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Etude de faisabilité socio-économique du
grossissement des bêches de mer dans le
Sud malgache
Contrat de services n° PE2/011/2008
Rapport final
Randrianarivelo Benjamina Mahasolo
Décembre 2008
Financé par
Union Européenne
PROGRAMME DE GESTION DURABLE DES ZONES
COTIERES DE L’OCEAN INDIEN (ProGeCo)
Commission de l’Océan Indien (COI)
RBM_13 décembre 2008 1
ACRONYMES
AMP Aire Marine Protégée
Ar Ariary
BDM Bêche-de-Mer
BV Blue Ventures
CAA Chef d’Arrondissement Administratif
CAC Centre d’Appui aux Communes
COI Commission de l’Océan Indien
CSA Centre de Services Agricoles
CSB Centre de Santé de Base
CTD Collectivité Territoriale Décentralisée
DAGT Directeur de l'Administration Générale du Territoire
DCP Dispositif de Concentration du Poisson
DDR Directeur du Développement de la Région
DRDR Direction Régionale du Développement Rural
EPP Ecole Primaire Publique
FDL Fonds de Développement Local
FID Fonds d’Intervention pour le Développement
GTDR Groupe de Travail pour le Développement Rural
IH-SM Institut Halieutique des Sciences Maritimes
LP2D Lettre de Politique de Décentralisation et de Déconcentration
MAEP Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
MAP Madagascar Action Plan - Madagasikara Am-Perinasa
MCA Millenium Challenge Account
MH Sa Madagascar Holothurie Société anonyme
ONG Organisation Non Gouvernementale
RBM_13 décembre 2008 2
PACP Programme d’Appui aux Communautés de Pêcheurs
PADR Plan d'Action pour le Développement Rural
PAE Plan d'Actions Environnemental
PCD Plan Communal de Développement
PN2D Programme National de décentralisation et de Déconcentration
PNAT Politique Nationale d'Aménagement du Territoire
PNF Programme National Foncier
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
PPP Partenariat Public Privé
PRD Plan Régional de Développement
PROGECO Programme de Gestion Durable des Zones Côtières de l’Océan Indien
PSDR Projet de Soutien au Développement Rural
PTA Plan de Travail Annuel
PTF Partenaire Technique et Financier
RRI Rapid Results Initiative
SG Secrétaire Général
SNAT Schéma National d’Aménagement du Territoire
SRPRH Service Régional de la Pêche et des Ressources Halieutiques
STD Service Technique Déconcentré
TMD TransMad Développement
WCS Wildlife Conservation Society
ZEE Zone Economique Exclusive
ZF Zanga Fotsy
RBM_13 décembre 2008 3
ETUDE DE FAISABILITE SOCIO-ECONOMIQUE DU GROSSISSEMENT DES
BECHES DE MER (BDM) DANS LE SUD MALGACHE
Randrianarivelo Benjamina Mahasolo
Consultant
Sommaire
INTRODUCTION
1. Rappel des termes de référence : Compréhension des motivations socio-
économiques des familles pour le projet de fermage_P6
1.1 Introduction
1.2 But de la mission
2. Méthodologie mise en œuvre et déroulement de la mission : Visite sur
terrain au niveau des différents acteurs de la filière BDM_P6
ANALYSE DE LA SITUATION IN SITU
3. Description succincte du secteur des BDM_P7
3.1 Part des BDM dans la pêche traditionnelle à Madagascar : En
baisse continue contrairement aux tendances sur l’ensemble du sous-
secteur
3.2 Résultats en commercialisation des BDM au niveau de la Région
Sud-Ouest : Analyse biaisée au regard de réserves sur les chiffres
disponibles
3.3 Principales typologies d’acteur dans le fonctionnement de la filière
BDM : Système identique à ce qui se pratique dans la collecte de
produits de mer en général
3.4 Profil des acteurs pour le projet de fermage de BDM dans le Sud-
Ouest de Madagascar : Les intervenants directs au cœur du dispositif,
avec l’appui de différentes structures, notamment pour
l’accompagnement technique et financier, et l’ancrage socio-culturel
et politico-administratif
4. Compréhension de la problématique du fermage de BDM par les
villageois : Contexte favorable pour le fermage de BDM du fait du besoin
généralisé de revenu supplémentaire_P20
4.1 Une situation assez simple : Des conditions de vie qui se détériorent,
alors que les stocks de ressources naturelles s’amenuisent de manière
très palpable
4.2 Les mentalités évoluent en conséquence : Une forte demande
d’activités génératrices de revenus couplée à la reconnaissance de la
nécessité de conservation des ressources naturelles (Effet AMP)
4.3 Néanmoins, quelques risques ont été relevés, et notamment, à la
lueur des premières expériences en fermage qui ont été initiées avec
l’appui de BV
RBM_13 décembre 2008 4
5. Conséquences du fermage en termes d’activité et de répartition du travail
pour les familles : Activités dominées en temps passés pour les villageois, par le
gardiennage et la maintenance_P23
5.1 Les activités et tâches nécessaires pour l’exploitation des parcs ont
pu être mieux appréhendées à la lueur des expériences pilotes
5.2 Rôles joués par les autres acteurs d’appui et d’accompagnement
dans le cadre du projet de fermage de BDM
6. Retombées économiques pour les villageois et problématique des prix :
Déconnexion entre prix sur le marché local et cours internationaux_P26
6.1 Tendances structurelles à la baisse de la quantité, de la qualité et
du prix des BDM au niveau local
6.2 Forte baisse de prix de la BDM localement, en 2008, à chercher
ailleurs que dans la dépréciation de l’US$
6.3 Budget des dépenses courantes des ménages et des revenus issus
de la commercialisation de BDM
6.4 Des éléments de coûts encore peu maîtrisés, dans le cycle de
production de BDM
6.5 Opportunités à exploiter sur le marché international
6.6 Effets économiques induits : Cas du PACP
7. Structures les plus aptes à mener à bien l’opération : La logique de business
n’est pas encore à l’ordre du jour_P32
7.1 Rappel sur le ciblage des villages
7.2 Critères de choix des bénéficiaires
7.3 Typologie des structures les plus indiquées pour l’exploitation des
enclos
8. Prise en considération des enjeux liés au vol, principal facteur de risque
unanimement reconnu : Des cas déjà constatés sur les initiatives pilotes_P36
9. Cas de la vente hors MH Sa par les propriétaires : Anticipation par le
dispositif existant_P39
RECOMMANDATIONS
10. Clarifier rapidement de manière concertée les fondations du Projet_P40
10.1 Promouvoir le partage de la vision entre les parties prenantes, et la
clarification de la répartition de rôles et de la coordination
10.2 Actualiser les textes réglementaires sur la commercialisation des
BDM en élevage
10.3 Fixer les modes opératoires dans les exploitations, veiller à leur
appropriation par les concernés et apporter une attention particulière
à la réussite des premières opérations
11. Promouvoir en priorité un rôle majeur pour les femmes pour la conduite
des projets de fermage de BDM_P43
12. Offrir un prix incitatif, en contrepartie de l’accroissement du
professionnalisme des fermiers, se traduisant par le respect de la parole
donnée dans la qualité et la régularité de livraison des BDM d’élevage_P44
12.1 Payer aux fermiers un prix au moins égal au cours du marché
RBM_13 décembre 2008 5
12.2 Diminuer les coûts de revient, par la maitrise progressive de
l’ensemble du process de production.
12.3 Veiller à l’amélioration constante de la qualité des produits, pour
se positionner
sur le niveau EXTRA qui est le mieux rémunéré
12.4 Prospecter les marchés extérieurs les plus rémunérateurs
13. Mener des actions sur plusieurs fronts pour juguler le risque de vol dans les
enclos_P47
14. Initier une campagne de communication institutionnelle pour assurer
l’ancrage régional, national et international_P48
ACTIONS A COURT TERME
15. Les sept (7) mesures à conduire dans les semaines à venir_P49
ANNEXES
Annexe 1 : Termes de références
Annexe 2 : Agenda du déroulement de la mission
Annexe 3 : Personnes CONTACTS
Annexe 4 : Bibliographie
Annexe 5 : Budget Dépenses & Revenus des Ménages
Annexe 6 : Indication sur les Prix
Annexe 7 : Statistiques de réalisations en BDM
Annexe 8 : Présentation succincte des ONG en appui à la filière BDM
Annexe 9 : Distance et Coûts de Transports
Annexe 10 : Evolution des cours de change de l’euro et du dollar par
rapport à l’Ariary
Annexe 11 : Supports de présentation lors de la restitution finale du 11
décembre 2008
Encadré
1. Teneur du protocole de mise en place et suivi du grossissement_P25
2. Eléments de réflexion sur le DINA_P38
RBM_13 décembre 2008 6
INTRODUCTION
1. RAPPEL DES TERMES DE REFERENCE : COMPREHENSION DES MOTIVATIONS SOCIO-
ECONOMIQUES DES FAMILLES POUR LE PROJET DE FERMAGE DE BDM
1.1 Introduction
Dans le cadre de l’Appel à Proposition lancé par ProGeCo EU COI, deux projets ont
été soumis par des ONG et acceptés. Cela concerne le grossissement des BDM dans
des enclos villageois.
En début de projet, l’ensemble des partenaires (lié par une volonté de succès)
voudrait, au travers d’une étude ponctuelle, avoir une bonne compréhension socio-
économique de la motivation des familles Vezo a adhérer aux 2 projets, avoir des
suggestions sur la meilleure approche et la manière de faire face aux problèmes.
Il est aussi impératif de comprendre que l’on est en train d’essayer de mettre en
place une filière de production pérenne (fermage) avec un opérateur
(Madagascar Holothurie sa : MHsa) , vendant des juvéniles à des pêcheurs qui seront
rachetés un an après sous forme d’individus adultes .
1.2 But de la mission
Le but de la mission est une bonne compréhension des motivations socio-
économiques des familles pour le projet et cela couvrirait les points suivants :
Compréhension de la problématique du fermage de BDM par les villages ;
Conséquences du fermage en termes d’activité et de répartition du travail
pour les familles;
Retombées économiques pour les villageois et problématique des prix;
Structures les plus aptes à mener à bien l’opération;
Prise en considération des enjeux liés au vol et à la vente par les
propriétaires ;
Tout autre élément positif ou négatif pouvant influencer le projet.
Les aspects techniques ne sont pas du ressort de cette étude.
2. METHODOLOGIE MISE EN ŒUVRE ET DEROULEMENT DE LA MISSION :
ESSENTIELLEMENT A BASE DE VISITE SUR TERRAIN AU NIVEAU DES DIFFERENTS ACTEURS
DE LA FILIERE BDM
La mission a démarré vers mi-Novembre 2008, à Antananarivo et a continué
pendant une dizaine de jours en différents endroits du littoral du Sud-Ouest, entre
Morombe et Toliary, sous forme d’interviews individualisés ou en petits groupes.
29 interviews ont ainsi été menées (Liste des contacts en Annexe 3), 5 Focus group
animés et 4 sites visités.
RBM_13 décembre 2008 7
Le calendrier y afférent se résume comme suit (Détail en Annexe 2) :
10 au 16/11 17 au 23/11 24 au 30/11 01 au 07/12 08 au 12/12
Antananarivo Arrivée à
Morombe
* Morombe
* Andavadoaka
& Environs
* Villages du
littoral jusqu’à
Toliary
* Toliary
* Antananarivo
* Toliary
* Antananarivo
Et en termes de travail de traitement et d’analyse, l’on a procédé aux activités ci-
après :
Exploitation documentaire (Liste en Annexe 4) ;
Consolidation statistique ;
Recoupement et rapprochement ;
Simulation ;
Projection ;
Validation itérative ;
Restitution d’étape ;
Restitution finale.
ANALYSE DE LA SITUATION IN SITU
3. DESCRIPTION SUCCINCTE DU SECTEUR DES BDM
3.1 Part des BDM dans la pêche traditionnelle à Madagascar : En baisse continue
contrairement aux tendances sur l’ensemble du sous-secteur
Sur la base de l’observation sur une dizaine d’années, de 1994 à 2003, on constate
que :
Si la production pour l’ensemble du sous-secteur de la pêche traditionnelle
s’est accrue de 12%, elle a inexorablement chuté pour les BDM, soit un taux
de -63% en dix (10) ans ;
RBM_13 décembre 2008 8
0
10 000
20 000
30 000
40 000
50 000
60 000
70 000
80 000
90 000
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
20022003(provisoire)
Pêche traditionnelle - Trépangs
Source : Rapport annuel et COS des Services décentralisés
Il en résulte ainsi que la part des BDM dans le volume global de la pêche
traditionnelle a été divisée par 3, passant de 3% dans les années 1994/97, à
1% entre 1999 et 2003.
Les chiffres détaillés sont fournis en Annexe 7.1.
3.2 Résultats en commercialisation des BDM au niveau de la Région Sud-Ouest :
Analyse biaisée au regard de réserves sur les chiffres disponibles
Les données disponibles sur la Région du Sud-Ouest concernent la période 2007 à
novembre 2008, mais les trop grandes variations d’un mois à l’autre, et d’une année
à l’autre, laissent planer un certain doute quant à la fiabilité des chiffres (Voir détails
en Annexe 7.2).
Nonobstant ces réserves, on peut relever les tendances suivantes :
Même si la commercialisation de 2008 ne concerne que 8 mois sur 12, le
volume total y afférent observe une baisse significative, les chiffres de 2008 ne
représentant que 37% de ceux de 2008 (54 tonnes contre 147 tonnes) ;
Le prix unitaire par kilo est en chute libre en 2008, ne représentant plus que
14% du niveau de 2007 pour l’exportation, et voire même 6% pour le marché
interne ;
Notons que ces réalisations sont le fait de trois opérateurs, dont un seul à
l’exportation sur Hong Kong, et deux autres qui commercialisent selon un
circuit transitant par Antananarivo.
3.3 Principales typologies d’acteur dans le fonctionnement de la filière BDM :
Système identique à ce qui se pratique dans la collecte de produits de mer en
général
Le tableau ci-après, décrit succinctement les quatre (4) typologies d’acteur dans la
filière BDM, à savoir :
- Le collecteur
RBM_13 décembre 2008 9
- L’exportateur ;
- Le mareyeur ;
- Et le pêcheur.
Les effectifs correspondants se présentent en pyramide, avec une base étendue de
pêcheurs et de moins en moins de collecteurs.
A titre d’illustration, l’on compte une centaine de pêcheurs à Andavadoake, dont
une vingtaine de femmes pour la pêche à pied – mais de moins en moins de BDM
au profit de la pieuvre, par insuffisance de stocks, depuis 2000 – ou une trentaine du
côté de Salary, alors qu’il n’y a plus que deux mareyeurs à Andavadoaka1 ou 4 à
Tampolove, et aucun à Ambatomilo depuis 2007. Un seul collecteur à Morombe, et
plusieurs acheteurs à Toliary mais un seul exportateur au départ du port. A Fitsitike,
dans la Baie de Ranobe, 1 020 villageois détiennent une carte de pêcheur, contre 6
pour les mareyeurs en poisson et 4 en trépang.
LES ACTEURS DE LA FILIERE BDM
TYPOLOGIE STATUT FONCTION
EXPORTATEUR
DE PRODUITS
HALIEUTIQUES
Toute personne physique ou morale
effectuant le négoce ou la vente des
produits halieutiques sur le marché
extérieur
COLLECTEUR Est appelé « collecteur », toute
personne physique ou morale exerçant
les activités n’incluant ni la pêche ou
la capture directe par quelque moyen
qu’il soit, ni la cueillette d’espèces
animales ou végétales dans le milieu
aquatique
Achète les produits soit au travers
de son réseau de sous-collecteurs,
qui se déplacent sur les sites, soit
directement à son entrepôt, sur
livraison des mareyeurs
Traite les produits achetés frais, ou
déjà traités mais dont la qualité de
traitement est jugée insuffisante
MAREYEUR Toute personne physique effectuant
uniquement des opérations d’achat et
de vente de produits halieutiques à
l’intérieur d’une seule zone de
collecte.
Achète directement les produits
frais apportés par les pêcheurs des
environs, et les traite avant vente
au sous-collecteur
Vend rarement des BDM à l’état
frais
PECHEUR Villageois dont l’activité principale ou
secondaire est la pêche, avec ou sans
matériel
Vend généralement auprès d’un ou
des mareyeurs, sous forme de
produits frais au retour de la pêche
Vend quelquefois des produits
qu’il traite lui-même
1
Il y en avait pourtant plus d’une demi-douzaine il y a dix ans
RBM_13 décembre 2008 10
3.4 Profil des acteurs pour le projet de fermage de BDM dans le Sud-Ouest de
Madagascar : Les intervenants directs au cœur du dispositif, avec l’appui de
différentes structures, notamment pour l’accompagnement technique et financier,
et l’ancrage socio-culturel et politico-administratif
3.4.1 Famille de pêcheur
Il pêche généralement différents produits de mer (et/ou) (poisson, poulpe,
pieuvre, calamar, BDM, …) en mer, alors que sa femme et ses enfants
pratiquent la pêche à pied
Le poisson est salé et enlevé sur place par des gens basés sur les hauts
plateaux (Fianarantsoa, Antsirabe, Antananarivo, …)
La pieuvre est séchée, une fois vidée et nettoyée
La BDM est de moins en moins pêchée,eu égard à sa rareté
Dans certains cas rares, on cultive aussi des produits vivriers2
3.4.2 Mareyeur implanté dans un village de pêcheurs
A généralement exercé à ce titre depuis quelques temps, et reste encore
fidèle au poste malgré l’abandon d’un certain nombre de collègues face à
la concurrence et à la diminution continue des quantités de produit3
Il/Elle peut travailler en indépendant4, ou à la commission vis-à-vis de sous-
collecteurs qui se déplacent au niveau des villages5
Au fur et à mesure de sa croissance, il/elle arrive à développer d’autres
activités, comme une épicerie, un petit restaurant, un petit hôtel
Dans beaucoup de cas, la meilleure part du CA dans le portefeuille d’activité,
provient des BDM, mais le poids de celles-ci dans les revenus tend
inexorablement à diminuer avec le temps6
2
A Ampasimaro, une dizaine est concernée dans le village – du manioc, du maïs et de la patate douce, pour
l’auto-consommation et la vente à Andavadoaka, à l’état séché (1 000 Ar le toko pour la patate douce; 400 Ar
par kg pour le manioc séché)
3
Exemple : 3 tonnes de Tsopena par jour en 1990 et seulement 10 kg par mois actuellement, à Tampolove
4
Il/Elle achète alors à hauteur de ses capacités financières, en propre
5
Dans le cas des ententes avec MUREX et COPEFRITO, le montant y afférent s’élève à raison de 200 Ariary5
par kg sur la base d’un prix de référence fixé à l’avance
6
Cas de Tampolove : Alors que les BDM représentaient la moitié de ses revenus en 1995, cela ne s’élève plus
qu’au quart en 2008 – A Tsandamba, les revenus issus de la location de bungalows et de la restauration ont
dorénavant pris le dessus sur ceux de la commercialisation de BDM
RBM_13 décembre 2008 11
3.4.3 VELONDRIAKE
Objet : Réseau créé en 2004 pour la gestion durable des ressources marines7
Structure et organisation :
Regroupe 24 villages
Tous les habitants des villages sont membres de Velondriake
Découpage en 3 Vondrona
o Sud : 8 villages près de la Baie des Assassins
o Centre : d’Ampasilava à Ambolomadinika
o Nord : Jusqu’à Nosy Be
Chaque village dispose d’un sous-comité de 2 à 4 personnes, selon la
taille, et est représenté à l’AG
Chaque Vondrona est doté d’un comité de 11 personnes
Et le comité central est composé de 12 membres, soit 4 par Vondrona
Sponsoring et financement :
Projet modèle ayant reçu des prix mondiaux, dont récemment,
l’équivalent du prix Nobel en matière de conservation marine, pour la
vision du développement régional basé sur des revenus durables
La Fondation Mc Arthur finance maintenant Velondriake
Diagnostic sur le fonctionnement :
Mécanisme de coordination et de discipline interne8
Capacité de fixer la répartition au niveau du foncier marin, délivrer des
sanctions, …
Limites : i) Existence du pouvoir légal, en parallèle (qui peut donner
une autorisation, sans tenir compte des règles édictées au sein de
Velondriake) ; ii) Capacité financière des collecteurs
Opportunité : Existence de KALONY, qui a été approuvé par le Tribunal
à Toliary, mais qui nécessite que soient instaurés un règlement au
niveau des villages, comme pour les modes de paiement (en argent,
en zébu, …) et des mécanismes de consultation et de décision
3.4.4 ONG d’appui au développement
Deux (2) ONG oeuvrent dans le cadre du projet de fermage de BDM : Blue
Ventures et Trans Mad Développement
BLUE VENTURES
Objet : BV investit dans le développement local, notamment par la promotion
de revenus alternatifs à la pêche
BV travaille sur 25 villages de la côte sud ouest, entre Morombe et la Baie
des assassins, dans la plus grande aire protégée marine de l’Océan Indien
(800 km² - 50 km de côtes)
7 Délimitation d’une aire marine protégée en cours de finalisation
8
Ex. : Capable d’interdire la pêche pendant une certaine période. Par contre, ce fut la cohue totale quand
l’embargo a été levé
RBM_13 décembre 2008 12
Elle y développe un modèle original de pérennisation des actions de
conservation, puisque 85% des revenus de BV proviennent des recettes de
l’écotourisme
Moyens humains mobilisés pour le projet : 3 personnes
Vision et perspectives sur les 5 années à venir :
i. Après les 2 années du projet, continuation avec VELONDRIAKE qui
disposera d’un bureau central (Lien entre MH Sa et les pêcheurs), d’un
centre d’achat et d’un réseau commercial et assurera l’implantation, la
gestion financière, la gestion des stocks sauvages
ii. Dans chaque village, il y aura un représentant de Velondriake présent à
mi-temps, pour la collecte de données / encadrement du remplissage, la
vérification de ce qui se passe dans chaque famille, l’organisation (qui fait
quoi ?), le monitoring de la fréquence des travaux (nettoyage, comptage,
suivi du poids), la représentation du village, l’identification des besoin de
renforcement des capacités, …
iii. Beaucoup de parties prenantes seront alors progressivement mobilisées et
la demande soutenue en BDM sera satisfaite par une quantité, une qualité
et une régularité suffisantes
iv. Ni BV en tant qu’ONG, ni le personnel malgache actuel, ne se verraient
encore à Andavadoaka d’ici cet horizon
TRANS MAD DEVELOPPEMENT
Moyens humains mobilisés pour le projet : 4 personnes (Un coordinateur du
projet expatrié et 3 collègues nationaux)
Approche pour la pérennisation :
(a) Mise en place d’une caisse de développement
Fonctionnement :
• Sur le prix d’achat proposé par MH Sa, duquel a été ôté le prix
de renouvellement, on verse une part à la caisse et MH Sa
verse le même montant
• Usage de l’argent9
décidé par un comité impliquant des
représentants des villages ayants droit ainsi que des
représentants de l’Etat
• TMD valide puis appuie par la suite, pour accompagner le
processus mais aussi, à titre de courtier
L’idée devrait être portée par les communautés, dans la mesure
où un développement individuel le saurait être un moteur sans une
appartenance / appropriation sociale : ne pas oublier d’où l’on
vient, et faire en sorte que les gens se sentent propriétaires
(b) TMD pourrait poursuivre son appui sur une à deux années, après le
projet de deux ans en cours actuels
Vision sur une éventuelle seconde phase : le façonnage institutionnel pour la
coordination de la filière ; la gestion d’un itinéraire de promotion de
9 A titre d’apport bénéficiaire, par exemple, ou d’aide à de nouveaux bénéficiaires, une fois
les précédents parvenus à un stade d’autonomie ou plus généralement, de mesures
compensatoires pour les non bénéficiaires (bénéfice communautaire)
RBM_13 décembre 2008 13
l’aquaculture à fin de reproduction dans d’autres villages : modèle de
fonctionnement, relation / mobilisation des fournisseurs, le secteur privé,
l’administration
Perspective à terme : Favoriser la mise au point d’un modèle qui va être
développé ici d’ici quelques années, sur la base de succès concrets, puis
l’exporter ailleurs
3.4.5 IHSM
Objet : Exploitation industrielle du brevet sur la reproduction de BDM in vitro,
en partenariat avec le secteur privé (MH Sa) et en promouvant l’élevage à
deux niveaux : les communautés villageoises et les industriels
Installations et capacités disponibles
Ecloserie de IHSM : 2 scientifiques
Bassin de pré-grossissement de Belaza :
- 2 personnes (en sus des gardiens) viennent se relayer à marée basse
- Les travaux y afférents sont le changement de l’eau (au moins tous les 15
jours), le changement des sédiments10 (tous les 6 mois)
- Consistance : En béton couvert de bâches11, et en argile12
- Actuellement, il y a 6 000 juvéniles dans les bassins
- Deux risques :
Il y eut un taux de mortalité élevé (près de 300) non expliqué13 et
uniquement sur le même bassin : N’existe-t-il pas un risque que cela
recommence ?
Présence de trous de crabe détectée durant la période de
construction : Malgré le fait que l’on en a tué une bonne quantité,
comment être sûr qu’il n’y en aurait pas d’autres ultérieurement une
fois les juvéniles introduits ?
Enclos de grossissement de Belaza :
- 16 enclos de dimension 12 * 12
- Un système de gardiennage avec un mirador y est prévu
Facteurs déterminants au niveau technique
- Présence suffisante de techniciens (Un a été déjà recruté)
- Energie disponible en permanence, avec un groupe électrogène qui
assure en cas de délestage de la JIRAMA
10
A transporter en brouette, à partir de la mer située à 150 m de là
11
Nombre et dimension : 10 à 4 * 8 m², 1 à 7 * 8 m² - Coût total : 22 000 Euros
12
Deux fois plus grand tout en étant deux fois moins cher – Nombre et dimension : 2 à 10 * 10 m², 12 à 12 * 12
m²
13
Des pistes d’explication dans ce sens : L’eau n’a pas été suffisamment changée, suite à une panne de la pompe
– Un arbre contenant du poison aurait infesté l’eau
RBM_13 décembre 2008 14
Convention d’exploitation du brevet sur l’holothuriculture
o Bien avant la création de MH Sa, une convention a été signée entre
PACP et IHSM, sur l’exploitation du brevet de reproduction de BDM in
vitro ;
o Le brevet est valable pendant deux ans, en contrepartie du paiement
de 6 000 Euros par an ;
o Les résultats y relatifs ont été publiés sur Internet, donc sont facilement
accessibles au grand nombre, ce qui ne limite le caractère
d’exclusivité.
Rôle de IHSM au sein de MH Sa
Le rôle principal de IHSM dans MH Sa y est de fournir des conseils scientifiques
et techniques en grossissement : Production de juvéniles, Suivi, en s’assurant
que les installations sont aux normes, vérifiant la croissance des juvéniles,
répondant aux demandes des ONG …
Les ressources humaines ne constituent pas une limite, dans la mesure où on
peut puiser dans la réserve que constituent les membres de la Cellule
d’Océanographes de l’Université de Toliary14.
Vision pour le futur
- IHSM étant plutôt versé dans la recherche appliquée et la diffusion des
résultats y afférents, il focalisera ses efforts beaucoup plus vers l’amont
de la filière, au stade de l’écloserie et de la vente de juvéniles sur
l’ensemble du territoire national, laissant aux autres le soin d’exploiter
l’aval, plus orienté « business ».
- Cette position est d’autant plus défendue que les résultats relatifs à la
reproduction de BDM in vitro sont dorénavant accessibles sur Internet,
ce qui en limite le caractère d’originalité et d’exclusivité. Et ce
d’autant plus que le marché est énorme, sans risque de saturation.
3.4.6 MH Sa
Enjeux :
- Valorisation15 et gestion rationnelle16 de la BDM
- Contribuer à renforcer l’ONET - Organisation Nationale des Exploitants
de Trépangs17 - en démontrant la crédibilité à partir d’expériences réussies, et
de ce fait, se faire écouter par l’administration.
Objet : Exporter des BDM d’élevage, par l’exploitation du brevet en matière
de reproduction in vitro
14
Techniciens diplômés de l’IHSM, non encore embauchés et intervenant pour des sollicitations diverses dans le
développement, notamment auprès des projets (PSDR, …) et des ONG (WCS, WWF, BV, …). Ils possèdent des
bases scientifiques suffisantes pour s’orienter et s’adapter
15
A l’instar de ce qui est mené pour le poisson, à fin d’accroître i) la Quantité, par les techniques et les nouveaux
sites (Moyenne des prises par les pêcheurs : 5 kg vs Moyenne des prises avec une vedette : 300 kg) – ii) la
Qualité : Du poisson frais peut valoir jusqu’à 50% plus cher
16 Comparativement au cas de la poulpe : 1 000 tonnes de céphalopodes collectées par an, dont 85% sont
exportées, dans le Sud Ouest - Vs le total des exportations de céphalopodes de M/car s’élève à 1 300 tonnes
17
Pas assez dynamique, avec des intérêts divergents entre les membres et aucun impact sur la réglementation
RBM_13 décembre 2008 15
Avantages comparatifs :
o Le peuplement à partir de juvéniles sauvages est limité par le cycle de
production, dans la mesure où il ne sera possible d’y avoir qu’une ponte
annuelle, alors qu’avec l’écloserie, il y a possibilité de fournir à tout
moment de l’année, d’où maîtrise de la production, selon la demande ;
o Aucune dépense à prévoir pour l’alimentation (contrairement à la
crevetticulture)
o Marché mondial largement demandeur
Priorités :
- Se focaliser pour le moment sur le pré-grossissement et le
grossissement, en se basant sur le brevet en reproduction in vitro ;
- Et maîtriser le process, afin notamment d’apprécier les standards de
coûts aux différentes étapes
- Et bien plus tard, voir la production, la transformation et l’exportation ;
- MH Sa est capable de traiter tout seul l’ensemble des 80 000
juvéniles18
, mais se plie au dispositif actuel, dans le cadre d’appui aux
communautés suite à l’accord avec les ONG
Limites du projet :
o Taille / surface des bassins19
, à 1000 m², d’où capacité maximale20
de
production à 80 000 juvéniles par an21
=> Solution : Investir dans le
terrain de l’Université à Sarodrano, ce qui nécessite des moyens
financiers importants
o Manque de clarification dans les 2 contrats signés avec d’une part MH
Sa, et d’autre part, PACP
Perspectives :
- Approvisionner toute l’île en juvéniles, quitte à installer des écloseries en
divers endroits du pays (cf le système de poussin d’un jour)
- Ce qui est conditionné par l’obtention d’un brevet d’exclusivité dans
l’utilisation
3.4.7 PACP
Programme lancé depuis 3 ans, mais à ce jour, les activités ont été
marquées essentiellement par la formation ;
Grands volets pour l’aquaculture : Algues marines, Concombres de mer
(avec IHSM), Langoustes (à Tolagnaro) : Organisation des techniques, test
d’élevage ;
Zone d’intervention : 92 villages de Soalary à Morombe ;
18
Il lui faut en effet assurer une quantité importante, en se basant sur le fait qu’un trépang sec pèse 25 g (Poids
sec = 10% du poids mouillé) et qu’il en faut 8 tonnes pour un container
19
A la ferme de Belaza, à prendre en bail emphythéotique. Le terrain est inextensible, car d’une part, il se
termine en pointe, et d’autre part, il y a de gros arbres
20
300 m² sont déjà opérationnels et 700 m² le seront à partir de janvier 2009
21
A raison de 20 individus au m², soit 20 000 sur 3 mois
RBM_13 décembre 2008 16
Convention : Une convention de partenariat a été conclue avec IHSM ,
pour la mise à disposition d’un laboratoire et la construction de bassins
d’écloserie22 pour laquelle les travaux commenceront en avril 2009. Elle a été
signée bien avant celle qui lie IHSM avec MH Sa, mais cela tarde à se
mettre réellement en œuvre, notamment en termes de déblocage de
financement découlant de lourdeurs dans les procédures administratives et
financières ;
Approche pour l’appui aux communautés dans la filière BDM :
o Il faut que les paysans s’en sentent propriétaires, et dans ce sens,
devraient contribuer à l’achat de juvéniles (à charge pour le projet
d’apporter la formation et l’encadrement) ;
o Sont ainsi ciblés de manière prioritaire, les paysans entrepreneurs ;
o PACP est actuellement en phase de prospection de sites et
d’identification des pêcheurs et le matériel est déjà commandé ;
o Et pour 2009 est prévu le démarrage de l’opérationnalisation, avec
les installations, la formation23
, les visites d’échange à Belaza et la
sélection après formation24
.
Rôle spécifique de PACP :
o Investissement : PACP dispose d’un budget de 450 millions d’Ariary
pour la construction de bassins25
.
o Fonctionnement :
Démarrage des exploitations au niveau des villages, en se
faisant approvisionner en juvéniles d’abord par MH Sa, qui
sera remboursé par la suite ;
Rôle d’appui technique et scientifique assuré par IHSM.
Pérennisation :
o Lancement d’une étude pour l’opérationnalisation d’un volet CREDIT26,
à destination des pêcheurs et qui sera mis en œuvre par
VOLAMAHASOA à partir de 2010 ;
o PACP initie des actions qui seront par la suite pérennisées par le SRPRH.
3.4.8 SRPRH
Principales fonctions en relation avec la production / commercialisation de BDM :
Sensibilisation
Identification des bénéficiaires qui vont travailler avec PACP
Suivi de l’application de la législation et de la réglementation
Tenue des statistiques (collecte et exportation)
Pérennisation des activités initiées dans le cadre du PACP
22
IHSM soutient qu’il n’y aura qu’une seule écloserie
23
Cibles : 10 pêcheurs par village durant 1 à 2 semaines
24
Critères : Volonté de participer – Aptitudes après formation
25
La construction d’un (1) bassin de pré-grossissement de 6m * 6m en argile reviendrait à 1 million d’Ar ce qui
permettrait d’y faire croître 720 juvéniles à raison de 20/m²
26
Etape 1 : Etude de faisabilité (taux adapté pour les activités des pêcheurs) pendant 3 à 6 mois, Etape 2 : Mise
en place pendant 6 autres mois, soit opérationnalisation (Etape 3) vers 2010
RBM_13 décembre 2008 17
3.4.9 Association des femmes d’Andavadoaka IVOATRA
Gère deux (2) enclos d’élevage de BDM depuis Mars 2008 (105 pré-adultes
restants actuellement, après l’installation de 200 juvéniles – suite à des vols,
mortalité, …) à Antsenasoa (30 minutes d’Andavadoaka)
L’association a été créée en novembre 2007 et compte actuellement une
soixantaine de membres
La principale activité à ce jour est la confection de chemises et de broderie27,
vendues à la réception de Coco Beach, et sur la vente desquelles chaque
personne directement concernée reçoit une commission
Visiblement, l’association est encore en train de se chercher, ce qui se traduit
par des effectifs non stabilisés (défections), des objectifs non encore clarifiés
quant au mode de répartition des bénéfices qui proviendraient de la vente
des BDM élevées. L’élection prochaine des membres du bureau est fortement
attendue.
3.4.10 Collectivité Territoriale Décentralisée (Commune et Région)
COMMUNE
Suivi du respect / application de la réglementation / législation
Coordination des actions des différents intervenants dans la Commune :
objectifs, activités, moyens, résultats … (Cartographie des intervenants)
Participation dans le ciblage et la sélection des bénéficiaires
Perception des ristournes, mais néanmoins, la Commune ne dispose pas de
suffisamment de moyens jusqu’au niveau du fokontany, pour le contrôle en
vue du prélèvement de ristourne
Ainsi, seuls les produits qui passent au niveau du chef-lieu de Commune, et
uniquement ceux à l’état frais – les plus visibles - sont taxés
Plus généralement, la Commune intervient dans le cadre de la promotion du
développement communal, en facilitant les initiatives qui se déroulent dans
son espace (information, sensibilisation, mobilisation, régulation, infrastructures
structurantes, PPP, …) surtout pour celles qui rentrent dans le cadre des
priorités du PCD
REGION
Le plus grand défi lancé par la Région, d’ici 2012 est la promotion de 500
villages MAP sur l’ensemble des 8 engagements, en sa basant sur des critères
à dominante économique (Au moins, une fondation économique par village)
Approche à promouvoir dorénavant : Sur la base des 3 piliers constitués par
KALONY (Sécurité au sens large) : Existence d’un arrêté régional
homologué dans le Sud-Ouest. Sécurité au sens large (dont Lutte
contre les feux de brousse, lutte contre les valala, …)
27
Après formation initiée par BV
RBM_13 décembre 2008 18
FOMIRAY ou FOKONOLONA MIRAY (Social), pour les femmes de 15 à 50
ans
HAREA (Economique) : Selon une approche filière, 1 Village = 1 Produit,
sur la base de zones de concentration et d’un pilotage stratégique à
partir de la Région
3.4.11 Société HOLOT, Morombe
Société créée en avril 2007 pour l’holothuriculture et la recherche sur la
langouste et la crevette, avec l’exploitation industrielle comme perspective à
terme
Déclenchement des opérations depuis août 2008
Quatre (4) partenaires (Français installé à La Réunion)
Site aménagé : 7 500 m²
Projet de bassin à terre pour le pré-grossissement, sur 1.5 Ha
Puis grossissement dans des enclos en mer (Villages non encore ciblés)
Approche :
o Elevage dans les communautés, en ciblant le grand sorcier
o Récolte, traitement et exportation sur le marché asiatique28 par HOLOT
Prévision d’activité en 3ème année:
o 50 tonnes exportées (70% produits par la société)
o 250 000 individus par an
o Prix de vente : 0.50 Euro par individu
Maille en plastique importée de Chine au niveau de l’enclos
Points forts de Morombe : Biotopes marins ; Proximité d’Andavadoaka ; Sols
sédimentaires et non rocheux
Visiblement, la société HOLOT a encore beaucoup de chemin à parcourir
avant d’être opérationnelle.
3.5 L’holothuriculture dans le monde et à Madagascar
3.5.1 Dans le monde
Production élevée en Chine et au Japon (climat tempéré) ;
Type SCABRA dans les pays à climat chaud, avec des essais en Inde depuis
1994, et à Madagascar depuis 1999 ;
Seul Madagascar a poursuivi les essais jusqu’à la production, selon un brevet
déposé par deux universités belges et celle de Toliary/IHSM.
3.5.2 A Madagascar
Vers 1996, constat d’une surexploitation des BDM sur la grande majorité des
zones de peuplement, sauf sur quelques niches dans les îles Barren, le sud, la
côte est et la baie d’Antongil
D’où l’idée de lancer la culture de BDM : un premier projet présenté à la
COI/UE qui a refusé, puis un second soumis au Centre Universitaire pour le
Développement de Belgique, en partenariat avec une Université belge qui a
abouti en 1998
28
Très large, surtout à l’occasion de la Fête des 15 jours
RBM_13 décembre 2008 19
La première phase29 y afférente a permis d’aboutir à la découverte d’un
procédé permettant la maîtrise de la ponte en toutes saisons, qui a été
breveté30 au niveau européen par deux universités belges31 et l’Université de
Toliary/IHSM
La seconde phase32 démarrée vers 2002, a été orientée vers le pré-
grossissement / grossissement à la ferme de Belaza, ce qui a été couronné de
succès au plan technique, mais beaucoup moins en terme d’intégration
socio-économique. D’où l’idée de promouvoir l’élevage à deux niveaux : les
communautés villageoises et les industriels33
Le processus au plan biologique
Phase Ecloserie Pré-grossissement Grossissement
Durée 1 mois 2 mois 2 à 3 mois 9 à 12 mois
Lieu Laboratoire IHSM Bassin de Belaza34 Enclos dans les
villages
Etat Larvaire Juvénile Juvénile en
croissance
Adulte
Densité 2 à 4 /
litre
20 à 40 / m² 2 à 3 / m²
Taille / Poids Point 1 cm 5 à 6 cm 350 g
% mortalité 90% < 1% Faible 10 à 20%35
Alimentation Solution
importée36
Algue
broyée
Sédiment
(700g/m²)
Sédiment37
Source : Exploitation des données de l’IHSM
- La germination se fait tous les trois mois, la limite étant constituée par le
nombre de bacs disponibles38 : 1 bac de 250 à 300 litres peut contenir 600 à
1 000 juvéniles.
- Le taux de mortalité pour le grossissement est encore à analyser de près.
- La taille exigée pour le ZF est de 12 cm frais et 8 cm séché
29
Apport de l’Etat : construction d’une écloserie
30
Reproduction in vitro, utilisant un produit pour la fécondation
31
Université Libre de Bruxelles et Université de Mons Hainaut
32
Apport de l’Etat : terrain, installation, laboratoire
33
UNIMA, précurseur et leader national dans la crevetticulture, a été contactée la première mais n’a pas donné
suite aux sollicitations. COPEFRITO a par contre accepté, d’où la création de MH Sa, société dans laquelle se
retrouvent à parts quasi égales : IHSM (qui a mis dans son apport tous les équipements et matériels des phases 1
et 2), les universités belges et le privé dirigé par COPEFRITO
34
A 25 km de Toliary. Le terrain appartient à l’Université de Toliary et serait cédé sous forme de bail
emphythéotique à MH Sa
35
A condition qu’on prenne les mesures contre les prédateurs et que l’on veille à une maintenance adéquate
36
A base de plancton
37
Une réflexion à mener est de voir de une alimentation qui permettrait d’engraisser
38
IHSM en dispose de 24 actuellement, auxquels se rajoutent 3 autres pour le filtrage et la purification de l’eau
de mer (à changer tous les 2 jours)
RBM_13 décembre 2008 20
4. COMPREHENSION DE LA PROBLEMATIQUE DU FERMAGE DE BDM PAR LES
VILLAGEOIS : CONTEXTE FAVORABLE POUR LE FERMAGE DE BDM DU FAIT DU BESOIN
GENERALISE DE REVENU SUPPLEMENTAIRE
4.1 Une situation assez simple : Des conditions de vie qui se détériorent, alors que
les stocks de ressources naturelles s’amenuisent de manière très palpable
Nombreux sont les exemples qui illustrent cette dégradation de la
situation. Citons-en quelques uns :
o Une mareyeuse basée à Belavenoke met actuellement un mois,
pour collecter la même quantité qu’elle réalisait en un jour il y a dix
ans ;
o Et dans le même ordre d’idée, elle pouvait réaliser 100 kg traités
auparavant, et seulement le quart de cette quantité maintenant ;
o Au niveau de plusieurs villages, comme cela fut relaté à
Ambolomoky, un phénomène a été observé depuis cinq ans : il
peut arriver que certaines familles ne mangent rien du tout dans la
journée.
L’aspiration d’un grand nombre est ainsi de pouvoir « renforcer les revenus,
grâce à une activité dignement rémunérée, de manière à lui permettre de
manger à sa faim et de payer l’écolage des enfants »39 ;
La possibilité de percevoir des revenus selon une fréquence trimestrielle,
en régime de croisière, est ainsi plus que motivante, et ce, d’autant plus
qu’il s’agit de travailler sur un produit que les gens connaissent plutôt
bien ;
Et pour le cas spécifique des mareyeurs, ils sont généralement bien
disposés à devenir éleveurs de BDM, compte tenu de l’opportunité de
nouveaux profits que cela revêt. Par ailleurs, le fermage est un
complément d’activité et non une activité unique, et dans ce sens, les
risques sur les rentrées de revenus sont répartis.
Certains vont même jusqu’à demander à ce que l’appui soit prolongé au
niveau de la transformation des BDM en amont, mais visiblement, MH Sa
n’y souscrit guère, dans la mesure où elle souhaite maîtriser totalement
cette partie, de manière à pouvoir assurer du top en matière de qualité ;
Alors que la Région Sud-Ouest trouve que l’objectif en termes de villages
ciblés par est insuffisant, et souhaiterait ainsi une couverture à largement
beaucoup plus grande échelle, tel que cela ressort des axes d’intervention
prioritaires régionaux pour les années à venir ;
Les attentes en conséquence, de la part des bénéficiaires potentiels,
concernent alors d’une part, le matériel et équipement nécessaires, ainsi
que des conseils et appuis techniques. Et le cas échéant, toute facilitation
39
Dixit Samba Roger, président de Velondriake
RBM_13 décembre 2008 21
pour d’éventuelles autorisations administratives (Le taratasy qui risque de
rebuter plus d’un, et que beaucoup ont relevé même s’il n’y en a pas
besoin) ;
Et ce, bien que les premières expériences tentées en la matière, n’ont pas
été encore probantes40
.
4.2 Les mentalités évoluent en conséquence : Une forte demande d’activités
génératrices de revenus couplée à la reconnaissance de la nécessité de
conservation des ressources naturelles (Effet AMP)
Le principe est suffisamment incitatif pour convaincre les gens de changer
de comportement, si nécessaire ;
Au-delà des effets directs pour les bénéficiaires, le village pourra aussi
profiter de retombées induites, telles que :
Création d’emplois temporaires (installation, gardiennage, séchage,
…) ;
Recyclage de l’argent y gagné, dans l’économie locale.
Et cela est susceptible de favoriser une tendance qui se dessine déjà
progressivement, dans le sens de voir beaucoup plus loin, avec un sens de
la conservation et de la protection des ressources naturelles (cf la réaction
positive de la population, face au projet d’aire marine protégée).
4.3 Néanmoins, quelques risques ont été relevés, et notamment, à la lueur des
premières expériences en fermage qui ont été initiées avec l’appui de BV
4.3.1 Maîtrise du processus technico-biologique
Approvisionnement : MH Sa sera-t-il capable de livrer régulièrement la
quantité demandée et ce, en bon état ?
Gestion de la croissance : Sera-t-on capable d’avoir 350 g de BDM adulte
au bout de 9 mois dans l’enclos, alors qu’à Antsenasoa, on n’a pu avoir
que 222 g en 11 mois ?
La double question qui en découle conditionne en effet toute la
crédibilité du projet pour la suite : Comment arriver à maintenir la
dynamique jusqu’à l’obtention des premiers revenus, au bout de
presque une année ? Et comment s’assurer que ce délai ne sera pas
dépassé ?
40
Le principe de l’élevage de BDM a été introduit en 2007, avec un premier enclos de 10*6 m exploité par
l’association des femmes à 20 minutes à pied d’Andavadoake, puis un second à Ambolomoky vers octobre
2007 puis janvier 2008
RBM_13 décembre 2008 22
4.3.2 Gestion de l’exploitation
Les vols dans les enclos constituent un facteur important de démobilisation, à
moins de développer des approches volontaristes en la matière, surtout
durant la nuit (Voir POINT 8 infra)
4.3.3 Extension des sites pour les enclos
L’insuffisance d’endroits favorables pour l’installation de nouveaux enclos
peut constituer un frein, notamment en termes de salinité et sédiment dans
les normes, courant marin pas trop fort, superficie suffisante (6 000 m²
par ONG durant cette phase), mécanismes coutumiers existants pour
délimiter un espace de la mer …
Néanmoins, c’est un problème qui risque de ne se poser qu’à terme, puisque
pour les années à venir, les disponibilités sont largement supérieures aux
demandes.
La contrainte se situerait alors plutôt en terme de limitations éventuelles au
plan du foncier, dont pour la circulation en mer.
4.3.4 Bénéfice direct pour une partie seulement de la population
Au-delà du fait que des approches inclusives et concertées seront privilégiées,
en préalable à la sélection et au choix des bénéficiaires, des frictions sociales
sont à attendre, découlant de la situation qui en résultera, perçue comme
génératrice de déséquilibre et de jalousie.
D’où des conséquences possibles sur un accroissement de l’inertie sociale, du
vol de BDM, de conflits fonciers autour des enclos41 …
4.3.5 Degré de respect des clauses contractuelles par les différents protagonistes
L’effectivité des contrats et conventions qui ont été signés respectivement
entre les différentes parties, dépendra beaucoup de la volonté de collaborer
ensemble et des capacités de chaque partie. Ce qui est en phase de
construction actuellement.
4.3.6 Réduction des marges de pérennisation du projet, du fait qu’une bonne
part des matériaux et équipements pour l’aménagement des installations, sont
encore importés
Les coûts d’investissement pour les enclos sont encore jugés trop élevés, et les
consommables de bonne qualité doivent être importés – et en tous cas, ne
sont pas disponibles sur le marché de Toliary – ce qui peut impacter sur les
possibilités d’extension, de manière générale.
4.3.7 Activité de commercialisation de juvéniles non conforme avec les textes
réglementaires en vigueur
Les textes prévoient en effet une taille minimale, pour la commercialisation
des BDM, à l’état frais et séché. Ce qui est largement au-dessus de la
dimension d’un juvénile.
Une actualisation à ce niveau s’impose ainsi, sous peine de bloquer le
principe de base même du système de fermage promu actuellement.
Et dans la même foulée, il n’y a plus actuellement de délivrance de nouvelles
autorisations de collecte de BDM, dans le but de favoriser la conservation des
stocks. Mais comme cette autorisation est exigée pour toute exportation, il va
41
Le foncier marin demeure problématique, car il n’existe pas encore de textes en la matière
RBM_13 décembre 2008 23
falloir en délivrer pour ceux qui vont gérer les débouchés des produits des
fermes.
5. CONSEQUENCES DU FERMAGE EN TERMES D’ACTIVITE ET DE REPARTITION DU
TRAVAIL POUR LES FAMILLES : ACTIVITES DOMINEES EN TEMPS PASSES POUR LES
VILLAGEOIS, PAR LE GARDIENNAGE ET LA MAINTENANCE
5.1 Les activités et tâches nécessaires pour l’exploitation des parcs ont pu être mieux
appréhendées à la lueur des expériences pilotes
Bien que lors des premières expériences, il n’y eut pas de formulation de la
répartition des rôles, ni de suivi auprès des exploitants villageois, l’évaluation du vécu
sur les différents sites (Andavadoaka, Ambolomoky, …), permet de retracer les
tâches nécessaires pour l’exploitation des enclos.
Tâches à effectuer au niveau des propriétaires d’enclos
TACHES DUREE
UNITAIRE
FREQUENCE PROFIL DU
RESPONSABLE
Participation aux
formations
1 à 2j Démarrage de
l’adhésion au
projet
Principaux
représentants
Installation (Plantage de
piquets, …)
2 à 3 j Démarrage de
l’enclos
Hommes ou/et
Jeunes gens
Gardiennage42 24h Jour et nuit Jeunes gens
Maintenance et suivi
(Entretien43, nettoyage44
et ramandage des filets,
vérification des
prédateurs, réparation de
l’enclos, renouvellement
des piquets)
30’ à 1h30 Par grandes
marées, pendant
une semaine tous
les 15 jours
Femmes
Comptage Quelques
heures
1 à 2 fois par mois Femmes
NOTA : Il importe de procéder au suivi et au comptage en présence des paysans,
ensemble entre les concernés et l’ONG, jusqu’à l’obtention des premiers revenus, et
progressivement, les paysans peuvent l’assumer avec un accroissement de
responsabilité, jusqu’à pouvoir le faire seuls, les ONG pouvant alors se limiter à un
contrôle par sondage
42 Chacun son système, de la surveillance de loin à l’implantation de mirador entre / autour des enclos
43 Suivi pour que les juvéniles ne puissent pas sortir – En cas de besoin, redresser et voire remplacer les
poteaux, combler les bords, rapiécer les filets, tuer les prédateurs …
44
Exemple d’Ambolomoky : 3 heures de marée pendant 4 jours pour 2 femmes en 15 jours pour une superficie
totale de 2500 m² (16 cages) => 48 heures-femmes par mois
RBM_13 décembre 2008 24
5.2 Rôles joués par les autres acteurs d’appui et d’accompagnement dans le
cadre du projet de fermage de BDM
5.2.1 Fonctions et tâches à assumer
Le tableau ci-après retrace les principales fonctions et tâches à assumer par
l’ensemble des acteurs impliqués dans le cadre du projet de fermage de BDM.
Tâches à effectuer au niveau des accompagnateurs des propriétaires d’enclos
FONCTIONS / TACHES RESPONSABLES FREQUENCE
Information –
Sensibilisation
ONG – Projet En début de processus
Formation IHSM – ONG – Projet Avant l’installation et
pendant toute la durée de
l’élevage
Sélection des
communautés
Communes – Fokontany En début de processus,
puis à chaque extension à
de nouveaux bénéficiaires
Installation des enclos ONG Démarrage de l’enclos
Elaboration et mise en
oeuvre de protocole
de mise en place et de
suivi du grossissement
IHSM + ONG Début du projet
Approvisionnement en
juvéniles
MH Sa via ONG Chaque début de cycle
espacé de 3 mois, en
régime de croisière
Comptage ONG + Propriétaires 1 à 2 fois par mois
Pesage ONG 1 fois par mois
Achat des adultes MH Sa Chaque fin de cycle
espacé de 3 mois, en
régime de croisière
Pilotage direct / Appui
technique45 / Echanges
d’expériences
ONG, MH Sa, PACP, IHSM En continu
Accompagnement en
matière de
réglementation
REGION (DDR), DRDR,
SRPRH, Centre de
Surveillance des Pêches,
Gendarmerie
Ponctuelle
Suivi scientifique46 IHSM Mensuel
45 A l’installation et à la production : Collecte de données / encadrement du remplissage, vérification de ce qui
se passe dans chaque famille, organisation (qui fait quoi ?), monitoring de la fréquence des travaux (nettoyage,
comptage, suivi du poids), représentation du village, identification des besoins de renforcement des capacités
RBM_13 décembre 2008 25
FONCTIONS / TACHES RESPONSABLES FREQUENCE
(Relevé des
paramètres, des
sédiments, …) et
encadrement
Encadré 1 : Teneur du Protocole de mise en place et suivi du
grossissement
Mise en place
i. Observation du site / degré d’adéquation
ii. Identification des bénéficiaires
iii. Avant la mise en place des enclos
iv. Installation des enclos :
1. travaux : filet, piquet, barre de fer, corde,
2. suivi des enclos avant transfert,
3. puis après installation des juvéniles
Suivi
v. Mensuration et comptage
vi. Surveillance des enclos : déchirure des filets – présence de
prédateurs - …
vii. Maintenance : ramendage de filets – remplacement de
piquets – nettoyage des filets - …
viii. Gardiennage de nuit
COMMENTAIRES :
LA DISPONIBILITE EN TEMPS N’EST PAS UN FACTEUR LIMITANT, DANS UN
CONTEXTE GENERALISE DE SOUS-ACTIVITE
UN PROBLEME FREQUEMMENT RENCONTRE EST L’IMPRESSION QU’ONT
CERTAINS QUE LES AUTRES NE TRAVAILLENT PAS SUFFISAMMENT
LA RONDE DE NUIT – OBLIGATOIRE CONTRE LE VOL – EST QUASIMENT
IMPOSSIBLE A MENER PAR LES FEMMES
L’ENJEU SE SITUERAIT ALORS AU PLAN DU CHANGEMENT DE
COMPORTEMENT, EN TERMES DE RIGUEUR ET DE DISCIPLINE : QUELLE SERAIT
LA VOLONTE DES BENEFICIAIRES A LE FAIRE ? ET LES ONG AURONT-ELLES
SUFFISAMMENT DE CAPACITE D’ENCADREMENT POUR ACCOMPAGNER LE
PROCESSUS DANS CE SENS ?
ET LE MOBILE PRINCIPAL SE SITUERAIT PAR L’ATTRAIT DU REVENU
RETOMBEES ECONOMIQUES POUR LES VILLAGEOIS ET PROBLEMATIQUE DES
PRIX
46
Selon un protocole standard pour suivre les données scientifiques : Elaboration par IHSM, et validation par les
parties, pour une utilisation ultérieure généralisée : obtenir des données scientifiques devant permettre
d’améliorer les prochaines interventions
RBM_13 décembre 2008 26
UN SYSTEME DE PRISE EN MAIN PROGRESSIVE PAR LES COMMUNAUTES EST
ENCLENCHE, AFIN QU’A TERME, LES TACHES MISES EN ŒUVRE PAR LES ONG
SOIENT ASSUMEES PETIT A PETIT PAR LES COMMUNAUTES
5.2.2 Coordination des intervenants d’appui
a. Tous les 45 jours au maximum, il y a une séance de travail pour faire le point
au niveau des différents acteurs47 pour l’holothuriculture, dans le but de mieux
comprendre ce qui est fait, d’appréhender les résultats des différentes
mesures ;
b. Ce dispositif est ouvert aux autres qui souhaiteraient y participer ;
c. Par ailleurs, il y a une autre réunion de coordination trimestrielle pour les
acteurs intervenant sur le sujet des réserves marines.
6. RETOMBEES ECONOMIQUES POUR LES VILLAGEOIS ET PROBLEMATIQUE DES PRIX :
DECONNEXION ENTRE PRIX SUR LE MARCHE LOCAL ET COURS INTERNATIONAUX
6.1_Tendances structurelles à la baisse de la quantité, de la qualité et du prix des
BDM au niveau local
6.1.1 BDM à l’état frais
Les prix payés par les mareyeurs aux pêcheurs, pour le ZF à l’état frais, peuvent varier
du simple au double, pour théoriquement la même taille, soit entre 2 000 et 4 000 Ar
la pièce.
Comme il y a de moins en moins de mareyeurs pour les BDM, c’est finalement ceux
qui exercent encore au village, qui ont le dernier mot en la matière.
Sinon, il reste aux pêcheurs le choix de traiter son produit et de le vendre à Toliary ou
Morombe.
Prix des produits frais vendus au mareyeur (Ariary/pièce)
Espèce
Taille ZF Tangiloka
Grande 2 000 1 500
Moyenne 1 000 1 000
Petite 500 500
Source : Mareyeuse à Belavenoke
47
Actuellement, MH Sa, IHSM, les ONG, …
RBM_13 décembre 2008 27
Prix payés par le mareyeur pour les BDM
Taille Prix (Ar/pièce)
Grande 3 500 à 4 000
Moyenne 2 000 à 2 500
Petite 600 à 800
Source : Mareyeuse à Salary
Prix perçus par le pêcheur vendant des BDM au mareyeur
Espèce Etat et taille Prix unitaire Lieu de livraison
Non traitée –
Grande
3 000 Ar/pièce Vola à BelavenokeScabra
Non traitée –
Moyenne
1 500 Ar/pièce Vola à Belavenoke
Source : Pêcheur à Ambolomoky
6.1.2_BDM traitées : Cas de l’entreprise TANJONA à Morombe
Tableau des prix, selon le calibrage, la qualité de la cuisson et celle du
séchage : Des variations se situant dans un rapport de 1 à plus de 4, selon la
qualité du produit, acheté à Morombe
Prix des BDM livrées à Morombe
Qualité Taille Nb pièces/kg Poids / pièce Prix / kg (Ar)
Extra > = 12 cm 10 à 12 100 60 000 à 105 000
1ère Qualité 10 à 11.9 cm 20 50 50 000 à 85 000
2ème Qualité 8 à 9.9 cm 33 30 40 000 à 65 000
3ème Qualité 6 à 7.9 cm 25 000 à 45 000
Source : Tanjona
Ces indications du collecteur semblent bien au-dessus de ce qu’annoncent les
mareyeurs et les pêcheurs, pour un même produit, à l’instar des exemples ci-
après :
Prix de cession du ZF traité de 1ère
qualité (AR /kg)
Année 2004 2008
Prix 50 000 30 000
Source : Mareyeuse à Salary48
Ce que confirme un autre mareyeur de la même localité, pour le cas du ZF en
qualité Extra : 60 000 Ariary le Kg sur la période 2004/2007, et 45 000 Ariary
actuellement, pour la qualité qui comporte 4 pièces dans 1 kg.
En définitive, il semblerait que les cours de ZF traités soient beaucoup plus proches
des valeurs comprises dans la fourchette indiquée par un pêcheur interviewé à
Ambolomoky :
48 Les prix pratiqués par les collecteurs sont quasiment les mêmes à Toliary et à Morombe, selon les mareyeurs
et les pêcheurs qui s’y rendent
RBM_13 décembre 2008 28
Espèce Etat et taille Prix unitaire Lieu de livraison
Scabra Traitée49
30 000 à
50 000 Ar/kg
Morombe
(Tanjona)
Source : Pêcheur à Ambolomoky
Evolution de la quantité traitée en moyenne de 2002 à 2008 : En 6 ans,
réduction de 20% de la quantité achetée à Morombe
Par mois Par an
2008 800 kg 8 tonnes
2002 1 000 à 1 500 kg 10 tonnes
Source : Tanjona
Evolution de la qualité selon la taille, entre 2002 et 2008 : En l’espace de six
ans, la qualité des BDM commercialisées a décru, les deux premiers choix
étant passés de la moitié des achats en 2002 à 35% en 2008.
% en nombreQualité
2008 2002
Extra 10% 20%
1ère Qualité 25% 30%
2ème Qualité 35% 40%
3ème Qualité 30% 10%
Total 100% 100%
Source : Tanjona
ZANGA FOTY : 6% des achats50 en 2008, contre 25 à 30% vers 2002. Au-delà de
la baisse de quantité et de qualité qui frappe toutes les BDM, l’espèce Zanga
Foty est encore plus touchée, en ne représentant plus que moins de 10% des
produits collectés à Morombe.
Saisonnalité : Le dernier trimestre est le plus favorable, du fait de la
perspective du Nouvel an chinois, qui représente 40% du CA et durant lequel
les prix sont accrus de 10 à 15%
6.2_Forte baisse de prix de la BDM localement, en 2008, à chercher ailleurs que dans
la dépréciation de l’US$
Les prix de BDM annoncés51, rentrent dans une fourchette assez large, selon les
qualités et les espèces, que ce soit :
à l’état frais payés par les mareyeurs : 1 500 à 4 000 Ar/pièce;
ou traités payés par les collecteurs/exportateurs à Toliary et à Morombe :
25 000 à 105 000 Ar/kg;
La définition de la qualité est diversement appréciée, et ce d’autant plus que
les textes sont maîtrisés par un petit nombre et faiblement appliqués / contrôlés
sur le terrain;
49
Cuire, saler, faire sécher au soleil, puis recuire
50
Soit 50 kg sur un total de 800
51
Voir les détails en Annexe 6-1
RBM_13 décembre 2008 29
Les variations de l’US$ sont souvent évoquées pour expliquer la diminution des
prix. Est-ce justifié ? Assurément non.
En effet, les variations du cours de change entre l’US$ et l’Ariary montrent que :
De septembre 2007 à septembre 2008, l’US$ s’est déprécié de 11% par
rapport à l’Ariary,
Source : Banque Centrale de Madagascar
Les détails sont figurés en Annexe 10.
Alors que le cours de la BDM a chuté de 40% pour les produits frais et voire, de
58% pour les produits traités, sur la même période,
Deux explications peuvent alors être avancées pour expliquer cette
déconnection, puisque le produit devenant plus rare, devrait
mécaniquement tirer les prix vers le haut :
Les acheteurs s’entendent entre eux, et profitent de leurs positions
pour imposer leurs conditions ;
Et la baisse de la qualité des produits en général n’est pas pour
arranger les choses.
6.3_Budget des dépenses courantes des ménages et des revenus issus de la
commercialisation de BDM
6.3.1_Budget des dépenses courantes
Sur la base de la confection approximative du budget de dépenses pour trois
familles, localisées sur 3 sites différents et de tailles des ménages très diversifiées –
entre 4 et 13 personnes – nous estimons les dépenses par personne autour de 23 000
Ar par mois.
Les détails sont figurés en Annexe 5.1.
Evolution du cours de l'US$ par rapport à l'ariary ( mensuel 2006-2008 )
-
500,00
1 000,00
1 500,00
2 000,00
2 500,00
sept-06oct-06nov-06déc-06janv-07févr-07
m
ars-07avr-07m
ai-07juin-07juil-07août-07sept-07oct-07nov-07déc-07janv-08févr-08
m
ars-08avr-08m
ai-08juin-08juil-08août-08sept-08
RBM_13 décembre 2008 30
6.3.2_Estimation des revenus issus de l’activité BDM
Nous avons essayé de reconstituer les revenus générés par l’activité BDM pour deux
mareyeurs et pour deux pêcheurs, résidant sur 4 sites très différents du Nord au Sud,
dans notre zone d’analyse.
Les marges brutes dégagées sont ainsi très variables selon les cas :
Le niveau des gains est proportionnel au montant de la mise ;
Un mareyeur moyen injectant près de 475 000 Ar peut ainsi espérer un taux
de marge de 35%, soit un montant de près de 260 000 Ar ;
Alors qu’avec une mise limitée à 150 000 Ar, le taux de marge dépassera juste
les 10%, les frais de transport venant peser lourdement sur la rentabilité ;
Les pêcheurs de BDM n’ont pratiquement pas de charges d’exploitation, à
part le temps consacré à leurs activités. D’où une proportionnalité des gains,
avec le niveau de leur prise.
Les détails sont figurés en Annexe 5.2.
6.4_Des éléments de coûts encore peu maîtrisés, dans le cycle de production de
BDM
Au niveau de MH Sa, l’état actuel d’avancement des connaissances ne permet pas
encore d’apprécier de manière fine les différents standards d’opération52 et de
coûts53 relatifs au cycle de la BDM.
Les estimations en la matière ont été ainsi approximées, pour permettre d’offrir une
première base chiffrée pour les projections dans les différents business plans54.
En effet, à partir de l’analyse des coûts de process en amont, sur la base de 100 000
individus en 9 mois, une première estimation des coûts55 est de :
o 0.35 Euros par juvénile au départ de Belaza
o 0.40 Euros par juvénile, livré sur site
Ces prix seront mieux perçus après une analyse plus fine du process, et en tout état
de cause, plus on en produira, plus faible sera le prix unitaire.
Par contre, il n’y a pas encore de fixation des prix d’achat des BDM de 9 mois, dans
la mesure où le process au niveau du circuit aval est encore à analyser et que les
éléments de coûts y afférents ne sont pas encore bien maîtrisés.
D’où la prudence qu’il faudrait observer à l’endroit de ces chiffres indicatifs.
52 Tels que les taux de mortalité, les taux de croissance, …
53
Tels que les coûts de revient unitaires aux différentes phases du cycle de vie
54
Taux de mortalité des juvéniles de 10%, prix de cession des juvéniles rendus sur le site à 0.40 US$ la pièce,
prix d’achat de l’adulte au bout de 9 mois à 0.85 US$, …
55
Selon les études préliminaires menées par les Universités belges, le coût de revient d’un juvénile de 4 mois
mesurant 5 cm, s’élèverait à 860 Ariary la pièce soit une marge de 16% pour un prix de vente à 1 000 Ariary.
RBM_13 décembre 2008 31
A titre d’exemple, procédons à un petit test de sensibilité, sur la base des hypothèses
de Trans Mad Développement :
Les hypothèses
- 4 enclos / Propriétaire ;
- Bénéfice/mois : 151 000 Ar la 2è année, 165 000 Ar la 3è et 207 000 Ar à
partir de la 4è ;
- 172 heures-hommes/mois ;
- Par enclos :
Achat juvéniles : 378 000 Ar (PU : 840 Ar – Qté : 450)
Ventes adultes : 1 000 000 Ar (PU : 2 500 Ar – Qté : 400)
Installation : 192 000 Ar
Entretien : 5 000 Ar/mois
Simulation en faisant varier deux paramètres (taux de mortalité et prix de
vente)
Ainsi, avec un taux de mortalité de 20%, les bénéfices par mois seraient
réduits de 23% pour la 2è année et de 16% pour la 4è ;
Alors qu’avec un prix de vente de 3 000 Ar, ils seraient accrus de 44% en
l’an 2 et de 32% en l’an 4.
Signification en rapport avec les budgets de dépenses courantes des
ménages paysans56, sur la base de niveaux de revenus à 10% de taux de
mortalité et 2 500 Ar/pièce de prix à la vente :
Cela permettrait de supporter les dépenses courantes mensuelles de 6
personnes en l’An 2, et de 8 personnes à partir de l’An 4 (25 000
Ar/personne/mois) ;
Cela correspond alors au double de la marge dégagée par un pêcheur
de BDM (70 000 Ar/mois) en l’An 2, et un peu moins du triple à partir de
l’An 4 ;
Mais cela reste inférieur aux marges d’un mareyeur moyen en BDM,
même après l’An 4 (80%).
6.5_Opportunités à exploiter sur le marché international
En exprimant les cours en Ariary, on constate que :
En 10 mois, les prix ont augmenté de 40% à 95%;
Compte tenu de l’importance du différentiel avec les prix indicatifs
nationaux, la recherche de marché à prix rémunérateur constitue une piste
clé à approfondir par la suite, puis à répercuter sur la filière, pour l’intérêt
de tous.
56
Voir en Annexe 5, les détails pour les budgets des ménages sur leurs dépenses courantes, ainsi que leurs
revenus issus de l’activité de BDM
RBM_13 décembre 2008 32
Pièce Kg Pièce Kg
10 161,8 18 817,9
5 613,4 11 036,4
Qualité Top
Qualité moyenne
EN ARIARY
juil-07 mai-08
169 227,9 235 886,0
Référence : Prix relevés sur le marché de gros de Singapour – INFOSA – South Africa (Détails en
Annexe 6-2)
6.6_Effets économiques induits : Cas du PACP
Les principaux postes sur lesquels l’économie locale bénéficiera de ce projet, se
situe au plan des emplois créés ainsi que du recyclage des revenus qui en seront
dégagés.
Quelques chiffres dans ce sens, pour illustrer, à partir de l’exemple de PACP :
Phase Gains potentiels Estimation des retombées
Installation des enclos Main d’œuvre 3 personnes pendant un demi-mois
à 3 000 Ar par j-h pour un enclos,
soit 108 000 Ar
Gardiennage Personnel permanent
rémunéré
A raison de 150 000 Ar par personne
et par mois et de 2 personnes qui se
relaient par site de 50 enclos, soit
3 600 000 Ar par an
Post-vente des BDM Effets indirects Recyclage des revenus directs dans
l’économie locale
7. STRUCTURES LES PLUS APTES A MENER A BIEN L’OPERATION : LA LOGIQUE DE
BUSINESS N’EST PAS ENCORE A L’ORDRE DU JOUR
7.1 Rappel sur le ciblage des villages
7.1.1 Aspect quantitatif : Quatre villages pour chacune des 2 ONG
Sur la base de ce qui est programmé dans les documents de projet respectifs des
ONG :
o BV et TMD tablent chacune sur 4 villages ;
o Pour BV, seront ainsi touchées 18 familles au total, auxquelles se rajouteront
des individus entrepreneurs pour le stock restant, en compensation de
leurs revenus actuels en poissons et en poulpes, soit 10% de la
population totale ;
o TMD est encore en cours de réflexion, les hypothèses initiales tablant
sur 30 familles dont la taille varie entre 5 et 8 personnes pour chacune.
RBM_13 décembre 2008 33
7.1.2 Aspect biologique et environnemental : des conditions guidées par les besoins
de développement des BDM
Pour l’heur, le choix des sites obéit au concours de deux considérations
majeures :
* La volonté des communautés à adhérer au projet ;
* Et la satisfaction d’un certain nombre de normes définies par les techniciens
de IHSM, notamment en termes de taux de salinité, de qualité du sédiment,
de force du courant marin, et de superficie potentielle pour les parcs … en
partant des premières propositions soumises par les communautés.
7.2 Critères de choix des bénéficiaires
En revenant aux justifications initiales, caractérisées par la recherche de
solutions de revenus alternatifs pour les pêcheurs d’espèces dont la quantité
tend à diminuer dans le temps, les cibles privilégiées pour le fermage de
BDM sont les femmes et les enfants qui font de la pêche à pied de petites
holothuries, à condition que ce soit beaucoup plus rémunérateur pour eux.
Deux questions se posent alors :
- Les femmes et les enfants seraient-ils capables de gérer seuls la ferme ?
- Qu’est ce qui les empêcherait de faire les deux, en continuant ainsi à
pêcher à pied en sus de leurs nouvelles activités à la ferme ?
- Sur ce dernier point, faudrait-il alors instaurer des mesures en
contrepartie de l’arrêt de la pêche à pied de BDM ?
Exemple :
Texte arrêtant temporairement la pêche <mais serait-on capable
de le faire appliquer> ?
Ou conditionner l’adhésion au projet d’holothuriculture, à
l’acceptation d’abandonner dorénavant la pêche à pied de
BDM, ce qui suppose que d’une part, la nouvelle activité est
réellement beaucoup plus rémunératrice, et d’autre part, on
arrive à instaurer un système de contrôle contre la pêche à pied
de BDM <ce qui ne pourrait être fait qu’avec le concours de
VELONDRIAKE en collaboration avec les KALONY, avec un
système de compensation éventuelle pour le fonctionnement, à
partir des fonds de la caisse communautaire>
Sinon, donner suffisamment de charges de travail – ie, accroître le
nombre d’enclos par exploitation - pour qu’ils ne puissent plus
disposer de suffisamment de temps pour la pêche à pied aux
BDM ? <mais peut-on satisfaire toutes les demandes d’appui en
fermage> ?
RBM_13 décembre 2008 34
En sus de cette dimension de base, qui veillerait à fournir des AGR en priorité
aux femmes, des caractéristiques relatives aux mentalités et aux capacités
organisationnelles semblent importantes à assurer dès le départ, au regard
des premières expériences. Il s’agit notamment de :
- Fortes volonté et prédisposition à prendre part aux projets ;
- Persévérance dans l’effort, notamment dans la perspective de ne
toucher les premiers revenus que dans 9 mois au plus tôt ;
- Groupe de personnes solidaires et capables d’instaurer une
discipline interne pour le règlement des questions d’argent;
- Peu éloignés des sites écologiques favorables.
Mesures d’accompagnement relatives à l’approche à tenir vis-à-vis des
populations :
- Mobiliser les lignages pour convaincre les communautés, sur les
avantages potentiels susceptibles d’être engrangés ;
- S’assurer de la compréhension totale du message par les villageois,
spécifiant que tout le monde n’aura pas la possibilité d’être
bénéficiaire du projet ;
- S’entendre au préalable sur les procédures pour sélectionner les
bénéficiaires ;
- Délimiter l’espace dévolu au fermage, sur la base duquel les enclos
seront implantés progressivement ;
- Instaurer un système de règlement des différends, en adéquation avec
les dispositifs en vigueur localement, et notamment, pour les cas où des
membres assurent faiblement, voire pas du tout, les tâches qui leur sont
dévolues.
7.3 Typologie des structures les plus indiquées pour l’exploitation des enclos
Nous essayons de dégager ici les premières leçons des expériences menées sur
les sites d’élevage de BDM.
Cas de l’Association des femmes d’Andavadoaka IVOATRA :
Elle comporte trop de membres pour peu d’enclos, ce qui va
représenter bien peu de revenus par personne,quand le moment
viendra de discuter de cette question ;
Elle ne peut pas assumer une des tâches qui prend le plus de temps
(gardiennage, surtout de nuit), d’où diminution des revenus au profit
d’autres personnes qui risquent même de gagner la plus grande part,
par personne (cas de gardien rémunéré mensuellement, si on recourt à
cette option) ;
RBM_13 décembre 2008 35
Le statut associatif ne convient guère à l’exercice d’activités à
vocation lucrative57
;
La force d’une association, au cas où elle fonctionne bien, réside
dans l’organisation de la discipline et les méthodes de travail, que
l’on met au service d’un objet à vocation sociale, collective ou
communautaire ;
Et pour le cas particulier des femmes, elles présentent l’avantage
d’être généralement plus disponibles en temps, et plus
persévérantes de nature, dans le déploiement d’efforts qu’elles
décident d’engager.
Aussi, si l’on veut garder la structure d’association de personnes, il
faudrait :
- Réduire le nombre de membres;
- S’assurer que celles-ci partagent les mêmes visions (du projet
et des activités à mettre en œuvre en conséquence) ;
- Partager les bénéfices entre chaque membre ;
- Et adopter un statut beaucoup plus conforme à l’exercice
d’activités rémunératrices. On s’inspirera positivement de ce
qui est mené par la coopérative des pêcheurs d’Andavadoaka.
Cas des familles impliquées dans la ferme d’Ambolomoky :
Trois points faibles limitent l’efficacité de cette structure :
- Manque de cohésion entre les membres de l’équipe, qui se
traduit par des sentiments de frustration qu’accentuent des
difficultés de communication interne, notamment dans les cas où
certains ont l’impression de travailler beaucoup plus que d’autres;
- Eloignement géographique des lieux de résidence de certains des
membres, d’où difficulté pour la coordination opérationnelle des
tâches ;
- Les clauses du dina édicté par Velondriake, n’ont jamais été
formellement portées à la connaissance des villageois, et
notamment des personnes impliquées dans le fermage, ce qui en
limite la portée pour l’application58.
Quelques principes se dégagent ainsi en matière de structure :
- La première idée naturelle est de confier à un entrepreneur
individuel la gestion de l’exploitation, comme il ferait avec son
entreprise. Le facteur prépondérant est alors ici la recherche des
meilleures chances de réussite, de manière à provoquer un effet
d’entraînement sur la base de success stories. Et ces chances seront
57
Cela siérait en effet plutôt à une société ou à une coopérative
58
Contrairement à Bevato où le dina avait fait l’objet d’une réunion publique du fokonolona
RBM_13 décembre 2008 36
d’autant plus grandes que le privé connaît déjà bien le produit /
filière, et est disposé à foncer dans ce type de projet. C’est la voie
qui est privilégiée par PACP;
- La seconde idée essaie de viser un nombre minimum de personnes,
tout en conciliant la logique du partage de profits financiers, ce
qu’une approche associative n’adresse pas en priorité, et surtout, si
les membres ne partagent pas fondamentalement la même vision et
les mêmes méthodes de travail59
;
- Pour être optimale, cette taille des membres des familles ne devrait pas
dans ce cas, excéder la quinzaine d’individus, sous peine de rendre
peu signifiantes les marges de profit ultérieur à partager par
personne;
- La structure familiale, étendue selon le degré de proximité -
relationnelle et spatiale60
- et de cohésion61
de ses membres, serait
ainsi la mieux indiquée dans ce sens ;
On y rajoutera aussi d’autres principes en terme d’approche, afin de
disposer d’une plus grande variété de cas représentatifs en cette phase
pilote, en vue d’accroître les chances d’extension ultérieure :
- Faire un mix entre familles à base de pêcheur, d’une part, et
d’opérateur privé62
d’autre part ;
- Et ce, en différents endroits du littoral, en veillant à une couverture
spatialement répartie entre les intervenants d’appui au fermage –
les 2 ONG et PACP.
8. PRISE EN CONSIDERATION DES ENJEUX LIES AU VOL, PRINCIPAL FACTEUR DE RISQUE
UNANIMEMENT RECONNU : DES CAS DEJA CONSTATES SUR LES INITIATIVES PILOTES
Pratiquement toutes les parties prenantes considèrent le vol comme le principal
risque pour ce projet.
En effet, la tentation dans ce sens pourrait être forte, surtout quand les BDM
atteindront une taille commercialisable, offrant ainsi une occasion facile de pouvoir
disposer à bon compte, d’un produit rare et fortement rémunérateur.
Il n’est pas interdit de penser que des collecteurs ou/et des mareyeurs seraient
tentés d’inciter certains à le faire, par la proposition de prix alléchants. L’expérience
59 Ce constat est corroboré par les résultats des expériences menées par d’autres projets, l’exemple du PSDR on
avait obligé des gens ayant des intérêts différents, et voire divergents, à se regrouper ensemble
60
Eviter d’y intégrer des proches habitant dans d’autres villages plus lointains, pour éviter les difficultés de
communication
61
Chacun se connaît en termes de tempérament et de comportement, et c’est à ce niveau que la confiance peut le
mieux s’instaurer
62
De type mareyeur qui exerce par ailleurs d’autres activités, en général
RBM_13 décembre 2008 37
prouve en effet que leur principal mobile est l’argent et l’accroissement de leurs
marges63.
Certaines configurations de cas offrent des avantages par rapport à d’autres, sur
ce plan, comme :
- La proximité entre les enclos et le village (ex. cas d’Ambolomoky), d’où
facilité d’observation et de surveillance à distance ;
- La notoriété – teintées donc souvent de crainte, voire de peur à leur
endroit – des propriétaires, eu égard à leur statut socio-politico-
économique (cas des mareyeurs, le cas échéant).
Des mesures ont été déjà initiées pour prévenir ce genre de risque, et notamment
au travers de DINA, mais sans se référer explicitement à l’élevage de BDM :
- Applicable actuellement pour les délits ci après : destruction du corail,
pêche de juvéniles, utilisation de poisons pour attraper le poisson (laro),
…
- Sanction pour le vol : saisie de la marchandise volée et amende de
100 000 Ariary ;
- Mais on constate quelques limites à l’application de ces dispositions. En
effet, la teneur peut ne pas être ou être faiblement connue, par
manque de diffusion de l’information64. Et la sanction n’est pas encore
prononcée et appliquée de manière stricte et systématique65 ;
- Il est ainsi nécessaire que cela rentre en conformité avec l’adhésion des
villageois.
63
Ainsi, les mareyeurs n’hésiteront pas à fournir à un acheteur A, des produits qui auront pourtant été pré-
financés par un sous-collecteur B, quand l’opportunité se présente
64 A Belavenoke, par exemple, personne n’en connaît vraiment la teneur, et ressent surtout de la crainte a priori
65
Il est très significatif de constater à quel point les gens sont gênés de répondre à la question de citer le dernier
exemple d’infractions au dina, pour lequel une peine a été prononcée et exécutée
RBM_13 décembre 2008 38
Encadré 2 : Eléments de réflexion sur le DINA
Il en existe deux types :
- Homologué par le Tribunal, et de ce fait, peut appliquer la procédures
pénale, en cas de besoin
- Interne, homologué par la Commune et à communiquer aux STD concernés
et à diffuser au niveau des Fokontany
Sur le principe, cela renferme les conventions entendues d’accord parties par les
communautés concernées
C’est un engagement pris par les autorités communautaires vis-à-vis des ancêtres :
engagement des lignages et des descendants, pour régir le Vivre ensemble
C’est moins des règles de procédures normatives à appliquer, qu’un système de
régulation indicatif
C’est plutôt un processus pour débattre des problèmes, qu’un recueil de loi, et ce,
par re-discussion itérative jusqu’à l’unanimité
C’est une transcription écrite des traditions
A ce titre, la sanction est à appliquer selon le contexte plutôt que selon une pratique
stricte
Domaines non réglés par un dina : les affaires de famille, la fixation de prix, …
Taux d’application : Totalement respecté dans le cadre des Kalony, par exemple – Et
quand c’est réellement approprié, cela constitue un système d’auto-discipline
Existence d’un comité exécutif pour l’application du Dina
Le suivi de l’information sera complété par le comptage du stock, à effectuer 2
fois par mois pour faciliter les considérations de contrôle contre le vol.
D’autres systèmes sont en cours de réflexion. Il en est ainsi du cas de la caisse de
développement aquacole communautaire que TMD compte instituer, selon les
principes suivants :
Le prix sera fixé à l’avance ;
Ce prix comporte une part à prélever pour la caisse ;
La caisse pourra aussi être co-alimenté par MH Sa.
Ce qui est susceptible d’inciter les gens à surveiller mutuellement les transactions et
les vols, les gens sachant ce qui se passe d’une maison à une autre.
Une autre option est celle du gardiennage, comme cela se pratique dans toutes
les aquacultures dans le monde entier.
Les modalités de mise en œuvre sont très variables d’une exploitation à l’autre, selon
les conditions spécifiques qui y prévalent.
RBM_13 décembre 2008 39
Citons quelques possibilités :
- L’embauche d’un gardien (ou de deux, qui vont se relayer à tour de
rôle), surtout pour la surveillance de nuit, et qui sera rémunéré
régulièrement entre 50 000 à 100 000 Ariary par mois66 et possibilité de
pêcher, pour rendre le poste attractif. Et pour ceux qui en ont les
moyens, les former et les doter de moyens (dont une vedette pour
chaque aire, pour les industries) en sus de leur rémunération;
- Le tour de garde par chaque famille incluse dans un groupe d’enclos,
chacun de ceux-ci devant être terminé par un comptage pour bien
clarifier la passation de l’un à l’autre, donc le transfert de
responsabilité.
Les principes à observer devront alors veiller à maîtriser les coûts y afférents,
notamment en s’assurant que :
- Ceux-ci restent dans des proportions acceptables (10% à 15% des
charges totales au maximum) ;
- Des économies sont réalisées, par l’embauche d’un gardien pour
plusieurs enclos par exemple.
Notons cependant que la panacée n’existe pas, puisque l’on a déjà constaté des
cas de vol, même avec la présence de gardiens. L’appât du gain, dans un
contexte de forte spéculation (mpijirika) !
Signalons enfin que le projet d’AMP avec WWF constitue un environnement
favorable pour la surveillance.
9. CAS DE LA VENTE HORS MH SA PAR LES PROPRIETAIRES : ANTICIPATION PAR LE
DISPOSITIF EXISTANT
L’enjeu ici est de gérer la tentation qu’auront les paysans de vendre au plus
offrant, les produits qui sont normalement à rétrocéder à MH Sa67
, une fois
atteint le stade de commercialisable, comme prévu par le schéma de base.
En clair, il s’agit de voir dans quelle mesure les paysans seront à même de tenir leur
parole, dans un contexte marqué par la logique de marché, où l’offre va suivre la
demande et où la spéculation risque de rapidement faire rage ;
Le système prévu pour baliser ce risque est de conditionner le
réapprovisionnement en juvéniles par la livraison des individus adultes à MH Sa, selon
la quantité de juvéniles introduits dans les enclos et déduction faite des morts durant
le cycle, tel que cela apparaît dans les fiches de suivi ;
66 Ce qui représente un montant annuel de 720 000 Ar, à comparer avec les marges unitaires par personne : Le
gardien risque alors d’être le plus grand gagnant de l’affaire, dans le cas des exploitations à faible marge !
67
L’expérience dans la région prouve en effet que le principal levier qui conditionne les actions des paysans, est
l’argent, rien que l’argent
RBM_13 décembre 2008 40
Et en cas de récidive, on procédera au retrait de l’exploitation de l’enclos qui
sera ainsi ré-attribuée à d’autres bénéficiaires ;
Et parallèlement, les « receleurs » seront pointées à l’index et figurés sur une liste
noire tenue au niveau du village, et largement communiquée au-delà,
notamment au niveau de la Commune et du réseau Velondriake.
RECOMMANDATIONS
Parallèlement aux travaux en cours, qu’il s’agira donc pour les différents concernés
de finaliser, soit notamment :
le processus d’identification et de choix des sites et des bénéficiaires ;
les travaux aux différents niveaux (écloserie, bassin de pré-grossissement,
enclos), pour un démarrage dans les fermes selon les échéances;
L’appui à la première vague de bénéficiaires ;
Quelques principales recommandations sont cités ici dans les grandes lignes, en
complément de certains détails déjà présentés dans la foulée du diagnostic supra :
La stabilisation des assises pour la viabilité du modèle proposé (Cadre
d’intervention);
La priorisation aux femmes dans le choix des bénéficiaires ;
L’approche incitative pour la fixation des prix, qui représente le principal
levier pour l’architecture du système proposé ;
La prévention contre le vol, qui constitue un risque majeur pour le projet;
Ainsi que la communication institutionnelle, pour accompagner durablement
la dynamique.
10. CLARIFIER RAPIDEMENT DE MANIERE CONCERTEE LES FONDATIONS DU PROJET
Il s’agit ici notamment de veiller :
Au partage de la vision entre les parties prenantes, puis la répartition de rôles
et l’instauration d’un système de coordination et d’information effectif en
conséquence;
A l’actualisation des textes réglementaires sur la commercialisation des BDM
en élevage;
A la fixation et à l’appropriation des modes opératoires dans les exploitations.
RBM_13 décembre 2008 41
10.1 Promouvoir le partage de la vision entre les parties prenantes, et la clarification
de la répartition de rôles et de la coordination
Plusieurs acteurs interviennent dans le dispositif de ce projet. C’est une véritable
force s’ils arrivent à travailler et collaborer de manière synergique.
Les recommandations pour aller dans ce sens sont ainsi :
Clarifier les perspectives à long terme des acteurs, notamment les
actionnaires de MH Sa, sur la base de leurs attentes respectives et aboutir à
une vision partagée, base de l’affectio societatis. Rappeler notamment les
éléments du projet et s’assurer qu’il y ait une compréhension commune et
partagée de la part des intervenants : quelle finalité, quels investissements,
quelles contributions respectives, quelles prévisions de production, quels
destinataires des produits, quels prix des produits aux différentes étapes, quels
horizons temporels, … ?
En déduire :
o la délimitation et la répartition de rôles entre les acteurs (Quel est le
champ de collaboration ? Qui y fait quoi ?) ;
o les modes de dynamisation de la synergie, tant au plan stratégique68
qu’opérationnel69 ;
o les mécanismes de coordination, de capitalisation et d’échange.
- Mener une séance de Team building entre les membres de MH Sa dans un
premier temps, devant aboutir à l’instauration d’un esprit d’équipe, sur la
base d’une vision partagée, de la clarification des rôles, de la mise en place
de méthodes de travail <objectif : livraison des commandes dans les
échéances convenues>, de l’application des engagements, du respect
mutuel et de la coordination entre les intervenants ;
10.2 Actualiser les textes réglementaires sur la commercialisation des BDM en
élevage
Comme analysé précédemment, les textes actuels s’avèrent obsolètes face à la
nouvelle situation sui se présente actuellement.
Aussi, serait-il nécessaire de :
Revoir les textes réglementaires en vigueur en matière de :
o commercialisation de juvéniles, car actuellement, on n’a pas le droit
de le faire pour une taille inférieure à 12 cm ;
o autorisation d’achat de BDM issues d’un élevage ;
68
Exemple : Concilier le développement et la conservation, en coordonnant les actions avec les acteurs
intervenant dans les Aires Marines Protégées
69
Le cœur de ces actions sera articulé autour de la production et de la commercialisation
RBM_13 décembre 2008 42
o possibilité d’exporter des BDM d’élevage, que ce soit par ceux qui les
achètent que par ceux qui les produisent70.
Coupler la promotion de l’élevage avec une période de fermeture, durant 3
mois par exemple.
10.3 Fixer les modes opératoires dans les exploitations, veiller à leur appropriation
par les concernés et apporter une attention particulière à la réussite des premières
opérations
Des conseils pratiques devraient permettre d’améliorer le fonctionnement général
du processus, et notamment, en termes de :
- Gérer le processus transitoire, sur la base du principe que l’on est encore en
phase d’essai et d’apprentissage mutuel :
o Tester les routines ;
o Mettre au point les process (technique, puis économique) ;
o Stabiliser les relations interpersonnelles ;
o Mettre en place une équipe synergique ;
o Instaurer des mécanismes de coordination.
- Clarifier le planning global de la production71 et de livraison :
o Précision des principes pour gérer les livraisons, dans les cas de sessions
où l’offre serait inférieure à la demande ;
o Livraison des juvéniles : Comment gérer les commandes en rapport
avec la production ? A quel maillon s’effectue le transfert de
propriété ?
o Conservation et développement : A quel moment commercialiser la
BDM de manière à pouvoir permettre la reproduction des géniteurs ?
Comment s’assurer que les pêcheurs respectent les tailles minimales
des BDM qu’ils pêchent ?
- Veiller avant tout à lancer le processus de manière effective, et de ce fait, à
assurer des revenus dans les délais et à aplanir les difficultés et contraintes de
parcours, notamment :
Revenus
o Au bout de 9 mois, soit le produit arrive à maturité et sera acheté en
l’état ;
o Soit il faudra encore attendre, auquel cas on peut « acheter sur pied »
si la raison ne dépend pas de l’éleveur.
Messages
o Insister sur les avantages de l’élevage par rapport à la pêche ;
70
Dans le cadre d’un schéma à terme, où il y aurait déconnection entre achat de juvéniles et vente des adultes
grossis en conséquence
71
PACP présente des besoins de 3 000 individus par session pour 7 sessions, soit 21 000 par an – Chacune des 2
ONG a un besoin de 40 000 par an – Et MH Sa souhaite aussi s’approvisionner en juvéniles pour sa ferme de
Belaza, soit un total de plus de 100 000 par an
RBM_13 décembre 2008 43
o Clarifier sans ambiguïté les périodes d’obtention de revenus (au plus
tôt, dans 9 mois, puis tous les 3 mois) ;
o Eviter d’aborder les questions d’ordre structurel comme le foncier, la
fiscalité, les autorisations administratives, …
o Se limiter à l’essentiel tel que cela est indiqué dans le guide opératoire
pour l’exploitation de la ferme (sans tâches à vocation scientifique).
Appuis et encadrement
o Apporter rapidement une réponse satisfaisante aux questions posées
par les éleveurs, notamment d’ordre technique ;
o Veiller à ce qu’ils fassent preuve de toute la rigueur voulue, pour la
mise en application du guide opératoire, ce qui constitue une
condition sine qua non du passage du stade de pêcheur à celui
d’éleveur.
11. PROMOUVOIR EN PRIORITE UN ROLE MAJEUR POUR LES FEMMES POUR LA
CONDUITE DES PROJETS DE FERMAGE DE BDM
Il s’agit donc de traduire en termes concrets, le principe de fournir de l’occupation
assortie de revenu pour les femmes, dans le but de concilier la génération d’impacts
tangibles sur l’amélioration des conditions de vie des familles et la conservation des
ressources naturelles.
o La structure de base pour l’exploitation des fermes pourrait ainsi être en
priorité :
soit des familles étendues, d’une quinzaine de membres, au sein
desquelles la femme prend le leadership pour l’exploitation, l’homme
étant généralement occupé dans les activités de pêche au large,
soit des sous-groupes au sein de l’association de femmes, composés
par des membres qui se sentiraient vraiment proches les unes des
autres (prémisses à la notion de partenaires dans le cadre d’une
société),
soit une ou des micro-entreprises dirigées par une femme, qui a déjà
fait ses preuves en tant qu’entrepreneur (mareyeur et/ou restaurateur
et/ou hôtelier et/ou épicier, …).
o Dans l’équipe figurent des éléments qui lui sont proches (ses garçons ou ceux
de ses frères et sœurs, par exemple) pour assumer les tâches qu’elle ne serait
pas capable de faire (notamment, le gardiennage, au cas où on ne recourait
pas au salariat en la matière) ;
o Et dans tous les cas, ces entités auront à agir selon une logique économique
mue avant tout par la rentabilité, et gérées en conséquence72 ;
72
Des mesures d’accompagnement seront sûrement nécessaires dans ce sens, notamment en termes de formation
et d’accompagnement dans les domaines de la gestion, de l’organisation, de la technique d’aquaculture : Former
préalablement sur le guide d’opération par les exploitants, ainsi qu’en matière de planification d’affaires,
d’organisation du travail, de gestion simplifiée et de pérennisation d’une affaire (sens de l’épargne et de
l’investissement). Des précisions seront alors apportées concernant sur ce qu’il y a à faire et sur qui fait quoi, des
RBM_13 décembre 2008 44
o Le choix sera décidé en accord avec les lignages, en fixant comme principes
que priorité sera donnée à celles qui font montre de la plus grande motivation
et de la volonté pour mener à bien le projet, et qu’elles assumeront les
activités d’exploitation – les maris jouant plus un rôle de relations
institutionnelles et le lignage une garantie au niveau des thèmes majeurs
comme la sécurité et la responsabilité des membres;
o Par ailleurs, elles s’engageront à :
résider dans des lieux relativement proches des sites d’exploitation ;
respecter les conditions requises, et notamment suivre une formation
préalable, appliquer le guide d’opération par les exploitants, et
accepter le principe de l’attribution conditionnelle ;
L’attribution est conditionnelle sur les deux premières années ;
Ainsi, en cas de détournement de production avant le remboursement
du prix de l’investissement, l’exploitation de la propriété sera retirée et
rétrocédée à d’autres familles / groupes de personnes / personnes ;
Il en est de même s’il est prouvé que les principes de l’exploitation
n’ont pas été appliqués comme convenu (guide d’opération par les
exploitants) ;
De même si l’on constate que les membres d’un même groupe
d’exploitants ne s’entendent guère entre eux, malgré les remises à
l’ordre et/ou les efforts de conciliation des chefs de lignage concernés,
ce qui transparaît sous forme de mauvais résultats d’exploitation.
o Et bien évidemment, s’il n’y a pas assez de femmes remplissant ces conditions,
le choix sera étendu aux hommes, dans les mêmes conditions d’exercice.
12. OFFRIR UN PRIX INCITATIF, EN CONTREPARTIE DE L’ACCROISSEMENT DU
PROFESSIONNALISME DES FERMIERS, SE TRADUISANT PAR LE RESPECT DE LA PAROLE
DONNEE DANS LA QUALITE ET LA REGULARITE DE LIVRAISON DES BDM D’ELEVAGE
Dans l’actuelle phase pilote, durant laquelle un des objectifs est de bâtir / renforcer
de nouvelles capacités de fermiers professionnels, des mesures incitatives sont à
déployer dans les premiers temps, jusqu’à ce que la pompe soit amorcée (ie,
qu’une masse critique d’acteurs s’approprient le système et le font fonctionner sans
intervention extérieure et sans distorsion des prix sur le marché).
Les mesures proposées dans ce cadre tiennent alors aux orientations ci-après :
mécanismes prévus pour s’assurer que les efforts sont équilibrés, et éventuellement, un système de compensation
pourrait être instauré au cas où l’équilibre ne serait pas atteint …
RBM_13 décembre 2008 45
Paiement d’un prix au moins égal au cours du marché, pour les produits
adultes commercialisés à la sortie des fermes ;
Diminution des coûts de revient, par maîtrise progressive de l’ensemble du
process de production ;
Amélioration constante de la qualité des produits, pour se positionner sur le
niveau EXTRA qui est le mieux rémunéré;
Recherche continue de niveaux de prix élevés sur les marchés extérieurs, afin
d’en faire profiter l’ensemble de la filière.
12.1 Payer aux fermiers un prix au moins égal au cours du marché
Les principes se déclinent comme suit :
- Préfinancement du premier cycle, le paiement de l’achat des juvéniles
n’étant exigé que lors de l’achat des adultes, en déduction du
montant payé au producteur ;
- Marché assuré, par reprise des adultes grossis par MH Sa qui souhaite
privilégier la démarche de schéma intégré ;
- Prix d’achat des adultes calculé de telle sorte que les paysans
touchent un revenu net73 d’un montant au moins égal au prix courant
du marché, à qualité égale, selon un calcul révisé par semestre74 (cf
système de consignation des bouteilles par la STAR) ;
- Pour le schéma en régime de croisière, les fermiers auront à déduire de
manière effective, les coûts relatifs à l’achat des juvéniles. Par souci de
pérennisation, en effet, il ne faudrait pas introduire de distorsion de prix,
et ce d’autant plus que c’est le prix qui va imposer la règle à suivre
dans la filière.
Les avantages induits seraient :
- Incitation pour les premiers fermiers à se lancer dans l’aventure, et à
leur assurer plus de chance de réussite ;
- Traction pour les collecteurs de s’aligner sur des prix tirés vers le haut,
ce qui ne serait qu’une conformité avec les tendances mondiales ;
- Ancrage progressif de la culture de la qualité, qui sera soutenue par
une politique de prix différenciés ;
- Régularité des revenus, d’où propension à planifier d’où à gérer de
manière prévisionnelle ;
73
Prix d’achat des BDM adultes auquel on soustrait les coûts d’achat des juvéniles et les autres charges
éventuelles (amortissement des installations, contribution à la caisse communautaire, charges de fonctionnement
comme le gardiennage, …)
74
Sur le principe, prix plus élevé grosso modo de septembre à février et moindre de mars à août
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  • 1. Etude de faisabilité socio-économique du grossissement des bêches de mer dans le Sud malgache Contrat de services n° PE2/011/2008 Rapport final Randrianarivelo Benjamina Mahasolo Décembre 2008 Financé par Union Européenne PROGRAMME DE GESTION DURABLE DES ZONES COTIERES DE L’OCEAN INDIEN (ProGeCo) Commission de l’Océan Indien (COI)
  • 2. RBM_13 décembre 2008 1 ACRONYMES AMP Aire Marine Protégée Ar Ariary BDM Bêche-de-Mer BV Blue Ventures CAA Chef d’Arrondissement Administratif CAC Centre d’Appui aux Communes COI Commission de l’Océan Indien CSA Centre de Services Agricoles CSB Centre de Santé de Base CTD Collectivité Territoriale Décentralisée DAGT Directeur de l'Administration Générale du Territoire DCP Dispositif de Concentration du Poisson DDR Directeur du Développement de la Région DRDR Direction Régionale du Développement Rural EPP Ecole Primaire Publique FDL Fonds de Développement Local FID Fonds d’Intervention pour le Développement GTDR Groupe de Travail pour le Développement Rural IH-SM Institut Halieutique des Sciences Maritimes LP2D Lettre de Politique de Décentralisation et de Déconcentration MAEP Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche MAP Madagascar Action Plan - Madagasikara Am-Perinasa MCA Millenium Challenge Account MH Sa Madagascar Holothurie Société anonyme ONG Organisation Non Gouvernementale
  • 3. RBM_13 décembre 2008 2 PACP Programme d’Appui aux Communautés de Pêcheurs PADR Plan d'Action pour le Développement Rural PAE Plan d'Actions Environnemental PCD Plan Communal de Développement PN2D Programme National de décentralisation et de Déconcentration PNAT Politique Nationale d'Aménagement du Territoire PNF Programme National Foncier PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement PPP Partenariat Public Privé PRD Plan Régional de Développement PROGECO Programme de Gestion Durable des Zones Côtières de l’Océan Indien PSDR Projet de Soutien au Développement Rural PTA Plan de Travail Annuel PTF Partenaire Technique et Financier RRI Rapid Results Initiative SG Secrétaire Général SNAT Schéma National d’Aménagement du Territoire SRPRH Service Régional de la Pêche et des Ressources Halieutiques STD Service Technique Déconcentré TMD TransMad Développement WCS Wildlife Conservation Society ZEE Zone Economique Exclusive ZF Zanga Fotsy
  • 4. RBM_13 décembre 2008 3 ETUDE DE FAISABILITE SOCIO-ECONOMIQUE DU GROSSISSEMENT DES BECHES DE MER (BDM) DANS LE SUD MALGACHE Randrianarivelo Benjamina Mahasolo Consultant Sommaire INTRODUCTION 1. Rappel des termes de référence : Compréhension des motivations socio- économiques des familles pour le projet de fermage_P6 1.1 Introduction 1.2 But de la mission 2. Méthodologie mise en œuvre et déroulement de la mission : Visite sur terrain au niveau des différents acteurs de la filière BDM_P6 ANALYSE DE LA SITUATION IN SITU 3. Description succincte du secteur des BDM_P7 3.1 Part des BDM dans la pêche traditionnelle à Madagascar : En baisse continue contrairement aux tendances sur l’ensemble du sous- secteur 3.2 Résultats en commercialisation des BDM au niveau de la Région Sud-Ouest : Analyse biaisée au regard de réserves sur les chiffres disponibles 3.3 Principales typologies d’acteur dans le fonctionnement de la filière BDM : Système identique à ce qui se pratique dans la collecte de produits de mer en général 3.4 Profil des acteurs pour le projet de fermage de BDM dans le Sud- Ouest de Madagascar : Les intervenants directs au cœur du dispositif, avec l’appui de différentes structures, notamment pour l’accompagnement technique et financier, et l’ancrage socio-culturel et politico-administratif 4. Compréhension de la problématique du fermage de BDM par les villageois : Contexte favorable pour le fermage de BDM du fait du besoin généralisé de revenu supplémentaire_P20 4.1 Une situation assez simple : Des conditions de vie qui se détériorent, alors que les stocks de ressources naturelles s’amenuisent de manière très palpable 4.2 Les mentalités évoluent en conséquence : Une forte demande d’activités génératrices de revenus couplée à la reconnaissance de la nécessité de conservation des ressources naturelles (Effet AMP) 4.3 Néanmoins, quelques risques ont été relevés, et notamment, à la lueur des premières expériences en fermage qui ont été initiées avec l’appui de BV
  • 5. RBM_13 décembre 2008 4 5. Conséquences du fermage en termes d’activité et de répartition du travail pour les familles : Activités dominées en temps passés pour les villageois, par le gardiennage et la maintenance_P23 5.1 Les activités et tâches nécessaires pour l’exploitation des parcs ont pu être mieux appréhendées à la lueur des expériences pilotes 5.2 Rôles joués par les autres acteurs d’appui et d’accompagnement dans le cadre du projet de fermage de BDM 6. Retombées économiques pour les villageois et problématique des prix : Déconnexion entre prix sur le marché local et cours internationaux_P26 6.1 Tendances structurelles à la baisse de la quantité, de la qualité et du prix des BDM au niveau local 6.2 Forte baisse de prix de la BDM localement, en 2008, à chercher ailleurs que dans la dépréciation de l’US$ 6.3 Budget des dépenses courantes des ménages et des revenus issus de la commercialisation de BDM 6.4 Des éléments de coûts encore peu maîtrisés, dans le cycle de production de BDM 6.5 Opportunités à exploiter sur le marché international 6.6 Effets économiques induits : Cas du PACP 7. Structures les plus aptes à mener à bien l’opération : La logique de business n’est pas encore à l’ordre du jour_P32 7.1 Rappel sur le ciblage des villages 7.2 Critères de choix des bénéficiaires 7.3 Typologie des structures les plus indiquées pour l’exploitation des enclos 8. Prise en considération des enjeux liés au vol, principal facteur de risque unanimement reconnu : Des cas déjà constatés sur les initiatives pilotes_P36 9. Cas de la vente hors MH Sa par les propriétaires : Anticipation par le dispositif existant_P39 RECOMMANDATIONS 10. Clarifier rapidement de manière concertée les fondations du Projet_P40 10.1 Promouvoir le partage de la vision entre les parties prenantes, et la clarification de la répartition de rôles et de la coordination 10.2 Actualiser les textes réglementaires sur la commercialisation des BDM en élevage 10.3 Fixer les modes opératoires dans les exploitations, veiller à leur appropriation par les concernés et apporter une attention particulière à la réussite des premières opérations 11. Promouvoir en priorité un rôle majeur pour les femmes pour la conduite des projets de fermage de BDM_P43 12. Offrir un prix incitatif, en contrepartie de l’accroissement du professionnalisme des fermiers, se traduisant par le respect de la parole donnée dans la qualité et la régularité de livraison des BDM d’élevage_P44 12.1 Payer aux fermiers un prix au moins égal au cours du marché
  • 6. RBM_13 décembre 2008 5 12.2 Diminuer les coûts de revient, par la maitrise progressive de l’ensemble du process de production. 12.3 Veiller à l’amélioration constante de la qualité des produits, pour se positionner sur le niveau EXTRA qui est le mieux rémunéré 12.4 Prospecter les marchés extérieurs les plus rémunérateurs 13. Mener des actions sur plusieurs fronts pour juguler le risque de vol dans les enclos_P47 14. Initier une campagne de communication institutionnelle pour assurer l’ancrage régional, national et international_P48 ACTIONS A COURT TERME 15. Les sept (7) mesures à conduire dans les semaines à venir_P49 ANNEXES Annexe 1 : Termes de références Annexe 2 : Agenda du déroulement de la mission Annexe 3 : Personnes CONTACTS Annexe 4 : Bibliographie Annexe 5 : Budget Dépenses & Revenus des Ménages Annexe 6 : Indication sur les Prix Annexe 7 : Statistiques de réalisations en BDM Annexe 8 : Présentation succincte des ONG en appui à la filière BDM Annexe 9 : Distance et Coûts de Transports Annexe 10 : Evolution des cours de change de l’euro et du dollar par rapport à l’Ariary Annexe 11 : Supports de présentation lors de la restitution finale du 11 décembre 2008 Encadré 1. Teneur du protocole de mise en place et suivi du grossissement_P25 2. Eléments de réflexion sur le DINA_P38
  • 7. RBM_13 décembre 2008 6 INTRODUCTION 1. RAPPEL DES TERMES DE REFERENCE : COMPREHENSION DES MOTIVATIONS SOCIO- ECONOMIQUES DES FAMILLES POUR LE PROJET DE FERMAGE DE BDM 1.1 Introduction Dans le cadre de l’Appel à Proposition lancé par ProGeCo EU COI, deux projets ont été soumis par des ONG et acceptés. Cela concerne le grossissement des BDM dans des enclos villageois. En début de projet, l’ensemble des partenaires (lié par une volonté de succès) voudrait, au travers d’une étude ponctuelle, avoir une bonne compréhension socio- économique de la motivation des familles Vezo a adhérer aux 2 projets, avoir des suggestions sur la meilleure approche et la manière de faire face aux problèmes. Il est aussi impératif de comprendre que l’on est en train d’essayer de mettre en place une filière de production pérenne (fermage) avec un opérateur (Madagascar Holothurie sa : MHsa) , vendant des juvéniles à des pêcheurs qui seront rachetés un an après sous forme d’individus adultes . 1.2 But de la mission Le but de la mission est une bonne compréhension des motivations socio- économiques des familles pour le projet et cela couvrirait les points suivants : Compréhension de la problématique du fermage de BDM par les villages ; Conséquences du fermage en termes d’activité et de répartition du travail pour les familles; Retombées économiques pour les villageois et problématique des prix; Structures les plus aptes à mener à bien l’opération; Prise en considération des enjeux liés au vol et à la vente par les propriétaires ; Tout autre élément positif ou négatif pouvant influencer le projet. Les aspects techniques ne sont pas du ressort de cette étude. 2. METHODOLOGIE MISE EN ŒUVRE ET DEROULEMENT DE LA MISSION : ESSENTIELLEMENT A BASE DE VISITE SUR TERRAIN AU NIVEAU DES DIFFERENTS ACTEURS DE LA FILIERE BDM La mission a démarré vers mi-Novembre 2008, à Antananarivo et a continué pendant une dizaine de jours en différents endroits du littoral du Sud-Ouest, entre Morombe et Toliary, sous forme d’interviews individualisés ou en petits groupes. 29 interviews ont ainsi été menées (Liste des contacts en Annexe 3), 5 Focus group animés et 4 sites visités.
  • 8. RBM_13 décembre 2008 7 Le calendrier y afférent se résume comme suit (Détail en Annexe 2) : 10 au 16/11 17 au 23/11 24 au 30/11 01 au 07/12 08 au 12/12 Antananarivo Arrivée à Morombe * Morombe * Andavadoaka & Environs * Villages du littoral jusqu’à Toliary * Toliary * Antananarivo * Toliary * Antananarivo Et en termes de travail de traitement et d’analyse, l’on a procédé aux activités ci- après : Exploitation documentaire (Liste en Annexe 4) ; Consolidation statistique ; Recoupement et rapprochement ; Simulation ; Projection ; Validation itérative ; Restitution d’étape ; Restitution finale. ANALYSE DE LA SITUATION IN SITU 3. DESCRIPTION SUCCINCTE DU SECTEUR DES BDM 3.1 Part des BDM dans la pêche traditionnelle à Madagascar : En baisse continue contrairement aux tendances sur l’ensemble du sous-secteur Sur la base de l’observation sur une dizaine d’années, de 1994 à 2003, on constate que : Si la production pour l’ensemble du sous-secteur de la pêche traditionnelle s’est accrue de 12%, elle a inexorablement chuté pour les BDM, soit un taux de -63% en dix (10) ans ;
  • 9. RBM_13 décembre 2008 8 0 10 000 20 000 30 000 40 000 50 000 60 000 70 000 80 000 90 000 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 20022003(provisoire) Pêche traditionnelle - Trépangs Source : Rapport annuel et COS des Services décentralisés Il en résulte ainsi que la part des BDM dans le volume global de la pêche traditionnelle a été divisée par 3, passant de 3% dans les années 1994/97, à 1% entre 1999 et 2003. Les chiffres détaillés sont fournis en Annexe 7.1. 3.2 Résultats en commercialisation des BDM au niveau de la Région Sud-Ouest : Analyse biaisée au regard de réserves sur les chiffres disponibles Les données disponibles sur la Région du Sud-Ouest concernent la période 2007 à novembre 2008, mais les trop grandes variations d’un mois à l’autre, et d’une année à l’autre, laissent planer un certain doute quant à la fiabilité des chiffres (Voir détails en Annexe 7.2). Nonobstant ces réserves, on peut relever les tendances suivantes : Même si la commercialisation de 2008 ne concerne que 8 mois sur 12, le volume total y afférent observe une baisse significative, les chiffres de 2008 ne représentant que 37% de ceux de 2008 (54 tonnes contre 147 tonnes) ; Le prix unitaire par kilo est en chute libre en 2008, ne représentant plus que 14% du niveau de 2007 pour l’exportation, et voire même 6% pour le marché interne ; Notons que ces réalisations sont le fait de trois opérateurs, dont un seul à l’exportation sur Hong Kong, et deux autres qui commercialisent selon un circuit transitant par Antananarivo. 3.3 Principales typologies d’acteur dans le fonctionnement de la filière BDM : Système identique à ce qui se pratique dans la collecte de produits de mer en général Le tableau ci-après, décrit succinctement les quatre (4) typologies d’acteur dans la filière BDM, à savoir : - Le collecteur
  • 10. RBM_13 décembre 2008 9 - L’exportateur ; - Le mareyeur ; - Et le pêcheur. Les effectifs correspondants se présentent en pyramide, avec une base étendue de pêcheurs et de moins en moins de collecteurs. A titre d’illustration, l’on compte une centaine de pêcheurs à Andavadoake, dont une vingtaine de femmes pour la pêche à pied – mais de moins en moins de BDM au profit de la pieuvre, par insuffisance de stocks, depuis 2000 – ou une trentaine du côté de Salary, alors qu’il n’y a plus que deux mareyeurs à Andavadoaka1 ou 4 à Tampolove, et aucun à Ambatomilo depuis 2007. Un seul collecteur à Morombe, et plusieurs acheteurs à Toliary mais un seul exportateur au départ du port. A Fitsitike, dans la Baie de Ranobe, 1 020 villageois détiennent une carte de pêcheur, contre 6 pour les mareyeurs en poisson et 4 en trépang. LES ACTEURS DE LA FILIERE BDM TYPOLOGIE STATUT FONCTION EXPORTATEUR DE PRODUITS HALIEUTIQUES Toute personne physique ou morale effectuant le négoce ou la vente des produits halieutiques sur le marché extérieur COLLECTEUR Est appelé « collecteur », toute personne physique ou morale exerçant les activités n’incluant ni la pêche ou la capture directe par quelque moyen qu’il soit, ni la cueillette d’espèces animales ou végétales dans le milieu aquatique Achète les produits soit au travers de son réseau de sous-collecteurs, qui se déplacent sur les sites, soit directement à son entrepôt, sur livraison des mareyeurs Traite les produits achetés frais, ou déjà traités mais dont la qualité de traitement est jugée insuffisante MAREYEUR Toute personne physique effectuant uniquement des opérations d’achat et de vente de produits halieutiques à l’intérieur d’une seule zone de collecte. Achète directement les produits frais apportés par les pêcheurs des environs, et les traite avant vente au sous-collecteur Vend rarement des BDM à l’état frais PECHEUR Villageois dont l’activité principale ou secondaire est la pêche, avec ou sans matériel Vend généralement auprès d’un ou des mareyeurs, sous forme de produits frais au retour de la pêche Vend quelquefois des produits qu’il traite lui-même 1 Il y en avait pourtant plus d’une demi-douzaine il y a dix ans
  • 11. RBM_13 décembre 2008 10 3.4 Profil des acteurs pour le projet de fermage de BDM dans le Sud-Ouest de Madagascar : Les intervenants directs au cœur du dispositif, avec l’appui de différentes structures, notamment pour l’accompagnement technique et financier, et l’ancrage socio-culturel et politico-administratif 3.4.1 Famille de pêcheur Il pêche généralement différents produits de mer (et/ou) (poisson, poulpe, pieuvre, calamar, BDM, …) en mer, alors que sa femme et ses enfants pratiquent la pêche à pied Le poisson est salé et enlevé sur place par des gens basés sur les hauts plateaux (Fianarantsoa, Antsirabe, Antananarivo, …) La pieuvre est séchée, une fois vidée et nettoyée La BDM est de moins en moins pêchée,eu égard à sa rareté Dans certains cas rares, on cultive aussi des produits vivriers2 3.4.2 Mareyeur implanté dans un village de pêcheurs A généralement exercé à ce titre depuis quelques temps, et reste encore fidèle au poste malgré l’abandon d’un certain nombre de collègues face à la concurrence et à la diminution continue des quantités de produit3 Il/Elle peut travailler en indépendant4, ou à la commission vis-à-vis de sous- collecteurs qui se déplacent au niveau des villages5 Au fur et à mesure de sa croissance, il/elle arrive à développer d’autres activités, comme une épicerie, un petit restaurant, un petit hôtel Dans beaucoup de cas, la meilleure part du CA dans le portefeuille d’activité, provient des BDM, mais le poids de celles-ci dans les revenus tend inexorablement à diminuer avec le temps6 2 A Ampasimaro, une dizaine est concernée dans le village – du manioc, du maïs et de la patate douce, pour l’auto-consommation et la vente à Andavadoaka, à l’état séché (1 000 Ar le toko pour la patate douce; 400 Ar par kg pour le manioc séché) 3 Exemple : 3 tonnes de Tsopena par jour en 1990 et seulement 10 kg par mois actuellement, à Tampolove 4 Il/Elle achète alors à hauteur de ses capacités financières, en propre 5 Dans le cas des ententes avec MUREX et COPEFRITO, le montant y afférent s’élève à raison de 200 Ariary5 par kg sur la base d’un prix de référence fixé à l’avance 6 Cas de Tampolove : Alors que les BDM représentaient la moitié de ses revenus en 1995, cela ne s’élève plus qu’au quart en 2008 – A Tsandamba, les revenus issus de la location de bungalows et de la restauration ont dorénavant pris le dessus sur ceux de la commercialisation de BDM
  • 12. RBM_13 décembre 2008 11 3.4.3 VELONDRIAKE Objet : Réseau créé en 2004 pour la gestion durable des ressources marines7 Structure et organisation : Regroupe 24 villages Tous les habitants des villages sont membres de Velondriake Découpage en 3 Vondrona o Sud : 8 villages près de la Baie des Assassins o Centre : d’Ampasilava à Ambolomadinika o Nord : Jusqu’à Nosy Be Chaque village dispose d’un sous-comité de 2 à 4 personnes, selon la taille, et est représenté à l’AG Chaque Vondrona est doté d’un comité de 11 personnes Et le comité central est composé de 12 membres, soit 4 par Vondrona Sponsoring et financement : Projet modèle ayant reçu des prix mondiaux, dont récemment, l’équivalent du prix Nobel en matière de conservation marine, pour la vision du développement régional basé sur des revenus durables La Fondation Mc Arthur finance maintenant Velondriake Diagnostic sur le fonctionnement : Mécanisme de coordination et de discipline interne8 Capacité de fixer la répartition au niveau du foncier marin, délivrer des sanctions, … Limites : i) Existence du pouvoir légal, en parallèle (qui peut donner une autorisation, sans tenir compte des règles édictées au sein de Velondriake) ; ii) Capacité financière des collecteurs Opportunité : Existence de KALONY, qui a été approuvé par le Tribunal à Toliary, mais qui nécessite que soient instaurés un règlement au niveau des villages, comme pour les modes de paiement (en argent, en zébu, …) et des mécanismes de consultation et de décision 3.4.4 ONG d’appui au développement Deux (2) ONG oeuvrent dans le cadre du projet de fermage de BDM : Blue Ventures et Trans Mad Développement BLUE VENTURES Objet : BV investit dans le développement local, notamment par la promotion de revenus alternatifs à la pêche BV travaille sur 25 villages de la côte sud ouest, entre Morombe et la Baie des assassins, dans la plus grande aire protégée marine de l’Océan Indien (800 km² - 50 km de côtes) 7 Délimitation d’une aire marine protégée en cours de finalisation 8 Ex. : Capable d’interdire la pêche pendant une certaine période. Par contre, ce fut la cohue totale quand l’embargo a été levé
  • 13. RBM_13 décembre 2008 12 Elle y développe un modèle original de pérennisation des actions de conservation, puisque 85% des revenus de BV proviennent des recettes de l’écotourisme Moyens humains mobilisés pour le projet : 3 personnes Vision et perspectives sur les 5 années à venir : i. Après les 2 années du projet, continuation avec VELONDRIAKE qui disposera d’un bureau central (Lien entre MH Sa et les pêcheurs), d’un centre d’achat et d’un réseau commercial et assurera l’implantation, la gestion financière, la gestion des stocks sauvages ii. Dans chaque village, il y aura un représentant de Velondriake présent à mi-temps, pour la collecte de données / encadrement du remplissage, la vérification de ce qui se passe dans chaque famille, l’organisation (qui fait quoi ?), le monitoring de la fréquence des travaux (nettoyage, comptage, suivi du poids), la représentation du village, l’identification des besoin de renforcement des capacités, … iii. Beaucoup de parties prenantes seront alors progressivement mobilisées et la demande soutenue en BDM sera satisfaite par une quantité, une qualité et une régularité suffisantes iv. Ni BV en tant qu’ONG, ni le personnel malgache actuel, ne se verraient encore à Andavadoaka d’ici cet horizon TRANS MAD DEVELOPPEMENT Moyens humains mobilisés pour le projet : 4 personnes (Un coordinateur du projet expatrié et 3 collègues nationaux) Approche pour la pérennisation : (a) Mise en place d’une caisse de développement Fonctionnement : • Sur le prix d’achat proposé par MH Sa, duquel a été ôté le prix de renouvellement, on verse une part à la caisse et MH Sa verse le même montant • Usage de l’argent9 décidé par un comité impliquant des représentants des villages ayants droit ainsi que des représentants de l’Etat • TMD valide puis appuie par la suite, pour accompagner le processus mais aussi, à titre de courtier L’idée devrait être portée par les communautés, dans la mesure où un développement individuel le saurait être un moteur sans une appartenance / appropriation sociale : ne pas oublier d’où l’on vient, et faire en sorte que les gens se sentent propriétaires (b) TMD pourrait poursuivre son appui sur une à deux années, après le projet de deux ans en cours actuels Vision sur une éventuelle seconde phase : le façonnage institutionnel pour la coordination de la filière ; la gestion d’un itinéraire de promotion de 9 A titre d’apport bénéficiaire, par exemple, ou d’aide à de nouveaux bénéficiaires, une fois les précédents parvenus à un stade d’autonomie ou plus généralement, de mesures compensatoires pour les non bénéficiaires (bénéfice communautaire)
  • 14. RBM_13 décembre 2008 13 l’aquaculture à fin de reproduction dans d’autres villages : modèle de fonctionnement, relation / mobilisation des fournisseurs, le secteur privé, l’administration Perspective à terme : Favoriser la mise au point d’un modèle qui va être développé ici d’ici quelques années, sur la base de succès concrets, puis l’exporter ailleurs 3.4.5 IHSM Objet : Exploitation industrielle du brevet sur la reproduction de BDM in vitro, en partenariat avec le secteur privé (MH Sa) et en promouvant l’élevage à deux niveaux : les communautés villageoises et les industriels Installations et capacités disponibles Ecloserie de IHSM : 2 scientifiques Bassin de pré-grossissement de Belaza : - 2 personnes (en sus des gardiens) viennent se relayer à marée basse - Les travaux y afférents sont le changement de l’eau (au moins tous les 15 jours), le changement des sédiments10 (tous les 6 mois) - Consistance : En béton couvert de bâches11, et en argile12 - Actuellement, il y a 6 000 juvéniles dans les bassins - Deux risques : Il y eut un taux de mortalité élevé (près de 300) non expliqué13 et uniquement sur le même bassin : N’existe-t-il pas un risque que cela recommence ? Présence de trous de crabe détectée durant la période de construction : Malgré le fait que l’on en a tué une bonne quantité, comment être sûr qu’il n’y en aurait pas d’autres ultérieurement une fois les juvéniles introduits ? Enclos de grossissement de Belaza : - 16 enclos de dimension 12 * 12 - Un système de gardiennage avec un mirador y est prévu Facteurs déterminants au niveau technique - Présence suffisante de techniciens (Un a été déjà recruté) - Energie disponible en permanence, avec un groupe électrogène qui assure en cas de délestage de la JIRAMA 10 A transporter en brouette, à partir de la mer située à 150 m de là 11 Nombre et dimension : 10 à 4 * 8 m², 1 à 7 * 8 m² - Coût total : 22 000 Euros 12 Deux fois plus grand tout en étant deux fois moins cher – Nombre et dimension : 2 à 10 * 10 m², 12 à 12 * 12 m² 13 Des pistes d’explication dans ce sens : L’eau n’a pas été suffisamment changée, suite à une panne de la pompe – Un arbre contenant du poison aurait infesté l’eau
  • 15. RBM_13 décembre 2008 14 Convention d’exploitation du brevet sur l’holothuriculture o Bien avant la création de MH Sa, une convention a été signée entre PACP et IHSM, sur l’exploitation du brevet de reproduction de BDM in vitro ; o Le brevet est valable pendant deux ans, en contrepartie du paiement de 6 000 Euros par an ; o Les résultats y relatifs ont été publiés sur Internet, donc sont facilement accessibles au grand nombre, ce qui ne limite le caractère d’exclusivité. Rôle de IHSM au sein de MH Sa Le rôle principal de IHSM dans MH Sa y est de fournir des conseils scientifiques et techniques en grossissement : Production de juvéniles, Suivi, en s’assurant que les installations sont aux normes, vérifiant la croissance des juvéniles, répondant aux demandes des ONG … Les ressources humaines ne constituent pas une limite, dans la mesure où on peut puiser dans la réserve que constituent les membres de la Cellule d’Océanographes de l’Université de Toliary14. Vision pour le futur - IHSM étant plutôt versé dans la recherche appliquée et la diffusion des résultats y afférents, il focalisera ses efforts beaucoup plus vers l’amont de la filière, au stade de l’écloserie et de la vente de juvéniles sur l’ensemble du territoire national, laissant aux autres le soin d’exploiter l’aval, plus orienté « business ». - Cette position est d’autant plus défendue que les résultats relatifs à la reproduction de BDM in vitro sont dorénavant accessibles sur Internet, ce qui en limite le caractère d’originalité et d’exclusivité. Et ce d’autant plus que le marché est énorme, sans risque de saturation. 3.4.6 MH Sa Enjeux : - Valorisation15 et gestion rationnelle16 de la BDM - Contribuer à renforcer l’ONET - Organisation Nationale des Exploitants de Trépangs17 - en démontrant la crédibilité à partir d’expériences réussies, et de ce fait, se faire écouter par l’administration. Objet : Exporter des BDM d’élevage, par l’exploitation du brevet en matière de reproduction in vitro 14 Techniciens diplômés de l’IHSM, non encore embauchés et intervenant pour des sollicitations diverses dans le développement, notamment auprès des projets (PSDR, …) et des ONG (WCS, WWF, BV, …). Ils possèdent des bases scientifiques suffisantes pour s’orienter et s’adapter 15 A l’instar de ce qui est mené pour le poisson, à fin d’accroître i) la Quantité, par les techniques et les nouveaux sites (Moyenne des prises par les pêcheurs : 5 kg vs Moyenne des prises avec une vedette : 300 kg) – ii) la Qualité : Du poisson frais peut valoir jusqu’à 50% plus cher 16 Comparativement au cas de la poulpe : 1 000 tonnes de céphalopodes collectées par an, dont 85% sont exportées, dans le Sud Ouest - Vs le total des exportations de céphalopodes de M/car s’élève à 1 300 tonnes 17 Pas assez dynamique, avec des intérêts divergents entre les membres et aucun impact sur la réglementation
  • 16. RBM_13 décembre 2008 15 Avantages comparatifs : o Le peuplement à partir de juvéniles sauvages est limité par le cycle de production, dans la mesure où il ne sera possible d’y avoir qu’une ponte annuelle, alors qu’avec l’écloserie, il y a possibilité de fournir à tout moment de l’année, d’où maîtrise de la production, selon la demande ; o Aucune dépense à prévoir pour l’alimentation (contrairement à la crevetticulture) o Marché mondial largement demandeur Priorités : - Se focaliser pour le moment sur le pré-grossissement et le grossissement, en se basant sur le brevet en reproduction in vitro ; - Et maîtriser le process, afin notamment d’apprécier les standards de coûts aux différentes étapes - Et bien plus tard, voir la production, la transformation et l’exportation ; - MH Sa est capable de traiter tout seul l’ensemble des 80 000 juvéniles18 , mais se plie au dispositif actuel, dans le cadre d’appui aux communautés suite à l’accord avec les ONG Limites du projet : o Taille / surface des bassins19 , à 1000 m², d’où capacité maximale20 de production à 80 000 juvéniles par an21 => Solution : Investir dans le terrain de l’Université à Sarodrano, ce qui nécessite des moyens financiers importants o Manque de clarification dans les 2 contrats signés avec d’une part MH Sa, et d’autre part, PACP Perspectives : - Approvisionner toute l’île en juvéniles, quitte à installer des écloseries en divers endroits du pays (cf le système de poussin d’un jour) - Ce qui est conditionné par l’obtention d’un brevet d’exclusivité dans l’utilisation 3.4.7 PACP Programme lancé depuis 3 ans, mais à ce jour, les activités ont été marquées essentiellement par la formation ; Grands volets pour l’aquaculture : Algues marines, Concombres de mer (avec IHSM), Langoustes (à Tolagnaro) : Organisation des techniques, test d’élevage ; Zone d’intervention : 92 villages de Soalary à Morombe ; 18 Il lui faut en effet assurer une quantité importante, en se basant sur le fait qu’un trépang sec pèse 25 g (Poids sec = 10% du poids mouillé) et qu’il en faut 8 tonnes pour un container 19 A la ferme de Belaza, à prendre en bail emphythéotique. Le terrain est inextensible, car d’une part, il se termine en pointe, et d’autre part, il y a de gros arbres 20 300 m² sont déjà opérationnels et 700 m² le seront à partir de janvier 2009 21 A raison de 20 individus au m², soit 20 000 sur 3 mois
  • 17. RBM_13 décembre 2008 16 Convention : Une convention de partenariat a été conclue avec IHSM , pour la mise à disposition d’un laboratoire et la construction de bassins d’écloserie22 pour laquelle les travaux commenceront en avril 2009. Elle a été signée bien avant celle qui lie IHSM avec MH Sa, mais cela tarde à se mettre réellement en œuvre, notamment en termes de déblocage de financement découlant de lourdeurs dans les procédures administratives et financières ; Approche pour l’appui aux communautés dans la filière BDM : o Il faut que les paysans s’en sentent propriétaires, et dans ce sens, devraient contribuer à l’achat de juvéniles (à charge pour le projet d’apporter la formation et l’encadrement) ; o Sont ainsi ciblés de manière prioritaire, les paysans entrepreneurs ; o PACP est actuellement en phase de prospection de sites et d’identification des pêcheurs et le matériel est déjà commandé ; o Et pour 2009 est prévu le démarrage de l’opérationnalisation, avec les installations, la formation23 , les visites d’échange à Belaza et la sélection après formation24 . Rôle spécifique de PACP : o Investissement : PACP dispose d’un budget de 450 millions d’Ariary pour la construction de bassins25 . o Fonctionnement : Démarrage des exploitations au niveau des villages, en se faisant approvisionner en juvéniles d’abord par MH Sa, qui sera remboursé par la suite ; Rôle d’appui technique et scientifique assuré par IHSM. Pérennisation : o Lancement d’une étude pour l’opérationnalisation d’un volet CREDIT26, à destination des pêcheurs et qui sera mis en œuvre par VOLAMAHASOA à partir de 2010 ; o PACP initie des actions qui seront par la suite pérennisées par le SRPRH. 3.4.8 SRPRH Principales fonctions en relation avec la production / commercialisation de BDM : Sensibilisation Identification des bénéficiaires qui vont travailler avec PACP Suivi de l’application de la législation et de la réglementation Tenue des statistiques (collecte et exportation) Pérennisation des activités initiées dans le cadre du PACP 22 IHSM soutient qu’il n’y aura qu’une seule écloserie 23 Cibles : 10 pêcheurs par village durant 1 à 2 semaines 24 Critères : Volonté de participer – Aptitudes après formation 25 La construction d’un (1) bassin de pré-grossissement de 6m * 6m en argile reviendrait à 1 million d’Ar ce qui permettrait d’y faire croître 720 juvéniles à raison de 20/m² 26 Etape 1 : Etude de faisabilité (taux adapté pour les activités des pêcheurs) pendant 3 à 6 mois, Etape 2 : Mise en place pendant 6 autres mois, soit opérationnalisation (Etape 3) vers 2010
  • 18. RBM_13 décembre 2008 17 3.4.9 Association des femmes d’Andavadoaka IVOATRA Gère deux (2) enclos d’élevage de BDM depuis Mars 2008 (105 pré-adultes restants actuellement, après l’installation de 200 juvéniles – suite à des vols, mortalité, …) à Antsenasoa (30 minutes d’Andavadoaka) L’association a été créée en novembre 2007 et compte actuellement une soixantaine de membres La principale activité à ce jour est la confection de chemises et de broderie27, vendues à la réception de Coco Beach, et sur la vente desquelles chaque personne directement concernée reçoit une commission Visiblement, l’association est encore en train de se chercher, ce qui se traduit par des effectifs non stabilisés (défections), des objectifs non encore clarifiés quant au mode de répartition des bénéfices qui proviendraient de la vente des BDM élevées. L’élection prochaine des membres du bureau est fortement attendue. 3.4.10 Collectivité Territoriale Décentralisée (Commune et Région) COMMUNE Suivi du respect / application de la réglementation / législation Coordination des actions des différents intervenants dans la Commune : objectifs, activités, moyens, résultats … (Cartographie des intervenants) Participation dans le ciblage et la sélection des bénéficiaires Perception des ristournes, mais néanmoins, la Commune ne dispose pas de suffisamment de moyens jusqu’au niveau du fokontany, pour le contrôle en vue du prélèvement de ristourne Ainsi, seuls les produits qui passent au niveau du chef-lieu de Commune, et uniquement ceux à l’état frais – les plus visibles - sont taxés Plus généralement, la Commune intervient dans le cadre de la promotion du développement communal, en facilitant les initiatives qui se déroulent dans son espace (information, sensibilisation, mobilisation, régulation, infrastructures structurantes, PPP, …) surtout pour celles qui rentrent dans le cadre des priorités du PCD REGION Le plus grand défi lancé par la Région, d’ici 2012 est la promotion de 500 villages MAP sur l’ensemble des 8 engagements, en sa basant sur des critères à dominante économique (Au moins, une fondation économique par village) Approche à promouvoir dorénavant : Sur la base des 3 piliers constitués par KALONY (Sécurité au sens large) : Existence d’un arrêté régional homologué dans le Sud-Ouest. Sécurité au sens large (dont Lutte contre les feux de brousse, lutte contre les valala, …) 27 Après formation initiée par BV
  • 19. RBM_13 décembre 2008 18 FOMIRAY ou FOKONOLONA MIRAY (Social), pour les femmes de 15 à 50 ans HAREA (Economique) : Selon une approche filière, 1 Village = 1 Produit, sur la base de zones de concentration et d’un pilotage stratégique à partir de la Région 3.4.11 Société HOLOT, Morombe Société créée en avril 2007 pour l’holothuriculture et la recherche sur la langouste et la crevette, avec l’exploitation industrielle comme perspective à terme Déclenchement des opérations depuis août 2008 Quatre (4) partenaires (Français installé à La Réunion) Site aménagé : 7 500 m² Projet de bassin à terre pour le pré-grossissement, sur 1.5 Ha Puis grossissement dans des enclos en mer (Villages non encore ciblés) Approche : o Elevage dans les communautés, en ciblant le grand sorcier o Récolte, traitement et exportation sur le marché asiatique28 par HOLOT Prévision d’activité en 3ème année: o 50 tonnes exportées (70% produits par la société) o 250 000 individus par an o Prix de vente : 0.50 Euro par individu Maille en plastique importée de Chine au niveau de l’enclos Points forts de Morombe : Biotopes marins ; Proximité d’Andavadoaka ; Sols sédimentaires et non rocheux Visiblement, la société HOLOT a encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’être opérationnelle. 3.5 L’holothuriculture dans le monde et à Madagascar 3.5.1 Dans le monde Production élevée en Chine et au Japon (climat tempéré) ; Type SCABRA dans les pays à climat chaud, avec des essais en Inde depuis 1994, et à Madagascar depuis 1999 ; Seul Madagascar a poursuivi les essais jusqu’à la production, selon un brevet déposé par deux universités belges et celle de Toliary/IHSM. 3.5.2 A Madagascar Vers 1996, constat d’une surexploitation des BDM sur la grande majorité des zones de peuplement, sauf sur quelques niches dans les îles Barren, le sud, la côte est et la baie d’Antongil D’où l’idée de lancer la culture de BDM : un premier projet présenté à la COI/UE qui a refusé, puis un second soumis au Centre Universitaire pour le Développement de Belgique, en partenariat avec une Université belge qui a abouti en 1998 28 Très large, surtout à l’occasion de la Fête des 15 jours
  • 20. RBM_13 décembre 2008 19 La première phase29 y afférente a permis d’aboutir à la découverte d’un procédé permettant la maîtrise de la ponte en toutes saisons, qui a été breveté30 au niveau européen par deux universités belges31 et l’Université de Toliary/IHSM La seconde phase32 démarrée vers 2002, a été orientée vers le pré- grossissement / grossissement à la ferme de Belaza, ce qui a été couronné de succès au plan technique, mais beaucoup moins en terme d’intégration socio-économique. D’où l’idée de promouvoir l’élevage à deux niveaux : les communautés villageoises et les industriels33 Le processus au plan biologique Phase Ecloserie Pré-grossissement Grossissement Durée 1 mois 2 mois 2 à 3 mois 9 à 12 mois Lieu Laboratoire IHSM Bassin de Belaza34 Enclos dans les villages Etat Larvaire Juvénile Juvénile en croissance Adulte Densité 2 à 4 / litre 20 à 40 / m² 2 à 3 / m² Taille / Poids Point 1 cm 5 à 6 cm 350 g % mortalité 90% < 1% Faible 10 à 20%35 Alimentation Solution importée36 Algue broyée Sédiment (700g/m²) Sédiment37 Source : Exploitation des données de l’IHSM - La germination se fait tous les trois mois, la limite étant constituée par le nombre de bacs disponibles38 : 1 bac de 250 à 300 litres peut contenir 600 à 1 000 juvéniles. - Le taux de mortalité pour le grossissement est encore à analyser de près. - La taille exigée pour le ZF est de 12 cm frais et 8 cm séché 29 Apport de l’Etat : construction d’une écloserie 30 Reproduction in vitro, utilisant un produit pour la fécondation 31 Université Libre de Bruxelles et Université de Mons Hainaut 32 Apport de l’Etat : terrain, installation, laboratoire 33 UNIMA, précurseur et leader national dans la crevetticulture, a été contactée la première mais n’a pas donné suite aux sollicitations. COPEFRITO a par contre accepté, d’où la création de MH Sa, société dans laquelle se retrouvent à parts quasi égales : IHSM (qui a mis dans son apport tous les équipements et matériels des phases 1 et 2), les universités belges et le privé dirigé par COPEFRITO 34 A 25 km de Toliary. Le terrain appartient à l’Université de Toliary et serait cédé sous forme de bail emphythéotique à MH Sa 35 A condition qu’on prenne les mesures contre les prédateurs et que l’on veille à une maintenance adéquate 36 A base de plancton 37 Une réflexion à mener est de voir de une alimentation qui permettrait d’engraisser 38 IHSM en dispose de 24 actuellement, auxquels se rajoutent 3 autres pour le filtrage et la purification de l’eau de mer (à changer tous les 2 jours)
  • 21. RBM_13 décembre 2008 20 4. COMPREHENSION DE LA PROBLEMATIQUE DU FERMAGE DE BDM PAR LES VILLAGEOIS : CONTEXTE FAVORABLE POUR LE FERMAGE DE BDM DU FAIT DU BESOIN GENERALISE DE REVENU SUPPLEMENTAIRE 4.1 Une situation assez simple : Des conditions de vie qui se détériorent, alors que les stocks de ressources naturelles s’amenuisent de manière très palpable Nombreux sont les exemples qui illustrent cette dégradation de la situation. Citons-en quelques uns : o Une mareyeuse basée à Belavenoke met actuellement un mois, pour collecter la même quantité qu’elle réalisait en un jour il y a dix ans ; o Et dans le même ordre d’idée, elle pouvait réaliser 100 kg traités auparavant, et seulement le quart de cette quantité maintenant ; o Au niveau de plusieurs villages, comme cela fut relaté à Ambolomoky, un phénomène a été observé depuis cinq ans : il peut arriver que certaines familles ne mangent rien du tout dans la journée. L’aspiration d’un grand nombre est ainsi de pouvoir « renforcer les revenus, grâce à une activité dignement rémunérée, de manière à lui permettre de manger à sa faim et de payer l’écolage des enfants »39 ; La possibilité de percevoir des revenus selon une fréquence trimestrielle, en régime de croisière, est ainsi plus que motivante, et ce, d’autant plus qu’il s’agit de travailler sur un produit que les gens connaissent plutôt bien ; Et pour le cas spécifique des mareyeurs, ils sont généralement bien disposés à devenir éleveurs de BDM, compte tenu de l’opportunité de nouveaux profits que cela revêt. Par ailleurs, le fermage est un complément d’activité et non une activité unique, et dans ce sens, les risques sur les rentrées de revenus sont répartis. Certains vont même jusqu’à demander à ce que l’appui soit prolongé au niveau de la transformation des BDM en amont, mais visiblement, MH Sa n’y souscrit guère, dans la mesure où elle souhaite maîtriser totalement cette partie, de manière à pouvoir assurer du top en matière de qualité ; Alors que la Région Sud-Ouest trouve que l’objectif en termes de villages ciblés par est insuffisant, et souhaiterait ainsi une couverture à largement beaucoup plus grande échelle, tel que cela ressort des axes d’intervention prioritaires régionaux pour les années à venir ; Les attentes en conséquence, de la part des bénéficiaires potentiels, concernent alors d’une part, le matériel et équipement nécessaires, ainsi que des conseils et appuis techniques. Et le cas échéant, toute facilitation 39 Dixit Samba Roger, président de Velondriake
  • 22. RBM_13 décembre 2008 21 pour d’éventuelles autorisations administratives (Le taratasy qui risque de rebuter plus d’un, et que beaucoup ont relevé même s’il n’y en a pas besoin) ; Et ce, bien que les premières expériences tentées en la matière, n’ont pas été encore probantes40 . 4.2 Les mentalités évoluent en conséquence : Une forte demande d’activités génératrices de revenus couplée à la reconnaissance de la nécessité de conservation des ressources naturelles (Effet AMP) Le principe est suffisamment incitatif pour convaincre les gens de changer de comportement, si nécessaire ; Au-delà des effets directs pour les bénéficiaires, le village pourra aussi profiter de retombées induites, telles que : Création d’emplois temporaires (installation, gardiennage, séchage, …) ; Recyclage de l’argent y gagné, dans l’économie locale. Et cela est susceptible de favoriser une tendance qui se dessine déjà progressivement, dans le sens de voir beaucoup plus loin, avec un sens de la conservation et de la protection des ressources naturelles (cf la réaction positive de la population, face au projet d’aire marine protégée). 4.3 Néanmoins, quelques risques ont été relevés, et notamment, à la lueur des premières expériences en fermage qui ont été initiées avec l’appui de BV 4.3.1 Maîtrise du processus technico-biologique Approvisionnement : MH Sa sera-t-il capable de livrer régulièrement la quantité demandée et ce, en bon état ? Gestion de la croissance : Sera-t-on capable d’avoir 350 g de BDM adulte au bout de 9 mois dans l’enclos, alors qu’à Antsenasoa, on n’a pu avoir que 222 g en 11 mois ? La double question qui en découle conditionne en effet toute la crédibilité du projet pour la suite : Comment arriver à maintenir la dynamique jusqu’à l’obtention des premiers revenus, au bout de presque une année ? Et comment s’assurer que ce délai ne sera pas dépassé ? 40 Le principe de l’élevage de BDM a été introduit en 2007, avec un premier enclos de 10*6 m exploité par l’association des femmes à 20 minutes à pied d’Andavadoake, puis un second à Ambolomoky vers octobre 2007 puis janvier 2008
  • 23. RBM_13 décembre 2008 22 4.3.2 Gestion de l’exploitation Les vols dans les enclos constituent un facteur important de démobilisation, à moins de développer des approches volontaristes en la matière, surtout durant la nuit (Voir POINT 8 infra) 4.3.3 Extension des sites pour les enclos L’insuffisance d’endroits favorables pour l’installation de nouveaux enclos peut constituer un frein, notamment en termes de salinité et sédiment dans les normes, courant marin pas trop fort, superficie suffisante (6 000 m² par ONG durant cette phase), mécanismes coutumiers existants pour délimiter un espace de la mer … Néanmoins, c’est un problème qui risque de ne se poser qu’à terme, puisque pour les années à venir, les disponibilités sont largement supérieures aux demandes. La contrainte se situerait alors plutôt en terme de limitations éventuelles au plan du foncier, dont pour la circulation en mer. 4.3.4 Bénéfice direct pour une partie seulement de la population Au-delà du fait que des approches inclusives et concertées seront privilégiées, en préalable à la sélection et au choix des bénéficiaires, des frictions sociales sont à attendre, découlant de la situation qui en résultera, perçue comme génératrice de déséquilibre et de jalousie. D’où des conséquences possibles sur un accroissement de l’inertie sociale, du vol de BDM, de conflits fonciers autour des enclos41 … 4.3.5 Degré de respect des clauses contractuelles par les différents protagonistes L’effectivité des contrats et conventions qui ont été signés respectivement entre les différentes parties, dépendra beaucoup de la volonté de collaborer ensemble et des capacités de chaque partie. Ce qui est en phase de construction actuellement. 4.3.6 Réduction des marges de pérennisation du projet, du fait qu’une bonne part des matériaux et équipements pour l’aménagement des installations, sont encore importés Les coûts d’investissement pour les enclos sont encore jugés trop élevés, et les consommables de bonne qualité doivent être importés – et en tous cas, ne sont pas disponibles sur le marché de Toliary – ce qui peut impacter sur les possibilités d’extension, de manière générale. 4.3.7 Activité de commercialisation de juvéniles non conforme avec les textes réglementaires en vigueur Les textes prévoient en effet une taille minimale, pour la commercialisation des BDM, à l’état frais et séché. Ce qui est largement au-dessus de la dimension d’un juvénile. Une actualisation à ce niveau s’impose ainsi, sous peine de bloquer le principe de base même du système de fermage promu actuellement. Et dans la même foulée, il n’y a plus actuellement de délivrance de nouvelles autorisations de collecte de BDM, dans le but de favoriser la conservation des stocks. Mais comme cette autorisation est exigée pour toute exportation, il va 41 Le foncier marin demeure problématique, car il n’existe pas encore de textes en la matière
  • 24. RBM_13 décembre 2008 23 falloir en délivrer pour ceux qui vont gérer les débouchés des produits des fermes. 5. CONSEQUENCES DU FERMAGE EN TERMES D’ACTIVITE ET DE REPARTITION DU TRAVAIL POUR LES FAMILLES : ACTIVITES DOMINEES EN TEMPS PASSES POUR LES VILLAGEOIS, PAR LE GARDIENNAGE ET LA MAINTENANCE 5.1 Les activités et tâches nécessaires pour l’exploitation des parcs ont pu être mieux appréhendées à la lueur des expériences pilotes Bien que lors des premières expériences, il n’y eut pas de formulation de la répartition des rôles, ni de suivi auprès des exploitants villageois, l’évaluation du vécu sur les différents sites (Andavadoaka, Ambolomoky, …), permet de retracer les tâches nécessaires pour l’exploitation des enclos. Tâches à effectuer au niveau des propriétaires d’enclos TACHES DUREE UNITAIRE FREQUENCE PROFIL DU RESPONSABLE Participation aux formations 1 à 2j Démarrage de l’adhésion au projet Principaux représentants Installation (Plantage de piquets, …) 2 à 3 j Démarrage de l’enclos Hommes ou/et Jeunes gens Gardiennage42 24h Jour et nuit Jeunes gens Maintenance et suivi (Entretien43, nettoyage44 et ramandage des filets, vérification des prédateurs, réparation de l’enclos, renouvellement des piquets) 30’ à 1h30 Par grandes marées, pendant une semaine tous les 15 jours Femmes Comptage Quelques heures 1 à 2 fois par mois Femmes NOTA : Il importe de procéder au suivi et au comptage en présence des paysans, ensemble entre les concernés et l’ONG, jusqu’à l’obtention des premiers revenus, et progressivement, les paysans peuvent l’assumer avec un accroissement de responsabilité, jusqu’à pouvoir le faire seuls, les ONG pouvant alors se limiter à un contrôle par sondage 42 Chacun son système, de la surveillance de loin à l’implantation de mirador entre / autour des enclos 43 Suivi pour que les juvéniles ne puissent pas sortir – En cas de besoin, redresser et voire remplacer les poteaux, combler les bords, rapiécer les filets, tuer les prédateurs … 44 Exemple d’Ambolomoky : 3 heures de marée pendant 4 jours pour 2 femmes en 15 jours pour une superficie totale de 2500 m² (16 cages) => 48 heures-femmes par mois
  • 25. RBM_13 décembre 2008 24 5.2 Rôles joués par les autres acteurs d’appui et d’accompagnement dans le cadre du projet de fermage de BDM 5.2.1 Fonctions et tâches à assumer Le tableau ci-après retrace les principales fonctions et tâches à assumer par l’ensemble des acteurs impliqués dans le cadre du projet de fermage de BDM. Tâches à effectuer au niveau des accompagnateurs des propriétaires d’enclos FONCTIONS / TACHES RESPONSABLES FREQUENCE Information – Sensibilisation ONG – Projet En début de processus Formation IHSM – ONG – Projet Avant l’installation et pendant toute la durée de l’élevage Sélection des communautés Communes – Fokontany En début de processus, puis à chaque extension à de nouveaux bénéficiaires Installation des enclos ONG Démarrage de l’enclos Elaboration et mise en oeuvre de protocole de mise en place et de suivi du grossissement IHSM + ONG Début du projet Approvisionnement en juvéniles MH Sa via ONG Chaque début de cycle espacé de 3 mois, en régime de croisière Comptage ONG + Propriétaires 1 à 2 fois par mois Pesage ONG 1 fois par mois Achat des adultes MH Sa Chaque fin de cycle espacé de 3 mois, en régime de croisière Pilotage direct / Appui technique45 / Echanges d’expériences ONG, MH Sa, PACP, IHSM En continu Accompagnement en matière de réglementation REGION (DDR), DRDR, SRPRH, Centre de Surveillance des Pêches, Gendarmerie Ponctuelle Suivi scientifique46 IHSM Mensuel 45 A l’installation et à la production : Collecte de données / encadrement du remplissage, vérification de ce qui se passe dans chaque famille, organisation (qui fait quoi ?), monitoring de la fréquence des travaux (nettoyage, comptage, suivi du poids), représentation du village, identification des besoins de renforcement des capacités
  • 26. RBM_13 décembre 2008 25 FONCTIONS / TACHES RESPONSABLES FREQUENCE (Relevé des paramètres, des sédiments, …) et encadrement Encadré 1 : Teneur du Protocole de mise en place et suivi du grossissement Mise en place i. Observation du site / degré d’adéquation ii. Identification des bénéficiaires iii. Avant la mise en place des enclos iv. Installation des enclos : 1. travaux : filet, piquet, barre de fer, corde, 2. suivi des enclos avant transfert, 3. puis après installation des juvéniles Suivi v. Mensuration et comptage vi. Surveillance des enclos : déchirure des filets – présence de prédateurs - … vii. Maintenance : ramendage de filets – remplacement de piquets – nettoyage des filets - … viii. Gardiennage de nuit COMMENTAIRES : LA DISPONIBILITE EN TEMPS N’EST PAS UN FACTEUR LIMITANT, DANS UN CONTEXTE GENERALISE DE SOUS-ACTIVITE UN PROBLEME FREQUEMMENT RENCONTRE EST L’IMPRESSION QU’ONT CERTAINS QUE LES AUTRES NE TRAVAILLENT PAS SUFFISAMMENT LA RONDE DE NUIT – OBLIGATOIRE CONTRE LE VOL – EST QUASIMENT IMPOSSIBLE A MENER PAR LES FEMMES L’ENJEU SE SITUERAIT ALORS AU PLAN DU CHANGEMENT DE COMPORTEMENT, EN TERMES DE RIGUEUR ET DE DISCIPLINE : QUELLE SERAIT LA VOLONTE DES BENEFICIAIRES A LE FAIRE ? ET LES ONG AURONT-ELLES SUFFISAMMENT DE CAPACITE D’ENCADREMENT POUR ACCOMPAGNER LE PROCESSUS DANS CE SENS ? ET LE MOBILE PRINCIPAL SE SITUERAIT PAR L’ATTRAIT DU REVENU RETOMBEES ECONOMIQUES POUR LES VILLAGEOIS ET PROBLEMATIQUE DES PRIX 46 Selon un protocole standard pour suivre les données scientifiques : Elaboration par IHSM, et validation par les parties, pour une utilisation ultérieure généralisée : obtenir des données scientifiques devant permettre d’améliorer les prochaines interventions
  • 27. RBM_13 décembre 2008 26 UN SYSTEME DE PRISE EN MAIN PROGRESSIVE PAR LES COMMUNAUTES EST ENCLENCHE, AFIN QU’A TERME, LES TACHES MISES EN ŒUVRE PAR LES ONG SOIENT ASSUMEES PETIT A PETIT PAR LES COMMUNAUTES 5.2.2 Coordination des intervenants d’appui a. Tous les 45 jours au maximum, il y a une séance de travail pour faire le point au niveau des différents acteurs47 pour l’holothuriculture, dans le but de mieux comprendre ce qui est fait, d’appréhender les résultats des différentes mesures ; b. Ce dispositif est ouvert aux autres qui souhaiteraient y participer ; c. Par ailleurs, il y a une autre réunion de coordination trimestrielle pour les acteurs intervenant sur le sujet des réserves marines. 6. RETOMBEES ECONOMIQUES POUR LES VILLAGEOIS ET PROBLEMATIQUE DES PRIX : DECONNEXION ENTRE PRIX SUR LE MARCHE LOCAL ET COURS INTERNATIONAUX 6.1_Tendances structurelles à la baisse de la quantité, de la qualité et du prix des BDM au niveau local 6.1.1 BDM à l’état frais Les prix payés par les mareyeurs aux pêcheurs, pour le ZF à l’état frais, peuvent varier du simple au double, pour théoriquement la même taille, soit entre 2 000 et 4 000 Ar la pièce. Comme il y a de moins en moins de mareyeurs pour les BDM, c’est finalement ceux qui exercent encore au village, qui ont le dernier mot en la matière. Sinon, il reste aux pêcheurs le choix de traiter son produit et de le vendre à Toliary ou Morombe. Prix des produits frais vendus au mareyeur (Ariary/pièce) Espèce Taille ZF Tangiloka Grande 2 000 1 500 Moyenne 1 000 1 000 Petite 500 500 Source : Mareyeuse à Belavenoke 47 Actuellement, MH Sa, IHSM, les ONG, …
  • 28. RBM_13 décembre 2008 27 Prix payés par le mareyeur pour les BDM Taille Prix (Ar/pièce) Grande 3 500 à 4 000 Moyenne 2 000 à 2 500 Petite 600 à 800 Source : Mareyeuse à Salary Prix perçus par le pêcheur vendant des BDM au mareyeur Espèce Etat et taille Prix unitaire Lieu de livraison Non traitée – Grande 3 000 Ar/pièce Vola à BelavenokeScabra Non traitée – Moyenne 1 500 Ar/pièce Vola à Belavenoke Source : Pêcheur à Ambolomoky 6.1.2_BDM traitées : Cas de l’entreprise TANJONA à Morombe Tableau des prix, selon le calibrage, la qualité de la cuisson et celle du séchage : Des variations se situant dans un rapport de 1 à plus de 4, selon la qualité du produit, acheté à Morombe Prix des BDM livrées à Morombe Qualité Taille Nb pièces/kg Poids / pièce Prix / kg (Ar) Extra > = 12 cm 10 à 12 100 60 000 à 105 000 1ère Qualité 10 à 11.9 cm 20 50 50 000 à 85 000 2ème Qualité 8 à 9.9 cm 33 30 40 000 à 65 000 3ème Qualité 6 à 7.9 cm 25 000 à 45 000 Source : Tanjona Ces indications du collecteur semblent bien au-dessus de ce qu’annoncent les mareyeurs et les pêcheurs, pour un même produit, à l’instar des exemples ci- après : Prix de cession du ZF traité de 1ère qualité (AR /kg) Année 2004 2008 Prix 50 000 30 000 Source : Mareyeuse à Salary48 Ce que confirme un autre mareyeur de la même localité, pour le cas du ZF en qualité Extra : 60 000 Ariary le Kg sur la période 2004/2007, et 45 000 Ariary actuellement, pour la qualité qui comporte 4 pièces dans 1 kg. En définitive, il semblerait que les cours de ZF traités soient beaucoup plus proches des valeurs comprises dans la fourchette indiquée par un pêcheur interviewé à Ambolomoky : 48 Les prix pratiqués par les collecteurs sont quasiment les mêmes à Toliary et à Morombe, selon les mareyeurs et les pêcheurs qui s’y rendent
  • 29. RBM_13 décembre 2008 28 Espèce Etat et taille Prix unitaire Lieu de livraison Scabra Traitée49 30 000 à 50 000 Ar/kg Morombe (Tanjona) Source : Pêcheur à Ambolomoky Evolution de la quantité traitée en moyenne de 2002 à 2008 : En 6 ans, réduction de 20% de la quantité achetée à Morombe Par mois Par an 2008 800 kg 8 tonnes 2002 1 000 à 1 500 kg 10 tonnes Source : Tanjona Evolution de la qualité selon la taille, entre 2002 et 2008 : En l’espace de six ans, la qualité des BDM commercialisées a décru, les deux premiers choix étant passés de la moitié des achats en 2002 à 35% en 2008. % en nombreQualité 2008 2002 Extra 10% 20% 1ère Qualité 25% 30% 2ème Qualité 35% 40% 3ème Qualité 30% 10% Total 100% 100% Source : Tanjona ZANGA FOTY : 6% des achats50 en 2008, contre 25 à 30% vers 2002. Au-delà de la baisse de quantité et de qualité qui frappe toutes les BDM, l’espèce Zanga Foty est encore plus touchée, en ne représentant plus que moins de 10% des produits collectés à Morombe. Saisonnalité : Le dernier trimestre est le plus favorable, du fait de la perspective du Nouvel an chinois, qui représente 40% du CA et durant lequel les prix sont accrus de 10 à 15% 6.2_Forte baisse de prix de la BDM localement, en 2008, à chercher ailleurs que dans la dépréciation de l’US$ Les prix de BDM annoncés51, rentrent dans une fourchette assez large, selon les qualités et les espèces, que ce soit : à l’état frais payés par les mareyeurs : 1 500 à 4 000 Ar/pièce; ou traités payés par les collecteurs/exportateurs à Toliary et à Morombe : 25 000 à 105 000 Ar/kg; La définition de la qualité est diversement appréciée, et ce d’autant plus que les textes sont maîtrisés par un petit nombre et faiblement appliqués / contrôlés sur le terrain; 49 Cuire, saler, faire sécher au soleil, puis recuire 50 Soit 50 kg sur un total de 800 51 Voir les détails en Annexe 6-1
  • 30. RBM_13 décembre 2008 29 Les variations de l’US$ sont souvent évoquées pour expliquer la diminution des prix. Est-ce justifié ? Assurément non. En effet, les variations du cours de change entre l’US$ et l’Ariary montrent que : De septembre 2007 à septembre 2008, l’US$ s’est déprécié de 11% par rapport à l’Ariary, Source : Banque Centrale de Madagascar Les détails sont figurés en Annexe 10. Alors que le cours de la BDM a chuté de 40% pour les produits frais et voire, de 58% pour les produits traités, sur la même période, Deux explications peuvent alors être avancées pour expliquer cette déconnection, puisque le produit devenant plus rare, devrait mécaniquement tirer les prix vers le haut : Les acheteurs s’entendent entre eux, et profitent de leurs positions pour imposer leurs conditions ; Et la baisse de la qualité des produits en général n’est pas pour arranger les choses. 6.3_Budget des dépenses courantes des ménages et des revenus issus de la commercialisation de BDM 6.3.1_Budget des dépenses courantes Sur la base de la confection approximative du budget de dépenses pour trois familles, localisées sur 3 sites différents et de tailles des ménages très diversifiées – entre 4 et 13 personnes – nous estimons les dépenses par personne autour de 23 000 Ar par mois. Les détails sont figurés en Annexe 5.1. Evolution du cours de l'US$ par rapport à l'ariary ( mensuel 2006-2008 ) - 500,00 1 000,00 1 500,00 2 000,00 2 500,00 sept-06oct-06nov-06déc-06janv-07févr-07 m ars-07avr-07m ai-07juin-07juil-07août-07sept-07oct-07nov-07déc-07janv-08févr-08 m ars-08avr-08m ai-08juin-08juil-08août-08sept-08
  • 31. RBM_13 décembre 2008 30 6.3.2_Estimation des revenus issus de l’activité BDM Nous avons essayé de reconstituer les revenus générés par l’activité BDM pour deux mareyeurs et pour deux pêcheurs, résidant sur 4 sites très différents du Nord au Sud, dans notre zone d’analyse. Les marges brutes dégagées sont ainsi très variables selon les cas : Le niveau des gains est proportionnel au montant de la mise ; Un mareyeur moyen injectant près de 475 000 Ar peut ainsi espérer un taux de marge de 35%, soit un montant de près de 260 000 Ar ; Alors qu’avec une mise limitée à 150 000 Ar, le taux de marge dépassera juste les 10%, les frais de transport venant peser lourdement sur la rentabilité ; Les pêcheurs de BDM n’ont pratiquement pas de charges d’exploitation, à part le temps consacré à leurs activités. D’où une proportionnalité des gains, avec le niveau de leur prise. Les détails sont figurés en Annexe 5.2. 6.4_Des éléments de coûts encore peu maîtrisés, dans le cycle de production de BDM Au niveau de MH Sa, l’état actuel d’avancement des connaissances ne permet pas encore d’apprécier de manière fine les différents standards d’opération52 et de coûts53 relatifs au cycle de la BDM. Les estimations en la matière ont été ainsi approximées, pour permettre d’offrir une première base chiffrée pour les projections dans les différents business plans54. En effet, à partir de l’analyse des coûts de process en amont, sur la base de 100 000 individus en 9 mois, une première estimation des coûts55 est de : o 0.35 Euros par juvénile au départ de Belaza o 0.40 Euros par juvénile, livré sur site Ces prix seront mieux perçus après une analyse plus fine du process, et en tout état de cause, plus on en produira, plus faible sera le prix unitaire. Par contre, il n’y a pas encore de fixation des prix d’achat des BDM de 9 mois, dans la mesure où le process au niveau du circuit aval est encore à analyser et que les éléments de coûts y afférents ne sont pas encore bien maîtrisés. D’où la prudence qu’il faudrait observer à l’endroit de ces chiffres indicatifs. 52 Tels que les taux de mortalité, les taux de croissance, … 53 Tels que les coûts de revient unitaires aux différentes phases du cycle de vie 54 Taux de mortalité des juvéniles de 10%, prix de cession des juvéniles rendus sur le site à 0.40 US$ la pièce, prix d’achat de l’adulte au bout de 9 mois à 0.85 US$, … 55 Selon les études préliminaires menées par les Universités belges, le coût de revient d’un juvénile de 4 mois mesurant 5 cm, s’élèverait à 860 Ariary la pièce soit une marge de 16% pour un prix de vente à 1 000 Ariary.
  • 32. RBM_13 décembre 2008 31 A titre d’exemple, procédons à un petit test de sensibilité, sur la base des hypothèses de Trans Mad Développement : Les hypothèses - 4 enclos / Propriétaire ; - Bénéfice/mois : 151 000 Ar la 2è année, 165 000 Ar la 3è et 207 000 Ar à partir de la 4è ; - 172 heures-hommes/mois ; - Par enclos : Achat juvéniles : 378 000 Ar (PU : 840 Ar – Qté : 450) Ventes adultes : 1 000 000 Ar (PU : 2 500 Ar – Qté : 400) Installation : 192 000 Ar Entretien : 5 000 Ar/mois Simulation en faisant varier deux paramètres (taux de mortalité et prix de vente) Ainsi, avec un taux de mortalité de 20%, les bénéfices par mois seraient réduits de 23% pour la 2è année et de 16% pour la 4è ; Alors qu’avec un prix de vente de 3 000 Ar, ils seraient accrus de 44% en l’an 2 et de 32% en l’an 4. Signification en rapport avec les budgets de dépenses courantes des ménages paysans56, sur la base de niveaux de revenus à 10% de taux de mortalité et 2 500 Ar/pièce de prix à la vente : Cela permettrait de supporter les dépenses courantes mensuelles de 6 personnes en l’An 2, et de 8 personnes à partir de l’An 4 (25 000 Ar/personne/mois) ; Cela correspond alors au double de la marge dégagée par un pêcheur de BDM (70 000 Ar/mois) en l’An 2, et un peu moins du triple à partir de l’An 4 ; Mais cela reste inférieur aux marges d’un mareyeur moyen en BDM, même après l’An 4 (80%). 6.5_Opportunités à exploiter sur le marché international En exprimant les cours en Ariary, on constate que : En 10 mois, les prix ont augmenté de 40% à 95%; Compte tenu de l’importance du différentiel avec les prix indicatifs nationaux, la recherche de marché à prix rémunérateur constitue une piste clé à approfondir par la suite, puis à répercuter sur la filière, pour l’intérêt de tous. 56 Voir en Annexe 5, les détails pour les budgets des ménages sur leurs dépenses courantes, ainsi que leurs revenus issus de l’activité de BDM
  • 33. RBM_13 décembre 2008 32 Pièce Kg Pièce Kg 10 161,8 18 817,9 5 613,4 11 036,4 Qualité Top Qualité moyenne EN ARIARY juil-07 mai-08 169 227,9 235 886,0 Référence : Prix relevés sur le marché de gros de Singapour – INFOSA – South Africa (Détails en Annexe 6-2) 6.6_Effets économiques induits : Cas du PACP Les principaux postes sur lesquels l’économie locale bénéficiera de ce projet, se situe au plan des emplois créés ainsi que du recyclage des revenus qui en seront dégagés. Quelques chiffres dans ce sens, pour illustrer, à partir de l’exemple de PACP : Phase Gains potentiels Estimation des retombées Installation des enclos Main d’œuvre 3 personnes pendant un demi-mois à 3 000 Ar par j-h pour un enclos, soit 108 000 Ar Gardiennage Personnel permanent rémunéré A raison de 150 000 Ar par personne et par mois et de 2 personnes qui se relaient par site de 50 enclos, soit 3 600 000 Ar par an Post-vente des BDM Effets indirects Recyclage des revenus directs dans l’économie locale 7. STRUCTURES LES PLUS APTES A MENER A BIEN L’OPERATION : LA LOGIQUE DE BUSINESS N’EST PAS ENCORE A L’ORDRE DU JOUR 7.1 Rappel sur le ciblage des villages 7.1.1 Aspect quantitatif : Quatre villages pour chacune des 2 ONG Sur la base de ce qui est programmé dans les documents de projet respectifs des ONG : o BV et TMD tablent chacune sur 4 villages ; o Pour BV, seront ainsi touchées 18 familles au total, auxquelles se rajouteront des individus entrepreneurs pour le stock restant, en compensation de leurs revenus actuels en poissons et en poulpes, soit 10% de la population totale ; o TMD est encore en cours de réflexion, les hypothèses initiales tablant sur 30 familles dont la taille varie entre 5 et 8 personnes pour chacune.
  • 34. RBM_13 décembre 2008 33 7.1.2 Aspect biologique et environnemental : des conditions guidées par les besoins de développement des BDM Pour l’heur, le choix des sites obéit au concours de deux considérations majeures : * La volonté des communautés à adhérer au projet ; * Et la satisfaction d’un certain nombre de normes définies par les techniciens de IHSM, notamment en termes de taux de salinité, de qualité du sédiment, de force du courant marin, et de superficie potentielle pour les parcs … en partant des premières propositions soumises par les communautés. 7.2 Critères de choix des bénéficiaires En revenant aux justifications initiales, caractérisées par la recherche de solutions de revenus alternatifs pour les pêcheurs d’espèces dont la quantité tend à diminuer dans le temps, les cibles privilégiées pour le fermage de BDM sont les femmes et les enfants qui font de la pêche à pied de petites holothuries, à condition que ce soit beaucoup plus rémunérateur pour eux. Deux questions se posent alors : - Les femmes et les enfants seraient-ils capables de gérer seuls la ferme ? - Qu’est ce qui les empêcherait de faire les deux, en continuant ainsi à pêcher à pied en sus de leurs nouvelles activités à la ferme ? - Sur ce dernier point, faudrait-il alors instaurer des mesures en contrepartie de l’arrêt de la pêche à pied de BDM ? Exemple : Texte arrêtant temporairement la pêche <mais serait-on capable de le faire appliquer> ? Ou conditionner l’adhésion au projet d’holothuriculture, à l’acceptation d’abandonner dorénavant la pêche à pied de BDM, ce qui suppose que d’une part, la nouvelle activité est réellement beaucoup plus rémunératrice, et d’autre part, on arrive à instaurer un système de contrôle contre la pêche à pied de BDM <ce qui ne pourrait être fait qu’avec le concours de VELONDRIAKE en collaboration avec les KALONY, avec un système de compensation éventuelle pour le fonctionnement, à partir des fonds de la caisse communautaire> Sinon, donner suffisamment de charges de travail – ie, accroître le nombre d’enclos par exploitation - pour qu’ils ne puissent plus disposer de suffisamment de temps pour la pêche à pied aux BDM ? <mais peut-on satisfaire toutes les demandes d’appui en fermage> ?
  • 35. RBM_13 décembre 2008 34 En sus de cette dimension de base, qui veillerait à fournir des AGR en priorité aux femmes, des caractéristiques relatives aux mentalités et aux capacités organisationnelles semblent importantes à assurer dès le départ, au regard des premières expériences. Il s’agit notamment de : - Fortes volonté et prédisposition à prendre part aux projets ; - Persévérance dans l’effort, notamment dans la perspective de ne toucher les premiers revenus que dans 9 mois au plus tôt ; - Groupe de personnes solidaires et capables d’instaurer une discipline interne pour le règlement des questions d’argent; - Peu éloignés des sites écologiques favorables. Mesures d’accompagnement relatives à l’approche à tenir vis-à-vis des populations : - Mobiliser les lignages pour convaincre les communautés, sur les avantages potentiels susceptibles d’être engrangés ; - S’assurer de la compréhension totale du message par les villageois, spécifiant que tout le monde n’aura pas la possibilité d’être bénéficiaire du projet ; - S’entendre au préalable sur les procédures pour sélectionner les bénéficiaires ; - Délimiter l’espace dévolu au fermage, sur la base duquel les enclos seront implantés progressivement ; - Instaurer un système de règlement des différends, en adéquation avec les dispositifs en vigueur localement, et notamment, pour les cas où des membres assurent faiblement, voire pas du tout, les tâches qui leur sont dévolues. 7.3 Typologie des structures les plus indiquées pour l’exploitation des enclos Nous essayons de dégager ici les premières leçons des expériences menées sur les sites d’élevage de BDM. Cas de l’Association des femmes d’Andavadoaka IVOATRA : Elle comporte trop de membres pour peu d’enclos, ce qui va représenter bien peu de revenus par personne,quand le moment viendra de discuter de cette question ; Elle ne peut pas assumer une des tâches qui prend le plus de temps (gardiennage, surtout de nuit), d’où diminution des revenus au profit d’autres personnes qui risquent même de gagner la plus grande part, par personne (cas de gardien rémunéré mensuellement, si on recourt à cette option) ;
  • 36. RBM_13 décembre 2008 35 Le statut associatif ne convient guère à l’exercice d’activités à vocation lucrative57 ; La force d’une association, au cas où elle fonctionne bien, réside dans l’organisation de la discipline et les méthodes de travail, que l’on met au service d’un objet à vocation sociale, collective ou communautaire ; Et pour le cas particulier des femmes, elles présentent l’avantage d’être généralement plus disponibles en temps, et plus persévérantes de nature, dans le déploiement d’efforts qu’elles décident d’engager. Aussi, si l’on veut garder la structure d’association de personnes, il faudrait : - Réduire le nombre de membres; - S’assurer que celles-ci partagent les mêmes visions (du projet et des activités à mettre en œuvre en conséquence) ; - Partager les bénéfices entre chaque membre ; - Et adopter un statut beaucoup plus conforme à l’exercice d’activités rémunératrices. On s’inspirera positivement de ce qui est mené par la coopérative des pêcheurs d’Andavadoaka. Cas des familles impliquées dans la ferme d’Ambolomoky : Trois points faibles limitent l’efficacité de cette structure : - Manque de cohésion entre les membres de l’équipe, qui se traduit par des sentiments de frustration qu’accentuent des difficultés de communication interne, notamment dans les cas où certains ont l’impression de travailler beaucoup plus que d’autres; - Eloignement géographique des lieux de résidence de certains des membres, d’où difficulté pour la coordination opérationnelle des tâches ; - Les clauses du dina édicté par Velondriake, n’ont jamais été formellement portées à la connaissance des villageois, et notamment des personnes impliquées dans le fermage, ce qui en limite la portée pour l’application58. Quelques principes se dégagent ainsi en matière de structure : - La première idée naturelle est de confier à un entrepreneur individuel la gestion de l’exploitation, comme il ferait avec son entreprise. Le facteur prépondérant est alors ici la recherche des meilleures chances de réussite, de manière à provoquer un effet d’entraînement sur la base de success stories. Et ces chances seront 57 Cela siérait en effet plutôt à une société ou à une coopérative 58 Contrairement à Bevato où le dina avait fait l’objet d’une réunion publique du fokonolona
  • 37. RBM_13 décembre 2008 36 d’autant plus grandes que le privé connaît déjà bien le produit / filière, et est disposé à foncer dans ce type de projet. C’est la voie qui est privilégiée par PACP; - La seconde idée essaie de viser un nombre minimum de personnes, tout en conciliant la logique du partage de profits financiers, ce qu’une approche associative n’adresse pas en priorité, et surtout, si les membres ne partagent pas fondamentalement la même vision et les mêmes méthodes de travail59 ; - Pour être optimale, cette taille des membres des familles ne devrait pas dans ce cas, excéder la quinzaine d’individus, sous peine de rendre peu signifiantes les marges de profit ultérieur à partager par personne; - La structure familiale, étendue selon le degré de proximité - relationnelle et spatiale60 - et de cohésion61 de ses membres, serait ainsi la mieux indiquée dans ce sens ; On y rajoutera aussi d’autres principes en terme d’approche, afin de disposer d’une plus grande variété de cas représentatifs en cette phase pilote, en vue d’accroître les chances d’extension ultérieure : - Faire un mix entre familles à base de pêcheur, d’une part, et d’opérateur privé62 d’autre part ; - Et ce, en différents endroits du littoral, en veillant à une couverture spatialement répartie entre les intervenants d’appui au fermage – les 2 ONG et PACP. 8. PRISE EN CONSIDERATION DES ENJEUX LIES AU VOL, PRINCIPAL FACTEUR DE RISQUE UNANIMEMENT RECONNU : DES CAS DEJA CONSTATES SUR LES INITIATIVES PILOTES Pratiquement toutes les parties prenantes considèrent le vol comme le principal risque pour ce projet. En effet, la tentation dans ce sens pourrait être forte, surtout quand les BDM atteindront une taille commercialisable, offrant ainsi une occasion facile de pouvoir disposer à bon compte, d’un produit rare et fortement rémunérateur. Il n’est pas interdit de penser que des collecteurs ou/et des mareyeurs seraient tentés d’inciter certains à le faire, par la proposition de prix alléchants. L’expérience 59 Ce constat est corroboré par les résultats des expériences menées par d’autres projets, l’exemple du PSDR on avait obligé des gens ayant des intérêts différents, et voire divergents, à se regrouper ensemble 60 Eviter d’y intégrer des proches habitant dans d’autres villages plus lointains, pour éviter les difficultés de communication 61 Chacun se connaît en termes de tempérament et de comportement, et c’est à ce niveau que la confiance peut le mieux s’instaurer 62 De type mareyeur qui exerce par ailleurs d’autres activités, en général
  • 38. RBM_13 décembre 2008 37 prouve en effet que leur principal mobile est l’argent et l’accroissement de leurs marges63. Certaines configurations de cas offrent des avantages par rapport à d’autres, sur ce plan, comme : - La proximité entre les enclos et le village (ex. cas d’Ambolomoky), d’où facilité d’observation et de surveillance à distance ; - La notoriété – teintées donc souvent de crainte, voire de peur à leur endroit – des propriétaires, eu égard à leur statut socio-politico- économique (cas des mareyeurs, le cas échéant). Des mesures ont été déjà initiées pour prévenir ce genre de risque, et notamment au travers de DINA, mais sans se référer explicitement à l’élevage de BDM : - Applicable actuellement pour les délits ci après : destruction du corail, pêche de juvéniles, utilisation de poisons pour attraper le poisson (laro), … - Sanction pour le vol : saisie de la marchandise volée et amende de 100 000 Ariary ; - Mais on constate quelques limites à l’application de ces dispositions. En effet, la teneur peut ne pas être ou être faiblement connue, par manque de diffusion de l’information64. Et la sanction n’est pas encore prononcée et appliquée de manière stricte et systématique65 ; - Il est ainsi nécessaire que cela rentre en conformité avec l’adhésion des villageois. 63 Ainsi, les mareyeurs n’hésiteront pas à fournir à un acheteur A, des produits qui auront pourtant été pré- financés par un sous-collecteur B, quand l’opportunité se présente 64 A Belavenoke, par exemple, personne n’en connaît vraiment la teneur, et ressent surtout de la crainte a priori 65 Il est très significatif de constater à quel point les gens sont gênés de répondre à la question de citer le dernier exemple d’infractions au dina, pour lequel une peine a été prononcée et exécutée
  • 39. RBM_13 décembre 2008 38 Encadré 2 : Eléments de réflexion sur le DINA Il en existe deux types : - Homologué par le Tribunal, et de ce fait, peut appliquer la procédures pénale, en cas de besoin - Interne, homologué par la Commune et à communiquer aux STD concernés et à diffuser au niveau des Fokontany Sur le principe, cela renferme les conventions entendues d’accord parties par les communautés concernées C’est un engagement pris par les autorités communautaires vis-à-vis des ancêtres : engagement des lignages et des descendants, pour régir le Vivre ensemble C’est moins des règles de procédures normatives à appliquer, qu’un système de régulation indicatif C’est plutôt un processus pour débattre des problèmes, qu’un recueil de loi, et ce, par re-discussion itérative jusqu’à l’unanimité C’est une transcription écrite des traditions A ce titre, la sanction est à appliquer selon le contexte plutôt que selon une pratique stricte Domaines non réglés par un dina : les affaires de famille, la fixation de prix, … Taux d’application : Totalement respecté dans le cadre des Kalony, par exemple – Et quand c’est réellement approprié, cela constitue un système d’auto-discipline Existence d’un comité exécutif pour l’application du Dina Le suivi de l’information sera complété par le comptage du stock, à effectuer 2 fois par mois pour faciliter les considérations de contrôle contre le vol. D’autres systèmes sont en cours de réflexion. Il en est ainsi du cas de la caisse de développement aquacole communautaire que TMD compte instituer, selon les principes suivants : Le prix sera fixé à l’avance ; Ce prix comporte une part à prélever pour la caisse ; La caisse pourra aussi être co-alimenté par MH Sa. Ce qui est susceptible d’inciter les gens à surveiller mutuellement les transactions et les vols, les gens sachant ce qui se passe d’une maison à une autre. Une autre option est celle du gardiennage, comme cela se pratique dans toutes les aquacultures dans le monde entier. Les modalités de mise en œuvre sont très variables d’une exploitation à l’autre, selon les conditions spécifiques qui y prévalent.
  • 40. RBM_13 décembre 2008 39 Citons quelques possibilités : - L’embauche d’un gardien (ou de deux, qui vont se relayer à tour de rôle), surtout pour la surveillance de nuit, et qui sera rémunéré régulièrement entre 50 000 à 100 000 Ariary par mois66 et possibilité de pêcher, pour rendre le poste attractif. Et pour ceux qui en ont les moyens, les former et les doter de moyens (dont une vedette pour chaque aire, pour les industries) en sus de leur rémunération; - Le tour de garde par chaque famille incluse dans un groupe d’enclos, chacun de ceux-ci devant être terminé par un comptage pour bien clarifier la passation de l’un à l’autre, donc le transfert de responsabilité. Les principes à observer devront alors veiller à maîtriser les coûts y afférents, notamment en s’assurant que : - Ceux-ci restent dans des proportions acceptables (10% à 15% des charges totales au maximum) ; - Des économies sont réalisées, par l’embauche d’un gardien pour plusieurs enclos par exemple. Notons cependant que la panacée n’existe pas, puisque l’on a déjà constaté des cas de vol, même avec la présence de gardiens. L’appât du gain, dans un contexte de forte spéculation (mpijirika) ! Signalons enfin que le projet d’AMP avec WWF constitue un environnement favorable pour la surveillance. 9. CAS DE LA VENTE HORS MH SA PAR LES PROPRIETAIRES : ANTICIPATION PAR LE DISPOSITIF EXISTANT L’enjeu ici est de gérer la tentation qu’auront les paysans de vendre au plus offrant, les produits qui sont normalement à rétrocéder à MH Sa67 , une fois atteint le stade de commercialisable, comme prévu par le schéma de base. En clair, il s’agit de voir dans quelle mesure les paysans seront à même de tenir leur parole, dans un contexte marqué par la logique de marché, où l’offre va suivre la demande et où la spéculation risque de rapidement faire rage ; Le système prévu pour baliser ce risque est de conditionner le réapprovisionnement en juvéniles par la livraison des individus adultes à MH Sa, selon la quantité de juvéniles introduits dans les enclos et déduction faite des morts durant le cycle, tel que cela apparaît dans les fiches de suivi ; 66 Ce qui représente un montant annuel de 720 000 Ar, à comparer avec les marges unitaires par personne : Le gardien risque alors d’être le plus grand gagnant de l’affaire, dans le cas des exploitations à faible marge ! 67 L’expérience dans la région prouve en effet que le principal levier qui conditionne les actions des paysans, est l’argent, rien que l’argent
  • 41. RBM_13 décembre 2008 40 Et en cas de récidive, on procédera au retrait de l’exploitation de l’enclos qui sera ainsi ré-attribuée à d’autres bénéficiaires ; Et parallèlement, les « receleurs » seront pointées à l’index et figurés sur une liste noire tenue au niveau du village, et largement communiquée au-delà, notamment au niveau de la Commune et du réseau Velondriake. RECOMMANDATIONS Parallèlement aux travaux en cours, qu’il s’agira donc pour les différents concernés de finaliser, soit notamment : le processus d’identification et de choix des sites et des bénéficiaires ; les travaux aux différents niveaux (écloserie, bassin de pré-grossissement, enclos), pour un démarrage dans les fermes selon les échéances; L’appui à la première vague de bénéficiaires ; Quelques principales recommandations sont cités ici dans les grandes lignes, en complément de certains détails déjà présentés dans la foulée du diagnostic supra : La stabilisation des assises pour la viabilité du modèle proposé (Cadre d’intervention); La priorisation aux femmes dans le choix des bénéficiaires ; L’approche incitative pour la fixation des prix, qui représente le principal levier pour l’architecture du système proposé ; La prévention contre le vol, qui constitue un risque majeur pour le projet; Ainsi que la communication institutionnelle, pour accompagner durablement la dynamique. 10. CLARIFIER RAPIDEMENT DE MANIERE CONCERTEE LES FONDATIONS DU PROJET Il s’agit ici notamment de veiller : Au partage de la vision entre les parties prenantes, puis la répartition de rôles et l’instauration d’un système de coordination et d’information effectif en conséquence; A l’actualisation des textes réglementaires sur la commercialisation des BDM en élevage; A la fixation et à l’appropriation des modes opératoires dans les exploitations.
  • 42. RBM_13 décembre 2008 41 10.1 Promouvoir le partage de la vision entre les parties prenantes, et la clarification de la répartition de rôles et de la coordination Plusieurs acteurs interviennent dans le dispositif de ce projet. C’est une véritable force s’ils arrivent à travailler et collaborer de manière synergique. Les recommandations pour aller dans ce sens sont ainsi : Clarifier les perspectives à long terme des acteurs, notamment les actionnaires de MH Sa, sur la base de leurs attentes respectives et aboutir à une vision partagée, base de l’affectio societatis. Rappeler notamment les éléments du projet et s’assurer qu’il y ait une compréhension commune et partagée de la part des intervenants : quelle finalité, quels investissements, quelles contributions respectives, quelles prévisions de production, quels destinataires des produits, quels prix des produits aux différentes étapes, quels horizons temporels, … ? En déduire : o la délimitation et la répartition de rôles entre les acteurs (Quel est le champ de collaboration ? Qui y fait quoi ?) ; o les modes de dynamisation de la synergie, tant au plan stratégique68 qu’opérationnel69 ; o les mécanismes de coordination, de capitalisation et d’échange. - Mener une séance de Team building entre les membres de MH Sa dans un premier temps, devant aboutir à l’instauration d’un esprit d’équipe, sur la base d’une vision partagée, de la clarification des rôles, de la mise en place de méthodes de travail <objectif : livraison des commandes dans les échéances convenues>, de l’application des engagements, du respect mutuel et de la coordination entre les intervenants ; 10.2 Actualiser les textes réglementaires sur la commercialisation des BDM en élevage Comme analysé précédemment, les textes actuels s’avèrent obsolètes face à la nouvelle situation sui se présente actuellement. Aussi, serait-il nécessaire de : Revoir les textes réglementaires en vigueur en matière de : o commercialisation de juvéniles, car actuellement, on n’a pas le droit de le faire pour une taille inférieure à 12 cm ; o autorisation d’achat de BDM issues d’un élevage ; 68 Exemple : Concilier le développement et la conservation, en coordonnant les actions avec les acteurs intervenant dans les Aires Marines Protégées 69 Le cœur de ces actions sera articulé autour de la production et de la commercialisation
  • 43. RBM_13 décembre 2008 42 o possibilité d’exporter des BDM d’élevage, que ce soit par ceux qui les achètent que par ceux qui les produisent70. Coupler la promotion de l’élevage avec une période de fermeture, durant 3 mois par exemple. 10.3 Fixer les modes opératoires dans les exploitations, veiller à leur appropriation par les concernés et apporter une attention particulière à la réussite des premières opérations Des conseils pratiques devraient permettre d’améliorer le fonctionnement général du processus, et notamment, en termes de : - Gérer le processus transitoire, sur la base du principe que l’on est encore en phase d’essai et d’apprentissage mutuel : o Tester les routines ; o Mettre au point les process (technique, puis économique) ; o Stabiliser les relations interpersonnelles ; o Mettre en place une équipe synergique ; o Instaurer des mécanismes de coordination. - Clarifier le planning global de la production71 et de livraison : o Précision des principes pour gérer les livraisons, dans les cas de sessions où l’offre serait inférieure à la demande ; o Livraison des juvéniles : Comment gérer les commandes en rapport avec la production ? A quel maillon s’effectue le transfert de propriété ? o Conservation et développement : A quel moment commercialiser la BDM de manière à pouvoir permettre la reproduction des géniteurs ? Comment s’assurer que les pêcheurs respectent les tailles minimales des BDM qu’ils pêchent ? - Veiller avant tout à lancer le processus de manière effective, et de ce fait, à assurer des revenus dans les délais et à aplanir les difficultés et contraintes de parcours, notamment : Revenus o Au bout de 9 mois, soit le produit arrive à maturité et sera acheté en l’état ; o Soit il faudra encore attendre, auquel cas on peut « acheter sur pied » si la raison ne dépend pas de l’éleveur. Messages o Insister sur les avantages de l’élevage par rapport à la pêche ; 70 Dans le cadre d’un schéma à terme, où il y aurait déconnection entre achat de juvéniles et vente des adultes grossis en conséquence 71 PACP présente des besoins de 3 000 individus par session pour 7 sessions, soit 21 000 par an – Chacune des 2 ONG a un besoin de 40 000 par an – Et MH Sa souhaite aussi s’approvisionner en juvéniles pour sa ferme de Belaza, soit un total de plus de 100 000 par an
  • 44. RBM_13 décembre 2008 43 o Clarifier sans ambiguïté les périodes d’obtention de revenus (au plus tôt, dans 9 mois, puis tous les 3 mois) ; o Eviter d’aborder les questions d’ordre structurel comme le foncier, la fiscalité, les autorisations administratives, … o Se limiter à l’essentiel tel que cela est indiqué dans le guide opératoire pour l’exploitation de la ferme (sans tâches à vocation scientifique). Appuis et encadrement o Apporter rapidement une réponse satisfaisante aux questions posées par les éleveurs, notamment d’ordre technique ; o Veiller à ce qu’ils fassent preuve de toute la rigueur voulue, pour la mise en application du guide opératoire, ce qui constitue une condition sine qua non du passage du stade de pêcheur à celui d’éleveur. 11. PROMOUVOIR EN PRIORITE UN ROLE MAJEUR POUR LES FEMMES POUR LA CONDUITE DES PROJETS DE FERMAGE DE BDM Il s’agit donc de traduire en termes concrets, le principe de fournir de l’occupation assortie de revenu pour les femmes, dans le but de concilier la génération d’impacts tangibles sur l’amélioration des conditions de vie des familles et la conservation des ressources naturelles. o La structure de base pour l’exploitation des fermes pourrait ainsi être en priorité : soit des familles étendues, d’une quinzaine de membres, au sein desquelles la femme prend le leadership pour l’exploitation, l’homme étant généralement occupé dans les activités de pêche au large, soit des sous-groupes au sein de l’association de femmes, composés par des membres qui se sentiraient vraiment proches les unes des autres (prémisses à la notion de partenaires dans le cadre d’une société), soit une ou des micro-entreprises dirigées par une femme, qui a déjà fait ses preuves en tant qu’entrepreneur (mareyeur et/ou restaurateur et/ou hôtelier et/ou épicier, …). o Dans l’équipe figurent des éléments qui lui sont proches (ses garçons ou ceux de ses frères et sœurs, par exemple) pour assumer les tâches qu’elle ne serait pas capable de faire (notamment, le gardiennage, au cas où on ne recourait pas au salariat en la matière) ; o Et dans tous les cas, ces entités auront à agir selon une logique économique mue avant tout par la rentabilité, et gérées en conséquence72 ; 72 Des mesures d’accompagnement seront sûrement nécessaires dans ce sens, notamment en termes de formation et d’accompagnement dans les domaines de la gestion, de l’organisation, de la technique d’aquaculture : Former préalablement sur le guide d’opération par les exploitants, ainsi qu’en matière de planification d’affaires, d’organisation du travail, de gestion simplifiée et de pérennisation d’une affaire (sens de l’épargne et de l’investissement). Des précisions seront alors apportées concernant sur ce qu’il y a à faire et sur qui fait quoi, des
  • 45. RBM_13 décembre 2008 44 o Le choix sera décidé en accord avec les lignages, en fixant comme principes que priorité sera donnée à celles qui font montre de la plus grande motivation et de la volonté pour mener à bien le projet, et qu’elles assumeront les activités d’exploitation – les maris jouant plus un rôle de relations institutionnelles et le lignage une garantie au niveau des thèmes majeurs comme la sécurité et la responsabilité des membres; o Par ailleurs, elles s’engageront à : résider dans des lieux relativement proches des sites d’exploitation ; respecter les conditions requises, et notamment suivre une formation préalable, appliquer le guide d’opération par les exploitants, et accepter le principe de l’attribution conditionnelle ; L’attribution est conditionnelle sur les deux premières années ; Ainsi, en cas de détournement de production avant le remboursement du prix de l’investissement, l’exploitation de la propriété sera retirée et rétrocédée à d’autres familles / groupes de personnes / personnes ; Il en est de même s’il est prouvé que les principes de l’exploitation n’ont pas été appliqués comme convenu (guide d’opération par les exploitants) ; De même si l’on constate que les membres d’un même groupe d’exploitants ne s’entendent guère entre eux, malgré les remises à l’ordre et/ou les efforts de conciliation des chefs de lignage concernés, ce qui transparaît sous forme de mauvais résultats d’exploitation. o Et bien évidemment, s’il n’y a pas assez de femmes remplissant ces conditions, le choix sera étendu aux hommes, dans les mêmes conditions d’exercice. 12. OFFRIR UN PRIX INCITATIF, EN CONTREPARTIE DE L’ACCROISSEMENT DU PROFESSIONNALISME DES FERMIERS, SE TRADUISANT PAR LE RESPECT DE LA PAROLE DONNEE DANS LA QUALITE ET LA REGULARITE DE LIVRAISON DES BDM D’ELEVAGE Dans l’actuelle phase pilote, durant laquelle un des objectifs est de bâtir / renforcer de nouvelles capacités de fermiers professionnels, des mesures incitatives sont à déployer dans les premiers temps, jusqu’à ce que la pompe soit amorcée (ie, qu’une masse critique d’acteurs s’approprient le système et le font fonctionner sans intervention extérieure et sans distorsion des prix sur le marché). Les mesures proposées dans ce cadre tiennent alors aux orientations ci-après : mécanismes prévus pour s’assurer que les efforts sont équilibrés, et éventuellement, un système de compensation pourrait être instauré au cas où l’équilibre ne serait pas atteint …
  • 46. RBM_13 décembre 2008 45 Paiement d’un prix au moins égal au cours du marché, pour les produits adultes commercialisés à la sortie des fermes ; Diminution des coûts de revient, par maîtrise progressive de l’ensemble du process de production ; Amélioration constante de la qualité des produits, pour se positionner sur le niveau EXTRA qui est le mieux rémunéré; Recherche continue de niveaux de prix élevés sur les marchés extérieurs, afin d’en faire profiter l’ensemble de la filière. 12.1 Payer aux fermiers un prix au moins égal au cours du marché Les principes se déclinent comme suit : - Préfinancement du premier cycle, le paiement de l’achat des juvéniles n’étant exigé que lors de l’achat des adultes, en déduction du montant payé au producteur ; - Marché assuré, par reprise des adultes grossis par MH Sa qui souhaite privilégier la démarche de schéma intégré ; - Prix d’achat des adultes calculé de telle sorte que les paysans touchent un revenu net73 d’un montant au moins égal au prix courant du marché, à qualité égale, selon un calcul révisé par semestre74 (cf système de consignation des bouteilles par la STAR) ; - Pour le schéma en régime de croisière, les fermiers auront à déduire de manière effective, les coûts relatifs à l’achat des juvéniles. Par souci de pérennisation, en effet, il ne faudrait pas introduire de distorsion de prix, et ce d’autant plus que c’est le prix qui va imposer la règle à suivre dans la filière. Les avantages induits seraient : - Incitation pour les premiers fermiers à se lancer dans l’aventure, et à leur assurer plus de chance de réussite ; - Traction pour les collecteurs de s’aligner sur des prix tirés vers le haut, ce qui ne serait qu’une conformité avec les tendances mondiales ; - Ancrage progressif de la culture de la qualité, qui sera soutenue par une politique de prix différenciés ; - Régularité des revenus, d’où propension à planifier d’où à gérer de manière prévisionnelle ; 73 Prix d’achat des BDM adultes auquel on soustrait les coûts d’achat des juvéniles et les autres charges éventuelles (amortissement des installations, contribution à la caisse communautaire, charges de fonctionnement comme le gardiennage, …) 74 Sur le principe, prix plus élevé grosso modo de septembre à février et moindre de mars à août