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INCUBATEURS
DES ÉTABLISSEMENTS
D’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
ET DE RECHERCHE
ET DYNAMIQUE TERRITORIALE
mars 2017
|À propos de iNNOECO
Fondé en 2012 iNNOECO®
, est un cabinet de conseil en management opérationnel dédié à la
gestion de projet de développement économique et d’innovation.
Les fondateurs Sylvain Dorschner et Hubert Duault, sont des experts de ces domaines, ayant
assuré la direction de services de collectivités locales, d’agence de développement économique
et d’innovation, et de pôle de compétitivité.
De la traduction opérationnelle des stratégies sous forme de plans d’action à la réalisation de
projets structurants, nous apportons aux collectivités et opérateurs du développement écono-
mique, le talent, les savoir-faire multisectoriels et l’expérience de haut niveau opérationnel de nos
conseillers experts.
|À propos de la CGE
Créée en 1973, la Conférence des grandes écoles (CGE) regroupe 222 établissements d’enseigne-
ment supérieur et de recherche français et étrangers représentant tout le spectre des formations
supérieures en Grandes écoles de niveau Master et au-delà. Assurant une formation de masse
(41% des masters délivrés chaque année en France) et de recherche intensive, les Grandes écoles
mettent en cohérence un projet pédagogique en fonction du profil de l’étudiant et des débouchés
professionnels. Think tank pour l’enseignement supérieur et la recherche et défenseur des intérêts
des Grandes écoles, la Conférence accrédite aussi des formations (MS, MSc, BADGE, CQC). Les
222 Grandes écoles membres permettent à la France de proposer une offre de formation et de
recherche à déclinaisons multiples et de répondre ainsi aux besoins très variés des entreprises
|À propos du Groupe Caisse des Dépôts
La Caisse des Dépôts et ses filiales constituent un groupe public, investisseur de long terme au
service de l’intérêt général et du développement économique des territoires. Sa mission a été réaf-
firmée par la loi de modernisation de l’économie du 4 août 2008.
Reconnu pour son expertise dans la gestion de mandats, le Groupe concentre son action sur quatre
transitions stratégiques pour le développement à long terme de la France : les transitions territo-
riale, écologique et énergétique, numérique et démographique.
L’étude présentée dans ce document a été réalisée sous l’égide de la Conférence des grandes
écoles, par le cabinet iNNOECO, avec le soutien du Groupe Caisse des Dépôts (CDC).
La CGE remercie particulièrement tous les établissements qui ont participé à l’étude directement
ou à travers leurs incubateurs.
Conférence des grandes écoles mars 2017
LA SYNTHÈSE —————————————————————————————————————2
L’ÉTUDE ——————————————————————————————————————————— 4
———————— Introduction ————————————————————————————4
———————— Historique et nouvelles tendances—————————————4
———————— Méthodologie ——————————————————————————— 5
———————— Panorama générique ——————————————————————6
———————— Un impact dépendant du positionnement et
des modes d’intégration au sein des écosystèmes 7
———————— Enjeux partagés et facteurs clés de succès ————— 11
LES PROPOSITIONS————————————————————————————————— 13
SOMMAIRE
————————
————————
————————
————————
————————
————————
2
LA SYNTHÈSE
——————Les incubateurs des établissements
d’enseignement supérieur et de recherche
et leur impact sur la dynamique de développement
économique des territoires ———————————————————————
Depuis 2008, et plus récemment depuis l’Appel à
Projet pour les Pôles étudiants pour l’innovation,
le transfert et l’entrepreneuriat (PEPITE), l’entre-
preneuriat étudiant est en fort développement
dans un environnement favorable. Les incuba-
teurs des établissements d’enseignement supé-
rieur couvrent désormais l’ensemble du territoire
national et représentent un potentiel important
en termes d’accompagnement de l’entrepreneu-
riat.
Durant cette période, l’incubation est devenue
une véritable industrie qui se professionnalise.
Auprès des incubateurs de développement éco-
nomique local et des incubateurs scientifiques
et académiques, de nombreuses initiatives sont
portées par de nouveaux intervenants : grands
groupes, banques, fonds d’investissement ou so-
ciété de conseil. Le paysage de l’incubation est
devenu concurrentiel.
La présente étude met en évidence le position-
nement stratégique remarquable des incubateurs
des établissements d’enseignement supérieur.
Elle préconise des actions destinées à accroître
leur impact pour le développement économique
de leurs territoires et le renforcement de leur
rôle déjà déterminant dans la dynamique entre-
preneuriale nationale.
Le paysage des incubateurs est fortement hé-
térogène du fait des spécificités des territoires
et de l’évolution des stratégies des établissements
en matière de formation et de soutien à l’entre-
preneuriat.
Quelques facteurs clés de succès communs
émergent cependant pour assurer, au sein des
établissements d’enseignement supérieur et de
recherche, l’avenir des dispositifs de soutien et
d’accompagnement à l’entrepreneuriat :
• Promouvoir l’offre d’accompagnement à l’en-
trepreneuriat face à la concurrence (incuba-
teursprivésettoutesautresformesd’initiatives
d’innovation), en valorisant les compétences
spécifiques et les ressources des établisse-
ments qui agissent comme facteur d’attrac-
tivité pour l’écosystème
• Consolider les savoir-faire à travers un ac-
croissement du potentiel humain permet-
tant d’atteindre une masse critique garan-
tissant la qualité et la pérennité de l’action
menée en matière d’entrepreneuriat
3
Conférence des grandes écoles mars 2017
3
• Mutualiser autant que possible les actions
d’accompagnement à l’entrepreneuriat
avec les opérateurs de l’écosystème notam-
ment la concurrence pour constituer cette
masse critique et favoriser les synergies indis-
sociables pour le développement de l’innova-
tion
• Internationaliser les programmes de for-
mation et d’accompagnement pour faire
connaître les meilleures pratiques et facili-
ter le développement des projets de création
d’entreprise. Cette démarche doit valoriser les
alumni et leurs réseaux qui favorisent l’exposi-
tion aux marchés et/ou l’accès à des financeurs
internationaux souvent gage de succès.
Pour compléter cette analyse, des propositions
ont été élaborées. Elles doivent cependant être
évaluées et prise en compte au regard des at-
tentes des écosystèmes de chacun des établis-
sements. Il appartient à chacun d’en faire une
évaluation spécifique, au regard d’une stratégie
plus globale d’implication dans le développement
économique et l’innovation de leurs territoires :
• Aligner la stratégie de développement des
incubateurs avec la stratégie des établisse-
ments (triptyque Formation – Recherche – En-
trepreneuriat), des relations internationales et
de l’animation du réseau des Alumni
• Intégrer les écosystèmes (pôles de compétiti-
vité, structures de la recherche, entreprises…)
tout en confirmant le rôle d’acteur du dévelop-
pement économique des territoires. Cette ac-
tion doit s’inscrire dans une logique de création
de Hubs régionaux pour l’entrepreneuriat en
association avec les différents acteurs de l’éco-
système économique.
• Participer à la dynamique de l’open innovation
fondée sur le partage et la collaboration avec
une implication croissante des entreprises dans
l’entrepreneuriat
• Développer des modèles opérationnels et fi-
nanciers durables et adaptés pour les incuba-
teurs des établissements d’enseignement su-
périeur
• Associer l’ensemble des acteurs de l’incubation
pour mettre en place de nouveaux outils parta-
gés au niveau national
• Créer un « label accélérateur » pour les incu-
bateurs qui valorise les facteurs différenciants
des établissements d’enseignement supérieur
et améliore leur visibilité.
3
4
L’ÉTUDEL’ÉTUDE
——————Introduction ——————————————————————————————
Les incubateurs des établissements d’enseigne-
ment supérieur représentent un potentiel signi-
ficatif en termes d’accompagnement de l’entre-
preneuriat et couvrent l’ensemble du territoire
national. La Conférence des grandes écoles (CGE)
a initié une étude spécifique sur les incubateurs
dans le prolongement d’une enquête(1)
Entrepre-
neuriat qu’elle a menée en 2016.
Cette étude a pour but d’analyser l’impact des
incubateurs sur la contribution des établisse-
ments d’enseignement supérieur et de recherche
à l’innovation et au développement économique
des territoires. Elle vise à définir les conditions
d’amélioration et de développement de leurs
pratiques, notamment au regard de l’articulation
avec les différents acteurs.
——————Historique et nouvelles tendances ———————————
Très souvent impliqués dans les premières initia-
tives de soutien au développement économique
par l’innovation, notamment représentés par le
déploiement des Technopoles dans les années
1990, les incubateurs des Grandes écoles ont été
des acteurs précurseurs d’une dynamique entre-
preneuriale en plein essor. On distinguera plu-
sieurs phases  :
• En 1999, la loi Allègre participe au développe-
ment de l’entrepreneuriat par les chercheurs
• Depuis 2002, on assiste à une accélération du
développement des incubateurs issus d’initia-
tives diverses
• Depuis 2008, et plus récemment depuis l’Appel
à Projet pour les Pôles étudiants pour l’innova-
tion, le transfert et l’entrepreneuriat (PEPITE)
initié dans la suite des Pôles Entrepreneuriat
Etudiant (PEE) et la mise en place du statut
d’étudiant entrepreneur, l’entrepreneuriat étu-
diant est en fort développement dans un envi-
ronnement favorable.
Au sein du panel ayant participé à l’enquête de
2016, 65  % des établissements disposent d’un
incubateur (en propre ou partagé), les plus an-
ciens datant de 1984. Ce développement va de
pair avec la mise en place progressive de forma-
tion à l’entrepreneuriat (62 % des établissements)
et d’autres dispositifs complémentaires tels que
les « fab lab » ou les accélérateurs.
Cette évolution s’appuie sur l’émergence de
l’économie de la connaissance et l’évolution des
mentalités face à l’entrepreneuriat. Celui-ci est
désormais perçu comme un véritable levier pour
le développement économique et l’innovation.
De nombreux freins ont été levés ces dernières
années avec la multiplication de structures d’ac-
compagnement.
Dans le même temps, l’incubation devient une vé-
ritable industrie qui se professionnalise et se dé-
veloppe. Différents types d’incubateurs se struc-
turent avec l’apparition de nouveaux porteurs
d’initiatives, notamment privées  : grands groupes,
banques, fonds d’investissement ou société de
conseil, densifiant le paysage au côté des incuba-
teurs de développement économique local et des
incubateurs scientifiques et académiques.
Le paysage de l’incubation est devenu concur-
rentiel, les opérateurs doivent s’assurer de leur
capacité à répondre aux critères de succès d’un
incubateur. Ceux-ci reposent sur des équipes de
management expérimentées dans l’accompagne-
ment, garantes d’un comportement entrepreneu-
rial. Elles animent des réseaux qui permettent la
mise en relation des entrepreneurs avec les meil-
leurs partenaires commerciaux, industriels, tech-
niques, institutionnels et d’expertises. Les meil-
leurs incubateurs ont donc des liens forts avec
leur environnement.
1. Enquête CGE/Echostart « entrepreneuriat
dans les Grandes écoles ». Octobre 2016
——————————————————————
5
Conférence des grandes écoles mars 2017
——————Méthodologie —————————————————————————————
L’un des enjeux de cette démarche était de
prendre en compte la diversité des contextes
et de la nature des écosystèmes dans lesquels
s’intègrent ces incubateurs.
Dans le but de dissocier la dynamique propre
des incubateurs des facteurs exogènes liés à leur
environnement, un panel a été constitué à partir
des 59 incubateurs ayant participé à l’enquête de
2016. La méthodologie s’appuie sur une démarche
de classification permettant d’isoler les facteurs
de variabilité liés aux caractéristiques suivantes  :
• Les critères de qualification de la structura-
tion de l’environnement. Ils prennent unique-
ment en compte le contexte dans lequel évolue
l’incubateur en matière d’aide et soutien à l’en-
trepreneuriat, allant d’environnements peu dyna-
miques et peu actifs, à très structurés et actifs,
notamment dans le cadre des Métropoles
• Les critères de densité de l’écosystème. Ils
prennent en compte la présence d’un tissu in-
dustriel, et/ou de recherche renforcée par la pré-
sence de réseaux d’acteurs (clusters, pôles de
compétitivité, dispositifs du PIA, investisseurs, ex-
perts). L’ensemble de ces opérateurs donne accès
à l’incubateur, à des connaissances et des investis-
sements technologiques, allant d’environnements
peu diversifiés à des environnements très riches.
La prise en compte spécifique des incubateurs
créés avant 2011 et ayant de ce fait construit une
solide expérience, a permis d’isoler un échantillon
réduit à 10 incubateurs. Ils ont fait l’objet d’une
enquête directe, permettant ainsi de construire
un panorama des caractéristiques communes et
de définir 4 familles en fonction du positionne-
ment et des modes d’intégration au sein des éco-
systèmes. Cet échantillon rassemble   : AgroValo
Méditerranée, CentraleSupélec Entrepreneuriat,
Blue Factory, Incubateur Descartes, emLyon Incu-
bator, Incubateur Audencia-Centrale Nantes-EN-
SA Nantes, Tonic Incubation, Young Entrepreneur
Center, Incubateur Mines d’Alès et ESTIA Entre-
prendre.
6
——————Panorama générique ———————————————————————
Caractéristiques : des structures
professionnelles et performantes
Si les structures sont de tailles diverses, de 1 à 6
ETP, elles sont le plus souvent de taille modeste
(2,5  ETP en moyenne sur l’échantillon) voire
sous-critique et ont adopté un mode de fonction-
nement frugal.
Les modèles financiers sont fragiles et dépendent
du soutien variable des écoles et des subventions
des collectivités pour lesquels la concurrence de-
vient vive. Dans un environnement concurrentiel
où l’effet de masse critique devient déterminant
pour assurer un service complet et de qualité, ce
point est majeur.
Le volume d’activité est important au regard des
moyens mis en place, avec 12 projets pré-incubés
et/ou incubés par ETP.
La qualité des équipes et leur professionnalisme
permet d’assurer une qualité répondant aux meil-
leurs standards de la profession. Un taux de pé-
rennité des entreprises créées de près de 80 % à
3 ans et 72 % à 5 ans reflète la qualité de la matu-
ration du projet et de l’accompagnement de l’en-
treprise créée. Ces chiffres prennent en compte
l’activité d’incubation proprement dite.
Les activités de pré-incubation qui restent une
part importante de l’activité des incubateurs étu-
diés se caractérisent naturellement par des taux
d’aboutissement nettement moins élevés. Le
taux de création d’entreprises issues des projets
de pré-incubation est notamment impacté par la
part des projets étudiants. Les incubateurs n’ap-
pliquent pas les mêmes critères aux projets exté-
rieurs émanant de porteurs n’appartenant pas à
l’environnement de l’établissement et aux projets
étudiants de leurs établissements, en cohérence
avec l’objectif pédagogique de ces derniers. Pour
les projets extérieurs, le taux d’aboutissement va-
rie de 30 à 60 % des projets reçus.
La part des étudiants créateurs d’entreprise
en sortie de cursus est de 5,3 %, ce qui prouve
une évolution de la mentalité des étudiants qui
adoptent le fait entrepreneurial comme une com-
posante de leur carrière. Notons qu’au regard de
la situation dans certains pays, 15 % des diplômés
de l’enseignement supérieur devraient être ap-
pelés à devenir entrepreneurs (US = 14 %, source
GEM 2016 2017 Report - Global Entrepreneurship
Monitor).
En termes de bonnes pratiques, chacun assure
l’association désormais systématique entre la
création d’espaces d’incubation destinés à l’ac-
compagnement individuel, et le développement
de programmes d’incubation qui privilégient l’ef-
fet de mixité de formation et les échanges entre
participants. De même, sont de plus en plus appli-
quées les nouvelles pratiques entrepreneuriales
de l’ « effectuation(2)
» et du « lean startup » qui
concourent à l’accélération des démarches d’in-
novation.
2. Effectuation  : notion qui stipule que le projet entrepreneurial
démarre non pas avec l’idée mais avec l’entrepreneur qui part de
ses ressources pour définir ses objectifs. La vision se construit
au fur et à mesure que progresse l’idée, le projet, grâce aux
partenariats développés avec d’autres personnes.
Positionnement interne : un lien entre
les incubateurs et les établissements
à redéfinir
À l’origine, la mise en place des incubateurs des
Grandes écoles a répondu à des motivations dif-
férenciées : valorisation de la recherche, support
pédagogique d’une nouvelle thématique de re-
cherche et d’enseignement, voire le développe-
ment de nouveaux profils tels que les ingénieurs
entrepreneurs. Cela conduit en une grande varié-
té dans le mode de rattachement : direction de la
recherche, direction de l’enseignement, direction
de la formation continue. De même le périmètre
de l’incubateur peut être intégré dans une struc-
ture dédiée à l’entrepreneuriat ou au contraire en
être le support. Certains ont un positionnement
de structure de moyens partagés relativement au-
tonome dans le cas des incubateurs pluri-écoles.
Cette diversité va de pair avec les profils des di-
7
Conférence des grandes écoles mars 2017
recteurs, certains étant enseignant-chercheur,
d’autres entrepreneur-expert. Ceci impacte tant
la culture de l’incubateur et le mode d’accompa-
gnement que le choix en matière de stratégie de
développement, qu’elle soit autonome ou inté-
grée au sein de l’école.
Beaucoup d’incubateurs ont évolué en passant de
l’accompagnementtrèsenamontdesétudiantsde
leur établissement – en fait de la pré-incubation –
à un positionnement d’incubateur de projets plus
proches des marchés, tout en tentant de rester
cohérents avec leurs missions de formation. Mais
face à la concurrence, les incubateurs tentent de
redéfinir un positionnement qui valorise les spéci-
ficités de leurs établissements et constituent des
micro-clusters associant recherche, enseigne-
ment et entrepreneuriat. À ce titre, les actions de
mise en relation avec les compétences internes
des établissements (services de valorisation, la-
boratoires de recherche, services de relations en-
treprises) sont une part significative de la valeur
ajoutée apportée aux entrepreneurs.
On note, de même, des caractéristiques variables
en matière d’adaptation des cursus pédagogiques
aux contraintes de la création d’entreprise. Cer-
tains établissements optent pour une période
en fin de cursus, sous forme de stage de fin de
scolarité, alors que d’autres structurent plusieurs
périodes réparties au long du cursus.
Positionnement externe :
une intégration limitée par manque
de moyens humains
Les établissements d’enseignement supérieur sont
des acteurs locaux importants dans les stratégies
de recherche et d’industrie. Fortement intégrés
dans les dynamiques locales, ils sont identifiés au
vu des capacités de support qu’ils apportent et se
font désormais reconnaître comme des acteurs
principaux contribuant directement au développe-
ment et à l’innovation des entreprises.
Leurs incubateurs bénéficient de cette intégration
mais le plus souvent leur interaction avec les éco-
systèmes reste insuffisante en grande partie faute
de moyens humains disponibles. Ceci entraîne un
accès limité aux ressources externes (réseaux, ex-
perts, soutiens publics) et des dynamiques de mu-
tualisation de moyens ou de programme réduites.
Plus spécifiquement, les interactions entre les
incubateurs des écoles avec les initiatives entre-
preneuriales des Universités (PEPITE), qui ont
été créées afin de permettre un cadre unique et
partagé pour tout étudiant entrepreneur (statut
étudiant-entrepreneur), sont relativement faibles.
Ceci est sans doute lié au manque de maturité de
ces dispositifs encore récents et une différence
d’objectifs et de priorités, les incubateurs étant
plus orientés vers la réalisation que vers la sen-
sibilisation.
——————Un impact dépendant du positionnement et
des modes d’intégration au sein des écosystèmes ————
Des situations spécifiques
Il n’existe pas de modèle émergent, on constate
une forte hétérogénéité dans le paysage des
incubateurs du fait des spécificités des terri-
toires et de l’évolution des stratégies des établis-
sements en matière de formation et de soutien à
l’entrepreneuriat. En effet, l’incubation est le plus
souvent considérée comme un nouveau métier
dont il a fallu définir le positionnement au côté
des missions de recherche et d’enseignement.
On distingue ainsi plusieurs typologies qui se struc-
turent autour de critères multiples et notamment :
• Les incubateurs fermés (réservés aux étu-
diants/personnels/alumni) vs les incubateurs
ouverts tous porteurs
• Les incubateurs mono-école, les incubateurs
pluriétablissements (pluriécoles sur un même
territoire avec complémentarité des écoles
– pluriécoles d’un même réseau sur plusieurs
localisations)
• Les incubateurs généralistes, les incubateurs
thématisés
8
Afin de faciliter l’analyse, un cadre a été structuré
autour des axes suivants :
• Le critère d’environnement résultant de la
synthèse des deux caractéristiques d’environ-
nement initialement utilisées à savoir le dyna-
misme de l’environnement entrepreneurial et
la densité de l’écosystème
• Le critère de mode de fonctionnement au
regard de l’écosystème intégrant deux critères :
le fonctionnement intégré (« Stand Alone »)
vs le fonctionnement imbriqué avec d’autres
acteurs de l’environnement et l’ouverture de
l’incubateur aux porteurs de projets extérieurs
à l’établissement. Ces deux variables se révé-
lent corrélées.
Il en résulte la définition de 4 familles pour les-
quelles les caractéristiques sont relativement
homogènes au regard de leur environnement
(communautés urbaines, métropoles régionales,
grandes métropoles (Paris-Lyon)) :
Mode de fonctionnement
de l’incubateur non viable
compte tenu de son
environnement
Critère de mode
de fonctionnement
Critère d’environnement
Ecosystème denseEcosystème disséminé
Incubateur
fermé
Fonctionnement
imbriqué
Fonctionnement
intégré
Paris / Lyon
MétropolesCommunautés urbaines
Incubateur
ouvert
F2
F3
F4
F1
Ecosystème disséminé
Fonctionnement
9
Conférence des grandes écoles mars 2017Conférence des grandes écoles
9
Famille 1 : Fonctionnement imbriqué/
ouvert – Communautés urbaines
• Positionnement sur la pré-incubation
• Ouvert en matière d’origine des porteurs de
projets
• Thématisé sur les compétences technolo-
giques de l’établissement (écoles d’ingénieur),
généraliste dans le cadre de groupement
• Forte articulation avec les partenaires locaux
pour assurer l’accompagnement des projets
dans les phases de création et de développe-
ment, parfois éléments constitutifs des ser-
vices d’une Technopole
• Mise à disposition des compétences de l’école
au service des projets de territoire : point d’ac-
cès privilégié entre le monde économique et
académique
• Participation active à la dynamique locale de
développement économique
• Acteurs structurants de l’écosystème
Famille 2 : Fonctionnement imbriqué/incubateur ouvert – Métropoles régionales
• Positionnement sur la pré-incubation
• Ouvert en matière d’origine des projets
• Thématisé sur les compétences technolo-
giques de l’établissement (écoles d’ingénieur)
• Articulation avec les partenaires locaux pour
assurer l’accompagnement des projets dans les
phases de création et de développement
• Mise à disposition des compétences de l’éta-
blissement au service des projets de territoire
• Participation significative à la dynamique locale
de développement économique parmi les ac-
teurs de l’entrepreneuriat
• Interactions avec l’écosystème limitées par le
manque de ressources internes
Mode de fonctionnement
de l’incubateur non viable
compte tenu de son
environnement
Critère de mode
de fonctionnement
Critère d’environnement
Ecosystème denseEcosystème disséminé
Incubateur
fermé
Fonctionnement
imbriqué
Fonctionnement
intégré
Paris / Lyon
MétropolesCommunautés urbaines
Incubateur
ouvert
F1
Mode de fonctionnement
de l’incubateur non viable
compte tenu de son
environnement
Critère de mode
de fonctionnement
Critère d’environnement
Ecosystème denseEcosystème disséminé
Incubateur
fermé
Fonctionnement
imbriqué
Fonctionnement
intégré
Paris / Lyon
MétropolesCommunautés urbaines
Incubateur
ouvert
F2
10
Famille 4 : Fonctionnement intégré/Incubateur fermé
– Grande métropole (Paris-Lyon)
• Positionnement sur la pré-incubation, l’incubation
• Incubateur fermé
• Incubateur intégré au fonctionnement de
l’école
• Thématisé sur les compétences technolo-
giques de l’établissement (écoles d’ingénieur)
• Peu d’implication dans le fonctionnement de
l’écosystème
Famille 3 : Mixité de fonctionnement imbriqué/intégré / incubateur ouvert/fermé
– Métropoles régionales et grandes Métropoles (Paris-Lyon)
• Positionnement sur la pré-incubation, l’incuba-
tion voire le développement
• Taux de projets externes fortement encadrés
• Généraliste ou multi thématique
• Incubateur intégré au fonctionnement de
l’école ou des écoles dans le cas de groupe-
ments
• Proposition de la gamme complète de services
aux projets
• Interactions avec l’écosystème réduites dues
aux ressources internes limitées
• En situation de forte concurrence avec les
nouveaux intervenants
Mode de fonctionnement
de l’incubateur non viable
compte tenu de son
environnement
Critère de mode
de fonctionnement
Critère d’environnement
Ecosystème denseEcosystème disséminé
Incubateur
fermé
Fonctionnement
imbriqué
Fonctionnement
intégré
Paris / Lyon
MétropolesCommunautés urbaines
Incubateur
ouvert
F3
Mode de fonctionnement
de l’incubateur non viable
compte tenu de son
environnement
Critère de mode
de fonctionnement
Critère d’environnement
Ecosystème denseEcosystème disséminé
Incubateur
fermé
Fonctionnement
imbriqué
Fonctionnement
intégré
Paris / Lyon
MétropolesCommunautés urbaines
Incubateur
ouvert
F4
11
Conférence des grandes écoles mars 2017
——————Enjeux partagés et facteurs clés de succès ————
Ce panorama présente une analyse du position-
nement stratégique des incubateurs des établis-
sements d’enseignement supérieur. Il permet de
préconiser des actions destinées à accroître leur
impact pour le développement économique et
l’innovation dans leurs territoires et renforcer leur
rôle déjà déterminant dans la dynamique entrepre-
neuriale régionale et nationale.
Enjeux
Les établissements d’enseignement supérieur
doivent être en mesure de poursuivre leur adap-
tation aux nouveaux besoins de leurs étudiants
pour lesquels l’entrepreneuriat, bien plus qu’une
attitude et un savoir-être, est appelé à devenir
une perspective de carrière. Les carrières linéaires
des cadres dans un nombre limité d’entreprises
ne devenant plus la norme, il est désormais vital
de penser l’intégration des étudiants/diplô-
més non plus seulement dans les grandes en-
treprises, mais dans tous types de structure,
entreprise en création et/ou fort développe-
ment. La quintessence d’un tel comportement
entrepreneurial reste la décision de devenir en-
trepreneur.
L’entrepreneuriat devenant un axe majeur du
développement économique, l’implication des
établissements est donc incontournable. Il est
cependant urgent de trouver un modèle de fi-
nancement pour les incubateurs afin de conso-
lider les savoir-faire, en assurant la pérennité des
équipes de management, accroître la capacité de
mise en réseau au bénéfice des porteurs de pro-
jets et développer de nouvelles activités d’accélé-
ration ou d’essaimage.
De plus, le déploiement des activités de recherche
au sein des établissements d’enseignement supé-
rieur et de recherche, en réponse aux critères
de classement internationaux implique de déve-
lopper les sources de revenus dans un contexte
de réduction des financements publics. Pour les
écoles d’ingénieur, les transferts de technologies
et le développement des licences vers l’industrie,
la création de start-up dans lesquelles peuvent
être détenues des actions, sont plus que jamais
nécessaires et doivent être soutenus par une dy-
namique d’entrepreneuriat.
Enfin, pour assurer leur rôle dans le développe-
ment économique de leurs territoires, les établis-
sements doivent intégrer les attentes qui éma-
nent des différents acteurs de l’écosystème à
leur égard. Le développement économique par
l’innovation se structure autour d’écosystèmes
de croissance  : Technopole, Cluster impliquant
des interactions fortes entre les acteurs. Les éta-
blissements d’enseignement supérieur en ré-
pondant aux sollicitations des entreprises qui
adoptent les fondamentaux de l’open innova-
tion, ont l’opportunité de devenir les acteurs
de référence de ces écosystèmes en articulant
les différentes composantes d’un triptyque
Formation, Recherche, Entrepreneuriat.
Facteurs clés de succès
Pour répondre à ces enjeux, les directions des
établissements doivent assurer le développement
d’une activité d’incubation à la convergence des
typologies suivantes.
1 2 Lien projet/référent équipe de recherche
(incubateur technologique)
2 2 Entrepreneuriat comme support pédagogique
(incubateur pédagogique)
3 2 Formation enrichie des recherches sur les modalités
de création d’entreprise (incubateur lié à une chaire)
4 2 Incubateur imbriqué dans son écosystème valorisant
les compétences et actifs spécifiques de l’établissement
Entrepreneuriat
4
FormationRecherche
Développement
économique
1 2
3
12
Les facteurs clés de succès de cette démarche
sont les suivants :
• Promouvoir l’offre d’accompagnement
face à la concurrence (incubateurs privés
et toutes autres formes d’initiatives d’in-
novation), en valorisant les compétences spé-
cifiques et les ressources des établissements
qui agissent comme facteur d’attractivité pour
l’écosystème
• Consolider les savoir-faire en développant
une masse critique, seule garante de la qualité
et de la pérennité de l’action menée en matière
d’entrepreneuriat
• Mutualiser autant que possible avec les
autres opérateurs pour constituer cette
masse critique et favoriser les synergies indis-
pensables pour le développement de l’innova-
tion
• Internationaliser les programmes de for-
mation et d’accompagnement pour faire
connaître les meilleures pratiques et facili-
ter le développement des projets de création
d’entreprise. Cette démarche doit valoriser les
alumni et leurs réseaux qui favorisent l’exposi-
tion aux marchés et/ou l’accès à des financeurs
internationaux souvent gage de succès.
En termes de stratégie de positionnement au
sein des écosystèmes locaux, et face au nouveau
contexte concurrentiel l’alternative apparaît la
suivante :
• Devenir un opérateur du développement
économique local de plein exercice, en déve-
loppant un modèle incubateur-accélérateur
délivrant une gamme complète de services aux
différents stades de création et développement
des entreprises, en valorisant l’ensemble des ac-
tifs de l’établissement
• Devenir un acteur spécialisé de la pré-incu-
bation, apportant sa contribution et les services
de l’établissement supérieur qui le soutient dans
le cadre d’un parcours de l’entrepreneuriat coor-
donné par les opérateurs locaux  : Technopoles,
collectivités…
Au-delà de ces grandes orientations, la prise en
compte de la diversité des situations au regard
des attentes des écosystèmes ne peut être assu-
rée que par chacun des établissements.
Les propositions présentées ci-après, sous forme d’un menu à adapter à chaque
environnement, ont pour objectif commun de renforcer les incubateurs et d’ac-
croître leur contribution au développement économique et à l’innovation dans
leurs territoires.
ê
13
Conférence des grandes écoles mars 2017
Aligner la stratégie de développement des incubateurs
avec la stratégie des établissements (triptyque Formation –
Recherche – Entrepreneuriat), les relations internationales
et l’animation du réseau des Alumni
Il est indispensable de considérer l’activité des
incubateurs, non comme un centre de coûts,
mais comme un investissement de long terme.
Ils doivent faire partie intégrante de la stratégie
des établissements d’enseignement supérieur
et de l’offre de valeur qu’ils présentent à leurs
financeurs, collectivités, mais surtout aux en-
treprises.
En matière d’enseignement
• Confirmer les incubateurs comme les sup-
ports indispensables au développement de
nouvelles approches pédagogiques actives
et à l’acculturation des étudiants au fait en-
trepreneurial (incubateurs pédagogiques)
• Développer la formation à l’intrapreneu-
riat(3)
désormais indispensable pour les en-
treprises qui développent les dynamiques
d’open innovation
• Développer une communication interne de
ces incubateurs vers les étudiants, au même
niveau que la communication qui en est as-
surée vers l’extérieur
• Attirer les étudiants pour faire des stages
dans des start up et notamment les entre-
prises accompagnées
En matière de recherche
• Accroître la valorisation de la recherche des
établissements en s’appuyant sur les capaci-
tés des incubateurs
• Pour les incubateurs fermés, définir l’origine
de la Propriété Intellectuelle comme critère
de qualification d’un projet
• Pour les incubateurs ouverts, développer
des démarches d’appel à manifestation d’in-
térêt favorisant le portage de projets desti-
nés à valoriser la Propriété Intellectuelle de
l’établissement par des entrepreneurs exté-
rieurs
• Renforcer les liens avec les structures de
valorisation portées par les autres acteurs
(Centres de R&D, SATT…)
• Favoriser les projets pluridisciplinaires,
source d’innovation
En matière d’animation du réseau
des Alumni
• Solliciter les réseaux d’alumni pour le finan-
cement de l’activité d’entrepreneuriat (un
axe prioritaire dans un contexte de concur-
rence forte)
• Développer les pratiques en lien avec le ré-
seau des alumni : mentorat, financement Bu-
siness Angels, mise en place de fonds dédiés
En matière d’internationalisation
• Développer les liens avec des incubateurs
similaires dans le cadre des accords de par-
tenariats internationaux (double diplôme ou
échange) ou de présence d’antennes dans
d’autres pays
• Participer aux démarches de globalisation
des établissements
• Exploiter les réseaux internationaux au sein
des écosystèmes, en particulier la French
Tech Hub(4)
3. Intrapreneuriat : la notion d’intrapreneuriat, hors son
champ d’application en management interne, désigne la
possibilité donnée aux salariés d’une entreprise de mener un
projet innovant tout en gardant leur statut.
4. Un hub French Tech est un « écosystème entrepreneurial »
structuré pour accélérer le développement des start-up
françaises souhaitant s’implanter et renforcer l’attractivité
de la French Tech à l’international auprès des entrepreneurs,
investisseurs ou média locaux.
1
LES PROPOSITIONS
14
Participer à la dynamique de l’open innovation
et à l’implication croissante des entreprises
dans l’entrepreneuriat
• Se positionner auprès des grandes
entreprises comme acteur majeur de
l’essaimage(5)
et de l’excubation(6)
en
mettant à disposition leurs lieux et
services d’accompagnement
• Développer les liens avec les entre-
prises locales et plus particulièrement
les grandes entreprises en démarche
d’open innovation
• Impliquer les grandes entreprises
dans l’accompagnement des start up
au titre du mécénat de compétence.
• S’impliquer dans les initiatives
conduites par les autres acteurs suppor-
tant cette dynamique
5. Essaimage : la notion d’essaimage désigne le
soutien apporté par une entreprise à ses salariés
pour la création ou la reprise d’une entreprise.
6. Excubation : la notion d’excubation désigne la
création d’une start-up par un grand groupe en
s’appuyant à la fois sur l’ADN de l’entreprise, les
équipes internes et des partenaires externes
3
Intégrer les écosystèmes et confirmer le rôle d’acteur du
développement économique des territoires en s’inscrivant
dans la création de Hubs régionaux pour l’entrepreneuriat
en association avec les différents acteurs de l’écosystème
économique et d’innovation.
• Confirmer le rôle d’acteur du dévelop-
pement économique par l’innovation
en valorisant une offre différenciée
au regard de la concurrence  : acteur
spécialisé de la pré-incubation ou
opérateur du développement écono-
mique de plein exercice, s’appuyant
sur l’expertise des écoles et les réseaux
d’alumni
• Développer les synergies et une lo-
gique de services partagés (géné-
riques) et de services spécifiques avec
les autres acteurs de l’accompagne-
ment de l’écosystème
• Définir les modalités de collaboration
(co-incubation, animations parta-
gées…)
• Développer les liens avec les initia-
tives et acteurs des filières applicatives
(French Tech, syndicats industriels,
programmes de centre de R&D pu-
blics…)
• Participer à la création de hubs techno-
logiques autour des différents acteurs
(ESR, SATT Incubateurs, CEEI, Techno-
poles, clusters et pôles, grandes entre-
prises et tissu économique local)
• Participer à la diffusion des pratiques
et méthodologies développées par les
écoles en matière d’entrepreneuriat,
pour favoriser une montée en puis-
sance rapide des PEPITE
2
15
Conférence des grandes écoles mars 2017
Développer des modèles opérationnels et financiers adaptés
• Redéfinir le cœur de métier des
incubateurs des établissements et
le mode d’interaction et de partena-
riat avec les opérateurs extérieurs de
l’écosystème: le triptyque Formation,
Recherche, Entrepreneuriat devant
s’inscrire dans les dynamiques terri-
toriales (technopoles, clusters)
• Définir le modèle: fermé au bénéfice
des seuls étudiants et alumni, ouvert
pour diffuser les compétences et les
talents des établissements au sein de
l’écosystème
• Définir le positionnement des incuba-
teurs au regard des phases de maturi-
té des projets, pré-incubation, incuba-
tion, développement
• Définir le mixte entre projets d’étu-
diants et projets portés par des alum-
ni plus expérimentés b projets plus
matures
• Privilégier les dynamiques de mise en
réseau avec d’autres établissements
ou écoles pour développer la diversi-
té des formations des créateurs
• Privilégier les outils collaboratifs et
partagés entre plusieurs établisse-
ments pour atteindre une masse
critique (modèle intégré des incuba-
teurs pluriécoles ou modèle partena-
rial)
• Définir un modèle financier pérenne
en consolidant des revenus récur-
rents :
– Financement des établissements
– Autofinancement dont part issue
des entreprises
– Implication des groupes « entre-
preneuriat/financement » voire
des fonds constitués portés par
les Alumni
– Fonds publics PIA 3, financement
européen
• Solliciter auprès des pouvoirs publics
le financement d’appels à projets de
création d’entreprise impliquant des
étudiants d’établissements de forma-
tion de disciplines différentes
4
Associer l’ensemble des acteurs de l’incubation pour mettre en place
de nouveaux outils partagés au niveau national
• Faire reconnaitre la spécificité de cette acti-
vité au regard des aides aux entreprises, no-
tamment au stade précoce afin de s’extraire
des obligations/contraintes associées (règle
de minimis,...)
• Inciter les pouvoirs publics à mettre en place
des bourses destinées aux détenteurs du
statut d’étudiant entrepreneur afin de facili-
ter la prise en charge des frais associés à leur
activité de porteur de projet.
• Favoriser le développement par chacun des
incubateurs d’une plateforme d’intermédia-
tion générique
– Accès à des services génériques en ligne
(suivi développement, support compta-
bilité, FAQ juridique, support RH)
– Accès aux BDE
– Accès au réseau des experts
– Accès au réseau des alumni (mentors,
relais commerciaux …)
• Animer un programme « cross border » fa-
cilitant les interactions entre acteurs locali-
sés dans le monde par :
– le renforcement de réseau d’incuba-
teurs internationaux partagés dans les
grandes métropoles internationales en
cohérence avec l’initiative French Tech
Hub
– la sollicitation des alumni implantés à
l’international.
5
16
Créer un label accélérateur(7)
pour les incubateurs qui
valorise les facteurs différenciants des établissements
d’enseignement supérieur
• Lien avec l’enseignement MBA
• Accès à des plateformes technolo-
giques
• Accès à un écosystème interne dense
d’utilisateurs/testeurs
• Accès à un pool de mentors parmi les
alumni
7. Accélérateur : structure d’accompagnement
à l’entrepreneuriat qui privilégie la densité de
l’accompagnement sur un temps court. Elle associe
un programme de formation et de mentorat destiné
à apprendre les techniques de pitch pour lever des
fonds et accélérer la phase de croissance
6
contacts : imen.missaoui@cge.asso.fr
presse : andre.bismuth@cge.asso.fr
ê
Conception, illustrations
et mise en pages
vir ule
vir ule
Valérie Latchague Causse
06 81 69 14 99
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Conférence des grandes écoles
11, rue Carrier-Belleuse - 75015 Paris
tél  : 01 46 34 08 42
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Incubateurs des établissements d'enseignement supérieur et de recherche et dynamique territoriale

  • 1. INCUBATEURS DES ÉTABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE RECHERCHE ET DYNAMIQUE TERRITORIALE mars 2017
  • 2. |À propos de iNNOECO Fondé en 2012 iNNOECO® , est un cabinet de conseil en management opérationnel dédié à la gestion de projet de développement économique et d’innovation. Les fondateurs Sylvain Dorschner et Hubert Duault, sont des experts de ces domaines, ayant assuré la direction de services de collectivités locales, d’agence de développement économique et d’innovation, et de pôle de compétitivité. De la traduction opérationnelle des stratégies sous forme de plans d’action à la réalisation de projets structurants, nous apportons aux collectivités et opérateurs du développement écono- mique, le talent, les savoir-faire multisectoriels et l’expérience de haut niveau opérationnel de nos conseillers experts. |À propos de la CGE Créée en 1973, la Conférence des grandes écoles (CGE) regroupe 222 établissements d’enseigne- ment supérieur et de recherche français et étrangers représentant tout le spectre des formations supérieures en Grandes écoles de niveau Master et au-delà. Assurant une formation de masse (41% des masters délivrés chaque année en France) et de recherche intensive, les Grandes écoles mettent en cohérence un projet pédagogique en fonction du profil de l’étudiant et des débouchés professionnels. Think tank pour l’enseignement supérieur et la recherche et défenseur des intérêts des Grandes écoles, la Conférence accrédite aussi des formations (MS, MSc, BADGE, CQC). Les 222 Grandes écoles membres permettent à la France de proposer une offre de formation et de recherche à déclinaisons multiples et de répondre ainsi aux besoins très variés des entreprises |À propos du Groupe Caisse des Dépôts La Caisse des Dépôts et ses filiales constituent un groupe public, investisseur de long terme au service de l’intérêt général et du développement économique des territoires. Sa mission a été réaf- firmée par la loi de modernisation de l’économie du 4 août 2008. Reconnu pour son expertise dans la gestion de mandats, le Groupe concentre son action sur quatre transitions stratégiques pour le développement à long terme de la France : les transitions territo- riale, écologique et énergétique, numérique et démographique. L’étude présentée dans ce document a été réalisée sous l’égide de la Conférence des grandes écoles, par le cabinet iNNOECO, avec le soutien du Groupe Caisse des Dépôts (CDC). La CGE remercie particulièrement tous les établissements qui ont participé à l’étude directement ou à travers leurs incubateurs.
  • 3. Conférence des grandes écoles mars 2017 LA SYNTHÈSE —————————————————————————————————————2 L’ÉTUDE ——————————————————————————————————————————— 4 ———————— Introduction ————————————————————————————4 ———————— Historique et nouvelles tendances—————————————4 ———————— Méthodologie ——————————————————————————— 5 ———————— Panorama générique ——————————————————————6 ———————— Un impact dépendant du positionnement et des modes d’intégration au sein des écosystèmes 7 ———————— Enjeux partagés et facteurs clés de succès ————— 11 LES PROPOSITIONS————————————————————————————————— 13 SOMMAIRE ———————— ———————— ———————— ———————— ———————— ————————
  • 4. 2 LA SYNTHÈSE ——————Les incubateurs des établissements d’enseignement supérieur et de recherche et leur impact sur la dynamique de développement économique des territoires ——————————————————————— Depuis 2008, et plus récemment depuis l’Appel à Projet pour les Pôles étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat (PEPITE), l’entre- preneuriat étudiant est en fort développement dans un environnement favorable. Les incuba- teurs des établissements d’enseignement supé- rieur couvrent désormais l’ensemble du territoire national et représentent un potentiel important en termes d’accompagnement de l’entrepreneu- riat. Durant cette période, l’incubation est devenue une véritable industrie qui se professionnalise. Auprès des incubateurs de développement éco- nomique local et des incubateurs scientifiques et académiques, de nombreuses initiatives sont portées par de nouveaux intervenants : grands groupes, banques, fonds d’investissement ou so- ciété de conseil. Le paysage de l’incubation est devenu concurrentiel. La présente étude met en évidence le position- nement stratégique remarquable des incubateurs des établissements d’enseignement supérieur. Elle préconise des actions destinées à accroître leur impact pour le développement économique de leurs territoires et le renforcement de leur rôle déjà déterminant dans la dynamique entre- preneuriale nationale. Le paysage des incubateurs est fortement hé- térogène du fait des spécificités des territoires et de l’évolution des stratégies des établissements en matière de formation et de soutien à l’entre- preneuriat. Quelques facteurs clés de succès communs émergent cependant pour assurer, au sein des établissements d’enseignement supérieur et de recherche, l’avenir des dispositifs de soutien et d’accompagnement à l’entrepreneuriat : • Promouvoir l’offre d’accompagnement à l’en- trepreneuriat face à la concurrence (incuba- teursprivésettoutesautresformesd’initiatives d’innovation), en valorisant les compétences spécifiques et les ressources des établisse- ments qui agissent comme facteur d’attrac- tivité pour l’écosystème • Consolider les savoir-faire à travers un ac- croissement du potentiel humain permet- tant d’atteindre une masse critique garan- tissant la qualité et la pérennité de l’action menée en matière d’entrepreneuriat
  • 5. 3 Conférence des grandes écoles mars 2017 3 • Mutualiser autant que possible les actions d’accompagnement à l’entrepreneuriat avec les opérateurs de l’écosystème notam- ment la concurrence pour constituer cette masse critique et favoriser les synergies indis- sociables pour le développement de l’innova- tion • Internationaliser les programmes de for- mation et d’accompagnement pour faire connaître les meilleures pratiques et facili- ter le développement des projets de création d’entreprise. Cette démarche doit valoriser les alumni et leurs réseaux qui favorisent l’exposi- tion aux marchés et/ou l’accès à des financeurs internationaux souvent gage de succès. Pour compléter cette analyse, des propositions ont été élaborées. Elles doivent cependant être évaluées et prise en compte au regard des at- tentes des écosystèmes de chacun des établis- sements. Il appartient à chacun d’en faire une évaluation spécifique, au regard d’une stratégie plus globale d’implication dans le développement économique et l’innovation de leurs territoires : • Aligner la stratégie de développement des incubateurs avec la stratégie des établisse- ments (triptyque Formation – Recherche – En- trepreneuriat), des relations internationales et de l’animation du réseau des Alumni • Intégrer les écosystèmes (pôles de compétiti- vité, structures de la recherche, entreprises…) tout en confirmant le rôle d’acteur du dévelop- pement économique des territoires. Cette ac- tion doit s’inscrire dans une logique de création de Hubs régionaux pour l’entrepreneuriat en association avec les différents acteurs de l’éco- système économique. • Participer à la dynamique de l’open innovation fondée sur le partage et la collaboration avec une implication croissante des entreprises dans l’entrepreneuriat • Développer des modèles opérationnels et fi- nanciers durables et adaptés pour les incuba- teurs des établissements d’enseignement su- périeur • Associer l’ensemble des acteurs de l’incubation pour mettre en place de nouveaux outils parta- gés au niveau national • Créer un « label accélérateur » pour les incu- bateurs qui valorise les facteurs différenciants des établissements d’enseignement supérieur et améliore leur visibilité. 3
  • 6. 4 L’ÉTUDEL’ÉTUDE ——————Introduction —————————————————————————————— Les incubateurs des établissements d’enseigne- ment supérieur représentent un potentiel signi- ficatif en termes d’accompagnement de l’entre- preneuriat et couvrent l’ensemble du territoire national. La Conférence des grandes écoles (CGE) a initié une étude spécifique sur les incubateurs dans le prolongement d’une enquête(1) Entrepre- neuriat qu’elle a menée en 2016. Cette étude a pour but d’analyser l’impact des incubateurs sur la contribution des établisse- ments d’enseignement supérieur et de recherche à l’innovation et au développement économique des territoires. Elle vise à définir les conditions d’amélioration et de développement de leurs pratiques, notamment au regard de l’articulation avec les différents acteurs. ——————Historique et nouvelles tendances ——————————— Très souvent impliqués dans les premières initia- tives de soutien au développement économique par l’innovation, notamment représentés par le déploiement des Technopoles dans les années 1990, les incubateurs des Grandes écoles ont été des acteurs précurseurs d’une dynamique entre- preneuriale en plein essor. On distinguera plu- sieurs phases  : • En 1999, la loi Allègre participe au développe- ment de l’entrepreneuriat par les chercheurs • Depuis 2002, on assiste à une accélération du développement des incubateurs issus d’initia- tives diverses • Depuis 2008, et plus récemment depuis l’Appel à Projet pour les Pôles étudiants pour l’innova- tion, le transfert et l’entrepreneuriat (PEPITE) initié dans la suite des Pôles Entrepreneuriat Etudiant (PEE) et la mise en place du statut d’étudiant entrepreneur, l’entrepreneuriat étu- diant est en fort développement dans un envi- ronnement favorable. Au sein du panel ayant participé à l’enquête de 2016, 65  % des établissements disposent d’un incubateur (en propre ou partagé), les plus an- ciens datant de 1984. Ce développement va de pair avec la mise en place progressive de forma- tion à l’entrepreneuriat (62 % des établissements) et d’autres dispositifs complémentaires tels que les « fab lab » ou les accélérateurs. Cette évolution s’appuie sur l’émergence de l’économie de la connaissance et l’évolution des mentalités face à l’entrepreneuriat. Celui-ci est désormais perçu comme un véritable levier pour le développement économique et l’innovation. De nombreux freins ont été levés ces dernières années avec la multiplication de structures d’ac- compagnement. Dans le même temps, l’incubation devient une vé- ritable industrie qui se professionnalise et se dé- veloppe. Différents types d’incubateurs se struc- turent avec l’apparition de nouveaux porteurs d’initiatives, notamment privées  : grands groupes, banques, fonds d’investissement ou société de conseil, densifiant le paysage au côté des incuba- teurs de développement économique local et des incubateurs scientifiques et académiques. Le paysage de l’incubation est devenu concur- rentiel, les opérateurs doivent s’assurer de leur capacité à répondre aux critères de succès d’un incubateur. Ceux-ci reposent sur des équipes de management expérimentées dans l’accompagne- ment, garantes d’un comportement entrepreneu- rial. Elles animent des réseaux qui permettent la mise en relation des entrepreneurs avec les meil- leurs partenaires commerciaux, industriels, tech- niques, institutionnels et d’expertises. Les meil- leurs incubateurs ont donc des liens forts avec leur environnement. 1. Enquête CGE/Echostart « entrepreneuriat dans les Grandes écoles ». Octobre 2016 ——————————————————————
  • 7. 5 Conférence des grandes écoles mars 2017 ——————Méthodologie ————————————————————————————— L’un des enjeux de cette démarche était de prendre en compte la diversité des contextes et de la nature des écosystèmes dans lesquels s’intègrent ces incubateurs. Dans le but de dissocier la dynamique propre des incubateurs des facteurs exogènes liés à leur environnement, un panel a été constitué à partir des 59 incubateurs ayant participé à l’enquête de 2016. La méthodologie s’appuie sur une démarche de classification permettant d’isoler les facteurs de variabilité liés aux caractéristiques suivantes  : • Les critères de qualification de la structura- tion de l’environnement. Ils prennent unique- ment en compte le contexte dans lequel évolue l’incubateur en matière d’aide et soutien à l’en- trepreneuriat, allant d’environnements peu dyna- miques et peu actifs, à très structurés et actifs, notamment dans le cadre des Métropoles • Les critères de densité de l’écosystème. Ils prennent en compte la présence d’un tissu in- dustriel, et/ou de recherche renforcée par la pré- sence de réseaux d’acteurs (clusters, pôles de compétitivité, dispositifs du PIA, investisseurs, ex- perts). L’ensemble de ces opérateurs donne accès à l’incubateur, à des connaissances et des investis- sements technologiques, allant d’environnements peu diversifiés à des environnements très riches. La prise en compte spécifique des incubateurs créés avant 2011 et ayant de ce fait construit une solide expérience, a permis d’isoler un échantillon réduit à 10 incubateurs. Ils ont fait l’objet d’une enquête directe, permettant ainsi de construire un panorama des caractéristiques communes et de définir 4 familles en fonction du positionne- ment et des modes d’intégration au sein des éco- systèmes. Cet échantillon rassemble   : AgroValo Méditerranée, CentraleSupélec Entrepreneuriat, Blue Factory, Incubateur Descartes, emLyon Incu- bator, Incubateur Audencia-Centrale Nantes-EN- SA Nantes, Tonic Incubation, Young Entrepreneur Center, Incubateur Mines d’Alès et ESTIA Entre- prendre.
  • 8. 6 ——————Panorama générique ——————————————————————— Caractéristiques : des structures professionnelles et performantes Si les structures sont de tailles diverses, de 1 à 6 ETP, elles sont le plus souvent de taille modeste (2,5  ETP en moyenne sur l’échantillon) voire sous-critique et ont adopté un mode de fonction- nement frugal. Les modèles financiers sont fragiles et dépendent du soutien variable des écoles et des subventions des collectivités pour lesquels la concurrence de- vient vive. Dans un environnement concurrentiel où l’effet de masse critique devient déterminant pour assurer un service complet et de qualité, ce point est majeur. Le volume d’activité est important au regard des moyens mis en place, avec 12 projets pré-incubés et/ou incubés par ETP. La qualité des équipes et leur professionnalisme permet d’assurer une qualité répondant aux meil- leurs standards de la profession. Un taux de pé- rennité des entreprises créées de près de 80 % à 3 ans et 72 % à 5 ans reflète la qualité de la matu- ration du projet et de l’accompagnement de l’en- treprise créée. Ces chiffres prennent en compte l’activité d’incubation proprement dite. Les activités de pré-incubation qui restent une part importante de l’activité des incubateurs étu- diés se caractérisent naturellement par des taux d’aboutissement nettement moins élevés. Le taux de création d’entreprises issues des projets de pré-incubation est notamment impacté par la part des projets étudiants. Les incubateurs n’ap- pliquent pas les mêmes critères aux projets exté- rieurs émanant de porteurs n’appartenant pas à l’environnement de l’établissement et aux projets étudiants de leurs établissements, en cohérence avec l’objectif pédagogique de ces derniers. Pour les projets extérieurs, le taux d’aboutissement va- rie de 30 à 60 % des projets reçus. La part des étudiants créateurs d’entreprise en sortie de cursus est de 5,3 %, ce qui prouve une évolution de la mentalité des étudiants qui adoptent le fait entrepreneurial comme une com- posante de leur carrière. Notons qu’au regard de la situation dans certains pays, 15 % des diplômés de l’enseignement supérieur devraient être ap- pelés à devenir entrepreneurs (US = 14 %, source GEM 2016 2017 Report - Global Entrepreneurship Monitor). En termes de bonnes pratiques, chacun assure l’association désormais systématique entre la création d’espaces d’incubation destinés à l’ac- compagnement individuel, et le développement de programmes d’incubation qui privilégient l’ef- fet de mixité de formation et les échanges entre participants. De même, sont de plus en plus appli- quées les nouvelles pratiques entrepreneuriales de l’ « effectuation(2) » et du « lean startup » qui concourent à l’accélération des démarches d’in- novation. 2. Effectuation  : notion qui stipule que le projet entrepreneurial démarre non pas avec l’idée mais avec l’entrepreneur qui part de ses ressources pour définir ses objectifs. La vision se construit au fur et à mesure que progresse l’idée, le projet, grâce aux partenariats développés avec d’autres personnes. Positionnement interne : un lien entre les incubateurs et les établissements à redéfinir À l’origine, la mise en place des incubateurs des Grandes écoles a répondu à des motivations dif- férenciées : valorisation de la recherche, support pédagogique d’une nouvelle thématique de re- cherche et d’enseignement, voire le développe- ment de nouveaux profils tels que les ingénieurs entrepreneurs. Cela conduit en une grande varié- té dans le mode de rattachement : direction de la recherche, direction de l’enseignement, direction de la formation continue. De même le périmètre de l’incubateur peut être intégré dans une struc- ture dédiée à l’entrepreneuriat ou au contraire en être le support. Certains ont un positionnement de structure de moyens partagés relativement au- tonome dans le cas des incubateurs pluri-écoles. Cette diversité va de pair avec les profils des di-
  • 9. 7 Conférence des grandes écoles mars 2017 recteurs, certains étant enseignant-chercheur, d’autres entrepreneur-expert. Ceci impacte tant la culture de l’incubateur et le mode d’accompa- gnement que le choix en matière de stratégie de développement, qu’elle soit autonome ou inté- grée au sein de l’école. Beaucoup d’incubateurs ont évolué en passant de l’accompagnementtrèsenamontdesétudiantsde leur établissement – en fait de la pré-incubation – à un positionnement d’incubateur de projets plus proches des marchés, tout en tentant de rester cohérents avec leurs missions de formation. Mais face à la concurrence, les incubateurs tentent de redéfinir un positionnement qui valorise les spéci- ficités de leurs établissements et constituent des micro-clusters associant recherche, enseigne- ment et entrepreneuriat. À ce titre, les actions de mise en relation avec les compétences internes des établissements (services de valorisation, la- boratoires de recherche, services de relations en- treprises) sont une part significative de la valeur ajoutée apportée aux entrepreneurs. On note, de même, des caractéristiques variables en matière d’adaptation des cursus pédagogiques aux contraintes de la création d’entreprise. Cer- tains établissements optent pour une période en fin de cursus, sous forme de stage de fin de scolarité, alors que d’autres structurent plusieurs périodes réparties au long du cursus. Positionnement externe : une intégration limitée par manque de moyens humains Les établissements d’enseignement supérieur sont des acteurs locaux importants dans les stratégies de recherche et d’industrie. Fortement intégrés dans les dynamiques locales, ils sont identifiés au vu des capacités de support qu’ils apportent et se font désormais reconnaître comme des acteurs principaux contribuant directement au développe- ment et à l’innovation des entreprises. Leurs incubateurs bénéficient de cette intégration mais le plus souvent leur interaction avec les éco- systèmes reste insuffisante en grande partie faute de moyens humains disponibles. Ceci entraîne un accès limité aux ressources externes (réseaux, ex- perts, soutiens publics) et des dynamiques de mu- tualisation de moyens ou de programme réduites. Plus spécifiquement, les interactions entre les incubateurs des écoles avec les initiatives entre- preneuriales des Universités (PEPITE), qui ont été créées afin de permettre un cadre unique et partagé pour tout étudiant entrepreneur (statut étudiant-entrepreneur), sont relativement faibles. Ceci est sans doute lié au manque de maturité de ces dispositifs encore récents et une différence d’objectifs et de priorités, les incubateurs étant plus orientés vers la réalisation que vers la sen- sibilisation. ——————Un impact dépendant du positionnement et des modes d’intégration au sein des écosystèmes ———— Des situations spécifiques Il n’existe pas de modèle émergent, on constate une forte hétérogénéité dans le paysage des incubateurs du fait des spécificités des terri- toires et de l’évolution des stratégies des établis- sements en matière de formation et de soutien à l’entrepreneuriat. En effet, l’incubation est le plus souvent considérée comme un nouveau métier dont il a fallu définir le positionnement au côté des missions de recherche et d’enseignement. On distingue ainsi plusieurs typologies qui se struc- turent autour de critères multiples et notamment : • Les incubateurs fermés (réservés aux étu- diants/personnels/alumni) vs les incubateurs ouverts tous porteurs • Les incubateurs mono-école, les incubateurs pluriétablissements (pluriécoles sur un même territoire avec complémentarité des écoles – pluriécoles d’un même réseau sur plusieurs localisations) • Les incubateurs généralistes, les incubateurs thématisés
  • 10. 8 Afin de faciliter l’analyse, un cadre a été structuré autour des axes suivants : • Le critère d’environnement résultant de la synthèse des deux caractéristiques d’environ- nement initialement utilisées à savoir le dyna- misme de l’environnement entrepreneurial et la densité de l’écosystème • Le critère de mode de fonctionnement au regard de l’écosystème intégrant deux critères : le fonctionnement intégré (« Stand Alone ») vs le fonctionnement imbriqué avec d’autres acteurs de l’environnement et l’ouverture de l’incubateur aux porteurs de projets extérieurs à l’établissement. Ces deux variables se révé- lent corrélées. Il en résulte la définition de 4 familles pour les- quelles les caractéristiques sont relativement homogènes au regard de leur environnement (communautés urbaines, métropoles régionales, grandes métropoles (Paris-Lyon)) : Mode de fonctionnement de l’incubateur non viable compte tenu de son environnement Critère de mode de fonctionnement Critère d’environnement Ecosystème denseEcosystème disséminé Incubateur fermé Fonctionnement imbriqué Fonctionnement intégré Paris / Lyon MétropolesCommunautés urbaines Incubateur ouvert F2 F3 F4 F1 Ecosystème disséminé Fonctionnement
  • 11. 9 Conférence des grandes écoles mars 2017Conférence des grandes écoles 9 Famille 1 : Fonctionnement imbriqué/ ouvert – Communautés urbaines • Positionnement sur la pré-incubation • Ouvert en matière d’origine des porteurs de projets • Thématisé sur les compétences technolo- giques de l’établissement (écoles d’ingénieur), généraliste dans le cadre de groupement • Forte articulation avec les partenaires locaux pour assurer l’accompagnement des projets dans les phases de création et de développe- ment, parfois éléments constitutifs des ser- vices d’une Technopole • Mise à disposition des compétences de l’école au service des projets de territoire : point d’ac- cès privilégié entre le monde économique et académique • Participation active à la dynamique locale de développement économique • Acteurs structurants de l’écosystème Famille 2 : Fonctionnement imbriqué/incubateur ouvert – Métropoles régionales • Positionnement sur la pré-incubation • Ouvert en matière d’origine des projets • Thématisé sur les compétences technolo- giques de l’établissement (écoles d’ingénieur) • Articulation avec les partenaires locaux pour assurer l’accompagnement des projets dans les phases de création et de développement • Mise à disposition des compétences de l’éta- blissement au service des projets de territoire • Participation significative à la dynamique locale de développement économique parmi les ac- teurs de l’entrepreneuriat • Interactions avec l’écosystème limitées par le manque de ressources internes Mode de fonctionnement de l’incubateur non viable compte tenu de son environnement Critère de mode de fonctionnement Critère d’environnement Ecosystème denseEcosystème disséminé Incubateur fermé Fonctionnement imbriqué Fonctionnement intégré Paris / Lyon MétropolesCommunautés urbaines Incubateur ouvert F1 Mode de fonctionnement de l’incubateur non viable compte tenu de son environnement Critère de mode de fonctionnement Critère d’environnement Ecosystème denseEcosystème disséminé Incubateur fermé Fonctionnement imbriqué Fonctionnement intégré Paris / Lyon MétropolesCommunautés urbaines Incubateur ouvert F2
  • 12. 10 Famille 4 : Fonctionnement intégré/Incubateur fermé – Grande métropole (Paris-Lyon) • Positionnement sur la pré-incubation, l’incubation • Incubateur fermé • Incubateur intégré au fonctionnement de l’école • Thématisé sur les compétences technolo- giques de l’établissement (écoles d’ingénieur) • Peu d’implication dans le fonctionnement de l’écosystème Famille 3 : Mixité de fonctionnement imbriqué/intégré / incubateur ouvert/fermé – Métropoles régionales et grandes Métropoles (Paris-Lyon) • Positionnement sur la pré-incubation, l’incuba- tion voire le développement • Taux de projets externes fortement encadrés • Généraliste ou multi thématique • Incubateur intégré au fonctionnement de l’école ou des écoles dans le cas de groupe- ments • Proposition de la gamme complète de services aux projets • Interactions avec l’écosystème réduites dues aux ressources internes limitées • En situation de forte concurrence avec les nouveaux intervenants Mode de fonctionnement de l’incubateur non viable compte tenu de son environnement Critère de mode de fonctionnement Critère d’environnement Ecosystème denseEcosystème disséminé Incubateur fermé Fonctionnement imbriqué Fonctionnement intégré Paris / Lyon MétropolesCommunautés urbaines Incubateur ouvert F3 Mode de fonctionnement de l’incubateur non viable compte tenu de son environnement Critère de mode de fonctionnement Critère d’environnement Ecosystème denseEcosystème disséminé Incubateur fermé Fonctionnement imbriqué Fonctionnement intégré Paris / Lyon MétropolesCommunautés urbaines Incubateur ouvert F4
  • 13. 11 Conférence des grandes écoles mars 2017 ——————Enjeux partagés et facteurs clés de succès ———— Ce panorama présente une analyse du position- nement stratégique des incubateurs des établis- sements d’enseignement supérieur. Il permet de préconiser des actions destinées à accroître leur impact pour le développement économique et l’innovation dans leurs territoires et renforcer leur rôle déjà déterminant dans la dynamique entrepre- neuriale régionale et nationale. Enjeux Les établissements d’enseignement supérieur doivent être en mesure de poursuivre leur adap- tation aux nouveaux besoins de leurs étudiants pour lesquels l’entrepreneuriat, bien plus qu’une attitude et un savoir-être, est appelé à devenir une perspective de carrière. Les carrières linéaires des cadres dans un nombre limité d’entreprises ne devenant plus la norme, il est désormais vital de penser l’intégration des étudiants/diplô- més non plus seulement dans les grandes en- treprises, mais dans tous types de structure, entreprise en création et/ou fort développe- ment. La quintessence d’un tel comportement entrepreneurial reste la décision de devenir en- trepreneur. L’entrepreneuriat devenant un axe majeur du développement économique, l’implication des établissements est donc incontournable. Il est cependant urgent de trouver un modèle de fi- nancement pour les incubateurs afin de conso- lider les savoir-faire, en assurant la pérennité des équipes de management, accroître la capacité de mise en réseau au bénéfice des porteurs de pro- jets et développer de nouvelles activités d’accélé- ration ou d’essaimage. De plus, le déploiement des activités de recherche au sein des établissements d’enseignement supé- rieur et de recherche, en réponse aux critères de classement internationaux implique de déve- lopper les sources de revenus dans un contexte de réduction des financements publics. Pour les écoles d’ingénieur, les transferts de technologies et le développement des licences vers l’industrie, la création de start-up dans lesquelles peuvent être détenues des actions, sont plus que jamais nécessaires et doivent être soutenus par une dy- namique d’entrepreneuriat. Enfin, pour assurer leur rôle dans le développe- ment économique de leurs territoires, les établis- sements doivent intégrer les attentes qui éma- nent des différents acteurs de l’écosystème à leur égard. Le développement économique par l’innovation se structure autour d’écosystèmes de croissance  : Technopole, Cluster impliquant des interactions fortes entre les acteurs. Les éta- blissements d’enseignement supérieur en ré- pondant aux sollicitations des entreprises qui adoptent les fondamentaux de l’open innova- tion, ont l’opportunité de devenir les acteurs de référence de ces écosystèmes en articulant les différentes composantes d’un triptyque Formation, Recherche, Entrepreneuriat. Facteurs clés de succès Pour répondre à ces enjeux, les directions des établissements doivent assurer le développement d’une activité d’incubation à la convergence des typologies suivantes. 1 2 Lien projet/référent équipe de recherche (incubateur technologique) 2 2 Entrepreneuriat comme support pédagogique (incubateur pédagogique) 3 2 Formation enrichie des recherches sur les modalités de création d’entreprise (incubateur lié à une chaire) 4 2 Incubateur imbriqué dans son écosystème valorisant les compétences et actifs spécifiques de l’établissement Entrepreneuriat 4 FormationRecherche Développement économique 1 2 3
  • 14. 12 Les facteurs clés de succès de cette démarche sont les suivants : • Promouvoir l’offre d’accompagnement face à la concurrence (incubateurs privés et toutes autres formes d’initiatives d’in- novation), en valorisant les compétences spé- cifiques et les ressources des établissements qui agissent comme facteur d’attractivité pour l’écosystème • Consolider les savoir-faire en développant une masse critique, seule garante de la qualité et de la pérennité de l’action menée en matière d’entrepreneuriat • Mutualiser autant que possible avec les autres opérateurs pour constituer cette masse critique et favoriser les synergies indis- pensables pour le développement de l’innova- tion • Internationaliser les programmes de for- mation et d’accompagnement pour faire connaître les meilleures pratiques et facili- ter le développement des projets de création d’entreprise. Cette démarche doit valoriser les alumni et leurs réseaux qui favorisent l’exposi- tion aux marchés et/ou l’accès à des financeurs internationaux souvent gage de succès. En termes de stratégie de positionnement au sein des écosystèmes locaux, et face au nouveau contexte concurrentiel l’alternative apparaît la suivante : • Devenir un opérateur du développement économique local de plein exercice, en déve- loppant un modèle incubateur-accélérateur délivrant une gamme complète de services aux différents stades de création et développement des entreprises, en valorisant l’ensemble des ac- tifs de l’établissement • Devenir un acteur spécialisé de la pré-incu- bation, apportant sa contribution et les services de l’établissement supérieur qui le soutient dans le cadre d’un parcours de l’entrepreneuriat coor- donné par les opérateurs locaux  : Technopoles, collectivités… Au-delà de ces grandes orientations, la prise en compte de la diversité des situations au regard des attentes des écosystèmes ne peut être assu- rée que par chacun des établissements. Les propositions présentées ci-après, sous forme d’un menu à adapter à chaque environnement, ont pour objectif commun de renforcer les incubateurs et d’ac- croître leur contribution au développement économique et à l’innovation dans leurs territoires. ê
  • 15. 13 Conférence des grandes écoles mars 2017 Aligner la stratégie de développement des incubateurs avec la stratégie des établissements (triptyque Formation – Recherche – Entrepreneuriat), les relations internationales et l’animation du réseau des Alumni Il est indispensable de considérer l’activité des incubateurs, non comme un centre de coûts, mais comme un investissement de long terme. Ils doivent faire partie intégrante de la stratégie des établissements d’enseignement supérieur et de l’offre de valeur qu’ils présentent à leurs financeurs, collectivités, mais surtout aux en- treprises. En matière d’enseignement • Confirmer les incubateurs comme les sup- ports indispensables au développement de nouvelles approches pédagogiques actives et à l’acculturation des étudiants au fait en- trepreneurial (incubateurs pédagogiques) • Développer la formation à l’intrapreneu- riat(3) désormais indispensable pour les en- treprises qui développent les dynamiques d’open innovation • Développer une communication interne de ces incubateurs vers les étudiants, au même niveau que la communication qui en est as- surée vers l’extérieur • Attirer les étudiants pour faire des stages dans des start up et notamment les entre- prises accompagnées En matière de recherche • Accroître la valorisation de la recherche des établissements en s’appuyant sur les capaci- tés des incubateurs • Pour les incubateurs fermés, définir l’origine de la Propriété Intellectuelle comme critère de qualification d’un projet • Pour les incubateurs ouverts, développer des démarches d’appel à manifestation d’in- térêt favorisant le portage de projets desti- nés à valoriser la Propriété Intellectuelle de l’établissement par des entrepreneurs exté- rieurs • Renforcer les liens avec les structures de valorisation portées par les autres acteurs (Centres de R&D, SATT…) • Favoriser les projets pluridisciplinaires, source d’innovation En matière d’animation du réseau des Alumni • Solliciter les réseaux d’alumni pour le finan- cement de l’activité d’entrepreneuriat (un axe prioritaire dans un contexte de concur- rence forte) • Développer les pratiques en lien avec le ré- seau des alumni : mentorat, financement Bu- siness Angels, mise en place de fonds dédiés En matière d’internationalisation • Développer les liens avec des incubateurs similaires dans le cadre des accords de par- tenariats internationaux (double diplôme ou échange) ou de présence d’antennes dans d’autres pays • Participer aux démarches de globalisation des établissements • Exploiter les réseaux internationaux au sein des écosystèmes, en particulier la French Tech Hub(4) 3. Intrapreneuriat : la notion d’intrapreneuriat, hors son champ d’application en management interne, désigne la possibilité donnée aux salariés d’une entreprise de mener un projet innovant tout en gardant leur statut. 4. Un hub French Tech est un « écosystème entrepreneurial » structuré pour accélérer le développement des start-up françaises souhaitant s’implanter et renforcer l’attractivité de la French Tech à l’international auprès des entrepreneurs, investisseurs ou média locaux. 1 LES PROPOSITIONS
  • 16. 14 Participer à la dynamique de l’open innovation et à l’implication croissante des entreprises dans l’entrepreneuriat • Se positionner auprès des grandes entreprises comme acteur majeur de l’essaimage(5) et de l’excubation(6) en mettant à disposition leurs lieux et services d’accompagnement • Développer les liens avec les entre- prises locales et plus particulièrement les grandes entreprises en démarche d’open innovation • Impliquer les grandes entreprises dans l’accompagnement des start up au titre du mécénat de compétence. • S’impliquer dans les initiatives conduites par les autres acteurs suppor- tant cette dynamique 5. Essaimage : la notion d’essaimage désigne le soutien apporté par une entreprise à ses salariés pour la création ou la reprise d’une entreprise. 6. Excubation : la notion d’excubation désigne la création d’une start-up par un grand groupe en s’appuyant à la fois sur l’ADN de l’entreprise, les équipes internes et des partenaires externes 3 Intégrer les écosystèmes et confirmer le rôle d’acteur du développement économique des territoires en s’inscrivant dans la création de Hubs régionaux pour l’entrepreneuriat en association avec les différents acteurs de l’écosystème économique et d’innovation. • Confirmer le rôle d’acteur du dévelop- pement économique par l’innovation en valorisant une offre différenciée au regard de la concurrence  : acteur spécialisé de la pré-incubation ou opérateur du développement écono- mique de plein exercice, s’appuyant sur l’expertise des écoles et les réseaux d’alumni • Développer les synergies et une lo- gique de services partagés (géné- riques) et de services spécifiques avec les autres acteurs de l’accompagne- ment de l’écosystème • Définir les modalités de collaboration (co-incubation, animations parta- gées…) • Développer les liens avec les initia- tives et acteurs des filières applicatives (French Tech, syndicats industriels, programmes de centre de R&D pu- blics…) • Participer à la création de hubs techno- logiques autour des différents acteurs (ESR, SATT Incubateurs, CEEI, Techno- poles, clusters et pôles, grandes entre- prises et tissu économique local) • Participer à la diffusion des pratiques et méthodologies développées par les écoles en matière d’entrepreneuriat, pour favoriser une montée en puis- sance rapide des PEPITE 2
  • 17. 15 Conférence des grandes écoles mars 2017 Développer des modèles opérationnels et financiers adaptés • Redéfinir le cœur de métier des incubateurs des établissements et le mode d’interaction et de partena- riat avec les opérateurs extérieurs de l’écosystème: le triptyque Formation, Recherche, Entrepreneuriat devant s’inscrire dans les dynamiques terri- toriales (technopoles, clusters) • Définir le modèle: fermé au bénéfice des seuls étudiants et alumni, ouvert pour diffuser les compétences et les talents des établissements au sein de l’écosystème • Définir le positionnement des incuba- teurs au regard des phases de maturi- té des projets, pré-incubation, incuba- tion, développement • Définir le mixte entre projets d’étu- diants et projets portés par des alum- ni plus expérimentés b projets plus matures • Privilégier les dynamiques de mise en réseau avec d’autres établissements ou écoles pour développer la diversi- té des formations des créateurs • Privilégier les outils collaboratifs et partagés entre plusieurs établisse- ments pour atteindre une masse critique (modèle intégré des incuba- teurs pluriécoles ou modèle partena- rial) • Définir un modèle financier pérenne en consolidant des revenus récur- rents : – Financement des établissements – Autofinancement dont part issue des entreprises – Implication des groupes « entre- preneuriat/financement » voire des fonds constitués portés par les Alumni – Fonds publics PIA 3, financement européen • Solliciter auprès des pouvoirs publics le financement d’appels à projets de création d’entreprise impliquant des étudiants d’établissements de forma- tion de disciplines différentes 4 Associer l’ensemble des acteurs de l’incubation pour mettre en place de nouveaux outils partagés au niveau national • Faire reconnaitre la spécificité de cette acti- vité au regard des aides aux entreprises, no- tamment au stade précoce afin de s’extraire des obligations/contraintes associées (règle de minimis,...) • Inciter les pouvoirs publics à mettre en place des bourses destinées aux détenteurs du statut d’étudiant entrepreneur afin de facili- ter la prise en charge des frais associés à leur activité de porteur de projet. • Favoriser le développement par chacun des incubateurs d’une plateforme d’intermédia- tion générique – Accès à des services génériques en ligne (suivi développement, support compta- bilité, FAQ juridique, support RH) – Accès aux BDE – Accès au réseau des experts – Accès au réseau des alumni (mentors, relais commerciaux …) • Animer un programme « cross border » fa- cilitant les interactions entre acteurs locali- sés dans le monde par : – le renforcement de réseau d’incuba- teurs internationaux partagés dans les grandes métropoles internationales en cohérence avec l’initiative French Tech Hub – la sollicitation des alumni implantés à l’international. 5
  • 18. 16 Créer un label accélérateur(7) pour les incubateurs qui valorise les facteurs différenciants des établissements d’enseignement supérieur • Lien avec l’enseignement MBA • Accès à des plateformes technolo- giques • Accès à un écosystème interne dense d’utilisateurs/testeurs • Accès à un pool de mentors parmi les alumni 7. Accélérateur : structure d’accompagnement à l’entrepreneuriat qui privilégie la densité de l’accompagnement sur un temps court. Elle associe un programme de formation et de mentorat destiné à apprendre les techniques de pitch pour lever des fonds et accélérer la phase de croissance 6 contacts : imen.missaoui@cge.asso.fr presse : andre.bismuth@cge.asso.fr ê
  • 19. Conception, illustrations et mise en pages vir ule vir ule Valérie Latchague Causse 06 81 69 14 99 Crédit photo © Fotolia
  • 20. Conférence des grandes écoles 11, rue Carrier-Belleuse - 75015 Paris tél  : 01 46 34 08 42 info@cge.asso.fr - www.cge.asso.fr lettre d’information  : www.cge-news.com