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2012
132017
18
APPLI>SOCIÉTÉ
L’INTELLIGENCE
ARTIFICIELLE
Au cœur de la fabrique
VALEURS DISCRÈTES
PORTRAITS DE
SCIENTIFIQUES
Face/Profil : Mélanie Prague
 
PASSERELLES
THÈSE CIFRE
Focus sur ce dispositif
tripartite
UN AN DE RECHERCHE 	 AU CENTRE INRIA BORDEAUX _ SUD-OUEST
plug’inMAGAZINE
6
L
e numérique a transformé et continue de
transformer de nombreux aspects de nos
vies personnelles et professionnelles.
Pour expliquer ce processus, son caractère
profond et son impact, des métaphores sont
parfois utilisées. On parle ainsi de «tsunami
numérique», par exemple. Si elle permet de
faire comprendre l’importance du processus,
cette image sous-entend toutefois qu’on ne
pourrait que le subir, ou au mieux le surfer.
Contrairement aux phénomènes naturels, la
transformation numérique ne s’impose pas à
nous, elle résulte exclusivement de nos choix.
Les structures de recherche et les personnes
qui les composent choisissent les sujets sur lesquels elles travaillent. Les mêmes ou d’autres
choisissent de raffiner certaines des idées produites. Les mêmes ou d’autres choisissent de
les combiner pour proposer de nouveaux objets et services numériques. Le cadre législatif
et réglementaire détermine aussi les conditions dans lesquelles ils peuvent être déployés.
Ce processus prend du temps : les technologies numériques qui auront un impact significatif
dans la dizaine d’années à venir existent sans doute déjà depuis dix ans. Tout ce que nous
pouvons faire pour expliquer nos choix, éclairer ceux des autres et accélérer le processus est
utile.
Inria est présent en Nouvelle-Aquitaine depuis quinze ans. Le centre de recherche
Bordeaux – Sud-Ouest compte  aujourd’hui dix-neuf équipes de recherche à Bordeaux et
deux à Pau, appuyées par huit services administratifs. Il emploie près de 200 personnes qui
collaborent dans des équipes communes avec l’université de Bordeaux, le CNRS, Bordeaux INP,
l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, l’Inserm, l’Inra, l’Institut d’Optique et l’ENSTA. L’ex-
cellence des recherches menées est régulièrement reconnue par des experts internationaux.
Les équipes du centre sont aussi à l’origine de nombreux développements technologiques et
impliquées dans des actions de transfert vers de grands groupes mais aussi des PME et TPE
de la région.
Inria présentera bientôt son plan stratégique scientifique pour les années 2018-2022. Ce
sera pour nous l’occasion d’expliquer les défis auxquels nous comptons principalement nous
attaquer sur cette période. En 2018, nous déploierons aussi en Nouvelle-Aquitaine — grâce
au soutien de la Région — le dispositif InriaTech destiné à compléter nos moyens actuels de
soutien à l’innovation et au développement économique du territoire.
En attendant de pouvoir vous en dire plus sur ces sujets, je suis heureux de partager avec
vous à travers ce magazine quelques-uns de nos récents projets.
Nicolas Roussel
Directeur du centre de recherche Inria Bordeaux _ Sud-Ouest
ÉDITO
4
MAGAZINE
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HYPERLIEN
L’exploration toujours plus approfondie des mécanismes biologiques
et l’utilisation de nouveaux outils technologiques dans le domaine de
la santé ont pour conséquence la génération de données massives de
sources multiples (biologiques, génétiques, images, signaux...).
Un des défis de la médecine actuelle est d’intégrer l’ensemble de ces
informations tant à l’échelle individuelle pour chaque patient que sur de
larges effectifs et de les associer à des algorithmes décisionnels pour
offrir une prise en charge médicale optimale et sur mesure. Le numérique
devient ainsi de plus en plus incontournable en médecine, comme en
témoigne le nom de notre institut, Liryc, unique institut entièrement
consacré à la cardiologie en France, de « rythmologie et modélisation
cardiaque » qui compte Inria parmi ses membres fondateurs.
Dans le domaine de la rythmologie cardiaque, les sciences numériques
représentent un atout majeur pour la recherche. Nous pouvons citer
comme exemples les modèles de l’activité électrique du cœur qui
permettent une aide à la compréhension plus détaillée des mécanismes
arythmiques ou encore la modélisation multimodale qui intègre de
multiples données complexes (imagerie haute résolution de structure,
signaux multidimensionnels,…) afin d’anticiper l’effet des traitements.
La médecine de demain sera personnalisée et multiconnectée position-
nant le numérique comme un acteur majeur de la recherche médicale.
Les puissances de calcul aujourd’hui disponibles permettent des
simulations fines et répétées mais le nouveau challenge sera l’adap-
tation des modèles à chaque patient tant la variabilité entre individus
est importante. Au-delà, l’avènement de la e-santé placera aussi le
numérique au cœur du suivi quotidien de la santé des populations, le
rendant indissociable de la médecine.
Julie Boussuge-Rozé
Directrice exécutive de l’IHU Liryc
L’Institut de Rythmologie et de modélisation Cardiaque
NOUVELLE-AQUITAINE & NUMÉRIQUE :
QUELLES NOUVELLES PERSPECTIVES
POUR LA RECHERCHE MÉDICALE ?
5
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HYPERLIEN
Comme dans de très nombreux domaines de notre vie personnelle et
professionnelle, le numérique transforme également le monde de la
santé en apportant des innovations technologiques qui redéfinissent
en profondeur la relation avec l’ensemble des acteurs (associations de
patients, professionnels de santé, autorités de santé, laboratoires de
recherche, CHU, universités, start-up innovantes, industriels du médica-
ment, clusters …).
La recherche médicale participe elle aussi à cette évolution avec une
médecine dite des « 5 P » : prédictive, préventive, personnalisée, parti-
cipative et enfin la médecine des « preuves », socle essentiel pour une
adoption plus globale de ces innovations numériques.
Le terme d’« écosystème » est particulièrement adapté à la région Nou-
velle-Aquitaine qui a su réunir et soutenir sur son territoire l’intégralité
des expertises permettant l’émergence d’innovations dans la recherche
médicale. Au-delà de sa dimension économique reconnue au niveau
national (avec plus de 50% du CA de la e-santé en France), les acteurs de
la région Nouvelle-Aquitaine doivent désormais enclencher une nouvelle
étape en accélérant la structuration de ce secteur de la e-santé en ren-
forçant les liens entre les acteurs du monde de la recherche, universi-
taire, académique et ceux issus du monde du numérique.
Cette stratégie de transversalité permettra de faire construire ensemble
de nouvelles applications dans le domaine médical à l’image de Poetis,
société innovante spécialisée dans les thérapies de médecine régénéra-
tive issues de la bio-impression.
La région Nouvelle-Aquitaine a ainsi toute la légitimité et le potentiel de
se positionner comme un territoire d’excellence au niveau international
en matière de e-santé.
Jérôme Leleu
Président de Interaction Healthcare
en charge du développement stratégique de SimforHealth
Président de la French Tech Bordeaux
6
MAGAZINE
APPLI > SOCIÉTÉ
AU CŒUR DE LA FABRIQUE
DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE 
La France est à la pointe de la recherche en intelligence artificielle (IA), une avance à
laquelle Inria contribue largement. Intimement liés à la croissance du numérique, les
progrès de l’IA bousculent déjà nos vies autant qu’ils agitent certains esprits effrayés
par une hypothétique domination de la machine sur l’Homme. À Bordeaux, les équipes-
projets Mnemosyne et Flowers s’y consacrent, sans peur et sans reproche.
«  Aujourd’hui, 99% des progrès
de l’IA qui impressionnent, voire
inquiètent les foules, relèvent de
l’intelligence géométrique, déclare
Frédéric Alexandre, directeur
de recherche et responsable de
l’équipe-projet MNEMOSYNE,
équipe commune avec avec l’univer-
sité de Bordeaux.
Cette intelligence, convoquée par
exemple pour apprendre à monter
un escalier ou faire du vélo, est
combinatoire. Elle considère l’aspect
procédural d’un assemblage de
gestes, ou de mots comme c’est le
cas pour Siri, l’assistant personnel
intelligent d’Apple. La fantasmago-
rie actuelle réside dans l’amalgame
que font certains entre une machine
apte à retranscrire les mots que je
viens de lui dicter et une machine
capable d’en comprendre le sens.
Or, les machines, les algorithmes,
les robots n’accèdent pas à la
dimension sémantique de l’échange
et ne sont pas dotés de cette autre
intelligence baptisée émotion-
nelle ou motivationnelle, habile à
distinguer le dangereux de l’inof-
fensif, le comestible de l’imman-
geable, le bien du mal… Cette intel-
ligence combinatoire au service de
l’analyse sémantique,
seuls les êtres humains
et les animaux la
possèdent. »
Mnemosyne fait partie
des équipes-projets
Inria qui se consacrent
à l’IA, aux fins non
pas de développer une machine
intelligente pour aider, remplacer
ou créer un compagnon avec qui
communiquer,maispourcomprendre
les mécanismes de l’intelligence.
« Pour y parvenir, on peut l’étudier
en observant un humain, explique
Frédéric Alexandre, ce que font les
sciences cognitives, la psychologie,
la psychométrie… La modéliser et en
recréer une artificielle constituent
aussi un moyen intéressant de
l’étudier. »Ettravaillersurunmodèle
numérique de cerveau artificiel
offre une option d’étude originale,
plus «  soutenable  » aujourd’hui
que celle de disséquer un crâne
humain ou animal. Voilà pourquoi
Mnemosyne investit cette voie pour
étudier les phénomènes d’addiction
qui mettent à mal l’analyse émo-
tionnelle et l’emballent au point de
rendre une personne dépendante.
Comment la prise de certaines
drogues va-t-elle aller
modifier les circuits
de cette personne et
créer une distorsion
de la perception  ?
Pour y répondre,
Frédéric Alexandre et
son équipe réalisent
des modèles de réseaux neuronaux
qui simulent les circuits d’un
cerveau sain ou normal et, aidés de
neurobiologistes et de pharmaco-
logues, ils considèrent les effets de
substances toxiques ou de dysfonc-
tionnements dus à des maladies
neurodégénératives (Alzheimer,
Parkinson) sur ces réseaux. Les
modèles modifiés en conséquence
peuvent être ensuite utilisés par des
médecins pour étudier des remèdes
(rééducation ou médicaments)
idoines. Tout récemment, c’est en
COMPRENDRE
LES MÉCANISMES
DE L’INTELLIGENCE
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collaboration avec l’Inserm, que
l’équipe-projet s’est engagée dans
le développement de modèles de
mécanismes neuronaux liés à la
peur. L’ambition est ici de mieux
cerner les phénomènes cérébraux
du syndrome de stress post-trau-
matique dont sont atteintes,
entre autres, certaines victimes
d’attentats.
Qu’est-ce qui pousse les êtres
humains à explorer de nouvelles
activités, leur corps ou des objets,
générateurs de surprises ou de
challenges et que goûte particu-
lièrement le cerveau (circuits de la
récompense) ?Depuisunequinzaine
d’années déjà, FLOWERS, l’équipe-
projet Inria commune avec l’ENSTA
ParisTech, dirigée par Pierre-Yves
Oudeyer, cherche à préciser les
théories des motivations intrin-
sèques mises à jour en psychologie
et à les modéliser algorithmique-
ment. Différentes applications
sont issues de leurs recherches
fondamentales. Citons les
robots assistants domestiques,
autonomes et capables d’anticiper
les besoins potentiels des utilisa-
teurs, fondés sur des algorithmes
d’apprentissage. Citons aussi
Kidlearn, un logiciel d’apprentis-
sage personnalisé en cours d’expé-
rimentation auprès de plusieurs
écoles primaires en Nouvelle-Aqui-
taine, et fondé lui aussi, sur des
algorithmes de curiosité artificielle.
«  Au cours d’une interaction avec
un humain, ils seront capables
de détecter ses particularités en
termes de compréhension et d’ap-
prentissage, souligne Pierre-Yves
Oudeyer, et donc, de lui proposer
desexercicesadaptésetaumoment
opportun. Les expérimentations
ont montré qu’ils apportaient
une personnalisation complé-
mentaire de celle des experts
humains, et permettaient à tous
les enfants,  des moins bons aux
meilleurs, d’atteindre un niveau plus
élevé que ne le ferait une séquence
d’exercices prédéterminée. »
Équipe-projet Mnemosyne
 https://team.inria.fr/mnemosyne/fr
https://flowers.inria.fr
APPLI > SOCIÉTÉ►►
►►
8
MAGAZINE
.ZIP
robotique
Apprentissage autonome 
La démonstration « Apprentissage de renforcement
multitâche à motivation intrinsèque  » réalisée par
l’équipe-projet FLOWERS a reçu le deuxième prix
de la meilleure démonstration lors de la conférence
NIPS (Neural Information Processing Systems) le 6
décembre 2016, à Barcelone. Cette démonstration
expose le fonctionnement d’algorithmes d’appren-
tissage autonome multitâches  ; en particulier, des
algorithmes d’exploration intrinsèquement motivée
permettant au robot d’apprendre à résoudre des
tâches complexes sans que l’ingénieur n’ait besoin
de fournir de récompense spécifique à ces tâches.
L’approche expérimentale s’inspire des mécanismes
de développement sensorimoteur et cognitif de
l’humain. Tel un enfant, Poppy Torso, robot développé
en open source par l’équipe Flowers, explore par
curiosité, fait des erreurs et apprend à interagir avec
son environnement. Il assimile petit à petit la corréla-
tion entre ses gestes et les actions qui en découlent
pendant que les chercheurs observent ce qu’il est
capable d’apprendre par lui-même. Ce projet a été
mené dans le cadre d’un programme de recherche sur
les mécanismes de l’apprentissage et du développe-
ment tout au long de la vie chez les machines et les
humains.
 https://flowers.inria.fr
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Astrophysique
Lancement du projet GENESIS
Le 1er
  mai 2017, la collaboration entre l’équipe-
projet GEOSTAT, le laboratoire d’astrophysique de
Bordeaux (CNRS, université de Bordeaux) et l’institut
de physique de Cologne/groupe KOSMA a été officia-
lisée. Baptisé GENESIS (GENeration et Evolution des
Structures du milieu InterStellaire), ce partenariat
franco-allemand a pour vocation de comprendre la
structure et l’évolution du milieu interstellaire et plus
spécialement le mécanisme de formation des étoiles.
Les expertises des trois entités sont complémen-
taires  : le laboratoire d’astrophysique de Bordeaux
est spécialisé dans l’analyse des images satellites qui
sondent le milieu interstellaire, l’institut de physique
de Cologne s’intéresse à la structuration de nuage
moléculaire et au refroidissement de la matière
et l’équipe-projet GeoStat optimise la lecture des
données avec le développement de nouveaux algo-
rithmes de traitements des images pour contraindre
l’origine physique de la structuration. L’équipe de
Cologne a également accès à un télescope nommé
SOFIA (Stratospheric Observatory for Infrared
Astronomy) qui permet d’observer, depuis un
avion  Boeing 747 volant dans  la stratosphère  (14
à 15 km d’altitude), les raies de refroidissement du
milieu interstellaire, inaccessibles depuis le sol.
Ce projet franco-allemand est financé par l’Agence
nationale de recherche (ANR) et la  Deutsche
Forschungsgemeinschaft  (DFG) pour une durée de
quatre ans.
 https://geostat.bordeaux.inria.fr
9
.ZIP
 https://team.inria.fr/potioc/fr
Interaction
Homme-Machine
Des projets récompensés 
L’équipe-projet POTIOC, commune avec l’université
de Bordeaux a présenté son expertise en Interaction
Homme-Machine (IHM) lors de la conférence annuelle
CHI 2017 qui s’est tenue aux États-Unis à Denver du
6 au 11 mai.
Les deux articles présentés par l’équipe, « HOBIT » et
« Inner Garden », ont reçu un « Honorable mention
award » décerné aux meilleures (5%) des 2400 sou-
missions. Elle a également proposé un cours sur les in-
terfaces cerveau-ordinateur. Enfin, la nouvelle version
de Teegi, une interface tangible destinée à la décou-
verte du fonctionnement du cerveau, a été présentée
sous forme de démonstration. Ce rendez-vous très
prestigieux et sélectif récompense les meilleures
recherches menées à travers le monde dans le
domaine de l’IHM. Il rassemble des personnes issues
de multiples disciplines et cultures afin d’explorer
de nouvelles façons de concevoir, de développer et
d’évaluer des méthodes et des systèmes. L’événe-
ment était cette année axé sur le thème « Explorer,
Innover, Inspirer ». Le projet « HOBIT » (Hybrid Optical
bench for Innovative Teaching, banc optique pour un
enseignement novateur) a été imaginé pour favoriser
les processus d’apprentissage en combinant expé-
rimentation dans le réel, simulation numérique et
réalité augmentée.  «  Inner Garden  » est un bac à
sable augmenté connecté à l’état interne de l’uti-
lisateur.  Il est destiné à limiter les risques, liés à
l’hyperconnexion, de se trouver dissocié du moment
présent, grâce à des exercices de méditation de pleine
conscience.
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Réponse marque-page
Inner Garden
10
MAGAZINE
INTÉGRALE
INRIA & L’EUROPEAN
RESEARCH COUNCIL :
LES FICELLES DE LA RÉUSSITE 
En 2017, le Conseil Européen de la Recherche (European
Research Council – ERC) a fêté ses 10 ans à Bruxelles. Quelque
7 500 scientifiques de toutes disciplines ont déjà bénéficié de
cette prestigieuse bourse dont 51 accueillis par Inria hissant
l’institut au top 3 des centres de recherche en Europe. Un
critère d’excellence indéniable qui ne doit rien au hasard.
Précisions.
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INTÉGRALE
A
u sein de la communauté
scientifique européenne
et même internationale, la
bourse de l’ERC fait rêver. Qu’il
s’agisse de la subvention Starting
Grant, destinée aux jeunes cher-
cheurs deux à sept ans après l’ob-
tention de leur thèse, de la Conso-
lidator Grant (sept à douze ans
après leur thèse) ou bien encore
de l’Advanced Grant, destinée aux
chercheurs confirmés, la décrocher
promet à son lauréat une dotation
d’1,5 à 2,5 millions d’euros pendant
cinq ans. « De quoi développer nos
thématiques en recherche fon-
damentale qui plus est et consti-
tuer une équipe », assure Fabien
Lotte, chargé de recherche dans
l’équipe-projet POTIOC, commune
avec l’université de Bordeaux,
Starting Grant 2016. « L’ERC est
reconnue comme la subvention la
plus difficile à décrocher, mais ce
qu’elle offre c’est le jackpot  ! Plus
besoin d’aller chercher de l’argent
auprès de l’ANR ou de l’Europe
pendant cinq ans ! » Comme lui, 50
chercheurs ont réussi à l’obtenir
au sein d’Inria depuis dix ans, dont
trois autres collègues bordelais  :
Pierre-Yves Oudeyer (Équipe-
projet FLOWERS – Starting
Grant en 2009), Andreas Enge
(Équipe-projet LFANT –  Starting
Grant en 2011) et Rémi Abgrall
( É q u i p e - p r o j e t   B A C C H U S
–  Advanced Grant en 2008).                                      
Lorsque la Commission européenne
lance l’ERC en 2007, son objectif
est d’encourager l’excellence et
la recherche de pointe en Europe
grâce à un financement compétitif,
en soutenant des chercheurs de
haut niveau dans tous les domaines
et de toute nationalité. Depuis lors,
l’ERC a eu un impact considérable
sur le paysage de la recherche
européenne. En près de dix ans,
il a financé près de 7 000 cher-
cheurs et soutenu ainsi plus de 40
000 recrutements de chercheurs
(doctorants, postdoctorants…). Son
soutien a été reconnu dans près de
100 000 articles de revues scien-
tifiques internationales. Dès sa
création, Inria a mis en place un ac-
compagnement personnalisé pour
les chercheurs qui souhaitaient
candidater. « C’est notre marque de
fabrique depuis dix ans  », résume
Thierry Priol, directeur des partena-
riats européens et internationaux
de l’institut. Le volet scientifique
est assuré par Jean-Pierre Banâtre,
ex-directeur des centres Inria de
Rennes et de Rocquencourt et
aussi des partenariats européens
jusqu’en 2012. Il est aujourd’hui
consultant extérieur (Sabia Consul-
ting). Très réputé au sein de l’ins-
titut,  «  Monsieur ERC  », comme
on l’y surnomme, a la fibre du
« mentoring » et n’a pas son pareil
pour dégager l’idée de rupture
exigée par le jury.  Car seules
les idées de recherche ou d’ap-
proches nouvelles, par opposition
à la recherche incrémentale, sont
éligibles. Faisant sienne la formule
High risk, high gain, l’ERC accepte
qu’une idée soit risquée, pourvu
qu’elle vaille le coup d’être explorée.
Lauréat en 2016 après une
première tentative infructueuse,
Fabien Lotte a alors l’intuition que
le projet de recherche qu’il poursuit
est compatible avec une nouvelle
candidature à l’ERC. «  Je souhaite
me tourner davantage vers l’humain
dans la conduite d’une étude des
capacités d’apprentissage des uti-
lisateurs à contrôler une Interface
Homme-Machine par leur seule
activité cérébrale. Aussi étonnant
que cela puisse paraître, l’humain,
l’utilisateur, n’avait été que très peu
exploré dans les approches précé-
dentes. Or, la fiabilité de contrôle du
système, encore faible aujourd’hui,
en attend beaucoup notamment
dans le cadre d’applications auprès
 Fabien Lotte,
Chargé de recherche au sein de
l’équipe-projet POTIOC
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12
MAGAZINE
d’individus victimes d’AVC (accident
vasculaire cérébral) ou paralysées,
mais aussi pour des jeux vidéo.  »
Fabien Lotte se souvient de la per-
tinence de Jean-Pierre Banâtre lors
de la préparation de son dossier. « Il
nous invite à creuser le projet de
recherche. C’est très formateur : j’ai
beaucoup appris sur la manière de
rédiger et aussi comment valoriser
mes recherches à l’écrit comme à
l’oral. » Une plus-value jugée indis-
pensable pour Andreas Enge (voir
aussi dans 3 questions à… p.14)
car «  l’audition d’une dizaine de
minutes devant des évaluateurs
(qui a lieu seulement si le dossier
écrit est accepté) est un exercice
un peu spécial où l’on ne peut pas
se permettre d’arriver les mains
dans les poches. Pour ma part, le
«  mentoring  » a été crucial et a
fait la différence.  » Tous deux se
rappellent aussi s’être fait prêter
le dossier de candidature de
collègues lauréats « pour avoir des
exemples  », et avoir fait la même
chose depuis. Grâce à cet accom-
pagnement, Inria peut s’enorgueil-
lir d’un taux de succès de 22,4%
pour les candidats  Starting Grant. 
Enfin, sur le volet administratif et
financier, Inria consent également
un accompagnement non négli-
geable pour estimer budgétaire-
ment les besoins du chercheur à
5 ans. Cette mission relève des
services administratifs et finan-
ciers au sein des centres Inria,
lesquels contribueront également
si l’ERC est attribué, au suivi de ces
lignes. Certains dossiers peuvent
aussi requérir le regard du COERLE,
le Comité opérationnel d’évaluation
des risques légaux et éthiques.
Pour ces raisons, un pourcentage
du montant de la bourse ERC est
reversé par chaque lauréat au fonds
de recherche mutualisé d’Inria,
comme c’est le cas pour l’ensemble
des contrats européens signés par
les équipes-projets de l’institut.
Côté conseils, les lauréats ERC
sont unanimes sur le fait de ne pas
s’autocensurer. « Pas besoin d’avoir
fait Normal Sup’, Polytechnique ou
Stanford pour décrocher l’ERC »,
soutient Fabien Lotte. « Person-
nellement, je n’ai fait aucune de
ces écoles et je l’ai eu ! J’encourage
les femmes et les hommes avec
une bonne idée à le tenter. Et puis
scientifiquement et intellectuelle-
ment, c’est une bonne démarche,
que les financements soient ou
non au rendez-vous. » Deux autres
catégories de bourses ont vu le
jour depuis 2007  : synergie grant
pour une équipe de deux à quatre
chercheurs et Proof of Concept,
réservée aux lauréats de l’ERC
désireux de valoriser les résultats
de recherche produits dans le cadre
de cette bourse. 
 POUR EN SAVOIR PLUS
Contactez Emmanuel Agullo
emmanuel.agullo@inria.fr
	
INTÉGRALE►►
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Entrainement à l’utilisation d’une interface cerveau ordinateur
à l’aide du compagnon d’apprentissage PEANUT
(a Personnalized Emotional Agent for Neurotechnology User Training)

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Lauréat en 2009 d’une bourse ERC dans la
catégorie Starting Grant, Pierre-Yves Oudeyer
se rappelle avoir pu développer grâce à elle
« des activités de recherche fondamentale non
dirigées par une application et qui nécessitent
par principe, du temps, une équipe et de la
liberté. Sans elle,  assure-t-il,  nous n’aurions
pas obtenu tous les résultats que nous avons
récoltés en intelligence artificielle et en
sciences cognitives, y compris ceux que nous
appliquons aujourd’hui dans les outils et tech-
nologies d’éducation. » (voir Rubrique Appli
« Au cœur de la fabrique de l’intelligence
artificielle » page 6). En outre, «  le projet
ERC fait levier pour constituer une équipe.
En recrutant sept ou huit collaborateurs, une
dynamique importante s’est créée qui a permis
d’amener d’autres financements, ce qui a porté
l’effectif à une trentaine de personnes pendant
un moment. La majorité n’était pas financée
par l’ERC bien sûr, mais la visibilité de l’équipe a
aussi attiré des étudiants qui nous ont rejoints
avec leurs propres bourses. »
ERC : UN CERCLE VERTUEUX
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Quelle a été votre motivation pour poser votre
candidature ?
Andréas Enge : Entre 2009 et 2010, j’ai créé mon
équipe au sein d’Inria. L’exercice que me demandait
alors l’institut – un dossier d’une vingtaine de pages
sur mes intentions de recherche, sur l’état de l’art
scientifique dans mon domaine (théorie algorith-
mique des nombres) et sur les étapes à franchir au
cours des quatre ans à venir – ressemblait beaucoup
à celui d’un dossier ERC. J’ai considéré que le moment
était opportun pour franchir le pas. Dans mon cas,
c’est la seconde tentative qui a été fructueuse, j’ai
obtenu une bourse dans la catégorieStarting Grant.
Que vous a-t-elle permis pendant cinq ans ?
A.E. : Grâce aux moyens alloués (1,5 millions
d’euros), j’ai pu embaucher un doctorant puis des
ingénieurs pour travailler sur le logiciel phare de
notre communauté internationale (Pari-GP). À
l’occasion d’un congrès, j’ai rencontré un doctorant
brillant qui m’a fort impressionné. J’ai pu immédiate-
ment lui proposer un postdoc dans notre équipe sans
passer par la voie du concours. Il est aujourd’hui l’un
des chercheurs permanents de Lfant. Cette bourse
nous a également permis d’organiser un colloque
international à Bordeaux sur la cryptologie avec
courbes elliptiques, qui a été un vecteur de notoriété
pour notre équipe. L’ERC apporte une grande liberté
et une sérénité d’esprit pendant cinq ans qui ont
vraiment aidé à l’avancement de nos recherches.
Quel conseil donneriez-vous à vos collègues qui
souhaiteraient la tenter ?
A.E.  : Je suggérerais de bien choisir l’année de
candidature. Il est préférable de ne pas être parmi
les plus jeunes dans sa catégorie. En même temps,
il ne faut pas attendre la dernière année, mais plutôt
s’offrir deux cartouches : on peut échouer une fois et
réussir la fois d’après ! Et puis, lancez-vous, le dossier
est plus léger qu’on ne pourrait le croire !
3QUESTIONS À...
Andréas Enge,
RESPONSABLE DE L’ÉQUIPE-PROJET LFANT,
DÉLÉGUÉ SCIENTIFIQUE DU CENTRE INRIA
BORDEAUX _ SUD-OUEST
15
FIGURES LIBRES
INRIA A FÊTÉ SES 50 ANS
QUEL ÉVÉNEMENT VOUS A LE PLUS
MARQUÉ DANS L’ESSOR DU MONDE 
NUMÉRIQUE ?
Pour moi, l’événement qui m’a le plus marquée est
quand j’ai eu mon premier téléphone portable. J’étais
au collège, il était jaune, gros et moche, les SMS
étaient limités et il était impossible à caser dans sa
poche.
J’étais une des rares élèves à en avoir à l’époque. Ma
mère avait souhaité m’en acheter un d’occasion pour
la prévenir quand elle devait venir me chercher.
C’était important pour moi d’avoir un téléphone, il
était mon unique moyen de communiquer.
L’arrivée du smartphone a été d’autant plus mar-
quante qu’il m’a permis de communiquer plus faci-
lement avec toute ma famille,  éparpillée dans le
monde. Quand ma grande sœur et moi vivions à
Paris, on s’appelait rarement. Avec les technologies
du smartphone, on s’écrit désormais tous les jours,
même aujourd’hui, alors qu’elle vit à l’étranger.
Je ne pourrais plus vivre sans cet objet, pratique et
léger, d’ailleurs je préférerais perdre mon portefeuille
plutôt que mon téléphone.
En revanche, je ne vois pas ce que l’on pourrait rajou-
ter comme fonctionnalité : je n’aimerais pas ouvrir
ma voiture avec mon téléphone, je trouve ça trop
dangereux…
EMMANUELLE SAILLARD
CHARGÉE DE RECHERCHE CHEZ STORM,
CHEZ INRIA DEPUIS 2017
 Je préférerais perdre mon porte-
feuille plutôt que mon téléphone
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MAGAZINE
DAVID
JAMES
SHERMAN
RESPONSABLE DE L’ÉQUIPE-PROJET
PLEIADE
CHEZ INRIA DEPUIS 2016
Le séquençage de l’ADN révèle que
la biologie est une transmission
d’information. La découverte du
séquençage à haut débit a per-
mis d’attaquer numériquement,
avec tout l’arsenal de l’informa-
tique,  «  l’histoire  »  et  «  la fonc-
tion  »  en biologie. «  L’histoire  »
est la transmission de l’informa-
tion des gènes de génération en
génération ; « la fonction » est la
traduction de gènes en protéines,
cellules ou organismes. Plus ré-
cemment, cette numérisation du
vivant nous permet d’ajouter une
dimension  «  diversité  », par la
mesure directe des molécules ou
des espèces présentes dans un
échantillon. Il est  aujourd’hui  pos-
sible de mesurer l’état de santé
d’un écosystème par le séquen-
çage de codes-barres génétiques,
comme il est possible de mesurer
l’état d’une cellule par le séquen-
çage des transcrits de ses gènes.
En tant qu’informaticien travaillant
dans la biologie numérique, je mets
les outils du numérique au service
des biologistes : je traduis les pro-
blèmes biologiques en problèmes
de traitement et de transmission
de l’information, et avec l’aide de
collègues biologistes nous inter-
prétons les résultats numériques
en termes biologiques.
DOMINIQUE
SALLES
DÉLÉGUÉE À L’ADMINISTRATION DU CENTRE,
CHEZ INRIA DEPUIS 2012
L’événement qui m’a le plus
marquée est l’arrivée du smart-
phone.
Je considère qu’auparavant le
téléphone était un objet que l’on
utilisait en fonction d’un besoin.
A partir du moment où le smart-
phone est arrivé, l’engouement
et l’addiction liés à cet objet
ont changé les comportements
humains. Dans la rue, en voiture,
beaucoup de personnes ont les
yeux rivés sur leur téléphone. Dans
une soirée, je constate qu’il n’y
pas un moment  où quelqu’un ne
regarde pas son smartphone.
Le rapport avec cet objet a
modifié les relations aux autres.
La priorité des informations sur le
smartphone prend le pas sur les
conversations en présentiel et
c’est dommage !
Je mets les outils du
numérique au service
des biologistes
Le rapport avec
le smartphone
a modifié les
relations aux autres
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GRÉGOIRE
PICHON
DOCTORANT CHEZ HIEPACS
CHEZ INRIA DEPUIS 2015
Ce qui a marqué mon enfance est
l’arrivée d’Internet pour le grand
public. Je fais partie d’une des pre-
mières générations à avoir grandi
avec Internet. Pour mes études ou
mes loisirs, j’ai toujours tout fait
avec Internet car j’avais accès à
l’information très facilement.
Depuis quelques années, je trouve
que les grandes évolutions se sont
un peu tassées dans ce domaine
ou celui des smartphones.
En revanche dans des domaines
tels que la biotechnologie ou l’intel-
ligence artificielle, nous assistons à
des avancées technologiques re-
marquables. Relevons par exemple
la possibilité d’imprimer aujourd’hui
des tissus 3D pour la recherche
médicale.
MARC LOVISI
TECHNICIEN DES SERVICES GÉNÉRAUX
CHEZ INRIA DEPUIS 2016
Deux événements me viennent à
l’esprit : la démocratisation du télé-
phone portable et l’arrivée d’Inter-
net ; du haut débit car lorsque j’étais
à la fac nous avions encore les
modems 56K. Internet passait
par une ligne téléphonique, cela
coûtait très cher, nous payions à la
minute. La connexion était limitée
et bloquait la ligne téléphonique.
Aujourd’hui nous pouvons tout
savoir à l’instant t, même ce que
nous n’avons pas besoin de savoir...
et communiquer avec le monde
entier. Le smartphone est devenu le
bras armé d’Internet. (Téléphone qui
sonne). Ça c’est un des problèmes
d’être tout le temps connecté, nous
pouvons être aussi à tout moment
dérangés  ! L’instantanéité des
actions que permet cette techno-
logie a changé nos habitudes et
notre quotidien. J’ai tout de même
conscience de contribuer malgré
moi à la collecte massive de don-
nées en laissant des informations
personnelles partout sur le Web.
Le smartphone est
devenu le bras armé
d’internet
J’ai toujours
tout fait avec
Internet car j’avais
accès à l’information
FIGURES LIBRES►►
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18
MAGAZINE
STRATÉGIES
APPELS À PROJETS 
INRIA ET LE PROGRAMME
D’INVESTISSEMENTS D’AVENIR
Excellence, innovation et colla-
boration sont les mots d’ordre
des PIA dont l’ambition est de
«  porter l’avenir du pays  ». Au
total, 47 milliards d’euros ont été
déployés depuis 2010, année
de lancement du programme,
au bénéfice de l’enseignement
supérieur, la recherche, la valo-
risation et l’innovation dans
les secteurs stratégiques de
l’économie française  : industrie,
numérique, transport, énergie,
santé (source www.gouvernement.fr).
Un troisième volet PIA a été
annoncé par le Président de la
République en 2016, assorti
d’une enveloppe de dix milliards
d’euros dont les bénéficiaires
peuvent être des universités, des instituts, des labora-
toires, des équipes, des projets industriels ou entrepre-
neuriaux. À ce titre, le centre bordelais d’Inria soutient
des actions territoriales à des degrés divers allant de
simple partenaire à membre fondateur comme c’est le
cas pour l’I-SITE de l’Université de Pau et des Pays de
l’Adour (encadré page 20). Quatre de ses équipes-pro-
jets SISTM, MONC, CARMEN et
PHOENIX sont partie prenante
d’un des projets d’EUR (École
universitaire de recherche) parmi
les 29 sélectionnés.
Portée par Rodolphe Thiébaut,
responsable de SISTM (Statis-
tique pour la biologie systémique
et la médecine translationnelle),
une équipe-projet commune à
Inria, à l’Inserm et à l’université
de Bordeaux auprès de l’ISPED
(Institut de santé publique d’épi-
démiologie et de développe-
ment) vise à ce titre, la création
d’un programme universitaire de
recherche (graduate school) en
santé publique numérique qui
s’adresse à des étudiants en
master et en thèse. Inédit actuellement, ce programme
couvre la science des données et des objets connectés
dans le champ de la santé publique. «  L’esprit de la
formation en master par exemple est de conjuguer
la biostatistique, l’informatique médicale et l’épidé-
miologie. Nous pensons très important d’intégrer des
notions d’épidémiologie car ce sont leurs outils qui vont
Au titre du Programme d’investissements d’avenir (PIA), une démarche originale lancée
en 2010 par le gouvernement français et qui prépare aux grands défis de demain, le
centre Inria Bordeaux – Sud-Ouest est impliqué dans plusieurs projets, en collaboration
avec les partenaires régionaux, acteurs de la recherche et de l’innovation.
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Rodolphe Thiébaut,
responsable de l’équipe-projet SISTM
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19
STRATÉGIES
gouverner la stratégie d’analyse des problématiques de
santé publique numérique. » Côté pédagogie, sa particu-
larité sera de les enseigner à partir de cas d’usages
dans le but d’une part, de déployer les diffé-
rentes méthodes et propriétés associées à
ces disciplines et d’autre part, de répondre
aux questions posées par ces utilisations.
«  Partir de la question est une approche
fondamentale pour nous, insiste Rodolphe
Thiébaut. Aujourd’hui industriels et sociétés d’in-
formatique médicale nous confient avoir recruté des
experts hyper pointus mais qui ne comprennent pas
bien les données qu’ils manipulent. Là, nous formerons
des gens capables de faire discuter ces spécialistes
ensemble, de constituer des équipes-projets ou
de résoudre certaines problématiques par
eux-mêmes. » Très attendue, cette formule
dans l’air du temps pourrait «  transfor-
mer le site de Bordeaux en un centre de
référence international pour la formation
et la recherche dans le domaine de la santé
publique numérique ».
Volet particulier des Programmes d’investissements
d’avenir, les Initiatives d’excellence (IdEx) visent à faire
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20
MAGAZINE
TEMPS FORT
VICTOIRE DU CONSORTIUM UPPA,
INRA ET INRIA: LE PROJET ENERGY ENVIRONMENT
SOLUTIONS (E2S) LABELLISÉ I-SITE
L’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA) est
l’une des huit universités françaises lauréates, parmi
60 prétendantes, du prestigieux label I-SITE (Initiatives
Sciences – Innovation – Territoires – Economie) attribué
début2017,danslecadredeladeuxièmevagued’appelà
projets du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA2).
Baptisé E2S pour Energy Environnement Solutions,
le nouvel I-SITE a pour ambition de faire de l’UPPA un
site universitaire de renommée internationale, sur les
questions de la transition énergétique et environnemen-
tale. Il cherche à concrétiser les activités de recherche dé-
veloppéesàl’UPPA,enlienaveclatransitionénergétique,
les géo-ressources et les milieux aquatiques, en tenant
compte des évolutions de l’environnement. Développé
en consortium avec trois membres, l’UPPA, l’INRA et Inria
(dont les équipes-projets CAGIRE et MAGIQUE 3D),
E2S est aussi soutenu par de nombreux acteurs écono-
miques locaux.
émerger, en France, sept à dix grandes universités de
renommée internationale. Ce label d’excellence qui
est aussi un programme opérationnel, l’université de
Bordeaux l’a acquis en 2011. Parmi les projets assignés
à ce programme, six sont liés au centre de recherche
Inria Bordeaux – Sud-Ouest. L’institut hospitalo-univer-
sitaire LIRYC (L’Institut de RYthmologie et modélisation
Cardiaque) cofondé par Inria, les laboratoires d’excel-
lences TRAIL  (Translational Research and Advanced
Imaging Laboratory)  et BRAIN (Bordeaux région
Aquitaine initiative pour les neurosciences), le cluster
d’excellence LAPHIA (Laser And PHotonics in Aquitaine)
et le cluster Systnum sont portés par l’Idex de l’universi-
té de Bordeaux. Le laboratoire d’excellence VRI (Vaccine
Research Institute) dépend quant à lui de  l’Université
Paris Est Créteil (UPEC) en partenariat de l’université
de Bordeaux. « Inria est un acteur au quotidien de nos
projets et son regard nous intéresse dans le développe-
ment de ces LabEx qui sont une des politiques conduites
par l’IdEx » , affirme Hélène Jacquet, directrice générale
adjointe des services de l’université de Bordeaux, en
charge de la mise en œuvre des Programmes d’inves-
tissements d’avenir. « Dans la grande compétition inter-
nationale des universités, Inria joue un rôle en termes
d’attractivité de chercheurs ou d’étudiants étrangers . »
 http://e2suppa.eu
STRATÉGIES►►
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COUP DE PROJECTEUR
PORTRAITS DE TALENTS QUI FAÇONNENT
LA SOCIÉTÉ NUMÉRIQUE DE DEMAIN
VALEURS DISCRÈTES
THALITA FIRMO DRUMOND
Vision du futur
Doctorante au sein de l’équipe-projet MNEMOSYNE,
Thalita Firmo Drumond cherche à améliorer les modèles
de vision et de reconnaissance d’objet par ordinateur, en
s’inspirant du fonctionnement biologique de l’Homme.
Son ambition est de mettre au point un système nu-
mérique qui apprenne plus vite que ceux actuellement
utilisés et qui soit moins gourmand en images, pour ac-
croître leurs capacités de reconnaissance. Rattachée au
centre bordelais d’Inria et au LaBRI (Laboratoire bordelais
de recherche en en informatique - CNRS, université de
Bordeaux), la jeune ingénieure brésilienne travaille phy-
siquement à l’IMN (Institut des maladies neurodégénéra-
tives - CNRS, Inserm, université de Bordeaux) sur le Neu-
rocampus, la « Silicon Valley des neurosciences ». C’est
depuis son master de recherche en informatique qu’elle
a consacré au machine learning que l’intelligence artifi-
cielle s’est naturellement imposée. Après une licence en
ingénierie électrique et électronique décrochée à l’uni-
versité de Campinas à Sao Paulo (Brésil), Thalita Firmo
Drumond s’est essayée aux systèmes embarqués, à
Telecom Paristech puis dans le cadre d’un stage au CEA.
Mais son intérêt pour le fonctionnement du cerveau et
l’intelligence (comme sujet d’étude) la rattrape. De retour
au Brésil, elle identifie les travaux d’Inria et postule à
l’une des thèses proposées par le centre. Courant 2016,
sa candidature validée, elle s’installe, ravie, à Bordeaux
pour trois ans.
FLORIAN BERNARD
Profil multiphysique
Au cours de sa thèse effectuée sous la cotutelle d’Inria
et de l’École Polytechnique de Turin, Florian Bernard
lance un projet de start-up, SMecH, sur la base de codes
de calculs développés dans l’équipe-projet MEMPHIS. Il
observe en effet que ces outils de simulation de modèles
multiphysiques dont l’équipe a réussi à automatiser cer-
taines étapes, intéressent au plus haut point l’industrie
qui ne trouve pas toujours son bonheur dans les logi-
ciels existants. Sous contrat avec Inria depuis presque
deux ans pour peaufiner son projet, le jeune docteur en
mathématiques consacre désormais le plus clair de son
temps à la définition de son modèle économique et à la
prospection. Le logiciel prêt-à-lancer développé par Inria
est bien parti pour se faire une place sur le secteur de la
chirurgie de la reconstruction pour sa capacité à simuler
la pose personnalisée d’implants médicaux (thoraciques,
vasculaires…) et leur impact tissulaire. Florian Bernard ne
cache pas sa satisfaction de se propulser chef d’entre-
prise avec lui.
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 https://team.inria.fr/memphis/transfert
22
MAGAZINE
GUILLAUME AUPY
Chercheur sachant chercher
Du collège jusqu’en classe préparatoire, Guillaume Aupy
se voyait professeur de mathématiques. Puis à l’ENS
Lyon, il découvre la recherche et l’informatique et décide
de poursuivre un doctorat dans ce domaine. Après plu-
sieurs années dans le monde de la recherche, il intègre,
fin 2016, l’équipe-projet TADAAM comme chargé de re-
cherche. Ses travaux visent à l’amélioration des capaci-
tés de traitement des données sur les supersordinateurs
grâce à de nouveaux algorithmes.
Cette année pourtant, Guillaume Aupy aura consacré
plus de temps à chercher (et trouver !) des fonds pour
soutenir ses projets qu’à chercher tout court. Une fa-
cette qui fait partie intégrante du métier. Une grosse
partie de son agenda est par ailleurs dévolue à l’organi-
sation de Supercomputing 2017, la plus grande confé-
rence scientifique du domaine qui se tient à Denver en
novembre (12 000 visiteurs).  Une « grosse » charge de
service que le prétrentenaire vit comme un super privi-
lège (et une formidable visibilité pour Inria) confié par
son ancienne cheffe d’équipe à l’université Vanderbilt
(Nashville – Tennessee) où il a effectué une année et de-
mie de postdoc. Mais Guillaume l’assure, à partir de 2018
il se réserve beaucoup plus de temps pour sa recherche.
CÉCILE DOBRZYNSKI
Tissus d’acteurs & maillages d’objets
Enseignante-chercheuse au centre depuis 2006, Cécile
Dobrzynski rejoint l’équipe-projet CARDAMOM à sa
création en 2016. Elle codéveloppe avec trois autres
collègues de Paris, Grenoble et Bordeaux, la plate-forme
open source de remaillage Mmg (www.mmgtools.org)
qu’utilisent beaucoup d’acteurs industriels et acadé-
miques. Elle modifie les maillages, ces ensembles de
triangles qui permettent de représenter des objets sur
ordinateur, pour en améliorer la précision. Des industriels
comme Dassault Aviation qui simule l’écoulement de l’air
autour d’avions dans des conditions de vols, sont très in-
téressés. Et une partie de son temps, elle enseigne aussi
les techniques de maillages ainsi que la programmation
informatique, à des élèves ingénieurs de l’ENSEIRB-
MATMECA. Développer des outils et des méthodes utiles
pour les applications, c’est ce qu’apprécie Cécile qui, très
vite dans son cursus s’est tournée vers les mathéma-
tiques appliquées.
		
		
		
VALEURS DISCRÈTES►►
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 http://www.mmgtools.org
23
Cent pour sang
Mélanie Prague adore son métier pour trois raisons :
1. elle aime les choses logiques et avec les biosta-
tistiques, elle se dit comblée, 2. toutes les théories
qu’elle développe s’appliquent à des problématiques
réelles de santé, elle quantifie des phénomènes sur
de vraies données de patients et leurs applications
sont faciles à vulgariser et enfin, 3. elle aime colla-
borer avec les autres, ce que favorisent largement
les projets récents auxquels l’équipe-projet SISTM
s’est associée, tel le projet européen EBOVAC
(EBOla VACcine) ou le consortium EHVA (European
HIV Vaccine Alliance) coordonnés par l’Inserm et le
VRI (Vaccine Research Institute). Spécialiste des
statistiques pour la médecine translationnelle, en
particulier en immunologie, SISTM étudie les objets
mathématiques qui, amenés au chevet du patient,
permettent de comprendre et d’optimiser un traite-
ment tel qu’un vaccin. Dans le cadre de ses travaux,
Mélanie Prague s’intéresse à l’usage de simulations
numérique basées sur la dynamique en temps de
biomarqueurs dans le but d’accélérer le développe-
ment clinique de nouveaux traitements.
Des maths et de la santé
Après deux années de classe préparatoire en
mathématiques au lycée Montaigne de Bordeaux,
Mélanie Prague obtient son diplôme d’ingénieure
à l’ENSAI (École nationale de la statistique et de l’ana-
lyse de l’information) à Rennes. De retour à Bordeaux,
elle réalise sa thèse à l’unité Inserm U897 au sein d’une
équipe en biostatistiques. Elle y développe une stratégie
dynamique et individualisée de traitements antirétrovi-
raux pour les patients infectés par le VIH, visant à alléger
la dose de traitement prise dont les effets secondaires
sont difficiles à supporter. Elle part ensuite trois ans en
postdoc à l’Harvard School of Public Health de Boston
où elle travaille sur les moyens d’estimer les effets d’une
politique de santé publique sur l’incidence du VIH en
Afrique. En octobre 2016, elle est intégrée dans l’équipe
SISTM, à Inria Bordeaux – Sud-ouest.
		
		Mélanie Prague,
		Chargée de recherche
FACE
PROFIL
VALEURS DISCRÈTES►►
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24
MAGAZINE
DE L’ESPRIT DES CIFRE
Investi de la mission d’influencer la sphère
socio-économique de ses avancées scientifiques,
Inria dispose de plusieurs outils parmi lesquels la
thèse CIFRE occupe une place particulière.
Focus sur ce dispositif tripartite qui témoigne de
la mise en œuvre de la stratégie de rencontre de
l’Institut entre recherche publique, R&D privée et
entreprises.
PASSERELLES►►
►►
Gare centrale de Berlin,
réalisée avec la participation de Saint-Gobain

25
PASSERELLES
« Inria a la volonté de
transférer ses connais-
sances, son expertise,
ses technologies de
rupture vers le monde
socio-économique »
Sur une petite centaine de docto-
rants recensés au sein des équipes
d’Inria Bordeaux _ Sud-Ouest à la
rentrée 2017, onze étaient des
thèses CIFRE (Convention indus-
trielle de formation par la recherche).
«  À travers chacune d’elles, assure
Laure Aït-Ali, responsable du service
transfert, innovation et partena-
riat, Inria a la volonté de transférer
ses connaissances, son expertise,
ses technologies de rupture vers le
monde socio-économique. Contri-
buer à la création de valeur, à
dynamiser les sociétés du domaine
est inscrit dans son ADN.  » La
vocation d’une thèse CIFRE est bel
et bien de permettre aux entreprises
et associations d’embaucher un
doctorant pendant trois ans, dans
le but de résoudre un problème
pratique, en collaboration avec un
laboratoire de recherche. « Avec les
équipes Inria, nous devons nous
assurer en amont que la probléma-
tiquesoulevéeparl’entreprisedonne
matière à un travail de recherche
doctorale, exactement comme dans
le cas d’une thèse académique.
L’ANRT (Association nationale
recherche technologie), l’organisme
qui finance une grande part du
salaire du doctorant, est aussi très
vigilante sur ce point », souligne
Laure Aït-Ali. Le problème doit donc
être suffisamment complexe pour
qu’un ingénieur ne puisse pas le
résoudre en recourant à l’état de l’art
existant. «  Un sujet doit repousser
les frontières de la connaissance en
mathématiques appliquées pour qu’il
soit intéressant pour notre équipe »,
explique François Clautiaux, ensei-
gnant-chercheur au sein de l’équipe-
►►
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Laure Aït-Ali,
Responsable du service
Transfert, Innovation et
Partenariats

26
MAGAZINE
projet REALOPT commune avec
l’université de Bordeaux (spécialiste
de l’optimisation combinatoire via
des méthodes de programmation
mathématique) et directeur de
thèse. « C’est la raison pour laquelle
nous avons accepté d’encadrer
la thèse CIFRE de Quentin Viaud
(encadré page 28) en collaboration
avec Saint-Gobain Recherche. Son
ambition porte sur la résolution de
problèmes de découpe industrielle
de plaques de verre. D’un point de
vue mathématique, nous savons
bien les modéliser mais la taille des
modèles est si grande que nous ne
pouvons plus utiliser les méthodes
de résolution classiques. Or, ces
grands modèles ont des structures
mathématiques qui nous intéressent
autant qu’elles nous interrogent
puisqu’il nous faut proposer une
adaptation de nos méthodes pour
leur passage à l’échelle. » Les thèses
CIFRE fournissent aux
équipes d’Inria des sujets
de recherche auxquels
elles n’auraient peut-être
pas pensé ou eu accès,
sans un partenaire in-
dustriel. «  Elles ouvrent
le champ des possibles
d’un point de vue scien-
tifique, constate Laure Aït-Ali, et
permettent des collaborations enri-
chissantes », un des objectifs de son
service. « Une thèse CIFRE constitue
de fait un transfert de connais-
sances, que les travaux de recherche
produisent des résultats opéra-
tionnels ou non. Néanmoins nous
devons toujours anticiper avec notre
partenaire la possibilité
d’obtenir des actifs de
propriété intellectuelle.
Ainsi, en collaboration
avec nos juristes, nous
devons prévoir en amont
les grands principes de
propriété intellectuelle
afin de favoriser une
exploitation commerciale future des
résultats de la collaboration. »
On l’aura compris, Inria demande
ELLES OUVRENT
LE CHAMP DES
POSSIBLES D’UN
POINT DE VUE
SCIENTIFIQUE
PASSERELLES►►
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François Clautiaux,
Enseignant-chercheur
au sein de l’équipe-projet RealOpt

27
un engagement important à ses
équipes-projets qui accueillent
et forment scientifiquement un
doctorant ou une doctorante
CIFRE, que l’entreprise partenaire
salariera. Cet encadrement, François
Clautiaux le vit «  au cœur de son
travail  ». «  Quel intérêt aurions-
nous à développer des méthodes,
à acquérir des compétences si
elles restaient confinées dans
notre bureau  ?  » Les publications
et l’encadrement de thèses consti-
tuent pour les chercheurs deux
moyens de les diffuser. « Au début
de la thèse, nous sommes dans la
transmission. Pour ma part, j’exige
que le doctorant passe la moitié de
son temps de recherche au sein du
laboratoire pour s’imprégner de nos
méthodes, le guider dans sa veille, le
conseiller. À la fin, si tout se passe
bien, cet étudiant devenu chercheur
est censé devenir plus spécialisé
que nous sur son sujet de thèse.
Et c’est lui qui nous apprendra des
choses. »
À l’issue d’une thèse CIFRE, deux
choix s’offrent au jeune chercheur :
académique ou industriel. Un
«  ancien doctorant  » employé par
une entreprise partenaire constitue
à l’évidence pour Inria, la promesse
d’un dialogue simplifié si la collabo-
ration se poursuit.
Et si les réussites ont été au rendez-
vous, elles traduisent la capacité
d’Inria à produire (aussi) des
solutions opérationnelles et appli-
quées, et renforcent au passage le
rayonnement des équipes-projets
impliquées.
Saint-Gobain Glass - Acheminement du verre par rouleaux transporteurs.
Il est ensuite découpé automatiquement en plateau.
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28
MAGAZINE
Diplômé de l’Institut de Mathématiques Appliquées de l’Université catholique de l’Ouest à
Angers, Quentin Viaud achève sa dernière année de thèse CIFRE, au sein du DATALAB de Saint-
Gobain Recherche, en région parisienne.
UNE CIFRE POUR MIEUX
COMPRENDRE LES BESOINS
DE L’INDUSTRIEL 
Un pied entre laboratoire et industrie
L’équipe REALOPT et François Clautiaux, « réputé
en France pour ses travaux sur les problématiques
de découpe », Quentin Viaud les avait déjà cotoyés
à l’occasion d’un stage de recherche effectué pour
Saint-Gobain. « L’aspect applicatif de la recherche
me plaît. L’idée d’avoir un pied entre le laboratoire
et l’industrie, de mieux comprendre ses besoins,
aussi. » Avant d’amorcer la rédaction de sa thèse
qu’il soutiendra au printemps prochain, le jeune
chercheur se consacre à l’intégration de ses travaux
dans les outils logiciels de Saint-Gobain avant de
pouvoir les tester et les valider industriellement.
Cette phase, bien différente de la validation scien-
tifique obtenue chez Inria, va en principe confirmer
que les nouveaux algorithmes de résolution
permettent d’optimiser le procédé industriel de
découpe du verre. Très apprécié pour la qualité de
son travail et motivé pour poursuivre en recherche
appliquée, le doctorant espère pouvoir intégrer
Saint-Gobain Recherche dans quelques mois.
PASSERELLES
Quentin Viaud
en thèse CIFRE
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29
LYDIA TLILANE,
Ingénieure de recherche au DATALAB
de Saint-Gobain Recherche
Co-encadrante de la thèse de Quentin Viaud sur l’optimisation de la découpe,
Lydia Tlilane fait partie des 20 ingénieurs de recherche de l’équipe mathéma-
tiques appliquées (DATALAB) de Saint-Gobain Recherche.
Qu’attendez-vous de cette thèse CIFRE ?
Nous en attendons de pouvoir mieux cerner les gains
potentiels et les limites autorisées par l’utilisation
de certains procédés de découpe, ce qui permettra
d’orienter les plannings de production, les politiques
d’investissement… Nous souhaitons également
devenir propriétaires d’outils dont nous pouvons
maîtriser le déploiement ou la modification, en interne
et en autonomie.
Quel regard portez-vous sur votre collabora-
tion avec l’équipe Realopt d’Inria ?
Pour Saint-Gobain, c’est un franc succès. Nous
sommes très contents de l’encadrement de Quentin
et des travaux réalisés. En termes d’excellence scien-
tifique et d’idées, nous avons assisté à de très belles
contributions. J’espère continuer à travailler avec eux.
De manière générale, Saint-Gobain a une culture forte
de l’ouverture au monde académique qui se traduit
par de nombreuses collaborations avec des labora-
toires de par le monde sur des sujets de recherche
fondamentale en lien avec les problématiques indus-
trielles de l’entreprise.
Comment envisagez-vous la suite ?
L’idéal serait que les travaux de Quentin soient implé-
mentés dans nos outils industriels. Grâce à la qualité
de ce qu’il a produit, je ne m’inquiète pas de l’avenir
de ses algorithmes. Il a déjà prouvé qu’on pouvait
améliorer nos performances avec la suite logique
espérée.
L’ENTRETIEN
PASSERELLES►►
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Saint-Gobain Recherche,
Datalab
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30
MAGAZINE
Traitement
d’images
Optimisation non-convexe
et parcimonieuse
L’équipe-projet GEOSTAT et la société i2S, pionnière
et leader sur les marchés de la vision numérique,
de l’optronique et du traitement de l’image, se sont
associées en 2017 pour un partenariat de 3 ans.
Grâce aux travaux d’un ancien doctorant, Hicham
Badri, lauréat du prix de la meilleure thèse Afrif,
l’équipe-projet GeoStat a développé une expertise
et une approche novatrice en traitement d’images,
notamment en optimisation non-convexe et parci-
monieuse. Cette méthode permet à la société i2S
d’optimiser les performances et de résoudre les
problèmes de colorisation, de débruitage et d’élimi-
nation des reflets de sa solution i2S DigiBook. i2S
DigiBook propose des scanners de livres à haute
résolution, des logiciels de traitement d’image et
des solutions de création de bibliothèques en ligne.
Cette nouvelle approche apporte à la société i2S une
réelle avancée technologique sur ses concurrents.
Cet exemple montre une utilisation de fusion
de données infrarouges pour la photographie
numérique à rang faible. Les deux images du
haut montrent respectivement la donnée pho-
tographique d’origine et la donnée infrarouge.
En bas à gauche l’extraction d’un layer parcimo-
nieux et à droite le résultat de la fusion.
Logiciel libre
Pour la reproductibilité
des sciences en HPC 
Guix est un logiciel libre, développé sous les auspices
du projet GNU  par une communauté enthousiaste
d’organisations grandissantes : aujourd’hui entre 40 et
50 personnes y contribuent chaque mois. Il permet de
reproduire des environnements logiciels. Récemment,
les centres de recherche Inria Bordeaux – Sud-Ouest,
Max Delbrück Center for Molecular Medicine (Berlin,
Allemagne) et le Utrecht Bioinformatics Center (Pays-
Bas) ont décidé de collaborer autour de ce logiciel.
Le point commun de ces trois établissements ? Tous
sont ou ont des utilisateurs de logiciel de calcul haute
performance (HPC), et dans ces structures, et bien
d’autres, se pose la question de la reproductibilité des
expériences… Guix, dans sa version améliorée par les
trois partenaires, semble être une des réponses !
La reproductibilité des expériences est un sujet qui
anime la communauté des scientifiques. Dans le
domaine des sciences du numérique, de plus en plus
d’expériences reposent sur des ensembles de logiciels
complexes. La capacité de reproduire une expérience
dépend donc d’abord de la capacité à reproduire cet
environnement.
 https://guix-hpc.bordeaux.inria.fr
.ZIP►►
►►
 https://geostat.bordeaux.inria.fr
http://www.i2s.fr

31
Informatique
et sciences
de l’éducation
Prix Serge Hocquenghem
Didier Roy, chercheur et membre de l’équipe projet
FLOWERS, a reçu en 2016 pour ses travaux en
informatique et en sciences de l’éducation le Prix
Serge Hocquenghem pour ses travaux en infor-
matique et en sciences de l’éducation. Enthou-
siaste, créatif et amical, il a fait de la lutte contre
le décrochage scolaire son fer de lance. Coordina-
teur du dispositif Inirobot et de plusieurs projets
de ressources pédagogiques libres et gratuites
comme Poppy Éducation, il promeut l’éducation
par le numérique pour le numérique. Didier Roy
est aussi à l’initiative de l’organisation du Colloque
Robotique & Éducation qui se déroule chaque
année à Bordeaux. Enfin, toujours moteur dans la
diffusion des savoirs, il intervient dans le programme
Class’Code qui forme des enseignants à la pensée
informatique. «  Les enseignants ne s’y trompent
pas et s’en emparent avec beaucoup d’enthou-
siasme », se réjouit-il. Ces projets sont les résultats
issus des travaux de recherche de l’équipe Flowers
et plus particulièrement de l’implication de Pierre-
Yves Oudeyer, responsable de l’équipe, ainsi que
des enseignants associés. Modestement, il tient
à dire que « sans ces collaborations, rien ne serait
possible. »
 http://psh.aid-creem.org
.ZIP►►
►►
32
MAGAZINE
.ZIP►►
►►
Prix de thèse
Des travaux très remarqués
Camille Jeunet et Ayoub Tamim, deux anciens
doctorants des équipes-projets POTIOC et
GEOSTAT ont reçu plusieurs récompenses pour
la qualité des travaux de leurs thèses. En 2017,
le prix spécial du jury international du collège des
écoles doctorales de l’université de Bordeaux a
été remis à Camille Jeunet et la médaille d’or du
prix de thèse Hubert Curien à Ayoub Tamim. La
thèse de Camille Jeunet a contribué à l’amélio-
ration de l’utilisation des interfaces cerveau-or-
dinateur basées sur l’imagerie mentale. Ayoub
Tamim a, quant à lui, élaboré des produits opéra-
tionnels permettant le suivi sur les côtes maro-
caines des dynamiques spatiales et temporelles
du phénomène d’upwelling, phénomène océa-
nographique éphémère de «  remontée d’eau  »
qui se produit lorsque les vents marins poussent
l’eau de surface des océans. Actuellement,
Camille Jeunet est postdoctorante au centre de
recherche Inria Rennes - Bretagne Atlantique et
Ayoub Tamim, enseignant-chercheur en informa-
tique à l’institut supérieur des pêches maritimes
d’Agadir au Maroc.
Santé
Anticiper les TMS
L’entreprise AIO et la nouvelle équipe de re-
cherche AUCTUS d’inria Bordeaux – Sud-ouest
mutualisent leurs compétences autour du projet
« Kombos ». Il vise à développer toute une gamme
de produits et d’objets connectés analysant
les gestes industriels afin d’anticiper les TMS
- troubles musculo-squelettiques. AIO développe
son expertise autour du concept de l’usine du
futur ; usine dans laquelle l’humain serait assisté
dans ses gestes pour réduire la pénibilité de son
travail et améliorer l’efficacité opérationnelle.  Ce
projet a récemment été labélisé par le cluster
Aquitaine Robotics ; des fonds régionaux ont
également été levés.
 https://team.inria.fr/potioc/fr
https://geostat.bordeaux.inria.fr
 https://www.inria.fr/equipes/auctus
http://aio.eu
Signature du partenariat avec l’entreprise AIO
de gauche à droite : David Daney - Monique Thonnat - Cyril Dané

33
TIMELINE
JANVIER
Interfaces
Le 11, Interfaces a accueilli Jean-
Pierre Nadal, directeur de recherche
au CNRS et directeur du Centre
d’analyse et de mathématique so-
ciales de l’École des hautes études
en sciences sociales (EHESS) pour
un exposé intitulé «  Modélisation
épidémiologique des émeutes de
2005 en France ».
MARS
Semaine des maths
Le 16, des ateliers de médiation
scientifique ont été proposés à
plusieurs classes du collège-lycée
Alcide Dusolier de Nontron (24).
AVRIL
Signature Pollen Robotics
Le 28, le centre a signé un contrat
de collaboration de recherche avec
la start-up.
JUIN
Interfaces
Le 7, Roberto di Cosmo, professeur
d’informatique à l’université Paris
Diderot, a présenté un exposé inti-
tulé «  Que faire avec des milliards
de ligne de code source ? Le projet
Software Heritage ».
JUILLET
Nouveau directeur
du centre
Le 17, Nicolas Roussel prend les
commandes du centre Inria Bor-
deaux - Sud-Ouest.
Colloque Robotique
& Éducation
Cette troisième édition, organisée
par Inria le 18 à Talence, a permis de
découvrir des activités robotiques
pour l’éducation, des retours
d’usages (principalement orientés
vers Poppy et Thymio), et des inno-
vations à venir.
SCRATCH 2017
La conférence internationale, orga-
nisée par le MIT s’est déroulé à Bor-
deaux.
SEPTEMBRE
Interfaces
Le 22, le colloque a reçu Henri Bal
(professeur d’informatique à la Vrije
Universiteit d’Amsterdam) pour un
exposé sur les «  Défis de l’infor-
matique pour les applications de
détection distribuée ».
Nuit européenne
des chercheurs
Le 23, les participants ont pu
découvrir plusieurs ateliers dans
les locaux de Cap Sciences sur le
thème de l’impossible.
OCTOBRE
Fête de la science
Du 10 au 12, le Centre a reçu 470
élèves et enseignants pour partici-
per à 12 ateliers dans le cadre du
Circuit Scientifique Bordelais.
NOVEMBRE
JJCR et JNRR
Les Journées Nationales de la Re-
cherche en Robotique (JNRR) ont eu
lieu à Biarritz et ont été précédées
de la Journée des Jeunes Chercheurs
en Robotique (JJCR) du 7 au 10.
Festival Arts Créativité
Technologies Sciences
Du 14 au 24, les équipes-projets
MANAO et POTIOC ont présenté
chacune un projet sur la relation
entre les arts et les sciences.
Interfaces
Le 22, Rodrigo Pedreros du Bureau
de recherches géologiques et
minières, a présenté un exposé sur
l’« Apport des données historiques
dans la caractérisation d’événe-
ments majeurs à l’origine de sub-
mersions marines ».
Visite ENS
Le centre a accueilli des étudiants
des Écoles normales supérieures de
Lyon et de Cachan pour leur faire
découvrir nos recherches.
2017
►►
►►
34
MAGAZINE
2018
MAI
Open MP FTF Meeting
Du 14 au 18, le Centre accueillera
une conférence sur cette interface
de programmation pour le calcul
parallèle sur architecture à mémoire
partagée.
Bordeaux Geek Festival
Du 19 au 20 Inria fera rimer culture
geek et sciences du numérique lors
de la quatrième édition du festival.
http://geek-festival.fr
JUILLET
ISMP 2018
Ce congrès international de l’opti-
misation mathématique organisé
tous les trois ans aura lieu à Bor-
deaux. Les scientifiques du monde
entier, ainsi que les industriels du
domaine se rencontrent afin de
présenter leurs développements et
résultats les plus récents et échan-
ger à propos des nouveaux défis de
la théorie et de la pratique. C’est le
symposium de la société savante
MOS (Mathematical Optimization
Society).
https://ismp2018.sciencesconf.org
Magazine édité par centre de recherche Bordeaux – Sud-Ouest 200, avenue
de la vieille Tour 33405 Talence, plugin-bordeaux@inria.fr Directeurdelapublication Nicolas
Roussel Rédactrices en chef Laurence Chevillot et Flavie Attigui Conception graphique et
mise en page Lucile Aigron Rédacteurs Laure Buquet (Un ange passe), Service Commu-
nication et Médiation du Centre Inria Bordeaux _ Sud-Ouest Secrétaire de rédaction Ma-
rie-Laetitia Gambié Crédits photos Couverture : ©Inria / Potioc project-team ; Edito : ©
Inria / L.C. ; Hyperlien : © Julie Boussuge-Roze p.4, © Ulrich Chofflet p.5 ; Appli : © Inria
/ PARIETAL p.6, © Inria / Photo H. Raguet p.7 ; Zip : © Inria / Flowers project-team p.8, ©
Inria / SCM BSO p.8, © Inria / Potioc project-team p.9, © Inria / Geostat project-team  p.30,
© Didier Roy p.31, © Inria / SCM BSO p.32 ; Intégrale : © Inria / Photo H. Raguet p.10, ©
Inria / Photo G. Scagnelli p.11, © Inria / Potioc project-team  p.12, , © Inria / Pierre-Yves
Oudeyer p.13, © Inria / Photo H. Raguet ; Figures Libres : © Inria / SCM BSO p.15/16/17, ©
Inria / Photo H. Raguet p.16 ; Stratégies : © Inria / Photo C. Morel p.18 ; © Inria / Dessin F.
Havet p.19 , © BPH Inserm U1219 p.20 ; Valeurs discrètes : © Inria /SCM BSO p.21/22/23 ;
Passerelles : © gmp Architekten p.24 ; © Laure Aït-Ali p.25, © Inria / Photo H. Raguet p.26,
© Saint-Gobain p.27, © Quentin Viaud p.28, © Datalab – Saint-Gobain p.29, © Lydia Tlilane
p.29; Timeline : © Inria / SCM BSO p.33, © Inria / LC p.33, © Pierre Bénard p.33 ; Fabrication
Imprimerie Lacoste-Roque (Groupe Sodal) 8, rue du IV septembre 40000 Mont-de-Marsan
05.58.46.08.08 - Le Centre remercie chaleureusement tous les contributeurs (collaborateurs
et partenaires) du sixième numéro Inria plug’in. ISSN 2271-1279 Imprimé en décembre 2017
- série limitée à 1000 ex.
TIMELINE
@Inria_Bordeaux
►►
►►
Inria célèbre plus de 10 ans de présence dans le Sud-Ouest
En 2002, Inria créait «Futurs», une nouvelle unité de recherche implantée sur
trois nouveaux sites, Bordeaux, Lille et Saclay pour anticiper l’évolution de l’Ins-
titut et développer de nouvelles dynamiques régionales. En 2008, l’expansion
d’Inria s’est concrétisée par la création de trois centres distincts et autonomes
dont le centre Inria Bordeaux – Sud-Ouest. Il fêtera 10 ans de création officielle
en 2018.
Retrouvez l’intégralité de l’agenda du centre sur Inria.fr/bordeaux
InriaTech, la recherche au service de l’innovation des entre-
prises régionales
Fort du soutien de la région Nouvelle-Aquitaine, le centre de recherche Inria
Bordeaux _ Sud-Ouest déploiera en 2018 un nouveau service à destination des
entreprises régionales. L’objectif ? Répondre plus rapidement à leurs besoins
d’innovation numérique et leur faciliter l’accès aux technologies d’Inria. L’état
d’esprit ? Davantage d’agilité par le biais de contrats de courte durée.
Expérimenté depuis 2 ans avec succès au Centre Inria Lille-Nord Europe, le
concept InriaTech Nouvelle-Aquitaine reposera sur la mise à disposition d’une
cellule d’ingénieurs extrêmement réactive en mesure d’intervenir auprès des
entreprises voulant appuyer leur R&D sur les compétences d’Inria et qui au-
raient besoin de développements additionnels pour les mettre en oeuvre.
Par ce dispositif complémentaire des diverses formes de collaborations qu’Inria
propose aux entreprises, l’institut espère également accélerer sa contribution
à la dynamique entrepreneuriale du territoire.
Retrouvez l’intégralité de l’actualité du centre sur Inria.fr/bordeaux
Le CESTA,
Centre d’études scientifiques et techniques d’Aquitaine
UN MILLIER DE SALARIÉS CEA DANS LES PINS
Au sein du CEA, Commissariat à l’énergie atomique et aux
énergies alternatives, la DAM, Direction des applications mili-
taires, a pour mission principale le développement, la fabrica-
tion et la maintenance des armes nucléaires de la force de
dissuasion française. Le Cesta, un des cinq centres de la DAM,
rassemble près de 1000 salariés, sur une zone de 700 hec-
tares au sud du département de la Gironde au cœur du parc
naturel national des landes de Gascogne.
DES MISSIONS D’EXCELLENCE
• Conception d’ensemble et démonstration de performances
(fiabilité, sûreté, tenue aux environnements, furtivité, rentrée
atmosphérique …) dans une démarche de simulation reposant
sur le triptyque : modélisation physique-calcul numérique-ex-
périmentation.
• Exploitation de LMJ/PETAL (Laser Mégajoule/Petawatt
Aquitaine Laser), grand instrument de physique, unique en
Europe, qui permet, en focalisant des impulsions laser de
fortes énergies sur de petites cibles, l’étude de la matière aux
conditions extrêmes de températures et de pressions.
ACTEUR DES PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ EN NOUVELLE-AQUITAINE
• Expertise reconnue en thermomécanique, aérodynamique, simulation de système complexe… dans
« Aerospace Valley »
• Forte implication dans « Route des Lasers et des Hyperfréquences »
… ET PARTENAIRE PRIVILÉGIÉ D’INRIA
Inria et le CEA/DAM s’investissent de longue date dans la simulation numérique et ont développé une expertise dans
ses métiers. La logique d’un partenariat s’est traduite par la signature d’une convention collaborative scientifique
en 2012, aujourd’hui en cours de renouvellement avec notamment l’élaboration d’une feuille de route commune
permettant de proposer des réponses conjointes aux appels d’offre régionaux, nationaux ou européens.
Le futur numérique
s'invite sur notre
site anniversaire
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Inria Plug'in - 6

  • 1. 2012 132017 18 APPLI>SOCIÉTÉ L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE Au cœur de la fabrique VALEURS DISCRÈTES PORTRAITS DE SCIENTIFIQUES Face/Profil : Mélanie Prague   PASSERELLES THÈSE CIFRE Focus sur ce dispositif tripartite UN AN DE RECHERCHE AU CENTRE INRIA BORDEAUX _ SUD-OUEST plug’inMAGAZINE 6
  • 2.
  • 3. L e numérique a transformé et continue de transformer de nombreux aspects de nos vies personnelles et professionnelles. Pour expliquer ce processus, son caractère profond et son impact, des métaphores sont parfois utilisées. On parle ainsi de «tsunami numérique», par exemple. Si elle permet de faire comprendre l’importance du processus, cette image sous-entend toutefois qu’on ne pourrait que le subir, ou au mieux le surfer. Contrairement aux phénomènes naturels, la transformation numérique ne s’impose pas à nous, elle résulte exclusivement de nos choix. Les structures de recherche et les personnes qui les composent choisissent les sujets sur lesquels elles travaillent. Les mêmes ou d’autres choisissent de raffiner certaines des idées produites. Les mêmes ou d’autres choisissent de les combiner pour proposer de nouveaux objets et services numériques. Le cadre législatif et réglementaire détermine aussi les conditions dans lesquelles ils peuvent être déployés. Ce processus prend du temps : les technologies numériques qui auront un impact significatif dans la dizaine d’années à venir existent sans doute déjà depuis dix ans. Tout ce que nous pouvons faire pour expliquer nos choix, éclairer ceux des autres et accélérer le processus est utile. Inria est présent en Nouvelle-Aquitaine depuis quinze ans. Le centre de recherche Bordeaux – Sud-Ouest compte  aujourd’hui dix-neuf équipes de recherche à Bordeaux et deux à Pau, appuyées par huit services administratifs. Il emploie près de 200 personnes qui collaborent dans des équipes communes avec l’université de Bordeaux, le CNRS, Bordeaux INP, l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, l’Inserm, l’Inra, l’Institut d’Optique et l’ENSTA. L’ex- cellence des recherches menées est régulièrement reconnue par des experts internationaux. Les équipes du centre sont aussi à l’origine de nombreux développements technologiques et impliquées dans des actions de transfert vers de grands groupes mais aussi des PME et TPE de la région. Inria présentera bientôt son plan stratégique scientifique pour les années 2018-2022. Ce sera pour nous l’occasion d’expliquer les défis auxquels nous comptons principalement nous attaquer sur cette période. En 2018, nous déploierons aussi en Nouvelle-Aquitaine — grâce au soutien de la Région — le dispositif InriaTech destiné à compléter nos moyens actuels de soutien à l’innovation et au développement économique du territoire. En attendant de pouvoir vous en dire plus sur ces sujets, je suis heureux de partager avec vous à travers ce magazine quelques-uns de nos récents projets. Nicolas Roussel Directeur du centre de recherche Inria Bordeaux _ Sud-Ouest ÉDITO
  • 4. 4 MAGAZINE ►► ►► HYPERLIEN L’exploration toujours plus approfondie des mécanismes biologiques et l’utilisation de nouveaux outils technologiques dans le domaine de la santé ont pour conséquence la génération de données massives de sources multiples (biologiques, génétiques, images, signaux...). Un des défis de la médecine actuelle est d’intégrer l’ensemble de ces informations tant à l’échelle individuelle pour chaque patient que sur de larges effectifs et de les associer à des algorithmes décisionnels pour offrir une prise en charge médicale optimale et sur mesure. Le numérique devient ainsi de plus en plus incontournable en médecine, comme en témoigne le nom de notre institut, Liryc, unique institut entièrement consacré à la cardiologie en France, de « rythmologie et modélisation cardiaque » qui compte Inria parmi ses membres fondateurs. Dans le domaine de la rythmologie cardiaque, les sciences numériques représentent un atout majeur pour la recherche. Nous pouvons citer comme exemples les modèles de l’activité électrique du cœur qui permettent une aide à la compréhension plus détaillée des mécanismes arythmiques ou encore la modélisation multimodale qui intègre de multiples données complexes (imagerie haute résolution de structure, signaux multidimensionnels,…) afin d’anticiper l’effet des traitements. La médecine de demain sera personnalisée et multiconnectée position- nant le numérique comme un acteur majeur de la recherche médicale. Les puissances de calcul aujourd’hui disponibles permettent des simulations fines et répétées mais le nouveau challenge sera l’adap- tation des modèles à chaque patient tant la variabilité entre individus est importante. Au-delà, l’avènement de la e-santé placera aussi le numérique au cœur du suivi quotidien de la santé des populations, le rendant indissociable de la médecine. Julie Boussuge-Rozé Directrice exécutive de l’IHU Liryc L’Institut de Rythmologie et de modélisation Cardiaque NOUVELLE-AQUITAINE & NUMÉRIQUE : QUELLES NOUVELLES PERSPECTIVES POUR LA RECHERCHE MÉDICALE ?
  • 5. 5 ►► ►► HYPERLIEN Comme dans de très nombreux domaines de notre vie personnelle et professionnelle, le numérique transforme également le monde de la santé en apportant des innovations technologiques qui redéfinissent en profondeur la relation avec l’ensemble des acteurs (associations de patients, professionnels de santé, autorités de santé, laboratoires de recherche, CHU, universités, start-up innovantes, industriels du médica- ment, clusters …). La recherche médicale participe elle aussi à cette évolution avec une médecine dite des « 5 P » : prédictive, préventive, personnalisée, parti- cipative et enfin la médecine des « preuves », socle essentiel pour une adoption plus globale de ces innovations numériques. Le terme d’« écosystème » est particulièrement adapté à la région Nou- velle-Aquitaine qui a su réunir et soutenir sur son territoire l’intégralité des expertises permettant l’émergence d’innovations dans la recherche médicale. Au-delà de sa dimension économique reconnue au niveau national (avec plus de 50% du CA de la e-santé en France), les acteurs de la région Nouvelle-Aquitaine doivent désormais enclencher une nouvelle étape en accélérant la structuration de ce secteur de la e-santé en ren- forçant les liens entre les acteurs du monde de la recherche, universi- taire, académique et ceux issus du monde du numérique. Cette stratégie de transversalité permettra de faire construire ensemble de nouvelles applications dans le domaine médical à l’image de Poetis, société innovante spécialisée dans les thérapies de médecine régénéra- tive issues de la bio-impression. La région Nouvelle-Aquitaine a ainsi toute la légitimité et le potentiel de se positionner comme un territoire d’excellence au niveau international en matière de e-santé. Jérôme Leleu Président de Interaction Healthcare en charge du développement stratégique de SimforHealth Président de la French Tech Bordeaux
  • 6. 6 MAGAZINE APPLI > SOCIÉTÉ AU CŒUR DE LA FABRIQUE DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE  La France est à la pointe de la recherche en intelligence artificielle (IA), une avance à laquelle Inria contribue largement. Intimement liés à la croissance du numérique, les progrès de l’IA bousculent déjà nos vies autant qu’ils agitent certains esprits effrayés par une hypothétique domination de la machine sur l’Homme. À Bordeaux, les équipes- projets Mnemosyne et Flowers s’y consacrent, sans peur et sans reproche. «  Aujourd’hui, 99% des progrès de l’IA qui impressionnent, voire inquiètent les foules, relèvent de l’intelligence géométrique, déclare Frédéric Alexandre, directeur de recherche et responsable de l’équipe-projet MNEMOSYNE, équipe commune avec avec l’univer- sité de Bordeaux. Cette intelligence, convoquée par exemple pour apprendre à monter un escalier ou faire du vélo, est combinatoire. Elle considère l’aspect procédural d’un assemblage de gestes, ou de mots comme c’est le cas pour Siri, l’assistant personnel intelligent d’Apple. La fantasmago- rie actuelle réside dans l’amalgame que font certains entre une machine apte à retranscrire les mots que je viens de lui dicter et une machine capable d’en comprendre le sens. Or, les machines, les algorithmes, les robots n’accèdent pas à la dimension sémantique de l’échange et ne sont pas dotés de cette autre intelligence baptisée émotion- nelle ou motivationnelle, habile à distinguer le dangereux de l’inof- fensif, le comestible de l’imman- geable, le bien du mal… Cette intel- ligence combinatoire au service de l’analyse sémantique, seuls les êtres humains et les animaux la possèdent. » Mnemosyne fait partie des équipes-projets Inria qui se consacrent à l’IA, aux fins non pas de développer une machine intelligente pour aider, remplacer ou créer un compagnon avec qui communiquer,maispourcomprendre les mécanismes de l’intelligence. « Pour y parvenir, on peut l’étudier en observant un humain, explique Frédéric Alexandre, ce que font les sciences cognitives, la psychologie, la psychométrie… La modéliser et en recréer une artificielle constituent aussi un moyen intéressant de l’étudier. »Ettravaillersurunmodèle numérique de cerveau artificiel offre une option d’étude originale, plus «  soutenable  » aujourd’hui que celle de disséquer un crâne humain ou animal. Voilà pourquoi Mnemosyne investit cette voie pour étudier les phénomènes d’addiction qui mettent à mal l’analyse émo- tionnelle et l’emballent au point de rendre une personne dépendante. Comment la prise de certaines drogues va-t-elle aller modifier les circuits de cette personne et créer une distorsion de la perception  ? Pour y répondre, Frédéric Alexandre et son équipe réalisent des modèles de réseaux neuronaux qui simulent les circuits d’un cerveau sain ou normal et, aidés de neurobiologistes et de pharmaco- logues, ils considèrent les effets de substances toxiques ou de dysfonc- tionnements dus à des maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson) sur ces réseaux. Les modèles modifiés en conséquence peuvent être ensuite utilisés par des médecins pour étudier des remèdes (rééducation ou médicaments) idoines. Tout récemment, c’est en COMPRENDRE LES MÉCANISMES DE L’INTELLIGENCE ►► ►►
  • 7. 7 collaboration avec l’Inserm, que l’équipe-projet s’est engagée dans le développement de modèles de mécanismes neuronaux liés à la peur. L’ambition est ici de mieux cerner les phénomènes cérébraux du syndrome de stress post-trau- matique dont sont atteintes, entre autres, certaines victimes d’attentats. Qu’est-ce qui pousse les êtres humains à explorer de nouvelles activités, leur corps ou des objets, générateurs de surprises ou de challenges et que goûte particu- lièrement le cerveau (circuits de la récompense) ?Depuisunequinzaine d’années déjà, FLOWERS, l’équipe- projet Inria commune avec l’ENSTA ParisTech, dirigée par Pierre-Yves Oudeyer, cherche à préciser les théories des motivations intrin- sèques mises à jour en psychologie et à les modéliser algorithmique- ment. Différentes applications sont issues de leurs recherches fondamentales. Citons les robots assistants domestiques, autonomes et capables d’anticiper les besoins potentiels des utilisa- teurs, fondés sur des algorithmes d’apprentissage. Citons aussi Kidlearn, un logiciel d’apprentis- sage personnalisé en cours d’expé- rimentation auprès de plusieurs écoles primaires en Nouvelle-Aqui- taine, et fondé lui aussi, sur des algorithmes de curiosité artificielle. «  Au cours d’une interaction avec un humain, ils seront capables de détecter ses particularités en termes de compréhension et d’ap- prentissage, souligne Pierre-Yves Oudeyer, et donc, de lui proposer desexercicesadaptésetaumoment opportun. Les expérimentations ont montré qu’ils apportaient une personnalisation complé- mentaire de celle des experts humains, et permettaient à tous les enfants,  des moins bons aux meilleurs, d’atteindre un niveau plus élevé que ne le ferait une séquence d’exercices prédéterminée. » Équipe-projet Mnemosyne  https://team.inria.fr/mnemosyne/fr https://flowers.inria.fr APPLI > SOCIÉTÉ►► ►►
  • 8. 8 MAGAZINE .ZIP robotique Apprentissage autonome  La démonstration « Apprentissage de renforcement multitâche à motivation intrinsèque  » réalisée par l’équipe-projet FLOWERS a reçu le deuxième prix de la meilleure démonstration lors de la conférence NIPS (Neural Information Processing Systems) le 6 décembre 2016, à Barcelone. Cette démonstration expose le fonctionnement d’algorithmes d’appren- tissage autonome multitâches  ; en particulier, des algorithmes d’exploration intrinsèquement motivée permettant au robot d’apprendre à résoudre des tâches complexes sans que l’ingénieur n’ait besoin de fournir de récompense spécifique à ces tâches. L’approche expérimentale s’inspire des mécanismes de développement sensorimoteur et cognitif de l’humain. Tel un enfant, Poppy Torso, robot développé en open source par l’équipe Flowers, explore par curiosité, fait des erreurs et apprend à interagir avec son environnement. Il assimile petit à petit la corréla- tion entre ses gestes et les actions qui en découlent pendant que les chercheurs observent ce qu’il est capable d’apprendre par lui-même. Ce projet a été mené dans le cadre d’un programme de recherche sur les mécanismes de l’apprentissage et du développe- ment tout au long de la vie chez les machines et les humains.  https://flowers.inria.fr ►► ►► Astrophysique Lancement du projet GENESIS Le 1er   mai 2017, la collaboration entre l’équipe- projet GEOSTAT, le laboratoire d’astrophysique de Bordeaux (CNRS, université de Bordeaux) et l’institut de physique de Cologne/groupe KOSMA a été officia- lisée. Baptisé GENESIS (GENeration et Evolution des Structures du milieu InterStellaire), ce partenariat franco-allemand a pour vocation de comprendre la structure et l’évolution du milieu interstellaire et plus spécialement le mécanisme de formation des étoiles. Les expertises des trois entités sont complémen- taires  : le laboratoire d’astrophysique de Bordeaux est spécialisé dans l’analyse des images satellites qui sondent le milieu interstellaire, l’institut de physique de Cologne s’intéresse à la structuration de nuage moléculaire et au refroidissement de la matière et l’équipe-projet GeoStat optimise la lecture des données avec le développement de nouveaux algo- rithmes de traitements des images pour contraindre l’origine physique de la structuration. L’équipe de Cologne a également accès à un télescope nommé SOFIA (Stratospheric Observatory for Infrared Astronomy) qui permet d’observer, depuis un avion  Boeing 747 volant dans  la stratosphère  (14 à 15 km d’altitude), les raies de refroidissement du milieu interstellaire, inaccessibles depuis le sol. Ce projet franco-allemand est financé par l’Agence nationale de recherche (ANR) et la  Deutsche Forschungsgemeinschaft  (DFG) pour une durée de quatre ans.  https://geostat.bordeaux.inria.fr
  • 9. 9 .ZIP  https://team.inria.fr/potioc/fr Interaction Homme-Machine Des projets récompensés  L’équipe-projet POTIOC, commune avec l’université de Bordeaux a présenté son expertise en Interaction Homme-Machine (IHM) lors de la conférence annuelle CHI 2017 qui s’est tenue aux États-Unis à Denver du 6 au 11 mai. Les deux articles présentés par l’équipe, « HOBIT » et « Inner Garden », ont reçu un « Honorable mention award » décerné aux meilleures (5%) des 2400 sou- missions. Elle a également proposé un cours sur les in- terfaces cerveau-ordinateur. Enfin, la nouvelle version de Teegi, une interface tangible destinée à la décou- verte du fonctionnement du cerveau, a été présentée sous forme de démonstration. Ce rendez-vous très prestigieux et sélectif récompense les meilleures recherches menées à travers le monde dans le domaine de l’IHM. Il rassemble des personnes issues de multiples disciplines et cultures afin d’explorer de nouvelles façons de concevoir, de développer et d’évaluer des méthodes et des systèmes. L’événe- ment était cette année axé sur le thème « Explorer, Innover, Inspirer ». Le projet « HOBIT » (Hybrid Optical bench for Innovative Teaching, banc optique pour un enseignement novateur) a été imaginé pour favoriser les processus d’apprentissage en combinant expé- rimentation dans le réel, simulation numérique et réalité augmentée.  «  Inner Garden  » est un bac à sable augmenté connecté à l’état interne de l’uti- lisateur.  Il est destiné à limiter les risques, liés à l’hyperconnexion, de se trouver dissocié du moment présent, grâce à des exercices de méditation de pleine conscience. ►► ►► Réponse marque-page Inner Garden
  • 10. 10 MAGAZINE INTÉGRALE INRIA & L’EUROPEAN RESEARCH COUNCIL : LES FICELLES DE LA RÉUSSITE  En 2017, le Conseil Européen de la Recherche (European Research Council – ERC) a fêté ses 10 ans à Bruxelles. Quelque 7 500 scientifiques de toutes disciplines ont déjà bénéficié de cette prestigieuse bourse dont 51 accueillis par Inria hissant l’institut au top 3 des centres de recherche en Europe. Un critère d’excellence indéniable qui ne doit rien au hasard. Précisions. ►► ►►
  • 11. 11 INTÉGRALE A u sein de la communauté scientifique européenne et même internationale, la bourse de l’ERC fait rêver. Qu’il s’agisse de la subvention Starting Grant, destinée aux jeunes cher- cheurs deux à sept ans après l’ob- tention de leur thèse, de la Conso- lidator Grant (sept à douze ans après leur thèse) ou bien encore de l’Advanced Grant, destinée aux chercheurs confirmés, la décrocher promet à son lauréat une dotation d’1,5 à 2,5 millions d’euros pendant cinq ans. « De quoi développer nos thématiques en recherche fon- damentale qui plus est et consti- tuer une équipe », assure Fabien Lotte, chargé de recherche dans l’équipe-projet POTIOC, commune avec l’université de Bordeaux, Starting Grant 2016. « L’ERC est reconnue comme la subvention la plus difficile à décrocher, mais ce qu’elle offre c’est le jackpot  ! Plus besoin d’aller chercher de l’argent auprès de l’ANR ou de l’Europe pendant cinq ans ! » Comme lui, 50 chercheurs ont réussi à l’obtenir au sein d’Inria depuis dix ans, dont trois autres collègues bordelais  : Pierre-Yves Oudeyer (Équipe- projet FLOWERS – Starting Grant en 2009), Andreas Enge (Équipe-projet LFANT –  Starting Grant en 2011) et Rémi Abgrall ( É q u i p e - p r o j e t   B A C C H U S –  Advanced Grant en 2008).                                       Lorsque la Commission européenne lance l’ERC en 2007, son objectif est d’encourager l’excellence et la recherche de pointe en Europe grâce à un financement compétitif, en soutenant des chercheurs de haut niveau dans tous les domaines et de toute nationalité. Depuis lors, l’ERC a eu un impact considérable sur le paysage de la recherche européenne. En près de dix ans, il a financé près de 7 000 cher- cheurs et soutenu ainsi plus de 40 000 recrutements de chercheurs (doctorants, postdoctorants…). Son soutien a été reconnu dans près de 100 000 articles de revues scien- tifiques internationales. Dès sa création, Inria a mis en place un ac- compagnement personnalisé pour les chercheurs qui souhaitaient candidater. « C’est notre marque de fabrique depuis dix ans  », résume Thierry Priol, directeur des partena- riats européens et internationaux de l’institut. Le volet scientifique est assuré par Jean-Pierre Banâtre, ex-directeur des centres Inria de Rennes et de Rocquencourt et aussi des partenariats européens jusqu’en 2012. Il est aujourd’hui consultant extérieur (Sabia Consul- ting). Très réputé au sein de l’ins- titut,  «  Monsieur ERC  », comme on l’y surnomme, a la fibre du « mentoring » et n’a pas son pareil pour dégager l’idée de rupture exigée par le jury.  Car seules les idées de recherche ou d’ap- proches nouvelles, par opposition à la recherche incrémentale, sont éligibles. Faisant sienne la formule High risk, high gain, l’ERC accepte qu’une idée soit risquée, pourvu qu’elle vaille le coup d’être explorée. Lauréat en 2016 après une première tentative infructueuse, Fabien Lotte a alors l’intuition que le projet de recherche qu’il poursuit est compatible avec une nouvelle candidature à l’ERC. «  Je souhaite me tourner davantage vers l’humain dans la conduite d’une étude des capacités d’apprentissage des uti- lisateurs à contrôler une Interface Homme-Machine par leur seule activité cérébrale. Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’humain, l’utilisateur, n’avait été que très peu exploré dans les approches précé- dentes. Or, la fiabilité de contrôle du système, encore faible aujourd’hui, en attend beaucoup notamment dans le cadre d’applications auprès  Fabien Lotte, Chargé de recherche au sein de l’équipe-projet POTIOC ►► ►►
  • 12. 12 MAGAZINE d’individus victimes d’AVC (accident vasculaire cérébral) ou paralysées, mais aussi pour des jeux vidéo.  » Fabien Lotte se souvient de la per- tinence de Jean-Pierre Banâtre lors de la préparation de son dossier. « Il nous invite à creuser le projet de recherche. C’est très formateur : j’ai beaucoup appris sur la manière de rédiger et aussi comment valoriser mes recherches à l’écrit comme à l’oral. » Une plus-value jugée indis- pensable pour Andreas Enge (voir aussi dans 3 questions à… p.14) car «  l’audition d’une dizaine de minutes devant des évaluateurs (qui a lieu seulement si le dossier écrit est accepté) est un exercice un peu spécial où l’on ne peut pas se permettre d’arriver les mains dans les poches. Pour ma part, le «  mentoring  » a été crucial et a fait la différence.  » Tous deux se rappellent aussi s’être fait prêter le dossier de candidature de collègues lauréats « pour avoir des exemples  », et avoir fait la même chose depuis. Grâce à cet accom- pagnement, Inria peut s’enorgueil- lir d’un taux de succès de 22,4% pour les candidats  Starting Grant.  Enfin, sur le volet administratif et financier, Inria consent également un accompagnement non négli- geable pour estimer budgétaire- ment les besoins du chercheur à 5 ans. Cette mission relève des services administratifs et finan- ciers au sein des centres Inria, lesquels contribueront également si l’ERC est attribué, au suivi de ces lignes. Certains dossiers peuvent aussi requérir le regard du COERLE, le Comité opérationnel d’évaluation des risques légaux et éthiques. Pour ces raisons, un pourcentage du montant de la bourse ERC est reversé par chaque lauréat au fonds de recherche mutualisé d’Inria, comme c’est le cas pour l’ensemble des contrats européens signés par les équipes-projets de l’institut. Côté conseils, les lauréats ERC sont unanimes sur le fait de ne pas s’autocensurer. « Pas besoin d’avoir fait Normal Sup’, Polytechnique ou Stanford pour décrocher l’ERC », soutient Fabien Lotte. « Person- nellement, je n’ai fait aucune de ces écoles et je l’ai eu ! J’encourage les femmes et les hommes avec une bonne idée à le tenter. Et puis scientifiquement et intellectuelle- ment, c’est une bonne démarche, que les financements soient ou non au rendez-vous. » Deux autres catégories de bourses ont vu le jour depuis 2007  : synergie grant pour une équipe de deux à quatre chercheurs et Proof of Concept, réservée aux lauréats de l’ERC désireux de valoriser les résultats de recherche produits dans le cadre de cette bourse.   POUR EN SAVOIR PLUS Contactez Emmanuel Agullo emmanuel.agullo@inria.fr INTÉGRALE►► ►► Entrainement à l’utilisation d’une interface cerveau ordinateur à l’aide du compagnon d’apprentissage PEANUT (a Personnalized Emotional Agent for Neurotechnology User Training) 
  • 13. 13 INTÉGRALE►► ►► Lauréat en 2009 d’une bourse ERC dans la catégorie Starting Grant, Pierre-Yves Oudeyer se rappelle avoir pu développer grâce à elle « des activités de recherche fondamentale non dirigées par une application et qui nécessitent par principe, du temps, une équipe et de la liberté. Sans elle,  assure-t-il,  nous n’aurions pas obtenu tous les résultats que nous avons récoltés en intelligence artificielle et en sciences cognitives, y compris ceux que nous appliquons aujourd’hui dans les outils et tech- nologies d’éducation. » (voir Rubrique Appli « Au cœur de la fabrique de l’intelligence artificielle » page 6). En outre, «  le projet ERC fait levier pour constituer une équipe. En recrutant sept ou huit collaborateurs, une dynamique importante s’est créée qui a permis d’amener d’autres financements, ce qui a porté l’effectif à une trentaine de personnes pendant un moment. La majorité n’était pas financée par l’ERC bien sûr, mais la visibilité de l’équipe a aussi attiré des étudiants qui nous ont rejoints avec leurs propres bourses. » ERC : UN CERCLE VERTUEUX
  • 14. 14 MAGAZINE INTÉGRALE►► ►► Quelle a été votre motivation pour poser votre candidature ? Andréas Enge : Entre 2009 et 2010, j’ai créé mon équipe au sein d’Inria. L’exercice que me demandait alors l’institut – un dossier d’une vingtaine de pages sur mes intentions de recherche, sur l’état de l’art scientifique dans mon domaine (théorie algorith- mique des nombres) et sur les étapes à franchir au cours des quatre ans à venir – ressemblait beaucoup à celui d’un dossier ERC. J’ai considéré que le moment était opportun pour franchir le pas. Dans mon cas, c’est la seconde tentative qui a été fructueuse, j’ai obtenu une bourse dans la catégorieStarting Grant. Que vous a-t-elle permis pendant cinq ans ? A.E. : Grâce aux moyens alloués (1,5 millions d’euros), j’ai pu embaucher un doctorant puis des ingénieurs pour travailler sur le logiciel phare de notre communauté internationale (Pari-GP). À l’occasion d’un congrès, j’ai rencontré un doctorant brillant qui m’a fort impressionné. J’ai pu immédiate- ment lui proposer un postdoc dans notre équipe sans passer par la voie du concours. Il est aujourd’hui l’un des chercheurs permanents de Lfant. Cette bourse nous a également permis d’organiser un colloque international à Bordeaux sur la cryptologie avec courbes elliptiques, qui a été un vecteur de notoriété pour notre équipe. L’ERC apporte une grande liberté et une sérénité d’esprit pendant cinq ans qui ont vraiment aidé à l’avancement de nos recherches. Quel conseil donneriez-vous à vos collègues qui souhaiteraient la tenter ? A.E.  : Je suggérerais de bien choisir l’année de candidature. Il est préférable de ne pas être parmi les plus jeunes dans sa catégorie. En même temps, il ne faut pas attendre la dernière année, mais plutôt s’offrir deux cartouches : on peut échouer une fois et réussir la fois d’après ! Et puis, lancez-vous, le dossier est plus léger qu’on ne pourrait le croire ! 3QUESTIONS À... Andréas Enge, RESPONSABLE DE L’ÉQUIPE-PROJET LFANT, DÉLÉGUÉ SCIENTIFIQUE DU CENTRE INRIA BORDEAUX _ SUD-OUEST
  • 15. 15 FIGURES LIBRES INRIA A FÊTÉ SES 50 ANS QUEL ÉVÉNEMENT VOUS A LE PLUS MARQUÉ DANS L’ESSOR DU MONDE  NUMÉRIQUE ? Pour moi, l’événement qui m’a le plus marquée est quand j’ai eu mon premier téléphone portable. J’étais au collège, il était jaune, gros et moche, les SMS étaient limités et il était impossible à caser dans sa poche. J’étais une des rares élèves à en avoir à l’époque. Ma mère avait souhaité m’en acheter un d’occasion pour la prévenir quand elle devait venir me chercher. C’était important pour moi d’avoir un téléphone, il était mon unique moyen de communiquer. L’arrivée du smartphone a été d’autant plus mar- quante qu’il m’a permis de communiquer plus faci- lement avec toute ma famille,  éparpillée dans le monde. Quand ma grande sœur et moi vivions à Paris, on s’appelait rarement. Avec les technologies du smartphone, on s’écrit désormais tous les jours, même aujourd’hui, alors qu’elle vit à l’étranger. Je ne pourrais plus vivre sans cet objet, pratique et léger, d’ailleurs je préférerais perdre mon portefeuille plutôt que mon téléphone. En revanche, je ne vois pas ce que l’on pourrait rajou- ter comme fonctionnalité : je n’aimerais pas ouvrir ma voiture avec mon téléphone, je trouve ça trop dangereux… EMMANUELLE SAILLARD CHARGÉE DE RECHERCHE CHEZ STORM, CHEZ INRIA DEPUIS 2017  Je préférerais perdre mon porte- feuille plutôt que mon téléphone ►► ►►
  • 16. 16 MAGAZINE DAVID JAMES SHERMAN RESPONSABLE DE L’ÉQUIPE-PROJET PLEIADE CHEZ INRIA DEPUIS 2016 Le séquençage de l’ADN révèle que la biologie est une transmission d’information. La découverte du séquençage à haut débit a per- mis d’attaquer numériquement, avec tout l’arsenal de l’informa- tique,  «  l’histoire  »  et  «  la fonc- tion  »  en biologie. «  L’histoire  » est la transmission de l’informa- tion des gènes de génération en génération ; « la fonction » est la traduction de gènes en protéines, cellules ou organismes. Plus ré- cemment, cette numérisation du vivant nous permet d’ajouter une dimension  «  diversité  », par la mesure directe des molécules ou des espèces présentes dans un échantillon. Il est  aujourd’hui  pos- sible de mesurer l’état de santé d’un écosystème par le séquen- çage de codes-barres génétiques, comme il est possible de mesurer l’état d’une cellule par le séquen- çage des transcrits de ses gènes. En tant qu’informaticien travaillant dans la biologie numérique, je mets les outils du numérique au service des biologistes : je traduis les pro- blèmes biologiques en problèmes de traitement et de transmission de l’information, et avec l’aide de collègues biologistes nous inter- prétons les résultats numériques en termes biologiques. DOMINIQUE SALLES DÉLÉGUÉE À L’ADMINISTRATION DU CENTRE, CHEZ INRIA DEPUIS 2012 L’événement qui m’a le plus marquée est l’arrivée du smart- phone. Je considère qu’auparavant le téléphone était un objet que l’on utilisait en fonction d’un besoin. A partir du moment où le smart- phone est arrivé, l’engouement et l’addiction liés à cet objet ont changé les comportements humains. Dans la rue, en voiture, beaucoup de personnes ont les yeux rivés sur leur téléphone. Dans une soirée, je constate qu’il n’y pas un moment  où quelqu’un ne regarde pas son smartphone. Le rapport avec cet objet a modifié les relations aux autres. La priorité des informations sur le smartphone prend le pas sur les conversations en présentiel et c’est dommage ! Je mets les outils du numérique au service des biologistes Le rapport avec le smartphone a modifié les relations aux autres FIGURES LIBRES►► ►►
  • 17. 17 GRÉGOIRE PICHON DOCTORANT CHEZ HIEPACS CHEZ INRIA DEPUIS 2015 Ce qui a marqué mon enfance est l’arrivée d’Internet pour le grand public. Je fais partie d’une des pre- mières générations à avoir grandi avec Internet. Pour mes études ou mes loisirs, j’ai toujours tout fait avec Internet car j’avais accès à l’information très facilement. Depuis quelques années, je trouve que les grandes évolutions se sont un peu tassées dans ce domaine ou celui des smartphones. En revanche dans des domaines tels que la biotechnologie ou l’intel- ligence artificielle, nous assistons à des avancées technologiques re- marquables. Relevons par exemple la possibilité d’imprimer aujourd’hui des tissus 3D pour la recherche médicale. MARC LOVISI TECHNICIEN DES SERVICES GÉNÉRAUX CHEZ INRIA DEPUIS 2016 Deux événements me viennent à l’esprit : la démocratisation du télé- phone portable et l’arrivée d’Inter- net ; du haut débit car lorsque j’étais à la fac nous avions encore les modems 56K. Internet passait par une ligne téléphonique, cela coûtait très cher, nous payions à la minute. La connexion était limitée et bloquait la ligne téléphonique. Aujourd’hui nous pouvons tout savoir à l’instant t, même ce que nous n’avons pas besoin de savoir... et communiquer avec le monde entier. Le smartphone est devenu le bras armé d’Internet. (Téléphone qui sonne). Ça c’est un des problèmes d’être tout le temps connecté, nous pouvons être aussi à tout moment dérangés  ! L’instantanéité des actions que permet cette techno- logie a changé nos habitudes et notre quotidien. J’ai tout de même conscience de contribuer malgré moi à la collecte massive de don- nées en laissant des informations personnelles partout sur le Web. Le smartphone est devenu le bras armé d’internet J’ai toujours tout fait avec Internet car j’avais accès à l’information FIGURES LIBRES►► ►►
  • 18. 18 MAGAZINE STRATÉGIES APPELS À PROJETS  INRIA ET LE PROGRAMME D’INVESTISSEMENTS D’AVENIR Excellence, innovation et colla- boration sont les mots d’ordre des PIA dont l’ambition est de «  porter l’avenir du pays  ». Au total, 47 milliards d’euros ont été déployés depuis 2010, année de lancement du programme, au bénéfice de l’enseignement supérieur, la recherche, la valo- risation et l’innovation dans les secteurs stratégiques de l’économie française  : industrie, numérique, transport, énergie, santé (source www.gouvernement.fr). Un troisième volet PIA a été annoncé par le Président de la République en 2016, assorti d’une enveloppe de dix milliards d’euros dont les bénéficiaires peuvent être des universités, des instituts, des labora- toires, des équipes, des projets industriels ou entrepre- neuriaux. À ce titre, le centre bordelais d’Inria soutient des actions territoriales à des degrés divers allant de simple partenaire à membre fondateur comme c’est le cas pour l’I-SITE de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (encadré page 20). Quatre de ses équipes-pro- jets SISTM, MONC, CARMEN et PHOENIX sont partie prenante d’un des projets d’EUR (École universitaire de recherche) parmi les 29 sélectionnés. Portée par Rodolphe Thiébaut, responsable de SISTM (Statis- tique pour la biologie systémique et la médecine translationnelle), une équipe-projet commune à Inria, à l’Inserm et à l’université de Bordeaux auprès de l’ISPED (Institut de santé publique d’épi- démiologie et de développe- ment) vise à ce titre, la création d’un programme universitaire de recherche (graduate school) en santé publique numérique qui s’adresse à des étudiants en master et en thèse. Inédit actuellement, ce programme couvre la science des données et des objets connectés dans le champ de la santé publique. «  L’esprit de la formation en master par exemple est de conjuguer la biostatistique, l’informatique médicale et l’épidé- miologie. Nous pensons très important d’intégrer des notions d’épidémiologie car ce sont leurs outils qui vont Au titre du Programme d’investissements d’avenir (PIA), une démarche originale lancée en 2010 par le gouvernement français et qui prépare aux grands défis de demain, le centre Inria Bordeaux – Sud-Ouest est impliqué dans plusieurs projets, en collaboration avec les partenaires régionaux, acteurs de la recherche et de l’innovation. ►► ►► Rodolphe Thiébaut, responsable de l’équipe-projet SISTM 
  • 19. 19 STRATÉGIES gouverner la stratégie d’analyse des problématiques de santé publique numérique. » Côté pédagogie, sa particu- larité sera de les enseigner à partir de cas d’usages dans le but d’une part, de déployer les diffé- rentes méthodes et propriétés associées à ces disciplines et d’autre part, de répondre aux questions posées par ces utilisations. «  Partir de la question est une approche fondamentale pour nous, insiste Rodolphe Thiébaut. Aujourd’hui industriels et sociétés d’in- formatique médicale nous confient avoir recruté des experts hyper pointus mais qui ne comprennent pas bien les données qu’ils manipulent. Là, nous formerons des gens capables de faire discuter ces spécialistes ensemble, de constituer des équipes-projets ou de résoudre certaines problématiques par eux-mêmes. » Très attendue, cette formule dans l’air du temps pourrait «  transfor- mer le site de Bordeaux en un centre de référence international pour la formation et la recherche dans le domaine de la santé publique numérique ». Volet particulier des Programmes d’investissements d’avenir, les Initiatives d’excellence (IdEx) visent à faire ►► ►►
  • 20. 20 MAGAZINE TEMPS FORT VICTOIRE DU CONSORTIUM UPPA, INRA ET INRIA: LE PROJET ENERGY ENVIRONMENT SOLUTIONS (E2S) LABELLISÉ I-SITE L’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA) est l’une des huit universités françaises lauréates, parmi 60 prétendantes, du prestigieux label I-SITE (Initiatives Sciences – Innovation – Territoires – Economie) attribué début2017,danslecadredeladeuxièmevagued’appelà projets du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA2). Baptisé E2S pour Energy Environnement Solutions, le nouvel I-SITE a pour ambition de faire de l’UPPA un site universitaire de renommée internationale, sur les questions de la transition énergétique et environnemen- tale. Il cherche à concrétiser les activités de recherche dé- veloppéesàl’UPPA,enlienaveclatransitionénergétique, les géo-ressources et les milieux aquatiques, en tenant compte des évolutions de l’environnement. Développé en consortium avec trois membres, l’UPPA, l’INRA et Inria (dont les équipes-projets CAGIRE et MAGIQUE 3D), E2S est aussi soutenu par de nombreux acteurs écono- miques locaux. émerger, en France, sept à dix grandes universités de renommée internationale. Ce label d’excellence qui est aussi un programme opérationnel, l’université de Bordeaux l’a acquis en 2011. Parmi les projets assignés à ce programme, six sont liés au centre de recherche Inria Bordeaux – Sud-Ouest. L’institut hospitalo-univer- sitaire LIRYC (L’Institut de RYthmologie et modélisation Cardiaque) cofondé par Inria, les laboratoires d’excel- lences TRAIL  (Translational Research and Advanced Imaging Laboratory)  et BRAIN (Bordeaux région Aquitaine initiative pour les neurosciences), le cluster d’excellence LAPHIA (Laser And PHotonics in Aquitaine) et le cluster Systnum sont portés par l’Idex de l’universi- té de Bordeaux. Le laboratoire d’excellence VRI (Vaccine Research Institute) dépend quant à lui de  l’Université Paris Est Créteil (UPEC) en partenariat de l’université de Bordeaux. « Inria est un acteur au quotidien de nos projets et son regard nous intéresse dans le développe- ment de ces LabEx qui sont une des politiques conduites par l’IdEx » , affirme Hélène Jacquet, directrice générale adjointe des services de l’université de Bordeaux, en charge de la mise en œuvre des Programmes d’inves- tissements d’avenir. « Dans la grande compétition inter- nationale des universités, Inria joue un rôle en termes d’attractivité de chercheurs ou d’étudiants étrangers . »  http://e2suppa.eu STRATÉGIES►► ►►
  • 21. 21 COUP DE PROJECTEUR PORTRAITS DE TALENTS QUI FAÇONNENT LA SOCIÉTÉ NUMÉRIQUE DE DEMAIN VALEURS DISCRÈTES THALITA FIRMO DRUMOND Vision du futur Doctorante au sein de l’équipe-projet MNEMOSYNE, Thalita Firmo Drumond cherche à améliorer les modèles de vision et de reconnaissance d’objet par ordinateur, en s’inspirant du fonctionnement biologique de l’Homme. Son ambition est de mettre au point un système nu- mérique qui apprenne plus vite que ceux actuellement utilisés et qui soit moins gourmand en images, pour ac- croître leurs capacités de reconnaissance. Rattachée au centre bordelais d’Inria et au LaBRI (Laboratoire bordelais de recherche en en informatique - CNRS, université de Bordeaux), la jeune ingénieure brésilienne travaille phy- siquement à l’IMN (Institut des maladies neurodégénéra- tives - CNRS, Inserm, université de Bordeaux) sur le Neu- rocampus, la « Silicon Valley des neurosciences ». C’est depuis son master de recherche en informatique qu’elle a consacré au machine learning que l’intelligence artifi- cielle s’est naturellement imposée. Après une licence en ingénierie électrique et électronique décrochée à l’uni- versité de Campinas à Sao Paulo (Brésil), Thalita Firmo Drumond s’est essayée aux systèmes embarqués, à Telecom Paristech puis dans le cadre d’un stage au CEA. Mais son intérêt pour le fonctionnement du cerveau et l’intelligence (comme sujet d’étude) la rattrape. De retour au Brésil, elle identifie les travaux d’Inria et postule à l’une des thèses proposées par le centre. Courant 2016, sa candidature validée, elle s’installe, ravie, à Bordeaux pour trois ans. FLORIAN BERNARD Profil multiphysique Au cours de sa thèse effectuée sous la cotutelle d’Inria et de l’École Polytechnique de Turin, Florian Bernard lance un projet de start-up, SMecH, sur la base de codes de calculs développés dans l’équipe-projet MEMPHIS. Il observe en effet que ces outils de simulation de modèles multiphysiques dont l’équipe a réussi à automatiser cer- taines étapes, intéressent au plus haut point l’industrie qui ne trouve pas toujours son bonheur dans les logi- ciels existants. Sous contrat avec Inria depuis presque deux ans pour peaufiner son projet, le jeune docteur en mathématiques consacre désormais le plus clair de son temps à la définition de son modèle économique et à la prospection. Le logiciel prêt-à-lancer développé par Inria est bien parti pour se faire une place sur le secteur de la chirurgie de la reconstruction pour sa capacité à simuler la pose personnalisée d’implants médicaux (thoraciques, vasculaires…) et leur impact tissulaire. Florian Bernard ne cache pas sa satisfaction de se propulser chef d’entre- prise avec lui. ►► ►►  https://team.inria.fr/memphis/transfert
  • 22. 22 MAGAZINE GUILLAUME AUPY Chercheur sachant chercher Du collège jusqu’en classe préparatoire, Guillaume Aupy se voyait professeur de mathématiques. Puis à l’ENS Lyon, il découvre la recherche et l’informatique et décide de poursuivre un doctorat dans ce domaine. Après plu- sieurs années dans le monde de la recherche, il intègre, fin 2016, l’équipe-projet TADAAM comme chargé de re- cherche. Ses travaux visent à l’amélioration des capaci- tés de traitement des données sur les supersordinateurs grâce à de nouveaux algorithmes. Cette année pourtant, Guillaume Aupy aura consacré plus de temps à chercher (et trouver !) des fonds pour soutenir ses projets qu’à chercher tout court. Une fa- cette qui fait partie intégrante du métier. Une grosse partie de son agenda est par ailleurs dévolue à l’organi- sation de Supercomputing 2017, la plus grande confé- rence scientifique du domaine qui se tient à Denver en novembre (12 000 visiteurs).  Une « grosse » charge de service que le prétrentenaire vit comme un super privi- lège (et une formidable visibilité pour Inria) confié par son ancienne cheffe d’équipe à l’université Vanderbilt (Nashville – Tennessee) où il a effectué une année et de- mie de postdoc. Mais Guillaume l’assure, à partir de 2018 il se réserve beaucoup plus de temps pour sa recherche. CÉCILE DOBRZYNSKI Tissus d’acteurs & maillages d’objets Enseignante-chercheuse au centre depuis 2006, Cécile Dobrzynski rejoint l’équipe-projet CARDAMOM à sa création en 2016. Elle codéveloppe avec trois autres collègues de Paris, Grenoble et Bordeaux, la plate-forme open source de remaillage Mmg (www.mmgtools.org) qu’utilisent beaucoup d’acteurs industriels et acadé- miques. Elle modifie les maillages, ces ensembles de triangles qui permettent de représenter des objets sur ordinateur, pour en améliorer la précision. Des industriels comme Dassault Aviation qui simule l’écoulement de l’air autour d’avions dans des conditions de vols, sont très in- téressés. Et une partie de son temps, elle enseigne aussi les techniques de maillages ainsi que la programmation informatique, à des élèves ingénieurs de l’ENSEIRB- MATMECA. Développer des outils et des méthodes utiles pour les applications, c’est ce qu’apprécie Cécile qui, très vite dans son cursus s’est tournée vers les mathéma- tiques appliquées. VALEURS DISCRÈTES►► ►►  http://www.mmgtools.org
  • 23. 23 Cent pour sang Mélanie Prague adore son métier pour trois raisons : 1. elle aime les choses logiques et avec les biosta- tistiques, elle se dit comblée, 2. toutes les théories qu’elle développe s’appliquent à des problématiques réelles de santé, elle quantifie des phénomènes sur de vraies données de patients et leurs applications sont faciles à vulgariser et enfin, 3. elle aime colla- borer avec les autres, ce que favorisent largement les projets récents auxquels l’équipe-projet SISTM s’est associée, tel le projet européen EBOVAC (EBOla VACcine) ou le consortium EHVA (European HIV Vaccine Alliance) coordonnés par l’Inserm et le VRI (Vaccine Research Institute). Spécialiste des statistiques pour la médecine translationnelle, en particulier en immunologie, SISTM étudie les objets mathématiques qui, amenés au chevet du patient, permettent de comprendre et d’optimiser un traite- ment tel qu’un vaccin. Dans le cadre de ses travaux, Mélanie Prague s’intéresse à l’usage de simulations numérique basées sur la dynamique en temps de biomarqueurs dans le but d’accélérer le développe- ment clinique de nouveaux traitements. Des maths et de la santé Après deux années de classe préparatoire en mathématiques au lycée Montaigne de Bordeaux, Mélanie Prague obtient son diplôme d’ingénieure à l’ENSAI (École nationale de la statistique et de l’ana- lyse de l’information) à Rennes. De retour à Bordeaux, elle réalise sa thèse à l’unité Inserm U897 au sein d’une équipe en biostatistiques. Elle y développe une stratégie dynamique et individualisée de traitements antirétrovi- raux pour les patients infectés par le VIH, visant à alléger la dose de traitement prise dont les effets secondaires sont difficiles à supporter. Elle part ensuite trois ans en postdoc à l’Harvard School of Public Health de Boston où elle travaille sur les moyens d’estimer les effets d’une politique de santé publique sur l’incidence du VIH en Afrique. En octobre 2016, elle est intégrée dans l’équipe SISTM, à Inria Bordeaux – Sud-ouest. Mélanie Prague, Chargée de recherche FACE PROFIL VALEURS DISCRÈTES►► ►►
  • 24. 24 MAGAZINE DE L’ESPRIT DES CIFRE Investi de la mission d’influencer la sphère socio-économique de ses avancées scientifiques, Inria dispose de plusieurs outils parmi lesquels la thèse CIFRE occupe une place particulière. Focus sur ce dispositif tripartite qui témoigne de la mise en œuvre de la stratégie de rencontre de l’Institut entre recherche publique, R&D privée et entreprises. PASSERELLES►► ►► Gare centrale de Berlin, réalisée avec la participation de Saint-Gobain 
  • 25. 25 PASSERELLES « Inria a la volonté de transférer ses connais- sances, son expertise, ses technologies de rupture vers le monde socio-économique » Sur une petite centaine de docto- rants recensés au sein des équipes d’Inria Bordeaux _ Sud-Ouest à la rentrée 2017, onze étaient des thèses CIFRE (Convention indus- trielle de formation par la recherche). «  À travers chacune d’elles, assure Laure Aït-Ali, responsable du service transfert, innovation et partena- riat, Inria a la volonté de transférer ses connaissances, son expertise, ses technologies de rupture vers le monde socio-économique. Contri- buer à la création de valeur, à dynamiser les sociétés du domaine est inscrit dans son ADN.  » La vocation d’une thèse CIFRE est bel et bien de permettre aux entreprises et associations d’embaucher un doctorant pendant trois ans, dans le but de résoudre un problème pratique, en collaboration avec un laboratoire de recherche. « Avec les équipes Inria, nous devons nous assurer en amont que la probléma- tiquesoulevéeparl’entreprisedonne matière à un travail de recherche doctorale, exactement comme dans le cas d’une thèse académique. L’ANRT (Association nationale recherche technologie), l’organisme qui finance une grande part du salaire du doctorant, est aussi très vigilante sur ce point », souligne Laure Aït-Ali. Le problème doit donc être suffisamment complexe pour qu’un ingénieur ne puisse pas le résoudre en recourant à l’état de l’art existant. «  Un sujet doit repousser les frontières de la connaissance en mathématiques appliquées pour qu’il soit intéressant pour notre équipe », explique François Clautiaux, ensei- gnant-chercheur au sein de l’équipe- ►► ►► Laure Aït-Ali, Responsable du service Transfert, Innovation et Partenariats 
  • 26. 26 MAGAZINE projet REALOPT commune avec l’université de Bordeaux (spécialiste de l’optimisation combinatoire via des méthodes de programmation mathématique) et directeur de thèse. « C’est la raison pour laquelle nous avons accepté d’encadrer la thèse CIFRE de Quentin Viaud (encadré page 28) en collaboration avec Saint-Gobain Recherche. Son ambition porte sur la résolution de problèmes de découpe industrielle de plaques de verre. D’un point de vue mathématique, nous savons bien les modéliser mais la taille des modèles est si grande que nous ne pouvons plus utiliser les méthodes de résolution classiques. Or, ces grands modèles ont des structures mathématiques qui nous intéressent autant qu’elles nous interrogent puisqu’il nous faut proposer une adaptation de nos méthodes pour leur passage à l’échelle. » Les thèses CIFRE fournissent aux équipes d’Inria des sujets de recherche auxquels elles n’auraient peut-être pas pensé ou eu accès, sans un partenaire in- dustriel. «  Elles ouvrent le champ des possibles d’un point de vue scien- tifique, constate Laure Aït-Ali, et permettent des collaborations enri- chissantes », un des objectifs de son service. « Une thèse CIFRE constitue de fait un transfert de connais- sances, que les travaux de recherche produisent des résultats opéra- tionnels ou non. Néanmoins nous devons toujours anticiper avec notre partenaire la possibilité d’obtenir des actifs de propriété intellectuelle. Ainsi, en collaboration avec nos juristes, nous devons prévoir en amont les grands principes de propriété intellectuelle afin de favoriser une exploitation commerciale future des résultats de la collaboration. » On l’aura compris, Inria demande ELLES OUVRENT LE CHAMP DES POSSIBLES D’UN POINT DE VUE SCIENTIFIQUE PASSERELLES►► ►► François Clautiaux, Enseignant-chercheur au sein de l’équipe-projet RealOpt 
  • 27. 27 un engagement important à ses équipes-projets qui accueillent et forment scientifiquement un doctorant ou une doctorante CIFRE, que l’entreprise partenaire salariera. Cet encadrement, François Clautiaux le vit «  au cœur de son travail  ». «  Quel intérêt aurions- nous à développer des méthodes, à acquérir des compétences si elles restaient confinées dans notre bureau  ?  » Les publications et l’encadrement de thèses consti- tuent pour les chercheurs deux moyens de les diffuser. « Au début de la thèse, nous sommes dans la transmission. Pour ma part, j’exige que le doctorant passe la moitié de son temps de recherche au sein du laboratoire pour s’imprégner de nos méthodes, le guider dans sa veille, le conseiller. À la fin, si tout se passe bien, cet étudiant devenu chercheur est censé devenir plus spécialisé que nous sur son sujet de thèse. Et c’est lui qui nous apprendra des choses. » À l’issue d’une thèse CIFRE, deux choix s’offrent au jeune chercheur : académique ou industriel. Un «  ancien doctorant  » employé par une entreprise partenaire constitue à l’évidence pour Inria, la promesse d’un dialogue simplifié si la collabo- ration se poursuit. Et si les réussites ont été au rendez- vous, elles traduisent la capacité d’Inria à produire (aussi) des solutions opérationnelles et appli- quées, et renforcent au passage le rayonnement des équipes-projets impliquées. Saint-Gobain Glass - Acheminement du verre par rouleaux transporteurs. Il est ensuite découpé automatiquement en plateau.   POUR EN SAVOIR PLUS : Contactez le Service Transfert, Innovation et Partenariats stip-bordeaux@inria.fr PASSERELLES►► ►►
  • 28. 28 MAGAZINE Diplômé de l’Institut de Mathématiques Appliquées de l’Université catholique de l’Ouest à Angers, Quentin Viaud achève sa dernière année de thèse CIFRE, au sein du DATALAB de Saint- Gobain Recherche, en région parisienne. UNE CIFRE POUR MIEUX COMPRENDRE LES BESOINS DE L’INDUSTRIEL  Un pied entre laboratoire et industrie L’équipe REALOPT et François Clautiaux, « réputé en France pour ses travaux sur les problématiques de découpe », Quentin Viaud les avait déjà cotoyés à l’occasion d’un stage de recherche effectué pour Saint-Gobain. « L’aspect applicatif de la recherche me plaît. L’idée d’avoir un pied entre le laboratoire et l’industrie, de mieux comprendre ses besoins, aussi. » Avant d’amorcer la rédaction de sa thèse qu’il soutiendra au printemps prochain, le jeune chercheur se consacre à l’intégration de ses travaux dans les outils logiciels de Saint-Gobain avant de pouvoir les tester et les valider industriellement. Cette phase, bien différente de la validation scien- tifique obtenue chez Inria, va en principe confirmer que les nouveaux algorithmes de résolution permettent d’optimiser le procédé industriel de découpe du verre. Très apprécié pour la qualité de son travail et motivé pour poursuivre en recherche appliquée, le doctorant espère pouvoir intégrer Saint-Gobain Recherche dans quelques mois. PASSERELLES Quentin Viaud en thèse CIFRE  ►► ►►
  • 29. 29 LYDIA TLILANE, Ingénieure de recherche au DATALAB de Saint-Gobain Recherche Co-encadrante de la thèse de Quentin Viaud sur l’optimisation de la découpe, Lydia Tlilane fait partie des 20 ingénieurs de recherche de l’équipe mathéma- tiques appliquées (DATALAB) de Saint-Gobain Recherche. Qu’attendez-vous de cette thèse CIFRE ? Nous en attendons de pouvoir mieux cerner les gains potentiels et les limites autorisées par l’utilisation de certains procédés de découpe, ce qui permettra d’orienter les plannings de production, les politiques d’investissement… Nous souhaitons également devenir propriétaires d’outils dont nous pouvons maîtriser le déploiement ou la modification, en interne et en autonomie. Quel regard portez-vous sur votre collabora- tion avec l’équipe Realopt d’Inria ? Pour Saint-Gobain, c’est un franc succès. Nous sommes très contents de l’encadrement de Quentin et des travaux réalisés. En termes d’excellence scien- tifique et d’idées, nous avons assisté à de très belles contributions. J’espère continuer à travailler avec eux. De manière générale, Saint-Gobain a une culture forte de l’ouverture au monde académique qui se traduit par de nombreuses collaborations avec des labora- toires de par le monde sur des sujets de recherche fondamentale en lien avec les problématiques indus- trielles de l’entreprise. Comment envisagez-vous la suite ? L’idéal serait que les travaux de Quentin soient implé- mentés dans nos outils industriels. Grâce à la qualité de ce qu’il a produit, je ne m’inquiète pas de l’avenir de ses algorithmes. Il a déjà prouvé qu’on pouvait améliorer nos performances avec la suite logique espérée. L’ENTRETIEN PASSERELLES►► ►► Saint-Gobain Recherche, Datalab 
  • 30. 30 MAGAZINE Traitement d’images Optimisation non-convexe et parcimonieuse L’équipe-projet GEOSTAT et la société i2S, pionnière et leader sur les marchés de la vision numérique, de l’optronique et du traitement de l’image, se sont associées en 2017 pour un partenariat de 3 ans. Grâce aux travaux d’un ancien doctorant, Hicham Badri, lauréat du prix de la meilleure thèse Afrif, l’équipe-projet GeoStat a développé une expertise et une approche novatrice en traitement d’images, notamment en optimisation non-convexe et parci- monieuse. Cette méthode permet à la société i2S d’optimiser les performances et de résoudre les problèmes de colorisation, de débruitage et d’élimi- nation des reflets de sa solution i2S DigiBook. i2S DigiBook propose des scanners de livres à haute résolution, des logiciels de traitement d’image et des solutions de création de bibliothèques en ligne. Cette nouvelle approche apporte à la société i2S une réelle avancée technologique sur ses concurrents. Cet exemple montre une utilisation de fusion de données infrarouges pour la photographie numérique à rang faible. Les deux images du haut montrent respectivement la donnée pho- tographique d’origine et la donnée infrarouge. En bas à gauche l’extraction d’un layer parcimo- nieux et à droite le résultat de la fusion. Logiciel libre Pour la reproductibilité des sciences en HPC  Guix est un logiciel libre, développé sous les auspices du projet GNU  par une communauté enthousiaste d’organisations grandissantes : aujourd’hui entre 40 et 50 personnes y contribuent chaque mois. Il permet de reproduire des environnements logiciels. Récemment, les centres de recherche Inria Bordeaux – Sud-Ouest, Max Delbrück Center for Molecular Medicine (Berlin, Allemagne) et le Utrecht Bioinformatics Center (Pays- Bas) ont décidé de collaborer autour de ce logiciel. Le point commun de ces trois établissements ? Tous sont ou ont des utilisateurs de logiciel de calcul haute performance (HPC), et dans ces structures, et bien d’autres, se pose la question de la reproductibilité des expériences… Guix, dans sa version améliorée par les trois partenaires, semble être une des réponses ! La reproductibilité des expériences est un sujet qui anime la communauté des scientifiques. Dans le domaine des sciences du numérique, de plus en plus d’expériences reposent sur des ensembles de logiciels complexes. La capacité de reproduire une expérience dépend donc d’abord de la capacité à reproduire cet environnement.  https://guix-hpc.bordeaux.inria.fr .ZIP►► ►►  https://geostat.bordeaux.inria.fr http://www.i2s.fr 
  • 31. 31 Informatique et sciences de l’éducation Prix Serge Hocquenghem Didier Roy, chercheur et membre de l’équipe projet FLOWERS, a reçu en 2016 pour ses travaux en informatique et en sciences de l’éducation le Prix Serge Hocquenghem pour ses travaux en infor- matique et en sciences de l’éducation. Enthou- siaste, créatif et amical, il a fait de la lutte contre le décrochage scolaire son fer de lance. Coordina- teur du dispositif Inirobot et de plusieurs projets de ressources pédagogiques libres et gratuites comme Poppy Éducation, il promeut l’éducation par le numérique pour le numérique. Didier Roy est aussi à l’initiative de l’organisation du Colloque Robotique & Éducation qui se déroule chaque année à Bordeaux. Enfin, toujours moteur dans la diffusion des savoirs, il intervient dans le programme Class’Code qui forme des enseignants à la pensée informatique. «  Les enseignants ne s’y trompent pas et s’en emparent avec beaucoup d’enthou- siasme », se réjouit-il. Ces projets sont les résultats issus des travaux de recherche de l’équipe Flowers et plus particulièrement de l’implication de Pierre- Yves Oudeyer, responsable de l’équipe, ainsi que des enseignants associés. Modestement, il tient à dire que « sans ces collaborations, rien ne serait possible. »  http://psh.aid-creem.org .ZIP►► ►►
  • 32. 32 MAGAZINE .ZIP►► ►► Prix de thèse Des travaux très remarqués Camille Jeunet et Ayoub Tamim, deux anciens doctorants des équipes-projets POTIOC et GEOSTAT ont reçu plusieurs récompenses pour la qualité des travaux de leurs thèses. En 2017, le prix spécial du jury international du collège des écoles doctorales de l’université de Bordeaux a été remis à Camille Jeunet et la médaille d’or du prix de thèse Hubert Curien à Ayoub Tamim. La thèse de Camille Jeunet a contribué à l’amélio- ration de l’utilisation des interfaces cerveau-or- dinateur basées sur l’imagerie mentale. Ayoub Tamim a, quant à lui, élaboré des produits opéra- tionnels permettant le suivi sur les côtes maro- caines des dynamiques spatiales et temporelles du phénomène d’upwelling, phénomène océa- nographique éphémère de «  remontée d’eau  » qui se produit lorsque les vents marins poussent l’eau de surface des océans. Actuellement, Camille Jeunet est postdoctorante au centre de recherche Inria Rennes - Bretagne Atlantique et Ayoub Tamim, enseignant-chercheur en informa- tique à l’institut supérieur des pêches maritimes d’Agadir au Maroc. Santé Anticiper les TMS L’entreprise AIO et la nouvelle équipe de re- cherche AUCTUS d’inria Bordeaux – Sud-ouest mutualisent leurs compétences autour du projet « Kombos ». Il vise à développer toute une gamme de produits et d’objets connectés analysant les gestes industriels afin d’anticiper les TMS - troubles musculo-squelettiques. AIO développe son expertise autour du concept de l’usine du futur ; usine dans laquelle l’humain serait assisté dans ses gestes pour réduire la pénibilité de son travail et améliorer l’efficacité opérationnelle.  Ce projet a récemment été labélisé par le cluster Aquitaine Robotics ; des fonds régionaux ont également été levés.  https://team.inria.fr/potioc/fr https://geostat.bordeaux.inria.fr  https://www.inria.fr/equipes/auctus http://aio.eu Signature du partenariat avec l’entreprise AIO de gauche à droite : David Daney - Monique Thonnat - Cyril Dané 
  • 33. 33 TIMELINE JANVIER Interfaces Le 11, Interfaces a accueilli Jean- Pierre Nadal, directeur de recherche au CNRS et directeur du Centre d’analyse et de mathématique so- ciales de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) pour un exposé intitulé «  Modélisation épidémiologique des émeutes de 2005 en France ». MARS Semaine des maths Le 16, des ateliers de médiation scientifique ont été proposés à plusieurs classes du collège-lycée Alcide Dusolier de Nontron (24). AVRIL Signature Pollen Robotics Le 28, le centre a signé un contrat de collaboration de recherche avec la start-up. JUIN Interfaces Le 7, Roberto di Cosmo, professeur d’informatique à l’université Paris Diderot, a présenté un exposé inti- tulé «  Que faire avec des milliards de ligne de code source ? Le projet Software Heritage ». JUILLET Nouveau directeur du centre Le 17, Nicolas Roussel prend les commandes du centre Inria Bor- deaux - Sud-Ouest. Colloque Robotique & Éducation Cette troisième édition, organisée par Inria le 18 à Talence, a permis de découvrir des activités robotiques pour l’éducation, des retours d’usages (principalement orientés vers Poppy et Thymio), et des inno- vations à venir. SCRATCH 2017 La conférence internationale, orga- nisée par le MIT s’est déroulé à Bor- deaux. SEPTEMBRE Interfaces Le 22, le colloque a reçu Henri Bal (professeur d’informatique à la Vrije Universiteit d’Amsterdam) pour un exposé sur les «  Défis de l’infor- matique pour les applications de détection distribuée ». Nuit européenne des chercheurs Le 23, les participants ont pu découvrir plusieurs ateliers dans les locaux de Cap Sciences sur le thème de l’impossible. OCTOBRE Fête de la science Du 10 au 12, le Centre a reçu 470 élèves et enseignants pour partici- per à 12 ateliers dans le cadre du Circuit Scientifique Bordelais. NOVEMBRE JJCR et JNRR Les Journées Nationales de la Re- cherche en Robotique (JNRR) ont eu lieu à Biarritz et ont été précédées de la Journée des Jeunes Chercheurs en Robotique (JJCR) du 7 au 10. Festival Arts Créativité Technologies Sciences Du 14 au 24, les équipes-projets MANAO et POTIOC ont présenté chacune un projet sur la relation entre les arts et les sciences. Interfaces Le 22, Rodrigo Pedreros du Bureau de recherches géologiques et minières, a présenté un exposé sur l’« Apport des données historiques dans la caractérisation d’événe- ments majeurs à l’origine de sub- mersions marines ». Visite ENS Le centre a accueilli des étudiants des Écoles normales supérieures de Lyon et de Cachan pour leur faire découvrir nos recherches. 2017 ►► ►►
  • 34. 34 MAGAZINE 2018 MAI Open MP FTF Meeting Du 14 au 18, le Centre accueillera une conférence sur cette interface de programmation pour le calcul parallèle sur architecture à mémoire partagée. Bordeaux Geek Festival Du 19 au 20 Inria fera rimer culture geek et sciences du numérique lors de la quatrième édition du festival. http://geek-festival.fr JUILLET ISMP 2018 Ce congrès international de l’opti- misation mathématique organisé tous les trois ans aura lieu à Bor- deaux. Les scientifiques du monde entier, ainsi que les industriels du domaine se rencontrent afin de présenter leurs développements et résultats les plus récents et échan- ger à propos des nouveaux défis de la théorie et de la pratique. C’est le symposium de la société savante MOS (Mathematical Optimization Society). https://ismp2018.sciencesconf.org Magazine édité par centre de recherche Bordeaux – Sud-Ouest 200, avenue de la vieille Tour 33405 Talence, plugin-bordeaux@inria.fr Directeurdelapublication Nicolas Roussel Rédactrices en chef Laurence Chevillot et Flavie Attigui Conception graphique et mise en page Lucile Aigron Rédacteurs Laure Buquet (Un ange passe), Service Commu- nication et Médiation du Centre Inria Bordeaux _ Sud-Ouest Secrétaire de rédaction Ma- rie-Laetitia Gambié Crédits photos Couverture : ©Inria / Potioc project-team ; Edito : © Inria / L.C. ; Hyperlien : © Julie Boussuge-Roze p.4, © Ulrich Chofflet p.5 ; Appli : © Inria / PARIETAL p.6, © Inria / Photo H. Raguet p.7 ; Zip : © Inria / Flowers project-team p.8, © Inria / SCM BSO p.8, © Inria / Potioc project-team p.9, © Inria / Geostat project-team  p.30, © Didier Roy p.31, © Inria / SCM BSO p.32 ; Intégrale : © Inria / Photo H. Raguet p.10, © Inria / Photo G. Scagnelli p.11, © Inria / Potioc project-team  p.12, , © Inria / Pierre-Yves Oudeyer p.13, © Inria / Photo H. Raguet ; Figures Libres : © Inria / SCM BSO p.15/16/17, © Inria / Photo H. Raguet p.16 ; Stratégies : © Inria / Photo C. Morel p.18 ; © Inria / Dessin F. Havet p.19 , © BPH Inserm U1219 p.20 ; Valeurs discrètes : © Inria /SCM BSO p.21/22/23 ; Passerelles : © gmp Architekten p.24 ; © Laure Aït-Ali p.25, © Inria / Photo H. Raguet p.26, © Saint-Gobain p.27, © Quentin Viaud p.28, © Datalab – Saint-Gobain p.29, © Lydia Tlilane p.29; Timeline : © Inria / SCM BSO p.33, © Inria / LC p.33, © Pierre Bénard p.33 ; Fabrication Imprimerie Lacoste-Roque (Groupe Sodal) 8, rue du IV septembre 40000 Mont-de-Marsan 05.58.46.08.08 - Le Centre remercie chaleureusement tous les contributeurs (collaborateurs et partenaires) du sixième numéro Inria plug’in. ISSN 2271-1279 Imprimé en décembre 2017 - série limitée à 1000 ex. TIMELINE @Inria_Bordeaux ►► ►► Inria célèbre plus de 10 ans de présence dans le Sud-Ouest En 2002, Inria créait «Futurs», une nouvelle unité de recherche implantée sur trois nouveaux sites, Bordeaux, Lille et Saclay pour anticiper l’évolution de l’Ins- titut et développer de nouvelles dynamiques régionales. En 2008, l’expansion d’Inria s’est concrétisée par la création de trois centres distincts et autonomes dont le centre Inria Bordeaux – Sud-Ouest. Il fêtera 10 ans de création officielle en 2018. Retrouvez l’intégralité de l’agenda du centre sur Inria.fr/bordeaux InriaTech, la recherche au service de l’innovation des entre- prises régionales Fort du soutien de la région Nouvelle-Aquitaine, le centre de recherche Inria Bordeaux _ Sud-Ouest déploiera en 2018 un nouveau service à destination des entreprises régionales. L’objectif ? Répondre plus rapidement à leurs besoins d’innovation numérique et leur faciliter l’accès aux technologies d’Inria. L’état d’esprit ? Davantage d’agilité par le biais de contrats de courte durée. Expérimenté depuis 2 ans avec succès au Centre Inria Lille-Nord Europe, le concept InriaTech Nouvelle-Aquitaine reposera sur la mise à disposition d’une cellule d’ingénieurs extrêmement réactive en mesure d’intervenir auprès des entreprises voulant appuyer leur R&D sur les compétences d’Inria et qui au- raient besoin de développements additionnels pour les mettre en oeuvre. Par ce dispositif complémentaire des diverses formes de collaborations qu’Inria propose aux entreprises, l’institut espère également accélerer sa contribution à la dynamique entrepreneuriale du territoire. Retrouvez l’intégralité de l’actualité du centre sur Inria.fr/bordeaux
  • 35. Le CESTA, Centre d’études scientifiques et techniques d’Aquitaine UN MILLIER DE SALARIÉS CEA DANS LES PINS Au sein du CEA, Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, la DAM, Direction des applications mili- taires, a pour mission principale le développement, la fabrica- tion et la maintenance des armes nucléaires de la force de dissuasion française. Le Cesta, un des cinq centres de la DAM, rassemble près de 1000 salariés, sur une zone de 700 hec- tares au sud du département de la Gironde au cœur du parc naturel national des landes de Gascogne. DES MISSIONS D’EXCELLENCE • Conception d’ensemble et démonstration de performances (fiabilité, sûreté, tenue aux environnements, furtivité, rentrée atmosphérique …) dans une démarche de simulation reposant sur le triptyque : modélisation physique-calcul numérique-ex- périmentation. • Exploitation de LMJ/PETAL (Laser Mégajoule/Petawatt Aquitaine Laser), grand instrument de physique, unique en Europe, qui permet, en focalisant des impulsions laser de fortes énergies sur de petites cibles, l’étude de la matière aux conditions extrêmes de températures et de pressions. ACTEUR DES PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ EN NOUVELLE-AQUITAINE • Expertise reconnue en thermomécanique, aérodynamique, simulation de système complexe… dans « Aerospace Valley » • Forte implication dans « Route des Lasers et des Hyperfréquences » … ET PARTENAIRE PRIVILÉGIÉ D’INRIA Inria et le CEA/DAM s’investissent de longue date dans la simulation numérique et ont développé une expertise dans ses métiers. La logique d’un partenariat s’est traduite par la signature d’une convention collaborative scientifique en 2012, aujourd’hui en cours de renouvellement avec notamment l’élaboration d’une feuille de route commune permettant de proposer des réponses conjointes aux appels d’offre régionaux, nationaux ou européens.
  • 36. Le futur numérique s'invite sur notre site anniversaire 50ans.inria.fr