Transformation digitale de l'industrie - CCI Bordeaux - 17 09 2014polenumerique33
Conférence "Transformation digitale de l'industrie" organisée par la CCI de Bordeaux le 17 septembre 2014
Le thème du Club Industrie du 17 septembre dernier sur la "Transformation digitale de l'industrie" est le second volet de manifestations organisées par la CCI de Bordeaux sur l’impact des technologies numériques sur le fonctionnement, l'organisation et l'innovation dans les entreprises industrielles.
Le 1er volet a porté sur "L’Industrie connectée : une (r)évolution en marche" avec la vision de l'usine du futur et la transformation des outils de production et processus de fabrication
Le 2ème volet portait sur l'utilisation des outils numériques au profit de l'adéquation offre/besoin client et l'évolution des business modèles associés.
M. Jean-Pierre GERAULT, Président du Comité Richelieu, a donné son point de vue sur ce que le numérique change pour une PME industrielle. Les trois révolutions qui ont marqué l’industrie, en quoi la révolution numérique actuellement en cours est unique : le pouvoir de la multitude, données numériques de masse, modifications du jeu concurrentiel, adaptabilité permanente des modèles économiques,
M. Frédéric SIMOTTEL, Directeur de la Rédaction de 01 Business
La transformation numérique des PME françaises : vers une industrie de services ?
Quel est le niveau d’adoption par les PME industrielles françaises des technologies numériques ? Etat des lieux du numérique dans les PME industrielles, facteurs d’adoptions des outils numériques ? Obstacles ? Quelles leçons en tirer dans les politiques de soutien aux entreprises industrielles en matière de numérique ?
Mme Céline CHOUSSY-BEDOUET, Directeur Marketing Automobile, Ameublement, Textiles Techniques et Matériaux Composites chez Lectra
Comment le numérique est au cœur de leur business ?
Nouvelles offres et nouvelles approches de la relation clients à l’ère du numérique.
Concept Lectra 3.0. Faire évoluer la technologie ou plutôt le Business Model ? Comment Lectra prend appui sur son avance technologique pour faire évoluer son business model, en relation étroite avec ses clients. Développement d’une offre de services (conseils) en complément des produits technologiques. Quelle est la place des outils numériques dans cette évolution.
M. Michel ROBOAM, Directeur de l'ingénierie de production chez Airbus, a présenté les (R)évolutions industrielles : l’usine du futur vue par Airbus, le rôle de la fabrication additive et de l'impression 3D
L’Usine du Futur chez Airbus repose sur les technologies numériques et les nouvelles méthodes de travail en milieu industriel et leur impact sur qualité du produit et la productivité. Quels changements cet environnement numérique induit-il pour les PME et ETI sous-traitantes?
Transformation digitale de l'industrie - CCI Bordeaux - 17 09 2014polenumerique33
Conférence "Transformation digitale de l'industrie" organisée par la CCI de Bordeaux le 17 septembre 2014
Le thème du Club Industrie du 17 septembre dernier sur la "Transformation digitale de l'industrie" est le second volet de manifestations organisées par la CCI de Bordeaux sur l’impact des technologies numériques sur le fonctionnement, l'organisation et l'innovation dans les entreprises industrielles.
Le 1er volet a porté sur "L’Industrie connectée : une (r)évolution en marche" avec la vision de l'usine du futur et la transformation des outils de production et processus de fabrication
Le 2ème volet portait sur l'utilisation des outils numériques au profit de l'adéquation offre/besoin client et l'évolution des business modèles associés.
M. Jean-Pierre GERAULT, Président du Comité Richelieu, a donné son point de vue sur ce que le numérique change pour une PME industrielle. Les trois révolutions qui ont marqué l’industrie, en quoi la révolution numérique actuellement en cours est unique : le pouvoir de la multitude, données numériques de masse, modifications du jeu concurrentiel, adaptabilité permanente des modèles économiques,
M. Frédéric SIMOTTEL, Directeur de la Rédaction de 01 Business
La transformation numérique des PME françaises : vers une industrie de services ?
Quel est le niveau d’adoption par les PME industrielles françaises des technologies numériques ? Etat des lieux du numérique dans les PME industrielles, facteurs d’adoptions des outils numériques ? Obstacles ? Quelles leçons en tirer dans les politiques de soutien aux entreprises industrielles en matière de numérique ?
Mme Céline CHOUSSY-BEDOUET, Directeur Marketing Automobile, Ameublement, Textiles Techniques et Matériaux Composites chez Lectra
Comment le numérique est au cœur de leur business ?
Nouvelles offres et nouvelles approches de la relation clients à l’ère du numérique.
Concept Lectra 3.0. Faire évoluer la technologie ou plutôt le Business Model ? Comment Lectra prend appui sur son avance technologique pour faire évoluer son business model, en relation étroite avec ses clients. Développement d’une offre de services (conseils) en complément des produits technologiques. Quelle est la place des outils numériques dans cette évolution.
M. Michel ROBOAM, Directeur de l'ingénierie de production chez Airbus, a présenté les (R)évolutions industrielles : l’usine du futur vue par Airbus, le rôle de la fabrication additive et de l'impression 3D
L’Usine du Futur chez Airbus repose sur les technologies numériques et les nouvelles méthodes de travail en milieu industriel et leur impact sur qualité du produit et la productivité. Quels changements cet environnement numérique induit-il pour les PME et ETI sous-traitantes?
La Fabrique de l'Industrie "Automatisation, emploi et travail" > le robot tue...polenumerique33
La Fabrique de l'Industrie "Automatisation, emploi et travail" > le robot tue-t-il l'emploi ?
L’impact de l’automatisation de la production sur l’emploi est la résultante de quatre effets :
- une substitution du capital au travail dans l’unité de production, conduisant à moins d’emploi si la production reste à un niveau constant ;
- une augmentation de la production si l’entreprise est devenue plus compétitive et a gagné des parts du marché mondial induisant une augmentation de l’emploi ;
- la création d’emplois qualifiés de conception et de fabrication des robots, logiciels et automates (qui peuvent être sur d’autres territoires) et d’emplois surtout locaux, liés à l’installation, la mise en oeuvre et à la maintenance des robots ;
- l’usage qui est fait du temps libéré et la répartition du supplément de richesse produite (création ou non de nouvelles activités, marchandes ou non).
Ces effets varient beaucoup selon les secteurs et les contextes économiques, ce qui explique l’extrême dispersion des analyses prospectives, qui vont de la certitude que « le robot tue l’emploi » à l’annonce d’une nouvelle prospérité partagée.
Des observations empiriques robustes indiquent cependant une forte corrélation positive entre le taux de robotisation de l’industrie et la croissance de la valeur ajoutée industrielle.
Même si cette croissance est un peu moins riche en emplois (par unité de valeur ajoutée), les pays qui ont conservé une forte valeur ajoutée industrielle comme la Suède ou l’Allemagne sont aussi ceux où l’industrie crée ou maintient le plus d’emplois.
Une Synthèse de La Fabrique de l'Industrie (N°1, dec. 2015) fait le point http://bit.ly/1Rxm1kW
Synthèse du Rapport - Bpifrance - cabinet Kohler C&C - industrie 4.0 - quelles stratégies numériques - octobre 2015 - La numérisation de l’industrie dans les entreprises du Mittelstand allemand
Cese - Rapport les nouveaux rapports industrie-services à l’ère du numérique ...polenumerique33
Cese - Rapport les nouveaux rapports industrie-services à l’ère du numérique - Avis voté le 13/10/2015
http://www.lecese.fr/travaux-publies/les-nouveaux-rapports-industrieservices-l-re-du-num-rique
Apec 2013 Métiers en émergence. Une large place aux métiers du numérique tant les usages / technologies du web (développement et marketing digital) de la relation clients (CRM, e-CRM) que dans l'exploitation des données ou les jeux vidéos.
En 2016- 2017, la Fondation Jean Jaurès, la Fondation Friedrich-Ebert et La Fabrique ont organisé une mise en commun de la réflexion entre Français et Allemands sur ces questions. Trois séminaires ont réuni représentants des pouvoirs publics, industriels, syndicalistes et experts. Une Note commune, qui paraît ce mois, rend compte de ces travaux. Cette synthèse s’inspire en partie de ces séminaires et s’enrichit de nos travaux antérieurs.
Rapport - Bpifrance - cabinet Kohler C&C - industrie 4.0 - quelles stratégies numériques - octobre 2015 - La numérisation de l’industrie dans les entreprises du Mittelstand allemand
FIM - Guide pratique de l’Usine du Futur : enjeux et panorama de solutions - ...polenumerique33
La Fédération des Industries Mécaniques a publié le 19/11/2015 un référentiel "Guide pratique de l’Usine du Futur : enjeux et panorama de solutions" - 2015
Le travail à l'ère digitale : les impacts des technologies perturbatrices sur...IRSST
Présentation au Colloque IRSST 2017 de Gregor Murray, professeur titulaire, Chaire de recherche du Canada sur la mondialisation et le travail à l'École de relations industrielles de l'Université de Montréal et directeur du CRIMT et de Matthieu Pelard, professionnel de recherche et chercheur à la Chaire de recherche du Canada sur la mondialisation et le travail à l'École de relations industrielles de l'Université de Montréal.
http://www.irsst.qc.ca/colloque-2017
La Fabrique de l'Industrie "Automatisation, emploi et travail" > le robot tue...polenumerique33
La Fabrique de l'Industrie "Automatisation, emploi et travail" > le robot tue-t-il l'emploi ?
L’impact de l’automatisation de la production sur l’emploi est la résultante de quatre effets :
- une substitution du capital au travail dans l’unité de production, conduisant à moins d’emploi si la production reste à un niveau constant ;
- une augmentation de la production si l’entreprise est devenue plus compétitive et a gagné des parts du marché mondial induisant une augmentation de l’emploi ;
- la création d’emplois qualifiés de conception et de fabrication des robots, logiciels et automates (qui peuvent être sur d’autres territoires) et d’emplois surtout locaux, liés à l’installation, la mise en oeuvre et à la maintenance des robots ;
- l’usage qui est fait du temps libéré et la répartition du supplément de richesse produite (création ou non de nouvelles activités, marchandes ou non).
Ces effets varient beaucoup selon les secteurs et les contextes économiques, ce qui explique l’extrême dispersion des analyses prospectives, qui vont de la certitude que « le robot tue l’emploi » à l’annonce d’une nouvelle prospérité partagée.
Des observations empiriques robustes indiquent cependant une forte corrélation positive entre le taux de robotisation de l’industrie et la croissance de la valeur ajoutée industrielle.
Même si cette croissance est un peu moins riche en emplois (par unité de valeur ajoutée), les pays qui ont conservé une forte valeur ajoutée industrielle comme la Suède ou l’Allemagne sont aussi ceux où l’industrie crée ou maintient le plus d’emplois.
Une Synthèse de La Fabrique de l'Industrie (N°1, dec. 2015) fait le point http://bit.ly/1Rxm1kW
Synthèse du Rapport - Bpifrance - cabinet Kohler C&C - industrie 4.0 - quelles stratégies numériques - octobre 2015 - La numérisation de l’industrie dans les entreprises du Mittelstand allemand
Cese - Rapport les nouveaux rapports industrie-services à l’ère du numérique ...polenumerique33
Cese - Rapport les nouveaux rapports industrie-services à l’ère du numérique - Avis voté le 13/10/2015
http://www.lecese.fr/travaux-publies/les-nouveaux-rapports-industrieservices-l-re-du-num-rique
Apec 2013 Métiers en émergence. Une large place aux métiers du numérique tant les usages / technologies du web (développement et marketing digital) de la relation clients (CRM, e-CRM) que dans l'exploitation des données ou les jeux vidéos.
En 2016- 2017, la Fondation Jean Jaurès, la Fondation Friedrich-Ebert et La Fabrique ont organisé une mise en commun de la réflexion entre Français et Allemands sur ces questions. Trois séminaires ont réuni représentants des pouvoirs publics, industriels, syndicalistes et experts. Une Note commune, qui paraît ce mois, rend compte de ces travaux. Cette synthèse s’inspire en partie de ces séminaires et s’enrichit de nos travaux antérieurs.
Rapport - Bpifrance - cabinet Kohler C&C - industrie 4.0 - quelles stratégies numériques - octobre 2015 - La numérisation de l’industrie dans les entreprises du Mittelstand allemand
FIM - Guide pratique de l’Usine du Futur : enjeux et panorama de solutions - ...polenumerique33
La Fédération des Industries Mécaniques a publié le 19/11/2015 un référentiel "Guide pratique de l’Usine du Futur : enjeux et panorama de solutions" - 2015
Le travail à l'ère digitale : les impacts des technologies perturbatrices sur...IRSST
Présentation au Colloque IRSST 2017 de Gregor Murray, professeur titulaire, Chaire de recherche du Canada sur la mondialisation et le travail à l'École de relations industrielles de l'Université de Montréal et directeur du CRIMT et de Matthieu Pelard, professionnel de recherche et chercheur à la Chaire de recherche du Canada sur la mondialisation et le travail à l'École de relations industrielles de l'Université de Montréal.
http://www.irsst.qc.ca/colloque-2017
Vers des compétences adaptées aux besoins d’une économie digitaliséeGroupe Alpha
Le digital prend une place croissante dans l’économie en
modifiant progressivement, et à des degrés divers, les modes
de consommation et les modes de production. Face à une économie fortement transformée par l’automatisation et le numérique, se posent plusieurs enjeux d’importance, en particulier en termes d’effets sur l’emploi. Ainsi, parmi les emplois impactés, certains seront supprimés, certains seront remplacés par d’autres, et certains seront transformés plus ou moins fortement.
L'éducation est elle la garantie de l'emploi et de l'ascension sociale dans l...Fernando Alcoforado
L'éducation a toujours été considérée comme l'un des principaux facteurs du développement économique et social. L'éducation a été l'un des principaux leviers du développement du Japon dans les années 1970, de la Corée du Sud dans les années 1980 et de la Chine depuis les années 1990, tout comme elle a contribué au progrès économique et social des pays scandinaves (Suède, Danemark, Norvège, Finlande et Islande) après la Seconde Guerre mondiale. L'éducation a toujours été considérée comme la garantie de l'obtention d'un travail bien rémunéré, de l'ascension sociale vers les couches inférieures de la population et de la réduction des inégalités sociales. De meilleurs salaires ont toujours été liés à la compétence du travailleur qui serait obtenue avec l'éducation qualifiée. Cette thèse est mise en échec dans le moment présent avec l'avance technologique surtout de l'intelligence artificielle qui fera qu'il y a substitution de l'homme par des machines intelligentes dans l'activité productive.
Le regard d’un mathématicien sur « Intelligence artificielle et Big Data ». Ce mathématicien a une double légitimité : celle d’avoir été longtemps acteur dans l’univers industriel (IBM et Thales) et chercheur académique et enseignant universitaire en France et en Europe.
Que dit-il ? Pour le moment, nous sommes en train de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Même si l’ours est certes gravement blessé, il est loin d’être mort. Nous ne sommes pas capables de réaliser toutes les promesses que l’on nous a faites et que l’on est en train de nous faire. Plus précisément, utiliser les techniques d’I.A. et de Big Data demande de se confronter à cinq « antinomies », qui en limitent singulièrement la portée : « pour l’avenir, l’évolution réelle se trouve obérée par cinq problématiques structurelles. Toute réflexion devra d’une manière ou d’une autre en tenir compte et essayer de les résoudre, au moins celles qui sont les moins ambigües, si l’on souhaite réellement déboucher sur des ruptures. »
Faire un pas vers cette innovation de rupture demandera des mathématiciens de très bon niveau. Or, beaucoup des nôtres, qui étaient et sont encore parmi les meilleurs au monde, nous quittent petit à petit appelés par les sirènes dollars ou yuans.
Cependant, les techniques dont parlent les journaux ne sont pas les seules qui puissent nous concerner. En effet, il y a eu « démocratisation ». Des outils extrêmement puissants sont maintenant accessibles par quasiment n’importe qui. C’est là que se trouve, pour la grande majorité des entreprises, donc pour l’économie, le levier d’un changement potentiellement radical.
Le progres technologique et ses impacts sur le monde de travail et société Fernando Alcoforado
Le progrès technologique va inévitablement générer trois conséquences: 1) la baisse de la consommation et de la demande globale de biens et services en raison de la hausse du chômage et la baisse du pouvoir d'achat de la population active; 2) le déclin de la classe moyenne avec des implications majeures de nature politique étant donné qu'il agit comme un allié de la bourgeoisie; et 3) l'affaiblissement des syndicats se battent pour les travailleurs et la lutte des classes entre bourgeoisie et prolétariat. Les conséquences politiques de la fin de l'emploi grâce aux progrès technologiques sont très graves parce que les gens ont besoin de travailler pour survivre. Cela pourrait ouvrir la voie à l'avènement d'une révolution sociale des conséquences imprévisibles, à moins qu'il soit mis en œuvre un nouveau modèle de société inspiré par la social-démocratie scandinave (Suède, Danemark, Norvège, Finlande et Islande).
Les Echos - L’intelligence artificielle est-elle une véritable menace pour no...Bruno A. Bonechi
Intelligence artificielle, robotique, ces nouvelles tendances font rêver, mais inquiètent aussi car les bouleversements qu'elles entraînent vont bien plus vite que lors des dernières révolutions technologiques, explique Bruno Bonechi, partner chez PwC Stratégie Digitale.
La digitalisation de l'économie et ses impacts sur les marchés du travail - Christophe Degryse (Senior Researcher ETUI).
Présentation à la conférence Eurocadre - Octobre 2016 - Paris
Consultancy McKinsey a rapporté que 140 millions de travailleurs pourraient être remplacés par automatisé par la technologie en 2025. L'usine du futur se caractérise par la présentation installation complète de robots et d'un haut degré d'automatisation, en plus d'être bien organisé autour de la technologie, l'ordinateur qui integre, par un logiciel développé spécialement, presque toutes les activités. Dans les usines de l'avenir, le nombre de robots de travail à la place des travailleurs se multiplient chaque année et il y a maintenant des études qui montrent comment certaines professions peuvent disparaître à cause de cela.
Le Numérique Pilier d'innovation sociétale et économique ? - Antoine CHOTARD ...UNITEC
A l'occasion de l'Assemblée générale du RAMA (réseau aquitain des musiques amplifiées http://www.le-rama.org) le1er Juillet 2010, Antoine CHotard, responsable veille prospective à AEC revient sur les grandes tendances du boulversement numérique sur l'économie (nouveaux modèles d'affaires, web marketing, booom du mobile)
L'effet de l'automatisation sur l'emploi : ce qu'on sait et ce qu'on ignoreFrance Stratégie
La moitié des emplois menacée par l’automatisation ? Le numérique détruit et crée des emplois, mais surtout en transforme. L’automatisation n’est pas qu’une question de technologie mais aussi d’acceptabilité sociale, d’organisation du travail, etc.
http://www.strategie.gouv.fr/publications/leffet-de-lautomatisation-lemploi-quon-sait-quon-ignore
JDN - Intelligence artificielle - quel impact sur les emplois ?Bruno A. Bonechi
Robotique, intelligence artificielle, Machine Learning... ces nouvelles tendances font rêver mais inquiètent aussi, de par leur impact sur la société et l’emploi. Le robot va-t-il remplacer l’humain ?
Enquete Hays 2018 Technologies et robotisation : menace ou opportunite pour l...Hays France
La plupart des entreprises, en particulier les Grands Groupes, ont déjà amorcé leur transformation numérique. Entre les robots humanoïdes, les robots utilisés dans le secteur médical ou encore les robots destinés à la recherche, la révolution robotique est en marche dans la plupart des secteurs d’activité...
Similaire à Automatisation, emploi et travail (20)
Si la baisse de la productivité est effective dans toutes les économies développées... elle est particulièrement marquée en France. Au niveau national, cet essoufflement touche tous les secteurs, et plus particulièrement celui de l’industrie, usuellement caractérisé par des gains de productivité élevés. Depuis la crise Covid, le secteur industriel contribue pour 35 % environ à cette perte, alors qu’il ne représente que 9,3 % de la valeur ajoutée nationale brute en 2023. Dans ce contexte, est-il possible de mener une politique de réindustrialisation du pays sans y associer un objectif de hausse des gains de productivité ?Non rappelle ce Cube. Au contraire, ces deux objectifs, jusqu’alors indépendants l’un de l’autre, sont désormais deux défis à relever conjointement. En analysant les différents explications à la baisse de celle-ci observée en France et dans les autres économies développées, ce Cube suggère que l’augmenter en parallèle d’une politique de réindustrialisation sous-entend une réallocation des facteurs de production vers les entreprises industrielles à fort potentiel. Elle suppose également une une meilleure affectation des ressources.
"Et si la sobriété n'était plus un choix individuel ?" est un ouvrage qui explore l'intégration de la sobriété dans les politiques publiques face aux crises écologiques liées à l'énergie et à l'eau. Les auteurs proposent des méthodes et études de cas pour une sobriété collective durable, abordant des solutions pratiques comme la tarification progressive de l'eau, essentielles pour les décideurs, les entreprises et les citoyens engagés vers un avenir durable...
Accueillir des activités productives au sein des villes est une problématique qui suscite un intérêt renouvelé de la part des collectivités. Comment peuvent-elles accompagner l’intégration de ces activités ? C’est tout l’objet de la Note Aménager la ville productive, réalisée dans le cadre du programme de recherche Ville productive initié par le PUCA, la Fabrique de l’industrie et l’Institut pour la recherche de la Caisse des dépôts.
Is disruptive innovation only for start-ups? French Industry in the Face of K...La Fabrique de l'industrie
Ever since the entire planet turned to messenger RNA vaccines, there's not a single business sector that doesn't fear being "disintermediated" sooner or later by digital giants, or disintegrated by triumphant start-ups: the challenge of technological disruption has thus taken on new acuity. It is indeed through disruptive innovation that an economy anticipates and fosters the major transitions that will shape tomorrow's society. It's also how companies distinguish themselves in a changing, highly competitive environment. The challenge is not only to invent, but above all to stay one step ahead in the face of foreign countries that do not hesitate to heavily support certain companies in order to dominate key sectors.
While start-ups have been held up as a reference model for years, are large French companies still capable of achieving the technological breakthroughs that markets expect of them? Based on first-hand accounts and an original analysis of patent data covering twelve technological fields, eight of which contribute to the ecological transition, this book provides an insight into the dynamics of innovation in France, its technological positioning and the type of companies involved.
The book is aimed at business leaders, public decision-makers, researchers, students and all readers interested in innovation issues in France.
Très ancrées sur leur territoire, les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont essentielles au maintien d’une économie forte et au renforcement de notre souveraineté. Néanmoins, comme en témoignent de nombreux dirigeants d’ETI interrogés dans le cadre de cet ouvrage, leur croissance est grandement conditionnée à leur capacité à recruter et à fidéliser leurs salariés. Or, sur un marché de l’emploi actuellement marqué par de fortes tensions, les ETI doivent faire face à la concurrence des PME et des grandes entreprises pour attirer et retenir les talents.
Comment peuvent-elles tirer leur épingle du jeu ? Disposent-elles d’atouts pour convaincre les candidats à les rejoindre ? Assurément, montre cet ouvrage. Si les ETI rencontrent des obstacles au recrutement qui leur sont propres, elles ont aussi des points forts qu’il convient d’exploiter et de mettre en avant. Leur ancrage territorial en est un, leur capacité d’innovation en est un autre.
Cet ouvrage offre une analyse sur les difficultés de recrutement rencontrées par les ETI et les besoins en compétences qui les caractérisent, à la fois rare et d’une grande utilité pour les décideurs, les services publics de l’emploi et les acteurs de la formation. S’appuyant sur des initiatives inspirantes identifiées sur le terrain, il apporte aussi aux ETI et aux entreprises en général de précieuses pistes d’action pour gagner en attractivité.
Foncier industriel et strategies publiques locales une articulation imparfaite.La Fabrique de l'industrie
Face à la demande en foncier des industriels, les territoires doivent répondre
par une offre adaptée, sans s’affranchir des normes environnementales ni
sacrifier logements et espaces collectifs. Comment les territoires concilient-
ils ces impératifs ? Les différentes contraintes qui pèsent sur les territoires
comme sur les entreprises entraînent-elles un décalage entre les besoins des
industriels et l’offre qui leur est proposée ?
Cet ouvrage montre que la réponse n’est pas unique. Grâce à un travail de
terrain mené dans les territoires de Valence Romans Agglo, Est Ensemble et
Boucle Nord de Seine, les auteurs mettent en lumière la diversité des besoins
exprimés par les entreprises, des stratégies adoptées par les collectivités et
des pratiques instaurées par les acteurs privés. Très dépendante de l’histoire
économique et institutionnelle de chaque territoire, l’offre foncière doit en outre
répondre à une demande évolutive et souvent très contrainte. Il en résulte une
hétérogénéité des conditions de maintien des activités productives dans les
milieux urbains en matière foncière et immobilière. Les ambitions gouverne
mentales de réindustrialisation de la France et de sobriété foncière viendront-
elles modifier ces conditions ?
En plus d’éclairer les lecteurs sur les critères d’implantation des entreprises pro-
ductives et sur les stratégies employées par les territoires, cette Note apporte
des pistes de réflexion utiles sur les moyens d’articuler demande foncière et
maîtrise de l’aménagement territorial. Il est ainsi un outil précieux pour les diri
geants d’entreprise, les collectivités territoriales, les décideurs publics et les
chercheurs qui souhaitent participer au renouveau industriel des territoires.
L’innovation de rupture, terrain de jeu exclusif des start-up ? L’industrie f...La Fabrique de l'industrie
Depuis que la planète entière s’en est remise aux vaccins à ARN messager, il n’est plus un seul secteur d’activité qui ne redoute de se faire tôt ou tard « désintermédier » par les géants du numérique ou désintégrer par des start-up triomphantes : l’enjeu de la disruption technologique a ainsi pris une acuité nouvelle. C’est en effet par le biais des innovations de rupture qu’une économie anticipe et favorise les grandes transitions qui modèleront la société de demain. C’est également comme cela que les entreprises se distinguent dans un environnement changeant et très concurrentiel. L’enjeu est non seulement d’inventer mais surtout de prendre de l’avance face à des pays étrangers qui n’hésitent pas à soutenir lourdement certaines entreprises pour dominer des secteurs clés.
Si les start-up sont présentées comme un modèle de référence depuis des années, les grandes entreprises françaises sont-elles toujours en mesure de réaliser les ruptures technologiques que les marchés attendent d’elles ? À partir de témoignages et d’une analyse originale de données de brevets portant sur douze domaines technologiques, dont huit concourent à la transition écologique, cet ouvrage permet de saisir la dynamique d’innovation en France, son positionnement technologique et le type d’entreprises impliquées.
Cet ouvrage s’adresse aux dirigeants d’entreprises, décideurs publics, chercheurs, étudiants, ainsi qu’à l’ensemble des lecteurs intéressés par les problématiques de l’innovation en France.
Répondre aux défis sociétaux : le retour en grâce des politiques « orientées ...La Fabrique de l'industrie
Depuis le début des années 2010, la mise en place de politiques ambitieuses en matière de recherche et d’innovation, s’attaquant notamment aux grands défis énergétiques, numériques, environnementaux et géopolitiques, est devenue une priorité stratégique des pays de l’OCDE et au-delà. En effet, pour s’attaquer à des problèmes de plus en plus systémiques, les pays n’ont plus d’autre choix que de mettre en œuvre des politiques dotées d’une approche et de moyens holistiques. C’est ce qui explique l’appétence grandissante pour les politiques « orientées mission » (POM, mission-oriented policies en anglais) conçues pour mobiliser les activités de recherche et d’innovation nécessaires à la résolution de défis sociétaux.
De nombreux pays ont ainsi accéléré le déploiement de politiques de recherche dites orientées mission, ou encore des moonshot policies par référence à Apollo, la plus iconique du genre. Dans cette approche, les investissements en R&D doivent contribuer à l’atteinte d’objectifs spécifiques, ciblés et concrets, et s’inscrire dans une poursuite du bien commun. Comparant les politiques d’innovation orientées mission dans une vingtaine de pays, cet ouvrage permet de comprendre comment ces dernières peuvent aider à mieux piloter l’innovation et répondre aux défis sociétaux, mais aussi comment la France se saisit aujourd’hui de ce type de dispositif, près de cinquante ans après les grands programmes pompidoliens parfois encensés, parfois décriés.
En plus d’éclairer les lecteurs sur les grands arbitrages en matière de politique d’innovation, cet ouvrage en identifie aussi les forces et les limites. Il offre à ce titre des pistes de réflexion très précieuses pour les décideurs publics, les acteurs de la recherche et les entreprises.
La crise énergétique récente a replacé les questions de la sobriété et de l’efficacité énergétique au coeur des préoccupations des entreprises en général et des entreprises industrielles en particulier. Celles-ci s’apprêtent à renforcer leurs investissements verts en vue de réduire leurs dépenses énergétiques. Cette conjoncture s’inscrit en outre dans un contexte réglementaire de plus en plus contraint. Les entreprises doivent répondre à une réglementation nationale et européenne qui fait la chasse aux émissions de CO2 pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
En pratique, la décarbonation des entreprises revêt des modalités très différentes sur le terrain, avec des leviers et des obstacles variés. Grâce à une enquête chiffrée réalisée auprès d’un échantillon de grandes entreprises françaises, la plupart industrielles, les auteurs délivrent un état des lieux de la décarbonation engagée par les entreprises, de la diversité de leurs arbitrages et de la nature des freins qu’elles rencontrent.
Cette Note s’adresse aux dirigeants d’entreprises, décideurs publics, chercheurs, étudiants et citoyens souhaitant comprendre les enjeux liés à la décarbonation des grandes entreprises.
La crise énergétique récente a replacé les questions de la sobriété et de l’efficacité énergétique au cœur des préoccupations des entreprises en général et des entreprises industrielles en particulier. Celles-ci s’apprêtent à renforcer leurs investissements verts en vue de réduire leurs dépenses énergétiques. Cette conjoncture s’inscrit en outre dans un contexte réglementaire de plus en plus contraint. Les entreprises doivent répondre à une réglementation nationale et européenne qui fait la chasse aux émissions de CO2 pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
En pratique, la décarbonation des entreprises revêt des modalités très différentes sur le terrain, avec des leviers et des obstacles variés. Grâce à une enquête chiffrée réalisée auprès d’un échantillon de grandes entreprises françaises, la plupart industrielles, les auteurs délivrent un état des lieux de la décarbonation engagée par les entreprises, de la diversité de leurs arbitrages et de la nature des freins qu’elles rencontrent.
Cette Note s’adresse aux dirigeants d’entreprises, décideurs publics, chercheurs, étudiants et citoyens souhaitant comprendre les enjeux liés à la décarbonation des grandes entreprises.
La Fabrique de l’industrie, l’UIMM et l’École de Paris du management ont imaginé "Faiseurs, Faiseuses". L’objectif de ce magazine est de mettre en lumière celles et ceux qui font l’industrie au quotidien.
Qui, parmi celles et ceux appelant à un retour du made in France au nom de notre souveraineté industrielle, a seulement déjà vu une usine, sans même parler de la visiter ? Nous connaissons trop mal cet univers dont nous parlons sans cesse. Pour résoudre ce paradoxe, il faut braquer les projecteurs sur des exemples de ce que sont devenus aujourd’hui les métiers du faire.
Emplois industriels menacés par la crise énergétique, le MACF et l’IRA : une ...La Fabrique de l'industrie
Ce Working Paper s’appuie sur une étude menée conjointement avec le cabinet Oliver Wyman.
Les entreprises industrielles se heurtent aujourd’hui, en France et en Europe, à trois menaces qu’elles ressentent comme complémentaires et qui ont toutes à voir avec la problématique de la décarbonation de l’industrie : le maintien à des prix durablement élevés de l’énergie en Europe, la mise en place prochaine du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’UE (et la suppression afférente des quotas gratuits d’émissions de CO2), et l’instauration d’aides aux entreprises particulièrement attractives aux États-Unis dans le cadre de l’Inflation Reduction Act.
Le propos de ce document est d’estimer, de manière qualitative et quantitative, l’ampleur de chacune de ces menaces, traduite en emplois exposés, pour chacun des secteurs industriels français. Dans l’ensemble, nous estimons que près de 155 000 emplois industriels sont aujourd’hui menacés en France par ces trois phénomènes conjugués (tous les chiffres de ce document s’entendent en effectifs salariés en équivalent temps plein, sur le périmètre statistique de l’industrie manufacturière hors secteurs de l’imprimerie et de l’installation/réparation de machines).
Ce travail statistique nous livre deux questions. La première est de se demander ce que peut devenir l’industrie européenne si elle reste aussi intensément tiraillée entre l’amont des chaînes de valeur (producteurs d’acier, d’aluminium, de verre…) soumis à des contraintes de prix intenables et un « corps » plus ou moins capable d’en encaisser les contrecoups. Que reste-t-il alors de cette idée de solidarité le long des filières et l’idéal de souveraineté industrielle ? La deuxième vient à la suite de la première et s’énonce plus simplement encore : comment l’Europe peut-elle espérer réduire son empreinte carbone en pareille situation, si elle ne parvient pas à stabiliser la situation sur le marché de l’énergie ?
Nous vous proposons ce document de travail dans le but de recueillir vos remarques et suggestions. N’hésitez pas à nous envoyer vos réactions et commentaires à info@la-fabrique.fr
L’idée que l’industrie est un moteur de la transition écologique s’installe lentement dans les esprits. Dans le même temps, les collectivités territoriales engagent de plus en plus d’initiatives en faveur de la transition : projets de renaturation des espaces publics, soutien à la méthanisation agricole ou encore développement de la mobilité douce.
Comment construire un territoire industriel qui réponde aux grands enjeux environnementaux et dont le modèle de développement serait durable et résilient ? Nos observations de terrain conduites en divers Territoires d’industrie mettent au jour plusieurs dispositifs dont d’autres peuvent s’inspirer pour entamer leur propre démarche de transition écologique, en particulier dans le domaine énergétique.
Si beaucoup de Territoires d’industrie partagent l’ambition de contribuer à limiter le réchauffement climatique, chacun dispose de ressources, fait face à des enjeux qui lui sont propres, et doit compter avec les intérêts différenciés des acteurs. Certains territoires ont déjà mis en place des actions en faveur d’un mode de développement plus durable. Ces initiatives pionnières ne demandent qu’à être généralisées.
Cet ouvrage renouvelle notre compréhension du développement (ou du déclin) de l’industrie dans les territoires. Fruit des rencontres de l’observatoire des Territoires d’industrie, il ne prétend pas apporter la recette du succès, mais appréhende au contraire la diversité des situations. Les ressources héritées de l’histoire peuvent constituer des opportunités pour un territoire mais également l’enfermer dans une trajectoire de déclin. Dès lors, c’est aux acteurs locaux (collectivités, industriels, opérateurs économiques, société civile…) de se mobiliser pour renouveler ces ressources et activer des synergies latentes.
Cet ouvrage documente diverses initiatives ayant revitalisé des tissus industriels, en agissant sur la formation, l’attraction des talents, la stimulation de l’innovation, l’offre de foncier ou encore la mise en réseau des compétences.
Il s’adresse aux décideurs publics, collectivités territoriales et agences liées, dirigeants et salariés d’entreprise, chercheurs et étudiants qui souhaitent participer au renouveau industriel des territoires et en comprendre les ressorts.
Les jeunes élites face au travail - Regards croisés entre Polytechnique et Ha...La Fabrique de l'industrie
Great Resignation aux États-Unis, difficultés de recrutement accentuées en France ou encore, quiet quitting et protestations à l’égard du grand capital dans les grandes écoles (e.g., HEC Paris, AgroParisTech) : autant de phénomènes qui pointent vers un ras-le-bol de la part des salariés, tout particulièrement auprès des jeunes générations. De fait, de nombreux médias se font le relai d’une « quête de sens » au travail, qui se traduirait notamment par de nouvelles exigences à l’égard de l’employeur (surtout en matière d’engagement environnemental et sociétal), et par la recherche d’un meilleur équilibre vie pro-vie perso.
La littérature faisant état de différences marquées liées à l’appartenance sociale et au niveau d’éducation, ce Doc propose d’apporter une première pièce au puzzle, en se focalisant sur les attentes des jeunes issus des CSP supérieures. Il repose sur un matériau empirique original, qui croise les regards de 20 alumni issus respectivement de l’École polytechnique et de l’université de Harvard pour mieux identifier ce qui fait la singularité ou non des diplômés de grandes écoles dans leur rapport au travail.
Cet ouvrage s’adresse aux chefs d’entreprises, décideurs publics et chercheurs désireux de mieux comprendre le rapport qu’entretiennent les jeunes générations à l’égard du travail.
La désindustrialisation de la France a démarré en 1975. La chute de l’emploi industriel était alors aussi rapide que celle de l’emploi agricole, commencée bien plus tôt. Mais, si la politique agricole commune a soutenu cette mutation, aucun dispositif n’a accompagné celle de l’industrie. Ainsi en 1990, notre pays avait déjà perdu un quart de ses emplois industriels et nombre de territoires s’étaient vidés de leur substance. Rien de tel en Allemagne, où l’emploi industriel est resté remarquablement robuste grâce à l’ancrage territorial de son Mittelstand dans ses Länder.
Il aura fallu attendre 2009 et l’organisation des États généraux de l’industrie pour voir le retour d’une politique industrielle en France. Plusieurs initiatives se sont alors succédé mais, pendant plus de 10 ans, les « territoires » sont restés un impensé. C’est seulement fin 2018 que le dispositif Territoires d’industrie est apparu. Quatre ans plus tard, la France ne semble pas avoir encore pris toute la mesure de ses territoires. Ils recèlent pourtant un potentiel inexploité pour notre renaissance industrielle.
Sortir de notre dépendance aux combustibles fossiles, principalement au profit d’une électricité bas carbone, est une condition sine qua non à l’atteinte de l’objectif de neutralité carbone en 2050. Les États signataires de l’accord de Paris anticipent donc une très forte électrification de leurs usages et doivent transformer leur mix énergétique en conséquence.
Pour la France, Emmanuel Macron a annoncé vouloir, d’ici 2050, multiplier par 10 la production actuelle d’énergie solaire (pour atteindre 100 GW), déployer 50 parcs éoliens en mer (pour atteindre environ 40 GW) et doubler la production d’éoliennes terrestres (à 40 GW également). En parallèle, un nouveau programme nucléaire permettrait de bénéficier de 10 à 25 GW de nouvelles capacités, selon que 6 ou 14 EPR2 seront construits d’ici 2050.
Pour atteindre comme prévu la neutralité carbone en 2050, la France doit réduire drastiquement son utilisation des énergies les plus carbonées (gaz, pétrole et charbon). Notre consommation totale d’énergie va diminuer mais notre consommation d’électricité décarbonée va s’accroître très sensiblement. Le président Emmanuel Macron a donc annoncé en février 2022 à Belfort sa volonté de développer massivement les énergies renouvelables tout en modernisant le parc nucléaire. L’avenir est-il tout tracé pour autant ?
Non, montrent les auteurs de cet ouvrage. D’abord parce qu’il ne faudrait pas oublier que l’exécutif s’est également donné pour objectif – salutaire – de renforcer notre base industrielle : nos besoins en électricité seront donc plus élevés qu’annoncé. Ensuite, même si le renouvellement du parc nucléaire est mené à un rythme très soutenu, celui-ci sera nécessairement complété par d’importantes capacités renouvelables, à déployer massivement elles aussi.
Enfin, cette configuration inédite, où nucléaire et EnR se compléteront, réclamera également de développer de nouveaux moyens de flexibilité (modulation de la demande, imports-exports, stockage) pour préserver l’équilibre constant entre offre et demande.
Cet ouvrage propose un tableau prospectif complet des mix énergétiques possibles à l’horizon 2050, en optimisant les coûts, sous contrainte d’évolution de la demande, de renouvellement de l’offre et des engagements climatiques du pays. Ce faisant, il met au jour les principales technologies énergétiques dans lesquelles il est opportun d’investir en priorité. En plus d’éclairer les citoyens sur la question essentielle de la souveraineté énergétique, il offre des pistes de réflexion d’une grande utilité pour les décideurs publics et les entreprises.
Les nouveaux modes de management et d’organisation - Innovation ou effet de m...La Fabrique de l'industrie
Transformation numérique, contexte de grande incertitude, nouvelles attentes des salariés, bataille pour attirer les talents… tout pousse les entreprises à gagner en souplesse et réactivité. Elles sont donc de plus en plus nombreuses à s’intéresser à de nouveaux modèles de management et d’organisation : lean durable, méthodes agiles, holacratie, entreprise libérée, organisation opale, entreprise à mission, etc.
Regroupés sous le sigle NMMO, ces modèles sont moins « nouveaux » qu’il n’y paraît et s’inspirent en fait de courants anciens. Sous la diversité des étiquettes, ils s’appuient sur de nombreux ressorts communs. Ils sont toutefois difficiles à implanter, même chez les plus convaincus. La montée en autonomie des salariés et la redéfinition des responsabilités entachent parfois le climat social et l’efficience, à rebours des effets espérés. La réussite des NMMO repose essentiellement sur un mode de déploiement qui doit viser l’innovation sociale patiente plutôt que d’obéir aux effets de mode.
Cet ouvrage s’attache à décrire non seulement les pratiques réelles associées à ces modèles, mais aussi les embûches et points de vigilance lors de leur déploiement. S’appuyant sur une vingtaine de cas, qui vont d’organisations autogérées à des divisions de grands groupes, il offre ainsi aux entreprises des clés pour adapter ces formes organisationnelles à leurs spécificités.
Cet ouvrage se compose de deux grandes parties. La première est une analyse critique et pratique de ces nouveaux modèles. La seconde est un guide généalogique qui les décrit de façon détaillée. Ce petit guide des modèles organisationnels contemporains et de leurs origines ne prétend pas se substituer aux manuels de théorie des organisations. Il a vocation à contextualiser les différents modèles en fonction de leur origine historique et géographique, d’en décrire sommairement les principes de fonctionnement et de montrer comment ils se relient les uns aux autres pour former un continuum.
Nouveaux modes de management et d’organisation : six pratiques récurrentes et...La Fabrique de l'industrie
Cherchant à se déhiérarchiser, se « désiloter » et s’agiliser pour être plus réactives, mieux répondre aux besoins des clients et mieux satisfaire les attentes des salariés, les entreprises se tournent massivement vers de nouveaux modèles de management et d’organisation (NMMO) tels que les méthodes agiles, l’entreprise libérée, l’holacratie, l’organisation opale ou encore la société à mission.
À partir de l’étude d’une vingtaine d’organisations allant d’entreprises autogérées à des divisions de grands groupes, nous avons identifié six pratiques récurrentes qui caractérisent ces NMMO. Si les salariés s’expriment souvent en faveur de ces nouveaux modes de travail (Malakoff Humanis, 2022), force est de constater qu’ils ne sont pas faciles à implanter et que les entreprises butent sur de nombreuses difficultés de conception, d’adoption ou de mise en œuvre.
L’évolution vers les NMMO n’est donc pas un long fleuve tranquille, ça secoue souvent, ça fait mal parfois. La montée en autonomie, les changements dans les frontières de responsabilité, la disparition des routines antérieures, les difficultés de coordination, le sentiment de chaos qui s’ensuit, peuvent entraîner une montée des risques psychosociaux ainsi que des effets de retrait ou des démissions, entachant le climat social et l’efficience, à rebours des effets espérés. Seule une approche systémique, patiente, prudente, itérative et incluant les acteurs de terrain, peut permettre d’ancrer durablement le changement et d’obtenir les bénéfices escomptés tant en termes d’amélioration continue que de respect des parties prenantes.
2. - 2 -
L’impact de l’automatisation de la production sur l’emploi est la
résultante de quatre effets : une substitution du capital au travail dans
l’unité de production, conduisant à moins d’emploi si la production reste
à un niveau constant ; une augmentation de la production si l’entreprise
est devenue plus compétitive et a gagné des parts du marché mondial
induisant une augmentation de l’emploi ; la création d’emplois qualifiés
de conception et de fabrication des robots, logiciels et automates (qui
peuvent être sur d’autres territoires) et d’emplois surtout locaux, liés à
l’installation, la mise en œuvre et à la maintenance des robots ; l’usage
qui est fait du temps libéré et la répartition du supplément de richesse
produite (création ou non de nouvelles activités, marchandes ou non).
Ces effets varient beaucoup selon les secteurs et les contextes
économiques, ce qui explique l’extrême dispersion des analyses
prospectives, qui vont de la certitude que « le robot tue l’emploi »
à l’annonce d’une nouvelle prospérité partagée. Des observations
empiriques robustes indiquent cependant une forte corrélation positive
entre le taux de robotisation de l’industrie et la croissance de la valeur
ajoutée industrielle. Même si cette croissance est un peu moins riche en
emplois (par unité de valeur ajoutée), les pays qui ont conservé une forte
valeur ajoutée industrielle comme la Suède ou l’Allemagne sont aussi
ceux où l’industrie crée ou maintient le plus d’emplois.
Résumé
La peur du « chômage technologique » n’est pas nouvelle. Cette
idée selon laquelle la technologie détruirait plus d’emplois qu’elle
n’en produit été déjà au fondement du discours porté au début du
XIXe
siècle par Ned Ludd et ses « compagnons ». Ces ouvriers anglais
de l’industrie textile s’inquiétaient de l’apparition de machines à tisser
accusées de remplacer le travail humain. La « révolte des Luddites »
a connu un fort écho dans plusieurs régions du Nord de l’Angleterre,
où les destructions de machines se sont multipliées au début des
années 1810. La mécanisation de ces tâches a certes fini par faire
disparaitre certains métiers mais d’autres ont été créés depuis.
Une nouvelle vague d’inquiétudes s’exprime aujourd’hui avec
l’intégration croissante de robots mais surtout la diffusion du numérique,
que Philippe Askenazy désigne par le terme de « technologie à usage
général » : comme l’électricité en son temps, les TIC produisent selon lui
des effets structurants qui affectent les procédés de production, l’offre
de produits et services et la productivité globale1, 2
. Avec l’augmentation
des capacités de calculs des ordinateurs, le traitement des données de
masse (big data), le perfectionnement des logiciels de machine learning,
L’impact de la robotisation sur l’emploi, un débat ancien
Une nouvelle vague
d’inquiétudes
s’exprime
aujourd’hui avec
l’intégration
croissante de
robots mais surtout
la diffusion du
numérique.
1 - Askenazy P., 2011, « Les décennies aveugles : emploi et croissance (1970-2010) », Seuil, janvier.
2 - Aubert J-P. (dir), 2014, « Mutations socio-économiques et territoires : les ressources de l’anticipation », septembre.
3. - 3 -
47 % des emplois
américains
présentent
un fort risque
d’automatisation d’ici
10 à 20 ans.
etc., la part des emplois menacés par l’automatisation est ainsi de plus
en plus importante. Surtout, elle ne se limite plus aux travaux manuels
mais s’étend maintenant à des tâches plus intellectuelles.
Il reste toutefois difficile de quantifier l’impact de l’automatisation sur
l’emploi au vu de la complexité du phénomène, et les résultats divergent
de manière significative. D’un côté, plusieurs études et rapports
récents dressent un constat alarmant. Le cabinet de conseil Roland
Berger estimait par exemple en 2014 que, tous secteurs confondus,
trois millions d’emplois pourraient être détruits par la numérisation
à l’horizon 20253
. Dans une autre étude largement relayée4
, Frey et
Osborne estiment que 47 % des emplois américains présentent un fort
risque d’automatisation d’ici 10 à 20 ans. On retrouve parmi les métiers
les plus exposés ceux du transport, de la logistique, de la production
dans l’industrie mais aussi des services. La tête du classement des
activités les plus susceptibles d’être automatisées ne comprend ainsi
pas uniquement des métiers industriels ou manuels mais aussi des
professions liées à l’analyse crédit, au télémarketing, de nombreux
métiers de l’assurance ou du domaine juridique. En appliquant la même
méthodologie à l’Europe, une étude révèle que la moitié des emplois
présente un risque d’automatisation5
.
Leurs contradicteurs préfèrent de leur côté insister sur la richesse et les
nouveaux emplois créés grâce aux robots. Dans une étude conduite en
2013 par Metra Martech6
, l’International Federation of Robotics (IFR)
défend l’idée qu’entre 2017 et 2020, 450 000 à 800 000 nouveaux
emplois devraient directement être créés au niveau mondial grâce à
la robotique. En y ajoutant les emplois indirects, ce sont jusqu’à deux
millions d’emplois qui pourraient apparaître en grande partie dans
l’industrie agroalimentaire, les énergies renouvelables, l’automobile
ou encore l’électronique.
Une étude réalisée par le think tank américain Pew Research
Center7
est révélatrice des doutes qui subsistent à ce sujet. Parmi les
2 000 spécialistes des nouvelles technologies interrogés sur la question,
52 % estiment que les créations d’emplois l’emporteront alors que les
48 % restant s’attendent à ce que le solde final soit négatif.
L’attitude des Français face aux robots est d’ailleurs à l’image de ce
débat clivé. Les résultats de l’Eurobaromètre mené en 2012 par la
Commission européenne montrent qu’ils restent très partagés, voire
contradictoires. Les trois quarts d’entre eux estiment en effet que les
robots finiront par remplacer les hommes et par leur « voler » leurs
emplois. Dans le même temps, ils sont une large majorité (90 %) à
être convaincus de leur utilité pour réaliser des tâches trop pénibles ou
dangereuses pour les hommes.
3 - Roland Berger, 2014, « Les classes moyennes face à la transformation digitale », octobre.
4 - Frey C., Osborne M., 2013, « The Future of Employment: How Susceptible are Jobs to Computerisation? », septembre.
5 - Bowles J., 2014, « The computerisation of European jobs », Bruegel, juillet.
6 - Metra Martech, IFR, 2013, « Positive Impact of Industrial Robots on Employment », janvier.
7 - Pew Research Center, 2014, « AI, Robotics, and the Future of Jobs », août.
5. - 5 -
Les inquiétudes
restent donc
légitimes car les
transformations
qui se profilent
sont d’une ampleur
considérable.
source de chômage car la quantité de travail à réaliser serait limitée.
D’abord parce qu’un des effets des gains de productivité est de faire
baisser les prix des produits, de libérer du pouvoir d’achat qui se dirigera
vers d’autres types de consommations, les besoins étant (pratiquement)
infinis. Ensuite, l’ITIF précise qu’aucun lien n’a pour l’instant pu être
établi entre gains de productivité et chômage, comme le montre par
exemple le graphique ci-dessus.
De même, elle rappelle qu’une économie est un système complexe,
vaste, aux activités très différentes et qu’aussi radicales que puissent
être des innovations technologiques, les changements ne se font pas
du jour au lendemain et leur impact est très variable selon les secteurs.
Ainsi, bien que les changements technologiques s’accélèrent, le rythme
de destructions et créations d’emplois n’a pas augmenté aux Etats-Unis
ces dernières années, signe que le phénomène de destruction créatrice ne
s’est pas emballé.
Il est encore impossible de connaître les nouveaux secteurs et métiers
qui vont émerger mais c’était aussi le cas pendant l’ère industrielle.
Le secteur quaternaire, défini par Michèle Debonneuil dès les
années 1970, commence à se dessiner : il regroupe les activités
de conseil à haute valeur ajoutée, les services à la personne, les
activités associatives… La transition vers l’économie quaternaire
s’accompagnera peut-être de changements radicaux dans les modèles
sociaux et politiques actuels. Les inquiétudes restent donc légitimes car
les transformations qui se profilent sont d’une ampleur considérable,
mais il n’y a pas de raison pour que le processus qui s’est produit
jusqu’à maintenant ne s’exerce pas de manière semblable. Les gains
de productivité massifs enregistrés dans le secteur agricole suite à
la mécanisation de la production ont engendré des bouleversements
économiques et sociaux extrêmement importants qui n’ont pourtant pas
empêché la France de connaitre une longue période de prospérité et de
plein-emploi.
GRAPHIQUE 1.
Gains de productivité et taux de
chômage aux Etats-Unis (en %)
Valeurs moyennes par décennie
Source : ITIF
6. - 6 -
L’automatisation ne
menace l’emploi que
dans le cas où les
gains de productivité
qu’elle permet
sont supérieurs à
l’augmentation de la
production.
A la question « quel est l’impact de la robotisation sur l’emploi
industriel ? », on peut être tenté de répondre par un raisonnement
intuitif : l’emploi industriel décline à mesure que les robots
investissent les usines. La réalité n’est toutefois pas aussi simple et il
convient de distinguer plusieurs effets qui interviennent à des échelles
et sur des horizons temporels différents.
A l’évidence, une entreprise investit dans une machine car elle
s’attend à ce que son niveau de productivité augmente, c’est-à-dire
qu’elle conserve le même niveau de production tout en réduisant les
ressources qu’elle utilise, donc ses coûts. A périmètre constant, il fait
donc peu de doute que le nombre de salariés dédiés à la production ira
en diminuant : il s’agit du premier effet, direct et de court terme, qui
s’opère à l’échelle de l’entreprise – voire de l’atelier de production.
Mais comme le rappelle Gabriel Colletis, professeur à l’université
Toulouse 1, il ne faut pas s’arrêter à ce simple raisonnement où les
robots se substituent inéluctablement au travail humain. D’abord,
il faut souligner que l’automatisation ne menace l’emploi que dans
le cas où les gains de productivité qu’elle permet sont supérieurs à
l’augmentation de la production. La quantité de travail nécessaire pour
produire une unité sera certes inférieure mais le volume d’emploi total
pourra se maintenir voire augmenter si les débouchés progressent.
Ensuite, les gains de productivité réalisés par une entreprise sont
forcément réinvestis dans le circuit économique sous une des formes
suivantes : hausse des profits, baisse de prix ou hausse de salaire pour les
employés de l’entreprise. Le premier permet de dégager des capacités
d’investissement, qui concourent au développement de l’entreprise.
Les robots ne sont pas les fossoyeurs de l’emploi industriel
7. - 7 -
Les deux derniers ont pour conséquence de stimuler l’activité
économique en soutenant la demande : ce surplus de consommation
contribue à dynamiser l’économie dans son ensemble, qu’il soit adressé
à l’entreprise en question, à ses concurrents ou à d’autres secteurs11
.
Ainsi, bien que le taux de robotisation (nombre de robots pour
10 000 salariés) soit largement plus élevé en Allemagne (282) qu’en
France (125)12
, c’est bien l’industrie française qui est aujourd’hui
confrontée à des destructions d’emploi massives pendant que notre
voisin continue à consolider sa base industrielle et à sauvegarder
ses emplois. Certes, le cas de l’Allemagne est un peu particulier :
l’investissement des entreprises en robots a sans aucun doute
renforcé leur compétitivité mais le pays peut par ailleurs compter
sur son positionnement sur le marché des automatismes et des
robots. Le secteur de la machine-outil bénéficie ainsi directement des
investissements des industriels allemands (et étrangers par ailleurs).
La comparaison avec d’autres pays (Suède, Espagne) conforte malgré
tout l’hypothèse d’une relation positive entre robotisation et croissance
de la valeur ajoutée industrielle (cf. graphique 2).
Ce constat suggère que l’industrie du futur pourrait être un levier
pour réindustrialiser la France13
. A l’inverse des précédentes périodes
de progrès technologique qui ont conduit à une baisse de l’emploi
industriel malgré une augmentation du volume de production, certains
experts estiment qu’une transition vers l’industrie du futur pourrait
entraîner un redressement de l’emploi dans le secteur. En investissant
dans l’automatisation de son outil de production, une entreprise
augmente son intensité capitalistique et réduit en conséquence le
poids des coûts salariaux dans ses coûts de production. Le choix de
localisation de ses activités productives est ainsi moins conditionné à
des questions de coût du travail14
, d’autant que l’avantage comparatif
des pays émergents en la matière commence à se réduire15
.
Comme le montre le graphique 3, la relation entre le taux de robotisation
et la croissance de l’emploi industriel est certes positive mais beaucoup
moins significative que pour la valeur ajoutée. Le phénomène de
déversement sectoriel que nous avons déjà décrit traduit deux effets
distincts : le fait que l’emploi total lié à la production industrielle se
trouve en partie hors du champ de l’industrie ; le fait que la richesse créée
par l’industrie suscite le développement d’autres activités. Ces éléments
soulèvent une question épineuse : comment mesurer la bonne santé du
secteur industriel ? Plus précisément, l’emploi manufacturier reste-t-il un
indicateur pertinent de la performance industrielle d’un pays ?
11 - Atkinson R., Miller B., ibid.
12 - Source : IFR (données 2013).
13 - Les Echos, « Macron : l’usine du futur est ‘le levier’ de la réindustrialisation de la France », avril 2015.
14 - Tous les secteurs ne sont pas concernés au même titre. Comme le rappelle la DGE, il n’y a pas d’obstacle à la robotisation dans des
secteurs comme la mécanique, l’automobile ou l’électronique. D’autres en revanche restent plus difficiles à automatiser lorsque les matières
manipulées sont souples comme dans l’habillement ou la chaussure. Le travail humain représente encore une part importante des coûts de
production et le choix de localisation reste déterminé par les coûts salariaux.
15 - Les salaires dans l’industrie ont plus que doublé en Chine entre 2007 et 2013 (source : National Bureau of Statistics of China).
GRAPHIQUE 2.
Investissement, robotisation et
croissance de la valeur ajoutée
industrielle
(1) Σ (invest. corpo. –
amortissements)/année d’invest.
corpo. moyens
Source : IHS Global Insight, Eurostat, IFR,
analyse Roland Berger
8. - 8 -
Encore une fois le phénomène est plus complexe qu’il n’y paraît.
Ce raisonnement sur le déversement sectoriel ne doit pas être
dissocié de la question de la définition du périmètre statistique de
l’industrie et de la frontière de plus en plus poreuse entre ce secteur
et celui des services. Certains économistes préfèrent ainsi la notion
de « sphère productive » à celle de « secteur industriel », parce
qu’elle agrège les activités purement industrielles et les services
qui leurs sont liés. Les nouveaux métiers créés suite aux évolutions
techniques sont en effet nombreux à être comptabilisés dans les
services bien qu’ils soient totalement orientés vers l’industrie. C’est
par exemple le cas des intégrateurs de robots, des bureaux d’études,
d’organisation de la production, etc. En raisonnant ainsi, le nombre
d’emplois sortant de la sphère productive du fait de l’automatisation
est bien moins important : selon l’Insee, la sphère productive16
représentait encore en 2011 plus du tiers de l’emploi total, contre
seulement 11,5 % pour l’emploi industriel. Sur les trente dernières
années, les fonctions exercées au sein de l’économie productive
ont radicalement changé de nature, les services à l’industrie et
les fonctions de « production abstraite » (conception-recherche,
prestations intellectuelles, etc.) prenant progressivement le pas sur
la « production concrète »17
.
GRAPHIQUE 3.
Taux de robotisation et croissance de
l’emploi industriel entre 2005 et 2015
Données : IHS Global Insight, IFR,
analyse Roland Berger
Traitement : La Fabrique de l’industrie
Les nouveaux
métiers créés suite
aux évolutions
techniques sont
nombreux à être
comptabilisés
dans les services
bien qu’ils soient
totalement orientés
vers l’industrie.
16 - L’Insee distingue la sphère présentielle (qui regroupe les activités mises en œuvre localement pour la production de biens et de services
visant la satisfaction des besoins de personnes présentes dans la zone) de la sphère productive (déterminée par différence). Pour consulter
la liste des activités regroupées par sphère : www.insee.fr/fr/themes/detail.asp?reg_id=99&ref_id=sphere
17 - Insee, 2015, « Trente ans de mutations fonctionnelles de l’emploi dans les territoires », Insee Première n°1538, février.
9. - 9 -
Les hommes ne
disparaitront pas
des usines mais
leur rôle sera très
probablement
amené à évoluer.
La robotisation a donc un impact sur la composition de l’emploi d’un
pays. Mais, au-delà de ces effets de structure, elle entraîne également
des changements dans le contenu et les modes de travail au cœur des
usines.
On l’a dit, il fait peu de doute qu’à périmètre constant, le nombre de
salariés directement dédiés à la production ira en diminuant. Cela
ne signifie pas pour autant que les hommes disparaîtront des usines
mais leur place sera très probablement amenée à évoluer. Selon Marc
Alochet, expert leader en assemblage final chez Renault, « même s’il
existe une très forte tendance à l’automatisation et à la robotisation
sur beaucoup d’opérations de fabrication, il n’empêche que l’homme
restera au centre de l’usine du futur pour au moins deux grandes
raisons. La première est que, dans un système complexe, la capacité
d’adaptation face aux incidents générés par cette complexité même,
la prise en compte raisonnée de l’événement et de son impact ainsi
que la capacité à y répondre de la façon la plus appropriée resteront,
longtemps encore, l’apanage de l’homme. La seconde raison est
liée à la compréhension fine du produit lui-même : sur toutes les
problématiques d’amélioration de la qualité et d’interaction des
systèmes connectés, l’homme reste très largement supérieur à tous les
systèmes automatisés que l’on peut, aujourd’hui, imaginer. »18
Dans ce contexte se dessine une nouvelle manière de considérer
la relation entre le travail humain et celui des robots, dans un
esprit de complémentarité plutôt que de substitution. Les robots
semblent pleinement indiqués pour réaliser des tâches répétitives,
dangereuses ou pénibles, nécessitant de la fiabilité et de la précision
dans la répétition. Le niveau de dextérité pour réaliser une tâche
constitue toujours une barrière à la robotisation – on imagine encore
difficilement qu’une opération chirurgicale puisse intégralement être
réalisée par un robot – mais ce sont surtout les activités requérant de la
créativité et de l’intelligence sociale qui y résisteront le mieux.
Cela signifie que les opérateurs ne seront plus assignés aux tâches
d’exécution mais qu’ils interviendront en support sur des tâches de
contrôle, de maintenance, etc. A titre d’exemple on peut imaginer
qu’ils ne seront plus affectés toute la journée au pilotage d’une
machine, celle-ci devenant toujours plus autonome. Les technologies
de l’industrie du futur leurs permettront de superviser le
fonctionnement de plusieurs machines à la fois via des outils de
monitoring dédiés. En plus de ses compétences techniques, le salarié
devra ainsi développer des compétences plus transversales, plus
spécifiques à l’utilisation du digital, etc.19
. La cobotique est un autre
exemple des synergies qui peuvent être développées entre la machine
et de l’homme. Le « robot collaboratif » ne vise pas à remplacer
Une opportunité pour enrichir le travail industriel
Les opérateurs
ne seront plus
assignés aux tâches
d’exécution mais
ils interviendront
en support sur des
tâches de contrôle,
de maintenance, etc.
18 - Alochet M., 2015, « Une vision de l’usine automobile du futur », Ecole de Paris du management, Séminaire Ressources technologiques
et innovation, juin.
19 - Boston Consulting Group, 2015, « Man and Machine in Industry 4.0. How Will Technology Transform the Industrial Workforce
Through 2025? », septembre.
10. - 10 -
l’homme mais à l’assister dans des tâches pénibles ou répétitives, en
démultipliant par exemple ses capacités physiques ou en améliorant la
précision de ses gestes.
Pour Gabriel Colletis, c’est le signe que la division taylorienne
– « scientifique » – du travail, qui repose sur une segmentation
extrêmement poussée des tâches et qui ne considère le salarié
que pour sa force de travail, montre ses limites. On s’achemine
aujourd’hui vers une division cognitive dans laquelle c’est la capacité
du travailleur à mobiliser ses connaissances pour répondre à des
situations inédites qui sera déterminante. Davantage encore que
l’automatisation plus poussée des ateliers, c’est l’introduction des
systèmes cyber-physiques20
qui impose une redéfinition du rôle de
l’homme dans l’usine. Comme l’expliquent Dorothée Kohler et
Jean-Daniel Weisz, « la transmission d’information devenant la clef
de voûte de tout le système, on peut imaginer que là où l’emportait la
capacité à segmenter, à hiérarchiser, à réduire la complexité, ce seront
dorénavant la capacité de résolution de problèmes en temps réel,
l’aptitude à faire converger les savoir-faire de différents métiers et à
coupler les dimensions réelles et virtuelles qui primeront. »21
Avec ces tendances, l’usine du futur porte l’espoir d’un enrichissement
du travail industriel, facteur d’attractivité pour le secteur. En effet,
de nombreuses entreprises peinent toujours à recruter sur certains
postes réputés pénibles. Libéré – ou du moins soulagé – par le robot
dans ces travaux, l’homme présent au sein de l’usine disposera de
compétences inaccessibles aux machines. Mais cette évolution ne se
fera pas naturellement. Comme le souligne Marcel Grignard, président
du think tank Confrontations Europe, « ce que nous décidons de faire
d’une innovation technique peut en faire un moyen de progrès ou
de recul. De nouvelles activités émergent, favorisent l’autonomie, la
responsabilité, les relations. D’autres créent un nouvel environnement
de contraintes. La robotique supprime des tâches pénibles ou
dangereuses, ailleurs de nouveaux risques apparaissent. »22
L’organisation et le contenu du travail sont en particulier déterminés
par la stratégie poursuivie par l’entreprise. Si celle-ci recherche
essentiellement la compétitivité par les prix, il y a peu de chance
qu’elle sorte d’une logique de division technique du travail dans
laquelle le salarié est considéré comme un coût qu’il faut minimiser.
A l’inverse, si une entreprise construit son avantage de compétitivité
sur l’innovation et la qualité, elle sera d’autant plus attentive à
exploiter les compétences spécifiques aux salariés, à se soucier de
leur implication, à instaurer une organisation du travail qui favorise
l’autonomie, l’initiative et la créativité.
On s’achemine
aujourd’hui vers une
division cognitive
dans laquelle
c’est la capacité
du travailleur à
mobiliser ses
connaissances
pour répondre
à des situations
inédites qui sera
déterminante.
Les entreprises
doivent se préparer
à accompagner
leurs salariés,
à les faire monter
en compétences
pour qu’ils puissent
assurer ces
nouvelles fonctions.
20 - C’est-à-dire l’utilisation d’éléments informatiques dans le but d’assurer la coordination, la surveillance et la commande de l’outil de
production.
21 - Kohler D., Weisz J-D., 2016, « Ambition Industrie 4.0. Industrie et numérique : les défis de la transformation du modèle industriel
allemand », La Documentation française, à paraître.
22 - Grignard M., 2013, « La dimension humaine dans l’usine du futur, dans la société », Smart-Industries n°6, juin, p. 40-41.
11. - 11 -
En savoir plus
·· Atkinson R., Miller B., 2013 « Are Robots Taking Our Jobs, or Making Them? », ITIF, septembre.
·· Insee, 2015, « Trente ans de mutations fonctionnelles de l’emploi dans les territoires », Insee Première n°1538, février.
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La formation des salariés représente dès lors un enjeu majeur pour
réussir cette transition. Comme le suggère David Autor23
, les robots
ne remplacent pas des métiers mais des tâches. Les salariés touchés
par l’automatisation de certaines de leurs tâches peuvent être
assignés à d’autres fonctions à condition de bénéficier des formations
adaptées. Si elles ne veulent pas s’exposer à un turn-over important,
les entreprises doivent donc s’emparer de ce sujet et se préparer à
accompagner leurs salariés, à les faire monter en compétences pour
qu’ils puissent assurer ces nouvelles fonctions.
23 - The Economist, 2015, « Robocolleague », 2 mars.
12. Le point de vue principal contenu
dans cette note est que la diffusion
des robots et automatismes dans
l’industrie peut viser à autre chose
que la seule augmentation de la
productivité et pourrait servir
d’appui pour un enrichissement des
tâches.
En d’autres termes, à l’instar des « big
data », les robots et automatismes ne
sont pas nécessairement les ennemis
de l’emploi et pourraient même être
mis au service de celui-ci. A quelles
conditions ?
La première condition est que ces
équipements soient introduits en
phase de croissance de l’activité,
ce qui, certes, ne se décrète pas
vraiment. Introduits ou diffusés
en période de faible croissance, la
probabilité qu’ils soient utilisés
pour économiser du travail est forte
ou même très forte. Ils seraient
alors, inévitablement, destructeurs
d’emploi.
La seconde condition est, qu’autant
que faire se peut, ces robots et
automatismes soient conçus et
produits en France, ce qui est une
gageure quand on sait la faiblesse de
l’industrie française de la machine-
outil. Au moins peut-on espérer
que l’intégration des robots et des
automatismes dans les systèmes
industriels des entreprises créent des
emplois qualifiés d’accompagnement
dont les compétences se situent dans
le secteur des services.
Mais, surtout, la question des liens
entre ce que ces équipements sont
susceptibles de faire et le travail
de l’homme apparaît comme
l’interrogation centrale. Ces liens
sont-ils des liens de substitution
ou de complémentarité ? Comme
nous l’avons noté, il est sûr que
ces liens peuvent être des liens de
substitution : si l’objectif est de
produire plus vite ou en grande série
des produits standardisés, nul doute
que le robot travaillera toujours plus
vite que l’homme, de même que les
algorithmes de calcul permettront
de traiter bien plus rapidement que
ne peut le faire le cerveau humain
les données contenues en très
grand nombre dans des bases sans
cesse plus importantes. Vitesse et
quantité sont les principaux atouts
des robots, de même que la précision
ou encore l’absence de fatigabilité.
Les robots peuvent également,
de façon heureuse, se substituer à
l’homme en milieu hostile ou pour
effectuer des tâches pénibles ou
dangereuses telle que soulever des
pièces particulièrement pondéreuses.
Mais ici le terme « substituer » est en
limite d’utilisation car on peut aussi
considérer que le terme approprié
est celui de « compléter » : le robot
complète l’homme en lui permettant
de ne pas avoir à s’impliquer lui-
même dans la réalisation de tâches
pouvant mettre en cause sa santé
ou son intégrité. Ainsi, le robot qui
intervient dans un milieu contaminé
ne se substitue pas à l’homme, il le
complète. La présence de l’opérateur
humain reste indispensable mais
celui-ci est extérieur au milieu
contaminé. Idem du robot qui soulève
une charge lourde. L’opérateur
humain reste présent et commande
le robot qui va soulever la charge.
S’agissant d’opérations chirurgicales,
le médecin n’est pas absent de
l’opération et continue d’assumer
la responsabilité de l’opération.
Le robot effectue l’opération avec
des mouvements d’une précision et
d’une durée dont l’être humain peut
s’avérer incapable.
De manière globale, la conséquence la
plus forte d’une plus grande diffusion
des robots et des automatismes dans
l’industrie pourrait être celle d’une
modification du contenu du travail.
Les robots et les automatismes
pourraient décharger l’homme des
tâches les plus « physiques », qu’il
s’agisse de gestes répétitifs, pénibles,
dangereux ou impliquant une grande
précision d’exécution susceptibles
d’erreurs aux conséquences graves.
L’homme pourrait ainsi se consacrer
à des tâches plus cognitives, non
routinières et mobilisant son
expérience. Alors que la chaîne de
montage a été le support du passage
au taylorisme, il se pourrait que le
robot et les automatismes servent
d’appui à une organisation plus
cognitive du travail. Mais le meilleur
comme le pire ne sont jamais sûrs
et tout dépendra de la capacité des
managers comme des salariés à
trouver les bons compromis.
Gabriel Colletis
Professeur d’économie
à l’université Toulouse 1
« La question des
liens entre ce que ces
équipements sont
susceptibles de faire
et le travail de l’homme
apparaît comme
l’interrogation centrale »
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