1. EAU POTABLE :
L’URGENCE HUMANITAIRE
DOSSIER DE PRÉSENTATION DE L’ACTION HUMANITAIRE DE SOLIDARITÉS POUR L’ACCÈS
À L’EAU POTABLE ET À L’HYGIÈNE EN SITUATION D’URGENCE ET DE RECONSTRUCTION.
ACTION, PROGRAMMES, ÉTUDES DE CAS, BUDGETS, EXPERTISE, TECHNIQUES,
MÉTHODES, PROJET QUALITÉ, PARTENARIATS, RÉSULTATS, NOS ENGAGEMENTS.
3. S O M M A I R E
3
Editorial : Eau potable, l’urgence humanitaire
5
L’action humanitaire de SOLIDARITÉS depuis 25 ans
8
L’eau : un enjeu vital
10
Notre expertise pour l’accès à l’eau potable
14
Présentation de programmes Eau
SOUDAN (DARFOUR) :
faire jaillir l’eau dans le désert
17
SRI LANKA :
donner à boire et offrir des conditions d’hygiène aux rescapés du Tsunami
20
INDONÉSIE (SUMATRA) :
après le Tsunami, rendre l’eau potable et l’hygiène aux sinistrés
23
PAKISTAN :
apporter l’eau et l’hygiène aux victimes du tremblement de terre
25
BURUNDI :
urgence, reconstruction et reprise du développement
29
AFGHANISTAN :
accès à l’eau potable et l’assainissement à Kaboul
32
RDC :
faire couler l’eau potable dans une ville de 170 000 habitants
35
Les 10 engagements de SOLIDARITÉS pour l’accès à l’eau et l’assainissement
36
Remerciements à nos partenaires
38
Vos contacts à SOLIDARITÉS
3
4. E D I T O R I A L
Eau potable,
l’urgence humanitaire
C’ est une véritable héca-
tombe silencieuse qui
tue chaque minute 15 êtres
humains. C’est la première
cause de mortalité dans le
monde qui décime 8 mil-
lions(1) d’entre nous chaque
année.
Dans les situations de
conflit et de catastrophe
naturelle, l’accès à l’eau
potable et à l’hygiène est
une priorité quotidienne
vitale pour la survie des
populations.
AFP
Dans notre action humanitaire, nous constatons secourir, de l’urgence à la reconstruction, plus d’un
chaque jour et partout que l’eau insalubre tue du million de personnes dans le monde, grâce au sou-
fait des maladies hydriques : choléra, typhoïde, tien de nos donateurs et de partenaires institution-
hépatite, paludisme, diarrhée,…. nels que nous remercions ici.
Mais ce n’est pas une fatalité ! C’est une question Face à ce drame de l’eau qui tue, il y a trop d’indif-
de volonté et de moyens. Et les volontaires de férence, d’égoïsme ou de démission. Ensemble,
SOLIDARITÉS, hydrauliciens, techniciens en eau et nous savons pourtant que ce n’est pas une fatalité.
assainissement, logisticiens, savent ce qu’il faut Aussi nous vous invitons à participer au combat
faire : installation de réservoirs souples, stations humanitaire de SOLIDARITÉS : de l’eau pour la vie,
de potabilisation, captages de source, forages équi- pour tous.
pés de pompes à main, réseaux d’adduction d’eau,
latrines, formation à l’hygiène, sans oublier l’eau
pour l’agriculture avec ses canaux d’irrigation,
réservoirs, barrages.
Dans ce dossier, nous vous présentons plusieurs Alain Boinet.
programmes d’accès à l’eau potable et à l’hygiène Directeur général et fondateur.
avec les techniques, méthodes et compétences
nécessaires qui, chaque année, nous permettent de (1) « L’eau » de Michel Camdessus chez Robert Laffont. 2OO4.
4
5. L’action humanitaire
de SOLIDARITÉS depuis 25 ans
SOLIDARITÉS
Puits et pompe à main construits par SOLIDARITÉS en Afghanistan
S OLIDARITÉS est une associa-
tion humanitaire internatio-
nale qui intervient depuis plus de
afin d’accompagner les popula-
tions pour quelles retrouvent leur
autonomie.
volontaires expatriés dans nos
missions avec plus d’un millier de
nationaux impliqués sur nos pro-
25 ans auprès de populations vic- grammes.
times de conflits armés et de Depuis 1980, l’association
catastrophes naturelles. SOLIDARITÉS (de loi 1901) a L’association est dirigée par un
mobilisé plus de 12OO volontaires Conseil d’Administration de 15
En situation d’urgence, les volon- et 17O.OOO donateurs. membres avec un Bureau de 5
taires de SOLIDARITÉS répondent Chaque année, nous secourons membres. Son directeur général et
aux besoins vitaux de la popula- plus d’un million de personnes. fondateur est Alain Boinet et son
tion : boire, manger, s’abriter. président Pierre de la Bretesche.
Dans la continuité, l’association En 2OO6, le siège de l’association SOLIDARITÉS a reçu, pour son
prend en charge des programmes à Paris comprend une trentaine de action humanitaire, le soutien de
de post-urgence et reconstruction permanents salariés et il y a 14O nombreuses personnalités parmi
5
6. nous exerçons selon une démar-
che cohérente, en fonction des
besoins des populations vulnéra-
bles, parallèlement et / ou succes-
sivement : sécurité alimentaire,
reconstruction et surtout accès à
l’eau potable et à l’assainisse-
ment, domaine dans lequel
SOLIDARITÉS possède une exper-
tise particulière et une grande
expérience.
• Sécurité Alimentaire :
nous assurons dans l’urgence des
distributions alimentaires, puis, en
post-urgence, des programmes de
relance de l’agriculture, de l’éle-
SOLIDARITÉS
vage ou de la pêche.
• Reconstruction :
Canal d’irrigation construit par SOLIDARITÉS en Afghanistan nous permettons dans l’urgence la
construction d’abris, puis, en
post-urgence la reconstruction de
maisons, écoles, centres de soin,
Aujourd’hui, les équipes de l’asso- routes, ponts...
ciation SOLIDARITÉS sont présen-
tes au Sri Lanka, Indonésie • Eau et assainissement :
(Sumatra), en Afghanistan, au dans ce domaine essentiel de
Pakistan, au Soudan (Darfour), au notre action, nous assurons :
Burundi, au Niger, au Libéria, en
République Démocratique du • Dans l’urgence,
Congo, en Côte-d’Ivoire et en la potabilisation (à l’aide de sta-
Haïti. SOLIDARITÉS est également tions mobiles), le transport
SOLIDARITÉS
intervenue pendant un an en Irak, (camions), et la distribution de
trois ans en Albanie, en Serbie et l’eau en quantité suffisante (20 L
au Kosovo, cinq ans en par jour et par personne constitue
Forage au Darfour Macédoine, huit ans en Bosnie, 11 la norme que nos équipes s’effor-
ans en Roumanie, six ans au cent d’atteindre), à l’aide de blad-
lesquelles Jean François Deniau, Rwanda et quatre ans en Angola. ders (réservoirs souples) de ram-
Bernard Kouchner, Bernard Pivot pes de distribution et de jerricans.
et Gérard d’Aboville. Notre budget Des savoir-faire et des métiers Nous effectuons également des
d’action humanitaire est de l’ordre complémentaires : tests de potabilité de l’eau des
de 25 millions d’euros en 2OO5 SOLIDARITÉS a développé des puits, et des forages profonds per-
grâce au soutien de 6O.OOO savoir-faire qui s’articulent, de mettant d’approvisionner les
donateurs et de nombreuses insti- l’urgence à la post-urgence puis populations en eau potable. Nous
tutions partenaires (liste en page la reconstruction, en trois mettons également en place des
36). métiers complémentaires que latrines, des douches, des aires de
6
7. lavage pour le linge et des distri-
butions de kits d’hygiène, afin de
permettre aux populations
regroupées sur des sites d’accueil
d’avoir accès à l’hygiène de base.
• En post-urgence,
le forage et l’aménagement de
puits profonds équipés de pompes
à main, le captage et l’aménage-
ment de sources, la construction
de réservoirs d’eau de pluie, la
mise en place de bornes fontaines.
Nous réhabilitons et construisons
des latrines, et menons des cam-
pagnes de promotion et sensibili-
sation à l’hygiène.
SOLIDARITÉS
• En reconstruction,
nous assurons la réhabilitation ou
la construction de réseaux urbains
Un volontaire hydraulicien de SOLIDARITÉS prépare une analyse de l’eau
ou ruraux de captage, traitement
et adduction d’eau potable, com-
prenant des stations de potabili- Mais l’eau est également vitale à Nos programmes d’accès à l’eau
sation de grande capacité. Nous l’agriculture, c’est-à-dire à la et l’assainissement sont menés
mettons en place des comités de sécurité alimentaire. C’est pour- par des volontaires spécialistes :
gestion de l’eau, et formons des quoi nous construisons ou réhabi- techniciens et ingénieurs hydrau-
responsables locaux à la mainte- litons aussi des ouvrages hydrau- liciens, ingénieurs en génie civil,
nance et à la gestion des moyens liques (canaux d’irrigation, ingénieurs en génie rural spéciali-
d’accès à l’eau potable et à l’hy- réservoirs, barrages, etc.) à voca- sés en hydrologie agricole, hydro-
giène. tion agricole. géologues spécialisés en localisa-
tion de nappes phréatiques et
forages, techniciens opérateurs
Les missions de SOLIDARITÉS dans le monde
spécialistes en forage, techniciens
en sanitation spécialisés en ana-
lyse et traitement de l’eau.
Ainsi, en répondant aux besoins
vitaux des plus démunis, tout en
leur donnant dans le même temps
les moyens de reconstruire leur
vie, SOLIDARITÉS assume son
mandat et sa mission humanitaire
jusqu’au bout, avec au cœur de
son action l’accès constant à l’eau
potable.
7
8. L’eau : un enjeu vital
L’eau est indispensable, pour boire comme pour manger. Pourtant, cette res-
source si précieuse que l’on parle de « l’or bleu » est inégalement répartie et
exploitée, et trop souvent porteuse de maladies mortelles.
SOLIDARITÉS
Darfour : la seule eau disponible...
C e n’est pas un hasard si
l’Assemblée générale des
Nations Unies a proclamé la
d’êtres humains sur 8 au total
seront confrontés à de graves
pénuries d’eau.
30 % dans les nappes souterrai-
nes, et 1 % dans les lacs, fleuves
et rivières.
décennie 2005-2015 « Eau, source
de vie «, dans le cadre des objec- Etat des lieux d’un enjeu vital : • 1,2 milliard d’êtres humains
tifs du millénaire et fait du 22 n’ont pas accès à l’eau potable,
mars la « Journée Mondiale de • L’eau salée représente 97,5 % soit une personne sur cinq.
l’Eau ». Car en 100 ans la consom- de l’eau sur terre, l’eau douce
mation d’eau a été multipliée par 2,5 %, dont 69 % stockés à l’état • 2,4 milliards d’êtres humains
10, et, en 2025, près de 6 milliards solide dans les calottes polaires, n’ont pas accès à des systèmes
8
9. AFP
Corvée d’eau à Kaboul
d’assainissement, soit une per- la moitié d’enfants), soit • En moyenne, un Américain
sonne sur deux, alors qu’hygiène, 22 000 par jour, soit 15 chaque consomme quotidiennement 600
eau potable et santé sont forte- minute. litres d’eau pour usage domesti-
ment liés. que, un Européen 300 et un
• 70 % de l’eau douce dans le Africain moins de 30 litres.
• Les maladies liées à l’eau (cho- monde est utilisée pour l’agricul-
léra, typhoïde, polio, méningite, ture, 20 % pour l’industrie et 10 % • Là où elle manque, les femmes et
hépatite A et E, diarrhées, dysen- pour notre usage. L’optimisation les enfants sont souvent chargés de
terie, bilharziose, malaria, etc.) de cette ressource est une condi- la corvée d’eau, qui représente par-
sont la première cause de morta- tion de la sécurité alimentaire. La fois plus d’une dizaine de kilomè-
lité au monde ; elles tuent 8 mil- surexploitation menace cette res- tres à pied, et plusieurs heures par
lions de personnes par an (dont source. jour... au détriment de l’éducation.
9
10. Notre expertise pour l’accès
à l’eau potable
Véronique Lebourgeois est hydraulicienne au siège de SOLIDARITÉS. Elle évo-
que ici, sous forme de questions-réponses, les différents aspects de notre
action pour l’accès à l’eau potable pour les populations vulnérables dans les
situations d’urgence puis de reconstruction:
la question du contexte et des
capacités de gestion des popula-
tions pour mettre en œuvre des
solutions adaptées et durables :
puits traditionnels, aménage-
ments de sources, réseaux gravi-
taires, etc.
Quelle est notre démarche ?
Pour apporter une réponse adap-
SOLIDARITÉS
tée aux besoins des populations,
les premières équipes sur place
suivent le schéma suivant :
Puits et pompe à main installés par SOLIDARITÉS au Darfour
1. évaluation des problèmes, des
besoins, diagnostique de la situa-
tion et stratégie de réponse
Quel est mon rôle ? un problème de qualité que de 2. élaboration des solutions à
quantité : insalubrité, absence apporter en se posant les ques-
J’apporte conseil, expertise et d’assainissement et de respect des tions indispensables : Quoi ? com-
expérience à nos équipes terrain règles d’hygiène élémentaires. ment ? pendant combien de
et je joue un rôle de relais d’infor- L’accessibilité est aussi un pro- temps ? comment faire participer
mations techniques entre elles. blème : en urgence, on y répond les bénéficiaires ? quels sont les
en déployant des moyens pour risques ? quel va être l’impact du
Quelle est la problématique de apporter l’eau en quantité suffi- programme ? combien ça coûte ?
l’eau dans l’humanitaire ? sante (20 L par jour et par per- et quoi faire ensuite ?
sonne) : acheminement par
D’abord, faire prendre conscience camions, distribution à l’aide de 3. le programme est écrit selon
que l’eau, du fait des maladies bladders (réservoirs souples) des règles déterminées avec des
hydriques, est la première cause connectés à des rampes de distri- objectifs à atteindre quantifiés
de mortalité au monde. C’est plus bution. En reconstruction se pose tant en terme de qualité et quan-
10
11. CONNAISSANCES APPLICATION PRATIQUE
Le génie civil Calcul de métrés pour le dosage du
béton, la construction de latrines, le puits.
La réhabilitation de bâtiments. Vérification
de devis réalisés par les techniciens
locaux, les entreprises locales
Hydraulique Dimensionnement de réseau, de pompes,
calcul de ligne de charge, des débits.
Réhabilitation des infrastructures
Choix de pompes
La mécanique / électricité Maintenance des pompes, des groupes
électrogène, dimensionnement de systè-
mes solaires, éolien
L’hydrogéologie Réalisation de forage, de puits
Evaluation des risques de pollution
Le traitement Mise en place d’une « simple « chaîne de
de l’eau potable traitement de l’eau floculation/décanta-
tion/chloration
Réhabilitation de station de traitement
L’assainissement Réhabilitation de réseaux d’assainisse-
ment
Gestion des déchets
4. une fois financé, le responsable
de programme et le chef de mis-
sion sont les garants du respect
de nos engagements vis-à-vis de
la population, du bailleur et du
siège. C’est l’ensemble de l’équipe
sur place qui permet la mise en
œuvre technique, administrative
et logistique du programme.
SOLIDARITÉS
Par exemple :
Darfour : une volontaire hydraulicienne de SOLIDARITÉS Afin de secourir les populations
vérifie une pompe à main déplacées, victimes du conflit au
Darfour, les objectifs du pro-
tité d’eau, que d’amélioration de nel finançant le programme, que gramme prévoient :
la santé des bénéficiaires. Nous nous atteignons les objectifs fixés - La réalisation de forages d’eau
pouvons ainsi suivre et nous assu- d’amélioration des conditions de potable, équipés de pompes à
rer, avec le partenaire institution- vie des populations. main ou de pompes électriques
11
12. Une expérience professionnelle
préalable est indispensable pour
partir en mission. En effet, pour
les responsables de programme
effectuant leur première mission
les responsabilités sont non seule-
ment nouvelles mais nombreuses :
William Daniels/SOLIDARITÉS
gestion d’équipe, expertise techni-
que, décision à prendre, respect
des procédures de sécurité, de
logistique et de gestion de budget.
Insécurité, résistance au stress,
charge de travail importante, ris-
Extension de réseau d’adduction d’eau au Sri Lanka que de corruption dans un
contexte local, vie en commu-
nauté, parfois dans des conditions
- La mise en place de réseau de tion directement dans les bidons sommaires... tel est le lot commun
distribution à partir de ces forages sur le lieu de puisage des volontaires en mission pour
- La construction de latrines dans - La gestion du camp de familles SOLIDARITÉS. Dès lors, la per-
les camps de déplacés déplacées (enregistrement, sonne s’adaptera d’autant mieux à
- La sensibilisation des familles à concertation, protection contre ces tâches nouvelles et au
l’hygiène, au lavage des mains... les violences...) contexte difficile s’il a développé
- En cas d’épidémie de choléra : la un sens de l’organisation et de
mise en place d’équipe de chlora- Quelles compétences s’exercent travail en équipe lors d’une expé-
pour nos programmes d’accès à rience professionnelle préalable
Véronique Lebourgeois sur un projet d’accès l’eau ? en France ou à l’étranger.
à l’eau en RD Congo
Pour réaliser nos programmes La formation technique est un
nous faisons appel à des techni- prérequis pour être efficace et
ciens, des ingénieurs dans le apporter des réponses pertinentes
domaine de l’hydraulique, l’assai- et durables aux besoins vitaux des
nissement, l’environnement, ayant populations. Les compétences les
au moins une expérience profes- plus mises en pratique sur les ter-
sionnelle en France et de préfé- rains d’intervention de
rence une expérience dans les SOLIDARITÉS sont les suivantes :
pays en voie de développement ou
dans des contextes d’urgence. Les applications pratiques qui
relèvent plus de l’expérience
Il n’existe en France qu’une for- acquise sur le terrain et de la lec-
mation qui est particulièrement ture des ouvrages spécialisés :
adaptée aux interventions huma- • La formation et l’organisation
nitaires : L’institut Bioforce à Lyon des villageois, pour la gestion des
et le module de formation de 4 infrastructures d’eau potable
SOLIDARITÉS
mois de TESSI, Technicien • Les maladies hydriques et la
Sanitaire de la Solidarité sensibilisation à l’hygiène des
Internationale. bénéficiaires
12
13. • La concertation et la prise en - Audits internes et externes objectif de crédibiliser notre
compte des communautés locales (administratifs et opérationnels) action, de fonder la confiance : en
• Les normes internationales, - Respect des « normes » définies aval vers les bénéficiaires, et en
références de nos interventions dans le cadre des interventions amont vers les donateurs et les
(OMS, SPHERE...) d’urgence bailleurs.
• La construction de puits tradi- Enfin, « il ne suffit pas de faire le
tionnels, busés ou non bien, il faut bien le faire », En quoi SOLIDARITÉS assure un
• Le captage de source SOLIDARITÉS s’inscrit en 2006 rôle indispensable pour l’accès à
• Le captage de rivière dans une méthode Qualité spéci- l’eau potable ?
• Le fonctionnement des pompes fiquement conçue pour l’aide
à mains humanitaire, adaptée aux condi- Nos programmes répondent à des
• Le traitement des déchets tions et à l’environnement parti- besoins quotidiens vitaux. Dans
humains à l’échelle de la famille culiers de l’action humanitaire. les situations d’urgence nous
dans les pays en voie de dévelop- SOLIDARITÉS va utiliser cette sommes le plus souvent les seuls
pement, quel type de latrine ? méthode-outil assortie d’un mode intervenants présents. Dans les
Comment la construire ? d’emploi, qui, bien utilisée, permet situations de reconstruction post-
• Le forage manuel la mise en œuvre d’une véritable crise, nos projets résultent d’une
• La réalisation d’enquêtes sur démarche Qualité pour les projets véritable concertation avec les
l’hygiène, l’usage de l’eau, la ges- humanitaires. populations bénéficiaires, le ges-
tion des déchets
Donner l’accès aux services de
bases : eau / assainissement
dans une démarche de qualité
William Daniels/SOLIDARITÉS
En dehors des situations d’ex-
trême urgence où l’accès à l’eau
est une question de survie, l’ob-
jectif général d’un programme
d’accès à l’eau et l’assainissement
est de réduire le risque sanitaire
d’une population donnée, princi-
palement par des actions visant à Forage par l’équipe SOLIDARITÉS à Sumatra en Indonésie
réduire l’impact des maladies
hydriques directement liées aux
conditions d’hygiène. Cette démarche Qualité s’appuie tionnaire de l’infrastructure, les
sur deux piliers : le pilotage de autorités locales et nous-mêmes,
Dans les situations d’urgence, le l’action et son évaluation. Ces le plus souvent en l’absence de
suivi de nos actions est également deux piliers ont pour but d’amé- services publics effectifs et d’en-
soumis à différentes étapes de liorer en permanence la qualité du treprises. Dans ces contextes par-
contrôle : service rendu aux populations ticuliers, SOLIDARITÉS cherche
- Suivi technique du siège (valida- bénéficiaires de l’assistance, grâce toujours à mettre en œuvre des
tion des solutions proposées) à l’apprentissage des équipes et à solutions innovantes, peu coûteu-
- Enquêtes sanitaires réalisées l’amélioration de leur pratique. ses, basées sur des énergies
auprès des populations bénéficiai- Une démarche de Qualité qui, renouvelables et la protection de
res et enquêtes de satisfaction sans devenir un label, a aussi pour la ressource.
13
14. PRÉSENTATION DE PROGRAMMES EAU
Soudan (Darfour) :
faire jaillir l’eau dans le désert
SOLIDARITÉS
L a situation humanitaire du
Darfour (ouest du Soudan),
malgré les pressions de la com-
perspectives agricoles rendent
leurs besoins considérables.
Nombre d’entre elles ont com-
Dans la zone sahélienne du
Darfour, la ressource en eau est
rare. Les habitants sédentaires ou
munauté internationale, est une mencé à reconstruire en dur mais nomades puisent l’eau :
des plus inquiétante du moment. les conditions générales de sécu-
Près d’un million et demi de per- rité ne permettent pas d’espérer • Dans les wadi, ce sont des riviè-
sonnes sont désormais déplacées une amélioration rapide. Cet res qui ne sont en eau que pen-
dans les trois régions affectées afflux massif de population crée dant la saison des pluies mais où
par la crise et on compte environ un déséquilibre majeur et met la nappe phréatique est peu pro-
200 000 morts. aussi en danger les populations fonde. Les villageois y creusent
Compte tenu des exactions com- résidentes de la région. des puits dont la majorité ne sont
mises à leur encontre, elles ne Traditionnellement, les habitants ni durables ni protégés des pollu-
souhaitent pas retourner chez des zones rurales du Darfour tions, des animaux...
elles tant que la paix n’est pas vivent avec moins de 10 litres par • Dans des puits traditionnels
revenue. La perte de leurs biens personne et par jour, tous usages lorsque la nappe n’est pas trop
(récolte, abris...) et l’absence de confondus. profonde
14
15. SOLIDARITÉS
Puits et pompe à main mis en place par SOLIDARITÉS au Darfour
• Dans des forages qui ont été de distribution d’urgence (pom- taire et non alimentaire, mené
construits et équipés de pompes à page, stockage, chloration, distri- en partenariat avec ECHO
mains, parfois de pompes électri- bution). Par ailleurs, l’accès à des (Office d’Aide Humanitaire de la
ques avec un réservoir de latrines est bien souvent inexis- Commission Européenne) et la
stockage, dans les années 90 tant, ce qui augmente le risque de DAH (Délégation à l’Action
propagation des maladies hydri- Humanitaire) du Ministère fran-
Les villages visités lors de la pre- ques, notamment par la contami- çais des Affaires Etrangères.
mière évaluation menée en juin nation de l’eau, des mains par les Période du 1er juillet 2OO4 au 31
2004 par notre équipe présentent fèces (selles) humains, présents mars 2OO5, pour un budget global
les mêmes caractéristiques : dans la nature. L’apparition de de 956 000 euros.
• Des points d’eau mal ou peu camps de déplacés, dans et autour
entretenus et une ressource très des villages et les villes, posait un Ce programme a été engagé afin
limitée pour les habitants problème de salubrité majeur et de répondre aux besoins élémen-
• Un afflux de familles déplacées de risque d’épidémies. En urgence, taires de 226 716 personnes dans
rendant plus précaire encore la SOLIDARITÉS a ainsi également les zones de Dejbel Mara et
ressource en eau disponible décidé d’aménager des latrines Muhajeria
dans les camps. Enfin, un volet de Il a permis, dans le domaine de
Afin de répondre aux besoins les distribution de nourriture et de l’accès à l’eau potable et l’hy-
plus urgents, SOLIDARITÉS a donc produits de première nécessité a giène :
prévu de réparer rapidement les été intégré au programme. - La réalisation de 17 forages,
pompes à main hors d’usage, de - Programme d’urgence d’accès dont 11 couronnés de succès.
lancer un programme de forage et à l’eau potable et l’assainisse- L’équipe de forage était consti-
de mettre en place des systèmes ment et de distribution alimen- tuée de 8 personnes (foreurs,
15
16. mécaniciens, chauffeurs, manœu- puisage, de l’hygiène corporelle et
vres...) et d’une foreuse à marteau de l’environnement
fond de trou PAT DRILL 301 T.
Cette machine, financée par la Aujourd’hui, l’équipe de
DAH (140 000 euros) a permis de SOLIDARITÉS au Soudan com-
forer jusqu’à 100 mètres de pro- prend 35 volontaires expatriés et
fondeur. 350 Soudanais répartis dans 8
- La Réhabilitation / réparation de bases au sud et à l’ouest du
86 pompes à main. Darfour et à Khartoum la capi-
- La construction de 181 latrines tale.
et 4 fosses (pour la gestion du
nettoyage des latrines et des « Je fonds : 39 degrés à l’ombre,
camps, la population a été imaginez sous le soleil ! Nertiti, au
consultée pour trouver le moyen milieu de nulle part : des jerrycans
le plus efficace de maintenir pro- alignés devant les rampes desti-
pres toutes les toilettes soumises nées à la distribution quotidienne
à un usage intensif) de l’eau, sécheresse, soleil et visa-
- La formation de 38 057 person- ges impassibles. Mais je sais que
nes à l’hygiène, à travers des réu- les besoins en eau sont croissants.
SOLIDARITÉS
nions de sensibilisation. Les La foreuse de SOLIDARITÉS arrive,
enfants et les mamans, premiers l’équipe se met à identifier des
concernés par le puisage de l’eau, sites potentiels ; un homme
la cuisine et le nettoyage, ont été s’adresse à nous, regardant le Mise en place de la foreuse...
prioritairement visés par ce volet. matériel acheminé jusqu’ici : «vous
aller nous trouver de l’eau ?». Un
L’accent a été mis sur l’améliora- nouvel espoir est né... ».
tion du comportement vis-à-vis (Ahmed, responsable de camp pour
de l’usage et du transport de SOLIDARITÉS à Nertiti, à l’ouest du « L’objectif du programme financé
l’eau, de la protection du lieu de Darfour). par ECHO est de réduire la morta-
lité et morbidité liées aux maladies
... quand l’eau jaillit hydriques récurrentes pour les
populations qui vivent dans les
camps. Il y a plusieurs volets :
constructions de latrines, mainte-
nance et mise en place de pompes
à main, création de nouveaux
points d’eau, et sensibilisation à
l’hygiène. Souvent, j’ai entendu
l’argument « boire de l’eau mar-
ron ? Mais ça fait partie de notre
quotidien ». Il faut apprendre aux
mères de famille à changer et amé-
liorer leurs habitudes. C’est un tra-
vail de longue haleine qui donne
SOLIDARITÉS
des résultats sur la durée ».
(Quentin, volontaire hydraulicien
pour SOLIDARITÉS au Darfour).
16
17. Sri Lanka : donner à boire et offrir des
conditions d’hygiène aux rescapés du Tsunami
William Daniels/SOLIDARITÉS
Mise en place d’une rampe de distribution d’eau potable pour les rescapés du Tsunami au Sri Lanka
L e 26 décembre 2004, le
Tsunami, un raz de marée
géant, ravageait les côtes de
faisant près de 290 000 victimes,
tuées ou disparues. De nombreu-
ses infrastructures, notamment
l’eau potable, ont été détruites.
Pour le seul Sri Lanka, on compte
plus de 31 000 morts, 4 000 dis-
nombreux pays d’Asie du Sud-est, dans le domaine vital de l’accès à parus, 500 000 déplacés, 182 éco-
les détruites ou endommagées.
Remplissage par camion de réservoirs d’eau potable au Sri lanka Une très grande partie des puits
existants ont été rendus inutilisa-
bles pour de longs mois, en raison
de la pollution de la nappe phréa-
tique par l’eau de mer.
Dès le 5 janvier 2005, une équipe
d’urgence de SOLIDARITÉS partait
pour le Sri Lanka, et plus précisé-
ment la région d’Ampara, sur la
William Daniels/SOLIDARITÉS
côte est, qui a reçu de plein fouet
l’impact du Tsunami (à lui seul, le
district d’Ampara dénombre plus
de 8 000 morts, 2 300 disparus, et
127 500 déplacés répartis en 118
camps). Dans les villages côtiers
détruits et les sites accueillant la
17
18. Ce programme a permis d’assurer,
au profit de plus de 35 000 Sri-
lankais du district d’Ampara :
- Pour l’accès à l’eau potable :
- La production d’eau potable par
utilisation d’une station de pota-
William Daniels/SOLIDARITÉS
bilisation (60m3/j)
- Le transport d’eau potable par
camion (60m3/j)
- Le stockage et distribution d’eau
potable (100 réservoirs posés de
capacité 1 000 à 2 000 litres,
équipés d’un robinet.). Un respon-
Réservoir d’eau potable au Sri Lanka sable de l’entretien de chaque
réservoir, choisi par les usagers, a
été formé par SOLIDARITÉS
population sinistrée, l’une des • Programme d’urgence d’accès - La mise en place de bornes fon-
premières urgences était l’accès à à l’eau potable et l’assainisse- taines publiques,
l’eau potable et l’assainissement, ment, mené en partenariat avec - L’extension de réseaux d’adduc-
les 18 000 puits du district étant l’Agence de l’Eau Seine tion en eau
inutilisables. Normandie et la Fondation de - Le nettoyage de 500 puits et le
France. Période du 21 janvier au contrôle régulier par analyse de
SOLIDARITÉS a donc rapidement 3O septembre 2OO5, pour un leur eau
engagé un programme d’urgence budget de 720 000 euros. Un - Une étude de la salinité et car-
dans ce domaine qui se poursuit nouveau programme prend tographie de la conductivité des
aujourd’hui. actuellement la suite. eaux souterraines
William Daniels/SOLIDARITÉS
18
19. • Pour l’accès à l’assainissement : « C’est le Tsunami du 26 décembre source d’eau afin de mettre en ser-
- La construction de 120 latrines 2004 qui m’a décidé. Ayant été vice la station de potabilisation
à usage collectif touché par les images de destruc- dans un endroit adéquat, qui se
- La construction ou réhabilita- tion en Asie du Sud-est, je me suis trouve par hasard à 3 kilomètres de
tion de 380 latrines familiales acheté un billet d’avion pour le Sri chez Michael. Cela fait maintenant
- La vidange de 1 500 latrines Lanka. Le lendemain de mon arri- cinq mois que je fais partie de
individuelles ou collectives vée j’ai rencontré Michael, un l’équipe SOLIDARITÉS au Sri Lanka,
- La promotion à l’hygiène pour grand-père d’une soixantaine et je suis content d’avoir reçu la
les bénéficiaires de latrines (un d’années. Il m’a raconté qu’il était responsabilité de ce poste qui
groupe de promotion à l’hygiène a environ 9h du matin le 26 décem- m’apporte chaque jour toujours
été créé dès le début février) bre quand il a entendu un bruit, plus d’expérience, tout en aidant la
- L’aménagement de 20 aires de comme si l’océan sifflait. Michael a population affectée par le
lavage eu juste assez de temps pour faire Tsunami »
sortir sa famille de la maison, et (Reza, responsable terrain pour les
Tout au long de la mise en œuvre ouvrir les portes arrière de l’église à programmes d’accès à l’eau de
de ces actions, les autorités sri côté de celle-ci. La première vague SOLIDARITÉS dans la province
lankaises concernées, notamment les a tous emportés dans l’église. d’Ampara, au Sri Lanka)
celles en charge de la santé pour La deuxième, plus puissante que la
ce qui a été du nettoyage des première, a défoncé les portes
puits, ont été consultées et impli- d’entrée et elle a poussé Michael à
quées. Simultanément, travers jusqu’à la route principale.
SOLIDARITÉS a réalisé des pro- Avec la troisième vague, plus forte
grammes de déblaiement des encore que les deux autres,
débris et de construction de pistes Michael a perdu connaissance et il
ainsi que de relance de la pêche s’est réveillé à l’hôpital quelques
au filet depuis le rivage. heures plus tard. Il avait été trouvé « Les premiers tests que nous
à plusieurs centaines de mètres de avons menés indiquaient que la
Aujourd’hui, l’équipe de sa maison. SOLIDARITÉS m’a offert pollution durable à l’eau de mer
SOLIDARITÉS au Sri Lanka com- un poste de responsable de terrain des puits a été causée par la vague
prend 10 volontaires expatriés et pour les projets d’accès à l’eau du Tsunami qui les a submergés et
environ 80 Sri Lankais. potable. Nous avons identifié une recouverts... d’où l’importance
d’avoir su mettre en place, et
Analyse de l’eau d’un puits au Sri Lanka maintenir, des solutions d’approvi-
sionnement alternatives (camions
citerne, et connexions aux réseaux
d’adduction urbains), ce qui per-
met d’avoir une situation sanitaire
satisfaisante ».
(Jean-Pierre, Directeur Adjoint
d’un laboratoire de science du
génie chimique au CNRS, et volon-
taire - expert pour SOLIDARITÉS
au Sri-Lanka).
SOLIDARITÉS
19
20. Indonésie (Sumatra) : après le Tsunami,
rendre l’eau potable et l’hygiène aux sinistrés
William Daniels/SOLIDARITÉS
Puits équipé de réservoir en Indonésie
L e Tsunami qui a frappé les
côtes des pays de l’Asie du
Sud-est le 26 décembre 2004 a
provoqué, en Indonésie, plus de
220 000 morts, 500 000 déplacés,
près de 250 hôpitaux et dispen-
saires détruits, 1 755 écoles
détruites ou endommagées. L’île
de Sumatra, située au plus près de
William Daniels/SOLIDARITÉS
l’épicentre du séisme, a payé le
plus lourd tribut. SOLIDARITÉS,
qui est intervenue dès le 5 janvier
2005 au Sri Lanka, ne pouvait que
répondre, dans le même élan, aux
besoins des habitants sinistrés des
côtes ravagées de Sumatra.
20
21. (Office d’Aide Humanitaire de la
Commission Européenne), la
Fondation de France et la DIPT
(Délégation Interministérielle
post-tsunami du Gouvernement
Français). Période du 28 janvier
au 27 janvier 2OO6, pour un bud-
William Daniels/SOLIDARITÉS
get total de 885 000 euros. Un
nouveau programme prend
actuellement la suite.
Ce programme a permis d’assurer,
au profit de plus de 39 564 per-
sonnes (populations déplacées
vivant dans des camps, ou en
cours de réinstallation dans des
Dès le 28 janvier 2005, soins) de la région de Meulaboh, villages) des districts de Nagan
SOLIDARITÉS engageait, fidèle à sur la côte Ouest de Sumatra, Raya et Aceh Barat de la province
sa démarche alliant urgence et frappée avec la plus extrême vio- d’Aceh (zone de Meulaboh) :
reconstruction, un programme lence par le Tsunami.
destiné à répondre à la fois aux • Pour l’accès à l’eau potable et
besoins élémentaires et aux • Programme d’urgence d’accès l’assainissement :
besoins de reconstruction (notam- à l’eau potable et l’assainisse- - Des forages, effectués grâce à
ment dans les domaines essentiels ment et de reconstruction, une foreuse manuelle, permettant
de l’accès à l’éducation et aux mené en partenariat avec ECHO d’atteindre la nappe phréatique
Forage profond à Sumatra en Indonésie
William Daniels/SOLIDARITÉS
21
22. et Nagan Raya de la province
d’Aceh (40 000 bénéficiaires), et
des districts de Lolofitu-Moï,
Mandrehe, Hiliduo de l’île de Nias
(20 000 bénéficiaires). Nias est
une petite île située au large de la
côte Ouest de Sumatra, frappée le
William Daniels/SOLIDARITÉS
28 mars 2005 par un tremblement
de terre qui a fait 1 100 morts et
plusieurs milliers de sans-abri.
Compte tenu des besoins identi-
fiés lors d’une évaluation préala-
ble, notre action continuera à se
porter sur la mise à disposition de
Réservoir d’eau potable et robinet en Indonésie points d’eau potable (forages,
construction et réhabilitation de
puits, aménagement de sources)
et de moyens d’hygiène de base
profonde (60 % de ces forages ciaires usagers. De même, les (construction de latrines publi-
sont artésiens et ne nécessitent autorités locales, notamment au ques et familiales, distribution de
donc pas de maintenance). Dans niveau du district et des représen- kits d’hygiène et sensibilisation -
les camps accueillant des dépla- tations locales des ministères formation aux règles d’hygiène
cés, ces forages ont été connectés (santé, éducation, travaux élémentaires).
à un réseau d’adduction d’eau ali- publics...) ont été consultées et
mentant latrines, douches et cui- ont donné leur accord pour ces Aujourd’hui, l’équipe de
sines projets. SOLIDARITÉS en Indonésie com-
- La construction ou la réhabilita- prend 10 volontaires expatriés et
tion, le nettoyage et l’aménage- Ce programme est appelé à se environ 50 Indonésiens.
ment de 86 puits. Par ailleurs, des poursuivre naturellement à
analyses systématiques sont Sumatra, toujours en partena-
menées par nos volontaires spé- riat avec ECHO (Office d’Aide
cialisés, afin de vérifier la potabi- Humanitaire de la Commission « La zone où nous travaillons est
lité de l’eau et ses propriétés Européenne), et dans les domai- insalubre. Dans cette forêt côtière,
- La construction de 644 latrines nes essentiels de l’accès à l’eau l’eau est omniprésente, et la nappe
dans les camps, villages, ou struc- potable et l’assainissement, dans phréatique affleure ça et là en
tures publiques éducatives ou de la province d’Aceh, et sur l’île poches marécageuses qui se trans-
santé de Nias. Ce programme est prévu forment en cloaques aux alentours
du 1er février 2006 au des maisons. La malaria, selon
• Pour la Réhabilitation d’infra- 31 janvier 2007 avec un budget Sulaiman, le chef du village de
structures éducatives et sociales : de 1 360 700 euros. Leung keuBeu Jagat, frappe 30 %
- La réhabilitation de 23 écoles et des familles et la quasi-totalité de
6 centres de santé primaire Il s’agit d’apporter une aide aux la communauté, à commencer par
populations affectées par le les enfants, sont victimes de diar-
Au long de ce programme, toute séisme, mais aussi par des années rhées... ».
implantation de puits ou de de conflit armé (rébellion du (Jean-Arnaud, Responsable
latrine a été discutée et décidée Mouvement Aceh libre « GAM »), Géographique Tsunami à
en concertation avec les bénéfi- des districts de Aceh Barat, Pidie SOLIDARITÉS).
22
23. PAKISTAN :
apporter l’eau et l’hygiène
aux victimes du tremblement de terre
Mise en place de réservoirs souples d’eau potable dans le camp de Mera SOLIDARITÉS
L e tremblement de terre du 8
octobre 2005 au Pakistan
(North West Frontier Province et
montagne des contreforts de
l’Himalaya. Notre action s’est
concentrée dans la North West
total de 498 000 euros. Ce pro-
gramme a été précédé par des
actions d’urgence, notamment de
Cachemire) a fait au moins 73 Frontier province, où des camps distribution de produits de pre-
000 morts et près de 69 000 bles- accueillent de nombreuses victi- mière nécessité.
sés, des milliers d’enfants orphe- mes, et où des vallées entières de
lins ; 3 millions de personnes sont montagnes ont vu leurs villages Ce programme a été engagé afin
touchées, dont au moins un mil- détruits. de couvrir les besoins en eau
lion de sans-abri. Plusieurs mil- potable et hygiène des personnes
liers de villages et 5 000 à 8 000 • Programme d’urgence d’accès déplacées vivant dans les camps
écoles ont été ravagés. à l’eau potable et l’assainisse- de Mera (15 000 personnes) et
ment, mené en partenariat avec Batera (1 500 personnes) à 5 heu-
SOLIDARITÉS a décidé d’interve- l’UNICEF (Fonds des Nations res de route de la capitale
nir rapidement en urgence, afin Unies pour l’Enfance) et la DFID Islamabad, au nord-ouest, ainsi
de porter secours aux victimes (coopération britannique). que ceux des habitants de la val-
du séisme, majoritairement des Période du 1 décembre 2OO5 au lée de Besham (36 000 habitants
habitants des villages de haute 31 mai 2OO6, pour un budget concernés).
23
24. SOLIDARITÉS
Il prévoit : - SOLIDARITÉS doit également se sont effondrées, ce qui rend
- La distribution de 160 000 litres réhabiliter les réseaux d’eau de 11 l’accès aux villages de montagne
d’eau potable par jour sur le camp villages de la vallée de Besham et très difficile. Le besoin en eau est
de Mera (15 000 personnes) : de la ville de Besham qui compte urgent car les gens des montagnes
acheminement d’eau par camion, 15 000 habitants. descendent dans les plaines et for-
remplissage de bladders (réser- ment des camps. Habitués à boire
voirs souples) connectés à Aujourd’hui, l’équipe de l’eau des rivières de montagne, ils
des rampes de distribution. SOLIDARITÉS au Pakistan com- font de même dans la plaine où
Parallèlement, nous travaillons à prend 7 volontaires expatriés et l’eau est moins pure et plus facile-
remplacer ces distributions d’ur- environ 20 Pakistanais. ment polluable. S’ils continuent à
gence par la mise en réseau de l’utiliser, le risque de développe-
l’eau du puits du camp, en éten- ment de maladies hydriques est
dant et réparant un réseau local. élevé. Nous devons également
- La mise en place d’un réseau faire de l’éducation à l’hygiène. Les
d’eau pour 1 500 personnes sur « De nombreux villages ont été gens qui vivent dans les monta-
un second camp : Batera. complètement ravagés, il n’y a gnes très froides ne sont pas habi-
- La construction de latrines, dou- plus une maison debout, aucune tués à se laver durant l’hiver. Or,
ches et aires de lavage pour le construction n’était vraiment aux dans les plaines, les températures
linge sur le camp de Mera, et pro- normes. Les ruines sentaient la sont nettement supérieures. C’est
motion de l’hygiène sur Mera et mort, le cadavre. Des centaines de pour cela que nos équipes distri-
Batera ; nos équipes distribuent corps n’ont pas été retrouvés et ne buent des kits hygiène ».
aussi des « kits hygiène » conte- le seront que lors du déblaiement (Matthieu, logisticien de l’équipe
nant savon, dentifrice, peignes des gravats. Certaines routes de d’urgence de SOLIDARITÉS au
antipoux, etc. montagne en bordure de falaises Pakistan).
24
25. BURUNDI : urgence, reconstruction et
reprise du développement
Témoignage (rédigé en 2005 par Olivier JOUZEAU, responsable programmes
hydrauliques SOLIDARITÉS Cankuzo) sur l’expérience de SOLIDARITÉS dans la
province de Cankuzo
S uite aux accords de paix de
Pretoria de novembre 2003, le
Burundi a traversé une phase de
curité et à terme, de la pauvreté.
Depuis 1996, SOLIDARITÉS parti-
cipe à l’effort du pays par des pro-
milieu rural. Plus largement, elle
est responsable de la gestion des
infrastructures hydrauliques et
transition urgence-réhabilitation grammes d’eau et d’assainisse- électriques publiques, la DGHER
qui s’est achevée avec la fin du ment, de sécurité alimentaire et agit également en tant que
processus électoral au mois de d’habitat. Aujourd’hui notre bureau d’étude et de construction.
septembre 2005. Le pays dispose équipe sur place est composée de
aujourd’hui d’institutions démo- 10 volontaires expatriés et 100 Les Régies Communales de
cratiques élues. Après dix années Burundais. l’Eau (RCE)
de crise, 70 % des Burundais sont Pour assurer le fonctionnement,
en situation d’extrême pauvreté, Qui gère l’eau au Burundi ? l’entretien, l’exploitation et la
mais dans un contexte qui tend à La DGHER (Direction Générale de gestion des infrastructures
se stabiliser. Les Burundais sont l’Hydraulique et des Energies hydrauliques, dans chaque com-
prêts à construire leur développe- Rurales) dépend du ministère de mune existe une Régie
ment, mais un certain nombre de l’aménagement du territoire Communale de l’Eau dotée de
défis se posent à eux et à leurs burundais depuis la mise en place l’autonomie financière. La Régie
partenaires internationaux. du nouveau gouvernement. La Communale de l’Eau est de type
Aujourd’hui se construisent les DGHER est l’organe responsable associatif, c’est-à-dire gérée par
bases qui permettront au Burundi des adductions en eau potable, les usagers eux-mêmes. Elle
de sortir définitivement de l’insé- des sources aménagées... en regroupe l’ensemble des comités
et institutions qui gèrent le patri-
moine hydraulique d’une com-
Source aménagée par SOLIDARITÉS AU Burundi mune (comités de points d’eau et
assainissement, Assemblée
Générale des Usagers, Comité
communal des Usagers, Service
Communal de l’eau et assainisse-
ment...). Rappelons que les coordi-
nateurs provinciaux des Régies
Communales de l’Eau œuvrent
sous l’autorité de la DGHER.
Les structures RCE sont nées en
1992, lorsque l’Etat a décidé de
SOLIDARITÉS
rendre autonome le budget de
gestion des réseaux et des sour-
ces. Pour les usagers, ce fut une
25
26. que : manque d’infrastructures
d’eau potable ou d’assainisse-
ment, comportements hygiéniques
inadaptés.
Pour améliorer cette situation,
SOLIDARITÉS réalise et réhabilite
des adductions d’eau potable,
aménage des sources, construit et
vidange des blocs de latrines com-
SOLIDARITÉS
munautaires. Ce volet technique
s’accompagne d’un travail de sen-
sibilisation des bénéficiaires
Session de formation à l’hygiène au Burundi (hygiène, respect des infrastructu-
res) et d’un appui aux structures
petite révolution car il n’y avait tion du budget de la commune et en charge de leur gestion.
avant cette date qu’une taxe du budget de la Régie. Avec l’appui de la DG ECHO
communale prélevée sur les mar- (Office d’Aide Humanitaire de la
chés, les gens n’avaient pas l’ha- L’action de SOLIDARITÉS à Commission Européenne),
bitude de payer une cotisation Cankuzo ou comment s’adap- d’UNICEF (Fonds des Nations
pour l’entretien du point d’eau. ter à un contexte évolutif... Unies pour l’Enfance) et du HCR
La province de Cankuzo a été par- (Haut Commissariat aux Réfugiés
Par ailleurs, ce système à peine en ticulièrement frappée en 2000 par des Nations Unies), SOLIDARITÉS
place a périclité rapidement lors les combats et la forte insécurité a ainsi pu venir en aide à plus de
du début de la crise en 1993. 10 à proximité de la frontière tanza- 60 000 personnes dans la pro-
ans plus tard, certaines RCE nienne. Implantée depuis 2003 vince depuis 2003, soit environ
n’existent que sur le papier, les dans la province, Solidarités vient un tiers de la population de la
membres (présidents, trésoriers...) en aide aux populations vulnéra- province. Par ailleurs,
ne sont pas formés à leurs res- bles victimes de la crise, qu’elles SOLIDARITÉS réalise dans d’au-
ponsabilités ; la population, usée soient déplacées, rapatriées ou tres provinces (Muramvya,
par la guerre et trop de corrup- vivant en milieu rural isolé. Bururi, Bujumbura Rural, Mwaro)
tion, n’a pas confiance et n’ac- Quelles que soient leurs origines, des programmes de sécurité ali-
cepte pas forcément cette sépara- leur situation sanitaire est criti- mentaire et réhabilitation.
RÉCAPITULATIF DES RÉALISATIONS DE SOLIDARITÉS DANS LA PROVINCE DE CANKUZO
Activité dans la province Volume des réalisations Nombre approximatif de bénéficiaires
Construction/réhabilitation/ 10 AEP (adductions 33 000
extension d’adductions d’eau potable d’eau potable)
Aménagement de sources 140 sources+bac à lessive 20 000
avec bacs à lessive
Construction de latrines 231 latrines 10 000
Sensibilisation à l’hygiène 5 sites de déplacés et 17 000
dans les écoles primaires 21 écoles primaires
Vidange de latrines et 48 vidanges 7 000
sensibilisation à l’hygiène
Appui aux Régies Communales Les 5 régies communales Indirectement :
de l’Eau (RCE) de la province l’ensemble des usagers
26
27. SOLIDARITÉS
Un robinet d’eau potable au cœur du village
D’une action d’urgence dans les Aujourd’hui, deux années de tra- à des actions à portée plus dura-
sites de déplacés et pour faire vail dans un contexte évolutif ble tout en gardant une réactivité
face au retour des réfugiés ren- sont sur le point de s’achever. Un aux situations de crise pouvant
trant de Tanzanie, l’essentiel du constat s’impose : l’adaptation toujours survenir. Cependant,
travail s’est progressivement continuelle des pratiques dont a force est de constater une cer-
orienté vers des populations rura- su faire preuve SOLIDARITÉS ne taine inertie dans les pratiques.
les sédentarisées permettant ainsi suffit pourtant pas à assurer la Au Burundi, le principal apport
d’initier une réflexion à plus long pérennité des infrastructures. Le financier émane aujourd’hui
terme. Le retour de la sécurité renforcement de la gestion des encore de bailleurs d’urgence. Les
dans un contexte de plus en plus infrastructures d’eau potable à axes stratégiques d’intervention
stable a permis à SOLIDARITÉS travers ses acteurs (usagers, RCE, définis restent encore cantonnés
d’intensifier le travail autour de la DGHER, autorités...) doit consti- au contexte de l’urgence. Les indi-
pérennisation des ouvrages : tuer un programme de développe- cateurs considérés sont en majo-
• Animation pour la mise en place ment à part entière, bien plus rité quantitatifs et relativement
d’une gestion des infrastructures qu’un simple accompagnement peu qualitatifs. Pourtant, la situa-
à différentes échelles. Il s’agit de pour la réussite des chantiers. tion de crise s’éloignant, il devient
la mise en place de comités de Mais cette ambition n’est pas si nécessaire d’augmenter l’impact
points d’eau, du suivi des assem- simple à accomplir dans un climat des interventions dans le temps
blées générales des usagers et à d’incertitude politique. plus que dans l’espace. De
l’élection de leur bureau exécutif, manière simplificatrice :
du suivi des campagnes des col- Une évolution nécessaire des pra- « construisons moins d’infrastruc-
lectes de redevances... tiques des acteurs internationaux tures hydrauliques mais consa-
• Renforcement des compétences Aussi bien les bailleurs de fonds crons plus de moyens pour que les
techniques et organisationnelles institutionnels que les ONG tra- populations et leurs représentants
des RCE vaillent actuellement dans un soient porteurs du projet, de
• Soutien logistique par distribu- contexte burundais en transition. l’identification des besoins jusqu’à
tion d’outils de gestion... L’enjeu est pour eux de participer la gestion des infrastructures ».
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