MICROBIOLOGIE ENDODONTIQUE english and frensh 25 nov 2020.pdf
Les bibliothèques universitaires peuvent-elles devenir des outils de justice cognitive dans les pays du Nord et des Suds?
1. LES BIBLIOTHÈQUES
UNIVERSITAIRES PEUVENT-ELLES
DEVENIR DES OUTILS DE
JUSTICE COGNITIVE DANS LES
PAYS DU NORD ET DES SUDS?
JOURNÉE DE RÉFLEXION DES BIBLIOTHÈQUES DE
L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL
24 NOVEMBRE 2017
FLORENCE.PIRON@COM.ULAVAL.CA
Cette œuvre est mise à disposition selon les termes de la
licence creative commons attribution 4.0 canada
3. DE LA RECHERCHE À LA RECHERCHE-
ACTION ET À L’ACTION : MON
ITINÉRAIRE
• Thèse sur l’éthique de la recherche anthropologique et l’écriture
académique : les enjeux de savoir et pouvoir
• Projet de recherche sur les savoirs des femmes au Sahel : découverte
du mépris de la science pour ces savoirs
• Réflexion sur les usages et les effets de la recherche : engagement
pour démocratiser la science et le débat sur les enjeux éthiques des
sciences
• Séjour au Conseil de la santé et du bien-être : une sortie énergisante
hors du monde universitaire
• Plusieurs projets participatifs, création de l’Association science et bien
commun et de la boutique des sciences Accès savoirs (Ulaval)
• Ma découverte du mouvement du libre accès
• Le projet SOHA : La science ouverte comme outil de justice cognitive
et de développement du pouvoir d’agir en Haïti et en Afrique
francophone : trois autres projets de recherche-action
4. LA MATÉRIALITÉ DU SAVOIR
Rapports complexes entre bibliothécaires et scientifiques
• Bibliothécaires invisibles pour les scientifiques, sauf
quand une revue n’est pas accessible
• Scientifiques inaccessibles pour les bibliothécaires qui
dépendent de l’administration
Des rapports complexes et rares
Des scientifiques peu sensibilisés à la dimension
matérielle (économique et politique)
5. LA MATÉRIALITÉ DU SAVOIR
Pourtant :
• Rôle central (méconnu) des bibliothécaires dans le
mouvement du libre accès
• Ont un rôle vital à jouer pour éduquer les scientifiques
à la « matérialité du savoir » d’un point de vue autre
que celui de la carrière (du CV)
• Les enjeux de la marchandisation du savoir
• Les coûts sociaux du système actuel de publication
dans les pays du Nord
• Les injustices et les exclusions de ce système
• Les aberrations du facteur d’impact
• La nécessité de la bibliodiversité (appel de Jussieu)
• Le rôle des archives ouvertes et de l’auto-archivage
pour faire circuler le savoir
Un retour à l’ethos de la science moderne axé sur
la mise en commun des savoirs, des idées, des
théories.
6. LES ENJEUX ÉPISTÉMOLOGIQUES ET
SOCIAUX DE LA SCIENCE
Inversement :
Les sciences de l’information et de la documentation passent un peu
vite sur la réflexion épistémologique et sociale de la science.
• La science est une production culturelle située dans une histoire et
un espace : l’Europe de la Renaissance. Elle s’est développée en
même temps que la modernité (coloniale, exploiteuse des
ressources naturelles).
• Elle a été longtemps le privilège d’hommes blancs (en blouse
blanche) détenteurs du pouvoir de véridiction.
• Elle produit des savoirs, mais produit aussi des ignorances : des
sujets qui n’intéressent pas les financeurs de la science ou les pays
où ils vivent.
• Elle s’organise autour d’un réseau d’institutions, de ressources,
d’acteurs sociaux, de politiques publiques et est dotée d’un capital
symbolique plus ou moins prestigieux selon les contextes.
C’est la perspective constructiviste de la science.
La vision positiviste de la science, bien que dominante, n’est pas la
seule!
7. LE SYSTÈME-MONDE DE LA SCIENCE
• Un centre (USA, GB), une semi-périphérie (Europe,
BRICS, Asie, Amérique latine) et une lointaine
périphérie (Afrique)
• Des décalages énormes de ressources (web, littératie
numérique, électricité, assurances, salaires, etc.)
• Dans les pays du centre et de la semi-périphérie,
invisibilité des savoirs de la périphérie
Carte du Web of science 2011
10. LE SYSTÈME-MONDE DE LA SCIENCE
• En Afrique, extraversion vers le Nord :
• Faire de la science comme les gens du Nord
• Aller étudier au Nord
• Utiliser les théories du Nord
• Publier dans les revues du Nord
Rare et difficile!
FRACTURE SCIENTIFIQUE NORD-SUD
• Les publications africaines sont rares/non numérisées/non
diffusées/non lues/non citées/non utilisées
• L’essentiel de la science africaine se trouve dans les
mémoires et les thèses, non numérisés jusqu’à
récemment
QUEL GÂCHIS ALORS QUE CES SAVOIRS SONT PRÉCIEUX
LOCALEMENT!
11. INJUSTICE COGNITIVE
Une injustice cognitive est une situation, un phénomène,
une politique ou une attitude qui empêche les étudiants,
étudiantes, chercheurs et chercheuses de déployer le
plein potentiel de leur capacité de recherche scientifique
en faveur du développement durable local de leur pays.
Pour les chercheurs et chercheures des Suds, plusieurs
injustices sont particulièrement puissantes et difficiles à
renverser.
Le projet SOHA vise à lutter contre ces injustices en les
identifiant, en les documentant et en favorisant
l’empowerment des étudiants, étudiantes, chercheurs et
chercheuses d’Haïti et d’Afrique francophone pour mieux
les contrer : RECHERCHE-ACTION, recherche engagée.
12.
13. 1. Réaliser une vaste enquête empirique afin de comprendre les obstacles à
l'adoption de la science ouverte dans les universités partenaires
Enquête web SOHA, 878 répondants dans 18 pays
14. 1. Réaliser une vaste enquête empirique afin de comprendre les obstacles à
l'adoption de la science ouverte dans les universités partenaires
Enquête web SOHA, 878 répondants dans 18 pays
2. Appuyer la création d'outils locaux de formation à la science ouverte par le biais
de ressources éducatives libres
création d’un MOOC sur la conception et la rédaction d’un projet de
thèse
15.
16.
17.
18. 1. Réaliser une vaste enquête empirique afin de comprendre les obstacles à
l'adoption de la science ouverte dans les universités partenaires
Enquête web SOHA, 878 répondants dans 18 pays
2. Appuyer la création d'outils locaux de formation à la science ouverte par le biais
de ressources éducatives libres
création d’un MOOC sur la conception et la rédaction d’un projet de
thèse
3. Tester la faisabilité de dépôts institutionnels et de boutiques de sciences dans
ces universités :
10 projets de boutique en Afrique et à Port-au-Prince
19. LES BOUTIQUES DES SCIENCES ET DES
SAVOIRS : UN OUTIL CONCRET, PEU
COÛTEUX, POUR RÉALISER CETTE
VISION
• Inventé par des étudiants de biologie aux Pays-Bas au
début des années 1970, pour rendre service à une
association d’habitants inquiets de la qualité de leur eau
• Soutenu par la Commission européenne à partir de 2001
sous le vocable « Science shop »
• Un réseau international piloté depuis l’Allemagne et les
Pays-Bas : Living Knowledge qui regroupe plus d’une
centaine de boutiques, essentiellement en Europe, en
Amérique du Nord, en Australie, en Afrique du Sud
• Des formats variés : une boutique nationale aux Pays-Bas,
une boutique indépendante de toute université à Grenoble,
mais les boutiques sont la plupart du temps intégrées à une
université.
20. DISPOSITIF DE LA « SCIENCE SHOP »
Acteurs :
- Des organismes à but non lucratif : des associations,
des organismes communautaires ou d’économie sociale,
mais aussi des organismes parapublics tels que des
écoles ou des dispensaires qui ont des besoins, des
projets, des savoirs, mais qui n’ont pas les ressources
pour les réaliser
- Des étudiants et étudiantes universitaires des 3 cycles
qui tentent d’assimiler de nouvelles connaissances et
compétences
- Des enseignants et enseignantes responsables d’un
cours ou d’un TP, à la recherche de méthodes
pédagogiques efficaces et professionnalisantes
- Une petite équipe, celle de la boutique des sciences, qui
fait des liens entre tous ces acteurs
23. Au cours de ses quatre premières années
d’existence, Accès savoirs a piloté plus de 180
projets réalisés pour 114 organismes et
mobilisant plus de 1000 étudiants et
etudiantes et 50 enseignants et enseignantes.
50 projets par année environ.
Accès savoirs,
la boutique de
sciences et des
savoirs de
l’Université
Laval
24. UN MODÈLE ADAPTÉ POUR LES PAYS
DES SUDS
• Sortir la boutique des murs de l’université, la délocaliser
dans les quartiers où sont les associations
• Utiliser les langues locales
• Faire des interventions fréquentes et de l’observation dans
les associations pour recueillir les besoins et proposer des
projets
• Transformer les régimes pédagogiques des universités en
valorisant les compétences professionnalisantes, le travail
de terrain, le souci du développement local durable, le
service du bien commun
• Former davantage d’enseignants à la pédagogie active par
projet et au travail collaboratif
• Ajouter d’autres dimensions à la boutique : tiers-lieu de
fabrication numérique, formation méthodologique et
gestion de projet, formation au numérique, à la demande
de subvention, à la recherche d’emploi, etc.
25. 1. Réaliser une vaste enquête empirique afin de comprendre les obstacles à
l'adoption de la science ouverte dans les universités partenaires
Enquête web SOHA, 878 répondants dans 18 pays
2. Appuyer la création d'outils locaux de formation à la science ouverte par le biais
de ressources éducatives libres
création d’un MOOC sur la conception et la rédaction d’un projet de
thèse
3. Tester la faisabilité de dépôts institutionnels et de boutiques de sciences dans
ces universités :
10 projets de boutique en Afrique et à Port-au-Prince
Création du DICAMES : le dépôt institutionnel du CAMES (Conseil
africain et malgache pour l’enseignement supérieur) qui gère
plusieurs aspects de la vie universitaire des universités publiques
de 19 pays d’Afrique francophone subsaharienne
26. JUILLET 2017, COTONOU
FLORENCE PIRON, UNIVERSITÉ LAVAL, AVEC LA COLLABORATION DE JUDICAËL
ALLADATIN, THOMAS MBOA NKOUDOU ET TOUS LES MEMBRES DU PROJET SOHA
FLORENCE.PIRON@COM.ULAVAL.CA
Cette œuvre est mise à disposition selon les termes de la licence creative
commons attribution 4.0 canada
Une solution pour la mise en
valeur de la production
scientifique des universités de
l’espace CAMES : une archive
numérique ouverte en libre
accès
27. POURQUOI LE CAMES?
• Le CAMES reçoit de très nombreux travaux scientifiques de toute
l’Afrique francophone sous format numérique
• Il détient le fichier numérique de 4000 thèses et de 20 000
articles scientifiques
• Il est en contact avec toutes les universités d’Afrique
francophone subsaharienne
• Il a une équipe aguerrie de bibliothécaires et d’informaticiens
• Son plan stratégique propose :
• « La dotation du CAMES d’une doublure virtuelle pour
assurer une plus grande visibilité et limiter l’isolement
intellectuel professionnel du CAMES, en promouvant la
mobilité des connaissances, en accroissant l’accès à moindre
coût aux ressources documentaires et en facilitant les
échanges institutionnels. »
• « Le renforcement du rayonnement et de la visibilité du
CAMES afin de rendre l’institution incontournable dans
l’exécution des missions pour lesquelles elle jouit d’une
légitimité politique et juridique. »
28. UNE VISION
Le CAMES peut transformer son site en une archive
ouverte Dspace qui :
• pérennisera l’accessibilité des travaux qui y seront
déposés
• Permettra de générer des listes de publication par
chercheur ou chercheuse, pour les comités d’évaluation
(en utilisant le système ORCID pour gérer les
homonymes)
• Offrira aux universités membres une vitrine pour leurs
travaux scientifiques sans qu’elles doivent investir dans
leur propre archive si elles ne le souhaitent ou ne le
peuvent pas.
• Sera interdépendante avec les archives ouvertes des
universités qui décideront d’investir pour en créer une
spécifique
• Assurera la visibilité sur le web de tous les travaux
archivés, dans une « grande conversation scientifique »
plus inclusive, plus ouverte
29. 1. Réaliser une vaste enquête empirique afin de comprendre les obstacles à
l'adoption de la science ouverte dans les universités partenaires
Enquête web SOHA, 878 répondants dans 18 pays
2. Appuyer la création d'outils locaux de formation à la science ouverte par le biais
de ressources éducatives libres
création d’un MOOC sur la conception et la rédaction d’un projet de
thèse
3. Tester la faisabilité de dépôts institutionnels et de boutiques de sciences dans
ces universités :
10 projets de boutique en Afrique et à Port-au-Prince
Création du DICAMES : le dépôt institutionnel du CAMES
4. Créer et animer un réseau interdisciplinaire d'information et d'échanges sur la
science ouverte en Haïti et en Afrique francophone :
le Collectif SOHA, devenue APSOHA (Association pour la promotion
de la science ouverte en Haïti et en Afrique), un grand groupe
Facebook (8495 membres) et 25 plus petits, 5 groupes Whatsapp
30.
31.
32.
33.
34. 1. Réaliser une vaste enquête empirique afin de comprendre les obstacles à
l'adoption de la science ouverte dans les universités partenaires
Enquête web SOHA, 878 répondants dans 18 pays
2. Appuyer la création d'outils locaux de formation à la science ouverte par le biais
de ressources éducatives libres
création d’un MOOC sur la conception et la rédaction d’un projet de
thèse
3. Tester la faisabilité de dépôts institutionnels et de boutiques de sciences dans
ces universités :
10 projets de boutique en Afrique et à Port-au-Prince
Création du DICAMES : le dépôt institutionnel du CAMES
4. Créer et animer un réseau interdisciplinaire d'information et d'échanges sur la
science ouverte en Haïti et en Afrique francophone :
le Collectif SOHA, devenue APSOHA (Association pour la promotion
de la science ouverte en Haïti et en Afrique), un grand groupe
Facebook (8495 membres) et 25 plus petits, 5 groupes Whatsapp
Écriture numérique collective d’une pièce de théâtre sur la justice
cognitive
35. PREMIERS RÉSULTATS : NEUF INJUSTICES COGNITIVES VÉCUES
PAR LES UNIVERSITAIRES AFRICAINS ET HAÏTIENS
1. Absence d’infrastructure de recherche dans leurs universités
2. Barrières financières, légales et numériques dans l’accès aux
publications scientifiques
3. Accès difficile à Internet et faible littératie numérique des
universitaires
4. Ignorance ou mépris pour les savoirs locaux, socialement et
culturellement pertinents
5. Coupure entre les priorités de la recherche et celles de la société,
des communautés locales
6. Le système de la science du Nord est normatif, exclusif et très
difficile à pénétrer (domination du positivisme)
7. L’hégémonie des langues coloniales en science
8. Pédagogie de l’humiliation encore en vigueur dans les universités
9. Aliénation épistémique : devoir penser dans une
épistémologie et des catégories de pensée post-coloniales
(du Nord), privilégier les références bibliographiques du
Nord, ne pas connaître les travaux scientifiques des Suds
36. LE BUT : VISER LA JUSTICE COGNITIVE
La justice cognitive est un idéal épistémologique, éthique et
politique visant l’éclosion de savoirs socialement pertinents
partout sur la planète et non pas seulement dans les pays du
Nord, au sein d’une science pratiquant un universalisme
inclusif, ouvert à tous les savoirs.
Elle insiste sur l'empowerment des scientifiques des Suds,
notamment des étudiants et étudiantes, pour mettre leur
potentiel de création de savoir au service du développement
local durable.
Elle s’oppose au cadre normatif positiviste dominant la
science du Nord, car il conduit à dévaloriser les savoirs
locaux au profit d’une épistémologie hégémonique
Elle valorise l’ancrage local des savoirs, y compris de la
science, et de leurs porteurs et porteuses.
Elle exige l’accès au web pour lire et publier librement.
37. LES AMBIGUÏTÉS DU MOUVEMENT DU
LIBRE ACCÈS
• Les bibliothèques universitaires africaines et haïtiennes
ont peu de ressources : leurs étudiants et enseignants-
chercheurs sont dans la même situation que les
« exclus » du Nord (non-universitaires).
• Le libre accès immédiat et intégral est une
immense opportunité pour eux d’avoir accès à
des ressources scientifiques à jour, récentes ou
anciennes, que ce soit par le biais de revues en
libre accès ou de dépôt institutionnel.
Une finalité très pertinente…
Plus pertinente en Afrique que l’augmentation de la
productivité des scientifiques et la création d’innovations
commercialisables (autres finalités du libre accès).
MAIS
38. LIBRE ACCÈS POST-COLONIAL
• Le libre accès peut aggraver l’aliénation épistémique des
scientifiques des Suds lorsqu’ils et elles n’ont que des
références du Nord pour avancer en recherche et que
leurs propres travaux restent invisibles ou inaccessibles
au Nord et au Sud.
Il faut rééquilibrer la situation en :
Encourageant les scientifiques des Suds à publier
davantage malgré les conditions difficiles
Numérisant leurs travaux, notamment les mémoires de
maitrise et les thèses, et en les mettant en ligne en libre
accès
Créant des revues dans les pays des Suds qui favoriseront
les échanges de savoirs sud-sud
Une quatrième finalité du libre accès : l’empowerment des
chercheurs et chercheures des Suds et la justice cognitive
dans une visée décoloniale (décolonisation de la science
et des esprits)
39. AGIR
Éthique : dire ce qu’on fait… et faire ce qu’on dit
Ne pas se contenter de « il faudrait que » (utopie) ou « il
faut que » (moralisme)
Incarner ce qu’on souhaite dans ce qu’on fait : « Faisons-
le et ça se fera » (Vivian Labrie).
Pratiquer la justice cognitive dans ma pratique
de recherche et d’enseignement
• Faire de l’empowerment de jeunes chercheurs et
chercheures d’afrique et d’Haïti
• Proposer une vision :« Une autre science est
possible », ouverte, collaborative, généreuse, en phase
avec les besoins locaux et les valeurs locales,
réhumanisée
• Innover dans le domaine de l’enseignement et de la
publication scientifique
45. PUBLIER EN LIBRE ACCÈS SUR LE
WEB ET EN VERSION IMPRIMÉE
• Les Éditions science et bien commun : Pour l'accès libre et universel,
par le biais du numérique, à des livres scientifiques, des livres de
science participative et des essais publiés par des auteures et auteurs
de pays des Suds et du Nord
• Un projet politique, engagé en faveur de la justice cognitive, contre la
fracture scientifique nord-sud et la marchandisation du savoir
• La volonté de contribuer aux Communs de la connaissance et de
proposer une économie sociale et solidaire du savoir, contre
l’économie de marché du savoir (les éditeurs scientifiques à but
lucratif)
• Un pari : la version en ligne fait de la publicité pour la version
imprimée payante, elle permet de lire à ceux et celles qui ne peuvent
avoir accès au livre imprimé
• Financement : ventes, contribution volontaires des auteurs, dons et
subventions
46.
47.
48.
49.
50. 54 portraits
d’immigrants
et d’immigrantes
issus de 16 pays
d’Afrique
subsaharienne,
réalisés par autant
d’étudiants et
d’étudiantes du
cours Éthique de la
communication
publique,
Lancé le 22 février
2016
Projet
Québec,
ville
ouverte
51.
52. Version en ligne, en libre accès, grâce au logiciel
Pressbooks, dérivé de Wordpress, logiciel libre et gratuit
53.
54. LA PUBLICATION DES PORTRAITS DE
QUÉBEC, VILLE OUVERTE SOUS CC-BY
Elle permet la fabrication et la commercialisation des livres
imprimés, mais aussi la réutilisation des portraits pour :
• Bande dessinée
• Livres pour enfants
• Manuels scolaires
• Livres audio
• Scénario de films, de spectacles, pièce de théâtre
• Nouvelle littéraire
• Recherche sur le racisme (consultation sur le racisme
systémique)
• Jeu de société
• Conférences
• Etc.
56. ENCOURAGER LA JUSTICE
COGNITIVE DANS L’UNIVERSITÉ
• Acquérir des livres et des revues des Pays des Suds
• Offrir des formations à la recherche documentaire adaptées aux
étudiants et étudiantes originaires d’Afrique francophone et
d’Haïti
• Diffuser une fiche technique sur l’importance de la justice
cognitive à destination des scientifiques et des étudiants et
étudiantes
• Faciliter les anthologies / épilivres, avec le bureau du droit
d’auteur, mettant en valeur la bibliodiversité
• Valoriser le moteur de recherche BASE
• Critiquer et refuser la pratique commerciale des frais demandés
aux auteurs (APC)
• Stimuler la réflexion critique de l’université sur le facteur
d’impact dans les comités d’évaluation du personnel enseignant
57. APPUYER LA SCIENCE AU SERVICE DU
BIEN COMMUN DANS L’UNIVERSITÉ
• Participer à la lutte contre l’oligopole des éditeurs à but
lucratif, notamment l’hégémonie de Springer et d’Elsevier
• Encourager la création de revues à but non lucratif lancée
par des chercheurs et chercheuses de l’université
• Appuyer les éditeurs et les revues qui publient en libre
accès
• Respecter les principes de la Charte BibLib
• Travailler davantage avec les chercheures et chercheurs
pour leur faire découvrir les avantages de la
bibliodiversité et de la pluralité épistémologique
• Promouvoir les licences libres
• Offrir des installations de numérisation accessibles à tous
(en collaboration avec un fablab au besoin)
• Offrir de la formation en littératie numérique scientifique
58. SOLIDARITÉ DES BU DU NORD
AVEC LES BU DES SUDS
• Éduquer au libre accès, faire une veille, etc.
• Contribuer au Koombook de l’APSOHA
• Contribuer à la curation collective du web pour identifier
des ressources pertinentes pour l’Afrique
• Appuyer le DICAMES en préparant des liens vers les
thèses réalisées par des chercheurs et chercheuses des
Suds
• Faire connaître le DICAMES comme une ressource
essentielle pour toutes les personnes qui travaillent sur
l’Afrique
• Encourager les BU à offrir de la formation au numérique
• Participer au plaidoyer en faveur de l’Accès au web
comme droit collectif (Estonie)
59. POUR LES BU DES SUDS,
PROPOSITION DE WOOD MARK
(HAÏTI)
• Pour combattre l'injustice cognitive relative aux questions
linguistiques, les bibliothèques peuvent, dans la mesure
du possible, faciliter la circulation des savoirs dans la
langue nationale.
• Comme dit Dominique Wolton, la traduction est le
passeport pour aller vers l'autre. Une bibliothèque,
comme instance médiatrice entre celui qui produit la
connaissance et celui qui en consomme, par conséquent,
doivent avoir une politique linguistique qui priorise la
langue maternelle de ses membres. Sans quoi (cette
politique linguistique en faveur les lecteurs ) on risque de
faire sombrer la réception des idées dans une
incompréhension totale, conséquence d'une
incommunication entre de potentiels co-producteurs de
connaissances
60. ATTENTION À LA CHARITÉ MAL
PLACÉE : LE CAS RESEARCH4LIFE
Qu’est-ce que Research4life ?
• Des bouquets de revues, appartenant à des éditeurs
commerciaux, sont offerts aux universités des pays du
Sud gratuitement ou à des taux privilégiés.
Pratique!
Comment ça se passe ?
• Des ordinateurs avec des mots de passe qui changent
tous les mois dans les bibliothèques universitaires qui
ont signé l’entente : ce n’est pas du libre accès,
même si ça peut dépanner à court terme.
61.
62.
63.
64. EMPOWERMENT OU DÉPENDANCE?
Maintiennent tout le système injuste de l’édition scientifique du Nord en
place
Ne résolvent qu’un aspect de l’injustice cognitive (l’accès fermé aux
ressources du Nord)
Peuvent renforcer les autres injustices cognitives : aliénation
épistémique des scientifiques d’Afrique et d’Haïti qui puisent toutes leurs
références dans des revues du Nord où il leur est très difficile de publier
et qui imposent des catégories de penser du Nord
Imposent des choix de revues aux universités qui sont privées du
pouvoir de choisir ce qui convient à leurs lecteurs
Programme qui dépend du bon vouloir des éditeurs et qui peut être
terminé à tout moment : les universités du Sud qui comptent sur ce
programme au lieu de développer leurs stratégies de libre accès
pourraient le regretter…
À court terme, une situation intéressante, MAIS NON DURABLE ET
SURTOUT CONTRAIRE À L’EMPOWERMENT LOCAL DES UNIVERSITÉS ET
DES UNIVERSITÉS AFRICAINES ET HAÏTIENNES : DE LA DÉPENDANCE
65. CETTE PRÉSENTATION
Est sous licence Creative Commons:
Vous pouvez l’utiliser, telle quelle ou en la
modifiant, pour vos activités d’enseignement ou de
formation.
Elle fait partie des communs de la connaissance,
elle appartient à tous.
À vous de jouer!