1er janvier 2012 [
GAZETTE
CITYGROUP
CLERMONT FD 2012
Par les militants du PSE
Ouverture de la convention PSE - Bruxelles novembre2011
Leaders du PSE avec Poul Nyrup Rasmussen
président du PSE de 2004 à 2011
Numéro 1
Il est toujours difficile d'écrire les premières phrases
d'un nouveau support de réflexion. Soigneusement
pesés et choisis, puis méticuleusement scrutés et
interprétés, les mots et les textes argumentés, dont
on annonce partout la dégénérescence au profit
d'une nouvelle langue de bois, prennent tout leur
sens dans la tradition démocratique et militante de
la Gauche.
C'est depuis fin 2008 que le Citygroup de Clermont,
section locale du Parti Socialiste Européen, s'est
fondé et se développe sur ces valeurs : débat
argumenté, militant et horizontal sur les orientations
politiques que la Gauche Européenne doit porter et
assumer devant ses militants et ses sympathisants.
Aujourd'hui, nous aspirons à un nouveau modèle de
la gauche, qui s'appuie sur les conquêtes et
victoires sociales qu'elle porte depuis toujours. Mais
nous aspirons également à une Gauche qui doit
savoir tirer les leçons de ses échecs, et notamment
les échecs successifs qu'elle connait, élection
après élection dans les pays européens.
C'est de cette volonté de débattre de politique que
naît aujourd'hui cette gazette du Citygroup de
Clermont. Une naissance dans un contexte
européen mouvementé : crise du modèle
économique libéral, crise des valeurs sociales, crise
de la représentation et de la participation
démocratique. Une contribution supplémentaire,
appelant tous nos camarades à participer et à
débattre avec nous
Nous vous donnons donc rendez-vous, sur le site
du Clermont Citygroup www.clermontcitygroup.eu,
sur cette gazette, dans nos réunions, pour discuter
des propositions et des visions que la Gauche
européenne doit défendre.
Longue vie à cette gazette, et rendez-vous au
Numéro 2.
Alexandre Alaphilippe
GAZETTE CITYGROUP JANVIER 2012 1
L’Europe aujourd’hui et
demain : oui à l’Europe
démocratique !
Intervention d’Alexandre à la convention PSE Bruxelles-
novembre 2012
Les chefs d'Etat et de gouvernement des vingt sept
pays de l'Union européenne se sont réunis pour le
sommet de la « dernière chance » début décembre
afin d'examiner des solutions permettant de sortir
de la crise des dettes souveraines à Bruxelles. Ce
sommet a plongé l’Europe et ses habitants dans un
climat de tension sur l’avenir de la gouvernance
économique de l’Union monétaire, tandis que des
pays payent au prix fort pour lever des fonds et
imposent des mesures drastiques de purge dans
les politiques publiques de leurs nations. Un
tournant majeur s’annonce dans la vie
démocratique de l’Union Européenne : une
réforme des traités est inévitable.
L’Europe est aussi le terrain d’affrontement entre
progressistes et conservateurs. La crise financière
des subprimes en 2008 où les états ont dû
procéder au sauvetage des banques, a mis au
grand jour les pratiques frauduleuses du monde
financier et le vide politique. Cette crise qui dure a
aussi figé le mécanisme de l'endettement des pays
aux frais des générations futures. Trois ans après,
peu de progrès quant à la régulation des dérives
financières: les tentatives insuffisantes des
gouvernements majoritairement conservateurs
d’enrayer les dettes publiques européennes ont
fini par laisser une marge de manœuvre aux
marchés pour spéculer à tout vent contre nos
économies. La vision idéologique de la crise et le
vide politique ont amplifié les difficultés. Les
marchés ont mis à l'épreuve la solidarité
européenne qui n'a pas fonctionné, la spéculation
s'est engouffrée dans ce vide politique.
La situation est dominée par le couple franco-
allemand « Merkosy » qui s’arroge les décisions
importantes pour l’UE. Paris et Berlin veulent
imposer un renforcement la discipline budgétaire
en donnant à la Commission Européenne un plus
grand contrôle européen sur les budgets des états
membres avec obligation de soumettre son projet
de budget à Bruxelles. Le cas échéant, il y aurait
rejet du projet de budget d'un pays en situation de
déficit excessif qui rendrait automatique
l'ouverture d'une procédure pouvant mener à des
sanctions.
Un rôle plus important de la Banque centrale
Européenne est réclamé afin de rassurer les
marchés et la création d’euro-obligations pour
mutualiser la dette européenne. Sur ce sujet de
très fortes tensions existent du fait des craintes de
l’Allemagne d’une hyperinflation (« la planche à
billet »). Une autre divergence est que la France
reste réticente à un abandon de souveraineté en
faveur de l'exécutif européen.
Sans accord possible avec les vingt Sept pays, l'axe
franco-allemand souhaite avancer avec les seuls
membres de la zone euro, voire une partie d'entre
eux seulement en cas de difficulté, un véritable
déni des principes d’union et de solidarité.
Autre fait plus grave encore : les deux pays sont
d’accord sur un point : il est hors de question de
donner un quelconque pouvoir au Parlement
européen sur les budgets des états. La démocratie
en Europe semble reculer une fois de plus face aux
mastodontes du néolibéralisme.
Militant espagnol du mouvement des Indignés, convention PSE
Bruxelles novembre 2011
La démocratie européenne est rabotée lentement
comme par exemple avec la présence d’une
gouvernance technique appelée « Troïka »
composé de techniciens financiers du FMI, de la
BCE et de la Commission Européenne. Ce
groupement hors de tout contrôle démocratique
est aux commandes des gouvernements en faillite:
la Grèce et l’Italie et bientôt d’autres pays. 60 ans
GAZETTE CITYGROUP JANVIER 2012 2
après sa naissance sur les ruines de la 2em Guerre
Mondiale, l'Union Européenne traverse un
changement décisif d’époque, une mutation du
fait d’une crise devenue systémique. Dans une
société normale, le politique dispose d’une
autorité et d’une responsabilité de pilotage et de
régulation entre les divers groupes d’acteurs qui
composent une société, mais nous constatons que
les décisions et les positions de nos dirigeants
manquent de courage et d’ambition pour
perpétuer la paix civile (en stigmatisant les
immigrés, les déviants et les pauvres) et la
prospérité des peuples, l’Europe sociale : accès à
l’emploi, à un salaire décent, à la couverture
maladie, l’accès aux droits..
Désormais, nous sommes installés dans le cercle
infernal des dettes et de discours culpabilisants sur
fond de sécurité à outrance. Nous vivons dans des
rapports délirants où les agences de notations
notent « les bons les mauvais élèves » de l’Europe,
devenue une donnée statistique et numéraire au
détriment de 500 millions d’habitants.
Les élites politiques doivent prendre leurs
responsabilité, au lieu d’éviter le dialogue,
apporter d’autres solutions que la répression, le
mensonge. Les grèves générales, des émeutes
urbaines et de graves soulèvements des
populations dans plusieurs pays ne sont que les
manifestations de victimes, entre indignation,
soumission et culpabilité. Certes, tous les
gouvernements concernés par la crise sont
paralysés face au dilemme: d'une part la spirale de
l’endettement, le remboursement des banques et
d’autre part la perte de légitimité qui les menace
auprès de leurs populations frustrées d’un avenir
plombé par des dettes. Pendant ce temps, les
mouvements populistes se délectent de la crise et
cueillent patiemment tel des vautours les victimes
de la finance mondialisée. N’oublions pas que
l’extrême droite est entrée dans le gouvernement
grec après l’échec du referendum en novembre.
Apéritif auvergnat pour le départ de Poul Nyrup Rasmussen
N’oublions pas que la peur appelle le courage et
la lutte à travers la coordination des idées
progressistes. Les mensonges de notre président
français en campagne électorale, nous ne les
acceptons plus. Aujourd’hui il préconise la
discipline budgétaire et plus de solidarité !!! Mais
comment discipline budgétaire et solidarité
peuvent ils aller ensemble de la part d’un
gouvernement qui a offert plus de 75 milliards
d’euros en avantage fiscaux pour les plus riches ?
Nous savons tous que les sommes versées par le
FMI et l’UE n’ont donc qu’une seule destination : le
remboursement des créanciers de la dette
publique, les banques !
Pourtant selon l’Observatoire français des
conjonctures économiques, la généralisation des
plans d’austérité entraînerait l’Union européenne
dans une récession de l’ordre de - 1,7 % du PIB en
moyenne, en 2012. Ces plans de rigueur sont donc
dépassés. Récession = diminution des recettes
fiscales= augmentation des dépenses sociales
(chômage, allocations). Conséquence ? Les déficits
publics explosent ! Ceux qui payent seront les
classes moyennes et les classes pauvres, voir la
scandaleuse « tva sociale » en France.
Les militants du PSE présents à la convention : marie Thérèse,
Alexandre, Audrey, Boris, Paulette, Lyria, Hada, Sébastien, Jean
Claude
Nos élites veulent un fédéralisme exécutif de
crainte de transformer le projet européen en un
combat d’opinions argumenté et surtout public !
Nous voulons ce dialogue, c’est un de nos
objectifs militants. La peur pour notre avenir, de
nos emplois et nos retraites est justifiée mais la
peur n’est pas là où on le croit.
Les réactions du président français et de la
chancelière lors de l’annonce du referendum grec
en octobre nous démontrent que leurs craintes des
peuples, de la démocratie, la peur que la majorité
silencieuse prenne part à la table ronde des
négociations ! Les mobilisations sociales n’en sont
qu’à leur début et ne pourront que s’amplifier et se
coordonner au niveau européen. .
GAZETTE CITYGROUP JANVIER 2012 3
L’UE ne peut s’affirmer contre la spéculation
financière que si elle obtient les compétences
politiques de guidage nécessaire à une
convergence des développements économiques et
sociaux. Le traité de Rome, dans son préambule,
définissait l'Europe comme « union des peuples
européens » pour «la paix, la liberté, le progrès
économique et social, l'amélioration des
conditions de vie et d'emploi des peuples...»
Ordinairement, tout projet auquel on adhère,
toute solidarité, toute présence forte donne du
courage. Quel courage donne l'Europe à nos
peuples ? L'Europe aujourd'hui est-elle cet espoir,
cette force? On propose aux peuples un pacte de
stabilité financière, pourquoi pas?
25 novembre journée internationale de lutte contre les
violences : Marie Thérèse et Zita Gurmai, eurodéputée et
présidente du PSE Femmes
Proposons aussi un pacte social communautaire.
Une taxe sur les transactions financières envisagée,
évoquée, partiellement approuvée ne voit jamais
le jour. On organise la baisse des salaires et des
protections sociales dans certains pays, jamais
suffisante d'ailleurs, la réussite économique
semble exiger le travail « gratuit des travailleurs ».
La réussite économique au prix d'une baisse des
salaires et des protections sociales de certains
pays, au prix du chômage, de la précarité, mais
alors la réussite économique, pourquoi, quelle
réussite économique ? Tout dépend de nos
objectifs, de nos choix, ces choix sont politiques.
On ne peut imaginer un monde où il y ait une
économie qui ne soit pas dirigée par une politique.
Cette politique, si l'on s'en tient au préambule du
traité de Rome, se veut économique et sociale. La
politique fait le lien, conformément à son
étymologie entre polis « cité organisée » et polileia
« constitution et ensemble des citoyens », dans ce
cas là, elle est démocratique et riche de la force
fédérée de chaque citoyen. La période de crise que
nous traversons est le moment crucial où de
nombreuses questions se posent, la plus
importante est celle du sauvetage de l’euro, mais
sauver l'Euro, c’est sauver l'Europe? La vraie
question à poser est « Pourquoi l’'Europe? »
Alors la politique doit l'emporter sur la finance et le
marché. L’Europe aujourd’hui et demain : oui à
l’Europe démocratique ! Nous, européens des City
Groups du PSE, estimons que nous avons notre
place dans cette phase pour y prendre notre
responsabilité de citoyens européens : dans une
Europe consistante, basée sur un projet politique
articulé, et non sur un marché ouvert à tous les
vents et à tous les comportements. Dans une
Europe solidaire dans les faits et non seulement
dans les discours , où la solidarité engage tous les
acteurs (politiques, économiques et sociaux) dans
un équilibre dynamique entre les produits (les
bénéfices) et les charges (les obligations) ; dans
une Europe démocratique basée sur la
consultation des citoyens et le rôle d’un Parlement
qui ne soit pas seulement un organe décoratif et
consultatif ; dans une Europe volontaire, qui ne
soit plus un ectoplasme mou livré aux jeux des
lobbies et des minorités ploutocratiques et qui
dénie le droit d’expression aux citoyens.
Pour établir cette Europe, nous sommes disposés à
faire les efforts de persévérance, de militance et de
formation, qui nous permettent de devenir des
citoyens compétents, actifs et responsables. Nous
nous sentons autorisés à poser les questions
suivantes : le rôle politique de pilotage et de
régulation est-il exercé par les responsables divers
dans le respect et pour le service des citoyens ? Le
passage à une Europe consistante est possible par
le franchissement d’un degré supplémentaire
d’intégration, de fédéralisme, et de cohérence
entre les droits et devoirs des Etats qui la
composent, des Entreprises qui y sont actives, des
Citoyens qui la constituent .
En conclusion de ce texte, voici le préambule du
Parti socialiste Européen, ces phrases sont le socle
de nos actions : « le socialisme et la social-
démocratie sont les héritiers d’une longue et riche
histoire, pavée de combats incessants pour
GAZETTE CITYGROUP JANVIER 2012 4
améliorer la vie de millions de personnes et sur
plusieurs générations. L’Etat providence, la
couverture maladie universelle, l’enseignement
gratuit et la lutte pour les droits fondamentaux
sont des batailles politiques »
Débat sur le logement en Europe lors de la Convention PSE
Bruxelles novembre 2011
Aujourd’hui, les combats continuent et nous
obligent à nous surpasser, guidés par les valeurs
fondamentales que sont la Liberté, la solidarité et
la justice. Ce sont des valeurs universelles et
inaliénables. En tant que militants européens, c’est
notre devoir de le rappeler. La relance du projet
européen est au cœur de nos préoccupations.
Après-guerre, la construction européenne a garanti
la paix, nous nous battons à présent pour
l’émergence d’une Europe politique qui permette
de construire l’Europe sociale. Nous ne voulons
pas d’une Europe qui soit limitée à un espace de
libre-échange économique, sans règles, ni
protections sociales. Nous ne voulons plus du
dumping social et de la casse des services publics.
Pour cela, nous portons un projet fort d’Europe
sociale et politique, en étroite collaboration avec
les 31 partis socialistes, sociaux-démocrates et
travaillistes de l’Union Européenne et les forces
progressistes européennes.
*
Rédacteurs : B.Hugues, A.Alaphilippe, H.Bourzama,
P.Daviet
Crédits photos jean Claude Labourier
Nous Contacter clermontcitygroup@gmail.com.
Site web www.clermontcitygroup.eu.
AGENDA
Des prochains événements du Citygroup
Clermont
Mars 2012, Café
Europe : débat public avec des
eurodéputés
9 mai 2012, Journée de
l’Europe
25, 26,27 Mai 2012
Journées du Manifesto
Days : ouvert au public avec
rencontre de militants de toute
l’Europe, ateliers, débats, concerts
au festival Europavox
Militants européens lors de notre apéro auvergnat à Bruxelles
novembre 2011