1. REPUBLIQUE TOGOLAISE
Travail – Liberté - Patrie
MINISTERE DES MINES, DE L’ENERGIE ET DE L’EAU
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DIRECTION GENERALE DE L’EAU ET DE L’ASSAINISSEMENT
---------------
RAPPORT DE SYNTHESE : GESTION INTEGREE DES
RESSOURCES EN EAU (GIRE) ET OBJECTIF DU
MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT (OMD)
TOGO
Financement : - PNUD
Mai 2009
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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2. TOGO
Rapport de synthèse GIRE-OMD
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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3. TOGO : CARTE GENERALE
Lac Volta
Golfe du Bénin
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
3/119
4. AVANT PROPOS
En vue d’aboutir à terme à une gestion rationnelle et équitable des ressources en
eau et des infrastructures hydrauliques du pays, le gouvernement du Togo,
représenté par le Ministère des mines, de l’énergie et de l’eau, Direction Générale de
l’Eau et de l’Assainissement (DGEA), a obtenu l’appui du PNUD pour la mise en
œuvre d’un projet intitulé « Appui à la mise en place de la GIRE et de la formulation
d’un programme OMD dans le secteur de l’eau potable et de l’assainissement ».
Pour la promotion de la GIRE au Togo, une étude exhaustive en trois volumes à été
effectuée, validée par 5 ateliers régionaux et un atelier national, qui inclut : un état
des lieux, une proposition de cadre législatif et une stratégie de mise en œuvre .
Dans le même temps, un travail en profondeur sur l’eau potable et l’assainissement
domestique dans le pays a été mené dans la perspective de l’atteinte des Objectifs
du Millénaire pour le Développement, donnant lieu à un document AEPA-OMD qui
évalue les besoins et les investissements requis à l’ horizon 2015 .
Le présent document est une synthèse de ces travaux, avec pour objectif de resituer
le plan d’actions AEPA-OMD dans le cadre de la mise en place progressive de la
GIRE et de consolider les données pour la construction de scénarios de financement
réalistes
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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5. TABLE DE MATIERE
TOGO :
CARTE GENERALE……………………………………………………………………………3
AVANT PROPOS…………………………………………………………………………..4
LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES…………………………….9
LISTE DES TABLEAUX…..…………………………………………………………………. .10
LISTE DES FIGURES………………………………………………………………………….12
LISTE DES GRAPHIQUES ………………………………………… ..…...............................12
PRINCIPALEREFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES………………………………….13
PARTIE 1 :BILAN et DIAGNOSTIC……………………………………………………..14
1. LECONTEXTEGENERAL……………………………………………………………14
1.1 L'organisation administrative du Togo…………………………………………….16
1.2Physiographiedupays………………………………………………………………….18
1.2.1Lerelief………………………………………………………………………………...18
1.2.2 La géologie…………………………………………………………………………19
1.3LeClimat………………………………………………………………………………...19
1.3.1Perspectivesduchangement climatique…………………………………………...20
1.La démographie…………………………………………………………………………20
2. LES POLITIQUESDU SECTEUR DE L'EAU………………………………………22
2.1 La dimension sociale de l'eau……………………………………………………22
2.1.1 Le fondement économique de la politique de l’eau…………………………....23
2.1.2 Le fondement environnemental de la politique de l’eau………………………24
2.1.3 Une politique de l’eau pour un développement durable, et
son instrument : la GIRE………………………………………………………….25
2.2 La politique du sous secteur de l'eau potable et de l'assainissement ……...27
2.3 Etapes pour la mise en place de la GIRE………………………………………28
3. LE CADRE JURIDIQUE DU SECTEUR DE L'EAU …………………………..29
3.1 Proposition de Code de l’Eau …………………………………………………...29
3.2 Les engagements internationaux du Togo dans le secteur de l’eau… ……..31
3.2.1 Les processus GIRE dans l’espace CEDEAO ………………………………...31
3.2.1.1 La Convention sur le bassin du fleuve Volta. ……………………………….32
3.2.2 Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) …………………..32
3.2.3 Les Accords multilatéraux sur l’Environnement………………………………...32
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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6. 4. LE CADRE INSTITUTIONNEL DU SECTEUR DE L'EAU……………………...33
4.1 Les services de l’Etat………………………………………………………………....33
4.2 Les collectivités locales……………………………………………………………...34
4.3 Les opérateurs privés ………………………………………………………………35
4.4 Le financement des programmes du secteur de l’eau …………………………..35
4.5 Les institutions internationales et la coopération entre pays en matière de
ressources en eau …………………………………………………………………...35
5. LES RESSOURCES EN EAU DU TOGO…………………………………………. ..36
5.1 Les précipitations…………………………………………………………………….....36
5.2 Les hydro systèmes de surface………………………………………………………39
5.2.1 Le bassin de la Volta……………………………………………………………...39
5.2.1.1 Le sous-bassin de l’Oti…………………………………………………………….40
5.2.1.2 Les bassins frontaliers occidentaux……………………………………………...40
5.2.2 Le bassin du Mono…………………………………………………………………..41
5.2.3 Le bassin du Lac Togo ……………………………………………………………..41
5.2.4 Les bassins frontaliers orientaux ………………………………………………….41
5.2.5 Les écoulements par bassin hydrographique…………………………………….42
5.2.6 Les zones humides ………………………………………………………………....43
5.3 Les ressources en eau souterraine …………………………………………….....46
5.3.1 Les Aquifères du socle cristallin et du sédimentaire ancien …………………...46
5.3.2 Les Aquifères des formations sédimentaires méridionales……………………..47
5.4 Essai de bilan des ressources en eau…………………………………………….48
5.5 La qualité des eaux …………………………………………………………………50
5.6 Le déficit d’information sur les ressources en eau……………………………...51
6. LES USAGES DE L’EAU…………………………………………………………..52
6.1 L'approvisionnement en eau potable et la situation de l’assainissement
domestique (AEPA)………………………………………………………………..52
6.1.1 La situation de l'AEPA en milieu rural…………………………………………….55
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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7. 6.1.2 La situation de l'AEPA en milieu semi-urbain………………………………………58
6.1.3 La situation de l'AEPA en milieu urbain…………………………………………….61
6.1.4 L'évaluation des besoins en eau potable à l’horizon 2020……………………….64
6.1.4.1 Les prélèvements en eau pour l'ensemble de la population……………………..64
6.1.4.2 Les prélèvements en eau nécessaires pour la satisfaction de l'OMD …………..67
6.1.4.3 La répartition spatiale des prélèvements de l'AEP ………………………………..71
6.1.5 Bilan de la situation en matière d’assainissement ………………………………….71
6.2 L’Eau pour l’agriculture…………………………………………………………………73
6.2.1 Situation de l’agriculture irriguée……………………………………………………….73
6.2.2 Les prélèvements pour satisfaire les besoins en eau d'irrigation………………….76
6.2.2.1 Sécurité alimentaire et mise en valeur hydro agricole……………………………78
6.3 L' eau pour l’élevage……………………………………………………………………....78
6.3.1 Situation de l’hydraulique pastorale…………………………………………………..78
6.3.2 Les prélèvements pour satisfaire les besoins en eau de l'élevage………………..78
6.4 Les usages industriels……………………………………………………………………80
6.5 L'hydroélectricité…………………………………………………………………………....81
6.5.1 Les aménagements hydroélectriques actuels………………………………………..81
6.5.2 Le potentiel hydroélectrique…………………………………………………………...81
6.6 La pêche………………………………………………………………………………….82
6.7 L'eau pour l'environnement……………………………………………………………..83
6.8 Le tourisme……………………………………………………………………………….83
7. VERS UNE ADEQUATION ENTRE RESSOURCES ET BESOINS EN EAU………….83
TOGO : RAPPORT DE SYNTHESE GIRE / OMD……………………………………………86
PARTIE 2 : LE PLAN D’ACTIONS……………………………………………………..86
8. LE CONTEXTE D’INTERVENTION : CADRAGE MACRO-ECONOMIQUE………….86
8.1 Place du "secteur de l’eau" dans l’économie nationale……………………………….86
8.2 Mécanismes des financements publics liés à la mobilisation et
utilisation de l'eau au Togo………………………………………………………………87
8.3 Les financements privés…………………………………………………………………..89
9- LES VOIES ET MOYENS DE LA MISE EN APPLICATION DE LA NOUVELLE
POLITIQUE DE L’EAU…………………………………………………………………………89
9.1 Les axes stratégiques……………………………………………………………………90
9.2 Stratégie pour la mise en place de la GIRE…………………………………………….90
9.3 Stratégie pour l’eau potable et l’assainissement……………………………………...96
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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8. 9.4 L'amélioration de la desserte en eau potable et assainissement…………………...97
9.5 Les institutions à créer ou consolider…………………………………………………...98
10 LES CONTRIBUTIONS DES DIFFERENTES CATEGORIES
D’ACTEURS……………………………………………………………………………...99
10.1 La question de la redevance…………………………………………………………..99
10.2 L’entretien des infrastructures……………………………………………………….100
10.3 Le Fonds de gestion intégrée des ressources en eau (FGE)……………………101
11. LE « PLAN D'ACTIONS » POUR L’ATTEINTE DES OMD EN
MATIERE D’EAU POTABLE ET ASSAINISSEMENT DANS
LE CONTEXTE DE LA MISE EN ŒUVRE DE LA GIRE………………………….102
11.1 Les Scénarios OMD 2015…………………………………………………………..….102
11.2 Les Besoins en Infrastructures d’AEPA………………………………………………108
11.3 Les besoins en renforcement des capacités nationales…………………………..108
11.4 Les besoins pour l’amélioration des connaissances sur la ressource…………….111
11.5 Consolidation des financements requis……………………………………………..112
11.6 Bilan financier et priorités d’interventions…………………………………………..113
12. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS……………………………………….118
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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9. LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES
ABV : Autorité du Bassin de la Volta
AEPA : Alimentation en eau Potable ET Assainissement
AEP : Alimentation en Eau Potable
AMCOW : African Ministerial Council on Water
BOAD : Banque Ouest Africaine de Développement
CAPNET : Réseau international de développement des capacités GIRE (PNUD-
GWP)
CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest
CFME : Centre de Formation aux Métiers de l’Eau
CPCS : Cadre Permanent de Coordination et de Suivi (de la CEDEAO)
CRCRE : Conseil régional de Concertation sur les Ressources en Eau (de la
CEDEAO)
CREPA : Centre Régional pour l’Eau Potable et l’Assainissement à faible coût
DGEA : Direction Générale de l’Eau et de l’Assainissement
DGH : Direction Générale de l’Hydraulique
DHI : Danish Hydraulic Institute
DMN : Direction de la Météorologie Nationale
FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
FCFA : Franc CFA ou XOF (parité fixe : 1 EUR = 655,956 XOF)
FEM : Fonds pour l'Environnement Mondial (en anglais Global Environment
Fund -GEF)
FGE : Fonds pour la Gestion intégrée des ressources en eau
GIRE : Gestion Intégrée des Ressources en Eau (en anglais IWRM)
GWP : Partenariat Mondial de l’Eau (en anglais Global Water Partnership)
IEC : Information, Education, Communication
NEPAD : Partenariat National de l’Eau du Togo (du GWP)
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PNUE : Programme des Nations Unies pour l'Environnement
TE : (Société) Togolaise des eaux
UCC-Water : UNEP Collaborating Centre on Water & Environment
UCRE : Unité de Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement (en anglais MDGs)
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PNE-Togo : Coordination des Ressources en Eau (de la CEDEAO)
UE : Union Européenne
UN-DESA : Département des Affaires Economiques et Sociales des Nations Unies
UN Water : Groupement informel des principaux organismes des Nations Unies
Œuvrant dans le secteur de l’eau(plus la Banque Mondiale et le GWP)
USD : Dollar des Etats-Unis (1 USD ~ 500 XOF à la date du présent document)
WAWP : West Africa Water Partnership du GWP
WWAP : World Water Assessment Programme (Programme mondial d’évaluation
des ressources en eau) de l’UNESCO
WWDR : World Water Development Report (rapport mondial sur l’eau et le
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10. LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Organisation administrative du Togo en 2007
Tableau 2 A : Croissance démographique (période 2000 à 2010
Tableau 2 B : Croissance démographique (période 2015-2025)
Tableau 3 : Estimation des superficies des bassins et sous bassins
hydrographiques
Tableau 4 : Superficie des grandes plaines inondables du Togo
Tableau 5 : Caractéristiques géologiques des formations du socle
Tableau 6 : Essai de bilan des ressources en eau
Tableau 7 : Desserte en eau potable de la population togolaise (2007)
Tableau 8 : Systèmes d'approvisionnement en eau potable en milieux
rural et
semi urbain
Tableau 9 : Évaluation de la desserte en milieu rural en 2007
Tableau 10 : Évaluation de la desserte en eau potable en milieu semi
urbain en 2007
Tableau 11 : Évaluation de la desserte en milieu urbain (centres urbains
desservis par la TdE)
Tableau 12 : Hypothèse de consommation en eau potable par milieu
Tableau 13 : Besoins théoriques en eau potable par milieu (2000 – 2020)
Tableau 14 : Besoins théoriques en eau potable par région (2000 – 202)
Tableau 15 : Évaluation par milieu des besoins en eau potable pour
atteindre
'OMD
Tableau 16 : Évaluation par région des besoins en eau potable pour
atteindre l'OMD
Tableau 17 : Répartition par bassin hydrographique des prélèvements
pour l’AEP
Tableau 18 : Caractéristiques des périmètres irrigués
Tableau 19 : Superficies exploitées pour le maraîchage
Tableau 20 : Estimation de l'évolution de la superficie des cultures
irriguées.
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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11. Tableau 21 : Évaluation des prélèvements pour satisfaire les besoins
de l’hydrolique agricole
Tableau 22 : Effectifs de cheptel par région
Tableau 23 : Évaluation des besoins en eau pour satisfaire les
besoins de
l'élevage
Tableau 24 : Prélèvements par bassin et par région sur les
ressources en
eau pour satisfaire les besoins de l’élevage
Tableau 25 : Production d'énergie hydroélectrique
Tableau 26 : Principaux sites d'aménagement hydroélectrique
identifiés
Tableau 27 : Adéquation ressources en eau et prélèvements
Tableau 28 : Scénario pour le financement de l’ensemble des OMD
(En millions FCFA)
Tableau 29 : Synthèse du Plan d’actions pour la GIRE
Tableau 30 : Suggestion de répartition des rôles et responsabilités
dans la
promotion de la GIRE
Tableau 31 : Synthèse des stratégies d’ AEPA dans le contexte de la
GIRE
Tableau 32 : Résumé des besoins en infrastructures nouvelles d’ AEPA
pour l’atteinte des OMD
Tableau 33 : Projets en cours ou en démarrage, période 2008 – 2011
Tableau 34 A : Récapitulatif des tranches et financements pour les
investissements du programme GIRE-OMD
Tableau 34 B : Récapitulatif des objectifs et coûts du programme
GIRE-OMD
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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12. LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Carte générale et administrative du Togo
Figure 2 : Les coûts de l’eau
Figure : Processus itératif d’élaboration d’une stratégie de GIRE
Figure 4 : Carte climatique du Togo .a) isohyètes moyennes ;
b) températures moyennes
Figure 5 : Schéma des débits moyens des cours d'eau par bassin
hydrographique
Figure 6 : Les institutions supports de la GIRE
Figure : Schéma plausible d’évolution des investissements pour l’atteinte
des OMD
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Évolution des précipitations moyennes pour 15 stations
pluviométriques
Graphique 2 : Courbe OMD nationale
Graphique 3 : Desserte potentielle et réelle par région en milieu rural (2007)
Graphique 4 : Courbe OMD pour le milieu rural
Graphique 5 : Desserte potentielle et réelle en milieu semi urbain
Graphique 6 : Courbe OMD pour le milieu semi urbain
Graphique 7 : Évaluation de la desserte des centres urbains desservis par la
TdE
Graphique 8 : Courbe OMD pour le milieu urbain
Graphique 9 : Évolution des besoins en eau potable par milieu
Graphique 10 : Évolution des besoins en eau potable par région
Graphique 11 : Impact des pannes sur la desserte réelle en milieux rural et
semi urbain
Graphique 12 : Évolution des investissements dans le secteur de l’Eau et
assainissement de 2000 à 2007 (Million FCFA)
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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13. PRINCIPALES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Ministère de la Santé publique. 2001.
Doc.1 : Diagnostic de la situation de l’hygiène et de l’assainissement au Togo.
Doc.2 : Politique nationale d’hygiène et d’assainissement pour le Togo.
Doc.3 : Plan stratégique de mise en œuvre de la politique d’hygiène et
d’assainissement au Togo
Doc 4 : Rapport de consultation : Etat des lieux de l’assainissement urbain
2. PNUD/DAES/FAO. 2005. Politique et Stratégies Nationales pour la Gestion Intégrée
des Ressources en Eau au TOGO (3 volumes 1 Avant-projet de loi portant Code de l’eau ;
volume 2. État des lieux du secteur de l’eau et de l’assainissement ;
Volume 3. Politiques et stratégies pour la GIRE au Togo)
3. PNUD. 2006. Rapport sur le Développement Humain
4. PNUD/ DAES. 2007. Rapport de synthèse de la mission de consultation sur l’ OMD
de l’eau potable et de l’assainissement
5. PNUD/GEF. 2007 Projet ANCR (rapport final) : Besoins et priorités du Togo en
matière de renforcement des capacités dans le domaine de l’eau, de l’assainissement et
de la pollution
6. Partenariat Mondial pour l’eau (GWP).
a) Divers documents du Comité technique (TEC) : Gire et OMD, GIRE et politiques
nationales de l’eau, GIRE et réduction de la pauvreté, GIRE et gouvernance de l’eau
etc.…
b) GWP. Catalyzing Change: A handbook for developing integrated water resources
management (IWRM) and water efficiency strategies
7. FAO: AQUASTAT
8. PNUD/FEM/MERF .2007 Rapport intérimaire PANA. Etude de vulnérabilité,
identification des principales mesures d’adaptation, et des options prioritaires de riposte
aux changements climatiques. Secteur des ressources en eau
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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14. PARTIE 1 : BILAN et DIAGNOSTIC
1. LE CONTEXTE GENERAL
Le Togo a connu depuis le début des années 90 une crise politique qui a fortement freiné
son processus de développement, augmenté la pauvreté et occasionné une réduction
massive de l’aide extérieure. L’indicateur de développement humain a stagné ou baissé
de 0,51 en 1995 à 0,49 en 2006. Globalement, la crise politique a eu une incidence
négative sur la situation économique avec un niveau de croissance économique
largement en deçà de l’accroissement naturel de la population. Elle a eu également des
répercussions sur la situation sociale et l’aggravation de la pauvreté, avec 62 % des
Togolais vivant actuellement en dessous du seuil de pauvreté. La situation est encore plus
difficile en milieu rural, où vivent 80 % des pauvres. L’instabilité politique (au cours des
huit dernières années, le Togo a vu la formation de huit gouvernements successifs)
et économique a eu un impact défavorable sur les dépenses publiques sociales, qui
s’est traduite par une stagnation des indicateurs sociaux notamment ceux liés à
l’éducation, à la santé, à l’eau potable, etc. Cette situation, si elle n’est pas rapidement
reprise en main, rendrait illusoire l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) par le pays.
Pour sortir de cette crise , le Gouvernement a engagé depuis 2005 d’importantes réformes
destinées à apaiser le climat politique. C’est dans ce cadre qu’il faut situer la signature en
août 2006 de l’Accord Politique Global (APG) qui a permis des avancées significatives
(mise en place d’un Gouvernement d’Union Nationale, installation d’une Commission
Électorale Indépendante pour préparer des élections législatives libres et transparentes,
mesures portant sur la sécurité et la protection des droits humains).
En 2006, l’opportunité a été offerte d’avoir de nouvelles données sur les conditions de vie
des ménages notamment à travers les enquêtes QUIBB (Questionnaire des Indicateurs de
Base du Bien-être) et MICS (enquête par grappe à indicateurs multiples). Cette base
d’information a permis au Togo d’élaborer sa Stratégie de Développement à Long Terme
basée sur les OMD.
En outre, la conclusion avec le Fonds Monétaire International (FMI) d’un programme de
référence couvrant la période d’octobre 2006 à juin 2007, ouvre la perspective de
négociations prochaines pour une Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la
Croissance (FRPC) avec cette institution. Il est incontournable pour le Togo, de disposer
d’une stratégie à moyen terme de croissance et de réduction de la pauvreté.
Pays côtier, membre de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)
disposant d'une monnaie convertible de facto ancrée à l' euro, et aussi membre de la
Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Togo a une
économie qui dépend traditionnellement du secteur primaire. Ce secteur représente
environ 40% du PIB et occupe plus de 70% de la population active. Les secteurs
secondaire et tertiaire représentent respectivement environ 23% et 36% du PIB. La
production agricole est principalement tributaire des aléas climatiques et est dominée par
des exploitations de petite taille. Les exportations, portant principalement sur les
phosphates, le coton, le ciment, le café, et le cacao représentaient, en moyenne annuelle,
34 % du PIB entre 2002 et 20051, soit bien en dessous de la moyenne de 45 % qui
prévalait dans les années 80.
1 / Source : WDI 2006 de la Banque Mondiale
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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15. La croissance moyenne annuelle n’a été que de 1,1% depuis 1991, niveau largement
inférieur à l’accroissement naturel de la population estimé à 2,4% par an. Cette situation,
associée à une répartition inégale des fruits de la croissance, n’a guère permis une
amélioration du revenu réel par tête. Selon la Banque Mondiale (méthodologie Atlas), en
2005 le Togo avait un Revenu national brut par tête de 350 US $, en $ courant (contre 310
US $ en 2004 et 270 US $ en 20032), niveau qui le classe dans la catégorie des Pays les
Moins Avancés (PMA). Par ailleurs, selon le Rapport sur le Développement Humain 2006
du PNUD, son Indice de Développement Humain (0,495) positionnait le Togo au 147ème
rang mondial (sur 177) et l'Indice de Pauvreté Humaine (IPH-1) du Togo le plaçait au
72ème rang mondial sur 102 Pays en développement.
Le Togo dépend de l’assistance étrangère pour le financement d'une bonne partie de son
Programme d’Investissement Public (PIP). Traditionnellement, 80% de celui-ci est financé
par des ressources extérieures constituées de dons et de prêts consentis à des termes
concessionnels. En raison de la suspension de l’appui des bailleurs de fonds depuis le
début des années 90, le niveau de l’investissement public est passé de 13,8% du PIB en
1990 à 3,3% en 2005 après avoir atteint un niveau plancher de 1,1% en 2003. Cette
tendance à la baisse de l’investissement public a réduit les capacités de production du
pays et ralenti la croissance économique. C’est l’un des facteurs essentiels qui a marqué
la conjoncture économique .
Malgré les difficultés énumérées plus haut, le pays présente toujours des taux élevés de
scolarisation en comparaison avec ceux de la plupart des pays de la sous-région. Le taux
net de scolarisation dans le primaire (chez les enfants de 6-11 ans) est passé de 63,0%
en 2000 à 74,6% en 2006. Le taux d’alphabétisation pour les personnes âgées de 15 ans
et plus se situe à 56,9% en 2006 (QUIBB) avec de fortes différences entre les hommes (
70 %) et les femmes (44 %).
Le secteur de la santé se caractérise par la faible capacité des formations sanitaires à
répondre à la demande croissante en raison de l’évolution démographique du pays. En
2006, sur 1000 naissances vivantes, 77 décèdent avant leur premier anniversaire. Avant
le cinquième anniversaire, la mortalité est estimée à 123 pour mille., La mortalité infantile
et la mortalité infanto-juvénile sont nettement moins élevées en milieu urbain (49 pour
mille et 73 pour mille respectivement) qu’en milieu rural (89 et 143 pour mille ). De
meilleures conditions sanitaires ( Eau potable et assainissement) et accessibilité aux
services de santé dans les zones urbaines expliquent en partie ces différences.
Du fait de la crise économique et de la pauvreté croissante, l’état nutritionnel ne s’améliore
pas dans le pays. De 2000 à 2006, on a même constaté une certaine détérioration de
l’état nutritionnel des enfants. Ainsi, en 2000, la malnutrition mesurée par le retard de
croissance, a touché 22% des enfants de moins de cinq ans, avec 7% de formes sévères.
En 2006, Ces proportions sont respectivement de 24% et de 10% , des niveaux très
élevés même pour la région.
2 / Cette évolution du Revenu national brut par tête s'expliquerait en partie par les mouvements du taux de change US $ contre €. En
tout état de cause, elle ne peut être interprétée comme une réduction de la pauvreté monétaire des populations pauvres togolaises
durant la période 2003-2005.
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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16. 1.1 L'organisation administrative du Togo
Situé en bordure méridionale de l’Afrique de l’Ouest, dans la région équatoriale, la
République Togolaise est un pays d’une superficie de 56 600 km2 s’étirant du nord au sud
sur 600 km et possédant une façade maritime de 55 km sur le golfe de Guinée. Le Togo
se situe entre les méridiens 0° et 1° Est et le s parallèles 6° et 11° Nord. Il est limité
20 50 10
à l’ouest par le Ghana, au nord par le Burkina Faso et à l’est par le Bénin.
Le Togo est divisé en cinq régions administratives (figure 1) qui sont, du nord au sud: la
région des Savanes, la région de la Kara, la région Centrale, la région des Plateaux et la
région Maritime. Les cinq régions sont divisées en 30 préfectures et 4 sous-préfectures.
Les chefs-lieux des préfectures sont considérés comme des communes urbaines. Les
autres localités sont classées en deux catégories: les centres qui ont une population de
1 500 habitants et plus et les villages de moins de 1 500 habitants. Le tableau 1 présente
l'organisation administrative du Togo.
Tableau 1: Organisation administrative du Togo en 2007
Préfectures Sous-préfectures Communes urbaines (3)
Région Nbr Nbr Nbr
Dénomination Dénomination Dénomination
e e e
Afagnan Lomé, Aného, Afagnan,
Golfe, Lacs, Vo,
Maritime 6 (préfecture du 1 Vogan, Tabligbo, Tsévié 7
Yoto, Zio et Avé
Lac) et Kévé
Akébou, Notsé, Tohoun,
Haho, Moyen-Mono,
(Préfecture de Kpalimé, Agou,
Kloto, Agou-
Wawa) et Amlamé, Badou, Danyi-
Plateaux Gadzépé, Amou, 9 2 11
Kpélé Akata Apéyémé, Atakpamé,
Wawa, Danyi, Ogou
(Préfecture de Elavagnon, Kougnohou,
et Est-Mono
Kloto) et Adéta
Blitta, Sotouboua,
Blitta, Sotouboua,
Centrale Tchaoudjo et 4 0 4
Sokodé et Tchamba
Tchamba
Assoli, Bassar,
Bafilo, Bassar, Guérin-
Dankpen, Kozah,
Kara 7 0 Kouka, Kara, Pagouda, 7
Binah, Doufelgou et
Niamtougou et Kandé
Kéran
Cinkassé Mango, Mandouri,
Oti, Kpendjal,
Savanes 4 (Préfecture de 1 Tandjoaré Dapaong et 5
Tandjoare et Tone
Tone) Cinkassé
30 4 34
Source: Rapport du consultant OMD hydraulique urbaine
(3)
: Tous les chefs lieux de préfecture sont érigés en communes urbaines.
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17. Figure 1: Carte générale du Togo
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18. 1.2 Physiographie du pays
1.2.1 Le relief
Le Togo présente une grande diversité de formes de relief liées à sa constitution
géologique. Ces formes sont bien individualisées, généralement peu élevées mais
relativement contrastées. Le trait le plus remarquable du relief du Togo est la chaîne des
Monts du Togo, prolongement de la chaîne de l’Atakora, qui traverse le centre du pays,
depuis le Bénin au nord-est jusqu’au Ghana au sud-ouest. De part et d’autre de cet axe
central, l’altitude diminue progressivement vers le nord et vers le sud, ménageant des
plateaux, des vallées et des plaines intermédiaires.
Du point de vue orographique, on distingue successivement du nord au sud du pays :
A l’extrême nord-ouest, une pénéplaine formée des roches cristallines et
cristallophylliennes rattachées au craton Ouest africain d’altitude comprise entre 200 et
400 m ;
La région des plateaux gréseux de Dapaong et de Bombouaka où les différences
lithologiques ont permis, grâce à l’érosion différentielle, de dégager un relief de cuestas
dont les rebords culminent à 500 m ;
La plaine de l’Oti d’une altitude moyenne de 100 m où les terrains tendres
dominent et sont surmontés par des épandages sableux et des niveaux cuirassés ;
La chaîne des Monts du Togo orientée NE-SO qui prend le pays en écharpe sur
près de 350 km de long, depuis le nord de Niamtougou jusqu’à la hauteur de Kpalimé,
où est situé le point culminant (Mont Agou, 986 m). Relativement étroite (20 km en
moyenne), cette chaîne a une altitude comprise entre 400 et 800 m, avec une largeur
maximum de 60 km à la latitude d’Atakpamé. Les vallées, relativement profondes (200 à
400 m), sont de véritables gorges qui individualisent une série de plateaux : Malfakassa,
Adelé, Akebou, Akposso, Danyi et Kloto. Le versant occidental de la chaîne présente
vers le nord une multitude de collines schisto-quartzitiques (zone dite des collines),
tandis que le rebord oriental présente un tracé plus ou moins rectiligne surplombant vers
le sud la plaine bénino-togolaise de plusieurs centaines de mètres ;
La pénéplaine granito-gneissique, caractérisée par un modelé de croupes
surbaissées, dominée à l’est par des inselbergs et à l’ouest par un alignement NE-SO
de collines isolées formées essentiellement de roches basiques (monts Meliendo, Haïto
et Agou) ;
Le plateau de « terre de barre » (du portugais « barro», argile) que domine la
pénéplaine granito-gneissique par des talus d’une trentaine de mètres matérialisant la
limite socle-bassin sédimentaire côtier. Ce plateau est pris en écharpe par la dépression
de la Lama, orientée NE – SO ;
La zone littorale et lagunaire qui s’étire d’est en ouest sur une cinquantaine de kilomètres avec une
largeur de 1 à 3 km. Le système lagunaire est formé de la lagune de Lomé et du lac Togo recevant les
rivières côtières du Zio et du Haho. Le cordon littoral est soumis depuis une trentaine d’années à une
érosion marine très intense, entraînant un recul du rivage alarmant.
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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19. 1.2.2 La géologie
La plus grande partie du Togo (94 % du territoire) est occupée par des roches anciennes
dites "Formations du socle"; le reste du pays est occupé par le bassin sédimentaire côtier.
Du nord au sud, les grandes unités géologiques rencontrées sont les suivantes.
La zone Nord Dapaong: Elle comprend les formations cristallines diversifiées de la
bordure orientale du craton Ouest Africain. Elles sont considérées d’âge archéen (ou anté-
Birrimien) à Protérozoïque supérieur (Précambrien ou Birrimien). On y rencontre des
gneiss, migmatites, amphibolites, granites et granodiorites.
Les formations sédimentaires septentrionales : Elles sont représentées par les formations
sédimentaires primaires, non métamorphiques, de la partie togolaise du bassin des
Volta (bassin de l’Oti). Ces formations sont discordantes sur le socle birrimien.
La chaîne des Dahomeyides : Elle couvre plus de 70 % du territoire togolais et s’étend
entre les deux bassins sédimentaires du pays. Au nord, à la zone externe de la chaîne des
Dahomeyides, on retrouve l'Unité Structurale de l'Atakora constitué d'un ensemble
sédimentaire (Schistes, shales, grès quartzeux), de formations métamorphiques fortement
tectonisées à dominante de micaschistes et le domaine anatectique composé de
granitoïdes calco alcalins, de gneiss et de migmatites. Au sud, à la zone interne de la
chaîne des Dahomeyides, on retrouve le complexe basique de l'axe Kabyé – Sotouboua –
Agou caractérisé par l’association de roches métamorphiques du socle (série
orthogneisso-amphibolique) et de roches de couverture (quartzites, micaschistes) ainsi
que par l’abondance des massifs basiques à ultrabasiques. Les formations de l'Unité
Structurale de la Plaine Bénino-Togolaise constituées de granitoïdes, de migmatites, de
séries gneissiques, des roches méta sédimentaires, d'orthogneiss et de roches basiques
et ultrabasiques complètent les faciès lithologiques de la chaîne des Dahomeyides.
Le bassin sédimentaire côtier : Le bassin sédimentaire côtier occupe l’extrémité
méridionale du territoire togolais et couvre une superficie d’environ 3300 km² formant une
bande d’environ 40 km de largeur. La couverture géologique de surface de ce bassin est
représentée essentiellement par la formation détritique du Continental Terminal, elle-
même partiellement recouverte d’une formation alluvionnaire fluviatile qui se développe
vers l’aval à la hauteur d’un ensemble de lacs, marais et mangroves. La série marine du
Crétacée Tertiaire sous-jacente n’est, à quelques exceptions près, jamais affleurante. Elle
recèle d’importantes ressources dont les phosphates, des tourbes et des potentialités en
eau.
1.3 Le Climat
Le Togo n’est qu’une petite partie de l’Afrique de l’Ouest (moins de 1 %), vaste ensemble
qui s’étend sur près de 3500 km d’ouest en est et environ 2300 km du nord au sud. Du
point de vue climatique, cette vaste région est soumise à la double influence d’un vent sec
(l’harmattan) et de la mousson :
L’harmattan provient d’une masse d’air tropicale continentale chaude et sèche
localisée sur le Sahara. Au Togo, il souffle du nord-est ;
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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20. La mousson africaine est un flux d’air humide et instable en provenance du golfe
de Guinée
Le contact des deux masses d’air chaude (Sahara) et relativement froide (maritime)
constitue le front intertropical (FIT), qui se déplace annuellement du nord au sud et du sud
au nord, et engendre au Togo deux régimes climatiques contrastés :
Un régime "baoulo – guinéen" au sud du 8ième parallèle, caractérisé par une
pluviométrie annuelle de 800 à 1500 mm répartie en deux saisons des pluies, la grande
saison des pluies allant de mars à mi juillet et la petite saison des pluies de septembre à
novembre. La saison sèche est centrée sur les mois de décembre et janvier seulement.
Un régime "soudano – guinéen" au nord du 8ième parallèle, plus contrasté, avec
une pluviométrie annuelle de 1000 à 1500 mm et une seule saison sèche dont la
sévérité augmente vers le nord. L’unique saison pluvieuse s’étale entre les mois de mai
et octobre, ou novembre. Sur les reliefs, le climat, plus franchement guinéen, est
caractérisé par des saisons moins contrastées, une pluviométrie annuelle de 1500 à
2000 mm et une humidité en permanence plus élevée.
Les températures moyennes interannuelles varient relativement peu du nord au sud (entre
22° et 28°C), les plus basses sont observées dans l a zone montagneuse du pays. Les
différences sont plus marquées à l’échelle mensuelle. On observe en effet deux maxima
nets, en avril – mai et en octobre – novembre. Le maximum d’octobre - novembre
s’estompe sensiblement vers le sud lorsqu’on se rapproche de la côte.
L’évapotranspiration varie annuellement entre 1500 mm dans la zone montagneuse du
sud–ouest et près de 2000 mm dans le nord. Les bilans positifs entre pluies mensuelles
et ETP sont partout faibles, spécialement sur la zone côtière. A Lomé par exemple, seul le
mois de juin présente un bilan positif.
1.3.1 Perspectives du changement climatique
Le phénomène de mousson ne se répète pas à l'identique tous les ans et est susceptible
d’être de plus en plus affecté par les changements climatiques globaux. Les conditions
humides des années 1950 et 1960 ont cédé la place à des conditions plus sèches, à
partir des années 1970. Le réchauffement des eaux du proche Atlantique et le
changement d'état des surfaces continentales (conséquences de la déforestation et du
changement d’utilisation des sols ; le Togo a l’un des taux de déforestation les plus
élevés d’Afrique) comptent sans doute parmi les causes des sécheresses qui ont affecté
le Sahel.
Le Togo, partie prenante de la convention cadre des nations Unies sur le changement
climatique (UNFCC) n’ a pas encore produit son Plan National d’ Adaptation , qui devra
envisager comment faire face aux impacts possibles du réchauffement sur la
disponibilité de ses ressources en eau .
1.4 La démographie
Le dernier recensement de la population au Togo remonte à l'année 1981. La population
totale à l'époque était alors estimée à 3 705 250 habitants. Depuis ce temps, il y a bien eu
quelques enquêtes partielles menées sur la démographie dont en particulier l'enquête
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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21. EDS4 de 1996 qui estimait le taux annuel de croissance démographique à 2,4 %, qu’ une
seconde étude menée en 1997 par la Direction des Études et des Statistiques Agricoles
(DESA) évaluait, par contre à 3,02 %. En outre, au cours de cette période, en fonction des
besoins des divers projets, certaines enquêtes portant sur l'évaluation des populations en
milieux rural et semi-urbain ont été réalisées. Mentionnons en particulier l'enquête intitulée
"Actualisation des connaissances sur la situation de l'approvisionnement en eau potable et
de l'assainissement en milieux rural et semi-urbain" réalisée en 2006 et 2007 par la
Direction Générale de l'Eau et de l'Assainissement.
Les tableaux 2A et 2B présentent les résultats des estimations de populations faites en
2007 en utilisant les différentes enquêtes précitées. Dans ces tableaux, les populations
sont réparties selon les milieux (rural, semi-urbain et urbain)5 et les divisions
administratives du Togo (Régions, préfectures et chefs lieux de chaque préfecture). De
plus, ils présentent une analyse de la croissance démographique jusqu'à l'horizon 2025
en appliquant les hypothèses suivantes: la croissance démographique est estimé à 2,4%
en milieux rural et semi-urbain; elle est en moyenne de 3,7 % pour le milieu urbain et de
4,2 % pour la capitale, Lomé, en raison de l’exode rural.
D'après le tableau 2A pour l'année 2007 la population totale du Togo est estimée à près
de 6 655 000 personnes. Les populations des milieux rural et semi-urbain sont estimées à
3 980 000 personnes (60%) et la population urbaine à
2675 000 habitants (40%).
Tableau 2 A : Croissance démographique (période 2000 à 2010
2000 2007 2010
Région Semi- Semi- Semi-
Rural Urbain Total Rural Urbain Total Rural Urbain Total
urbain urbain urbain
Maritime 524 386 380 125 1 386 128 2 290 639 645 802 468 145 1 799 817 2 913 764 693 407 502 672 2 015 090 3 211 169
Plateaux 620 883 244 811 204 411 1 070 105 764 675 301 496 262 937 1 329 108 821 072 323 729 293 051 1 437 852
Centrale 177 397 191 624 164 385 533 406 218 473 235 994 214 117 668 584 234 594 253 401 239 963 727 958
Kara 298 708 132 664 232 514 663 886 367 867 163 378 286 876 818 121 395 001 175 427 315 351 885 779
Savanes 458 784 201 730 89 834 750 348 565 022 248 428 110 918 924 368 606 696 266 751 121 418 994 865
Total pays 2 080 158 1 150 954 2 077 272 5 308 384 2 561 839 1 417 441 2 674 665 6 653 945 2 750 770 1 521 980 2 984 873 7 257 623
%
39% 22% 39% 100% 39% 21% 40% 100% 38% 21% 41% 100%
pop/milieu
Source: Rapport synthèse GIRE/OMD
Les régions du sud (Maritime et Plateaux) concentrent actuellement 64 % de la population totale et près de 80 % de la
population urbaine tandis que les régions du nord (Kara et Savanes) ne détiennent que 26 % de la population du pays et
sont essentiellement rurales (77 %). La région centrale est faiblement peuplée (10 %) avec une composante urbaine
relativement faible (8 %).
Le tableau 2B indique qu’à l’horizon 2015 (échéance des OMD), le total avoisinerait 8 400 000 personnes, une
augmentation de 25% par rapport à la situation de 2007.
4EDS: Enquête Démographique sur la Santé.
5La définition des milieux ruraux, semi urbain et urbain est celle précisée par la "Politique nationale en matière d'approvisionnement
en eau potable et assainissement en milieux rural et semi urbain". Le milieu rural correspond à toutes les localités qui ont une
population inférieure à 1500 personnes, le milieu semi urbain correspond à toutes les agglomérations qui ont une population égale et
supérieure à 1500 personnes. Le milieu urbain comporte toutes les localités chefs-lieux des préfectures et des sous préfectures.
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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22. L’urbanisation croissante se traduirait par une diminution de la proportion de la population habitant les milieux rural et
semi urbain, qui s’établiraient à 54% du total en 2025 - alors que celle du milieu urbain passerait de 39 % à 46% au
cours de la même période. En 2025, la population sera sensiblement le double de celle d’ aujourd’hui .
Tableau 2 B : Croissance démographique (période 2015 – 2025)
2015 2020 2025
Région Semi- Semi- Semi-
Rural Urbain Total Rural Urbain Total Rural Urbain Total
urbain urbain urbain
Maritime 780 725 565 955 2 435 326 3 782 006 738 361 777 877 2 947 055 4 463 293 772 552 934 560 3 570 639 5 277 751
Plateaux 924 422 364 484 351 339 1 640 245 943 511 507 714 421 600 1 872 825 978 310 655 617 506 352 2 140 279
Centrale 264 124 285 298 290 386 839 808 255 281 363 306 351 738 970 325 261 784 434 694 426 447 1 122 925
Kara 444 730 197 514 369 917 1 012 161 442 429 280 667 434 932 1 158 028 462 644 351 481 512 538 1 326 663
Savanes 683 086 300 333 141 187 1 124 606 658 945 448 265 164 201 1 271 411 681 655 564 979 190 991 1 437 625
Total pays 3 097 087 1 713 584 3 588 155 8 398 826 3 038 527 2 377 829 4 319 526 9 735 882 3 156 945 2 941 331 5 206 967 11 305 243
%
36% 22% 42% 100% 31% 24% 44% 100% 28% 26% 46% 100%
pop/milieu
Source: Rapport synthèse GIRE/OMD
Source: Rapport synthèse GIRE/OMD
2. LES POLITIQUES DU SECTEUR DE L'EAU
Il n'y a pas officiellement en septembre 2008 une politique nationale du secteur de l'eau
au Togo. Cependant, un document de politique nationale de l'eau a été élaboré et validé
en mai 2007, dont l’adoption est imminente. Il existe par contre une politique sous-
sectorielle en vigueur. En effet, le Gouvernement a adopté en 2006 la « Politique
Nationale en matière d'approvisionnement en eau potable et assainissement en milieux
rural et semi urbain ».
La politique nationale de l’eau pour le Togo, est fondée sur la reconnaissance de la triple
dimension de l’eau : sociale, économique et environnementale, fondement d’un
développement durable.
La gestion des ressources en eau y est reconnue comme consiste la recherche et le
maintien d’ un judicieux équilibre entre objectifs et contraintes issus de la prise en compte
simultanée de ces trois dimensions.
2.1 La dimension sociale de l'eau
Les besoins essentiels de la population en matière d’eau potable, de sécurité alimentaire
et d’assainissement constituent la base de la dimension sociale de la politique de l’eau.
En matière d’eau potable, l’accès à l’eau de boisson est reconnu comme un droit humain
fondamental (Nations Unies, Novembre 2002). Il s’agit d’assurer à toute personne l’accès
à l’eau en quantité et en qualité suffisantes en vue d’améliorer ses conditions de vie et
plus spécifiquement de santé, particulièrement en ce qui concerne les femmes et des
enfants. Pour atteindre ce dernier but, l’accès à un assainissement et des mesures
d’hygiène appropriés, aspect très sous-estimé jusqu’ à présent, est essentiel.
A tous les niveaux de gestion de la ressource, le principe d’équité doit être appliqué ; il
implique l’égalité des catégories de consommateurs en matière d’accès à l’eau et à
l’assainissement, une répartition équitable de la ressource comme des investissements
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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23. publics, l’équité dans l’utilisation productive de l’eau, et la protection des ressources en
eau pour en garantir la pérennité d’usage à court, moyen et long terme .
En ce qui concerne la sécurité alimentaire, il s’agit de promouvoir une meilleure maîtrise
des ressources en eau pour la production agricole, l’élevage et la pêche continentale. La
productivité des cultures pluviales doit être accrue, les méthodes culturales modernisées
et adaptées. L’irrigation est à développer en priorité au niveau des bas-fonds et de l’
irrigation individuelle ; à plus long terme, elle pourra impliquer la mise en œuvre de plus
grands périmètres irrigués. L’hydraulique pastorale est prise en considération en vue
d’une valorisation accrue de l’élevage et de la protection des points d’eau contre les
pollutions d’origine humaine et animale. Les perspectives de développement de la pêche
et de l’aquaculture doivent être intégrées aux projets d’aménagements hydro agricoles.
2.1.1 Le fondement économique de la politique de l’eau
Le fondement économique de la politique de l’eau s’appuie sur un double principe : (i)
l’eau a une valeur économique; (ii) sa mobilisation et son exploitation ont un coût. Il
s’ensuit que la valorisation économique de l’eau est la condition d’un futur
autofinancement du secteur de l’eau
L’eau peut fortement contribuer à réduire la pauvreté et à promouvoir des activités
génératrices de revenus. Mais la mise en valeur de l’eau, son exploitation et sa gestion ont
un coût qui doit être couvert pour que les aménagements qui les permettent soient
pérennisés et que les bénéfices de son utilisation soient reconductibles. Le coût total de
l’approvisionnement en eau inclut le coût de l’approvisionnement proprement dit (coût
d’investissement, dépenses d’exploitation, d’entretien et de gestion des ressources), les
coûts d’opportunité et les coûts externes, notamment environnementaux (figure 2)
La prise en compte du coût réel de l’eau doit sous-tendre la tarification. La participation
des usagers doit en principe assurer la totalité des coûts d’exploitation ainsi qu’une juste
part des dépenses d’investissement. La notion de l’eau comme bien économique introduit
par ailleurs un critère d’efficience économique : l’eau doit être utilisée de façon à en
maximiser les bénéfices pour la collectivité et éviter son gaspillage. L’exigence de
recouvrement des coûts doit cependant être adaptée aux capacités financières des
usagers, notamment des plus démunis, et peut nécessiter la mise en œuvre de transferts
financiers et péréquations6.
L’application de l’impératif économique entraîne que tout prélèvement d’eau, qui constitue
un patrimoine national, soit soumis au paiement d’une redevance (« l’usager paie … »).
De la même manière, le rejet d’effluents, qui diminue la valeur de l’eau en la polluant,
induit également l’obligation du paiement d’une redevance (« le pollueur paie … »). Les
fruits de ces redevances doivent contribuer à un Fonds dédié à la pérennisation des
Ressources en Eau.
Dans la situation du Togo à l’heure actuelle, le faible développement des usages de l’eau
ainsi que le manque d’efficacité économique et financière des productions de biens et
6 C'est-à-dire le financement des activités déficitaires (d'une entreprise ou d'une administration) par les recettes perçues auprès
d'autres clients ou usagers.
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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24. services liés à l’eau limitent significativement la mise en oeuvre d’une politique fiscale de
l’eau basée sur des prélèvements financiers auprès des acteurs économiques.
Externalités environnementales
Externalités économiques
Cout
total
Cout d’opportunité
Cout
économique
Amortissement
du capital
Couts
financiers
Couts d’ opération
du service
et maintenance
LES COMPOSANTES DU COUT DE L’ EAU
Fig. 2
2.1.2 Le fondement environnemental de la politique de l’eau
L’eau est une ressource essentielle, non seulement pour l’homme en tant qu’utilisateur
direct, mais aussi pour les écosystèmes naturels qui constituent sa base de ressources. Il
faut la protéger, préserver, restaurer en tenant compte de critères d’équilibre écologique.
Sur le plan quantitatif, la traduction de cette exigence peut se heurter à la difficulté de
détermination du « débit écologique » à maintenir dans les cours d’eau pour une bonne
santé des écosystèmes essentiels. Des études approfondies sont souvent nécessaires
dans ce but7 . .
Du point de vue de la qualité de l’eau, les déchets solides, le rejet des eaux usées, les
effluents industriels, l’utilisation excessive de pesticides et d’engrais, l’emploi de
techniques inappropriées d’assainissement et diverses autres pratiques entraînent une
contamination des eaux douces superficielles, des eaux souterraines et, in fine, de l’eau
de mer. Afin de maîtriser cette situation, il revient aux autorités d’édicter des normes de
protection et de conservation des eaux et de veiller à leur stricte application en exerçant
les contrôles nécessaires et appliquant les incitations et sanctions appropriées.
7 Cf. publication de l’ UICN : « les débits environnementaux : ce qu’il faut savoir »
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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25. 2.1.3 Une politique de l’eau pour un développement durable, et son instrument : la
GIRE
L’harmonisation des objectifs sociaux, économiques, environnementaux de la politique de
l’eau répond à l’aspiration à un « développement durable », c’est à dire apte à satisfaire
les besoins actuels tout en ne compromettant pas la possibilité pour les générations
futures de pouvoir satisfaire leurs propres besoins. En ce qui concerne l’eau, l’instrument
privilégié de mise en œuvre d’une politique de développement durable est dénommé
« gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) ». Celle-ci est définie par le Partenariat
mondial pour l’Eau (PME/GWP) comme :
« Un processus qui promeut le développement et la gestion coordonnés des eaux, terres,
et ressources connexes
de façon à maximiser les bénéfices sociaux et économiques, de manière équitable et
sans compromettre la durabilité d’ écosystèmes vitaux » (GWP-TEC 4 paper) .
La mise en œuvre d’un plan d’action GIRE (figure 3) est donc partie intégrante de la
stratégie du gouvernement pour atteindre les OMD. L’existence d’une approche GIRE
n’est cependant pas contradictoire avec celle de politiques sous sectorielles : longtemps
totalement compartimentées, les politiques sous-sectorielle doivent désormais être réunies
par l’harmonisation des approches, la comptabilisation des objectifs et la synergie des
moyens.
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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26. Fig. 3 : Le processus itératif de mise en œuvre de la GIRE
Objectifs de développement
Lutte contre la pauvreté
Objectifs nationaux
dérivés des OMD
Evaluation des
problématiques
Suivi-évaluation
liées à l’ eau
De la performance
INSTRUMENTS de la GIRE:
Cadre législatif porteur
Institutions / gouvernance
Outils de gestion participative
Infrastructures
Politiques/stratégies
Activités de concernant les
mise en œuvre « Feuille de route » GIRE ressources en eau
de la GIRE
Plan d’ action
GIRE
Adapté de : GWP/UNWATER
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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27. 2.2 La politique du sous secteur de l'eau potable et de l'assainissement
La Politique Nationale en matière d'Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement
en milieux rural et semi urbain a été adoptée par le Gouvernement en 2006. Son objectif
est l’amélioration durable de l’accès des populations à l’eau et l’assainissement et ses
grands principes sont les suivants:
Eau et santé: Les projets doivent conduire à une amélioration des conditions de
vie en conjuguant points d'eau potable, ouvrages d'assainissement et l'éducation à
l'hygiène.
Équité du service public: Le principe d'accès équitable de tout citoyen pour ses
besoins en eau domestique doit être respecté.
Recouvrement des coûts: Le service de l'eau est payant et est fonction du
niveau de service offert.
Mais avec la mise en place d'un système de péréquation lorsque les coûts ne sont plus
à la portée des usagers. Le paiement se fait au volume prélevé pour les équipements
motorisés d'approvisionnement en eau potable (SAEP et postes autonomes). Le
paiement au volume est fortement recommandé mais non exigé pour les infrastructures
non motorisées (Pompe à motricité humaine, etc.).
Responsabilisation des usagers: Ces derniers doivent assumer une part de la
maîtrise d'ouvrage et sont responsables de la planification de l'ouvrage, du choix de
l'exploitant, des recouvrements des coûts d'exploitation, de la prise en charge du coût
de renouvellement et de l'adaptation du service à leur demande solvable.
En outre, la Politique du sous secteur de l'eau potable définit les grands milieux
d'intervention suivants:
• Le milieu rural: localités ayant une population inférieure à 1500 habitants.
• Le milieu semi-urbain: localités de 1 500 habitants et plus, excepté les chefs
lieux de préfecture et de sous préfecture.
• Le milieu urbain: localités chefs lieux des préfectures et des sous préfectures.
Enfin, il n'existe pas actuellement de politique nationale de l'hygiène et de
l'assainissement au Togo. Il y a toutefois 2 documents qui y font référence. Ce sont:
1/ La Politique Nationale d’ AEPA décrite ci-dessus. Pour ce qui concerne
l'assainissement, elle précise que:
• L'amélioration de la santé des usagers étant l'un des principaux objectifs visés, il
convient d'adopter dans les projets d'AEPA en milieux rural et semi-urbain, une
approche intégrant cette préoccupation tout au long des phases de conception,
réalisation, et gestion des ouvrages.
• L approche doit permettre lors d'un projet d'eau potable, d'envisager une
amélioration globale du service de l'eau et d’assainissement et pas seulement la
réalisation de points d'eau supplémentaires. L'intégration des deux composantes
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28. nécessite de définir des mesures d'accompagnement du projet de construction
adaptées au contexte technique et social.
Parmi les outils principaux de cette politique figurent :
• L'éducation à l'hygiène pour toute la chaîne d'approvisionnement en eau.
• Le respect des normes de construction des points d'eau qui garantissent la
protection de la qualité de l'eau.
• Le suivi de la qualité de l'eau par les institutions mandatées.
• La promotion de la construction et l'utilisation de latrines conformes aux normes.
2 / La Politique Nationale d'Hygiène/Assainissement élaborée (2001) par le Ministère de
la Santé Publique (validée mais non adoptée par le Gouvernement). Par rapport aux
objectifs déjà signalés, elle insiste sur la nécessité de :
• Renforcer les capacités nationales en matière d'hygiène et d'assainissement;
développer l’expertise locale et offrir aux municipalités les capacités de planifier et
de gérer les services urbains d’assainissement;
• Assurer la couverture totale en installations d’assainissement par le
développement et la promotion de l'utilisation de technologies appropriées
correspondant à la demande et aux capacités financières de l'État, des
municipalités et des usagers.
• Instaurer la participation et la gestion communautaire dans tout programme
d'hygiène et d'assainissement afin d'assurer un développement durable et
pérenne du sous-secteur, la mobilisation de financement local et garantir le bon
fonctionnement et l’entretien des ouvrages;
• Faire de l'hygiène et de l'assainissement une composante essentielle des
programmes de développement ; susciter chez les populations une culture
d'hygiène et d'assainissement en vue de l'acquisition de comportements durables
et favorables pour l'amélioration de leur cadre de vie et de leur santé.
2.3 Etapes pour la mise en place de la GIRE
Le Togo, à l’heure actuelle ne dispose d’une politique sous sectorielle finalisée que pour
l’eau potable et l’assainissement. D’autres sont en préparation concernant l’eau agricole et
l’environnement en particulier.
Cependant, un document de politique et stratégies nationales pour la gestion intégrée des
ressources en eau (GIRE), a été validé en 2007 à l’issue d’un processus de concertation
entre les acteurs aux niveaux régional et national. Il inclut une proposition de politiques
et stratégies d’approche pour la mise en œuvre de la GIRE, avec un plan d’actions repris
dans ses grandes lignes dans la partie 2 du présent document et en particulier l’ ANNEXE
1 qui présente une « feuille de route » pour parvenir à l’objectif d’une gestion intégrée de
la ressource.
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29. 3. LE CADRE JURIDIQUE DU SECTEUR DE L'EAU
La revue du cadre juridique a mis en évidence la coexistence d’au moins trois
ensembles :
(i) le droit coutumier, profondément ancré en milieu rural, continue de dicter les
comportements d’une grande majorité de la population, notamment en matière
foncière ;
(ii) les lois coloniales intégrées dans les usages, mais souvent obsolètes par rapport
aux enjeux actuels et aux engagements plus récents du pays ;
(iii) les textes récents dont les modalités d’application sont souvent manquantes ou
restent à définir, et qui requièrent encore divers ajustements, amendements ou
restructurations.
Il n’y a au Togo, pratiquement pas de textes réglementaires en vigueur relatifs aux
ressources en eau. Il existe en revanche, en relation avec l’eau, un code de
l’environnement, un code minier, un avant-projet de loi d’hygiène et d’assainissement et
un avant-projet de loi cadre pour la protection de l’environnement. Concernant l’eau
proprement dite, un avant-projet portant Régime des eaux a été préparé à la fin des
années 1990 mais n’a jamais été terminé.
Pour combler ce vide juridique, une proposition de code de l’eau a été élaborée et validée
en 2007 ; son adoption est prévue incessamment.
3.1 Proposition de Code de l’Eau
Le projet de loi portant Code de l’Eau « définit des règles juridiques novatrices, un cadre
institutionnel permettant de maîtriser la répartition, le contrôle de l’utilisation de ressources
en eau et d’en assurer également la protection et la conservation (…) »
L’eau y est érigée en ressource nationale, un patrimoine qu’il convient de gérer de
manière rationnelle et équitable.
Au domaine public des eaux naturelles (cours et plans d’eaux, zones humides, eaux
maritimes territoriales,..), le projet de loi ajoute celui des ouvrages hydrauliques affectés à
l’usage du public ou à un service public ainsi que les installations et les terrains qui en
dépendent. L’État devient responsable des missions suivantes (ART. 229) :
• Définition de la politique nationale et des stratégies du secteur de l’eau et de
l’assainissement liquide ;
• Élaboration du Plan national d’action du secteur de l’eau et de l’assainissement
liquide ;
• Création de l’environnement institutionnel, juridique, économique et financier
favorable à la mise en valeur des ressources en eau du pays et à leur gestion
intégrée et participative ;
• Élaboration et application des lois et règlements afférents ;
• Promotion d’une valorisation des ressources en eau au profit des populations et du
développement économique du pays ;
• Développement des connaissances et des capacités en matière d’étude et de
gestion des ressources en eau ;
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30. • Développement d’un partenariat international pour la mise en valeur et l’exploitation
des ressources en eau ;
• Coopération avec les pays riverains pour la gestion des ressources en eau
partagées ;
• Protection des ressources en eau du pays contre les pollutions et toute forme de
dégradation de la ressource ;
• Protection des personnes et des biens contre les catastrophes naturelles et autres
dégâts provoqués par l’eau ;
• Exercice de la police de l’eau.
Les dispositions du Code de l’Eau répondent à deux niveaux de préoccupations :
- d’une part, la nécessité de traduire en termes juridiques les concepts et principes
de politique de l’eau et de gestion intégrée des ressources en eau, incluant
l’attribution des droits et devoirs des différents acteurs. Le code de l’ eau reconnaît le
fait qu’ une meilleure gouvernance de l’eau exige la participation du gouvernement,
de la société civile et du secteur privé car, chacun à leur manière, ils jouent tous des
rôles clés dans la réussite de la mise en oeuvre des réformes institutionnelles.
- d’autre part, la nécessité de définir, dans le Code même, un certain nombre de
règles précises concernant les autorisations, les prélèvements, les usages, les
mesures de protections, , les responsabilités dans la définition des normes
techniques, nonobstant les dispositions réglementaires qui devront être établies par
ailleurs.
En relation avec le premier niveau, les principes de gestion intégrée des ressources en
eau –GIRE ont été transposés dans le code de la manière suivante :
L’approche holistique est exprimée à travers des dispositions relatives aux eaux
pluviales, superficielles, souterraines et marines, ainsi qu’à l’ensemble des usages de
l’eau ;
L’approche de planification par bassin versant est traduite par la mise en place
d’agences de bassin décentralisées et par la préparation de plans d’aménagements et
de gestion par bassin ;
L’approche participative est rendue effective par la création de comités de gestion
de l’eau au niveau des bassins versants ;
L’approche environnementale est détaillée dans les chapitres consacrés à la
protection des eaux et à la lutte contre la pollution ;
L’approche économique est prise en compte dans les dispositions relatives aux
aménagements et ouvrages hydrauliques, aux prélèvements des eaux souterraines et
de surface, à la participation du secteur privé à la gestion déléguée des services
publics ;
L’approche financière est comprise dans les dispositions relatives aux principes :
« Préleveur = payeur / pollueur = payeur »,
ainsi qu’aux modalités de financement de la GIRE.
En relation avec le second niveau, les principes généraux énumérés ci-dessus ont été
renforcés, dans le Code proprement dit, par des dispositions détaillées portant sur les
matières relevant directement de l’autorité responsable de l’eau. Notamment : (i) les
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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31. conditions et modalités d’octroi des autorisations de construction d’ouvrages hydrauliques
et de prélèvement des eaux ; (ii) les normes de construction et les mesures de protection
des ouvrages hydrauliques ; (iii) les conditions d’utilisation des eaux pour les différents
usages ; (iv) les mesures portant sur la police des eaux, les infractions et les sanctions.
3.2 Les engagements internationaux du Togo dans le secteur de l’eau
3.2.1 Les processus GIRE dans l’espace CEDEAO
Le processus GIRE au niveau sous-régional a été lancé par la Conférence Ouest Africaine
sur la GIRE (COA-GIRE) de Ouagadougou (3-5 mars 1998). Cette conférence a eu trois
résultats très importants :
• Une prise de conscience : la GIRE est une nécessité pour la sous région. Pour
résoudre dans sa globalité le problème actuel des ressources en eau, il est vain de
vouloir s’attaquer à chaque cause prise isolément, tant les interactions entre les
causes sont fortes et complexes. De même, la nature éminemment transfrontalière
des problèmes d’eau, ainsi que l’existence d’un espace régional économique et
humain commun, militent en faveur d’une approche commune, homogène, concertée
et intégrée.
• Un engagement politique : la Déclaration de Ouagadougou (voir Encart 1).
• Un processus de suivi aboutissant à un plan d’action régional de GIRE (PAR-G
Encart 1 : Extraits de la « Déclaration de Ouagadougou »
Nous, Ministres et Chefs de délégations chargés des ressources en eau participant à la Conférence
ouest africaine sur la gestion intégrée des ressources en eau, tenue à Ouagadougou du 3 au 5 mars
1998, après avoir examiné les différents aspects de la gestion actuelle des ressources en eau dans nos
pays, […]
Exhortons nos gouvernements à :
1 mettre en œuvre dans nos pays respectifs, un processus de gestion intégrée des ressources en eau,
s’appuyant sur un Plan d’Action National de l’Eau ;
2 créer un cadre de coopération régionale pour la gestion intégrée des ressources en eau, l’harmonisation
des politiques et des législations en matière d’eau et les échanges d’expérience ;
3 créer ou redynamiser les cadres de concertation entre pays riverains pour la gestion concertée des eaux
des bassins partagés ;
4 élaborer des stratégies nationales et régionales pour la mobilisation des ressources financières
nécessaires à la gestion intégrée des ressources en eau.
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32. 3.2.1.1 La Convention sur le bassin du fleuve Volta.
3.2.2 Les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)
Ils résultent d’un engagement pris par la Communauté Internationale, y compris le Togo,
en septembre 2000 à l’ONU. Pour l’eau potable, il est le suivant:
« ….Nous8 décidons également de réduire de moitié, d’ici 2015, la proportion de la
population mondiale dont le revenu est inférieur à un dollar par jour, celle des personnes
qui souffrent de la faim et la proportion des personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable
ou qui n’ont pas les moyens de s’en procurer (OMD n° 7 : assurer un environnement
durable) ».
Cette déclaration a été complétée lors du Sommet Mondial du Développement Durable
tenu à Johannesburg en 2002 avec l’Objectif 2015 pour l’assainissement., lequel est
également de réduire de moitié la proportion de la population qui n’ a pas accès à des
services adéquats d assainissement .
En fait, l’accès à l’eau intervient directement ou indirectement dans sept des huit Objectifs
du Millénaire pour le Développement (OMD- voir l’Annexe 1)
3.2.3 Les Accords multilatéraux sur l’Environnement
Le Togo est Partie à plusieurs conventions et accords internationaux en matière
d’environnement. Parmi ceux-ci figurent les trois conventions issues du sommet de Rio à
savoir : la Convention sur la Biodiversité, la Convention Cadre sur les Changements
Climatiques et la Convention sur la Désertification. S’ y ajoute celle de Stockholm sur les
polluants organiques persistants (POP).
Depuis la signature et la ratification de ces conventions, le pays s’est engagé à apporter
sa contribution aux efforts de la Communauté internationale pour gérer l’environnement et
les ressources naturelles de manière à permettre aux générations actuelles de satisfaire
leurs besoins sans compromettre ceux des générations futures.
Encore plus spécifiques de la thématique de l’eau, on peut relever aussi la signature de :
- la Convention relative aux zones humides d'importance internationale, particulièrement
comme habitats de la sauvagine, dite Convention de Ramsar (1971) ;
- la Convention relative à la coopération en matière de protection et de mise en valeur du
milieu marin et des zones côtières de la région de l'Afrique de l'Ouest et du Centre
(WACAF), Abidjan 1981.;
La procédure de ratification n’a souvent pas été suivie de mesures appropriées
d’incorporation dans la législation nationale, dont les textes sont, pour la plupart antérieurs
aux conventions.
8 Chefs d'État et de Gouvernement
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33. 4. LE CADRE INSTITUTIONNEL DU SECTEUR DE L'EAU
Plusieurs structures interviennent dans le secteur de l’eau, soit sous forme statutaire, soit
par le biais d’activités ayant
une incidence plus ou moins importante dans le secteur. D’autres entités contribuent à
travers leurs activités au développement du secteur - notamment le secteur privé à but
lucratif, la société civile (ONG et associations), les organismes de coopération et d’ autres
intervenants.
4.1 Les services de l’Etat
La fragmentation des structures administratives, associée au manque de concertation, a
aggravé les risques et entraîné pour le secteur de l’eau des conflits d’intérêt et des
atteintes à la disponibilité et à la protection de la ressource. Les principaux intervenants
publics sont:
Le Comité National de l’Eau, qui est un comité interministériel créé par décret n°
70-161/PR du 14 septembre 1970. Il est chargé, sous l’autorité du ministre chargé des
ressources hydrauliques, de suivre les activités relatives à l’eau sur toute l’étendue du
territoire national.
Le (nouveau) Ministère des Mines, de l’ Energie et de l’Eau, fruit de la fusion
des précédents ministères des mines et de l’énergie d’une part, de l’eau d’ autre part -
avec en particulier :
• la Direction générale des mines et de la géologie (DGMG) chargée de la
collecte des informations sur les ressources en eau souterraine en vue de
leur évaluation et utilisation rationnelle,
• La Direction Générale de l'Eau et de l’Assainissement dont les activités sont
surtout orientées vers l'approvisionnement en eau potable, la gestion de la
ressource et l'élaboration de politiques. Pour assurer ses missions, la DGEA
est divisée en trois directions : une direction de la planification et de la
Gestion des ressources en eau, une direction de l’approvisionnement en
eau potable.
Et une direction de l’assainissement. Les services déconcentrés de la DGEA
sont
Présents dans les cinq (5) régions administratives du pays.
La Société Togolaise des Eaux (TdE), issue en 2003 de la restructuration de
l’ancienne RNET (régie nationale des eaux du Togo) est chargée de l'approvisionnement
en eau potable des centres urbains. Il s’agit d’une société à gestion autonome disposant
d’un Conseil d’Administration et d’un Conseil de Surveillance. En 2004, un contrat
d’exploitation de dix (10) ans est signé entre l’Etat et la TdE. Cette dernière a pour
missions de :
• mettre à la disposition du grand nombre possible de ménages et
d’opérateurs économiques en milieu urbain, une eau de qualité en quantité
suffisante et au moindre coût ; elle dessert actuellement 44 000 abonnés.
Assurer la collecte et l’évacuation des eaux usées dans les agglomérations
urbaines où les équipements existent.
La Direction de la Météorologie Nationale créée par décret n° 71-207 du 18
novembre 1971. La DMN est notamment chargée de l’organisation administrative,
technique et scientifique de toutes les sections de la météorologie nationale; de la
gestion et l’exploitation de tout le réseau de la météorologie nationale – réseau
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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34. synoptique, réseau climatologique, réseau pluviométrique, réseau hydro météorologique
et bio climatologique.
Le Ministère de l'Agriculture, de l'Élevage et de la Pêche au travers de sa
"Direction de l’Aménagement et de l’Équipement Rural (DAER)" assure notamment le
contrôle et suivi des travaux et la réalisation des projets d’aménagement hydro agricoles
(barrages, périmètres irrigués, aménagements de bas-fonds, etc.) ainsi que ceux
destinés à l’alimentation en eau des zones rurales. La Direction de l’élevage et de la
pêche (DEP) s’occupe de l’exploitation des infrastructures hydrauliques à des fins
d’élevage et de pêche. Enfin, les Directions régionales de l’agriculture, de l’élevage et de
la pêche (DRAEP) sont les maîtres d’ouvrages délégués chargés de l’organisation, de
l’exploitation et de la gestion des infrastructures hydro agricoles dans les différentes
régions.
Le Ministère de l’Environnement, du tourisme et des Ressources Forestières au travers
de la Cellule de Coordination du Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE) a
rédigé le document de Politique Nationale de l’Environnement au Togo qui a été adopté
par le Gouvernement en décembre 1998 dont un des axes est la préservation de la
qualité des ressources en eau.
Le Ministère de la santé, avec sa Direction générale de la santé; la direction des Soins de
Santé Primaire et de la Population et l’Institut National d’Hygiène.
Le Ministère de la coopération, du développement et de l’aménagement du
territoire sera sans doute appelé à jouer un rôle en orientant l’implication des PTF dans
le secteur de l’eau sur le plan sectoriel et géographique
Dans la mouvance de la concertation organisée en vue de l’introduction de la
GIRE, de nouvelles organisations collégiales sont apparues. Ainsi :
• , le Partenariat National de l’Eau du Togo (PNE-TOGO), créé en novembre
2006. C’est un organe de rassemblement et de conciliation qui regroupe
tous les acteurs intervenant dans le secteur de l’eau au niveau national. Il
regroupe les structures étatiques, les organisations privées, la société civile,
les structures de recherche. Son objectif est de promouvoir la gestion
intégrée des ressources en eau.
• Le Comité Interministériel de Pilotage de la Politique et des Stratégies
Nationales de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (CIP), créé par
arrêté n° 019/MEMEPT/DGH du 25 juin 2001. Le CIP a notamment pour rôle
de suivre dans le détail l’élaboration et la mise en place d’une politique et
des stratégies nationales de gestion intégrée des ressources en eau.
4.2 Les collectivités locales
Selon la loi N° 98-006 du 11 février 1998 portant d écentralisation, le pays est subdivisé en
cinq régions. Les régions sont subdivisées en préfectures et en sous préfectures. Le Togo
compte au total 30 préfectures et 4 sous-préfectures. Chaque préfecture est composée de
plusieurs communes urbaines ou rurales. Ces dernières sont des collectivités
décentralisées dotées de personnalité morale et d’autonomie financière, sous la tutelle du
ministère chargé des collectivités territoriales.
UNDESA : Synthèse GIRE/OMD
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35. La loi confie d’importantes attributions environnementales aux collectivités territoriales.
Afin de permettre aux différentes collectivités territoriales d’exercer leurs compétences, la
loi institue dans chacune de ces entités une commission permanente des affaires
domaniales et de l’environnement, rattachée selon le cas au conseil municipal, préfectoral
ou régional. Les avancées de cette loi dans le domaine environnemental, sont très
importantes. Mais, à ce jour, elle n’a encore reçu aucun texte d’application.
Les communes urbaines disposent en principe de services techniques pour la gestion de
la voirie, de l’assainissement individuel, du ramassage des ordures ménagères, et du
curage des installations de drainage d’eaux pluviales. Elles sont aussi chargées de la
gestion des latrines publiques et des bornes fontaines.
Il est prévu que les communautés semi urbaines assurent la gestion et l’exploitation de
l’eau distribuée à travers un Conseil de l’Eau et que la gestion des systèmes soit assurée
par une PME locale.
4.3 Les opérateurs privés
Il s’agit des bureaux d’études, entreprises, consultants, ONG impliqués dans la conception
et réalisation d’infrastructures d’adduction d’eau ou d’assainissement ou leur exploitation
et entretien, ainsi que parfois dans les activités de conscientisation et formation liées à la
mise en service.
La quasi-totalité des usagers peuvent être catégorisés également parmi les opérateurs
privés. En particulier, les communautés rurales assurent la gestion et l’exploitation de
l’eau distribuée à travers un Comité Eau mis en place. Un contrat de gestion du point
d’eau est signé entre l’administration et la communauté.
A Lomé, un service privé « d’eau potable » couvre les quartiers mal ou non desservis par
le réseau d’adduction de la TdE. Deux cents (200) opérateurs privés environ participent
ainsi à la distribution d’eau. Ce secteur informel est très dynamique dans la vente d’eau
mais il utilise des équipements hydrauliques très sommaires, n’effectue pas de contrôle
chimique et bactériologique de l’eau vendue et n’est pas assujetti à des règles
d’établissement et d’exploitation adaptées à la problématique actuelle de gestion intégrée
des ressources en eau.
4.4 Le financement des programmes du secteur de l’eau
Depuis longtemps, les investissements de l’Etat dans le secteur sont extrêmement réduits.
Les réalisations ont été totalement dépendantes d’une aide extérieure très fluctuante, de
plus en plus canalisée à travers des ONG et avec une implication des plus réduites des
services officiels. L’assistance technique et financière des PTF s’est concentrée sur l’AEP
dans le secteur rural, tout en restant largement inférieure aux besoins exprimés. Les
aménagements hydro agricoles sont totalement négligés, ainsi que l’assainissement.
4.5 Les institutions internationales et la coopération entre pays en matière de
ressources en eau
La République du Togo a des ressources en eau partagées avec le Bénin pour ce qui
concerne du fleuve Mono et le système lagunaire du Lac Togo, avec le Burkina Faso, le
Bénin et le Ghana pour ce qui concerne le fleuve Volta, avec le Bénin et le Ghana pour ce
qui concerne le système aquifère côtier.
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36. De fait, une majorité du territoire national se trouve à faire partie de bassins versants de
cours d’eau transfrontaliers.
Depuis les années 60, le Togo est engagé dans une entente avec le Bénin concernant
l’exploitation des eaux du Mono aux fins hydroélectriques essentiellement, avec la
construction – achevée en 1986 – du barrage de Nangbeto, en principe destiné à des
usages multiples mais qui pour l’instant fournit seulement de l’électricité aux deux pays
D’autre part, 47% du territoire national appartiennent au bassin transfrontalier de la Volta,
pour lequel une Autorité du bassin de la Volta (ABV) regroupant les six pays riverains
(Ghana, Burkina Faso, Mali, Niger, Togo et Bénin) a été créée en janvier 2007 et est en
train de se mettre en place, sous l’égide de l’ Unité de Coordination pour l’Eau de la
CEDEAO avec l’appui du FEM, du PNUE et de l’ UE. Bien que le Togo ne contienne que
6% environ du bassin, sa contribution au remplissage du barrage d’ Akosombo au Ghana
est notable.
5. LES RESSOURCES EN EAU DU TOGO
La notion de ressources en eau doit être précisée. Il ne suffit pas, en effet, qu’il y ait de
l’eau quelque part à un moment donné pour en faire une ressource exploitable. Il faut
également un usage ou un besoin, exprimé ou potentiel, qui corresponde au lieu et au
moment de disponibilité de l’eau. Il faut, enfin, se soucier de la durabilité de l’usage en
comparant les besoins exprimés au renouvellement de la ressource et à la nécessité de
préservation des écosystèmes et des services environnementaux que ceux-ci procurent.
. Les besoins du développement, l’augmentation des besoins individuels et
l’accroissement de la population, la nécessité de préserver l’avenir en conservant les
milieux naturels et la biodiversité, la compétition croissante entre les usages de l’eau, sont
autant de raisons pour accélérer la mise en place d’une gestion intégrée des ressources
en eau (GIRE). Il faut en outre tenir compte des besoins et des plans des pays voisins,
en raison du caractère transfrontalier de la plupart des ressources de surface ou
souterraines du Togo.
A priori, la demande actuelle en termes de prélèvements d’eau de surface et d'eau
souterraine est quantitativement de faible importance en moyenne annuelle. Elle pourrait
devenir relativement importante par rapport à la ressource disponible localement si les
besoins augmentaient de manière significative, en particulier ceux des aménagements
hydro- agricoles (développement des périmètres irrigués en réponse au souci de sécurité
alimentaire) ainsi que les usages industriels.
Les ressources en eau du Togo comprennent les eaux de surface et les eaux
souterraines, dont les prochaines sections dressent la situation respective.
5.1 Les précipitations
Les précipitations sont à l’origine des eaux de surface, courantes ou stagnantes et
participent largement à la recharge des eaux souterraines
Le Togo est soumis à une pluviométrie variable, non seulement dans l’espace (de moins
de 800 mm sur le littoral à 2000 mm dans les régions montagneuses), mais aussi dans le
temps - avec des fluctuations interannuelles sensibles. .
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37. La distribution des isohyètes est présentée à la figure 4
Figure 4 : Climat du Togo .a) isohyètes moyennes ; b) températures moyennes
(source : réf. 8 )
Le graphique 1 présente un histogramme de 15 stations pluviométriques du Togo, pour
lesquelles il compare les précipitations moyennes de la période 1961 – 1990 à celles de la
période 1991-2000.
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