Dans le sillage de la réflexion sur les nouvelles perspectives, nous avons pu identifier 4 grandes tendances majeures pouvant illustrer la notion d’eco design : le design sensé, découlant de l’émergence des nouvelles préoccupations ; le design économique, ou la tendance à vouloir faire mieux avec moins ; le design positif, qui prône une gestion des cycles optimale ; et enfin le design de système, porteur de solutions globales.
La définition initiale du design est celle d’un concept alliant une intention à sa réalisation matérielle. Cette conception première a progressivement laissé place à une discipline qui a délaissé le fond pour ne s’intéresser qu’à la forme, s’inscrivant dans une logique marketing et industrielle, oubliant la théorie du design comme intention première, comme alliance de l’idée et de sa représentation.
En cela, les enjeux actuels liés aux problématiques environnementales et sociétales ont permis la renaissance d’un design approprié, au service du développement humain. Le designer apparaît donc comme un des acteurs majeurs de la mutation en cours, comme un artisan au service du progrès, porteur de solutions globales. D’où une nécessaire extension du domaine du design, ce dernier se préoccupant désormais non plus seulement de conceptions matérielles mais surtout de la fourniture de services centrés sur l’expérience utilisateur, intégrés en une logique systémique dans des « scénarios de vie » à la mesure de l’homme.
L'effacement de l’objet des préoccupations centrales de la démarche eco design laisse donc place à une vision qui privilégie la dimension systémique des affaires humaines.
Appréhender les choses selon cette nouvelle pensée systémique, c’est abandonner la conception traditionnelle par trop linéaire qui fût longtemps l’unique modèle valable de compréhension du monde et œuvrer pour la valorisation des cycles, qu’ils soient naturels, industriels ou humains. L’entreprise, tout d’abord, se doit d’intégrer les différents cycles qui la composent en un cycle global dont l’ambition est de générer non plus du profit mais du développement humain. Du côté de l’industrie, un nouveau modèle émerge dont la vision cyclique tend à faire disparaître les impacts négatifs sur l’écosystème naturel. Se dirige-t-on vers un modèle économique générateur d’externalités positives ?
Enfin, le design de solutions globales nous amène à nous questionner sur l’émergence d’écosystèmes intégrés, au niveau de l’activité économique d’un part, concernant les relations entre collaborateurs dans le milieu professionnel, mais aussi concernant de nouvelles façons de vivre ensembles au sein d’une société viable et durable. Ces nouveaux modes de vie signifient au niveau local une revalorisation des territoires par la mise en place de projets de développement durable et approprié. Au final, il est aujourd’hu
Apres une session découverte de la fresque du facteur humain
LES TENDANCES DE L'ECO DESIGN by jeremy dumont- 4 Tendances Majeures Illustrées
1. PARTIE 2
ECO DESIGN : LES 4 TENDANCES
MAJEURES ILLUSTREES
Crédits photo : GREEN IS BEAUTIFUL®
2. Dans le sillage de la réflexion sur les nouvelles perspectives,
nous avons pu identifier 4 grandes tendances majeures pouvant
illustrer la notion d’eco design : le design sensé, découlant de
l’émergence des nouvelles préoccupations ; le design
économique, ou la tendance à vouloir faire mieux avec moins ;
le design positif, qui prône une gestion des cycles optimale ;
et enfin le design de système, porteur de solutions globales.
3. 1. La prévalence de l’intention :
le design sensé
2. Faire mieux avec moins :
le design économique
3. Une gestion des cycles optimisée :
le design positif
4. Vers des solutions globales :
le design de système
5. Le design sensé, c’est la victoire du fond sur la forme, du dessein sur le dessin, de
l’intention première sur l’esthétique. Ainsi, le design n’équivaut plus seulement à la
conception d’un objet matériel mais repose sur une intention, sur des valeurs qu’il
actualise par différents moyens.
Il peut tout d’abord se cantonner à avertir l’usager, à faire passer un message, le
design prenant alors valeur de signifiant aux yeux d’un consommateur passif.
(1.1. Sensibiliser aux nouveaux enjeux)
L’étape suivante consiste en un accompagnement de l’usager vers une dynamique
nouvelle, vers un changement des habitudes de consommation reposant sur une
responsabilisation croissante du consommateur.
(1.2. Accompagner le changement, vers des comportements éco-responsables)
Néanmoins, la véritable force de la démarche eco design réside dans sa capacité à
engager l’usager de façon plus globale vers de nouveaux comportements quand, au-
delà de la prise de conscience ou d’un simple suivisme consumériste, celui-ci devient
lui-même acteur du changement.
(1.3. Quand l’éco design enclenche une nouvelle dynamique chez l’individu)
Enfin, outre les engagements individuels, c’est d’une démarche globale au niveau des
organisations que l’eco design se doit d’être porteur, en donnant un nouveau souffle à
des entreprises à la recherche de modèles innovants basés sur plus d’éthique et de
responsabilité sociale.
(1.4. L’eco design à l’origine d’une démarche globale au sein de l’entreprise).
6. 1. La prévalence de l’intention :
le design sensé
1.1. Sensibiliser aux nouveaux enjeux
1.2. Accompagner le changement, vers des
comportements éco-responsables
1.3. Quand l’éco design enclenche une nouvelle
dynamique chez l’individu
1.4. L’eco design à l’origine d’une démarche
globale au sein de l’entreprise
7. 1.1. Sensibiliser aux nouveaux enjeux
Avec le Power-aware cord, les chercheurs de STATIC! project et ENERGY+DESIGN Network désirent
mettre à votre disposition un cordon d'alimentation pour votre ordinateur qui d'une part est
esthétique et d'autre part est capable de vous aider à prendre conscience de l'énergie gaspillée. Le
fonctionnement est simple : plus la consommation est élevée, plus la lumière du cordon s'amplifie.
8. 1.2. Accompagner le changement, vers des
comportements éco-responsables
Le GPS Ecoroute de Garmin permet de réduire la consommation en carburant et les
émissions polluantes grâce à une conduite plus réfléchie et plus économique. Le
conducteur peut estimer avant le départ les frais de carburant liés de son voyage, afin de
mieux gérer ses dépenses et de prendre la bonne décision quand il s’agit d’utiliser la
voiture ou les transports publics.
9. 1.3. quand l’eco design enclenche une nouvelle dynamique
chez l’individu
Un bel exemple sur ce packaging pour des grains de blé qui prend la forme du grain lui-même
pour devenir ensuite une tirelire. Le produit de base qu’est le blé est un excellent porte-parole
pour faire la promotion d’une meilleure répartition des ressources alimentaires sur la planète.
La tirelire pour sa part, propose un geste généreux qui permettra la distribution de nourriture
dans les pays en besoin.
10. 1.4. L’eco design à l’origine d’une démarche globale au sein
l’entreprise
Mater ne conçoit que des productions socialement et environnementalement durables. Ce
business éthique est basé sur une “tolérance zéro” vis-à-vis des fournisseurs ne respectant pas
les droits de l’homme et du travailleur.
12. Le design économique repose sur une nouvelle conception de la
croissance, non plus basée sur les aspects quantitatifs mais davantage sur
une valeur à la dimension qualitative.
En effet, ce n’est plus ici le rapport qualité/prix qui fonde la valeur. Celle-
ci repose dorénavant sur la performance promise par un produit ou
service (2.1. Moins de technologie, plus de performance), sur sa
simplicité, au-delà de toute fioriture (2.2. Moins de matière, plus de
simplicité), sur un service rendu dans le temps plutôt que sur la
consommation immédiate d’un produit (2.3. Moins de produits, plus de
services), sur une expérience vécue en commun, basée sur le partage et
non l’achat personnel et exclusif (2.4. Moins d’achat, plus de partage),
sur l’établissement de relations durables au-delà de simples transactions
marchandes (2.5. Moins d’échanges, plus de relations).
13. 2. Faire mieux avec moins : le design économique
2.1. Moins de technologie, plus de performance
2.2. Moins de matière, plus de simplicité
2.3. Moins de produits, plus de services
2.4. Moins d’achat, plus de partage
2.5. Moins d’échanges, plus de relations
14. 2.1. Moins de technologie, plus de performance
La tendance au bio-mimétisme : Ici, Owache, de Patrick Dougherty (USA), des abris
hivernaux pour animaux tissés à base de lianes selon une méthode reproduisant le processus
observé dans la nature.
15. 2.1. Moins de technologie, plus de performance
La tendance no-tech: Le résultat d'une étude scientifique sérieuse menée auprès de
51 patients souffrant d'une arthrose du genou (« Annals of Internal médecine ») nous que
7 jours après une application de sangsues (six sangsues pendant une heure) faisait
diminuer l'intensité des douleurs par rapport à un traitement quotidien par un gel de
diclofénac (contenant un anti-inflammatoire).
16. 2.2. Moins de matière, plus de simplicité
La tendance supernormal : La Ninety Light par le designer Shawn Littrell, la lampe
de bureau la plus lumineuse dans la catégorie LED par l'inclusion de réflecteurs autour
de chacune des LEDs amplifiant la luminosité de la lampe.
17. 2.2. Moins de matière, plus de simplicité
La tendance à la dématérialisation : Le mobile check-in, ou la disparition
du billet d’avion.
18. 2.3. Moins de produits, plus de services
La tendance à la convergence : vers la généralisation des smart-phones multitâches.
19. 2.3. Moins de produits, plus de services
Vers l‘économie de fonctionnalité : il est temps de privilégier la vente de
l’usage d’un bien à la vente du bien lui-même : Zilok est un service qui nous propose de
louer toute sorte de biens sur sa plateforme de mise en relation en ligne.
20. 2.4. Moins d’achats, plus de partage
Le retour du don-contre-don: sur la plateforme troc-services.com, les internautes
proposent la fourniture d’un service en échange d’un autre. Exemple : j’échange une
heure de cours de guitare contre 2h de jardinage dans mon jardin.
21. 2.4. Moins d’achats, plus de partage
Le partage plutôt que la propriété: City CarShare propose, aux USA, un service
d’auto-partage dans de nombreuses grandes villes du pays. Le projet Autolib est en
cours à Paris.
22. 2.5. Moins d’échanges, plus de relations
La tendance à la désintermédiation : Misericordia ne travaille avec aucun
sous-traitant pour la confection de ses vêtements. Misericordia produit 15.000
vêtements par an. Misericordia est une entreprise verticalement intégrée. Tous les
processus, de la fabrication à la communication sont réalisés en interne.
23. 2.5. Moins d’échanges, plus de relations
L’hyperlocal, ou la tendance à développer des relations étroites au sein
d’un même territoire restreint : Big Barn met en relation les producteurs
locaux Anglais avec les habitants à proximité.
25. Le design positif prône une gestion des cycles optimisée. En effet, cette
tendance illustre la volonté de produire non plus dans l’optique de la
simple consommation mais de façon durable et réfléchie.
Premièrement, la production humaine peut s’inscrire dans le cycle naturel
en tâchant de faire disparaître son impact sur l’environnement. (3.1. Des
matières recyclables à l’impact minimal) En outre, les cycles de vie de nos
objets quotidiens peuvent être prolongés et leurs usages réinventés, à
rebours de la tendance actuelle à la surconsommation d’objets à la vie
éphémère. (3.2. Allonger les cycles : une nouvelle vie pour le produit)
D’autre part, les problématiques énergétiques nous amènent à nous
projeter vers la conception de productions indépendantes de toute
ressource extérieure (3.3. Demain, des objets autonomes ?), et même à
envisager les relations entre différentes entités en un cycle fermé
autonome. (3.4. Vers des cycles fermés)
26. 3. Une gestion des cycles optimale : le design
positif
3.1. Des matières recyclables à l’impact minimal
3.2. Allonger les cycles : une nouvelle vie pour le
produit
3.3. Demain, des objets autonomes ?
3.4. Vers des cycles fermés
27. 3.1. Des matières recyclables à l’impact minimal
La designer polonaise Katarzyna Okinczyc et le photographe Remigiusz
Truchanowicz ont créé le 60 BAG : un sac biodégradable en 60 jours.
28. 3.2. Allonger les cycles : une nouvelle vie pour le
produit
Avec ce “Parkhotel”, on voit clairement comment on peut transformer un produit de construction
froid et brut en un concept de camping détourné. L’idée a donc été de transformer ces éléments
de constructions en pièces équivalentes à des chambres, posées dans un parc pas loin du Danube.
29. 3.3. Demain, des objets autonomes ?
La Local River de Mathieu Lehanneur : il s'agit d'une unité domestique de stockage pour
poissons et légumes. L'installation tend à sensibiliser sur la possibilité de combiner un élevage de
poissons d'eau douce et un potager domestique. les plantes sont ainsi alimentées par l'eau des
poissons chargée en déjections riches en nitrates, que les plantes retiennent pour maintenir une
eau équilibrée pour les poissons.
30. 3.4. Vers des cycles fermés
Reproduire l’écosystème naturel : Le projet s’appelle “Flow” et a été
développé par John Arndt, de l’académie de design d’ Eindhoven (NL). Flow est ainsi
basé sur le cycle et les flux (flow en anglais) que l’on peut retrouver dans une cuisine. Le
système est ainsi fait pour que les déchets de certains éléments servent de nutriments
à d’autres.
31. 3.4. Vers des cycles fermés
le principe d’autorégulation : La chaleur dégagée par les 200 000
voyageurs quotidiens passant par la gare de Stockholm est récupérée afin de
chauffer un immeuble voisin : l’air chaud est capté par un système de ventilation et
envoyé vers l’échangeur de chaleur. L’eau réchauffée (22°C) est acheminée par des
pompes vers le nouveau bâtiment et réinjectée dans son circuit de chauffage.
32. 4. Vers des solutions globales :
Le design de système
33. Le design de système est un design détaché du simple aspect
matériel, porteur de solutions globales. En témoignent la
réinvention du modèle productif dans son ensemble (4.1. Un
nouveau modèle pour l’industrie : le cradle-to-cradle) ou le
développement récent de solutions locales portant sur un
développement approprié des territoires (4.2. Le développement
d’éco-territoires). Enfin, le designer élargit dorénavant sa tâche aux
services et œuvre ainsi pour l’humain, acquérant une responsabilité
sociale, devenant l’artisan d’un monde meilleur, d’un
développement au service de l’homme. (4.3. La fourniture d’une
solution globale)
34. 4. Vers des solutions globales :
Le design de système
4.1. Un nouveau modèle pour l’industrie :
le cradle-to-cradle
4.2. Le développement d’éco-territoires
4.3. La fourniture d’une solution globale
35. 4.1. Un nouveau modèle pour l’industrie :
le cradle-to-cradle
La société Backhausen spécialisée en décoration d’intérieur livre chacun de ses tissus Returnity
accompagné d'un passeport de restitution spécial. Celui-ci apporte la garantie, pendant des
années, que le tissu sera repris gratuitement et sera recyclé de façon appropriée.
36. 4.2. Le développement d’éco-territoires
Aux Etats-Unis, ce parc accueille 75 entreprises de secteurs variés : les hautes
technologies, la logistique, secteur manufacturier… qui participent à la mise en oeuvre
du Devens Industrial Ecology Project dont l'objet est « d'améliorer les relations parmi
les entreprises sur le site, d'améliorer le développement économique de la région et de
préserver les ressources naturelles existantes pour les générations à venir »
37. 4.3. La fourniture d’une solution globale
Réinventer la médiation humaine : Le cabinet UT DESIGN a pensé un
service de « Médiateur du territoire » basé sur un guichet mobile qui propose la
fourniture de services administratifs à domicile, simplifiant des démarches trop souvent
fastidieuses. Ce guichet se veut un lieu d’accueil. Le confort et la confidentialité
facilitent la compréhension des démarches et les rendent anodines.
38. 4.3. La fourniture d’une solution globale
Un projet de cohésion locale : Faire Compagnie, par Romain Thévenet :
un dispositif de mise en relation, par l’intermédiaire d’une coordinatrice et d’un site
internet, des habitants de Lorme pour partager des échanges, des rencontres et des
déplacements.
39. Un rapport d’innovation Courts-Circuits,
le cercle d’innovation 2.0
Une initiative de Pourquoi tu cours
(l’agence des idées) :
www.pourquoitucours.fr
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