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Jacky Lorenzetti, président du Racing­Metro 92
PLUS QU’UN AN ET DEMI D’ATTENTE POUR LE PRÉSIDENT DU RACING­
METRO AVANT LA LIVRAISON D’UN STADE QUI SERA PLUS QU’UN STADE.
JACKY LORENZETTI VA EN RÉVOLUTIONNER LE CONCEPT.
« L’hyper­connectivité offrira
encore plus de convivialité »
PROPOS RECUEILLIS PAR ARNAUD BEURDELEY
Pourquoi une telle volonté de connecter la future
Arena du Racing­Metro ?
D’abord, ce n’est pas un stade. C’est une Arena.
L’environnement y sera beaucoup plus ludique que dans
un simple stade où l’on ne joue que des matchs de rugby
ou de basket. Voilà pour la première nécessité. Pour la
seconde, nous voulons créer une fête autour du rugby.
On imagine que nos supporters peuvent avoir envie de venir avant le match, de rester après. Et
de s’ouvrir à de nouveaux services que l’on ne trouve pas dans des stades ancienne génération.
Ces nouveaux services ne seront pas propres au rugby, mais ils s’inscrivent parfaitement dans la
convivialité qui caractérise notre sport. Voilà pourquoi nous avons souhaité offrir à nos spectateurs
la possibilité d’être constamment connectés avec l’Arena.
Vous avez aussi fait le choix d’un écran géant qui sera le plus grand du monde avec 2 400
m2 presque au détriment d’une tribune qui aurait augmenté la capacité du stade…
C’est un choix qui va dans le même sens. Cet écran donnera un autre rayonnement à la fête,
même dans le cadre d’un match de rugby. Le Racing est un club sérieux, même si en 1990 nous
avions joué avec des nœuds papillon rose et bu du champagne à la mi­temps, ce qui n’empêche
pas de faire la fête. On avait donc besoin de cet écran géant pour apporter une autre dimension
au spectacle, quel qu’il soit. Avec un tel outil, on peut tout imaginer. Des ralentis pendant les

2. 1/6/2015 Detaille Article
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matchs, des photos de supporters durant les arrêts de jeu, et aussi des publicités. Le rugby est un
sport très engagé mais où l’intensité se prête à un tel mur d’images. Et je vous laisse imaginer ce
qu’il sera possible de faire pendant un concert. Le champ des possibilités est immense.
Avez­vous l’impression que l’Arena donnera naissance à une nouvelle génération de
supporters ?
Tous les supporters de France, qu’ils soient à Albi ou à Paris, partagent la même notion de
convivialité. Et l’hyper­connectivité de l’Arena offrira encore plus de convivialité. Cela permettra
donc de regarder plus vers le passé que d’être avant­gardiste. Nous voulons renouer avec un
passé ludique. Et pour cela, je n’oublierai jamais l’essentiel qui est le sport.
Ne craigniez­vous pas que le supporter 2.0 reste les yeux rivés sur son smartphone au lieu
d’encourager vos joueurs ?
Si tel devait être le cas, ce serait une grosse déception. D’abord, ça signifierait que ce qui se joue
sur le terrain est moins intéressant que ce qui se passe par ailleurs. Ensuite, je n’y crois pas. Le
rugby n’est pas un combat de boxe. L’intensité fluctue durant les 80 minutes d’une rencontre, ce
qui n’est pas le cas durant les trois minutes d’un round. Pendant les temps morts d’un match de
rugby, il n’est pas interdit de commander une petite bière, d’envoyer un message, de prendre une
photo, de communiquer avec le copain qui se trouve dans la tribune d’en face. Tout ça grâce à
une application qui sera mise en place. Le spectateur ne ratera rien du match. Je ne vois que des
aspects positifs à cette connectivité.
Justement, comment expliquez­vous que la France soit en retard en matière de
connectivité dans les grands stades ?
La France est un pays magnifique, exceptionnel, mais un peu figé. Je pense qu’on a raté le coche
en 2007 avec la Coupe du monde de rugby. Pour cet événement, il n’y a pas eu un seul stade de
construit. On a vraiment manqué d’ambition à ce moment­là. Heureusement, le rugby s’est un peu
soigné. Indépendamment de l’Arena, Jean­Bouin, qui est une belle arène de rugby, a vu le jour.
Seulement, construire un stade est une ineptie, économiquement parlant. C’est pourquoi j’ai fait le
choix d’une Arena qui recevra toutes sortes de spectacles. Je suis convaincu qu’elle entraînera les
autres à aller dans cette voie, notamment au niveau de la connectivité.