2 www.linnovatoire.fr - 2019
Pourquoi L’Innovatoire ?
Chaque rencontre professionnelle constitue un « fait social
total », au sens donné par Marcel Mauss à cette expression
dans son célèbre Essai sur le don (1924). Autrement dit,
un fait reposant sur une forte concentration d’individus
et d’institutions qui entrent en interactions, et se jouant
simultanément sur les différents registres de la vie sociale.
Initialement, Mauss forgea cette notion en étudiant les
cérémonies potlatchs des indiens Kwakiutl : à échéance
régulière, ces indigènes se rassemblaient pour procéder
à de gigantesques échanges de dons et de contre-dons,
lors de rencontres faites à la fois d’affrontements et de
collaborations, qui avaient pour effet de revivifier le lien
social et d’accroitre le rayonnement de la communauté.
Mauss souligna que de tels phénomènes éclairent de façon
privilégiée le fondement et le devenir de la sociabilité
humaine.
Les salons, foires et congrès forment de remarquables
objetspourlaréflexion,autantquedemagnifiquesterrains
d’expérimentation. Pourtant, curieusement, cette filière
n’a pas bénéficié jusqu’à présent d’une reconnaissance à la
hauteur de son dynamisme. L’Innovatoire fait enfin justice
à cet univers, exceptionnel par la diversité des savoir-faire
qui s’y expriment et l’enthousiasme sans pareil de ceux qui
le font vivre. Cet instrument est le résultat d’une véritable
co-construction, l’aboutissement d’un dialogue fructueux
entre praticiens, conseils, et chercheurs. Souhaitant éviter
le double écueil des spéculations trop abstraites et des
autosatisfactions sans horizon, nous n’avions pas d’autre
voie que celle du dialogue et de l’enrichissement mutuel,
à l’image d’une filière dont l’un des attraits principaux est
la transversalité.
A la fin du siècle dernier, les sciences sociales et la
philosophie étaient agitées par un débat récurent : fallait-
il choisir entre le primat de l’événement ou celui de la
structure ? L’Innovatoire est au cœur de cette intrication
entre la permanence et la nouveauté, entre la tradition
et l’ultra-modernité. En effet, grâce à vos contributions,
L’Innovatoire peut mettre en lumière aussi bien les
configurations stables de la filière évènementielle, que
son effervescence présente et ses pulsations à venir.
Longue vie à L’Innovatoire !
Bertrand Pulman, Sociologue et Anthropologue,
Professeur, Université 13 Sorbonne Paris Cité, EHESS
Membre du Comité de Pilotage
ayant participé à la conception de l’Innovatoire
Bertrand Pulman
L’Innovatoire, entre l’événement et la structure
Mise en ligne le 12 juin 2018, l’Innovatoire porte deux belles ambitions : être
un laboratoire d’idées neuves pour les professionnels de l’univers des Salons
et Événement, et accroître la désirabilité de notre filière auprès de nouveaux
observateurs, médias et influenceurs extérieurs. Sa ligne éditoriale repose sur le
décloisonnement des expertises, une production intellectuelle exigeante et une
forte démarche participative.
Unimev, à l’initiative du projet, se vit comme une Association Professionnelle dont
le rôle est de penser l’avenir de la filière dans un paysage sociétal en mouvement.
Cet idéal nous motive à faire émerger les idées qui feront demain la valeur ajoutée
de l’événementiel dans un contexte global !
Frédéric Jouët, Président d’Unimev
Le mot du Président
3www.linnovatoire.fr - 2019
A l’image d’un kaléidoscope qui offre plusieurs perspectives, le Salon est aussi un objet hybride,
aux identités multiples questionnant sa nature. Est-il l’objet social engagé de demain, une place
de savoir avec un pouvoir d’information auprès de ses publics ? Peut-il concilier cette facette
avec sa vocation d’objet business ? Doit-il assumer l’ambition d’être la plateforme apprenante
de demain ?
Parmi les thèmes traités sur le site de l’Innovatoire, c’est celui du Salon Média que nous avons
souhaité mettre en avant dans sa première déclinaison papier, afin de montrer qu’il était de notre
obligation de réfléchir en permanence sur son identité et ses perspectives d’avenir.
Marie-Laure Bellon, Présidente du Directoire chez Eurovet
Florence Corre, Directrice de la Communication et du Développement
chez Vignerons Indépendants de France
Jean-Luc Guiral, Directeur de la Promotion et du Développement chez Infopro Digital
Philippe Pasquet, Directeur Général de GL events Exhibitions
Membres du Comité de Pilotage ayant participé à la conception de l’Innovatoire
Le Salon,
nouvel objet médiatique ?
Sommaire
• Le Comité Éditorial de L’Innovatoire........................................................p.4
• 6 approches originales...............................................................................p.5
• Les articles.............................................................................................p.6-16
- Salon : média ou plateforme ?
- Le Salon, le média de l’expérience et de la rencontre
- L’éditorialisation et l’activation du contenu au cœur du média moderne
- La prise de position des salons
• Les contributeurs actuels et à venir.....................................................p.18
• Les thèmes traités sur le site internet.................................................p.19
• L’Innovatoire, ils en parlent mieux que nous...............................p.20-21
• L’Innovatoire en chiffres..........................................................................p.22
• L’Innovatoire, un objet collaboratif.......................................................p.23
www.linnovatoire.fr - 2019
Le Comité Éditorial de L’Innovatoire
Afin que l’Innovatoire soit une plateforme éclectique et permette l’expression
d’expertises diverses, un ensemble de personnalités est réuni au sein d’un Comité
Éditorial. Il est le garant de la qualité, la continuité thématique des articles publiés et
leur diversité.
CLAUDIE LE SOUDER
Directrice de la Communication
Première Vision
EDITH KELLER
Présidente
Carlin Creative Trend Bureau
MILENA LEVENT
Directrice de Développement Événements
Infopro Digital
ANTOINE ALLARD
Directeur de la Communication
Cap Digital
PIERRE BARBE
Directeur Associé
Whispering Agency
FRANÇOIS BELFORT
Directeur Général
Syndicat National des Antiquaires
OLIVIER DUMONT
Directeur
Agence DD
JEANNE CHOFFÉ
Chargée d’Affaires
Paris&Co - Welcome City Lab
JEAN-PASCAL CLAMENS
Directeur Général
Clamens Design
4
5www.linnovatoire.fr - 2019
6 approches originales
Afin d’être à la hauteur des ambitions éditoriale et qualitative souhaitées,
l’Innovatoire se décline à travers 6 prismes d’analyse :
Espaces
L’enjeu de cette rubrique est de déconstruire et repenser le rapport
structurel qu’entretiennent les organisateurs de salons à l’espace,
la façon dont celui-ci est habité, pensé, aménagé et façonné.
Métiers
Cette rubrique met en lumière, tour à tour, un métier particulier
du monde professionnel des salons en s’attardant sur sa vision,
son appréhension du visiteur, l’analyse de ses attentes.
Grands Témoins
Cette rubrique fait témoigner une personnalité issue d’un univers
professionnel autre que celui du Salon, afin d’inspirer le lecteur
au travers de codes et prismes d’analyse nouveaux.
Interactions
Cette rubrique s’intéresse à l’Homme, à ses attentes, ses
perceptions des signaux ainsi qu’à ses comportements
dans le cadre du Salon.
Miroir
La rubrique Miroir vient éclairer, dans une démarche
comparative, les similitudes et contrastes entre l’objet
Salon et un autre objet, concept ou dynamique tiers.
Tendances
Cette rubrique présente des tendances de fond, qu’elles soient professionnelles,
économiques, anthropologiques ou technologiques, au travers d’une sélection de
nouveaux produits ou services innovants, inspirants pour les professionnels
du Salon.
6 www.linnovatoire.fr - 2019
Lorsque l’on feuillette un magazine, dès les premières
pages nous tombons systématiquement sur deux
attributs qui caractérisent ce média. Le sommaire,
qui annonce les rubriques et leur agencement afin de
donner des repères aux lecteurs, et l’édito qui donne
la ligne directrice à laquelle se rattachera le contenu
des pages suivantes. Deux attributs spécifiques qui
se retrouvent également sur les salons. En effet,
l’agencement de l’espace joue ce rôle de rubriquage.
Dès les premiers pas le visiteur se voit remettre un
plan, sorte de « sommaire de l’espace » où l’information
est regroupée par halls, triée par stands. « Le premier
outil dont dispose le journal pour structurer les
informations est certainement (…) la mise en rubrique.
La rubrique a plusieurs fonctions, parmi lesquelles celles
de classification et de hiérarchisation des informations ;
mais elle permet également de donner au journal une
identité qui lui est propre. »
Le deuxième attribut adopté que nous avons pu
observer chez les professionnels de l’évènement est
l’éditorialisation, explicite pour certains, pas encore
affirmée pour d’autres. La thématisation du salon
Who’s Next en est une parfaite illustration. En effet,
sur toutes les communications du Salon, le même
slogan était écrit en rose « Positive Community »,
les organisateurs ont délibérément choisi de faire
de ce thème le fil rouge de leur manifestation
annuelle. Jean-Marc André, Directeur Marketing &
Communication de l’édition 2018 nous explique : « Les
professionnels du secteur ont subi des derniers semestres
difficiles, seuls les jeunes créateurs tirent leur épingle du
jeu et arrivent à cultiver ce « positive mindset ». Nous
avons voulu mettre cette philosophie à l’honneur cette
année ». Et c’est un pari réussi ! Salle comble lors de
la keynote d’ouverture de Sophie Fontanel, ancienne
chroniqueuse du magazine Elle et influenceuse
française reconnue, qui, fidèle à elle-même, s’exprime
sans langue de bois : « Je n’ai jamais aimé les salons,
ça me fout les jetons tout ce monde mais quand on m’a
appelé pour me dire « Sophie, souhaites-tu parler de
Positive Community aux professionnels de la mode ? »
J’ai accepté sans hésiter ! C’est important de promulguer
ses convictions »
Le Salon en phase d’éditorialisation
SALON :
MÉDIA OU PLATEFORME ?
Challengés par l’avènement des marketplaces et de la diversité
d’offres en matière d’évènements, les professionnels de ce domaine
et en particulier les organisateurs de Salon sont aujourd’hui face à
une question identitaire difficile : quel est le rôle du salon ? Ici, nous
nous sommes particulièrement intéressés au rôle d’apporteur de
contenu : comment trouver le juste équilibre entre apporteur de
contenu et apporteur d’affaires[1]
? Nous avons choisi de mettre en
perspective les attributs d’un média traditionnel avec le Salon pour
tenter de répondre à la question suivante : et si le nouveau sens du
Salon était de devenir un média[2]
?
Article enexclusivité
APPROCHE MIROIR
par Claire Glémau
7www.linnovatoire.fr - 2019
Et si la fine frontière entre Salon et média
se résumait à une histoire de convictions ?
Les sociologues Thierry Herman[3]
et Nicole Jufer[4]
qualifient ce rubriquage de « vitrine idéologique ». Ainsi,
l’éditorialisation aurait pour but de faire ressortir une opinion dans la production de contenu ou même d’offrir
une manière de voir et d’interpréter le monde. Car certains événements, notamment les plus connus, tendent à
prendre parti et à devenir des leaders d’opinion en donnant à voir leur vision du monde au plus grand nombre. Par
exemple, la prise de position de VivaTech passe par la mise en avant des speakers sur la page d’accueil de son site et
le choix de profils-stars (Bernard Arnault, CEO de LVMH, Daniel Zhang, CEO d’Alibaba…). Opérer des choix dans le
contenu proposé sur le Salon est un vrai métier.
Traditionnellement cet arbitrage est
le propre du rôle du rédacteur en chef
pour les médias traditionnels. « Savoir qui
inviterounepasinviter,fairedeschoix,c’est
le propre d’une rédaction », nous confie
un journaliste de RMC. « On ne peut pas
rassembler des communautés d’auditeurs
sans partis pris, sans réelle direction. Le
Comic Con l’a bien compris, son Teaser est
une ligne éditoriale en soi. »
Vers un « média-salon » ?
Dans un contexte d’infobésité, le contenu précieux
est rare et prisé, il fait déplacer les foules et certains
organisateurs de salons l’ont bien compris (notamment
lesB2C),lesmédiasaussi.LeMonde,Télérama,LaTribune,
Elle… tous ont développé une activité d’organisation
d’événements ces dernières années, activité dont ils
tirent une partie conséquente de leurs revenus. Le
Monde Festival 2017, qui s’est tenu cette année sous le
thème « Rêver », a rassemblé plus de 10 000 personnes
lors d’un week-end. La Tribune organise des prix « Prix
du Jeune Entrepreneur », « Women Tribune Awards »…
en partenariat avec un réseau solide d’entreprises.
L’équationestsimple,lesmédiasontuncarnetd’adresses,
des journalistes qui maîtrisent leurs sujets et excellent
dans l’animation de débats, des community managers
qui savent mettre en exergue des contenus forts. Un
pesant d’or pour des acteurs institutionnels ou privés
qui cherchent à développer leur marque grâce à du
contenu qualifié.
À la question « le Salon est-il un média ? », il est
certain qu’il en comporte tous les attributs, charge
aux organisateurs d’ajouter une corde à leur arc en
développant une vraie compétence d’éditorialisation
et en plaçant le curseur un peu plus vers leur rôle
d’apporteur de contenu. Les questions qui se posent
ensuite sont dès lors les suivantes : Le Salon doit-il être
« engagé » pour fidéliser les communautés ? Doit-il
prendre parti et développer une marque forte via une
véritable prise d’opinion ? Ou au contraire doit-il se
positionner en apporteur de contenu pédagogique,
favorisant ainsi la distribution d’informations nécessaires
etutilesàtouslesacteursprésents(exposants,visiteurs) ?
Doit-il se transformer en « salon apprenant » ? Le débat
est ouvert.
L’éditorialisation aurait pour but
de faire ressortir une opinion
dans la production de contenus
ou même d’offrir une manière
de voir et d’interpréter le monde
à propos de l’auteur
CLAIRE GLÉMAU
The Boson Project
Claire met à profit sa double formation sciences
humaines et business pour aider les managers et les
leaders à développer des clés de compréhension dans
des contextes complexes grâce au croisement des
disciplines.
[1] Apporteur d’affaires : comprendre ici une personne mettant en relation deux personnes
dans un but commercial.
[2] Si l’on se réfère à la définition du Larousse, un média est un « procédé permettant la
distribution, la diffusion ou la communication d’oeuvres, de documents, ou de messages
sonores ou audiovisuels », en d’autres termes c’est un moyen de distribuer de l’information.
Ainsi le salon peut s’apparenter à une forme de média.
[3] Voir HERMAN et LUGRIN, Formes et fonctions des rubriques dans les quotidiens : approches
théoriques et quantitatives, 2008.
[4] Revue SEMEN N°13, Genre de la presse écrite et analyse du discours.
8 www.linnovatoire.fr - 2019
Cédric Martineaud, Directeur de Création de l’agence
14 Septembre spécialisée dans les relations presse et
stratégies d’influence, décrypte les nouveaux enjeux des
médias, donc du Salon. Comment réinventer sa stratégie
de contenu pour développer l’expérience visiteur,
acquérir une plus grande légitimité et affirmer sa place
de référent au sein d’un secteur ?
APPROCHE MÉTIERS
Dans un premier temps, pouvez-vous nous dire quelques mots
sur votre parcours et votre arrivée à l’agence 14 Septembre ?
J’ai commencé en tant que graphiste, puis je me suis rapidement diversifié dans la scénographie
et, entre autre, dans l’agencement d’espaces événementiels. Je me suis ensuite dirigé vers le
secteur de la mode, où j’ai travaillé sur l’image de marque, l’agencement des boutiques, les
événements et les collections durant sept années. Après avoir collaboré en tant qu’indépendant
avec l’agence 14 Septembre, spécialisée dans les relations presse « lifestyle » (design, décoration,
hôtellerie, restauration et architecture), j’ai finalement rejoint l’équipe permanente en 2013 pour
apporter mes conseils et expertise en production de contenu en tant que Directeur de Création.
LE SALON,
LE MÉDIA DE L’EXPÉRIENCE
ET DE LA RENCONTRE
Article enexclusivité
par Cédric Martineaud
9www.linnovatoire.fr - 2019
Selon vous, quels sont les nouveaux enjeux impactant
l’univers des médias au sens large, dont les Salons ?
La digitalisation a évidemment bouleversé l’univers
médiatique. Notre travail ne consiste plus à faire des
relations presse, mais plus globalement des relations
d’influence. Lorsque nous construisons la stratégie
média d’une marque, nous clarifions d’abord ses
problématiques pour déterminer les différents publics
auxquels elle doit s’adresser, avec quel lexique, mais aussi
les supports et canaux de diffusion qui nous semblent
pertinents. Pour être efficace, chaque action menée
doit être travaillée en amont et optimisée au maximum.
Lorsqu’on formule une recommandation, il faut se poser
une question : comment s’adresser aux différentes
cibles avec les moyens les plus justes ? Selon les
besoins exprimés par la marque, comme augmenter
sa visibilité, se différencier, acquérir une plus grande
légitimité, ou selon le public ciblé, l’objectif est alors de
produire du contenu pertinent (contenu rédactionnel,
vidéo ou événement…) et adapté.
Les millennials, ces jeunes nés entre les années 1980 et
2000,représententparexemplel’undesplusgrandsdéfis
en termes de communication, tant ils sont insaisissables
et tant il existe de communautés différentes. Il faut
donc apprendre à les connaître (mais ce constat est vrai
quel que soit le public ciblé), et adopter leurs codes de
langage et audiovisuels pour transmettre le message,
même si aucun résultat n’est jamais garanti sur les médias
dématérialisés. Un influenceur peut par exemple être
adoré des jeunes, puis être rapidement évincé par un
autre. Notre métier évolue tous les jours, et une remise
en question perpétuelle est nécessaire ; il est devenu
impossible de se reposer sur des certitudes. Cela rend
notre travail à la fois déstabilisant et très intéressant.
Notre métier évolue tous les jours,
et une remise en question perpétuelle
est nécessaire
10 www.linnovatoire.fr - 2019
à propos de l’auteur
CÉDRIC MARTINEAUD
Agence 14 Septembre
Diplômé en création graphique, Cédric Martineaud
s’est rapidement diversifié dans la scénographie et,
entre autre, l’agencement d’espace événementiel.
Il s’est ensuite dirigé dans le secteur de la mode où il
a travaillé durant plusieurs années avant de rejoindre
l’Agence 14 Septembre où il est aujourd’hui Directeur de
Création.
Passionné depuis toujours par le design, il partage son
expérience dans l’univers événementiel et nous livre ses
conseils en création de contenu.
Si en s’imposant comme
référent du secteur,
l’événement se porte
également garant
du contenu (exposants,
intervenants…), il acquiert
une plus grande légitimité,
gagne la confiance du public
et augmente son audience.
Comment appréhendez-vous le processus de création de contenu,
et comment les professionnels des salons peuvent-ils s’en inspirer ?
Pour produire du contenu pour une marque, nous identifions d’abord son histoire, ses
valeurs, puis nous imaginons un storytelling autour de ses points forts mais aussi de ce qui
la différencie de ses concurrents. Nous adaptons ensuite notre discours et nos arguments,
en fonction du support choisi pour l’exprimer (papier, site internet, réseau social,
événement). Ces différents niveaux de communication sont nécessaires pour toucher
toutes les audiences. Il ne faut par exemple pas sous-estimer l’efficacité des médias
papier, trop longtemps relégués au second plan, car ils séduisent encore différents publics
et permettent un registre de langue et une qualité de rédaction supérieurs. Chaque
marque doit alors utiliser spécifiquement les médias à disposition. Le média Salon est
très intéressant puisqu’il permet à une marque de rencontrer, d’échanger et de conseiller
son public physiquement, en « live ». Cette proximité renforce le lien entre eux et permet
la création d’une expérience réelle pour les visiteurs. Aujourd’hui, nous ne pouvons
plus nous limiter au simple acte de vente. La participation à un Salon peut, selon moi,
apporter cette valeur ajoutée en contenu nécessaire dans le relationnel avec une marque.
Le Salon est, pour certaines marques, le seul point d’ancrage avec le public ; il est
donc primordial de communiquer avant, pendant et après l’événement, en créant du
contenu pertinent et ciblé toute l’année. Le Salon devient le média de l’expérience
et de la rencontre, notamment lorsque les organisateurs et exposants abordent des
problématiques d’actualité et apportent une vraie expertise. Si en s’imposant comme
référent du secteur, l’événement se porte également garant du contenu (exposants,
intervenants...), il acquiert une plus grande légitimité, gagne la confiance du public
et augmente son audience.
11www.linnovatoire.fr - 2019
Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Avec les réseaux sociaux professionnels, chaque internaute
peut aujourd’hui se renseigner sur l’actualité, échanger avec
son réseau, trouver les influenceurs de son secteur mais aussi
être générateur de contenu. Alors que le salon était pendant
longtemps le lieu privilégié de rencontres professionnelles,
il doit se repenser avec l’arrivée de la rencontre digitale.
Sandrine Chauvin, Rédactrice en chef Europe chez LinkedIn,
nous renseigne sur les enjeux des créateurs de contenu.
article publié le 9 octobre 2018
Journaliste de formation, je suis convaincue depuis des années que les plateformes web
représentent un levier important de développement de ma profession. J’ai donc rejoint
Prismamedia pour développer les rubriques « Carrière et Management » et « Retraite » du
site Capital.fr. J’ai ensuite lancé le site de la Harvard Business Review en France, destiné
aux cadres dirigeants. En 2015, j’ai intégré LinkedIn, où je travaille aujourd’hui comme
Rédactrice en chef Europe.
L’ÉDITORIALISATION
ET L’ACTIVATION DU CONTENU
AU CŒUR DU MÉDIA MODERNE
APPROCHE GRANDS TÉMOINS
par Sandrine Chauvin
12 www.linnovatoire.fr - 2019
Quelles sont les principales missions des journalistes
de la rédaction de LinkedIn ?
L’équipe éditoriale de LinkedIn a été lancée
il y a 3 ans en France et est en charge du
contenu délivré sur la plateforme.
Notre rôle est de nous assurer que
tous les professionnels aient accès aux
analyses, expertises et actualités qui vont
transformer leur métier, leur industrie.
Pour répondre à ce besoin, nous avons
donc créé le programme « Influencers », qui
consiste à accompagner et à conseiller les
personnalités les plus influentes au monde
dans leurs prises de parole sur la plateforme
afin qu’elles soient les plus diffusées et
pertinentes possible. En parallèle, nous
avons ouvert LinkedIn Publishing Plateform,
anciennement Pulse, qui permet à tous
les utilisateurs de publier des articles.
La notion d’experts, qui seraient les seuls
à pouvoir s’exprimer, est pour moi devenue
totalement obsolète ; désormais la parole
est à tous les internautes et on s’inspire de
tous ceux qui veulent partager leur savoir.
Nos missions s’articulent donc autour de
trois axes :
Prenons l’exemple d’un organisateur de salon. Comment peut-il fédérer sa communauté autour de son événement ?
L’une des possibilités (il y en a d’autres) est de créer une conversation en publiant des articles, des posts ou des vidéos
sur LinkedIn, afin d’inviter tous les ambassadeurs du secteur (ici, les exposants, les conférenciers…) à échanger autour
d’une problématique annoncée, et à publier du contenu avant, pendant et après l’événement. L’objectif est d’offrir une
visibilité et une légitimité au salon, et rendre tous les membres de cette communauté acteurs du savoir et de l’expertise
proposée aux visiteurs du salon.
Comme par exemple Top Companies,
le classement des entreprises
les plus attractives du moment.
Créer du contenu1
Collecter tout ce que publient
les membres, pour le classifier
et le distribuer aux bonnes audiences.
Faire de la curation
de contenu2
Inviter directement les membres
les plus influents à produire du contenu,
souvent en rapport avec un fait d’actualité.
Cultiver le contenu3
13www.linnovatoire.fr - 2019
Quelle est votre vision du média moderne, notamment
au regard des attentes des publics aujourd’hui et demain ?
Selon moi, le monde des médias est bousculé par deux
grandes tendances, et les organisateurs d’événements
sont concernés par ces changements. Premièrement,
le journalisme devient participatif. Toute la communauté
peut apporter des informations et faire entendre sa voix.
Nous avons par exemple invité certains membres influents
de la communauté à poser des questions sur la réforme
du travail, auxquelles la ministre a répondu ! Autre point,
le média doit être ciblé. Les lecteurs ne veulent pas
perdre de temps et désirent trouver la bonne information,
celle qui va leur apporter une réelle valeur ajoutée, et cela
rapidement. Au-delà de ce que peut faire un algorithme,
les journalistes de l’équipe éditoriale de LinkedIn lisent
le contenu créé et sélectionnent le plus qualitatif pour
le transmettre aux bonnes communautés d’utilisateurs,
notamment grâce à notre base de données lecteurs. Nous
avons aussi la chance d’être une plateforme destinée aux
professionnels, qui s’obligent eux-mêmes à rédiger des
articles ou commentaires réfléchis, car ils signent chaque
mot avec leur profil électronique. Cela fait que la qualité
des conversations que l’on retrouve sur LinkedIn est
souvent mise en avant par nos membres. Cet ensemble de
« filtres » génère la qualité du savoir diffusé et c’est le rôle
d’un média de s’intéresser et de valoriser ce contenu.
Dans le monde des salons, la mission des exposants est
aussi d’apporter du contenu qualifié. Selon vous, comment
les organisateurs et les exposants peuvent-ils mettre
en avant cette expertise ?
à propos de l’auteur
SANDRINE CHAUVIN
LinkedIn
Elle est journaliste et diplômée de Sciences Po. Lyon et
du Celsa. Après un début de carrière à France 3, elle
décide de revenir à la presse écrite en pigeant pour
différents magazines dont le féminin Maxi ou Courrier
Cadres. En 2010, elle rejoint Capital.fr pour développer
les rubriques « Carrière » et « Retraite », devenues
les piliers du site en termes d’audience et de revenus.
Toujours chez Prismamedia, elle lance ensuite le site
de la Harvard Business Review en France. Il y a 3 ans,
elle rejoint LinkedIn, où elle lance la plateforme de
publicationenFranceetcréeleprogrammeInfluenceren
français. Elle est désormais responsable du déploiement
de la stratégie éditoriale en Europe, où elle a créé des
rédactions en France, enAllemagne et au Royaume-Uni.
Un salon professionnel devient intéressant lorsqu’il
répond à un réel besoin lié au secteur d’activité
représenté. Il faut trouver un angle dans l’air du
temps, qui aborde une problématique d’actualité,
comme l’évolution des métiers ou les nouveaux enjeux
auxquels les experts sont confrontés. Par exemple,
pour le Salon de l’Automobile, devenu le Mondial de la
Mobilité, il faut s’interroger sur l’avenir de la mobilité,
les voitures autonomes, électriques… Pour moi, un
événement, comme un média, doit se démarquer par
la qualité des réflexions qui sont menées et relayées.
C’est le questionnement de départ qui va aider à
structurer tous les contenus produits à l’intérieur du
salon, comme à l’extérieur, et ainsi créer la rencontre
avant, pendant et après l’événement. L’objectif du
salon est de fédérer la communauté pour qu’elle
puisse à l’avenir continuer d’échanger au-delà du
jour J de l’événement. Il appartient aux créateurs
d’événements de s’emparer de la place de référent
de leur secteur et d’éditorialiser leur contenu.
Un événement, comme un média,
doit se démarquer par la qualité des réflexions
qui sont menées et relayées
14 www.linnovatoire.fr - 2019
La posture comme prise de position
Le salon apparaît de prime abord comme une entité neutre, très
souventdépeintecommelelieuphysiquedelarencontred’exposants
et visiteurs ayant en commun l’appartenance à un secteur d’activité.
Ainsi, le salon comme entité détenant une existence et une identité
propre s’est longtemps effacé au profit d’une valorisation de
l’identité professionnelle du secteur en question. Mais finalement,
le salon n’aurait-il pas une âme ? De plus en plus, les salons prennent
position dans le sens où ces derniers sortent progressivement
du rôle d’intermédiaire auquel ils sont assignés pour s’adresser
directement à un ou des publics.
On oublie trop souvent que le Salon résulte de l’organisation
d’individus détenant eux-mêmes des opinions plus ou moins
tranchées sur les thématiques qui traversent l’événement. Le choix
d’affirmer sa posture répond à un double impératif. Le premier, de
plus en plus prégnant, celui de salon comme marque en propre,
consiste à véhiculer des informations et partager ce qui fait la
singularité, l’identité propre du Salon. D’autre part, le deuxième
impératif est bien celui de se positionner. C’est une nécessité
impérieuse pour exister demain. Cela passe le plus souvent par
des préoccupations de l’ordre de l’éthique, telles que proposer des
solutions écologiques et durables par exemple, de revaloriser le local
(en opposition à la frénésie de la globalisation) ou encore de pousser
des choix et décisions à contre-courant ou avant-gardistes afin
de provoquer le questionnement et le changement au sein d’une
filière. C’est ainsi, au travers de ces deux choix de posture, que le
Salon sort de sa neutralité pour se doter de caractéristiques propres.
LA PRISE DE POSITION DES SALONS
Article enexclusivité
APPROCHE INTERACTIONS
par Daphné Bédinadé
15www.linnovatoire.fr - 2019
Les outils de la prise de position
Les moyens utilisés par les salons afin de
communiquer sont aussi des choix clairs
de positionnement. Il ne s’agit finalement
pas tant des plateformes utilisées (Twitter,
Facebook, Instagram, YouTube, Snapchat,
entreautres)quelamanièredontcelles-cisont
appréhendées. En effet, si Facebook permet,
notamment au travers de ses fonctionnalités
communautaires, d’éveiller l’appartenance
de groupe, Instagram permet d’entretenir
un rapport plus personnalisé au public, mais
aussi plus interactif et moins formel que
YouTube, par exemple. Il s’agit de repenser
profondément les manières de travailler en
incluant certains acteurs de ces réseaux dans
la production du salon et de ses messages.
C’est ce qu’a fait par exemple Who’s Next qui
a mobilisé des acteurs de différents horizons
(influenceurs et influenceuses, créateurs et
créatifs de la mode et du design, entre autres)
dans une campagne célébrant tout ce qu’il y
a de participatif et optimiste dans la mode
et ses sphères, partant du postulat que les
nouvelles économies et le digital forment
des experts dans des lieux inopinés. Ainsi,
le collaboratif est mis en avant comme un
mode de production des salons innovants et
prometteurs. Il s’agit en effet d’une approche
bottom-up qui élargit aussi les contours de
la filière et de la profession.
Il s’agit parfois aussi de repenser
profondément les manières de travailler
en incluant certains acteurs
de ces réseaux dans la production
du salon et de ses messages
Le discours de la prise de position
Plus que le discours, c’est le narratif qui nous importera. En effet, les outils comme les réseaux sociaux
doivent être des vecteurs d’une prise de position pensée comme une stratégie plurielle (qui se sert
de langages différents et contenus divers, de l’information Twitter, au ludique éphémère de Snapchat,
en passant par l’animation de communauté Facebook et l’émotion esthétisée d’Instagram), une stratégie
au service d’un projet. Cette fluidité qu’offre le passage d’outil en outil n’est possible que si un travail
préalable sur les valeurs du salon a été mené. Le narratif est ici compris comme un alignement parfait
entre la façon de penser le salon, la manière de le réaliser et les messages qui y sont véhiculés.
16 www.linnovatoire.fr - 2019
à propos de l’auteur
DAPHNÉ BÉDINADÉ
The Boson Project
Formée en anthropologie sociale, elle s’emploie à
utiliser les méthodes et outils des sciences sociales afin
de saisir les problématiques culturelles des entreprises
et contribuer à la production d’enquêtes et études.
La relation avec le public
La réflexion portant sur la fonction du Salon comme média se doit de prendre en considération le
rapport qui est établi avec le public (qu’il s’agisse de professionnels, de particuliers, ou d’une sphère
médiatique qui tourne autour d’eux). En effet, si la relation était auparavant asymétrique : le Salon
s’adresse au public, il semble que celle-ci se voit aujourd’hui recomposée. Le public a désormais un
moyen de réponse, notamment grâce aux réseaux sociaux, et perd de son caractère flou. Par ailleurs,
tel que le souligne Sonia Livingstone, « le public implique aussi une certaine orientation vers une action
collective et consensuelle »[1]
. La mutation des salons en modèles empruntés à l’univers des médias pose
la question de qui compose le public et le rôle que le Salon se doit d’adopter en face de son public.
Enfin, il semble que plus qu’informer le public ou de véhiculer des informations sur soi, le Salon devra,
à l’image d’une marque, proposer au travers d’un positionnement un marqueur d’appartenance
collective qui soit caractéristique d’une identité et d’un style de vie partagés à la fois par le Salon
et par le public en question.
Prendre position est une manière pour les salons d’exister, au-delà de leur contenu strict et de la forme
ponctuelle que ces derniers peuvent prendre. Il s’agit d’exister en soi, d’avoir une identité propre et
assumée qui se décline en un projet qui dépasse largement le cadre du Salon, faisant du public un
acteur à part entière.
[1] Sonia Livingstone, « Du rapport entre audiences et publics », Réseaux 2004/4 (no 126), p. 17-55.
Il s’agit d’avoir une identité
propre et assumée
qui se décline en un projet
qui dépasse largement
le cadre du Salon,
faisant du public
un acteur à part entière
18 www.linnovatoire.fr - 2019
Les contributeurs actuels et à venir
L’Innovatoire a pour mission de faire émerger des opinions et partis pris multiples.
Ainsi, il part à la rencontre de personnalités et professionnels d’horizons divers pour
les inviter à s’exprimer sur leur vision du Salon et de l’Événement. Et parmi eux...
18
ARTHUR MAMOU-MANI
Architecte
Mamou-Mani ltd
RUTHY ATLAN
Planneuse Stratégique
Auditoire
DAPHNÉ BÉDINADÉ
Anthropologue
Neoma Business School
ÉLODIE BERGERAULT
Chorégraphe et Directrice Artistique
Danaïade
CAROLINE BOURGEOIS
Commissaire d’exposition
SANDRINE CHAUVIN
Rédactrice en chef
LinkedIn Europe
ALIENOR COLLEN
Planneuse Stratégique
Freelance
MICHAEL COUZIGOU
Directeur
L’Atelier des Lumières
ALEXANDRE DE BETAK
Scénographe, Producteur
et Set Designer
JEAN-CHARLES
DE CASTELBAJAC
Artiste, Designer et Auteur
MARIE DURAND-YAMAMOTO
Narrative Environments
and Experience Designer
The Boson Project
LAËTITIA FAURE
Fondatrice
Urban Sublime
ANAÏS GAUTHIER
Designer d’expériences clients
Agence Anaïs Gauthier
CLAIRE GLÉMAU
Explorer
The Boson Project
THIERRY GRILLOT
Directeur Commercial
Le Bureau Contemporain
NATHALIE GUICHARD
Animatrice TV et Présentatrice
d’événements, Consultante
GILLES LASBORDES
General Manager
Première Vision
LAURENT LE BON
Président
Musée National Picasso-Paris
JULIE LÉCHENAULT
Conference Manager
Reed Midem
CHRIS MARQUES
Experience Producer
& Creative Director
CÉDRIC MARTINEAUD
Directeur de Création
Agence 14 Septembre
MOGANY PICHANCOURT
Directrice Artistique
Les nouveaux créateurs
et Coordinatrice Pédagogique
Casa93
VINCENT ROUX
Président
VRConsulting
PASCALINE WILHELM
Directrice mode, veille et tendances
Première Vision
CHARLOTTE PAROIELLE
Directrice Artistique
Le Monde
19www.linnovatoire.fr - 2019
L’Innovatoire,laboratoired’idéesneuvesetprospectives,s’ancredansletemps
long en analysant les facettes du Salon et Événement sous un jour nouveau.
Ainsi, hormis le thème Média traité en partie dans ce numéro, d’autres sont
également consultables sur le site internet ou seront prochainement publiés...
Le Salon ou l’esthétique du moment
Le Salon est un moment de rencontre particulier et exceptionnel, par les conditions
sensorielles et physiques qu’il propose à ses publics. Quel est le poids de l’esthétique
dans la création du salon et comment celle-ci peut impacter l’expérience offerte ?
Dynamique de communautés
Les salons détiennent une fonction centrale qui est avant tout une fonction de
socialisation.Ilssontainsivecteursmaiségalementproducteursd’échanges,quisont
la manifestation d’une appartenance identitaire. Le salon peut-il être fédérateur de
communautés ?
Le Salon, objet et outil de créativité ?
Le Salon fait appel au pouvoir créatif, il doit se réinventer et capitaliser sur son
pouvoir d’apprentissage. Le Salon, c’est innover par et pour le public. Quel est
l’apport créatif de cet objet événementiel pour ses publics ?
Le Salon, acteur citoyen et créateur d’engagement ?
Parfois sans le savoir lui-même, le Salon est un acteur citoyen engagé qui participe au
développement des individus et territoires. Acteur sociétal, plateforme d’accès à la
culture, laboratoire éthique et responsable... les attentes envers lui sont immenses.
Le Salon s’assumera-t-il demain comme le moyen d’expression d’une citoyenneté
réaffirmée, au carrefour de l’exemplarité et de l’empowerment ?
Les thèmes traités sur le site internet
20 www.linnovatoire.fr - 2019
L’Innovatoire,
Car l’Innovatoire est réellement une plateforme participative,
quatre parties prenantes de cette aventure s’expriment
sur les raisons de leurs intérêt et implication.
ANTOINE ALLARD
Directeur de la Communication de Cap Digital
L’un des membres du Comité Éditorial
En rejoignant le comité
éditorial de l’Innovatoire,
j’ai saisi l’opportunité unique
de confronter mes réflexions
sur le sens et les objectifs de l’objet
« événement » du XXIème
siècle. Alors que
l’offre événementielle est plus foisonnante
que jamais et que l’engagement des publics
professionnels est au centre de la création de
valeur de nos activités, l’Innovatoire offre un
lieud’inspirationetdeprospectiveprécieux.Il
décloisonne les idées et valorise l’intelligence
collaborative comme outil d’innovation et de
créativité. A la croisée de l’observatoire et du
laboratoire, il doit aussi nous livrer toutes les
clés pour repenser le format de nos salons,
festivals, congrès, conférences, etc. afin d’en
maximiser l’impact économique mais aussi
sociétal et environnemental. Bref, en faire
plus que jamais des plateformes où s’opère
le changement.
MARIE DURAND-YAMAMOTO
Narrative Environments and Experience Designer
Consultante pour The Boson Project
L’une des co-conceptrices du projet
C’est après avoir mené des interviews auprès
de grandes figures de l’événementiel que l’idée
de l’Innovatoire est née. Pour se transformer et
répondre à la mutation du monde l’événement, le
constat est simple et unanime : il faut croiser les
regards.
Un peu bateau certes pour des personnes qui
travaillent sur la beauté des rencontres, me direz-
vous :) C’est vrai. Mais quelle rencontre !
Claire Glémau, reine de la disruption, scrute de
son œil fin la société et ses tendances. Daphné
Bédinadé, anthropologue de choc, déploie toute
sonempathiescientifiquepourcomprendrel’Homme
et ses comportements.
Etmoi,Marie,jedécortiqueles
espaces et les environnements
pour en comprendre l’essence.
Et toutes les trois, nous avons fait
la rencontre du Salon.
Cet objet, si banal et unique à la fois, a été pour
nous un sujet formidable d’étude par sa belle
complexité et nous a rappelé que finalement, nous
étions à la recherche de l’essence de ce qui fait les
relations humaines.
21www.linnovatoire.fr - 2019
ils en parlent mieux que nous...
CÉDRIC MARTINEAUD
Directeur de Création, Agence 14 Septembre
L’un des contributeurs de l’Innovatoire
L’Innovatoire, voilà un bien joli
mot et une bien belle initiative.
Familier de l’univers des salons dédiés
aux professionnels comme au grand public, je
constate qu’un véritable fossé existe entre l’offre
salon et les nouveaux modes de consommation
ou de communication. Dans ce contexte, avoir
l’occasion d’échanger, de partager et de tracer
de nouvelles pistes de réflexion est une occasion
unique d’entendre d’autres voix et d’envisager de
nouveaux possibles.
Par ma contribution, je n’entends pas donner de
nouvelles recettes mais une approche et un regard
qui, mêlés aux autres, pourraient faire bouger les
lignes. Les périodes de fragilité sont propices à plus
d’audace, d’ouverture, de partage ; reste à chacun de
s’approprier cette matière pour construire demain.
C’est l’essence même de l’Innovatoire.
ASTRID ZORZABALBERE
Responsable du Département Communication
Pôle Production d’Événements,
Congrès et Expositions de Bordeaux
Une lectrice de l’Innovatoire
Le niveau d’exigence client, la gestion de
la data, la personnalisation du discours, la
création d’expérience unique, l’optimisation
de la relation client, la valeur humaine,
l’influence de la marque, le passage d’un
modèle « entreprise centric » vers un modèle
« user centric », autant d’éléments que la
RévolutionDigitalenousamèneàappréhender
quotidiennement.
Les fondamentaux du média Salon sont
aujourd’hui « challengés », un enjeu motivant,
passionnant mais tout aussi complexe à relever.
Les réflexions cosmopolites de
L’Innovatoire offrent une vision
nouvelle du Salon, une approche
qui concrétise la façon de se réinventer,
accompagnant ainsi les professionnels de
l’événementiel de manière efficiente.
Une solution originale où la richesse de
l’intelligence collective assure la découverte
de nouvelles idées à explorer et propose une
réelle source d’inspiration générale.
L’Innovatoire, un outil de veille devenu
indispensable, un agitateur d’idées à parcourir
sans modération.
22 www.linnovatoire.fr - 2019
L’Innovatoire en chiffres
Le site
Les réseaux sociaux
Période du 12 juin 2018 au 10 janvier 2019
3 100
lecteurs uniques sur le site
18
articles déjà publiés
42
articles en cours de production
Article
le plus lu
6 460
lectures des articles
dont 555pour « Le Salon, entre routine et exception »
690
abonnés
(Newsletter, Twitter et LinkedIn)
Tous les articles sont signés par leur rédacteur
et communiqués ensuite sur l’ensemble des outils.
Vous souhaitez soumettre une idée d’article ?
Retrouvez notre Kit des Contributeurs sur
www.linnovatoire.fr
L’Innovatoire,
un objet collaboratif
Et sinon :
Pour s’abonner à la newsletter mensuelle : www.linnovatoire.fr
Pour nous suivre sur LinkedIn : l’innovatoire
Pour nous suivre sur Twitter : @linnovatoire
Pour nous contacter :
Anthony Fauré
Rédacteur en chef de l’Innovatoire a.faure@unimev.fr
Margaux Arnoud
Secrétaire de rédaction de l’Innovatoire m.arnoud@unimev.fr
Crédits
Créateurs et financeurs du projet : Unimev (11 rue Friant, 75014 PARIS) / Comité des Expositions de Paris
Concepteur du projet : The Boson Projet (39 rue d’Aboukir, 75002 PARIS)
Concepteur graphique du Numéro 1 - le Salon, nouvel objet médiatique ? : Stéphane Sérant, infographiste chez Unimev
www.linnovatoire.fr - 2019 23