SlideShare une entreprise Scribd logo
1  sur  20
Télécharger pour lire hors ligne
Date d’impression : 01/12/1996
Université de Poitiers
Institut d’Administration des Entreprises (I.A.E.)
Laboratoire CERMO (Stratégie des organisations)
“ CONCURRENT OU ASSOCIE ? ”
PORTEE, LIMITE ET SECURITE DU PARTENARIAT
INTERNATIONAL POUR LES P.M.E.
Alain LARAB
Docteur en sciences de gestion
ATER à l’université de La Rochelle
« Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E.
________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________
1
« CONCURRENT OU ASSOCIE ? » PORTEE, LIMITE ET SECURITE DU PARTENARIAT
INTERNATIONAL POUR LES P.M.E. (*)
Résumé
Quels que soient leur taille et leur secteur d’activité, les Petites et Moyennes Entreprises (P.M.E.)
françaises candidates à l’internationalisation ont de plus en plus recours aux formules de partenariat
international pour affronter les risques technologiques ou commerciaux présents sur des marchés extérieurs
toujours plus instables et imprévisibles. En effet, dans de telles conjonctures, les formules de coopération
interentreprises présentent d’indéniables avantages stratégiques et opérationnels que chacun s’accorde à
reconnaître aujourd’hui. Cependant, la mise en œuvre pratique d’une telle politique par la P.M.E. est encore
loin d’être dénuée de tout risque en l’absence d’un véritable plan d’engagement et d’évaluation de l’action.
L’objectif de cet article est d’essayer de sensibiliser les dirigeants de P.M.E. aux opportunités issues du
partenariat inter firmes mais aussi et surtout aux contraintes et aux aléas liés à son usage.
Mots clés : P.M.E. - Internationalisation - Partenariat - Stratégies - Risques.
Abstract
Whatever their size and business area, the French Small and Medium Business (S.M.B.) candidate for
internationalization have a growing need for international partnership in order to confront the technological
or commercial risk existing in foreign markets which are more and more unstable and unpredictable. Indeed,
in such a context, the partnership formulas present, today, undeniable strategic and operational advantages.
However, the practical implementation of such a politic by the S.M.B. will not be safe from risks in the absence
of a real action and evaluation plan. The aim of this paper is to try to make S.M.B. managers aware of the
opportunities of partnership between firms, but also to train them to take the constraints and the unforeseen
hazards into account.
Key words : S.M.B. - Internationalization - Partnership - Strategies - Risks.
Resumen
Cualesquiera que sean sus dimensiones y sus sectores de actividad, las Pequenas y Medias Empresas
(P.M.E.) Francesas candidatas a la internacionalizacion mas y mas recurren a las formulas de colaboracion
internacional para arrostrar los riezgos tecnologicos o comerciales presentes sobre mercados externos cada
vez mas inestables e imprevisibles. En efecto, in este coyuntura, las formulas de colaboracion interempresas
presentan, hoy, innegables vantajas estrategicas e operacionales. Sin embargo, poner en practica este politica
por la P.M.E. no esta sin riezgo en ausencia de un verdadero plano de accion y de valuacion. El objetivo de
este articulo es de intentar conmover los dirigentes de P.M.E. a las oportunidades resultantes de la
cooperacion interempresas, pero tambien prevenirlos contra los gajes de su uso.
Claves : P.M.E. - Internacionalizacion - Colaboracion - Strategias - Riesgos.
(*) « Competitor or partner ? » Bearing, limit and safety of international partnership for small and medium
businesses.
(*) « Competidor o asociado ? » Alcance, limite y seguridad de la cooperacion internacional para las
pequenas y medias empresas.
« Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E.
________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________
2
Introduction
Toutes les P.M.E. ont à faire face, aujourd’hui, à des modifications profondes et rapides des
conditions dans lesquelles elles exercent leur activité : la concurrence internationale s’accroît sur
des marchés de plus en plus élargis, les renouvellements des produits et des besoins se font de plus
en plus complexes et la crise économique endémique accroît les incertitudes et les risques (James,
1991). Les enjeux du partenariat et de la concertation deviennent alors progressivement de plus en
plus cruciaux à mesure que les spécialisations se multiplient et que les stratégies doivent prendre
en compte, sur le long terme, des facteurs technologiques et commerciaux de plus en plus
nombreux dépassant largement les compétences d’une entreprise isolée (Hayes et al., 1988). Dès
lors, c’est à juste titre que Collins et Doorley, relèvent qu’un des faits marquants de l’évolution des
pratiques commerciales et industrielles internationales de ces dernières années tient certainement
à l’apparition et au développement rapide (Figure 1) de formules de partenariat, d’alliance,
d’association ou de coopération industrielle ou commerciale intermédiaires1
, au sein desquelles
des partenaires se partagent les responsabilités, les avantages et les risques d’un projet
international (Collins et Doorley, 1992 ; Stiles, 1995).
Devenues, autant par nécessité que par volonté, une réalité presque inévitable de la stratégie
d’internationalisation des P.M.E., les formules de partenariat interentreprises impliquent
durablement et profondément les acteurs économiques et bousculent quelque peu leur paradigme
traditionnel de la concurrence. On observe que de nombreuses entreprises parviennent
maintenant, non sans quelques réticences il est vrai, à s’adapter et à faire coexister de plus en plus
comportements concurrentiels et comportements concertés si bien que, dans certaines situations
particulières, on serait presque poussé à se demander si la symbiose internationale n’est pas en
voie de se substituer à la guerre commerciale (Dussauge, 1990).
1 Sans entrer dans la typologie des alliances (Cf., pour plus de détails, Dussauge et Garrette, 1991) nous ne gardons que
les éléments de généralisation en excluant de notre analyse les fusions et les acquisitions qui posent des problèmes de
management très différents (Cf. Doz et al., 1989).
« Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E.
________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________
3
Certes, la notion de « contrat » n’est pas nouvelle dans l’entreprise, mais elle connaît depuis
quelques années une profonde transformation (Montmorillon, 1989). Au départ instrument d’un
rapport de force, le contrat interentreprises est de plus en plus devenu, sous la forte pression de la
compétition mondiale, l’instrument d’une concertation certaine et d’une certaine coopération
(Garette et Blanc, 1993). Donneurs d’ordres et preneurs d’ordres, petites et grandes entreprises,
entreprises françaises et entreprises étrangères passent de multiples accords de partenariat2
qui
ont, en commun, pour objectifs constants l’amélioration de la maîtrise des marchés et la
minimisation des risques sous-jacents. La logique sous-entendue est toujours la même : faire avec,
et, par conséquent, complémentarité et synergie, même si celles-ci peuvent être, ou peuvent
devenir, ambiguës voire conflictuelles.
C’est en raison de leur ambiguïté intrinsèque que les formules de coopération, entourées
aujourd’hui d’un réel engouement, suscitent néanmoins de nombreuses interrogations car elles
soulèvent parfois de multiples problèmes en contradiction avec certains discours prônant des
actions de coopération internationale quelquefois irréalistes tant les gains attendus n’arrivent pas
à compenser l’accroissement des charges ou des risques concurrentiels qui en résultent (Doz et al.,
1986 ; Porter, 1990).
Cette recherche, complétant et développant une première analyse exploratoire par
questionnaire réalisée dans le cadre de notre travail de thèse auprès d’un échantillon de 65 P.M.E.,
s’appuie, dans un second temps, sur un entretien téléphonique semi-directif auprès de vingt
dirigeants de P.M.E. Les entreprises que nous avons interrogées, à partir du fichier informatique
« Téléfirm » des Chambres de Commerce et Industrie, appartiennent toutes aux cinq régions
françaises de « l’Arc Atlantique » soit vingt départements. Les critères utilisés de définition et de
sélection de la P.M.E. sont les suivants : effectifs (entre 50 et 500 salariés), chiffre d’affaires (moins
de 500 millions de francs) et secteurs d’activité (entreprises industrielles ou commerciales
produisant et/ou commercialisant des biens d’équipement industriel ou des biens de grande
consommation).
Les hypothèses que nous cherchons à valider dans la deuxième partie de l’article ont été
établies à partir de l’analyse de la littérature et complétées par les différentes opinions émises par
les chefs d’entreprise que nous avons interrogés par questionnaire. Au terme de cette première
collecte des données, les quatre hypothèses de travail suivantes nous sont apparues saillantes dans
le contexte de la P.M.E. :
 Le rôle du dirigeant de P.M.E. est central dans l’instauration d’un lien de partenariat
international.
 La conclusion d’une alliance internationale par la P.M.E. est sous-tendue par l’impact
des positionnements stratégiques choisis.
 L’influence de l’environnement international de l’alliance est déterminante.
 La sécurité des alliances transnationales est liée à la complexité et à la qualité du
montage opérationnel.
Dans un second temps, des entretiens avec les dirigeants contactés ont été menés sur des
thèmes génériques tels que les facteurs-clés de succès des formules de partenariat ou les obstacles
au développement de telles actions pour les P.M.E. Notre objectif étant, en préalable, d’essayer de
rechercher et de relever les observations concordantes tirées à la fois de la littérature et des
entretiens. Des questions fermées plus précises ont été posées par la suite dans le but de confirmer
2 Le concept de coopération souffre encore pour l’instant de l’absence d’un vocabulaire standardisé a fortiori à l’échelle
international (Lyons, 1991). Cf. également Devlin et Bleackley (1988) ainsi que Forrest (1992).
« Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E.
________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________
4
nos hypothèses en termes de sécurité des formules de partenariat pour l’action internationale des
P.M.E.
Au terme des entretiens, nous avons pu observer une grande variété et une grande
amplitude des comportements de la P.M.E. au regard des perceptions du phénomène du
partenariat inter firme. Cette diversité des perceptions et des comportements conduit
nécessairement à la distinction de plusieurs profils d’entreprises. Une première distinction apparaît
rapidement entre P.M.E. traditionnelles (type « A ») et P.M.E. innovantes (type « B »). Ces deux
catégories cristallisent et synthétisent l’opposition des opinions, mais aussi des cultures, des
dirigeants de P.M.E. quant aux formules de partenariat.
Les P.M.E. de type « A » sont des entreprises du secteur industriel fabriquant des produits
standards ou spécialisés et, souvent, sous-traitant leurs capacités de production. Ce sont des
entreprises qui ont une bonne connaissance de leur métier mais qui ne cherchent pas activement
à développer des gammes nouvelles (effort en R&D faible). Ces entreprises dont le savoir-faire est
souvent le fruit de l’accumulation d’expériences productives (formation interne importante),
n’achètent ni brevet, ni licence et ne recourent à aucun contrat de partenariat si ce n’est aux
contrats de sous-traitance de capacité pour lequel elles sont exécutantes passives (pas de
participation aux spécifications dictées par le donneur d’ordre). Leur effort de prospection de
nouveaux marchés est aussi relativement faible notamment sur le plan international (participation
à quelques salons professionnels et, parfois, accords techniques avec des pays en développement
en Europe de l’Est ou en Afrique principalement).
Les P.M.E. de type « B » sont, au contraire, des entreprises du secteur industriel innovant où
de fortes relations de partenariat avec les fournisseurs, les clients ou les concurrents constituent
une condition nécessaire d’amélioration des avantages compétitifs. Ces P.M.E. recourent assez
souvent aux techniques de transfert de savoir-faire et, le cas échéant, les relations de sous-traitance
sont généralement des relations de spécialité où l’entreprise participe activement aux
spécifications du produit commandé. Les P.M.E. de type « B » traitent une importante quantité
d’informations techniques ou commerciales et développent de multiples contacts professionnels
avec des entreprises ou des institutions en France ou à l’étranger (système d’information formalisé,
veille technologique et commerciale). C’est l’association de compétences externes qui permet à
cette catégorie de P.M.E. de rester en avant-garde sur le terrain technologique et de développer
de nouveaux marchés internes ou internationaux.
L’objectif de cet article est de contribuer à faire le point sur un débat et un constat largement
contradictoires plaçant souvent les dirigeants de P.M.E. à contre-pied. En effet, face aux discours
tantôt incitatifs et tantôt « répulsifs » véhiculés par la littérature et l’environnement économique
(Commission des C.E., 1988), notre propos vise, après avoir rappelé brièvement les principaux
avantages et les principales limites des phénomènes de partenariat international rapportés par la
littérature (I), à présenter quelques éléments de réflexion pour tenter d’en évaluer les
conséquences en termes de sécurité (II).
I - « Concurrent ou associé », une situation ambiguë en partenariat international
L’internationalisation s’analyse de plus en plus en termes de flux continus de coopération
entre « partenaires » Cette évolution récente présente des avantages indéniables pour la P.M.E. (1)
mais aussi des risques constamment présents (2).
« Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E.
________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________
5
1 - Des avantages indéniables...
En dépit de frilosités manifestes de la part de certaines entreprises (type « A »), les formules
de partenariat interentreprises, sur le plan national et international, sont devenues en quelques
années l’un des principaux instruments de réponse au « gonflement » des paramètres de marché,
et les P.M.E., comme les grandes entreprises, se sont vues contraintes de développer, de plus en
plus, des liens étroits de coopérations multiples (Teece, 1992). Ainsi, selon l’enquête « P.M.I. 90 »3
,
plus de 20% des P.M.E. se déclarent même prêtes à mettre en jeu le capital pour renforcer le par-
tenariat avec d’autres entreprises. Le partenariat est donc globalement reconnu comme présentant
un effet bénéfique pour la P.M.E. car il permet à un certain nombre de ces entreprises de
« décoller », en passant à une vitesse supérieure, par l’élargissement de la gamme de leur activité,
de leurs produits et de bénéficier, par une meilleure couverture géographique, de tous les effets de
masse et de leurs conséquences positives au niveau de leur rentabilité, de leur productivité et de
leur développement (Urban et Vendemini, 1994).
En effet, le développement du partenariat international induisant une nette modification de
la perception par l’entreprise de son environnement concurrentiel et de ses risques, les grandes
fonctions, approvisionnement, production, commercialisation, peuvent alors passer désormais par
l’échange de compétences propres à plusieurs partenaires qui y ont un intérêt particulier. Cette
« nouvelle donne » modifie alors profondément les conditions de la concurrence et de la prise de
risque sur les marchés étrangers de la P.M.E. De ce fait, le partenariat international constitue
indéniablement une voie fortement porteuse de développement pour la P.M.E. en lui ouvrant un
nouveau champ concurrentiel avec de nouvelles armes4
d’emprise sur les marchés étrangers
(Kogut, 1988). Ainsi, en regard de cette nouvelle évolution, l’efficacité d’une procédure
d’internationalisation dépend, de plus en plus, de la formule choisie et, dans bien des cas, la qualité
de l’accès aux marchés étrangers dépend, pour la P.M.E., de la maîtrise de procédures concertées.
Sur ce plan, les P.M.E. ne semblent pas en reste et contrairement aux stéréotypes qu’on pré-
sente trop couramment, ces entreprises acquièrent de plus en plus « un goût pour la coopération »
(Batchelor, 1990) et les pratiques de réseaux afin de tisser des liens multiples avec leur envi-
ronnement national et international (type « B »). Nombre de chefs d’entreprise ont maintenant
compris pourquoi ils doivent conclure des alliances, car ils savent dorénavant que les entreprises
dynamiques se décrivent de plus en plus comme les éléments d’un réseau international dans lequel
elles s’insèrent (Lorenz, 1991). On relève d’ailleurs par incidence que le développement de ces liens
de coopération est en relation étroite avec l’innovation, le dynamisme et l’internationalisation de
l’entreprise car les « P.M.E. d’ouverture » sont plutôt des entreprises en fort développement et /
ou adoptant une stratégie de croissance offensive dans un environnement international souvent
très turbulent. Ce constat est parfaitement représenté sur le graphique de la figure 2 qui révèlent
certaines corrélations positives entre l’ouverture sur les marchés extérieurs et les pratiques de
partenariat, notamment pour les P.M.E. productrices de bien d’équipement industriel qui
perçoivent les risques politiques ou financiers comme étant des risques discriminants sur les
marchés étrangers.
3 Enquête “P.M.I. 90, vers la compétitivité globale”, Ministère de l’Industrie et du Commissariat au Plan, Paris, 1989.
4 Pour l’entreprise alliée, il s’agit alors, par exemple, moins de développer des compétences multiformes que d’être maître
d’oeuvre de projet, notamment à l’internationalisation, en fédérant les variables-clés, (prix, qualité, distribution, etc), sur
lesquelles les acheteurs étrangers fondent leur choix.
« Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E.
________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________
6
En revanche, lorsque le risque commercial est perçu comme étant le plus important sur un
marché extérieur, ce qui est souvent le cas des biens de grande consommation, alors les dirigeants
de l’entreprise développent fréquemment une forte aversion constituant un frein psychologique
tant sur l’internationalisation de la firme que sur les pratiques de partenariat.
Cette inquiétude de certains dirigeants de P.M.E. est parfaitement légitime si les tentatives
de rapprochements de la P.M.E. n’aboutissent, en fin de compte et contre toute attente, qu’à des
impasses ou à des échecs stratégiques. Par conséquent, les avantages réels du partenariat et de la
croissance contractuelle, en termes d’accession accélérée aux marchés étrangers et d’atténuation
des risques5
, ne doivent pas faire oublier à la P.M.E. ses impératifs initiaux de prudence reposant
sur le principe d’un apprentissage progressif et de rythmes d’implication internationale maîtrisés
(Larab, 1994).
2 - ...et des risques constamment présents
Si l’intérêt stratégique des alliances interentreprises, dans des conjonctures incertaines et à
croissance faible, n’est plus à démontrer, il n’en demeure pas moins que, en raison de la nature
complexe des contrats ou des institutions qui généralement les sous-tendent, ces formes nouvelles
d’action internationales ne sont pas sans placer les P.M.E. devant certains dilemmes voire de
profondes désillusions dus à des facteurs de risques ou d’incertitudes supplémentaires (Killing,
1983). La crainte est d’autant plus forte auprès des P.M.E. traditionnelles (type « A ») ne possédant
généralement pas la pratique ni tous les moyens d’investigations et d’évaluation nécessaires à la
recherche et à l’acceptation d’un partenariat international (Koenig, 1986 ; Lynch, 1989).
5 Cette observation est soulignée dans les plus récentes réflexions stratégiques en faveur d’une croissance de la P.M.E.
convenablement maîtrisée et limitée, excluant toute suractivité masquant, pendant un certain temps, les difficultés
rencontrées, retardant d’autant les mesures correctrices nécessaires et rendant plus délicat un redressement ultérieur.
« Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E.
________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________
7
En effet, lorsque la P.M.E. décide de valoriser son savoir-faire à l’international non plus par
les moyens de sa propre production ou commercialisation mais par le truchement d’une formule
de partenariat, il y a, à la fois, mutation de ses objectifs et des moyens qu’elle met en œuvre
(Darréon et Faiçal, 1993). Cette mutation des objectifs et des moyens de la P.M.E. peut soulever,
dans certains cas, plusieurs types de difficultés telles que, notamment, la possibilité de dispersion
accrue des ressources, le partage ou la restriction du pouvoir de décision, l’apparition d’une éven-
tuelle concurrence indirecte, la perte des références et des cultures de l’entreprise (Ohmae, 1990).
Les dirigeants que nous avons interrogés (types « A » et « B ») ont majoritairement évoqué ces
risques en insistant sur le fait qu’ils pouvaient surgir à tout moment car les alliances stratégiques
sont intimement marquées par le sceau de l’ambiguïté de la relation entre des firmes à la fois
partenaires et concurrentes. L’alliance, tiraillée entre les objectifs affichés, communs à tous les
alliés, et les buts moins apparents propres à chaque partenaire, est foncièrement très difficile à
concevoir et à gérer (Kogut, 1989 ; Blanc et Garette, 1994). Reprenant en ce sens l’analyse de Doz
et Shuen (1987), on peut avancer que gérer une coopération internationale c’est essayer de gérer
le schéma conflictuel de la figure 3 dont tous les paramètres sont intrinsèquement instables et
toujours susceptibles d’évolution.
Ce point particulier de la vie des alliances internationales révèle toute son importance
lorsque l’on observe que nombre de P.M.E. cherchent à s’allier à des entreprises de plus grande
importance qu’elles, en apportant une technologie et un savoir-faire particulier, afin de bénéficier
de leur puissance commerciale ou réaliser des gains plus rapides (type « B »). Si de telles alliances
peuvent s’avérer rentables au départ, le déséquilibre des forces risque d’engendrer, au terme d’un
certain laps de temps, une diminution progressive de la contribution de la P.M.E. et de mener, à
plus ou moins brève échéance, à son éviction ou à son rachat (Doz, 1988).
Il est préférable, voire indispensable, dans ces cas-là, que les entreprises alliées soient de
dimension comparable et se battent à armes égales de façon à générer des effets positifs
« Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E.
________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________
8
réciproques et à ne pas laisser un avantage et un pouvoir de pression trop important à l’autre
partenaire notamment en termes d’évolution des positions concurrentielles (Urban et Vendemini,
1994). D’ailleurs, contrairement à l’idée courante selon laquelle toute alliance détenue à parts
égales par deux partenaires court à sa perte, les partenariats qui se fondent sur ce principe ont en
fait souvent plus de chances de réussir que ceux où l’un des partenaires se trouve majoritaire6
.
Effectivement, les effets pervers du partenariat ont plus tendance à se révéler lorsque l’un des
partenaires est majoritaire car ce dernier est alors prédisposé à vouloir contrôler et dominer la prise
de décision en plaçant ses propres intérêts au-dessus de ceux de son partenaire. Pour des raisons
identiques, le partenaire le plus faible, en ne trouvant pas son compte dans l’alliance, a souvent
peu de raisons de tenir ses engagements (Miles et Snow, 1992). La confiance, l’égalité et la flexibi-
lité, dont nous parlions plus haut, sont plus faciles à mettre en place quand les investissements des
deux partenaires ne sont pas trop disparates en quantité et en qualité (Sabel, 1992).
S’il est possible d’énumérer longuement les difficultés et les risques dont le partenariat
international semble porteur, il serait, aujourd’hui, contre-indiqué de suggérer à la P.M.E. d’éviter,
ipso facto, toutes les relations d’interdépendance à une époque où le développement des
coopérations inter firmes met en évidence l’intérêt des relations durables qui échappent au moule
des liens d’affaires classiques. Au contraire, l’important, à l’échelle de la P.M.E., est d’apprendre à
établir une véritable balance entre opportunités et risques de la collaboration de façon à arbitrer
judicieusement ses choix stratégiques en termes de risques mais aussi de compétitivité. Seulement
voilà, comment évaluer une alliance internationale et sur quelles bases la P.M.E. peut-elle vendre
avantageusement son «âme» à un ancien concurrent devenu nouveau partenaire ?
II - Evaluation et sécurité du partenariat international
Pour répondre à ces craintes initiales et légitimes, la mise en œuvre par la P.M.E. d’une
stratégie de partenariat international doit procéder nécessairement de l’analyse approfondie des
contraintes ou des opportunités offertes par les variables d’environnement au regard des capacités
de l’entreprise. En effet, contrairement aux apparences, cette solution de réduction ou de partage
des risques qu’est le partenariat n’est pas toujours la solution de développement la plus simple, la
plus souple et la moins coûteuse pour la P.M.E. car elle présente certains coûts et risques indirects
qui doivent être comparés avec les coûts et les risques d’une autre stratégie de développement
(Simon, 1985 ; Desreumaux, 1993).
Chercher à évaluer un partenariat international revient alors à confronter synthétiquement
les avantages qu’il présente par rapport aux risques qu’il induit. Cela étant dit, la réponse à la
question posée reste, en pratique, très difficile. En effet, comment valablement déterminer si la
présence ou l’absence de coopération permettrait de mieux garantir les intérêts de la P.M.E.
indépendante surtout si l’entreprise concernée intervient sur des secteurs d’activité caractérisés
par d’importantes barrières à l’entrée et des risques d’exploitation importants (Sachwald, 1992).
Cette préoccupation est manifeste dans l’esprit des dirigeants de P.M.E. qui n’envisagent
généralement les solutions de collaboration qu’après avoir analysé les solutions autonomes (Cf.
Figure 6, p.11).
6 Selon l’enquête précitée de Bleeke et Ernst (1992), les alliances avec partage égal de la propriété ont 60% de chance de
réussite, 10% de résultats mitigés et 30% d’échec alors que les alliances avec partage inégal de la propriété ont 31% de
chance de réussite, 8% de résultats mitigés, et 61% d’échec (pour les deux partenaires).
« Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E.
________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________
9
Analystes et chefs d’entreprise s’accordent d’ailleurs à reconnaître qu’il est difficile d’ap-
préhender, de mesurer et de contrôler le bénéfice que l’on retire d’une alliance transnationale en
des termes chiffrés précis (bénéfice tiré de la notoriété de l’un des partenaires, apport de savoir-
faire, apport de marque, etc.), d’une part, parce que ce bénéfice est souvent induit et, d’autre part,
parce que le bénéfice n’est souvent pas immédiat (Figure 4). Par ailleurs, la prise en compte de
paramètres tels que la confiance et la volonté de coopérer sont trop subjectifs pour se mesurer en
termes monétaires directs (Geringer et Herbert, 1988 ; Chaintron et al., 1990).
La mise en œuvre de recette théorique d’évaluation étant difficilement réalisable, la P.M.E.
candidate au développement international concerté ne peut souvent que s’en remettre à des
données d’expérience pour déterminer les conditions de sécurité de son action. Le traitement des
données empiriques que nous avons collectées, confirmant le schéma analytique proposé par
Chaintron et al. (1990), montre qu’une approche synthétique de l’évaluation des formules de
partenariat international doit principalement reposer sur l’étude approfondie de la qualité et de la
compatibilité des partenaires potentiels (1), de l’impact des positionnements stratégiques
envisagés (2), de l’influence de l’environnement économique, politique et culturel (3) et de la
complexité du montage des alliances transnationales utilisé (4) qui constitue, en quelque sorte, un
garant du partenariat (Figure 5).
« Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E.
________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________
10
1 - La qualité et la compatibilité des partenaires potentiels
La plupart du temps, les pièges de la complexité de la coopération inter firmes sont fonction
de la nature et de l’intensité des relations partenariales entretenues par les dirigeants (Killing,
1988). Dans le contexte d’une alliance transnationale, le choix du partenaire constitue un élément
crucial pour la durée et le succès d’une coopération et le choix d’un partenaire “ connu ” n’est pas
suffisant en lui-même si le partenariat ne s’insère pas par ailleurs dans une véritable logique
stratégique d’ensemble (Lorange et al., 1992 ; Desreumaux, 1994).
Effectivement, même lorsque l’accord initial a été signé en parfaite intelligence entre les
partenaires, des difficultés ultérieures peuvent toujours apparaître car les objectifs de chacun des
partenaires évoluent constamment en fonction des perceptions changeantes de leur environne-
ment propre, de leur développement ou de leurs difficultés (Lorange et Probst, 1987 ; Shaughnessy,
1995). Dès lors, tel projet jugé hier commun et prioritaire peut, demain, faire l’objet de
désengagements de l’une des parties et ainsi condamner l’alliance et parfois l’entreprise la plus
faible.
Les entreprises que nous avons interrogées (types « A » et « B ») confirment largement le
risque de volatilité des engagements souscrits en soulignant la nécessité de prévoir des
mécanismes permanents de transaction pour résoudre efficacement les différends issus des
réticences et des blocages personnels ou décisionnels (Doz et al., 1986). Que ce soit une
coopération sous forme contractuelle ou sous forme institutionnelle, il est fondamental de définir
très précisément, juridiquement7
, le champ d’intervention de chaque partenaire, notamment en
termes de concurrence des entreprises alliées par rapport à la structure de coopération créée
7 Ce qui explique, dans la pratique, la prédominance des méthodes formalisées de direction et de contrôle des accords
de coopération au détriment, par exemple, d’approches plus souples et plus fructueuses (Thiétart et Vandangeon, 1990).
« Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E.
________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________
11
(Jacquemin, 1991).
La vérification de l’existence d’une compatibilité ou d’une « communauté d’intérêt » (Orsoni,
1992) et d’objectifs8
entre les partenaires potentiels est un préalable et un garant essentiel
lorsqu’on démarre toute action de ce type (Badaracco, 1991). En effet, faut-il rappeler que dans les
principaux risques attachés aux relations de partenariat que la P.M.E. entretient avec l’extérieur,
les phénomènes de rivalité et de dépendance apparaissent rapidement comme le nœud du
problème, notamment dans le domaine des technologies de pointe où la maîtrise d’un know-how
spécifique fait entrer l’entreprise dans une arène très fermée et où le principal enjeu est alors
d’appartenir au club des leaders qui, au travers des comportements oligopolistiques, essayent de
perpétuer leur domination en limitant l’accès aux nouveaux entrants. Le partenariat mal préparé,
en termes de complémentarité, peut rapidement devenir un « cheval de Troie » (Ohmae, 1990) ou
une « feinte » (Urban et Vendemini, 1994) entre les mains de concurrents potentiels permettant
de s’introduire à bon compte dans la stratégie d’une P.M.E. pour lui « piller » ses ressources
latentes. Ce risque est vivace dans l’esprit de nombre de dirigeants de P.M.E. (de types « A » et
« B ») intervenant dans des domaines où les variables commerciales ou technologiques sont
« sensibles » (Viesti, 1988 ; Koenig, 1990).
N’étant jamais à l’abri d’une « surprise » en termes de confiance et de volonté durable de
coopérer, c’est à raison que la mise en commun d’un savoir-faire ou d’une culture d’entreprise est
perçue, par certains dirigeants de P.M.E., comme un positionnement trop risqué puisque
susceptible de « diluer » irrémédiablement les atouts spécifiques d’une P.M.E. performante (Collins
et Doorley, 1992 ; Nalleau, 1993).
2 - L’impact des positionnements stratégiques.
Beaucoup P.M.E. performantes sur le plan industriel et/ou commercial estiment, à juste titre,
qu’il n’y a pas lieu pour elles de remettre en cause leur positionnement stratégique de base et de
changer les termes de la concurrence en recourant à des formules de partenariat qui ne feraient
que remettre en cause leur suprématie sur leurs marchés. Cette opinion sur le partenariat
international se retrouve clairement dans l’échantillon que nous avons interrogé. Les P.M.E.
françaises se montrent encore souvent jalouses de leur indépendance et sont peu enclines à
s’insérer dans des systèmes de coopération à fort contenu stratégique. Cette tendance avait déjà
été relevée, quelques années en arrière, par une étude de l’O.N.U. relative au développement
industriel en France qui révélait que la majorité des entreprises françaises souhaitent d’abord agir
de façon indépendante avant de considérer les possibilités d’un partenariat (Pasquet, 1988). De
même, aux questions relatives aux techniques de couverture des risques de marché, on s’aperçoit
que les stratégies de positionnement liées aux formules de diversification ou de spécialisation
internes à l’entreprise sont nettement préférées en premier choix, les coopérations inter firmes ne
retiennent seulement l’intention des chefs d’entreprise qu’en deuxième choix (Figure 6). Le recours
au partenariat international n’est encore, pour beaucoup de P.M.E., surtout de type « A », qu’une
stratégie alternative en l’absence de solution interne à l’organisation.
8 Ainsi, pour illustration, les objectifs peuvent, peu de temps après la conclusion de l’alliance, diverger considérablement
car, souvent, le partenaire étranger, apportant le réseau commercial par exemple, peut n’avoir accepté qu’à regret la
création d’une alliance dans le but inavoué de s’accaparer la technologie de la P.M.E. française. Cf. Ravix (1990).
« Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E.
________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________
12
En matière internationale, l’analyse des positionnements stratégiques choisis révèle
principalement toute son importance lorsque la P.M.E., à l’initiative d’une alliance à l’étranger, se
pose la question de savoir si elle cherche à servir seulement le marché local ou à desservir un
ensemble de marchés à partir de son lieu d’implantation ? La réponse à cette question est
essentielle pour le chef d’entreprise car les risques associés à ces deux projets sont forts différents.
Dans le premier cas, les profits et les risques sont essentiellement liés aux coûts et aux conditions
locales du marché, alors que dans le deuxième cas, les profits qui seront générés localement seront
influencés par les prix de transfert, les taux de change, les coûts locaux et l’état des marchés où ces
produits seront ultérieurement exportés. Dans ce second cas, une évaluation et une valorisation
par la P.M.E. fondée sur la base des seuls profits et risques locaux seraient très insuffisantes.
Sur un plan opérationnel, le mécanisme qui permet d’apporter une réponse à la
problématique du positionnement stratégique peut s’articuler autour de deux interrogations
principales relatives, d’une part, au mode de présence et, d’autre part, au mode d’implantation sur
le marché étranger convoité. La première interrogation s’intéresse au mode de présence, direct ou
indirect, souhaité par la P.M.E. à l’étranger. En effet, la fabrication et la vente des produits de
l’entreprise depuis son pays d’origine ou depuis le marché étranger à partir d’un partenariat local
déterminent la première composante du positionnement recherché. La seconde interrogation
permet de fixer le mode d’implantation, de production et de distribution des produits de la P.M.E.
à l’étranger. Les objectifs formulés en termes quantitatifs (pourcentage du chiffre d’affaires à
réaliser à l’étranger par exemple) et qualitatifs (distribution sélective par exemple pour maintenir
au produit son positionnement spécifique) vont permettre à la P.M.E. de définir les modalités de
coopération nécessaires pour les atteindre.
A titre d’illustration, si l’entreprise a des objectifs de forte présence à moyen ou long terme
nécessitant plus tard une maîtrise totale de ses politiques de production et de commercialisation,
il est préférable qu’elle opte, dès le départ et dans toutes les mesures du possible, pour une
stratégie de présence individuelle avec un contrôle à 100% de son activité. En effet, la solution de
partenariat, qui aurait pu apparaître à l’origine comme la solution la plus profitable et la moins
« Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E.
________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________
13
risquée à court terme, peut s’avérer par la suite incompatible avec les nouvelles visées de l’en-
treprise si, à plus long terme, la stratégie de la P.M.E. évoluant dans un sens nouveau ou différent,
le partenaire étranger de l’entreprise peut s’opposer et bloquer des efforts de rationalisation
nuisant à ses intérêts propres. La réponse cohérente à ces deux interrogations initiales, au regard
des contraintes d’environnement, est déterminante pour éviter tout risque préliminaire
d’engagements extérieurs hasardeux, c’est-à-dire, finalement, non conformes à une planification
mûrement réfléchie.
3 - L’influence de l’environnement économique, politique et culturel
L’influence de l’environnement économique, politique et culturel constitue assurément le
support de risque perçu le plus élevé de la P.M.E. candidate à une alliance transnationale. Pour la
majorité des P.M.E. internationalisées que nous avons interviewées, les formules de partenariat
international constituent d’ailleurs le meilleur recours contre les risques de nature politico-
économique. L’objectif central des P.M.E. étant de rechercher prioritairement et de manière
assidue des formules de collaboration à même de leur ouvrir, dans les meilleures conditions
d’économie et de sûreté, les portes d’un marché étranger (Jacquemin et Marchipont, 1992). C’est
aussi pour cela au demeurant qu’il convient de noter que c’est surtout au niveau des marchés intra-
communautaires, pour des raisons évidentes de maîtrise plus aisée des problèmes de sécurité liées
à la proximité des cultures d’entreprises, que la dynamique de partenariat international des P.M.E.
s’est majoritairement autocentrée. A cette fin, des instruments comme le « Business Cooperation
Network » et « Europalliances » constituent indéniablement, pour l’Europe, des tremplins pour le
développement et la sécurisation de formules de coopération internationale entre P.M.E. ne
disposant pas, par elles-mêmes, des moyens matériels et stratégiques de leurs projets de
croissance9
.
Le recours massif au partenariat européen s’explique essentiellement, pour les P.M.E., par la
recherche de marchés étrangers proches culturellement du marché domestique. Cependant, s’il
faut reconnaître que le rapprochement culturel ne s’improvise pas, nous estimons néanmoins,
comme Desreumaux (1994), que le risque culturel est un risque moindre pour la P.M.E., même à
un niveau international plus global, du fait que la coopération se joue en bonne partie entre
personnels partageant des cultures techniques et professionnelles souvent de même nature, ce qui
peut aider à surmonter les spécificités de leurs organisations d’appartenance10
. Pareillement, le
risque économique est relativement facile à cerner, à évaluer et à contrôler dans la mesure où des
mécanismes économiques et financiers de couverture préventive peuvent être mis en place. Par
contre, l’évaluation du risque politique est beaucoup plus délicate à réaliser sur certains marchés.
En effet, comment valablement prévoir et déterminer un tel risque lié à une présence ou alliance à
l’étranger ? La réponse théorique à cette question ne peut qu’être évasive car il n’y a pas à
proprement parler de réponse synthétique. S’il existe pour diminuer certains risques politiques liés,
par exemple, à l’expropriation ou à la nationalisation, quelques «tactiques», bien connues des
praticiens en investissements internationaux, consistant à former des alliances de complaisance
avec des partenaires locaux, les experts en évaluation, quant à eux, ne peuvent que se contenter
d’approximations autour d’indices globaux de probabilisation du risque politique tels que : la
9 A titre d’exemple, entre 1990 et 1991, le nombre de demandes ou de propositions de collaboration interentreprises
transmises par l’intermédiaire du B.C. Net (Banque de données de rapprochement entre entreprises) a augmenté de plus
de 100%.
10 Selon les P.M.E. de notre échantillon, le risque culturel stricto sensu est le risque export le plus faible (loin derrière le
risque financier ou le risque commercial).
« Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E.
________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________
14
situation économique et sociale du pays étranger, le secteur économique du projet ou la structure
et le montage du projet ( modalités de l’alliance, modes de financement, capacité à générer des
devises rapatriables, etc.).
4 - La complexité du montage des alliances transnationales
En contexte incertain, comme souvent en commerce international, la complexité du montage
des alliances transnationales est le quatrième ensemble majeur d’éléments à prendre en compte
par la P.M.E. dans la procédure d’évaluation-sécurisation. En effet, dans ce domaine, les entreprises
trouvent souvent intérêt à utiliser des montages complexes en vue de protéger leurs intérêts
propres et de contourner divers obstacles réglementaires liés, par exemple, au rapatriement des
profits réalisés dans le pays d’accueil et à l’optimisation de la charge fiscale de leurs opérations
communes.
Par ailleurs, la qualité des dispositions opérationnelles joue un rôle central à mesure de
l’éloignement lié aux distances géographiques, politico-économiques, linguistiques ou culturelles
ainsi qu’à mesure que les partenaires augmentent la durée de leurs engagements réciproques. La
maîtrise des risques de la coopération internationale passe alors, pour la P.M.E., par la recherche
d’un équilibre entre la complexité des engagements souscrits et leur rigidité dans le temps car si les
formules de partenariat peuvent grandement satisfaire des besoins à court et moyen terme, elles
peuvent aussi gravement hypothéquer un avenir plus lointain (Gugler, 1992). Par la qualité du
montage opérationnel, la P.M.E. doit chercher à diminuer son risque d’alliance internationale en
n’intervenant prioritairement que sur des champs «espace / temps» connus et maîtrisables par elle
(Koenig, 1980) et en ne prenant pas d’engagements trop rigides dépassant ses capacités, car la règle
de prudence est ici de réduire autant que possible la rigidité des engagements à terme à mesure
que la potentialité des changements radicaux augmente (Foray, 1991 ; Altersohn, 1992).
Le montage opérationnel constitue donc un levier décisif sur le degré de contrôle effectif de
chaque partenaire sur le fonctionnement de l’alliance à l’étranger et, à ce titre, a un fort impact sur
l’évaluation de la sécurité et la gestion du risque. L’une des principales complications du montage
résident dans la difficulté d’opérer « un réglage fin » entre concurrence et coopération (Ruffieux,
1994) c’est à dire dans la détermination des capacités inégales d’appropriation du gain des activités
communes afin de prévenir le risque d’instabilité ou d’éclatement de l’alliance et de veiller à ce
que, par exemple, le pas de l’absorption par le partenaire le plus fort ne soit pas franchi11
. Cette
égalité des rapports de force, garante d’une synergie effective, qui est l’une des caractéristiques
essentielles des alliances réussies, doit se traduire dans la capacité de flexibilité des montages et
permettre au partenariat de s’adapter plus facilement aux évolutions de l’environnement mais
aussi à ses difficultés internes (démarrage difficile, sous-évaluation des investissements initiaux,
objectifs commerciaux trop optimistes, changement des équipes opérationnelles, etc.).
La démarche analytique proposée en quatre volets peut sembler sommaire mais elle permet
d’asseoir les bases d’une réflexion stratégique pour la P.M.E. là où les outils de réflexion et
d’évaluation traditionnels montrent leur limite. En effet, en recourant à une formule de partenariat
international, la P.M.E. doit procéder à une auto-évaluation dynamique en tenant compte à la fois
de ses objectifs stratégiques et des contraintes que lui impose l’environnement du pays étranger
11 Les alliances et plus généralement toutes les formes d’accords contractuels, comportent une instabilité naturelle qui
peut renvoyer prématurément soit au modèle intégré (absorption) soit au marché (concurrence). D’après l’enquête
réalisée par Bleeke et Ernst (1992), les alliances sont généralement acquises par le partenaire le plus fort dans 78% des
cas. Elles sont dissoutes dans 17% des cas et acquises par un tiers dans 5% des cas.
« Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E.
________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________
15
concerné mais aussi des risques dans le temps de chacun de ses choix. Ce n’est qu’au terme de
cette étude approfondie préalable que trois options stratégiques principales peuvent demeurer
ouvertes à la P.M.E. candidate à l’internationalisation : recourir uniquement au partenariat, éviter
tout recours au partenariat ou abandonner momentanément l’objectif de présence sur le marché
étranger visé12
.
Le choix final de la P.M.E., résumé dans le tableau suivant (Figure 7), se fait alors, à la suite
de l’analyse des différents paramètres dotés d’un pouvoir discriminant que nous venons de citer,
en fonction de la disponibilité des ressources et des compétences recherchées soit directement au
sein d’entreprises locales disposées à établir une relation de partenariat (stratégie n° 1 dans le
tableau suivant) soit que ces mêmes ressources et compétences recherchées peuvent être
obtenues sur place par création ou rachat d’entreprises locales (stratégie n° 2 dans le tableau
suivant).
Conclusion
Les alliances internationales sont des instruments de gestion stratégique complexes et
difficiles à mettre en place mais qui sont, aussi, souvent nécessaires, voire indispensables,
notamment pour la croissance internationale des P.M.E. En effet, bien souvent, les stratégies les
plus simples d’action commerciale sur le marché international nécessitent la mise en œuvre
d’importants moyens en logistique et en intendance et prennent beaucoup de temps si bien que
les approches par alliance constituent, de plus en plus, des supports de synergie quasi-obligés
(Rispail, 1995). Mais, la multiplication des synergies ne doit en aucun cas occulter le fait que, par
nature, les formules de partenariat sont sources de tensions qui peuvent apparaître autant au cours
de leur existence qu’au moment ultime de leur dissolution. A l’occasion d’alliances et de stratégies
12 Nous reprenons ici l’approche proposée par De Bodinat et al. (1984).
« Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E.
________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________
16
nouvelles pour la P.M.E., les références viennent toujours à manquer et, d’une certaine manière, le
risque initial n’est-il pas qu’en rapport avec la nouveauté de la situation (Beamish et Inkpen, 1995)
? L’originalité, la complexité et les limites des opérations de coopération internationale ne peuvent
être que rarement imputées isolément à l’existence de tel ou tel problème spécifique ; elles
résultent plutôt de la conjonction de difficultés élémentaires liées, le plus souvent, à une mauvaise
préparation de l’alliance.
Dans la pratique, la réussite d’une alliance tient souvent à la démarche d’évaluation adoptée.
Cette démarche spécifique doit, globalement, être identique à celle réalisée par l’entreprise dans
le cadre d’un investissement stratégique ordinaire à la différence essentielle près que la
coopération internationale est un investissement qui doit être géré comme un processus continu
de négociation et de recherche d’équilibre comportant de nombreuses incertitudes liées à son
dynamisme et au caractère subjectif de certaines de ses variables comme la qualité ou la culture
des partenaires.
En effet, le danger perçu des alliances transnationales réside dans le fait que les risques
préexistent toujours mais ils se trouvent dans un état de latence si bien que le degré d’exposition
au risque, qui est évidemment une variable centrale des problèmes de coopération, doit être, en
permanence, évaluée et maîtrisée, notamment lorsque les partenaires sont de tailles ou de
conditions trop différentes. En effet, eu égard à la différence de dimension, les enjeux et les
conséquences sont souvent considérables et une décision de cette nature mal préparée peut
parfois entraîner la perte de la P.M.E. On retrouve d’ailleurs souvent dans la littérature consacrée
aux défaillances d’entreprises que ces dernières sont fréquemment associées à l’échec de projets
de dimensions excessives en comparaison des ressources affectables. Afin d’éviter que les déboires
rencontrés à l’occasion d’une opération particulière de partenariat n’hypothèquent l’avenir de la
P.M.E. toute entière, certains analystes suggèrent alors, comme principe, de ne retenir que les
projets pouvant, le cas échéant, être passés au compte des pertes sans remettre en cause l’activité
d’ensemble de l’entreprise. Une telle prudence peut paraître, à certains égards, stérilisante mais la
pratique quotidienne montre que la maîtrise budgétaire des projets de coopération internationale
est fondamentale pour la pérennité de la firme. Les processus d’allocation des ressources doivent,
en effet, prendre en considération, de façon conjointe, la rentabilité attendue et le risque supporté
et, cela même si les formules de coopération constituent pour certaines P.M.E. un passage obligé
de la croissance et du développement international. Il vaut mieux, comme nous l’avons montré plus
haut, reconsidérer prioritairement l’objectif de croissance préalablement arrêté que d’initier un
processus d’alliance accordant la priorité à la croissance immédiate au détriment de la rentabilité
et du risque global à terme. Pour la P.M.E., savoir adapter sa stratégie et affronter les conditions
du changement est peut être, pour une opération de coopération internationale, la condition
essentielle du succès.
« Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E.
________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________
17
Bibliographie
ALTERSOHN, C. (1992), De la sous-traitance au partenariat industriel, Paris, L’Harmattan.
BADARACCO, J. (1991), The knowledge link : How firms compete throught strategic alliances,
Boston, Harvard Business School Press.
BATCHELOR, C. (1990), « A taste for co-operation », Financial Times, July 24 - (p.14).
BEAMISH, P.W. et A.C. INKPEN (1995), « Keeping international joint-venture stable and profitable »,
Long Range Planning, Vol. 28, n° 3, Juin, (p.26-36).
BLANC, G. et B. GARETTE (1994), « Le management des alliances stratégiques » dans « Perspectives
en management stratégique » - Tome 2 - (p.185-209), CETAI, Paris, Economica.
BLEEKE, J. et D. ERNST (1992), «Réussir une alliance transfrontalière», Harvard-L’Expansion, n° 69,
Eté (p.66-77).
CHAINTRON, B. et al. (1990), «Le vrai prix des alliances», Revue Harvard-l’Expansion, Hiver (p.47-
52).
COLLINS, T.M. et T.L. DOORLEY (1992), Les alliances stratégiques, Paris, Interéditions.
COMMISSION DES COMMUNAUTES EUROPEENNES (1988), « La Communauté européenne et la
coopération entre P.M.E. : vers une politique communautaire », Dossier de l’Europe n° 11/88.
DARREON, J.L. et S. FAICAL (1993), «Les enjeux des partenariats stratégiques entre grandes
entreprises et P.M.E.», Revue Française de Gestion n° 95, Septembre/Octobre, (p.104-115).
DE BODINAT, H. et al. (1984), Gestion internationale de l’entreprise, Paris, Dalloz-Gestion.
DESREUMAUX, A. (1993), Stratégie, Paris, Dalloz Gestion.
DESREUMAUX, A. (1994), « Problèmes organisationnels de la coopération interfirmes », CLAREE,
Cahiers de recherche de l’IAE de Lille, n° 94/4 (p.1-36).
DEVLIN, G. et M. BLEACKLEY (1988), « Strategic alliances : guidelines for success », Long Range
Planning, Vol. 21, n°5, (p.18-23).
DOZ, Y., G. HAMEL et C.K. PRAHALAD (1986), « Strategic partnership : success or surrender ? »,
Document meeting annuel AIB - EIBA, Londres, Novembre, (Présenté en Avril 1987 au colloque
Europrospective).
DOZ, Y. et A. SHUEN (1987), « A process framework for analyzing cooperation between firms »,
INSEAD, Cahiers de recherche n° 87/33.
DOZ, Y. (1988), « Technology partnerships between larger and smaller firms: some critical issues »
dans F.J. CONTRACTOR et P. LORANGE (1988), Cooperative strategies in international business,
Lexington MA, Lexington Books, (p.317-338).
DOZ, Y., G. HAMEL et C.K. PRAHALAD (1989), « Collaborate with your competitors and win »,
Harvard Business Review, Vol. 67, (p.133-139).
DUSSAUGE, P. et B. GARETTE (1991), « Alliances stratégiques, mode d’emploi », Revue Française de
Gestion, n°85, (p.4-18).
DUSSAUGE, P. (1990), « Les alliances stratégiques entre firmes concurrentes », Revue Française de
Gestion, n° 80, (p.5-16).
FORAY, D. (1991), « The secrets of industry are in the air : industrial cooperation and the
organizational dynamics of the innovative firms », Research Policy, Vol. 20, n° 5, (p.393-405).
« Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E.
________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________
18
FORREST, J.E. (1992), « Management aspects of strategic partnering », Journal of General
Management, Vol. 17, n° 4, (p.2-40).
GARETTE, B. et G. BLANC (1993), « Les alliances internationales, logiques stratégiques et problèmes
de management », Gérer et Comprendre, n° 30, Mars, (p.24-36).
GERINGER, J.M. et L. HERBERT (1988), « Control and performance of international joint-ventures »,
Journal of International Business Studies, Summer, (p.235-254).
GUGLER, P. (1992), « Building transnational alliances to create competitive advantage », Long
Range Planning, Vol. 25, n° 1, (p.90-99).
HAYES, R., S. WHEELWRIGHT et K. CLARK (1988), Dynamic manufacturing : creating and learning
organization, New York, Free Press.
JACQUEMIN, A. et J.F. MARCHIPONT (1992), « De nouveaux enjeux pour la politique industrielle de
la Communauté », Revue d’Economie politique, n° 1, Janv./Fév., (p.69-97)
JACQUEMIN, A. (1991), « Stratégies des entreprises, politique de la concurrence dans le marché
unique européen », Revue d’Economie Industrielle n° 57, 3è trim, (p.7-24).
JAMES, B.G. (1991), « Strategic alliances », International Review of Strategic Management, n° 2/2 -
(p.63-72).
KILLING, J.P. (1983), Strategies for joint-venture success, New-york, Praeger. Cité par JOFFRE P. et
G. KOENIG (1985), Stratégie d’entreprise : antimanuel, Paris, Economica.
KILLING, J.P. « Understanding alliances : the role of task and organizational complexity » dans F.J.
CONTRACTOR et P. LORANGE (1988), Cooperative strategies in international business, Lexington
MA - Lexington Books, (p.55-67).
KOENIG, G. (1980), «Coopérations industrielles entre systèmes socio-économiques différents :
distances entre partenaires, risques induits et processus de décision.», Cahiers de Recherche de
Paris IX Dauphine, D.M.T.P., n° 80/90.
KOENIG, G. (1986), «Le risque des coopérations industrielles entre partenaires inégalement
développés» - Article rapporté dans, BOUTIN A. et G.R. BAROLI (1986), L’exportation dans la
turbulence mondiale, Paris, Economica.
KOENIG, G. (1990), Management stratégique, vision, manoeuvres et tactiques, Paris, Nathan.
KOGUT, B. (1988), « Joint-ventures : theoritical and empirical perspectives », Strategic
Management Journal, Vol. 4, (p.319-332).
KOGUT, B. (1989), « The stability of joint-venture : reciprocity and competitive rivalry », The Journal
of Industrial Economics, n° 38, (p.183-198).
LARAB, A. (1994), Internationalisation et réduction des risques dans les stratégies des P.M.E., Thèse
Gestion, Nantes.
LORANGE, P. et G.J.B. PROBST (1987), « Joint-venture as self-organizing system : a key to successful
joint-venture design and implementation », Columbia Journal of World Business, été, (p.71-77).
LORANGE, P., J. ROOS et P.S. BRONN (1992), « Building successful strategic alliances », Long Range
Planning, Vol. 25, n° 6, Décembre, (p.10-17).
LORENZ, C. (1991), « The real meaning of the networked organization », Financial Times, April 3.
LYNCH, R.P. (1989), The practical guide to joint-ventures and corporate alliances, New-York, Wiley.
LYONS, M.P. (1991), « Joint-venture as strategic choice. A litterature review », Long Range
Planning, Vol. 24, n° 4, (p.130-144).
« Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E.
________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________
19
MILES, R.E. et C.C. SNOW (1992), « Causes of failure in network organization », California
Management Review, Summer, (p.53-72).
MONTMORILLON, B. (1989), « La croissance contractuelle », Revue Française de Gestion n° 72,
(p.97-106).
NALLEAU, G. (1993), « La joint-venture internationale, une forme complexe et labile d’entreprise »,
Gérer et Comprendre, n° 30, Mars, (p.4-16).
OHMAE, K. (1990), « Pourquoi les alliances échouent-elles ? », Harvard l’Expansion, n° 56, (p.25-
44).
ORSONI, J. (1992), « La question de la morale d’entreprise », dans, Mélanges en l’honneur de J.G.
MERIGOT, Paris, Economica (p.643-652).
PASQUET, P. (1988), « Coopération industrielle, la joint-venture », Le MOCI, 25 Janvier, (p.15-38).
PORTER, M.E. (1990), « Enquête sur la concurrence des nations », Harvard l’Expansion, n° 59, (p.13-
33).
RAVIX, J.L. (1990), « L’émergence de la firme et des coopérations interfimes dans la théorie de
l’organisation industrielle - Coase et Richardson », Revue d’Economie Industrielle n° 51, 1er trim
(p.202-225).
RISPAIL, M. (1995), « Les modes de création et de développement d’accords de coopération entre
dirigeants de P.M.E. européens », Gestion 2000, n° 5, (p.85-101).
RUFFIEUX, B. (1994), « Evolutions industrielles et théories de l’avantage concurrentiel » dans, Génie
industriel : les enjeux économiques, Presses Universitaires de Grenoble, (p.59-92).
SABEL, C. (1992), « Elaborer la confiance : de nouvelles formes de coopération dans une économie
volatile » dans FORAY D. et C. FREEMAN (1992),Technologie et richesse des nations, Paris,
Economica.
SACHWALD, F. (1992), «La compétitivité européenne, le marché unique et la globalisation »,
Chapitres 1 et 2 dans, L’Europe et la globalisation. Acquisitions et alliances dans l’industrie, Paris,
IFRI/Masson.
SHAUGHNESSY H. (1995), « International joint-venture : managing successful collaborations », Long
Range Planning, Vol. 28, n° 3, Juin, (p.10-17).
SIMON, Y. (1985), Techniques financières internationales, Paris, Economica.
STILES, J. (1995), « Collaboration for competitive advantage : the changing world of alliances and
partnerships », Long Range Planning, Vol. 28, n° 5, octobre, (p.109-112).
TEECE, D.J. (1992), « Competition, cooperation and innovation.Organizational arrangement for
regimes of rapide technological progress », Journal of Economic Behaviour and Organization, Vol.
18, n° 1, (p.1-25).
THIETART, R.A. et I. VANDANGEON (1990), « Direction et contrôle des alliances stratégiques »,
Cahiers de recherche DMTP, n° 90 , Université de Paris IX Dauphine, Novembre.
URBAN, S. et S. VENDEMINI (1994), Alliances stratégiques coopératives européennes, Bruxelles, De
Boeck Université.
VIESTI, G. (1988), « International cooperative agreements : new strategies for international growth
and technological learning ? », EIBA - Meeting Proceedings, Berlin.

Contenu connexe

Tendances

Les transformations du modèle économique suédois
Les transformations du modèle économique suédoisLes transformations du modèle économique suédois
Les transformations du modèle économique suédoisLa Fabrique de l'industrie
 
L’industrie dans la tourmente : ce que le Covid a changé pour les entreprises
L’industrie dans la tourmente : ce que le Covid a changé pour les entreprisesL’industrie dans la tourmente : ce que le Covid a changé pour les entreprises
L’industrie dans la tourmente : ce que le Covid a changé pour les entreprisesLa Fabrique de l'industrie
 
Bpifrance le lab - PME et ETI Manufacturieres - Stratégies de Rebond face à l...
Bpifrance le lab - PME et ETI Manufacturieres - Stratégies de Rebond face à l...Bpifrance le lab - PME et ETI Manufacturieres - Stratégies de Rebond face à l...
Bpifrance le lab - PME et ETI Manufacturieres - Stratégies de Rebond face à l...Bpifrance
 
Comment sécuriser nos approvisionnements stratégiques ?
Comment sécuriser nos approvisionnements stratégiques ?Comment sécuriser nos approvisionnements stratégiques ?
Comment sécuriser nos approvisionnements stratégiques ?La Fabrique de l'industrie
 
Viavoice Acfci Les Echos Mars 2009
Viavoice Acfci Les Echos  Mars 2009Viavoice Acfci Les Echos  Mars 2009
Viavoice Acfci Les Echos Mars 2009CCI Loiret
 
À la recherche de la résilience industrielle - Les pouvoirs publics face à la...
À la recherche de la résilience industrielle - Les pouvoirs publics face à la...À la recherche de la résilience industrielle - Les pouvoirs publics face à la...
À la recherche de la résilience industrielle - Les pouvoirs publics face à la...La Fabrique de l'industrie
 
Travaux 2012-2017 de La Fabrique de l'industrie
Travaux 2012-2017 de La Fabrique de l'industrie Travaux 2012-2017 de La Fabrique de l'industrie
Travaux 2012-2017 de La Fabrique de l'industrie La Fabrique de l'industrie
 
SECTEUR PLASTURGIE 2009 : INNOVATION ET COLLABORATION, PRIORITES STRATEGIQUES...
SECTEUR PLASTURGIE 2009 : INNOVATION ET COLLABORATION, PRIORITES STRATEGIQUES...SECTEUR PLASTURGIE 2009 : INNOVATION ET COLLABORATION, PRIORITES STRATEGIQUES...
SECTEUR PLASTURGIE 2009 : INNOVATION ET COLLABORATION, PRIORITES STRATEGIQUES...SaaS Guru
 
Les entretiens de la Fabrique : Quel chemin pour une réindustrialisation de l...
Les entretiens de la Fabrique : Quel chemin pour une réindustrialisation de l...Les entretiens de la Fabrique : Quel chemin pour une réindustrialisation de l...
Les entretiens de la Fabrique : Quel chemin pour une réindustrialisation de l...La Fabrique de l'industrie
 
How to expand internationally by BPI france
How to expand internationally by BPI franceHow to expand internationally by BPI france
How to expand internationally by BPI franceGauthier SIX
 
Rapport d’activité 2016 de La Fabrique de l'industrie
Rapport d’activité 2016 de La Fabrique de l'industrie Rapport d’activité 2016 de La Fabrique de l'industrie
Rapport d’activité 2016 de La Fabrique de l'industrie La Fabrique de l'industrie
 
Diagnotic export (KDP) 040220
Diagnotic export (KDP) 040220Diagnotic export (KDP) 040220
Diagnotic export (KDP) 040220Alain LARAB
 

Tendances (20)

Formation professionnelle en suisse
Formation professionnelle en suisseFormation professionnelle en suisse
Formation professionnelle en suisse
 
Les transformations du modèle économique suédois
Les transformations du modèle économique suédoisLes transformations du modèle économique suédois
Les transformations du modèle économique suédois
 
Où est créée la valeur en France ?
Où est créée la valeur en France ?Où est créée la valeur en France ?
Où est créée la valeur en France ?
 
L'Industrie jardinière du territoire
L'Industrie jardinière du territoireL'Industrie jardinière du territoire
L'Industrie jardinière du territoire
 
Retour du protectionnisme : quels effets ?
Retour du protectionnisme : quels effets ?Retour du protectionnisme : quels effets ?
Retour du protectionnisme : quels effets ?
 
L’industrie dans la tourmente : ce que le Covid a changé pour les entreprises
L’industrie dans la tourmente : ce que le Covid a changé pour les entreprisesL’industrie dans la tourmente : ce que le Covid a changé pour les entreprises
L’industrie dans la tourmente : ce que le Covid a changé pour les entreprises
 
Bpifrance le lab - PME et ETI Manufacturieres - Stratégies de Rebond face à l...
Bpifrance le lab - PME et ETI Manufacturieres - Stratégies de Rebond face à l...Bpifrance le lab - PME et ETI Manufacturieres - Stratégies de Rebond face à l...
Bpifrance le lab - PME et ETI Manufacturieres - Stratégies de Rebond face à l...
 
ppt market
ppt marketppt market
ppt market
 
Présentation de l'étude
Présentation de l'étudePrésentation de l'étude
Présentation de l'étude
 
Comment sécuriser nos approvisionnements stratégiques ?
Comment sécuriser nos approvisionnements stratégiques ?Comment sécuriser nos approvisionnements stratégiques ?
Comment sécuriser nos approvisionnements stratégiques ?
 
L'industrie du futur à travers le monde
L'industrie du futur à travers le mondeL'industrie du futur à travers le monde
L'industrie du futur à travers le monde
 
Viavoice Acfci Les Echos Mars 2009
Viavoice Acfci Les Echos  Mars 2009Viavoice Acfci Les Echos  Mars 2009
Viavoice Acfci Les Echos Mars 2009
 
À la recherche de la résilience industrielle - Les pouvoirs publics face à la...
À la recherche de la résilience industrielle - Les pouvoirs publics face à la...À la recherche de la résilience industrielle - Les pouvoirs publics face à la...
À la recherche de la résilience industrielle - Les pouvoirs publics face à la...
 
Travaux 2012-2017 de La Fabrique de l'industrie
Travaux 2012-2017 de La Fabrique de l'industrie Travaux 2012-2017 de La Fabrique de l'industrie
Travaux 2012-2017 de La Fabrique de l'industrie
 
SECTEUR PLASTURGIE 2009 : INNOVATION ET COLLABORATION, PRIORITES STRATEGIQUES...
SECTEUR PLASTURGIE 2009 : INNOVATION ET COLLABORATION, PRIORITES STRATEGIQUES...SECTEUR PLASTURGIE 2009 : INNOVATION ET COLLABORATION, PRIORITES STRATEGIQUES...
SECTEUR PLASTURGIE 2009 : INNOVATION ET COLLABORATION, PRIORITES STRATEGIQUES...
 
Les entretiens de la Fabrique : Quel chemin pour une réindustrialisation de l...
Les entretiens de la Fabrique : Quel chemin pour une réindustrialisation de l...Les entretiens de la Fabrique : Quel chemin pour une réindustrialisation de l...
Les entretiens de la Fabrique : Quel chemin pour une réindustrialisation de l...
 
Où va l'industrie américaine ?
Où va l'industrie américaine ?Où va l'industrie américaine ?
Où va l'industrie américaine ?
 
How to expand internationally by BPI france
How to expand internationally by BPI franceHow to expand internationally by BPI france
How to expand internationally by BPI france
 
Rapport d’activité 2016 de La Fabrique de l'industrie
Rapport d’activité 2016 de La Fabrique de l'industrie Rapport d’activité 2016 de La Fabrique de l'industrie
Rapport d’activité 2016 de La Fabrique de l'industrie
 
Diagnotic export (KDP) 040220
Diagnotic export (KDP) 040220Diagnotic export (KDP) 040220
Diagnotic export (KDP) 040220
 

Similaire à “ CONCURRENT OU ASSOCIE ? ” PORTÉE, LIMITE ET SÉCURITÉ DU PARTENARIAT INTERNATIONAL POUR LES P.M.E.

Livre blanc – Assurance – Gestion des risques : le nouveau visage de l'assura...
Livre blanc – Assurance – Gestion des risques : le nouveau visage de l'assura...Livre blanc – Assurance – Gestion des risques : le nouveau visage de l'assura...
Livre blanc – Assurance – Gestion des risques : le nouveau visage de l'assura...Philippe Foulquier
 
Livre blanc - Finance Innovation - Gestion des risques : le nouveau visage de...
Livre blanc - Finance Innovation - Gestion des risques : le nouveau visage de...Livre blanc - Finance Innovation - Gestion des risques : le nouveau visage de...
Livre blanc - Finance Innovation - Gestion des risques : le nouveau visage de...Alban Jarry (Bibliothèque de Documents)
 
Livre blanc - Finance Innovation - Gestion des risques : le nouveau visage de...
Livre blanc - Finance Innovation - Gestion des risques : le nouveau visage de...Livre blanc - Finance Innovation - Gestion des risques : le nouveau visage de...
Livre blanc - Finance Innovation - Gestion des risques : le nouveau visage de...Alban Jarry (Bibliothèque de Documents)
 
Livre Blanc Innovation et Voix des clients
Livre Blanc Innovation et Voix des clientsLivre Blanc Innovation et Voix des clients
Livre Blanc Innovation et Voix des clientsKantar
 
Memoire de Master Guillaume Fery Resumé
Memoire de Master Guillaume Fery ResuméMemoire de Master Guillaume Fery Resumé
Memoire de Master Guillaume Fery ResuméGuillaume R. Fery
 
Newsletter - Accord majeur 63 - Octobre 2014
Newsletter - Accord majeur 63 - Octobre 2014Newsletter - Accord majeur 63 - Octobre 2014
Newsletter - Accord majeur 63 - Octobre 2014eurogicielgroup
 
Gestion des ressources humaines dans les pme au maroc
Gestion des ressources humaines dans les pme au marocGestion des ressources humaines dans les pme au maroc
Gestion des ressources humaines dans les pme au marocAbdelhak Essoulahi
 
Quelle place pour les compétences dans l’entreprise ?
Quelle place pour les compétences dans l’entreprise ?Quelle place pour les compétences dans l’entreprise ?
Quelle place pour les compétences dans l’entreprise ?France Stratégie
 
Le Reporting Intégré - Conférence World Forum Lille Institute et IIRC
Le Reporting Intégré - Conférence World Forum Lille Institute et IIRCLe Reporting Intégré - Conférence World Forum Lille Institute et IIRC
Le Reporting Intégré - Conférence World Forum Lille Institute et IIRCWorld Forum Lille
 
MISE EN PLACE D'UN BUREAU DE PROJETS (PMO) : comment se démarquer de la concu...
MISE EN PLACE D'UN BUREAU DE PROJETS (PMO) : comment se démarquer de la concu...MISE EN PLACE D'UN BUREAU DE PROJETS (PMO) : comment se démarquer de la concu...
MISE EN PLACE D'UN BUREAU DE PROJETS (PMO) : comment se démarquer de la concu...Elysée NGONO MANGA, PMP
 
Management economique www.coursdefsjes.com
Management economique   www.coursdefsjes.comManagement economique   www.coursdefsjes.com
Management economique www.coursdefsjes.comcours fsjes
 
EXPLOITATION DES DONNEES CLIENTS : UN PASSAGE RISQUE MAIS STRATEGIQUE POUR LE...
EXPLOITATION DES DONNEES CLIENTS : UN PASSAGE RISQUE MAIS STRATEGIQUE POUR LE...EXPLOITATION DES DONNEES CLIENTS : UN PASSAGE RISQUE MAIS STRATEGIQUE POUR LE...
EXPLOITATION DES DONNEES CLIENTS : UN PASSAGE RISQUE MAIS STRATEGIQUE POUR LE...Léa Sapolin 🐯
 
Repenser la-formation-des-managers 201006
Repenser la-formation-des-managers 201006Repenser la-formation-des-managers 201006
Repenser la-formation-des-managers 201006meriem haddadi
 
RSE : le Medef et EcoVadis publient un guide pratique pour accompagner les PME
RSE : le Medef et EcoVadis publient un guide pratique pour accompagner les PMERSE : le Medef et EcoVadis publient un guide pratique pour accompagner les PME
RSE : le Medef et EcoVadis publient un guide pratique pour accompagner les PMEAdm Medef
 
Guide du Medef sur la Responsabilité sociétale des entreprises
Guide du Medef sur la Responsabilité sociétale des entreprisesGuide du Medef sur la Responsabilité sociétale des entreprises
Guide du Medef sur la Responsabilité sociétale des entreprisesSociété Tripalio
 

Similaire à “ CONCURRENT OU ASSOCIE ? ” PORTÉE, LIMITE ET SÉCURITÉ DU PARTENARIAT INTERNATIONAL POUR LES P.M.E. (20)

Livre blanc – Assurance – Gestion des risques : le nouveau visage de l'assura...
Livre blanc – Assurance – Gestion des risques : le nouveau visage de l'assura...Livre blanc – Assurance – Gestion des risques : le nouveau visage de l'assura...
Livre blanc – Assurance – Gestion des risques : le nouveau visage de l'assura...
 
Livre blanc - Finance Innovation - Gestion des risques : le nouveau visage de...
Livre blanc - Finance Innovation - Gestion des risques : le nouveau visage de...Livre blanc - Finance Innovation - Gestion des risques : le nouveau visage de...
Livre blanc - Finance Innovation - Gestion des risques : le nouveau visage de...
 
Livre blanc - Finance Innovation - Gestion des risques : le nouveau visage de...
Livre blanc - Finance Innovation - Gestion des risques : le nouveau visage de...Livre blanc - Finance Innovation - Gestion des risques : le nouveau visage de...
Livre blanc - Finance Innovation - Gestion des risques : le nouveau visage de...
 
Présentation de l'étude
Présentation de l'étudePrésentation de l'étude
Présentation de l'étude
 
Livre Blanc Innovation et Voix des clients
Livre Blanc Innovation et Voix des clientsLivre Blanc Innovation et Voix des clients
Livre Blanc Innovation et Voix des clients
 
TD GES.pdf
TD GES.pdfTD GES.pdf
TD GES.pdf
 
Memoire de Master Guillaume Fery Resumé
Memoire de Master Guillaume Fery ResuméMemoire de Master Guillaume Fery Resumé
Memoire de Master Guillaume Fery Resumé
 
Newsletter - Accord majeur 63 - Octobre 2014
Newsletter - Accord majeur 63 - Octobre 2014Newsletter - Accord majeur 63 - Octobre 2014
Newsletter - Accord majeur 63 - Octobre 2014
 
Gestion des ressources humaines dans les pme au maroc
Gestion des ressources humaines dans les pme au marocGestion des ressources humaines dans les pme au maroc
Gestion des ressources humaines dans les pme au maroc
 
CARNET_Experiences_Performance_Financiere
CARNET_Experiences_Performance_FinanciereCARNET_Experiences_Performance_Financiere
CARNET_Experiences_Performance_Financiere
 
A quoi servent les filières ?
A quoi servent les filières ?A quoi servent les filières ?
A quoi servent les filières ?
 
Quelle place pour les compétences dans l’entreprise ?
Quelle place pour les compétences dans l’entreprise ?Quelle place pour les compétences dans l’entreprise ?
Quelle place pour les compétences dans l’entreprise ?
 
Rapport ms des PME
Rapport  ms des PMERapport  ms des PME
Rapport ms des PME
 
Le Reporting Intégré - Conférence World Forum Lille Institute et IIRC
Le Reporting Intégré - Conférence World Forum Lille Institute et IIRCLe Reporting Intégré - Conférence World Forum Lille Institute et IIRC
Le Reporting Intégré - Conférence World Forum Lille Institute et IIRC
 
MISE EN PLACE D'UN BUREAU DE PROJETS (PMO) : comment se démarquer de la concu...
MISE EN PLACE D'UN BUREAU DE PROJETS (PMO) : comment se démarquer de la concu...MISE EN PLACE D'UN BUREAU DE PROJETS (PMO) : comment se démarquer de la concu...
MISE EN PLACE D'UN BUREAU DE PROJETS (PMO) : comment se démarquer de la concu...
 
Management economique www.coursdefsjes.com
Management economique   www.coursdefsjes.comManagement economique   www.coursdefsjes.com
Management economique www.coursdefsjes.com
 
EXPLOITATION DES DONNEES CLIENTS : UN PASSAGE RISQUE MAIS STRATEGIQUE POUR LE...
EXPLOITATION DES DONNEES CLIENTS : UN PASSAGE RISQUE MAIS STRATEGIQUE POUR LE...EXPLOITATION DES DONNEES CLIENTS : UN PASSAGE RISQUE MAIS STRATEGIQUE POUR LE...
EXPLOITATION DES DONNEES CLIENTS : UN PASSAGE RISQUE MAIS STRATEGIQUE POUR LE...
 
Repenser la-formation-des-managers 201006
Repenser la-formation-des-managers 201006Repenser la-formation-des-managers 201006
Repenser la-formation-des-managers 201006
 
RSE : le Medef et EcoVadis publient un guide pratique pour accompagner les PME
RSE : le Medef et EcoVadis publient un guide pratique pour accompagner les PMERSE : le Medef et EcoVadis publient un guide pratique pour accompagner les PME
RSE : le Medef et EcoVadis publient un guide pratique pour accompagner les PME
 
Guide du Medef sur la Responsabilité sociétale des entreprises
Guide du Medef sur la Responsabilité sociétale des entreprisesGuide du Medef sur la Responsabilité sociétale des entreprises
Guide du Medef sur la Responsabilité sociétale des entreprises
 

“ CONCURRENT OU ASSOCIE ? ” PORTÉE, LIMITE ET SÉCURITÉ DU PARTENARIAT INTERNATIONAL POUR LES P.M.E.

  • 1. Date d’impression : 01/12/1996 Université de Poitiers Institut d’Administration des Entreprises (I.A.E.) Laboratoire CERMO (Stratégie des organisations) “ CONCURRENT OU ASSOCIE ? ” PORTEE, LIMITE ET SECURITE DU PARTENARIAT INTERNATIONAL POUR LES P.M.E. Alain LARAB Docteur en sciences de gestion ATER à l’université de La Rochelle
  • 2. « Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E. ________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ 1 « CONCURRENT OU ASSOCIE ? » PORTEE, LIMITE ET SECURITE DU PARTENARIAT INTERNATIONAL POUR LES P.M.E. (*) Résumé Quels que soient leur taille et leur secteur d’activité, les Petites et Moyennes Entreprises (P.M.E.) françaises candidates à l’internationalisation ont de plus en plus recours aux formules de partenariat international pour affronter les risques technologiques ou commerciaux présents sur des marchés extérieurs toujours plus instables et imprévisibles. En effet, dans de telles conjonctures, les formules de coopération interentreprises présentent d’indéniables avantages stratégiques et opérationnels que chacun s’accorde à reconnaître aujourd’hui. Cependant, la mise en œuvre pratique d’une telle politique par la P.M.E. est encore loin d’être dénuée de tout risque en l’absence d’un véritable plan d’engagement et d’évaluation de l’action. L’objectif de cet article est d’essayer de sensibiliser les dirigeants de P.M.E. aux opportunités issues du partenariat inter firmes mais aussi et surtout aux contraintes et aux aléas liés à son usage. Mots clés : P.M.E. - Internationalisation - Partenariat - Stratégies - Risques. Abstract Whatever their size and business area, the French Small and Medium Business (S.M.B.) candidate for internationalization have a growing need for international partnership in order to confront the technological or commercial risk existing in foreign markets which are more and more unstable and unpredictable. Indeed, in such a context, the partnership formulas present, today, undeniable strategic and operational advantages. However, the practical implementation of such a politic by the S.M.B. will not be safe from risks in the absence of a real action and evaluation plan. The aim of this paper is to try to make S.M.B. managers aware of the opportunities of partnership between firms, but also to train them to take the constraints and the unforeseen hazards into account. Key words : S.M.B. - Internationalization - Partnership - Strategies - Risks. Resumen Cualesquiera que sean sus dimensiones y sus sectores de actividad, las Pequenas y Medias Empresas (P.M.E.) Francesas candidatas a la internacionalizacion mas y mas recurren a las formulas de colaboracion internacional para arrostrar los riezgos tecnologicos o comerciales presentes sobre mercados externos cada vez mas inestables e imprevisibles. En efecto, in este coyuntura, las formulas de colaboracion interempresas presentan, hoy, innegables vantajas estrategicas e operacionales. Sin embargo, poner en practica este politica por la P.M.E. no esta sin riezgo en ausencia de un verdadero plano de accion y de valuacion. El objetivo de este articulo es de intentar conmover los dirigentes de P.M.E. a las oportunidades resultantes de la cooperacion interempresas, pero tambien prevenirlos contra los gajes de su uso. Claves : P.M.E. - Internacionalizacion - Colaboracion - Strategias - Riesgos. (*) « Competitor or partner ? » Bearing, limit and safety of international partnership for small and medium businesses. (*) « Competidor o asociado ? » Alcance, limite y seguridad de la cooperacion internacional para las pequenas y medias empresas.
  • 3. « Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E. ________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ 2 Introduction Toutes les P.M.E. ont à faire face, aujourd’hui, à des modifications profondes et rapides des conditions dans lesquelles elles exercent leur activité : la concurrence internationale s’accroît sur des marchés de plus en plus élargis, les renouvellements des produits et des besoins se font de plus en plus complexes et la crise économique endémique accroît les incertitudes et les risques (James, 1991). Les enjeux du partenariat et de la concertation deviennent alors progressivement de plus en plus cruciaux à mesure que les spécialisations se multiplient et que les stratégies doivent prendre en compte, sur le long terme, des facteurs technologiques et commerciaux de plus en plus nombreux dépassant largement les compétences d’une entreprise isolée (Hayes et al., 1988). Dès lors, c’est à juste titre que Collins et Doorley, relèvent qu’un des faits marquants de l’évolution des pratiques commerciales et industrielles internationales de ces dernières années tient certainement à l’apparition et au développement rapide (Figure 1) de formules de partenariat, d’alliance, d’association ou de coopération industrielle ou commerciale intermédiaires1 , au sein desquelles des partenaires se partagent les responsabilités, les avantages et les risques d’un projet international (Collins et Doorley, 1992 ; Stiles, 1995). Devenues, autant par nécessité que par volonté, une réalité presque inévitable de la stratégie d’internationalisation des P.M.E., les formules de partenariat interentreprises impliquent durablement et profondément les acteurs économiques et bousculent quelque peu leur paradigme traditionnel de la concurrence. On observe que de nombreuses entreprises parviennent maintenant, non sans quelques réticences il est vrai, à s’adapter et à faire coexister de plus en plus comportements concurrentiels et comportements concertés si bien que, dans certaines situations particulières, on serait presque poussé à se demander si la symbiose internationale n’est pas en voie de se substituer à la guerre commerciale (Dussauge, 1990). 1 Sans entrer dans la typologie des alliances (Cf., pour plus de détails, Dussauge et Garrette, 1991) nous ne gardons que les éléments de généralisation en excluant de notre analyse les fusions et les acquisitions qui posent des problèmes de management très différents (Cf. Doz et al., 1989).
  • 4. « Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E. ________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ 3 Certes, la notion de « contrat » n’est pas nouvelle dans l’entreprise, mais elle connaît depuis quelques années une profonde transformation (Montmorillon, 1989). Au départ instrument d’un rapport de force, le contrat interentreprises est de plus en plus devenu, sous la forte pression de la compétition mondiale, l’instrument d’une concertation certaine et d’une certaine coopération (Garette et Blanc, 1993). Donneurs d’ordres et preneurs d’ordres, petites et grandes entreprises, entreprises françaises et entreprises étrangères passent de multiples accords de partenariat2 qui ont, en commun, pour objectifs constants l’amélioration de la maîtrise des marchés et la minimisation des risques sous-jacents. La logique sous-entendue est toujours la même : faire avec, et, par conséquent, complémentarité et synergie, même si celles-ci peuvent être, ou peuvent devenir, ambiguës voire conflictuelles. C’est en raison de leur ambiguïté intrinsèque que les formules de coopération, entourées aujourd’hui d’un réel engouement, suscitent néanmoins de nombreuses interrogations car elles soulèvent parfois de multiples problèmes en contradiction avec certains discours prônant des actions de coopération internationale quelquefois irréalistes tant les gains attendus n’arrivent pas à compenser l’accroissement des charges ou des risques concurrentiels qui en résultent (Doz et al., 1986 ; Porter, 1990). Cette recherche, complétant et développant une première analyse exploratoire par questionnaire réalisée dans le cadre de notre travail de thèse auprès d’un échantillon de 65 P.M.E., s’appuie, dans un second temps, sur un entretien téléphonique semi-directif auprès de vingt dirigeants de P.M.E. Les entreprises que nous avons interrogées, à partir du fichier informatique « Téléfirm » des Chambres de Commerce et Industrie, appartiennent toutes aux cinq régions françaises de « l’Arc Atlantique » soit vingt départements. Les critères utilisés de définition et de sélection de la P.M.E. sont les suivants : effectifs (entre 50 et 500 salariés), chiffre d’affaires (moins de 500 millions de francs) et secteurs d’activité (entreprises industrielles ou commerciales produisant et/ou commercialisant des biens d’équipement industriel ou des biens de grande consommation). Les hypothèses que nous cherchons à valider dans la deuxième partie de l’article ont été établies à partir de l’analyse de la littérature et complétées par les différentes opinions émises par les chefs d’entreprise que nous avons interrogés par questionnaire. Au terme de cette première collecte des données, les quatre hypothèses de travail suivantes nous sont apparues saillantes dans le contexte de la P.M.E. :  Le rôle du dirigeant de P.M.E. est central dans l’instauration d’un lien de partenariat international.  La conclusion d’une alliance internationale par la P.M.E. est sous-tendue par l’impact des positionnements stratégiques choisis.  L’influence de l’environnement international de l’alliance est déterminante.  La sécurité des alliances transnationales est liée à la complexité et à la qualité du montage opérationnel. Dans un second temps, des entretiens avec les dirigeants contactés ont été menés sur des thèmes génériques tels que les facteurs-clés de succès des formules de partenariat ou les obstacles au développement de telles actions pour les P.M.E. Notre objectif étant, en préalable, d’essayer de rechercher et de relever les observations concordantes tirées à la fois de la littérature et des entretiens. Des questions fermées plus précises ont été posées par la suite dans le but de confirmer 2 Le concept de coopération souffre encore pour l’instant de l’absence d’un vocabulaire standardisé a fortiori à l’échelle international (Lyons, 1991). Cf. également Devlin et Bleackley (1988) ainsi que Forrest (1992).
  • 5. « Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E. ________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ 4 nos hypothèses en termes de sécurité des formules de partenariat pour l’action internationale des P.M.E. Au terme des entretiens, nous avons pu observer une grande variété et une grande amplitude des comportements de la P.M.E. au regard des perceptions du phénomène du partenariat inter firme. Cette diversité des perceptions et des comportements conduit nécessairement à la distinction de plusieurs profils d’entreprises. Une première distinction apparaît rapidement entre P.M.E. traditionnelles (type « A ») et P.M.E. innovantes (type « B »). Ces deux catégories cristallisent et synthétisent l’opposition des opinions, mais aussi des cultures, des dirigeants de P.M.E. quant aux formules de partenariat. Les P.M.E. de type « A » sont des entreprises du secteur industriel fabriquant des produits standards ou spécialisés et, souvent, sous-traitant leurs capacités de production. Ce sont des entreprises qui ont une bonne connaissance de leur métier mais qui ne cherchent pas activement à développer des gammes nouvelles (effort en R&D faible). Ces entreprises dont le savoir-faire est souvent le fruit de l’accumulation d’expériences productives (formation interne importante), n’achètent ni brevet, ni licence et ne recourent à aucun contrat de partenariat si ce n’est aux contrats de sous-traitance de capacité pour lequel elles sont exécutantes passives (pas de participation aux spécifications dictées par le donneur d’ordre). Leur effort de prospection de nouveaux marchés est aussi relativement faible notamment sur le plan international (participation à quelques salons professionnels et, parfois, accords techniques avec des pays en développement en Europe de l’Est ou en Afrique principalement). Les P.M.E. de type « B » sont, au contraire, des entreprises du secteur industriel innovant où de fortes relations de partenariat avec les fournisseurs, les clients ou les concurrents constituent une condition nécessaire d’amélioration des avantages compétitifs. Ces P.M.E. recourent assez souvent aux techniques de transfert de savoir-faire et, le cas échéant, les relations de sous-traitance sont généralement des relations de spécialité où l’entreprise participe activement aux spécifications du produit commandé. Les P.M.E. de type « B » traitent une importante quantité d’informations techniques ou commerciales et développent de multiples contacts professionnels avec des entreprises ou des institutions en France ou à l’étranger (système d’information formalisé, veille technologique et commerciale). C’est l’association de compétences externes qui permet à cette catégorie de P.M.E. de rester en avant-garde sur le terrain technologique et de développer de nouveaux marchés internes ou internationaux. L’objectif de cet article est de contribuer à faire le point sur un débat et un constat largement contradictoires plaçant souvent les dirigeants de P.M.E. à contre-pied. En effet, face aux discours tantôt incitatifs et tantôt « répulsifs » véhiculés par la littérature et l’environnement économique (Commission des C.E., 1988), notre propos vise, après avoir rappelé brièvement les principaux avantages et les principales limites des phénomènes de partenariat international rapportés par la littérature (I), à présenter quelques éléments de réflexion pour tenter d’en évaluer les conséquences en termes de sécurité (II). I - « Concurrent ou associé », une situation ambiguë en partenariat international L’internationalisation s’analyse de plus en plus en termes de flux continus de coopération entre « partenaires » Cette évolution récente présente des avantages indéniables pour la P.M.E. (1) mais aussi des risques constamment présents (2).
  • 6. « Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E. ________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ 5 1 - Des avantages indéniables... En dépit de frilosités manifestes de la part de certaines entreprises (type « A »), les formules de partenariat interentreprises, sur le plan national et international, sont devenues en quelques années l’un des principaux instruments de réponse au « gonflement » des paramètres de marché, et les P.M.E., comme les grandes entreprises, se sont vues contraintes de développer, de plus en plus, des liens étroits de coopérations multiples (Teece, 1992). Ainsi, selon l’enquête « P.M.I. 90 »3 , plus de 20% des P.M.E. se déclarent même prêtes à mettre en jeu le capital pour renforcer le par- tenariat avec d’autres entreprises. Le partenariat est donc globalement reconnu comme présentant un effet bénéfique pour la P.M.E. car il permet à un certain nombre de ces entreprises de « décoller », en passant à une vitesse supérieure, par l’élargissement de la gamme de leur activité, de leurs produits et de bénéficier, par une meilleure couverture géographique, de tous les effets de masse et de leurs conséquences positives au niveau de leur rentabilité, de leur productivité et de leur développement (Urban et Vendemini, 1994). En effet, le développement du partenariat international induisant une nette modification de la perception par l’entreprise de son environnement concurrentiel et de ses risques, les grandes fonctions, approvisionnement, production, commercialisation, peuvent alors passer désormais par l’échange de compétences propres à plusieurs partenaires qui y ont un intérêt particulier. Cette « nouvelle donne » modifie alors profondément les conditions de la concurrence et de la prise de risque sur les marchés étrangers de la P.M.E. De ce fait, le partenariat international constitue indéniablement une voie fortement porteuse de développement pour la P.M.E. en lui ouvrant un nouveau champ concurrentiel avec de nouvelles armes4 d’emprise sur les marchés étrangers (Kogut, 1988). Ainsi, en regard de cette nouvelle évolution, l’efficacité d’une procédure d’internationalisation dépend, de plus en plus, de la formule choisie et, dans bien des cas, la qualité de l’accès aux marchés étrangers dépend, pour la P.M.E., de la maîtrise de procédures concertées. Sur ce plan, les P.M.E. ne semblent pas en reste et contrairement aux stéréotypes qu’on pré- sente trop couramment, ces entreprises acquièrent de plus en plus « un goût pour la coopération » (Batchelor, 1990) et les pratiques de réseaux afin de tisser des liens multiples avec leur envi- ronnement national et international (type « B »). Nombre de chefs d’entreprise ont maintenant compris pourquoi ils doivent conclure des alliances, car ils savent dorénavant que les entreprises dynamiques se décrivent de plus en plus comme les éléments d’un réseau international dans lequel elles s’insèrent (Lorenz, 1991). On relève d’ailleurs par incidence que le développement de ces liens de coopération est en relation étroite avec l’innovation, le dynamisme et l’internationalisation de l’entreprise car les « P.M.E. d’ouverture » sont plutôt des entreprises en fort développement et / ou adoptant une stratégie de croissance offensive dans un environnement international souvent très turbulent. Ce constat est parfaitement représenté sur le graphique de la figure 2 qui révèlent certaines corrélations positives entre l’ouverture sur les marchés extérieurs et les pratiques de partenariat, notamment pour les P.M.E. productrices de bien d’équipement industriel qui perçoivent les risques politiques ou financiers comme étant des risques discriminants sur les marchés étrangers. 3 Enquête “P.M.I. 90, vers la compétitivité globale”, Ministère de l’Industrie et du Commissariat au Plan, Paris, 1989. 4 Pour l’entreprise alliée, il s’agit alors, par exemple, moins de développer des compétences multiformes que d’être maître d’oeuvre de projet, notamment à l’internationalisation, en fédérant les variables-clés, (prix, qualité, distribution, etc), sur lesquelles les acheteurs étrangers fondent leur choix.
  • 7. « Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E. ________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ 6 En revanche, lorsque le risque commercial est perçu comme étant le plus important sur un marché extérieur, ce qui est souvent le cas des biens de grande consommation, alors les dirigeants de l’entreprise développent fréquemment une forte aversion constituant un frein psychologique tant sur l’internationalisation de la firme que sur les pratiques de partenariat. Cette inquiétude de certains dirigeants de P.M.E. est parfaitement légitime si les tentatives de rapprochements de la P.M.E. n’aboutissent, en fin de compte et contre toute attente, qu’à des impasses ou à des échecs stratégiques. Par conséquent, les avantages réels du partenariat et de la croissance contractuelle, en termes d’accession accélérée aux marchés étrangers et d’atténuation des risques5 , ne doivent pas faire oublier à la P.M.E. ses impératifs initiaux de prudence reposant sur le principe d’un apprentissage progressif et de rythmes d’implication internationale maîtrisés (Larab, 1994). 2 - ...et des risques constamment présents Si l’intérêt stratégique des alliances interentreprises, dans des conjonctures incertaines et à croissance faible, n’est plus à démontrer, il n’en demeure pas moins que, en raison de la nature complexe des contrats ou des institutions qui généralement les sous-tendent, ces formes nouvelles d’action internationales ne sont pas sans placer les P.M.E. devant certains dilemmes voire de profondes désillusions dus à des facteurs de risques ou d’incertitudes supplémentaires (Killing, 1983). La crainte est d’autant plus forte auprès des P.M.E. traditionnelles (type « A ») ne possédant généralement pas la pratique ni tous les moyens d’investigations et d’évaluation nécessaires à la recherche et à l’acceptation d’un partenariat international (Koenig, 1986 ; Lynch, 1989). 5 Cette observation est soulignée dans les plus récentes réflexions stratégiques en faveur d’une croissance de la P.M.E. convenablement maîtrisée et limitée, excluant toute suractivité masquant, pendant un certain temps, les difficultés rencontrées, retardant d’autant les mesures correctrices nécessaires et rendant plus délicat un redressement ultérieur.
  • 8. « Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E. ________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ 7 En effet, lorsque la P.M.E. décide de valoriser son savoir-faire à l’international non plus par les moyens de sa propre production ou commercialisation mais par le truchement d’une formule de partenariat, il y a, à la fois, mutation de ses objectifs et des moyens qu’elle met en œuvre (Darréon et Faiçal, 1993). Cette mutation des objectifs et des moyens de la P.M.E. peut soulever, dans certains cas, plusieurs types de difficultés telles que, notamment, la possibilité de dispersion accrue des ressources, le partage ou la restriction du pouvoir de décision, l’apparition d’une éven- tuelle concurrence indirecte, la perte des références et des cultures de l’entreprise (Ohmae, 1990). Les dirigeants que nous avons interrogés (types « A » et « B ») ont majoritairement évoqué ces risques en insistant sur le fait qu’ils pouvaient surgir à tout moment car les alliances stratégiques sont intimement marquées par le sceau de l’ambiguïté de la relation entre des firmes à la fois partenaires et concurrentes. L’alliance, tiraillée entre les objectifs affichés, communs à tous les alliés, et les buts moins apparents propres à chaque partenaire, est foncièrement très difficile à concevoir et à gérer (Kogut, 1989 ; Blanc et Garette, 1994). Reprenant en ce sens l’analyse de Doz et Shuen (1987), on peut avancer que gérer une coopération internationale c’est essayer de gérer le schéma conflictuel de la figure 3 dont tous les paramètres sont intrinsèquement instables et toujours susceptibles d’évolution. Ce point particulier de la vie des alliances internationales révèle toute son importance lorsque l’on observe que nombre de P.M.E. cherchent à s’allier à des entreprises de plus grande importance qu’elles, en apportant une technologie et un savoir-faire particulier, afin de bénéficier de leur puissance commerciale ou réaliser des gains plus rapides (type « B »). Si de telles alliances peuvent s’avérer rentables au départ, le déséquilibre des forces risque d’engendrer, au terme d’un certain laps de temps, une diminution progressive de la contribution de la P.M.E. et de mener, à plus ou moins brève échéance, à son éviction ou à son rachat (Doz, 1988). Il est préférable, voire indispensable, dans ces cas-là, que les entreprises alliées soient de dimension comparable et se battent à armes égales de façon à générer des effets positifs
  • 9. « Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E. ________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ 8 réciproques et à ne pas laisser un avantage et un pouvoir de pression trop important à l’autre partenaire notamment en termes d’évolution des positions concurrentielles (Urban et Vendemini, 1994). D’ailleurs, contrairement à l’idée courante selon laquelle toute alliance détenue à parts égales par deux partenaires court à sa perte, les partenariats qui se fondent sur ce principe ont en fait souvent plus de chances de réussir que ceux où l’un des partenaires se trouve majoritaire6 . Effectivement, les effets pervers du partenariat ont plus tendance à se révéler lorsque l’un des partenaires est majoritaire car ce dernier est alors prédisposé à vouloir contrôler et dominer la prise de décision en plaçant ses propres intérêts au-dessus de ceux de son partenaire. Pour des raisons identiques, le partenaire le plus faible, en ne trouvant pas son compte dans l’alliance, a souvent peu de raisons de tenir ses engagements (Miles et Snow, 1992). La confiance, l’égalité et la flexibi- lité, dont nous parlions plus haut, sont plus faciles à mettre en place quand les investissements des deux partenaires ne sont pas trop disparates en quantité et en qualité (Sabel, 1992). S’il est possible d’énumérer longuement les difficultés et les risques dont le partenariat international semble porteur, il serait, aujourd’hui, contre-indiqué de suggérer à la P.M.E. d’éviter, ipso facto, toutes les relations d’interdépendance à une époque où le développement des coopérations inter firmes met en évidence l’intérêt des relations durables qui échappent au moule des liens d’affaires classiques. Au contraire, l’important, à l’échelle de la P.M.E., est d’apprendre à établir une véritable balance entre opportunités et risques de la collaboration de façon à arbitrer judicieusement ses choix stratégiques en termes de risques mais aussi de compétitivité. Seulement voilà, comment évaluer une alliance internationale et sur quelles bases la P.M.E. peut-elle vendre avantageusement son «âme» à un ancien concurrent devenu nouveau partenaire ? II - Evaluation et sécurité du partenariat international Pour répondre à ces craintes initiales et légitimes, la mise en œuvre par la P.M.E. d’une stratégie de partenariat international doit procéder nécessairement de l’analyse approfondie des contraintes ou des opportunités offertes par les variables d’environnement au regard des capacités de l’entreprise. En effet, contrairement aux apparences, cette solution de réduction ou de partage des risques qu’est le partenariat n’est pas toujours la solution de développement la plus simple, la plus souple et la moins coûteuse pour la P.M.E. car elle présente certains coûts et risques indirects qui doivent être comparés avec les coûts et les risques d’une autre stratégie de développement (Simon, 1985 ; Desreumaux, 1993). Chercher à évaluer un partenariat international revient alors à confronter synthétiquement les avantages qu’il présente par rapport aux risques qu’il induit. Cela étant dit, la réponse à la question posée reste, en pratique, très difficile. En effet, comment valablement déterminer si la présence ou l’absence de coopération permettrait de mieux garantir les intérêts de la P.M.E. indépendante surtout si l’entreprise concernée intervient sur des secteurs d’activité caractérisés par d’importantes barrières à l’entrée et des risques d’exploitation importants (Sachwald, 1992). Cette préoccupation est manifeste dans l’esprit des dirigeants de P.M.E. qui n’envisagent généralement les solutions de collaboration qu’après avoir analysé les solutions autonomes (Cf. Figure 6, p.11). 6 Selon l’enquête précitée de Bleeke et Ernst (1992), les alliances avec partage égal de la propriété ont 60% de chance de réussite, 10% de résultats mitigés et 30% d’échec alors que les alliances avec partage inégal de la propriété ont 31% de chance de réussite, 8% de résultats mitigés, et 61% d’échec (pour les deux partenaires).
  • 10. « Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E. ________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ 9 Analystes et chefs d’entreprise s’accordent d’ailleurs à reconnaître qu’il est difficile d’ap- préhender, de mesurer et de contrôler le bénéfice que l’on retire d’une alliance transnationale en des termes chiffrés précis (bénéfice tiré de la notoriété de l’un des partenaires, apport de savoir- faire, apport de marque, etc.), d’une part, parce que ce bénéfice est souvent induit et, d’autre part, parce que le bénéfice n’est souvent pas immédiat (Figure 4). Par ailleurs, la prise en compte de paramètres tels que la confiance et la volonté de coopérer sont trop subjectifs pour se mesurer en termes monétaires directs (Geringer et Herbert, 1988 ; Chaintron et al., 1990). La mise en œuvre de recette théorique d’évaluation étant difficilement réalisable, la P.M.E. candidate au développement international concerté ne peut souvent que s’en remettre à des données d’expérience pour déterminer les conditions de sécurité de son action. Le traitement des données empiriques que nous avons collectées, confirmant le schéma analytique proposé par Chaintron et al. (1990), montre qu’une approche synthétique de l’évaluation des formules de partenariat international doit principalement reposer sur l’étude approfondie de la qualité et de la compatibilité des partenaires potentiels (1), de l’impact des positionnements stratégiques envisagés (2), de l’influence de l’environnement économique, politique et culturel (3) et de la complexité du montage des alliances transnationales utilisé (4) qui constitue, en quelque sorte, un garant du partenariat (Figure 5).
  • 11. « Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E. ________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ 10 1 - La qualité et la compatibilité des partenaires potentiels La plupart du temps, les pièges de la complexité de la coopération inter firmes sont fonction de la nature et de l’intensité des relations partenariales entretenues par les dirigeants (Killing, 1988). Dans le contexte d’une alliance transnationale, le choix du partenaire constitue un élément crucial pour la durée et le succès d’une coopération et le choix d’un partenaire “ connu ” n’est pas suffisant en lui-même si le partenariat ne s’insère pas par ailleurs dans une véritable logique stratégique d’ensemble (Lorange et al., 1992 ; Desreumaux, 1994). Effectivement, même lorsque l’accord initial a été signé en parfaite intelligence entre les partenaires, des difficultés ultérieures peuvent toujours apparaître car les objectifs de chacun des partenaires évoluent constamment en fonction des perceptions changeantes de leur environne- ment propre, de leur développement ou de leurs difficultés (Lorange et Probst, 1987 ; Shaughnessy, 1995). Dès lors, tel projet jugé hier commun et prioritaire peut, demain, faire l’objet de désengagements de l’une des parties et ainsi condamner l’alliance et parfois l’entreprise la plus faible. Les entreprises que nous avons interrogées (types « A » et « B ») confirment largement le risque de volatilité des engagements souscrits en soulignant la nécessité de prévoir des mécanismes permanents de transaction pour résoudre efficacement les différends issus des réticences et des blocages personnels ou décisionnels (Doz et al., 1986). Que ce soit une coopération sous forme contractuelle ou sous forme institutionnelle, il est fondamental de définir très précisément, juridiquement7 , le champ d’intervention de chaque partenaire, notamment en termes de concurrence des entreprises alliées par rapport à la structure de coopération créée 7 Ce qui explique, dans la pratique, la prédominance des méthodes formalisées de direction et de contrôle des accords de coopération au détriment, par exemple, d’approches plus souples et plus fructueuses (Thiétart et Vandangeon, 1990).
  • 12. « Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E. ________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ 11 (Jacquemin, 1991). La vérification de l’existence d’une compatibilité ou d’une « communauté d’intérêt » (Orsoni, 1992) et d’objectifs8 entre les partenaires potentiels est un préalable et un garant essentiel lorsqu’on démarre toute action de ce type (Badaracco, 1991). En effet, faut-il rappeler que dans les principaux risques attachés aux relations de partenariat que la P.M.E. entretient avec l’extérieur, les phénomènes de rivalité et de dépendance apparaissent rapidement comme le nœud du problème, notamment dans le domaine des technologies de pointe où la maîtrise d’un know-how spécifique fait entrer l’entreprise dans une arène très fermée et où le principal enjeu est alors d’appartenir au club des leaders qui, au travers des comportements oligopolistiques, essayent de perpétuer leur domination en limitant l’accès aux nouveaux entrants. Le partenariat mal préparé, en termes de complémentarité, peut rapidement devenir un « cheval de Troie » (Ohmae, 1990) ou une « feinte » (Urban et Vendemini, 1994) entre les mains de concurrents potentiels permettant de s’introduire à bon compte dans la stratégie d’une P.M.E. pour lui « piller » ses ressources latentes. Ce risque est vivace dans l’esprit de nombre de dirigeants de P.M.E. (de types « A » et « B ») intervenant dans des domaines où les variables commerciales ou technologiques sont « sensibles » (Viesti, 1988 ; Koenig, 1990). N’étant jamais à l’abri d’une « surprise » en termes de confiance et de volonté durable de coopérer, c’est à raison que la mise en commun d’un savoir-faire ou d’une culture d’entreprise est perçue, par certains dirigeants de P.M.E., comme un positionnement trop risqué puisque susceptible de « diluer » irrémédiablement les atouts spécifiques d’une P.M.E. performante (Collins et Doorley, 1992 ; Nalleau, 1993). 2 - L’impact des positionnements stratégiques. Beaucoup P.M.E. performantes sur le plan industriel et/ou commercial estiment, à juste titre, qu’il n’y a pas lieu pour elles de remettre en cause leur positionnement stratégique de base et de changer les termes de la concurrence en recourant à des formules de partenariat qui ne feraient que remettre en cause leur suprématie sur leurs marchés. Cette opinion sur le partenariat international se retrouve clairement dans l’échantillon que nous avons interrogé. Les P.M.E. françaises se montrent encore souvent jalouses de leur indépendance et sont peu enclines à s’insérer dans des systèmes de coopération à fort contenu stratégique. Cette tendance avait déjà été relevée, quelques années en arrière, par une étude de l’O.N.U. relative au développement industriel en France qui révélait que la majorité des entreprises françaises souhaitent d’abord agir de façon indépendante avant de considérer les possibilités d’un partenariat (Pasquet, 1988). De même, aux questions relatives aux techniques de couverture des risques de marché, on s’aperçoit que les stratégies de positionnement liées aux formules de diversification ou de spécialisation internes à l’entreprise sont nettement préférées en premier choix, les coopérations inter firmes ne retiennent seulement l’intention des chefs d’entreprise qu’en deuxième choix (Figure 6). Le recours au partenariat international n’est encore, pour beaucoup de P.M.E., surtout de type « A », qu’une stratégie alternative en l’absence de solution interne à l’organisation. 8 Ainsi, pour illustration, les objectifs peuvent, peu de temps après la conclusion de l’alliance, diverger considérablement car, souvent, le partenaire étranger, apportant le réseau commercial par exemple, peut n’avoir accepté qu’à regret la création d’une alliance dans le but inavoué de s’accaparer la technologie de la P.M.E. française. Cf. Ravix (1990).
  • 13. « Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E. ________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ 12 En matière internationale, l’analyse des positionnements stratégiques choisis révèle principalement toute son importance lorsque la P.M.E., à l’initiative d’une alliance à l’étranger, se pose la question de savoir si elle cherche à servir seulement le marché local ou à desservir un ensemble de marchés à partir de son lieu d’implantation ? La réponse à cette question est essentielle pour le chef d’entreprise car les risques associés à ces deux projets sont forts différents. Dans le premier cas, les profits et les risques sont essentiellement liés aux coûts et aux conditions locales du marché, alors que dans le deuxième cas, les profits qui seront générés localement seront influencés par les prix de transfert, les taux de change, les coûts locaux et l’état des marchés où ces produits seront ultérieurement exportés. Dans ce second cas, une évaluation et une valorisation par la P.M.E. fondée sur la base des seuls profits et risques locaux seraient très insuffisantes. Sur un plan opérationnel, le mécanisme qui permet d’apporter une réponse à la problématique du positionnement stratégique peut s’articuler autour de deux interrogations principales relatives, d’une part, au mode de présence et, d’autre part, au mode d’implantation sur le marché étranger convoité. La première interrogation s’intéresse au mode de présence, direct ou indirect, souhaité par la P.M.E. à l’étranger. En effet, la fabrication et la vente des produits de l’entreprise depuis son pays d’origine ou depuis le marché étranger à partir d’un partenariat local déterminent la première composante du positionnement recherché. La seconde interrogation permet de fixer le mode d’implantation, de production et de distribution des produits de la P.M.E. à l’étranger. Les objectifs formulés en termes quantitatifs (pourcentage du chiffre d’affaires à réaliser à l’étranger par exemple) et qualitatifs (distribution sélective par exemple pour maintenir au produit son positionnement spécifique) vont permettre à la P.M.E. de définir les modalités de coopération nécessaires pour les atteindre. A titre d’illustration, si l’entreprise a des objectifs de forte présence à moyen ou long terme nécessitant plus tard une maîtrise totale de ses politiques de production et de commercialisation, il est préférable qu’elle opte, dès le départ et dans toutes les mesures du possible, pour une stratégie de présence individuelle avec un contrôle à 100% de son activité. En effet, la solution de partenariat, qui aurait pu apparaître à l’origine comme la solution la plus profitable et la moins
  • 14. « Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E. ________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ 13 risquée à court terme, peut s’avérer par la suite incompatible avec les nouvelles visées de l’en- treprise si, à plus long terme, la stratégie de la P.M.E. évoluant dans un sens nouveau ou différent, le partenaire étranger de l’entreprise peut s’opposer et bloquer des efforts de rationalisation nuisant à ses intérêts propres. La réponse cohérente à ces deux interrogations initiales, au regard des contraintes d’environnement, est déterminante pour éviter tout risque préliminaire d’engagements extérieurs hasardeux, c’est-à-dire, finalement, non conformes à une planification mûrement réfléchie. 3 - L’influence de l’environnement économique, politique et culturel L’influence de l’environnement économique, politique et culturel constitue assurément le support de risque perçu le plus élevé de la P.M.E. candidate à une alliance transnationale. Pour la majorité des P.M.E. internationalisées que nous avons interviewées, les formules de partenariat international constituent d’ailleurs le meilleur recours contre les risques de nature politico- économique. L’objectif central des P.M.E. étant de rechercher prioritairement et de manière assidue des formules de collaboration à même de leur ouvrir, dans les meilleures conditions d’économie et de sûreté, les portes d’un marché étranger (Jacquemin et Marchipont, 1992). C’est aussi pour cela au demeurant qu’il convient de noter que c’est surtout au niveau des marchés intra- communautaires, pour des raisons évidentes de maîtrise plus aisée des problèmes de sécurité liées à la proximité des cultures d’entreprises, que la dynamique de partenariat international des P.M.E. s’est majoritairement autocentrée. A cette fin, des instruments comme le « Business Cooperation Network » et « Europalliances » constituent indéniablement, pour l’Europe, des tremplins pour le développement et la sécurisation de formules de coopération internationale entre P.M.E. ne disposant pas, par elles-mêmes, des moyens matériels et stratégiques de leurs projets de croissance9 . Le recours massif au partenariat européen s’explique essentiellement, pour les P.M.E., par la recherche de marchés étrangers proches culturellement du marché domestique. Cependant, s’il faut reconnaître que le rapprochement culturel ne s’improvise pas, nous estimons néanmoins, comme Desreumaux (1994), que le risque culturel est un risque moindre pour la P.M.E., même à un niveau international plus global, du fait que la coopération se joue en bonne partie entre personnels partageant des cultures techniques et professionnelles souvent de même nature, ce qui peut aider à surmonter les spécificités de leurs organisations d’appartenance10 . Pareillement, le risque économique est relativement facile à cerner, à évaluer et à contrôler dans la mesure où des mécanismes économiques et financiers de couverture préventive peuvent être mis en place. Par contre, l’évaluation du risque politique est beaucoup plus délicate à réaliser sur certains marchés. En effet, comment valablement prévoir et déterminer un tel risque lié à une présence ou alliance à l’étranger ? La réponse théorique à cette question ne peut qu’être évasive car il n’y a pas à proprement parler de réponse synthétique. S’il existe pour diminuer certains risques politiques liés, par exemple, à l’expropriation ou à la nationalisation, quelques «tactiques», bien connues des praticiens en investissements internationaux, consistant à former des alliances de complaisance avec des partenaires locaux, les experts en évaluation, quant à eux, ne peuvent que se contenter d’approximations autour d’indices globaux de probabilisation du risque politique tels que : la 9 A titre d’exemple, entre 1990 et 1991, le nombre de demandes ou de propositions de collaboration interentreprises transmises par l’intermédiaire du B.C. Net (Banque de données de rapprochement entre entreprises) a augmenté de plus de 100%. 10 Selon les P.M.E. de notre échantillon, le risque culturel stricto sensu est le risque export le plus faible (loin derrière le risque financier ou le risque commercial).
  • 15. « Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E. ________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ 14 situation économique et sociale du pays étranger, le secteur économique du projet ou la structure et le montage du projet ( modalités de l’alliance, modes de financement, capacité à générer des devises rapatriables, etc.). 4 - La complexité du montage des alliances transnationales En contexte incertain, comme souvent en commerce international, la complexité du montage des alliances transnationales est le quatrième ensemble majeur d’éléments à prendre en compte par la P.M.E. dans la procédure d’évaluation-sécurisation. En effet, dans ce domaine, les entreprises trouvent souvent intérêt à utiliser des montages complexes en vue de protéger leurs intérêts propres et de contourner divers obstacles réglementaires liés, par exemple, au rapatriement des profits réalisés dans le pays d’accueil et à l’optimisation de la charge fiscale de leurs opérations communes. Par ailleurs, la qualité des dispositions opérationnelles joue un rôle central à mesure de l’éloignement lié aux distances géographiques, politico-économiques, linguistiques ou culturelles ainsi qu’à mesure que les partenaires augmentent la durée de leurs engagements réciproques. La maîtrise des risques de la coopération internationale passe alors, pour la P.M.E., par la recherche d’un équilibre entre la complexité des engagements souscrits et leur rigidité dans le temps car si les formules de partenariat peuvent grandement satisfaire des besoins à court et moyen terme, elles peuvent aussi gravement hypothéquer un avenir plus lointain (Gugler, 1992). Par la qualité du montage opérationnel, la P.M.E. doit chercher à diminuer son risque d’alliance internationale en n’intervenant prioritairement que sur des champs «espace / temps» connus et maîtrisables par elle (Koenig, 1980) et en ne prenant pas d’engagements trop rigides dépassant ses capacités, car la règle de prudence est ici de réduire autant que possible la rigidité des engagements à terme à mesure que la potentialité des changements radicaux augmente (Foray, 1991 ; Altersohn, 1992). Le montage opérationnel constitue donc un levier décisif sur le degré de contrôle effectif de chaque partenaire sur le fonctionnement de l’alliance à l’étranger et, à ce titre, a un fort impact sur l’évaluation de la sécurité et la gestion du risque. L’une des principales complications du montage résident dans la difficulté d’opérer « un réglage fin » entre concurrence et coopération (Ruffieux, 1994) c’est à dire dans la détermination des capacités inégales d’appropriation du gain des activités communes afin de prévenir le risque d’instabilité ou d’éclatement de l’alliance et de veiller à ce que, par exemple, le pas de l’absorption par le partenaire le plus fort ne soit pas franchi11 . Cette égalité des rapports de force, garante d’une synergie effective, qui est l’une des caractéristiques essentielles des alliances réussies, doit se traduire dans la capacité de flexibilité des montages et permettre au partenariat de s’adapter plus facilement aux évolutions de l’environnement mais aussi à ses difficultés internes (démarrage difficile, sous-évaluation des investissements initiaux, objectifs commerciaux trop optimistes, changement des équipes opérationnelles, etc.). La démarche analytique proposée en quatre volets peut sembler sommaire mais elle permet d’asseoir les bases d’une réflexion stratégique pour la P.M.E. là où les outils de réflexion et d’évaluation traditionnels montrent leur limite. En effet, en recourant à une formule de partenariat international, la P.M.E. doit procéder à une auto-évaluation dynamique en tenant compte à la fois de ses objectifs stratégiques et des contraintes que lui impose l’environnement du pays étranger 11 Les alliances et plus généralement toutes les formes d’accords contractuels, comportent une instabilité naturelle qui peut renvoyer prématurément soit au modèle intégré (absorption) soit au marché (concurrence). D’après l’enquête réalisée par Bleeke et Ernst (1992), les alliances sont généralement acquises par le partenaire le plus fort dans 78% des cas. Elles sont dissoutes dans 17% des cas et acquises par un tiers dans 5% des cas.
  • 16. « Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E. ________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ 15 concerné mais aussi des risques dans le temps de chacun de ses choix. Ce n’est qu’au terme de cette étude approfondie préalable que trois options stratégiques principales peuvent demeurer ouvertes à la P.M.E. candidate à l’internationalisation : recourir uniquement au partenariat, éviter tout recours au partenariat ou abandonner momentanément l’objectif de présence sur le marché étranger visé12 . Le choix final de la P.M.E., résumé dans le tableau suivant (Figure 7), se fait alors, à la suite de l’analyse des différents paramètres dotés d’un pouvoir discriminant que nous venons de citer, en fonction de la disponibilité des ressources et des compétences recherchées soit directement au sein d’entreprises locales disposées à établir une relation de partenariat (stratégie n° 1 dans le tableau suivant) soit que ces mêmes ressources et compétences recherchées peuvent être obtenues sur place par création ou rachat d’entreprises locales (stratégie n° 2 dans le tableau suivant). Conclusion Les alliances internationales sont des instruments de gestion stratégique complexes et difficiles à mettre en place mais qui sont, aussi, souvent nécessaires, voire indispensables, notamment pour la croissance internationale des P.M.E. En effet, bien souvent, les stratégies les plus simples d’action commerciale sur le marché international nécessitent la mise en œuvre d’importants moyens en logistique et en intendance et prennent beaucoup de temps si bien que les approches par alliance constituent, de plus en plus, des supports de synergie quasi-obligés (Rispail, 1995). Mais, la multiplication des synergies ne doit en aucun cas occulter le fait que, par nature, les formules de partenariat sont sources de tensions qui peuvent apparaître autant au cours de leur existence qu’au moment ultime de leur dissolution. A l’occasion d’alliances et de stratégies 12 Nous reprenons ici l’approche proposée par De Bodinat et al. (1984).
  • 17. « Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E. ________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ 16 nouvelles pour la P.M.E., les références viennent toujours à manquer et, d’une certaine manière, le risque initial n’est-il pas qu’en rapport avec la nouveauté de la situation (Beamish et Inkpen, 1995) ? L’originalité, la complexité et les limites des opérations de coopération internationale ne peuvent être que rarement imputées isolément à l’existence de tel ou tel problème spécifique ; elles résultent plutôt de la conjonction de difficultés élémentaires liées, le plus souvent, à une mauvaise préparation de l’alliance. Dans la pratique, la réussite d’une alliance tient souvent à la démarche d’évaluation adoptée. Cette démarche spécifique doit, globalement, être identique à celle réalisée par l’entreprise dans le cadre d’un investissement stratégique ordinaire à la différence essentielle près que la coopération internationale est un investissement qui doit être géré comme un processus continu de négociation et de recherche d’équilibre comportant de nombreuses incertitudes liées à son dynamisme et au caractère subjectif de certaines de ses variables comme la qualité ou la culture des partenaires. En effet, le danger perçu des alliances transnationales réside dans le fait que les risques préexistent toujours mais ils se trouvent dans un état de latence si bien que le degré d’exposition au risque, qui est évidemment une variable centrale des problèmes de coopération, doit être, en permanence, évaluée et maîtrisée, notamment lorsque les partenaires sont de tailles ou de conditions trop différentes. En effet, eu égard à la différence de dimension, les enjeux et les conséquences sont souvent considérables et une décision de cette nature mal préparée peut parfois entraîner la perte de la P.M.E. On retrouve d’ailleurs souvent dans la littérature consacrée aux défaillances d’entreprises que ces dernières sont fréquemment associées à l’échec de projets de dimensions excessives en comparaison des ressources affectables. Afin d’éviter que les déboires rencontrés à l’occasion d’une opération particulière de partenariat n’hypothèquent l’avenir de la P.M.E. toute entière, certains analystes suggèrent alors, comme principe, de ne retenir que les projets pouvant, le cas échéant, être passés au compte des pertes sans remettre en cause l’activité d’ensemble de l’entreprise. Une telle prudence peut paraître, à certains égards, stérilisante mais la pratique quotidienne montre que la maîtrise budgétaire des projets de coopération internationale est fondamentale pour la pérennité de la firme. Les processus d’allocation des ressources doivent, en effet, prendre en considération, de façon conjointe, la rentabilité attendue et le risque supporté et, cela même si les formules de coopération constituent pour certaines P.M.E. un passage obligé de la croissance et du développement international. Il vaut mieux, comme nous l’avons montré plus haut, reconsidérer prioritairement l’objectif de croissance préalablement arrêté que d’initier un processus d’alliance accordant la priorité à la croissance immédiate au détriment de la rentabilité et du risque global à terme. Pour la P.M.E., savoir adapter sa stratégie et affronter les conditions du changement est peut être, pour une opération de coopération internationale, la condition essentielle du succès.
  • 18. « Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E. ________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ 17 Bibliographie ALTERSOHN, C. (1992), De la sous-traitance au partenariat industriel, Paris, L’Harmattan. BADARACCO, J. (1991), The knowledge link : How firms compete throught strategic alliances, Boston, Harvard Business School Press. BATCHELOR, C. (1990), « A taste for co-operation », Financial Times, July 24 - (p.14). BEAMISH, P.W. et A.C. INKPEN (1995), « Keeping international joint-venture stable and profitable », Long Range Planning, Vol. 28, n° 3, Juin, (p.26-36). BLANC, G. et B. GARETTE (1994), « Le management des alliances stratégiques » dans « Perspectives en management stratégique » - Tome 2 - (p.185-209), CETAI, Paris, Economica. BLEEKE, J. et D. ERNST (1992), «Réussir une alliance transfrontalière», Harvard-L’Expansion, n° 69, Eté (p.66-77). CHAINTRON, B. et al. (1990), «Le vrai prix des alliances», Revue Harvard-l’Expansion, Hiver (p.47- 52). COLLINS, T.M. et T.L. DOORLEY (1992), Les alliances stratégiques, Paris, Interéditions. COMMISSION DES COMMUNAUTES EUROPEENNES (1988), « La Communauté européenne et la coopération entre P.M.E. : vers une politique communautaire », Dossier de l’Europe n° 11/88. DARREON, J.L. et S. FAICAL (1993), «Les enjeux des partenariats stratégiques entre grandes entreprises et P.M.E.», Revue Française de Gestion n° 95, Septembre/Octobre, (p.104-115). DE BODINAT, H. et al. (1984), Gestion internationale de l’entreprise, Paris, Dalloz-Gestion. DESREUMAUX, A. (1993), Stratégie, Paris, Dalloz Gestion. DESREUMAUX, A. (1994), « Problèmes organisationnels de la coopération interfirmes », CLAREE, Cahiers de recherche de l’IAE de Lille, n° 94/4 (p.1-36). DEVLIN, G. et M. BLEACKLEY (1988), « Strategic alliances : guidelines for success », Long Range Planning, Vol. 21, n°5, (p.18-23). DOZ, Y., G. HAMEL et C.K. PRAHALAD (1986), « Strategic partnership : success or surrender ? », Document meeting annuel AIB - EIBA, Londres, Novembre, (Présenté en Avril 1987 au colloque Europrospective). DOZ, Y. et A. SHUEN (1987), « A process framework for analyzing cooperation between firms », INSEAD, Cahiers de recherche n° 87/33. DOZ, Y. (1988), « Technology partnerships between larger and smaller firms: some critical issues » dans F.J. CONTRACTOR et P. LORANGE (1988), Cooperative strategies in international business, Lexington MA, Lexington Books, (p.317-338). DOZ, Y., G. HAMEL et C.K. PRAHALAD (1989), « Collaborate with your competitors and win », Harvard Business Review, Vol. 67, (p.133-139). DUSSAUGE, P. et B. GARETTE (1991), « Alliances stratégiques, mode d’emploi », Revue Française de Gestion, n°85, (p.4-18). DUSSAUGE, P. (1990), « Les alliances stratégiques entre firmes concurrentes », Revue Française de Gestion, n° 80, (p.5-16). FORAY, D. (1991), « The secrets of industry are in the air : industrial cooperation and the organizational dynamics of the innovative firms », Research Policy, Vol. 20, n° 5, (p.393-405).
  • 19. « Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E. ________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ 18 FORREST, J.E. (1992), « Management aspects of strategic partnering », Journal of General Management, Vol. 17, n° 4, (p.2-40). GARETTE, B. et G. BLANC (1993), « Les alliances internationales, logiques stratégiques et problèmes de management », Gérer et Comprendre, n° 30, Mars, (p.24-36). GERINGER, J.M. et L. HERBERT (1988), « Control and performance of international joint-ventures », Journal of International Business Studies, Summer, (p.235-254). GUGLER, P. (1992), « Building transnational alliances to create competitive advantage », Long Range Planning, Vol. 25, n° 1, (p.90-99). HAYES, R., S. WHEELWRIGHT et K. CLARK (1988), Dynamic manufacturing : creating and learning organization, New York, Free Press. JACQUEMIN, A. et J.F. MARCHIPONT (1992), « De nouveaux enjeux pour la politique industrielle de la Communauté », Revue d’Economie politique, n° 1, Janv./Fév., (p.69-97) JACQUEMIN, A. (1991), « Stratégies des entreprises, politique de la concurrence dans le marché unique européen », Revue d’Economie Industrielle n° 57, 3è trim, (p.7-24). JAMES, B.G. (1991), « Strategic alliances », International Review of Strategic Management, n° 2/2 - (p.63-72). KILLING, J.P. (1983), Strategies for joint-venture success, New-york, Praeger. Cité par JOFFRE P. et G. KOENIG (1985), Stratégie d’entreprise : antimanuel, Paris, Economica. KILLING, J.P. « Understanding alliances : the role of task and organizational complexity » dans F.J. CONTRACTOR et P. LORANGE (1988), Cooperative strategies in international business, Lexington MA - Lexington Books, (p.55-67). KOENIG, G. (1980), «Coopérations industrielles entre systèmes socio-économiques différents : distances entre partenaires, risques induits et processus de décision.», Cahiers de Recherche de Paris IX Dauphine, D.M.T.P., n° 80/90. KOENIG, G. (1986), «Le risque des coopérations industrielles entre partenaires inégalement développés» - Article rapporté dans, BOUTIN A. et G.R. BAROLI (1986), L’exportation dans la turbulence mondiale, Paris, Economica. KOENIG, G. (1990), Management stratégique, vision, manoeuvres et tactiques, Paris, Nathan. KOGUT, B. (1988), « Joint-ventures : theoritical and empirical perspectives », Strategic Management Journal, Vol. 4, (p.319-332). KOGUT, B. (1989), « The stability of joint-venture : reciprocity and competitive rivalry », The Journal of Industrial Economics, n° 38, (p.183-198). LARAB, A. (1994), Internationalisation et réduction des risques dans les stratégies des P.M.E., Thèse Gestion, Nantes. LORANGE, P. et G.J.B. PROBST (1987), « Joint-venture as self-organizing system : a key to successful joint-venture design and implementation », Columbia Journal of World Business, été, (p.71-77). LORANGE, P., J. ROOS et P.S. BRONN (1992), « Building successful strategic alliances », Long Range Planning, Vol. 25, n° 6, Décembre, (p.10-17). LORENZ, C. (1991), « The real meaning of the networked organization », Financial Times, April 3. LYNCH, R.P. (1989), The practical guide to joint-ventures and corporate alliances, New-York, Wiley. LYONS, M.P. (1991), « Joint-venture as strategic choice. A litterature review », Long Range Planning, Vol. 24, n° 4, (p.130-144).
  • 20. « Concurrent ou associé ? » Portée, limite et sécurité du partenariat international pour la P.M.E. ________________________________________________________________________________ ______________________________________________________________________________________ 19 MILES, R.E. et C.C. SNOW (1992), « Causes of failure in network organization », California Management Review, Summer, (p.53-72). MONTMORILLON, B. (1989), « La croissance contractuelle », Revue Française de Gestion n° 72, (p.97-106). NALLEAU, G. (1993), « La joint-venture internationale, une forme complexe et labile d’entreprise », Gérer et Comprendre, n° 30, Mars, (p.4-16). OHMAE, K. (1990), « Pourquoi les alliances échouent-elles ? », Harvard l’Expansion, n° 56, (p.25- 44). ORSONI, J. (1992), « La question de la morale d’entreprise », dans, Mélanges en l’honneur de J.G. MERIGOT, Paris, Economica (p.643-652). PASQUET, P. (1988), « Coopération industrielle, la joint-venture », Le MOCI, 25 Janvier, (p.15-38). PORTER, M.E. (1990), « Enquête sur la concurrence des nations », Harvard l’Expansion, n° 59, (p.13- 33). RAVIX, J.L. (1990), « L’émergence de la firme et des coopérations interfimes dans la théorie de l’organisation industrielle - Coase et Richardson », Revue d’Economie Industrielle n° 51, 1er trim (p.202-225). RISPAIL, M. (1995), « Les modes de création et de développement d’accords de coopération entre dirigeants de P.M.E. européens », Gestion 2000, n° 5, (p.85-101). RUFFIEUX, B. (1994), « Evolutions industrielles et théories de l’avantage concurrentiel » dans, Génie industriel : les enjeux économiques, Presses Universitaires de Grenoble, (p.59-92). SABEL, C. (1992), « Elaborer la confiance : de nouvelles formes de coopération dans une économie volatile » dans FORAY D. et C. FREEMAN (1992),Technologie et richesse des nations, Paris, Economica. SACHWALD, F. (1992), «La compétitivité européenne, le marché unique et la globalisation », Chapitres 1 et 2 dans, L’Europe et la globalisation. Acquisitions et alliances dans l’industrie, Paris, IFRI/Masson. SHAUGHNESSY H. (1995), « International joint-venture : managing successful collaborations », Long Range Planning, Vol. 28, n° 3, Juin, (p.10-17). SIMON, Y. (1985), Techniques financières internationales, Paris, Economica. STILES, J. (1995), « Collaboration for competitive advantage : the changing world of alliances and partnerships », Long Range Planning, Vol. 28, n° 5, octobre, (p.109-112). TEECE, D.J. (1992), « Competition, cooperation and innovation.Organizational arrangement for regimes of rapide technological progress », Journal of Economic Behaviour and Organization, Vol. 18, n° 1, (p.1-25). THIETART, R.A. et I. VANDANGEON (1990), « Direction et contrôle des alliances stratégiques », Cahiers de recherche DMTP, n° 90 , Université de Paris IX Dauphine, Novembre. URBAN, S. et S. VENDEMINI (1994), Alliances stratégiques coopératives européennes, Bruxelles, De Boeck Université. VIESTI, G. (1988), « International cooperative agreements : new strategies for international growth and technological learning ? », EIBA - Meeting Proceedings, Berlin.