1. L A T R I B U N E D E L ’ E C O N O M I E • N ° 3 1 0 • L U N D I 2 6 O C T O B R E 2 0 1 5 • P R I X : 5 0 0 F C F A
Voicilarépartition
des dépenses
par secteur
Budget 2016
Téléphonie Mobile /
Evasion fiscale
E-commerce en CI
# #
" #
# #
# !
$ #
L
orsqu’un fabricant finalise
enfin la création d’un produit
qu’il entend offrir, le travail
ne fait que commencer! La mise en
marché des produits offerts demeure
l’étape fondamentale de tout plan
d’affaires.
Un fabricant peut prendre lui-même
en main la commercialisation de son
produit. Cependant, cette façon de
faire l’oblige à allouer à cette
opération une grande quantité de
ressources et de temps. De plus,
lorsqu’arrive l’opportunité de
s’attaquer à de nouveaux marchés
étrangers, le fabricant lui-même ne
possède pas toujours l’expérience et
les contacts nécessaires. En
conséquence, il sera souvent
avantageux pour le fabricant de
s’adjoindre un partenaire d’affaire
dont l’expertise et le réseau de
distribution permettront la mise en
marché efficace du produit.
En pareil cas, le contrat avec son
distributeur est une composante
essentielle du succès commercial
d’un fabricant. Lorsque bien
élaborée et équitable, la relation
contractuelle entre ces deux
partenaires permettra non
seulement des rapports efficaces et
mutuellement profitables entre eux,
m
La clause d’exclusivité sous-tend la
délimitation d’un territoire et d’une
période pendant laquelle l’exclusivité
est accordée. À défaut, elle serait
dénudée de sens (à moins que
l’intention des parties ne soit
d
Lorsqu’un produit est inconnu sur le
marché, le distributeur devra
consacrer son temps et des
ressources financières importantes
au développement,à la réputation et
à la mise en marché du produit. En
c
d’accorder l’exclusivité territoriale, il
doit savoir que plusieurs outils
contractuels sont à sa disposition
afin qu’il puisse établir, avec son
distributeur, une relation équitable
et profitable pour les deux parties.
L
1.La possibilité de réduire le
territoire exclusif conféré; ou
2.La possibilité de retirer le droit à
l’exclusivité avant la fin du contrat,
tout en maintenant le droit à la
distribution (qui deviendrait alors
non-exclusive); ou
3.La possibilité de résilier avant
terme le contrat, en payant ou non,
une indemnité pour la perte de
l’achalandage.
c) Les exceptions à l’exclusivité
Il est possible aux deux parties de
prévoir qu’en certaines circonstances,
la vente du produit échappera à
l’exclusivité garantie au distributeur.
Lors de la négociation du contrat de
mise en marché, les parties doivent
pouvoir identifier les situations
difficiles qui peuvent survenir. Par
exemple, un fabricant et un
distributeur doivent envisager les
situations suivantes :
1. La possibilité qu’un client
fasse affaire sur plusieurs territoires,
mais centralise ses achats dans la
même région,que ce soit à l’intérieur
du territoire exclusif ou non;
2. La vente par Internet, qui
ignore par définition les territoires;
3. La possibilité qu’un client
désire traiter directement avec le
f
Partenariat commercial(1èrepartie)
Comprendrelesavantages
ducontratdedistribution
MTN est-elle
seule ?
Business agricole- Culture du persil
Récoltez jusqu’à
7,5 millions à l’ha
P. 12-13
Les révélations
d’une étude
Reportage
P. 2-3
Dette intérieure
P. 5
P. 10-11
QuAndleSfourniSSeurS
SouffrentlemArtyr
Ce qu’ils
deviennent
Aquandl’épilogue
decedossier?
u
u
P. 8
uSonorganisation,l’avis
desconsommateurs,etc.
uSouveraineté,éducation,
défense,infrastructures,etc.
2. 2 reportage Lundi 26 octobre 2015
‘‘Cela fait longtemps qu’on nous fait
tourner en rond. Nos familles
n’arrivent plus à s’en sortir. Il est
difficile de se nourrir et les enfants ne
savent plus sur qui compter. Papa se
cherche, il marche sur de longues
distances pour se déplacer faute de
moyens. Chez certains le courant est
coupé. D’autres, comme moi, se
retrouvent expulsés de leurs maisons.
C’est une situation impossible à
supporter. Mais ça ne leur dit
absolument rien. Notre argent est
toujours bloqué’’.
Ce cri de coeur marque la douleur et
le desarroi de Bakayoko Amadou,
opérateur économique, membre du
syndicat des fournisseurs de l’Etat de
Côte d’Ivoire (SYNAFECI). Il
s’exprimait ainsi à l’occasion d’une
réunion tenue par ledit syndicat dans
les locaux de la Chambre de
commerce et d’industrie (CCI) le
mardi 18 Août dernier, afin de
denoncer l’immobilisme des
structures de l’Etat en charge du
paiement de leurs factures ainsi que
l’opacité qui a cours dans la gestion
de leurs situations. Ce cri décrit
également la situation difficile que
vive la grande majorité de ces
derniers qui,après avoir réalisé ,pour
certains des travaux,ou fourni ,pour
d’autres,divers matériels ou les deux
à la fois pour le compte des entités
de l’Etat, se retrouvent aujourd’hui
dans une situation de ruine dûe au
non paiement des factures.
Ruinés et désemparés
Bakayoko a réalisé en 2005 à travers
Ivoire boss services (IBS), une
société unipersonnelle dont il est le
fondateur,l’étanchéité des locaux du
cafop de Yamoussoukro et de l’ENI
de Bouaké ainsi que la fourniture de
materiels de bureaux pour un contrat
global de 28 millions de fcfa. 10 ans
après, celui qui s’est endetté pour
fournir ce service à l’Etat se retrouve
complètement sans sous.En 2006,il
est victime d’un accident vasculaire
cérébral (AVC) ischésmique dont le
traitement coûtera au peu
d’économie qui lui restait plus de 1,5
millions de fcfa. Des années plus
tard, en 2014, il est expulsé de sa
maison conduisant à une quasi-
dislocation de sa famille.
Aujourd’hui, son entreprise n’existe
que de nom.Si l’on se fie au montant
de sa facture, on peut dire sans se
tromper qu’il est riche sur papier,
mais dans la réalité, il est appauvri.
Il n’est pas le seul à subir un tel sort.
Cette situation insolite,il l’a partage
avec de nombreux autres
fournisseurs dont Goly Koffi et
Cissé Siratigui. Le premier,
Directeur d’EOM (Entreprise,
Ouvrage et Metallique), a effectué
entre 1999 et 2000,la réparation des
fours de l’école de boulangerie de
Yamoussoukro pour une facture de 8
millions de fcfa. La facture des
travaux qui ont été audités par le
controleur financier a été transmit au
Daf du ministère de l’enseignement
technique. Mais faute de couverture
budgétaire, elle n’a pas pu être payé
et a donc été transférée à l’Inspection
Générale des Finances (IGF) puis
au ministère de l’économie et des
finances. Ce qui a permis d’avancer
la somme de 1,7 millions de fcfa
après un deuxième audit effectué par
les services dudit ministère. Depuis
lors le paiement du reliquat est
bloqué. Quant à Cissé, dont
l’entreprise offre diverses prestations
dans plusieurs domaines, a livré en
2010 du matériel médical d’entretien
pour un coût global de 32 millions
de fcfa au CHU de Yopougon, Il
attend toujours d’être payé par l’Etat.
Une lutte sans fin
Cela fait donc respectivement 10,15
et 5 ans que nos trois opérateurs
économiques attendent le paiement
de leurs factures. Ce qui est une
grosse anomalie dans la mesure où
les textes en vigueur en la matière,
imposent un délai de 90 jours à
l’Etat, à travers ses structures sous
tutelle,en particulier leTrésor Public
pour s’acquitter d’une telle
responsabilité. Pourtant,ce n’est pas
faute d’avoir combattu qu’ils se
retrouvent dans cette situation.
Depuis 2000,Goly n’a cesse de faire
des va et vient entre Abidjan et
l’intérieur du pays pour faire
entendre sa cause. Dernièrement,
son dossier ayant été transmis à la
Direction du budget pour la
budgetisation du reliquat à payer,on
lui a demandé de patienter et cela ne
fait que durer. Pendant ce temps, sa
situation s’est empirée.‘‘Ma santé s’est
fragilisé, j’ai été malade pendant six
mois sans pouvoir bien me soigner.
Mon entreprise a déclaré faillite, car
faute de moyens je ne pouvais plus
rebondir. Mes créanciers auprès de qui
je me suis endetté pour réaliser les
travaux me mettent la pression. Je suis
aujourdhui traités de voleurs, humiliés
et hués par-ci et par-là.’’ Raconte-t-il.
Selon lui,beaucoup considèrent qu’il
a été déjà payé, mais qu’il refuse de
rembourser ce qu’il leur doit. De
leur coté, Bakayoko et Cissé
attendent que l’Inspection générale
des finances (IGF) réagisse à leurs
dossiers qu’elle a receptionné suite au
non paiement par le Trésor Public
dans le délai imparti par la loi.
Cependant, face au manque de
réactivité de l’institution ils se
montrent de plus en plus perplexes.
‘‘Je suis allé trois fois à l’igf, et trois fois
on m’a demandé de prendre rendez-
vous. Mais on ne m’a jamais rappélé’’
se plaint Bakayoko. Aussi, pour
l’heure, les maitres mots sont «
attente » et « patience ». Entre
temps, si Cissé peut se réjouir de la
résilience de son entreprise, qui
existe encore, tel n’est pas le cas de
bakayoko dont l’entreprise a deposé
le bilan. ‘‘Aujourd’hui, je me contente
d’effectuer de petits travaux
d’étanchéité pour m’en sortir avec ma
famille’’. Ce sont ces petits travaux
qui l’ont conduit dans la semaine du
19 au 23 octobre à Yamoussoukro,la
ville où a commencé ce long martyr.
De son coté, malgré la resilience de
son entreprise, Cissé fait face à
d’énormes difficultés financieres qui
l’ont amené à réduire la voilure. De
8 employés, l’entreprise est passée
aujourd’hui à seulement 3.
Idem pour la lutte corporative
Au délà des luttes individuelles
conduites par chaque fournisseur à
son propre niveau, existe une lutte
corporative dont le fer de lance Gré
Faustin, fondateur du Synafeci, est
également une victime du blocage
des paiements. En 2008, il réalise
pour le compte de l’Ecole nationale
de police les abords de la station
service s’y trouvant,puis en 2009,les
travaux de réhabilitation de la
résidence de fonction du ministre de
la sécurité intérieure endommagé
suite à des inondations. Ces deux
travaux qui lui ont couté des dizaines
de millions n’ont jamais été
remboursés par l’Etat
jusqu’aujourd’hui. C’est d’ailleurs
cette raison qui va le pousser à
mener la lutte à partir de 2008, en
federant toutes les energies des
fournisseurs, conscient qu’il est
Bakayoko a réalisé des travaux pour le Cafop deYamoussoukro et l’Eni de Bouaké relocalisé àYamoussoukro (Ph. MN)
Quand les fournisseurs de l’Etat souffrent le martyr
Dette interieure
Malgré la création en 2008 du Syndicat national des fournisseurs de l’Etat de Côte d’Ivoire (synafeci) pour défendre leurs causes,
les fournisseurs continuent de broyer du noir pour ce qui concerne le paiement effectif et régulier de leurs factures.Tous subissent
aujourd’hui un martyr silencieux qui ne dit pas son nom.
La foi malgré tout
D
ans le monde des
fournisseurs de l’Etat, il
est certainement celui
dont la voix porte le plus. C’est lui
qui donne constamment une
réplique aux versions officielles
données par l’Etat et ses structures
sur les questions concernant les
fournisseurs. Et ces repliques ne
sont pas toujours agréables à
entendre pour ces derniers parce
que le plus souvent à contre
courant de ce qui est dit. Président
du Syndicat des fournisseurs de
l’Etat de Côte d’Ivoire (Synafeci),
Gré Faustin s’est engagé corps et
âme pour la cause de ces opérateurs
économiques martyrisés. Depuis
2008, il subit sans broncher les
aléas de ce combat. Forcé de
démenager pour cause d’insecurité,
jeté en prison pour abus de
confiance jamais prouvé, forcé de
vivre en cachette après sa sortie de
prison sans jugement, le président
est constamment sur ses gardes. Il
se dit regulièrement menacé. ‘‘ Ma
famille et moi ne nous sentons plus en
securité pour menace de mort malgré
mon silence actuelle et je ne sais pas le
pourquoi’’. Tel est le dernier
message qu’il nous a envoyé le 18
octobre dernier. Attitude
paranoiaque ou sentiment
d’insecurité dû à des menaces
réelles sur sa vie.Toujours est-il que
Gré faustin joue un rôle social
potentiellement genant pour l’Etat,
soucieux de preserver à l’intérieur
comme à l’international auprès des
bailleurs une image de bonne
gouvernance, en particulier dans la
gestion des dettes publiques. Il est
également genant pour certains
agents du Trésor qu’il accuse d’etre
trempés dans une corruption
organisée. Malgré tous les aléas
qu’il subit, une seule chose lui
permet de tenir : le sentiment qu’il
est choisi pour accomplir une
mission divine.
Marius Nouza
Marius Nouza
3. Lundi 26 octobre 2015 3reportage
qu’une lutte ne peut se gagner seule.
Malheureusement,7 ans après,cette
lutte corporative semble connaitre le
même sort que les luttes
individuelles. Les mêmes
revendications demeurent alors qu’ils
ont parcouru un nombre incalculable
d’institutions et de ministères pour
se faire entendre dont la Grande
mediature de la république, la
dernière à être visitée. Ils sont allé
jusqu’à organiser un sit-in devant la
Présidence, en vain. Un sit-in qui
s’est soldé par l’arrestation de Gré et
de Gbohou Gaspard, son
collaborateur.
A qui la faute donc ? Pour Gré
Faustin, la responsabilité du non-
paiement des factures incombe à
l’Etat de Côte d’Ivoire, et surtout à
ses démembrements,en particulier le
Trésor Public qui n’aurait pas joué
son rôle jusqu’à présent. Il met
essentiellement en cause la
corruption qui gangrenerai cette
régie financière de l’Etat de Côte
d’Ivoire dont certains agents mal
intentionnés punieraient tous ceux
des fournisseurs qui refusent d’entrer
dans le contexte de la corruption.‘‘Le
Trésor Public ne joue pas franc jeu avec
les fournisseurs. Cette corruption que
nous avons denoncée depuis le début de
notre lutte en 2008 a toujours cours
aujourd’hui. Depuis le début,quand tu
refuse d’entrer dans le mécanisme de la
corruption organisée par les agents, ils
refusent de payer ou payent en monnaie
de singes’’ explique-t-il au cours d’un
entretien qu’il nous a accordé le 5
mai 2015.
Des positions officielles peu
rassurantes
Dans l’affaire du non paiement des
factures des fournisseurs, le Trésor
est resté fidèle à sa position au fil des
années, se faisant ainsi l’un des
‘‘obstacles’’ à l’aboutissement de la
lutte de ces petits opérateurs
économiques.Depuis 2008,leTrésor
affirme et insiste sur le fait qu’il n y
a aucun problème de paiement. En
début d’année 2015, la même
rhétorique a repris. Le Directeur
général de cette régie, Adama Koné,
a insisté sur cette position au cours
d’une tribune de l’association des
professionnels des banques et
établissements financiers de Côte
d’Ivoire (APBEFCI), et récemment
une source anonyme au sein de cette
structure avec laquelle nous avons
échangé est revenu sur cette même
position en précisant que ‘‘les factures
de Gré faustin et de ses camarades ne
relevent pas de la dette intérieure. Ce
sont des passifs dont le traitement ne
concerne en aucun cas le Trésor public’’.
Pour lui,les factures des fournisseurs
traitées par le Trésor sont payées
régulièrement et cela est vérifiable.
Poursuivant, il indique qu’il y a
surtout un problème de
comprehension des termes
économiques ainsi que du
fonctionnement et des procédures
concernant la dette intérieure. En
réponse à cette position officielle,
Gré faustin estime que ‘‘si paiement il
y a, il s’agit probablement de celui
concernant les factures de nouveaux
opérateurs économiques de ces dernières
années et non de celles de milliers de
fournisseurs dont les dossiers sont
toujours bloqués. D’ailleurs, ces
paiements dont le Trésor se glorifie, se
font en monnaie de singe, comme cela a
toujours été, et ne peuvent permettre à
une entreprise de subsister dans le long
terme’’. En outre, considerant que
l’administration est une continuité,il
déplore que l’Etat ne fasse pas de la
gestion de leurs factures une priorité.
Une situation toujours confuse
malgré deux audits
Il convient donc de faire une
distinction entre les factures datant
de 2011 avec celles des périodes
antérieures. Celles de Bakayoko,
Goly et Doumbia ainsi que celles de
la majorité des membres du
Synafeci, datent de la période allant
de 2000 à 2010. Elles ont été
auditées en 2012 par l’Inspection
générale des finances, avec les
résultats que nous connaissons. Sur
plus de 356 milliards de montants de
factures, l’Etat a rejeté 203 milliards
pour fraude et validé 153. Mais ce
résultat continue de semer la
confusion dans l’esprit des
fournisseurs. Validés ou non, toutes
les factures sont à l’igf et ils sont
nombreux parmi les detenteurs de
ces factures à ne pas savoir leur sort.
‘‘Aucun fournisseur ne sait aujourd’hui
le sort qui est reservé à sa facture,qu’elle
soit validée ou pas. Moi je sais plus ou
moins que mes factures sont à l’igf,mais
je ne sais rien de ce que cette institution
en a fait et je suis toujours en attente
d’une réponse’’ déploreT.K.,opérateur
économique spécialisé dans la
fabrication de hors-bords. Pourtant,
dans une note adressée au syndicat
des fournisseurs redigé au mois de
juin, le Trésor affirme avoir soldé
toutes les factures validées par l’audit,
c'est-à-dire les 153 milliards.
Comment cela s’est-il fait ? La
question reste toujours posée. Il est
en effet, impossible de trouver les
traces de ce paiement ou des
fournisseurs pour en témoigner.
Dans ce cas précis, il règne une
opacité telle que la situation est
devenue encore plus confuse. Le
problème c’est qu’en rejetant un
nombre important de dossiers,l’Etat
n’a pas pris le soin d’identifier
clairement les factures ou les
opérateurs mis en cause ainsi que
leurs complices dans
l’administration,comme cela devrait
se faire dans tout état qui lutte contre
l’impunité. Une insuffisance qui
sème le doute dans les esprits sur la
credibilité de l’audit. Pourtant dès le
premier trimestre 2014, le Synafeci
a exigé de l’Etat de publier ou de
devoiler la liste des opérateurs
économiques incriminés ainsi que
leurs complices dans
l’administration.Cette exigence non
satisfaite, le syndicat selon son
président, ‘‘ réclame et exige désormais
le paiement immédiat des 356
milliards sans préalable et sans
condition’’, en arguant que s’il y avait
des factures invalidées, les
propriétaires en seraient informés.
Alors que le résultat de cet audit
continue de faire couler beaucoup
d’encres, l’inspection genérale des
finances annonce qu’un deuxième
audit, actuellement en cours, devrait
livrer ses résultats avant la fin de
l’année 2015. Selon les explications
données par ses services, le premier
audit portait sur les arriérés du
Trésor, tandis que ce deuxième
concerne exclusivement les passifs.
Avec cette explication,rien n’est plus
claire. A y voir de près, ce sont les
mêmes factures qui ont été audités
en tant qu’arriérés du Trésor, qui
seront également traités comme
passifs.Or cela ne devrait pas être le
cas, si l’on considère que les arriérés
sont des créances avec titres
(mandats ou ordre de paiement)
alors que les passifs,qui résulterait de
l’indiscipline budgetaire, sont des
créances sans titres parce que sans
couverture budgétaire. L’absence de
cette distinction dans le traitement
des factures laisse penser que tout le
processus serait le fruit d’une action
mal murie et précipitée dû
probablement à la pression des
fournisseurs.
Cependant, l’institution se veut
rassurante.Elle affirme vouloir regler
definitivement le problème des
fournisseurs en s’occupant de ceux
dont le second audit prouvera qu’ils
ont effectivement realisés des travaux
ou fournis des services à l’Etat de
Côte d’Ivoire.
Pendant ce temps, les fournisseurs
se meurent
Alors que la situation de blocage des
paiements ne fait que perdurer, des
fournisseurs se meurent au sens
propre comme au sens figuré. Selon
le président Gré faustin,plus de 85%
des fournisseurs ont aujourd’hui
baissé pavillon, leurs entreprises ne
fonctionnant plus ou n’existant plus.
Si certains ont abandonné à l’image
de Goly qui s’est retranché à
l’interieur du pays et de maman
Pokou (voire encadré), ou vont de
petits boulots en petits boulots
comme Bakayoko, beaucoup se sont
complètement reconverti dans
d’autres activités, lasses d’attendre
vainement.C’est le cas de l’opérateur
économique T. K. qui s’est replié à
Guiglo dans sa région natale.
Aujourd’hui, ‘‘il vit en brousse’’
comme il aime à le dire. S’étant
reconverti en planteur, il prend soin
d’une plantation d’hévéas qu’il a crée
dans la région. Mais, celui qui a
fabriqué des hors-bords pour la
sous-préfecture de Tiapoum,attend,
de son lieu de retranchement, que
l’Etat jette un regard favorable sur
son dossier qui se trouve à l’IGF.
Au sens propre du terme, il faut
noter que l’histoire des fournisseurs
de l’Etat de Côte d’Ivoire est une
faite de trajédies et de drames. Si
tous ceux que nous avons cités
jusqu’à présent peuvent se réjouir
encore d’être vivants, ce n’est plus le
cas de plusieurs d’entres eux qui ont
rendu définitivement les armes. La
plus celèbre d’entre eux est
certainement Mandjara Cissé qui a
tenté en 2014 de s’immoler par le feu
devant la Présidence de la
République pour attirer l’attention
sur son désespoir, une action dont
elle ignorait certainement la gravité
et qui a fini par l’emporter des jours
plus tard. Mais il y a également
d’autres fournisseurs moins connus
dont Botti Ulrich, décédé en 2012,
Zegbé Remi en octobre 2014, Toh
Celestin en 2009 et Lath
Appolinaire en 2014. Tous,faute de
moyens n’ont pas pu se soigner et ont
fini par être terrassés par la maladie.
Riches et millionnaires sur papier,
mais pauvres et dépourvus de tout
dans la vie
Maman Pokou avec ses preuves documentaires. voir encadré. (Ph. MN)
L’Etatluidoitplusde100millions!
L
’Etat,à travers la collectivité
territoriale de Gagnoa, lui
doit exactement la somme
de 102 425 725 fcfa sur un
montant initial de 180 545 975
comprenant le montant de son
contrat à savoir 128 200 000 fcfa et
les taxes et imposition de l’Etat de
Côte d’Ivoire. Il s’agit de Dame
Pokou Diby Marie Antoinette,
épouse Daleba Gueye,directrice de
la société Amenagement foncier de
Côte d’Ivoire (Afci). Cette
créancière de la commune de
gagnoa a réalisé de 1983 à 1985
des travaux portant sur la mise en
valeur d’un lotissement de 5 000
lots d’un montant unitaire de 20
000 fcfa.Depuis cette période c’est
à un feuilleton juridico-politique
opposant l’opératrice économique
et la mairie de gagnoa que l’on
assiste et cela dure donc depuis une
trentaine d’année. La mairie
estimant que les travaux n’ont pas
été réalisés refuse de solder cette
créance. Pourtant tous les verdicts
sont en faveur de dame Pokou.Par
jugement n° 125 datant du 28
octobre 1994, le Tribunal civil de
gagnoa condamne la commune à
lui verser la somme de 128 millions
outre les interets et frais divers.
Cette décision est confirmée par la
cour d’appel de Daloa quelques
mois plus tard. Malgré ces
décisions en sa faveur,dame Pokou
a toujours maille à partir avec la
mairie de Gagnoa qui refuse de
solder le reliquat qui reste à payer.
C’est donc pour nous démontrer sa
bonne cause qu’elle nous a reçus
chez elle à Vridi cité dans le
courant du mois de mai avec toutes
les preuves documentaires dont elle
dispose. Celle qui est
probablement la plus agée de tous
les fournisseurs est très fatiguée et
ne sait plus à quel saint se vouer
pour faire entendre sa cause.
Marius Nouza
4. 4 Lundi 26 octobre 2015nation
L
e directeur des opérations de la
Banque mondiale pour la Côte
d’Ivoire, le Bénin, le Burkina
Faso, la Guinée et le Togo quitte
définitivement Abidjan. Avant son
départ, à Washington , où il a été
nommé depuis le 3 juin dernier au
poste de vice-président, Ousmane
Diagana,a tenu à faire ses adieux à la
société civile et à la presse nationale.
C’était le jeudi 23 octobre au siège de
cette institution. Homme
d’engagement, le nouveau vice-
président de la Banque mondiale, a
estimé que des progrès remarquables
ont été faits en Côte d’Ivoire surtout
dans le domaine de l’emploi,le secteur
de l’agriculture,la promotion du genre,
les infrastructures etc.A cette occasion,
l’ex-directeur des opérations de la
Banque mondiale a salué les excellentes
relations entre la société civile,la presse
et l’institution internationale. « Pour
moi il était important de partager ce
moment de fraternité et d’amitié. J’ai
bénéficié de vos conseils et de vos appuis
afin que la Côte d’Ivoire poursuivre sa
marche vers la reconstruction. Après la
sortie de la crise, nous avons élaboré des
programmes d’urgences pour l’éducation,
la santé les infrastructures, le dialogue
avec les acteurs clés. Il y a une ambition
affichée par le pays dans la perspective
d’émergenced’ici2020»a-t-il indiqué.Il
a reçu à ce titre,les vives félicitations de
la société civile et la presse pour sa
nomination et pour son intense
détermination à la lutte contre la
pauvreté. Aujourd’hui, la Banque
mondiale est le premier partenaire
multilatéral de la Côte d’Ivoire au
regard du montant de ses engagements
financiers et le second donateur après
l’Union européenne. Le portefeuille
projets de la Banque mondiale en Côte
d’Ivoire comprend une quinzaine
d’opérations dont trois d’envergure
régionale dont le montant cumulé est
de 400 milliards de Fcfa. La Côte
d’Ivoire a bénéficié d’importants
appuis budgétaires dont 88 milliards de
Fcfa attendu au titre de l’année 2015.
Quand à Ousmane Diagana, il est
titulaire d’un diplôme de 3ème cycle,
option finance et fiscalité de l’École
nationale d’administration de Dakar au
Sénégal.Il détient aussi une maîtrise de
sciences économiques de l’université de
Dakar, option planification, analyse
économique et développement
OusmaneDiagana,vice-présidentdelaBanqueMondiale(Ph:Abidjan.net)
« Des progrès remarquables ont été accomplis »
Lutte contre La pauvreté, agricuLture, empLoi
ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale :
EMELiNE Pa
L
a mine d’or de Randgold
Ressources à Tongon à fini
de rembourser ses prêts
d’actionnaires d’un montant de 448
millions de dollars utilisés en partie
pour financer ses besoins en
capitaux d’investissements de 570
millions de dollars. L’information à
été délivrée par Mark Bristow, le
directeur exécutif du groupe. C’était
le samedi 24 octobre dernier. Cette
bonne nouvelle intervient après la
distinction du prix de la meilleure
mine de Côte d’Ivoire. « Cela veut
dire clairement que la mine de tongon
peut désormais partager après la fin
d’année des dividendes à ces
actionnaires dont fait partie l’Etat.
Cela démontre clairement que la Côte
d’Ivoire n’est pas une destination à
risque pour les investisseurs. Nous
amorçons donc de nouveaux horizons.
Nous allons être
désormais très
agressifs dans nos
politiques de
recherches» A
expliqué Mark
Bristow.
En effet, depuis son
inauguration en
2011 par le président
de la république
Tongon a déjà versé
près de 90 millions à
l’Etat ivoirien sous
forme de royalties et
de taxes. En sus, la
mine a contribué à
hauteur de 600
millions de dollars à
l’économie ivoirienne
sous forme de
paiements aux
fournisseurs locaux
et investi près de 6
millions de dollars
dans la création et
l’amélioration des
p r o j e t s
communautaires.
Malgré cette embellie, Mark
Bristow entend poursuivre
l’exploration autour de tongon et
augmenter ses réserves. Et ce,
malgré une réduction de 18% depuis
2009
MARINA SIDIBÉ
Tongonrembourseintégralementleprêt
desesactionnaires
inDustrie minière
Mark Bristow annonce de bonnes nouvelles pour les actionnaires de la mine d’or de
Tongon (Ph :Abidjan.net)
L
ancée le 20 juillet dernier,
l’opération spéciale "Agir pour
les jeunes", initiée par le chef
de l’Etat et pilotée par le ministre
SidiTouré,à travers l’Agence emploi
jeunes, a achevé sa première phase
dans le district d’Abidjan, comme
rapporté par le portail de ladite
agence. La sélection dans le District
d’Abidjan, opérée par
l’UNACOOPEC-CI, a abouti à
l’identification de 1722 projets
individuels et collectifs,initiés par de
jeunes promoteurs.Ces projets seront
financés à hauteur de six cent quatre-
vingt-six millions cinquante-cinq
mille (686 055 000) Frans CFA.Les
financements concernent toutes les
treize communes du district et se
répartissent comme suit :- Abobo :
205 projets pour 99 725 000 F CFA
; - Adjamé : 120 projets pour 60 700
000 F CFA ;- Attécoubé :95 projets
pour 47 000 000 F CFA ; - Anyama
: 98 projets pour 42 150 000 F CFA
; - Bingerville : 146 projets pour 49
900 000 ; - Cocody : 76 projets pour
44 000 000 F CFA ; - Plateau : 21
projets pour 11 030 000 F CFA ; -
Treichville : 93 projets pour 50 000
000 F CFA ; - Marcory : 186 projets
pour 54 970 000 F CFA ;- Koumassi
:181 projets pour 49 130 000 F CFA
; - Port Bouet : 260 projets pour 40
000 000 F CFA ; - Yopougon : 197
projets pour 115 000 000 F CFA ; -
Songon : 44 projets pour 22 450 000
F CFA. Ces sommes, il faut le
rappeler, ne sont pas offertes à titre
gracieux. Elles constituent des prêts
dont les bénéficiaires devraient
rembourser, afin de permettre à
d’autres jeunes de pouvoir en
bénéficier, pour pouvoir, à leur tour,
se réaliser
M.S
1722projetsfinancésdansleDistrictd’Abidjan
empLois jeunes
Le Premier ministre en Compagnie du ministre délégué en charge
de l’emploi jeune (Ph : DR)
5. Lundi 26 octobre 2015
5
Depuis le conseil des ministres du jeudi 1er octobre dernier, le projet de budget de l’Etat de Côte d’Ivoire pour l’année 2016 est connu.
Si celui-ci connait une hausse de 12% par rapport à celui de 2015, la répartition des dépenses par secteur d’activité se matérialise avec
des différences notables.Tour d’horizon de la répartition des dépenses budgétaires, secteur par secteur en 2016.
decryptage
L
e gouvernement ivoirien a
adopté le projet de budget
2016 évalué à 5 873 milliards
de Fcfa,en hausse de 12% par rapport
à celui de 2015.
Le premier constat à faire est que,
dans la plupart des cas, les dotations
budgétaires sont en hausse.Mis à part
certains départements qui, quant à
eux,semblent être mis au ‘’régime’’.
Un budget de souveraineté
toujours croissant
Pour l’exercice budgétaire 2016, le
budget de souveraineté se situe à
319,5 milliards dont 69,2 milliards
octroyés aux organes juridictionnels.
Le budget de souveraineté effectue
donc un important bond de 18,3%
par rapport à l’année 2015. Il
représentera ainsi 5,5% du budget
global.
La formation reste toujours
une priorité
Le secteur de la formation,
l’enseignement et la recherche
bénéficie d’une dotation de 1 234,9
milliards de Fcfa. Soit en hausse de
18,3% par rapport au collectif 2015.
Ce montant est affecté notamment,à
l’enseignement préscolaire et primaire
(516,5 milliards), à l’enseignement
secondaire (275,4 milliards), à
l’enseignement technique et la
formation professionnelle (42,8
milliards),à l’enseignement supérieur
(194,6 milliards). Le secteur de la
formation, l’enseignement et la
recherche représente ainsi 21,2% du
budget global.
D’importants investissements
dans le secteur de la santé
Le secteur de la santé et des actions
sociales se voit octroyé une dotation
de 433,2 milliards de Fcfa. Ce
montant comprend 348,6 milliards
pour le secteur de la santé, en hausse
de 12,6% par rapport à 2015. Ces
dotations sont prévues au profit
notamment, des centres hospitaliers
universitaires (Chu), des centres
hospitaliers régionaux (Chr) et des
centres de santé spécialisés ainsi que
pour l’acquisition de médicaments et
d’équipements médicaux et le Plan
national de nutrition. La santé et les
actions sociales représentent ainsi
7,5% du budget global.
Production et le commerce :
une progression notable
Le secteur de la production et du
commerce bénéficie d’une dotation
de 290,3 milliards dont 169,9
milliards pour le secteur agricole, la
production animale et les ressources
halieutiques et 38,4
milliards pour les activités
liées à la protection des
forêts, parcs et réserves.
Cette dotation budgétaire
est en hausse de 23,9%
par rapport à 2015. Ce
qui devrait représente
5,0% du budget global.
Le budget de la défense
et de la sécurité ‘’mis au
régime’’
Le secteur de la défense
et de la sécurité voit sa
dotation réduite de 9,4%
par rapport à 2015. Il se
situe dans le projet de
budget pour l’année 2016
à 390,7 milliards de Fcfa
comprenant notamment,
189,1 milliards pour les
services des armées, 61,6
milliards pour la
gendarmerie et 133,1
milliards pour la police.
La défense et la sécurité
représentent ainsi 6,7%
du budget global.
On renforce les
infrastructures
L’administration et le
développement des
i n f r a s t r u c t u r e s
décrochent une dotation
de 1 065,7 milliards de Fcfa (soit une
hausse de 8,1% par rapport à 2015)
destinés notamment au renforcement
des infrastructures routières (441,8
milliards),à l’amélioration de l’accès à
l’assainissement,à l’eau et à l’électricité
(265 milliards), à l’habitat et
l’urbanisme (171,1 milliards), ainsi
qu’aux transports maritime, fluviaux
et lagunaire (68,3 milliards).
L’administration et le développement
des infrastructures représentent ainsi
18,3% du budget global.
Plus de moyens pour les affaires
générales et financières
C’est l’un des secteurs qui enregistre
une hausse particulièrement
importante de sa dotation budgétaire.
Les affaires générales et financières
bénéficieront désormais de 506,8
milliards de Fcfa (soit une progression
de 44,2% par rapport à 2015) dont
135,1 milliards pour la régionalisation
et la tutelle des collectivités
territoriales, et 33,3 milliards pour la
planification,la programmation et les
statistiques générales. Les affaires
générales et financières représentent
ainsi 8,7% du budget global.
Culture et loisirs :
De mieux en mieux lotie
Avec une hausse de 71,7% de leur
dotation budgétaire, par rapport à
2015, la culture et les loisirs
bénéficient de 104,2 milliards pour
soutenir la promotion de la culture,les
activités sportives et de
communication.Toutefois, la culture
et les loisirs restent un ‘’petit poucet’’
en ne représentant que 1,8% du
budget global.
On pense à l’emploi des jeunes
Il est important de noter que la
promotion de l’emploi, transversale à
plusieurs secteurs, bénéficie de 20,3
milliards de Fcfa au titre du budget
2016 dont 18,5 milliards en faveur de
la promotion de l’emploi des jeunes
Abdourahmane Cissé, ministre auprès du Premier ministre en charge du budget (Ph : DR)
La répartition des dépenses secteur par secteur
BuDget 2016
Borgia KoBri
Directeur de publication :
Konan BouhiAuguste
Rédacteur en chef :
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Secrétaire de rédaction :
AnaYANLA/ 67 59 85 33
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Récépissé du PR N° 41/D
Dépôt légal éditeur n° 9545
du 27 juin 2011
Siège social : Cocody Cité desArts,
323 lgts, villa C3
Tirage 5 000 ex.
Imprimeur : SNPECI
Distribution en CI : Edipresse
Source: ministère du budget
6. 6 Lundi 26 octobre 2015perspectivesettendances
Les carences des outils de mesures
proDuction et usage De La statistique en afrique
D
onnées obsolètes.Chiffres en
déphasage avec la réalité.Tel
est le diagnostic de la
situationdelastatistiqueenAfriqueet
notamment en Côte d’Ivoire.
Combien de lits a-t-on besoin dans le
système sanitaire pour prendre en
charge efficacement les patients ?
Connait-on exactement le nombre de
véhiculesd’occasionquientrentchaque
année en Côte d’Ivoire ? Quel a été le
moislepluschauddel’année2014?Ce
sont autant d’interrogations qui ne
trouvent pas toujours de réponses
fiables ou à défaut approximatives
auprès des structures nationales en
charge de la statistique, et même des
secteurs concernés. La preuve malgré
certainesobservationsindéniablestelle
que le changement de saison (les mois
chauds deviennent de plus en plus
pluvieux rendant du coup moins
étanche la limite entre saison sèche et
saison des pluies), géographes et
statisticiens ne se bousculent pas pour
que l’éducation nationale puisse en
tenir compte dans les manuels de
l’école primaire. Ainsi peut-on y lire
qu’il existe 4 saisons en Côte d’Ivoire :
2 saisons des pluies et 2 saisons sèches
à raison d’une grande et d’une petite
par saison. Ce qui n’est vraiment plus
le cas aujourd’hui.
Del’importancedelastatistique
Selon Pascal Dodji V. Silete-Adogli,
Docteur en économie et Expert en
planification stratégique et gestion
axéesurlesrésultatspourlecomptede
l’Observatoire économique et
statistique d’Afrique subsaharienne
(Afristat), la statistique se définit
comme l’un des « moyens utilisés par
toute organisation ou tout individu, en
particulier les pouvoirs publics et chefs
d’entreprises, les chercheurs et acteurs de
terrain, pour mesurer l’évolution de leurs
activités politiques, économiques, sociales
et scientifiques afin d’en assurer la bonne
exécution ». Pour lui l’information
statistique fiable et pertinente permet
d’arrêter de bonnes décisions
politiques. Elle est essentielle pour
gérer les services de base
(l’alimentation, l’éducation, la santé, le
logement etc.).Si la statistique permet
aux chercheurs d’élaborer et
d’expérimenter de nouvelles idées,elle
constituelaréférencepourlepublicqui
y forge son idée et développe ses
opinions.
Alorsquelespaysindustrialisésfontde
la statistique un outil de
développement, l’Afrique et
notamment sa partie subsaharienne
peine à lui accorder les moyens
suffisantàsaproduction,etquandc’est
le cas à en faire un usage approprié
(vulgarisation et prise en compte dans
la réalisation des politiques de
développement). Par exemple, les
statistiques mensuelles de structure
comme Pôle emploi en France
permettent de mesurer régulièrement
le taux de chômage et d’ajuster les
politiques en fonction des besoins.
Selon le chercheur,plusieurs obstacles
d’ordre structurel (faible coordination
des actions) et institutionnel (manque
d’appropriation des politiques) n’ont
pas permis aux Etats africains de se
doter de « capacité adéquate de leur
système d’information économique et
sociale » telle que prônée par le Plan
d’action d’Addis-Abeba pour le
développement de la statistique en
Afrique.Plandontl’évaluationen2000
a montré ses limites.
Del’échecàlaprisedeconscience
Qui ne produit pas de statistiques
applique (ou subit) celle produite par
d’autres, pourrait-on dire face aux
politiques et programmes de
développement élaborés par les
institutions internationales (Banques
mondiales, Fmi) pour le compte de
l’Afrique. Ainsi les programmes
d’ajustement structurels (Pas) des
années 80 censés relancer la croissance
alors mal en point des pays d’Afrique
subsaharienne, a plutôt donné le coup
de massue (privatisation massive et
politique d’austérité budgétaire) aux
économiesafricaines,sonnantleglasdu
miracle économique ivoirien.
Dans les cendres de ce fiasco du «
traitement universel »,nait l’intérêt des
Africains pour des politiques de
développement et donc de prévisions
statistiques qui leur sont propres.
Sidessignesd’unerupturedepolitique
sont réels dans les années 90 (création
en 1993 d’Afristat, et du Consortium
Partenariat Statistique au service du
développement au 21ème siècle
PARIS21 en 1999), il faut attendre les
années 2000 pour enregistrer
d’importantes initiatives en matière de
statistique. Ainsi la Conférence des
Nations unies sur le financement du
développement, tenue à Monterrey
(Mexique) en 2002 et la deuxième
Table ronde internationale sur la
gestion du développement axée sur les
résultats tenue à Marrakech (Maroc)
en 2004,en ont donné le ton.En effet
à l’échelle internationale, les politiques
sont tournées vers la réduction de la
pauvreté dans le monde à l’horizon
2015.AinsilesObjectifsduMillénaire
pour le développement (Omd), les
stratégies de réduction de la pauvreté
(Dsrp) et le Nouveau partenariat
économiquepourledéveloppementde
l’AfriquesontNepad,sont-ilsélaborés.
De même que la préparation en 2005
du Cadre stratégique régional de
référence pour le renforcement des
capacités en Afrique. A ce stade, le
développement des blocs
communautaires (Cedeao, Uemoa,
Cemacetc.),impliqueuneaccélération
des processus d’intégration
économique.Processus dont la réussite
dépenddelaproductiondestatistiques
complètes, fiables,et comparables afin
de suivre et de mesurer le niveau de
développement des régions.
De la nécessité de prendre en compte
l’informel
Si l’on a du mal à avoir des données
fiables sur les agents économiques et
sociaux légalement constitués,que dire
du secteur informel qui par définition
échappe au contrôle de l’Etat ? Bien
que non déclarées, les activités
informelles n’en fournissent pas moins
d’emplois en Afrique selon le Bureau
international du travail (Bit). Ainsi le
non-enregistrement et l’absence de
comptabilité qui caractérisent
l’informel ne devrait pas être un frein
aux études dans ce secteur.Toutefois,il
se pose le problème du critère
d’enregistrement à retenir. Selon les
statisticiens qui s’intéressent à la
question, ce critère devrait être le plus
universel possible et ne point varier
suivant les branches d’activité et les
zones d’étude.
C’est d’ailleurs le manque
d’harmonisation des statistiques et
critères d’évaluation qui a longtemps
défavorisé l’économie nigériane restée
dans l’ombre de la puissance sud
africaine. La prise en compte en 2014
de chiffres qui échappaient jusqu’alors
au Pib du Nigéria et qui reposaient en
partie sur les activités informelles, a
permis à Abuja d’évincer Prétoria en
tant que première puissance
économique du continent.
En claire, l’absence de statistiques
fiables peut induire en erreur les
investisseurs, tout en faisant épouser
des opinions erronées. Les mêmes
observateurs, en effet, qui qualifiaient
l’économienigérianedegéantauxpieds
d’argile(pastoutàfaitfaux)etquisont
friands de l’argument de « la
malédictionduPétrole»,ontchangéde
fusil d’épaule, la couvrant désormais
d’éloges.
EnCôted’Ivoire,lesprévisionsdetaux
de croissance font l’objet de débats
contradictoires entre le gouvernement
et les institutions internationales
(Banque mondiale et Fmi).Il en va de
même sur le taux de chômage actuel
estimé selon l’Agepe à 5,03% (enquête
emploi 2012) avec un taux élargi à
9,4%. Des taux qui selon les centrales
syndicales ne reflètent aucunement la
réalité de l’emploi en Côte d’Ivoire au
regard de la définition de l’emploi par
leBitquimetl’accentsursescaractères
décent et durable.
Selon la chercheuse Sandrine Mesplé-
Somps, plusieurs pays africains
(l’Angola, la République Centre
Africaine, le Congo-Brazzaville, le
Nigeria ou la Zambie) pourraient
perdre ou gagner 10 places dans le
classement relatif aux Pib par tête des
paysafricains.Ainsilacroissancedeces
pays serait-elle en phase ou en
déphasage avec la réalité selon les
sources utilisées : Maddison (calcule le
Pibsurunelonguepériode),laBanque
mondiale(indicateursdeniveauxdevie
en monnaies locales et en dollars) ; et
Penn World (se fonde sur des séries de
PIB corrigées et des écarts de pouvoir
d’achat entre pays).Il urge donc d’une
harmonisation des indicateurs et des
méthodes de calcul
Il ne peut avoir de développement efficace sans statistiques fiables (Ph : DR)
Productiondestatistiques:deseffortsànoter
L
e thème de la 2ème édition de
la journée mondiale de la
statistique « De meilleures
données pour une vie meilleure »,
montre à quel point la production de
statistiques contribue à influencer le
bien être des populations pour peu
que les prévisions soient prises en
compte dans les politiques de
développement. La Côte d’Ivoire,
caractérisée par l’obsolescence de ses
données même au niveau de l’Institut
national de la statistique (Ins), est en
train de rattraper son retard.Ainsi en
2014,l’on a enregistré la réalisation du
4ème Recensement Général de la
Population et de l’Habitat (RGPH)
qui a permis de savoir que le pays
compte 22 millions d’habitants dont
plus de la moitié est jeune (ceux qui
ont 15ans représentent 40% des
jeunes). Aussi en quête de données
fiables et régulières dans tous les
domaines de la vie économique,
sociale et environnementale,le pays a
produit l’Enquête sur le Niveau de
Vie des ménages (Env 2015) ;
l’Enquête sur l’Emploi et le Travail
des Enfants (Ensete 2014) ; et
l’Enquête des besoins en transport
urbain à Abidjan. Par ailleurs a été
institué un département en charge de
la planification et des statistiques dans
chaque collectivité, dans chaque
Ministère et dans chaque Institution
à l’effet de produire régulièrement
dans tous les domaines d’activité,des
statistiques fiables.
La production de ces données selon
la ministre auprès du premier
ministre chargée de l’économie et des
finances, Mme Nialé Kaba, vise à
avoir une bonne formulation, une
bonne exécution et un meilleur suivi-
évaluation des politiques et
programmes de développement,
visant l’atteinte de l’émergence à
l’horizon 2020.
D.N.
DiDiEr N’guEssaN
Toute politique de développement repose sur des chiffres clés.Ceux-ci constituent les fondamentaux sinon la boussole de la prévision sans laquelle
les décideurs navigueraient à vue. Mais les données statistiques ne sont pas la chose la mieux partagée sur le continent malgré la volonté de la plupart
des Etats d’être émergents.
7. Lundi 26 octobre août 2015
7international
Le dernier round de négociation des délégations nationales avant la COP21 n'a pas permis de produire le texte concis espéré.La balle est désormais
dans le camp des ministres,qui devront adresser les questions politiques faisant encore obstacle à l'adoption d'un accord sur le climat plus lisible.
U
n pas en avant certes, mais
encore insuffisant pour
atteindre l'objectif. Vendredi
22 octobre, à Bonn, les négociateurs
de 195 pays ont approuvé un texte de
négociation pour la conférence
internationale sur le climat qui se
tiendra en décembre à Paris (COP
21), censée déboucher sur un accord
mondial ambitieux pour contenir le
réchauffement.Un texte qui toutefois,
lors de la dernière séance plénière, a
été critiqué pour son manque de
lisibilité. La négociatrice française,
LaurenceTubiana,l'a d'ailleurs admis
publiquement : « Le texte n'est pas
exactement ce que j'avais espéré pour le
début de la conférence de Paris ».
55 pages
Alors que le projet initialement
proposé pour ce round final de
négociations des délégations
nationales avant la COP comptait
une vingtaine de pages, le texte final
en compte 55. Les pays en
développement ont en effet exigé
l'ajout de leurs principales
revendications, concernant
notamment les financements promis
par les pays du Nord au Sud et la
prise en charge des dommages
générés par le réchauffement.
Or, les délégations avaient pour
mandat de produire un texte concis,
présentant clairement les options à
trancher à Paris.
Le délégué mexicain lance un appel
émouvant
« Nous n'avons pas réellement négocié
cette semaine, nous avons clarifié les
options, mais nous ne pourrons pas
répéter ça la prochaine fois, vous devez
être prêts à négocier à Paris dès le
premier jour », a donc martelé
l'ambassadrice française, appelant à
«un esprit de compromis ».
« Si nous voulons transformer ce texte en
accord juridique,nous devrons travailler
différemment à Paris », a également
affirmé le Pérou à la tribune, lors de
la clôture de cette semaine de
négociations difficiles et parfois
tendues. Mais l'appel le plus
émouvant lancé à cette occasion a été
celui du délégué du Mexique, pays
menacé par l'ouragan Patricia : « Je ne
pense pas que j'ai besoin d'en dire plus sur
l'urgence d'un accord (sur le climat). Je
vous demande à tous de mettre de côté
vos différences afin qu'ensemble nous
puissions commencer à travailler », a
déclaré Roberto Dondisch
Glowinski, applaudi par la salle.
Une réunion ministérielle
début novembre
La balle est désormais dans le camp
des ministres,qui se réuniront à Paris
du 8 au 10 novembre afin de discuter
des questions politiques faisant
encore obstacle à l'adoption d'un
accord plus lisible. Christiana
Figueres, Secrétaire générale de la
Convention-cadre des Nations unies
sur le changement climatique
(l'instrument international dans le
cadre duquel ont lieu les
négociations),l'a affirmé clairement :
« Le défi des gouvernements est de
parvenir à un projet d'accord plus concis
et cohérent qui soit adopté à Paris ».
Une autre réunion cruciale sera celle
des chefs d'Etat du G20, qui se
rencontreront en Turquie à la mi-
novembre.
Le coup d'envoi de la COP21 sera
donné par les chefs d'Etats le 30
novembre, puis les délégations
reprendront les négociations pendant
plusieurs jours.La deuxième semaine
de la COP,les discussions se feront au
niveau des ministres, qui seront
chargés d'opérer les arbitrages
définitifs. L'objectif est de parvenir
collectivement à contenir le
réchauffement de la planète en deçà
de 2°C par rapport au niveau pré-
industriel, comme le préconisent les
experts afin d'éviter des effets
incontrôlables.
Source : Latribune.fr
Alors que le projet initialement proposé pour ce round final de négociations
comptait une vingtaine de pages, le texte final en compte 55 (Ph : DR)
LesnégociationsdeBonnaccouchentd'untexteimparfait
conférence internationaLe sur Le cLimat (cop 21)
L
e président sénégalais Macky
Sall a décidé de construire à
Bargny, localité située à
environ 30 km de Dakar, un
nouveau port multifonctions, qui
sera conçu, réalisé et exploité par
l'opérateur portuaire Dubaï Ports
Word (DPW), a-t-on appris
vendredi de source officielle.
Dans un communiqué, le porte-
parole du gouvernement sénégalais
précise que le nouveau port de
Bargny sera adossé à la zone
économique spéciale intégrée.
Le futur port sera doté
d'équipements et d'infrastructures
permettant de traiter les navires de
dernière génération avec des tirants
supérieurs à 16 mètres.
"Il sera conçu,réalisé et exploité par DP
World, opérateur mondial
des terminaux maritimes,
conformément au contrat
de concession qui le lie à la
société nationale du Port
autonome de Dakar",
souligne le texte.
L'intégration du
nouveau port à la zone
économique spéciale et
sa connectivité avec
l'aéroport de Dakar
contribueront au
développement du
potentiel économique du
Sénégal, au
renforcement de sa
compétitivité par
l'abaissement du coût
des transactions
commerciales et à la
création de nouveaux
emplois, ajoute le
communiqué.
L'infrastructure,essentielle pour une
croissance économique durable,
répond aux objectifs fixés dans le
plan Sénégal émergent (PSE), qui
vise, entre autres, à accroître la
productivité globale de l'économie,
conclut le texte
Source : Xinhua
Constructionprochained'unnouveauportprèsdeDakar
sénégaL
Le Sénégal va construire un nouveau port multifonctions (Ph : DR)
D
epuis deux ans,la qualité
du café burundais
continue d'être appréciée
dans le monde en raison de la
perte progressive du goût de la
pomme de terre qui est le
principal ennemi des cafés.
« On constate que les acheteurs
internationaux se sont intéressés au
café du Burundi parce qu'on n'a pas
trouvé dans ce café le goût de pomme
de terre qui existait. L'année passée,
nous avons passé de 88% à 8% du
goût de pomme de terre et
maintenant on est à 2% », a
expliqué lundi Joseph
Ntirabampa, président de la
Confédération nationale des
associations des caféiculteurs
(CNAC).
Il a tenu ces propos à l'occasion d'une
compétition de plus de 150 lots de
café qui ont été dégustés par les
dégustateurs nationaux et
internationaux.
Le lot de la station Nemba de la
province de Kayanza (nord-ouest) a
été classé premier, suivi par le lot de
Kiryama de la même province.
Le café est la première culture
d'exportation du Burundi, même s'il
est en perte de vitesse au niveau
quantitatif.
Certains Burundais préfèrent les
cultures vivrières qui rapportent moins
que le café mais plus rapidement et
plus régulièrement.
Le gouvernement du Burundi, avec
l'appui financier de la Banque
Mondiale,essaie de tout faire pour que
le café ne disparaisse pas du pays
Source :Xinhua
Laqualitéducaféburundaisappréciée
danslemondedepuisdeuxans
agricuLture
Le café est la première culture
d'exportation du Burundi (Ph : DR)
8. Lundi 26 octobre 2015
8 tech’ ec
S
elon le site agenceecofin, le groupe
télécom sud-africain MTN a été
épinglé par une enquête de « Finance
Uncovered ». En effet, le réseau de
journalistes issus de plus de 55 pays à
travers le monde, a accusé quatre filiales de
cette multinationale –MTN Côte d’Ivoire ;
Ghana, Nigeria et Ouganda- d’évasion
fiscale. Ces filiales auraient versées des
centaines de millions de dollars pendant
plusieurs années à des sociétés offshores
basées à Dubai et sur l’île Maurice.
Toujours, selon le confrère, Dans son
enquête menée pendant deux ans, publiée
dans le journal sud-africain Mail and
Guardian, ougandais l’Observer et le Ghana
Business News, « Finance Uncovered »
révèle qu’entre 2003 et 2009, MTN Ouganda
a payé 3 % de son chiffre d’affaires à MTN
International basé à Maurice, idem pour
MTN Côte d’Ivoire qui a payé 5 % de ses
revenus de 2013. Il est mentionné que la
filiale de Maurice n’est qu’une boite postale
qui n’emploie personne. A MTN Dubai, MTN
Ghana a payé 9,64 % du chiffre d’affaires
de la filiale, pareil pour MTN Nigeria qui a
payé 562 millions de dollars entre 2010 et
2013. Ces versements ont réduit les revenus
de ces filiales tout comme l’impôt sur le
revenu à verser aux Etats où ils opèrent.
Dans un communiqué, rapporté par le site,
le groupe MTN a martelé qu’à aucun
moment la société « n’a été trouvée
impliquée dans un plan visant à aider
l’entreprise à se soustraire à ses
responsabilités juridiques et fiscales, dans
aucune des juridictions où nous exerçons
nos activités ».
Cette situation est d’autant plus grave que
l’affaire MTN n’est que la face visible de
l’Iceberg. D’autres opérateurs mobiles sont
abonnés à pareil pratique en Afrique
subsaharienne. De fait le Ghana estime que
l’évasion et la fraude fiscales lui coûtent 50
% de son budget annuel. En effet, chaque
année, la fuite illicite des capitaux des pays
du Sud (600 à 800 milliards d’euros)
représente près de 10 fois le montant de
l’aide publique au développement versé par
les pays industrialisés. En Côte d’Ivoire, la
situation est identique. Selon certains
officiels, des opérateurs mobiles et non des
moindres seraient fortement impliqués dans
une évasion fiscale qui ne dit pas son nom.
Téléphonie mobile / evasion fiscale
MTN-CI est-elle seule ?
une rubrique Animée
PAr CheCk koné
MTN n’est pas le seul opérateur à être trempé dans la fraude fiscale (Ph : DR)
La semaine dernière, en pleine préparation de la fin de l’exercice 2015, une
information, du moins surprenante pour le citoyen lambda, a éclaboussé
l’opérateur mobile Sud-Africain,MTN,dans ses filiales de la Côte d’Ivoire,
Ghana, Nigéria et Ouganda. L’opérateur est accusé de fraude fiscale sur le
montant de 55,5 millions de dollars.
TransferT d’argenT
Lederniercoupopéréparl’Etat
D
ans une note circulaire envoyée à la
Confédérationgénéraledesentreprises
de Côte d’Ivoire (CGECI), la direction
générale des Impôts (DGI) a informé
l’ensemble des opérateurs dans le domaine
du transfert d’argent qu’ils sont désormais
soumis à l’obligation de la TVA sur les
opérations de transfert d’argent. Cette
nouvelledispositions’expliqueenraisondes
différents crées à la suite de certaines
incompréhensions. En effet, les procédures
révèlent que les banques appliquent la TOB
au taux de 10% sur les opérations de
transfert d’argent, alors que les
établissements non bancaires exerçant la
même activité, soumettent lesdites
opérationsàlaTVAautauxde18%.Apriori,
cela sous-tend que les frais de transferts
doiventaugmenter.Maisquenon.Enréalité,
il ne s’agit pas de payer 18 000 FCFA de TVA
(18%) sur un montant de 100.000 FCFA que
compte envoyer un client à son
correspondant. C’est plutôt sur les frais de
transfert qui s'élèvent à 2 000 FCFA dans le
cas d’espèce que l'opérateur mobile doit
payer 360 FCFA à l'Etat. Par contre, pour
l’Etat,cettemesurepeutrapporterbeaucoup
d'argent car selon les statistiques, le
montant total des transactions via le
téléphone mobile s'élève à plus de HUIT (08)
Milliards FCFA par jour en Côte d’Ivoire
La TVAest désormais obligatoire dans les opérations de transfert d’argent (Ph : DR)
L’opérateur de téléphonie mobile
Inwi, troisième du marché national
en termes d’abonnés, vient de
mettre sur le marché une offre de
service destiné au partage de la
connexion 4G. Sans engagement et
uniquement sur mobile, l’offre
baptisé « i-dar » permet à cinq
appareils mobiles d’utiliser le même
forfait Internet 4G à l’intérieur
comme à l’extérieur de la maison, et même en simultané. Avec cette offre, il est évident
qu’Inwi veut susciter davantage la consommation sur son service 4G.
Depuis plusieurs mois, les usagers de la
Poste SA et de sa filiale la Poste Bank
rencontrent de nombreuses difficultés
pour effectuer des opérations de retrait
ou de dépôt d’argent. Dans les 10
provinces du pays, le problème est le
même. De longues files d’usagers se
forment devant les guichets, mais le
service n’est pas au rendez-vous. Le
gouvernement gabonais, dans son
communiqué, a limogé Alfred Mabika
Mouyouma, le président directeur général, plusieurs fois accusé par la presse gabonaise
et les syndicats de la Poste SA de mauvaise gestion. Il lui est attribué un trou de
trésorerie de plusieurs milliards de Fcfa. C'est Michael Adandé, ancien conseiller du
ministre de l'Economie et des Finances et ancien président de la Banque de
développement des Etats de l'Afrique centrale qui lui succède.
TéléphonieMobile/Inwilancelepartagedesaconnexion4GauMaroc
ACTU MOBILE
PosteauGabon/Lesvivesturbulences ontéjectélePDG
ACTU INFOS
AbdouMani,le ministrenigériendes
télécommunications,adéclaréle16octobre2015
quel’EtatvafusionnerlaSociéténigériennedes
télécommunications(Sonitel),l’opérateur
historiquedupays,etsabranchemobileSahel
Com,afindemieuxrésisteràlaconcurrencedu
marchétélécomnational.Actuellement,lesdeux
sociétésappartenantàl’Etatsontenmauvaise
postureentermesdepartdemarchéetde
revenu.Cesontlesopérateursdetéléphonie
mobileétrangersquidominentlemarché.Avec
Airtelcommeopérateurleader,suivid’Orangeet
enfindeMoovd’Etisalat.
GestionPublique/L’EtatvafusionnerlesopérateursSoniteletSahelComauNiger
ACTU WEB
9. Lundi 26 octobre 2015 finances&bourses 9
LerésultatnetsemestrieldelaBICICIchutedeplusde12%
anaLyse Boursière
P
our ce mois d’Octobre, la
BRVM a pris rendez-vous
avec le royaume haussier.
En effet, durant la semaine qui
vient de s’achever le BRVM 10 a
maintenu son incursion en terre
positive. Il a glané au terme des
transactions une progression de
0,02%. Quand à son binôme, à
savoir le BRVM Composite, il a
augmenté sa poche sur la planète
boursière régionale à concurrence
d’un gain de 0,26%. Sa valeur à la
clôture des échanges le Vendredi
dernier a été de 304,25 points.
Dans le concert des indices
sectoriels, seuls les acteurs du
secteur des services publics ont vu
leur indicateur faire fausse route.
Cet indice a cédé 1,06% de son
avoir pour afficher une valeur en
fin de semaine de 833,49 points.
Au-delà de cette mauvaise
performance du BRVM secteur
publics, les autres indicateurs
sectoriels ont sorti la tête de l’eau
avec en tête de course le secteur des
transports. Sous la coupole du titre
Bolloré Africa Logistics CI qui a
évolué de 7,40% pour atteindre la
barre des 210 500 FCFA, le
BRVM Transport a empoché
7,28% de croissance hebdomadaire.
A cet effet, la valeur de clôture de
cet indice sectoriel a été de
1019,41 points.
Parlant des autres indices
sectoriels, il faut préciser que le
BRVM Industrie s’en est sorti avec
un bond hebdomadaire de 1,53%,
le BRVM Finances a pris quant à
lui 0,64%. Au niveau agricole, le
BRVM Agriculture s’est enrichi de
0,45% et le secteur de la
distribution a gagné du terrain
grâce à sa montée hebdomadaire
de 1,68% pour afficher 581,17
points au terme des cinq dernières
cotations.
Sur le front valeurs cotées sur le
marché des actions de l’UEMOA,
la publication du rapport
d’activités du troisième trimestre
de la société Onatel BF n’a pas
réveillé le marché, et ce en dépit
d’une remarquable performance
économique et financière de ladite
entreprise. Du chiffre d’affaires au
résultat net, en passant par le
résultat des activités ordinaires et
le portefeuille clients, tous les
indicateurs sont abonnés au vert.
Les chiffres parlent d’eux mêmes.
Dans le détail, s’agissant des
ventes, on peut noter la progression
de 10% au terme du troisième
trimestre avec un montant de près
de 107,5 milliards de FCFA
comparativement à la même
période en 2014. Le résultat net, de
son coté s’est envolé de 31%,
passant ainsi de 11,8 milliards de
FCFA à environ 15, 48 milliards
de FCFA. Quant au portefeuille
client de cette entreprise
Burkinabé, il a pris de l’altitude à
un rythme soutenu et a atteint les
6,7 millions de clients, en
progression de 15% par rapport à
fin Septembre 2014.
Ces bonnes nouvelles financières
n’ont cependant pas contribué à
propulser la valeur du titre Onatel
BF à la BRVM. Il a bouclé la
semaine écoulée sur une note
baissière du fait de sa perte
hebdomadaire de 2,22%.
Enfin, concernant le titre BICICI,
la divulgation des chiffres de la
filiale ivoirienne de BNP Paribas
établis à fin Juin 2015 a jeté un
froid chez les investisseurs actifs à
la BRVM. En épluchant de près le
rapport d’activités de cet acteur de
taille du paysage bancaire ivoirien,
il en ressort une performance pas
très reluisante. Son résultat brut
d’exploitation a régressé de 5,49%
à fin Juin 2015. Il était d’environ
6,307 milliards de FCFA contre
6,67 milliards FCFA par rapport
au 1er semestre 2014. Son résultat
net, bien que bénéficiaire a reculé
de 12,33 pour finir à 4,61 milliards
de FCFA. Au vu donc de ces
chiffres, l’action des détenteurs de
ce titre bancaire à la BRVM a
entrainé sa chute à concurrence de
3,85%. Son dernier cours a été de
100 000 FCFA
Les chiffres du rapport semestriel de la BICICI semblent avoireu un impact négatif sursa trajectoire boursière à la BRVM (Ph : DR)
JosEPH MEMEL
La BRVM a clôturé sa séance du vendredi 23 octobre 2015 en baisse par rapport à la séance précédente. L’indice BRVM 10 est passé de 307,98 à
303,72 points,soit un repli de 1,38%.L’indice BRVM Composite,pour sa part,a cédé 0,96% à 304,25 points contre 307,21 points précédemment.
10. 10 Lundi 26 octobre 2015contribution
De son organisation à l’avis des consommateurs
expansion Du e-commerce en côte D’ivoire
Selon la Banque Mondiale, le secteur
tertiaire Ivoirien est en croissance
continue et représente 62,5% de
l’économie ivoirienne en 2014. Au
coeur de ce secteur, l’e-commerce est
devenu un canal incontournable pour
les échanges physiques, conséquence
de l’avènement de la 3G en Côte
d’Ivoire.
Pour constater la pratique de l’e-
commerce,il faut:
-Présence de deux personnes
physiques et/ou morales
-Un support de connexion :
ordinateur,tablette,smartphone
- Une offre présente ou exposée sur
internet
- Une mise en relation via internet
-Une commande du bien ou du
service via internet
-Un paiement via internet ou
directement
-Une récupération ou livraison de la
marchandise.
L’accroissement du nombre
d’utilisateurs d’internet a explosé avec
un intérêt particulier pour les réseaux
sociaux qui connaissent une grande
fréquentation.
Cette situation a favorisé la création de
plusieurs groupes commerciaux sur
Facebook pour des échanges en C to
C. Ces groupes peuvent être qualifiés
de précurseurs ou d’ancêtres de l’e-
commerce en Côte d’Ivoire (tels que
Espace Achats Vente).
L’idée était lancée ! Contribuant à
l’installation de nombreuses
entreprises parmi lesquelles Jumia,
PDAstore... Mais connaissons-nous
vraiment les acteurs de l’e-commerce
en Côte d’ivoire ? (cf la figure 2).
L’intensité de la concurrence est forte
sur le marché de l’e-commerce avec la
présence de nombreux acteurs ; des
barrières à l’entrée sont faibles,
favorisant leur prolifération.Il y a deux
ans il n’y avait à peine que deux acteurs
! Et aujourd’hui nous en comptons au
moins 17.
L’évolution est fulgurante.Les anciens
opérateurs en sont conscients et
redoublent davantage d’efforts dans les
services offerts pour maintenir leur
position. Les nouveaux entrants
essaient soit de se spécialiser sur une
niche (comme Wasiri spécialisé dans
l’habillement), soit d’apporter un
avantage compétitif dans le service tel
qu’un prix minimum de livraison.
Ainsi, le client ivoirien n’est pas
assujetti à une seule marque
d’opérateur d’e-commerce. La
concurrence joue son rôle de
régulateur du marché. Lorsque le
client n’est pas satisfait d’un produit
particulier, il peut en changer à tout
moment et faire une commande chez
un autre fournisseur. D’autant que les
ivoiriens sont exigeants quant à la
qualité de la marchandise et n’hésitent
pas à faire des retours ou à changer
d’opérateur. Aussi les entreprises
innovent-elles régulièrement sur leurs
offres pour fidéliser les clients.
Lemarchédue-commercecomprend
ainsi trois groupes homogènes
d’acteurs (cf figure 2)
Ces groupes se déterminent à partir de
deux éléments suivants :
- leur mission première (entreprises
vendeuses directes ou intermédiaires)
- leur constitution légale (entreprises
ou groupe d’échanges sur Facebook).
Ainsi,les vendeurs sélectionnent eux-
mêmes les produits et les vendent
directement aux clients à travers leurs
plateformes. Ils possèdent pour
certains, également des boutiques en
ligne pour des ventes en C to C.
Les intermédiaires mettent leurs
plateformes à disposition de vendeurs
et d’acheteurs pour des échanges en C
to C.
Les groupes sur Facebook sont des
groupes qui favorisent les échanges en
C to C.
Il faut noter que certains petits
producteurs ou artisans utilisent leurs
pages personnelles Facebook pour la
vente de leurs produits.
L’expansion de l’e-
commerce fait
actuellement débat en
Côte d’Ivoire, mais qu’en
pensent réellement les
clients, fidèles
consommateurs des offres
?
Une enquête menée en
septembre 2015 sur un
panel de 122 clients nous éclaire sur ce
point. L’enjeu est de taille, quand l’on
sait qu’il y a plus de 7 millions
d’utilisateurs d’Internet en Côte
d’Ivoire selon l’ARTCI (Autorité de
Régulation des Télécommunications
en Côte d’Ivoire).
Pour mesurer l’avis des utilisateurs d’e-
commerce en Côte d’Ivoire, 25
questions ont été posées incluant les
caractéristiques des enquêtés, la
fréquence d’achat, la motivation
d’achat, le jugement de valeur et
l’évaluation des entreprises et bien
d’autres critères. Le questionnaire
conçu via Google Form, a été
administré via les réseaux sociaux
(LinkedIn, Facebook, Twitter), par
mail avec l’appui de certains acteurs de
la blogosphère ivoirienne du 31 août
au 06 septembre 2015.
Caractéristiques des clients
65% des clients ont moins de 35 ans.
Ce qui corrobore avec le fait que ce
sont les jeunes qui sont les plus
impliqués dans tout ce qui concerne
Internet. La tranche de 30 à 35 ans
récolte à elle seule 35%.
Cette tranche concerne
les jeunes en activité,
donc disposant d’un
certain pouvoir d’achat.
Fréquence d’achat
84% des clients font un
achat uniquement
lorsqu’ils en éprouvent le
besoin. Cela est confirmé par le fait
que durant les 3 derniers mois : juin,
juillet et août,80% des clients ont fait
moins de 5 achats et seulement 20%
d’entre eux sont des clients réguliers
(4% ont fait plus de 10 achats pendant
ladite période).
Motivation d’achat
Les produits les plus achetés sont des
produits de première consommation.
Il s’agit en premier lieu des chaussures,
puis des vêtements et des téléphones.
Les meubles venant en dernière
position sur la liste de préférence
d’achats.
Ces achats sont motivés,par le prix et
la qualité des produits proposés sur les
sites Internet de vente. Viennent
ensuite la qualité du délai de livraison
et la réputation de l’entreprise. Le
mode de paiement le plus utilisé dans
les transactions est le paiement en
espèce (74%).
63% des clients achètent sur internet
pour gagner du temps.Ainsi il est aisé
de parcourir plusieurs boutiques en
ligne et commander sans quitter son
domicile.
Point de vue des clients sur les
produits et les services rattachés aux
achats en ligne
Les produits sont globalement
qualifiés de satisfaisants.Ils répondent
aux besoins pour lesquels ils ont été
achetés,même si une bonne partie des
clients les trouvent passables, ils
demeurent positifs.
Lesprixdesproduitssontacceptables
selon88%desclients.Cesprixontété
jugés en tenant compte de la qualité
des produits s’y afférant.
Le e-commerce connait une forte expansion en Côte d’Ivoire (Ph : DR)
Figure 1 : Le marché de l’e-commerce en Côte d’Ivoire (schéma Porter adapté)
Figure 2 : Les acteurs c de l’e-commerce en Côte d’Ivoire
SYNTHESE - ABONNES A INTERNET FIXE ET MOBILE
(Premier trimestre 2015)
Accès à Internet fixe
Accès à Internet mobile 3G
Total
66 678
7 155 583
7 222 261
0,92%
99,08%
100%
11. 11Lundi 26 octobre 2015 contribution
mèTrE DE L’éCo
Par DIDIEr n’guEssAn
en Hausse
Championnat inter bancaire/
Versus bank triplement primés
Versus Bank ne gagne pas uniquement
sur le terrain bancaire. La banque dirigée
par M. Guy Koizan vient de remporter
trois prix à travers son équipe de football.
Il s’agit du trophée de champion du
Cosibef, du prix 2015 fair play et du
trophée des journées sportives Uba. Des
performances saluées par les dirigeants.
Emploi-jeune :
1722 projets financés
Le District d’Abidjan dans le cadre de
l’Opérations "Agir pour les jeunes", vient
de financer 1722 projets individuels et
collectifs pour un montant global de
686 055 000 F Cfa.
Bourse/ la Brvm franchit 7500
milliards F Cfa
Bourse régionale des valeurs mobilières
a enregistré la semaine dernière une
capitalisation boursière de 7.536,38
milliards de FCfa. Un nouveau record
quatre mois après avoir franchi le seuil
des 7.000 milliards F Cfa.
en Baisse
Transport urbain/
Pas d’abri bus
Les usagers de bus de type express
quoique payant plus cher leur titre de
transport ne bénéficient d’aucun
traitement de faveur de la part de la
Sotra qui n’a construit aucun abri bus
pour ses clients exposés au soleil et à
la pluie.
Immobilier/ menace
d’effondrement d’immeuble
Des fissures sont apparues sur certains
immeubles situés dans la commune
de Yopougon, achevés pour d’autres il
y a à peine 2 ans, en un temps record,
dit-on. Des maçons essaient de
colmater les brèches en espérant éviter
un possible effondrement.
Transfert d’argent via le mobile/
Les frais vont-ils augmentés ?
Désormais les compagnies de
téléphonie mobile, ces opérateurs non
bancaires sont assujettis à payer la
Tva sur les opérations de transfert
d’argent. Un changement qui fait
craindre une augmentation des frais
de transfert.
BAro
La qualité du service après-vente est
satisfaisante à 64%.
Quelques écueils demeurent à cause
de la concentration des services
après-vente des acteurs.
Les délais de livraison sont
globalement satisfaisants. Il y a
certains acteurs qui jouent
l’efficience en livrant largement
avant les délais prévus.
Cette étude nous a éclairé sur la
situation de l’e-commerce, les
sociétés en expansion et l’opinion
des clients-consommateurs en Côte
d’Ivoire. Ainsi, il en ressort que les
sociétés doivent :
1/ Améliorer la confiance. Les
entreprises évoluant dans l’e-
commerce doivent améliorer leur
capital-confiance auprès des clients,
en mettant à disposition des
produits de qualité répondant aux
besoins des clients et respectant le
descriptif présenté sur le site
internet. Il leur faut éviter les
ruptures de stocks des
produits ou il faut retirer
de la liste des offres
quand le produit n’est
plus disponible.
2/ Vulgarisation des
points relais. La mise en
place de points relais
dans tous les quartiers,
est essentielle, elle
permettra de se
rapprocher des clients et
de les satisfaire. Des
acteurs ont installés
certains relais, mais
encore en nombre
insuffisants. Par ailleurs
ces points relais
devraient être aussi des
endroits où le client peut
faire sa commande sur des écrans
connectés à internet et assurer le
service après-vente.
Une dernière facette doit être
étudiée : le rôle de l’état.
Afin de permettre aux clients de
mieux profiter des plates formes e-
commerce, et favoriser dès lors
l’accroissement de cette activité,des
mesures étatiques sont nécessaires.
Nous en avons dénombré 4 :
1/ Faciliter l’accès à internet.
Internet étant le premier outil
d’existence de l’e-commerce, il
convient que son accès soit
davantage vulgarisé. L’opération un
citoyen - un ordinateur - un accès à
internet,devrait être « reboostée » et
simplifiée dans son acquisition. Un
accent doit être mis aussi sur l’accès
à internet à partir des zones rurales.
2/ Favoriser l’augmentation du taux
de bancarisation et la vulgarisation
des moyens de paiements
électroniques. 74 % des clients
règlent leurs achats en espèce, 10%
par mobile money et 13% par carte
bancaire. Le paiement en espèce
comporte beaucoup de risques pour
l’entreprise.Un acteur a d’ailleurs vu
sa recette subtilisée par des agents
de livraison de la société de
messagerie avec qui il était en
contrat. Il faut que l’Etat favorise
une meilleure bancarisation avec la
facilitation des règlements par carte
bancaire. Il existe aujourd’hui des
cartes bancaires prépayées,ces cartes
peuvent être promues sans risque
pour le détenteur qu’on ait accès à
son compte bancaire. Le mobile
money doit aussi être vulgarisé en
montrant ses bénéfices. Il faut
baisser considérablement le taux de
paiement en espèce.
3/ Intensifier la lutte contre la
cybercriminalité.Les actions contre
les cybercriminels doivent être
davantage amplifiées avec des
sanctions beaucoup plus lourdes.La
PLCC (Plateforme de Lutte
Contre la Cybercriminalité) fait
déjà un bon travail qui doit
s’accentuer.
4/ Mettre en place une agence
spécialisée. Une agence spécialisée
pour réguler l’activité d’e-commerce
qui prend de plus en plus de
l’ampleur, est nécessaire. De
nombreux acteurs se plaignent de la
concurrence déloyale que leur
livrent les groupes sur les réseaux
sociaux. Ces groupes ne payent pas
d’impôts, et sont très actifs,
notamment dans les relations en C
to C.
PS : Nous avons choisi de publier ici
que la partie publique de nos
résultats. Les résultats globaux
prennent en compte l’évaluation de
toutes les entreprises quant aux
produits et services attachés. Un
classement des acteurs et un
mapping de positionnement en
ressortent
Edmond Alain BROU
Marketer
Master 2 Marketing Université de
Nice Antipolis
Expert en Marketing, Commerce,
Management et Communication
Tel: + 225 07 01 01 61
12. 12 Lundi 26 octobre 2015entreprendreenci
Résumé succinct du projet
Le projet de cette semaine nous amène à mettre en place une ferme de persil d’un hectare dans la
banlieue d’Abidjan. Il s’agit de produire une quantité significative de cette plante qui sera écoulée dans
les marchés de gros et détails, les supermarchés, les hôtels et grands restaurants de la place. Pour la
mise en place de cette ferme nous choisirons la variété frisé qui est la plus consommé en Côte d’Ivoire
afin de garantir nos chances d’écoulement effectif du produit. La création et l’exploitation de la plantation
coûtera 1 139 500 fcfa qui seront mobiliser sur les fonds propres du promoteur. Après trois mois de
culture, le promoteur peut commencer à récolter sur une longue période. Au bout de cette période qui
peut atteindre un an, il réalisera un chiffre d’affaires de 7 500 000 fcfa. Pour assurer le succès de sa
ferme, il se fera accompagné par un cabinet de conseil agricole.
Culture du persil frisé
récoltez jusqu’à 7,5 millions à l’ha
Le persil ou petroselinum crispum est une plante herbacée potagère annuelle ou bisannuelle appartenant à la famille des ombellifères et apiacés. Il existe
deux variétés de persil cultivé par l’homme, à savoir le plat, qui est le plus parfumé, et le frisé qui sert le plus souvent à la décoration des plats et compositions
culinaires. C’est une herbe essentiellement aromatique dont la valeur réside dans le parfum qu’il procure au repas. Sur le plan purement nutritionnel, le persil
frais ou deshydraté est riche, entre autres, en fer et en vitamine K et C. Il est utilisé dans un nombre incalculable de compositions culinaires. De la soupe de
persil à la salade taboulé en passant par la sauce verte de francfort ou la sauce pesto sous d’autres cieux. En Côte d’Ivoire le persil occupe une place de choix
pour parfumer les plats, surtout les sauces et les plats de viandes et poissons, pour les chefs avertis. Pour cette raison, le persil se présente aujourd’hui comme
un bon produit commercial à suggerer aux potentiels entrepreneurs agricoles. D’où l’objectif du projet de cette semaine qui vise à démontrer la rentabilité
économique d’une ferme de persil frisé dans la banlieue d’Abidjan.
Marius Nouza
Identification et estimation des besoins :
La mise en place et l’exploitation d’une ferme de persil,exige de faire face à trois types de dépenses
que sont les frais liés à la réalisation de divers travaux champêtres, l’achat d’intrants agricoles
(semences, engrais et produits phytosanitaires) et les frais liés à l’achat d’équipements agricoles.
NB : Ce tableau ne prend pas en compte le coût de l’achat d’un terrain devant accueillir la ferme. Car on
suppose en effet que le promoteur est déjà propriétaire terrien. Le cas échéant, il dispose de deux options
pour acquerir un site : la location et l’achat. Le coût de la location dépend de la zone géographique. Même
dans le district d’Abidjan et sa périphérie, les prix ne sont pas les mêmes. Ils peuvent varier de 10 000
FCFA l’année à 10 000 FCFA le mois. Parfois, au lieu de payer des frais de location, le promoteur peut
ceder une partie de sa production au propriétaire terrien.
Nature des travaux
Défrichage et labour
Brûlis
Piquetage et bornage
Trouaison
Semis
Epandage d’engrais
Application de produits phytosanitaires
Sarclage et binage
Forfait récolte, collecte et conditionnement
Total
Total (FCFA)
50 000
5 000
25 000
25 000
25 000
45 000
30 000
75 000
200 000
480 000
Prix unitaire fcfa)
1 000
1 000
1 000
1 000
1 000
15 000
10 000
25 000
200 000
Quantité
50 (H/J)
5
25
25
25
3
3
3
1
Nature des travaux à réaliser et l’estimation des coûts
Désignation
Boîtes de 100 gr de
semences de persil frisé
Engrais complet NPK 10 18
18 (kg)
Urée
Cypercal
Almanèbe
Kalach
Total
Prix unitaire (fcfa)
3 000
500
400
7 000
4 000
4 000
Quantité
10
300
300
1
1
1
Coût total (FCFA)
30 000
150 000
120 000
7 000
4 000
4 000
315 000
Achat d’intrants agricoles
Désignation
Arrosoirs
Râteaux
Brouettes
Cordeaux
Mètre ruban
Pulvérisateurs
Machettes
Houes
Bottes
Limes
Seaux
Pelles
Quantité
3
4
2
5
3
1
10
10
10
5
10
4
Coût unitaire (FCFA)
5 000
2 500
25 000
5 000
15 000
60 000
2 600
2 600
5 000
1500
2 000
2 500
Total
Coût total (FCFA)
15 000
10 000
50 000
25 000
45 000
60 000
26 000
26 000
50 000
7 500
20 000
10 000
344 500
Achat d’equipements agricoles
NB : l’application de produits phytosanitaires se fait au besoin et non de
manière systématique.
13. 13 Lundi 26 octobre 2015entreprendreenci
Récapitulatif des dépenses :
La mise en place et l’exploitation de la ferme de persil reviendra
à :
480 000 + 315 000 + 344 500 = 1 139 500 fcfa
Ressources humaines
Il faut des hommes pour transformer un projet en réalité. Cela est
valable pour la mise en place de cette ferme de persil. En général,
le promoteur aura besoin de deux catégories de travailleurs, à
savoir les journaliers et les permanents. Les premiers sont
recrutés afin de réaliser des tâches ponctuelles qui sont entre
autre le défrichage, le labour, la trouaison, l’épandage d’engrais,
et l’application de produits phyosanitaires. Le terme de journalier
renferme à la fois les manœuvres agricoles et les techniciens
agricoles spécialistes des tâches aussi delicates que l’application
de produits phyto ou d’engrais. Ils sont payés selon la grille
indiquée dans le tableau des travaux à réaliser. Quant aux
travailleurs permanents,ils sont chargés de la gestion au quotidien
de la ferme et sont là donc pour une durée plus longue. Ils sont au
nombre de deux personnes à savoir le gérant et le manœuvre
chargé de la surveillance du site et de la réalisation de certains
petits travaux. Le gérant recrute des journaliers, coordonne les
travaux, estime les besoins de la ferme, etc. Quant au manœuvre,
en plus de surveiller, il peut être amené à s’occuper de l’arrosage
regulier des plants entre autre activité. Il est remunéré autour de
30 000 fcfa le mois tandis que le gérant touche une remuneration
d’au moins 150 000 fcfa pour la même durée de travail. Il doit
être idéalement issu d’une école d’agriculture.
Encadrement et supports pédagogiques
Pour recevoir un encadrement et des supports pédagogiques sur
les bonnes pratiques culturales, il est utile pour le promoteur de
s’inscrire dans un cabinet de formation et de conseil agricole.
Certains de ces cabinets proposent des formations géneralistes
sur l’agriculture, mais également des formations spécifiques à une
spéculation donnée. Certains, comme le cabinet cuecda (cellule
universitaire d’etudes et de conseils pour le developpement
agricole), proposent une assistance et un suivi personnalisé sur le
terrain. D’autres proposent des plantations clés en main à l’image
de monhévea.com et d’autres encore proposent un
accompagnement pour l’écoulement des produits de la ferme. Que
ce soit l’un ou l’autre, l’essentiel le promoteur, c’est de se faire
enroler dans de tels cabinets pour multiplier ses chances de
réussite. On peut également avoir recours aux structures étatiques
telles que l’anader, le cnra et le firca.
Observations et conseils pratiques
Comme dans tout projet agricole, il y a des règles à respecter afin
de produire une très belle récolte qui sera rentabilser sur les
marchés. Ces règles sont les bonnes pratiques culturales ainsi que
les exigences agroécologiques à observer.
Conditions optimales de culture
Le persil est une plante qui s’accommode avec tout type de sols.
Cependant, sa culture est véritablement favorable sur une terre
fertile c'est-à-dire, une terre riche, légère, fraiche et de
composition humifère et calcaire. Il se cultive également sous
tout type de climat. Sa culture est en effet possible aussi bien en
climat temperée qu’en climat tropical comme dans les pays
d’Afrique subsaharienne. Pour ce qui concerne la Côte d’Ivoire
en particulier, sa culture est localisée en générale dans la
périphérie d’Abidjan, une zone qui a un climat doux. Le persil
aime la lumière et adore les zones ensolleillées, mais sa culture
peut également réussir à la mi-ombre.
Conditions de mise en place
Le persil se multiplie par semis à la volée en pleine terre. Avant de semer, pensez à tremper les graines
pendant 24 heures dans de l’eau tiède. Cela permet d’accelerer leur capacité germinative. Il faudra par
ailleurs être patient car les plants prennent du temps à lever (au moins 3 semaines). Mais avant de semer,
il faut prendre soin de préparer le sol. Cela consiste à rendre la terre légère en la décompactant au
maximum. Il faut former des sillons tous les 10 à 15 cm ensuite enfouir les graines à une profondeur de 1 à
2 cm puis recouvrir de terre fertile. Entre deux plants, il faut prévoir environ 15 cm. Ensuite arroser
régulièrement jusqu’à la levée.Avec cette disposition, on obtiendra environ 200 000 plants à l’ha.Au stade
de 4 ou 5 feuilles, eclaircissez votre ferme pour donner assez d’espaces afin que les plantes puissent se
developper. Cela réduira le nombre de plants.
Entretien de la plantation et récolte
L’entretien consiste à desherber, arroser et aérer la plantation, sans oublier les étapes importantes de la
lutte contre les ravageurs et les maladies. Le desherbage ou sarclage peut se faire chimiquement ou
manuellement à l’aide de machettes et de binettes. Sur un cycle culturale, on peut prévoir environs trois
séances de désherbage en alternant les types. Parrallèlement, il faut arroser régulièrement afin de nourrir
les plants, mais surtout éviter de les inonder.Veillez donc à ce qu’il n y est pas de retenue d’eau. Comme on
l’a indiqué plus haut l’éclaircissage permet d’aerer la ferme.Ce qui permet aux plants de mieux se developper
avec l’espace qui est crée en découpant certaines tiges ou en enlevant certains plants. En matière
phytosanitaire, les ennemis du persil sont les ravageurs dont les pucerons des racines qui entrainent le
jaunissement et le dessèchement des feuilles. On peut également citer les chenilles et les mouches de la
carotte qui s’attaquent également au persil sans oublier certaines maladies. Il faut donc alterner au besoin
des insecticides et des fongicides pour mettre fin aux actions nuisibles de ces éléments. Bien que le persil
soit une plante bisannuelle, la récolte peut se faire toute l’année, à partir du troisième mois après semis.
Modele commercial et rentabilité
Des champs se trouvant dans les zones périphériques d’Abidjan, le persil est acheminé dans les marchés de
gros et de details dans des sacs ouverts. Le persil se vend dans ces marchés sous forme de bottes ou de tas
formés à partir de plusieurs tiges ou branchettes (environ 20 ou 15). Ces bottes ont des prix qui oscillent
selon qu’on soit en période d’abondance ou de pénurie entre 250 et 1000 fcfa. Bord champ, ces prix sont
réduit de moitié ou au deux tiers. Par exemple si le prix du marché est de 500 fcfa, il sera à 250 fcfa bord
champ ou de 300 fcfa.S’il est de 1000 fcfa,bord champ,il sera à 500 ou 700 fcfa.Pour calculer la rentabilité
du champ,nous prendrons comme repère un prix bord champ de 250 fcfa.De même nous considerons qu’avec
une ferme de 100 000 plants minimum,nous aurons environ 30 000 bottes commercialisables (soit 3 plants
réunis), ce qui suppose que 10 000 plants seront perdus. La ferme pourra donc rapporter comme chiffre
d’affaires :
30 000 × 250 = 7 500 000 frcfa
Ici,le promoteur n’aura pas de frais de logistique à mobiliser dans la mesure où l’achat se fait bord champs.
14. 14 Lundi 26 octobre 2015
Journal d’Annonces Légales et d’Informations Juridiques de Côte d’Ivoire
Constitutions • Liquidations • Redressements
Publications financières • Dissolutions
Nominations• Modifications • Brevets
Faillites • Convocations d'Assemblées
Appels d’offres • Marques et Noms
commerciaux, etc ...
Comprendrelesavantagesducontratdedistribution
L
orsqu’un fabricant finalise
enfin la création d’un produit
qu’il entend offrir, le travail
ne fait que commencer! La mise en
marché des produits offerts demeure
l’étape fondamentale de tout plan
d’affaires.
Un fabricant peut prendre lui-même
en main la commercialisation de son
produit. Cependant, cette façon de
faire l’oblige à allouer à cette
opération une grande quantité de
ressources et de temps. De plus,
lorsqu’arrive l’opportunité de
s’attaquer à de nouveaux marchés
étrangers, le fabricant lui-même ne
possède pas toujours l’expérience et
les contacts nécessaires. En
conséquence, il sera souvent
avantageux pour le fabricant de
s’adjoindre un partenaire d’affaire
dont l’expertise et le réseau de
distribution permettront la mise en
marché efficace du produit.
En pareil cas, le contrat avec son
distributeur est une composante
essentielle du succès commercial
d’un fabricant. Lorsque bien
élaborée et équitable, la relation
contractuelle entre ces deux
partenaires permettra non
seulement des rapports efficaces et
mutuellement profitables entre eux,
mais elle augmentera d’autant la
valeur des deux entreprises
impliquées.
Lors de la négociation d’une entente
de distribution, il faut prendre en
compte deux aspects importants :
l’exclusivité territoriale et la
propriété de l’achalandage lié au
produit.
Le contrat de distribution et
l’exclusivité territoriale
Lorsqu’un fabricant fait appel à un
intermédiaire de commerce tel qu’un
distributeur afin de commercialiser
son produit, les parties doivent
s’interroger sur la pertinence et la
nécessité d’accorder une exclusivité.
a) La clause d’exclusivité territoriale
La clause d’exclusivité sous-tend la
délimitation d’un territoire et d’une
période pendant laquelle l’exclusivité
est accordée. À défaut, elle serait
dénudée de sens (à moins que
l’intention des parties ne soit
d’accorder une exclusivité mondiale
– ce qui est plutôt rare); si aucun
terme défini n’est prévu pour la
période, le contrat sera considéré à
durée indéterminée (c’est-à-dire
résiliable sur préavis).
Le fabricant prend un risque
lorsqu’il confie la mise en marché
exclusive de ses produits, sur un
territoire et pour un terme défini, à
une tierce partie. En effet,
l’entreprise deviendra alors
dépendante de son distributeur
quant au rendement du produit, à
savoir le volume des ventes. En
outre, même si les performances du
distributeur ne sont pas
satisfaisantes, l’entreprise ne peut
pas, en principe, retirer à son
cocontractant son droit à
l’exclusivité.
Lorsqu’un produit est inconnu sur le
marché, le distributeur devra
consacrer son temps et des
ressources financières importantes
au développement,à la réputation et
à la mise en marché du produit. En
conséquence, l’exclusivité est un
incitatif majeur pour le distributeur
lorsqu’il doit mettre en marché un
produit qui ne lui appartient pas et
qui a une pâle notoriété. En effet,
tout produit requiert un délai entre
le moment de sa mise en marché et
son succès commercial.Le travail de
commercialisation effectué avant
qu’un produit devienne rentable
constitue un investissement de taille.
C’est pourquoi un distributeur qui
investit ainsi ses ressources doit
s’assurer qu’il profitera des
retombées futures. Sans garantie
d’exclusivité sur un territoire défini,
le risque lié à la mise en marché du
produit peut être trop important
pour le distributeur et ce dernier
pourrait refuser de s’investir.
Lorsqu’un fabricant envisage
d’accorder l’exclusivité territoriale,il
doit savoir que plusieurs outils
contractuels sont à sa disposition
afin qu’il puisse établir, avec son
distributeur, une relation équitable
et profitable pour les deux parties.
Lors de l’élaboration de ces contrats,
on évaluera deux aspects importants
: la performance du territoire et les
exceptions à l’exclusivité.
b) La performance
Dans un contrat de mise en marché,
la performance doit être envisagée
comme étant la contrepartie à
l’exclusivité. En pratique, le
distributeur ne conservera
l’exclusivité sur son territoire que s’il
continue d’atteindre les objectifs de
performance prévus au contrat. Les
parties devront, par conséquent,
négocier des objectifs raisonnables.
Lorsque les objectifs ne sont pas
atteints et, en l’absence de faute de
la part du fabricant, le contrat
pourrait prévoir les mécanismes
suivants :
1.La possibilité de réduire le
territoire exclusif conféré; ou
2.La possibilité de retirer le droit à
l’exclusivité avant la fin du contrat,
tout en maintenant le droit à la
distribution (qui deviendrait alors
non-exclusive); ou
3.La possibilité de résilier avant
terme le contrat, en payant ou non,
une indemnité pour la perte de
l’achalandage.
c) Les exceptions à l’exclusivité
Il est possible aux deux parties de
prévoir qu’en certaines circonstances,
la vente du produit échappera à
l’exclusivité garantie au distributeur.
Lors de la négociation du contrat de
mise en marché, les parties doivent
pouvoir identifier les situations
difficiles qui peuvent survenir. Par
exemple, un fabricant et un
distributeur doivent envisager les
situations suivantes :
1. La possibilité qu’un client
fasse affaire sur plusieurs territoires,
mais centralise ses achats dans la
même région,que ce soit à l’intérieur
du territoire exclusif ou non;
2. La vente par Internet, qui
ignore par définition les territoires;
3. La possibilité qu’un client
désire traiter directement avec le
fabricant sans intermédiaire.
Dans de tels cas,ainsi que dans toute
situation analogue, les situations
potentiellement problématiques
doivent être prises en considération
avant de conclure un contrat
d’exclusivité. Afin d’éviter les
frictions, les parties doivent définir
dès le début de leur relation si ces
situations problématiques
constitueront des exceptions
contractuelles à l’exclusivité
Source : Cabinet d’Avocats
Hébert & Lecours
partenariat commerciaL (1ère partie)
DROIT
des affaires
Par Borgia KoBri
Atraverscecontrat, unfabricantpeuts’adjoindreunpartenaired’affairedontl’expertiseetleréseaudedistribution
permettront la mise en marché efficace du produit (Ph : DR)
NB : Le surtitre et le
titre sont de la rédaction