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SOCIÉTÉ
SPORT
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Un cordonnier
toujours bien chaussé
Par Lamy Obed
Pas de médailles
pour Haïti mais
bonne performance !
par Gérald Bordes
M
idi sonne. On est au local
du Mupanah (Musée du
panthéon national). La
conférence s’apprête à
débuter. Les gens semblent avoir été
réellement motivés, puisqu’ils sont
venus en grand nombre. La présence
de la presse se fait sentir. L’espace de
la conférence, on ne peut plus agréa-
ble, est proprement vêtu : Les tables
biens rangées, les fleurs, les gens. On
a remarqué des personnalités comme
Monique Rocourt, Maguy Durcé etc.
Les gens observaient encore jusqu’à
ce que l’animatrice, l’écrivaine
Emmelie Prophète, dont la suavité
de la voix ne s’est jamais démentie,
prenne le micro. Elle fait une mise
en contexte succincte de l’activité
en citant le nom de trois des inter-
venants : Hérold Toussaint, Pierre
Buteau et Georges Michel, en pas-
sant en revue la thématique que
chacun allait traiter.
Puis elle donne la parole à la min-
istre de la Culture, madame Joan
Dithny Rathon qui, dans son dis-
cours de circonstance, se dit être
triste en cette période de l’histoire
d’Haïti par rapport à tout ce qu’elle
charrie.
Le ministère de la Culture sauve la mémoire
Par Carl-Henry PIERRE
CENT ANS DE L’OCCUPATION AMÉRICAINE
MARDI 28 JUILLET 2015 NUMÉRO 48
WWW.LENATIONAL.HT
QUOTIDIEN • 25 gourdesRÉPUBLIQUE D’HAITI
ACTUALITÉ
Le CEP, droit vers le 9 août
HAÏTI / ÉLECTIONS LÉGISLATIVES
Ce lundi 27 juillet 2015, le ministère de la Culture a organisé une série de conférences-
débats à la salle polyvalente « les jardins du MUPANAH », accompagnée d’expositions,
de vente signature, et de présentations des documents d’archives pour commémorer
le centenaire de l’occupation américaine d’Haïti (1915-1934).
Des membres du CEP lors de la rencontre avec les partis politiques à l’hôtel Montana/ Photos : J. J. Augustin
UPISA, une
nouvelle structure
pour dynamiser
l'agriculture
Par Reynold Aris
2. 2 | N0
48 MARDI 28 JUILLET 2015
TRIBUNE
L
e problème est que la plupart
ignore ou ne comprend pas
les enjeux politiques. Peu sont
conscients du lien entre le
réchauffement climatique, le change-
ment climatique et la surpopulation.
Un très grand nombre de personnes
ne savent pas que les objectifs du
Programme des Nations unies pour
l’environnement, la convention-cadre
desNationsuniessurleschangements
climatiques (CCNUCC) et le Groupe
intergouvernemental d’experts sur
l’évolution du climat (GIEC) avaient
demandé une réduction de la popu-
lation globale parce que trop de
gens utilisent trop de ressources et
contribuent ainsi à la destruction de
notre planète.
Le cynisme de certains
hommes de science
Un grand adepte de cette doctrine
est Hans Schellnhuber, directeur
de l’Institut de Potsdam pour la
recherche sur l’impact du climat
(PIK), ce qui lui a sans doute
permis de devenir un conseiller
principal auprès du Vatican. Il est
membre du GIEC, ce qui pourrait
expliquer sa nomination, mais
elle pourrait aussi être due à ses
croyances panthéistes, doctrine que
le dictionnaire définit comme : « La
doctrine selon laquelle Dieu est la
réalité transcendante dont l’univers
matériel et les êtres humains ne
sont que des manifestations : elle
implique un déni de la personnalité
de Dieu et exprime une tendance à
identifier Dieu et la nature. »
Certains décrivent le panthéisme
comme l’antithèse de l’athéisme.
Cependant, Schellnhuber croit
que le réchauffement de la planète
devrait permettre de résoudre les
problèmes de surpopulation.
Dans une présentation à
Copenhague en 2009, il affirma
que si les températures mondiales
augmentent de neuf degrés
Fahrenheit la population de la Terre
serait anéantie. Il ajouta : « D’une
manière très cynique, c’est un
triomphe pour la science car, enfin,
nous avons établi quelque chose,
à savoir la capacité porteuse de la
planète, qui doit être inférieure à
un milliard de personnes. »
Ainsidonc,d’aprèsM.Schellnhuber,
le réchauffement de la planète
offrirait une solution au vrai
problème qui est la surpopulation.
Le même argument vaut également
pour les contrôles malthusiens, tels
que les maladies, les guerres et la
famine.
Le Vatican emboite le pas
La dernière encyclique du
pape François est un document
révolutionnaire, où d’après Sa
Sainteté, la surpopulation est
un problème plus important que
la doctrine de l’Église, surtout si
cette augmentation a lieu dans les
pays industrialisés, développés
et prospères. Ce sont exactement
les positions sous-jacentes des
objectifs de l’Agenda 21 de l’ONU,
de la Maison-Blanche et de la
plupart des autres nations. Tout
comme eux, l’Encyclique utilise le
réchauffement climatique comme
une couverture pour un programme
politique. Le problème est que
le programme politique est en
contradiction avec la foi catholique
traditionnelle fondamentale
et l’enseignement. L’Église a
toujours lutté contre le contrôle
des naissances et l’avortement.
Ironiquement, il y a seulement onze
ans, le Vatican avait ouvertement
et activement combattu l’ONU et la
Maison-Blanche sur ces questions.
La principale préoccupation
des écologistes
La surpopulation est la
préoccupation centrale de
l’environnementalisme et des
écologistes. Un sujet qui, dans
les années soixante, focalisait
l’attention des dirigeants du
monde par l’intermédiaire du club
de Rome, et en particulier dans le
fameux livre de Paul Ehrlich « The
Population Bomb » ; ce dernier a
été le mentor de John Holdren,
actuel responsable de la politique
climatique de l’administration
Obama et qui, dans les années
soixante, avaient proposé de mettre
du poison dans la nourriture et les
boissons de certains pays dans le
but avoué de limiter la population (Il
avait dû, lors de son audition devant
une commission pour l’approbation
de sa candidature à ce poste, jurer
qu’il ne poursuivrait plus de tels
objectifs). La surpopulation est
restée une question centrale dans
les années 1970 et 1980, mais a
été reléguée à l’arrière-plan dès
1988 après l’audition, devant le
sous-comité du Sénat américain, de
Jim Hansen (un obscur chercheur
de la Nasa) sur le réchauffement
de la planète ; le monde a alors
commencé à se focaliser sur ce
thème. Deux ans plus tard, la
première publication du Groupe
d’Experts Intergouvernementaux
sur le changement climatique
(GIEC) plaçait définitivement le
réchauffement climatique dans
l’arène scientifique et surtout
politique.
Pourtant, il existe nombre de
scientifiques (le dernier sondage
effectué au sein de la Société
américaine de météorologie,
la plus grande organisation de
scientifiques au monde avec plus
de 13 000 membres, à montrer
que 47 % des météorologistes
opérationnels ne croyaient pas en
cette théorie) qui sont en désaccord
avec la théorie des changements
climatiques, principalement parce
que le climat terrestre au cours
des millions d’années écoulées
a connu plusieurs périodes de
réchauffement et de glaciation de
façon tout à fait naturelle. De plus,
prévoir les changements de notre
climat est très complexe (aucune
prévision numérique au-delà
de soixante-douze heures n’est
fiable) et l’utilisation de modèles
informatiques continue donc à
soulever certaines critiques.
En plus de cela, certains de
ces experts estiment qu’il est
impossible d’être certain de la
façon dont notre climat va évaluer,
puisque l’atmosphère est un fluide
essentiellement chaotique et peut
être souvent très imprévisible.
Ils croient aussi que le climat est
censé changer et, comme il l’a
fait auparavant, que les activités
de l’homme ne peuvent pas être
blâmées pour des changements
climatiques. Il est donc tout à fait
logique que ceux que l’on appelle
les climato-sceptiques critiquent
les rapports du GIEC qui, toujours
d’après ces sceptiques, prédisent
un avenir hypothétique basé sur
des données peu fiables et sur la
base de modèles informatiques
(1° à 2° C d’augmentation de
température d’ici à la fin du siècle
alors qu’aucun modèle numérique
ne peut prédire avec certitude
les températures au-delà de
quarante-huit heures) qui ne sont
pas adéquats pour un tel travail.
Ils affirment que cette théorie n’a
jamais été testée (et cela est vrai)
et que les observations (une flotte
de satellites ultraperfectionnés
a été mise en orbite pour mieux
mesurer la température près du sol
ou chaque cm3 est échantillonné.
Tout allait bien jusqu’à la fin des
années quatre-vingt-dix où les
thermomètres et les satellites
s’accordaient. Mais, depuis, les
données satellitaires montrent un
refroidissement, alors que c’est
l’inverse pour les thermomètres)
contredisent cette théorie.
Un secteur qui ne bénéficie
pas d’une grande couverture
médiatique et auquel le débat
est refusé, puisque les tenants
de la théorie des changements
climatiques prétendent détenir la
vérité (alors qu’un scientifique est
avant tout un sceptique), comme
l’affirme le Pape dans son récent
encyclique. Pourtant les objectifs
de mouvement climatique sont-
ils vraiment d’ordre climatique
? Nous le verrons lors de la
deuxième partie.
Le Vatican, le réchauffement climatique et la surpopulation
par Rudolph Homère Victor, Météorologiste
La majorité de la population ne comprend pas encore la question du réchauffement de la planète, mais il y a des
signes qui indiquent que la situation commence à évoluer. Le récent sondage Pew Centre montre que plus de
gens reconnaissent ce mouvement comme une question politique.
3. MARDI 28 JUILLET 2015 N0
48 | 3
ACTUALITÉ
Cent ans d'occupation
Unecroix,maintenantpresqueenseveliesousnotrechaosurbain,àlasortiedesCayes
versTorbeck,rappellel’épisodedumassacredespaysansparl’occupantaméricainà
Marchaterrele6décembre1929.
Plusaucunrespectn’estaccordéàcelieuetsansdoutelaplupartdesCayens,surtoutles
jeunes,n’ontaucuneconnaissancedecetévènementetdecetteépoquetroubleethouleuse
denotrehistoire.
Faut-ildirequetoutesnosturpitudes,nosdivisions,nosluttesstérilespourlepouvoirdepuis
ledépartsymboliquedel’occupanten1934,cesdéchirementsayantaboutien1994et
en2004àuneautreformed’occupation,ontdonnéquelquechosed’anecdotiqueàce
momentcharnièredenotrehistoire?
Unedizainedejoursaprèsce28juilletquinousrappellelescentansdudébutdecette
occupationdirecte,vontsetenirlesélectionslégislativesdu9aoûtdansunclimatoùilfaut
quelechefdelaMissiond’observationélectoraledel’Unioneuropéennesecroitobligerde
déclarer:«nousnesommespaslàpourvaliderouinvaliderlesrésultatsdesélections».Des
déclarationsquirenvoientauxproposdel’actuel présidentduConseilélectoralprovisoire
surlesinterventionssupposéesdelacommunautéinternationaleaucoursdesélections
de2011dont RicardoSeitenfusdanssonlivre,«Échecdel’aideinternationaleàHaïti»,a
révélédesdétailsquandmêmechoquantsethonteux.
Ilestclairqueladésoccupationneserésumepasàunsimpledépartdetroupes.Ladésoc-
cupationn’esteffectiveques’ilyauncorpusnationaldécidéàdonneruneautredirectionau
paysetquis’entendsurunminimumquienvientàconstituerlesoclemêmedelanation.
Sanscecorpusnational,l’occupantdevienttoutsimplementinvisibleàl’œilnuetprofite
encoreunefoisdenosdivisions,denosluttesstériles,denotrerefusdenousatteleraux
vraisproblèmesdontlarésolutiondevraitpermettreàlanationd’émergeràl’âgederaison.
Aujourd’hui,l’Occupationcontinuesousdesformeslesplusinsidieuses.Ilyalesbottes.Il
yaaussilecontenudenosassiettes.Nosventressontassiégésparle«dirimayami»alors
quenospaysansdel’Artiboniteonttoutlemaldumondepourproduireetécoulerleurriz.
Unancienprésidentaméricain,ferdelancedel’occupationdouced’Haïtiatrouvé«moral
» defairesonmea-culpasurlaquestion. Mêmela boîteàlunchdenosjeunesenfants
estoccupéeparnosvoisinsdominicains.Toutcecipourdirequenousn’avonsjamaisjoué
surlebonregistrepournoussortirgraduellementdesoccupations.Aucontraire,nousles
avonsmêmeappelées,quandjouissantdecesystèmedepillage,nousvoulionsprotéger
nosacquisaudétrimentmêmedelanation.
Lesélectionsquidoiventforcémentavoirlieu,auxdatesprévuesparceConseilélectoral
provisoire,ouàd’autres,doiventmarqueruneruptureavecunehistoirefaitederendez-
vousratés,d’interventionsétrangèresinopportunespournepasdirecriminelles.Cette
rupturenepeutsefairesansunréveildelaconsciencenationaleàunmomentoùtousles
indicateurssontaurouge.
Sinonle28juillet2015resteraunedateoùuneporteaétéouvertesansquepersonnene
l’aitréellementferméeparlasuite.
Gary Victor
Édito
Le CEP, droit
vers le 9 aoûtpar Noclès Débréus
HAÏTI/ÉLECTIONSLÉGISLATIVES
» suite de la première page
C
ommeprévudanslecalendrier
électoral, le Conseil électoral
provisoire est en train de
faire tout ce qui est de son
pouvoir pour respecter la date du 9
août pour les élections législatives.
C’est du moins ce qu’a annoncé
Frantz Bernadin, porte-parole du
CEP, lors d’une conférence donnée le
lundi 27 juillet autour des avancées
du processus électoral. Pour s’assurer
du bon déroulement du processus,
les conseillers électoraux sont en
train d’effectuer une tournée dans
les régions pour évaluer les mises en
place devant permettre la réussite
de ces joutes électorales, selon les
informations communiquées par le
porte-parole du CEP.
En termes d’avancées, a informé
Frantz Bernadin, le CEP a déjà
acheminé les matériels non
sensibles vers les départements.
Quant aux matériels sensibles
(bulletins et procès-verbaux),
l’institution électorale a reçu une
première cargaison de 129 malles
comprenant des matériels pour
les 9 départements à l’exception
de l’Ouest qui doit attendre le
dernier fret qui sera livré le
dimanche 2 août prochain en
provenance des Émirats Arabes
Unis. Actuellement, nous dit
Frantz Bernadin, le CEP va faire un
contrôle de qualité des matériels
reçus avant de soumettre ses
réactions et recommandations à la
compagnie en charge d’imprimer
les bulletins.
Dans la même veine, le Conseil a
débuté dès ce lundi 27 juillet, avec
la formation des superviseurs pour
les départements de la Grande
anse, des Nippes, du Sud et du
Sud-Est. Du 29 au 31 juillet ceux
des départements de l’Artibonite,
du Nord, du Nord-Est, Nord-Ouest
et du Centre seront en formation
alors que les personnels de l’Ouest
1 et Ouest 2 doivent attendre le
samedi 1er et le dimanche 2 août
pour les séances de formation.
Par ailleurs, Monsieur Bernadin
invite tous les électeurs à
contacter le centre d’appel du CEP
pour vérifier leur centre de vote à
partir du mardi 28 juillet 2015.
Les intéressés peuvent composer
les numéros suivants, 8828, 8829,
8830 et 8831.
Pour ce qui concerne les membres
des bureaux de vote (MBV), la liste
est encore incomplète à quelques
jours du scrutin alors que le décret
électoral en son article 139-1
enjoint les responsables de les
rendre publics 60 jours avant
la date des élections. À ce sujet,
Frantz Bernadin lance encore
un appel aux responsables des
structures politiques appelées
à soumettre les MBV à le faire
rapidement car le temps presse.
Rappelons que les MBV sont plus
de 40 mille répartis ainsi dans
les départements : Artibonite avec
5 337 MBV, le Centre 2 748, la
Grande Anse, 1761, les Nippes 1
395, le Nord 4 107, le Nord-Est 1
677, le Nord-Ouest 1 172, le Sud
3171, le Sud-Est 2 301 et l’Ouest
avec 16 491 membres de bureaux
de vote.
Alors que des avancées
considérables sont déjà effectuées
dans l’application du calendrier
électoral, la question du
financement des élections fait
encore des gorges chaudes à dix
jours seulement de la fermeture de
la campagne électorale. Invités à
se présenter au CEP pour remplir
le formulaire en vue de recevoir
le financement promis, certains
responsables de partis politiques
rencontrés au CEP ce lundi se
montrent offusqués vis-à vis des
membres du Conseil électoral
provisoire qui les ont invités sans
que le formulaire ne soit encore
prêt.
Wilfrid Michel du Parti Rapwoche,
Pielpy Elysée du Repare’n et Petit
Daniel du Mouvement d’union
républicaine (MUR) qualifient de
démagogie l’attitude des dirigeants
en ce qui a trait à l’attribution de
cette subvention.
À moins de deux semaines du premier tour des
législatives du 9 août 2015, le Conseil électoral
provisoire multiplie ses efforts en vue de rendre
effective cette date fatidique. Les neuf conseillers
électoraux ont entamé depuis le week-end une tournée
à travers les dix départements en vue d’évaluer l’état
d’avancement du processus dans les différentes régions
du pays. Entre-temps, le dimanche 26 juillet, le CEP a
reçu une première cargaison de 129 malles contenant
les matériels sensibles pour les neuf départements à
l’exception de celui de l’Ouest.
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4 | N0
48 MARDI 28 JUILLET 2015
ACTUALITÉ
UPISA, une nouvelle structure
pour dynamiser l'agriculturePar Reynold Aris
HAÏTI/AGRICULTURE
L
es responsables du MARNDR,
par cette structure, s’engagent
à collecter, traiter et diffuser
des informations utiles à
la prise de décisions relatives aux
investissements dans le secteur
agricole et agro-alimentaire. Cette
nouvelle instance vise à contribuer
à l’élaboration des projets politiques,
des stratégies et programmes destinés
à créer un environnement privé dans
ce secteur. Elle s’inscrit également
dans le cadre de l’appui aux
entrepreneurs pour la concrétisation
de leur projet d’investissement.
Vu son attribution, l’Upisa a un
mandat allant de la période de 2015
à 2017. Au cours de cet intervalle,
sa mission principale consistera à
accroître le nombre de partenaires et
de fonds investis afin de contribuer à
la dynamisation de l’agriculture.
Elle devra servir de stimulant à la
croissance économique du pays, à la
hausse des revenus et à la création
d’emplois durables et, plus globale-
ment, aux efforts de développement
du pays.
Upisa pour sortir Haïti
de la dépendance ?
L’Upisa revêt une grande importance
dans le cadre de la lutte pour
sortir le pays de la dépendance
alimentaire, a fait remarquer le
titulaire du MARNDR, Fresner
Dorcin. Il a tenu à souligner que la
réalisation d’un tel objectif ne peut
se faire sans l’établissement d’une
coopération entre les secteurs vitaux
du pays, notamment le secteur privé.
L’investissement privé, indique-t-
il, est l’un des éléments essentiels
dans le cadre de l’augmentation de
la croissance économique. Ainsi
exhorte-t-il les entrepreneurs issus
de ce secteur à remplir les formalités
leur permettant d’emprunter de
l’argent des banques afin d’investir
dans le domaine de l’agriculture.
Quant au partenariat public-privé, il
informe avoir eu cette idée depuis son
installation comme secrétaire d’État
à la production végétale en novembre
2011. Il rappelle avoir travaillé
là-dessus avec le secteur privé local.
Cela, précise-t-il, a contribué à la
sensibilisation de ce secteur-clé
qui a invité d’autres investisseurs
du secteur privé international à
appuyer les efforts de renforcement
de l’agriculture locale.
De l’avis de M. Dorcin, le MARNDR
ne peut mener à lui seul le combat
visant à augmenter la production
agricole. Il informe que le Ministère
ne disposait que de la bagatelle de
sept milliards de gourdes dans son
budget au cours de l’année dernière.
Un chiffre qui s’avère largement
insuffisant compte tenu des besoins
de la République à satisfaire dans
ce domaine. Voulant réduire le flux
de produits importés sur le marché
local, l’ancien secrétaire d’État à la
Production végétale dit s’engager
corps et âme à ce que ce secteur
devienne plus efficace.
Grâce à la Commission interministé-
rielle, se réjouit-il, composée, entre
autres, du ministère de l’Économie et
des Finances, de celui du Commerce
et de l’Industrie, il parvient à valider
environ 32 projets d’investissements.
Selon ce qu’a indiqué le Ministre, leur
implémentation est estimée à environ
600 millions de dollars américains. Il
informe ne disposer, pour l’instant,
que de 102 millions de dollars, soulig-
nant que bon nombre de ces projets
devraient être déjà mis en exécution.
Cette situation, explique M. Dorcin,
résulte du fait que, dans le cadre de
leur exécution, les responsables sont
confrontés à des contraintes d’ordre
administratif en ce qui concerne la
non-disponibilité des fonds.
Se vantant de l’exécution du projet
« Ti Malice », le Ministre a déclaré
que celui-ci apporte de grands
résultats dans le département
de l’Artibonite. Ce projet, dit-il,
a contribué non seulement à la
croissance économique, mais il
permet également aux agriculteurs
de cultiver davantage de denrées en
garantissant la paix sociale. Aussi
a-t-il souligné l’implémentation d’un
projet baptisé « agri-success » en ce
qui concerne l’intensification de la
culture de banane à Léogâne et à
Grand-Goâve.
Présente à la cérémonie, la directrice
par intérim du Programme des
Nations unies pour le développement
(Pnud), Katyna Argueta, a salué le
lancement de l’Upisa. Il s’agit, selon
elle, du premier pas réalisé vers la
promotion des investissements privés
dans la perspective de renforcer la
production nationale.
Cette nouvelle structure, dit-
elle, est un « one stop shop » où
l’entrepreneur agricole va avoir
accès en un seul lieu à toutes les
informations utiles lui permettant
de lancer son entreprise. L’Upisa
contribuera, entre autres, au
renforcement de la chaîne des
valeurs des produits agricoles, de
l’agro-industrie.
Le ministre de l’Agriculture, Fresner Dorcin (au milieu), lors de la présentation de l’Upisa. / Photo : Ruben Chéry
Une nouvelle structure est portée sur les fonts baptismaux. Il s’agit de l’Unité
de promotion des investissements privés dans le secteur agricole (Upisa).
C’est le titulaire du ministère de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du
Développement rural (MARNDR) qui a procédé à son lancement officiel lors d’un
atelier de validation et de présentation du plan stratégique, le lundi 27 juillet 2015.
5. MARDI 28 JUILLET 2015 N0
48 | 5
ACTUALITÉ
V
ingt sénateurs et cent dix-
neuf députés doivent être
élus aux prochaines élections
législatives prévues pour le
dimanche 9 août. Mais « jusqu’à
présent même quand la campagne
doit finir bientôt, on ne la sent pas
», affirme l’un des membres de
la coordination du Mouvement
démocratique populaire (Modep),
Guy Numa. Dans un entretien au
National, Guy Numa explique que «
la campagne se déroule timidement
», et en guise de motif, c’est que les «
partis se plaignent de ne pas recevoir
le financement de l’État ».
Dans la capitale haïtienne, les
activités paraissent gagner en
ampleur, mais ce n’est pas comme
dans les campagnes antérieures.
Il est inconstatable que depuis le
début de cette campagne le jeudi
9 juillet dernier, les pare-brise
et les châssis des automobiles
servent de support pour exposer
les photos des candidates et
candidats. Actuellement, il y a plus
de photos de candidats dans les
rues, les affiches géantes continuent
d’être absentes et les messages
publicitaires radiophoniques sont
très rares. Quelques rares mobiles
de campagne peuvent être aussi
constatés.
Dans d’autres villes principales du
pays, la situation ne chauffe pas,
quelques photos. Des automobiles
servent, entre-temps, de chars de
campagne et c’est presque tout.
Dans le Sud-Est, en particulier
à Anse-à-Pitre, on commence à
placer des photos dans les rues.
Mais celles des candidats placées
dans les quartiers du camp adverse
sont automatiquement déchirées.
Toujours à Anse-à-Pitre, il n’y a pas
de mobiles de campagne et pas de
véritables rencontres publiques
entre les candidats et leurs sym-
pathisants.
Un citoyen présent sur les lieux,
contacté par Le National, rap-
porte que l’unique ambulance du
Centre de santé d’Anse-à-Pitre a
été utilisée comme mobile pour
faire circuler les photos des can-
didats du Parti politique Ayiti Tèt
kale (PHTK). Le PHTK est le parti
du pouvoir. À Jacmel, chef lieu du
département du Sud-Est, ce n’est
non plus rien de grande envergure.
La grande remarque, c’est que les
candidats du Parti au pouvoir ont
beaucoup plus de photos affichées
dans les rues.
Dans l’Artibonite, c’est la même sit-
uation, une campagne très timide.
Pas de rencontres politiques des
candidats et seulement quelques
rares photos de ces derniers sont
remarquées dans certains quartiers.
Dans le département du Centre,
tout est comme au point mort à
Belladère. Le tableau est un peu
différent dans d’autres villes du
Centre, telles que Lascahobas et
Mirebalais, où certains candidats
essayent de donner la cadence.
Dans le Nord et le Nord-Est, les
candidats continuent à traîner
les pieds. Dans le Nord, le PHTK
a ouvert sa campagne. Les autres
partis ne font visiblement rien, se
contentant d’afficher des photos
faites sur des feuilles de papier 8
½ par 11. Comme à Port-au-Prince,
les candidats se plaignent de ne pas
avoir d’argent. C’est le même tab-
leau dans le Nord-Est. La qualité
des imprimés est meilleure chez le
PHTK.
Ancienne conseillère électorale et
auteure du livre « Le ventre pourri
de la bête, Ginette Chérubin estime,
par rapport à ces observations, qu’«
une véritable fièvre électorale », n’est
pas encore ressentie. L’attente du
financement de l’État ou la crainte
que les élections ne se déroulent pas
comme prévu le 9 août, s’interroge
l’ancienne conseillère Chérubin.
Ginette Chérubin estime que si
la campagne continue ainsi, «
les électeurs n’iront pas voter
». Entre-temps, elle les appelle à
la circonspection, en invitant les
électeurs à regarder les candidats
non par rapport à leurs promesses
mais suivant leurs comportements.
Quant aux violences préélectorales
qui commencent à poindre dans
diverses zones du pays, elle
souhaite que la police et les
autorités judiciaires commencent
à sanctionner « sévèrement », car
« si cela continue, il y aura des
affrontements entre des groupes
donnés », présage l’écrivaine.
Au bal d'une campagne trébuchantePar Stephen Ralph Henri
HAÏTI/ÉLECTIONSLÉGISLATIVES
Les citoyennes et les citoyens doivent élire dans une quinzaine de jours les membres du nouveau Parlement
haïtien. Pour l’instant, ces aspirants législateurs n’arrivent pas encore à offrir une cadence habituelle, en termes
de campagne, sur l’ensemble du territoire, d’après le constat de personnalités de la société civile haïtienne. Avec
une continuité en ce sens, on craint une abstention de l’électorat. Pour le moment, les candidats du parti au
pouvoir sont les plus visibles.
6. «
La rédaction de lois est une
affaire technique. Des textes de
lois, on peut en faire beaucoup
», affirme le vice-président du
parti, Me Alix Richard pour montrer
que l’élaboration d’un agenda légis-
latif avant la prise du pouvoir n’est
pas la priorité majeure de la Fusion
des sociaux-démocrates. L’important,
selon lui, c’est de dégager une vision
politique et obtenir l’adhésion de
l’ensemble des acteurs sur l’échiquier
politique en vue de mieux diriger.
Dans cet ordre, souligne-t-il, son parti
a pendant longtemps fait la promo-
tion d’un pacte de gouvernabilité.
Il dit reconnaître, toutefois, que les
lois sont nécessaires pour implé-
menter la vision de son parti dans un
cadre programmatique. Cependant,
soutient-il, les mécanismes pour les
accompagner le sont davantage. «
Les lois interviendront, a-t-il martelé,
après qu’une entente sera trouvée sur
la manière d’adresser les grands défis
de l’heure. Car, argumente-t-il, bien
que certaines d’entre elles peuvent
être inadaptées à notre réalité, ce ne
sont pas les lois qui manquent. Pour-
tant elles ne sont généralement pas
appliquées. Ce qui est susceptible de
diminuer l’autorité de l’État ».
La gouvernance
La gouvernance est l’une des thé-
matiques prioritaires de la Fusion
des sociaux-démocrates. Car, pour
celle-ci, cette thématique est au
carrefour des conditions minimales
pour transformer le tissu social. À ce
propos, Me Richard dit déplorer le
fonctionnement anormal des institu-
tions républicaines haïtiennes. Pour-
tant, avance-t-il, celles-ci disposent
de lois susceptibles de contribuer à
leur bonne marche. Il prend en exem-
ple le phénomène de la corruption
que certaines institutions comme
l’ULCC et l’Ucref sont censées com-
battre. Force est de constater, selon
lui, l’inefficacité de ces institutions.
D’où, continue-t-il, la nécessité de
prôner entre tous les secteurs vitaux
du pays, un accord minimal en vue
de la bonne gouvernance qui passera
par des lois adaptées à la réalité haï-
tienne.
Emplois
En dégageant un compromis national
sur la question de la gouvernance,
il sera plus opportun, souligne
le juriste, de créer les conditions
propices à la création d’emplois et
de richesses. Pour ce faire, explique-
t-il, la Fusion des sociaux-démocrates
a fait le pari de la réforme agraire
en vue d’une meilleure exploitation
des terres cultivables. Ce qui, croit-il,
permettra, d’une part, de nourrir la
population haïtienne et, d’autre part,
de créer des emplois massifs.
Bien que la réforme agraire soit
historiquement controversée,
reconnaît Alix Richard, elle est à
même de faciliter la production
agricole à grande échelle et un
meilleur rendement du secteur.
Toutefois, il importe, selon lui,
d’obtenir l’adhésion des agriculteurs
en faisant la promotion du bien-fondé
des coopératives dans l’agriculture.
À savoir, une plus grande production,
l’accès au crédit et aux intrants
agricoles, la création d’emplois et de
devises.
Le tourisme est aussi identifié par
la Fusion comme l’un des secteurs
porteurs de l’économie. Pour faci-
liter son plein essor, affirme M.
Richard, il incombe de régulariser
le cadre global de la gouvernance.
Des mesures légales, à elles-seules,
ne permettront pas d’atteindre les
objectifs visés. Si les discussions
engagées entre les forces vives le
suggèrent, alors on aura à plancher
sur des textes de lois mieux adaptés
au secteur et à l’évolution de notre
société.
Se réclamant de la sociale démocra-
tie, la Fusion, tout en accentuant
sur la création d’emplois, préfère les
conditions de travail à la simple ques-
tion de l’augmentation salariale. C’est
pourquoi, elle dit, dans la perspec-
tive d’accéder au pouvoir, œuvrer au
renforcement d’un secteur syndical
mieux structuré, capable de faire
des propositions viables sur la base
d’études et de documentation.
Sécurité
Comme pour les autres domaines,
la Fusion des sociaux-démocrates ne
dispose pas, au préalable, de projets
de lois sur la question sécuritaire.
Mais elle estime impérieux qu’un
cadre sécuritaire soit établi pour
assurer le processus de développe-
ment à travers ses priorités. Dans
cet ordre, la Fusion se dit favorable
à une force armée dans le pays. Mais
un point d’ordre demeure : il faut un
consensus national sur la question.
Les sujets brûlants
Interrogé sur la question de rapatrie-
ment d’Haïtiens en provenance de la
République dominicaine, Alix Rich-
ard estime que la solution durable se
trouve en Haïti. Ce sont les conditions
socio-économiques, a-t-il martelé, qui
doivent être prises en compte pour
faciliter un mieux-être à l’Haïtien
qui émigre chez le voisin dominic-
ain. Pour y arriver, la Fusion, si elle
accède à la présidence, devra recher-
cher un consensus national pour pal-
lier ce déséquilibre économique entre
les deux pays.
Pour ce qui est du mariage pour
tous, la Fusion dit que ce projet ne
fait pas partie de ses priorités. Bien
qu’il questionne l’intérêt pour le
pays d’importer une telle pratique,
Alix Richard affirme que son parti
respecte les choix de tout un chacun.
Si elle accède au pouvoir, la Fusion
dit qu’elle ne tolèrera nullement la
chasse aux homosexuels. Toutefois,
souligne-t- il, dans l’éventualité d’un
vote relatif à la légalisation du mar-
iage des homosexuels au Parlement,
la position des élus de la Fusion
n’engagera pas le parti qui dit croire
en la liberté individuelle.
À l’approche des législatives prévues
le 9 août prochain, la Fusion des
sociaux-démocrates dispose de 85
candidats à la députation et 11 au
Sénat.
6 | N0
48 MARDI 28 JUILLET 2015
ACTUALITÉ
Des membres du directoire de la Fusion des Sociaux-démocrates haïtiens lors de
la célébration des neuf ans du parti.
Fusion : le compromis comme arme politique
Par Jean Michel Cadet
HAÏTI/ÉLECTIONSLÉGISLATIVES
Contrairement à certains partis politiques, la Fusion des Sociaux-démocrates dit ne pas disposer d’un agenda
législatif préétabli. Ce parti, qui se réclame de la sociale démocratie prône, de préférence, un large consensus
entres toutes les forces sociales pour adresser les problèmes de fonds du pays en vue d’améliorer les conditions
de vie de la population.
7. MARDI 28 JUILLET 2015 N0
48 | 7
«
Notre délégation effectue
une tournée nationale pour
constater, inspecter les
conditions de travail des agents
de police, s’assurer que la PNH est
prête à sécuriser la population lors
des prochaines élections et faire le
point sur certains dossiers. Nous
nous rendons dans un département
chaque mois. Nous étions dans
l’Artibonite et dans le Nord-Est ; ce
mois de juillet, nous sommes dans
le Sud-Est, où nous nous sommes
fait accompagner de deux anciens
directeurs départementaux, Hervé
Julien et Fritzgérald Marcel, a précisé
l’Inspecteur général Jean-Brice.
Dans une rencontre avec la presse
régionale au Centre de convention
de Jacmel, le samedi 25 juillet,
l’inspecteur général Jean-Brice a
saisi l’occasion pour faire le point
sur plusieurs dossiers, notamment
lesconditionsdetravaildespoliciers
dans la région et les élections.
« L’effectif des policiers est
insuffisant.
Neuf mille seront mobilisés pour les
élections, mais l’idéal serait d’avoir
trois fois plus », a révélé l’inspecteur
général. Ce dernier, cependant,
rassure la population que la PNH
sera à la hauteur de sa mission
qui consiste à protéger les vies et
les biens. Selon le porte-parole de
l’inspection générale, Marc Wilkens
Jean, la délégation a visité 19
commissariats, sous-commissariats
et prisons civiles dans le Sud-Est.
Le haut commandement de la PNH
autorise les régions à élaborer
un plan de sécurité adapté à leur
spécificité. Cependant, il faut que ce
plan soit greffé au Plan national de
la PNH, a souligné le porte-parole de
l’Inspection générale. « Le policier a
le droit de voter le candidat de son
choix, toutefois il ne doit afficher
aucun comportement pouvant
influencer un citoyen au moment du
vote », a-t-il rappelé.
La presse régionale a attiré
l’attention de l’inspecteur général
de la PNH sur le nombre important
d’armes illégales qui circulent
dans le Sud-Est. Celui-ci promet
d’en informer l’équipe de la PNH
qui travaille sur la sécurité des
élections.
Les cas de Pierre Lafond et de
Simon Samson
À la demande de l’inspecteur Jean-
Brice, le commissaire divisionnaire
de Jacmel, Arsène Selmond, s’est
prononcé sur les deux assassinats
par balles de Pierre Lafond et Simon
Samson, enregistrés à Jacmel la
semaine du 20 juillet. Selon les
premiers résultats des enquêtes
menées par la police de Jacmel, cités
par le responsable du commissariat
de Jacmel, la cause de la mort du
candidat à la mairie de la Fusion,
Pierre Lafond n’est pas politique.
Celui-ci est mort en intervenant dans
la dispute d’un couple. Toutefois,
selonlecommissaireSelmond,lamort
de Pierre Lafond est bien un meurtre.
« Simon Samson, lui, a été assassiné
à la place de quelqu’un qui lui
ressemble physiquement, après des
affrontements entre des membres de
la population de Beaudouin et des
citoyens qui apposaient les photos
de certains candidats sur la façade
des maisons de cette zone. L’un des
riverains opposé à l’apposition de
photos sur la façade de sa maison
et visé par l’assassin ressemble
physiquement à Simon Samson », a
révélé le commissaire divisionnaire
Arsène Selmond.
Sud-Est, Élections, sécurité :
la Police nationale se prépare davantage
Par Pierre-Paul ANCION
La Police nationale d`Haiti (PNH) est prête à sécuriser la population pendant la période électorale, selon
l’inspecteur général de la PNH, Ralph Stanley Jean-Brice, à la tête d’une délégation d’une trentaine de personnes
en visite d’inspection et de contrôle dans le Sud-Est, depuis le mercredi 22 juillet 2015.
L’inspecteur général en chef, Ralph Stanley Jean-Brice, à la tête d’une délégation
de l’IGPNH à Jacmel. / Photo : Pierre-Paul Ancion
8. 8 | N0
48 MARDI 28 JUILLET 2015
MONDE
En recherchant les 43
étudiants disparus
au Mexique, une centaine
de cadavres déterrés
Sources : Le Monde.fr avec AP
C
e sont les conséquences inat-
tendues de l’enquête sur les
43 étudiants mexicains dis-
parus le 26 septembre 2014.
Cherchant leurs dépouilles, les auto-
rités ont exhumé en dix mois, dans
l’EtatdeGuerrero,ausudduMexique,
au moins 129 corps issus de quelque
60 charniers. Mais aucun d’entre eux
n’a été identifié comme étant l’un des
étudiants – 43 garçons âgés de 18 à
21 ans – vraisemblablement enlevés
et tués par des narcotrafiquants avec
la complicité de policiers et d’élus
locaux.
Les autorités pensent qu’il est
peu probable que les enquêteurs
réussissent un jour à retrouver et
identifier les cadavres des étudi-
ants disparus, des suspects ayant
d’ores et déjà déclaré que leurs
restes avaient été brûlés sur un
gigantesque bûcher pendant qua-
torze heures et dispersés dans une
rivière avoisinante.
Le nombre de dépouilles et char-
niers ayant été mis au jour entre
octobre 2014 et mai 2015 pourrait
éventuellement encore s’agrandir,
a souligné le ministère de la jus-
tice, car ces données, rendues
publiques grâce à une demande
de l’agence Associated Press,
ne concernent que les cas pour
lesquels des spécialistes des char-
niers ont été sollicités au cours de
l’excavation.
20 000 personnes disparues
au Mexique
Plus de 25 000 personnes sont
considérées comme « disparues »
au Mexique, dont un nombre très
important dans l’Etat de Guer-
rero, grand producteur d’opium
et théâtre d’affrontements réguli-
ers entre les cartels de la drogue.
Plus de 100 000 personnes ont
été tuées en une décennie dans la
guerre que se livrent ces organisa-
tions entre elles, et contre l’Etat.
Le gouvernement mexicain a, par
ailleurs, déclaré qu’il n’y avait
aucune preuve que les étudiants
recherchés aient été impliqués
dans le trafic de drogue, mais
qu’ils avaient dû être pris pour
un clan rival.
Beaucoup de gens interrogent
toutefois la version des faits
donnée par le gouvernement,
dont les parents des victimes et la
commission nationale de Human
Rights, qui a publié un rapport
soulignant au moins trente omis-
sions dans l’enquête menée pour
déterminer le sort des étudiants.
Dimanche, quelques centaines
de personnes menées par les par-
ents des victimes ont manifesté
à Mexico pour exiger que leur
soit rendue justice. Tous les 26
du mois, des manifestations sem-
blables ont lieu depuis le drame.
B
arack Obama a fait la leçon
lundi depuis l’Ethiopie au
parti républicain, qui selon
lui tolère des propos outran-
ciers à son égard et empêche le débat
sur le nucléaire iranien de se dérouler
sereinement, à 15 mois de la prési-
dentielle.
A plus de 11 000 km de Wash-
ington, en déplacement en Ethi-
opie, le président américain n’a
pu s’empêcher de saisir la perche
d’une journaliste qui lui propo-
sait de réagir, en fin de conférence
de presse, aux propos du candi-
dat aux primaires républicaines
Mike Huckabee, qui a affirmé que
l’accord avec l’Iran conduirait les
Israéliens aux « portes des fours »
crématoires.
« Les commentaires particuliers
de M. Huckabee s’inscrivent dans
une tendance générale qui serait
considérée ridicule si elle n’était
pas si triste », a déclaré Barack
Obama, qui cite rarement par
leurs noms des adversaires poli-
tiques, a fortiori quand il est à
l’étranger.
Il a relevé que John Kerry avait
été qualifié de Ponce Pilate par
un sénateur (le républicain Tom
Cotton), et qu’un autre, candi-
dat aux primaires présidentielles
(Ted Cruz), avait affirmé que
l’administration Obama allait
devenir le premier financier du
terrorisme anti-américain dans le
monde en débloquant des fonds
iraniens gelés.
« Ce sont des leaders du parti
républicain », a déploré Barack
Obama. « Ce genre de rhétorique
attire peut-être l’attention, et
peut-être qu’ils ne le font que pour
prendre la place de M. Trump
à la Une, mais ce n’est pas la
sorte de dirigeants dont a besoin
l’Amérique actuellement ».
Et de dénoncer le deux-poids,
deux-mesures du parti républic-
ain, illustré selon lui par les réac-
tions à Donald Trump, l’homme
d’affaires qui a monopolisé la
campagne des primaires depuis
sa candidature en juin, jusqu’à
arriver en tête des sondages.
« Quand il conteste l’héroïsme
de M. McCain, un homme qui a
enduré la torture et s’est conduit
avec un patriotisme exemplaire,
le parti républicain est choqué »,
a dit Barack Obama. « Mais cela
résulte d’une culture où ce type
d’attaques scandaleuses sont dev-
enues monnaie courante et sont
diffusées sans arrêt sur internet,
à la radio et aux informations.
Et quand des propos scandaleux
comme ceux-ci sont tenus contre
moi, beaucoup se taisent alors
qu’ils se disaient scandalisés
quand ils étaient tenus contre M.
McCain ».
Appel au sérieux
La présidentielle américaine aura
lieu en novembre 2016 mais la
campagne des primaires a bien
démarré, avec pas moins de 16
candidats à l’investiture répub-
licaine.
Un seul, Donald Trump, a réussi
à s’imposer dans le débat au-des-
sus de tous les autres. Pas par ses
propositions, mais en multipli-
ant les déclarations fracassantes,
sur les clandestins mexicains, la
frontière avec le Mexique, ses mul-
tiples rivaux (des idiots ou des «
losers ») et John McCain, ancien
prisonnier de la guerre du Viet-
nam.
La concomitance de la campagne
présidentielle a rendu le débat sur
l’Iran ultra-partisan, alors que le
Congrès a jusqu’en septembre
pour évaluer l’accord signé le 14
juillet à Vienne.
Le Congrès a le pouvoir
d’empêcher Barack Obama de
lever les sanctions économiques
américaines contre l’Iran, contre-
partie de Washington aux conces-
sions iraniennes sur le nucléaire.
Les élus voteront en septembre et
la majorité républicaine est nette-
ment opposée, a fortiori les quatre
sénateurs qui sont également can-
didats à la Maison Blanche.
Le secrétaire d’Etat John Kerry a
été accusé jeudi lors d’une audi-
tion au Sénat de s’être fait embo-
biner par les Iraniens.
Parmi tous les candidats aux
primaires, beaucoup se sont
publiquement engagés à annuler
l’accord avec l’Iran dès leur pre-
mier jour à la Maison Blanche, en
janvier 2017.
« Les Américains méritent mieux
», a conclu le président américain.
« Dans 18 mois, je rends les clés.
Je veux être sûr que je donne les
clés à quelqu’un de sérieux pour
faire face aux défis sérieux aux-
quels le pays et le monde sont
confrontés ».
Obama appelle les républicains en campagne
présidentielle à calmer le jeu
Sources : afp
Le président américain Barack Obama s’exprime lors d’une conférence de
presse à Addis Abeba le 27 juillet 2015. / Photo : OAFP / AFP
Cherchant les dépouilles des 43 étudiants disparus en septembre 2014, les
autorités mexicaines ont mis au jour une soixantaine de charniers dans l’Etat du
Guerrero. / Photo: HENRY ROMERO / REUTERS
9. MARDI 28 JUILLET 2015 N0
48 | 9
MONDE
L
eRoyaume-Unin’estpascontre
un renforcement de la zone
euro, à condition que ce ne
soit pas au détriment des pays
non membres de l’union monétaire, a
déclaré lundi George Osborne.
Le ministre britannique des Finances
est à Paris pour tenter d’obtenir le
soutien de la France aux réformes
exigées par Londres pour prix de son
maintien dans l’Union européenne.
La crise grecque a amené des
dirigeants européens comme
François Hollande et Angela Merkel
ou Benoît Coeuré, membre du
directoire de la Banque centrale
européenne, à se prononcer en faveur
d’une réforme du fonctionnement de
l’Union monétaire.
Ces propositions sont « intéressantes
», a dit George Osborne lors d’une
conférence de presse commune avec
le ministre français de l’Economie,
Emmanuel Macron, après la visite
d’une plate-forme de soutien aux
projets d’entreprises innovantes.
Mais«siondoitvoirplusd’intégration
de la zone euro, il faut aussi garantir
que les intérêts de ceux qui n’y sont
pas, comme le Royaume-Uni, sont
protégés de façon appropriée ».
Le Premier ministre britannique,
David Cameron, qui a promis un
référendum sur l’appartenance du
Royaume-Uni à l’UE, veut s’assurer
du maintien de l’influence des pays
non membres de l’union monétaire
au sein de l’Europe à 28.
Le ministre français de l’Economie
a estimé que la consolidation de la
zone euro n’était pas nécessairement
incompatible avec les réformes
demandées par Londres.
« Je pense que nous avons la base
d’un accord. Nous avons besoin d’une
approche ‘gagnant-gagnant’. C’est le
bonmomentpourréformerbeaucoup
de choses », a dit Emmanuel Macron.
Il a admis qu’un ensemble de règles
équitables était nécessaire pour
protéger les intérêts des pays de
l’UE qui n’appartiennent pas à la
zone euro : « Nous devons avoir
un traitement équitable des non-
membres », a-t-il dit.
George Osborne a laissé entendre que
la date du référendum britannique
dépendrait de la conclusion d’un
éventuel accord avec Berlin et Paris.
Le gouvernement britannique veut
notamment s’assurer que Londres
restera un centre financier de
premier plan.
Il demande aussi, parmi d’autres
mesures, une simplification
des procédures administratives
européennes, l’autorisation de
réduire les prestations sociales des
ressortissants de l’UE qui s’installent
au Royaume-uni ou le droit pour
les pays membres de bloquer la
législation européenne.
LaFranceaavertiqu’ellen’accepterait
pas de réformes contraignant à une
modification des traités européens.
La visite de George Osborne est
la première étape d’une tournée
européenne. Il doit aussi s’entretenir
avec le Premier ministre, Manuel
Valls,leministredesFinances,Michel
Sapin, et le chef de la diplomatie,
Laurent Fabius.
Le Royaume-Uni pour une réforme de la zone euro
s'il est épargné
Sources : Reuters
13. MARDI 28 JUILLET 2015 N0
48 | 13
JUSTICE
Pour mettre de l'ordre dans le rang
des notairesPar Eddy Laguerre, Av.
La profession notariale se trouve aujourd’hui sous les feux de la rampe. Les notaires qui jouent un rôle
fondamental en matière foncière et cadastrale sont censés être des protecteurs préférentiels du droit à la
propriété, un droit trop souvent bafoué en Haïti. Ces officiers publics sont placés par la loi sous le contrôle du
ministère de la Justice et de la Sécurité publique (MJSP) par le biais des commissaires du gouvernement des
différentes juridictions de première instance du pays. À un moment où de nombreuses dérives sont constatées
dans l’exercice de cette profession, le ministère de la Justice vient de transmettre aux notaires et aux parquetiers
trois circulaires rappelant certaines dispositions légales.
L
e décret-loi du 27 novembre
1969 qui régit aujourd’hui
encore la profession de notaire,
en plus de définir les marches
à suivre pour intégrer la profession,
confère au commissaire du gouverne-
ment un rôle de contrôle sur les activi-
tés de ces officiers. Les chefs de par-
quet doivent, entre autres obligations,
dresser une liste des notaires de leurs
juridictions, tous les 31 juillet. Cette
liste doit être affichée à l’entrée des
parquets et transmise non seulement
aux décanats de tous les tribunaux de
première instance de la République
mais aussi au ministère de la Justice.
L’une des trois circulaires fraichement
publiées par le MJSP rappelle aux
magistrats du parquet cette obligation
légale qui est la leur.
On devient Notaire public par
commission présidentielle, con-
formément à la loi. Pourtant
aujourd’hui, dans plusieurs juri-
dictions, des usurpateurs utilisent
le titre de notaire et opèrent par-
fois avec la complicité de cer-
tains acteurs judiciaires locaux.
Le Ministère demande à tous les
notaires d’afficher leur commis-
sion dans leurs bureaux, ce, pour
éviter que des justiciables tomb-
ent dans le piège des usurpateurs.
Un autre problème touchant la
profession notariale est le fait pour
certains notaires d’instrumenter
en dehors de leur juridiction.
En plus d’empiéter sur le travail
de leurs confrères, ces notaires
délivrent des actes qui, selon une
autre circulaire du MJSP, sont
frappées de nullité et pour lesquels
le notaire lui-même court le risque
de la destitution. Seul une autori-
sation expresse du doyen du TPI
peut permettre à un notaire, dans
des cas d’urgence, d’instrumenter
en dehors des limites territoriales
de la juridiction pour laquelle il a
été commissionné.
Le notaire conserve des archives
importantes en ce qui a trait,
notamment, au droit de la pro-
priété. Les droits des propriétaires
sont souvent lésés à travers des
nouvelles expéditions d’actes
délivrés par le notaire, parfois à
des personnes qui sont de mau-
vaise foi. La loi fait obligation
aux notaires de ne délivrer une
nouvelle expédition que sur une
ordonnance du doyen du TPI. En
ce sens, les doyens des Tribunaux
de première instance de toutes
les juridictions, qui reçoivent
une requête en vue de l’obtention
d’une nouvelle expédition d’un
acte notarié, doivent vérifier:
1) la qualité des requérants ; 2)
la véracité des faits justifiant
la demande ; 3) l’approbation
de ladite requête par le notaire
détenteur de la minute de l’acte
en question (par son visa).
Il est cependant important de
souligner que toute mesure visant
à assainir le milieu notarial n’a
d’importance que si le justiciable
en est au courant et en comprend
le sens. Les actes délivrés par les
notaires sont crus jusqu’à ce qu’ils
soient révélés faux. C’est-à-dire
seul un jugement prononcé par un
tribunal peut contester la validité
d’un acte notarial. Les justiciables
ont donc intérêt à s’assurer de la
qualité du notaire intervenant sur
leurs dossiers. Même si peu de
moyens sont mis à la disposition
du justiciable pour se prémunir
contre les faux-notaires – mis à
part la publication de la liste des
notaires telle que prévue par la loi
– la légalisation des actes notariés
permet aussi de vérifier la qualité
du notaire. La circulaire du MJSP
rappelle que cette légalisation de
signature ne peut être faite que
par le commissaire du gouverne-
ment de la juridiction du notaire
en question. Si l’acte est destiné
à être utilisé dans un pays étrang-
er, il devra aussi être légalisé, en
tout dernier lieu, au ministère des
Affaires étrangères.
Ces processus de légalisation qui
apparaissent comme des casse-
têtes supplémentaires pour les
justiciables, sont encore l’un des
principaux moyens utilisés par
l’État pour contrer les usurpateurs
et freiner le phénomène des « faux
papiers ».
Notons que le décret-loi sur la pro-
fession de notaire prévoit depuis
1969 un conseil supérieur du
notariat qui n’a pas été mis sur
pied jusqu’ici.
Entre temps, seul le ministère de
la Justice et de la Sécurité pub-
lique peut émettre un certificat
attestant de la nomination d’un
notaire.
Me. Ronald Cibert installé comme secrétaire d'État à la Justice
Par Eddy Laguerre, Av.
U
n nouveau secrétaire d’État
vient d’intégrer le gouverne-
ment Paul. Il s’agit de Me.
Ronald Cibert nommé secré-
taire d’État à la Justice, en remplace-
ment de Me. Jacquenet Oxilus. La
cérémonie d’installation présidée par
le ministre Pierre-Richard Casimir,
s’est tenue ce lundi 27 juillet 2015, à
la salle de conférence du ministère de
la Justice et de la Sécurité publique
(MJSP).
En présence du directeur général
du MJSP, Me. Jean Roudy Aly, des
cadres du Ministère et des avo-
cats réunis en la circonstance,
le ministre Casimir a prodigué
ses premiers conseils à son nou-
veau collaborateur. Le garde des
sceaux a, d’entrée de jeu, sou-
ligné à l’attention du secrétaire
d’État l’importance qu’il donne
à l’opération « coup de poing ».
Cette opération qui vise à lutter
contre la détention préventive
prolongée porte aujourd’hui sur
les femmes et les enfants. Citant
les principaux textes normatifs
utiles à la lutte contre la déten-
tion préventive prolongée, le min-
istre Casimir a dit espérer que le
nouveau secrétaire d’État va lui
apporter un soutien décisif.
Me. Casimir a aussi salué le départ
de Me. Jacquenet Oxilus qui
aura passé six mois au poste de
secrétaire d’État à la justice. « Me
Oxilus était un collaborateur loyal
», a dit le garde des sceaux de la
République.
Le nouveau secrétaire d’État
qui n’a pas voulu faire de longs
discours, s’est dit très imbu de
la problématique de la déten-
tion préventive prolongée. Pour
avoir travaillé de 2007 à 2010 au
programme d’assistance légale,
Me. Cibert croit avoir les outils
nécessaires pour bien aborder la
problématique de la détention
préventive prolongée. Il promet
de se montrer à la hauteur de sa
nouvelle fonction et de ne pas
démériter la confiance placée en
lui.
Me. Ronald Cibert, avocat en
incompatibilité, est régulière-
ment inscrit au barreau de Port-
au-Prince. Parmi les postes qu’il
a déjà occupés jusqu’ici, on peut
citer celui de directeur du service
juridique de la banque de l’Union
haïtienne (BUH).
14. 14 | N0
48 MARDI 28 JUILLET 2015
Centenaire de la première Occupation
(28 Juillet 1915-28 Juillet 2015)Par Georges Michel
L
es Etats-Unis d’Amérique
avaient envahi militairement la
République d’Haïti le 28 juillet
1915 au mépris des prescrip-
tions du droit international.
L’Administration Wilson
s’empressa de mettre en place un
gouvernement haïtien fantoche
qui fera ses quatre volontés. Les
troupes américaines occuperont
les principales villes côtières et
s’empareront des douanes de ces
villes qui représentaient la princi-
pale source des revenus de l’Etat
haïtien.
A l’automne 1915, les Américains
imposèrent une convention de
protectorat à Haïti pour légaliser
leur coup de force ; cette
convention fut votée au Parlement
haïtien, le 6 Octobre 1915 à la
Chambre par 70 députés contre
11, et au Sénat le 11 Novembre
1915 par 28 Sénateurs contre
11. Les parlementaires ayant voté
favorablement reçurent peu après
une récompense de 200 dollars
américains en espèces de la part
des autorités de l’Occupation.
Les Américains ne perdirent pas
de temps pour liquider l’Armée
nationale et la police dès le début
de l’année 1916.
Au printemps 1916, le
gouvernement fantoche appuyé
par les militaires américains,
entra en conflit avec le Parlement
qui sera renvoyé une première
fois. De nouvelles élections
eurent lieu en janvier 1917. Ce
parlement fut à son tour renvoyé
en juin 1917 et le pays resta sans
députés et sénateurs pendant 13
ans. En 1917, après l’intervention
personnelle du président
Dartiguenave, l’Acte additionnel
resté secret pendant 5 ans,
prolongea de dix ans la durée de
l’occupation prévue initialement
pour dix ans (1915-1925).
A l’issue d’une mascarade
référendaire le 12 juin 1918,
une nouvelle constitution fut
imposée au peuple haïtien par le
gouvernement américain. Franklin
D.Roosevelt qui était alors ministre
du Président Wilson se vanta d’en
être l’auteur. En 1918, éclata la
rébellion de Charlemagne Péralte
dans le centre du pays. Péralte
fut assassiné par les Américains
dans la nuit du 31 octobre au
1er novembre1919 grâce aux
services du traître Jean-Baptiste
Conzé. La rébellion prit fin en
octobre 1921 avec la capture du
dernier chef caco Achille Jean.
Les Américains commirent de
nombreuses atrocités dans le
pays. Ils firent fonctionner dans
le Nord le camp d’extermination
de Chabert, maquillé en camp de
travail (Arbeit macht frei,déjà),
qui liquida 15,000 personnes
en trois ans (1918-1921). C’était
Auschwitz sous les tropiques.
En 1921, les Républicains
reprirent le pouvoir et le nouveau
président Harding voulait
sincèrement désoccuper Haïti.
Conformément à ses promesses
électorales, il envoya une
commission à cette fin en Haïti et
en République Dominicaine. Les
Dominicains parlèrent d’une seule
voix en faveur de la désoccupation
et en 1924 les troupes
américaines étaient retirées du
pays voisin. Les Haïtiens émirent
des opinions discordantes
devant la même commission. Le
résultat fut que si les atrocités
des Américains diminuèrent
considérablement et que le camp
de Chabert fut rapidement fermé,
l’Administration Harding, malgré
ses bonnes dispositions initiales,
devant nos incohérences, décida
la poursuite de l’occupation
en en aggravant les conditions
politiques avec la nomination d’un
Haut -Commissaire en la personne
du général John Russell USMC
qui cumulerait en les fonctions
d’ambassadeur américain en Haïti
et de commandant militaire des
troupes d’occupation.
C’est dans cette foulée que Louis
Borno fut élu président 4 ans pour
remplacer Dartiguenave en 1922
par le Conseil d’Etat qui était une
espèce de Parlement nommé.
Borno fut réélu par le même
Conseil d’Etat en 1926 pour un
autre mandat de 4 ans. Il pratiqua
une politique de collaboration à
outrance avec l’occupant au point
qu’on désigna le régime Borno-
Russell sous le nom de « La
dictature bicéphale ».
A la fin de l’année 1929 devant
le refus de Borno d’organiser
des élections législatives et
devant son intention manifeste
de conserver le pouvoir avec un
3e mandat, de graves troubles
politiques éclatèrent dans le
pays qui commençèrent par la
grève des étudiants de Damiens
le 31 octobre 1929, dix ans
après la mort de Charlemagne
Péralte. Le 6 décembre 1929, les
soldats américains massacrèrent
à l’arme lourde des paysans qui
manifestaient au carrefour de
Marchaterre près des Cayes.
L’Administration du Président
Hoover, dépêcha en février
1930 une Commission présidée
par W. Cameron Forbes en Haïti
pour rechercher un règlement
politique à cette crise. Après
avoir entendu toutes les parties,
il fut conclu que Borno quitterait
définitivement le pouvoir le 15
mai 1930 et serait remplacé
par un président de consensus,
l’agent de change Louis Eugene
Roy qui aurait pour mission dans
un délai de 6 mois d’organiser
les élections législatives en vue
de la reconstitution des deux
chambres du Parlement lesquelles
éliraient un nouveau président de
la République après la démission
programmée du Président Roy. Les
élections démocratiques eurent
lieu dans le plus grand ordre le
14 octobre 1930 et un mois après
ce fut Sténio Vincent qui fut élu
président de la République pour
6 ans par l’Assemblée Nationale,
le 18 novembre 1930, alors que
le président Roy, conformément
à la parole donnée, abandonnait
volontairement le pouvoir et
rentrait chez lui à Pétion-ville.
On préparait la désoccupation de
manière ordonnée. L’occupation
devrait cesser au plus tard le
3 mai 1936. Mais le nouveau
président Vincent montra très tôt
des tendances à l’autoritarisme
et il s’empressa d’instaurer une
dictature dans le pays en 1935,
moins d’un an après le départ du
dernier soldat américain du sol
haïtien en 1934, mais ceci est une
autre affaire.
Quel est le bilan de la
première occupation ?
On peut relever des éléments
positifs :
1.-La première occupation cassa
le cycle de la violence en Haïti
pour 70 ans.
2.-La première occupation
modernisa l’administration
publique avec notamment la
création en 1924 de l’actuelle
DGI.
3.-La première occupation créa
le système centralisé de santé
publique qui fonctionne encore
actuellement. C’est sa plus belle
réalisation.
4.-La première occupation
stabilisa la monnaie haïtienne au
taux de 5 gourdes pour un dollar
pendant soixante-dix ans (1919-
1989).
Les éléments négatifs :
-Au point de vue politique, nous
perdîmes la Constitution de
1889, surnommée l’Immortelle.
Le Parlement haïtien fut diminué
dans son prestige, malgré son
retour en 1930. L’Armée nationale
et la police furent renvoyées. nous
perdîmes une institution utile
comme la Chambre des Comptes.
L’occupant américain qui avait la
réalité des pouvoirs en mains et
qui disposait de l’argent de l’Etat
haïtien fit de mauvais choix pour
nous et nous imposa constamment
des choses qui allaient contre
l’intérêt du pays. Les Américains
créèrent pendant leur première
occupation de 19 ans un Etat
centralisé fort en Haïti qui n’avait
jamais existé depuis 1804. Le
gouvernement de Port-au-Prince
désormais disposait de moyens
de coercition et de répression
qu’aucun gouvernement haïtien
n’avait eus avant 1915. Les
contrepoids politiques régionaux
avaient été éliminés et la nouvelle
armée créée par l’occupant à
partir de 1915, contrôlait le pays
et avait pour mission de faire
régner l’ordre américain en Haïti,
un ordre qui commença à se
défaire en 1946 et en 1986.
Si ce n’était la première
occupation, des régimes
dictatoriaux comme celui de
Sténio Vincent (2e partie 1935-
1941) ou la dictature trentenaire
des Duvaliers n’auraient jamais pu
exister en Haïti. Les Américains
livrèrent les Haïtiens pieds et
poings liés à des bourreaux futurs
dont ils n’auraient aucun moyen
de se débarrasser.
-Au point de vue économique.
Les choix des occupants
désorganisèrent l’économie
nationale. La paysannerie fut
persécutée par les Américains
comme réservoir à cacos et la
production nationale déclina. Le
volume de marchandise à l’import
et à l’export dans la plupart
des ports de province diminua,
causant une baisse du niveau de
vie dans les villes de province et
dans leurs hinterlands.
La construction des chemins de
fer qui devait nous doter d’un
réseau ferré national fut stoppée
définitivement. Les occupants
construisent plutôt un réseau de
mauvaises routes en terre pour
nous orienter vers la solution
du transport automobile afin de
favoriser les grands constructeurs
de Détroit.
Depuis la fin de la 1ere occupation
en 1934, nous avons été envahis à
deux autres reprises par les forces
militaires des Etats-Unis, en 1994
et 2004. Cent ans après le début
de la première occupation le pays
connaît une troisième intervention
militaire étrangère qui est encore
en cours.
Ceci permet d’affirmer l’échec
politique de l’intervention
militaire étrangère comme moyen
de régler les problèmes d’Haïti.
On aura toujours une solution
cosmétique, temporaire et plutôt
de courte durée. On ne règle pas
les problèmes politiques avec
des moyens militaires. Le but de
toute opération militaire est un
résultat politique. Celui qui a les
moyens de faire capoter ce résultat
politique est le vrai vainqueur de
la confrontation.
SOCIÉTÉ
15. MARDI 28 JUILLET 2015 N0
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SOCIÉTÉ
Un cordonnier toujours bien chausséPar Lamy Obed
Pin pon pin pon ! C’est ce bruit monotone qu’on entend déjà en longeant le corridor qui mène à l’atelier, à la rue
Dessalines, au cœur de la ville de Petit Goâve. Sous l’ombre d’un amandier, un vieil homme aux cheveux gris
est assis. Sur ses jambes, une planchette où sont posés son marteau, ses tenailles et une paire de chaussures
contenant des embauchoirs. Voici le cordonnier, boss Nacesse. Sa poitrine et son visage couverts de poussière
noirâtre, ses doigts tâchés d’un pigment noir. Il tient dans sa main un soulier qu’il polit et repolit minutieusement,
vingt fois sur le métier, comme dirait l’autre.
N
acesse Baptichon a fait ses
débuts dans la cordonnerie
vers les années soixante-dix-
huit. « Puisque je n’allais
plus à l’école, je suis donc entré dans
un métier», raconte-il. En réalité, il
éprouvait une prédilection pour la
maçonneriequi,parcontre,n’étaitpas
un métier assez rentable à l’époque.
Le jeune apprenti de la vingtaine a
reçu les rudiments de la cordonnerie
chez un vieux maître de la ville de
Petit-Goâve. Un an après, il a com-
mencé à voler de ses propres ailes et
a acquis, sur le tas, son savoir-faire.
Au temps où il a fait un petit
détour pour travailler comme
coiffeur, Nacesse a toujours eu le
loisir de confectionner ses propres
chaussures. Ses amis, fascinés par
ses œuvres, sollicitent souvent
ses services. Avec la demande
qui augmente jour après jour, il
a dû abandonner la coiffure pour
se consacrer définitivement à la
cordonnerie.
Jusqu’ici, son travail se réduit à la
réparation de chaussures abimées:
coudre une partie déchirée, ajuster
une semelle, poser des talonnettes
et la confection sur mesure pour
enfants, hommes et femmes. Même
si, dans certains cas, il refuse
des commandes dont l’exécution
exige des outils et matériels qu’il
n’a pas à sa disposition. « Vous
ne pouvez pas gagner de l’argent
quand vous n’êtes pas en mesure
d’exécuter le travail tel que le
client le réclame », a-t-il raisonné
en toute honnêteté.
Dans sa résidence privée où il
tient également son atelier, tout
le processus de fabrication se fait
quasi-manuellement, depuis la
coupe, en passant par le montage
du cuir, jusqu’aux finitions. Il
est assisté d’un manœuvre qui
s’occupe des travaux mécaniques
et de quelques jeunes hommes,
épris du métier, et à qui il transmet
son savoir-faire. Avec le temps et
l’expérience, la routine va plus
vite : il lui faut une journée entière
pour confectionner une paire de
souliers si toutes les conditions
matérielles sont réunies.
Un soulier de Boss Nacesse, « made
in Haïti », sans nom commercial,
ni étiquette, n’a rien à envier à
celui importé d’Italie en termes de
qualité et de durabilité. Il admet,
toutefois, que les chaussures
étrangères, réalisées à l’aide de
machines sophistiquées, sont
d’une touche plus raffinée.
Il n’a pas choisi ses clients, ceux-ci
l’ont plutôt choisi. L’entrepreneur
est sûr de lui-même : « Je n’ai pas
besoin de faire de la publicité.
À bon vin, point d’enseigne ». À
Petit-Goâve, sa clientèle regorge
de personnalités importantes dont
il se garde de révéler les noms.
Ce n’est pas le prix qui peut
faire obstacle à son entreprise.
« Par le passé, on pouvait
confectionner un soulier à 50gdes,
mais aujourd’hui, les meilleurs
cordonniers confectionnent un
soulier pour 1 500 et 2 000 gdes
», car les matières premières sont
rares et chères sur le marché.
Aujourd’hui, fortement concurrencés
par les « pèpè », les cordonniers
disparaissent peu à peu sur le marché.
Mais boss Nacesse, près de quarante
ans après s’en tire avec honneur. Il
dévoile le secret de son succès : « Je
suis resté dans le métier parce que c’est
mon gagne-pain. C’est grâce à la qualité
de mon travail que je conserve ma
clientèle. » « Voyez-vous cette maison
que je construis là, c’est avec l’argent
de la cordonnerie ! » A-t-il indiqué, en
précisant toute la rigueur qu’il s’est
imposée dans la gestion financière
de sa vie. Il peut aussi s’enorgueillir
de n’avoir jamais travaillé à la merci
d’un patron à aucun moment de son
existence. Au contraire, il a réussi à
fournir des emplois directs et indirects
à plusieurs personnes.
Contre cette expression traditionnelle
inspirée de Montaigne, « les cordonniers
sont toujours les plus mal chaussés »,
Boss Nacesse s’inscrit catégoriquement
en faux: « Ce n’est pas moi en tout cas.
J’ai été vexé en écoutant un animateur
répéter cette expression à la radio.
» « Je suis, depuis mon jeune âge,
quelqu’un qui se préoccupe de sa
tenue vestimentaire. Ensuite, je suis
membre d’église, je ne peux pas me
conduire n’importe comment ». Il s’est
rarement chaussé d’un « boyo », mais
n’a jamais porté de souliers étrangers.
« Je n’ai pas ce droit. Comment un
cordonnier comme moi peut-il porter
les chaussures confectionnées par des
« blancs » ? » A-t-il rétorqué. Le bottier
a ainsi compris qu’il doit être le premier
promoteur de son propre produit.
Toute la carrière de ce chausseur est
soumise à des valeurs morales qui font
de lui le prototype d’un professionnel
loyal et sérieux. Il est à cheval sur les
principes: « Malgré les nécessités, si
vous voulez garder votre réputation
dans une profession, quand on vous
soumet un travail que vous ne pourrez
pas livrer au délai prévu, vous devez
avoir le courage de le refuser». Il se
démarque ainsi du boss magouilleur.
Frère Nacesse est aussi ce chrétien
adventiste pieux qui ne compromet
jamais l’observation du sabbat pour
négocier une affaire. « Si le client, qui
tient à mon travail, me contacte un
samedi, je lui fais obligation de revenir
dimanche.”
Le sexagénaire mène une vie de célibat,
sans épouse, ni enfants. Il tire sa joie
de vivre dans la collaboration avec
ses ouvriers, dans ses relations avec
ses clients et dans la fraternité avec la
communauté adventiste. Il reconnait
que la cordonnerie « est un bon petit
métier, même s’il ne te rendra pas riche.
»
Avec l’âge, boss Nacesse ne perd rien,
ni sa vigueur, ni son talent. Il réinvente
chaque jour son métier et aiguise son art
pour satisfaire les goûts des clients les
plus pointilleux. Pour se perfectionner
davantage, le savetier vient tout juste de
se procurer un manuel de cordonnerie.
Il travaille rudement, il est patient dans
les plus petites tâches, précis dans ses
moindres gestes, comme s’il a l’éternité
devant lui.
Commerçants et consommateurs aux abois
Par Ritzamarum ZÉTRENNE
La dépréciation progressive de la gourde par rapport au dollar américain affecte considérablement le
fonctionnement des citoyens. Les prix de presque tous les produits de première nécessité sont revus à la
hausse. Même certains services que la population pouvait trouver à prix dérisoire, subissent l’influence de
l’augmentation du dollar. C’est le choc pour plus d’un !
À
Bizoton, le samedi 25 juillet,
un homme a voulu se faire
cirer les bottes. Il est adven-
tiste. Il devait aller prier en
ce jour de sabbat. La routine veut
que l’homme-adventiste ne négocie
pas les services d’un cireur de bottes.
Tout le monde connait la démarche.
Après s’être fait cirer les chaussures,
le quinquagénaire tire de sa poche
une pièce de cinq gourdes et la tend
au cireur. À la surprise de cet homme,
le cireur de bottes lui a dit d’un air
convaincu : « il en manque cinq mon
ami ! ». Stupéfait, le monsieur lui a
demandé : « depuis quand les souliers
sont cirés à 10 gourdes ? ». Le cireur,
quant à lui, n’a pas caché son ironie.
« Vous n’êtes pas du pays, vous ? »,
répliquait-il.
Il a ajouté que d’ores et déjà, à travers
toutes les rues de la capitale, les
souliers sont cirés à dix gourdes et
sur un ton ironique il ajoute que dans
les villes comme les Cayes ou Jacmel
aujourd’hui, les chaussures sont cirées
à 15 gourdes ». Sans aucune forme de
procès, l’homme a retiré de sa poche
une autre pièce de cinq gourdes, la
donne au cireur de bottes en poussant
un soupire oh combien expressif. « Hum
! Finalement, nous sommes condamnés
à mourir dans ce pays ! »
Tous les autres cireurs massés devant
une institution scolaire située à
Bizoton, un quartier de carrefour, pour
ridiculiser l’homme, se mettent à rire.
Ils n’ont pas manqué de pointer l’État
haïtien du doigt qui, disent-ils, ne fait
rien pour améliorer la condition de vie
des citoyens. « C’est à l’État de vous
dire ce qui se passe dans le pays », ont-
ils conseillé à l’homme.
Dans la même zone, mais cette fois,
un dimanche, une fille appelle un
marchand qui promène et vend des
sachets d’eau. Elle prend trois paquets
et donne les cinq gourdes au détaillant.
À sa grande surprise, ce dernier lui dit :
« il vous en manque une. Ce n’est plus
trois pour cinq gourdes. Il vous faut six
gourdes », a réagi le jeune homme. La
jeune femme a vite compris la situation.
Etant donné qu’elle n’avait plus un sous
en poche, elle a remis au détaillant un
des trois sachets qu’elle a pris.
Les consommateurs se plaignent aussi
de la montée vertigineuse des prix des
biens et services, particulièrement, des
produits de première nécessité. C’est le
choc pour les gens de petites bourses.
Ils refusent de payer le montant exigé
par les commerçants et les fournisseurs
qui, à leur tour, jouent aussi sur la
défensive pour ne pas accuser un
déficit. Face à tout client qui aurait
voulu se lamenter de la hausse des prix,
ils déclarent sur un ton ferme : « ce
n’est pas ma faute si les prix montent !
Ce n’est pas moi l’ « État » !, protestent-
ils, très excités. Cependant, On aurait
cru que c’est contre leur volonté qu’ils
ajoutent quelques gourdes sur les
produits.