été
trouvé dans la bibliographie de l’ouvrage de 1985. Ces ouvrages ont été fournis par le CLEMI pour consultation, sauf
ceux de 1984, 1988 et 2001 que le personnel du CLEMI n’a pas trouvés dans le « Centre de ressources » du CLEMI
dans les locaux du CLEMI à Paris.
Objet d’étude : 7 ouvrages consultés
Années 1990 : développement de la télévision et focalisation de l’attention
Bilan des pratiques des REMS dans les années 2000 :
• 2001 : CLEMI, La radio à l’école : enseigner et éduquer
avec la radio, à l'école, au collège, au lycée, CLEMI
Créteil.
• 2002 : HUGUIER Michel, LUCAS Éric SAVINO Josiane,
SPIEGEL Philippe, La radio, média des jeunes en milieu
scolaire et associatif, Victoires, collection guides CFPJ,
Paris , 158 p.
• 2004 : GIRARDOT Jean-Marie, La radio en milieu
scolaire : un outil pédagogique pour la maîtrise du
langage et l'approche de la citoyenneté. Ecole, collège,
lycée, CRDP de Franche-Comté CDDP Doubs, Besançon,
190 p.
27
Objet d’étude : 7 ouvrages consultés
Années 2010 : bilan des REMS et observation de la numérisation
• 2013 : BONNEAU Éric et COLAVECCHIO Gérard, Faire de la
radio à l'école : des ondes aux réseaux, CLEMI / SCÉRÉN-
CNDP, Paris, 87 p.
28
Objet d’étude : 7 ouvrages consultés
Années 2010-2020 : développement d’internet
Numérisation des publications sur les radios
scolaires :
• 2018 : CLEMI-Canopé, Education et médias, on apprend !
(2018-2019), CLEMI-Canopé éditions
https://www.clemi.fr/fileadmin/user_upload/medias-et-
information-on-apprend-2018-2019.pdf.
• 2022 : CLEMI, Les essentiels - éducation aux médias et à
l'information, Brochure 2022-2023 (juin 2022),
https://www.clemi.fr/fileadmin/user_upload/CLEMI_LesEssenti
els2022_int-PDF.pdf.
• 2022 : CLEMI, Vademecum, Créer une webradio scolaire,
https://www.clemi.fr/fileadmin/user_upload/guide_webradio/va
demecum_webradio.pdf.
29
1 Evolution des publications sur les
radios scolaires :
de la découverte au pragmatisme
30
31
Les piliers des manuels sur les radios scolaires :
• Les conseils techniques
• Les conseils économiques
• Les conseils juridiques
• Une bibliographie
• Une liste des radios existantes
Unique : les revues de presse
a) La découverte
SAVINO Josiane, Les radios d'établissement, CLEMI, Paris, 1985, 113 p.
32
Ce qui distingue cet ouvrage de ceux qui vont le suivre
:
• Une esthétique limitée
• Des revues de presse concernant les radios
présentées : Radio 93 ( Montluçon), Waziers Radio
Collège (Waziers), Radio Collège Villers Le Lac-
R.C.V. (Villers Le Lac), Radio Animation Collège
Bernica-A. C. B. (Saint Gilles les hauts), Radio
Récré (Montauban), Radio Prévert (Mansigne),
Radio Apav (Longwy), Radio Collège (Aytrée),
Radio Camus Jarville (Jarville),
• Une bibliographie très riche de 10 pages (p. 103-
112) réalisée par Dominique Serryn :
Généralités
I Histoire de la radio
II Le medium : radio
1 Aspects techniques
2 Aspects de la communication radiophonique
III Pédagogie de la radio
1 La radio comme objet et moyen d’étude
2 La radio dans l’école
IV Périodiques à « surveiller »
V Audiovisuel
1 Aspects techniques
2 Filmographie
a) La découverte
33
Organisation : un ouvrage collectif, associatif dans la
production
• Auteurs.rices :
– Michel Huguier (CLEMI national)
– Éric Lucas (CLEMI, académie de Nantes).
– Josiane Savino (CLEMI national).
– Philippe Spiegel (CLEMI, académie de Nancy-Metz)
• Collaborateurs.rices :
– Bruno Denaes (rédacteur en chef à France Info)
– Evelyne Poincheval (technicienne vocale à Fréquence Sillé)
– Tan Quang Haï (chercheur au département d’ethno-
musicologie du Musée de l’homme à Paris)
b) La transition associative
HUGUIER Michel, LUCAS Éric, SAVINO Josiane, SPIEGEL Philippe, La radio, média des jeunes en milieu scolaire et associatif, Victoires, collection guides CFPJ, Paris, 2002, 158 p.
34
• Chapitre I de culture générale :
– Audience
– Histoire
– Paysage
• Chapitre II pour réaliser une émission :
– La voix
– L’enregistrement
– L’écriture
Sommaire :
b) La transition associative
• Chapitre III pour mettre en place une radio :
Matériel
Fréquence
Studio
Équipe
Autres informations utiles :
Bibliographie
Lexique
Conseils et informations techniques
Adresses utiles : radios en milieu
scolaire, CSA, CTR, CNRL, CNRA,
CIFAP, AFPA, ANAREMS
35
• histoire de la radio sur 10 pages, avec une importance
des radios locales privées
• Intérêt pour la réception de la radio :
- portraits d’auditeurs.rices
- sondage Médiamétrie
• Apparition du numérique :
- « des radios conçues spécialement pour le Net »,
- des « émissions proposées à la carte » (p. 38),
- « annuaires » de radios,
- « banque de données »,
- il est possible de « télécharger des programmes »
(p.133)
b) La transition associative
c) Le plaidoyer
36
GIRARDOT Jean-Marie, La radio
en milieu scolaire : un outil
pédagogique pour la maîtrise du
langage et l'approche de la
citoyenneté. Ecole, collège,
lycée, CRDP de Franche-Comté
CDDP Doubs, Besançon, 2004,
190 p.
Sommaire
c) Le plaidoyer
• L’auteur, Jean-Marie Girardot, est conseiller technique de la radio RCV d’un
collège de Villers-le-lac et responsable du Radio Bus « Les jeunes ont la
parole » qui est la radio d’un centre culturel de Villers-le-lac qui bénéficie de
fréquences provisoires.
• Cet ouvrage ressemble en partie à un outil de lobbying. Il s’agit de montrer
toute l’utilité des REMS pour les élèves comme c’est écrit au début de
l’introduction (p. 3) :
– « proposer une réflexion sur la contribution de la pratique radiophonique au développement du
langage parlé et écrit »
– « élaborer une boite à outils pour tous ceux qui sont acquis à la cause de la radio comme
moyen d’aide à l’élève ».
• Cible : Les enseignant.e.s d’abord. Ou peut-être s’agit-il avant tout de
montrer - à nouveau - l’utilité des REMS aux instances ministérielles. Le
lobbying est rendu public pour accentuer la pression sur le Ministère.
• D’ailleurs, on peut retrouver en annexe le projet de convention présenté par
l’ANAREMS en 2001 au ministère de l’Education nationale et de la
Recherche qui n’a pas été signé et qui ne sera pas.
• C’est l’une des plus grandes réussites de l’ANAREMS qui est effectué par
son président. L’association va connaître un déclin par la suite.
37
c) Le plaidoyer
• Sur la forme :
– un ouvrage de 190 pages
– un ouvrage grand format
– un CD joint dans le livre avec des extraits de
productions de radios d’écoles, collèges, lycées et
IME
– 8 annexes : 1) textes officiels sur les compétences à
acquérir à l’école élémentaire et au collège ; 2)
présentation du CSA et des conventions ; 3) le projet
de convention présenté par l’ANAREMS en 2001 au
ministère de l’Education nationale et de la Recherche
; 4) les prix des équipements radio ; 5) Un glossaire ;
6) les sigles ; 7) REMS ; 8) Bibliographie
38
c) Le plaidoyer
Sur le fond :
• Il s’agit de faire état de tous les enjeux sur lesquels les REMS peuvent aider
:
– Pédagogiques
– Citoyenneté
– Médico social
• Il s’agit de faire état de toutes les étapes nécessaires à la mise en place
d’une radio :
– Un projet de REMS
– Les REMS de studio et mobile
– Les ateliers radio
– Les fiches d’activité (fiches pédagogiques)
• Il s’agit de faire état de tous les établissements liés au monde scolaire qui
pourraient avoir intérêt à créer des REMS :
– Maternelle
– Primaire
– Collège
– Lycée
– CLAD : classes d’adaptation scolaire
– IME : Institut médico-éducatif
– CLIS : classe d’intégration scolaire : Unité pédagogique – handicapés
moteur (UPI 4) ou handicapés mentaux (UPI 1)
• Il s’agit de faire état des différentes formes que peuvent prendre une REMS
:
– Les REMS de studio
– Les REMS mobiles
– Les ateliers radio
– Les radios à autorisation permanente
– Les radios à autorisation temporaire 39
d) La transition numérique
Éric Bonneau et Gérard Colavecchio
Faire de la radio à l'école : Des ondes aux
réseaux, CNDP, Chasseneuil-du-Poitou, 1 mars
2013, 87 p.
40
Sommaire
d) La transition numérique
• Grande importance des webradios scolaires apparues « il y a 12 ans »
(p. 41) : si le titre de l’ouvrage incite à « Faire de la radio à l’école », il
s’agit de faire de la webradio, et en fait de mettre des contenus sonores
en ligne, c’est-à-dire de faire de la radio des « réseaux » plutôt que de la
radio des « ondes ».
• Réflexion sur les enjeux, notamment technologiques
• Il y a dépolitisation par rapport à l’ouvrage de Jean-Marie Girardot
(2004)
• Disparition de la liste des coordonnées de toutes les REMS : le hertzien
disparaît dans cette transition.
• Prend acte d’un échec des REMS avec un encadré (p.15) intitulé « Radio
en milieu scolaire : un premier bilan » : il s’agit d’extraits d’écrits de Gilbert
Roche (Radiophonies, Bulletin de l’ANAREMS, septembre-octobre 1991)
sur les fonctions pédagogiques, sociales et communicationnelles, et le
journaliste-producteur de France Culture Pascal Bouchard (Mscope, avril
1993) qui souhaite valoriser le « langage radiophonique ». Le premier
explique que les REMS ne produisait pas un travail scolaire de bonne
qualité tandis que le second explique que les REMS ne font pas de la
radio de qualité.
41
Il y a une distinction qui a perdu son actualité entre trois
catégories d’ « expériences radiophoniques » numérique (p.
30-31) :
• Les radios hertziennes qui diffusent leurs émissions en ligne, en
direct ou en différé (podcast) ;
• Les audioblogs qui proposent une écoute sans flux ou des podcasts ;
• Des émissions diffusées uniquement en ligne (streaming) et
podcastables.
Le numérique ouvre de nouvelles possibilités technologiques
et communicationnelles que le milieu scolaire pourra
difficilement ne pas utiliser. L’essentiel est de faire de la radio,
en fait de travailler l’oral des élèves.
42
d) La transition numérique
CLEMI, Vademecum, Créer une webradio scolaire,
2022, https://www.clemi.fr/fileadmin/user_upload/guide_webradio/vademecum_webradio.pdf.
e) Le pragmatisme
43
e) Le pragmatisme
44
Vademecum : guide, manuel, repère technique pour
opérationnaliser un projet de webradio :
« du cadrage des actions à la mise en œuvre concrète en
classe et en Établissement » (p. 5)
Sur la forme :
• 26 p. seulement c’est court par rapport à l’ensemble des
radios scolaires mais on peut trouver 31 liens
hypertextes vers le site du CLEMI ou des sites internet
d’autres acteurs des radios scolaires et de l’éducation aux
médias.
• utilisation du multimédia pour la pédagogie
• fin des ouvrages en papier
e) Le pragmatisme
45
Sur le fond :
• Le lien avec la recherche n’existe plus :
– Il n’y a plus de bibliographie.
– fin de l’histoire de la radio : une simple référence à
l’histoire – hertzienne et numérique - dans
l’« éditorial ».
– fin des interviews, des citations de acteurs et
actrices de radios
• fin de la radio hertzienne : il s’agit de créer uniquement
des webradios (de même pour la webtv)
• focalisation sur les compétences, la formation et la
méthode
• dépolitisé par rapport à GIRARDOT (2004)
• importance de l’éducation morale et civique
Moralisation : responsabilité sociale et personnelle
• Celle-ci n’est pas nouvelle mais elle est conceptualisée et formalise avec
« L’enseignement moral et civique (EMC) »
46
e) Le pragmatisme
2 Evolution de la notion de radio scolaire :
d’une approche large à une approche restrictive
47
L’évolution de la notion de radio scolaire
L’histoire des « radios scolaires »
semble commencer, selon les
publications CLEMI et l’ANAREMS, en
1981 avec la libéralisation des ondes par
le Président François Mitterrand.
• Y compris quand l’ouvrage retrace
l’histoire du média radio sur 10 pages
(HUGUIER et al., 2002).
• Y compris dans le Vademecum (2022)
où l’expression est un peu ambiguë :
Le CLEMI « accompagne le développement des
radios scolaires, apparues après la libération des
ondes en 1981. » (p. 5)
48
Or, le CLEMI est censé accompagner et s’intéresser à toutes les radios qui font de la radio scolaire, hertziennes ou non, donc y
compris aux radios qui ne sont diffusées que dans les établissements par sonorisation.
Les radios scolaires avant le CLEMI :
Comme l’indique ce document de l’Office français des techniques
modernes d'éducation (OFRATEME), issu de l’Institut
pédagogique national (IPN) en 1970 et à l’origine du Centre
national de documentation pédagogique (CNDP) en 1976, il était
question de « radio scolaire », et même de « radio-télévision
scolaire » avant les années 1980 (LEFEBVRE et RAYNAL, 2017).
49
Il était possible de créer des
radios scolaires dans des
établissements scolaires par
sonorisation de
l’établissement.
Notions de radio scolaire selon les publications
CLEMI
4 notions apparaissent chronologiquement :
• La « radio d’établissement » (SAVINO, 1985)
• La « radio en milieu scolaire » (REMS) (SAVINO et al., 1988, GIRARDOT, 2004)
• La « radio, média des jeunes en milieu scolaire et associatif » (HUGUIER et al., 2002)
• La « webradio scolaire » (CLEMI, Vademecum, 2022)
50
a) La « radio d’établissement »
(SAVINO, 1985)
• Le CLEMI a besoin de se légitimer : la conceptualisation de « l’éducation aux médias et à l’information » avec le « nouveau » média
qu’est la radio locale hertzienne.
• Josiane Savino n’est pas la première autrice à utiliser le terme : cf. Presse écrite et mathématiques de Michèle Chouchan (1984, p. 90).
• Le terme est adapté car :
– ce sont des « projets d’établissements »
– autorisés par les conseils d’établissement
– fonctionnant dans des établissements
– Animés principalement par les personnels et les élèves des établissements
• Il est question aussi de radios inter-établissements (SAVINO, 1985, p. 53).
• Avantage : C’est un terme qui permet de faire référence à tous les établissements proches du monde scolaire : écoles, collèges, lycées
mais aussi IME ou centres culturels.
• Inconvénient : Cette notion a pour défaut de donner une impression de communication et de verticalité : l’établissement scolaire
semble communiquer via une radio, à l’image des radios universitaires ou des radios d’organisations actuelles.
• Suite : Cette notion ne disparaît pas par la suite puisque Jean-Marie Girardot, président de l’ANAREMS, l’emploie (GIRARDOT, 2004,
p. 19). De même pour Erice Bonneau et Gérard Colovecchio (BONNEAU et COLAVECCHIO, p. 42).
51
La radio scolaire de tous les possibles
52
Une conception ouverte des radios scolaires :
• les radios intra-établissements (sonorisation interne) avec Radio
Camus Jarville (Jarville) (SAVINO, 1985, p. 43-55)
• les radios scolaires hertziennes (futures REMS) : 16 citées (SAVINO,
1985, p. 3)
• les radios associatives hertziennes ayant des émissions scolaires
(68) : 4 dans l’Académie d’Aix-Marseille, 1 dans l’Académie de
Besançon, 7 dans l’Académie de Bordeaux, 7 dans l’Académie de
Caen, 8 dans l’Académie de Créteil, 4 dans l’Académie de Lille, 1 dans
l’Académie de Limoges, 1 dans l’Académie de Montpellier, 6 dans
l’Académie d’Orléans, 4 dans l’Académie de Reims, 2 dans l’Académie
de Rouen, 9 dans l’Académie de Poitiers, 6 dans l’Académie de
Toulouse, 8 dans l’Académie de Versailles (SAVINO, 1985, p. 59-62)
a) La « radio d’établissement »
53
68 radios locales privées
associatives produisent de
la radio scolaire dans une
partie de leur
programmation selon une
liste organisée en fonction
de 20 académies (SAVINO,
p. 59-62). Nombreuses
sont les radios locales
associatives hertziennes
qui programmeront ce type
d’émission, à l’image de
Radio Amiens (HENIQUEZ
et LEBLOND, 2019).
a) La « radio d’établissement »
54
a) La « radio d’établissement »
b) La « radio, média des jeunes en milieu scolaire et associatif »
(HUGUIER et al., 2002)
• C’est un titre de livre un peu slogan et une notion qui ne sont pas très clairs par rapport aux notions précédentes. On voit l’apparition du
mot « jeune » et du milieu « associatif » dans la dénomination. Le livre semble donc vouloir élargir son lectorat :
– Les « jeunes » sont plus nombreux que les « scolaires » : c’est une catégorie plus large.
– Le mot « associatif » permet de faire référence à toutes les radios associatives dans lesquelles les jeunes – scolaires ou non – peuvent faire de la radio.
• Si cette expression a pour avantage d’élargir le spectre, cela a pour défaut de dissoudre la notion de REMS.
• On remarque aussi que c’est le seul livre :
– à relater largement l’histoire de la radio, à s’intéresser à l’audience et la réception (« Avec cet ouvrage, nous souhaitons d’abord leur apporter des
informations sur la radio : son histoire, ses spécificités… » (HUGUIER et al., 2002, p.12) ;
– à faire référence au CNRL et à la CNRA (HUGUIER et al., 2002, p. 37) ;
– à avoir comme auteur – Éric Lucas – qui représente le CLEMI de l’académie de Nantes alors qu’il est aujourd’hui délégué national à l'éducation du
SNRL qui a publié ProxEMI-té, la pédagogie radiophonique en 2022,
Conclusion :
• On peut déduire de ces évolutions un changement de stratégie : transition de la réflexion sur les radios scolaires du CLEMI et de
l’ANAREMS vers les organisations de radios associatives : CNRL, CNRA, SNRL. Cette transition se cristallisera 20 ans plus tard avec la
publication du livre de la SNRL. Cette transition est encouragée aussi par le fait que les radios associatives ont des obligations
d’éducation aux médias. Par exemple, des actions culturelles et éducatives permettent de bénéficier de la « subvention sélective à
l’action radiophonique » du FSER (Fonds de soutien à l’expression radiophonique).
• La radio scolaire se rapproche de l’univers radiophonique et du secteur culturel. Il y a normalisation de ces radios. Elles relèvent plus de
la radio - et précisément de la radio associative - que du monde scolaire, même si rien n'a changé dans leur fonctionnement.
55
Constat : transition vers autonomisation : scission entre le monde radiophonique associatif et le monde scolaire ?
La radio scolaire du tout local
b) La « radio, média des jeunes en milieu scolaire et associatif »
(HUGUIER et al., 2002)
Explications :
Jean-Marie Girardot (2004), Éric Bonneau et Gérard Colavecchio (2013) font état de l’échec des REMS, c’est-à-dire de la stratégie
fédérative spécialisée de l’ANAREMS.
• Programmatique : Un journaliste-producteur de France Culture, Pascal Bouchard, explique, dans une interview, que les REMS ne font
pas de la radio de qualité (BONNEAU et COLAVECCHIO, 2013, p. 15-16)
• Institutionnelle : l’ANAREMS ne parvient pas à obtenir une reconnaissance de la part du ministère en charge de l’éducation des REMS
comme des « outils pédagogiques et éducatifs » selon Éric Bonneau et Gérard Colavecchio (BONNEAU et COLAVECCHIO, 2013, p. 14).
Jean-Marie Girardot (2004)souligne le manque de cohérence et de stratégie nationale :
– Les « approches divergent d’une académie à une autre : politiques différentes, aides plus ou moins importantes. A quand une réelle intégration de la
radio aux ateliers, au même titre que le théâtre, l’informatique, le cinéma ou le cirque ? A quand l’introduction d’une option au baccalauréat qui permette
d’apprécier les capacités d’expression au micro, en public.
– Malheureusement, de ministre en ministre, malgré une écoute sincère, la réflexion n’avance guère, et, sur le terrain, les actions relèvent encore du
système D, de l’organisation interne de l’établissement, de sa dotation horaire globale (DHG) et de l’implication personnelle de chacun. » (GIRARDOT,
2004, p. 6)
Autrement dit, les REMS ne sont ni vraiment radiophoniques ni vraiment scolaires selon ces spécialistes.
Conclusion :
La transition des radios du milieu scolaire vers le milieu associatif semble se faire par dépit. Le rapport de force n’a pas été modifié au sein
du monde éducatif. Les REMS n’ont pas été assez puissantes (pas assez nombreuses). La nouvelle stratégie vise donc à se rapprocher du
monde radiophonique associatif.
56
57
En conclusion de l’ouvrage les auteurs.rices font référence à un « média authentique » (p.131) que
constituerait la radio scolaire selon 2 critères :
1. « Une vraie radio locale » grâce à de la « communication sociale de proximité » :
– Relation avec la presse locale
– Relation avec les collectivités locales et élu.e.s
– Relation avec les autres établissements scolaires
2. « Un média qui s’intègre à l’évolution des technologies de communication » (p.132) :
– La radio sur internet : les annuaires de radio (Com-FM), les « banques de données » alors que la radio a « ses faiblesses :
la fragilité et la fugacité de son message »
– Un dispositif de diffusion inédit : le mot podcast n’existe pas mais son utilité est bien reconnue : « l’émission (qui doit rester
courte), une fois convertie en fichiers sons Wave (vaw), ASF ou MP3 lisible avec des lecteurs qu’il est possible télécharger
librement, peut être mise à disposition des internautes sur un site Web ou transmise par le courrier électronique à un public
ciblé, partout dans le monde. » (p. 134)
– Un projet pédagogique fédérateur : pluridisciplinarité des projets, image, texte
La radio est qualifiée de « média authentique » au moment où elle va amorcer un vaste mouvement
d’artificialisation qui est la plus grande mutation de son histoire : les « postradiomorphoses » (technicisation,
informatisation, numérisation, robotisation…). Mais peut-être que l’authenticité d’un média consiste à muter…
b) La « radio, média des jeunes en milieu scolaire et associatif »
c) La « radio en milieu scolaire » (REMS)
(SAVINO, ROCHE et SERRŸN, 1988, GIRARDOT, 2004)
Origine de l’expression :
• Cette notion est liée à la création de l’ANAREMS après des journées « Jeune autour de la radio » à
Talence en 1985.
• Il y a une dimension corporatiste, politique, militante, symbolique, marketing : plaidoyer.
Cette notion aboutit à une double autonomisation :
• Les REMS prennent de l’autonomie par rapport à l’établissement : ce n’est plus la radio d’un
établissement mais la radio d’une association. Elle appartient au milieu scolaire mais elle n’est pas là
pour faire la publicité de celui-ci.
• Les REMS prennent de l’autonomie par rapport aux autres radios associatives. Elles acquièrent une
identité spécifique. Cela crée une distinction entre des radios purement scolaires et des radios qui ont
des programmes pour les scolaires.
Suite : Cette expression continuera d’être utilisée dans les publications du CLEMI, du moins dans les
années 2010 où les REMS continuent d’être importantes (BONNEAU et COLAVECCHIO, p. 42). 58
La radio scolaire du tout scolaire
d) La « webradio scolaire »
(BONNEAU et COLAVECCHIO, 2013, CLEMI, Vademecum, 2022)
• Depuis Éric Bonneau et Gérard Colavecchio (2013), il s’agit de « faire de la radio à
l’école » :
– C’est l’école au sens large de terme : école, collège, lycée...
– Et cela peut être de la radio hertzienne ou de la webradio mais surtout de la webradio.
• Mais depuis quelques années, les publications CLEMI se focalisent sur les
« webradios scolaires ».
• Alors que la RNT ouvre de nouvelles fréquences, il n’apparait pas/plus
envisageable de créer des radios hertziennes scolaires, ou du moins cela ne
semble pas concerner le CLEMI. La scission web/hertzien semble actée.
59
La radio scolaire du tout web
d) La « webradio scolaire »
• Explication :
– La radio hertzienne scolaire (REMS) est trop chère, complexe, administrative : il faut des mois
pour la mettre en place.
– La « webradio scolaire » est peu chère et simple : il faut quelques jours pour la mettre en place.
• Il s’en suit une division du travail :
– Le CLEMI prend en charge les webradios scolaires avec des formateurs spécialisés webradios
nationaux (Guillaume Garçon) ou locaux (Daniel Valencia).
– Les organisations représentatives des radios hertziennes associatives (CNRA/SNRL) prennent en
charge les radios hertziennes scolaires.
60
La séparation entre les radios hertziennes et les webradios apparaît lors de la journée d’étude sur les radios scolaires.
61
Guillaume Herengt
professeur d'histoire-géographie au collège Jules
Hoffmann à Strasbourg, coordonnateur académique
Education aux médias et à l'information (EMI),
coordonnateur académique du CLEMI
Daniel Valencia
professeur documentaliste, correspondant
CLEMI Strasbourg, Collège Herrade de
Landsberg (Rosheim)
Éric Lucas
délégué national à l'éducation du Syndicat
National des Radios Libres, créateur et
président d'honneur de Fréquence-Sillé,
président de AMARC-Europe, coordinateur de
rédaction de "ProxEMI-té, la pédagogie
radiophonique
Pierre Étienne Vanpouille
président de Radio Temps Rodez, co-
président fondateur du CRLO (Collectif
des Radios Libres d’Occitanie)
radios hertziennes webradios
Olivia Probst
Médiatrice Formation à l'Atelier
Canopé de Strasbourg
Guillaume Garçon
Formateur, Pôle Labo Formation du CLEMI
(collaborateur de la journée)
Jocelyn Abbey
coordinateur de la rédaction de Radio
Prévert, FRAMA, membre du bureau de la
CNRA, pilote le groupe de travail EMI de
la CNRA (présent mais non intervenant)
Elodie Hervieu
Déléguée générale Radio Campus
France (invitée non disponible)
d) La « webradio scolaire »
La séparation apparaît aussi dans le parcours d'Éric Lucas.
62
Éric Lucas
professeur responsable de
Fréquence-Sillé
CLEMI, académie de Nantes,
co-auteur de « La radio,
média des jeunes en milieu
scolaire et associatif »
Éric Lucas
délégué national à l'éducation
du Syndicat National des
Radios Libres, créateur et
président d'honneur de
Fréquence-Sillé, président de
AMARC-Europe, coordinateur
de rédaction de « ProxEMI-té,
la pédagogie
radiophonique »
d) La « webradio scolaire »
3 Evolution du nombre de radios
scolaires : des pionnières à la
massification
63
a) Approche historique
• 1981-1982 : genèse des « radios scolaires » selon le CLEMI et l’ANAREMS
• 1983 : création du CLEMI (Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information)
• 1982-1984 : une quinzaine de REMS dont les pionnières à Montauban, Villers-le-Lac,
Rambouillet, La Rochelle
• 1984-1985 : 16 radios scolaires (SAVINOT, 1985, p. 3)
• 1985 : journées « Jeunes autour de la radio » par le CLEMI : création de l’ANAREMS qui est
l’Association nationale des ateliers radio et radios en milieu scolaire
• 1985 : Radio Ribouldingue est créée par un instituteur de l'école primaire du village de Bec-
Hellouin (Eure). Elle émet le samedi matin en période scolaire et fonctionne sans
autorisation.
• 1987 : Assises de la radio scolaire
• 1987-1998 : développement de la télévision et des « radios jeunes »
• 1998 : Rencontre nationale des radios scolaires
64
a) Approche historique
• 2001 : création de Radio Capucins à Melun
• 2002 : 28 REMS (HUGUIER et al., 2002) = plafond hertzien ?
• 2003 : 29 REMS (Magic Radio et Mozaîque FM en plus ; Radio C en moins) dont une
fréquence temporaire et une fréquence partagée (GIRARDOT, 2004)
• 2007 : 26 REMS permanentes + 8 REMS temporaires + 2 web radios (Radio Clype et « La
webradio des écoles de la Vienne qui sont des radios de plusieurs établissements et
podcasts)
• 2022 (mars) : 508 établissements scolaires français ont des webradios selon le ministère en
charge de l’éducation
• 2022 (décembre) : 152 radios / webradios autodéclarées sur le site internet du CLEMI
• 2023 (rentrée) : 506 collèges doivent recevoir un budget pour acheter du matériel radio suite
aux vagues 1 et 2 de l’appel à projets « Une webradio, un parrain » 2022 dans le cadre du
plan France 2030 65
1984-1985 :
SAVINOT, 1985, p. 3 : 16 radios qui
seront qualifiées très vite de REMS
66
a) Approche historique
67
68
Evolution (entre juin 2007 et septembre 2023) :
• 26 radios hertziennes : 7 disparues
• 8 radios temporaires : 8 disparues
• 2 web radios : 1 disparue
Géographie :
• une zone normande mayennaise, Val de Loire
• une zone à l’ouest de PACA
• une zone au nord AURA et au sud BFC
Organisations :
• radios hertziennes : 1 Centre départemental de l'enfance, 2 écoles, 12
collèges, 2 Instituts médico-éducatif, 9 lycées
• radios temporaires : 1 OCCE (Office Central de la Coopération à l'École), 2
écoles, 2 lycées, 1 Maison des Lycéens, 1 foyer socio-éducatif du collège, 1
Centre culturel
• web radios : 1 lycée 1 partenariat entre l'OCCE 86 et l'Inspection
académique, avec la participation de la radio RMZ du lycée Louis-Armand de
Poitiers
Outils de communication :
• radios hertziennes : 26 téléphones fixes, 25 fax, 0 téléphone portable, 23
adresses mails, 16 connectées à des sites internet
• radios temporaires : 8 téléphones fixes, 5 fax, 0 téléphone portable, 5
adresses mails, 6 connectées à des sites internet
• web radios : 0 téléphone fixe, 0 fax, 1 téléphone portable, 2 adresses mails,
2 connectées à des sites internet
Source : Site internet
http://spme2008.free.fr/medias_scolaires/listesradios.html
Recensement effectué par le CLEMI et l'ANAREMS
Mise à jour : juin 2007
a) Approche historique
69
R2E
RADIO'S'
COOPé
Carte de France
des REMS selon les
données du CLEMI
et de l'ANAREMS
en 2007
b) Approche géographique
Les radios étaient-elles
concentrées dans
certaines zones
géographiques du fait
du soutien de certaines
académies : Poitiers,
Caen, Aix-Marseille… ?
Changement de
paradigme : recherche
CLEMI / ANAREMS
autodéclaratif par les
établissements
70
Date de la dernière mise à jour : le 12
décembre 2022.
428 Médias présents dont :
251 Journaux imprimés ou en lignes
152 Radios / Webradios
25 WebTV
« En juin 2021, 476 radios et webradios
étaient inscrites sur cette carte. » (peut-
être une erreur : 476 médias scolaires
(journal, radio et tv)
(CLEMI, Vademecum, Créer une webradio scolaire, 2022, p. 22,
https://www.clemi.fr/fileadmin/user_upload/guide_webradio/vade
mecum_webradio.pdf)
Ici, il y a une trace des radios hertziennes.
Les médias écrits et sonores dominent car ils
sont :
• Simples
• Pratiques
• Pas chers
(du moins les versions web)
b) Approche géographique
Radios (REMS) et
webradios en France
métropolitaine
71
b) Approche géographique
Médias
scolaires
français en
France et
à l’étranger
72
b) Approche géographique
73
Document présenté le 27 novembre 2023 par Guillaume Herengt, professeur d’histoire-géographie au collège Jules Hoffmann à Strasbourg, coordonnateur académique
Education aux médias et à l’information (EMI), coordonnateur académique du CLEMI.
b) Approche géographique
Plusieurs processus expliquent le développement des radios scolaires, dont la
diminution du coût d’entrée technico-économique dans la radiophonie :
• Dans les années 1970-90 avec le développement de la FM : une nouvelle industrie
de la FM se met en place. La création de radios similaires aux radios du Xxème siècle
devient théoriquement possible à toute organisation, voire à toute personne grâce à
des moyens économiques limités.
• Dans les années 2000-20 avec le développement du web : n’importe quel élève peut
enregistrer un son sur son téléphone, le mettre en ligne et dire qu’il a créé une radio.
La radio peut être moins formalisée, moins institutionnalisée, plus simplifiée et plus
démocratisée. Mais elle est aussi plus plateformisée, plus gafamisée, plus robotisée,
plus surveillée, plus payante (POULAIN, 2022).
74
c) Approche économique
La diminution du coût d’entrée technico-économique a été insuffisante. Une politique
économique ministérielle a été nécessaire.
L’évolution des politiques publiques : après avoir monopolisé l’organisation juridique et
économique, le ministère en charge de la culture et la communication a vu la gestion de la
communication et de l’audiovisuel lui échapper en partie.
Deux ministères ont pris plus d’importance :
• Le ministère en charge de l’éducation a peu aidé les radios scolaires pendant
longtemps. Son intérêt pour ces médias a augmenté pour deux raisons :
– L’importance prise par les médias dans nos vies qui occasionne la nécessité de mieux les connaître et les
maitriser les médias dans la vie personnelle et professionnelle.
– Le rôle des médias dans des affaires multiples (propagande, rumeurs, fake news, terrorisme,
cyberharcèlement, surveillance en ligne, cyberintimidation) qui ont pu aboutir à la mort d’élèves ou
d’enseignant.e.s dans les établissements ou en dehors (suicides, attentats).
• Le ministère de l’Intérieur a donc joué un rôle. L’éducation aux médias est devenue une
question de société, un enjeu de sécurité, d’ordre public via l’ordre public
informationnel. Les médias peuvent jouer un rôle. Le paradoxe est qu’il combattait les
« radios libres » à la fin des années 1970 et au début des années 1980 pour les mêmes
raisons.
75
c) Approche économique
Dans le cadre du Plan France 2030 et l’action « Innovation Numérique et Excellence
Éducative » (INEE) du programme d'investissement d'avenir (PIA2), il y avait 1 400 000
€ disponibles pour des projets de webradios en 2022. C’est l’équivalent de 4,375%
du budget d’une année des subventions du FSER, mais trois fois la subvention
d’installation du FSER 2021 et 5 fois celle de 2020 (Ministère de l’Education 2022,
FSER 2022).
C’est dans l’absolu une somme importante pour de l’équipement - qui est moindre
pour une webradio que pour une radio hertzienne - mais peu pour du fonctionnement,
pour des ressources humaines et peu par rapport au nombre d’établissements dans le
2nd degré (58 910 en 2023 contre 59 650 en 2021) : 48 950 écoles (48 220 en 2021), 6
950 collèges (6 980 en 2021), 3 750 lycées (3 710 en 2021).
76
Financement Plan France 2030 Subvention
d’installation FSER
Subvention
d’équipement FSER
Subventions FSER
Année 2022 2021 2021 2021
Budget (€) 1 400 000 447 880
(265 900 en 2020)
969 135
(551 893 en 2020)
32 000 000
(30 750 000 en 2020)
Nombre de radio 28
(17 en 2020)
189
(123 en 2020)
716
(710 en 2020)
c) Approche économique
Les établissements scolaires ont reçu chacun 800 € pour acheter des technologies
radiophoniques. Les formateurs.rices-journalistes ne pouvaient être rémunéré.e.s que si
d’autres formes de financements étaient trouvées. Dans l’Académie de Strasbourg, le Gip
(groupement d'intérêt public) - Acmia (actions culturelles en milieu scolaire en Alsace) qui a
financé la formation. Ce Gip comprend l’Académie de Strasbourg, la DRAC Grand Est, des
collectivités (villes de Colmar, Mulhouse, Strasbourg, Eurométropole de Strasbourg et
Collectivité européenne d’Alsace) et des mécènes (Crédit mutuel enseignant) et est partenaire
de la région Grand Est. Le Gip a rémunéré formateurs.rices-journalistes à hauteur de 600 €
pour 10 heures de formation et a défrayé les déplacements.
Avec 506 collèges porteurs de projets radiophoniques sur 6 950 en France, cela fait un budget
technologique total de 564 800 € sur 1 400 000 € disponibles.
Il y a donc eu moins de dépenses que possibles. Et on peut en déduire qu’il reste compliqué de
fonder des webradios, du moins dans ces conditions économiques, techniques et humaines.
77
c) Approche économique
Conclusion
78
• Contrairement aux craintes des autorités politiques giscardiennes et mitterrandiennes,
il n’y a pas eu de surpolitisation de la bande FM. Si les radios ont intéressé les
partis politiques, elles ont gardé une autonomie par rapport à ceux-ci. Des radios
associatives militantes ont perduré sans créer de désordre informationnel et a fortiori
l’ordre public.
• Les acteurs du monde radiophonique ont connu chacun des difficultés propres
qui n’étaient pas liées à des objectifs et actions politiques partisanes :
– Pour les autorités publiques : La difficulté a davantage été de gérer la masse des radios, les
connaître, les sélectionner, les « marier », les autoriser qu’à les contrôler, les normaliser, les
censurer, brouiller, sanctionner. Elles ont connu davantage de difficultés (puissances des émetteurs
trop importantes, publicités dissimulées, réseaux nationaux) avec les radios commerciales (NRJ,
RFM, La Voix du lézard, Carbone 14) qu’avec des radios associatives, qu’elles soient militantes ou
non.
– Pour les radios : La difficulté a surtout été de créer des radios, de les faire autoriser, de les gérer,
de les financer, de recruter des bénévoles et de les faire durer. C’est le cas dans les radios
associatives et a fortiori dans les radios scolaires REMS. 79
Les politiques du CLEMI : avant internet
Les politiques du CLEMI : avant internet
• Le contexte de création du CLEMI est l’arrivée d’un exécutif socialiste, le début de
l’utilisation massive de la technologie FM en France et en Europe, l’apparition des premiers
ordinateurs personnels et une incitation internationale (européenne et onusienne) à faire de
l’éducation aux médias.
• La tâche du CLEMI consistant à normaliser la pratique radiophonique dans tous les
territoires était loin d’être évidente pour un organisme national situé à Paris. D’où la nécessité
de relais dans les académies, de publications nationales et du soutien d’une association
nationale spécialisée sur les radios scolaires comme l’ANAREMS.
• Au final, le coût d’entrée dans l’éducation aux médias via la fabrication de radios scolaires
restait très élevé : locaux et personnels à disposition, budget suffisant, maîtrise des
technologies, gestion administrative. Ainsi, la difficulté a davantage été d’augmenter le
nombre de radios scolaires créées que de normaliser les pratiques médiatiques,
d’éduquer aux médias, de maintenir l’ordre informationnel.
• L’ordre chronologique de création des organisations en charge de la normalisation de la
démocratisation - HACA et FSER en 1982 et CLEMI en 1983 – correspond à la hiérarchie
de rôles pour cette normalisation. C’est principalement la HACA, puis la CNCL, la CSA et
l’ARCOM qui ont, non sans difficultés, structuré le domaine public hertzien.
80
Les politiques du CLEMI : après internet
• Le travail national, voire international (via les établissements scolaires français à
l’étranger), du CLEMI a été facilité par :
– l’arrivée d’internet qui a aidé le CLEMI pour l’organisation de formations et conférences, la
diffusion d’informations et de publications, les échanges,
– l’équipement croissant des établissements scolaires en technologies pour produire des contenus
médiatiques et multimédiatiques pour/avec les élèves,
– l’équipement croissant des enseignant.e.s et familles en technologies (ordinateurs, smartphones).
• Or, la démocratisation des équipements techniques a eu des conséquences dans la
production médiatique :
– Les possibilités techniques ont été multipliées tout en étant moins couteuses économiquement,
humainement et temporellement.
– Le temps a été considérablement rétréci entre l’inspiration, l’imagination, la réflexion, la
production, la diffusion et la réception d’un média ou d’un contenu médiatique.
• Ainsi, il y a eu un cercle « vertueux » entre l’équipement technique, la production
médiatique et le besoin de formation du CLEMI, de Canopé et d’autres.
81
Objectifs stables dans les publications :
Conseils pour une professionnalisation :
– Pédagogiques
– Techniques
– Juridiques
– Économiques
– Gestion de projet
82
Fermeture au public du « Centre de ressources » du
CLEMI après le départ en retraite de Faouzia Cherifi à
l’automne 2023 (dernière consultation par moi-même).
Les politiques du CLEMI : le fond
Evolution des objectifs dans les publications :
• Sur le fond :
– Dépolitisation (les politiques d’éducation par les médias par ex.) : l’ANAREMS a été remplacée par les
organisations représentatives des radios (SNRL/CNRA/Campus) déconnectées du CLEMI.
– Moralisation de l’éducation, ou du moins formalisation de celle-ci, via l’éducation civique : en lien avec
les affaires (attentats, harcèlements).
– Deshistoricisation : la radio scolaire avant 1981, les radios associatives (généralistes, étudiantes,
universitaires) et l’histoire des webradios n’existent pas.
– Technicisation : la webradio est présentée comme un outil neutre d’éducation aux médias.
– Désintellectualisation : peut-être que cette partie (concepts, références scientifiques en SIC et en
science de l’éducation) se retrouve davantage dans les formations.
• Sur la forme :
– Dématérialisation : il n’y a plus d’édition d’ouvrages papier chez des éditeurs spécialisés.
– Multimédiatisation : navigation d’une page internet à une autre ou à une vidéo permettant de
l’autoformation.
– Gratuitisation : il suffit d’accéder à internet pour accéder à tous les contenus.
– Anonymisation : on ne sait plus qui est l’auteur des publications récentes du CLEMI (dépersonnalisé et
moins engagé). 83
Les politiques du CLEMI : le fond
Les politiques du CLEMI : la forme
84
Brochure
• Auto-édition
• 1 autrice
• payant
Numérique
• Auto-édition et impression
par Canopé
• Auteurs.rices anonyme
(sauf le.a photographe)
• gratuit
Ouvrages
• Co-éditions avec le CFPJ,
CRDP de Franche-Comté
CDDP Doubs
• 1 ou plusieurs auteurs.rices
• payant
• Sous l’exécutif de Valéry Giscard d'Estaing :
– Le gouvernement contre les radiolibristes (les partisans de la fin du monopole qui fondent des radios
sans autorisation des institutions publiques) : les nouvelles radios sont qualifiées par le gouvernement de
« radio pirates » et non de « radios libres » par les autorités.
– Les radiolibristes contre le gouvernement : les nouvelles radios sont qualifiées par les radiolibristes
de « radios libres » en opposition aux « radios d’Etat » et « radios périphériques ».
– Entre les radiolibristes : plusieurs conceptions s’opposent parmi radiolibristes dont l’approche
associative / l’approche commerciale / l’approche publique (les radios de collectivités locales).
• Sous l’exécutif de François Mitterrand :
– Le gouvernement sur les radios : une préférence gouvernementale, dans un premier temps, pour les
radios locales privées associatives plutôt que pour les radios commerciales. Le Premier ministre Pierre
Mauroy s'oppose à la publicité - « Nous ne voulons pas de radio fric ! » (1981) - jusqu’à l’autorisation en
août 1984.
– Les fondateurs de radios sur le gouvernement : les radios demandent un modèle économique pour
se financer.
– Entre les fondateurs de radios : les radios locales privées associatives s’opposent aux radios
commerciales et notamment les réseaux de radios commerciales.
85
Les batailles de nomination : des radios libres aux radios locales privées
Les batailles de nomination : les origines des radios scolaires
Le CLEMI fait son apparition alors qu’existe déjà des pratiques d’éducation aux médias et semble faire
comme si ces pratiques n’avaient pas existé.
Hypothèses explicatives :
• 1) Est-ce pour des raisons politiques : parce que le CLEMI a lui-même été créé par l’exécutif
mitterrandien et que beaucoup des fondateurs.rices des radios de l’époque étaient socialistes ? Le
président a marqué l’histoire de la culture en autorisant les radios locales privées qui seront
longtemps (encore aujourd’hui) qualifiées de « radios libres » (en oubliant au passage les
acteurs.rices (Lefebvre, 2021) de la « bataille des radios libres »). Peut-être souhaitait-il aussi
inventer « la radio scolaire » ou « les radios scolaires ».
• 2) Est-ce lié à des raisons institutionnelles : une concurrence entre le CLEMI et le CNDP (Centre
national de documentation pédagogique, futur réseau Canopé) ? Le CLEMI est une nouvelle
institution qui doit faire sa place là où le CNDP avait une sorte de monopole : la pédagogie. Le
CLEMI va aussi développer parallèlement au réseau CNDP/CRDP (centres régionaux de
documentation pédagogique) tout un réseau dans les académies. Le CLEMI n’aura jamais le
monopole de la formation sur les radios. Le réseau Canopé développe aujourd’hui des projets de
webradios et webTV. En tout cas, le CLEMI n’existait pas avant 1983, donc il ne pouvait tout
simplement pas accompagner la création de radios scolaires et les définir. D’un point de vue
institutionnel, on peut éventuellement imaginer aussi une concurrence entre le ministère de
l’Education et le ministère de la Culture, voire entre les ministres eux-mêmes.
86
• 3) Est-ce pour des raisons idéologiques : des artisan.ne.s des radios scolaires qui se pensent
différents et veulent se distinguer de ce qui avait été fait auparavant ? D’où l’expression de « Radio en
milieu scolaire » (REMS) ou de « Radio en milieu scolaire et associatif » pour montrer que la radio
scolaire faite auparavant n’était pas faite par les scolaires mais par les ministères ou les
professionnel.le.s de la radio (publique). Il y a en quelque sorte une opposition entre une radio du haut
(des ministères) et une radio du bas (faite par les établissements, les personnels et les élèves). Les
radios scolaires devaient-elles être des radios par les scolaires pour les scolaires, comme les radios
associatives devaient être des radios d’auditeur.rice.s pour des auditeur.rice.s ? De fait, il n’y avait pas
eu de stations hertziennes dédiées uniquement à la radio scolaire avant les radios locales privées
d’après 1981 alors qu’il y avait une radio dédiée aux étudiant.e.s : Radio Sorbonne (LORIOU, 2019).
• 4) Est-ce pour des raisons épistémologiques : la méconnaissance de l’histoire de la radio en général
et de la radio scolaire en particulier ? Les ouvrages sur le média radio cités en bibliographie dans les
ouvrages CLEMI – notamment dans la bibliographie réalisée par Dominique Serryn dans Les radios
d'établissement de Josiane Savino (1985) - ne font pas état de l’histoire des radios scolaires qui était
peu étudiée à cette époque. Souvenons-nous des articles de Thierry Lefebvre « À la recherche de la
radio scolaire. Une patrimonialisation en cours » (2013) et « La radio scolaire et les prémices de
l’éducation aux médias » (2016) qui sont récents. Ceux-ci montrent qu’il existait de la radio scolaire
depuis la création du média radio, si on fixe cette date dans les années 1920. Une bibliographie
concernant l’éducation aux médias et les médias scolaires auraient montrer ce qui avait été déjà fait en
la matière avant le CLEMI.
87
Les batailles de nomination : les origines des radios scolaires
• « Radiophonisation » du scolaire (du milieu des années 1980 au début des années 2000) :
Il y a une tentative de « radiophonisation » du scolaire dans le sens où les scolaires doivent se
soumettre au monde radiophonique : règles administratives, technologies, gestion, personnels... Les
radios scolaires sont alors principalement définies comme des radios associatives locales hertziennes
mises en place par des acteurs et actrices du milieu scolaire et diffusant des contenus scolaires.
L’expression « radio scolaire » s’impose et se confond avec l’expression « REMS » du fait de la
convergence entre le CLEMI et l’ANAREMS alors que d’autres radios associatives font de la radio scolaire
dans une partie de leur programmation.
• « Scolarisation » de la radio (des années 2000 à aujourd’hui) :
Il y a « scolarisation » de la radio dans le sens où les scolaires se libèrent des contraintes du monde
radiophonique pour se focaliser sur les questions scolaires. Avec le déclin de l’ANAREMS, le
rapprochement par les ex-REMS du monde de la radio associative locale (représenté par le SNRL et la
CNRA) et le développement d’internet, les radios scolaires sont alors principalement définies comme des
contenus sonores à caractère scolaire mis en ligne sur internet par des acteurs et actrices du milieu
scolaire. La « webradio scolaire » prend son ascension et domine de plus en plus, même si
– le SNRL, le CNRA, les radios Campus, d’autres radios associatives, les radios publiques (surtout après les attentats
de 2015) font de l’éducation aux médias,
– le terme « podcast » prend son ascension car une nouvelle économie fragile et gafamisée (POULAIN, 2022) se
développe.
88
Les batailles de nomination : de la « radiophonisation » à la « scolarisation »
• Deux définitions restreintes des radios scolaires ont été imposées par le CLEMI à deux moments :
– Dans les années 1980-1990 : les radios locales privées associatives diffusées via les ondes hertziennes (radiophonisation) ;
– Dans les années 2010-2020 : des contenus sonores mis en ligne qualifiés de webradios scolaires voire podcasts (scolarisation).
• La première définition a peut-être freiné le développement et la reconnaissance de ces radios scolaires :
– Les radios en milieu scolaire (REMS) ne dépassent pas les 30 radios.
– Alors que le CLEMI (SAVINO, 1985) compte 68 radios associatives qui font, dès 1984, de la radio scolaire, c’est-à-dire des
émissions réalisées par des scolaires.
– Et celles-ci auraient pu être rejointes par les webradios scolaires (152 auto-déclarées selon le CLEMI et 508 selon le ministère en
charge de l’éducation).
– Celles-ci auraient pu éventuellement être rejointes par les radios étudiantes, les (web)radios étudiantes et les webradios
universitaires.
• Avec une définition plus large des radios scolaires, l’ANAREMS et le CLEMI auraient pu peser davantage dans les
débats (comme le font aujourd’hui le SNRL et la CNRA) face au
– ministère en charge de la culture,
– ministère en charge de l’éducation,
– ministère en charge de l’enseignement supérieur,
– ministère en charge du travail,
– ministère en charge de l’économie,
– ministère en charge de l’intérieur.
89
Les batailles de nomination : les freins à une politique d’éducation aux médias
• Le ministère en charge de l’éducation peut se vanter de développer des politiques
massives d’éducation par les médias en créant de nombreuses radios dans les
établissements scolaires grâce à des financements peu élevés.
• Les organismes de formation - CLEMI, réseau Canopé - ont plus d’enseignant.e.s à
former.
• Les établissements scolaires peuvent créer des radios plus facilement car il y a de
nouveaux financements, tandis que les moyens économiques et humains nécessaires
pour créer une radio sont moindres. Les élèves n’ont pas besoin de sortir des
établissements, ce qui évite les problèmes de sécurité.
• Les enseignant.e.s font face à moins de problèmes administratifs et techniques liés
aux radios hertziennes et peuvent se focaliser sur l’éducation par les médias.
• Les élèves sont plus nombreux à pouvoir avoir facilement une première occasion de
fabriquer des contenus médiatiques, et voir rapidement les résultats des compétences
développées en classe.
90
Les batailles de nomination : les avantages de l’évolution pour les acteurs.rices
• Les inconvénients se retrouvent surtout chez les acteurs du monde de la radio. En effet, les
radios perdent le contact avec les nouvelles générations (donc de potentiels bénévoles et
stagiaires) puisque les élèves n’ont plus besoin de se déplacer dans un studio de radio
externe à l’établissement (même si des visites des studios de radios traditionnelles sont
toujours faites) pour produire des contenus médiatiques et dire qu’ils font de la radio. Ils
peuvent produire des contenus sonores dans leur classe (sans studio) ou chez eux. Cela
s’ajoute au fait que les nouvelles générations perdent globalement le contact avec le média
radio dans ses dimensions institutionnelles, collectives, associatives et concrètes (le
récepteur, l’écoute en baisse, le mot « radio », le siège et le studio de radio) du fait de la
dilution liée aux postradiomorphoses (images, applications, réseaux sociaux…).
• D’où l’idée de parrainage des élèves au sein des radios via l’appel à projets « Une
webradio, un parrain » dans le cadre du plan France 2030 où des journalistes
professionnel.le.s sont parrains/marraines. Le parrainage s’appuie sur un partenariat noué par
le ministère de la Culture, avec Radio France, le Syndicat des radios indépendantes (SIRTI),
le Syndicat national des radios libres (SNRL), la Confédération nationale des radios
associatives (CNRA), l’Alliance pour l’éducation aux médias (APEM), l’Arcom (Autorité
publique française de régulation de la communication audiovisuelle et numérique). Les
journalistes peuvent alors se focaliser sur les questions de professionnalisme dans la
fabrique d’information : méthodologie, éthique...
91
Les batailles de nomination : les inconvénients de l’évolution pour les acteurs.rices
• Derrière la bataille pour la nomination des radios scolaires, il y a une bataille pour la
nomination de ce qu’est une radio. L’arrivée et le développement d’internet a beaucoup
modifié les contours de ce qui peut être appelé « radio ». Par exemple, une radio est-elle
– un son diffusé par des haut-parleurs (un lieu insonorisé) ?
– un son téléchargeable sur internet (un podcast) ?
– un son consultable sur internet (en streaming) ?
– un son diffusé par les ondes hertziennes ?
• Rappelons l’élasticité dans le temps de la notion de radio. Il y a eu de grandes différences
dans la définition de ce qu’est le média radio (modèle de diffusion, production, financement,
programmation) à plusieurs périodes historiques :
– les premières stations de radio des années 1920,
– les radios libres/pirates de 1977-1981,
– les radios des postradiomorphoses.
• Il semble y avoir, aujourd’hui, un enjeu sectoriel dans le fait de continuer à utiliser le mot
« radio » compte-tenu de la concurrence généralisée et de la dilution transmédiatique sur
internet.
92
Les batailles de nomination : l’avenir de la radio
93
Radios scolaires
(sonorisation
interne /
hertzienne-REMS
/ web)
Programmes
scolaires de
radios
associatives
Programmes
scolaires de
radios publiques
avant 1981
Programmes
scolaires de
radios publiques
après 1981
Fondation par du
personnel scolaire
Studio d’enregistrement
dans l’étab. scolaire
Intervention à l’antenne du
personnel scolaire
Intervention à l’antenne
des élèves
Intervention à l’antenne
des jeunes non élèves
Public cible principal : les
élèves
Oui
Possible
Non
Radio France est partenaire de
projets de radio scolaire depuis
longtemps à l’instar de sa
collaboration avec la radio à
sonorisation interne Radio Camus
Jarville (SAVINO, 1985, p. 54).
Ainsi, le CLEMI a bénéficié de
l’aide des radios publiques.
Les attentats terroristes de 2015
ont eu des effets politico-
économiques sur l’éducation aux
médias en général et en
particulier sur les radios
associatives et les radios
publiques : création
d’« Interclass’ » en 2015 jusqu’à
2023 sur France Inter.
Les modèles de radio scolaire
A la radio publique, on peut citer d’autres programmes de radio scolaire : « Les p'tits bateaux » sur France Inter, «
France info junior » et « Le Vrai du Faux Junior » à France Info, « Mouv' In The City » et « Pod'Classe » sur Mouv’,
« Allegretto junior » sur France Musique, « À hauteur d’enfant » sur France Bleu Hérault.
La radio scolaire est ancienne et a fait son apparition sur des radios ayant différents modèles économiques : les
(web)radios dans le milieu scolaire, les radios publiques nationales et locales, les radios associatives et même les
radios commerciales (partenariat du SIRTI avec l’appel à projets « Une webradio, un parrain » 2022). Et ces radios
produisent des dispositifs organisationnels différents comme on peut le voir dans le tableau ci-dessous qui est à
consolider empiriquement.
Les modèles de radio scolaire
Dans une approche large, une radio peut être qualifiée de radios scolaires si elle
remplit au moins un des critères suivants :
– Elle est mise en place et animée par des personnels scolaires et des élèves.
– Elle a ses studios dans un établissement scolaire.
– Elle s’adresse avant tout aux personnels et aux élèves.
L’histoire des radios scolaires laisse apercevoir différents modèles :
• Modèles de ressources humaines :
– Salarié.e.s ou non
– Personnel scolaire ou non
– Élèves ou non
– Personnes extérieures ou non
• Modèles temporels :
– Temps partiel ou complet
– Temporaire ou permanent
• Modèles économiques :
– Public (radio nationale ou établissement)
– Associatif (REMS et généraliste)
– Commercial (communication sociale, sanitaire)
94
• Modèles techniques :
- Insonorisation d’un établissement
- Hertzien
- Web
• Modèles de diffusion :
- Flux
- Stock (podcast)
• Modèles d’organisation :
- Avec studio ou non
- Dans l’établissement ou non
Les limites de la recherche
• Trois ouvrages – non trouvés au CLEMI (remerciements à Eric Schweitzer pour avoir fourni les
ouvrages CLEMI et ainsi de donner l’idée de la présente étude, Faouzia Cherifi et Sébastien Rochat
pour leur accueil, Guillaume Garçon pour sa mise en relation avec les collaborateurs.rices du CLEMI) -
n’ont pas été étudiés ce qui affaiblit les hypothèses défendues ici :
– Spécial radios/CLEMI Auvergne. Annales du CRDP de Clermont Ferrand, 1984, 27 p.
– SAVINO Josiane, ROCHE Gilbert et SERRŸN Dominique, Les radios en milieu scolaire, CLEMI, Paris, 1988.
– CLEMI, La radio à l’école : enseigner et éduquer avec la radio, à l'école, au collège, au lycée, CLEMI Créteil, 2001.
• Dans une prochaine étude, il s’agirait aussi d’étudier les autres ouvrages publiés sur l’éducation
aux médias par le CLEMI ou par d’autres auteurs et autrices pour voir à quel point les présentes
analyses sont confirmées et à quel point les conceptions proposées par le CLEMI ont infusé dans un
espace intelectuel où les chercheurs.ses spécialistes du média radio étaient absent.e.s.
• De plus, il s’agirait d’interviewer les personnes qui ont mis en place les politiques publiques
concernant les radios scolaires, notamment les collaborateurs.rices du CLEMI – et en particulier les
auteurs.rices des ouvrages publiés – et du Réseau Canopé.
• Il s’agirait encore d’exploiter les archives du CLEMI, de l’ANAREMS, du Réseau Canopé et du
ministère de l’Education.
95
Bibliographie
96
• BAWDEN David, « Information and digital literacies: A review of concepts », Journal of Documentation,
vol. 57, n°2, 2001, pp. 218-259,
https://www.researchgate.net/publication/235266224_Information_and_digital_literacies_a_review_of_c
oncepts.
• BONNEAU Éric et COLAVECCHIO Gérard, Faire de la radio à l'école : des ondes aux réseaux, CLEMI
/ SCÉRÉN-CNDP, Paris, 2013, 87 p.
• BOSLER Sabine, « L’éducation aux médias en Allemagne : quelles singularités ? », Revue française
des sciences de l’information et de la communication, n°14, 2018,
https://journals.openedition.org/rfsic/4129.
• CALMELS Nicolas, DUPRET Pierre-Louis, GUITTON Théo, LUCAS Éric (coordinateur), MÉRAVILLES
Laure et VANPOUILLE Pierre-Etienne, ProxEMI-té, la pédagogie radiophonique, SNRL, 2022, 180 p.
• CHEVAL Jean-Jacques, Les radios en France : histoire, état et enjeux, Editions Apogée, Rennes, 1997,
249 p.
• CHOUCHAN Michèle, Presse écrite et mathématiques, Association des Professeurs de Mathématiques
de l'Enseignement Public (APMEP), Paris,1984, https://publimath.univ-
irem.fr/numerisation/AAP/AAP84005/AAP84005.pdf.
97
• CLEMI, La radio à l’école : enseigner et éduquer avec la radio, à l'école, au collège, au lycée, CLEMI
Créteil, 2001.
• CLEMI-Canopé, Education et médias, on apprend ! (2018-2019), CLEMI-Canopé éditions, 2018,
https://www.clemi.fr/fileadmin/user_upload/medias-et-information-on-apprend-2018-2019.pdf.
• CLEMI, Les essentiels - éducation aux médias et à l'information, Brochure 2022-2023, juin 2022,
https://www.clemi.fr/fileadmin/user_upload/CLEMI_LesEssentiels2022_int-PDF.pdf.
• CLEMI, Vademecum, Créer une webradio scolaire, 2022, 26 p.,
https://www.clemi.fr/fileadmin/user_upload/guide_webradio/vademecum_webradio.pdf.
• CRDP, Spécial radios/CLEMI Auvergne. Annales du CRDP de Clermont Ferrand (2 juin 1984), 1984, 27
p.
• CORROY Laurence et FROISSART Pascal, « L’éducation aux médias dans les discours des ministres
de l’Éducation (2005-2017) », Questions de communication, n°34, 2018,
http://journals.openedition.org/questionsdecommunication/15749.
• DAPZOL Raphaël, « Le financement public des radios associatives par le FSER », in Thierry Lefebvre
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associatives-par-le-fser/.
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Vol. 11, N° 1, 2ème semestre 2017, mis en ligne le 01 septembre 2017, consulté le 26 février 2023.
https://journals.openedition.org/ticetsociete/2236.
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lignes) », RadioMorphoses, n°8, automne 2022, https://journals.openedition.org/radiomorphoses/2493.
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Représentations, 2013/1, n° 35, p. 109-116, https://www.cairn.info/revue-societes-et-representations-
2013-1-page-109.htm.
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la jeunesse », Cahiers Robinson, Artois Presses Université, n°40, 2016, p. 77-83,
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analyse socio-anthropologique », Argumentation et analyse du discours, n°19, 2017,
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transmettre les savoirs historiques (années 1945 - années 1960) », RadioMorphoses, n°4, 2019,
http://journals.openedition.org/radiomorphoses/309.
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• MARKAUSKAITE Lina, « Towards an integrated analytical framework of information and communications
technology literacy: From intended to implemented and achieved dimensions », Information Research: An
International Electronic Journal, vol. 11, n° 3, 2006, p. 252-277,
https://files.eric.ed.gov/fulltext/EJ1104648.pdf.
• Ministère de l’Education, « Plan France 2030 - EMI - Appel à projets "une webradio, un parrain" pour les
collèges », 2022, https://www.education.gouv.fr/plan-france-2030-emi-appel-projets-une-webradio-un-
parrain-pour-les-colleges-340802.
• Ministère de l’Education, « L'éducation nationale en chiffres, édition 2023 », 2023,
https://www.education.gouv.fr/l-education-nationale-en-chiffres-edition-2023-
378943#:~:text=On%20compte%2058%20910%20%C3%A9coles,3%20710%20lyc%C3%A9es.
• POULAIN Sebastien, « Les radios libres ou la diabolisation de la FM : qu'est-ce que libérer la parole veut
dire°? », in Thierry Lefebvre et Sebastien Poulain (sous la direction de), Radios libres, 30 ans de FM°: la
parole libérée ?, INA/L’Harmattan, collection « Les médias en actes », Bry-sur-Marne/Paris, 2016, 286 p.,
https://fr.slideshare.net/SebastienPoulain/les-radios-libres-ou-la-diabolisation-de-la-fm-questce-que-librer-la-
parole-veut-dire. 101
• POULAIN Sebastien, « Radio Ici et Maintenant face à la normalisation », in « L’année radiophonique 1987 »,
Thierry Lefebvre (sous la direction de), Cahiers d’histoire de la radiodiffusion, n°133, juillet-septembre 2017,
https://fr.slideshare.net/SebastienPoulain/radio-ici-et-maintenant-face-a-la-normalisation.
• POULAIN Sebastien, « Le rhizome radiolibriste comme machine de guerre contre le monopole », in Sebastien
Poulain et Thierry Lefebvre (sous la direction de), Les radios locales : histoires, territoires et réseaux,
INA/L’Harmattan, collection « Les médias en actes », Bry-sur-Marne/Paris, 2021, 260 p.
• POULAIN Sebastien, « Le podcast comme outil faustien de gafamisation de la radio ? », 10e Colloque
international du GRER « La radio dans l’univers audio Expressions, concurrences et contextes », Université Laval,
Québec, 9-11 novembre 2022, https://fr.slideshare.net/SebastienPoulain/le-podcast-comme-outil-faustien-de-
gafamisation-de-la-radio.
• PROT Robert, « Des radios libres aux radios locales privées. Témoignages réflexions », Cahiers d’histoire de la
radiodiffusion, n°41, juin-août 1994, p. 64-94.
• PROVENZO Eugene F., GOODWIN Amanda, LIPSKY Miriam et SHARPE Sheree, Multiliteracies: Beyond text and
the written word, Charlotte, Information Age Pub, 2011.
• SAVINO Josiane, Les radios d'établissement, CLEMI, Paris, 1985, 113 p.
• SAVINO Josiane, ROCHE Gilbert et SERRŸN Dominique, Les radios en milieu scolaire, CLEMI, Paris, 1988.
• SORIANI Alessandro, « L’éducation aux médias en Italie : Une histoire riche en influences », in CORROY
Laurence (sous la direction de), Éducation aux médias en Europe. Histoire, enjeux et perspectives. Paris, Éd.
L’Harmattan, coll. Éducation et médias, 2022, 216 p.
• UNESCO, Global media and information literacy (mil). Assessment framework: Country readiness and
competencies, Paris, Unesco, 2013.
102
📻 Journée d’étude
103
Pour regarder ou écouter la
journée :
https://bbb-adm-
scalelite.visio.education.fr/playback/pr
esentation/2.3/8d9d5c10018d8feeec8
37d01d8a0221245d40474-
1701073604163
📻 Remerciements
104
Muriel Béasse (CRESAT, Université de Haute Alsace), Sabine Bosler (CRESAT, Université de Haute-Alsace), Aise Celik (SAGE,
Misha, université de Strasbourg), Faouzia Cherifi (CLEMI), Jean-Jacques Cheval (MICA, Université Bordeaux Montaigne), Matthieu
Claure (Réseau Canopé), Christelle Corgiat (Réseau Canopé), Raphaël Dapzol (SAGE, Université de Strasbourg), Marine De
Lassalle (SAGE, université de Strasbourg), Christophe Deleu (SAGE, Université de Strasbourg), Marcy Delsione Ovoundaga
(Université Catholique de l'Ouest Bretagne Sud),Etienne Damome (Mica, Université Bordeaux Montaigne), Antoine Deiana (France
Info), Christophe Deleu (CUEJ, SAGE, Université de Strasbourg), Séverine Equoy Hutin (ELLIADD, Université de Franche-Comté),
Carole Fagadé (LISEC, INSPé, université de Strasbourg), Anne-Caroline Fiévet (MICA, Université Bordeaux Montaigne), Guillaume
Garçon (CLEMI), Monica Ghiţă Stoica (Université de Bucarest), Caroline Gillet (France Inter), Hervé Glevarec (CERLIS, CNRS,
Université Paris Cité, Université Sorbonne Nouvelle), Fatima Gomis (SAGE, Misha, université de Strasbourg), Marc Gonon (Réseau
Canopé), Isabel Guglielmone (Costech, Université de Technologie de Compiègne), Nicolas Horber (ex-délégué général Radio
Campus France), Sylvain Joseph (CLEMI), Thierry Lefebvre (membre du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques-CTHS),
Florence Michaux-Colin (INSPE, UPEC, Université de Paris Cité), Sébastien Michon (CNRS, SAGE), Claire Moutarde (France Bleu
Hérault), Sebastien Poulain (Mica, Université Bordeaux Montaigne), Laurence Prevost (Réseau Canopé), Olivia Probst (Réseau
Canopé), Sébastien Rochat (CLEMI), Elsie Russier (CLEMI), Rachid Sadaoui (collège de Tadine à Maré, La po ni kot), Blandine
Schmidt (Mica, Université Bordeaux Montaigne), Eric Schweitzer (CLEMI), Elodie Tapsoba (CREM université de Lorraine, MICA,
université Bordeaux Montaigne)
105
🎤 Présentation : « Appel à participation : Les radios scolaires : une éducation par
les médias ? », La radio du futur, 29 juin 2023,
https://radiodufutur.wordpress.com/2023/06/29/appel-a-participation-les-radios-
scolaires-une-education-par-les-medias/
« Journée d’études : Les radios scolaires : une éducation par les médias ? », La
Radio du Futur, 3 octobre 2023,
https://radiodufutur.wordpress.com/2023/10/03/journee-detudes-les-radios-
scolaires-une-education-par-les-medias/
SMATI Nozha, « Journée d’étude : Les radios scolaires : une éducation par les
médias ? », Radiography, 10 juillet 2023 https://radiography.hypotheses.org/4023
SMATI Nozha, « Journée d’étude « Les radios scolaires : une éducation par les
médias ? » du 27 novembre 2023 », Radiography, 25 novembre 2023,
https://radiography.hypotheses.org/3966
📻 Réseaux sociaux :
106
https://twitter.com/fnadac/status/1727735390134763769
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https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:7133492089924792320
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Genealogie meta-radiophonique d’une normalisation post-monopolistique

  • 1. lundi 27 novembre 2023 Généalogie méta-radiophonique d’une normalisation post- monopolistique : les aléas des politiques d’éducation par les radios scolaires Canopé 23 rue du Maréchal Juin Strasbourg Dr Sebastien Poulain, Mica, Université Bordeaux Montaigne
  • 2. Résumé Il s’agit dans ce document de faire une étude critique des politiques publiques du Ministère de l’Education d’éducation aux médias à travers les publications du CLEMI concernant les radios scolaires. La thèse défendue consiste à dire que les évolutions de la définition de ce qu’est une radio - et en particulier une radio scolaire - a eu des effets sur la possibilité de développer des radios scolaires. Dans les années 1980-1990, il y a une tentative de « radiophonisation » du scolaire dans le sens où les scolaires doivent se soumettre au monde radiophonique : règles administratives, technologies, gestion, personnels... Les RS sont alors principalement définies comme des radios associatives locales hertziennes mises en place par des acteurs et actrices du milieu scolaire et diffusant des contenus scolaires. Dans les années 2000-2020, il y a « scolarisation » de la radio dans le sens où les scolaires se libèrent des contraintes du monde radiophonique pour se focaliser sur les questions scolaires. Les radios scolaires sont alors principalement définies comme des contenus sonores – appelés « webradios » ou « podcasts » - à caractère scolaire mis en ligne sur internet par des acteurs et actrices du milieu scolaire. Cette évolution de la définition de « radiophonisation » du scolaire vers la « scolarisation » de la radio a fait passer d’une trentaine à des centaines de radios scolaires, c’est-à-dire d’un échec d’une politique d’éducation aux médias à une réussite. Toutefois, d’autres facteurs ont joué un rôle important : économiques (de nouveaux financements spécifiques), techniques (le développement d’internet) et politiques (la montée des enjeux de l’éducation aux médias liée aux attentats, au cyberharcèlement…). 2
  • 3. Sommaire • Introduction – Le contexte scientifique – Le contexte médiatique – Postulat – Problématique – Thèse – Méthodologie – Objet d’étude 1 Evolution des publications sur les radios scolaires : de la découverte au pragmatisme a) La découverte b) La transition associative c) Le plaidoyer d) La transition numérique e) Le pragmatisme 2 Evolution de la notion de radio scolaire : d’une approche large à une approche restrictive a) La « radio d’établissement » b) La « radio, média des jeunes en milieu scolaire et associatif » c) La « radio en milieu scolaire » d) La « webradio scolaire » 3 Evolution du nombre de radios scolaires : des pionnières à la massification a) Approche historique b) Approche géographique c) Approche économique • Conclusion – Les politiques du CLEMI – Les batailles de la nomination – Les modèles de radio scolaire – Les limites de la recherche • Bibliographie 3
  • 5. Le contexte scientifique : les études radiophoniques • La recherche en SIC française sur les radios scolaires et l’éducation aux médias via les radios scolaires a été assez rare depuis 1980. • Deux explications : – La recherche sur la radio contemporaine était elle-même peu développée. Elle se développe surtout à partir des années 2000, même si des historien.ne.s – universitaires ou non – publiaient dans des revues (exemple Cahiers d’histoire de la radiodiffusion). – Il y avait peu de radios scolaires à étudier, et beaucoup de radios à étudier. • Les ouvrages du CLEMI citent les publications existantes mais qui ne portent pas ou peu sur les radios scolaires : – SAVINO Josiane (1985) : bibliographie de Dominique Serryn de 40 ouvrages signés en grande partie par des chercheurs.ses – HUGUIER Michel et al. (2002) : ALBERT Pierre et TUDESQ André-Jean, 1996, BALLE Francis, 1999, BALLE Francis, 2002, CHARDON Jean-Marc et SAMAIN Olivier, 1995, CHEVAL Jean-Jacques, 1997, TOUSSAINT-DESMOULINS Nadine, 1996 – GIRARDOT Jean-Marie (2004) : GONNET Jacques, 1988, 1991, 1995, 1999, WOLTON Dominique, 1998. – BONNEAU Éric et COLAVECCHIO Gérard (2013) : ANTOINE Frédéric, 2007, CAVELIER Patrice et MOREL-MAROGER Olivier, 2008, FESNEAU Elvina, 2011, LEFEBVRE Thierry, 2008 mais aussi des références à des articles scientifiques dans le corps du texte (GAGO Laurent, GLEVAREC Hervé). • Il y a davantage de publications sur les radios de l’enseignement supérieur et des étudiant.e.s. Mais elles sont récentes aussi : depuis la fin des années 2010 en France. 5
  • 6. Le contexte scientifique : le CLEMI pour combler un vide scientifique ? Face à un certain vide laissé par la recherche sur les radios scolaires, les professionnel.le.s de l’éducation aux médias comme le CLEMI ont été actif.ve.s et ont comblé en partie le vide. Contrairement à l’HACA/CNCL/CSA/Arcom, elle n’a pas de pouvoir de sanction et réglementation, mais un pouvoir de formation, d’éducation, c’est-à-dire de prévention. Le CLEMI a mis en place une politique publique éducative intellectuelle et pratico-pratique. Conséquences : • La littérature sur les radios scolaires a donc été essentiellement « professionnelle » : celle du CLEMI, CNDP-CRDP/réseau Canopé, ANAREMS, SNRL, CNRA. • De la même façon que le CLEMI est parvenu à imposer l’expression « éducation aux médias et à l’information » (EMI), il a pu tenter d’imposer sa conceptualisation de l’ordre informationnel en générale et la définition des radios scolaires en particulier. 6
  • 7. Le contexte scientifique : les études sur l’éducation aux médias En ce qui concerne, la littérature sur l’éducation aux médias, elle est aujourd’hui abondante. Mais on peut la trouver trop théorique et peu empirique (du moins en ce qui concerne les pratiques acteurs et actrices de terrain : enseignant.e.s, formateur.rice.s, élèves, administratif.ve.s) : • elle réfléchit sur les enjeux, • elle produit des concepts, • elle se focalise sur les politiques publiques (législatif, infra-législatif, institutions). (C’est, d’ailleurs, une critique que l’on peut faire à la présente présentation.) 7
  • 8. Le contexte scientifique : Alessandro Soriani (2022) fait la distinction entre l’éducation • « avec » : approche instrumentale • « aux » : approche critique et sémiotique • « par » : approche transversale • « pour » : approche créative et expressive 8 Marlène Loicq (2023) fait précéder « avec » / « aux » / « par » / « pour » par un « contre » car une méfiance sur les effets des médias les a précédés historiquement.
  • 9. Le contexte scientifique : Sabine Bosler (2018) fait référence à une longue tradition de réflexion allemande et ses notions : • Mediendidaktik : la didactique médiatique • Medienkunde : les connaissances médiatiques • Medienerziehung : les pratiques médiatiques • Medienkompetenz : les compétences médiatiques • Medienbildung : le champ médiatique • Medienanalyse : l’analyse médiatique 9
  • 10. Le contexte scientifique : la notion de « littératie » de plus en plus hégémonique et déclinée en fonction des sujets : • digital littératie • information littératie • media littératie • transmédia littératie Celles-ci sont plus ou moins synonymes de « compétences » ou « capacités » médiatiques, c’est-à-dire d’un usage « actif » des médias nous dirait Dieter Baacke. 10
  • 11. Le contexte scientifique : deux phénomènes sont constatés depuis une quinzaine d’années en ce qui concerne la notion de littératie : • la multiplication de « littératies » spécifiques : – ICT Literacy (Markauskaite, 2006), – Internet/Web Literacy (Bawden, 2001 ; Fahser-Herro et Steinkuehler, 2010), – Cyberliteracy (Gurak, 2008), – Computer Literacy (Horton, 1983), • le développement de « méta-littératies » englobantes : – Multiliteracies (Provenzo et al., 2011), – Metaliteracies (Mackey et Jacobson, 2011), – new literacies (Greenhow et Robelia, 2009), – media and information literacy (UNESCO et al., 2013). 11
  • 12. Le contexte scientifique : quatre approches de l’éducation aux médias sont recensées par Normand Landry (2017) : • protectionniste : contre les pratiques commerciales, manipulatrices et sans originalité, • artistique : critique esthétique et culturelle des contenus, • synthétique : contextualisante et ouverte des conflits, concurrences en ce qui concerne les représentations, interprétations et légitimations, • critique : du pouvoir, de la domination, de la représentation grâce au développement d’une capacité d’action. 12
  • 13. Le contexte médiatique : la démocratisation Les résultats de l’élection présidentielle en mai 1981 est interprétée comme une victoire sur le monopole et donc sa fin : • C’est le développement des radios qui a lieu dès l’annonce des résultats. Beaucoup de personnes se sentent légitimes à fonder et animer une radio : les associatifs et les commerciaux. • C’est la fin/diminution de la diabolisation des nouvelles radios hertziennes qui étaient qualifiées de « pirates » par les autorités giscardiennes (Poulain, 2016). • C’est une période de lobbying qui succède à une période de militantisme. • C’est la fin des monopoles d’exploitation et de diffusion des ondes hertziennes radiophoniques après 60 ans de travail de contrôle étatique des ondes. • C’est la démocratisation/privatisation de l’audiovisuel : d’abord la radio puis TV (Canal + en 1984, La 5ème et M6 en 1986, les TV par satellite et câble). • C’est l’autorisation de centaines de radios locales privés associatives : 1 486 fréquences allouées fin 1985 sur 3 509 dossiers reçus par la commission consultatives des radios locales en novembre 1985 (Prot, 1994, p. 64-94). 13
  • 14. Le contexte médiatique : les objectifs de l’exécutif Selon Yves de la Haye et Bernard Miège (1982), les socialistes n’avaient pas réfléchi précisément à ce qu’ils allaient faire de l’audiovisuel en particulier et des médias en général. Plusieurs conceptions se sont succédé et concurrencé. • On sait que l’objectif des socialistes a pu être, à un moment, d’autoriser uniquement des radios de collectivités locales. • En tout cas, l’exécutif souhaite éviter que la démocratisation de l’audiovisuel aboutisse à de l’anarchie médiatique qui était la crainte exprimée par le l’exécutif précédent. • L’exécutif souhaite aussi éviter une FM dominée par les radios commerciales. • Il s’agit donc de limiter les « déviances » médiatiques, donc organiser, structurer, encadrer, sécuriser l’ordre informationnel médiatique. • L’approche qu’ils vont avoir peut apparaître comme « idéaliste » : la mise en place d’institutions avec de grands objectifs mais peu de moyens. Cette conception va se retrouver face au « réalisme » du marché : le rapport de force économique qu’on a pu voir se développer ailleurs dans la même période(par exemple en Italie ou Belgique). 14
  • 15. Le contexte médiatique : la peur à l’origine du travail de normalisation Enjeux pour la libéralisation : • La question de savoir ce que chacun va pouvoir faire, dire et comment ? • Qui va prendre possession du domaine public hertzien ? • Comment normaliser le nouvel espace public médiatique ? Les peurs à l’origine du travail de normalisation sont en partie les mêmes que celles à l’origine du monopole : • La peur des puissances d’argent même si elles sont largement investies dans la presse écrite nationale et régionales. • La peur des influences étrangères dans une période de guerre froide. • La peur des citoyen.ne.s : des « foules » influençables, manipulables, malléables, irrationnelles, infantiles (cf les publications de Gustave Le Bon, Gabriel Tarde, Edward Bernays, Serge Tchakhotine...) • La peur des politiques : en soi, l’arrivée des socialistes au faisait peur à une partie de la population, la droite étant au pouvoir depuis le début de la 5ème République. Or, la radio a pu servir d’outil de mobilisation à de nombreuses occasions historiques (LEFEBVRE Thierry et POULAIN Sebastien, 2022). 15
  • 16. Le contexte médiatique : le triple travail de normalisation de la démocratisation Dans une conception socialiste que l’on peut qualifier d’« idéaliste », qui reprend en partie l’utopie radiolibriste (Poulain, 2021), trois institutions sont créées au même moment et reçoivent la délégation de la normalisation pour organiser et réguler cette démocratisation : • La Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA ; 1982-1986) a un rôle dans la régulation, avec un pouvoir de sanction ; elle travaille à limiter la puissance des émetteurs et le rayon de diffusion (30 km) ; interdiction des réémetteurs ; interdiction des franchisages ; interdiction de gérer plusieurs radios ; interdiction de concentration ; obligation d’utiliser la modulation de fréquence ; obligation de produire 80% des programmes. • Le Fonds de soutien à l’expression radiophonique (FSER ; 1982) finance les radios avec des moyens faibles dans un contexte où la publicité est interdite (une première prime forfaitaire d’équipement d’un montant de 100 000 francs est versée en deux fois aux stations autorisées (Cheval, 1997, p. 80) ; elle intervient à partir de 1992 aussi sur les contenus à travers la subvention sélective à l’action radiophonique sur critères (Dapzol, 2021). • Le Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (CLEMI ; 1983), appelé Centre pour l’éducation aux médias et à l’information aujourd’hui, organise l’éthique médiatique à travers différents outils de formation et information. Il va aussi réguler les pratiques, mais en faisant de la prévention, de l’éducation, de la conceptualisation. 16
  • 17. Le contexte médiatique : la définition de la normalisation Les institutions doivent « normaliser » un nouvel espace médiatique radiophonique (électrique, massif, instantané) (Poulain, 2017) : • créer des normes juridiques, fiscales, économiques, politiques, morales, professionnelles, techniques, intellectuelles, pratiques de productions de la communication médiatique de l’information, • créer un espace médiatique normal, c’est-à-dire considéré comme normal par la plupart des acteurs et actrices médiatiques ; il deviendra rapidement capitalistique après l’autorisation de la publicité avec la loi du 1er août 1984 et des réseaux en 1986 mais déjà pratiqués et tolérés. La conception « idéaliste » des socialistes de la normalisation fait face au « réalisme » du rapport de force du marché économique qui empêchent ou freinent la mise en action des trois nouvelles institutions de normalisation. 17
  • 18. Le contexte médiatique : le CLEMI au service de normalisation de l’éducation de masse à la radio Le CLEMI est une sorte d’école d’État des fonctionnaires de l’enseignement, en complément des écoles de journalisme professionnel. Il s’agit de fabriquer des : • fondateurs.rices de radios, • formateurs.rices aux différents métiers de la radio : journaliste, technicien.ne, animateur.rice. C’est sorte une de « Collège de France » des médias puisqu’il s’adresse avant tout aux enseignant.e.s : il enseigne aux enseignant.e.s. Face à la potentielle massification des entrepreneur.se.s de radios et programmes radiophoniques, il s’agit de massifier la formation de ceux-ci. Et le ministère en charge de l’éducation apparaît comme le lieu de la formation massive. Les moyens : Le CLEMI est institution étatique de l’éducation de masse à la radio à travers plusieurs outils : • Les formations à deux étages (CLEMI national et académique) • Les conférences • Les publications 18
  • 19. Postulat : le CLEMI comme « instance exécutive légitime » (Marlène Loicq, 2017) Selon Marlène Loicq (2017), le CLEMI est une « instance exécutive légitime ». Il convertit les politiques publiques de ce qu’elle appelle l’« instance institutionnelle », c’est-à-dire le ministère en charge de l’éducation. « [C]e sont essentiellement les productions discursives du CLEMI qui accompagnent [l]es textes prescriptifs et [leur] donnent tout [leur] sens ». Contrairement à l’Australie où « le multiculturalisme est institutionnalisé » et le « modèle interculturel québécois », « la France, par son modèle républicain intégré » facilite le travail des historien.ne.s. En effet, « l’histoire de l’éducation aux médias y est plus facile à retranscrire car le Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (CLEMI) en consigne les principales étapes d’institutionnalisation (bien qu’il ne valorise pas vraiment toutes les initiatives menées de 1960 à aujourd’hui). » Les ouvrages publiés par le CLEMI peuvent être pensés comme des formes d’instructions du ministère en charge de l’éducation, du moins des conseils, incitations, impulsions à travers ses définitions, conceptualisations, récits, discours qu’il est difficile de ne pas prendre en compte lorsqu’on veut faire de l’éducation aux médias. Il s’agit de manuel ou vademecum. 19
  • 20. Postulat : l’idéologie et la politique publique dans les pratiques et les publications du CLEMI • Les auteurs.rices des ouvrages du CLEMI ne se justifient pas : ni pour les titres des ouvrages, ni pour les conceptions et stratégies développées, ni pour les notions/termes utilisés. Donc l’induction doit être faite à partir : – Des politiques mises en place par le Ministère de l’Education, – Du contenu des livres publié par le CLEMI, – Des politiques mises en place par le CLEMI, – Des explications des auteurs.rices des publications via des interviews… • Les contenus des ouvrages pédagogiques publiés par le CLEMI étant relativement similaires, il s’agissait pour les éditeurs.rice.s et auteur.rices des publications de trouver des titres nouveaux pour plusieurs raisons – éditoriales : les titres doivent être signifiants et porter des idées (une idéologie) d’une politique, – commerciales : les ouvrages étant vendus, les titres doivent être attrayant. • Mais nous pouvons faire l’hypothèse que les titres et contenus des ouvrages du CLEMI sont représentatifs d’une conceptualisation - implicite - d’une politique publique des radios scolaires. Le descriptif (des pratiques radiophoniques) et le consultatif (les conseils pour lancer et animer des radios) sont en grande partie prescriptifs. 20
  • 21. Problématique Dans un double contexte : • de massification des expressions médiatiques du fait du processus de libéralisation des espaces publics médiatiques dans un Etat centralisé comme la France, • D’un encouragements/recommandations des institutions internationales (l’Unesco, le Conseil de l’Europe ou la Commission européenne) à ouvrir les médias et la communication aux citoyen.ne.s et à l’éducation aux médias : dès les années 1964 et plus précisément à partir de 1982. • d’un espace intellectuel laissé ouvert par les universitaires spécialisés dans les sciences de l’éducation qui ne s’intéressent pas beaucoup aux médias, et les universitaires spécialisés dans les sciences de l’information et la communication qui n’intéressent pas beaucoup à l’éducation et qui sont encore peu développées, les autorités politico-administratives ont décidé de créer en 1983 un organisme étatique centralisé producteur de normes de production de la communication médiatique de l’information, notamment radiophonique : le CLEMI. Celui-ci a notamment produit et diffusé des publications portant des analyses, conseils et normes éducatives (non obligatoires) pour organiser et maintenir un ordre public médiatique en complément des organisations juridiques (HACA/CNCL/CSA/Arcom) et économiques (FSER). 21
  • 22. Problématique Autrement dit, les autorités politico-administratives ont diminué le coût d’entrée dans l’espace public médiatique via la démonopolisation de la production médiatique hertzienne et donné ainsi un pouvoir médiatico-politique inédit à la société civile. Mais face à cette évolution historique, elles ont contrebalancé immédiatement ce pouvoir en atténuant celui-ci via des institutions économiques (FSER), juridiques (HACA) et éducatives (CLEMI). En cela, elles appliquent la théorie de la séparation/balance des pouvoirs de Montesquieu à ce qui est de plus en plus considéré comme un 4ème pouvoir qui est un pouvoir de fait, et non un pouvoir de droit (comme les pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires). Les autorités politico- administratives semblent chercher à se rassurer, à s’assurer face à un outil qui se démocratise et qui est potentiellement anarchique et subversif (selon l’exécutif giscardien). En quoi ces publications normatives ont servi dans la balance des pouvoirs entre les pouvoirs de fait médiatiques et les pouvoirs de droits institutionnels ? En quoi elles ont évolué en parallèle aux - ou plutôt en fonction des - changements de stratégies des politiques publiques vers moins de radios hertziennes et plus de numérisation et multimédiatisation ? En quoi l’évolution de la stratégie éditoriale a suivi l’évolution de la stratégie politique ? Peut-on distinguer des périodes liées à des stratégies différentes ? En quoi elles sont des instruments de politique publique ? En quoi elles ont contribué à la démocratisation de l’audiovisuel et à sa normalisation ? Quelles ont été les effets des publications sur les radios scolaires et l’éducation aux médias ? 22
  • 23. Thèse • Face à l’afflux de radios en 1981, le CLEMI avait pour mission de massifier l’éducation aux médias pour sécuriser et normaliser l’ordre informationnel. Mais plusieurs raisons ont empêché pendant longtemps le développement des radios scolaires : 1. une définition restrictive des radios scolaires liée à une approche/stratégie corporative via la notion de « radio en milieu scolaire » (REMS), c’est-à-dire excluant : - les radios scolaires par sonorisation des établissements scolaires, - les émissions scolaires dans des radios associatives, - les émission concernant/s’adressant aux scolaires et aux jeunes ; 2. un manque de légitimité : les compétences radiophoniques ne semblent pas nouvelles ou utiles par rapport aux compétences apprises en classe ; 3. Une complexité administrative pour mettre en place une radio, pour entrer dans les critères de la HACA et du FSER ; 4. un manque de moyens économiques et humains : lié en partie au manque de légitimité ; 5. une concurrence entre le ministère de de la Culture et le ministère de l’Éducation, entre le ministre de l’Éducation et le ministre de la Culture, entre le CLEMI et le CNDP (hypothèses à vérifier). 23
  • 24. Thèse • La massification n’a pu se faire que grâce à une nouvelle diminution du coût d’entrée : 1. conceptuel : un simple contenu sonore en ligne peut être considéré comme une radio ; 2. administratif : une autorisation de l’Arcom facile pour une webradio et inexistante pour un podcast ; 3. humain : il est possible de réaliser un programme de type podcast très facilement et quand on le veut ; 4. technico-économique : le développement du web, des téléphones portables « intelligents » ; 5. politico-économique : la compréhension par le ministère de l’Education, voire du ministère de l’Intérieur (depuis les attentats de 2015 (Corroy et Froissart, 2018) du rôle vital des médias dans la société contemporaine (attentats, cyberharcèlement) et qu’il fallait donc accentuer un travail de sécurisation et de normalisation de l’ordre informationnel par la responsabilisation des élèves grâce à de nouveaux financements. Nous allons défendre l’idée qu’une première période de « radiophonisation » du scolaire (soumission du milieu scolaire au milieu radiophonique) a été suivie par une période de « scolarisation » de la radio (autonomisation du milieu scolaire par rapport au milieu radiophonique) ? 24
  • 25. Méthodologie : généalogie méta-radiophonique Il s’agit ici de faire l’histoire d’une politique publique éducative radiophonique à travers les principales publications estampillées CLEMI sur les radios scolaires. La focale pourrait être élargie à l’avenir à tous les ouvrages publiés par le CLEMI car d’autres ouvrages produits par le CLEMI sur l’éducation aux médias et les médias scolaires ont fait traité les radios scolaires. Le fait que le centre de documentation du CLEMI ait été fermé à l’automne 2023 ne facilite pas ce travail potentiel. 25
  • 26. Objet d’étude : 7 ouvrages consultés Découverte des radios scolaires : • 1984 : Spécial radios/CLEMI Auvergne. Annales du CRDP de Clermont Ferrand (2 juin 1984), 27 p. • 1985 : SAVINO Josiane, Les radios d'établissement, CLEMI, Paris, 113 p. • 1988 : SAVINO Josiane, ROCHE Gilbert et SERRŸN Dominique, Les radios en milieu scolaire, CLEMI, Paris. 26 Ci-dessous les ouvrages sur les radios scolaires trouvés sur le moteur de recherche d’un site internet (https://0759954m.esidoc.fr/) annexe du site internet du CLEMI (https://www.clemi.fr/), sauf celui de 1984 qui a été trouvé dans la bibliographie de l’ouvrage de 1985. Ces ouvrages ont été fournis par le CLEMI pour consultation, sauf ceux de 1984, 1988 et 2001 que le personnel du CLEMI n’a pas trouvés dans le « Centre de ressources » du CLEMI dans les locaux du CLEMI à Paris.
  • 27. Objet d’étude : 7 ouvrages consultés Années 1990 : développement de la télévision et focalisation de l’attention Bilan des pratiques des REMS dans les années 2000 : • 2001 : CLEMI, La radio à l’école : enseigner et éduquer avec la radio, à l'école, au collège, au lycée, CLEMI Créteil. • 2002 : HUGUIER Michel, LUCAS Éric SAVINO Josiane, SPIEGEL Philippe, La radio, média des jeunes en milieu scolaire et associatif, Victoires, collection guides CFPJ, Paris , 158 p. • 2004 : GIRARDOT Jean-Marie, La radio en milieu scolaire : un outil pédagogique pour la maîtrise du langage et l'approche de la citoyenneté. Ecole, collège, lycée, CRDP de Franche-Comté CDDP Doubs, Besançon, 190 p. 27
  • 28. Objet d’étude : 7 ouvrages consultés Années 2010 : bilan des REMS et observation de la numérisation • 2013 : BONNEAU Éric et COLAVECCHIO Gérard, Faire de la radio à l'école : des ondes aux réseaux, CLEMI / SCÉRÉN- CNDP, Paris, 87 p. 28
  • 29. Objet d’étude : 7 ouvrages consultés Années 2010-2020 : développement d’internet Numérisation des publications sur les radios scolaires : • 2018 : CLEMI-Canopé, Education et médias, on apprend ! (2018-2019), CLEMI-Canopé éditions https://www.clemi.fr/fileadmin/user_upload/medias-et- information-on-apprend-2018-2019.pdf. • 2022 : CLEMI, Les essentiels - éducation aux médias et à l'information, Brochure 2022-2023 (juin 2022), https://www.clemi.fr/fileadmin/user_upload/CLEMI_LesEssenti els2022_int-PDF.pdf. • 2022 : CLEMI, Vademecum, Créer une webradio scolaire, https://www.clemi.fr/fileadmin/user_upload/guide_webradio/va demecum_webradio.pdf. 29
  • 30. 1 Evolution des publications sur les radios scolaires : de la découverte au pragmatisme 30
  • 31. 31 Les piliers des manuels sur les radios scolaires : • Les conseils techniques • Les conseils économiques • Les conseils juridiques • Une bibliographie • Une liste des radios existantes Unique : les revues de presse a) La découverte SAVINO Josiane, Les radios d'établissement, CLEMI, Paris, 1985, 113 p.
  • 32. 32 Ce qui distingue cet ouvrage de ceux qui vont le suivre : • Une esthétique limitée • Des revues de presse concernant les radios présentées : Radio 93 ( Montluçon), Waziers Radio Collège (Waziers), Radio Collège Villers Le Lac- R.C.V. (Villers Le Lac), Radio Animation Collège Bernica-A. C. B. (Saint Gilles les hauts), Radio Récré (Montauban), Radio Prévert (Mansigne), Radio Apav (Longwy), Radio Collège (Aytrée), Radio Camus Jarville (Jarville), • Une bibliographie très riche de 10 pages (p. 103- 112) réalisée par Dominique Serryn : Généralités I Histoire de la radio II Le medium : radio 1 Aspects techniques 2 Aspects de la communication radiophonique III Pédagogie de la radio 1 La radio comme objet et moyen d’étude 2 La radio dans l’école IV Périodiques à « surveiller » V Audiovisuel 1 Aspects techniques 2 Filmographie a) La découverte
  • 33. 33 Organisation : un ouvrage collectif, associatif dans la production • Auteurs.rices : – Michel Huguier (CLEMI national) – Éric Lucas (CLEMI, académie de Nantes). – Josiane Savino (CLEMI national). – Philippe Spiegel (CLEMI, académie de Nancy-Metz) • Collaborateurs.rices : – Bruno Denaes (rédacteur en chef à France Info) – Evelyne Poincheval (technicienne vocale à Fréquence Sillé) – Tan Quang Haï (chercheur au département d’ethno- musicologie du Musée de l’homme à Paris) b) La transition associative HUGUIER Michel, LUCAS Éric, SAVINO Josiane, SPIEGEL Philippe, La radio, média des jeunes en milieu scolaire et associatif, Victoires, collection guides CFPJ, Paris, 2002, 158 p.
  • 34. 34 • Chapitre I de culture générale : – Audience – Histoire – Paysage • Chapitre II pour réaliser une émission : – La voix – L’enregistrement – L’écriture Sommaire : b) La transition associative • Chapitre III pour mettre en place une radio : Matériel Fréquence Studio Équipe Autres informations utiles : Bibliographie Lexique Conseils et informations techniques Adresses utiles : radios en milieu scolaire, CSA, CTR, CNRL, CNRA, CIFAP, AFPA, ANAREMS
  • 35. 35 • histoire de la radio sur 10 pages, avec une importance des radios locales privées • Intérêt pour la réception de la radio : - portraits d’auditeurs.rices - sondage Médiamétrie • Apparition du numérique : - « des radios conçues spécialement pour le Net », - des « émissions proposées à la carte » (p. 38), - « annuaires » de radios, - « banque de données », - il est possible de « télécharger des programmes » (p.133) b) La transition associative
  • 36. c) Le plaidoyer 36 GIRARDOT Jean-Marie, La radio en milieu scolaire : un outil pédagogique pour la maîtrise du langage et l'approche de la citoyenneté. Ecole, collège, lycée, CRDP de Franche-Comté CDDP Doubs, Besançon, 2004, 190 p. Sommaire
  • 37. c) Le plaidoyer • L’auteur, Jean-Marie Girardot, est conseiller technique de la radio RCV d’un collège de Villers-le-lac et responsable du Radio Bus « Les jeunes ont la parole » qui est la radio d’un centre culturel de Villers-le-lac qui bénéficie de fréquences provisoires. • Cet ouvrage ressemble en partie à un outil de lobbying. Il s’agit de montrer toute l’utilité des REMS pour les élèves comme c’est écrit au début de l’introduction (p. 3) : – « proposer une réflexion sur la contribution de la pratique radiophonique au développement du langage parlé et écrit » – « élaborer une boite à outils pour tous ceux qui sont acquis à la cause de la radio comme moyen d’aide à l’élève ». • Cible : Les enseignant.e.s d’abord. Ou peut-être s’agit-il avant tout de montrer - à nouveau - l’utilité des REMS aux instances ministérielles. Le lobbying est rendu public pour accentuer la pression sur le Ministère. • D’ailleurs, on peut retrouver en annexe le projet de convention présenté par l’ANAREMS en 2001 au ministère de l’Education nationale et de la Recherche qui n’a pas été signé et qui ne sera pas. • C’est l’une des plus grandes réussites de l’ANAREMS qui est effectué par son président. L’association va connaître un déclin par la suite. 37
  • 38. c) Le plaidoyer • Sur la forme : – un ouvrage de 190 pages – un ouvrage grand format – un CD joint dans le livre avec des extraits de productions de radios d’écoles, collèges, lycées et IME – 8 annexes : 1) textes officiels sur les compétences à acquérir à l’école élémentaire et au collège ; 2) présentation du CSA et des conventions ; 3) le projet de convention présenté par l’ANAREMS en 2001 au ministère de l’Education nationale et de la Recherche ; 4) les prix des équipements radio ; 5) Un glossaire ; 6) les sigles ; 7) REMS ; 8) Bibliographie 38
  • 39. c) Le plaidoyer Sur le fond : • Il s’agit de faire état de tous les enjeux sur lesquels les REMS peuvent aider : – Pédagogiques – Citoyenneté – Médico social • Il s’agit de faire état de toutes les étapes nécessaires à la mise en place d’une radio : – Un projet de REMS – Les REMS de studio et mobile – Les ateliers radio – Les fiches d’activité (fiches pédagogiques) • Il s’agit de faire état de tous les établissements liés au monde scolaire qui pourraient avoir intérêt à créer des REMS : – Maternelle – Primaire – Collège – Lycée – CLAD : classes d’adaptation scolaire – IME : Institut médico-éducatif – CLIS : classe d’intégration scolaire : Unité pédagogique – handicapés moteur (UPI 4) ou handicapés mentaux (UPI 1) • Il s’agit de faire état des différentes formes que peuvent prendre une REMS : – Les REMS de studio – Les REMS mobiles – Les ateliers radio – Les radios à autorisation permanente – Les radios à autorisation temporaire 39
  • 40. d) La transition numérique Éric Bonneau et Gérard Colavecchio Faire de la radio à l'école : Des ondes aux réseaux, CNDP, Chasseneuil-du-Poitou, 1 mars 2013, 87 p. 40 Sommaire
  • 41. d) La transition numérique • Grande importance des webradios scolaires apparues « il y a 12 ans » (p. 41) : si le titre de l’ouvrage incite à « Faire de la radio à l’école », il s’agit de faire de la webradio, et en fait de mettre des contenus sonores en ligne, c’est-à-dire de faire de la radio des « réseaux » plutôt que de la radio des « ondes ». • Réflexion sur les enjeux, notamment technologiques • Il y a dépolitisation par rapport à l’ouvrage de Jean-Marie Girardot (2004) • Disparition de la liste des coordonnées de toutes les REMS : le hertzien disparaît dans cette transition. • Prend acte d’un échec des REMS avec un encadré (p.15) intitulé « Radio en milieu scolaire : un premier bilan » : il s’agit d’extraits d’écrits de Gilbert Roche (Radiophonies, Bulletin de l’ANAREMS, septembre-octobre 1991) sur les fonctions pédagogiques, sociales et communicationnelles, et le journaliste-producteur de France Culture Pascal Bouchard (Mscope, avril 1993) qui souhaite valoriser le « langage radiophonique ». Le premier explique que les REMS ne produisait pas un travail scolaire de bonne qualité tandis que le second explique que les REMS ne font pas de la radio de qualité. 41
  • 42. Il y a une distinction qui a perdu son actualité entre trois catégories d’ « expériences radiophoniques » numérique (p. 30-31) : • Les radios hertziennes qui diffusent leurs émissions en ligne, en direct ou en différé (podcast) ; • Les audioblogs qui proposent une écoute sans flux ou des podcasts ; • Des émissions diffusées uniquement en ligne (streaming) et podcastables. Le numérique ouvre de nouvelles possibilités technologiques et communicationnelles que le milieu scolaire pourra difficilement ne pas utiliser. L’essentiel est de faire de la radio, en fait de travailler l’oral des élèves. 42 d) La transition numérique
  • 43. CLEMI, Vademecum, Créer une webradio scolaire, 2022, https://www.clemi.fr/fileadmin/user_upload/guide_webradio/vademecum_webradio.pdf. e) Le pragmatisme 43
  • 44. e) Le pragmatisme 44 Vademecum : guide, manuel, repère technique pour opérationnaliser un projet de webradio : « du cadrage des actions à la mise en œuvre concrète en classe et en Établissement » (p. 5) Sur la forme : • 26 p. seulement c’est court par rapport à l’ensemble des radios scolaires mais on peut trouver 31 liens hypertextes vers le site du CLEMI ou des sites internet d’autres acteurs des radios scolaires et de l’éducation aux médias. • utilisation du multimédia pour la pédagogie • fin des ouvrages en papier
  • 45. e) Le pragmatisme 45 Sur le fond : • Le lien avec la recherche n’existe plus : – Il n’y a plus de bibliographie. – fin de l’histoire de la radio : une simple référence à l’histoire – hertzienne et numérique - dans l’« éditorial ». – fin des interviews, des citations de acteurs et actrices de radios • fin de la radio hertzienne : il s’agit de créer uniquement des webradios (de même pour la webtv) • focalisation sur les compétences, la formation et la méthode • dépolitisé par rapport à GIRARDOT (2004) • importance de l’éducation morale et civique
  • 46. Moralisation : responsabilité sociale et personnelle • Celle-ci n’est pas nouvelle mais elle est conceptualisée et formalise avec « L’enseignement moral et civique (EMC) » 46 e) Le pragmatisme
  • 47. 2 Evolution de la notion de radio scolaire : d’une approche large à une approche restrictive 47
  • 48. L’évolution de la notion de radio scolaire L’histoire des « radios scolaires » semble commencer, selon les publications CLEMI et l’ANAREMS, en 1981 avec la libéralisation des ondes par le Président François Mitterrand. • Y compris quand l’ouvrage retrace l’histoire du média radio sur 10 pages (HUGUIER et al., 2002). • Y compris dans le Vademecum (2022) où l’expression est un peu ambiguë : Le CLEMI « accompagne le développement des radios scolaires, apparues après la libération des ondes en 1981. » (p. 5) 48 Or, le CLEMI est censé accompagner et s’intéresser à toutes les radios qui font de la radio scolaire, hertziennes ou non, donc y compris aux radios qui ne sont diffusées que dans les établissements par sonorisation.
  • 49. Les radios scolaires avant le CLEMI : Comme l’indique ce document de l’Office français des techniques modernes d'éducation (OFRATEME), issu de l’Institut pédagogique national (IPN) en 1970 et à l’origine du Centre national de documentation pédagogique (CNDP) en 1976, il était question de « radio scolaire », et même de « radio-télévision scolaire » avant les années 1980 (LEFEBVRE et RAYNAL, 2017). 49 Il était possible de créer des radios scolaires dans des établissements scolaires par sonorisation de l’établissement.
  • 50. Notions de radio scolaire selon les publications CLEMI 4 notions apparaissent chronologiquement : • La « radio d’établissement » (SAVINO, 1985) • La « radio en milieu scolaire » (REMS) (SAVINO et al., 1988, GIRARDOT, 2004) • La « radio, média des jeunes en milieu scolaire et associatif » (HUGUIER et al., 2002) • La « webradio scolaire » (CLEMI, Vademecum, 2022) 50
  • 51. a) La « radio d’établissement » (SAVINO, 1985) • Le CLEMI a besoin de se légitimer : la conceptualisation de « l’éducation aux médias et à l’information » avec le « nouveau » média qu’est la radio locale hertzienne. • Josiane Savino n’est pas la première autrice à utiliser le terme : cf. Presse écrite et mathématiques de Michèle Chouchan (1984, p. 90). • Le terme est adapté car : – ce sont des « projets d’établissements » – autorisés par les conseils d’établissement – fonctionnant dans des établissements – Animés principalement par les personnels et les élèves des établissements • Il est question aussi de radios inter-établissements (SAVINO, 1985, p. 53). • Avantage : C’est un terme qui permet de faire référence à tous les établissements proches du monde scolaire : écoles, collèges, lycées mais aussi IME ou centres culturels. • Inconvénient : Cette notion a pour défaut de donner une impression de communication et de verticalité : l’établissement scolaire semble communiquer via une radio, à l’image des radios universitaires ou des radios d’organisations actuelles. • Suite : Cette notion ne disparaît pas par la suite puisque Jean-Marie Girardot, président de l’ANAREMS, l’emploie (GIRARDOT, 2004, p. 19). De même pour Erice Bonneau et Gérard Colovecchio (BONNEAU et COLAVECCHIO, p. 42). 51 La radio scolaire de tous les possibles
  • 52. 52 Une conception ouverte des radios scolaires : • les radios intra-établissements (sonorisation interne) avec Radio Camus Jarville (Jarville) (SAVINO, 1985, p. 43-55) • les radios scolaires hertziennes (futures REMS) : 16 citées (SAVINO, 1985, p. 3) • les radios associatives hertziennes ayant des émissions scolaires (68) : 4 dans l’Académie d’Aix-Marseille, 1 dans l’Académie de Besançon, 7 dans l’Académie de Bordeaux, 7 dans l’Académie de Caen, 8 dans l’Académie de Créteil, 4 dans l’Académie de Lille, 1 dans l’Académie de Limoges, 1 dans l’Académie de Montpellier, 6 dans l’Académie d’Orléans, 4 dans l’Académie de Reims, 2 dans l’Académie de Rouen, 9 dans l’Académie de Poitiers, 6 dans l’Académie de Toulouse, 8 dans l’Académie de Versailles (SAVINO, 1985, p. 59-62) a) La « radio d’établissement »
  • 53. 53 68 radios locales privées associatives produisent de la radio scolaire dans une partie de leur programmation selon une liste organisée en fonction de 20 académies (SAVINO, p. 59-62). Nombreuses sont les radios locales associatives hertziennes qui programmeront ce type d’émission, à l’image de Radio Amiens (HENIQUEZ et LEBLOND, 2019). a) La « radio d’établissement »
  • 54. 54 a) La « radio d’établissement »
  • 55. b) La « radio, média des jeunes en milieu scolaire et associatif » (HUGUIER et al., 2002) • C’est un titre de livre un peu slogan et une notion qui ne sont pas très clairs par rapport aux notions précédentes. On voit l’apparition du mot « jeune » et du milieu « associatif » dans la dénomination. Le livre semble donc vouloir élargir son lectorat : – Les « jeunes » sont plus nombreux que les « scolaires » : c’est une catégorie plus large. – Le mot « associatif » permet de faire référence à toutes les radios associatives dans lesquelles les jeunes – scolaires ou non – peuvent faire de la radio. • Si cette expression a pour avantage d’élargir le spectre, cela a pour défaut de dissoudre la notion de REMS. • On remarque aussi que c’est le seul livre : – à relater largement l’histoire de la radio, à s’intéresser à l’audience et la réception (« Avec cet ouvrage, nous souhaitons d’abord leur apporter des informations sur la radio : son histoire, ses spécificités… » (HUGUIER et al., 2002, p.12) ; – à faire référence au CNRL et à la CNRA (HUGUIER et al., 2002, p. 37) ; – à avoir comme auteur – Éric Lucas – qui représente le CLEMI de l’académie de Nantes alors qu’il est aujourd’hui délégué national à l'éducation du SNRL qui a publié ProxEMI-té, la pédagogie radiophonique en 2022, Conclusion : • On peut déduire de ces évolutions un changement de stratégie : transition de la réflexion sur les radios scolaires du CLEMI et de l’ANAREMS vers les organisations de radios associatives : CNRL, CNRA, SNRL. Cette transition se cristallisera 20 ans plus tard avec la publication du livre de la SNRL. Cette transition est encouragée aussi par le fait que les radios associatives ont des obligations d’éducation aux médias. Par exemple, des actions culturelles et éducatives permettent de bénéficier de la « subvention sélective à l’action radiophonique » du FSER (Fonds de soutien à l’expression radiophonique). • La radio scolaire se rapproche de l’univers radiophonique et du secteur culturel. Il y a normalisation de ces radios. Elles relèvent plus de la radio - et précisément de la radio associative - que du monde scolaire, même si rien n'a changé dans leur fonctionnement. 55 Constat : transition vers autonomisation : scission entre le monde radiophonique associatif et le monde scolaire ? La radio scolaire du tout local
  • 56. b) La « radio, média des jeunes en milieu scolaire et associatif » (HUGUIER et al., 2002) Explications : Jean-Marie Girardot (2004), Éric Bonneau et Gérard Colavecchio (2013) font état de l’échec des REMS, c’est-à-dire de la stratégie fédérative spécialisée de l’ANAREMS. • Programmatique : Un journaliste-producteur de France Culture, Pascal Bouchard, explique, dans une interview, que les REMS ne font pas de la radio de qualité (BONNEAU et COLAVECCHIO, 2013, p. 15-16) • Institutionnelle : l’ANAREMS ne parvient pas à obtenir une reconnaissance de la part du ministère en charge de l’éducation des REMS comme des « outils pédagogiques et éducatifs » selon Éric Bonneau et Gérard Colavecchio (BONNEAU et COLAVECCHIO, 2013, p. 14). Jean-Marie Girardot (2004)souligne le manque de cohérence et de stratégie nationale : – Les « approches divergent d’une académie à une autre : politiques différentes, aides plus ou moins importantes. A quand une réelle intégration de la radio aux ateliers, au même titre que le théâtre, l’informatique, le cinéma ou le cirque ? A quand l’introduction d’une option au baccalauréat qui permette d’apprécier les capacités d’expression au micro, en public. – Malheureusement, de ministre en ministre, malgré une écoute sincère, la réflexion n’avance guère, et, sur le terrain, les actions relèvent encore du système D, de l’organisation interne de l’établissement, de sa dotation horaire globale (DHG) et de l’implication personnelle de chacun. » (GIRARDOT, 2004, p. 6) Autrement dit, les REMS ne sont ni vraiment radiophoniques ni vraiment scolaires selon ces spécialistes. Conclusion : La transition des radios du milieu scolaire vers le milieu associatif semble se faire par dépit. Le rapport de force n’a pas été modifié au sein du monde éducatif. Les REMS n’ont pas été assez puissantes (pas assez nombreuses). La nouvelle stratégie vise donc à se rapprocher du monde radiophonique associatif. 56
  • 57. 57 En conclusion de l’ouvrage les auteurs.rices font référence à un « média authentique » (p.131) que constituerait la radio scolaire selon 2 critères : 1. « Une vraie radio locale » grâce à de la « communication sociale de proximité » : – Relation avec la presse locale – Relation avec les collectivités locales et élu.e.s – Relation avec les autres établissements scolaires 2. « Un média qui s’intègre à l’évolution des technologies de communication » (p.132) : – La radio sur internet : les annuaires de radio (Com-FM), les « banques de données » alors que la radio a « ses faiblesses : la fragilité et la fugacité de son message » – Un dispositif de diffusion inédit : le mot podcast n’existe pas mais son utilité est bien reconnue : « l’émission (qui doit rester courte), une fois convertie en fichiers sons Wave (vaw), ASF ou MP3 lisible avec des lecteurs qu’il est possible télécharger librement, peut être mise à disposition des internautes sur un site Web ou transmise par le courrier électronique à un public ciblé, partout dans le monde. » (p. 134) – Un projet pédagogique fédérateur : pluridisciplinarité des projets, image, texte La radio est qualifiée de « média authentique » au moment où elle va amorcer un vaste mouvement d’artificialisation qui est la plus grande mutation de son histoire : les « postradiomorphoses » (technicisation, informatisation, numérisation, robotisation…). Mais peut-être que l’authenticité d’un média consiste à muter… b) La « radio, média des jeunes en milieu scolaire et associatif »
  • 58. c) La « radio en milieu scolaire » (REMS) (SAVINO, ROCHE et SERRŸN, 1988, GIRARDOT, 2004) Origine de l’expression : • Cette notion est liée à la création de l’ANAREMS après des journées « Jeune autour de la radio » à Talence en 1985. • Il y a une dimension corporatiste, politique, militante, symbolique, marketing : plaidoyer. Cette notion aboutit à une double autonomisation : • Les REMS prennent de l’autonomie par rapport à l’établissement : ce n’est plus la radio d’un établissement mais la radio d’une association. Elle appartient au milieu scolaire mais elle n’est pas là pour faire la publicité de celui-ci. • Les REMS prennent de l’autonomie par rapport aux autres radios associatives. Elles acquièrent une identité spécifique. Cela crée une distinction entre des radios purement scolaires et des radios qui ont des programmes pour les scolaires. Suite : Cette expression continuera d’être utilisée dans les publications du CLEMI, du moins dans les années 2010 où les REMS continuent d’être importantes (BONNEAU et COLAVECCHIO, p. 42). 58 La radio scolaire du tout scolaire
  • 59. d) La « webradio scolaire » (BONNEAU et COLAVECCHIO, 2013, CLEMI, Vademecum, 2022) • Depuis Éric Bonneau et Gérard Colavecchio (2013), il s’agit de « faire de la radio à l’école » : – C’est l’école au sens large de terme : école, collège, lycée... – Et cela peut être de la radio hertzienne ou de la webradio mais surtout de la webradio. • Mais depuis quelques années, les publications CLEMI se focalisent sur les « webradios scolaires ». • Alors que la RNT ouvre de nouvelles fréquences, il n’apparait pas/plus envisageable de créer des radios hertziennes scolaires, ou du moins cela ne semble pas concerner le CLEMI. La scission web/hertzien semble actée. 59 La radio scolaire du tout web
  • 60. d) La « webradio scolaire » • Explication : – La radio hertzienne scolaire (REMS) est trop chère, complexe, administrative : il faut des mois pour la mettre en place. – La « webradio scolaire » est peu chère et simple : il faut quelques jours pour la mettre en place. • Il s’en suit une division du travail : – Le CLEMI prend en charge les webradios scolaires avec des formateurs spécialisés webradios nationaux (Guillaume Garçon) ou locaux (Daniel Valencia). – Les organisations représentatives des radios hertziennes associatives (CNRA/SNRL) prennent en charge les radios hertziennes scolaires. 60
  • 61. La séparation entre les radios hertziennes et les webradios apparaît lors de la journée d’étude sur les radios scolaires. 61 Guillaume Herengt professeur d'histoire-géographie au collège Jules Hoffmann à Strasbourg, coordonnateur académique Education aux médias et à l'information (EMI), coordonnateur académique du CLEMI Daniel Valencia professeur documentaliste, correspondant CLEMI Strasbourg, Collège Herrade de Landsberg (Rosheim) Éric Lucas délégué national à l'éducation du Syndicat National des Radios Libres, créateur et président d'honneur de Fréquence-Sillé, président de AMARC-Europe, coordinateur de rédaction de "ProxEMI-té, la pédagogie radiophonique Pierre Étienne Vanpouille président de Radio Temps Rodez, co- président fondateur du CRLO (Collectif des Radios Libres d’Occitanie) radios hertziennes webradios Olivia Probst Médiatrice Formation à l'Atelier Canopé de Strasbourg Guillaume Garçon Formateur, Pôle Labo Formation du CLEMI (collaborateur de la journée) Jocelyn Abbey coordinateur de la rédaction de Radio Prévert, FRAMA, membre du bureau de la CNRA, pilote le groupe de travail EMI de la CNRA (présent mais non intervenant) Elodie Hervieu Déléguée générale Radio Campus France (invitée non disponible) d) La « webradio scolaire »
  • 62. La séparation apparaît aussi dans le parcours d'Éric Lucas. 62 Éric Lucas professeur responsable de Fréquence-Sillé CLEMI, académie de Nantes, co-auteur de « La radio, média des jeunes en milieu scolaire et associatif » Éric Lucas délégué national à l'éducation du Syndicat National des Radios Libres, créateur et président d'honneur de Fréquence-Sillé, président de AMARC-Europe, coordinateur de rédaction de « ProxEMI-té, la pédagogie radiophonique » d) La « webradio scolaire »
  • 63. 3 Evolution du nombre de radios scolaires : des pionnières à la massification 63
  • 64. a) Approche historique • 1981-1982 : genèse des « radios scolaires » selon le CLEMI et l’ANAREMS • 1983 : création du CLEMI (Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information) • 1982-1984 : une quinzaine de REMS dont les pionnières à Montauban, Villers-le-Lac, Rambouillet, La Rochelle • 1984-1985 : 16 radios scolaires (SAVINOT, 1985, p. 3) • 1985 : journées « Jeunes autour de la radio » par le CLEMI : création de l’ANAREMS qui est l’Association nationale des ateliers radio et radios en milieu scolaire • 1985 : Radio Ribouldingue est créée par un instituteur de l'école primaire du village de Bec- Hellouin (Eure). Elle émet le samedi matin en période scolaire et fonctionne sans autorisation. • 1987 : Assises de la radio scolaire • 1987-1998 : développement de la télévision et des « radios jeunes » • 1998 : Rencontre nationale des radios scolaires 64
  • 65. a) Approche historique • 2001 : création de Radio Capucins à Melun • 2002 : 28 REMS (HUGUIER et al., 2002) = plafond hertzien ? • 2003 : 29 REMS (Magic Radio et Mozaîque FM en plus ; Radio C en moins) dont une fréquence temporaire et une fréquence partagée (GIRARDOT, 2004) • 2007 : 26 REMS permanentes + 8 REMS temporaires + 2 web radios (Radio Clype et « La webradio des écoles de la Vienne qui sont des radios de plusieurs établissements et podcasts) • 2022 (mars) : 508 établissements scolaires français ont des webradios selon le ministère en charge de l’éducation • 2022 (décembre) : 152 radios / webradios autodéclarées sur le site internet du CLEMI • 2023 (rentrée) : 506 collèges doivent recevoir un budget pour acheter du matériel radio suite aux vagues 1 et 2 de l’appel à projets « Une webradio, un parrain » 2022 dans le cadre du plan France 2030 65
  • 66. 1984-1985 : SAVINOT, 1985, p. 3 : 16 radios qui seront qualifiées très vite de REMS 66 a) Approche historique
  • 67. 67
  • 68. 68 Evolution (entre juin 2007 et septembre 2023) : • 26 radios hertziennes : 7 disparues • 8 radios temporaires : 8 disparues • 2 web radios : 1 disparue Géographie : • une zone normande mayennaise, Val de Loire • une zone à l’ouest de PACA • une zone au nord AURA et au sud BFC Organisations : • radios hertziennes : 1 Centre départemental de l'enfance, 2 écoles, 12 collèges, 2 Instituts médico-éducatif, 9 lycées • radios temporaires : 1 OCCE (Office Central de la Coopération à l'École), 2 écoles, 2 lycées, 1 Maison des Lycéens, 1 foyer socio-éducatif du collège, 1 Centre culturel • web radios : 1 lycée 1 partenariat entre l'OCCE 86 et l'Inspection académique, avec la participation de la radio RMZ du lycée Louis-Armand de Poitiers Outils de communication : • radios hertziennes : 26 téléphones fixes, 25 fax, 0 téléphone portable, 23 adresses mails, 16 connectées à des sites internet • radios temporaires : 8 téléphones fixes, 5 fax, 0 téléphone portable, 5 adresses mails, 6 connectées à des sites internet • web radios : 0 téléphone fixe, 0 fax, 1 téléphone portable, 2 adresses mails, 2 connectées à des sites internet Source : Site internet http://spme2008.free.fr/medias_scolaires/listesradios.html Recensement effectué par le CLEMI et l'ANAREMS Mise à jour : juin 2007 a) Approche historique
  • 69. 69 R2E RADIO'S' COOPé Carte de France des REMS selon les données du CLEMI et de l'ANAREMS en 2007 b) Approche géographique Les radios étaient-elles concentrées dans certaines zones géographiques du fait du soutien de certaines académies : Poitiers, Caen, Aix-Marseille… ?
  • 70. Changement de paradigme : recherche CLEMI / ANAREMS autodéclaratif par les établissements 70 Date de la dernière mise à jour : le 12 décembre 2022. 428 Médias présents dont : 251 Journaux imprimés ou en lignes 152 Radios / Webradios 25 WebTV « En juin 2021, 476 radios et webradios étaient inscrites sur cette carte. » (peut- être une erreur : 476 médias scolaires (journal, radio et tv) (CLEMI, Vademecum, Créer une webradio scolaire, 2022, p. 22, https://www.clemi.fr/fileadmin/user_upload/guide_webradio/vade mecum_webradio.pdf) Ici, il y a une trace des radios hertziennes. Les médias écrits et sonores dominent car ils sont : • Simples • Pratiques • Pas chers (du moins les versions web) b) Approche géographique
  • 71. Radios (REMS) et webradios en France métropolitaine 71 b) Approche géographique
  • 72. Médias scolaires français en France et à l’étranger 72 b) Approche géographique
  • 73. 73 Document présenté le 27 novembre 2023 par Guillaume Herengt, professeur d’histoire-géographie au collège Jules Hoffmann à Strasbourg, coordonnateur académique Education aux médias et à l’information (EMI), coordonnateur académique du CLEMI. b) Approche géographique
  • 74. Plusieurs processus expliquent le développement des radios scolaires, dont la diminution du coût d’entrée technico-économique dans la radiophonie : • Dans les années 1970-90 avec le développement de la FM : une nouvelle industrie de la FM se met en place. La création de radios similaires aux radios du Xxème siècle devient théoriquement possible à toute organisation, voire à toute personne grâce à des moyens économiques limités. • Dans les années 2000-20 avec le développement du web : n’importe quel élève peut enregistrer un son sur son téléphone, le mettre en ligne et dire qu’il a créé une radio. La radio peut être moins formalisée, moins institutionnalisée, plus simplifiée et plus démocratisée. Mais elle est aussi plus plateformisée, plus gafamisée, plus robotisée, plus surveillée, plus payante (POULAIN, 2022). 74 c) Approche économique
  • 75. La diminution du coût d’entrée technico-économique a été insuffisante. Une politique économique ministérielle a été nécessaire. L’évolution des politiques publiques : après avoir monopolisé l’organisation juridique et économique, le ministère en charge de la culture et la communication a vu la gestion de la communication et de l’audiovisuel lui échapper en partie. Deux ministères ont pris plus d’importance : • Le ministère en charge de l’éducation a peu aidé les radios scolaires pendant longtemps. Son intérêt pour ces médias a augmenté pour deux raisons : – L’importance prise par les médias dans nos vies qui occasionne la nécessité de mieux les connaître et les maitriser les médias dans la vie personnelle et professionnelle. – Le rôle des médias dans des affaires multiples (propagande, rumeurs, fake news, terrorisme, cyberharcèlement, surveillance en ligne, cyberintimidation) qui ont pu aboutir à la mort d’élèves ou d’enseignant.e.s dans les établissements ou en dehors (suicides, attentats). • Le ministère de l’Intérieur a donc joué un rôle. L’éducation aux médias est devenue une question de société, un enjeu de sécurité, d’ordre public via l’ordre public informationnel. Les médias peuvent jouer un rôle. Le paradoxe est qu’il combattait les « radios libres » à la fin des années 1970 et au début des années 1980 pour les mêmes raisons. 75 c) Approche économique
  • 76. Dans le cadre du Plan France 2030 et l’action « Innovation Numérique et Excellence Éducative » (INEE) du programme d'investissement d'avenir (PIA2), il y avait 1 400 000 € disponibles pour des projets de webradios en 2022. C’est l’équivalent de 4,375% du budget d’une année des subventions du FSER, mais trois fois la subvention d’installation du FSER 2021 et 5 fois celle de 2020 (Ministère de l’Education 2022, FSER 2022). C’est dans l’absolu une somme importante pour de l’équipement - qui est moindre pour une webradio que pour une radio hertzienne - mais peu pour du fonctionnement, pour des ressources humaines et peu par rapport au nombre d’établissements dans le 2nd degré (58 910 en 2023 contre 59 650 en 2021) : 48 950 écoles (48 220 en 2021), 6 950 collèges (6 980 en 2021), 3 750 lycées (3 710 en 2021). 76 Financement Plan France 2030 Subvention d’installation FSER Subvention d’équipement FSER Subventions FSER Année 2022 2021 2021 2021 Budget (€) 1 400 000 447 880 (265 900 en 2020) 969 135 (551 893 en 2020) 32 000 000 (30 750 000 en 2020) Nombre de radio 28 (17 en 2020) 189 (123 en 2020) 716 (710 en 2020) c) Approche économique
  • 77. Les établissements scolaires ont reçu chacun 800 € pour acheter des technologies radiophoniques. Les formateurs.rices-journalistes ne pouvaient être rémunéré.e.s que si d’autres formes de financements étaient trouvées. Dans l’Académie de Strasbourg, le Gip (groupement d'intérêt public) - Acmia (actions culturelles en milieu scolaire en Alsace) qui a financé la formation. Ce Gip comprend l’Académie de Strasbourg, la DRAC Grand Est, des collectivités (villes de Colmar, Mulhouse, Strasbourg, Eurométropole de Strasbourg et Collectivité européenne d’Alsace) et des mécènes (Crédit mutuel enseignant) et est partenaire de la région Grand Est. Le Gip a rémunéré formateurs.rices-journalistes à hauteur de 600 € pour 10 heures de formation et a défrayé les déplacements. Avec 506 collèges porteurs de projets radiophoniques sur 6 950 en France, cela fait un budget technologique total de 564 800 € sur 1 400 000 € disponibles. Il y a donc eu moins de dépenses que possibles. Et on peut en déduire qu’il reste compliqué de fonder des webradios, du moins dans ces conditions économiques, techniques et humaines. 77 c) Approche économique
  • 79. • Contrairement aux craintes des autorités politiques giscardiennes et mitterrandiennes, il n’y a pas eu de surpolitisation de la bande FM. Si les radios ont intéressé les partis politiques, elles ont gardé une autonomie par rapport à ceux-ci. Des radios associatives militantes ont perduré sans créer de désordre informationnel et a fortiori l’ordre public. • Les acteurs du monde radiophonique ont connu chacun des difficultés propres qui n’étaient pas liées à des objectifs et actions politiques partisanes : – Pour les autorités publiques : La difficulté a davantage été de gérer la masse des radios, les connaître, les sélectionner, les « marier », les autoriser qu’à les contrôler, les normaliser, les censurer, brouiller, sanctionner. Elles ont connu davantage de difficultés (puissances des émetteurs trop importantes, publicités dissimulées, réseaux nationaux) avec les radios commerciales (NRJ, RFM, La Voix du lézard, Carbone 14) qu’avec des radios associatives, qu’elles soient militantes ou non. – Pour les radios : La difficulté a surtout été de créer des radios, de les faire autoriser, de les gérer, de les financer, de recruter des bénévoles et de les faire durer. C’est le cas dans les radios associatives et a fortiori dans les radios scolaires REMS. 79 Les politiques du CLEMI : avant internet
  • 80. Les politiques du CLEMI : avant internet • Le contexte de création du CLEMI est l’arrivée d’un exécutif socialiste, le début de l’utilisation massive de la technologie FM en France et en Europe, l’apparition des premiers ordinateurs personnels et une incitation internationale (européenne et onusienne) à faire de l’éducation aux médias. • La tâche du CLEMI consistant à normaliser la pratique radiophonique dans tous les territoires était loin d’être évidente pour un organisme national situé à Paris. D’où la nécessité de relais dans les académies, de publications nationales et du soutien d’une association nationale spécialisée sur les radios scolaires comme l’ANAREMS. • Au final, le coût d’entrée dans l’éducation aux médias via la fabrication de radios scolaires restait très élevé : locaux et personnels à disposition, budget suffisant, maîtrise des technologies, gestion administrative. Ainsi, la difficulté a davantage été d’augmenter le nombre de radios scolaires créées que de normaliser les pratiques médiatiques, d’éduquer aux médias, de maintenir l’ordre informationnel. • L’ordre chronologique de création des organisations en charge de la normalisation de la démocratisation - HACA et FSER en 1982 et CLEMI en 1983 – correspond à la hiérarchie de rôles pour cette normalisation. C’est principalement la HACA, puis la CNCL, la CSA et l’ARCOM qui ont, non sans difficultés, structuré le domaine public hertzien. 80
  • 81. Les politiques du CLEMI : après internet • Le travail national, voire international (via les établissements scolaires français à l’étranger), du CLEMI a été facilité par : – l’arrivée d’internet qui a aidé le CLEMI pour l’organisation de formations et conférences, la diffusion d’informations et de publications, les échanges, – l’équipement croissant des établissements scolaires en technologies pour produire des contenus médiatiques et multimédiatiques pour/avec les élèves, – l’équipement croissant des enseignant.e.s et familles en technologies (ordinateurs, smartphones). • Or, la démocratisation des équipements techniques a eu des conséquences dans la production médiatique : – Les possibilités techniques ont été multipliées tout en étant moins couteuses économiquement, humainement et temporellement. – Le temps a été considérablement rétréci entre l’inspiration, l’imagination, la réflexion, la production, la diffusion et la réception d’un média ou d’un contenu médiatique. • Ainsi, il y a eu un cercle « vertueux » entre l’équipement technique, la production médiatique et le besoin de formation du CLEMI, de Canopé et d’autres. 81
  • 82. Objectifs stables dans les publications : Conseils pour une professionnalisation : – Pédagogiques – Techniques – Juridiques – Économiques – Gestion de projet 82 Fermeture au public du « Centre de ressources » du CLEMI après le départ en retraite de Faouzia Cherifi à l’automne 2023 (dernière consultation par moi-même). Les politiques du CLEMI : le fond
  • 83. Evolution des objectifs dans les publications : • Sur le fond : – Dépolitisation (les politiques d’éducation par les médias par ex.) : l’ANAREMS a été remplacée par les organisations représentatives des radios (SNRL/CNRA/Campus) déconnectées du CLEMI. – Moralisation de l’éducation, ou du moins formalisation de celle-ci, via l’éducation civique : en lien avec les affaires (attentats, harcèlements). – Deshistoricisation : la radio scolaire avant 1981, les radios associatives (généralistes, étudiantes, universitaires) et l’histoire des webradios n’existent pas. – Technicisation : la webradio est présentée comme un outil neutre d’éducation aux médias. – Désintellectualisation : peut-être que cette partie (concepts, références scientifiques en SIC et en science de l’éducation) se retrouve davantage dans les formations. • Sur la forme : – Dématérialisation : il n’y a plus d’édition d’ouvrages papier chez des éditeurs spécialisés. – Multimédiatisation : navigation d’une page internet à une autre ou à une vidéo permettant de l’autoformation. – Gratuitisation : il suffit d’accéder à internet pour accéder à tous les contenus. – Anonymisation : on ne sait plus qui est l’auteur des publications récentes du CLEMI (dépersonnalisé et moins engagé). 83 Les politiques du CLEMI : le fond
  • 84. Les politiques du CLEMI : la forme 84 Brochure • Auto-édition • 1 autrice • payant Numérique • Auto-édition et impression par Canopé • Auteurs.rices anonyme (sauf le.a photographe) • gratuit Ouvrages • Co-éditions avec le CFPJ, CRDP de Franche-Comté CDDP Doubs • 1 ou plusieurs auteurs.rices • payant
  • 85. • Sous l’exécutif de Valéry Giscard d'Estaing : – Le gouvernement contre les radiolibristes (les partisans de la fin du monopole qui fondent des radios sans autorisation des institutions publiques) : les nouvelles radios sont qualifiées par le gouvernement de « radio pirates » et non de « radios libres » par les autorités. – Les radiolibristes contre le gouvernement : les nouvelles radios sont qualifiées par les radiolibristes de « radios libres » en opposition aux « radios d’Etat » et « radios périphériques ». – Entre les radiolibristes : plusieurs conceptions s’opposent parmi radiolibristes dont l’approche associative / l’approche commerciale / l’approche publique (les radios de collectivités locales). • Sous l’exécutif de François Mitterrand : – Le gouvernement sur les radios : une préférence gouvernementale, dans un premier temps, pour les radios locales privées associatives plutôt que pour les radios commerciales. Le Premier ministre Pierre Mauroy s'oppose à la publicité - « Nous ne voulons pas de radio fric ! » (1981) - jusqu’à l’autorisation en août 1984. – Les fondateurs de radios sur le gouvernement : les radios demandent un modèle économique pour se financer. – Entre les fondateurs de radios : les radios locales privées associatives s’opposent aux radios commerciales et notamment les réseaux de radios commerciales. 85 Les batailles de nomination : des radios libres aux radios locales privées
  • 86. Les batailles de nomination : les origines des radios scolaires Le CLEMI fait son apparition alors qu’existe déjà des pratiques d’éducation aux médias et semble faire comme si ces pratiques n’avaient pas existé. Hypothèses explicatives : • 1) Est-ce pour des raisons politiques : parce que le CLEMI a lui-même été créé par l’exécutif mitterrandien et que beaucoup des fondateurs.rices des radios de l’époque étaient socialistes ? Le président a marqué l’histoire de la culture en autorisant les radios locales privées qui seront longtemps (encore aujourd’hui) qualifiées de « radios libres » (en oubliant au passage les acteurs.rices (Lefebvre, 2021) de la « bataille des radios libres »). Peut-être souhaitait-il aussi inventer « la radio scolaire » ou « les radios scolaires ». • 2) Est-ce lié à des raisons institutionnelles : une concurrence entre le CLEMI et le CNDP (Centre national de documentation pédagogique, futur réseau Canopé) ? Le CLEMI est une nouvelle institution qui doit faire sa place là où le CNDP avait une sorte de monopole : la pédagogie. Le CLEMI va aussi développer parallèlement au réseau CNDP/CRDP (centres régionaux de documentation pédagogique) tout un réseau dans les académies. Le CLEMI n’aura jamais le monopole de la formation sur les radios. Le réseau Canopé développe aujourd’hui des projets de webradios et webTV. En tout cas, le CLEMI n’existait pas avant 1983, donc il ne pouvait tout simplement pas accompagner la création de radios scolaires et les définir. D’un point de vue institutionnel, on peut éventuellement imaginer aussi une concurrence entre le ministère de l’Education et le ministère de la Culture, voire entre les ministres eux-mêmes. 86
  • 87. • 3) Est-ce pour des raisons idéologiques : des artisan.ne.s des radios scolaires qui se pensent différents et veulent se distinguer de ce qui avait été fait auparavant ? D’où l’expression de « Radio en milieu scolaire » (REMS) ou de « Radio en milieu scolaire et associatif » pour montrer que la radio scolaire faite auparavant n’était pas faite par les scolaires mais par les ministères ou les professionnel.le.s de la radio (publique). Il y a en quelque sorte une opposition entre une radio du haut (des ministères) et une radio du bas (faite par les établissements, les personnels et les élèves). Les radios scolaires devaient-elles être des radios par les scolaires pour les scolaires, comme les radios associatives devaient être des radios d’auditeur.rice.s pour des auditeur.rice.s ? De fait, il n’y avait pas eu de stations hertziennes dédiées uniquement à la radio scolaire avant les radios locales privées d’après 1981 alors qu’il y avait une radio dédiée aux étudiant.e.s : Radio Sorbonne (LORIOU, 2019). • 4) Est-ce pour des raisons épistémologiques : la méconnaissance de l’histoire de la radio en général et de la radio scolaire en particulier ? Les ouvrages sur le média radio cités en bibliographie dans les ouvrages CLEMI – notamment dans la bibliographie réalisée par Dominique Serryn dans Les radios d'établissement de Josiane Savino (1985) - ne font pas état de l’histoire des radios scolaires qui était peu étudiée à cette époque. Souvenons-nous des articles de Thierry Lefebvre « À la recherche de la radio scolaire. Une patrimonialisation en cours » (2013) et « La radio scolaire et les prémices de l’éducation aux médias » (2016) qui sont récents. Ceux-ci montrent qu’il existait de la radio scolaire depuis la création du média radio, si on fixe cette date dans les années 1920. Une bibliographie concernant l’éducation aux médias et les médias scolaires auraient montrer ce qui avait été déjà fait en la matière avant le CLEMI. 87 Les batailles de nomination : les origines des radios scolaires
  • 88. • « Radiophonisation » du scolaire (du milieu des années 1980 au début des années 2000) : Il y a une tentative de « radiophonisation » du scolaire dans le sens où les scolaires doivent se soumettre au monde radiophonique : règles administratives, technologies, gestion, personnels... Les radios scolaires sont alors principalement définies comme des radios associatives locales hertziennes mises en place par des acteurs et actrices du milieu scolaire et diffusant des contenus scolaires. L’expression « radio scolaire » s’impose et se confond avec l’expression « REMS » du fait de la convergence entre le CLEMI et l’ANAREMS alors que d’autres radios associatives font de la radio scolaire dans une partie de leur programmation. • « Scolarisation » de la radio (des années 2000 à aujourd’hui) : Il y a « scolarisation » de la radio dans le sens où les scolaires se libèrent des contraintes du monde radiophonique pour se focaliser sur les questions scolaires. Avec le déclin de l’ANAREMS, le rapprochement par les ex-REMS du monde de la radio associative locale (représenté par le SNRL et la CNRA) et le développement d’internet, les radios scolaires sont alors principalement définies comme des contenus sonores à caractère scolaire mis en ligne sur internet par des acteurs et actrices du milieu scolaire. La « webradio scolaire » prend son ascension et domine de plus en plus, même si – le SNRL, le CNRA, les radios Campus, d’autres radios associatives, les radios publiques (surtout après les attentats de 2015) font de l’éducation aux médias, – le terme « podcast » prend son ascension car une nouvelle économie fragile et gafamisée (POULAIN, 2022) se développe. 88 Les batailles de nomination : de la « radiophonisation » à la « scolarisation »
  • 89. • Deux définitions restreintes des radios scolaires ont été imposées par le CLEMI à deux moments : – Dans les années 1980-1990 : les radios locales privées associatives diffusées via les ondes hertziennes (radiophonisation) ; – Dans les années 2010-2020 : des contenus sonores mis en ligne qualifiés de webradios scolaires voire podcasts (scolarisation). • La première définition a peut-être freiné le développement et la reconnaissance de ces radios scolaires : – Les radios en milieu scolaire (REMS) ne dépassent pas les 30 radios. – Alors que le CLEMI (SAVINO, 1985) compte 68 radios associatives qui font, dès 1984, de la radio scolaire, c’est-à-dire des émissions réalisées par des scolaires. – Et celles-ci auraient pu être rejointes par les webradios scolaires (152 auto-déclarées selon le CLEMI et 508 selon le ministère en charge de l’éducation). – Celles-ci auraient pu éventuellement être rejointes par les radios étudiantes, les (web)radios étudiantes et les webradios universitaires. • Avec une définition plus large des radios scolaires, l’ANAREMS et le CLEMI auraient pu peser davantage dans les débats (comme le font aujourd’hui le SNRL et la CNRA) face au – ministère en charge de la culture, – ministère en charge de l’éducation, – ministère en charge de l’enseignement supérieur, – ministère en charge du travail, – ministère en charge de l’économie, – ministère en charge de l’intérieur. 89 Les batailles de nomination : les freins à une politique d’éducation aux médias
  • 90. • Le ministère en charge de l’éducation peut se vanter de développer des politiques massives d’éducation par les médias en créant de nombreuses radios dans les établissements scolaires grâce à des financements peu élevés. • Les organismes de formation - CLEMI, réseau Canopé - ont plus d’enseignant.e.s à former. • Les établissements scolaires peuvent créer des radios plus facilement car il y a de nouveaux financements, tandis que les moyens économiques et humains nécessaires pour créer une radio sont moindres. Les élèves n’ont pas besoin de sortir des établissements, ce qui évite les problèmes de sécurité. • Les enseignant.e.s font face à moins de problèmes administratifs et techniques liés aux radios hertziennes et peuvent se focaliser sur l’éducation par les médias. • Les élèves sont plus nombreux à pouvoir avoir facilement une première occasion de fabriquer des contenus médiatiques, et voir rapidement les résultats des compétences développées en classe. 90 Les batailles de nomination : les avantages de l’évolution pour les acteurs.rices
  • 91. • Les inconvénients se retrouvent surtout chez les acteurs du monde de la radio. En effet, les radios perdent le contact avec les nouvelles générations (donc de potentiels bénévoles et stagiaires) puisque les élèves n’ont plus besoin de se déplacer dans un studio de radio externe à l’établissement (même si des visites des studios de radios traditionnelles sont toujours faites) pour produire des contenus médiatiques et dire qu’ils font de la radio. Ils peuvent produire des contenus sonores dans leur classe (sans studio) ou chez eux. Cela s’ajoute au fait que les nouvelles générations perdent globalement le contact avec le média radio dans ses dimensions institutionnelles, collectives, associatives et concrètes (le récepteur, l’écoute en baisse, le mot « radio », le siège et le studio de radio) du fait de la dilution liée aux postradiomorphoses (images, applications, réseaux sociaux…). • D’où l’idée de parrainage des élèves au sein des radios via l’appel à projets « Une webradio, un parrain » dans le cadre du plan France 2030 où des journalistes professionnel.le.s sont parrains/marraines. Le parrainage s’appuie sur un partenariat noué par le ministère de la Culture, avec Radio France, le Syndicat des radios indépendantes (SIRTI), le Syndicat national des radios libres (SNRL), la Confédération nationale des radios associatives (CNRA), l’Alliance pour l’éducation aux médias (APEM), l’Arcom (Autorité publique française de régulation de la communication audiovisuelle et numérique). Les journalistes peuvent alors se focaliser sur les questions de professionnalisme dans la fabrique d’information : méthodologie, éthique... 91 Les batailles de nomination : les inconvénients de l’évolution pour les acteurs.rices
  • 92. • Derrière la bataille pour la nomination des radios scolaires, il y a une bataille pour la nomination de ce qu’est une radio. L’arrivée et le développement d’internet a beaucoup modifié les contours de ce qui peut être appelé « radio ». Par exemple, une radio est-elle – un son diffusé par des haut-parleurs (un lieu insonorisé) ? – un son téléchargeable sur internet (un podcast) ? – un son consultable sur internet (en streaming) ? – un son diffusé par les ondes hertziennes ? • Rappelons l’élasticité dans le temps de la notion de radio. Il y a eu de grandes différences dans la définition de ce qu’est le média radio (modèle de diffusion, production, financement, programmation) à plusieurs périodes historiques : – les premières stations de radio des années 1920, – les radios libres/pirates de 1977-1981, – les radios des postradiomorphoses. • Il semble y avoir, aujourd’hui, un enjeu sectoriel dans le fait de continuer à utiliser le mot « radio » compte-tenu de la concurrence généralisée et de la dilution transmédiatique sur internet. 92 Les batailles de nomination : l’avenir de la radio
  • 93. 93 Radios scolaires (sonorisation interne / hertzienne-REMS / web) Programmes scolaires de radios associatives Programmes scolaires de radios publiques avant 1981 Programmes scolaires de radios publiques après 1981 Fondation par du personnel scolaire Studio d’enregistrement dans l’étab. scolaire Intervention à l’antenne du personnel scolaire Intervention à l’antenne des élèves Intervention à l’antenne des jeunes non élèves Public cible principal : les élèves Oui Possible Non Radio France est partenaire de projets de radio scolaire depuis longtemps à l’instar de sa collaboration avec la radio à sonorisation interne Radio Camus Jarville (SAVINO, 1985, p. 54). Ainsi, le CLEMI a bénéficié de l’aide des radios publiques. Les attentats terroristes de 2015 ont eu des effets politico- économiques sur l’éducation aux médias en général et en particulier sur les radios associatives et les radios publiques : création d’« Interclass’ » en 2015 jusqu’à 2023 sur France Inter. Les modèles de radio scolaire A la radio publique, on peut citer d’autres programmes de radio scolaire : « Les p'tits bateaux » sur France Inter, « France info junior » et « Le Vrai du Faux Junior » à France Info, « Mouv' In The City » et « Pod'Classe » sur Mouv’, « Allegretto junior » sur France Musique, « À hauteur d’enfant » sur France Bleu Hérault. La radio scolaire est ancienne et a fait son apparition sur des radios ayant différents modèles économiques : les (web)radios dans le milieu scolaire, les radios publiques nationales et locales, les radios associatives et même les radios commerciales (partenariat du SIRTI avec l’appel à projets « Une webradio, un parrain » 2022). Et ces radios produisent des dispositifs organisationnels différents comme on peut le voir dans le tableau ci-dessous qui est à consolider empiriquement.
  • 94. Les modèles de radio scolaire Dans une approche large, une radio peut être qualifiée de radios scolaires si elle remplit au moins un des critères suivants : – Elle est mise en place et animée par des personnels scolaires et des élèves. – Elle a ses studios dans un établissement scolaire. – Elle s’adresse avant tout aux personnels et aux élèves. L’histoire des radios scolaires laisse apercevoir différents modèles : • Modèles de ressources humaines : – Salarié.e.s ou non – Personnel scolaire ou non – Élèves ou non – Personnes extérieures ou non • Modèles temporels : – Temps partiel ou complet – Temporaire ou permanent • Modèles économiques : – Public (radio nationale ou établissement) – Associatif (REMS et généraliste) – Commercial (communication sociale, sanitaire) 94 • Modèles techniques : - Insonorisation d’un établissement - Hertzien - Web • Modèles de diffusion : - Flux - Stock (podcast) • Modèles d’organisation : - Avec studio ou non - Dans l’établissement ou non
  • 95. Les limites de la recherche • Trois ouvrages – non trouvés au CLEMI (remerciements à Eric Schweitzer pour avoir fourni les ouvrages CLEMI et ainsi de donner l’idée de la présente étude, Faouzia Cherifi et Sébastien Rochat pour leur accueil, Guillaume Garçon pour sa mise en relation avec les collaborateurs.rices du CLEMI) - n’ont pas été étudiés ce qui affaiblit les hypothèses défendues ici : – Spécial radios/CLEMI Auvergne. Annales du CRDP de Clermont Ferrand, 1984, 27 p. – SAVINO Josiane, ROCHE Gilbert et SERRŸN Dominique, Les radios en milieu scolaire, CLEMI, Paris, 1988. – CLEMI, La radio à l’école : enseigner et éduquer avec la radio, à l'école, au collège, au lycée, CLEMI Créteil, 2001. • Dans une prochaine étude, il s’agirait aussi d’étudier les autres ouvrages publiés sur l’éducation aux médias par le CLEMI ou par d’autres auteurs et autrices pour voir à quel point les présentes analyses sont confirmées et à quel point les conceptions proposées par le CLEMI ont infusé dans un espace intelectuel où les chercheurs.ses spécialistes du média radio étaient absent.e.s. • De plus, il s’agirait d’interviewer les personnes qui ont mis en place les politiques publiques concernant les radios scolaires, notamment les collaborateurs.rices du CLEMI – et en particulier les auteurs.rices des ouvrages publiés – et du Réseau Canopé. • Il s’agirait encore d’exploiter les archives du CLEMI, de l’ANAREMS, du Réseau Canopé et du ministère de l’Education. 95
  • 97. • BAWDEN David, « Information and digital literacies: A review of concepts », Journal of Documentation, vol. 57, n°2, 2001, pp. 218-259, https://www.researchgate.net/publication/235266224_Information_and_digital_literacies_a_review_of_c oncepts. • BONNEAU Éric et COLAVECCHIO Gérard, Faire de la radio à l'école : des ondes aux réseaux, CLEMI / SCÉRÉN-CNDP, Paris, 2013, 87 p. • BOSLER Sabine, « L’éducation aux médias en Allemagne : quelles singularités ? », Revue française des sciences de l’information et de la communication, n°14, 2018, https://journals.openedition.org/rfsic/4129. • CALMELS Nicolas, DUPRET Pierre-Louis, GUITTON Théo, LUCAS Éric (coordinateur), MÉRAVILLES Laure et VANPOUILLE Pierre-Etienne, ProxEMI-té, la pédagogie radiophonique, SNRL, 2022, 180 p. • CHEVAL Jean-Jacques, Les radios en France : histoire, état et enjeux, Editions Apogée, Rennes, 1997, 249 p. • CHOUCHAN Michèle, Presse écrite et mathématiques, Association des Professeurs de Mathématiques de l'Enseignement Public (APMEP), Paris,1984, https://publimath.univ- irem.fr/numerisation/AAP/AAP84005/AAP84005.pdf. 97
  • 98. • CLEMI, La radio à l’école : enseigner et éduquer avec la radio, à l'école, au collège, au lycée, CLEMI Créteil, 2001. • CLEMI-Canopé, Education et médias, on apprend ! (2018-2019), CLEMI-Canopé éditions, 2018, https://www.clemi.fr/fileadmin/user_upload/medias-et-information-on-apprend-2018-2019.pdf. • CLEMI, Les essentiels - éducation aux médias et à l'information, Brochure 2022-2023, juin 2022, https://www.clemi.fr/fileadmin/user_upload/CLEMI_LesEssentiels2022_int-PDF.pdf. • CLEMI, Vademecum, Créer une webradio scolaire, 2022, 26 p., https://www.clemi.fr/fileadmin/user_upload/guide_webradio/vademecum_webradio.pdf. • CRDP, Spécial radios/CLEMI Auvergne. Annales du CRDP de Clermont Ferrand (2 juin 1984), 1984, 27 p. • CORROY Laurence et FROISSART Pascal, « L’éducation aux médias dans les discours des ministres de l’Éducation (2005-2017) », Questions de communication, n°34, 2018, http://journals.openedition.org/questionsdecommunication/15749. • DAPZOL Raphaël, « Le financement public des radios associatives par le FSER », in Thierry Lefebvre et Sebastien Poulain, Les radios locales : histoires, territoires et réseaux, INA/L’Harmattan, collection « Les médias en actes », Bry-sur-Marne/Paris, 2021, 260 p., https://lesradioslibres.wordpress.com/2021/08/30/raphael-dapzol-le-financement-public-des-radios- associatives-par-le-fser/. 98
  • 99. • DE LA HAYE Yves et MIEGE Bernard, « Les socialistes français aux prises avec les médias », Raison Présente, n°61, 1982. • FAHSER-HERRO Danielle et STEINKUEHLER Constance, « Web 2.0 literacy and secondary teacher education », Journal of Computing in Teacher Education, vol. 26, n° 2, 2010, pp. 55-62, https://www.researchgate.net/publication/242462269_Web_20_Literacy_and_Secondary_Teacher_Edu cation. • Fonds de soutien à l’expression radiophonique français (FSER), Rapport d'activité 2021, DGMIC, ministère de la Culture, 2022. • GIRARDOT Jean-Marie, La radio en milieu scolaire : un outil pédagogique pour la maîtrise du langage et l'approche de la citoyenneté. Ecole, collège, lycée, CRDP de Franche-Comté CDDP Doubs, Besançon, 2004, 190 p. • GREENHOW Christine et ROBELIA Beth, « Old communication, new literacies: Social network sites as social learning resources », Journal of Computer-Mediated Communication, vol. 14, n°4, 2009, pp. 1130-1161, https://academic.oup.com/jcmc/article/14/4/1130/4583570?login=false. • GURAK Laura J., Cyberliteracy: Navigating the internet with awareness, New Haven, Yale University Press, 2008. • HENIQUEZ Jean-Michel et LEBLOND Jean-François (sous la direction de), Radio Amiens, Un modèle pour l’histoire des radios libres, Les Soleils Bleus Editions, Picquigny, 2019, 296 p. 99
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  • 103. 📻 Journée d’étude 103 Pour regarder ou écouter la journée : https://bbb-adm- scalelite.visio.education.fr/playback/pr esentation/2.3/8d9d5c10018d8feeec8 37d01d8a0221245d40474- 1701073604163
  • 104. 📻 Remerciements 104 Muriel Béasse (CRESAT, Université de Haute Alsace), Sabine Bosler (CRESAT, Université de Haute-Alsace), Aise Celik (SAGE, Misha, université de Strasbourg), Faouzia Cherifi (CLEMI), Jean-Jacques Cheval (MICA, Université Bordeaux Montaigne), Matthieu Claure (Réseau Canopé), Christelle Corgiat (Réseau Canopé), Raphaël Dapzol (SAGE, Université de Strasbourg), Marine De Lassalle (SAGE, université de Strasbourg), Christophe Deleu (SAGE, Université de Strasbourg), Marcy Delsione Ovoundaga (Université Catholique de l'Ouest Bretagne Sud),Etienne Damome (Mica, Université Bordeaux Montaigne), Antoine Deiana (France Info), Christophe Deleu (CUEJ, SAGE, Université de Strasbourg), Séverine Equoy Hutin (ELLIADD, Université de Franche-Comté), Carole Fagadé (LISEC, INSPé, université de Strasbourg), Anne-Caroline Fiévet (MICA, Université Bordeaux Montaigne), Guillaume Garçon (CLEMI), Monica Ghiţă Stoica (Université de Bucarest), Caroline Gillet (France Inter), Hervé Glevarec (CERLIS, CNRS, Université Paris Cité, Université Sorbonne Nouvelle), Fatima Gomis (SAGE, Misha, université de Strasbourg), Marc Gonon (Réseau Canopé), Isabel Guglielmone (Costech, Université de Technologie de Compiègne), Nicolas Horber (ex-délégué général Radio Campus France), Sylvain Joseph (CLEMI), Thierry Lefebvre (membre du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques-CTHS), Florence Michaux-Colin (INSPE, UPEC, Université de Paris Cité), Sébastien Michon (CNRS, SAGE), Claire Moutarde (France Bleu Hérault), Sebastien Poulain (Mica, Université Bordeaux Montaigne), Laurence Prevost (Réseau Canopé), Olivia Probst (Réseau Canopé), Sébastien Rochat (CLEMI), Elsie Russier (CLEMI), Rachid Sadaoui (collège de Tadine à Maré, La po ni kot), Blandine Schmidt (Mica, Université Bordeaux Montaigne), Eric Schweitzer (CLEMI), Elodie Tapsoba (CREM université de Lorraine, MICA, université Bordeaux Montaigne)
  • 105. 105 🎤 Présentation : « Appel à participation : Les radios scolaires : une éducation par les médias ? », La radio du futur, 29 juin 2023, https://radiodufutur.wordpress.com/2023/06/29/appel-a-participation-les-radios- scolaires-une-education-par-les-medias/ « Journée d’études : Les radios scolaires : une éducation par les médias ? », La Radio du Futur, 3 octobre 2023, https://radiodufutur.wordpress.com/2023/10/03/journee-detudes-les-radios- scolaires-une-education-par-les-medias/ SMATI Nozha, « Journée d’étude : Les radios scolaires : une éducation par les médias ? », Radiography, 10 juillet 2023 https://radiography.hypotheses.org/4023 SMATI Nozha, « Journée d’étude « Les radios scolaires : une éducation par les médias ? » du 27 novembre 2023 », Radiography, 25 novembre 2023, https://radiography.hypotheses.org/3966
  • 106. 📻 Réseaux sociaux : 106 https://twitter.com/fnadac/status/1727735390134763769 https://www.facebook.com/FNADAC/posts/pfbid0fT7iZFDpiLiXtU7JBsVzmX5572BLSn13pqvLqstVCrqiXEv9STSCMNgv1881opwsl https://www.facebook.com/greradio/posts/pfbid02tfsykxKKNAiUXJ9CPgmQKFrJEUZnf4kNPECW14A2yTEuoSDMnpLQW7Cuo5npF6DSl https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:7135566166634160128/ https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:7133492089924792320