5. CONTENTS
Avant-propos...................................................................................................................... 2
Définitions et sources des données.............................................................................. 4
Objectif de ce rapport...................................................................................................... 5
Les enjeux de la décennie «L’eau, source de vie».......................................................... 6
Eau potable: couverture.................................................................................................... 8
Eau potable: tendances sur la période 2005–2015...................................................10
Eau potable: disparités entre zones urbaines et zones rurales..............................12
L’eau potable dans les zones urbaines et rurales au cours de la décennie
«L’eau, source de vie».........................................................................................................14
Assainissement: couverture...........................................................................................16
Assainissement: tendances au cours de la décennie «L’eau, source de vie»..........18
Assainissement: disparités entre zones urbaines et zones rurales.......................19
Assainissement: perspectives dans les zones urbaines et les zones rurales.......20
Eau potable et assainissement: suivi de la situation..................................................22
La mission du PCS...........................................................................................................26
Couverture en eau potable et en assainissement au niveau national,
régional et mondial en 1990 et 2004..........................................................................28
Atteindre l’OMD relatif à l’eau potable et à l’assainissement:
bilan de la situation au niveau mondial et régional en 1990 et 2004,
et efforts à entreprendre au cours de la période 2005-2015................................40
Groupements régionaux OMD....................................................................................41
6. Avant-propos
Pas de santé, de survie, de croissance ni de développement sans eau potable, sans assainissement et
sans hygiène; pourtant, pour une grande partie des plus démunis de la planète, ces biens de première
nécessité restent un luxe.En effet,plus de 1,1 milliard de nos contemporains n’ont pas accès à de l’eau
de boisson provenant d’une source améliorée, et ils sont 2,6 milliards à être privés d’assainissement
de base. De fait, il est tellement évident que l’eau potable et l’assainissement de base sont essentiels
pour la santé qu’on risque de les considérer comme allant de soi.Quant aux initiatives visant à réduire
la mortalité imputable aux diarrhées, ou à atténuer l’incidence de maladies telles que l’ascaridiase, la
dracunculose, l’ankylostomiase, la schistosomiase et le trachome, elles sont vouées à l’échec si les
principaux intéressés n’ont pas accès à l’eau potable et à l’assainissement de base. C’est sans compter
les effets indirects d’une telle carence: en effet, pour les millions d’enfants d’âge scolaire infestés par
des parasites intestinaux à cause d’installations d’assainissement défectueuses et du manque d’hygiène,
c’est la capacité même d’apprendre qui se trouve compromise.
Les Objectifs du Millénaire pour le développement ont défini l’itinéraire commun que nous devons
suivre pour combattre la pauvreté, l’inégalité, la faim et la maladie. La communauté mondiale s’est
engagée à réduire de moitié le nombre de personnes n’ayant pas accès de façon durable à l’eau de
boisson salubre et à l’assainissement de base. Dans le cadre de la décennie pour l’action «L’eau, source
de vie», le présent rapport s’intéresse à la cible des OMD relative à l’eau potable et à l’assainissement
et examine les deux problèmes majeurs à surmonter pour y parvenir:d’une part,la rapidité du rythme
actuel d’urbanisation, qui nécessite un effort soutenu rien que pour parvenir à maintenir les taux de
couverture actuels,d’autre part la dramatique situation des populations rurales encore privées d’accès
à l’eau potable et à l’assainissement de base, situation qui nous impose de procéder à une mobilisation
de ressources sans précédent afin de réduire l’écart considérable qui sépare les populations urbaines
et rurales à cet égard.
L’Afrique sub-saharienne reste la région où la situation demeure la plus préoccupante; en effet, entre
1990 et 2004, le nombre de personnes n’ayant pas accès à l’eau potable y a augmenté de 23%, celles
privées d’assainissement de plus de 30%. Si l’on veut atteindre la cible relative à l’eau potable et à
l’assainissement dans la région, il est indispensable que tous les acteurs concernés intensifient leur
action de manière concertée.
Nous appelons tous les pays à définir des objectifs atteignables, à élaborer des plans d’action réalistes
et à prévoir les ressources financières et humaines nécessaires pour garantir à leur population un accès
durable à l’eau potable et à l’assainissement de base,tout en tenant compte des besoins fondamentaux
des plus vulnérables et des plus démunis.Cet effort doit être entrepris non seulement pour des raisons
humanitaires, mais aussi parce qu’il est rentable, parce qu’il permet de réduire considérablement les
coûts de la santé, et parce qu’il influe directement sur les trois facteurs qui constituent le fondement
de la lutte contre la pauvreté: la santé, l’équité et la croissance économique.
7.
8. L
e présent rapport
du Programme
commun OMS/
UNICEF de surveillance de
l’approvisionnement en eau
et de l’assainissement (PCS)
porte sur la cible des OMD
qui a été définie comme
suit: réduire de moitié, d’ici
à 2015, le pourcentage
de la population qui
n’est pas durablement
approvisionnée en eau
potable et qui ne dispose
pas d’assainissement de
base. Les indicateurs utilisés
pour apprécier le chemin
parcouru en direction de
cette cible sont:
• la proportion de la
population urbaine et
rurale bénéficiant de
manière durable d’un
approvisionnement en
eau amélioré;
• la proportion de la
population urbaine et
rurale disposant d’un
assainissement amélioré.
Le premier indicateur
- la proportion de la
population urbaine et
rurale approvisionnée en
eau potable - correspond
au pourcentage de
personnes ayant
accès à des sources
d’approvisionnement ou à
des points de distribution
améliorés (voir liste ci-
dessous). Les technologies
d’approvisionnement
en eau dites améliorées
permettent en principe
d’obtenir une eau
plus saine que celles
considérées comme non
améliorées.
De même, le second
indicateur – la proportion
de la population disposant
de l’assainissement de
base – correspond au
pourcentage de personnes
utilisant des installations
d’assainissement améliorées
(voir liste ci-dessous). Là
encore, des installations
améliorées offrent de
meilleures conditions
d’hygiène que les
installations qualifiées de
non améliorées.
On trouvera une
description plus précise
de ces installations dans la
publication du PCS Core
questions on drinking water
and sanitation for household
surveys (www.wssinfo.org).
Les données
démographiques,
notamment les projections,
ainsi que la ventilation
des populations rurales et
urbaines proviennent de la
Division de la population
des Nations Unies:
World population prospects:
the 2004 revision (POP/
DB/WPP/Rev.2004/2/FI
– Février 2005.
Les données utilisées pour
calculer les pourcentages
de la population utilisant
les différents types
d’approvisionnement
en eau et d’installations
d’assainissement
proviennent de
recensements et
d’enquêtes auprès des
ménages représentatifs
à l’échelle nationale. La
plupart des données
ponctuelles utilisées par
le PCS proviennent des
Enquêtes démographiques
et sanitaires (DHS), des
Enquêtes par grappe
à indicateurs multiples
(MICS), des Enquêtes sur
la mesure des niveaux de
vie (LSMS) et des Enquêtes
sur la santé dans le monde
(WHS).
Les autres enquêtes
par sondage qui ont
aidé le PCS à établir ses
estimations sont:
• Les questionnaires sur
les grands indicateurs du
bien-être
• Les enquêtes sanitaires et
nutritionnelles
• Les enquêtes sur le
budget des ménages
• Le projet pan-arabe
d’enquêtes sur la santé de
la famille (PAPFAM)
• Les enquêtes sur la santé
génésique.
Les estimations présentées
dans le présent rapport
s’appuient sur plus de 500
recensements et enquêtes
représentatifs au plan
national effectués au cours
des 20 dernières années.
L’analyse des données
fournies par ces enquêtes
permet au PCS d’évaluer la
couverture en eau potable
et en assainissement
et d’extrapoler des
tendances nationales,
régionales et mondiales.
On trouvera davantage
de renseignements sur la
méthode de calcul utilisée
pour cette extrapolation à
l’adresse suivante: http://
www.wssinfo.org/pdf/
Policies_Procedures_04.pdf.
Définitions et
sources des données
Sources
d’approvisionnement en
eau améliorées
Eau sous canalisation
alimentant le domicile, la
parcelle ou la cour
Borne-fontaine/fontaine
publique
Puits tubé/puits foré
Puits creusé protégé
Source protégée
Citerne d’eau de pluie
Sources
d’approvisionnement en
eau non améliorées
Puits non protégé
Source non protégée
Tonne montée sur une
charrette
Eau en bouteillea
Camion-citerne
Eau de surface (rivière,
réservoir, lac, étang, ruisseau,
canal, canal d’irrigation)
Installations
d’assainissement
amélioréesb
Chasse d’eau raccordée:
- au tout-à-l’égout
- à une fosse septique
- à des latrines à fosse
Fosse d’aisance améliorée et
autoventilée
Fosse d’aisance avec une
dalle
Latrines sèches (à compost)
Installations
d’assainissement non
améliorées
Chasse d’eau sans
raccordementc
Fosse d’aisance sans dalle ou
fosse en plein air
Latrines à seau
Toilettes ou latrines
suspendues
Pas d’installations (brousse,
champs)
a L’eau en bouteille n’est considérée
comme améliorée que si le ménage
utilise pour la cuisine et l’hygiène
personnelle de l’eau provenant d’une
source améliorée.
b Seules les installations non partagées
ou non publiques sont considérées
comme améliorées.
c Les excréments sont évacués en
direction de la rue, de la cour ou de
la parcelle, d’un égout à ciel ouvert,
d’un fossé, d’une voie de drainage ou
d’un autre lieu.
9. L
e présent rapport
présente les
estimations de la
couverture en eau potable
et en assainissement par
pays et par région OMD en
2004. Il indique le nombre
de personnes ayant pu
bénéficier de ces services
depuis 1990, année de
référence pour la mise
en œuvre des OMD, et
recense les difficultés à
surmonter pour être en
mesure d’atteindre la cible
relative à l’eau potable et
à l’assainissement dans
les dix prochaines années.
Il compare les progrès
accomplis et indique
les régions qui sont en
bonne voie, celles où les
progrès sont réels mais
insuffisants pour atteindre
la cible, et celles qui ont
peu de chances de réussir.
Compte tenu de l’évolution
incessante de la dynamique
démographique entre
zones rurales et urbaines, le
CPS a étudié les différentes
difficultés auxquelles
les zones urbaines et
rurales risquent d’être
confrontées, notamment
l’inégalité entre ces
zones, l’accélération de la
croissance démographique
urbaine et l’insuffisance
de la couverture dans les
zones rurales.
Le rapport analyse
également l’évolution de
l’accès à l’eau potable
et à l’assainissement, en
examinant les tendances
observables dans les zones
urbaines et rurales et en
essayant de déterminer si
l’on peut en conclure que
la réalisation de l’OMD
relatif à l’eau potable a
des chances d’être atteint.
Il met en lumière les
efforts qu’il convient de
déployer dans les zones
rurales, où des milliards de
personnes ne sont toujours
pas desservies et où la
croissance démographique
est presque étale, et les
compare aux mesures à
prendre dans les zones
urbaines, où le taux de
couverture est élevé mais
où l’urbanisation avance
rapidement. Le rapport
établit également une
comparaison entre le
taux de couverture prévu
pour 2015 en fonction de
l’évolution observée entre
1990 et 2004, et l’OMD
relatif à l’eau potable et à
l’assainissement.
Les statistiques présentées
ici ont été établies à partir
d’informations recueillies
auprès des usagers (et
non des prestataires de
services) et qui, de ce fait,
ne sont affectées ni par les
différences de définition
que l’on donne de l’accès
d’un pays à l’autre, ni par
les influences politiques
susceptibles de biaiser
les données relatives à
la couverture. De ce fait,
les données du PCS sont
vraisemblablement plus
fiables et se prêtent mieux
à des comparaisons que
les données des rapports
nationaux officiels. Suite à
des ajustements rétroactifs
effectués sur la base de ces
informations, récentes et
plus exactes, les taux de
couverture présentés dans
les précédents rapports
du PCS sont annulés et
remplacés par ceux figurant
dans le présent rapport.
Objectif
de ce rapport
10. L
es trois enjeux de
la décennie «L’eau,
source de vie» sont
les suivants: conserver les
acquis; prendre rapidement
les mesures nécessaires
pour que les milliards de
personnes vivant dans des
zones rurales encore non
desservies puisent accéder
à l’eau potable et à des
services d’assainissement;
intensifier les efforts dans
les zones urbaines pour
pouvoir faire face à la
croissance démographique,
en accordant une attention
toute particulière aux bas
revenus et aux déshérités.
Selon le PCS, il faudra, en
gros, doubler les efforts
accomplis au cours des
15 dernières années
pour atteindre l’OMD
relatif à l’assainissement
et les accroître d’un tiers
pour atteindre l’objectif
concernant l’eau potable.
Compte tenu de ce que 1,2
milliard de personnes ont
pu accéder à la fois à l’eau
potable et à l’assainissement
entre 1990 et 2004,
il faudra encore une
progression de 1,6 milliard
de personnes entre 2005 et
2015 pour atteindre l’OMD
relatif à l’assainissement et
de 1,1 milliard de personnes
pour réaliser l’objectif relatif
à l’eau potable (figures 1
et 2).
Les chiffres du rapport
mettent en évidence
une réalité brutale, à
savoir que, sauf avancée
décisive, l’OMD relatif à
l’assainissement risque
fort de ne pas être atteint.
Malgré tous les progrès
accomplis, il ne semble
pas que le monde soit
en bonne voie pour
atteindre cet objectif.
Pour y parvenir, il faudrait
en effet que 450 000
personnes supplémentaires
aient chaque jour accès à
ces services entre 2005
et 2015, ce qui suppose
un quasi doublement
des efforts actuellement
consentis.
Même si le monde dans
son ensemble est sur la voie
de la réalisation de l’OMD
relatif à l’eau potable, il
semblerait que l’on assiste à
un certain fléchissement. De
fait, pour atteindre l’objectif,
il faudrait desservir 300 000
personnes supplémentaires
par jour au cours des dix
prochaines années, et, à
cette fin, accroître d’environ
un tiers les efforts déployés
aujourd’hui.
Il est certain que certaines
régions atteindront l’objectif
relatif à l’eau potable et
à l’assainissement, et que
d’autres, si la tendance
actuelle se poursuit, n’y
parviendront pas. En
Afrique sub-saharienne,
par exemple, région qui a
enregistré une croissance
de 85% de sa population
urbaine entre 1990 et
2004, le nombre de citadins
n’ayant accès ni à une
eau de boisson saine ni à
l’assainissement de base
a doublé entre 1990 et
1994. Dans la même région,
le nombre de personnes
vivant en zone rurale
privées d’accès à une eau
potable améliorée était, en
2004, cinq fois supérieur
à celui des citadins dans la
même situation; le nombre
de personnes n’ayant pas
accès à l’assainissement
amélioré étant quant à lui
presque trois fois supérieur
à celui des citadins non
desservis. Compte tenu de
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
2015
(si l'objectif est atteint)
2015
(projection)
20041990
Population desservie
Population (en millions)
Année
4092 5320 6300 6425
1187
1069
919 794
Population non desservie
Projected desservie (projection) Population non desservie
(projection)
Population desservie si l'objectif
est atteint Population qui restera non
desservie si l'objectif est atteint
Le nombre de personnes ne disposant pas d’un
approvisionnement en eau amélioré n’a baissé que de
118 millions entre 1990 et 2004.
Figure 1
Population mondiale avec et sans accès à un approvisionnement en eau
amélioré en 1990, 2004 et 2015
11. la lenteur de la progression,
de la faiblesse du taux de
couverture et de l’énorme
écart entre zones rurales et
zones urbaines en termes
de couverture, il est peu
probable que l’Afrique
subsaharienne atteigne la
cible de l’OMD.
La réalisation de l’OMD
relatif à l’eau potable et à
l’assainissement représente
un gigantesque défi. Les
chiffres parlent d’eux-
mêmes. Pour y parvenir,
il faudra en effet, d’ici à
2015, mettre en place une
infrastructure de services
permettant d’assurer
l’accès à l’eau potable à
1,1 milliard de personnes
supplémentaires, et à 1,6
milliard de personnes
en ce qui concerne
l’assainissement. Il faudra
également faire le
nécessaire pour prévenir le
délabrement actuel et futur
de l’infrastructure dû aux
carences de l’administration,
aux problèmes
d’amortissement, aux
difficultés d’exploitation
et d’entretien, et, d’une
manière générale, à une
certaine absence de rigueur
dans la gestion. Des progrès
rapides s’imposent si l’on
entend rompre le cycle de
la pauvreté, de l’illettrisme,
du logement insalubre et
de la maladie.
La voie à suivre est déjà
toute tracée: le rapport
final du groupe de travail
des Nations Unies chargé
du projet du Millénaire sur
l’eau et l’assainissement1
recommande en effet une
série d’initiatives, allant
des mesures à prendre
pour compenser l’énorme
retard de l’assainissement
de base sur l’eau potable
à l’adoption de procédés
institutionnels, financiers et
technologiques innovants
mettant l’accent sur les
besoins des ménages les
plus démunis.
Pour atteindre l’OMD
relatif à l’eau potable et
à l’assainissement, il sera
nécessaire d’accélérer la
fourniture des services, et
cela à toutes les étapes du
cycle - mobilisation des
ressources (financières et
humaines), conception et
planification, construction,
mise en service et
maintenance - en accordant
une attention toute
particulière aux besoins
des catégories les plus
démunies et les moins bien
desservies de la population
Il importe désormais que le
secteur ne progresse plus
par à-coups, mais dans le
cadre d’un processus de
développement continu et
durable. Si l’on considère
que nous avons déjà
parcouru les deux tiers
du chemin qui sépare
l’année de référence
(1990) de l’année fixée
pour l’OMD, il est évident
que le rythme actuel de
progression est insuffisant. Il
est par conséquent urgent
de passer à la vitesse
supérieure, de gagner en
efficacité et d’accélérer
les investissements si nous
tenons à atteindre la cible.
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
2015
(si l'objectif est atteint)
2015
(projection)
20041990
Population (en millions)
Année
2569
3777
4829 5414
2710
2612
2390
1805
Population desservie Population non desservie
Population desservie (projection) Population non desservie
(projection)
Population desservie si l'objectif
est atteint Population qui restera non
desservie si l'objectif est atteint
Figure 2
Population mondiale avec et sans accès à un assainissement amélioré en
1990, 2004 et 2015
Le nombre de personnes ne disposant pas d’un
assainissement amélioré n’a diminué que de 98 millions
entre 1990 et 2004.
Si la tendance observée sur la période 1990-2004 se
poursuit jusqu’en 2015, il s’en faudra de plus d’un demi-
milliard de personnes pour que l’objectif relatif à
l’assainissement soit atteint.
1
Groupe de travail des
Nations Unies chargé du
projet du Millénaire sur l’eau et
l’assainissement. Health, dignity,
and development: what will it take?
Londres, Earthscan, 2005.
12. E
n 2004, un total de 5,3
milliards de personnes
(83% de la population
mondiale utilisaient de
l’eau provenant de sources
améliorées (figure 5), contre
4,1 milliards (78%) en 1990.
Mais, du fait de la croissance
démographique, le nombre
de personnes non desservies
n’a pas changé de manière
substantielle depuis cette
dernière date. Un sixième
environ de la population
mondiale – 1,1 milliard de
personnes au total – n’ont
toujours pas accès à une eau
de boisson améliorée, et 84%
d’entre elles vivent dans des
zones rurales.
Les statistiques mondiales
voilent une situation
franchement alarmante
dans certaines régions en
développement (figures 3, 4 et
5). En Afrique sub-saharienne,
malgré les progrès enregistrés –
le pourcentage de la population
desservie est passé de 49% à
56% entre 1990 et 2004 – il
faudra faire un effort important
pour pouvoir atteindre l’objectif
visé - 75% - d’ici à 2015.
Environ 80% de la population
non desservie est concentrée
dans trois régions:Afrique sub-
saharienne,Asie de l’Est et Asie
du Sud. La couverture dépasse
les 78% dans toutes les régions,
à l’exception de l’Afrique sub-
saharienne et de l’Océanie, où
elle s’élève respectivement à
56% et 50% (figure 5). Elle est
supérieure à 90% en Amérique
latine et dans les Caraïbes, en
Afrique du Nord et en Asie
occidentale.
Dans les régions en
développement, les deux
tiers des personnes qui
ont pu accéder à un
approvisionnement en eau
amélioré entre 1990 et
2004 ont pu disposer d’un
raccordement à domicile ou
d’un robinet extérieur (eau
courante), alors qu’un tiers ont
pu accéder à d’autres types
d’équipements améliorés (puits
protégés, bornes-fontaines,
etc.).
Il semble que les pays en
développement concentrent
leurs investissements sur
Eau potable: couverture
Figure 3
Couverture en eau de boisson améliorée en 2004
L’Afrique sub-saharienne continue de progresser dans la fourniture de services à la population
non desservie, avec une augmentation de 7 points de pourcentage entre 1990 et 2004.
Les taux de couverture actuels sont pourtant extrêmement faibles. Au rythme actuel de
développement l’Afrique sub-saharienne ne sera pas en mesure d’atteindre l’OMD relatif à
l’eau potable.
Pays comptant plus de 50 millions
d’habitants en 2004a
Couverture en eau potable (%)
2004
1990 Actuelle
Nécessaire pour atteindre
la cible de l’OMD
Chine 70 77 79
Inde 70 86 79
Indonésie 72 77 80
Brésil 83 90 88
Pakistan 83 91 88
Bangladesh 72 74 80
Nigéria 49 48 65
Mexique 82 97 87
Viet Nam 65 85 76
Philippines 87 85 91
Ethiopie 23 22 46
Egypte 94 98 96
Turquie 85 96 90
République islamique d’Iran 92 94 94
Thaïlande 95 99 97
République démocratique du Congo 43 46 60
Myanmar 57 78 70
a Par ordre démographique décroissant
La majorité des pays les plus peuplés sont en bonne voie pour
atteindre l’OMD relatif à l’eau potable.
Tableau 1
Progrès enregistrés vers la réalisation de l’OMD relatif à l’eau potable
dans les pays en développement les plus peuplés
13. des systèmes centralisés
permettant le branchement
du domicile ou d’un
robinet extérieur au réseau
d’adduction d’eau.
Même lorsque des sources
d’approvisionnement en eau
améliorées sont accessibles,
il faut encore déployer des
efforts très importants pour
améliorer l’accès aux services.
Le branchement à un réseau
de distribution public permet
de consacrer une plus grande
part de la consommation à
l’hygiène, et il est avéré que
c’est la formule qui, tout en
présentant le coût par habitant
le plus élevé, donne les
meilleurs résultats sur le plan
sanitaire. En 2004, seulement
44 % de la population des
pays en développement ont
pu disposer d’eau de boisson
grâce à un branchement
au réseau ou à un robinet
extérieur (figure 5). On
observe cependant d’énormes
disparité d’une région à l’autre:
alors que 16% seulement de
la population a accès à l’eau
potable par un raccordement
au réseau en Afrique
subsaharienne, 20% en Asie du
Sud, 21% en Océanie et 28%
en Asie du Sud-Est, les chiffres
sont beaucoup plus élevés en
Asie de l’Est (70%), en Afrique
du Nord (76%), en Amérique
latine et dans les Caraïbes
(80%) et en Asie occidentale
(81%).
Asie occidentale
18
Asie du Sud-Est
98
Asie du Sud
226
Asie de l'Est
302 Afrique sub-saharienne
322
Afrique du Nord
13
Océanie
4
Régions développées
13
Communauté des
Etats indépendants
21
Amérique latine et
Caraïbes
50
1 1
Figure 4
Population (en millions) n’ayant pas accès à un approvisionnement en
eau amélioré en 2004 (par région)
Près de 50% de la population mondiale sans accès à une
eau de boisson améliorée se trouvent en Asie de l’Est et
en Asie du Sud, et 30% vivent en Afrique sub-saharienne.
Figure 6
Temps nécessaire pour aller chercher l’eau en Afrique
Pourcentage de la population
disposant de l'eau courante à
domicile
Changements observés sur la période 1990-2004 (en %)
Couverture en 2004 (en %)
Pourcentage de la population
ayant accès à d'autres types
d'approvisionnement amélioré
+5
0
+9
+2
+8
+6
+13
+6 +7 +7
-1 -1-5
0
5
10
15
83
99
92
80
91 91 91
85 82 78
56
50
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
O
céanie
Afrique
sub-saharienne
Asie
de
l'Est
Asie
du
Sud-Est
Asie
duSud
Asie
occidentale
Am
érique
latine
etCaraïbes
Afrique
du
N
ord
Régionsen
développem
ent
Com
m
unauté
desEtats
indépendants
Régions
développées
M
O
N
D
E
Figure 5
Couverture en eau de boisson améliorée en 2004 (par région)
Alors que 80% de la population du monde en développement
ont accès à un approvisionnement en eau de boisson
amélioré,quel qu’en soit le type,44% seulement disposent
d’un branchement alimenté par une canalisation.
Si le pourcentage de la population ayant accès à une eau de
boisson améliorée dépasse aujourd’hui les 80% enAsie du
Sud et enAsie du Sud-Est,les taux de couverture en eau
courante à domicile n’y atteignent respectivement que 20%
et 28%,soit guère plus que le niveau enregistré enAfrique
sub-saharienne (16%).
EnAfrique,des millions de femmes et d’enfants parcourent
chaque jour de longues distances pour aller chercher de
l’eau (Figure 6).En moyenne,un membre du ménage
(généralement une femme ou un enfant) a besoin d’une
demi-heure environ pour se rendre au point d’eau,puiser de
l’eau et revenir,ce qui n’est pas sans inconvénients pour la
scolarité des enfants et l’égalité entre garçons et filles.
14. 10
S
i 1,2 milliard
de personnes
supplémentaires
ont pu bénéficier d’un
approvisionnement en
eau amélioré au cours de
la période 1990-2004, il
n’en demeure pas moins
qu’en chiffres absolus, le
nombre de personnes
non desservies n’a baissé
que de 118 millions en
raison de la croissance
démographique. Si la
tendance actuelle se
poursuit, on devrait
enregistrer d’ici à 2015 une
diminution de la population
non desservie de 150
millions de personnes.
Malgré cette amélioration,
on dénombrera encore
plus de 900 millions de
personnes sans accès à
l’eau potable en 2015, dont
les trois quarts dans les
zones rurales. En Afrique
sub-saharienne, malgré
une progression de 7% de
l’approvisionnement en
eau amélioré entre 1990
et 2004, le nombre effectif
de personnes qui restent
privées d’accès a augmenté
de 60 millions. L’évolution
actuelle de la couverture
indique que, d’ici à 2015, le
nombre de personnes non
desservies va augmenter de
47 millions en Afrique sub-
saharienne (figure 7).
Eau potable: tendances sur la
période 2005-2015
-100 -50 0 50 100 150
Afrique sub-saharienne
Océanie
Afrique du Nord
Asie occidentale
Asie du Sud-Est
Amérique latine et Caraïbes
Asie de l'Est
Asie du Sud
Population (en millions)
Augmentation du nombre de
personnes non desservies au
cours de la période 2005-2015
Diminution du nombre de
personnes non desservies au cours
de la période 2005-2015
Monde
-47
-1
1
5
5
25
30
139
150
Figure 7
Evolution probable (projection) par région en développement, du
nombre de personnes (en chiffres absolus) qui ne bénéficieront pas d’un
approvisionnement en eau amélioré au cours de la période 2005-2015 si la
tendance observée entre 1990 et 2004 se poursuit jusqu’en 2015
Tableau 2
Pays les moins avancés qui doivent plus que doubler les taux
d’augmentation enregistrés sur la période 1990-2004 pour pouvoir
atteindre l’OMD relatif à l’eau potable d’ici à 2015.
Pays les moinsavancés
Augmentationannuelle de la
population desservie (en milliers) Facteur
d’accroissement
nécessaire
1990–2004
(effectif)
2005–2015
(nécessaire)
Ethiopie 319 4 312 13.5
République démocratique du Congo 628 3 009 4.8
Niger 192 719 3.8
Maldives 4 14 3.7
Togo 76 277 3.7
Madagascar 241 834 3.5
Vanuatu 2 8 3.4
Mozambique 230 764 3.3
Yémen 327 1 073 3.3
Guinée 126 396 3.1
Haïti 89 263 3.0
Comores 12 32 2.7
Burundi 121 322 2.7
Libéria 54 142 2.6
Bénin 147 366 2.5
Mali 235 556 2.4
Ouganda 583 1 349 2.3
Zambie 164 372 2.3
Bangladesh 1 933 4 160 2.2
Mauritanie 55 117 2.1
Soudan 528 1 124 2.1
Samoa 1 2 2.1
Angola 295 603 2.0
Djibouti 11 23 2.0
Beaucoup de pays comptant parmi les moins avancés
devant plus que doubler leurs efforts pour atteindre l’OMD
relatif à l’eau potable.
Si la tendance actuelle se maintient jusqu’en 2015,
le nombre de personnes (en chiffres absolus) privé
d’approvisionnement en eau potable devrait diminuer de
150 millions; l’Afrique sub-saharienne comptera alors 47
millions de personnes non desservies de plus qu’en 2004.
16. 12
Eau potable: disparités entre
zones urbaines et zones
rurales
L’
accès à un
approvisionnement
en eau amélioré est
sensiblement plus élevé
dans les zones urbaines
que dans les zones rurales
(figures 8 et 9). Dans ces
dernières, et cela dans la
quasi-totalité du monde
en développement, le
niveau de couverture en
eau potable provenant
d’une source améliorée
est inacceptable (figures
9 et 10). Dans les zones
urbaines, la couverture
en eau potable est restée
identique (95%) entre 1990
et 2004; dans les zones
rurales, elle est passée de
64% en 1990 à 73% en
2004. Dans 27 pays en
développement, moins de
50% de la population rurale
ont accès à une eau de
boisson améliorée
(figure 9).
Figure 8
Couverture en eau de boisson provenant d’une source améliorée dans les zones urbaines en 2004
Figure 9
Couverture en eau de boisson provenant d’une source améliorée dans les zones rurales en 2004
17. 13
Nombre de personnes non desservies (en millions)
0
200
400
600
800
1000
1200
2015
(Projection)
20041990
107
1080
899
170
240
679
Zones urbaines Zones rurales
Zones urbaines (projection) Zones rurales (projection)
Année
Figure 11
Population mondiale (en millions) sans accès à un approvisionnement
en eau de boisson amélioré dans les zones urbaines et rurales en 1990,
2004 et 2015 (projection fondée sur une extrapolation de la tendance
constatée entre 1990 et 2004)
Population (en millions)
270
52
264
38
199
27
73
25 34
17 14
4 10 3 4 0.4
Population rurale
Population citadine
0
50
100
150
200
250
300
Océanie
Afriquedu
Nord
Asieoccidentale
Am
ériquelatine
etCaraïbes
Asiedu
Sud-Est
Asiedu
Sud
Asiedel'Est
Afrique
sub-saharienne
Dans les régions en développement, 84% de la population
non desservie vivent dans les zones rurales.
Figure 10
Population urbaine et rurale (en millions) sans accès à un
approvisionnement en eau amélioré dans les régions en développement
en 2004
18. 14
L’eau potable dans les zones
urbaines et rurales au cours de
La décennie «L’eau, source de vie»
L
e monde dans son
ensemble est en bonne
voie pour atteindre
l’OMD relatif à l’eau potable.
Ce constat réjouissant ne doit
cependant pas occulter deux
difficultés de taille – à savoir,
les inégalités de couverture
entre zones rurales et zones
urbaines, et l’accélération de
la croissance démographique
urbaine dans les régions en
développement – qui, même
si elle ne compromettent
pas les chances d’atteindre
l’objectif, semblent devoir peser
fortement sur la tendance.
Les zones rurales sont très
largement en retard sur les
zones urbaines pour ce qui
est de la couverture en eau
potable améliorée. En effet,
même compte tenu de
la progression du taux de
couverture entre 1990 (64%)
et 2004 (73%), quelque 900
millions de personnes sont
encore privées d’accès. Si
cette tendance se poursuit,
on obtiendra en 2015 une
couverture de 80% et l’accès
d’environ 300 millions de
personnes, ce qui n’empêchera
pas que 700 millions de
personnes resteront encore
non desservies.Vivant souvent
dans des communautés
marginalisées et isolées, les
habitants des zones rurales,
dont de nombreuses femmes
et de nombreux enfants,
doivent chaque jour passer
des heures à aller chercher
l’eau loin de leur domicile.
Dans certains pays, le taux de
couverture est en régression
(tableau 3).
Les difficultés qui se posent
dans les zones urbaines sont
différentes. La couverture
en eau potable y est restée
pratiquement inchangée au
Population(enmillions)
Année
Population urbaine
Population non desservie (zones urbaines)
Population desservie (zones urbaines)
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
2015
(projection)
20041990
2171
107
2943
170
3629
240
Population(enmillions)
Année
Population non desservie (zones rurales)
Population desservie (zones rurales)
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
2015
(projection)
20041990
1921
1080
2377
899
2671
679
Population rurale
Figure 12
Evolution de la couverture: population urbaine et rurale avec et sans
accès à un approvisionnement en eau de boisson amélioré en 1990,
2004 et 2015 (projection)
La population urbaine disposant d’un approvisionnement
en eau de boisson amélioré a augmenté d’environ 36%
entre 1990 et 2004. Malgré ce progrès important, le
nombre de citadins non desservis continue d’augmenter.
Population(enmillions)
Année
Population urbaine
Population non desservie (zones urbaines)
Population desservie (zones urbaines)
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
2015
(projection)
20041990
2171
107
2943
170
3629
240
Population(enmillions)
Année
Population non desservie (zones rurales)
Population desservie (zones rurales)
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
2015
(projection)
20041990
1921
1080
2377
899
2671
679
Population rurale
Le nombre de ruraux disposant d’un approvisionnement
en eau de boisson amélioré a augmenté de 24% entre 1990
et 2004, et l’effectif des personnes non desservies tend à
décroître. Malgré cet important progrès, la proportion de
ruraux encore privée d’accès reste excessivement élevée
(27%).
19. 15
cours des quinze dernières
années (95%). Ce résultat
remarquable risque toutefois
d’être compromis par la
croissance démographique
prévue pour la période
2005-2015 (selon les
estimations de la Division de
la population des Nations
Unies, les effectifs de citadins
devraient grossir de 755
millions de personnes). Il
est réjouissant de constater
que – pour autant que le
taux de couverture en zone
urbaine reste inchangé – 685
millions de nouveaux citadins
pourront avoir accès à l’eau
potable entre 2005 et 2015.
Une analyse de l’évolution de
la couverture dans les zones
urbaines et rurales (figure
12) montre clairement
que l’essentiel des efforts
déployés pour atteindre
l’OMD relatif à l’eau potable
portera sur les zones
urbaines. Il se pourrait que les
pouvoirs publics accordent
la priorité à l’accès à l’eau
potable en milieu urbain
en raison des conditions
d’hygiène effroyables dans
lesquelles vivent les habitants
des taudis, conditions
qui insultent à la dignité
humaine et représentent
par ailleurs une menace
sanitaire énorme pour une
population déjà fragilisée
et qui, en raison d’une
surpopulation croissante,
de l’absence chronique
d’installations sanitaires, de
systèmes d’élimination des
ordures inadéquats, d’un
approvisionnement en eau
insuffisant pour les besoins
de base en matière d’hygiène
personnelle ou domestique,
est exposée au risque
permanent d’épidémies de
maladies diarrhéiques.
Les zones rurales restant
cependant très en retard sur
les zones urbaines en ce qui
concerne la généralisation
de l’accès à l’eau potable,
il convient d’intensifier les
efforts et d’augmenter les
investissements pour réduire
le nombre de personnes
encore privées d’accès dans
les zones rurales et atténuer
l’énorme risque sanitaire que
fait courir à ces dernières
l’absence d’infrastructure
permettant de disposer
d’une eau de qualité.
Il convient de prendre
en considération un
aspect important de la
question, à savoir le type
d’accès à l’eau de boisson
améliorée. Dans les régions
en développement, la
couverture des zones
urbaines est élevée (92%) et
70% de la population urbaine
disposent de l’eau courante
à domicile. En revanche, 25%
seulement de la population
ont accès à ce type de
service dans les zones rurales.
Le raccordement à un réseau
de distribution assure un
service de meilleure qualité
et permet notamment de
disposer des quantités d’eau
potable nécessaires pour
répondre aux besoins du
foyer en matière de santé
et d’hygiène. Lorsque les
habitants ne disposent pas
de l’eau courante à domicile
et doivent faire un trajet de
plus de cinq minutes pour
s’approvisionner en eau, on
peut s’attendre à ce qu’ils
ne consomment pas plus
que les quantités strictement
nécessaires aux besoins
quotidiens pour l’hygiène,
la boisson et la cuisine (soit
20 litres par jour et par
personne).
Tableau 3
Pays dans lesquels la couverture en eau potable provenant de sources
améliorées est en train de diminuer (à l’exception des pays comptant
moins de 300 000 habitants en 2004)
Couverture
en eau potable
dans les zones
rurales en
1990 (%)
Couverture
en eau potable
dans les zones
rurales en
2004 (%)
Baisse (en points
de pourcentage)
enregistrée
sur la période
1990–2004
Maldives 95 76 19
Ouzbékistan 91 75 16
Algérie 89 80 9
Colombie 78 71 7
Ethiopie 15 11 4
Yémen 68 65 3
Maroc 58 56 2
Nigéria 33 31 2
Tableau 4
Pays enregistrant une baisse de la couverture en eau potable dans les
zones urbaines
Couverture
en eau potable
dans les zones
urbaines en
1990 (%)
Couverture
en eau potable
dans les zones
urbaines en
2004 (%)
Baisse (en points
de pourcentage)
enregistrée
sur la période
1990-2004
Libéria 85 72 13
Iles Marshall 95 82 13
Nigéria 80 67 13
Yémen 84 71 13
Algérie 99 88 11
Mozambique 83 72 11
Samoa 99 90 9
République démocratique du Congo 90 82 8
Haïti 60 52 8
Kenya 91 83 8
Philippines 95 87 8
Soudan 85 78 7
Vanuatu 93 86 7
Chine 99 93 6
Comores 98 92 6
Myanmar 86 80 6
Burundi 97 92 5
Indonésie 92 87 5
Ouzbékistan 99 95 4
Madagascar 80 77 3
Maldives 100 98 2
Zimbabwe 100 98 2
Environ 10% des pays ont enregistré depuis 1990 une
baisse de deux points de pourcentage ou plus du taux
de couverture en eau potable dans les zones urbaines,
probablement en raison d’une très forte croissance
démographique
20. 16
Assainissement: couverture
E
n 2004, seulement
59% de la population
mondiale avait
accès à une installation
d’assainissement, quel
qu’en soit le type (figure
13). En d’autres termes,
4 personnes sur dix dans
le monde n’avaient pas
accès à un assainissement
amélioré, et étaient
obligés de déféquer en
plein air ou d’utiliser
des installations non
hygiéniques, s’exposant ainsi
au risque de contracter des
maladies liées au manque
d’hygiène. Si la couverture
en assainissement a
augmenté (elle était de
49% en 1990), il faudra
déployer de très gros
efforts pour qu’elle atteigne
le niveau de 75% visé par
l’OMD. Les investissements
dans l’infrastructure
d’assainissement se font
dans le cadre de projets à
long terme. Pour être en
mesure de réaliser l’OMD
relatif à l’assainissement, il
sera nécessaire de mettre
en place des approches
novatrices permettant de
réduire le délai entre les
prises de décision et l’offre
effective des services.
Les statistiques mondiales
cachent la situation
dramatique de certaines
régions en développement
(figure 14). Si le taux
moyen de couverture est
de 50% dans les régions en
développement, seulement
une personne sur deux
a accès à une forme
quelconque d’installation
sanitaire améliorée. Les
régions présentant le
taux de couverture le
plus faible sont l’Afrique
sub-saharienne (37%),
l’Asie du Sud (38%) et
l’Asie de l’Est (45%). L’Asie
occidentale (84%) affiche
le taux de couverture le
plus élevé des régions en
développement. Deux sur
trois des personnes non
desservies vivent en Asie
du Sud ou en Asie de l’Est
(figure 15).
Si, dans de nombreuses
villes, l’important est
d’accroître le nombre de
toilettes reliées au tout-à-
l’égout, lui-même connecté
Changements enregistrés entre 1990 et 2004 (en points de pourcentage)
Couverture en 2004 (en %)
+10
+1
+15
+3
+9
+12
+18
-1
+21
+18
-1
+5
-5
0
5
10
15
20
59
99
83
50
84
77 77
67
53
45
38 37
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Afrique
sub-saharienne
Asie
du
Sud
Asie
de
l'Est
O
céanie
Asie
du
Sud-Est
Afrique
du
N
ord
Am
érique
latine
et
Caraïbes
Asie
occidentale
Régionsen
développem
ent
Com
m
unauté
des
Etatsindépendants
Régionsdéveloppées
M
O
N
D
E
Figure 13
Couverture en assainissement amélioré, par région, en 2004
Figure 14
Couverture en assainissement amélioré en 2004
Plus de 80% de la population mondiale ne disposant pas d’un assainissement amélioré
vivent en Asie méridionale, en Asie de l’Est et en Afrique sub-saharienne.
Au cours de la période 1990-2004, on a enregistré 1,2
milliard de nouveau accédants à l’assainissement. On
constate cependant que 2,6 milliards de personnes étaient
encore non desservies en 2004, faible progression par
rapport au 2,7 milliards de personnes non desservies en
1990.
21. 17
Asie du Sud-Est
183
Asie occidentale
31
Amérique latine
et Caraïbes
125
Communauté des
Etats indépendants
48
Régions développées
7
Afrique du Nord
35
Afrique
sub-saharienne
463
Asie de l'Est
761
2,6 milliards de personnes non desservies dans le monde
Asie du Sud
761
Figure 15
Population (en millions) ne disposant pas d’assainissement amélioré, par
région, en 2004
On sait que, s’agissant
des zones rurales,
l’Ethiopie possède l’un
des taux de couverture
en assainissement les
plus bas du monde.
Une telle situation a
mis le gouvernement
et les donateurs en
demeure de trouver
les moyens d’accélérer
considérablement la mise
en place des équipements
d’assainissement, tant
pour assurer la réalisation
de l’OMD que pour
améliorer la situation
sanitaire de la population.
En 2003, les pouvoirs
publics ont mis en
oeuvre deux nouvelles
stratégies dans la région
d’Amhara, dans le but
d’élargir la couverture et
de desservir la totalité
de la population. Dans
cette région, qui compte
19 millions d’habitants, 90
000 enfants de moins de
5 ans meurent chaque
année de maladies liées à
l’eau et à l’assainissement.
Lors du lancement du
projet, la couverture
en assainissement de la
région atteignait tout
juste les 3,8%, avec la
construction annuelle
d’une centaine de latrines
dans chaque district. En
2005, le nombre moyen
de latrines construites
par district était de 26
400 par année, dont 90%
fonctionnent.
Ces progrès
spectaculaires
s’expliquent avant tout
par les méthodes utilisées,
et notamment par
l’abandon de la stratégie
axée sur la production et
la distribution de dalles
de latrines en faveur des
techniques de marketing
social. Par ailleurs, les
connaissances de plus
en plus précises de la
populations locale, sa
sensibilisation de plus en
plus vive au lien entre
assainissement et santé
ont suscité une demande
de services de meilleure
qualité et ont modifié
les comportements. Une
étroite concertation avec
les dirigeants locaux et les
agents de vulgarisation,
associée à l’utilisation des
écoles comme catalyseurs
du changement ont
en outre permis de
multiplier le nombre
de bénéficiaires et de
stimuler la demande.
En effet, le projet visait
moins la transformation
des comportements
individuels qu’une
évolution sociale globale
permettant d’assurer une
couverture de l’ensemble
de la population. Les
aides aux ménages
ont été totalement
supprimées, tandis
qu’étaient introduites des
technologies appropriées
et peu coûteuses que la
population a volontiers
accepté de prendre à sa
charge.
Pour atteindre l’OMD,
il faudrait que 2,2
millions de latrines
soient construites et
mises en service dans
la région d’Amhara d’ici
à 2015. Si les progrès
se poursuivent, voire
s’accélèrent grâce au
marketing social, cela sera
chose faite en 2009.
Le marketing social au service de la
promotion de l’assainissement en
Ethiopie
Tableau 5
Progrès accomplis dans la réalisation de l’OMD par les pays comptant
plus 50 millions d’habitants. Bilan de la situation en 2004.
La moitié des pays en développement les plus peuplés
sont en bonne voie pour atteindre l’OMD relatif à
l’assainissement et accomplissent de réels progrès
Pays comptant plus de 50 millionsa
d’habitants en 2004b
sanitation coverage (%)
2004
1990 Actuelle
Nécessaire pour
atteindre la cible de
l’OMD
Chine 23 44 46
Inde 14 33 40
Indonésie 46 55 62
Brésil 71 75 80
Pakistan 37 59 56
Bangladesh 20 39 44
Nigéria 39 44 58
Mexique 58 79 71
Viet Nam 36 61 55
Philippines 57 72 70
Ethiopie 3 13 32
Egypte 54 70 68
Turquie 85 88 90
Thaïlande 80 99 86
République démocratique du Congo 16 30 41
Myanmar 24 77 47
a La république islamique d’Iran ne figure pas dans cette liste faute de données.
b Par ordre démographique décroissant.
à des usines de traitement
des eaux qui fonctionnent,
la priorité dans les zones
rurales sera d’utiliser les
techniques du marketing
social pour promouvoir les
divers types d’installations
d’assainissement adaptées à
l’échelon local.
22. 18
Assainissement: tendances
au cours de la décennie
«L’eau, source de vie»
E
n 2004, 2,6 milliards
de personnes
dans le monde,
dont 2 milliards vivant
dans les zones rurales,
ne disposaient pas de
l’assainissement de base.
Les progrès enregistrés
au cours des 15 dernières
années sont restés
relativement limités.
Depuis 1990, le nombre
de personnes ne disposant
pas de l’assainissement de
base n’a diminué que de
98 millions.
Pour atteindre l’OMD
relatif à l’assainissement, il
faudra que 1,6 milliard de
personnes supplémentaires
puissent disposer
d’un assainissement
amélioré au cours des
dix prochaines années,
objectif dont la réalisation
sera particulièrement
difficile dans les pays en
développement (figure
17). La population non
desservie aura ainsi
diminué de 800 millions,
passant de 2,6 milliards
en 2004 à 1,8 milliard en
2015.
-100 -50 0 50 100 150 200 250
Afrique
sub-saharienne -91
Asie occidentale -3
Océanie -1
Afrique du Nord 11
Amérique latine et Caraïbes 24
Asie du Sud-Est 55
Asie du Sud 69
Asie de l'Est 157
Population (en millions)
Augmentation du nombre de
personnes desservies au
cours de la période 2005-2015
Diminution du nombre de
personnes non desservies au
cours de la période 2005-2015
World 221
Si la tendance actuelle se maintient jusqu’en 2015,
le nombre (en chiffres absolus) de personnes sans
assainissement amélioré va reculer de 221 millions.
L’Afrique sub-saharienne comptera toutefois 91 millions
de personnes non desservies de plus qu’en 2004.
Figure 16
Changement (en chiffres absolus) de la population ne disposant pas
d’un assainissement amélioré au cours de la période 2005-2015, par
région en développement, par projection jusqu’en 2015 du taux de
couverture observé entre 1990 et 2004
0
10
20
30
40
50
60
O
céanie
Afrique
du
N
ord
Asie
occidentale
Asie
du
Sud-Est
Am
érique
latine
etCaraïbes
Asie
de
l'Est
Afrique
sub-saharienne
Asie
du
Sud
51
35
10
29
10
6
3
0,3
Population (en millions)
Pour atteindre l’OMD relatif à l’assainissement, il faudra
que 140 millions de personnes supplémentaires puissent
être desservies chaque année dans les régions en
développement.
Figure 17
Nombre moyen (en millions) de personnes supplémentaires devant
accéder chaque année à l’assainissement amélioré pour que l’OMD
puisse être atteint, entre 2005 et 2015, par région en développement
23. 19
Assainissement:
disparités entre zones
urbaines et zones rurales
A
l’échelon mondial,
la couverture des
zones urbaines en
assainissement amélioré
est passée à grand peine
de 79% à 80% entre 1990
et 2004. Dans les zones
rurales, en revanche,
le taux de couverture
reste extrêmement faible
(39%), et cela malgré une
progression de 13 points
de pourcentage au cours
de la même période
(figures 18 et 19).
D’une part, le taux de
couverture progresse
systématiquement plus
lentement dans les zones
rurales que dans les zones
urbaines; on compte ainsi,
en moyenne, plus de trois
personnes non desservies
en zone rurale pour un seul
citadin dans ce cas. D’autre
part, dans la plupart des
pays en développement,
l’exode rural, conjugué
à la croissance naturelle
de la population urbaine,
accroîtra le nombre de
citadins non desservis. Les
données démographiques
devraient connaître des
évolutions dans le temps,
avec notamment, à partir
de 2007, une population
urbaine plus importante
que la population rurale à
l’échelon mondial.
Entre l’année de référence
(1990) et l’année prévue
pour l’objectif (2015), le
nombre de ruraux privés
d’accès à l’assainissement
de base va décroître,
alors que le nombre de
citadins dans le même cas
va augmenter (figure 20).
La situation relative de la
population rurale restera
cependant très défavorable
en 2015: le nombre de
personnes non desservies
sera deux fois plus élevé
dans les zones rurales que
dans les villes.
Figure 19
Couverture en assainissement amélioré dans les zones rurales en 2004
Nombre de personnes
non desservies (en millions)
0
500
1000
1500
2000
2500
2015
(projection)
20041990
475
2235
2001
611
692
1698
Zones urbaines
Zones rurales
Zones urbaines (projection)
Zones rurales (projection)
Année
Figure 20
Population mondiale ne disposant pas d’un assainissement amélioré
dans les zones urbaines et les zones rurales en 1990, 2014 et 2015 (par
extrapolation à l’horizon 2105 de l’évolution constatée entre 1990 et
2004)
% served
with other improved water sources
% served
with household connections
80
39
10098
92
67
73
33
96
91
86
59
62
49
81
56
81
43
69
28
63
27 28
53
0
20
40
60
80
100
Afrique
sub-saharienne
Asie
du
Sud
Asie
de
l'Est
O
céanie
Asie
du
Sud-Est
Am
érique
latine
etCaraïbes
Afrique
du
N
ord
Asie
occidentale
Régionsen
développem
ent
Com
m
unauté
des
Etatsindépendants
Paysdéveloppés
M
onde
Zones rurales
Zones urbaines
Couverture en 2004 (en %)
Figure 18
Disparités entre zones urbaines et zones rurales en matière
d’assainissement, par région, en 2004
A l’échelon mondial,la couverture en assainissement reste deux fois
moins importante dans les zones rurales que dans les zones urbaines.
24. 20
L
e taux de couverture
en assainissement a
atteint 59% au niveau
mondial en 2004, ce qui
signifie que 611 millions
de citadins et, chiffre
effarant, 2 milliards de
personnes dans les zones
rurales ne disposent pas
d’assainissement amélioré.
Dans les zones rurales, la
couverture en installations
d’assainissement améliorées
est passée de 26% en 1990
à tout juste 39% en 2004.
Si cette tendance se poursuit,
la couverture n’aura atteint
que 49% en 2015. En
d’autres termes, la moitié
environ de la population
rurale restera encore
privée d’assainissement de
base (figure 21).
Assainissement: perspectives
dans les zones urbaines et dans
les zones rurales
Tableau 6
Pays ayant enregistré une croissance démographique
supérieure à 20% entre 1990 et 2004 et ayant réussi à
réduire le nombre de citadins privés d’assainissement
amélioré
Pays
Diminution (en chiffres
absolus) de la popu-
lation ne disposant
pas d’assainissement
(1990–2004) (en milliers)
Mexique 8 063
Viet Nam 3 889
Myanmar 3 458
Egypte 2 964
Pakistan 1 882
Equateur 815
République dominicaine 571
Guatemala 412
Thaïlande 394
Paraguay 366
Senegal 297
Chili 284
Haïti 140
République arabe syrienne 96
Philippines 44
Honduras 30
L’assainissement dans les zones detaudis
Bien que les enquêtes
actuelles menées sur des
échantillons de ménages
tiennent compte des zones
de taudis urbains, la taille
des échantillons de la
plupart des enquêtes ne
permet pas une ventilation
précise des données sur ce
type d’habitat par rapport
à l’ensemble des zones
urbaines.Toutefois, des
données montrent que la
couverture des zones de
taudis est bien inférieure
à la moyenne des zones
urbaines. Le problème de
l’assainissement dans les
zones d’habitat précaire
est très aigu et complexe
en raison d’une forte
densité de la population, de
mauvaises infrastructures
urbaines, du manque
d’espace, du manque de
sécurité de l’occupation
et de la pauvreté
persistante. Beaucoup de
zones d’habitat précaire
utilisent des installations
communes qui à l’évidence
offrent un meilleur niveau
d’assainissement que
des pratiques telles que
la défécation à l’air libre,
l’évacuation des fèces
avec les déchets solides
ou les célèbres « toilettes
volantes ».Toutefois,
chaque fois que possible,
le but du développement
de l’assainissement urbain
doit être de fournir des
solutions durables telles que
des égouts de petit calibre
et des systèmes de collecte
de type condominial avec
traitement efficace des
eaux usées, en particulier
lorsque l’eau de boisson est
distribuée par le réseau de
distribution public. Lorsque
les options ci-dessus ne
sont pas réalisables, des
toilettes communautaires
bien construites et
bien entretenues sont
probablement la solution
la plus acceptable pour de
nombreux taudis urbains.
25. 21
Les projections en
matière de croissance
démographique sont
véritablement de nature
à nous inquiéter: en effet,
si le rythme actuel de
progression se maintient,
le taux de couverture ne
progressera que de deux
points de pourcentage
entre 2004 (80%) et 2015
(82%). Cette augmentation
minime traduit en réalité le
fait qu’en 2015, 81 millions
de personnes viendront
grossir dans les zones
urbaines l’effectif déjà privé
d’assainissement de base en
2004, soit 611 millions de
personnes.
Au moment où les villes
doivent relever un défi
considérable en matière
d’assainissement, personne
ne semble de soucier
de ce qui se passe dans
les zones rurales dans
ce domaine.Avec 2
milliards de personnes
non desservies en 2004
dans les zones rurales
(soit deux personnes sur
trois), chiffre qui devrait
atteindre 1,7 milliard en
2015, la généralisation de
l’assainissement en milieu
rural nécessite une action
massive et soutenue, qui
seule permettra de réduire
sensiblement l’écart de
couverture entre zones
rurales et zones urbaines.
Population(enmillions)
Année
Population rurale non desserviePopulation rurale desservie
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
2015
(projection)
20041990
765
2235
1275
2001
1653
1698
Population(enmillions)
Année
Population urbaine Population rurale
Population urbaine non desserviePopulation urbaine desservie
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
2015
(Projection)
20041990
1804
475
2502
611
3176
692
Figure 21
Evolution de la couverture: population urbaine et rurale avec et sans accès à un assainissement amélioré en 1990, 2004 et 2015 (projection)
Malgré une augmentation de presque 40% du nombre de
citadins disposant d’un assainissement amélioré au cours
de la période 1990-2004, le nombre de personnes non
desservies continue d’augmenter dans les zones urbaines.
Seulement 39% de la population rurale mondiale ont accès à un
assainissement amélioré,quel qu’en soit le type.Malgré les progrès
enregistrés,49% seulement de la population rurale mondiale sera
desservie en 2015 si la tendance prévue se confirme.
Selon les projection actuelles, le nombre de citadins sans accès à un assainissement amélioré aura augmenté de presque 50%
entre 1990, année de référence, et 2015, tandis que le nombre de ruraux non desservis va reculer d’environ 25%.
26. 22
L
e Programme commun
OMS/UNICEF de
surveillance de
l’approvisionnement en
eau et de l’assainissement
(PCS) s’appuie sur des
informations relatives aux
ménages (enquêtes par
sondage auprès des
ménages, recensements
nationaux, etc.) pour
estimer, au niveau national,
l’utilisation d’eau potable
améliorée et de services
d’assainissement. Dans le
passé, les données relatives
à la couverture provenaient
de questionnaires adressés
aux gouvernements, ces
derniers fournissant quant
à eux des estimations
fondées sur leurs propres
définitions et reprenant
les données fournies par
les compagnies des eaux
ou par toute autre source
nationale ou internationale
d’informations.
Le recours de plus en plus
fréquent aux enquêtes
auprès des ménages a
considérablement amélioré
la qualité et la comparabilité
des informations.
Eau de boisson «salubre»,
assainissement «de
base» et notions
approchantes
Le groupe de
travail sur l’eau et
l’assainissement du
Projet du Millénaire
définit l’eau de
boisson saine
comme une eau
salubre propre à
la consommation
et disponible en
quantités suffisantes
pour satisfaire les
besoins d’hygiène,
et l’assainissement
Eau potable et assainissement:
suivi de la situation
27. 23
de base comme la
technologie la moins
coûteuse permettant
d’assurer l’évacuation
hygiénique des excréments
et des eaux ménagères,
susceptible d’être utilisée
dans des conditions de
sécurité et de dignité et
propre à assurer un milieu
de vie propre et salubre tant
à domicile qu’aux abords de
ce dernier.2
Bien qu’acceptées en
principe d’un commun
accord par tous les
spécialistes de l’eau
et de l’assainissement,
ces définitions posent
cependant le problème
délicat du contrôle: de fait, la
salubrité et la quantité sont
difficilement mesurables
dans le cadre des enquêtes
auprès des ménages sur
lesquelles le PCS s’appuie
pour procéder à ses
estimations.
La mesure de la salubrité
nécessite, outre une série
d’analyses physiques,
chimiques et microbiennes,
une inspection sanitaire
des sources d’eau de
boisson. L’analyse de la
qualité de l’eau suppose
que les enquêteurs
aient des connaissances
approfondies de la question,
qu’ils soient équipés des
instruments nécessaires et
qu’ils disposent en outre du
matériel perfectionné qui
leur permettra d’analyser
les résultats et les intégrer
dans une base de données.
Toutes ces activités
débordent largement le
cadre des enquêtes auprès
des ménages, qui, outre les
questions relatives à l’eau et
à l’assainissement, portent
également sur des domaines
comme la santé, la pauvreté
et la démographie.
Pour pallier ces difficultés,
le PCS a recours aux
catégories «amélioré» ou
«non amélioré» (voir page
4), lesquelles peuvent être
utilisées sur la base des
informations provenant
des enquêtes auprès des
ménages. Les sources
d’approvisionnement en eau
«améliorées» sont celles
qui garantissent en principe
un niveau de salubrité plus
élevé que les sources «non
améliorées». De même, les
installations d’assainissement
«améliorées» sont celles
qui sont censées garantir un
niveau d’hygiène plus élevé
que celles entrant dans la
catégorie «non améliorées».
Il est vraisemblable que la
proportion de la population
disposant d’une eau de
boisson salubre sera moins
élevée que celle des usagers
d’une source dite améliorée.
Toutes les personnes qui
disposent de sources ou
d’installations améliorées
ne les utilisent pas
nécessairement de manière
effective. C’est la raison pour
laquelle le PCS, soucieux
de fournir des estimations
réalistes, a retenu l’utilisation
comme principal indicateur
des progrès réalisés dans
le domaine de l’eau et
de l’assainissement. Les
estimations de couverture
du PCS sont exprimées
en pourcentage de la
population utilisant les
Les données du PCS
montrent que la plupart
des installations sanitaires
utilisées sont privées et
sont donc immédiatement
accessibles aux membres
du ménage. Dans les zones
urbaines des pays en
développement, beaucoup
de ménages partagent
les toilettes ou utilisent
des toilettes publiques.
Leur proportion est
généralement inférieure
à 20%, mais l’enquête
démographique et sanitaire
de 2003 a permis de
constater qu’au Kenya
63% des ménages urbains
partagent des toilettes
améliorées. L’enquête sur
la santé dans le monde
de 2004 révèle que 84%
des ménages ghanéens
partagent l’usage des
latrines à fosse sèches.
Dans les quartiers urbains
les plus pauvres et dans les
bidonvilles, des millions de
personnes sont contraintes
d’utiliser des toilettes
publiques ou partagées ou
de déféquer en plein air
ou dans des sacs ou autres
récipients, car souvent elles
vivent dans des lieux trop
exigus pour permettre la
construction de toilettes
privées.
S’agissant des toilettes
publiques ou partagées, la
préoccupation majeure du
PCS porte sur la propreté
de ces installations (facteur
souvent déterminant pour
les usagers) et sur le risque
sanitaire que comporte leur
utilisation. On peut faire
valoir qu’il est préférable
d’utiliser des toilettes
publiques ou partagées
que de se soulager en
plein air. Dans certains
endroits, les installations
publiques offrent à l’usager
une solution hygiénique,
sans risque sanitaire et peu
coûteuse.
Avec le développement
de l’urbanisation, la
concentration de plus en
plus forte de personnes
disposant de très bas
revenus, l’augmentation
du nombre de locataires
et d’habitats informels,
il est probable que les
citadins vont de plus en
plus utiliser les toilettes
publiques ou partagées.
Si le PCS admet que ces
dernières représentent
une amélioration
certaine par rapport aux
formes d’assainissement
rudimentaires, il est peu
probable qu’elles offrent
des conditions d’hygiène
satisfaisantes et que leur
utilisation soit viable à
long terme, en particulier
pour les femmes et les
enfants, deux raisons pour
lesquelles il convient de ne
pas les considérer comme
des installations améliorées.
Pour l’heure, le PCS ne
considère pas les toilettes
publiques ou partagées
comme des installations
améliorées. La question va
toutefois être réexaminée
dans le cadre d’une étude
réalisée en commun par
l’OMS, l’UNICEF et ONU-
Habitat.
Le PCS doit-il considérer
les personnes qui utilisent
destoilettes publiques ou
communes comme disposant d’un
assainissement amélioré?
2
Lenton R,Wright AM, Lewis K.
Health, dignity and development:
what will it take? NewYork, UNDP,
2005.
28. 24
sources d’eau et les
installations d’assainissement
améliorées. Pour plus de
détails sur les méthode
retenue pour estimer
la couverture, voir le
site suivant: http://www.
wssinfo.org/pdf/Policies_
Procedures_04.pdf. Dans le
présent rapport, cependant,
tout comme dans les
précédents rapports du
PCS, il est question d’accès,
soit le terme utilisé dans
la formulation de l’objectif
des OMD relatif à l’eau
potable et à l’assainissement
ainsi que dans celle des
indicateurs correspondants.
La question de la qualité
de l’eau de boisson est de
plus en plus préoccupante,
en raison tant de la
contamination microbienne
que des taux alarmants de
produits chimiques (arsenic
et fluor, par exemple) que
l’on peut relever dans l’eau
dans bien des régions du
monde.Avec le concours
du Royaume-Uni, l’OMS
et l’UNICEF sont en train
de mettre au point une
étude pilote destinée à
évaluer la qualité de l’eau
de boisson provenant
de diverses sources
d’approvisionnement
améliorées en Chine, en
Ethiopie, en Jordanie, au
Nicaragua, au Nigéria et au
Tadjikistan.A l’exception de
la Chine, ces études seront
représentatives au niveau
national et permettront
d’associer aux chiffres de
couverture fournis par le
PCS une représentation
assez précise de la qualité
de l’eau.
La notion de couverture
La qualité de la couverture
en eau potable et en
assainissement de base
dépend de plusieurs
facteurs. Le PCS étudie
actuellement les éléments
suivants, afin d’améliorer ses
estimations de couverture.
Les bidonvilles des zones
périurbaines
Les enquêtes nationales par
sondage à partir desquelles
le PCS établit les estimations
de couverture des pays
fournissent parfois des
données représentatives
de la situation d’une région,
d’une province, voire d’une
ville entière, mais ces
données ne peuvent pas
être ventilées de manière
à permettre de déterminer
les besoins spécifiques de
lieux tels que les villages,
les petites villes ou les
bidonvilles urbains. Des
données détaillées de cet
ordre sur l’étendue de la
fourniture des services
dans chaque quartier
n’en sont pourtant pas
moins nécessaires pour
permettre de planifier
les investissements
qu’il convient de
consacrer aux systèmes
d’approvisionnement en
eau et à l’équipement
sanitaire. Les enquêtes par
sondage, même lorsqu’elles
visent expressément
tel ou tel bidonville, ne
fournissent qu’une coupe
transversale qui ne rend
pas compte du niveau de
couverture dont bénéficie
l’ensemble du bidonville
et qui ne permettra pas
au responsable du plan de
cibler tel ou tel quartier
ou telle ou telle rue et
d’en tirer des conclusions
plausibles sur leur niveau
de couverture. De même
que les données nationales
concernant la couverture
dans les zones rurales ne
sont pas représentatives
de la situation d’un village
ou d’un district donnés,
celles qui portent sur les
zones urbaines ne sont
pas représentatives de la
situation de telle ou telle
ville ou petite agglomération,
à plus forte raison de celle
d’un quartier bien défini ou
d’un bidonville particulier.
Temps nécessaire pour se
rendre au point d’eau
Si, dans les zones rurales,
les habitants se trouve à
moins de trente minutes
aller et retour d’un point
d’eau, ils pourront, pour la
plupart, rapporter assez
d’eau potable pour satisfaire
leurs besoins fondamentaux
en matière de boisson, de
cuisine et d’hygiène. En
revanche, lorsque l’aller
et retour prend plus de
trente minutes, la quantité
d’eau rapportée est,
d’une manière générale,
insuffisante pour répondre
à ces besoins3
. Comme la
plupart des enquêtes par
sondage comportent une
question sur l’éloignement
du point d’eau, le CPS
étudie la possibilité
d’utiliser ces réponses pour
préciser ses estimations
de couverture en y faisant
figurer la facilité d’accès.
Disparités entre hommes et
femmes
Etant donné que les
données relatives à l’eau
et à l’assainissement ont
toujours été recueillies
auprès des ménages, et non
pas des individus, nous ne
disposons pas aujourd’hui de
données spécifiques pour
chaque sexe. La dernière
série d’enquêtes par grappe
à indicateurs multiples,
ainsi que les dernières
enquêtes démographiques
et sanitaires, comportent
une question sur le membre
du ménage responsable de
la collecte de l’eau. Il sera
ainsi possible de confirmer,
chiffres à l’appui, que ce sont
les femmes et les jeunes
filles, qui, le plus souvent,
sont chargées d’aller
chercher l’eau.
Traitement des eaux
domestiques
On sait désormais que
le traitement des eaux
domestiques comporte
d’énormes avantages
sur le plan sanitaire,
grâce notamment à la
diminution des maladies
d’origine hydrique. Des
questions sur le traitement
des eaux domestiques
figurent désormais dans
la plupart des principaux
questionnaires utilisés par
le PCS, et l’on pourra ainsi
disposer de davantage
de données sur cette
question. Cependant,
même si les personnes qui
utilisent une source non
améliorée traitent l’eau
utilisée à la maison, rien
ne garantit qu’ils pourront
en disposer en quantités
suffisantes.Autrement dit,
le traitement de l’eau à
domicile, aussi utile soit-il sur
le plan sanitaire, ne saurait
remplacer une installation
d’approvisionnement en
eau sur laquelle on peut
compter à tout moment.
3
Cairncross, 2000
Eau potable et assainissement:
suivi de la situation
30. 26
La mission du PCS
L
e Programme commun
de surveillance de
l’approvisionnement en
eau et de l’assainissement,
dont la mise en œuvre
est assurée conjointement
par l’OMS et l’UNICEF,
porte sur la cible 10 de
l’objectif 7 des Objectifs
du Millénaire pour le
développement, qui vise
à réduire de moitié, d’ici
à 2015, la proportion de
la population qui n’a pas
accès de façon durable à un
approvisionnement en eau
potable et à des services
d’assainissement de base.
La réalisation de cet objectif
est essentielle pour le
développement durable et
l’éradication de la pauvreté
et de la faim.
Le PCS part du principe
qu’il est indispensable
de contrôler l’accès
à l’eau potable et à
l’assainissement si l’on
veut que les besoins
des catégories les plus
vulnérables et les plus
marginalisées de la
population mondiale
dans ces deux domaines
deviennent véritablement
des priorités.
L’action du PCS
s’inspire de la
Déclaration du
Millénaire, du Plan
de mise en œuvre
de Johannesburg,
du Document
final du Sommet
mondial de 2005,
de la résolution
de l’Assemblée
générale
proclamant la
période 2005-
2015 Décennie
internationale
d’action «L’eau, source
de vie», ainsi que du
document final de la 13e
session de la Commission
du développement
durable des Nations Unies.
La mission du PCS est
d’informer les décideurs
et la société civile des
tendances observées et
des progrès accomplis
dans les domaines de
l’approvisionnement en
eau et de l’assainissement,
par la publication et la
diffusion de rapports
annuels. Le PCS se charge
également de répondre
aux demandes d’analyses
de données émanant
d’institutions nationales
on internationales, de
la société civile et des
médias.
Le PCS établit ses
rapports en s’appuyant sur
une analyse des données
provenant d’enquêtes
auprès des ménages
représentatives an plan
national. Le PCS veille à
ce que les informations
recueillies soient
comparables d’un pays à
l’autre et dans le temps en
promouvant l’adoption de
normes, de définitions et
de méthodes communes.
Le PCS s’attache à
renforcer les capacités
des pays à assurer, à
la demande, le suivi
nécessaire dans le secteur,
en promouvant l’utilisation
de méthodes normalisées,
en facilitant l’accès aux
données, en promouvant
l’utilisation des guides
et des instruments
correspondants, et
en encourageant la
collaboration entre pays
en développement.
Le PCS s’efforce
également d’introduire
progressivement des
informations sur la
qualité de l’eau dans ses
rapports, de manière à
pouvoir rendre compte
de manière plus exacte de
l’évolution de l’indicateur
de l’OMD relatif à l’accès
durable à l’eau de boisson
salubre.
Le PCS s’efforce de
travailler en collaboration
avec toutes les principales
organisations concernées
par l’approvisionnement
en eau et l’assainissement,
par l’intermédiaire
d’un groupe consultatif
technique. C’est d’abord
au niveau des bureaux
régionaux et de pays de
l’OMS et de l’UNICEF que
s’articulent les activités
menées au plan national.
31. 27
Les enquêtes actuelles
ne fournissant pas
d’informations fiables sur
la qualité de l’eau, tant à
la source qu’au domicile,
les informations du PCS
portent sur les sources
d’approvisionnement en
eau potable améliorées,
soit celles qui, tout en
répondant à un certain
nombre de critères
touchant la protection de
la source et le traitement
de l’eau, ne fournissent pas
nécessairement une eau
salubre.
Pour être en mesure
d’examiner le lien entre
les sources améliorées et
la qualité de l’eau fournie
par ces dernières, l’OMS
et l’UNICEF ont mis
au point une méthode
d’enquête permettant une
évaluation rapide de la
qualité de l’eau de boisson.
Cette méthode est
fondée sur une technique
d’échantillonnage en
grappes (sur le modèle
des enquêtes à indicateurs
multiples de l’UNICEF). Il
s’agit de sélectionner, sur
la totalité du territoire
d’un pays donné,
les diverses sources
d’approvisionnement en
eau de boisson, puis de
procéder à différents tests,
sur la base des paramètres
microbiens, physiques et
chimiques appropriés,
puis de les soumettre à
une inspection afin de
détecter tout risque de
contamination.
Pendant la période 2004-
2005, cette méthode a
été utilisée dans six pays
pilotes: Chine, Ethiopie,
Jordanie, Nicaragua, Nigéria
etTadjikistan. Le projet
comporte notamment: la
mise en place de comités
directeurs nationaux;
l’élaboration d’une formule
d’enquête fondée sur la
méthode; la formation
du personnel de terrain,
avec l’aide de consultants
internationaux; la collecte
et l’analyse d’échantillons
d’eau; l’inspection
sanitaire des points d’eau;
l’analyse des données
et l’établissement des
rapports. Les paramètres
utilisés pour apprécier
la qualité de l’eau,
tant à la source qu’au
domicile, sont les suivants:
organismes coliformes
thermotolérants,
streptocoques fécaux, pH,
turbidité, aspect, teneur
en nitrates, en fluorures,
en arsenic, fer, cuivre et en
chlore libre et total.
Les résultats des projets
pilotes ont fourni un bon
aperçu de la qualité de
l’eau de boisson dans
les six pays. Il est arrivé,
par exemple, que les
enquêtes nationales sur
les principaux paramètres
sanitaires permettent
de déceler des sources
d’approvisionnement
contaminées à l’arsenic qui
n’avaient pas encore été
répertoriées. Les résultats
obtenus dans les six pays
sont en cours d’analyse,
et la comparaison entre
pays des principales
observations fera l’objet
d’un rapport de synthèse.
L’une des principales
préoccupations des
promoteurs de la
méthode est de doter
les pays des capacités
nécessaires à sa mise
en œuvre. Les pouvoirs
publics seront ainsi mieux
à même d’élaborer des
programmes d’évaluations
régulières de la qualité
de l’eau de boisson, qui
devraient permettre de
promouvoir une panoplie
de mesures efficaces
permettant de réduire les
risques de contamination
de l’eau de boisson dans
les zones reconnues
comme les plus vulnérables
à cet égard.
Evaluation rapide de la qualité de l’eau de boisson: méthode d’enquête