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REPUBLIQUE DU SENEGAL
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, DES UNIVERSITES ET CENTRES UNIVERSITAIRES
REGIONAUX ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE CATHOLIQUE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST
Unité Universitaire à Ziguinchor
Institut Supérieur Catholique de Gestion
Science - Foi – Action
LICENCE PROFESSIONNELLE EN GESTION TOURISTIQUE
PRESENTE PAR : SOUS LA DIRECTION DE :
M. Valdir DA SILVA Monsieur BADINKA Jonas Bertrand
Professeur de géographie du tourisme à l’UCAO-UUZ
ANNEE ACADEMIQUE 2010 – 2011
Sur le thème :
L’ECOTOURISME :
UN ATOUT POUR LE DEVELOPPEMENT
TOURISTIQUE DE LA GUINEE BISSAU
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
2
DEDICACE
A
Toute ma famille en Guinée Bissau,
particulièrement à :
- ma mère Sabina DA SILVA,
- mon père Agostinho DA SILVA,
- ma grand-mère Rosinha DA SILVA,
- ma fille Quezia.
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
3
REMERCIEMENTS
Je remercie profondément mon maître de mémoire, Monsieur Jonas BADINKA, pour
son aide apportée tout au long de ce travail de recherche.
Un remerciement spécial à Monsieur José António da Cruz ALMEIDA et à sa femme,
Madame Edneusa da Silva ALMEIDA, qui m’ont soutenus et accompagnés pendant ma
formation au Sénégal.
Je tiens également à remercier tous les professeurs de l’UCAO, qui m’ont aidé,
consciemment ou non, à concevoir ce mémoire, que ce soit pour le choix du sujet ou pour
m’avoir donné des pistes de réflexion lors de leurs cours.
Je remercie les personnes interviewées pour le temps qu’elles m’ont accordé.
Pour finir, je remercie mes proches, notamment Madame Astou DHIEDIOU,
Monsieur Landing DHIEDIOU, Monsieur Rui Gonçalves CARDOSO, Monsieur Rui Jorge
Semedo, Docteur António NHAGA, mais surtout ma famille (mes parents, mes frères, ma fille
et sa mère), Monsieur Fernando IE, Docteur Suzette Ferreira GAMA, Monsieur Victor
Monteiro et Madame Enysa NHAGA pour le soutien, la patience et la confiance qu’ils m’ont
accordés, tout au long de mes études et particulièrement au cours de ce travail.
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
4
LISTE DES SIGLES
ACCC : Adaptation aux Changements Climatiques et de Ligne de Côte
AD : Action pour le Développement
AFD : Agence Française de Développement
AGIR : Appui à la Gestion Intégrée des Ressources Naturelles
BAD : Banque Africaine pour le Développement
BCEAO : Banque Centrale de d’Afrique de l’Ouest
BM : Banque Mondiale
CDB : Convention sur la Diversité Biologique
CCC : Convention sur les Changements Climatiques
CCD : Convention de lutte Contre la Désertification
CEDEAO : Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest
Développement
CSRP : Commission Sous-régionale des Pêches
DENARP : Document de Stratégie Nationale pour la Réduction de la Pauvreté
DGT : Direction Générale du Tourisme
FMI : Fonds Monétaire International
IBAP : Institut de la Biodiversité et des Aires Protégées
INEC : Institut National de Statistique et Cens
LCD : Lutte Contre la Désertification
LBE : Loi de Base Environnementale
MCTA : Ministère du Commerce, du Tourisme et de l’Artisanat
OCB : Organisation Communautaire de Base
OMVG : Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Gambie
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PAM : Programme Alimentaire Mondial
PAN : Plan d´Action National
PANA : Programme d’Action National d’Adaptation aux Changements Climatiques
PGBZCGB : Projet de Gestion de la Biodiversité et Zones Côtières de Guinée-Bissau
PIB : Produit Intérieur Brut
PMA : Pays Moins Avancés
PNGE : Plan National de Gestion Environnemental
PNO : Parc National d’Orango
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PNUE : Programme des Nations Unies pour l’Environnement
UE : Union Européenne
UEMOA : Union Économique et Monétaire Ouest Africaine
UICN : Union Mondiale pour la Nature
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l´Education, la Science et la Culture
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour les Enfants
UNSO : Organisation des Nations Unies pour la Région Soudano Sahélienne
WWF : Fonds Mondial pour la Nature
VIH/SIDA : Virus Immunodéficience Humain / Syndrome Immunodéficience Acquis
ZEE : Zone Économique Exclusive
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
5
SOMMAIRE
Introduction ……………………………………………………………………………01
Première Partie : Cadre théorique et approche méthodologique ....................................03
Chapitre 1 : Cadre théorique …………………………………………………….……..04
Chapitre 2 : Approche méthodologique …………………………………….........…….09
Deuxième partie : Présentation du cadre d’étude…………………………….…….…..14
Chapitre 1 : Présentation Générale de la Guinée Bissau………………………..………15
Chapitre 2 : La géographie touristique de la Guinée Bissau…………….………..……20
Troisième partie : Présentation des Résultats et Recommandations…………….……..27
Chapitre 1 : Présentation des Résultats…………………………………………...……28
Chapitre 2 : Perspectives de développement de l’écotourisme et les Recommandations..35
Conclusion ………………………………………………………………….…………40
Bibliographie……………………………………………………………………………41
Webographie……………………………………………………………………………42
Annexes………………………………………………………………………………....44
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
6
INTRODUCTION
Il est devenu évident que le tourisme n'apporte pas que des bienfaits aux pays
récepteurs. En effet, il est souvent synonyme d'augmentation de la délinquance, de la
prostitution, de clivages sociaux, mais aussi de dégradation du patrimoine naturel et culturel.
Pourtant, un autre tourisme est possible. Un tourisme respectueux des hommes et de
l'environnement, un tourisme au service de la solidarité internationale, qui contribue à
améliorer les conditions de vie des populations locales. Ainsi sont nés les concepts de
tourisme responsable, durable, équitable, solidaire, et d'écotourisme.
L'écotourisme ne s'évertue pas seulement à maîtriser ses impacts sur l'environnement,
il cherche à être avant tout un outil de protection de l'environnement. Il cherche à donner une
valeur économique à des espaces de la nature soumis à une forme d'exploitation non durable.
Ainsi, l'écotourisme pratiqué au sein de la forêt tropicale sert à empêcher la destruction de
cette dernière, en prouvant aux autorités qu'il peut rapporter plus d'argent sur le long terme.
L'écotourisme cherche également à impliquer des communautés locales et à être un outil de
lutte contre la pauvreté et de réappropriation culturelle. A l'échelle globale, il est défini
comme un voyage responsable en milieu naturel qui respecte l'environnement et qui contribue
au bien-être de la population locale1
. Aujourd’hui, l’écotourisme est pratiqué en Guinée
Bissau.
La Guinée Bissau se situe dans la zone de transition entre le massif du 2
Paléozoïque du
Fouta Djalon et le golfe du crétacé et du tertiaire du Sénégal. Elle souffre d’un manque
d’infrastructures touristiques. Toutefois, elle s’organise actuellement afin de favoriser le
tourisme solidaire, culturel et écologique. Une grande partie des établissements de tourisme
de la nature en Guinée Bissau appartiennent à des étrangers et comprennent des campements
de chasse et des campements de pêche, principalement dans l’archipel des Bijagós. Plusieurs
établissements ont été construits sur des plages ou d’autres sites sans condition de durabilité.
À la suite de maintien de la stabilité et de la paix en Guinée Bissau, il est fort probable
que le flux touristique augmente et que de nouvelles infrastructures hôtelières se développent.
Ceci risque alors d’augmenter les pressions sur les écosystèmes. Ainsi, l’écotourisme
constitue une alternative durable pour le développement de l’économie de certaines régions
comme l’archipel des Bijagós ou pour les parcs naturels et les zones de conservation en
Guinée Bissau. En effet, intégrer les populations locales dans l’élaboration, la gestion des
1
The International Ecotourism Society (TIES, 2006: 2).
2
Ère géologique correspondant aux systèmes allant de cambrien au permien (primaire).
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
7
produits et la répartition des bénéfices peut faire du tourisme un outil de réduction de la
pauvreté. Certaines zones de conservation comme Cantanhez possèdent déjà des structures
d’accueil très rudimentaires qui peuvent être améliorées pour le profit de l’OCB3
de femmes
qui gère l’espace. Un autre exemple est la petite structure d’accueil du Parc National Marin de
João Vieira-Poilão orientée vers la découverte de la plus grande colonie de ponte de tortues
vertes (Chelonia mydas) du littoral atlantique africain. Conformément à la philosophie de
gestion des parcs naturels et du fait de la pression sur les ressources suite aux conditions de
pauvreté de la population qu’y habite, l’écotourisme pourrait être une solution.
Ainsi, nous allons dans un premier temps présenter la Guinée Bissau avant de parler
du tourisme dans ce pays. Après, nous présenterons la géographie du tourisme de la Guinée
Bissau et la relation entre le tourisme et l’environnement en Guinée Bissau. Dans un
deuxième temps, nous analyserons la pratique de l’écotourisme en Guinée Bissau. De plus,
nous allons définir l’écotourisme et présenter les aires protégées de la Guinée Bissau. Enfin,
nous parlerons des enjeux de l’écotourisme en Guinée Bissau avant de terminer par les
perspectives de développement touristique de la Guinée Bissau.
3
Organisation Communautaire de Base (organisation basée principalement à Cantanhez)
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
8
PREMIERE PARTIE :
CADRE THEORIQUE ET
APPROCHE
METHODOLOGIQUE
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
9
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE
1. Contexte socio-historique de l’étude
Le tourisme est considéré comme une source de revenus partout dans le monde, vu le
progrès qu’il a eu durant ces dernières décennies. En Guinée Bissau, ce n’est qu’en 20054
que
le secteur a été déclaré prioritaire pour le développement de l’économie du pays, malgré que
le sous-commissariat d’Etat d’information et tourisme ait été créé depuis 1973 (L. n°3/73
24.Set). Pendant cette période, le tourisme était sous l’ordre du président du conseil d’Etat car
le système qui régnait au pays c’était le régime présidentiel du parti unique. Le secteur était
une entreprise publique régie par l’État, exemple : l’Hôtel 24 Septembre, Estancia de Bubaque
et Arquitour dans l’île de Maio.
Toutefois, de l’indépendance à nos jours, le tourisme bissau-guinéen a connu plusieurs
changements notamment dans sa structure fonctionnelle:
- Sous commissariat d’Etat d’information et du tourisme ;
- Commissariat d’Etat d’information et tourisme ;
- Commissariat d’Etat du transport et tourisme ;
- Ministère du transport, du tourisme et de la communication ;
- Ministère du commerce et du tourisme ;
- Secrétariat d’Etat du tourisme, du commerce et de l’artisanat ;
- Secrétariat d’Etat du tourisme, de l’environnement et de l’artisanat ;
- Ministère de coordination économique et du tourisme ;
- Ministère du tourisme et de l’environnement ;
- Ministère et secrétariat du commerce, de l’industrie, du tourisme et de l’artisanat ;
- Ministère du tourisme et de l’aménagement du territoire ;
- Direction Générale des infrastructures touristiques.
Malgré tout cela, les efforts ont été faits en vue de promouvoir le tourisme en Guinée
Bissau, et, plusieurs lois furent élaborées dans le cadre du bon fonctionnement du secteur.
Nous pouvons en citer :
- le Décret Nº. 41/83 qui a créé le fond du tourisme;
- le Décret Nº. 33/89 du 27 Décembre qui a approuvé les règlements des impôts et du fond du
tourisme ;
4
Information requise de la Direction Générale du Tourisme de la Guinée Bissau, cabinet d’étude et projet
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
10
- le Décret Nº.62-c/92, Sup au B.O. Nº. 25 Décembre 1992 qui a établi le Régime Juridique de
l’activité touristique, hôtelière et similaire.
- le Décret Nº.62-d/92, Sup au B.O. Décembre 1992 qui a approuvé le règlement des
établissements touristiques;
- le Décret Nº.28/94, B.O. Nº. 32 du 8 Août 1994 qui a approuvé les bases de l’orientation du
plan directeur du tourisme;
- le Décret Nº.02/2007 qui a créé le Salon du Tourisme de Bissau (STB), et enfin
- le Décret Nº.03 /2007 qui a institué la reconnaissance de Mérite Touristique.
Ainsi le secteur ne cesse de croitre à un rythme lent mais prometteur.
2. Problématique
Le tourisme est la plus grande industrie du monde. Le secteur représente plus de 10%
du marché de l’emploi mondial, 11% du PIB mondial et, selon les prévisions, le nombre des
voyages touristiques atteindra 1.6 milliards d’ici 2020. En tant que tel, il a un impact majeur
et croissant tant sur l’environnement que sur la société (WWF, Juillet 2001). Dans son rapport
du 18 Mars 2005 de Premières rencontres du Réseau Unesco / Unitewin « Culture,
tourisme, développement », l’’UNESCO précise que : « Le tourisme est devenu un
phénomène de masse à la deuxième moitié du XXe siècle, c’est donc un champ relativement
nouveau et surtout caractérisé par une grande complexité car il est étroitement lié à de
nombreux et nouveaux domaines. Le tourisme fait appel à une double réalité :1) il se présente
comme une industrie qui s’inscrit pleinement dans l’économie de marché ; 2) l’activité
touristique est spécifique et particulièrement complexe car transversale et intrinsèquement
liée aux enjeux du développement durable et à ses composantes, notamment culturelles…
Aujourd’hui, la Guinée Bissau fait partie du Réseau Sous-Régional de Planification
Côtière. Elle a créé la Réserve de Biosphère de l’archipel Bolama Bijagós le 16 Avril 1996,
et son premier Parc National fut le Parc National d’Orango, qui comprend 5 principales îles
(Orango, Orangozinho, Meneque, Canogo et Imbone) et 3 îlots (Adonga, Canoupa et
Anhatibe).
Nonobstant la création des aires protégées, le problème qui se pose, c’est la
cohabitation entre le tourisme ou les touristes et les populations traditionnelles. Au niveau de
l’archipel des Bijagós, les zones qui sont préservées sont les aires sacrées et les lieux
d’initiation, de même que les milieux critiques pour la biodiversité ou la reproduction des
ressources vivantes. Elles correspondent notamment au Parc National Marin des Îles de Joao
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
11
Vieira/Poilão, qui contribue à garantir le statut sacré des îles et assure la protection des tortues
marines, la reproduction des oiseaux de mer coloniaux ainsi que la régénération des
ressources halieutiques ; ou encore du Parc National des Îles d’Orango qui abrite la plus
grande diversité biologique de l’Archipel, ainsi que d’autres ensembles, notamment le
complexe des îles Urok, qui renferme des habitats critiques tels que mangroves et vasières.
Ces zones centrales constituent les sources mêmes du système, aussi bien sur le plan culturel
que naturel, et garantissent par conséquent sa durabilité et sa productivité sur le long terme »
(Plan de Gestion de la zone Côtière des îles d’Urok, Justino BIAI et al. Novembre 2003). Sur
le plan touristique l’IBAP croit que « le pays dispose des potentialités qui lui permettent de
développer un tourisme spécialisé valorisant un trésor patrimonial, écologique et culturel ».
Selon le constat de Brígida Rocha Brito, les potentialités régionales d’ordre
environnemental, culturel et historique nationaliste sont évidentes et incontestables. Elles
fonctionnent comme des facteurs d’attraction touristique par segment. Cependant, dans cette
région (Tombali) et dans tout le pays la même situation se produit avec un ensemble élargi
d’éléments qui présentent des limites à l’implémentation et au développement d’une stratégie
touristique en respectant le principe soutenable.
La Guinée Bissau, en particulier la région de Tombali éprouve des effets aggravés de
l’absence d’une préoccupation stratégique disséminée en ce qui concerne la création planifiée
de plusieurs infrastructures et la manutention des existants, qui au long du temps, ont été à
l’origine d’une détérioration progressive des ressources et des patrimoines et même de
l’environnement.
Tout ceci entraîne d’énormes soucis sur le bien-être des populations et même de
l’environnement.
3. Question spécifique de recherche
Comment l’écotourisme peut-il être un moyen de protection environnementale et de
préservation du patrimoine historique et socioculturel de la Guinée Bissau?
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
12
4. Hypothèses de Travail
L’écotourisme est une approche qui postule qu’un développement à long terme n’est
viable qu’en conciliant trois aspects indissociables : la rentabilité économique, le respect de
l’environnement et l’équité sociale. Pour la réalisation de notre travail, nous avons posé deux
hypothèses :
- vu l’utilité que démontrent les zones naturelles pour les touristes, l'écotourisme
permettrait plus facilement d'atteindre l'objectif du gouvernement bissau-guinéen, qui
est de faire croitre le secteur pour garantir l’essor économique du pays ;
- l'écotourisme, du fait de la proximité directe entre les autochtones et les visiteurs,
permet des échanges culturels beaucoup plus allogènes entre le touriste et l'habitant.
5. Intérêt du sujet
L’écotourisme représente un concept relativement nouveau, qui est souvent mal
interprété et mal utilisé. Aujourd’hui, tout porte à croire que les organisations de conservation
des aires protégées et de l’industrie du voyage ont pris conscience de l’importance de
l’écotourisme pour le développement touristique de la Guinée Bissau. Car, l’écotourisme
permet d’atteindre les objectifs de conservation et d’amélioration du bien-être des
communautés locales.
6. Objectifs de Recherche
L’écotourisme est une forme de tourisme qui harmonise les individus et leur
environnement.
Objectif général
Nous voulons analyser l’efficacité de l'écotourisme en Guinée Bissau.
Objectifs spécifiques
Analyser les systèmes de gestion des aires protégées et des parcs naturels;
Faire promouvoir un tourisme qui respecte et préserve l’équilibre naturel et culturel
(traditions locales et patrimoine);
Identifier les avantages de la mise en place de l’écotourisme dans les différents sites et
voir si les cultures locales n’ont pas été influencées avec les fréquentations des
touristes étrangers.
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
13
7. Cadre conceptuel
Les concepts que nous allons définir ne concernent que le tourisme, l'écotourisme, le
développement et le développement durable. Donc, cela nous permettra d'avoir une idée nette
sur ces sujets puis qu'ils constituent les mots clefs de ce travail.
Le tourisme est un ensemble de relations d’intégration entre les individus et leur
environnement hors de leurs maisons pouvant ainsi satisfaire les besoins vitaux de l’homme.
D'après les définitions qu’on a pu lire, nous définissons définir l’écotourisme comme
un ensemble de processus naturels harmonieux lié au déplacement de l’homme dans son
habitat ou ailleurs, visant sa protection et sa valorisation.
Le développement signifie la croissance d’un organisme, d’un organe. Développement
humain, intellectuel, économique, etc. En outre, le développement est une forme de progrès
qui assure la croissance urbain, économique et social.
Le développement durable : un développement durable est un développement à long
terme qui n’est viable qu’en conciliant trois aspects indissociables : la rentabilité économique,
le respect de l’environnement et l’équité sociale. "Le Développement durable consiste à
assurer une gestion responsable des ressources futures de la planète de manière à sauvegarder
les intérêts des générations futures tout en répondant aux besoins des générations actuelles "
(C. Villeneuve, " Environnement et Développement. Un acte planétaire ", Le Courrier de
l'UNESCO, novembre 1991).
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
14
CHAPITRE 2 : APPROCHE METHODOLOGIQUE
1. Histoire de la collecte
L’écotourisme est un thème qui constitue un enjeu important pour les acteurs qu’y
interviennent direct ou indirectement. Ce concept connaît une grande impulsion suite à
l'intérêt qu'il suscite pour beaucoup de pays et certaines Organisations environnementales. Et
l'écotourisme est jugé comme une forme de tourisme qui permet le plus de réduire les effets
néfastes liés à l'activité touristique. En Guinée Bissau, trois principaux acteurs agissent dans
le domaine de la protection de la biodiversité dans le sens du développement soutenable. Il
s'agit du Secrétariat d’État de l’Environnement et du Développement rural, à travers l’IBAP,
et de deux organisations non gouvernementales, la Tiniguena (Esta Terra é Nossa) et AD
(Action pour le développement), qui travaillent en étroite collaboration avec l’État.
Avoir des informations concernant le tourisme ou l’écotourisme en Guinée Bissau
n’est pas une tâche facile. Du fait que ce thème n’est pas encore fortement exploité en Guinée
Bissau. Au niveau même du Ministère du Tourisme, il y a un réel manque de donnée
concernant l’écotourisme. Et c’est ainsi que nous étions obligés de faire une analyse
(observation) avec nos propres idées pour pouvoir nous constituer une conception réelle et
convaincante. Néanmoins, nous avons travaillé sur la base que quelques documents trouvés et
des résultats de nos questionnaires et guides d’entretien.
a) La Recherche documentaire
Dans son article publié, la Tiniguena (Esta Terra é Nossa) œuvrant dans le but du
développement durable dit qu’il convient aussi de souligner l’impact de l’AMPC d’ Urok à
l’échelle sous-régionale et internationale. Dans le réseau des Aires Protégées d’Afrique de
l’Ouest, où la gestion participative occupe désormais une place centrale, l’AMPC des îles
Urok, tout comme l’AMP de Bamboung au Sénégal joue un rôle de projet pilote pour
l’expérimentation et l’apprentissage des approches et formes de gouvernance participative.
Mais l’impact du projet ne se limite pas à ce domaine : il se ressent aussi au niveau des
politiques et stratégies institutionnelles nationales dans les secteurs liés aux Aires Protégées, à
la culture et au développement durable. Les enseignements et les exemples tirés de
l’expérience des îles Urok justifient la participation de Tiniguena aux consultations et débats
nationaux et internationaux. La diminution du nombre d’usagers ne respectant pas les mesures
de gestion est également le signe fort d’une appropriation de l’AMPC par la communauté.
Augusta Henrique souligne que « l’AMPC a été construite de l’intérieur, mais le milieu est
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
15
ouvert, avec un extérieur instable. Les ressources sont conservées, mais sont convoitées par
l’extérieur. La périphérie et la sous-région s’appauvrissent en ressources. Comment gérer
l’AMPC dans un contexte où ce milieu est convoité par la migration clandestine ou le
narcotrafic ? Comment assurer des systèmes de gestion communautaire viables, étant donné
le pouvoir de corruption des usagers externes ? C’est un des grands points d’interrogation. Il
va falloir élargir la table de concertation à d’autres acteurs, opérateurs touristiques et
ministère des pêches en particulier. Il faudrait par exemple influer sur les modes de pêche,
pas seulement au niveau de l’AMPC mais aussi au plan national » (Paroles d’UROK).
Dans l’article de RSRPC5
, l’ensemble des auteurs ont déclaré que l’archipel des
Bijagós occupe une place prépondérante parmi les grands monuments naturels du littoral
ouest africain. Les quelques 80 îles et îlots qui le composent, dispersés sur près de 10 000
km2
, constituent un monde à part. Seul archipel deltaïque de la côte atlantique de l’Afrique, il
offre des paysages magnifiques : îles à perte de vue s’estompant dans un dégradé de brume
bleutée, chenaux bordés de mangroves et de palmiers où glissent les pirogues, bancs de sable
et vasières peuplés d’oiseaux, paisibles villages à l’ombre des grands arbres, ensembles
dunaires de la « côte sauvage» du front marin…ce monde semble avoir gardé jusqu’à nos
jours une profonde sérénité.
L’écotourisme constitue une alternative durable pour le développement de l’économie
de certaines régions comme l’archipel des Bijagós, les parcs naturels et les zones de
conservation. En effet, intégrer les populations locales dans l’élaboration, la gestion des
produits et la répartition des bénéfices, peut faire du tourisme un outil de réduction de la
pauvreté. Certaines zones de conservation comme Cantanhez possèdent déjà des structures
d’accueil rudimentaires qui peuvent être améliorées pour le profit de l’OCB des femmes qui
gère l’espace.
b) Les enquêtes exploratoires
Les enquêtes qu’on a pu faire s’inscrivent dans le cadre de la rédaction de ce mémoire.
Et c’est ainsi que nous avons pu interroger plusieurs personnalités publiques œuvrant dans le
secteur touristique de la Guinée Bissau. En plus des fonctionnaires, nous avons eu également
a interrogé des acteurs touristiques privés. Et avec tous ces acteurs, nous avons tenu de petites
rencontres sur la base d’un guide d’entretien. Par ailleurs, un questionnaire a été élaboré et
administrés aux populations qui vivent dans certaines zones écologiques. C’est ainsi que nous
avions interrogé plusieurs personnes.
5 5
Publication de Réseau Sous Régional de Planification Côtière, publié en novembre 2003
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
16
Les entretiens concernaient différents aspects : l’histoire du tourisme en Guinée
Bissau, l’impact touristique sur les populations, l’importance de l’investissement touristique
en Guinée Bissau, l’importance et les impacts environnementaux du tourisme, l’organisation
et l’aménagement touristique en Guinée Bissau, les avantages de l’écotourisme pour la
Guinée Bissau.
c) La délimitation du champ d’étude
6
La Guinée Bissau couvre une superficie de 36125 km² (avec une plaque continentale
de 53 000 km²)21. La côte s’étend sur 180 km de long du Cap Roxo au Ponta Cajete et est
bordée de plusieurs îles. Sur la plaque continentale, on trouve aussi l’archipel des Bijagós,
englobant 88 îles dont seulement 21 sont habitables. Cet archipel couvre une superficie de 10
000 km² (dont 1 000 km² d’îles sédimentaires et 9 000 km² de mer). Si on parle de la
délimitation de la Guinée Bissau, on ne peut pas le faire sans pour autant, faire référence à
des zones touristiques spéciales par exemple:
La zone centrale : Dans ce domaine il y a de nombreuses attractions touristiques
comme des plages, des équipements d'affaires. Mais ce qui attire le plus l’attention de
touristes c’est la gastronomie. Il y a aussi l’artisanat comme à Biombo qui joue un rôle
important dans la culture locale ; le tissage coloré est très prisé par les touristes nationaux et
étrangers. Enfin, il y a une mosaïque culturelle, qui se met en valeur à travers des événements
réguliers comme le carnaval.
La zone Nord : Dans la zone nord, les conditions pour le développement touristique
sont importantes. Ainsi se pratiquent des formes touristiques diverses comme le tourisme de
la chasse et de pêche touristique, l'écotourisme, le tourisme balnéaire, le tourisme religieux
(pèlerinage), et le tourisme historico-culturel. C’est le cas à Varela, avec ses longues plages de
sables blancs. Historiquement, la zone Nord, particulièrement à Cacheu, posséde une grande
partie de l’héritage de l'histoire de la colonisation en Guinée-Bissau. En effet, c’est dans cette
zone qu’ont eu lieu le débarquement des colonisateurs portugais et l'expédition des esclaves
pour le reste du monde.
La zone Est : Cette zone est identifiée par son activité agro-pastorale avec ses
célèbres bergers et éleveurs. En termes d'histoire, Gabu a été un empire dans le passé lointain
où il y avait la fameuse bataille de Cansala, et cette zone est aussi devenue le lieu de
proclamation de l'indépendance de la Guinée Bissau (en particulier Madina Boé).
6
Rapport Final de l’UE sur l’Élaboration du Profil Environnemental de Pays – Guinée Bissau, Janvier 2007
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
17
La zone Sud : Elle est la région qui enregistre le plus grand potentiel de touristes, en
raison de ses caractéristiques naturelles: belles plages, faune et flore, les conditions pour la
pêche sportive, l’artisanat, la chasse. Il faut aussi souligner l’importance du Parc Naturel de la
lagune Cufada (eau douce) et du Parc de la forêt de Cantanhez (forêt dense du pays) avec
plusieurs espèces d'oiseaux exotiques, des chimpanzés, des éléphants. Par ailleurs, l'archipel
des Bijagós est incontestablement le plus bel archipel au monde, il ya un intérêt croissant des
investisseurs.
d) Les difficultés rencontrées
La Guinée Bissau est un pays qui souffre d’un manque d’investissement dans le
secteur touristique. Ceci fait que ce secteur rencontre quelques difficultés en ce qui concerne
la disponibilité des informations d’ordre touristique. Donc cela a fait, que celui qui veut des
informations doit faire recours à des privés ou à des particuliers œuvrant dans le secteur, et
encore que parfois ces informations ne traduisent pas totalement la réalité. De plus, la distance
entre la capitale, Bissau, et les zones touristiques de l’intérieur du pays a rendu notre quête
d’informations plus difficile. Nous avons également rencontré des difficultés liées à
l’informatisation des données dont on disposait, et devant faciliter la rédaction de notre
mémoire. A cela s’ajoutent les problèmes financiers, qui ont été à l’origine du retard accusé
dans la finalisation de ce travail.
2. L’Échantillonnage
Notre échantillonnage a été fait sur une base quantitative ayant comme référence :
L’ONG Artissal, dirigée par une femme. Elle dirige l’ONG et gère les activités
touristiques et hôtelières. Elle est chargée de la formation des employés, de la
population et du contrôle des objectifs fixés lors des rencontres avec les chefs
traditionnels. De plus, elle participe à la mise en œuvre des activités du tourisme
socialement responsable au niveau de la Région de Biombo, notamment à
Quinhamel.
Le Cabinet de la Cellule d’Evaluation d’Impact Environnemental qui est coordonné
par un biologiste. Il coordonne la cellule et veille aux études des impacts
environnementaux liés aux activités humaines (tourisme et autres) et à la mise en
place des structures ou des établissements touristiques/hôteliers et autres.
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
18
La Direction du PNO est sous l’orientation d’un biologiste, qui dirige le Parc et les
employés en collaborant avec les différentes institutions. Cette Direction protège et
valorise les écosystèmes, assure la préservation de la diversité biologique et
l´utilisation durable des ressources naturelles pour la promotion sociale et
économique des populations.
Afin de pouvoir recueillir les avis et impressions des techniciens des différentes
institutions publiques et privées directement concernées par l’activité touristique en Guinée
Bissau, nous avons utilisé un questionnaire et notre échantillon était de 7
100 personnes,
résidentes dans la Capitale pour certains et travaillant dans les Parcs Nationaux des Îles de
Bijagós (Orango et João Vieira et Poilão) pour les autres. Nous avons par la suite fait de la
recherche documentaire au niveau de la Direction Générale du Tourisme, de l’IBAP, de la
Tiniguena. Enfin, nous avons interviewé les responsables des sites et les techniciens des
différents secteurs.
3. Le choix des techniques d’analyse des données
Dans la conduite de tout travail de recherche, la détermination des méthodes
nécessaires pour faire les analyses des données est indispensable. Ainsi, pour pouvoir acquérir
toutes ces informations, nous avons conjugué l’effort, la patience et la rigueur. Aussi ceci
nous a obligés à rassembler des 8
documents au niveau des Institutions et surtout à échanger
avec certaines personnalités responsables de projets ou coordonnateurs de quelques
institutions. Donc, nous avons utilisé ici une technique d’analyse qualitative pour analyser les
informations qui nous sont donnés.
7
Ce chiffre inclut les fonctionnaires du Tourisme, des ONG’s et d’autres Institutions publiques
8
Il n’existe que quelques livres qui parlent de notre thème, mais quand même les informations des personnes
sources ont été intéressantes pour avoir des idées précises.
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
19
DEUXIEME PARTIE :
PRESENTATION
DU
CADRE D’ÉTUDE
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
20
CHAPITRE 1 : PRESENTATION GENERALE DE LA GUINEE BISSAU
1. Présentation physique
a) Situation administrative
La Guinée Bissau9
est un pays de l’Afrique de l’Ouest. Elle est située au Sud du
Sénégal faisant également frontière à l’est avec la République de la Guinée Conakry. Elle est
fortement influencée par l’Océan Atlantique. Sa superficie est de 36. 125 km2
, et est
composée d’une partie continentale plate la plus importante, et de l’archipel de Bijagós.
Localisée à 12o
20’00 Nord et 10o
59’00 Sud de Latitude et 13o
90’00 Est et 16o
43’00 de
Longitude (INEC. 2005 :6). La Guinée Bissau est subdivisée en huit régions administratives
plus le secteur autonome de Bissau (77,5 km2
ou 0,2%). Il s’agit des régions de : Cacheu
(5.174,9 km2
ou 14,3%), Oio (5.403,4 km2
ou 15,0%), Bafata (5.981,1 km2
ou 16,6%), Gabu
(9.150,0 km2
ou 25,3%), Biombo (838,8km2
ou 2,3%), Quinara (3.138,4km2
ou 8,7%),
Tombali (3.736,5km2
ou 10,3%), Bolama-Bijagós (2.624,4 km2
ou 7,3%).10
b) Le Relief
La Guinée Bissau est un pays de plaine. La partie continentale se caractérise par une
région côtière d’environ 350 km. Elle est composée de basses plaines à l’ouest et d’une zone à
l’est où l’on enregistre la plus haute altitude avec 300 m.
c) Le Climat
Par sa situation en latitude, la Guinée Bissau est entièrement située dans la zone
tropicale. Elle est par conséquent caractérisée par la chaleur durant toute l’année. Le pays est
soumis à l’influence des moussons (chaud et humide), pendant la saison des pluies (Mai à
Octobre) et est sous la mouvance des alizés continentaux pendant la saison sèche (Novembre
à Avril). La température moyenne annuelle est de 26o
C. Les températures les plus basses sont
enregistrées durant le mois de Février (28,7o
C), alors que celui de Septembre est le plus
chaud avec 35,4o
C.
9
Présentation de la Carte de la Guinée Bissau dans l’Annexe
10
Informations provenant de mémoire de fin d’étude de Fefe FONSECA, sur la culture mancagne dans le
développement touristique de la Guinée Bissau. Province de Bula, page 2-7
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
21
d) La Faune
La Guinée Bissau renferme une faune riche et variée. On peut citer les vautours, les
éperviers, en passant par les singes (singes noirs ou rouges, etc.), les reptiles, les serpents de
tout genre, les gueules tapés, les crocodiles et les insectes (papillons, libellules). Dans les
marécages déambulent à longueur de journée des hérons, des flamants roses, des pélicans, des
canards sauvages, etc.
La faune aquatique est aussi riche et variée. Les Bissau guinéens sont dotés de
ressources halieutiques importantes. Les espèces rencontrées sont : les carpes, les capitaines,
les barracudas, les requins marteaux, les tortues de mer et tortues de la terre, les crustacés
(crevettes, crabes etc.).
Aujourd’hui, cette abondante faune est observée dans plusieurs parcs. Le premier, le
parc de Bolama au sud de la Guinée Bissau a été créé en 1979 et couvre une superficie de
10.000 hectares. Il est situé entre Bolama et Bubaque. Le second concerne le Cantanhés,
sanctuaire d’oiseaux, créé en 1981 avec une superficie de 6.000 hectares. Ces aires protégées
bénéficient d’une attention particulière de l’Etat dont l’action est matérialisée par la présence
permanente des services des eaux et forêts, au respect des normes en vigueur pour une
meilleure exploitation des ressources halieutiques.
e) La Flore
La Guinée Bissau, sous l’influence de l’humidité de la mer, possède des formations
végétales diversifiées avec la forêt et la mangrove qui abritent une flore variée. Les
formations forestières concernent les plateaux occupés par une végétation de type guinéen.
Elles couvrent une superficie de 19.125 hectares. Certaines de ces forêts présentent un intérêt
touristique á l’instar des forêts du sud du pays, Catio (Région de Tombali), Quinara, Bolama
et Bubaque, la mangrove de la rivière de João Landim de São Vicente et la rivière de Cacheu
au nord. Dans les hautes futaies, les espèces les plus répandues sont les fromagers aux racines
gigantesques et spectaculaires auxquels s’associent les palmiers. La mangrove s’étend sur le
fleuve et des marigots qui sont envahis par la marée.
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
22
2. Présentation humaine
a) Composition ethnique de la population
Près de 30 groupes ethniques cohabitent harmonieusement en Guinee Bissau. Ils sont
repartis en 1400 villages et villes : (Balantas 27%, Fulas 23%, Mandingas 13%, Manjacos 11
%, Papeis 10 %, Biafadas 3%, Mancanhas 3%, Bijagós 2,5%). Avec ses rituels, croyances et
cultures différents, le pays est riche en valeurs culturelset manifestations sociales comme le
Carnaval, Cunssundé, Cabarro, Canta Pô, Fanados, etc.
En matière de religions, on trouve 65% d’adeptes de la religion traditionnelle, 30% des
musulmans et 5% des chrétiens.
b) Caractéristiques démographiques
Selon le dernier recensement démographique la population bissau-guinéenne estimée
est de 1.548.159 habitants en 2010 dont 755.859 est de sexe masculin et 792.300 féminins. Le
taux de croissance de 2,54%, contrairement aux données du recensement de l’année 1991 qui
était de 2,03%, avec une population totale de 979.203.
Le niveau de scolarité est faible et l’alphabétisation atteint 63% de la population
adulte, avec 78% de femmes. Le revenu par tête est également faible (755 USD par an en
2000). Le taux de croissance annuel est de l’ordre de 2,1% et l’espérance de vie est d’à peine
45 ans.
L’indice synthétique de fécondité est de 6,8% d’enfants par femme. La population
urbaine est estimée à 33,1% dont seulement 32,5% de femmes que l’on trouve en plus grande
nombre dans les zones rurales (67,5%), la population active du pays est de 47,5%.
Bissau qui est la capitale du pays absorbe plus de 20% de la population totale, ce qui rend les
conditions de vie très difficiles en termes d’emploi, des services sociaux (santé, éducation,
logement, eau et assainissement).
3. Présentation institutionnelle et économique
a) Situation politique
La Guinée Bissau est une République pratiquant un multipartisme limité. Sa
constitution a été modifiée en 1991 et en 1996. L’exécutif est formé du président, élu pour
cinq ans au suffrage universel direct, et du premier ministre élu pour quatre ans. Le pouvoir
législatif est détenu par l’Assemblée Nationale du Peuple, composée de 102 membres, élus
pour quatre ans par les conseiller généraux. La fête nationale est célébrée le 24 Septembre,
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
23
date de l’indépendance obtenue en 1974 à Boé et 11
proclamée par João Bernardo Vieira dit
(Nino) sous la présidence de Luis Almeida Cabral. L’actuel président est Malam Bacai Sagna
élu en Juillet 2009 et le premier ministre Carlos Gomes Junior élu en Novembre 2008.
b) Situation économique
Le produit intérieur brut de la Guinée Bissau est tributaire du secteur primaire pour
plus de 53% tandis que la part du secteur secondaire varie entre 12 et 16 % et celle du tertiaire
entre 17 et 31%. L’agriculture génère les 3/4
des recettes d’exploitation et occupe près de 80%
de la population active du pays.
Le Secteur Primaire :
Le secteur occupe presque 80% de la population active. L’un des problèmes
économiques et financiers du pays est le faible développement du secteur agricole.
L’Agriculture et l’Elevage : L’agriculture est le pilier de l’économie puisqu’elle
représente 57% du PIB. La culture de noix d’acajou est l’illustration par excellence de
l’importance de l’échange dans l’économie nationale qui reste une économie de subsistance.
Le pays possède un potentiel agricole reposant sur le riz, la patate douce, le sorgho,
l’arachide, la banane plantain, le maïs. A l’intérieur du pays, l’élevage des bovins, des
troupeaux et des porcins constitue également une activité agricole très importante.
La Pêche : Ce secteur représente 50% environ des recettes budgétaires (y compris la
contribution majeure de l’accord de pêche conclu avec l’UE qui rapporte annuellement 10
millions d’euros.) est la source principale de revenus. La pêche rassemble environ 10% de la
population active. Par ailleurs, elle est une richesse naturelle importante. Mais la faiblesse des
infrastructures portuaires et des investissements ne permet pas au secteur de se développer.
Le Secteur Secondaire :
La stratégie d’accroissement économique que les autorités de la Guinée Bissau ont
déployé après l’Independence était centralisée sur le développement des industries de
transformation. Les secteurs les plus dynamiques de l’industrie sont : les boissons 62%, le
bois et le mobilier 11%, les mines non métalliques 6%, les métallo-mécaniques et les
machines 5%.
Le sous-sol bissau-guinéen recèle des ressources minières importantes (phosphates,
bauxite et pétrole). Mais les conditions pour une exploitation rentable ne sont pas encore
réunies. Seuls les gisements offshores de pétrole captent l’intérêt des investisseurs étrangers.
11
Cette dernière partie est essentiellement ajoutée par le rédacteur de ce mémoire (Valdir DA SILVA)
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
24
Le secteur de l’industrie manufacturière est, lui aussi, encore peu développé. Les investisseurs
sont découragés par la lourdeur administrative et la corruption. Malgré un fort potentiel
hydroélectrique, le pays a l’un des taux d’électrification les plus bas de l’Afrique.
Le secteur Tertiaire :
En ce qui concerne les transports et communications, le pays est desservi par cinq
ports fluviaux : Binta, Cadique, Cabuchanque, Cacine et Mpungda. Ce qui permet les sorties
de produits de l’intérieur du pays. Ces ports ont la capacité de recevoir des navires jusqu’à
300 tonnes. À Boloma et à Bubaque (Bijagós), il existe des ports rudimentaires. Le réseau
routier est de 2.650 km environ avec 619 asphaltes. Les principales routes lient la capitale
Bissau à Bafata, Gabu, Pitche, Quinhameml, Canchungo, Cacheu et Sao Domingos.
En dehors de l’aéroport international Osvaldo Vieira, il n’y a que de petits aérodromes
qui permettent la liaison avec les autres villes du pays.
Aujourd’hui, les réseaux de téléphonie mobile sont au nombre de trois : GTM, MTN et
ORANGE.
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
25
CHAPITRE 2 : LA GEOGRAPHIE TOURISTIQUE
DE LA GUINEE BISSAU
La République de Guinée Bissau est située dans l’Hémisphère Nord, entre la
République du Sénégal au Nord, la République de Guinée Conakry à l’Est et au Sud et
l’Océan Atlantique à l’Ouest.
1. Les zones touristiques de la Guinée Bissau
La Guinée-Bissau n'est pas une importante destination touristique, mais elle a les
potentialités pour le développement de ce secteur. Une stratégie de développement complète
du tourisme a été formulée en 2001 en étroite collaboration avec la Direction Générale du
Tourisme. Cette stratégie a identifié l´ensemble des interventions stratégiques et pratiques
dont aucune n’a été mise en application jusqu’aujourd’hui. Afin d'éviter les conséquences
probablement irréversibles des futurs investissements non planifiés, une mise à jour et
l'exécution de cette stratégie sont essentielles.
La première zone touristique de la Guinée-Bissau est l'archipel de Bijagós. C'est
l’unique archipel de l'Afrique de l'Ouest, protégé des marées rapides et des bancs de sable, et
qui est connu pour la variété impressionnante de sa vie marine aussi bien que les mammifères
uniques (par exemple l'hippopotame d'eau salée) et les espèces en voie de disparition (par
exemple la tortue de mer). L'archipel se compose d'environ 88 îles de taille variable. La valeur
additionnelle trouvée dans la culture riche et traditionnelle des habitants de l´archipel des îles
de Bijagós est maintenue depuis plusieurs années. Plusieurs zones des îles - plages et forêts -
sont sacrées pour les habitants de l’archipel des îles de Bijagós et jouent ainsi un rôle
déterminant dans leur vie quotidienne.
Une autre zone touristique est l’ancienne capitale Bolama (sur l'île de Bolama). Elle
est une attraction très intéressante où l'histoire coloniale est encore visible. Les endroits
semblables en Afrique de l'Ouest (notamment Elmina et Cape Coast au Ghana) ont fait de cet
endroit un véritable lieu d´attraction touristique.
12
Le Parc National de Cantanhez, dominé par un climat semi humide et des
palétuviers situés dans la région de Tombali à environ 6 heures au sud de Bissau par voie
routière, possède un certain potentiel touristique. Néanmoins, cette destination ne peut être
12
Un travail élaboré par les techniciens de la Direction Générale du Tourisme de la Guinée Bissau
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
26
considérée comme une priorité à court terme. Il en est de même pour certains endroits
localisés le long des plages, comme Varela, qui méritent une attention particulaire dans
l'avenir.
Clairement, l'attraction des sites touristiques de la Guinée-Bissau est la combinaison
de la biodiversité et de l'importance historique. À court terme, des actions prioritaires à mettre
en œuvre doivent se faire sur la base d´un plan de gestion touristique qui inclue l'intégration
des zones protégées dans les économies des Bijagós, la création d'un pôle touristique à
Bolama (considéré comme un monument national) et les efforts pour attirer de potentiels
opérateurs touristiques privés.
Par ailleurs, d’autres zones d’importance touristique ont un intérêt pour le
développement de ce secteur très important pour l’économie nationale et locale soutenable.
On peut citer ici quelques zones d’intérêt ou d’attraction touristique:
- Le parc de Cufada à Buba (région de Quinara) au sud du pays avec ses ressources
ornithologiques significatives. Il est aussi une zone géographiquement stratégique qui
influence un intérêt gastronomique, la chasse sportive et surtout la pêche sportive.
Etant une zone d’accès facile, la ville de Buba a de fortes potentialités pour
l’installation des établissements touristiques. L’état prévoit de construire un grand port
commercial qui reliera la localité des autres pays de la sous région.
- L’île de Pecixe (arrondissement de Caió) dans la région de Cacheu au nord, avec de
belles plages comme celles de Cadeen, Nbonton, Pssanguê, Cassaca et Ndjant. On
peut y pratiquer la pêche sportive et il est aussi possible d’y faire des excursions dans
le fleuve Mansoa en partant du pont Amilcar Cabral (Joao Landim). Dans l’île de
Pecixe on trouve des fruits comme : noix d’acajou, vin de palme, pomme d’acajou et
chabéu (noix de palme) qui peuvent être transformés et commercialisés. Frappée par
des doux alizés, l’île marginale de Pecixe est occupée par des populations de l’ethnie
manjaque (prédominante) et papel (émigrés de Biombo).
- L’arrondissement de Calequisse, situé au sud-est de la région de Cacheu, est aussi
une destination touristique nationale à majorité manjaque. Il est caractérisé comme
une zone de production artisanale. Calequisse préserve une forêt typique et sacrée
abritant les esprits des ancêtres et les reliques de leur religion. Il dispose également
d’une belle plage (Catchalam) et une admirable discothèque souterraine.
- Une autre île située au sud-est de Pecixe, l’île de Jeta, est aussi belle et exotique. A
l’intérieur de celle-ci, on observe un fort ornement des palmeraies, savane herbacée et
arbustive. Dans la partie sud du royaume de Keset, la forêt présente des vestiges d’une
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
27
forêt primaire. Dans ces forêts, il y a des bois sacrés, dans lesquels on fait les
cérémonies. L’île de Jeta est aussi connue pour ses belles plages et ses zones littorales
humides avec les rizières et les bolongs (bras de mer) exubérantes. Ces zones
constituent un intérêt touristique non négligeable.
- Une autre zone touristique est celle de Suru dans l’arrondissement de Prabis (région
de Biombo) à 31 Km de Bissau. Cette zone a accueilli cette année dans sa plage 700
voitures et environ 2000 personnes en commémoration du premier Mai. Elle a
récemment dépassé la Ville de Quinhamel depuis 2003 qui était le premier lieu de
commémoration de la fête du premier Mai et de la fête de Pâques.
- Dans l’arrondissement de Biombo concrètement à Sidja, il est possible de construire
des campements de pêche sportive ou d’autres établissements hôteliers. C’est un pont
de départ à travers la mer pour l’Archipel de Bijagós et Varela (nord du pays). C’est
une zone touristique avec des plages et des petits établissements hôteliers. Dans cette
zone, on pratique la pêche artisanale et l’horticulture une activité développée surtout
par les femmes.
La section de Canquelifa à l’est du pays, zone frontière avec les pays voisins (Sénégal et
Guinée Conakry). Cette zone de passage entre ces trois pays peut accueillir des touristes qui
viennent de l’extérieur, elle est composée d’une riche faune et flore, où peuvent se pratiquer
la chasse.
- Cambajú (Contuboel) dans l’arrondissement de Bafatá fait frontière avec Kolda
(République du Sénégal) d’où on peut construire des complexes hôteliers pour une
régulière pratique de chasse.
- Buruntuma (Pitche) dans la région de Gabu à 259 km de Bissau, favorise des
excursions, c’est un inter poste commercial fréquenté par la population voisine de
Guinée Conakry.
2. Les atouts touristiques de la Guinée Bissau
Les pays africains rivalisent pour arracher une part plus grande du tourisme mondial
dans une industrie touristique en consolidation qui exerce un pouvoir de marketing
considérable. Les voyagistes, qui sont responsables de la santé et du bien-être des voyageurs
en vertu de la législation européenne, ont une aversion pour le risque et cherchent des
destinations "sûres".
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
28
Etant donné que les touristes, à tous les niveaux de prix, deviennent plus exigeants sur
le marché mondial, la valeur, en plus du prix, devient un facteur critique dans la décision de
visiter une destination donnée plutôt qu'une autre. Fondamentalement, le circuit, tout en
offrant un prix compétitif, doit présenter les traits distinctifs de la destination par rapport à
toutes les autres que le touriste aurait pu choisir. Par conséquent, les atouts culturels et
naturels ainsi que la réceptivité de la population locale peuvent constituer les principaux
éléments porteurs de valeur dans un produit touristique compétitif.
C’est dans ce contexte que nos présentons ici les atouts touristiques de la Guinée
Bissau. Concernant l’espace UEMOA, la Commission a indiqué que le tourisme Bissau
guinée représente 13
4,1% du tourisme régional (l’Union a reçu en 2009, 1.906.000 arrivées de
touristes internationaux).
D’abord sur le plan socioculturel, le pays abrite des valeurs qui lui permettent de
développer un tourisme compétitif et de durabilité. L’hospitalité des peuples est l'une des
caractéristiques de la population. C'est le biais significatif, socialement assimilé du tourisme,
qui produit les services et les produits touristiques. Cette offre, cependant, n'est pas forcément
matérielle, mais culturelle. Le langage de l’offre touristique rassemble les contes de l'histoire
et les événements culturels. Ainsi, si nous regardons les aspects historiques et patrimoniaux
du pays, nous apercevrons que l’histoire de la Guinée Bissau est l’une des plus riches de
l’Afrique de l’Ouest et constitue une assise de notre histoire. L’ancien empire de Gabu, les
monuments tels que: Cacheu, Bafata (l’ancienne Maison d’Amilcar Cabral), Guiledje, Morês,
Bolama Bijagós «Mon di Pindjiguiti», Mausolée d’Amura (tombe de Cabral, à Bissau) etc. et
l’ensemble de nos ethnies qui font de la Guinée Bissau un atout considérable pour un tourisme
culturel.
La zone côtière de la Guinée-Bissau, très riche du point du vue biologique, reste
fragile en raison de ses caractéristiques physiques. On y retrouve une diversité d’écosystèmes
forestiers, de mangrove, d’eau douce, intertidale et marine où se concentrent des espèces rares
et endémiques, auxquelles s’ajoutent celles venant du Paléarctique Occidental (PANA, 2006).
Cette importante richesse écologique constitue un véritable potentiel économique, dont
l’exploitation peut contribuer de façon très significative à l’essor de l’économie nationale,
notamment à travers l’écotourisme, l’exploitation forestière et les pêches. Ces potentialités
sont si élevées qu’elles nous permettent de développer un écotourisme capable de
proportionner un développement durable. Les parcs naturels, les réserves de la biosphère, les
13
Rapport du Programme Régional de Développement du Tourisme au Sein de l’UEMOA (PRDTOUR)
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
29
aires protégées et tout le territoire bissau-guinéen conditionnent une mise en œuvre
d’écotourisme, du tourisme rural intégré, du tourisme de nature, du tourisme balnéaire, etc.
3. Analyse de la demande et de l’offre touristique en Guinée Bissau
La demande touristique bissau-guinéenne a beaucoup augmentée selon les statistiques
du Ministère du Tourisme. On note une évolution lente comme indique le graphique ci-
dessous :
Source : Direction Générale du Tourisme
La demande touristique de la Guinée Bissau est caractérisée surtout par des touristes
européens et africains, provenant surtout du Portugal, de la France, du Nigeria et de la Guinée.
Mais il y a une forte demande ces dernières années des chinois et des latino-américains.
L’offre du secteur touristique de la Guinée Bissau est tellement difficile à caractériser.
Les infrastructures sont encore très précaires. La prestation de services associée à
l’insuffisante disponibilité des infrastructures d’accueil, d’hébergement, de restauration, de
déplacement et des services complémentaires gênent le développement touristique. Malgré
l’augmentation des agences de voyage et des tours operateurs ces dernières années, l’activité
continue à avoir des progressions très lentes. Toutefois, ces constats ne retirent pas les
possibilités de mettre en évidence la spécialisation pour des segments touristiques en fonction
des potentialités locales ou des caractéristiques de demande, en offrant tous les types de
services. Les prestataires de service de location de voitures avec ou sans chauffeur,
formellement constitués pour des entreprises, sont pratiquement inexistantes.
En ce qui concerne les services touristiques directs de logement et de l’hôtellerie, on
enregistre de fortes concentrations des unités du secteur dans la capitale Bissau (en 2007, il
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
30
existait 130 initiatives d’hébergement à Bissau sur un total de 298). Ces unités sont classifiées
comme des résidentiels, pensions ou hôtels, même s’il n’existe pas encore une typologie de
classification officielle. Dans tout le pays, on remarque des initiatives de construction par des
investisseurs autant nationaux comme étrangers. Avec des activités sur des paysages de
plaine, la combinaison entre les rizières, les fleuves les populations, les cases et la mer
favorisent les touristes des séjours paisibles aux touristes. D’autres activités comme le sport
nautique, le tourisme d’affaires, le tourisme culturel et l’art de vivre constituent une forte
offre pour les touristes étrangers.
4. Relation entre tourisme et environnement en Guinée Bissau
Il est difficile de définir le tourisme ou bien de répéter les définitions déjà créées, car les
définitions qui lui sont données sont parfois similaires, mais quand même, on peut en définir
selon notre idée dans ce travail comme un ensemble de relations d’intégration entre les
individus et leur environnement hors de leurs maisons pouvant ainsi satisfaire les besoins
vitaux de l’homme. Pour faire face à l’environnement, on peut reprendre la définition de la
Loi de base de l’environnement de la Guinée Bissau. Elle définit l’environnement comme
l’ensemble des systèmes physiques, chimiques, biologiques, et ces interrelations avec les
facteurs économiques, sociaux et culturels en même temps que des effets directs et indirects
sur les êtres vivants et la qualité de vie de l’homme (LBA art.3).
On y trouve encore une autre définition du docteur 14
Adrien COLY qui a dit que
‘’l’environnement est un ensemble de relations entre homme et nature’’. Il est vrai qu’on a
souvent tendance à considérer le tourisme comme une activité destructrice pour la nature,
mais c’est oublié que le tourisme puisse jouer un rôle dans la protection de l’environnement :
- Durant leur voyage, les touristes peuvent être sensibilisé sur la beauté d’un lieu et ainsi
sur la nécessité de le protéger ;
- Le tourisme peut générer des ressources financières (prix d’entrée pour l’accès à des
sites d’attraction);
- Si une région attire les touristes par son côté « nature », celui-ci sera valorisé et donc
préservé.
On observe, de la part de certaines ONG, de l’Etat et des communautés locales, la
mise en œuvre de mécanismes pour améliorer le tourisme et la gestion environnementale. La
loi de base de l’environnement de la Guinée Bissau a défini la gestion environnementale,
14
Définition du Dr. Adrien COLY lors d’un Séminaire sur l’érosion côtière à IBAP Bissau.
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
31
comme étant le mécanisme d’utilisation rationnelle et durable des composants
environnementaux, incluant sa ressource, recyclage, protection et conservation (LBA art. 3).
Cependant, pour engendrer un tourisme qui laisse peu de traces sur l’environnement, il
sera nécessaire de réadapter le comportement de tous les acteurs de cette activité, à savoir :
- les touristes
- les tours opérateurs, les hôteliers,…
- les pouvoirs politiques
- les gestionnaires des aires protégées
- et même les populations locales.
Le tourisme dépend pour une bonne part de la qualité de l’environnement, dans lequel
il se déroule. Le climat, qui détermine en partie l’attrait des milieux, constitue une ressource
importante pour ce secteur. La beauté des paysages, l’intégrité de la nature et la diversité des
espèces végétales et animales séduisent également les visiteurs. Si on reprend la définition ci-
dessus, on aperçoit que les composants de l’environnement jouent un rôle essentiel dans la vie
des êtres vivants. Ces composants sont: l’eau, l’atmosphère, les roches, les végétaux et les
animaux. Ce qui favorise la vie dans notre planète. Donc, on peut dire que le tourisme et
l’environnement ont une relation d’entraide et ils peuvent cohabiter en Guinée Bissau. Il
n’existe et n’existera pas de tourisme sans environnement, mais qu’il soit propre afin
d’assurer une vie saine à tous les individus et d’être pérennisé.
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
32
TROISIEME PARTIE:
PRESENTATION DES
RESULTATS ET
RECOMMANDATIONS
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
33
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DES RESULTATS
1. La pratique de l’écotourisme en Guinée Bissau
En Guinée-Bissau, l’écotourisme est une activité récente mais très prometteuse dans le
processus du développement touristique. Elle est favorisée par la riche biodiversité et le
patrimoine naturel tant dans les zones continentales que dans les zones insulaires. Il s'agit
d'une activité promue par la Direction Générale du Tourisme en partenariat avec différentes
institutions nationales et internationales qui œuvrent dans la protection de l'environnement par
exemple l'IBAP, l'UICN, la Tiniguena et la Fondation MAVA.
Les ressources d'intérêt pour l'écotourisme se trouvent dans une zone de grande
biodiversité comme l'archipel des Bijagós, déclaré Réserve mondiale de la biosphère où il ya
des zones protégées par la loi. Il y a aussi les parcs naturels et les parcs nationaux, tels que le
PNO, où on peut constater les particulières espèces d’hippopotames qui vivent dans l'eau
salée en Afrique et plusieurs espèces d'oiseaux migrateurs qui nichent dans cette zone. Dans
ces zones protégées, les systèmes traditionnels d'utilisation des ressources fonctionnent d'une
façon harmonieuse avec les milieux naturels.
Les autres parcs dans la Réserve de biosphère de Bolama-Bijagós sont : le Parc
national Poilão João Vieira, réputé pour être une zone de protection des tortues de mer. Un
grand intérêt lui est accordé par la communauté scientifique internationale dans le cadre de la
découverte et de la recherche dans ce domaine. De plus, il y a l’Aire Marine Protégée
Communautaire des îles d’Urok, qui comprend les îles de Formosa, Nago, et Chediã dont
l'importance écologique est bien attestée.
Toutefois, l'activité écotouristique fait face à la difficulté d'accès aux zones protégées,
à l’insuffisance des infrastructures et à un personnel peu qualifié, à un manque de tour-
opérateurs et d’agences de voyages et de tourisme, à la vulnérabilité de l'environnement
naturel. Au sud, nous pouvons mettre en évidence la richesse de la flore et de la faune
existantes dans le parc naturel des forêts de Cantanhez. Comme on sait, c'est une barrière
naturelle importante dans le processus de désertification au sud du Sahara. Elle est dotée
d'arbres de grande taille et d’animaux divers. D'autre part, les zones nord et est du pays
peuvent fournir d'importants sites écotouristiques. En effet, elles sont dotées d’une abondance
et d’une diversité de la faune et de la flore que l’on peut découvrir et observer. Dans cette
perspective, la Guinée-Bissau cherche à attirer une clientèle diversifiée et désireuse de
répondre à l'activité écotouristique dans les milieux naturels authentiques. C’est dans ce
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
34
contexte que la plupart des personnes interviewées ont préféré l'essor d'écotourisme en Guinée
Bissau comme indique le tableau ci-dessous, pour une future meilleure.
Résultat de la recherche sur le terrain
a) Définition de l’écotourisme
15
L’écotourisme est un terme fréquemment employé. Parfois, il est simplement utilisé
pour identifier une forme de tourisme où la motivation des visiteurs et l’argument des
vendeurs reposent sur l’observation de la nature. De plus en plus, ce secteur du marché est
dénommé ‘tourisme de nature’. Cependant, le véritable ‘écotourisme’ exige une démarche
active visant à atténuer les répercussions négatives et à favoriser les incidences positives du
tourisme de nature. La Société Internationale d’Ecotourisme définit l’écotourisme comme une
façon responsable de voyager dans des zones naturelles tout en protégeant l’environnement et
soutenant le bien-être de la population locale. Cette définition implique non seulement qu’il y
ait une reconnaissance de la protection des ressources naturelles et un soutien à celles-ci tant
par les fournisseurs que par les consommateurs, mais qu’il existe également une dimension
sociale inhérente à l’écotourisme.
Selon cette définition de la Société Internationale d’Écotourisme, nous pouvons dire
qu’en Guinée Bissau cette démarche est bien comprise par les institutions et les communautés
locales où l’activité écotouristique est déjà mise en place. Dans les îles Bijagós et Cantanhez,
les populations sont désormais informées de la nécessité de pratiquer l’écotourisme
puisqu’elles mêmes participent au contrôle et à la gestion des aires protégées et des parcs
15
Lignes directrices pour le développement de l’écotourisme communautaire WWF International | Juillet 2001
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
35
naturels. Ceci faisant, on peut définir l’écotourisme comme un ensemble de processus
naturels harmonieux lié au déplacement de l’homme dans son habitat ou ailleurs, visant sa
protection et sa valorisation.
En partant de ces définitions, nous allons procéder à une illustration des aires
protégées de la Guinée Bissau, ensuite voir les enjeux de l’écotourisme en Guinée Bissau et
enfin faire une analyse scientifique des impacts économiques, sociaux et environnementaux
sur l’environnement et sur les populations.
b) Les aires protégées de la Guinée Bissau
16
Les AMP représentent aujourd’hui des zones pilotes où l’on expérimente des
approches qui peuvent servir de modèle à l’extérieur. Les AMP ne constituent donc pas des
territoires isolés où l’on tente, coûte que coûte, de protéger un patrimoine culturel et naturel.
Elles doivent être envisagées, dans une dynamique d’échange avec l’extérieur, comme des
éléments d’un dispositif qui fournissent un grand nombre de services aux sociétés dans leur
ensemble. Il est essentiel à cet égard que l’utilité des AMP soit bien comprise des populations
et des usagers et fasse ainsi l’objet d’un travail de communication approfondi.
En Guinée Bissau, il existe des aires protégées reconnues par l’Etat, créées
officiellement par décret ou arrêtés. Ainsi nous avons :
Le Parc naturel des mangroves du Rio Cacheu :
Il se situe au nord-ouest de la Guinée-Bissau. Il couvre une superficie de 80 000 ha dont 68%
est recouvert par la mangrove. Ce parc se compose de deux zones distinctes, séparées par le
fleuve Cacheu, et qui diffèrent entre elles tant du point de vue des caractéristiques
écologiques, sociales, culturelles et qu’économiques. Le parc est essentiellement constitué de
mangrove (68% du territoire), considérée comme la plus grande mangrove d’un seul tenant en
Afrique de l’ouest. Pour ce qui est de la faune, la vaste superficie de mangrove permet
d’accueillir un grand nombre d’oiseaux migrateurs en période d’hivernage et un considérable
numéro des mammifères.
La réserve de biosphère de l’archipel Bolama Bijagós :
Elle se situe sur la côte ouest africaine. L’archipel est constitué de 88 îles et îlots qui couvrent
une superficie totale de 1 046 950 ha. Il est situé au lieu de rencontre des dérives littorales
nord et sud atlantique. La réserve a été créée le 16 avril 1996. L’archipel des Bijagós est un
lieu important du point de vue de la diversité animale et végétale. La richesse du milieu
16
Stratégie Régionale pour les Aires Marines Protégées en Afrique de l’ouest, Nouakchott - Février 2002
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
36
naturel est avant tout liée à la présence de la mer et à l’existence de la mangrove et de
vasières. Dans l’environnement terrestre on trouve des palmeraies, des savanes arbustives
littorales et des forêts semi-sèches. S’agissant de la faune, on trouve une grande diversité de
mammifères, de reptiles, d’oiseaux et de poissons. L’archipel est reconnu comme étant le site
de ponte de Chelonia mydas, le plus important au niveau d’Afrique avec près de 10 000
femelles adultes. D’autres espèces protégées ou rares sont ici encore relativement abondantes.
Chaque année, l’archipel reçoit près de 800 000 limicoles paléarctiques en hivernage, ainsi
que des espèces nicheuses d’oiseaux marins coloniaux.
Le Parc national d’Orango
Le parc se situe au sud de l’archipel des Bijagós. Il occupe une superficie de 158 235 ha et
comprend 5 îles principales (Orango, Orangozinho, Meneque, Canogo et Imbone) et 3 îlots
(Adonga, Canoupa et Anhatibe). La profondeur des eaux y est toujours inférieure à 30 mètres.
Il a été créé en décembre 2000. Le parc présente un forte composante mangrove d’environ 16
000 ha. Ce biotope joue un rôle de premier ordre dans la production primaire des eaux de
l’archipel et dans la reproduction de nombreuses espèces de poisons et de coquillages. Dans la
partie terrestre on note la présence de palmiers à huile Elaeis guineensis et de savanes
arbustives littorales.
La faune est diversifiée et abondante, plus particulièrement dans la partie sud où les
populations d’Hippopotamus amphibius et de crocodiles (Crocodylus niloticus et Crocodylus
tetraspis tetraspis) sont les plus importantes de l’archipel des Bijagos. Le parc est fréquenté
aussi par 5 espèces de tortues marines : Chelonia mydas, Eretmochelys imbricata,
Lepidochelys olivacea, Caretta caretta, Dermochelys coriacea. Parmi les mammifères, on
note Tragelaphus scriptus scriptus, Cercopithecus aethiops et, dans la partie marine, Aonyx
capensis, trichechus senegalensis, Sousa teuzsii et Tursiops truncatus. Le parc est par ailleurs
une zone riche en poissons et invertébrés. Du point de vue de l’avifaune, le PNO est d’une
importance internationale pour plusieurs espèces de limicoles paléarctiques et des oiseaux
marins coloniaux tels Sterna caspia et maxima. C’est aussi un site important pour le perroquet
gris du Gabon Psittacus erithacus.
Le Parc national marin des Iles de Joao Vieira–Poilao
Il se situe au Sud-Est de l’archipel des Bijagós. Il couvre une superficie de 49 500 ha et
comprend 4 îles principales (João Vieira, Cavalos, Meio et Poilão) et 3 îlots (Baixo de
Muzanty). Il a été créé en août 2000. Les îles du Parc sont recouvertes de forêts de type
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
37
guinéen sub-humide, et de palmeraies. Les palmiers à huile (Elaeis guineensis) constituent la
formation végétale dominante. Ils sont associés à d’autres espèces arborées, arbustives ou
herbacées. Dans la zone intertidale on trouve la mangrove. S’agissant de la faune, trois
espèces de tortues marines fréquentent les plages du parc : la tortue verte (Chelonia mydas), la
tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) et la tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea). Les
études de suivi menées au cours de l’année 2000 et 2001 à Poilão ont permis de comptabiliser
près de 7000 femelles reproductrices de tortues vertes. Pour cette espèce, l’île de Poilão
représente le plus important site de ponte de toute la partie orientale de l’Atlantique. Le parc
abrite également des mammifères marins parmi lesquels deux espèces de dauphins (Sousa
teuzsii, Tursiops truncatus).
L’ichtyofaune du parc est riche et diversifiée. Les poissons les plus connus appartiennent au
genre Caranx, Lutjanus, Epinephelus ainsi qu’aux requins. Une communauté importante
d’oiseaux piscivores se reproduit dans le parc, particulièrement des Sternes royales (Sterna
maxima), et caspiennes (Sterna Caspia). Les Guifettes noires (Chlidonias niger) sont
particulièrement nombreuses en hivernage. L’une des espèces charismatiques du Parc, rare et
menacée à l’échelle de la sous-région, est le perroquet gris du Gabon (Psittacus erithacus).
Le Parc national de Cantanhez :
Prédominé par un climat semi humide et des palétuviers situés dans la région de
Tombali, à environ 6 heures au sud de Bissau par voie routière, le parc possède un certain
potentiel touristique dont la destination pourra être considérée comme prioritaire à court
terme. De même, que certains endroits, localisés le long des plages comme Varela, qui
méritent une attention particulaire dans l'avenir.
Le Parc naturel das Lagoas de Cufada:
Il est situé dans la région de Quinara, et couvre une partie des secteurs de Buba et de
Fulacunda, deux importantes colonies dans la région. Sa superficie totale est estimée à 89 000
ha (890 km ²). Le type de végétation dominante est la forêt semi-sèche avec 27 500 ha.
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
38
2. Les enjeux de l’écotourisme en Guinée Bissau
Dans un monde où les pressions dues à la population et à l’augmentation de la
consommation des ressources se traduisent par d’énormes pressions sur les ressources
naturelles. Ainsi les aires naturelles se raréfient. Simultanément, notre héritage culturel global
est constamment assailli, ce qui rend plus difficile l’apprentissage d’autres cultures et de
maintenir le contact avec les racines culturelles du monde entier. A l’heure actuelle, la
majorité des aires naturelles restantes sont protégées d’une façon ou d’une autre. Ceci fait que
les attractions écotouristiques sont généralement situées dans ces aires de protection
naturelles.
Malgré sa récente apparition et son lent progrès, le tourisme bissau-guinéen est entrain
de s’étendre à un pas significatif. En effet, les acteurs touristiques ont su faire face aux
contraintes de ce secteur, notamment par la mise en œuvre des activités écotouristiques pour
pouvoir répondre aux exigences du développement durable. Il est vrai que les enjeux sont
inévitables surtout que le concept renferme des impacts négatifs et positifs différents selon
qu’on est intellectuel, paysan ou autres. Certains en tirent des profits en exploitant de manière
irrégulière les ressources naturelles, au moment où d’autres voient dans ces forêts leur
spiritualité. Il sera donc, nécessaire de préciser ici les différents enjeux qui nous permettrons
de faire une analyse plus claire.
a) Les enjeux économiques
Le tourisme joue un rôle très important pour l'économie du pays. Et dans notre pays, le
solde touristique n’est toujours pas comptabilisé, cette réalité semble encore délassée vue
l’insuffisance de personnel capable de s’en occuper. Mais quand même le tourisme apporte
des considérables revenus au pays. Et même sans compter les recettes, le flux touristique
enregistré ces derniers temps est très positif. Par rapport aux autres pays, la Guinée Bissau n’a
pas une bonne politique pour bien développer l’économie du tourisme. Aussi bien que notre
situation politique soit un peu soucieuse, puisque on est considéré comme un pays à risque,
les politiciens et les médias nationaux et internationaux en font des campagnes de publicités
diffamatoires concernant la stabilité politique du pays.
En ce qui concerne le transport, l’augmentation du prix du carburant et des billets
d’avion, les taxes douanières, constituent des gênes pour l’économie du tourisme. Malgré ces
constats, il y a des initiatives d’investissement dans le secteur, un groupe d’entrepreneurs
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
39
espagnols a montré son intérêt pour investir dans le pays. En ce qui concerne les hôtels ou
établissements d’hébergements, faut-il faire de rigoureuses inspections, notamment dans les
services d’hygiène et assainissement, d’aménagement, de restauration et autres pour rendre
confortable le séjour des touristes. Mais malgré tout cela, nous pouvons former une
destination attractive, forte et sûre en adoptant des politiques écotouristiques et économiques
rentables.
b). Les enjeux sociaux
Les enjeux sociaux sont des problèmes très importants qui déterminent le nombre des
arrivées de touristes. Après l’indépendance, notre pays a connu son premier coup d’Etat en
1980 commandé par le défunt Général João Bernardo Vieira, dit « Nino Vieira » ou encore
«Kabi Na Fantchamna», dix huit ans après, une révolte politico-militaire a conduit le pays
dans une guerre civile (la pire de toutes) qui a durée onze mois. Cette catastrophe a stimulé un
sentiment d’haine et de vengeance entre les populations civiles encouragées par certains
officiers militaires. Après cela un nouveau coup d’Etat a éclaté dans la capitale Bissau-
guinéenne, cette fois c’était contre le président Koumba Yalá, destitué par des militaires.
Depuis lors, les militaires ont commencé à se mêler des affaires politiques du pays. La
Guinée Bissau a vraiment rencontré beaucoup de difficultés sociales qui méritent une sérieuse
attention de la part de l’Etat, du gouvernement et de la société civile. Nombreux cas de
violation de droit de l’homme ont été enregistrés ces derniers temps, arrestations illégales de
personnes civiles, meurtres de hautes figures du pays (politiciens et civiles), affrontements
politiques incités par des insultes, etc.
La population se plaigne de la hausse des prix des produits de première nécessité, la
pauvreté, le chômage etc. donc, plusieurs fois ce genre de situation provoque des grèves et des
manifestations de population et des parties politiques.
c). Les enjeux environnementaux
Aujourd’hui, dans certaines régions, l’empreinte environnementale des touristes est
très largement supérieure à celle des populations locales, notamment dans les pays arides.
L’eau, précieuse dans ces régions, est souvent utilisée dans des quantités démesurées par ou
pour les visiteurs, que ce soit dans les piscines ou simplement à travers leurs habitudes de
consommation. Dans les régions désertiques, les déchets mettent par exemple beaucoup plus
de temps à se décomposer. Tous ces éléments conduisent à des situations critiques dans de
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
40
nombreuses régions, où l’activité touristique finit par nuire au développement, du fait d’un
épuisement de ressources naturelles déjà limitées.
En réalité avec 350km de côte, la Guinée Bissau a beaucoup d’avantage pour
développer le tourisme. Notre pays est considéré comme l’un des plus prestigieux de
l’Afrique de l’Ouest en matière des ressources naturelles, pouvant mettre en œuvre plusieurs
projets de développement touristique. Mais cette réalité fait face à de nombreux problèmes
notamment dans les forêts denses, dans la mer, même dans les milieux urbains. Les fréquents
abats d’arbres de grande portée, les pêches incontrôlées conduites par les étrangers,
l’utilisation des transports maritimes et routiers qui nuisent gravement l’environnement sont
un grand obstacle au développement d’un tourisme sain en Guinée Bissau.
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
41
CHAPITRE 2 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DE
L’ECOTOURISME ET LES RECOMMANDATIONS
1. Les perspectives de développement de l’écotourisme en Guinée Bissau
Après le conflit civil de 7 juin 1998, la Guinée Bissau était identifiée comme un pays
de guerre et de bouleversements sociaux. Alors que quelques années auparavant, elle était
considérée une petite destination touristique à la fois « routard » (car les infrastructures et
capacités hôtelières étaient – et restent- en devenir) et de tours organisés (notamment liés à
l'histoire de cette horrible guerre civile de 1998). Mais avant cet événement, des réformes
avaient été entreprises par le gouvernement, notamment depuis son accession à l’OMT en
septembre 1991. Aujourd’hui, les efforts consentis ont commencé à avoir des impacts positifs,
surtout avec le gouvernement de décembre 2008. Ainsi, on a vu la nécessité d’investir dans le
secteur pour pouvoir contribuer au développement du tourisme, et le placer au même niveau
que pour les autres pays de la sous-région.
Un climat agréable, une grande variété de paysages, une civilisation typique, un site
classé au patrimoine culturel mondial par l'UNESCO, font de la Guinée Bissau une
destination touristique exotique pour aujourd'hui et pour demain en Afrique de l’Ouest. Cette
destination offre à la fois des sites historico-culturels majeurs (Cacheu, Bafatá, Guiledje,
Morés, île de Como, Madina de Boé, Bissau, etc.) ou naturels (baie de Pecixe et Jeta), et des
stations balnéaires visant l'exploitation d'une très longue côte dont l'accès est désormais
facilité.
Les ressources touristiques restent encore peu structurées, l'offre est restreinte, tant en
chambres disponibles qu'en termes de services offerts. En effet, il n'existe pas encore à
proprement parler de tourisme vert ou rural. Les initiatives de la mise en place des aires
protégées et des parcs naturels sont entrain de se développer dans les milieux ruraux malgré
l’inapplicabilité du Tourisme Rural Intégré. De plus, il n’y a encore aucune station de sport de
plage ou nautique en Guinée Bissau. Mais les pouvoirs publics, la société civile et le secteur
privé ont pris conscience de l'énorme potentiel de développement du tourisme, des richesses
culturelles et naturelles et de l'apport que ce secteur est appelé à jouer en termes de revenus et
de dynamique de croissance du PIB.
En Guinée Bissau, le développement de l’écotourisme est nécessaire. Ce
développement est toujours basé sur trois axes: économie, société-culture et environnement.
Donc, c'est une mission tant pour les agences de voyages, les voyagistes, les touristes, que le
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
42
gouvernement, surtout le Ministère de l’Education Nationale de la Jeunesse, de la Culture et
des Sports, et du Tourisme de la Guinée Bissau.
a) Développement économique
Le tourisme, comme toute autre activité productrice, a le potentiel d’améliorer les
moyens de subsistance des pauvres. Réaliser ce potentiel implique de comprendre en quoi
consistent les bénéfices du tourisme pour les pauvres et comment améliorer leur accès à la
filière touristique. Jusqu’ici, les analyses n’ont pas permis de le faire, soit elles se
concentraient sur les variables macro traditionnelles (nombre de touristes, recettes en devise,
etc.) sans mesurer les avantages perçus par la population pauvre, soit elles adoptaient a
contrario une approche micro, spécifique à une zone géographique restreinte et à une niche
donnée, ne permettant pas de tirer des enseignements généraux sur le tourisme « pro-pauvre».
En adaptant à ce secteur des outils de diagnostic existants, notamment l’analyse de
filière, certains opérateurs commencent à combler le vide. Un exemple à Orango (l’île qui
abrite le parc national dans la réserve de biosphère de Bolama), l’IBAP analyse la filière de
tourisme dans le but de créer des emplois et de réduire la pauvreté. Une part des dépenses de
tourisme revient aux pauvres dans l’économie locale. Par ailleurs, il y a les emplois directs du
secteur touristique (hôtels, restaurants) et les gardiens du Parc. Il a été recommandé
d’encourager le développement des structures hôtelières haut de gamme en bordure de mer.
Ces évolutions profiteront d’abord aux pauvres, même si d’autres avantages sont à attendre du
renforcement des liens d’affaires locaux.
b) Développement socioculturel
Le tourisme peut être considéré comme une industrie qui promue la paix et la cohésion
sociale. Ainsi bon nombre d’activités peuvent être réalisées dans le but de promouvoir les
cultures et les mœurs locales, par exemples:
Développer et pratiquer régulièrement les rituels religieux, ethniques, traditionnels et
des manifestations coutumières et les festivals car le tourisme associé à la
marchandisation entraîne une transformation de cultures locales;
Construire des campements exotiques dans les villages traditionnels pour évoluer la
conception de leurs produits artisanaux, gastronomiques, etc. pour les adapter aux
goûts de leurs nouveaux clients ;
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
43
Lutter à ce que leurs traditions ne soient pas affectées par les influences étrangères par
exemple: interdire certains comportements de touristes (habillement, consommation
d'alcool) qui ne respectent pas les normes sociales, culturelles et religieuses locales.
c) Développement environnemental
L’environnement est une des sources cruciales pour la vie et les activités humaines,
puis qu’il constitue l’essentiel du régime alimentaire des êtres vivants. Ainsi, le
développement économique ne doit pas se faire au détriment de la nature, au rétrécissement
de la superficie forestière et à la dégradation de l'air et des ressources maritimes. De plus, les
îles de Bijagós, de Pecixe, de Jeta et les parcs naturels au nord et au sud se sont fixées comme
objectif d'approvisionner en eau potable l'intégralité de leurs habitants.
Dans le but d'assurer le succès de ce plan, les responsables ont créé des conditions
favorables pour le déploiement d’ici quelques années des projets de protection de
l'environnement sur ce site. Le reboisement des mangroves, l'évaluation de l'état des lieux des
récifs coralliens pour la construction des réserves ont également été programmé par les
services compétents. L'aménagement des sites d'éco-tourisme a bénéficié d'une grande
attention des responsables. En exemple, le plan de gestion de l’île d’Urok prévoit de
contribuer à la durabilité du patrimoine naturel et culturel des îles Urok, avec en vue du
développement durable des populations locales et du pays, au travers du renforcement des
capacités des communautés résidentes et de leur pleine participation au processus de
conservation.
Les différents projets mis en œuvre par l’UICN en Guinée Bissau constituent des
acquis très importants et suscitent une grande adhésion des autorités administratives et
politiques ainsi que des populations faisant de l’UICN la structure incontournable dans la
gestion des ressources naturelles. Ils ont trait à l’utilisation et à la gestion durable des
ressources naturelles (cas de Rio Grande de Buba, des parcs et réserves de la biosphère, etc.).
Notons que la richesse biologique et les difficultés de pénétration font des zones
littorales des lieux de reproduction, d’habitat. Ceci explique la présence d’une communauté
d’animaux aquatiques uniques sur la côte Bissau guinéenne. On note la présence de tortues
vertes (menacées au plan mondial) qui viennent pondre chaque année au niveau de l’archipel
de Bolama-Bijagós, de deux espèces de dauphin (le grand dauphin et le dauphin à bosse), du
lamantin, de deux espèces de crocodile (crocodile du Nil et crocodile nain) et de
l’hippopotame, qui vit dans les fleuves d’eau salée. Et si l’on ajoute à cela la présence de
vastes étendues de mangroves formant parfois de véritables massifs forestiers où diverses
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
44
ressources halieutiques se développent, on comprend et apprécie mieux l’importance des
activités de conservation et de gestion durable des ressources naturelles de l’UICN en Guinée
Bissau.
2. Recommandations
Le tourisme est un secteur transversal, et il apporte de grands bénéfices aux pays qui
ont des politiques touristiques bien élaborées. Il contribue à l’essor social, économique et
culturel des localités, mais, pour que ses activités puissent persister, il faut forcément adopter
des comportements responsables, pour cela des mesures de consistance sont nécessaires. Et
c’est dans ce cadre que nous proposons les actions suivantes :
élaboration d’une stratégie de développement de l’écotourisme qui intègre la
biodiversité et les aires marines protégées;
restauration des sites historiques et culturels;
valorisation des espèces d’intérêt pour l’écotourisme;
implémentation d’un programme d’éducation environnementale pour un suivi
écotouristique;
financement de la protection et de la conservation des réseaux des aires protégées en
Guinée Bissau.
Il faut aussi préciser la nécessité d’une collaboration transparente entre les institutions
publiques (les Ministères, Secrétariats d’état, Directions Générales, la Mairie, etc.).
Sur le plan infrastructurel, des routes ou voies d’accès faciles aux villages sont
indispensables. Le nombre des compagnies aériennes doit êtres augmenté.
Sur le plan professionnel, il faudrait créer des écoles ou des centres de formation en
hôtellerie et en tourisme pour pouvoir lutter contre la prolifération des personnes non formées
en tourisme et occupant des postes clés dans au niveau du Ministère et des autres
établissements touristiques et hôtelières.
De même sur le plan institutionnel, il faudrait adopter des normes rigoureuses de choix
et de classification des établissements touristiques et hôtelières.
Enfin, il serait nécessaire que l'Etat soutienne les initiatives de communication
touristique et les assiste au niveau de la promotion car très peu de gens connaissent l'existence
de l’activité touristique en Guinée Bissau. Aussi, les acteurs politiques (le Gouvernement, les
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
45
Partis Politiques) doivent mettre dans leur tête que le futur de ce pays n’est nullement dans la
violence et la guerre, mais plutôt dans la paix, l’harmonie et l’unité nationale.
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
46
CONCLUSION
Le tourisme est encore méconnu en Guinée Bissau. Toutefois, des efforts sont en train
d’être faits afin de promouvoir le secteur. La création du Réseaux des Aires Marines et
Communautaires Protégées et la prévision de son 17
augmentation à 24% est un succès des
autorités concernées (l’IBAP et le Gouvernement de la Guinée Bissau). En effet, il va aider au
progrès de la pratique des activités écotouristiques en Guinée Bissau. Ce type de tourisme est
parfois confondu avec le tourisme pratiqué dans la forêt.
L’écotourisme c'est le tourisme qui bénéficie réellement à ceux qui sont à l'extrémité
de la chaîne, à savoir la population locale. C'est le tourisme qui améliore la vie matérielle des
communautés locales, sans causer une perte à ces dernières. Ainsi l’écotourisme est un atout
de taille pour le développement touristique de la Guinée Bissau, même si beaucoup de Bissau
guinéens ne l’ont pas encore bien compris.
Pourtant, aujourd'hui le tourisme bissau-guinéen se développe de plus en plus et il
pourra jouer un rôle primordial dans le développement du pays tout entier. Donc, c'est bien le
moment de choisir une orientation afin de s’adapter à la situation du tourisme bissau-guinéen.
En effet, l’écotourisme est un bon choix pour cette nouvelle destination, et sans doute il va
aider le pays à améliorer l’économie, à protéger l’environnement et à faire respecter la société
avec ses cultures ainsi que ses traditions locales. De plus, comme le développement du
tourisme en Guinée Bissau est encore dans sa phase ascendante, il est plus facile de prendre
les bonnes décisions, de les expliquer aux acteurs du tourisme et de les appliquer maintenant.
Après avoir analysé les enjeux de en Guinée Bissau, nous constatons que
l’écotourisme doit être promu par la Guinée Bissau. Le pays, vu son état progressif de
développement et la situation du tourisme est une destination et un lieu idéal pour mettre en
application la vraie idée vraie d’un tourisme respectueux des sites et des cultures locales,, ceci
dans l’intérêt des générations futures. En somme, la Guinée Bissau, en choisissant
l’écotourisme, a une chance de s'inscrire dans l'ère du développement et d'assurer son avenir.
17
Affirmation du directeur de l’IBAP lors de l’Atelier sur le Mémorandum Économique du Pays à Azalai Hôtel.
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
47
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L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
48
WEBOGRAPHIE
BANQUE MONDIALE, Le Tourisme en Afrique,
http://www.worldbank.org/afr/wps/index.htm, consulté le 02Juillet 2011.
Développement de L’écotourisme, www.parcours-monde-durable.org.
L’écotourisme et Tourisme Vert, www.voyagidee.com, Consulté le 09 juin 2011
L’écotourisme, www.tour-dev.org. Consulté le 09 Juin 2011
LA SOCIETE INTERNATIONALE D’ECOTOURISME, Définition de l’écotourisme
www.ecotourism.org , Consulté le 08 Février 2011.
ORGANISATION MONDIALE DU TOURISME, Guide à l’Intention des Autorités Locales
Pour le Un Développement Durable du Tourisme, www.world-tourism.org consulté, le 10
Mai 2011.
REVUE CANADA, Le tourisme social. Une voie vers le développement local et la cohésion
sociale, www.revue.ca, consulté le 08 Février 2011
Tourisme et Environnement, www.xenvironnement.org .
VEILLE INFO FRANCE, Impact du tourisme, Environnement, Tourisme durable,
www.veilleinfotourisme.fr
www.uniptie.org/pc/tourism/library/ecotourism.htm. Consulté le 09 Juin 2011
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
49
ANNEXES
Annexe 1 : Liste de quelques personnalités interrogées
- M. Francisco Conduto de PINA, ex-Ministre du Tourisme et de l’Aménagement du
Territoire;
- M. Julio INCOPTE, ex-Directeur Générale du Tourisme;
- M. Fernando IE, Directeur du Service de l’Inspection de la Direction Générale du
Tourisme;
- Docteur Ester Fernandes GOMES, Directrice du Service des Activités Touristiques et
Hôtelières;
- M. Joãozinho SA, Directeur Général du Bureau Planification Côtière;
- M. Mario BIAGUE et M. Quintino TCHANTHCALAN de la Cellule d’Evaluation
d’Impact Environnemental ;
- M. Victor MONTEIRO, Directeur du Bureau d’Etudes et Projets de la Direction
Générale du Tourisme.
L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau
50
Annexe 2 : Questionnaire
Dans le cadre de ma formation, je dois rédiger un mémoire sur le thème:
«L'écotourisme : un atout pour le développement touristique en Guinée-Bissau». Afin de
m'aider à comprendre ce type de tourisme, je vous remercie de bien vouloir me remplir ce
questionnaire.
1. Connaissez-vous l’écotourisme?
Oui Non
2. Si oui, est-il nécessaire de développer l'écotourisme en Guinée-Bissau?
Totalement d’accord Je pense que oui
Je ne suis pas d’accord Absolument pas
3. Pour vous, faire du tourisme en développant l'économie, en respectant
l'environnement et la population visitée cela signifie ...
L’Ecotourisme Tourisme Responsable
Tourisme durable Tourisme éthique
Tourisme solidaire Le tourisme écologique
4. L'écotourisme, c'est ...
Tourisme Vert Tourisme Equestre
Tourisme de Nature Tourisme de montagne
Tourisme Responsable Tourisme médicinal
5. Que pensez-vous de la protection du tourisme local en Guinée-Bissau
Bien Faible
Peut-être bien Très mauvais
Je n'ai aucune idée
6. Pensez-vous que la Guinée-Bissau est un pays pollué?
Oui Non
7. Si oui, quel type de pollution?
Pollution urbaine Pollution environnementale
Pollution Sonore Je n'ai aucune idée
8. Quel genre de tourisme préférez- vous voir se développer en Guinée-Bissau ?
Tourisme Sportif Tourisme durable
Tourisme d'affaires Tourisme solidaire
Tourisme de Santé Ecotourisme
Tourisme de découverte Je ne sais pas du tout
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  • 1. REPUBLIQUE DU SENEGAL MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, DES UNIVERSITES ET CENTRES UNIVERSITAIRES REGIONAUX ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE CATHOLIQUE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST Unité Universitaire à Ziguinchor Institut Supérieur Catholique de Gestion Science - Foi – Action LICENCE PROFESSIONNELLE EN GESTION TOURISTIQUE PRESENTE PAR : SOUS LA DIRECTION DE : M. Valdir DA SILVA Monsieur BADINKA Jonas Bertrand Professeur de géographie du tourisme à l’UCAO-UUZ ANNEE ACADEMIQUE 2010 – 2011 Sur le thème : L’ECOTOURISME : UN ATOUT POUR LE DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE DE LA GUINEE BISSAU
  • 2. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 2 DEDICACE A Toute ma famille en Guinée Bissau, particulièrement à : - ma mère Sabina DA SILVA, - mon père Agostinho DA SILVA, - ma grand-mère Rosinha DA SILVA, - ma fille Quezia.
  • 3. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 3 REMERCIEMENTS Je remercie profondément mon maître de mémoire, Monsieur Jonas BADINKA, pour son aide apportée tout au long de ce travail de recherche. Un remerciement spécial à Monsieur José António da Cruz ALMEIDA et à sa femme, Madame Edneusa da Silva ALMEIDA, qui m’ont soutenus et accompagnés pendant ma formation au Sénégal. Je tiens également à remercier tous les professeurs de l’UCAO, qui m’ont aidé, consciemment ou non, à concevoir ce mémoire, que ce soit pour le choix du sujet ou pour m’avoir donné des pistes de réflexion lors de leurs cours. Je remercie les personnes interviewées pour le temps qu’elles m’ont accordé. Pour finir, je remercie mes proches, notamment Madame Astou DHIEDIOU, Monsieur Landing DHIEDIOU, Monsieur Rui Gonçalves CARDOSO, Monsieur Rui Jorge Semedo, Docteur António NHAGA, mais surtout ma famille (mes parents, mes frères, ma fille et sa mère), Monsieur Fernando IE, Docteur Suzette Ferreira GAMA, Monsieur Victor Monteiro et Madame Enysa NHAGA pour le soutien, la patience et la confiance qu’ils m’ont accordés, tout au long de mes études et particulièrement au cours de ce travail.
  • 4. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 4 LISTE DES SIGLES ACCC : Adaptation aux Changements Climatiques et de Ligne de Côte AD : Action pour le Développement AFD : Agence Française de Développement AGIR : Appui à la Gestion Intégrée des Ressources Naturelles BAD : Banque Africaine pour le Développement BCEAO : Banque Centrale de d’Afrique de l’Ouest BM : Banque Mondiale CDB : Convention sur la Diversité Biologique CCC : Convention sur les Changements Climatiques CCD : Convention de lutte Contre la Désertification CEDEAO : Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest Développement CSRP : Commission Sous-régionale des Pêches DENARP : Document de Stratégie Nationale pour la Réduction de la Pauvreté DGT : Direction Générale du Tourisme FMI : Fonds Monétaire International IBAP : Institut de la Biodiversité et des Aires Protégées INEC : Institut National de Statistique et Cens LCD : Lutte Contre la Désertification LBE : Loi de Base Environnementale MCTA : Ministère du Commerce, du Tourisme et de l’Artisanat OCB : Organisation Communautaire de Base OMVG : Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Gambie ONG : Organisation Non Gouvernementale PAM : Programme Alimentaire Mondial PAN : Plan d´Action National PANA : Programme d’Action National d’Adaptation aux Changements Climatiques PGBZCGB : Projet de Gestion de la Biodiversité et Zones Côtières de Guinée-Bissau PIB : Produit Intérieur Brut PMA : Pays Moins Avancés PNGE : Plan National de Gestion Environnemental PNO : Parc National d’Orango PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement PNUE : Programme des Nations Unies pour l’Environnement UE : Union Européenne UEMOA : Union Économique et Monétaire Ouest Africaine UICN : Union Mondiale pour la Nature UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l´Education, la Science et la Culture UNICEF : Fonds des Nations Unies pour les Enfants UNSO : Organisation des Nations Unies pour la Région Soudano Sahélienne WWF : Fonds Mondial pour la Nature VIH/SIDA : Virus Immunodéficience Humain / Syndrome Immunodéficience Acquis ZEE : Zone Économique Exclusive
  • 5. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 5 SOMMAIRE Introduction ……………………………………………………………………………01 Première Partie : Cadre théorique et approche méthodologique ....................................03 Chapitre 1 : Cadre théorique …………………………………………………….……..04 Chapitre 2 : Approche méthodologique …………………………………….........…….09 Deuxième partie : Présentation du cadre d’étude…………………………….…….…..14 Chapitre 1 : Présentation Générale de la Guinée Bissau………………………..………15 Chapitre 2 : La géographie touristique de la Guinée Bissau…………….………..……20 Troisième partie : Présentation des Résultats et Recommandations…………….……..27 Chapitre 1 : Présentation des Résultats…………………………………………...……28 Chapitre 2 : Perspectives de développement de l’écotourisme et les Recommandations..35 Conclusion ………………………………………………………………….…………40 Bibliographie……………………………………………………………………………41 Webographie……………………………………………………………………………42 Annexes………………………………………………………………………………....44
  • 6. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 6 INTRODUCTION Il est devenu évident que le tourisme n'apporte pas que des bienfaits aux pays récepteurs. En effet, il est souvent synonyme d'augmentation de la délinquance, de la prostitution, de clivages sociaux, mais aussi de dégradation du patrimoine naturel et culturel. Pourtant, un autre tourisme est possible. Un tourisme respectueux des hommes et de l'environnement, un tourisme au service de la solidarité internationale, qui contribue à améliorer les conditions de vie des populations locales. Ainsi sont nés les concepts de tourisme responsable, durable, équitable, solidaire, et d'écotourisme. L'écotourisme ne s'évertue pas seulement à maîtriser ses impacts sur l'environnement, il cherche à être avant tout un outil de protection de l'environnement. Il cherche à donner une valeur économique à des espaces de la nature soumis à une forme d'exploitation non durable. Ainsi, l'écotourisme pratiqué au sein de la forêt tropicale sert à empêcher la destruction de cette dernière, en prouvant aux autorités qu'il peut rapporter plus d'argent sur le long terme. L'écotourisme cherche également à impliquer des communautés locales et à être un outil de lutte contre la pauvreté et de réappropriation culturelle. A l'échelle globale, il est défini comme un voyage responsable en milieu naturel qui respecte l'environnement et qui contribue au bien-être de la population locale1 . Aujourd’hui, l’écotourisme est pratiqué en Guinée Bissau. La Guinée Bissau se situe dans la zone de transition entre le massif du 2 Paléozoïque du Fouta Djalon et le golfe du crétacé et du tertiaire du Sénégal. Elle souffre d’un manque d’infrastructures touristiques. Toutefois, elle s’organise actuellement afin de favoriser le tourisme solidaire, culturel et écologique. Une grande partie des établissements de tourisme de la nature en Guinée Bissau appartiennent à des étrangers et comprennent des campements de chasse et des campements de pêche, principalement dans l’archipel des Bijagós. Plusieurs établissements ont été construits sur des plages ou d’autres sites sans condition de durabilité. À la suite de maintien de la stabilité et de la paix en Guinée Bissau, il est fort probable que le flux touristique augmente et que de nouvelles infrastructures hôtelières se développent. Ceci risque alors d’augmenter les pressions sur les écosystèmes. Ainsi, l’écotourisme constitue une alternative durable pour le développement de l’économie de certaines régions comme l’archipel des Bijagós ou pour les parcs naturels et les zones de conservation en Guinée Bissau. En effet, intégrer les populations locales dans l’élaboration, la gestion des 1 The International Ecotourism Society (TIES, 2006: 2). 2 Ère géologique correspondant aux systèmes allant de cambrien au permien (primaire).
  • 7. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 7 produits et la répartition des bénéfices peut faire du tourisme un outil de réduction de la pauvreté. Certaines zones de conservation comme Cantanhez possèdent déjà des structures d’accueil très rudimentaires qui peuvent être améliorées pour le profit de l’OCB3 de femmes qui gère l’espace. Un autre exemple est la petite structure d’accueil du Parc National Marin de João Vieira-Poilão orientée vers la découverte de la plus grande colonie de ponte de tortues vertes (Chelonia mydas) du littoral atlantique africain. Conformément à la philosophie de gestion des parcs naturels et du fait de la pression sur les ressources suite aux conditions de pauvreté de la population qu’y habite, l’écotourisme pourrait être une solution. Ainsi, nous allons dans un premier temps présenter la Guinée Bissau avant de parler du tourisme dans ce pays. Après, nous présenterons la géographie du tourisme de la Guinée Bissau et la relation entre le tourisme et l’environnement en Guinée Bissau. Dans un deuxième temps, nous analyserons la pratique de l’écotourisme en Guinée Bissau. De plus, nous allons définir l’écotourisme et présenter les aires protégées de la Guinée Bissau. Enfin, nous parlerons des enjeux de l’écotourisme en Guinée Bissau avant de terminer par les perspectives de développement touristique de la Guinée Bissau. 3 Organisation Communautaire de Base (organisation basée principalement à Cantanhez)
  • 8. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 8 PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE
  • 9. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 9 CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE 1. Contexte socio-historique de l’étude Le tourisme est considéré comme une source de revenus partout dans le monde, vu le progrès qu’il a eu durant ces dernières décennies. En Guinée Bissau, ce n’est qu’en 20054 que le secteur a été déclaré prioritaire pour le développement de l’économie du pays, malgré que le sous-commissariat d’Etat d’information et tourisme ait été créé depuis 1973 (L. n°3/73 24.Set). Pendant cette période, le tourisme était sous l’ordre du président du conseil d’Etat car le système qui régnait au pays c’était le régime présidentiel du parti unique. Le secteur était une entreprise publique régie par l’État, exemple : l’Hôtel 24 Septembre, Estancia de Bubaque et Arquitour dans l’île de Maio. Toutefois, de l’indépendance à nos jours, le tourisme bissau-guinéen a connu plusieurs changements notamment dans sa structure fonctionnelle: - Sous commissariat d’Etat d’information et du tourisme ; - Commissariat d’Etat d’information et tourisme ; - Commissariat d’Etat du transport et tourisme ; - Ministère du transport, du tourisme et de la communication ; - Ministère du commerce et du tourisme ; - Secrétariat d’Etat du tourisme, du commerce et de l’artisanat ; - Secrétariat d’Etat du tourisme, de l’environnement et de l’artisanat ; - Ministère de coordination économique et du tourisme ; - Ministère du tourisme et de l’environnement ; - Ministère et secrétariat du commerce, de l’industrie, du tourisme et de l’artisanat ; - Ministère du tourisme et de l’aménagement du territoire ; - Direction Générale des infrastructures touristiques. Malgré tout cela, les efforts ont été faits en vue de promouvoir le tourisme en Guinée Bissau, et, plusieurs lois furent élaborées dans le cadre du bon fonctionnement du secteur. Nous pouvons en citer : - le Décret Nº. 41/83 qui a créé le fond du tourisme; - le Décret Nº. 33/89 du 27 Décembre qui a approuvé les règlements des impôts et du fond du tourisme ; 4 Information requise de la Direction Générale du Tourisme de la Guinée Bissau, cabinet d’étude et projet
  • 10. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 10 - le Décret Nº.62-c/92, Sup au B.O. Nº. 25 Décembre 1992 qui a établi le Régime Juridique de l’activité touristique, hôtelière et similaire. - le Décret Nº.62-d/92, Sup au B.O. Décembre 1992 qui a approuvé le règlement des établissements touristiques; - le Décret Nº.28/94, B.O. Nº. 32 du 8 Août 1994 qui a approuvé les bases de l’orientation du plan directeur du tourisme; - le Décret Nº.02/2007 qui a créé le Salon du Tourisme de Bissau (STB), et enfin - le Décret Nº.03 /2007 qui a institué la reconnaissance de Mérite Touristique. Ainsi le secteur ne cesse de croitre à un rythme lent mais prometteur. 2. Problématique Le tourisme est la plus grande industrie du monde. Le secteur représente plus de 10% du marché de l’emploi mondial, 11% du PIB mondial et, selon les prévisions, le nombre des voyages touristiques atteindra 1.6 milliards d’ici 2020. En tant que tel, il a un impact majeur et croissant tant sur l’environnement que sur la société (WWF, Juillet 2001). Dans son rapport du 18 Mars 2005 de Premières rencontres du Réseau Unesco / Unitewin « Culture, tourisme, développement », l’’UNESCO précise que : « Le tourisme est devenu un phénomène de masse à la deuxième moitié du XXe siècle, c’est donc un champ relativement nouveau et surtout caractérisé par une grande complexité car il est étroitement lié à de nombreux et nouveaux domaines. Le tourisme fait appel à une double réalité :1) il se présente comme une industrie qui s’inscrit pleinement dans l’économie de marché ; 2) l’activité touristique est spécifique et particulièrement complexe car transversale et intrinsèquement liée aux enjeux du développement durable et à ses composantes, notamment culturelles… Aujourd’hui, la Guinée Bissau fait partie du Réseau Sous-Régional de Planification Côtière. Elle a créé la Réserve de Biosphère de l’archipel Bolama Bijagós le 16 Avril 1996, et son premier Parc National fut le Parc National d’Orango, qui comprend 5 principales îles (Orango, Orangozinho, Meneque, Canogo et Imbone) et 3 îlots (Adonga, Canoupa et Anhatibe). Nonobstant la création des aires protégées, le problème qui se pose, c’est la cohabitation entre le tourisme ou les touristes et les populations traditionnelles. Au niveau de l’archipel des Bijagós, les zones qui sont préservées sont les aires sacrées et les lieux d’initiation, de même que les milieux critiques pour la biodiversité ou la reproduction des ressources vivantes. Elles correspondent notamment au Parc National Marin des Îles de Joao
  • 11. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 11 Vieira/Poilão, qui contribue à garantir le statut sacré des îles et assure la protection des tortues marines, la reproduction des oiseaux de mer coloniaux ainsi que la régénération des ressources halieutiques ; ou encore du Parc National des Îles d’Orango qui abrite la plus grande diversité biologique de l’Archipel, ainsi que d’autres ensembles, notamment le complexe des îles Urok, qui renferme des habitats critiques tels que mangroves et vasières. Ces zones centrales constituent les sources mêmes du système, aussi bien sur le plan culturel que naturel, et garantissent par conséquent sa durabilité et sa productivité sur le long terme » (Plan de Gestion de la zone Côtière des îles d’Urok, Justino BIAI et al. Novembre 2003). Sur le plan touristique l’IBAP croit que « le pays dispose des potentialités qui lui permettent de développer un tourisme spécialisé valorisant un trésor patrimonial, écologique et culturel ». Selon le constat de Brígida Rocha Brito, les potentialités régionales d’ordre environnemental, culturel et historique nationaliste sont évidentes et incontestables. Elles fonctionnent comme des facteurs d’attraction touristique par segment. Cependant, dans cette région (Tombali) et dans tout le pays la même situation se produit avec un ensemble élargi d’éléments qui présentent des limites à l’implémentation et au développement d’une stratégie touristique en respectant le principe soutenable. La Guinée Bissau, en particulier la région de Tombali éprouve des effets aggravés de l’absence d’une préoccupation stratégique disséminée en ce qui concerne la création planifiée de plusieurs infrastructures et la manutention des existants, qui au long du temps, ont été à l’origine d’une détérioration progressive des ressources et des patrimoines et même de l’environnement. Tout ceci entraîne d’énormes soucis sur le bien-être des populations et même de l’environnement. 3. Question spécifique de recherche Comment l’écotourisme peut-il être un moyen de protection environnementale et de préservation du patrimoine historique et socioculturel de la Guinée Bissau?
  • 12. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 12 4. Hypothèses de Travail L’écotourisme est une approche qui postule qu’un développement à long terme n’est viable qu’en conciliant trois aspects indissociables : la rentabilité économique, le respect de l’environnement et l’équité sociale. Pour la réalisation de notre travail, nous avons posé deux hypothèses : - vu l’utilité que démontrent les zones naturelles pour les touristes, l'écotourisme permettrait plus facilement d'atteindre l'objectif du gouvernement bissau-guinéen, qui est de faire croitre le secteur pour garantir l’essor économique du pays ; - l'écotourisme, du fait de la proximité directe entre les autochtones et les visiteurs, permet des échanges culturels beaucoup plus allogènes entre le touriste et l'habitant. 5. Intérêt du sujet L’écotourisme représente un concept relativement nouveau, qui est souvent mal interprété et mal utilisé. Aujourd’hui, tout porte à croire que les organisations de conservation des aires protégées et de l’industrie du voyage ont pris conscience de l’importance de l’écotourisme pour le développement touristique de la Guinée Bissau. Car, l’écotourisme permet d’atteindre les objectifs de conservation et d’amélioration du bien-être des communautés locales. 6. Objectifs de Recherche L’écotourisme est une forme de tourisme qui harmonise les individus et leur environnement. Objectif général Nous voulons analyser l’efficacité de l'écotourisme en Guinée Bissau. Objectifs spécifiques Analyser les systèmes de gestion des aires protégées et des parcs naturels; Faire promouvoir un tourisme qui respecte et préserve l’équilibre naturel et culturel (traditions locales et patrimoine); Identifier les avantages de la mise en place de l’écotourisme dans les différents sites et voir si les cultures locales n’ont pas été influencées avec les fréquentations des touristes étrangers.
  • 13. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 13 7. Cadre conceptuel Les concepts que nous allons définir ne concernent que le tourisme, l'écotourisme, le développement et le développement durable. Donc, cela nous permettra d'avoir une idée nette sur ces sujets puis qu'ils constituent les mots clefs de ce travail. Le tourisme est un ensemble de relations d’intégration entre les individus et leur environnement hors de leurs maisons pouvant ainsi satisfaire les besoins vitaux de l’homme. D'après les définitions qu’on a pu lire, nous définissons définir l’écotourisme comme un ensemble de processus naturels harmonieux lié au déplacement de l’homme dans son habitat ou ailleurs, visant sa protection et sa valorisation. Le développement signifie la croissance d’un organisme, d’un organe. Développement humain, intellectuel, économique, etc. En outre, le développement est une forme de progrès qui assure la croissance urbain, économique et social. Le développement durable : un développement durable est un développement à long terme qui n’est viable qu’en conciliant trois aspects indissociables : la rentabilité économique, le respect de l’environnement et l’équité sociale. "Le Développement durable consiste à assurer une gestion responsable des ressources futures de la planète de manière à sauvegarder les intérêts des générations futures tout en répondant aux besoins des générations actuelles " (C. Villeneuve, " Environnement et Développement. Un acte planétaire ", Le Courrier de l'UNESCO, novembre 1991).
  • 14. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 14 CHAPITRE 2 : APPROCHE METHODOLOGIQUE 1. Histoire de la collecte L’écotourisme est un thème qui constitue un enjeu important pour les acteurs qu’y interviennent direct ou indirectement. Ce concept connaît une grande impulsion suite à l'intérêt qu'il suscite pour beaucoup de pays et certaines Organisations environnementales. Et l'écotourisme est jugé comme une forme de tourisme qui permet le plus de réduire les effets néfastes liés à l'activité touristique. En Guinée Bissau, trois principaux acteurs agissent dans le domaine de la protection de la biodiversité dans le sens du développement soutenable. Il s'agit du Secrétariat d’État de l’Environnement et du Développement rural, à travers l’IBAP, et de deux organisations non gouvernementales, la Tiniguena (Esta Terra é Nossa) et AD (Action pour le développement), qui travaillent en étroite collaboration avec l’État. Avoir des informations concernant le tourisme ou l’écotourisme en Guinée Bissau n’est pas une tâche facile. Du fait que ce thème n’est pas encore fortement exploité en Guinée Bissau. Au niveau même du Ministère du Tourisme, il y a un réel manque de donnée concernant l’écotourisme. Et c’est ainsi que nous étions obligés de faire une analyse (observation) avec nos propres idées pour pouvoir nous constituer une conception réelle et convaincante. Néanmoins, nous avons travaillé sur la base que quelques documents trouvés et des résultats de nos questionnaires et guides d’entretien. a) La Recherche documentaire Dans son article publié, la Tiniguena (Esta Terra é Nossa) œuvrant dans le but du développement durable dit qu’il convient aussi de souligner l’impact de l’AMPC d’ Urok à l’échelle sous-régionale et internationale. Dans le réseau des Aires Protégées d’Afrique de l’Ouest, où la gestion participative occupe désormais une place centrale, l’AMPC des îles Urok, tout comme l’AMP de Bamboung au Sénégal joue un rôle de projet pilote pour l’expérimentation et l’apprentissage des approches et formes de gouvernance participative. Mais l’impact du projet ne se limite pas à ce domaine : il se ressent aussi au niveau des politiques et stratégies institutionnelles nationales dans les secteurs liés aux Aires Protégées, à la culture et au développement durable. Les enseignements et les exemples tirés de l’expérience des îles Urok justifient la participation de Tiniguena aux consultations et débats nationaux et internationaux. La diminution du nombre d’usagers ne respectant pas les mesures de gestion est également le signe fort d’une appropriation de l’AMPC par la communauté. Augusta Henrique souligne que « l’AMPC a été construite de l’intérieur, mais le milieu est
  • 15. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 15 ouvert, avec un extérieur instable. Les ressources sont conservées, mais sont convoitées par l’extérieur. La périphérie et la sous-région s’appauvrissent en ressources. Comment gérer l’AMPC dans un contexte où ce milieu est convoité par la migration clandestine ou le narcotrafic ? Comment assurer des systèmes de gestion communautaire viables, étant donné le pouvoir de corruption des usagers externes ? C’est un des grands points d’interrogation. Il va falloir élargir la table de concertation à d’autres acteurs, opérateurs touristiques et ministère des pêches en particulier. Il faudrait par exemple influer sur les modes de pêche, pas seulement au niveau de l’AMPC mais aussi au plan national » (Paroles d’UROK). Dans l’article de RSRPC5 , l’ensemble des auteurs ont déclaré que l’archipel des Bijagós occupe une place prépondérante parmi les grands monuments naturels du littoral ouest africain. Les quelques 80 îles et îlots qui le composent, dispersés sur près de 10 000 km2 , constituent un monde à part. Seul archipel deltaïque de la côte atlantique de l’Afrique, il offre des paysages magnifiques : îles à perte de vue s’estompant dans un dégradé de brume bleutée, chenaux bordés de mangroves et de palmiers où glissent les pirogues, bancs de sable et vasières peuplés d’oiseaux, paisibles villages à l’ombre des grands arbres, ensembles dunaires de la « côte sauvage» du front marin…ce monde semble avoir gardé jusqu’à nos jours une profonde sérénité. L’écotourisme constitue une alternative durable pour le développement de l’économie de certaines régions comme l’archipel des Bijagós, les parcs naturels et les zones de conservation. En effet, intégrer les populations locales dans l’élaboration, la gestion des produits et la répartition des bénéfices, peut faire du tourisme un outil de réduction de la pauvreté. Certaines zones de conservation comme Cantanhez possèdent déjà des structures d’accueil rudimentaires qui peuvent être améliorées pour le profit de l’OCB des femmes qui gère l’espace. b) Les enquêtes exploratoires Les enquêtes qu’on a pu faire s’inscrivent dans le cadre de la rédaction de ce mémoire. Et c’est ainsi que nous avons pu interroger plusieurs personnalités publiques œuvrant dans le secteur touristique de la Guinée Bissau. En plus des fonctionnaires, nous avons eu également a interrogé des acteurs touristiques privés. Et avec tous ces acteurs, nous avons tenu de petites rencontres sur la base d’un guide d’entretien. Par ailleurs, un questionnaire a été élaboré et administrés aux populations qui vivent dans certaines zones écologiques. C’est ainsi que nous avions interrogé plusieurs personnes. 5 5 Publication de Réseau Sous Régional de Planification Côtière, publié en novembre 2003
  • 16. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 16 Les entretiens concernaient différents aspects : l’histoire du tourisme en Guinée Bissau, l’impact touristique sur les populations, l’importance de l’investissement touristique en Guinée Bissau, l’importance et les impacts environnementaux du tourisme, l’organisation et l’aménagement touristique en Guinée Bissau, les avantages de l’écotourisme pour la Guinée Bissau. c) La délimitation du champ d’étude 6 La Guinée Bissau couvre une superficie de 36125 km² (avec une plaque continentale de 53 000 km²)21. La côte s’étend sur 180 km de long du Cap Roxo au Ponta Cajete et est bordée de plusieurs îles. Sur la plaque continentale, on trouve aussi l’archipel des Bijagós, englobant 88 îles dont seulement 21 sont habitables. Cet archipel couvre une superficie de 10 000 km² (dont 1 000 km² d’îles sédimentaires et 9 000 km² de mer). Si on parle de la délimitation de la Guinée Bissau, on ne peut pas le faire sans pour autant, faire référence à des zones touristiques spéciales par exemple: La zone centrale : Dans ce domaine il y a de nombreuses attractions touristiques comme des plages, des équipements d'affaires. Mais ce qui attire le plus l’attention de touristes c’est la gastronomie. Il y a aussi l’artisanat comme à Biombo qui joue un rôle important dans la culture locale ; le tissage coloré est très prisé par les touristes nationaux et étrangers. Enfin, il y a une mosaïque culturelle, qui se met en valeur à travers des événements réguliers comme le carnaval. La zone Nord : Dans la zone nord, les conditions pour le développement touristique sont importantes. Ainsi se pratiquent des formes touristiques diverses comme le tourisme de la chasse et de pêche touristique, l'écotourisme, le tourisme balnéaire, le tourisme religieux (pèlerinage), et le tourisme historico-culturel. C’est le cas à Varela, avec ses longues plages de sables blancs. Historiquement, la zone Nord, particulièrement à Cacheu, posséde une grande partie de l’héritage de l'histoire de la colonisation en Guinée-Bissau. En effet, c’est dans cette zone qu’ont eu lieu le débarquement des colonisateurs portugais et l'expédition des esclaves pour le reste du monde. La zone Est : Cette zone est identifiée par son activité agro-pastorale avec ses célèbres bergers et éleveurs. En termes d'histoire, Gabu a été un empire dans le passé lointain où il y avait la fameuse bataille de Cansala, et cette zone est aussi devenue le lieu de proclamation de l'indépendance de la Guinée Bissau (en particulier Madina Boé). 6 Rapport Final de l’UE sur l’Élaboration du Profil Environnemental de Pays – Guinée Bissau, Janvier 2007
  • 17. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 17 La zone Sud : Elle est la région qui enregistre le plus grand potentiel de touristes, en raison de ses caractéristiques naturelles: belles plages, faune et flore, les conditions pour la pêche sportive, l’artisanat, la chasse. Il faut aussi souligner l’importance du Parc Naturel de la lagune Cufada (eau douce) et du Parc de la forêt de Cantanhez (forêt dense du pays) avec plusieurs espèces d'oiseaux exotiques, des chimpanzés, des éléphants. Par ailleurs, l'archipel des Bijagós est incontestablement le plus bel archipel au monde, il ya un intérêt croissant des investisseurs. d) Les difficultés rencontrées La Guinée Bissau est un pays qui souffre d’un manque d’investissement dans le secteur touristique. Ceci fait que ce secteur rencontre quelques difficultés en ce qui concerne la disponibilité des informations d’ordre touristique. Donc cela a fait, que celui qui veut des informations doit faire recours à des privés ou à des particuliers œuvrant dans le secteur, et encore que parfois ces informations ne traduisent pas totalement la réalité. De plus, la distance entre la capitale, Bissau, et les zones touristiques de l’intérieur du pays a rendu notre quête d’informations plus difficile. Nous avons également rencontré des difficultés liées à l’informatisation des données dont on disposait, et devant faciliter la rédaction de notre mémoire. A cela s’ajoutent les problèmes financiers, qui ont été à l’origine du retard accusé dans la finalisation de ce travail. 2. L’Échantillonnage Notre échantillonnage a été fait sur une base quantitative ayant comme référence : L’ONG Artissal, dirigée par une femme. Elle dirige l’ONG et gère les activités touristiques et hôtelières. Elle est chargée de la formation des employés, de la population et du contrôle des objectifs fixés lors des rencontres avec les chefs traditionnels. De plus, elle participe à la mise en œuvre des activités du tourisme socialement responsable au niveau de la Région de Biombo, notamment à Quinhamel. Le Cabinet de la Cellule d’Evaluation d’Impact Environnemental qui est coordonné par un biologiste. Il coordonne la cellule et veille aux études des impacts environnementaux liés aux activités humaines (tourisme et autres) et à la mise en place des structures ou des établissements touristiques/hôteliers et autres.
  • 18. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 18 La Direction du PNO est sous l’orientation d’un biologiste, qui dirige le Parc et les employés en collaborant avec les différentes institutions. Cette Direction protège et valorise les écosystèmes, assure la préservation de la diversité biologique et l´utilisation durable des ressources naturelles pour la promotion sociale et économique des populations. Afin de pouvoir recueillir les avis et impressions des techniciens des différentes institutions publiques et privées directement concernées par l’activité touristique en Guinée Bissau, nous avons utilisé un questionnaire et notre échantillon était de 7 100 personnes, résidentes dans la Capitale pour certains et travaillant dans les Parcs Nationaux des Îles de Bijagós (Orango et João Vieira et Poilão) pour les autres. Nous avons par la suite fait de la recherche documentaire au niveau de la Direction Générale du Tourisme, de l’IBAP, de la Tiniguena. Enfin, nous avons interviewé les responsables des sites et les techniciens des différents secteurs. 3. Le choix des techniques d’analyse des données Dans la conduite de tout travail de recherche, la détermination des méthodes nécessaires pour faire les analyses des données est indispensable. Ainsi, pour pouvoir acquérir toutes ces informations, nous avons conjugué l’effort, la patience et la rigueur. Aussi ceci nous a obligés à rassembler des 8 documents au niveau des Institutions et surtout à échanger avec certaines personnalités responsables de projets ou coordonnateurs de quelques institutions. Donc, nous avons utilisé ici une technique d’analyse qualitative pour analyser les informations qui nous sont donnés. 7 Ce chiffre inclut les fonctionnaires du Tourisme, des ONG’s et d’autres Institutions publiques 8 Il n’existe que quelques livres qui parlent de notre thème, mais quand même les informations des personnes sources ont été intéressantes pour avoir des idées précises.
  • 19. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 19 DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DU CADRE D’ÉTUDE
  • 20. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 20 CHAPITRE 1 : PRESENTATION GENERALE DE LA GUINEE BISSAU 1. Présentation physique a) Situation administrative La Guinée Bissau9 est un pays de l’Afrique de l’Ouest. Elle est située au Sud du Sénégal faisant également frontière à l’est avec la République de la Guinée Conakry. Elle est fortement influencée par l’Océan Atlantique. Sa superficie est de 36. 125 km2 , et est composée d’une partie continentale plate la plus importante, et de l’archipel de Bijagós. Localisée à 12o 20’00 Nord et 10o 59’00 Sud de Latitude et 13o 90’00 Est et 16o 43’00 de Longitude (INEC. 2005 :6). La Guinée Bissau est subdivisée en huit régions administratives plus le secteur autonome de Bissau (77,5 km2 ou 0,2%). Il s’agit des régions de : Cacheu (5.174,9 km2 ou 14,3%), Oio (5.403,4 km2 ou 15,0%), Bafata (5.981,1 km2 ou 16,6%), Gabu (9.150,0 km2 ou 25,3%), Biombo (838,8km2 ou 2,3%), Quinara (3.138,4km2 ou 8,7%), Tombali (3.736,5km2 ou 10,3%), Bolama-Bijagós (2.624,4 km2 ou 7,3%).10 b) Le Relief La Guinée Bissau est un pays de plaine. La partie continentale se caractérise par une région côtière d’environ 350 km. Elle est composée de basses plaines à l’ouest et d’une zone à l’est où l’on enregistre la plus haute altitude avec 300 m. c) Le Climat Par sa situation en latitude, la Guinée Bissau est entièrement située dans la zone tropicale. Elle est par conséquent caractérisée par la chaleur durant toute l’année. Le pays est soumis à l’influence des moussons (chaud et humide), pendant la saison des pluies (Mai à Octobre) et est sous la mouvance des alizés continentaux pendant la saison sèche (Novembre à Avril). La température moyenne annuelle est de 26o C. Les températures les plus basses sont enregistrées durant le mois de Février (28,7o C), alors que celui de Septembre est le plus chaud avec 35,4o C. 9 Présentation de la Carte de la Guinée Bissau dans l’Annexe 10 Informations provenant de mémoire de fin d’étude de Fefe FONSECA, sur la culture mancagne dans le développement touristique de la Guinée Bissau. Province de Bula, page 2-7
  • 21. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 21 d) La Faune La Guinée Bissau renferme une faune riche et variée. On peut citer les vautours, les éperviers, en passant par les singes (singes noirs ou rouges, etc.), les reptiles, les serpents de tout genre, les gueules tapés, les crocodiles et les insectes (papillons, libellules). Dans les marécages déambulent à longueur de journée des hérons, des flamants roses, des pélicans, des canards sauvages, etc. La faune aquatique est aussi riche et variée. Les Bissau guinéens sont dotés de ressources halieutiques importantes. Les espèces rencontrées sont : les carpes, les capitaines, les barracudas, les requins marteaux, les tortues de mer et tortues de la terre, les crustacés (crevettes, crabes etc.). Aujourd’hui, cette abondante faune est observée dans plusieurs parcs. Le premier, le parc de Bolama au sud de la Guinée Bissau a été créé en 1979 et couvre une superficie de 10.000 hectares. Il est situé entre Bolama et Bubaque. Le second concerne le Cantanhés, sanctuaire d’oiseaux, créé en 1981 avec une superficie de 6.000 hectares. Ces aires protégées bénéficient d’une attention particulière de l’Etat dont l’action est matérialisée par la présence permanente des services des eaux et forêts, au respect des normes en vigueur pour une meilleure exploitation des ressources halieutiques. e) La Flore La Guinée Bissau, sous l’influence de l’humidité de la mer, possède des formations végétales diversifiées avec la forêt et la mangrove qui abritent une flore variée. Les formations forestières concernent les plateaux occupés par une végétation de type guinéen. Elles couvrent une superficie de 19.125 hectares. Certaines de ces forêts présentent un intérêt touristique á l’instar des forêts du sud du pays, Catio (Région de Tombali), Quinara, Bolama et Bubaque, la mangrove de la rivière de João Landim de São Vicente et la rivière de Cacheu au nord. Dans les hautes futaies, les espèces les plus répandues sont les fromagers aux racines gigantesques et spectaculaires auxquels s’associent les palmiers. La mangrove s’étend sur le fleuve et des marigots qui sont envahis par la marée.
  • 22. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 22 2. Présentation humaine a) Composition ethnique de la population Près de 30 groupes ethniques cohabitent harmonieusement en Guinee Bissau. Ils sont repartis en 1400 villages et villes : (Balantas 27%, Fulas 23%, Mandingas 13%, Manjacos 11 %, Papeis 10 %, Biafadas 3%, Mancanhas 3%, Bijagós 2,5%). Avec ses rituels, croyances et cultures différents, le pays est riche en valeurs culturelset manifestations sociales comme le Carnaval, Cunssundé, Cabarro, Canta Pô, Fanados, etc. En matière de religions, on trouve 65% d’adeptes de la religion traditionnelle, 30% des musulmans et 5% des chrétiens. b) Caractéristiques démographiques Selon le dernier recensement démographique la population bissau-guinéenne estimée est de 1.548.159 habitants en 2010 dont 755.859 est de sexe masculin et 792.300 féminins. Le taux de croissance de 2,54%, contrairement aux données du recensement de l’année 1991 qui était de 2,03%, avec une population totale de 979.203. Le niveau de scolarité est faible et l’alphabétisation atteint 63% de la population adulte, avec 78% de femmes. Le revenu par tête est également faible (755 USD par an en 2000). Le taux de croissance annuel est de l’ordre de 2,1% et l’espérance de vie est d’à peine 45 ans. L’indice synthétique de fécondité est de 6,8% d’enfants par femme. La population urbaine est estimée à 33,1% dont seulement 32,5% de femmes que l’on trouve en plus grande nombre dans les zones rurales (67,5%), la population active du pays est de 47,5%. Bissau qui est la capitale du pays absorbe plus de 20% de la population totale, ce qui rend les conditions de vie très difficiles en termes d’emploi, des services sociaux (santé, éducation, logement, eau et assainissement). 3. Présentation institutionnelle et économique a) Situation politique La Guinée Bissau est une République pratiquant un multipartisme limité. Sa constitution a été modifiée en 1991 et en 1996. L’exécutif est formé du président, élu pour cinq ans au suffrage universel direct, et du premier ministre élu pour quatre ans. Le pouvoir législatif est détenu par l’Assemblée Nationale du Peuple, composée de 102 membres, élus pour quatre ans par les conseiller généraux. La fête nationale est célébrée le 24 Septembre,
  • 23. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 23 date de l’indépendance obtenue en 1974 à Boé et 11 proclamée par João Bernardo Vieira dit (Nino) sous la présidence de Luis Almeida Cabral. L’actuel président est Malam Bacai Sagna élu en Juillet 2009 et le premier ministre Carlos Gomes Junior élu en Novembre 2008. b) Situation économique Le produit intérieur brut de la Guinée Bissau est tributaire du secteur primaire pour plus de 53% tandis que la part du secteur secondaire varie entre 12 et 16 % et celle du tertiaire entre 17 et 31%. L’agriculture génère les 3/4 des recettes d’exploitation et occupe près de 80% de la population active du pays. Le Secteur Primaire : Le secteur occupe presque 80% de la population active. L’un des problèmes économiques et financiers du pays est le faible développement du secteur agricole. L’Agriculture et l’Elevage : L’agriculture est le pilier de l’économie puisqu’elle représente 57% du PIB. La culture de noix d’acajou est l’illustration par excellence de l’importance de l’échange dans l’économie nationale qui reste une économie de subsistance. Le pays possède un potentiel agricole reposant sur le riz, la patate douce, le sorgho, l’arachide, la banane plantain, le maïs. A l’intérieur du pays, l’élevage des bovins, des troupeaux et des porcins constitue également une activité agricole très importante. La Pêche : Ce secteur représente 50% environ des recettes budgétaires (y compris la contribution majeure de l’accord de pêche conclu avec l’UE qui rapporte annuellement 10 millions d’euros.) est la source principale de revenus. La pêche rassemble environ 10% de la population active. Par ailleurs, elle est une richesse naturelle importante. Mais la faiblesse des infrastructures portuaires et des investissements ne permet pas au secteur de se développer. Le Secteur Secondaire : La stratégie d’accroissement économique que les autorités de la Guinée Bissau ont déployé après l’Independence était centralisée sur le développement des industries de transformation. Les secteurs les plus dynamiques de l’industrie sont : les boissons 62%, le bois et le mobilier 11%, les mines non métalliques 6%, les métallo-mécaniques et les machines 5%. Le sous-sol bissau-guinéen recèle des ressources minières importantes (phosphates, bauxite et pétrole). Mais les conditions pour une exploitation rentable ne sont pas encore réunies. Seuls les gisements offshores de pétrole captent l’intérêt des investisseurs étrangers. 11 Cette dernière partie est essentiellement ajoutée par le rédacteur de ce mémoire (Valdir DA SILVA)
  • 24. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 24 Le secteur de l’industrie manufacturière est, lui aussi, encore peu développé. Les investisseurs sont découragés par la lourdeur administrative et la corruption. Malgré un fort potentiel hydroélectrique, le pays a l’un des taux d’électrification les plus bas de l’Afrique. Le secteur Tertiaire : En ce qui concerne les transports et communications, le pays est desservi par cinq ports fluviaux : Binta, Cadique, Cabuchanque, Cacine et Mpungda. Ce qui permet les sorties de produits de l’intérieur du pays. Ces ports ont la capacité de recevoir des navires jusqu’à 300 tonnes. À Boloma et à Bubaque (Bijagós), il existe des ports rudimentaires. Le réseau routier est de 2.650 km environ avec 619 asphaltes. Les principales routes lient la capitale Bissau à Bafata, Gabu, Pitche, Quinhameml, Canchungo, Cacheu et Sao Domingos. En dehors de l’aéroport international Osvaldo Vieira, il n’y a que de petits aérodromes qui permettent la liaison avec les autres villes du pays. Aujourd’hui, les réseaux de téléphonie mobile sont au nombre de trois : GTM, MTN et ORANGE.
  • 25. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 25 CHAPITRE 2 : LA GEOGRAPHIE TOURISTIQUE DE LA GUINEE BISSAU La République de Guinée Bissau est située dans l’Hémisphère Nord, entre la République du Sénégal au Nord, la République de Guinée Conakry à l’Est et au Sud et l’Océan Atlantique à l’Ouest. 1. Les zones touristiques de la Guinée Bissau La Guinée-Bissau n'est pas une importante destination touristique, mais elle a les potentialités pour le développement de ce secteur. Une stratégie de développement complète du tourisme a été formulée en 2001 en étroite collaboration avec la Direction Générale du Tourisme. Cette stratégie a identifié l´ensemble des interventions stratégiques et pratiques dont aucune n’a été mise en application jusqu’aujourd’hui. Afin d'éviter les conséquences probablement irréversibles des futurs investissements non planifiés, une mise à jour et l'exécution de cette stratégie sont essentielles. La première zone touristique de la Guinée-Bissau est l'archipel de Bijagós. C'est l’unique archipel de l'Afrique de l'Ouest, protégé des marées rapides et des bancs de sable, et qui est connu pour la variété impressionnante de sa vie marine aussi bien que les mammifères uniques (par exemple l'hippopotame d'eau salée) et les espèces en voie de disparition (par exemple la tortue de mer). L'archipel se compose d'environ 88 îles de taille variable. La valeur additionnelle trouvée dans la culture riche et traditionnelle des habitants de l´archipel des îles de Bijagós est maintenue depuis plusieurs années. Plusieurs zones des îles - plages et forêts - sont sacrées pour les habitants de l’archipel des îles de Bijagós et jouent ainsi un rôle déterminant dans leur vie quotidienne. Une autre zone touristique est l’ancienne capitale Bolama (sur l'île de Bolama). Elle est une attraction très intéressante où l'histoire coloniale est encore visible. Les endroits semblables en Afrique de l'Ouest (notamment Elmina et Cape Coast au Ghana) ont fait de cet endroit un véritable lieu d´attraction touristique. 12 Le Parc National de Cantanhez, dominé par un climat semi humide et des palétuviers situés dans la région de Tombali à environ 6 heures au sud de Bissau par voie routière, possède un certain potentiel touristique. Néanmoins, cette destination ne peut être 12 Un travail élaboré par les techniciens de la Direction Générale du Tourisme de la Guinée Bissau
  • 26. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 26 considérée comme une priorité à court terme. Il en est de même pour certains endroits localisés le long des plages, comme Varela, qui méritent une attention particulaire dans l'avenir. Clairement, l'attraction des sites touristiques de la Guinée-Bissau est la combinaison de la biodiversité et de l'importance historique. À court terme, des actions prioritaires à mettre en œuvre doivent se faire sur la base d´un plan de gestion touristique qui inclue l'intégration des zones protégées dans les économies des Bijagós, la création d'un pôle touristique à Bolama (considéré comme un monument national) et les efforts pour attirer de potentiels opérateurs touristiques privés. Par ailleurs, d’autres zones d’importance touristique ont un intérêt pour le développement de ce secteur très important pour l’économie nationale et locale soutenable. On peut citer ici quelques zones d’intérêt ou d’attraction touristique: - Le parc de Cufada à Buba (région de Quinara) au sud du pays avec ses ressources ornithologiques significatives. Il est aussi une zone géographiquement stratégique qui influence un intérêt gastronomique, la chasse sportive et surtout la pêche sportive. Etant une zone d’accès facile, la ville de Buba a de fortes potentialités pour l’installation des établissements touristiques. L’état prévoit de construire un grand port commercial qui reliera la localité des autres pays de la sous région. - L’île de Pecixe (arrondissement de Caió) dans la région de Cacheu au nord, avec de belles plages comme celles de Cadeen, Nbonton, Pssanguê, Cassaca et Ndjant. On peut y pratiquer la pêche sportive et il est aussi possible d’y faire des excursions dans le fleuve Mansoa en partant du pont Amilcar Cabral (Joao Landim). Dans l’île de Pecixe on trouve des fruits comme : noix d’acajou, vin de palme, pomme d’acajou et chabéu (noix de palme) qui peuvent être transformés et commercialisés. Frappée par des doux alizés, l’île marginale de Pecixe est occupée par des populations de l’ethnie manjaque (prédominante) et papel (émigrés de Biombo). - L’arrondissement de Calequisse, situé au sud-est de la région de Cacheu, est aussi une destination touristique nationale à majorité manjaque. Il est caractérisé comme une zone de production artisanale. Calequisse préserve une forêt typique et sacrée abritant les esprits des ancêtres et les reliques de leur religion. Il dispose également d’une belle plage (Catchalam) et une admirable discothèque souterraine. - Une autre île située au sud-est de Pecixe, l’île de Jeta, est aussi belle et exotique. A l’intérieur de celle-ci, on observe un fort ornement des palmeraies, savane herbacée et arbustive. Dans la partie sud du royaume de Keset, la forêt présente des vestiges d’une
  • 27. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 27 forêt primaire. Dans ces forêts, il y a des bois sacrés, dans lesquels on fait les cérémonies. L’île de Jeta est aussi connue pour ses belles plages et ses zones littorales humides avec les rizières et les bolongs (bras de mer) exubérantes. Ces zones constituent un intérêt touristique non négligeable. - Une autre zone touristique est celle de Suru dans l’arrondissement de Prabis (région de Biombo) à 31 Km de Bissau. Cette zone a accueilli cette année dans sa plage 700 voitures et environ 2000 personnes en commémoration du premier Mai. Elle a récemment dépassé la Ville de Quinhamel depuis 2003 qui était le premier lieu de commémoration de la fête du premier Mai et de la fête de Pâques. - Dans l’arrondissement de Biombo concrètement à Sidja, il est possible de construire des campements de pêche sportive ou d’autres établissements hôteliers. C’est un pont de départ à travers la mer pour l’Archipel de Bijagós et Varela (nord du pays). C’est une zone touristique avec des plages et des petits établissements hôteliers. Dans cette zone, on pratique la pêche artisanale et l’horticulture une activité développée surtout par les femmes. La section de Canquelifa à l’est du pays, zone frontière avec les pays voisins (Sénégal et Guinée Conakry). Cette zone de passage entre ces trois pays peut accueillir des touristes qui viennent de l’extérieur, elle est composée d’une riche faune et flore, où peuvent se pratiquer la chasse. - Cambajú (Contuboel) dans l’arrondissement de Bafatá fait frontière avec Kolda (République du Sénégal) d’où on peut construire des complexes hôteliers pour une régulière pratique de chasse. - Buruntuma (Pitche) dans la région de Gabu à 259 km de Bissau, favorise des excursions, c’est un inter poste commercial fréquenté par la population voisine de Guinée Conakry. 2. Les atouts touristiques de la Guinée Bissau Les pays africains rivalisent pour arracher une part plus grande du tourisme mondial dans une industrie touristique en consolidation qui exerce un pouvoir de marketing considérable. Les voyagistes, qui sont responsables de la santé et du bien-être des voyageurs en vertu de la législation européenne, ont une aversion pour le risque et cherchent des destinations "sûres".
  • 28. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 28 Etant donné que les touristes, à tous les niveaux de prix, deviennent plus exigeants sur le marché mondial, la valeur, en plus du prix, devient un facteur critique dans la décision de visiter une destination donnée plutôt qu'une autre. Fondamentalement, le circuit, tout en offrant un prix compétitif, doit présenter les traits distinctifs de la destination par rapport à toutes les autres que le touriste aurait pu choisir. Par conséquent, les atouts culturels et naturels ainsi que la réceptivité de la population locale peuvent constituer les principaux éléments porteurs de valeur dans un produit touristique compétitif. C’est dans ce contexte que nos présentons ici les atouts touristiques de la Guinée Bissau. Concernant l’espace UEMOA, la Commission a indiqué que le tourisme Bissau guinée représente 13 4,1% du tourisme régional (l’Union a reçu en 2009, 1.906.000 arrivées de touristes internationaux). D’abord sur le plan socioculturel, le pays abrite des valeurs qui lui permettent de développer un tourisme compétitif et de durabilité. L’hospitalité des peuples est l'une des caractéristiques de la population. C'est le biais significatif, socialement assimilé du tourisme, qui produit les services et les produits touristiques. Cette offre, cependant, n'est pas forcément matérielle, mais culturelle. Le langage de l’offre touristique rassemble les contes de l'histoire et les événements culturels. Ainsi, si nous regardons les aspects historiques et patrimoniaux du pays, nous apercevrons que l’histoire de la Guinée Bissau est l’une des plus riches de l’Afrique de l’Ouest et constitue une assise de notre histoire. L’ancien empire de Gabu, les monuments tels que: Cacheu, Bafata (l’ancienne Maison d’Amilcar Cabral), Guiledje, Morês, Bolama Bijagós «Mon di Pindjiguiti», Mausolée d’Amura (tombe de Cabral, à Bissau) etc. et l’ensemble de nos ethnies qui font de la Guinée Bissau un atout considérable pour un tourisme culturel. La zone côtière de la Guinée-Bissau, très riche du point du vue biologique, reste fragile en raison de ses caractéristiques physiques. On y retrouve une diversité d’écosystèmes forestiers, de mangrove, d’eau douce, intertidale et marine où se concentrent des espèces rares et endémiques, auxquelles s’ajoutent celles venant du Paléarctique Occidental (PANA, 2006). Cette importante richesse écologique constitue un véritable potentiel économique, dont l’exploitation peut contribuer de façon très significative à l’essor de l’économie nationale, notamment à travers l’écotourisme, l’exploitation forestière et les pêches. Ces potentialités sont si élevées qu’elles nous permettent de développer un écotourisme capable de proportionner un développement durable. Les parcs naturels, les réserves de la biosphère, les 13 Rapport du Programme Régional de Développement du Tourisme au Sein de l’UEMOA (PRDTOUR)
  • 29. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 29 aires protégées et tout le territoire bissau-guinéen conditionnent une mise en œuvre d’écotourisme, du tourisme rural intégré, du tourisme de nature, du tourisme balnéaire, etc. 3. Analyse de la demande et de l’offre touristique en Guinée Bissau La demande touristique bissau-guinéenne a beaucoup augmentée selon les statistiques du Ministère du Tourisme. On note une évolution lente comme indique le graphique ci- dessous : Source : Direction Générale du Tourisme La demande touristique de la Guinée Bissau est caractérisée surtout par des touristes européens et africains, provenant surtout du Portugal, de la France, du Nigeria et de la Guinée. Mais il y a une forte demande ces dernières années des chinois et des latino-américains. L’offre du secteur touristique de la Guinée Bissau est tellement difficile à caractériser. Les infrastructures sont encore très précaires. La prestation de services associée à l’insuffisante disponibilité des infrastructures d’accueil, d’hébergement, de restauration, de déplacement et des services complémentaires gênent le développement touristique. Malgré l’augmentation des agences de voyage et des tours operateurs ces dernières années, l’activité continue à avoir des progressions très lentes. Toutefois, ces constats ne retirent pas les possibilités de mettre en évidence la spécialisation pour des segments touristiques en fonction des potentialités locales ou des caractéristiques de demande, en offrant tous les types de services. Les prestataires de service de location de voitures avec ou sans chauffeur, formellement constitués pour des entreprises, sont pratiquement inexistantes. En ce qui concerne les services touristiques directs de logement et de l’hôtellerie, on enregistre de fortes concentrations des unités du secteur dans la capitale Bissau (en 2007, il
  • 30. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 30 existait 130 initiatives d’hébergement à Bissau sur un total de 298). Ces unités sont classifiées comme des résidentiels, pensions ou hôtels, même s’il n’existe pas encore une typologie de classification officielle. Dans tout le pays, on remarque des initiatives de construction par des investisseurs autant nationaux comme étrangers. Avec des activités sur des paysages de plaine, la combinaison entre les rizières, les fleuves les populations, les cases et la mer favorisent les touristes des séjours paisibles aux touristes. D’autres activités comme le sport nautique, le tourisme d’affaires, le tourisme culturel et l’art de vivre constituent une forte offre pour les touristes étrangers. 4. Relation entre tourisme et environnement en Guinée Bissau Il est difficile de définir le tourisme ou bien de répéter les définitions déjà créées, car les définitions qui lui sont données sont parfois similaires, mais quand même, on peut en définir selon notre idée dans ce travail comme un ensemble de relations d’intégration entre les individus et leur environnement hors de leurs maisons pouvant ainsi satisfaire les besoins vitaux de l’homme. Pour faire face à l’environnement, on peut reprendre la définition de la Loi de base de l’environnement de la Guinée Bissau. Elle définit l’environnement comme l’ensemble des systèmes physiques, chimiques, biologiques, et ces interrelations avec les facteurs économiques, sociaux et culturels en même temps que des effets directs et indirects sur les êtres vivants et la qualité de vie de l’homme (LBA art.3). On y trouve encore une autre définition du docteur 14 Adrien COLY qui a dit que ‘’l’environnement est un ensemble de relations entre homme et nature’’. Il est vrai qu’on a souvent tendance à considérer le tourisme comme une activité destructrice pour la nature, mais c’est oublié que le tourisme puisse jouer un rôle dans la protection de l’environnement : - Durant leur voyage, les touristes peuvent être sensibilisé sur la beauté d’un lieu et ainsi sur la nécessité de le protéger ; - Le tourisme peut générer des ressources financières (prix d’entrée pour l’accès à des sites d’attraction); - Si une région attire les touristes par son côté « nature », celui-ci sera valorisé et donc préservé. On observe, de la part de certaines ONG, de l’Etat et des communautés locales, la mise en œuvre de mécanismes pour améliorer le tourisme et la gestion environnementale. La loi de base de l’environnement de la Guinée Bissau a défini la gestion environnementale, 14 Définition du Dr. Adrien COLY lors d’un Séminaire sur l’érosion côtière à IBAP Bissau.
  • 31. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 31 comme étant le mécanisme d’utilisation rationnelle et durable des composants environnementaux, incluant sa ressource, recyclage, protection et conservation (LBA art. 3). Cependant, pour engendrer un tourisme qui laisse peu de traces sur l’environnement, il sera nécessaire de réadapter le comportement de tous les acteurs de cette activité, à savoir : - les touristes - les tours opérateurs, les hôteliers,… - les pouvoirs politiques - les gestionnaires des aires protégées - et même les populations locales. Le tourisme dépend pour une bonne part de la qualité de l’environnement, dans lequel il se déroule. Le climat, qui détermine en partie l’attrait des milieux, constitue une ressource importante pour ce secteur. La beauté des paysages, l’intégrité de la nature et la diversité des espèces végétales et animales séduisent également les visiteurs. Si on reprend la définition ci- dessus, on aperçoit que les composants de l’environnement jouent un rôle essentiel dans la vie des êtres vivants. Ces composants sont: l’eau, l’atmosphère, les roches, les végétaux et les animaux. Ce qui favorise la vie dans notre planète. Donc, on peut dire que le tourisme et l’environnement ont une relation d’entraide et ils peuvent cohabiter en Guinée Bissau. Il n’existe et n’existera pas de tourisme sans environnement, mais qu’il soit propre afin d’assurer une vie saine à tous les individus et d’être pérennisé.
  • 32. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 32 TROISIEME PARTIE: PRESENTATION DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS
  • 33. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 33 CHAPITRE 1 : PRESENTATION DES RESULTATS 1. La pratique de l’écotourisme en Guinée Bissau En Guinée-Bissau, l’écotourisme est une activité récente mais très prometteuse dans le processus du développement touristique. Elle est favorisée par la riche biodiversité et le patrimoine naturel tant dans les zones continentales que dans les zones insulaires. Il s'agit d'une activité promue par la Direction Générale du Tourisme en partenariat avec différentes institutions nationales et internationales qui œuvrent dans la protection de l'environnement par exemple l'IBAP, l'UICN, la Tiniguena et la Fondation MAVA. Les ressources d'intérêt pour l'écotourisme se trouvent dans une zone de grande biodiversité comme l'archipel des Bijagós, déclaré Réserve mondiale de la biosphère où il ya des zones protégées par la loi. Il y a aussi les parcs naturels et les parcs nationaux, tels que le PNO, où on peut constater les particulières espèces d’hippopotames qui vivent dans l'eau salée en Afrique et plusieurs espèces d'oiseaux migrateurs qui nichent dans cette zone. Dans ces zones protégées, les systèmes traditionnels d'utilisation des ressources fonctionnent d'une façon harmonieuse avec les milieux naturels. Les autres parcs dans la Réserve de biosphère de Bolama-Bijagós sont : le Parc national Poilão João Vieira, réputé pour être une zone de protection des tortues de mer. Un grand intérêt lui est accordé par la communauté scientifique internationale dans le cadre de la découverte et de la recherche dans ce domaine. De plus, il y a l’Aire Marine Protégée Communautaire des îles d’Urok, qui comprend les îles de Formosa, Nago, et Chediã dont l'importance écologique est bien attestée. Toutefois, l'activité écotouristique fait face à la difficulté d'accès aux zones protégées, à l’insuffisance des infrastructures et à un personnel peu qualifié, à un manque de tour- opérateurs et d’agences de voyages et de tourisme, à la vulnérabilité de l'environnement naturel. Au sud, nous pouvons mettre en évidence la richesse de la flore et de la faune existantes dans le parc naturel des forêts de Cantanhez. Comme on sait, c'est une barrière naturelle importante dans le processus de désertification au sud du Sahara. Elle est dotée d'arbres de grande taille et d’animaux divers. D'autre part, les zones nord et est du pays peuvent fournir d'importants sites écotouristiques. En effet, elles sont dotées d’une abondance et d’une diversité de la faune et de la flore que l’on peut découvrir et observer. Dans cette perspective, la Guinée-Bissau cherche à attirer une clientèle diversifiée et désireuse de répondre à l'activité écotouristique dans les milieux naturels authentiques. C’est dans ce
  • 34. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 34 contexte que la plupart des personnes interviewées ont préféré l'essor d'écotourisme en Guinée Bissau comme indique le tableau ci-dessous, pour une future meilleure. Résultat de la recherche sur le terrain a) Définition de l’écotourisme 15 L’écotourisme est un terme fréquemment employé. Parfois, il est simplement utilisé pour identifier une forme de tourisme où la motivation des visiteurs et l’argument des vendeurs reposent sur l’observation de la nature. De plus en plus, ce secteur du marché est dénommé ‘tourisme de nature’. Cependant, le véritable ‘écotourisme’ exige une démarche active visant à atténuer les répercussions négatives et à favoriser les incidences positives du tourisme de nature. La Société Internationale d’Ecotourisme définit l’écotourisme comme une façon responsable de voyager dans des zones naturelles tout en protégeant l’environnement et soutenant le bien-être de la population locale. Cette définition implique non seulement qu’il y ait une reconnaissance de la protection des ressources naturelles et un soutien à celles-ci tant par les fournisseurs que par les consommateurs, mais qu’il existe également une dimension sociale inhérente à l’écotourisme. Selon cette définition de la Société Internationale d’Écotourisme, nous pouvons dire qu’en Guinée Bissau cette démarche est bien comprise par les institutions et les communautés locales où l’activité écotouristique est déjà mise en place. Dans les îles Bijagós et Cantanhez, les populations sont désormais informées de la nécessité de pratiquer l’écotourisme puisqu’elles mêmes participent au contrôle et à la gestion des aires protégées et des parcs 15 Lignes directrices pour le développement de l’écotourisme communautaire WWF International | Juillet 2001
  • 35. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 35 naturels. Ceci faisant, on peut définir l’écotourisme comme un ensemble de processus naturels harmonieux lié au déplacement de l’homme dans son habitat ou ailleurs, visant sa protection et sa valorisation. En partant de ces définitions, nous allons procéder à une illustration des aires protégées de la Guinée Bissau, ensuite voir les enjeux de l’écotourisme en Guinée Bissau et enfin faire une analyse scientifique des impacts économiques, sociaux et environnementaux sur l’environnement et sur les populations. b) Les aires protégées de la Guinée Bissau 16 Les AMP représentent aujourd’hui des zones pilotes où l’on expérimente des approches qui peuvent servir de modèle à l’extérieur. Les AMP ne constituent donc pas des territoires isolés où l’on tente, coûte que coûte, de protéger un patrimoine culturel et naturel. Elles doivent être envisagées, dans une dynamique d’échange avec l’extérieur, comme des éléments d’un dispositif qui fournissent un grand nombre de services aux sociétés dans leur ensemble. Il est essentiel à cet égard que l’utilité des AMP soit bien comprise des populations et des usagers et fasse ainsi l’objet d’un travail de communication approfondi. En Guinée Bissau, il existe des aires protégées reconnues par l’Etat, créées officiellement par décret ou arrêtés. Ainsi nous avons : Le Parc naturel des mangroves du Rio Cacheu : Il se situe au nord-ouest de la Guinée-Bissau. Il couvre une superficie de 80 000 ha dont 68% est recouvert par la mangrove. Ce parc se compose de deux zones distinctes, séparées par le fleuve Cacheu, et qui diffèrent entre elles tant du point de vue des caractéristiques écologiques, sociales, culturelles et qu’économiques. Le parc est essentiellement constitué de mangrove (68% du territoire), considérée comme la plus grande mangrove d’un seul tenant en Afrique de l’ouest. Pour ce qui est de la faune, la vaste superficie de mangrove permet d’accueillir un grand nombre d’oiseaux migrateurs en période d’hivernage et un considérable numéro des mammifères. La réserve de biosphère de l’archipel Bolama Bijagós : Elle se situe sur la côte ouest africaine. L’archipel est constitué de 88 îles et îlots qui couvrent une superficie totale de 1 046 950 ha. Il est situé au lieu de rencontre des dérives littorales nord et sud atlantique. La réserve a été créée le 16 avril 1996. L’archipel des Bijagós est un lieu important du point de vue de la diversité animale et végétale. La richesse du milieu 16 Stratégie Régionale pour les Aires Marines Protégées en Afrique de l’ouest, Nouakchott - Février 2002
  • 36. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 36 naturel est avant tout liée à la présence de la mer et à l’existence de la mangrove et de vasières. Dans l’environnement terrestre on trouve des palmeraies, des savanes arbustives littorales et des forêts semi-sèches. S’agissant de la faune, on trouve une grande diversité de mammifères, de reptiles, d’oiseaux et de poissons. L’archipel est reconnu comme étant le site de ponte de Chelonia mydas, le plus important au niveau d’Afrique avec près de 10 000 femelles adultes. D’autres espèces protégées ou rares sont ici encore relativement abondantes. Chaque année, l’archipel reçoit près de 800 000 limicoles paléarctiques en hivernage, ainsi que des espèces nicheuses d’oiseaux marins coloniaux. Le Parc national d’Orango Le parc se situe au sud de l’archipel des Bijagós. Il occupe une superficie de 158 235 ha et comprend 5 îles principales (Orango, Orangozinho, Meneque, Canogo et Imbone) et 3 îlots (Adonga, Canoupa et Anhatibe). La profondeur des eaux y est toujours inférieure à 30 mètres. Il a été créé en décembre 2000. Le parc présente un forte composante mangrove d’environ 16 000 ha. Ce biotope joue un rôle de premier ordre dans la production primaire des eaux de l’archipel et dans la reproduction de nombreuses espèces de poisons et de coquillages. Dans la partie terrestre on note la présence de palmiers à huile Elaeis guineensis et de savanes arbustives littorales. La faune est diversifiée et abondante, plus particulièrement dans la partie sud où les populations d’Hippopotamus amphibius et de crocodiles (Crocodylus niloticus et Crocodylus tetraspis tetraspis) sont les plus importantes de l’archipel des Bijagos. Le parc est fréquenté aussi par 5 espèces de tortues marines : Chelonia mydas, Eretmochelys imbricata, Lepidochelys olivacea, Caretta caretta, Dermochelys coriacea. Parmi les mammifères, on note Tragelaphus scriptus scriptus, Cercopithecus aethiops et, dans la partie marine, Aonyx capensis, trichechus senegalensis, Sousa teuzsii et Tursiops truncatus. Le parc est par ailleurs une zone riche en poissons et invertébrés. Du point de vue de l’avifaune, le PNO est d’une importance internationale pour plusieurs espèces de limicoles paléarctiques et des oiseaux marins coloniaux tels Sterna caspia et maxima. C’est aussi un site important pour le perroquet gris du Gabon Psittacus erithacus. Le Parc national marin des Iles de Joao Vieira–Poilao Il se situe au Sud-Est de l’archipel des Bijagós. Il couvre une superficie de 49 500 ha et comprend 4 îles principales (João Vieira, Cavalos, Meio et Poilão) et 3 îlots (Baixo de Muzanty). Il a été créé en août 2000. Les îles du Parc sont recouvertes de forêts de type
  • 37. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 37 guinéen sub-humide, et de palmeraies. Les palmiers à huile (Elaeis guineensis) constituent la formation végétale dominante. Ils sont associés à d’autres espèces arborées, arbustives ou herbacées. Dans la zone intertidale on trouve la mangrove. S’agissant de la faune, trois espèces de tortues marines fréquentent les plages du parc : la tortue verte (Chelonia mydas), la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) et la tortue olivâtre (Lepidochelys olivacea). Les études de suivi menées au cours de l’année 2000 et 2001 à Poilão ont permis de comptabiliser près de 7000 femelles reproductrices de tortues vertes. Pour cette espèce, l’île de Poilão représente le plus important site de ponte de toute la partie orientale de l’Atlantique. Le parc abrite également des mammifères marins parmi lesquels deux espèces de dauphins (Sousa teuzsii, Tursiops truncatus). L’ichtyofaune du parc est riche et diversifiée. Les poissons les plus connus appartiennent au genre Caranx, Lutjanus, Epinephelus ainsi qu’aux requins. Une communauté importante d’oiseaux piscivores se reproduit dans le parc, particulièrement des Sternes royales (Sterna maxima), et caspiennes (Sterna Caspia). Les Guifettes noires (Chlidonias niger) sont particulièrement nombreuses en hivernage. L’une des espèces charismatiques du Parc, rare et menacée à l’échelle de la sous-région, est le perroquet gris du Gabon (Psittacus erithacus). Le Parc national de Cantanhez : Prédominé par un climat semi humide et des palétuviers situés dans la région de Tombali, à environ 6 heures au sud de Bissau par voie routière, le parc possède un certain potentiel touristique dont la destination pourra être considérée comme prioritaire à court terme. De même, que certains endroits, localisés le long des plages comme Varela, qui méritent une attention particulaire dans l'avenir. Le Parc naturel das Lagoas de Cufada: Il est situé dans la région de Quinara, et couvre une partie des secteurs de Buba et de Fulacunda, deux importantes colonies dans la région. Sa superficie totale est estimée à 89 000 ha (890 km ²). Le type de végétation dominante est la forêt semi-sèche avec 27 500 ha.
  • 38. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 38 2. Les enjeux de l’écotourisme en Guinée Bissau Dans un monde où les pressions dues à la population et à l’augmentation de la consommation des ressources se traduisent par d’énormes pressions sur les ressources naturelles. Ainsi les aires naturelles se raréfient. Simultanément, notre héritage culturel global est constamment assailli, ce qui rend plus difficile l’apprentissage d’autres cultures et de maintenir le contact avec les racines culturelles du monde entier. A l’heure actuelle, la majorité des aires naturelles restantes sont protégées d’une façon ou d’une autre. Ceci fait que les attractions écotouristiques sont généralement situées dans ces aires de protection naturelles. Malgré sa récente apparition et son lent progrès, le tourisme bissau-guinéen est entrain de s’étendre à un pas significatif. En effet, les acteurs touristiques ont su faire face aux contraintes de ce secteur, notamment par la mise en œuvre des activités écotouristiques pour pouvoir répondre aux exigences du développement durable. Il est vrai que les enjeux sont inévitables surtout que le concept renferme des impacts négatifs et positifs différents selon qu’on est intellectuel, paysan ou autres. Certains en tirent des profits en exploitant de manière irrégulière les ressources naturelles, au moment où d’autres voient dans ces forêts leur spiritualité. Il sera donc, nécessaire de préciser ici les différents enjeux qui nous permettrons de faire une analyse plus claire. a) Les enjeux économiques Le tourisme joue un rôle très important pour l'économie du pays. Et dans notre pays, le solde touristique n’est toujours pas comptabilisé, cette réalité semble encore délassée vue l’insuffisance de personnel capable de s’en occuper. Mais quand même le tourisme apporte des considérables revenus au pays. Et même sans compter les recettes, le flux touristique enregistré ces derniers temps est très positif. Par rapport aux autres pays, la Guinée Bissau n’a pas une bonne politique pour bien développer l’économie du tourisme. Aussi bien que notre situation politique soit un peu soucieuse, puisque on est considéré comme un pays à risque, les politiciens et les médias nationaux et internationaux en font des campagnes de publicités diffamatoires concernant la stabilité politique du pays. En ce qui concerne le transport, l’augmentation du prix du carburant et des billets d’avion, les taxes douanières, constituent des gênes pour l’économie du tourisme. Malgré ces constats, il y a des initiatives d’investissement dans le secteur, un groupe d’entrepreneurs
  • 39. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 39 espagnols a montré son intérêt pour investir dans le pays. En ce qui concerne les hôtels ou établissements d’hébergements, faut-il faire de rigoureuses inspections, notamment dans les services d’hygiène et assainissement, d’aménagement, de restauration et autres pour rendre confortable le séjour des touristes. Mais malgré tout cela, nous pouvons former une destination attractive, forte et sûre en adoptant des politiques écotouristiques et économiques rentables. b). Les enjeux sociaux Les enjeux sociaux sont des problèmes très importants qui déterminent le nombre des arrivées de touristes. Après l’indépendance, notre pays a connu son premier coup d’Etat en 1980 commandé par le défunt Général João Bernardo Vieira, dit « Nino Vieira » ou encore «Kabi Na Fantchamna», dix huit ans après, une révolte politico-militaire a conduit le pays dans une guerre civile (la pire de toutes) qui a durée onze mois. Cette catastrophe a stimulé un sentiment d’haine et de vengeance entre les populations civiles encouragées par certains officiers militaires. Après cela un nouveau coup d’Etat a éclaté dans la capitale Bissau- guinéenne, cette fois c’était contre le président Koumba Yalá, destitué par des militaires. Depuis lors, les militaires ont commencé à se mêler des affaires politiques du pays. La Guinée Bissau a vraiment rencontré beaucoup de difficultés sociales qui méritent une sérieuse attention de la part de l’Etat, du gouvernement et de la société civile. Nombreux cas de violation de droit de l’homme ont été enregistrés ces derniers temps, arrestations illégales de personnes civiles, meurtres de hautes figures du pays (politiciens et civiles), affrontements politiques incités par des insultes, etc. La population se plaigne de la hausse des prix des produits de première nécessité, la pauvreté, le chômage etc. donc, plusieurs fois ce genre de situation provoque des grèves et des manifestations de population et des parties politiques. c). Les enjeux environnementaux Aujourd’hui, dans certaines régions, l’empreinte environnementale des touristes est très largement supérieure à celle des populations locales, notamment dans les pays arides. L’eau, précieuse dans ces régions, est souvent utilisée dans des quantités démesurées par ou pour les visiteurs, que ce soit dans les piscines ou simplement à travers leurs habitudes de consommation. Dans les régions désertiques, les déchets mettent par exemple beaucoup plus de temps à se décomposer. Tous ces éléments conduisent à des situations critiques dans de
  • 40. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 40 nombreuses régions, où l’activité touristique finit par nuire au développement, du fait d’un épuisement de ressources naturelles déjà limitées. En réalité avec 350km de côte, la Guinée Bissau a beaucoup d’avantage pour développer le tourisme. Notre pays est considéré comme l’un des plus prestigieux de l’Afrique de l’Ouest en matière des ressources naturelles, pouvant mettre en œuvre plusieurs projets de développement touristique. Mais cette réalité fait face à de nombreux problèmes notamment dans les forêts denses, dans la mer, même dans les milieux urbains. Les fréquents abats d’arbres de grande portée, les pêches incontrôlées conduites par les étrangers, l’utilisation des transports maritimes et routiers qui nuisent gravement l’environnement sont un grand obstacle au développement d’un tourisme sain en Guinée Bissau.
  • 41. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 41 CHAPITRE 2 : PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DE L’ECOTOURISME ET LES RECOMMANDATIONS 1. Les perspectives de développement de l’écotourisme en Guinée Bissau Après le conflit civil de 7 juin 1998, la Guinée Bissau était identifiée comme un pays de guerre et de bouleversements sociaux. Alors que quelques années auparavant, elle était considérée une petite destination touristique à la fois « routard » (car les infrastructures et capacités hôtelières étaient – et restent- en devenir) et de tours organisés (notamment liés à l'histoire de cette horrible guerre civile de 1998). Mais avant cet événement, des réformes avaient été entreprises par le gouvernement, notamment depuis son accession à l’OMT en septembre 1991. Aujourd’hui, les efforts consentis ont commencé à avoir des impacts positifs, surtout avec le gouvernement de décembre 2008. Ainsi, on a vu la nécessité d’investir dans le secteur pour pouvoir contribuer au développement du tourisme, et le placer au même niveau que pour les autres pays de la sous-région. Un climat agréable, une grande variété de paysages, une civilisation typique, un site classé au patrimoine culturel mondial par l'UNESCO, font de la Guinée Bissau une destination touristique exotique pour aujourd'hui et pour demain en Afrique de l’Ouest. Cette destination offre à la fois des sites historico-culturels majeurs (Cacheu, Bafatá, Guiledje, Morés, île de Como, Madina de Boé, Bissau, etc.) ou naturels (baie de Pecixe et Jeta), et des stations balnéaires visant l'exploitation d'une très longue côte dont l'accès est désormais facilité. Les ressources touristiques restent encore peu structurées, l'offre est restreinte, tant en chambres disponibles qu'en termes de services offerts. En effet, il n'existe pas encore à proprement parler de tourisme vert ou rural. Les initiatives de la mise en place des aires protégées et des parcs naturels sont entrain de se développer dans les milieux ruraux malgré l’inapplicabilité du Tourisme Rural Intégré. De plus, il n’y a encore aucune station de sport de plage ou nautique en Guinée Bissau. Mais les pouvoirs publics, la société civile et le secteur privé ont pris conscience de l'énorme potentiel de développement du tourisme, des richesses culturelles et naturelles et de l'apport que ce secteur est appelé à jouer en termes de revenus et de dynamique de croissance du PIB. En Guinée Bissau, le développement de l’écotourisme est nécessaire. Ce développement est toujours basé sur trois axes: économie, société-culture et environnement. Donc, c'est une mission tant pour les agences de voyages, les voyagistes, les touristes, que le
  • 42. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 42 gouvernement, surtout le Ministère de l’Education Nationale de la Jeunesse, de la Culture et des Sports, et du Tourisme de la Guinée Bissau. a) Développement économique Le tourisme, comme toute autre activité productrice, a le potentiel d’améliorer les moyens de subsistance des pauvres. Réaliser ce potentiel implique de comprendre en quoi consistent les bénéfices du tourisme pour les pauvres et comment améliorer leur accès à la filière touristique. Jusqu’ici, les analyses n’ont pas permis de le faire, soit elles se concentraient sur les variables macro traditionnelles (nombre de touristes, recettes en devise, etc.) sans mesurer les avantages perçus par la population pauvre, soit elles adoptaient a contrario une approche micro, spécifique à une zone géographique restreinte et à une niche donnée, ne permettant pas de tirer des enseignements généraux sur le tourisme « pro-pauvre». En adaptant à ce secteur des outils de diagnostic existants, notamment l’analyse de filière, certains opérateurs commencent à combler le vide. Un exemple à Orango (l’île qui abrite le parc national dans la réserve de biosphère de Bolama), l’IBAP analyse la filière de tourisme dans le but de créer des emplois et de réduire la pauvreté. Une part des dépenses de tourisme revient aux pauvres dans l’économie locale. Par ailleurs, il y a les emplois directs du secteur touristique (hôtels, restaurants) et les gardiens du Parc. Il a été recommandé d’encourager le développement des structures hôtelières haut de gamme en bordure de mer. Ces évolutions profiteront d’abord aux pauvres, même si d’autres avantages sont à attendre du renforcement des liens d’affaires locaux. b) Développement socioculturel Le tourisme peut être considéré comme une industrie qui promue la paix et la cohésion sociale. Ainsi bon nombre d’activités peuvent être réalisées dans le but de promouvoir les cultures et les mœurs locales, par exemples: Développer et pratiquer régulièrement les rituels religieux, ethniques, traditionnels et des manifestations coutumières et les festivals car le tourisme associé à la marchandisation entraîne une transformation de cultures locales; Construire des campements exotiques dans les villages traditionnels pour évoluer la conception de leurs produits artisanaux, gastronomiques, etc. pour les adapter aux goûts de leurs nouveaux clients ;
  • 43. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 43 Lutter à ce que leurs traditions ne soient pas affectées par les influences étrangères par exemple: interdire certains comportements de touristes (habillement, consommation d'alcool) qui ne respectent pas les normes sociales, culturelles et religieuses locales. c) Développement environnemental L’environnement est une des sources cruciales pour la vie et les activités humaines, puis qu’il constitue l’essentiel du régime alimentaire des êtres vivants. Ainsi, le développement économique ne doit pas se faire au détriment de la nature, au rétrécissement de la superficie forestière et à la dégradation de l'air et des ressources maritimes. De plus, les îles de Bijagós, de Pecixe, de Jeta et les parcs naturels au nord et au sud se sont fixées comme objectif d'approvisionner en eau potable l'intégralité de leurs habitants. Dans le but d'assurer le succès de ce plan, les responsables ont créé des conditions favorables pour le déploiement d’ici quelques années des projets de protection de l'environnement sur ce site. Le reboisement des mangroves, l'évaluation de l'état des lieux des récifs coralliens pour la construction des réserves ont également été programmé par les services compétents. L'aménagement des sites d'éco-tourisme a bénéficié d'une grande attention des responsables. En exemple, le plan de gestion de l’île d’Urok prévoit de contribuer à la durabilité du patrimoine naturel et culturel des îles Urok, avec en vue du développement durable des populations locales et du pays, au travers du renforcement des capacités des communautés résidentes et de leur pleine participation au processus de conservation. Les différents projets mis en œuvre par l’UICN en Guinée Bissau constituent des acquis très importants et suscitent une grande adhésion des autorités administratives et politiques ainsi que des populations faisant de l’UICN la structure incontournable dans la gestion des ressources naturelles. Ils ont trait à l’utilisation et à la gestion durable des ressources naturelles (cas de Rio Grande de Buba, des parcs et réserves de la biosphère, etc.). Notons que la richesse biologique et les difficultés de pénétration font des zones littorales des lieux de reproduction, d’habitat. Ceci explique la présence d’une communauté d’animaux aquatiques uniques sur la côte Bissau guinéenne. On note la présence de tortues vertes (menacées au plan mondial) qui viennent pondre chaque année au niveau de l’archipel de Bolama-Bijagós, de deux espèces de dauphin (le grand dauphin et le dauphin à bosse), du lamantin, de deux espèces de crocodile (crocodile du Nil et crocodile nain) et de l’hippopotame, qui vit dans les fleuves d’eau salée. Et si l’on ajoute à cela la présence de vastes étendues de mangroves formant parfois de véritables massifs forestiers où diverses
  • 44. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 44 ressources halieutiques se développent, on comprend et apprécie mieux l’importance des activités de conservation et de gestion durable des ressources naturelles de l’UICN en Guinée Bissau. 2. Recommandations Le tourisme est un secteur transversal, et il apporte de grands bénéfices aux pays qui ont des politiques touristiques bien élaborées. Il contribue à l’essor social, économique et culturel des localités, mais, pour que ses activités puissent persister, il faut forcément adopter des comportements responsables, pour cela des mesures de consistance sont nécessaires. Et c’est dans ce cadre que nous proposons les actions suivantes : élaboration d’une stratégie de développement de l’écotourisme qui intègre la biodiversité et les aires marines protégées; restauration des sites historiques et culturels; valorisation des espèces d’intérêt pour l’écotourisme; implémentation d’un programme d’éducation environnementale pour un suivi écotouristique; financement de la protection et de la conservation des réseaux des aires protégées en Guinée Bissau. Il faut aussi préciser la nécessité d’une collaboration transparente entre les institutions publiques (les Ministères, Secrétariats d’état, Directions Générales, la Mairie, etc.). Sur le plan infrastructurel, des routes ou voies d’accès faciles aux villages sont indispensables. Le nombre des compagnies aériennes doit êtres augmenté. Sur le plan professionnel, il faudrait créer des écoles ou des centres de formation en hôtellerie et en tourisme pour pouvoir lutter contre la prolifération des personnes non formées en tourisme et occupant des postes clés dans au niveau du Ministère et des autres établissements touristiques et hôtelières. De même sur le plan institutionnel, il faudrait adopter des normes rigoureuses de choix et de classification des établissements touristiques et hôtelières. Enfin, il serait nécessaire que l'Etat soutienne les initiatives de communication touristique et les assiste au niveau de la promotion car très peu de gens connaissent l'existence de l’activité touristique en Guinée Bissau. Aussi, les acteurs politiques (le Gouvernement, les
  • 45. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 45 Partis Politiques) doivent mettre dans leur tête que le futur de ce pays n’est nullement dans la violence et la guerre, mais plutôt dans la paix, l’harmonie et l’unité nationale.
  • 46. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 46 CONCLUSION Le tourisme est encore méconnu en Guinée Bissau. Toutefois, des efforts sont en train d’être faits afin de promouvoir le secteur. La création du Réseaux des Aires Marines et Communautaires Protégées et la prévision de son 17 augmentation à 24% est un succès des autorités concernées (l’IBAP et le Gouvernement de la Guinée Bissau). En effet, il va aider au progrès de la pratique des activités écotouristiques en Guinée Bissau. Ce type de tourisme est parfois confondu avec le tourisme pratiqué dans la forêt. L’écotourisme c'est le tourisme qui bénéficie réellement à ceux qui sont à l'extrémité de la chaîne, à savoir la population locale. C'est le tourisme qui améliore la vie matérielle des communautés locales, sans causer une perte à ces dernières. Ainsi l’écotourisme est un atout de taille pour le développement touristique de la Guinée Bissau, même si beaucoup de Bissau guinéens ne l’ont pas encore bien compris. Pourtant, aujourd'hui le tourisme bissau-guinéen se développe de plus en plus et il pourra jouer un rôle primordial dans le développement du pays tout entier. Donc, c'est bien le moment de choisir une orientation afin de s’adapter à la situation du tourisme bissau-guinéen. En effet, l’écotourisme est un bon choix pour cette nouvelle destination, et sans doute il va aider le pays à améliorer l’économie, à protéger l’environnement et à faire respecter la société avec ses cultures ainsi que ses traditions locales. De plus, comme le développement du tourisme en Guinée Bissau est encore dans sa phase ascendante, il est plus facile de prendre les bonnes décisions, de les expliquer aux acteurs du tourisme et de les appliquer maintenant. Après avoir analysé les enjeux de en Guinée Bissau, nous constatons que l’écotourisme doit être promu par la Guinée Bissau. Le pays, vu son état progressif de développement et la situation du tourisme est une destination et un lieu idéal pour mettre en application la vraie idée vraie d’un tourisme respectueux des sites et des cultures locales,, ceci dans l’intérêt des générations futures. En somme, la Guinée Bissau, en choisissant l’écotourisme, a une chance de s'inscrire dans l'ère du développement et d'assurer son avenir. 17 Affirmation du directeur de l’IBAP lors de l’Atelier sur le Mémorandum Économique du Pays à Azalai Hôtel.
  • 47. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 47 BIBLIOGRAPHIE ALLEN Kate et al. Bijogos, Les Grands Hommes de l’Archipel, Edition Gallimard Jeunesse, 1993, 80 pages. BENI Carlos Mário, Análise Estrutural do Turismo, VIª Edição Actualizada, São Paulo 2001, 516 pages. BIAI Justino et al. Plan de Gestion de la Zone Côtière des îles Urok (Formosa, Nago et Chediã), Novembre 2003, 56 pages. BRITO Rocha Brígida, Estudo das Potencialidades e dos Constrangimentos do Ecoturismo Na região de tombali, 2007, 105 pages. BRITO Rocha Brígida, Potencialidades e Constrangimentos do Turismo Socialmente Responsável na Região de Biombo, Março de 2009, 128 pages. CAMPREDON Pierre, Cantanhez, Forêt Sacrée de la Guinée Bissau, Tiniguena 1997, 46 pages. CATRY Paulo et al. Tartarugas Marinhas da Guiné-Bissau, 2010, IBAP Guiné-Bissau, 127 pages. COOPER Chris et al. Turismo, princípios e prática 2ª Edição Bookman, 559 pages. CUNHA Licínio, Introdução ao Turismo, 4ª edição Fevereiro de 2009, 454 pages, Lisboa – São Paulo. INDJAI Bucar et al. Mezinhos de Oango, Plantas Medicinais e Pessoas da Ilha da Rainha Pampam, 2010, IBAP Guiné-Bissau, 175 pages. OMT, Introdução ao Turismo, Editora Roca Ltda, Edição de 2001, São Paulo, 371 pages. RODRIGUES Balastreri Adyr, Turismo e Ambiente, Reflexões e Propostas, 2ª Edição, São Paulo 2000, 176 pages. SCANTAMBURLO Luigi, Etnologia dos Bijagos da Ilha de Bubaque, 1991, INEP Guiné- Bissau. FONSECA Fefe, Memoire de Fin d’étude, La Culture Mancagne dans le développement touristique en Guinée Bissau, Province de Bula, 35 pages.
  • 48. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 48 WEBOGRAPHIE BANQUE MONDIALE, Le Tourisme en Afrique, http://www.worldbank.org/afr/wps/index.htm, consulté le 02Juillet 2011. Développement de L’écotourisme, www.parcours-monde-durable.org. L’écotourisme et Tourisme Vert, www.voyagidee.com, Consulté le 09 juin 2011 L’écotourisme, www.tour-dev.org. Consulté le 09 Juin 2011 LA SOCIETE INTERNATIONALE D’ECOTOURISME, Définition de l’écotourisme www.ecotourism.org , Consulté le 08 Février 2011. ORGANISATION MONDIALE DU TOURISME, Guide à l’Intention des Autorités Locales Pour le Un Développement Durable du Tourisme, www.world-tourism.org consulté, le 10 Mai 2011. REVUE CANADA, Le tourisme social. Une voie vers le développement local et la cohésion sociale, www.revue.ca, consulté le 08 Février 2011 Tourisme et Environnement, www.xenvironnement.org . VEILLE INFO FRANCE, Impact du tourisme, Environnement, Tourisme durable, www.veilleinfotourisme.fr www.uniptie.org/pc/tourism/library/ecotourism.htm. Consulté le 09 Juin 2011
  • 49. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 49 ANNEXES Annexe 1 : Liste de quelques personnalités interrogées - M. Francisco Conduto de PINA, ex-Ministre du Tourisme et de l’Aménagement du Territoire; - M. Julio INCOPTE, ex-Directeur Générale du Tourisme; - M. Fernando IE, Directeur du Service de l’Inspection de la Direction Générale du Tourisme; - Docteur Ester Fernandes GOMES, Directrice du Service des Activités Touristiques et Hôtelières; - M. Joãozinho SA, Directeur Général du Bureau Planification Côtière; - M. Mario BIAGUE et M. Quintino TCHANTHCALAN de la Cellule d’Evaluation d’Impact Environnemental ; - M. Victor MONTEIRO, Directeur du Bureau d’Etudes et Projets de la Direction Générale du Tourisme.
  • 50. L’écotourisme: un atout pour le développement touristique de la Guinée Bissau 50 Annexe 2 : Questionnaire Dans le cadre de ma formation, je dois rédiger un mémoire sur le thème: «L'écotourisme : un atout pour le développement touristique en Guinée-Bissau». Afin de m'aider à comprendre ce type de tourisme, je vous remercie de bien vouloir me remplir ce questionnaire. 1. Connaissez-vous l’écotourisme? Oui Non 2. Si oui, est-il nécessaire de développer l'écotourisme en Guinée-Bissau? Totalement d’accord Je pense que oui Je ne suis pas d’accord Absolument pas 3. Pour vous, faire du tourisme en développant l'économie, en respectant l'environnement et la population visitée cela signifie ... L’Ecotourisme Tourisme Responsable Tourisme durable Tourisme éthique Tourisme solidaire Le tourisme écologique 4. L'écotourisme, c'est ... Tourisme Vert Tourisme Equestre Tourisme de Nature Tourisme de montagne Tourisme Responsable Tourisme médicinal 5. Que pensez-vous de la protection du tourisme local en Guinée-Bissau Bien Faible Peut-être bien Très mauvais Je n'ai aucune idée 6. Pensez-vous que la Guinée-Bissau est un pays pollué? Oui Non 7. Si oui, quel type de pollution? Pollution urbaine Pollution environnementale Pollution Sonore Je n'ai aucune idée 8. Quel genre de tourisme préférez- vous voir se développer en Guinée-Bissau ? Tourisme Sportif Tourisme durable Tourisme d'affaires Tourisme solidaire Tourisme de Santé Ecotourisme Tourisme de découverte Je ne sais pas du tout