Auteurs non occidentaux dans la bibliothèque numérique francophone Les Classiques des sciences sociales : situation actuelle et défis
1. Auteurs non occidentaux dans la
bibliothèque numérique
francophone
Les Classiques des sciences
sociales :
situation actuelle et défis
Présentation dans le cadre du
Forum mondial des sciences sociales 2013
Émilie Tremblay, Jean-Marie Tremblay
Montréal, 13 octobre 2013
2. Plan de la présentation
Introduction (questions de départ)
Première partie : les Classiques, sa mission, son historique,
etc.
Deuxième partie : analyse des données
i. Diffusion
ii. Consultation
iii. Téléchargement
Réflexions
Conclusion
3. Introduction et questions de départ
• Les technologies numériques et les initiatives de libre accès aux
publications scientifiques ont permis d’accroître l’accès, la
diffusion et la circulation des savoirs.
• Transformations des possibilités, espaces ouverts…
• Est-ce que ces transformations s’accompagnent de
changements dans ce qui est valorisé, de ce qui est jugé
comme étant du savoir, comme étant valable ?
4. Questions de départ
• Accès multidirectionnel aux savoirs produits dans différentes
régions du monde ou un accès dans les différentes régions du
monde non occidentales aux savoirs scientifiques
occidentaux ?
• Quelle ouverture et intégration des savoirs produits en dehors
de l’Occident ? Ex. bases de données occidentales (SSCI,
Scopus, etc.).
• Dans le cas des Classiques, comment valoriser un ensemble de
savoirs nationaux tout en s’ouvrant au pluralisme des savoirs
en sciences humaines et sociales ?
5. Auteurs occidentaux et non
occidentaux
• Qu’est-ce que nous entendons par des auteurs ou des savoirs
non occidentaux?
• À partir de quels critères peut-on identifier si un auteur est
occidental ou non ?
- Nationalité ou lieu de naissance
- Éducation, socialisation
- Lieu des études, particulièrement des études supérieures
- Lieu de travail
- Conception du monde
Difficultés : complexité de la question de l’appartenance
(Pellerin, 2010)
7. Existence et statut
•Un projet pionnier dans la francophonie qui existe depuis
1993 en Intranet au Cégep de Chicoutimi.
•Depuis 2000 accessible sur internet grâce à la coopération
avec l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).
•Incorporation depuis 2006 en organisme à but non lucratif
dont la mission est de « donner accès librement et
gratuitement » aux œuvres en sciences sociales et en
philosophie de langue française.
8. Objectifs
1. Dynamiser les sciences sociales en rendant les travaux des
chercheurs accessibles à tous, grâce à Internet et au
numérique.
2. Diffuser (et préserver) en « accès libre » des publications
scientifiques en français ;
3. Faire (re)découvrir les auteurs classiques ;
4. Mettre en relation les œuvres d’auteurs classiques avec les
auteurs contemporains ;
5. Contribuer à faire connaître les travaux de chercheurs
québécois et de chercheurs originaires de la francophonie.
9. Diffusion et téléchargement
Qu’est-ce que la bibliothèque diffuse ?
• Donne accès à plus de 5700 œuvres contemporaines et classiques
de plus de 1400 auteurs différents
• Principalement des œuvres en langue française de même que des
œuvres traduites en français
• On peut y télécharger gratuitement et en différents formats
différents types de publications :
a)Des publications récentes dont les auteurs (ou leurs ayant-droit)
et/ou les éditeurs ont donné leur accord pour qu’elles soient
diffusées ;
b)Des publications du domaine public au Canada
c)Des œuvres inédites
10. Organisation de la bibliothèque
Les 8 collections
1) Les auteurs classiques
2) Les auteurs contemporains ou Les sciences sociales contemporaines
3) Méthodologie en sciences sociales
4) Désintégration des régions du Québec
5) Les sciences du développement
6) Documents
7) Histoire du Saguenay—Lac St-Jean
8) Les sciences de la nature
13. Analyse des données
• Qu’est-ce qui est diffusé par rapport à notre
problématique, auteurs occidentaux/auteurs non
occidentaux ?
• Qui consulte et d’où proviennent les internautes ?
• Téléchargements
15. La collection Les Classiques :
une majorité d’auteurs de nationalité française
16. La collection Les Classiques :
Une majorité d’auteurs qui ont travaillé en France
17. La collection Les contemporains :
Sous-collection Les sociétés créoles
18. La collection Les contemporains :
Sous-collection Anthropologie médicale
19. La collection Les contemporains :
Sous-collection Sociologie de la santé
20. La collection Les contemporains :
Sous-collection Sociologie de la famille
21. La collection Les sciences du
développement :
plusieurs auteurs du Congo (RDC)
22. En résumé : ce qui est diffusé
• Dans la collection les classiques : auteurs occidentaux (France,
Angleterre, États-Unis, Allemagne, etc.).
• Dans la collection les contemporains : auteurs occidentaux
(Canada, France, etc.).
• Présence d’auteurs non occidentaux dans certaines sous-
collections des Classiques (chine ancienne, civilisation arabe,
sociétés créoles), mais de façon minoritaire.
• Dans la collection Les sciences du développement : présence
de plusieurs auteurs de RDC, mais en termes de nombre
d’auteurs, la collection est beaucoup moins importante.
23. Biais géographique et culturel
dans la diffusion
• La préoccupation du fondateur de ce projet au départ était de
faire connaître et de rendre plus visibles les travaux de
chercheurs et de professeurs québécois en sciences humaines
et sociales ;
• La connaissance et l’importance accordée aux œuvres
classiques européennes, en particulier françaises ;
• Les connaissances limitées du fondateur et des bénévoles de
ce projet des intellectuels non occidentaux ;
24. Biais géographique et culturel
dans la diffusion (suite)
• La plus grande facilité à communiquer avec des intellectuels
occidentaux, en particulier, québécois et français ;
• La création de liens et la collaboration avec de chercheurs et
des professeurs québécois et français, tels que les professeurs
Jean Benoist et Michel Bergès, par exemple ;
• Les difficultés rencontrées pour entrer en contact avec des
chercheurs et des professeurs en dehors de l’Occident ;
• Le peu de temps investi jusqu’à présent pour contacter ces
chercheurs.
28. Provenance des visiteurs :
top 10 des pays pour 2013 (9 premiers mois)
1 2 3
Janv. France Canada Etats-Unis
Fév. France Canada Etats-Unis
Mars France Canada Etats-Unis
Avril France Canada Etats-Unis
Mai France Canada Etats-Unis
Juin France Canada Etats-Unis
Juillet France Canada Côte d'Ivoire
Août France Canada Etats-Unis
Sept. France Canada Etats-Unis
4 5 6 7 8 9 10
Janv. Belgique Maroc Algérie Cameroun Haïti Suisse Sénégal
Fév. Maroc Belgique Algérie Côte d'Ivoire Haïti Sénégal Suisse
Mars Algérie Maroc Belgique Sénégal Côte d'Ivoire Cameroun Suisse
Avril Algérie Maroc Belgique Cameroun Côte d'Ivoire Sénégal Italie
Mai Maroc Belgique Algérie Suisse Sénégal Tunisie Cameroun
Juin Algérie Belgique Maroc Côte d'Ivoire Cameroun Haïti Allemagne
Juillet Algérie Etats-Unis Maroc Belgique Haïti Cameroun Sénégal
Août Maroc Algérie Belgique Haïti Cameroun Côte d'Ivoire Suisse
Sept. Maroc Belgique Algérie Suisse Italie Allemagne Côte d'Ivoire
29. Provenance des visiteurs :
top 10 des pays pour 2007 (9 premiers mois)
1 2 3 4
Janv. France Canada Etats-Unis Belgique
Fév. France Canada Etats-Unis Belgique
Mars France Canada Etats-Unis Belgique
Avril France Canada Etats-Unis Belgique
Mai France Etats-Unis Canada Belgique
Juin France Etats-Unis Canada Belgique
Juillet France Etats-Unis Italie Canada
Août France Etats-Unis Canada Belgique
Sept. France Canada Etats-Unis Belgique
5 6 7 8 9 10
Janv. Roumanie Norvège Italie Suisse Allemagne Espagne
Fév. Italie Portugal Norvège Suisse Roumanie Espagne
Mars Espagne Italie Suisse Chine Norvège Brésil
Avril Norvège Suisse Russie Porto Rico Italie Allemagne
Mai Espagne Suisse Norvège Allemagne Italie Grande-Bretagne
Juin Suisse Luxembourg Italie Norvège Allemagne Brésil
Juillet Belgique Suède Vietnam Norvège Allemagne Brésil
Août Suède Italie Porto Rico Allemagne Norvège suisse
Sept. Suède Suisse Allemagne Italie Argentine Grèce
30. En résumé : les consultations
• Les consultations sont en augmentation constante.
• Dans les dernières années, accroissement des
consultations en dehors de l’Amérique du Nord et de
l’Europe.
36. Réflexions
• Dichotomie sujet-objet : beaucoup de textes en anthropologie
et en sociologie qui portent sur différentes cultures,
civilisations non occidentales mais par des auteurs
occidentaux.
• Beaucoup de consultations de textes occidentaux
(particulièrement de classiques) en dehors de l’Occident (en
augmentation depuis les dernières années).
37. Défis et pistes pour les Classiques
• Développer des partenariats et des liens.
• Il y a de nombreuses initiatives. Quelques exemples africains :
CODESRIA : diffuse un grand nombre de publications
(monographies, revues, documents de recherche, etc.) en texte
intégral sur son site Internet.
AJOL : diffuse en libre accès plus de 400 revues africaines évaluées
par les pairs provenant de plus de 30 pays dans différentes
disciplines, certaines en français
Portail des revues africaines du CAMES (Conseil Africain et
Malgache pour l’Enseignement Supérieur) : projet en
développement
SciELO South Africa : donne un accès libre à plusieurs revues sud-
africaines .
38. Conclusion
• Technologies numériques : accroissement de la diffusion et de
la circulation, mais les inégalités et hiérarchies sont toujours
présentes.
• Est-ce que ces technologies permettent aux sciences sociales
de s’internationaliser (dans le sens de s’ouvrir et de tenir
compte de la pluralité de savoirs et des traditions
intellectuelles développées dans les milieux universitaires de
différentes régions du monde à partir de différentes
conceptions du monde (Rizvi, 2000; Kane, 2003 ; Ikenga-
Metuh, 1987) ?
• Servent-elles plutôt à renforcer la domination de certains
savoirs et de certains pôles de savoirs (Lévy-Lebond, 2006) ?
Notes de l'éditeur
Nous déterminons l’appartenance civilisationnelle (Mauss, 1929) d’un auteur suivant la nationalité, le lieu de ses études supérieures et le lieu principal où il fait carrière, c’est-à-dire où il exerce principalement ses activités académiques ou autres (pays de travail).
Pellerin, H. (2010), « Introduction. De la perspective et de sa pertinence dans l’étude des Relations internationales », in H. Pellerin (dir.), La perspective en Relations internationales, Outremont, Athéna, p. 7-28.
Incorporation en 2006 pour assurer la mission de partager ces savoirs et pouvoir recevoir du financement d’organismes publics.
5,700 au lieu de 5500: 200 œuvres non cataloguées mais en ligne et disponibles.
Pour plus de détails sur les collections : http://classiques.uqac.ca
Dans cette collection, qui regroupe près de 400 auteurs, les auteurs sont majoritairement de nationalité française.
La majorité des auteurs sont français et canadiens, mais ils ont travaillé dans un grand nombre de pays. 40 auteurs sont regroupés dans cette collection.
Les contemporains regroupent près de 1000 auteurs.
La majorité des auteurs sont français et canadiens.
La majorité des auteurs sont canadiens. Une vingtaine d’auteurs dans cette collection.
La majorité des auteurs sont canadiens. 38 auteurs dans cette collection.
Les auteurs congolais sont les plus nombreux. 15 auteurs seulement dans cette collection.
En 2012, changement de serveur, modification des codes php sur plus de 50,000 web et non compilation des visites pendant près de 6 mois.
Les textes d’auteurs contemporains sont plus nombreux, mais la collection les Classiques et plus consultée.
De ces consultations, on ne sait pas ceux qui sont tombés sur le site par erreur, ceux qui sont ressortis rapidement et ceux qui ont réellement consulté le site.
AWSTATS est l’outil utilisé pour les statistiques. Il faut préciser qu’il y a certaines limites à nos données puisque l’information pour chaque visite n’est pas toujours reconnue par AWSTATS. Par exemple : toutes les adresses internes à l’Université, toutes les adresses IP dynamiques, toutes les adresses provenant de visiteurs derrière des protocoles d’anonymat, derrière des serveurs Proxy, etc. De même, certains codes de pays ne soient pas reconnus par AWSTATS pour des raisons diverses. Ce qui fait que lorsque nous consultons les données de consultation, la mention « unknown » apparaît souvent avant les pays de provenance des utilisateurs. Source de ces précisions : Mathieu Perron, technicien en informatique à l’UQAC.
African Journals OnLine : http://www.ajol.info/index.php
Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique : http://www.codesria.org
SciELO - Scientific Electronic Library Online : http://www.scielo.org
CAMES : http://publication.lecames.org
Kane, Ousmane (2003), Intellectuels non europhones, Dakar, Codesria, 71 p.
Rizvi, Fazal (2000), « Internationalisation of Curriculum », Melbourne: RMIT University. En ligne. 8 p. <http://www.eotu.uiuc.edu/events/RIZVIPaperInternatRMIT.pdf> (consulté le 30/10/2009).
Ikenga-Metuh, Emefie (1987), Comparative Studies of African Traditional Religions, Onisha, IMICO Publishers, 288 p.
Lévy-Leblond, Jean-Marc (2006). « La science est-elle universelle ? ». Le monde diplomatique, p.32-33.