Industrial RO Component By Aqure Water Technology Private Limited , Vadodara
Eau enjeu avenir
1. PLANETE
L'EAU : ENJEU D'AVENIR
Utilisation intensive des réserves, changement climatique, malnutrition, industrialisation,
marchandisation de l’eau, …, en 2025, les deux tiers de la planète pourraient être privés
d’eau. Un chiffre préoccupant, si l’on ne tient pas compte des solutions possibles. Droit
fondamental de l’être humain, l’accès à l’eau est un des combats essentiels à la survie
planétaire. Paix, santé, éradication de la pauvreté et de la famine, tous les enjeux de ce
siècle s’y croisent. Des solutions sanitaires, économiques et politiques s’imposent.
De l’eau et des hommes
Composée à près de 70 % d’eau, la Terre donne accès à 0,5 % d’eau potable (sur 3 %
d’eau douce). Il en résulte qu’aujourd’hui, plus d’un milliard de personnes en sont privées
et près de 7 millions en meurent chaque année.
Un accès inégal
Dans son ouvrage Les nouveaux défis de l’eau, Antoine Frerot, Directeur général de Véolia
Eau, s’inquiète : « La disponibilité d’eau douce par habitant dans le monde a connu une
chute spectaculaire. Elle est passée de 17 000 m3 par an en 1950 à 7 500 m3 en 1995 et
on prévoit qu’elle tombe à 5 100 m3 en 2025 ».
Qui plus est, l’eau est inégalement répartie sur la surface du globe, comme l’explique Jean
Margat, ancien hydrogéologue et expert auprès de la FAO et l’Unesco : « Les pays
humides du monde, soit tempérés comme en Europe, soit tropicaux et intertropicaux
comme en Afrique centrale, détiennent à 90 % des réserves en eau du monde. Les pays
arides en ont entre 2 et 3 % ». Enfin, l’accroissement de la population dans les zones
dites arides aggrave la question de la répartition équitable des ressources en eau. « En
effet, ajoute Jean Margat, c’est dans les pays arides que la croissance de la population a
été la plus forte depuis un siècle. Alors que dans les pays riches en eau comme la Russie
ou le Canada, la population est décroissante ».
Un enjeu sanitaire
Outre ces disproportions géographiques et démographiques, les pays les plus pauvres,
principalement en Afrique et en Asie, manquent de moyens et 2,6 milliards de personnes
n’ont pas accès à une eau assainie. Un problème majeur aggravé par l’urbanisation
intensive de ces dernières décennies : « Lorsqu’elle est contaminée, l’eau devient une
menace. Elle nuit à la santé et propage les maladies. », précise Antoine Frerot. Pourtant,
le traitement des eaux usées n’en est qu’à ses prémices dans nombre de régions du
monde : « parmi les agglomérations méditerranéennes de plus de 100 000 habitants, plus
d’une sur deux est dépourvue d’usine de dépollution des eaux usées ».
Afin d’éviter la prolifération des nombreuses maladies liées au manque d’eau potable, le
traitement et la purification de l’eau sont plus qu’indispensables, ils sont vitaux. Mais la
rareté de l’eau en faisant un produit marchand très rentable, la qualité des réseaux
passent souvent après les bénéfices croustillants envisagées par les multinationales de
distribution d’eau. C’est aussi un outil de pression politique dans les zones de conflit.
Économie et politique
L’eau est au cœur d’un marché très juteux. Alors que la planète fait face à une véritable
crise humanitaire, les entreprises privées surfent sur la forte valeur marchande qu’elle
représente. Comme le souligne Jean Margat, « l’eau en bouteille est entre 500 et 1000
fois plus chère que l’eau du robinet ». En tête des « bénéficiaires », les multinationales
Nestlé, Danone, Coca-Cola et PepsiCo. Avec 64 marques d’eau Nestlé est le leader
mondial du marché de l’eau en bouteille.
Inégalités Nord/Sud
Si elle est superflue dans les pays riches - « L’eau en bouteille est une affaire commerciale
qui fait beaucoup de publicités avec des arguments plus ou moins sanitaires. On peut très
2. bien s’en passer » précise Jean Margat -, elle représente une aggravation de la crise
sanitaire dans les pays en développement. En effet, les prix sont inabordables ; les
gouvernements n’investissent plus pour une meilleure qualité l’eau du réseau. Et certaines
sociétés productrices d’eaux en bouteilles exploite des sources à bas prix et en gardent le
monopole au détriment des populations locales
Qui plus est, le manque d’eau a des conséquences sur le développement économique des
pays dits pauvres. Chaque année, 2 à 3 milliards de journées de travail, en particulier
celles des femmes, sont perdues au profit de l’approvisionnement en eau : une perte
estimée à 5 milliards d’euros. En Bolivie, les écoles sont fermées le matin pendant la
saison sèche parce que les enfants vont chercher de l’eau pour leur famille. En Afrique de
l’Ouest, les femmes ne peuvent pas développer leurs propres activités car elles consacrent
chaque jour des heures à la recherche et à l’approvisionnement en eau.
Tensions et migrations
L’eau est souvent source ou accélérateur de conflits. De nombreuses ressources d’eau
traversant plusieurs pays, elles constituent des occasions de tensions liées à la gestion de
l’eau de part et d’autre des frontières, ou des moyens de pression. Entre autres exemples,
l'Irak et à la Syrie sont à la merci de la Turquie, où les deux fleuves qui les alimentent, le
Tigre et l'Euphrate, prennent leur source ; en ce qui concerne la Syrie, le Liban et Israël,
elles se disputent l’eau du Jourdain souvent utilisée comme une arme dans le conflit
israélo-arabe.
D’autre part, le manque d’eau est tel dans certaines régions, qu’il est un important facteur
de migration des populations. Selon le troisième rapport de l'ONU, L'eau dans un monde
en changement, « Le nombre de personnes qui seront contraintes de quitter leur domicile
sous l'influence de facteurs liés à l'eau oscille entre 24 et 70 millions de personnes ».
Pourtant, le droit à l’eau est un droit fondamental inscrit dans plusieurs conventions
internationales. Un droit trop souvent oublié.
Question d’avenir
Raréfié, cher, source de tensions, l’or bleu porte son nom mieux que jamais. L’accès à
l’eau est cependant un besoin vital et un droit de l’homme. Sujet à la pollution et à
l’utilisation intensive de l’Homme, il est important dès aujourd’hui de préserver cette
ressource en l’économisant, en l’exploitant à bon escient, en la purifiant, en innovant
continuellement pour une utilisation raisonnable.
Préserver un droit humain
"Le droit à l'eau garantit à chaque être humain de disposer pour son usage personnel et
domestique d'une eau abordable, en quantité suffisante, de qualité acceptable et à
laquelle il peut facilement accéder", c’est ce que stipule le pacte relatif aux droits
économiques et culturels (CESCR). Ainsi, depuis novembre 2002, l’accès à l’eau est un
droit de l’homme dans 145 pays. Qui plus est, en 2000, la communauté internationale
s’était engagée, à travers les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), à
réduire de moitié la proportion de personnes n’ayant pas accès à l’eau potable d’ici à
2015. Un engagement dont certains pays en développement sont loin de profiter, comme
en Afrique subsaharienne où l’objectif ne serait pas atteint avant 2040 selon l’ONU. Afin
de faciliter cet accès à l’eau par tous, la préservation des réserves, les innovations
techniques d’exploitations de l’eau sont ainsi primordiales.
Eviter le gaspillage
Afin de préserver l’eau, il faut avant tout éviter de la gaspiller. Utilisant 70 % des
ressources en eau, l’irrigation intensive servant à l’agriculture doit être restreinte. Selon
Jean Margat, « Le développement des techniques comme l’arrosage par aspersion ou le
goutte à goutte permet d’avoir une efficacité à 80/ 90%. Cela implique cependant des
efforts de transformation des modes d’irrigation, des habitudes de travail des paysans… ».
3. De même il est possible d’économiser les ressources en ayant des infrastructures en bon
état, en optimisant les réseaux. A titre d’exemple, Antoine Frerot relate ceci :« Dans bien
des villes d’Amérique, d’Asie ou d’Afrique, plus de 40 % de l’eau se perd à cause de
canalisations défectueuses. »
Exploiter les pratiques existantes
Si l’eau douce ne représente que 3 % de l’eau sur la surface de la Terre, l’eau de mer,
elle, est bien présente, et le dessalement a fait ses preuves comme source d’eau potable.
« C’est une solution tout à fait au point techniquement et qui progresse encore », déclare
Jean Margat, qui ajoute, « Dans l’île de Maltes, plus de 50% de l’adduction d’eau est faite
avec de l’eau de mer. En l’Arabie saoudite et au Koweit quasiment 100% de l’eau utilisée
vient du dessalement ». En effet, le dessalement demande de l’énergie et il est ainsi très
développé dans les pays pétroliers.
Autre méthode éprouvée pour économiser l’eau : le recyclage des eaux usées. Selon
Antoine Frerot, « Recycler les eaux usées est sans nul doute une piste prometteuse
capable de fournir de gros volumes d’eau. Aussi prévoit-on, au cours de la prochaine
décennie, un quadruplement des capacités mondiales installées pour leur recyclage »
CCL
Moins polluer, moins gaspiller, en un mot préserver l’eau, tel est l’un des enjeux de survie
planétaire des décennies à venir. En faisant de l’eau, l’assainissement de l’eau et l’accès à
l’eau potable à tous, l’enjeu du XXIe siècle, la communauté internationale pourrait
prévenir et enrayer l’une des plus importantes catastrophes humanitaires. Car à la
question, résoudre le problème de l’eau résoudrait-il la faim dans le monde, les experts
s’accordent à tendre vers le « oui ». Santé, alimentation, équilibre du monde en
dépendent.
Box
Santé et manque d’eau potable
- Chaque année, 1,8 million de personnes, dont 90% d’enfants de moins de cinq ans,
vivant pour la plupart dans les pays en développement, meurent de maladies diarrhéiques
(y compris du choléra),
- Chaque année, 1,3 millions de personnes, dont 90% d’enfants de moins de cinq ans,
meurent du paludisme (transmis par des larves présentes dans les eaux stagnantes),
- 160 millions de personnes sont atteintes de schistosomiase (maladie hydrique
considérée comme la deuxième infection parasitaire en importance après le paludisme),
- Il y a chaque année 1, 5 millions de cas d’hépatite A,
- 133 millions de personnes souffrent d’helminthiases intestinales sévères qui ont souvent
de graves conséquences (déficience cognitive, syndrome dysentérique ou anémie).
Sources : OMS – Chiffres mis à jour en 2004
Sources :
- CNRS : Dossier scientifique : l’eau
- Unesco : Le 3e Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources
en eau: «L’eau dans un monde qui change»
- Unesco.org
- Les nouveaux défis de l'eau, Antoine Frerot. Editions Autrement.
- L'eau, Vazken Andréassian et Jean Margat. Editions Cavalier bleu
- Site de l’ONG Protos
- Site de l’OMS - www.who.int