Baromètre Toute la Franchise sur les candidats à la franchise 2014
Interview Ayhan Kirici Europe parlementaire
1. La micro-collecte
au plus près du
terrain
Comment se passe habituelle-
ment la vie d’après des cartouches
d’encre ?
Ayhan Kirici : Quand vous renvoyez
vos cartouches d’encre au fabricant
auquel vous l’avez acheté, vous
pensez qu’il va les réemployer. Eh
bien non ! Dans la majorité des cas,
il les envoie en revalorisation éner-
gétique.
Avec 70 millions de cartouches
vendues par an en France, et à
3,5 litres de pétrole pour fabriquer un
toner, l’impact des matières toxiques
sur l’environnement est fort.
Notre objectif est de réemployer nos
produits en prolongeant leur durée
d’usage, d’assurer une utilisation
des ressources plus efficace, déve-
lopper l’emploi local et l’insertion
professionnelle puis permettre aux
citoyens de se procurer des biens à
prix réduits. Cette action est perçue
comme une démarche responsable.
Que proposez-vous face à ce type de
situation ?
A. K : Nous développons une fran-
chise dans chaque département, et
des points de collecte sur le terrain
car nous allons là où les autres ne
vont pas. Lorsqu’un camion tradi-
tionnel récupère une benne dans
la cour d’un bâtiment public, nos
agents, eux, montent dans les étages
chercher les cartouches. Dotés d’un
profil de commercial, ils laissent leur
carte de visite et incitent les gens
à les déposer dans des bornes de
proximité.
En travaillant avec des entreprises
qui dépolluent des parcs informa-
tiques usagés, nous pouvons recom-
mercialiser les cartouches et leur
donner une seconde vie. Nous attei-
gnons ainsi notre objectif de zéro
déchet, nous inscrivant ainsi dans
une démarche d’économie circulaire.
Comment sensibilisez-vous les élus
locaux à ce devoir d’exemplarité ?
A. K : Lorsque nous travaillons avec
une communauté d’aggloméra-
tion, comme celle de Périgueux en
Dordogne, nous déposons des bornes
dans les bâtiments publics, puis nous
invitons l’édile à en déposer une
dans chacun des services.
Autre exemple, dans l’Eure, nous
travaillons avec plus de 250 écoles
que nous sensibilisons dans le cadre
de projets pédagogiques. Pour les
enfants et leurs parents, il s’agit de
les inciter à rapporter leurs consom-
mables d’impression en rendant
la chose plus facile et plus simple.
Et faire en sorte qu’il s’agisse d’un
geste du quotidien.
Quels freins techniques et régle-
mentaires restent à lever ?
A. K : Des services publics peinent
à accompagner le déploiement d’un
tel service et privilégient des pres-
tataires développant la valorisation
énergétique. L’incinération est émet-
trice de gaz à effet de serre alors que
l’objectif premier est la diminution
du volume des déchets produits.
Comment vous mettez en œuvre une
proximité ?
A. K : Nous avons déjà installé plus
de 1 000 bornes sur l’ensemble du
territoire national et grâce à notre
réseau de collecteurs, nous pouvons
aider chacun à se voir attribuer un
marché quel que soit le lieu.
Sur 70 millions de
cartouches d’encre
achetées chaque
année en France,
seulement 30 % sont
collectées. Le réseau
Recycl’Me installe des
bornes de collecte
dans les territoires
et sensibilise tous
les services publics
professionnels ainsi
que les écoliers au
bon geste et au bon
réflexe. Les précisions
de son président
Ayhan Kirici. Nous allons là
où les autres ne
vont pas.
Ayhan Kirici
Président du réseau Recycl’Me
Ghislaine Le Moël, maire de Varaignes
(420 habitants en Dordogne), et
Ludovic Roussel, représentant départe-
mental (24) de Recycl’Me.
PROPOS RECUEILLIS PAR ANDRÉ ASSE
12 AMÉNAGEMENT DES TERRITOIRES
EUROPE PARLEMENTAIRE | TRIMESTRIEL | № 33 | OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2017