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I©TDC
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Pointés du doigt suite au scandale du travail d’enfants et aux très
faibles prix payés aux producteurs, les grandes entreprises du
secteur du cacao et du chocolat ont pris des initiatives pour amé-
liorer la durabilité de l’industrie. Qu’en est-il aujourd’hui, surtout
après une forte diminution l’an dernier du prix du cacao sur le
marché mondial ?
Par ailleurs, en dépit de ces conditions de marché difficiles, des
coopératives optent résolument pour une production durable.
Vingt d’entre elles bénéficient d’un appui du Trade for Develop-
ment Centre (TDC). Afin de mettre en lumière leur travail, nous
nous sommes rendus non seulement au Ghana et en Côte
d’Ivoire, mais aussi en Bolivie et au Vietnam.
Partie 1 : Inquiétudes au pays du cacao
L’offre et la demande p. 3
Des rémunérations bien en dessous
du seuil de pauvreté p. 5
Des belles promesses p. 7
Les initiatives de la grande distribution p. 9
en Belgique
Partie 2 : L’appui du TDC
Les cueilleurs boliviens de cacao sauvage p. 10
Les pionniers vietnamiens du cacao équitable p. 12
Le TDC au Ghana et de Côte d’Ivoire p. 14
Côted’Ivoire©TDC
3
« Savourez votre chocolat : il sera impayable dans cinq ans ! », titraient les journaux
en 2014, alors que de grands fabricants de chocolat, comme Mars et Barry Calle-
baut, prévoyaient une pénurie de cacao d’ici 2020. Un constat que l’ICCO, l’Organi-
sation internationale du cacao, a d’emblée qualifié de « conclusions prématurées ».
« Ces dernières années ont été caractérisées par une alternance entre excédents et
pénuries, en fonction des récoltes en Afrique de l’Ouest, et nous ne nous attendons
pas à une amélioration de la situation à l’avenir. » Ces querelles n’ont cependant eu
que peu d’effet sur le marché. Mû par une logique économique de demande en
légère croissance et de fluctuations limitées de l’offre, le prix du cacao sur le marché
mondial a poursuivi sa lente ascension.
Jusqu’à la fin de 2016. Des conditions climatiques favorables, associées à des vents
modérés en provenance du désert, ont alors contribué à une hausse considérable
de la production en Côte d’Ivoire et au Ghana. Tout à coup, l’offre a nettement
dépassé la demande et les mécanismes du marché ont fait chuter, à la mi-2017, les
prix sur le marché mondial de plus de 33 % pour atteindre leur plus bas niveau en
huit ans.
Un prix plus bas sur le marché mondial a immanquablement des répercussions pour
les cacaoculteurs. Tant la Côte d’Ivoire que le Ghana comptent des organismes
publics qui leur garantissent un prix minimum. Mais, au début de la récolte en
mars 2017, la Côte d’Ivoire a annoncé qu’elle était tenue de réduire le prix minimum
accordé aux producteurs, le faisant passer de 1.100 à 700 francs CFA le kilo
(1,06 €), soit une baisse de 30 %. Pour sa part, le Ghana a décidé de maintenir son
prix garanti, mais le pays a déclaré avoir déjà perdu plus de 1 milliard de dollars de
recettes d’exportation. Reste à savoir combien de temps le Trésor public pourra ré-
sorber cet écart entre le marché et les agriculteurs. Nombre de projets planifiés,
comme la réalisation de routes dans les régions cacaoyères, ont déjà été mis en
suspens. L’achat des récoltes a même dû être légèrement différé faute d’argent. Qui
plus est, la contrebande de cacao de la Côte d’Ivoire vers le Ghana a connu une
énorme progression.
Une augmentation des prix n’est pas en vue dans l’immédiat, étant donné que, cette
année aussi, les conditions climatiques ont été favorables.
4
5
Ghana© TDC
Nul ne peut nier qu’il existe une constante dans toute cette histoire de fluctua-
tion de prix : la misère dans laquelle vivent des millions de producteurs et leurs
familles. Dans son « Baromètre du cacao 2015 », VOICE, une coalition d’ONG,
a calculé qu’un cultivateur ivoirien devrait gagner quatre fois plus pour atteindre
le seuil de pauvreté de 2 dollars par jour. Selon une étude commanditée par
Barry Callebaut et l’Agence française de développement AFD, le revenu moyen
des cacaoculteurs ivoiriens est de 0,91 dollar par jour. Et le fait que de nom-
breuses familles soient totalement dépendantes de leurs cacaoyers vieillissants
ne fait qu’aggraver la crise. Il faut en outre signaler que ces deux études datent
d’avant la chute des prix sur le marché mondial. Laurent Pipitone, directeur de
la division économique de l’ICCO, a tiré la sonnette d’alarme en 2017 : « Si ce
niveau de prix persiste pendant longtemps, les cacaoculteurs vont en pâtir.
Nombre d’entre eux poursuivront leurs activités, faute de solution alternative.
Mais d’autres abandonneront tout simplement la production de cacao. »
 3,5 millions environ de tonnes de cacao
sont produites chaque année dans une
trentaine de pays.
 Quelque 60 % de cette production provien-
nent de deux États d’Afrique de l’Ouest : la
Côte d’Ivoire et le Ghana.
 5 à 6 millions de petites entreprises
familiales assurent la production mondiale.
 Une poignée de grands industriels
monopolise le négoce, ainsi que le broyage et
la transformation des fèves de cacao (OLAM,
Cargill, ADM, Barry Callebaut).
 Quelque 90 % de la production de chocolat
sont principalement aux mains de cinq ac-
teurs : Mars, Mondelez International, Nestlé,
Hershey et Ferrero.
 6,6 % à peine des recettes générées
atterrissent dans la poche des cacaoculteurs.
7,6 % vont aux transformateurs de cacao,
35,2 % aux chocolatiers et 44,2 % à la
grande distribution.
Source : Dedicated 2016 et VOICE 2015
©TDC
6
Pour VOICE la façon la plus simple de sortir de cette impasse, est de payer
davantage les cacaoculteurs, soit en instaurant un prix plancher - à l’instar de
ce que font déjà plusieurs petits chocolatiers -, soit en appliquant un système
flexible de primes. 
La World Cocoa Foundation (WCF), une organisation représentant toutes les
grandes entreprises du secteur, a pour sa part réagi en admettant que les
conditions de marché actuelles sont intenables à long terme, mais elle a aussi
immédiatement mis en garde contre des perturbations du marché : « Si nous
nous bornons à augmenter les prix versés aux agriculteurs, l’offre risque d’aug-
menter encore. Aussi, il nous faut dans le même temps élargir le marché, certai-
nement dans des économies émergentes comme l’Inde, la Chine et le Brésil,
tout en empruntant davantage encore la voie de la production durable. » Des
propos auxquels Anthonie Fountain, coauteur du rapport VOICE, a répondu en
affirmant : « Tout le monde s’accorde à dire qu’une augmentation des prix pour
les cacaoculteurs n’est pas la seule piste à explorer. Mais il semblerait qu’à
présent, le secteur soit trop souvent prêt à tout envisager, sauf justement une
augmentation de ces prix. »
Nick Weatherill, Directeur de l’ICI (International
Cocoa Initiative, une organisation qui met sur pied
des projets de sensibilisation au Ghana et en Côte
d’Ivoire avec des fonds de l’industrie, se fait l’écho
d’une préoccupation supplémentaire : « Une détério-
ration de la situation accroîtra aussi le risque
d’esclavage d’enfants. »
Un risque qui n’est pas nouveau. Il y a vingt ans, les
informations révélant que des enfants maliens et
burkinabés âgés de 12 ans avaient été vendus
comme esclaves pour travailler dans des plantations
familiales ghanéennes et ivoiriennes, avait choqué
le monde entier. De très nombreuses initiatives in-
ternationales avaient alors été prises tant par des
pouvoirs publics que par l’industrie.
Selon le rapport A Matter of Taste de l’ONG Stop
the Traffik, celles-ci ont été plus ou moins couron-
nées de succès. Cette ONG a comparé les six
principaux fabricants de chocolat sur base de onze
critères, dont la présence d’un système de contrôle
du travail des enfants, les investissements consentis
dans les communautés locales et la certification.
C’est le Plan Cacao de Nestlé, lancé en 2009, qui
décroche la meilleure note.
Source:BASIC
7
« Si ce niveau de prix persiste encore longtemps, il impactera tous
les efforts de durabilité consentis ces dernières années. », précise
Laurent Pipitone. Cathy Pieters de Mondelez International ne dit pas
autre chose : « Nous avons tout intérêt à ce que tout aille bien pour
les agriculteurs ivoiriens. Les prix bas réduisent à néant nos inves-
tissements » en la matière. Car, en réponse aux campagnes pu-
bliques et à la pression politique autour des enfants esclaves et de
la pauvreté dans les plantations de cacao, toutes les grandes entre-
prises du secteur ont dévoilé de grands projets. Cadbury (qui fait
actuellement partie de Mondelez) a été le premier grand industriel à
intégrer des produits certifiés à sa gamme. Pour sa part, Mars a été
le premier à promettre du chocolat à 100 % durable pour 2020. Fer-
rero et Hershey ont suivi plus tard. Barry Callebaut parle, lui, de
2025. Quant à Nestlé, Mondelez et Cargill, ils n’ont pas encore fixé
de date.
La manière dont ces entreprises tentent d’atteindre leurs objectifs
durables varie. Ferrero, Hershey et Mars ont choisi de collaborer
avec les systèmes indépendants de certification Fairtrade, UTZ et
Rainforest Alliance, en les combinant avec leurs propres projets sur
le terrain. Ainsi, Ferrero Farming Values (Ferrero), Learn to Grow
(Hershey) et Sustainable Cocoa Initiative (Mars) misent sur la forma-
tion des cacaoculteurs et la scolarisation de leurs enfants, sur une
amélioration des techniques de production et sur le développement
communautaire. D’après leurs rapports d’avancement les plus ré-
cents, quelque 50 % de leur cacao seraient actuellement certifiés
Fairtrade, UTZ ou Rainforest Alliance, et des dizaines de milliers
d’agriculteurs auraient suivi des programmes de formation.
Depuis quelque temps, l’emballage des barres Côte d’Or arbore un
« écusson » vert portant la mention Cocoa Life. Il s’agit de l’intitulé
du programme de durabilité propre à Mondelez International, dont
Côte d’Or fait partie.
Tous deux collaborent toujours avec Fairtrade International sans
toutefois utiliser le logo Fairtrade, ce qui représente un modèle inédit
de collaboration. Fairtrade International devient un partenaire du
programme Cocoa Life au Ghana, tout en contribuant au renforce-
ment des coopératives fournisseuses de cacao à Mondelez. Les
agriculteurs n’obtiennent pas le prix minimum Fairtrade garanti, mais
bien des primes assimilables à la prime équitable. Mondelez investit
pour sa part dans des formations destinées aux agriculteurs et dans
des projets de développement local. Le dernier rapport d’avance-
ment en date affirme que Cocoa Life touche actuellement quelque
92.000 agriculteurs disséminés dans 861 villages, ce qui représente
pour Mondelez 21 % de cacao durable.
Ghana©TDC
Depuis 2009, Nestlé dispose également de son propre et ambitieux
Plan Cacao Nestlé, lui aussi une combinaison entre une collabora-
tion avec des certificateurs (principalement UTZ) et l’organisation de
formations dispensées aux agriculteurs. Son projet phare est la col-
laboration avec 70 coopératives en Côte d’Ivoire, soit environ
40.000 agriculteurs, qui a donné naissance à un système de con-
trôle du travail des enfants. Des child labour agents et community
liaison people formés à l’échelon local sont actifs au sein des com-
munautés pour repérer tout travail des enfants et coordonner des
interventions telles que l’organisation de séances de sensibilisation,
la fourniture de matériel scolaire ou encore la recherche de solutions
alternatives permettant d’accroître le revenu des familles.
8
Fairtrade International
gère depuis 1988 le principal label international de commerce
équitable. Deux possibilités existent pour le cacao : d’une
part, apposer le label Fairtrade bleu vert sur leur produit cho-
colaté en faisant certifier tous les ingrédients pour lesquels il
existe des standards équitables (cacao, sucre, noix…) et, d’autre part, utiliser
le logo du Fairtrade Sourcing Program, qui permet de ne certifier qu’un seul
ingrédient, le cacao par exemple.
Rainforest Alliance
est une ONG américaine fondée dans l’optique de protéger
l’environnement et la biodiversité. Elle s’est ensuite égale-
ment consacrée à la certification de produits cultivés de fa-
çon durable. Nonobstant la présence de critères sociaux (mais, contrairement
à Fairtrade, aucun prix minimum n’est garanti aux producteurs), l’accent est
davantage mis sur des aspects écologiques.
UTZ
est une initiative néerlandaise lancée par le secteur du café.
Depuis 2002, cette ONG a véritablement pris son envol et
s’est, elle aussi, engagée dans la filière du cacao, en mettant
fortement l’accent sur la formation des agriculteurs et la lutte contre le travail
des enfants. Ici non plus, aucune trace d’un prix minimum.
Rainforest Alliance et UTZ ont fusionné en janvier 2018
et un nouveau système de certification est annoncé pour
2019. L’organisation poursuivrait alors l’aventure sous le
nom de Rainforest Alliance.
CEN/ISO
Aujourd’hui, la plupart des chocolatiers collaborent avec
au moins un des systèmes internationaux de certification.
Mais, une autre piste pour qualifier le cacao de durable
est en passe de se concrétiser. Depuis 2011, le CEN
(Comité européen de normalisation), la coupole des orga-
nisations nationales de normalisation de 33 pays euro-
péens, œuvre à l’élaboration d’une « norme générale pour
le cacao durable ». Un objectif ambitieux vu que le CEN
quitte pour la première fois son terrain de prédilection -
les normes de qualité et de sécurité - pour aborder un
thème aussi complexe que la durabilité. Il a rapidement
été rejoint dans cette entreprise par l’ISO (International
Organization for Standardization) et ses 163 pays
membres ; les pays producteurs de cacao, les entreprises
et les ONG se retrouvant ainsi également autour de la
table. La date de publication de la norme a déjà été repor-
tée à plusieurs reprises et son impact potentiel sur les
pratiques adoptées dans le secteur, sur le rôle joué par
les certificateurs, ou encore sur la vie des agriculteurs de-
meure une inconnue.
Tous ces projets se traduisent-ils déjà par des résultats positifs ? Fin 2017, VOICE avait publié un discussion paper appelant tous les acteurs du
marché du cacao – pays producteurs, certificateurs et secteur privé – à plus de transparence. Les rapports annuels font souvent état de l’ampleur
des actions entreprises (autant de villages repris dans le projet, autant d’agriculteurs touchés, autant d’écoles construites), mais rarement, voire
jamais, de leur impact. « La construction d’une école n’est pas en soi une information pertinente », poursuit Anthonie Fountain, « contrairement au
fait de savoir si cette école permet d’accroître le nombre d’élèves fréquentant les cours et de réduire le taux d’analphabétisme. Il en va de même
des programmes de formation s’adressant aux agriculteurs. Quel impact ce genre de formations a-t-il sur leur productivité et
surtout sur leurs revenus ?»
9
Aux Pays-Bas, tout comme en Suisse et au Royaume-Uni, le marché équitable s’est
fortement développé depuis que les distributeurs se sont engagés dans cette voie.
En Belgique aussi, la grande distribution a promis ces dernières années de ne pas
ménager ses efforts en faveur du chocolat durable. Pionnier, Delhaize continue de
proposer toute une vaste gamme de produits labellisés équitables ou durables.
Depuis quelques années maintenant, des figurines en chocolat Fairtrade font même
leur apparition dans les rayons durant la période de Saint-Nicolas et de Pâques.
Chez Carrefour également, le commerce équitable prend son envol. L’entreprise a
annoncé en avril 2017 qu’Eclair, le fournisseur de toute la pâtisserie, n’utiliserait
désormais plus que du cacao Fairtrade.
ALDI, de son côté, propose depuis la fin 2017 100 % de cacao certifié durable pour
tous les produits chocolatés de ses propres marques. Même son de cloche du côté
de Colruyt, qui attend de tous ses fournisseurs qu’ils utilisent du cacao certifié pour
les produits sous marque de distributeur. Lidl s’investit lui aussi à 100 % dans les
marques de distributeur certifiées UTZ, en combinaison avec un projet mis en œuvre
dans une école d’agriculture en Côte d’Ivoire.
De la fève de cacao à la barre de chocolat, la
chaîne est longue et les maillons nombreux. En
règle générale, le processus de production est
fractionné et les chocolatiers ne sont pas les
mêmes que les entreprises qui procèdent à la
torréfaction, au broyage-affinage et au pressage
des fèves de cacao. Toutefois, à l’heure
actuelle, de plus en plus de chocolatiers
assurent eux-mêmes l’ensemble du processus.
Leur matière première n’est pas le « chocolat de
couverture » livré sous forme liquide dans de
grandes citernes, mais bien la fève de cacao à
proprement parler.
Ce groupe toujours plus nombreux de chocola-
tiers artisanaux – communément appelé le
mouvement bean to bar (de la fève à la barre de
chocolat) – privilégie le plus souvent la qualité à
la quantité et sillonne notre planète en quête de
cacao de qualité supérieure et de saveurs
particulières. Cela ne se traduit pas toujours -
bien que cela soit très fréquemment le cas
cependant - par de bonnes relations avec les
agriculteurs et une rémunération équitable pour
leur travail. Si Pierre Marcolini et Dominique
Persoone sont assurément les personnalités les
plus connues, il y en a aujourd’hui de plus en
plus.
@Breadfortheworld
10
Assurer aux organisations de producteurs un meilleur accès au marché, tel est
l’objectif du Trade for Development Centre (TDC). Vingt coopératives ou
groupes de producteurs de cacao viennent de bénéficier de son appui. Douze
d’entre eux – répartis entre la Bolivie (1), le Pérou (7), le Vietnam (1), le Ghana
(1) et la Côte d’Ivoire (2) – ont reçu un appui financier, tandis que 8 coopéra-
tives ivoiriennes ont suivi deux modules de coachings en marketing. Les
pages qui suivent présentent quatre de ces groupes et leurs projets.
Yuracaré
Dans la partie bolivienne du bassin amazonien, en particulier dans les basses terres
au nord de Cochabamba, vivent les Yuracaré, un peuple indigène de chasseurs-
cueilleurs. Une des principales activités économiques de ces communautés est la
cueillette de cacao sauvage, ou cacao sylvestre, un produit de haute qualité prisé
par les chocolatiers. Mais, ces dernières décennies, l’habitat des Yuracaré est gra-
vement menacé par la déforestation. Tirant parti de la nouvelle Constitution qui
octroie aux communautés indigènes des droits sur leur « territoire originel », les
Yuracaré ont entrepris de préserver leur mode de vie traditionnel. Le Conseil des
Yuracaré a ainsi fondé en 2011 l’association ARCASY (Asociación de Recolectores
de Cacao Silvestre Yuracare), dans le but de trouver de meilleurs canaux de vente
et générer des revenus. Aujourd’hui, cette association regroupe déjà quelque 176
cueilleurs de cacao sauvage.
Des centres de collecte pour de meilleurs prix
Ces dernières années, ARCASY a consacré beaucoup d’énergie à l’élaboration d’un
« Plan de gestion pour la cueillette de cacao sauvage », en concertation étroite avec
le service public bolivien responsable de la gestion forestière. Unique en Bolivie, ce
plan impose aux Yuracaré de protéger les forêts, tout en leur conférant officiellement
le droit de cueillir, transporter et commercialiser le cacao sauvage, tant à destination
du marché domestique qu’à des fins d’exportation.
11
Ce Plan de gestion a ensuite été décliné en « Plans de cueillette»
annuels, applicables à 11 zones délimitées.
Forte d’un appui du TDC au projet, ARCASY a mis en place 11
centres de collecte, soit un par zone, où les membres d’ARCASY
peuvent apporter leur cacao et être immédiatement payés à un
prix supérieur à celui offert par les acheteurs classiques.
Ces centres permettent également aux collaborateurs de l’asso-
ciation d’informer et de proposer aux familles dispersées des for-
mations en matière de séchage, de fermentation et d’enregistre-
ment du cacao pour améliorer la qualité et augmenter la traçabilité.
Commercialisation
Au début du projet, Arcasy ne comptait que deux entreprises de
cacao, boliviennes, dans son portefeuille clients. Grâce à la quali-
té améliorée, l'organisation peut maintenant répondre aux exigen-
ces élevées des marchés de niche dans le Nord.
Le cacao d’Arcasy n’est pour l’instant pas certifié bio, mais il ré-
pond à toutes les conditions et pourra donc être facilement certi-
fié si des clients le demandent. Le projet du TDC porte ses fruits :
entre 2014 et 2017, les ventes d’Arcasy ont augmenté de 76% et
les revenus des cueilleurs de 15%.
Pointdecollecteducacaod’Arcasy©TDC
12
En 2016, ils ont reçus plusieurs formations aux normes Fairtrade et, de-
puis lors, ces coopératives ont toutes les trois reçu la visite d’un auditeur
et décroché la certification.
Ces coopératives produisent actuellement 500 tonnes de fèves de cacao
Fairtrade fermentées et séchées. Les défis commerciaux restent toute-
fois importants, beaucoup d'acheteurs doivent encore être convaincus
de s’aventurer au-delà des chaînes d'approvisionnement traditionnelles
ouest-africaines ou latino-américaines. NAPP tente d’y remédier par dif-
férentes initiatives : le lancement d’un film promotionnel, la participation
à des foires commercialises ou l’organisation d’évènements de réseau-
tage auxquels participent des entreprises vietnamiennes et notamment
belges. Les trois coopératives soutenues par le TDC sont actuellement
en contact avec la société belge Puratos.
©NAPP
Un potentiel peu exploité
Introduite dès le 19e
siècle par les Français au Vietnam, la
cacaoculture y est restée marginale pendant plus d’un siècle.
Ce n’est qu’en l’an 2000 que le gouvernement a élaboré un
plan de promotion du cacao dans différentes régions. De
grandes entreprises comme Cargill lui ont ensuite emboîté le
pas avec des programmes de formation destinés aux cultiva-
teurs. Le Vietnam regorge en effet de potentiels, notamment
en matière de cacao Fairtrade, comme s’en est rendu compte
NAPP (Network of Asia and Pacific Producers), une faîtière qui
regroupe plus de 200 organisations de producteurs certifiés
Fairtrade en Asie. Dans les provinces vietnamiennes Dak Lak
et Dak Nong, situées dans la région des Hauts Plateaux du
Centre, NAPP dispense des formations sur les méthodes de
production durable et accompagne les paysans vers la certifi-
cation.
3 coopératives, 387 familles
Le gouvernement jouant un rôle clé dans l’économie vietna-
mienne, NAPP s’est félicitée de l’intérêt manifesté par la Viet-
nam Cooperative Alliance de devenir son partenaire au sein du
projet financé par le TDC. Une première étape a consisté à
identifier les coopératives de cacao présentant le plus de
potentiel. Si la coopérative Ea Kar connaissait déjà le concept
équitable de par son expérience dans le secteur du café,
Krong Nong n’en avait encore aucune expérience, tandis qu’un
troisième groupe, Thanh Dat, devait encore se constituer
formellement en coopérative. Ces trois groupes représentent
environ 387 familles d’agriculteurs. Près de la moitié des
membres sont des femmes et 30 % appartiennent à une
minorité ethnique.
@NAPP
©NAPP
13
Hetcacaotransportgaatoverhetwater©TDC
14
LebureaudeKokooPaàAgboville©TDCDespaysansdeYawkroms’inscriventauprojet©KokooPa
Le secteur cacaoyer est totalement différent en Afrique de l’Ouest.
Au Ghana et en Côte d’Ivoire, des régions entières dépendent de la
cacaoculture. Le TDC y est actif depuis 2016.
Formation des cacaoculteur(trice)s
Une des nombreuses coopératives établies dans la région d’Ashanti, au
centre du Ghana, est la Kookoo Pa Farmers Association ou, en abrégé,
Kookoo Pa. Elle tire son origine d’un programme mis en œuvre par l’ONG
néerlandaise Solidaridad pour former 352 agriculteurs aux méthodes de
production durable conformes aux normes UTZ. Si ces paysans ont décidé
en 2009 de fonder leur propre organisation pour mieux défendre leurs
intérêts, le lien avec UTZ n’a pas été rompu, et 85% des quelque 8.600
membres sont aujourd’hui certifiés. Kookoo Pa propose de nombreux
services dont l’accès à des plants, des fermes de démonstration et des
formations. Ces services ne sont pas exclusivement axés sur le cacao,
des cultures alternatives telles que le manioc ou les bananes plantains
étant encouragées.
2.000 de plus
Le projet financé par le TDC visait à intégrer 2.000 nouveaux agriculteurs,
issus de 40 villages, au programme de certification UTZ. Chacun de ces
villages a élu un community level facilitator (CLF) qui a bénéficié d’une
formation sur les normes UTZ et les techniques de production durable,
avant de transmettre à son tour ces connaissances aux habitants du
village. D’autres formations ont également concerné les spray service
providers, chargés de veiller à l’utilisation sûre des pesticides.
Les femmes font partie intégrante de l’organisation. 3000 sont affiliées à
Kookoo Pa, soit plus d’un tiers des membres. Grâce au nouveau projet, un
groupe de femmes a pu être créé dans 30 des 40 villages pour sensibiliser
leurs consoeurs à leurs droits.
15
COOPARA centralise le cacao
A 80 km au nord d'Abidjan, COOPARA soutient 639 producteurs
de cacao au niveau de la production, de la transformation et de la
commercialisation de leur cacao.
Fondée en 2000, l’organisation veut assurer l'avenir du cacao en
mettant fortement l'accent sur sa durabilité, car les problèmes
rencontrés par les agriculteurs ne sont pas minces : des plants
vieillissants, une qualité médiocre et des cacaoculteurs de moins
en moins nombreux. En collaboration avec le TDC, COOPARA a
mis en place un projet pour améliorer la qualité du cacao et stan-
dardiser la production. Les agriculteurs sont formés aux proces-
sus de fermentation, de séchage et de stockage des fèves. Les
différentes étapes sont maintenant également centralisées par
secteur, ce qui représente un gros changement !
Il est encore trop tôt pour mesurer l'impact, mais deux projets pi-
lotes ont été lancés avec succès dans deux secteurs différents.
L'intention est de les étendre à tous les secteurs couverts par la
coopérative.
Coaching en marketing
Dans le cadre de son programme de coaching en marketing, le
TDC accompagne huit coopératives de cacao ivoiriennes. L’une
d’entre elles est la SCINPA (Société Coopérative Ivoirienne de
Négoce des Produits Agricoles), fondée en 2003 à Agboville, au
nord d’Abidjan. Valeur sûre dans la région, elle dispose de quatre
points de collecte pour ses 3.000 membres et a obtenu la certifi-
cation Fairtrade en 2015. Au fil des ans, la coopérative a mis en
œuvre nombre de projets communautaires tels que la construc-
tion ou la réhabilitation de petites écoles et de pompes hydrau-
liques. Elle a en outre acquis un grand crédit en continuant assi-
dûment à défendre les intérêts des agriculteurs lors des troubles
politiques qui ont secoué la Côte d’Ivoire.
Néanmoins, elle est, elle aussi, confrontée à certains problèmes
rencontrés dans la filière : un manque de liquidités ne permettant
d’acheter qu’une partie des récoltes aux membres et, faute de
clients, la possibilité de ne vendre qu’une partie de la production
aux conditions Fairtrade (Cargill, son principal client, privilégiant
la certification UTZ).
La SCINPA nourrit clairement l’ambition, à terme, de resserrer les
liens avec ses membres et de vendre des volumes plus impor-
tants à une clientèle plus large. C’est pourquoi la coopérative a
introduit sa candidature auprès du TDC en vue de bénéficier d’un
appui marketing. À l’été 2016, une session préparatoire a permis
de mieux cartographier les informations sur les volumes, le chiffre
d’affaires et les revenus. Par la suite, un coach en marketing du
TDC s’est à nouveau rendu à Agboville pour le premier module
d’accompagnement, qui prévoyait une analyse SWOT, ainsi
Sessiondecoachingenmarketing©SCINPA
16
qu’un travail sur les stratégies, les groupes cibles, les
messages et canaux de communication. La société a reçu
du TDC un budget de 15.000 € pour développer des outils
de communication : des spots radio, un site web, des dé-
pliants, un calendrier et des cartes de visite. Deux
produits ont toutefois été développés en priorité : une
brochure expliquant - surtout en images pour ceux qui ne
savent pas lire ! - comment se déroule la certification,
ainsi qu’une plaquette de présentation destinée aux
clients potentiels. Cette dernière a d’ailleurs été utilisée fin
octobre 2017, à l’occasion du Salon du Chocolat de Paris.
Le deuxième module de coaching, en novembre 2017, a
coïncidé avec le très fréquenté Salon international de
l'agriculture et des ressources animales (SARA), où
SCINPA disposait d’un stand. L'organisation a notamment
rencontré le ministre de l'agriculture et du développement
durable de Côte d’Ivoire qui les visitera prochainement.
SCINPA a depuis reçu une belle couverture médiatique
avec, entre autres, un article dans le magazine Afrique
Culture et une interview diffusée en prime time sur la RTI.
Une excellente publicité !
Les projets du TDC au Ghana et en Côte d'Ivoire
n'ayant débutés qu'en 2016, il est encore trop tôt pour
mesurer leur impact. Il est clair que les défis pour les
producteurs de cacao dans la région sont énormes,
tout comme le besoin d’accompagnement, tel que
proposé par le TDC, pour rendre la production plus
durable et améliorer l'accès au marché.
TDC, février 2018
Trade for Development Centre
- Voir deux articles précédents du Trade for Development Centre :
« Plus d’éthique dans la filière du cacao d’ici 2020 : rien qu’une promesse ? » (2014)
« À la recherche d'une norme mondiale pour le cacao durable » (2015). Les deux articles peuvent être
téléchargés sur http://befair.be/fr/all-articles).
- Dedicated, Market study on the presence of sustainable products in Belgian supermarkets, réalisée
pour le TDC en avril 2016.
Sur les bas prix et les conséquences pour les paysans
- VOICE, Looking for a Living Income, Cacaobarometer 2015, www.cocoabarometer.org.
- AFD, Cocoa farmers’ agricultural practices and livelihoods in Côte d’Ivoire, Notes techniques
n°24, février 2017.
- Lotte Alsteens, Chocolade zal eerlijk zijn, of niet zijn, De Standaard, 9 août 2017 (via
www.standaard.be).
- Michel Visart, Qui profite, ou pas, de la chute vertigineuse des cours du cacao ?, RTBF, 9 mars 2017
(via www.rtbf.be).
- Kieran Guilbert, Falling cocoa prices threaten child labor spike in Ghana, Ivory Coast, Reuters, 12 juni
2017 (via www.reuters.com).
- Stop the Traffik, A Matter of Taste. How chocolate companies and certifiers are currently striving to
combat child labour and human trafficking on cocoa farms in Côte d’Ivoire and Ghana, mars 2017,
www.stopthetraffik.com.au/chocreport.
- VOICE, Raising Farm Gate Prices. Approaches to Ensure a Living Income for Smallholder Cocoa
Farms, Consultation Paper, 2017.
- VOICE, Transparency & Accountability, Consultation Paper, 2017 (document préparatoire au Cacao-
barometer 2018).
- Oliver Nieburg, ‘Simplest way’ is to pay more : Chocolate industry urged to up farm gate price to avert
poverty in cocoa, Confectionery News, 21 avril 2017 (via www.confectionarynews.com).
Programmes durabilité chez les industriels
- Ferrero : www.ferrerocsr.com
- Hershey : www.thehersheycompany.com > responsibility
- Mars : www.mars.com > sustainability
- Mondelez : www.cocoalife.com
- Nestlé : www.nestlecocoaplan.com
Certificateurs
- Fairtrade International : www.fairtrade.net
- Oliver Nieburg, ‘Next stage of evolution’: Mondelez teams with Fairtrade to expand Cocoa Life to
Cadbury Brand, Confectionery News, 17 november 2016 (via www.confectionarynews.com).
- Utz Certified : www.utzcertified.org
- Rainforest Alliance : www.rainforest-alliance.org
Projets appuyés par le TDC
- Dossiers de candidatures, évaluations et rapports fournis au Trade for Development Centre.
- NAPP : www.fairtradenapp.org.
- Kookoo Pa : www.kookoopa.org.

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Quand cacao rime avec durabilité... état des lieux

  • 2. 2 Pointés du doigt suite au scandale du travail d’enfants et aux très faibles prix payés aux producteurs, les grandes entreprises du secteur du cacao et du chocolat ont pris des initiatives pour amé- liorer la durabilité de l’industrie. Qu’en est-il aujourd’hui, surtout après une forte diminution l’an dernier du prix du cacao sur le marché mondial ? Par ailleurs, en dépit de ces conditions de marché difficiles, des coopératives optent résolument pour une production durable. Vingt d’entre elles bénéficient d’un appui du Trade for Develop- ment Centre (TDC). Afin de mettre en lumière leur travail, nous nous sommes rendus non seulement au Ghana et en Côte d’Ivoire, mais aussi en Bolivie et au Vietnam. Partie 1 : Inquiétudes au pays du cacao L’offre et la demande p. 3 Des rémunérations bien en dessous du seuil de pauvreté p. 5 Des belles promesses p. 7 Les initiatives de la grande distribution p. 9 en Belgique Partie 2 : L’appui du TDC Les cueilleurs boliviens de cacao sauvage p. 10 Les pionniers vietnamiens du cacao équitable p. 12 Le TDC au Ghana et de Côte d’Ivoire p. 14 Côted’Ivoire©TDC
  • 3. 3 « Savourez votre chocolat : il sera impayable dans cinq ans ! », titraient les journaux en 2014, alors que de grands fabricants de chocolat, comme Mars et Barry Calle- baut, prévoyaient une pénurie de cacao d’ici 2020. Un constat que l’ICCO, l’Organi- sation internationale du cacao, a d’emblée qualifié de « conclusions prématurées ». « Ces dernières années ont été caractérisées par une alternance entre excédents et pénuries, en fonction des récoltes en Afrique de l’Ouest, et nous ne nous attendons pas à une amélioration de la situation à l’avenir. » Ces querelles n’ont cependant eu que peu d’effet sur le marché. Mû par une logique économique de demande en légère croissance et de fluctuations limitées de l’offre, le prix du cacao sur le marché mondial a poursuivi sa lente ascension. Jusqu’à la fin de 2016. Des conditions climatiques favorables, associées à des vents modérés en provenance du désert, ont alors contribué à une hausse considérable de la production en Côte d’Ivoire et au Ghana. Tout à coup, l’offre a nettement dépassé la demande et les mécanismes du marché ont fait chuter, à la mi-2017, les prix sur le marché mondial de plus de 33 % pour atteindre leur plus bas niveau en huit ans. Un prix plus bas sur le marché mondial a immanquablement des répercussions pour les cacaoculteurs. Tant la Côte d’Ivoire que le Ghana comptent des organismes publics qui leur garantissent un prix minimum. Mais, au début de la récolte en mars 2017, la Côte d’Ivoire a annoncé qu’elle était tenue de réduire le prix minimum accordé aux producteurs, le faisant passer de 1.100 à 700 francs CFA le kilo (1,06 €), soit une baisse de 30 %. Pour sa part, le Ghana a décidé de maintenir son prix garanti, mais le pays a déclaré avoir déjà perdu plus de 1 milliard de dollars de recettes d’exportation. Reste à savoir combien de temps le Trésor public pourra ré- sorber cet écart entre le marché et les agriculteurs. Nombre de projets planifiés, comme la réalisation de routes dans les régions cacaoyères, ont déjà été mis en suspens. L’achat des récoltes a même dû être légèrement différé faute d’argent. Qui plus est, la contrebande de cacao de la Côte d’Ivoire vers le Ghana a connu une énorme progression. Une augmentation des prix n’est pas en vue dans l’immédiat, étant donné que, cette année aussi, les conditions climatiques ont été favorables.
  • 4. 4
  • 5. 5 Ghana© TDC Nul ne peut nier qu’il existe une constante dans toute cette histoire de fluctua- tion de prix : la misère dans laquelle vivent des millions de producteurs et leurs familles. Dans son « Baromètre du cacao 2015 », VOICE, une coalition d’ONG, a calculé qu’un cultivateur ivoirien devrait gagner quatre fois plus pour atteindre le seuil de pauvreté de 2 dollars par jour. Selon une étude commanditée par Barry Callebaut et l’Agence française de développement AFD, le revenu moyen des cacaoculteurs ivoiriens est de 0,91 dollar par jour. Et le fait que de nom- breuses familles soient totalement dépendantes de leurs cacaoyers vieillissants ne fait qu’aggraver la crise. Il faut en outre signaler que ces deux études datent d’avant la chute des prix sur le marché mondial. Laurent Pipitone, directeur de la division économique de l’ICCO, a tiré la sonnette d’alarme en 2017 : « Si ce niveau de prix persiste pendant longtemps, les cacaoculteurs vont en pâtir. Nombre d’entre eux poursuivront leurs activités, faute de solution alternative. Mais d’autres abandonneront tout simplement la production de cacao. »  3,5 millions environ de tonnes de cacao sont produites chaque année dans une trentaine de pays.  Quelque 60 % de cette production provien- nent de deux États d’Afrique de l’Ouest : la Côte d’Ivoire et le Ghana.  5 à 6 millions de petites entreprises familiales assurent la production mondiale.  Une poignée de grands industriels monopolise le négoce, ainsi que le broyage et la transformation des fèves de cacao (OLAM, Cargill, ADM, Barry Callebaut).  Quelque 90 % de la production de chocolat sont principalement aux mains de cinq ac- teurs : Mars, Mondelez International, Nestlé, Hershey et Ferrero.  6,6 % à peine des recettes générées atterrissent dans la poche des cacaoculteurs. 7,6 % vont aux transformateurs de cacao, 35,2 % aux chocolatiers et 44,2 % à la grande distribution. Source : Dedicated 2016 et VOICE 2015 ©TDC
  • 6. 6 Pour VOICE la façon la plus simple de sortir de cette impasse, est de payer davantage les cacaoculteurs, soit en instaurant un prix plancher - à l’instar de ce que font déjà plusieurs petits chocolatiers -, soit en appliquant un système flexible de primes.  La World Cocoa Foundation (WCF), une organisation représentant toutes les grandes entreprises du secteur, a pour sa part réagi en admettant que les conditions de marché actuelles sont intenables à long terme, mais elle a aussi immédiatement mis en garde contre des perturbations du marché : « Si nous nous bornons à augmenter les prix versés aux agriculteurs, l’offre risque d’aug- menter encore. Aussi, il nous faut dans le même temps élargir le marché, certai- nement dans des économies émergentes comme l’Inde, la Chine et le Brésil, tout en empruntant davantage encore la voie de la production durable. » Des propos auxquels Anthonie Fountain, coauteur du rapport VOICE, a répondu en affirmant : « Tout le monde s’accorde à dire qu’une augmentation des prix pour les cacaoculteurs n’est pas la seule piste à explorer. Mais il semblerait qu’à présent, le secteur soit trop souvent prêt à tout envisager, sauf justement une augmentation de ces prix. » Nick Weatherill, Directeur de l’ICI (International Cocoa Initiative, une organisation qui met sur pied des projets de sensibilisation au Ghana et en Côte d’Ivoire avec des fonds de l’industrie, se fait l’écho d’une préoccupation supplémentaire : « Une détério- ration de la situation accroîtra aussi le risque d’esclavage d’enfants. » Un risque qui n’est pas nouveau. Il y a vingt ans, les informations révélant que des enfants maliens et burkinabés âgés de 12 ans avaient été vendus comme esclaves pour travailler dans des plantations familiales ghanéennes et ivoiriennes, avait choqué le monde entier. De très nombreuses initiatives in- ternationales avaient alors été prises tant par des pouvoirs publics que par l’industrie. Selon le rapport A Matter of Taste de l’ONG Stop the Traffik, celles-ci ont été plus ou moins couron- nées de succès. Cette ONG a comparé les six principaux fabricants de chocolat sur base de onze critères, dont la présence d’un système de contrôle du travail des enfants, les investissements consentis dans les communautés locales et la certification. C’est le Plan Cacao de Nestlé, lancé en 2009, qui décroche la meilleure note. Source:BASIC
  • 7. 7 « Si ce niveau de prix persiste encore longtemps, il impactera tous les efforts de durabilité consentis ces dernières années. », précise Laurent Pipitone. Cathy Pieters de Mondelez International ne dit pas autre chose : « Nous avons tout intérêt à ce que tout aille bien pour les agriculteurs ivoiriens. Les prix bas réduisent à néant nos inves- tissements » en la matière. Car, en réponse aux campagnes pu- bliques et à la pression politique autour des enfants esclaves et de la pauvreté dans les plantations de cacao, toutes les grandes entre- prises du secteur ont dévoilé de grands projets. Cadbury (qui fait actuellement partie de Mondelez) a été le premier grand industriel à intégrer des produits certifiés à sa gamme. Pour sa part, Mars a été le premier à promettre du chocolat à 100 % durable pour 2020. Fer- rero et Hershey ont suivi plus tard. Barry Callebaut parle, lui, de 2025. Quant à Nestlé, Mondelez et Cargill, ils n’ont pas encore fixé de date. La manière dont ces entreprises tentent d’atteindre leurs objectifs durables varie. Ferrero, Hershey et Mars ont choisi de collaborer avec les systèmes indépendants de certification Fairtrade, UTZ et Rainforest Alliance, en les combinant avec leurs propres projets sur le terrain. Ainsi, Ferrero Farming Values (Ferrero), Learn to Grow (Hershey) et Sustainable Cocoa Initiative (Mars) misent sur la forma- tion des cacaoculteurs et la scolarisation de leurs enfants, sur une amélioration des techniques de production et sur le développement communautaire. D’après leurs rapports d’avancement les plus ré- cents, quelque 50 % de leur cacao seraient actuellement certifiés Fairtrade, UTZ ou Rainforest Alliance, et des dizaines de milliers d’agriculteurs auraient suivi des programmes de formation. Depuis quelque temps, l’emballage des barres Côte d’Or arbore un « écusson » vert portant la mention Cocoa Life. Il s’agit de l’intitulé du programme de durabilité propre à Mondelez International, dont Côte d’Or fait partie. Tous deux collaborent toujours avec Fairtrade International sans toutefois utiliser le logo Fairtrade, ce qui représente un modèle inédit de collaboration. Fairtrade International devient un partenaire du programme Cocoa Life au Ghana, tout en contribuant au renforce- ment des coopératives fournisseuses de cacao à Mondelez. Les agriculteurs n’obtiennent pas le prix minimum Fairtrade garanti, mais bien des primes assimilables à la prime équitable. Mondelez investit pour sa part dans des formations destinées aux agriculteurs et dans des projets de développement local. Le dernier rapport d’avance- ment en date affirme que Cocoa Life touche actuellement quelque 92.000 agriculteurs disséminés dans 861 villages, ce qui représente pour Mondelez 21 % de cacao durable. Ghana©TDC Depuis 2009, Nestlé dispose également de son propre et ambitieux Plan Cacao Nestlé, lui aussi une combinaison entre une collabora- tion avec des certificateurs (principalement UTZ) et l’organisation de formations dispensées aux agriculteurs. Son projet phare est la col- laboration avec 70 coopératives en Côte d’Ivoire, soit environ 40.000 agriculteurs, qui a donné naissance à un système de con- trôle du travail des enfants. Des child labour agents et community liaison people formés à l’échelon local sont actifs au sein des com- munautés pour repérer tout travail des enfants et coordonner des interventions telles que l’organisation de séances de sensibilisation, la fourniture de matériel scolaire ou encore la recherche de solutions alternatives permettant d’accroître le revenu des familles.
  • 8. 8 Fairtrade International gère depuis 1988 le principal label international de commerce équitable. Deux possibilités existent pour le cacao : d’une part, apposer le label Fairtrade bleu vert sur leur produit cho- colaté en faisant certifier tous les ingrédients pour lesquels il existe des standards équitables (cacao, sucre, noix…) et, d’autre part, utiliser le logo du Fairtrade Sourcing Program, qui permet de ne certifier qu’un seul ingrédient, le cacao par exemple. Rainforest Alliance est une ONG américaine fondée dans l’optique de protéger l’environnement et la biodiversité. Elle s’est ensuite égale- ment consacrée à la certification de produits cultivés de fa- çon durable. Nonobstant la présence de critères sociaux (mais, contrairement à Fairtrade, aucun prix minimum n’est garanti aux producteurs), l’accent est davantage mis sur des aspects écologiques. UTZ est une initiative néerlandaise lancée par le secteur du café. Depuis 2002, cette ONG a véritablement pris son envol et s’est, elle aussi, engagée dans la filière du cacao, en mettant fortement l’accent sur la formation des agriculteurs et la lutte contre le travail des enfants. Ici non plus, aucune trace d’un prix minimum. Rainforest Alliance et UTZ ont fusionné en janvier 2018 et un nouveau système de certification est annoncé pour 2019. L’organisation poursuivrait alors l’aventure sous le nom de Rainforest Alliance. CEN/ISO Aujourd’hui, la plupart des chocolatiers collaborent avec au moins un des systèmes internationaux de certification. Mais, une autre piste pour qualifier le cacao de durable est en passe de se concrétiser. Depuis 2011, le CEN (Comité européen de normalisation), la coupole des orga- nisations nationales de normalisation de 33 pays euro- péens, œuvre à l’élaboration d’une « norme générale pour le cacao durable ». Un objectif ambitieux vu que le CEN quitte pour la première fois son terrain de prédilection - les normes de qualité et de sécurité - pour aborder un thème aussi complexe que la durabilité. Il a rapidement été rejoint dans cette entreprise par l’ISO (International Organization for Standardization) et ses 163 pays membres ; les pays producteurs de cacao, les entreprises et les ONG se retrouvant ainsi également autour de la table. La date de publication de la norme a déjà été repor- tée à plusieurs reprises et son impact potentiel sur les pratiques adoptées dans le secteur, sur le rôle joué par les certificateurs, ou encore sur la vie des agriculteurs de- meure une inconnue. Tous ces projets se traduisent-ils déjà par des résultats positifs ? Fin 2017, VOICE avait publié un discussion paper appelant tous les acteurs du marché du cacao – pays producteurs, certificateurs et secteur privé – à plus de transparence. Les rapports annuels font souvent état de l’ampleur des actions entreprises (autant de villages repris dans le projet, autant d’agriculteurs touchés, autant d’écoles construites), mais rarement, voire jamais, de leur impact. « La construction d’une école n’est pas en soi une information pertinente », poursuit Anthonie Fountain, « contrairement au fait de savoir si cette école permet d’accroître le nombre d’élèves fréquentant les cours et de réduire le taux d’analphabétisme. Il en va de même des programmes de formation s’adressant aux agriculteurs. Quel impact ce genre de formations a-t-il sur leur productivité et surtout sur leurs revenus ?»
  • 9. 9 Aux Pays-Bas, tout comme en Suisse et au Royaume-Uni, le marché équitable s’est fortement développé depuis que les distributeurs se sont engagés dans cette voie. En Belgique aussi, la grande distribution a promis ces dernières années de ne pas ménager ses efforts en faveur du chocolat durable. Pionnier, Delhaize continue de proposer toute une vaste gamme de produits labellisés équitables ou durables. Depuis quelques années maintenant, des figurines en chocolat Fairtrade font même leur apparition dans les rayons durant la période de Saint-Nicolas et de Pâques. Chez Carrefour également, le commerce équitable prend son envol. L’entreprise a annoncé en avril 2017 qu’Eclair, le fournisseur de toute la pâtisserie, n’utiliserait désormais plus que du cacao Fairtrade. ALDI, de son côté, propose depuis la fin 2017 100 % de cacao certifié durable pour tous les produits chocolatés de ses propres marques. Même son de cloche du côté de Colruyt, qui attend de tous ses fournisseurs qu’ils utilisent du cacao certifié pour les produits sous marque de distributeur. Lidl s’investit lui aussi à 100 % dans les marques de distributeur certifiées UTZ, en combinaison avec un projet mis en œuvre dans une école d’agriculture en Côte d’Ivoire. De la fève de cacao à la barre de chocolat, la chaîne est longue et les maillons nombreux. En règle générale, le processus de production est fractionné et les chocolatiers ne sont pas les mêmes que les entreprises qui procèdent à la torréfaction, au broyage-affinage et au pressage des fèves de cacao. Toutefois, à l’heure actuelle, de plus en plus de chocolatiers assurent eux-mêmes l’ensemble du processus. Leur matière première n’est pas le « chocolat de couverture » livré sous forme liquide dans de grandes citernes, mais bien la fève de cacao à proprement parler. Ce groupe toujours plus nombreux de chocola- tiers artisanaux – communément appelé le mouvement bean to bar (de la fève à la barre de chocolat) – privilégie le plus souvent la qualité à la quantité et sillonne notre planète en quête de cacao de qualité supérieure et de saveurs particulières. Cela ne se traduit pas toujours - bien que cela soit très fréquemment le cas cependant - par de bonnes relations avec les agriculteurs et une rémunération équitable pour leur travail. Si Pierre Marcolini et Dominique Persoone sont assurément les personnalités les plus connues, il y en a aujourd’hui de plus en plus. @Breadfortheworld
  • 10. 10 Assurer aux organisations de producteurs un meilleur accès au marché, tel est l’objectif du Trade for Development Centre (TDC). Vingt coopératives ou groupes de producteurs de cacao viennent de bénéficier de son appui. Douze d’entre eux – répartis entre la Bolivie (1), le Pérou (7), le Vietnam (1), le Ghana (1) et la Côte d’Ivoire (2) – ont reçu un appui financier, tandis que 8 coopéra- tives ivoiriennes ont suivi deux modules de coachings en marketing. Les pages qui suivent présentent quatre de ces groupes et leurs projets. Yuracaré Dans la partie bolivienne du bassin amazonien, en particulier dans les basses terres au nord de Cochabamba, vivent les Yuracaré, un peuple indigène de chasseurs- cueilleurs. Une des principales activités économiques de ces communautés est la cueillette de cacao sauvage, ou cacao sylvestre, un produit de haute qualité prisé par les chocolatiers. Mais, ces dernières décennies, l’habitat des Yuracaré est gra- vement menacé par la déforestation. Tirant parti de la nouvelle Constitution qui octroie aux communautés indigènes des droits sur leur « territoire originel », les Yuracaré ont entrepris de préserver leur mode de vie traditionnel. Le Conseil des Yuracaré a ainsi fondé en 2011 l’association ARCASY (Asociación de Recolectores de Cacao Silvestre Yuracare), dans le but de trouver de meilleurs canaux de vente et générer des revenus. Aujourd’hui, cette association regroupe déjà quelque 176 cueilleurs de cacao sauvage. Des centres de collecte pour de meilleurs prix Ces dernières années, ARCASY a consacré beaucoup d’énergie à l’élaboration d’un « Plan de gestion pour la cueillette de cacao sauvage », en concertation étroite avec le service public bolivien responsable de la gestion forestière. Unique en Bolivie, ce plan impose aux Yuracaré de protéger les forêts, tout en leur conférant officiellement le droit de cueillir, transporter et commercialiser le cacao sauvage, tant à destination du marché domestique qu’à des fins d’exportation.
  • 11. 11 Ce Plan de gestion a ensuite été décliné en « Plans de cueillette» annuels, applicables à 11 zones délimitées. Forte d’un appui du TDC au projet, ARCASY a mis en place 11 centres de collecte, soit un par zone, où les membres d’ARCASY peuvent apporter leur cacao et être immédiatement payés à un prix supérieur à celui offert par les acheteurs classiques. Ces centres permettent également aux collaborateurs de l’asso- ciation d’informer et de proposer aux familles dispersées des for- mations en matière de séchage, de fermentation et d’enregistre- ment du cacao pour améliorer la qualité et augmenter la traçabilité. Commercialisation Au début du projet, Arcasy ne comptait que deux entreprises de cacao, boliviennes, dans son portefeuille clients. Grâce à la quali- té améliorée, l'organisation peut maintenant répondre aux exigen- ces élevées des marchés de niche dans le Nord. Le cacao d’Arcasy n’est pour l’instant pas certifié bio, mais il ré- pond à toutes les conditions et pourra donc être facilement certi- fié si des clients le demandent. Le projet du TDC porte ses fruits : entre 2014 et 2017, les ventes d’Arcasy ont augmenté de 76% et les revenus des cueilleurs de 15%. Pointdecollecteducacaod’Arcasy©TDC
  • 12. 12 En 2016, ils ont reçus plusieurs formations aux normes Fairtrade et, de- puis lors, ces coopératives ont toutes les trois reçu la visite d’un auditeur et décroché la certification. Ces coopératives produisent actuellement 500 tonnes de fèves de cacao Fairtrade fermentées et séchées. Les défis commerciaux restent toute- fois importants, beaucoup d'acheteurs doivent encore être convaincus de s’aventurer au-delà des chaînes d'approvisionnement traditionnelles ouest-africaines ou latino-américaines. NAPP tente d’y remédier par dif- férentes initiatives : le lancement d’un film promotionnel, la participation à des foires commercialises ou l’organisation d’évènements de réseau- tage auxquels participent des entreprises vietnamiennes et notamment belges. Les trois coopératives soutenues par le TDC sont actuellement en contact avec la société belge Puratos. ©NAPP Un potentiel peu exploité Introduite dès le 19e siècle par les Français au Vietnam, la cacaoculture y est restée marginale pendant plus d’un siècle. Ce n’est qu’en l’an 2000 que le gouvernement a élaboré un plan de promotion du cacao dans différentes régions. De grandes entreprises comme Cargill lui ont ensuite emboîté le pas avec des programmes de formation destinés aux cultiva- teurs. Le Vietnam regorge en effet de potentiels, notamment en matière de cacao Fairtrade, comme s’en est rendu compte NAPP (Network of Asia and Pacific Producers), une faîtière qui regroupe plus de 200 organisations de producteurs certifiés Fairtrade en Asie. Dans les provinces vietnamiennes Dak Lak et Dak Nong, situées dans la région des Hauts Plateaux du Centre, NAPP dispense des formations sur les méthodes de production durable et accompagne les paysans vers la certifi- cation. 3 coopératives, 387 familles Le gouvernement jouant un rôle clé dans l’économie vietna- mienne, NAPP s’est félicitée de l’intérêt manifesté par la Viet- nam Cooperative Alliance de devenir son partenaire au sein du projet financé par le TDC. Une première étape a consisté à identifier les coopératives de cacao présentant le plus de potentiel. Si la coopérative Ea Kar connaissait déjà le concept équitable de par son expérience dans le secteur du café, Krong Nong n’en avait encore aucune expérience, tandis qu’un troisième groupe, Thanh Dat, devait encore se constituer formellement en coopérative. Ces trois groupes représentent environ 387 familles d’agriculteurs. Près de la moitié des membres sont des femmes et 30 % appartiennent à une minorité ethnique. @NAPP ©NAPP
  • 14. 14 LebureaudeKokooPaàAgboville©TDCDespaysansdeYawkroms’inscriventauprojet©KokooPa Le secteur cacaoyer est totalement différent en Afrique de l’Ouest. Au Ghana et en Côte d’Ivoire, des régions entières dépendent de la cacaoculture. Le TDC y est actif depuis 2016. Formation des cacaoculteur(trice)s Une des nombreuses coopératives établies dans la région d’Ashanti, au centre du Ghana, est la Kookoo Pa Farmers Association ou, en abrégé, Kookoo Pa. Elle tire son origine d’un programme mis en œuvre par l’ONG néerlandaise Solidaridad pour former 352 agriculteurs aux méthodes de production durable conformes aux normes UTZ. Si ces paysans ont décidé en 2009 de fonder leur propre organisation pour mieux défendre leurs intérêts, le lien avec UTZ n’a pas été rompu, et 85% des quelque 8.600 membres sont aujourd’hui certifiés. Kookoo Pa propose de nombreux services dont l’accès à des plants, des fermes de démonstration et des formations. Ces services ne sont pas exclusivement axés sur le cacao, des cultures alternatives telles que le manioc ou les bananes plantains étant encouragées. 2.000 de plus Le projet financé par le TDC visait à intégrer 2.000 nouveaux agriculteurs, issus de 40 villages, au programme de certification UTZ. Chacun de ces villages a élu un community level facilitator (CLF) qui a bénéficié d’une formation sur les normes UTZ et les techniques de production durable, avant de transmettre à son tour ces connaissances aux habitants du village. D’autres formations ont également concerné les spray service providers, chargés de veiller à l’utilisation sûre des pesticides. Les femmes font partie intégrante de l’organisation. 3000 sont affiliées à Kookoo Pa, soit plus d’un tiers des membres. Grâce au nouveau projet, un groupe de femmes a pu être créé dans 30 des 40 villages pour sensibiliser leurs consoeurs à leurs droits.
  • 15. 15 COOPARA centralise le cacao A 80 km au nord d'Abidjan, COOPARA soutient 639 producteurs de cacao au niveau de la production, de la transformation et de la commercialisation de leur cacao. Fondée en 2000, l’organisation veut assurer l'avenir du cacao en mettant fortement l'accent sur sa durabilité, car les problèmes rencontrés par les agriculteurs ne sont pas minces : des plants vieillissants, une qualité médiocre et des cacaoculteurs de moins en moins nombreux. En collaboration avec le TDC, COOPARA a mis en place un projet pour améliorer la qualité du cacao et stan- dardiser la production. Les agriculteurs sont formés aux proces- sus de fermentation, de séchage et de stockage des fèves. Les différentes étapes sont maintenant également centralisées par secteur, ce qui représente un gros changement ! Il est encore trop tôt pour mesurer l'impact, mais deux projets pi- lotes ont été lancés avec succès dans deux secteurs différents. L'intention est de les étendre à tous les secteurs couverts par la coopérative. Coaching en marketing Dans le cadre de son programme de coaching en marketing, le TDC accompagne huit coopératives de cacao ivoiriennes. L’une d’entre elles est la SCINPA (Société Coopérative Ivoirienne de Négoce des Produits Agricoles), fondée en 2003 à Agboville, au nord d’Abidjan. Valeur sûre dans la région, elle dispose de quatre points de collecte pour ses 3.000 membres et a obtenu la certifi- cation Fairtrade en 2015. Au fil des ans, la coopérative a mis en œuvre nombre de projets communautaires tels que la construc- tion ou la réhabilitation de petites écoles et de pompes hydrau- liques. Elle a en outre acquis un grand crédit en continuant assi- dûment à défendre les intérêts des agriculteurs lors des troubles politiques qui ont secoué la Côte d’Ivoire. Néanmoins, elle est, elle aussi, confrontée à certains problèmes rencontrés dans la filière : un manque de liquidités ne permettant d’acheter qu’une partie des récoltes aux membres et, faute de clients, la possibilité de ne vendre qu’une partie de la production aux conditions Fairtrade (Cargill, son principal client, privilégiant la certification UTZ). La SCINPA nourrit clairement l’ambition, à terme, de resserrer les liens avec ses membres et de vendre des volumes plus impor- tants à une clientèle plus large. C’est pourquoi la coopérative a introduit sa candidature auprès du TDC en vue de bénéficier d’un appui marketing. À l’été 2016, une session préparatoire a permis de mieux cartographier les informations sur les volumes, le chiffre d’affaires et les revenus. Par la suite, un coach en marketing du TDC s’est à nouveau rendu à Agboville pour le premier module d’accompagnement, qui prévoyait une analyse SWOT, ainsi Sessiondecoachingenmarketing©SCINPA
  • 16. 16 qu’un travail sur les stratégies, les groupes cibles, les messages et canaux de communication. La société a reçu du TDC un budget de 15.000 € pour développer des outils de communication : des spots radio, un site web, des dé- pliants, un calendrier et des cartes de visite. Deux produits ont toutefois été développés en priorité : une brochure expliquant - surtout en images pour ceux qui ne savent pas lire ! - comment se déroule la certification, ainsi qu’une plaquette de présentation destinée aux clients potentiels. Cette dernière a d’ailleurs été utilisée fin octobre 2017, à l’occasion du Salon du Chocolat de Paris. Le deuxième module de coaching, en novembre 2017, a coïncidé avec le très fréquenté Salon international de l'agriculture et des ressources animales (SARA), où SCINPA disposait d’un stand. L'organisation a notamment rencontré le ministre de l'agriculture et du développement durable de Côte d’Ivoire qui les visitera prochainement. SCINPA a depuis reçu une belle couverture médiatique avec, entre autres, un article dans le magazine Afrique Culture et une interview diffusée en prime time sur la RTI. Une excellente publicité ! Les projets du TDC au Ghana et en Côte d'Ivoire n'ayant débutés qu'en 2016, il est encore trop tôt pour mesurer leur impact. Il est clair que les défis pour les producteurs de cacao dans la région sont énormes, tout comme le besoin d’accompagnement, tel que proposé par le TDC, pour rendre la production plus durable et améliorer l'accès au marché. TDC, février 2018 Trade for Development Centre - Voir deux articles précédents du Trade for Development Centre : « Plus d’éthique dans la filière du cacao d’ici 2020 : rien qu’une promesse ? » (2014) « À la recherche d'une norme mondiale pour le cacao durable » (2015). Les deux articles peuvent être téléchargés sur http://befair.be/fr/all-articles). - Dedicated, Market study on the presence of sustainable products in Belgian supermarkets, réalisée pour le TDC en avril 2016. Sur les bas prix et les conséquences pour les paysans - VOICE, Looking for a Living Income, Cacaobarometer 2015, www.cocoabarometer.org. - AFD, Cocoa farmers’ agricultural practices and livelihoods in Côte d’Ivoire, Notes techniques n°24, février 2017. - Lotte Alsteens, Chocolade zal eerlijk zijn, of niet zijn, De Standaard, 9 août 2017 (via www.standaard.be). - Michel Visart, Qui profite, ou pas, de la chute vertigineuse des cours du cacao ?, RTBF, 9 mars 2017 (via www.rtbf.be). - Kieran Guilbert, Falling cocoa prices threaten child labor spike in Ghana, Ivory Coast, Reuters, 12 juni 2017 (via www.reuters.com). - Stop the Traffik, A Matter of Taste. How chocolate companies and certifiers are currently striving to combat child labour and human trafficking on cocoa farms in Côte d’Ivoire and Ghana, mars 2017, www.stopthetraffik.com.au/chocreport. - VOICE, Raising Farm Gate Prices. Approaches to Ensure a Living Income for Smallholder Cocoa Farms, Consultation Paper, 2017. - VOICE, Transparency & Accountability, Consultation Paper, 2017 (document préparatoire au Cacao- barometer 2018). - Oliver Nieburg, ‘Simplest way’ is to pay more : Chocolate industry urged to up farm gate price to avert poverty in cocoa, Confectionery News, 21 avril 2017 (via www.confectionarynews.com). Programmes durabilité chez les industriels - Ferrero : www.ferrerocsr.com - Hershey : www.thehersheycompany.com > responsibility - Mars : www.mars.com > sustainability - Mondelez : www.cocoalife.com - Nestlé : www.nestlecocoaplan.com Certificateurs - Fairtrade International : www.fairtrade.net - Oliver Nieburg, ‘Next stage of evolution’: Mondelez teams with Fairtrade to expand Cocoa Life to Cadbury Brand, Confectionery News, 17 november 2016 (via www.confectionarynews.com). - Utz Certified : www.utzcertified.org - Rainforest Alliance : www.rainforest-alliance.org Projets appuyés par le TDC - Dossiers de candidatures, évaluations et rapports fournis au Trade for Development Centre. - NAPP : www.fairtradenapp.org. - Kookoo Pa : www.kookoopa.org.