1. En France, 45 % des femmes et 50 % des
hommes de 16 ans ou plus déclarent avoir
pratiqué au moins une activité physique
ou sportive dans l’année selon l’Insee 1
(données 2015). Un tiers des hommes et
des femmes disent pratiquer un sport
régulièrement, au moins une fois par
semaine. Des données à utiliser avec
précaution car elles dépendent de la
formulation des questions. Selon le «
Baromètre national des pratiques sportives
» réalisé par le Crédoc pour l’Institut
national de la jeunesse et de l’éducation
populaire (Injep), le taux de pratiquants au
moins une fois dans l’année s’élèverait à
69 % chez les hommes et 63 % chez les
femmes et environ la moitié des personnes
interrogées feraient du sport au moins une fois par semaine.
Selon les données de l’Insee, chez les plus jeunes (16-24 ans), les garçons exercent beaucoup plus souvent une
activité sportive régulière que les filles (45 % contre 30 %). Par la suite, la part de sportifs diminue
régulièrement chez les premiers pour atteindre moins d’un quart après 65 ans alors qu’elle tend à augmenter
jusque dans la tranche 50-64 ans chez les secondes pour s’élever à 35 % (puis la part retombe à 26,5 % pour les
plus de 65 ans). Les activités pratiquées diffèrent aussi selon le sexe : « l’activité choisie (…) est souvent
fonction des valeurs qu’elle véhicule : grâce, souplesse, agilité pour les filles ; endurance, rapport de force et
esprit de compétition pour les garçons », note l’Insee. Les stéréotypes de genre persistent très largement dans le
domaine sportif. Au total, l’activité physique la plus pratiquée est la marche à pied qui arrive très nettement en
tête : elle concerne les trois quarts des femmes et 61 % des
hommes. Ensuite arrivent la gymnastique et la natation
pour les femmes (20 % de pratiquantes), le cyclisme (27
%) et la course à pied (18 %) pour les hommes.
La pratique d’une activité physique varie fortement selon
le milieu social. L’attention portée au corps, le respect de
normes sociales de minceur strictes, diffèrent selon les
groupes sociaux. Pour certains parents, la pratique du sport
est quasiment obligatoire pour les enfants et cette
socialisation se retrouve à l’âge adulte. Certains sports sont
aussi l’occasion de se retrouver entre personnes de même
milieu.
2. Selon les données du Crédoc pour l’année 2018, 87 %
des cadres supérieurs ont pratiqué au moins une fois
un sport dans l’année, contre 57 % des ouvriers. Le
diplôme joue un rôle déterminant : les diplômés de
bac+5 ou plus sont deux fois plus nombreux à
pratiquer un sport (85 % contre 43 %) que les sans-
diplômes 2
A caractéristiques équivalentes, une femme
au niveau de diplôme supérieur à bac+2 a trois fois
plus de chances d’être sportive qu’une femme non
diplômée, selon l’Insee. Le niveau de vie compte
enfin, notamment pour les pratiques les plus coûteuses
(sports motorisées, nautisme ou ski par exemple).
Toujours d’après le Crédoc, 59 % des bas revenus ont
eu au moins une activité sportive dans l’année contre
77 % des hauts revenus.
Alors que le sujet est central, on
ne sait rien dire de précis sur
l’évolution de la pratique sportive
en France faute d’enquête utilisant
une définition identique dans le
temps. Certes, définir ce qu’est
une activité physique ou sportive
n’a rien d’évident, tant la nature et
l’intensité de la pratique peut
varier. Mais cette méconnaissance
traduit aussi une forme de
désintérêt de la recherche et de la
statistique publique. Une vaste
expertise de l’Inserm publiée en
2008 3
concluait à une « baisse de
participation au sport et à
l’augmentation du phénomène du
surpoids » au cours des dernières décennies. En revanche, l’étude récente de l’Insee indique une progression de
la part des femmes pratiquant un sport régulièrement, dont la part est passée de 26 à 32 % entre 2009 et 2015.
Notes:
1. « Pratiques physiques sportives des femmes et des hommes », Insee Première n°1675, novembre 2017.
2. L’écart est sans doute exagéré du fait que ces données ne sont pas établies à âge équivalent. Or, les
sans-diplômes sont aussi plus souvent plus âgés, ce qui explique en partie leur moindre pratique
sportive.
3. Activité physique. Contextes et effets sur la santé, Expertise collective, Inserm, éditions Inserm 2008.