Siemens Mégatendances_mai2013 Le rendez-vous semestriel de Siemens France
www.siemens.fr
Grandir
ensemble
Éditorial
La transition énergétique
est en marche
Energy | Consommation mondiale d’énergie en hausse, raréfaction
des ressources fossiles, nécessité de limiter les émissions de CO2 :
Siemens s’implique en proposant des solutions innovantes à ses
clients énergéticiens. C’est notamment le cas en France, avec des
projets qui accompagnent l’évolution du mix énergétique national.
01 Marchés & Solutions
Mieux consommer
l’énergie, inventer
de nouvelles façons
de la produire, de
la transporter et
de la distribuer.
Voilà, rapidement
résumés, quelques-uns
des grands enjeux de la transition énergétique
qui s’annonce. À ce défi global, Siemens
répond par une grande diversité de solutions :
bâtiments intelligents, autoroutes
énergétiques, centrales au gaz à haut
rendement, éolien « onshore » et
« offshore »… sont autant de réponses
à ce fantastique challenge, devant nous.
Siemens contribue activement à la
diversification du mix énergétique français
comme en témoignent les nombreux
exemples de réalisations rassemblés dans
ce nouveau numéro de Mégatendances
que nous avons choisi de dédier à 100 %
à la transition énergétique.
Acteur local engagé dans la transition
énergétique française, Siemens est aussi
un acteur européen qui développe et entraîne
dans son sillage de nombreux fournisseurs
hexagonaux. Ces champions français –
souvent des PMI et ETI formidablement
innovants – accompagnent notre groupe
dans sa conquête de nouveaux marchés
aux quatre coins du globe.
Pensons à l’échelle du continent européen
et nous saurons relever les défis économiques
et énergétiques qui s’offrent à nous.
Que les nombreux exemples de ce magazine
puissent vous inspirer !
Bonne lecture à tous et à toutes.
Christophe de Maistre
Président de Siemens France
E
n France, le parc éolien de La Salesse est le quinzième parc construit
par Siemens France, pour une puissance totale de 300 MW »,
explique Emmanuel Pertuiset, chef de projet chez Siemens Energy.
En zone montagneuse, ce parc porté par EOLE-RES, d’une puissance installée
de 16 MW, alimentera en électricité une population de 23 000 personnes
et permettra de réduire les émissions de CO2 de 15 460 tonnes par an.
Les 7 éoliennes du site de La Salesse, dans le Tarn, entrent en service en été
2013. Siemens est déjà leader mondial de l’éolien offshore et se renforce
sur l’éolien terrestre (onshore) avec toute une gamme d’éoliennes adaptées
aux topologies des parcs et aux conditions de vents terrestres. « Nous
maîtrisons toute la chaîne logistique, depuis la fabrication des turbines
à leur livraison, en passant par leur installation. La maintenance est assurée
par nos équipes services, avec un taux de disponibilité de l’équipement
supérieur à 98 % », ajoute Emmanuel Pertuiset.
Centrales thermiques nouvelle génération
À Toul, en Meurthe-et-Moselle, c’est une centrale thermique à cycle
combiné fonctionnant au gaz naturel (CCGN) que Siemens a livrée fin
2012. « Il s’agit de la nouvelle génération de centrales électriques,
qui remplace progressivement en France le parc existant à charbon
ou au fioul », explique Jean-Philippe Henry, Responsable de l’activité
Energy Solutions à Saint-Denis. En exploitant la chaleur des gaz
de combustion de la turbine à gaz, on peut produire de la vapeur
et alimenter une deuxième turbine, permettant de produire 50 %
d’électricité en plus de celle qu’on obtient avec la seule turbine
à gaz naturel. « Chaînon essentiel entre les énergies nucléaire
et renouvelables, ces centrales au gaz sont très réactives: une fois
raccordées aux réseaux de gaz et d’électricité, elles permettent
au système électrique de s’adapter en permanence aux pics de
consommation de la population et aux creux de production des
énergies renouvelables », poursuit Jean-Philippe Henry. Par ailleurs,
les centrales au gaz ne rejettent ni suies ni oxyde de soufre, et 2 à 3 fois
moins d’oxyde d’azote que les centrales à charbon. Aujourd’hui,
Siemens est leader en France pour la fourniture clés en main de
ce type d’équipement. Après la centrale de Toul, dont la puissance
de 413 MW permet de satisfaire la consommation de 400 000 foyers,
une centrale du même type est en projet à Landivisiau, en Bretagne
(voir article page 3).
Suivez-nous sur:
Interconnexion électrique
entre la France et l’Espagne
Le renforcement des infrastructures
électriques est indissociable du mix
énergétique croissant en Europe.
«Il faudra moderniser ou construire
de nouvelles lignes électriques pour
garantir les équilibres de production,
d’acheminement et de consommation
d’énergie plus complexes», commente
Olivier Gueydan qui dirige l’activité
Siemens Transmission pour la région
Europe du Sud-Ouest. Une coordination
renforcée entre les pays ayant des mix
différents mais complémentaires est en
marche. Le projet Inelfe (Interconnexion
électrique France-Espagne), société mixte
constituée par les entreprises gestion-
naires des réseaux électriques espagnol
et français, REE et RTE, en est un exemple.
Il vise, d’ici à 2015, à doubler la capacité
commerciale d’échanges d’électricité de
part et d’autre des Pyrénées. Il permettra
notamment de mieux utiliser les ressources
des énergies renouvelables espagnoles.
Les travaux ont commencé: une ligne
enterrée longue de 64,5 km est construite
entre Baixas (France) et Santa Llogaia
d’Àlguema (Espagne). Pour pouvoir
enfouir les câbles sur l’intégralité du
parcours, Inelfe a fait le choix du courant
continu: 2 lignes de 1000 MW chacune
(soit la puissance de 2 réacteurs nucléaires
moyens) relient les 2 pays. À l’arrivée,
elles seront converties (via une station
de conversion) en courant alternatif.
À ce niveau de puissance, sous terre
et sur cette distance, ce chantier est
une première mondiale (voir le projet
Inelfe en images, page 7).
Mégatendances
Mai 2013 # 4 Le rendez-vous semestriel de Siemens France
Twitter@Siemens_Villes
Facebook Siemens France Emploi et Carrières
«
Mégatendances
Membre du Pacte PME qui vise à faciliter les relations entre grands comptes et leurs partenaires PME, Siemens
s’engage dans la durée pour le développement de ses fournisseurs français : la qualité de la relation nouée,
de part et d’autre, compte dans les succès du Groupe, en France comme à l’international. Entretien
avec Olivier Gourmelon, Directeur des Achats de Siemens France et de la région Europe du Sud-Ouest.
Philippe Lemaire, PDG de Phitech
Notre PME est spécialisée dans les systèmes d’information et de guidage
des personnes déficientes visuelles. À la recherche de partenariats, nous
avons rencontré en 2006 un ingénieur commercial de Siemens. En cas d’incendie, on pense
beaucoup aux non-voyants… mais il faut aussi informer les malentendants. Siemens, spécialiste
de la sécurité incendie, a été intéressé par notre profil. Ensemble, nous avons créé SiwayTM
Handicap : un petit boîtier qui vibre dans la poche des malentendants et fournit des consignes sur
écran en cas de sinistre. Je dois dire que notre collaboration a été exemplaire. Siemens a financé
notre recherche et développement, et nous a fourni l’expertise de sa division Building Technolo-
gies. Pendant la phase de fabrication (recherche, prototype, industrialisation), le Groupe a
toujours été attentif à nos contraintes de petite entreprise, en termes de coûts comme de délais.
Grâce à son exigence, nous avons lancé en 2012 un produit novateur qui a séduit SNCF Voyages
pour son siège de La Défense… et depuis, de nombreux autres clients ! La force de frappe des
150 commerciaux Siemens de l’activité incendie nous aide énormément. En matière de marke-
ting, Siemens nous associe toujours à ses événements, comme lorsqu’il invite les responsables
de mission handicap des grandes entreprises à une conférence autour de l’emploi et du handi-
cap. À chaque fois que Siemens parle de SiwayTM
Handicap, Phitech est cité. Je suis très heureux
de cette rencontre et de ce que nous avons fait ensemble, et fier aussi d’avoir développé un
produit utile aux personnes déficientes sensorielles.
« Siemens est un
partenaire exemplaire. »
Siemens et ses partenaires industriels français :
un partenariat gagnant-gagnant
02 | 03 Marchés & Solutions
Chiffres clés
de Siemens
en France*
* Exercice fiscal 2012.
Bruno Racault, Président de MSL Circuits
MSL Circuits est un leader français de la sous-traitance
électronique (400 salariés, 102 millions d’euros de CA en 2012).
Nous exportons 20 % de notre production en Chine : je suis fier qu’un Français comme
nous arrive à vendre de l’électronique là-bas ! Pour Siemens, nous fabriquons des boîtiers
électroniques (OBU) qui équiperont, dès octobre 2013, tous les poids lourds assujettis à
l’écotaxe sur les 15 000 km de routes nationales et départementales françaises
concernées. Ce boîtier a pour fonction principale la géolocalisation des véhicules. Notre
partenariat avec Siemens a commencé en Autriche, il y a 6 ans, pour le marché slovaque
où des équipements du même type ont été installés. Depuis, Siemens a continué à nous
faire confiance, puisqu’il nous confie la production de 300 000 boîtiers réalisés dans notre
usine de Meung-sur-Loire, dans le Loiret. À terme, j’espère que nous pourrons poursuivre
dans la durée ce partenariat et l’étendre à d’autres pays du groupe Siemens ou à d’autres
divisions, comme Healthcare. En tant que client, j’apprécie beaucoup la rigueur et le
professionnalisme de Siemens : il est à la fois exigeant et juste. Nous avons établi avec
Siemens une relation de confiance : il ne nous a pas traités comme un simple sous-
traitant, mais comme un vrai partenaire. Enfin, je crois que MSL Circuits et Siemens
partagent une même culture, celle de la qualité. Grâce à Siemens, nous gagnons en
visibilité et en notoriété. Je compte faire durer ce partenariat le plus longtemps possible !
« Siemens est un
client exigeant mais juste. »
7 000 2,3 Mdede chiffre d’affairescollaborateurs
en France
31%
Part de l’export
dans le chiffre d’affaires
N
otre approche est celle de l’achat partenarial, qui
s’inscrit dans la durée, explique Olivier Gourmelon.
D’emblée, nous exprimons une triple exigence qui
porte sur la qualité des produits et services fournis; sur les
délais d’approvisionnement; et sur les prix. Nos fournisseurs
doivent être compétitifs au travers d’améliorations continues
dans leurs process. La relation que nous nous efforçons
d’entretenir avec eux est fondée sur un engagement
dynamique réciproque de compétitivité. De part et d’autre,
chacun s’investit pour mieux connaître son partenaire,
ses attentes et celles de ses clients, ses produits et ses
technologies. Notre objectif est de créer un écosystème
de fournisseurs bénéfique à notre croissance en France. »
Aujourd’hui, Siemens fait travailler en France 9 000 entreprises,
dont 60 % de PME et d’ETI (entreprises de taille intermédiaire).
Cela représente près de 500 millions d’euros d’achats annuels
en France, mais 3 fois plus à l’international si l’on prend
en compte les ventes de fournisseurs d’origine française
à nos filiales à l’étranger. « Rien qu’en France, et uniquement
dans notre division Building Technologies, nous avons plus
de 3000 sous-traitants réguliers », ajoute-t-il.
Aiguillon de développement
Aujourd’hui, une entreprise qui veut travailler pour Siemens sait
que l’approche du Groupe n’est pas « court termiste ». « Ainsi
nos fournisseurs sont plus enclins à se former à nos produits et
à développer leur technologie conformément à nos attentes. Ils
acceptent souvent de procéder en interne à diverses démarches
d’amélioration, qui font finalement gagner en flexibilité et en
fiabilité l’ensemble de notre supply chain. Par exemple, par
une meilleure formation de leur personnel, par un reporting
de leurs stocks, par le traitement ad hoc de leurs déchets, ou
enfin par une meilleure efficacité énergétique de leur process…
Pour eux, nous sommes un aiguillon de croissance », estime
Olivier Gourmelon. Siemens les aide à grandir, souvent bien
au-delà des frontières. Faiveley, leader des systèmes et services
pour l’industrie ferroviaire, connaît aujourd’hui un développe-
ment exceptionnel en Allemagne, grâce à des référencements
antérieurs au sein de Siemens France (l’industriel français
équipe les trains ICx destinés à la Deutsche Bahn). « Beaucoup
plus loin, en Chine ou en Corée, nous n’imaginons pas partir
à l’export sans certains fournisseurs référencés. Dans le
domaine des éoliennes offshore, nous référençons des
partenaires français susceptibles de fournir des éléments
stratégiques clés de ces éoliennes, tant au niveau français
qu’international. » Cette démarche de partenariat se traduit
notamment par la success story de Cequad, spécialisé dans
a réalisation et l’optimisation de systèmes électroniques,
qui a été sélectionné voici plus de 10 ans et a travaillé avec
Siemens France sur le projet des métros de New York et
de Rio. Ou encore par les alliances nouées avec Mersen
(expert mondial des matériaux et équipements pour
les environ nements extrêmes) et avec Aubert & Duval
(disques de turbine industrielle pour pièces chaudes).
Chaîne de valeur globale
Présent dans 190 pays, Siemens fait souvent travailler de
grands noms de l’industrie française directement sur les
marchés étrangers. Siemens Chine achète par exemple des
câbles à Nexans. Siemens a besoin de son expertise pour
déployer ses équipements et ses technologies. « Car, nous
nous inscrivons dans une chaîne de valeur. Que ce soit en
amont (matériaux, pièces) ou en aval (installation, mainte-
nance), au niveau du transport, du génie civil, ou encore des
systèmes d’information, nous travaillons avec des partenaires
leaders dans leurs technologies », souligne Olivier Gourmelon.
Panoplie d’avantages
Pour donner envie aux industriels de s’impliquer, Siemens
met en avant ses atouts. « Nos 4 secteurs d’activité sont
autant d’opportunités business pour nos fournisseurs:
industrie, énergie, infrastructures & villes, santé. Un
fournisseur actif dans un domaine peut, demain, travailler
avec d’autres divisions et sécuriser un volant d’affaires
significatif. C’est un avantage compétitif indéniable sur
lequel le fournisseur et Siemens doivent pouvoir jouer.
À l’international, nous lui donnons la chance de défricher des
pays et des marchés qu’il n’aurait peut-être jamais eu l’idée
ou la capacité d’explorer tout seul. Enfin, nous jouons le jeu
de la transparence. Si nous ne pouvons pas toujours nous
engager sur un niveau de commande annuel, nous indiquons
le cap: nous partageons notre roadmap technologique ou
commerciale. En lui donnant de la visibilité et en anticipant
sur nos commandes clients potentielles, nous permettons
à notre partenaire d’être plus réactif au moment où on le
sollicitera sur une commande précise », poursuit Olivier
Gourmelon. De manière générale, entre Siemens France et
ses fournisseurs la communication est pérenne : « le lien n’est
jamais rompu, toujours entretenu avec nos partenaires
stratégiques. Cela dit, nous sommes toujours en recherche
de nouveaux partenaires pour développer notre écosystème
de PME. Nous contribuons, au travers de nos centres de R&D
et de nos achats, à redynamiser certains maillons de ces
filières françaises à haute valeur ajoutée industrielle »,
conclut Olivier Gourmelon. L’excellence de Siemens, c’est
aussi celle que le Groupe sait diffuser auprès de ses
partenaires. C’est celle d’un leader mondial soucieux
des PME et ETI qui l’accompagnent.
«
Plus de
Rennes: un bâtiment intelligent pour le Crédit Agricole
C
’est fin 2010 que nous avons
quitté le centre-ville de Rennes
pour intégrer ce magnifique
édifice de 20000 m2
(ensemble
de 2 bâtiments de respectivement 8
et 6 étages reliés par un parking
de 4 étages) situé dans la ZAC de la
Courrouze, explique Stéphane Cloarec,
Responsable maintenance du bâtiment.
La gestion technique du bâtiment (GTB)
est assurée par les systèmes Siemens, qui
nous ont séduits par l’ampleur du domaine
couvert. » La prise en main a été facilitée
par quelques formations, ainsi que par
la présence sur place de développeurs
durant les premiers mois d’activité.
DesigoTM
, solution clés en main et
adaptable au cours de la vie du bâtiment,
permet de superviser les systèmes de
contrôle d’accès, de vidéosurveillance
et de détection d’intrusion. Il gère aussi
la climatisation, la ventilation, le chauffage,
l’éclairage et, plus globalement, la
performance énergétique du site. Le
nombre d’équipements en est optimisé.
« Je suis satisfait de cette interface, qui
s’adapte bien à nos besoins, estime
Stéphane Cloarec. Il est très facile
d’en modifier les paramètres. Dès que
la température extérieure tombe à 18 °C,
on peut par exemple couper la circulation
d’eau froide, nécessaire à la climatisation.
C’est nous qui décidons à chaque instant. »
Comptage énergétique
En France, le siège de Rennes est
le premier projet du genre où un
système unique gère plusieurs disciplines
techniques d’un même bâtiment.
« À nos équipes, cela offre un langage
technique commun. Les pratiques
collaboratives gagnent en efficacité »,
remarque Stéphane Cloarec. Outre
DesigoTM
, le Crédit Agricole a souscrit
au service EMC (Energy Monitoring &
Controlling) pour contrôler en temps
réel la performance énergétique de
son bâtiment. « EMC va chercher dans
DesigoTM
l’ensemble des variables
énergétiques et les transfère sur un
serveur dédié. En retour, nous recevons
des graphiques qui nous permettent
de visualiser l’évolution de notre
La « banque verte » a fait le choix, pour sa caisse régionale d’Ille-et-Vilaine, d’un immeuble certifié HQE
entièrement piloté par le superviseur DesigoTM
Insight de Siemens. Description par un utilisateur satisfait.
consommation d’énergie. Nous prenons
les bonnes décisions » rajoute Stéphane
Cloarec. Deux ans et demi après la
livraison, le bâtiment construit par
l’architecte Jean-Pierre Meignan continue
de vivre et de fonctionner au quotidien
grâce à la technologie Siemens.
6 7 sites
industriels
centres de
compétences
mondiaux
sites
de R&D
8 160 ans 2 Mde
9000 de présence
en France
de volume d’achats
(Siemens monde)
auprès de :
entreprises françaises
basées en France ou
à l’étranger, dont
60 % de PME et d’ETI
A
fin de sécuriser l’approvisionnement électrique de la
Bretagne (qui ne produit que 9,5 % de son énergie),
l’État, par le biais de la Commission de régulation de
l’énergie (CRE), a lancé un appel d’offres en juin 2011 pour
la construction d’un nouvel équipement. Celui-ci a été
remporté par le consortium formé par Direct Énergie
Génération (filiale de Direct Énergie) et Siemens. « Nous
avons proposé l’offre la plus économique pour l’État, qui
contribue aussi à l’investissement », souligne Guillaume
Moreau, Responsable financement chez Siemens.
Cette future centrale électrique nouvelle génération
(en cycle combiné gaz naturel et vapeur) représentant un
investissement global de plus de 400 Me devrait générer
entre 400 et 800 emplois durant la phase de construction,
puis 40 à 50 emplois pérennes. D’une puissance de
422 MW, elle sera la quatrième unité du genre installée
en France par Siemens.
Un financement original
Par le biais de sa filiale Siemens Financial Services (SFS),
Siemens peut intervenir à plusieurs niveaux pour ses
clients : en structurant une offre de financement portée
ensuite par une ou plusieurs banques partenaires, en
participant en tant que prêteur (via Siemens Bank) ou
en entrant directement au capital du projet. C’est cette
dernière solution, la plus innovante, qui a été choisie
Landivisiau en Bretagne: une nouvelle centrale
à cycle combiné gaz d’ici à 2016
La consultation publique sur cette future centrale est lancée. Focus sur un projet innovant,
notamment en termes de financement, associant Direct Énergie à Siemens.
pour Landivisiau. « Nous avons créé une société projet
dédiée qui va porter l’investissement. Cette société
projet peut emprunter pour optimiser la rentabilité de
l’investissement: on parle alors de dette projet. C’est
ce parti que nous avons suivi pour Landivisiau, la dette
projet devant être remboursée par les revenus issus
de la vente d’électricité », détaille Guillaume Moreau.
Via Siemens Project Ventures, filiale de SFS, c’est
le premier projet d’investissement de ce type réalisé
par Siemens en France. À Landivisiau, Siemens entrera
pour 40 % au capital de la société projet (le reste étant
détenu par Direct Énergie). La construction de la centrale
électrique devrait démarrer en 2014.
«
Plus de
04 | 05 Tendances & Innovation
Mégatendances
Pour une nouvelle
ère énergétique
Aux systèmes énergétiques complexes répondent une série de solutions parfaitement complémentaires.
L
’entrée dans une nouvelle ère énergétique
concerne de nombreux pays, mais revêt des
formes différentes. Si la demande en électricité
augmente dans les marchés de croissance, les pays
industrialisés cherchent d’abord à réduire leur
consommation. Mais la clé d’une transition réussie
est la même pour tous : le développement durable
avec une production écocompatible de l’énergie,
bien distribuée et utilisée le plus efficacement possible.
Pour réussir le « tournant énergétique », de nouvelles
mesures s’imposent car les infrastructures énergétiques
seront demain plus complexes, plus interconnectées
et plus flexibles. Des millions de petites et moyennes
installations produisant de l’électricité à partir du vent,
de l’eau, de la biomasse ou de la chaleur terrestre
côtoieront les grandes centrales électriques.
En choisissant la voie de l’« électricité verte », l’Europe
pourrait devenir le pionnier de cette ère nouvelle.
Dans cet objectif, il faut miser sur le bon bouquet
énergétique et un système élaboré : des énergies
renouvelables disponibles à des prix compétitifs,
des autoroutes de l’électricité et des réseaux intelligents
capables de faire concorder l’offre et la demande,
le développement de systèmes de stockage de l’énergie
et l’utilisation optimisée de celle-ci dans les bâtiments,
les transports et l’industrie. Siemens travaille sur tous
ces fronts et propose déjà de nombreuses solutions.
Si ces mesures sont minutieusement planifiées et
déployées dans un cadre politique approprié, elles
s’assembleront pour préfigurer le futur système
énergétique. À la clé : un tournant énergétique réussi,
grâce à des solutions devenues des succès d’exportation.
AUTOROUTES DE L’ÉLECTRICITÉ
Un transport de
courant à faibles pertes
Les énergies renouvelables doivent être exploitées
là où elles sont disponibles en abondance : le soleil dans
les régions très ensoleillées et le vent en pleine mer. Il faut
donc développer les réseaux de transport longue distance.
Au-delà des frontières nationales, ils doivent utiliser les
lignes haute tension classiques, les câbles souterrains et
les autoroutes électriques via le transport en courant
continu haute tension (CCHT).
COMMANDE DE LA CONSOMMATION
Offre et demande
Dans les entrepôts frigorifiques ou les installations de climatisation, la coupure
temporaire est souvent inefficace. Mieux vaut réduire la consommation lorsque l’offre
est faible et les prix élevés. La gestion de la demande permet d’alléger la charge des
réseaux électriques. Les développeurs de Siemens mettent au point des systèmes
d’automatisation des bâtiments capables d’adapter en temps réel la consommation
de courant aux fluctuations de prix. Les compteurs intelligents pourraient démarrer
des pompes à chaleur ou des machines à laver lorsque les prix sont les plus avantageux.
ÉNERGIES RENOUVELABLES
La voie de la compétitivité
Si la plupart du courant doit être produit à l’avenir à partir
d’énergies renouvelables, celles-ci doivent être compétitives,
même sans subventions. Cet objectif est en passe d’être atteint
pour l’énergie éolienne. Les innovations développées par
Siemens (pales plus résistantes, logiciel de réglage optimal,
turbines à entraînement direct…) rendent le courant éolien
aussi économique que celui produit à partir du charbon.
Les éoliennes offshore sont très prometteuses car elles
peuvent être implantées sur de vastes zones venteuses.
SMART GRIDS
Réseaux électriques intelligents
À l’avenir, de petits et moyens producteurs d’énergie injecteront du courant dans le réseau.
Les consommateurs deviendront de plus en plus des producteurs. C’est pourquoi les réseaux
électriques intelligents (smart grids) sont indispensables. À Wildpoldsried (Bavière), Siemens
teste leur fonctionnement. Les smart grids assurent la stabilité du réseau et maintiennent
l’équilibre entre la production et la consommation. Ils nécessitent d’innombrables capteurs
de mesure, des composantes de réseau régulables et des modules logiciels capables de
s’auto-organiser.
FINANCEMENT
Des solutions de financement
intelligentes
Les villes et les communes soucieuses de réduire leur consommation
d’énergie malgré un budget restreint pour s’équiper ont besoin de solutions
de financement intelligentes. Les contrats de performance énergétique
de Siemens, qui combinent conseil, installation et financement, en sont
un exemple. Le client n’a aucun investissement initial à réaliser. Il paie
ses redevances avec le coût de l’énergie économisée. Siemens a déjà
modernisé plus de 4 700 bâtiments, soit une économie proche de 1 milliard
d’euros et de 10 millions de tonnes d’émissions de CO2.
CENTRALES THERMIQUES
Production électrique
à haut rendement
Les fluctuations de production de courant doivent être rapidement
compensées en cas de variations d’ensoleillement ou de baisse d’intensité
du vent. Grâce à sa dernière centrale à gaz à démarrage rapide, qui détient
le record mondial du rendement, associée à une turbine à vapeur, Siemens
transforme plus de 60 % de l’énergie du gaz naturel en électricité.
Sa puissance suffit à alimenter une ville comme Berlin.
STOCKAGE D’ÉNERGIE
Développement
Les énergies éolienne et solaire étant par
essence intermittentes, il sera impératif de
disposer à l’avenir de systèmes de stockage.
Avec Siestorage, Siemens offre dès aujourd’hui
aux exploitants de réseaux un système de
stockage moderne, doté de batteries de forte
puissance pouvant atteindre 25 MW. Avec le
courant excédentaire, les développeurs de
Siemens s’attachent aujourd’hui à produire de
l’hydrogène écologique par électrolyse. Celui-ci
peut être injecté dans le réseau de gaz naturel,
reconverti en courant, utilisé dans les véhicules
à pile à combustible.
UTILISATION EFFICACE DE L’ÉNERGIE
Économiser et mieux
utiliser le courant
L’énergie la plus propre est celle que l’on n’utilise pas. Les moteurs
électriques peuvent absorber jusqu’aux 2/3 de l’énergie totale consommée
par une entreprise industrielle. Grâce aux moteurs à économie d’énergie et
à une régulation intelligente, cette consommation peut être réduite jusqu’à
60 %. L’investissement est rentabilisé en moins de 2 ans. Dans l’industrie
manufacturière, les machines de production consomment 60 % de leur
énergie, même au repos, une valeur réduite de moitié grâce à une gestion
de l’énergie ciblée. À l’échelle mondiale, les bâtiments, responsables de
près de 40 % de la consommation d’énergie globale, peuvent réaliser
des économies substantielles grâce à l’isolation thermique, aux pompes
à chaleur, aux systèmes de gestion intelligents et à un éclairage efficace.
SÉCURITÉ D’ALIMENTATION
Fiable et abordable
Notre système énergétique sera fortement axé à l’avenir sur les énergies
renouvelables, mais il faudra pouvoir disposer à tout moment d’une énergie
fiable et abordable. Il convient donc d’éviter les pannes de courant à large
échelle (blackouts) et de ne pas compromettre la compétitivité de l’industrie
par des coûts énergétiques trop élevés.
Mégatendances
« Nous sommes un outil industriel
au service de la France. »
L’énergie marémotrice,
un marché émergent
Avec une densité de flux
d’énergie 800 fois supérieure
à celle du vent, les marées
sont une source d’électricité
fiable, encore largement
inexploitée. Les meilleurs
gisements se situent en
France (en Bretagne et en
Normandie), en Écosse, au
Canada et en Corée du Sud.
Siemens est l’un des acteurs
de ce marché naissant. En
2012, il a pris une participation
majoritaire dans l’entreprise
britannique Marine Current
Turbines, qui exploite depuis
2008 la centrale électrique
de Strangford Lough en
Irlande du Nord. L’installation,
d’une puissance de 1,2 MW,
est similaire à une éolienne,
mais actionnée par l’eau.
Un nouveau parc de turbines
d’une puissance de 2 MW est
actuellement en construction
au large de l’île de Skye, au
nord-est de l’Écosse. En
France, le marché de l’énergie
marémotrice se développe
depuis 2 ans avec des appels
d’offres lancés par la
Commission de régulation
de l’énergie. « Sur ce marché
d’innovation, il me paraît
pertinent de favoriser une
coopération intra-européenne
dès le début », estime Andreas
Görgen.
q Numéro 1 mondial dans l’éolien offshore en Europe, Siemens compte parmi les leaders mondiaux dans la fourniture
de produits, solutions et services pour le marché énergétique.
q C’est le seul équipementier à disposer d’un savoir-faire exhaustif sur l’ensemble de la chaîne de transformation de l’énergie,
depuis l’extraction des matières fossiles jusqu’au transport de l’électricité.
q En France, ses compétences en matière d’ingénierie, son avancée technologique et ses capacités d’industrialisation sont
des atouts pour la réussite de grands projets, tels l’interconnexion électrique France-Espagne, l’éolien en mer et terrestre,
et la construction de centrales à cycle combiné gaz naturel en complément du développement des énergies renouvelables.
Andreas Görgen
Directeur du secteur Energy, Siemens Région Europe du Sud-Ouest
Docteur en Droit, ancien élève étranger de l’ENA, Andreas Görgen dirige
le secteur Energy de Siemens sur l’Europe du Sud-Ouest. Il est également
responsable pour Siemens France de l’activité « Power Generation ».
Le secteur Energy en bref
applique la devise de Jacques Delors sur l’Europe : «la compétition
(au niveau des produits) stimule. La coopération (au niveau des
projets) renforce et la solidarité (au niveau des partenariats) unit.»
Les produits qui répondent aux défis énergétiques sont la condition
de base. Ensuite, les projets phare, en Europe, donnent de
la légitimité et de la crédibilité à la solution proposée. D’où la
nécessité d’avoir accès à un marché et de disposer d’une
régulation qui pousse à l’innovation. Pour ne citer que 3 exemples
de projets phare français auxquels nous contribuons : le projet
d’interconnexion électrique de RTE et de son homologue espagnol
dans l’acheminement de l’électricité ; la centrale à cycle combiné
de Landivisiau pour laquelle Direct Énergie nous a choisis comme
partenaire pour contribuer au pacte électrique breton et à la
transition énergétique ; la coopération avec la CNIM dans le
domaine de la biomasse et de la valorisation des déchets, aussi
bien en France qu’à l’export. Chaque projet apporte sa part de
réponse au défi énergétique et à travers tous ces projets, nous
tissons des partenariats dans lesquels chacun apporte ses
compétences.
Quel est l’objectif de ces partenariats?
Apporter la meilleure réponse au défi énergétique, ensemble !
Nos clients français sont nos premiers partenaires et la clé du
succès : leur expérience, leurs exigences et leurs ambitions, en
France et à l’export, nous poussent à être encore plus compétitif,
à inventer et améliorer constamment nos produits et services.
Les 2 autres clés du succès sont nos partenariats avec nos
fournisseurs et finalement notre propre ambition. Comme
illustration, je citerais le travail de l’équipe de transmission basée
à Grenoble, dirigée par Olivier Gueydan, qui a remporté le projet
d’interconnexion Ghana-Togo-Benin et qui rénove également
le système électrique algérien. Cette équipe réalise plus de
2/3 de son chiffre d’affaires à l’export ! Un autre exemple est
l’éolien offshore, où nous ne proposons pas seulement un site
industriel français, mais où nous avons qualifié un nombre
d’entreprises françaises. Notre objectif est de former des
partenariats avec celles-ci, en France et ailleurs, et de leur
ouvrir nos carnets de commandes en Allemagne, au Danemark
et en Grande-Bretagne. Bref : de créer, en France, de l’emploi
et de la valeur ajoutée, maintenant !
Quels sont les défis de l’énergie au XXIe
siècle?
Le principal défi du XXIe
siècle est la lutte contre le changement
climatique qui nous impose de repenser nos modes de production
et de consommation énergétique. En Europe, cela nous pousse
à agir sur 3 axes principaux : le maintien de la productivité et de
la compétitivité industrielle, la garantie d’une fourniture d’énergie
stable à un prix abordable et la réduction des émissions de CO2.
En tant qu’industriel, nous participons à relever ces défis avec
nos partenaires, au service de la transition énergétique en France.
La France s’est engagée à modifier son mix énergétique
et à réduire la part du nucléaire de 75 à 50 % dans sa
production d’électricité d’ici à 2025. L’objectif est-il atteignable?
L’État a fixé le cap politique. En tant qu’industriel, charge à nous de
proposer des solutions au défi lancé – et d’apporter notre conseil.
Nous avons réalisé des études sur la transition énergétique en France
et nous tâchons, avec nos partenaires français, d’élaborer des idées
pour un nouveau marché d’électricité européen. Nous mettons notre
expertise au service du débat national sur la transition énergétique.
En tant que dirigeant du secteur énergie, j’y suis personnellement
impliqué, tant au niveau français qu’européen. La France dispose d’un
mix énergétique très compétitif et qui peut être un atout important,
même à l’échelle européenne. Elle a su éviter un certain nombre
d’erreurs survenues dans d’autre pays, notamment en Allemagne.
La transition énergétique lui permettra de jouer un rôle plus
important dans les énergies renouvelables. Finalement, le débat
et la coopération industrielle franco-allemande sont indispensables
pour l’énergie de l’avenir, en Europe.
Comment Siemens France peut-il contribuer
à faciliter cette transition énergétique?
À travers Siemens France, tout Siemens est un outil industriel
français. Notre souhait est de partager notre expérience en tant que
partenaire à part entière, dans les domaines d’innovation aussi bien
que sur les marchés mûrs et à l’export. L’expérience partagée et la
coopération permettront de baisser les coûts pour le contribuable,
de rendre les nouvelles énergies plus compétitives et de créer des
filières industrielles qui contribueront au renouveau économique.
Comment définiriez-vous votre approche industrielle?
L’approche industrielle repose sur « 3 P » : les produits, les projets
et les partenariats. C’est une approche industrielle européenne qui
06 Stratégie
La raréfaction des ressources fossiles et la progression des émissions de gaz à effet de serre imposent
de repenser notre système énergétique, à l’échelle européenne et mondiale. En France, le débat sur
la transition énergétique est lancé. Quel rôle Siemens a-t-il à jouer?
Interview d’Andreas Görgen, Président du secteur Energy de Siemens dans la Région Europe du Sud-Ouest.
07 Reportage
Inelfeen bref
Inelfe est une société mixte détenue à parts égales par les entreprises gestionnaires des
réseaux électriques espagnols et français, REE (Red Eléctrica de España) et RTE (Réseau de
transport d’électricité). Elle a été constituée le 1er
octobre 2008 pour mener à bien le projet
de nouvelle interconnexion électrique entre la France et l’Espagne. Cette liaison, entière-
ment souterraine et traversant les Pyrénées par une galerie technique, entrera en service
fin 2014. Le projet bénéficie d’un budget de 700 millions d’euros, dont 300 pour les 2 stations
de conversion, et d’un cofinancement de 225 millions d’euros de l’Union européenne dans
le cadre du programme EEPR (European Energy Programme for Recovery).
Une autoroute
électrique sous
les Pyrénées
Déclarée « projet d’intérêt européen », la nouvelle
interconnexion électrique entre la France et
l’Espagne va permettre de doubler les capacités
d’échanges d’électricité et de faciliter l’intégration
des énergies renouvelables dans le réseau européen.
La péninsule Ibérique possède actuel lement
l’un des taux d’interconnexion électrique
les plus bas de l’Union européenne. Le pro-
jet Inelfe de construction d’une ligne élec-
trique à haute tension entre la France et
l’Espagne va le porter de 3 à 6 % d’ici à
2015. Une fois opérationnelle, cette infra-
structure permettra d’économiser 2,3 mil-
lions de tonnes de CO2
par an et facilitera
une meilleure intégration de l’électricité
produite par les champs éoliens espagnols.
D’une puissance totale de 2 000 MW,
la liaison renforcera la sécurité du réseau
électrique et la qualité d’approvision-
nement en électricité des 2 pays, en
particulier celle des régions du Roussillon
et de l’Ampurdán. La société Inelfe a confié
à Siemens France l’installation clés en
main des 2 stations de conversion de
2 x 1 000 MW à Baixas près de Perpignan
et à Santa Llogaia près de Figueras.
Convertir le courant
alternatif en continu
En raison de contraintes
environnementales et de la longue
distance de l’interconnexion entre les
2 pays, la liaison sera en courant continu,
contrairement aux réseaux électriques
français et espagnols actuels. Le rôle des
stations de conversion est de transformer
le courant alternatif en courant continu,
et inversement. Celles que construit
Siemens utiliseront pour la première fois
la technologie innovante HVDC Plus
(technologie à IGBT, dite « VSC » plus
souple, et assurant une meilleure stabilité
des réseaux). « Le cœur du système,
ce sont les power modules, organes
intelligents de commutation de l’énergie
qui vont, par ouverture ou fermeture
plusieurs milliers de fois par seconde,
convertir le courant alternatif en courant
continu, et inversement. En cas de
blackout d’un pays, le système est prévu
pour assurer la réénergisation complète
du réseau; l’inversion des flux de
puissance entre les 2 réseaux peut être
quasi immédiate. C’est une première
mondiale à cette échelle de puissance
pour cette technologie », explique
Romain Grosjean, Chef de projet Siemens.
Démarré en 2011, le chantier avance
à bon rythme. Les travaux de génie civil
sur les stations se terminent côté français
et sont achevés côté espagnol. La phase
de montage des appareils électriques a
commencé en avril 2013 par le montage
des transformateurs. Pour les équipes
grenobloises de Siemens qui pilotent
le projet, cette étape représente
un temps fort.
Le tunnelier en action : début novembre
2012, le tunnelier « Canigou » a
commencé l’excavation de la partie nord
de la galerie technique pour aller
à la rencontre de son frère jumeau
« Alberas », parti de La Junquera en mars.
La jonction a eu lieu le 22 avril 2013.
Opération d’enfouissement : la ligne électrique est enterrée sur
56 km de tranchée de béton à 1,5 mètre de profondeur : 26 km
côté français et 30 km côté espagnol. De nombreux forages sont
prévus pour franchissements d’obstacles comme routes/rivières à
raison de 15 en France et 25 en Espagne.
Les halls de conversion : les stations de conversion de Baixas
et Santa Llogaia se composent chacune de 2 bâtiments principaux.
Ils vont accueillir les quelque 5 000 power modules conçus pour
convertir le courant continu en courant alternatif.
Les transformateurs :
7 transformateurs, côté
français, fabriqués par
Siemens ont quitté
l’usine de Nuremberg fin
2012 par camions
pour être acheminés
par barges jusqu’à
Rotterdam, puis par
navires vers Port-la-
Nouvelle (Languedoc-
Roussillon), et enfin
transférés de la zone
portuaire à la gare
ferroviaire de Port-la-
Nouvelle.
Le convoi exceptionnel
dans le Languedoc-
Roussillon transportant
un transformateur :
depuis la gare
d’Espira-de-l’Agly,
les transformateurs
ont été livrés par
camions sur le site de
Baixas. Chaque
transformateur pesant
243 tonnes,
les déplacements n’ont
pu se faire qu’à 5 km/h.
La galerie technique :
les câbles électriques
vont traverser les
Pyrénées par une galerie
technique de 8,5 km
de long et de 3,5 mètres
de diamètre.
2,3Mt de réduction
des émissions de CO2
par an
64,5km de ligne souterraine entre Santa Llogaia (Espagne)
et Baixas (France) : 8,5 km de tunnel, 26 km de tranchée côté
français et 30 km côté espagnol.
de 1 400à 2 800MW
Capacité d’échange doublée