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INTRODUCTION GÉNÉRALE
À l’occasion de stages à la Ménagerie du Jardin des Plantes de Paris, nous avons
constaté que, outre les tortues de la collection, les vétérinaires des parcs zoologiques
examinaient parfois des tortues apportées par leur propriétaire. Nous nous sommes
alors posé certaines questions. Y a-t-il beaucoup de tortues chez les particuliers ? D’où
viennent-elles ? Y a-t-il des espèces protégées ? Les propriétaires de tortue ont-ils
besoin d'information ? Qui consultent-ils ? Trouvent-ils facilement des réponses ?
Plusieurs publications françaises récentes (4) (5) (6) (9) (13) permettent aux
vétérinaires praticiens d’accéder facilement aux principales données sur l'entretien et la
pathologie des tortues. Mais ce sont des animaux très différents des mammifères
domestiques que soignent habituellement les praticiens. Comment appliquer les
connaissances bibliographiques à des cas cliniques ? Comment aborder en pratique
une consultation de tortue ?
Nous avons donc décidé de faire cette thèse sur l’étude d’un protocole de consultation
des tortues en captivité.
Nous essaierons d’abord de connaître l'origine des tortues "domestiques", leur
importance et les problèmes posés à leurs propriétaires et aux personnes qu’ils
consultent (I.).
Puis nous tenterons de regrouper les principales informations bibliographiques
nécessaires à une consultation de tortue captive (II.). En effet il faut pouvoir identifier
la tortue que l’on examine afin de connaître ses besoins. Nous présenterons aussi une
synthèse sur la pathologie des tortues, qui permet de poser un diagnostic et
d’entreprendre un traitement.
Enfin nous ferons une étude de cas (III.). Elle portera sur des tortues vivant en captivité
et vues en consultation par différentes personnes sur une période définie et en
différents lieux. Pour faciliter notre travail, nous adapterons un modèle de dossier
spécifique aux tortues afin de recueillir toutes les informations utiles sur chaque cas.
Les résultats de cette étude seront analysés pour aboutir aux principales conclusions
sur les dominantes pathologiques des tortues en captivité.
1
2
I. LES TORTUES “DOMESTIQUES” FRANÇAISES,
ORIGINE, IMPORTANCE ET PARTICULARITÉS
Les tortues “domestiques” peuvent être définies, au sens étymologique, comme des
tortues vivant sous le contrôle de l’Homme, dans sa maison ou son jardin. Elles
s’opposent en ce sens aux tortues sauvages qui vivent dans leur milieu naturel. Nous
étudirons ici l’origine des tortues "domestiques" en France métropolitaine, leur
importance et les problèmes qu’elles posent.
A. ORIGINE DES TORTUES “DOMESTIQUES” FRANÇAISES (13) (27) (31)
1. Législation concernant les tortues
a. Arrêté ministériel du 17/09/74
Pour des raisons sanitaires, il interdit toute importation en France de vertébré vivant
sauf autorisation du Ministère de l'Agriculture. Cependant, certaines espèces
“bénéficient” d'une dérogation générale (exemple : Pseudemys scripta elegans, la
tortue de Floride).
b. Loi du 10/07/76, décret du 25/11/77 et arrêtés ministériels du 24/04/79
et du 06/05/80
En France métropolitaine, certaines espèces sont intégralement protégées par ces
lois.
* Ce sont :
- Emys orbicularis, la cistude d’Europe, tortue autochtone aquatique
- Testudo hermanni, la tortue d’Hermann, tortue autochtone terrestre (dite “tortue
de jardin”)
- Testudo graeca, la tortue grecque, tortue terrestre (faisant également partie
des “tortues de jardin”) importée massivement auparavant.
* Ceci signifie que les actes suivants sont interdits :
- la destruction, la mutilation, la capture, l'enlèvement ou la naturalisation des
tortues
- le transport, le colportage, l'utilisation, la mise en vente, la vente ou l'achat de
ces tortues, vivantes ou mortes
- la destruction ou l'enlèvement des oeufs ou des nids
3
c. Arrêté ministériel du 15/05/86
Il protège intégralement des espèces de Guyane qui ne doivent donc pas être
apportées de Guyane en France métropolitaine depuis le 15/05/86 (voir l’annexe
“Classification et législation”). Ne peuvent donc être importées de Guyane : Geochelone
denticulata la tortue à jabot, G. carbonaria la tortue charbonnière, Chelus fimbriatus la
matamata, Platemys platycephala la tortue à tête orangée, les Pelomedusidae, les
Emyidae1 et les Kinosternidae de Guyane.
d. Convention de Washington (ou CITES)
Elle a été signée par une centaine de pays dont la France (en 1977). Elle vise à
réglementer le commerce et les échanges internationaux de plus de 2000 espèces
d’animaux. La Convention de Washington définit plusieurs annexes.
* L'annexe I comprend les espèces rares ou menacées d’extinction dont le commerce
international est interdit. En fait cela signifie que leur commerce nécessite un permis
d'importation délivré par la Direction de la Protection de la Nature. Dans ce cas, un
permis d’exportation peut être accordé par le pays d’origine.
* L'annexe II concerne les espèces qui risquent d’être menacées d’extinction si leur
commerce n’est pas réglementé. Leur commerce nécessite un permis d'importation
délivré par la Direction de la Protection de la Nature. Dans ce cas, un permis
d’exportation peut être accordé par le pays d’origine.
* L'annexe III définit les espèces qui suivent les mêmes règles que celles de l'annexe
II sur demande expresse d’un pays (le Ghana en ce qui concerne les tortues).
Pour la Communauté Économique Européenne s'ajoutent 2 annexes.
* L'annexe C 1 détermine les espèces qui appartiennent à l’annexe II, mais qui sont
traitées comme si elles appartenaient à l’annexe I. Leur commerce est interdit dans la
C.E.E. à moins que l’on ne prouve que l’animal a été importé avant l’entrée en vigueur
de la Convention ou qu’il est né en captivité ou s’il a un permis d’importation.
* L'annexe C 2 définit les espèces de l’annexe II dont l'importation dans la C.E.E. est
soumise à des conditions plus strictes. Elles ne peuvent être commercialisées que si
elles sont accompagnées de documents prouvant que leur origine est légale.
Les permis d’exportation et d’importation peuvent être délivrés sous la condition d’avoir
un but scientifique, c’est-à-dire aux parcs zoologiques (communication personnelle de
Mme le docteur Vitaud).
Pour les tortues, les espèces visées par la Convention de Washington sont dans
1 Les Emyidae correspondent aux Emydidae
4
l’annexe “Classification et législation”. Ce sont les tortues de mer Cheloniidae et
Dermochelydae, les tortues de terre Testudinidae, quelques Emydidae dont la tortue
boîte aquatique Terrapene coahuila, des Pleurodires2 (les Pelomedusidae et la tortue
ombrine Pseudemydura umbrina), des tortues à carapace molle (le trionyx noir
Trionyx ater et le trionyx sombre T. nigricans, le trionyx du Gange T. gangeticus et celui
du Nil T. triunguis, le trionyx paon T. hurum et la tortue molle indienne à clapets
Lissemys punctata punctata) et la tortue de Tabasco Dermatemys mawi.
2. Conséquences de la législation sur l’origine des tortues
Les tortues “domestiques” françaises ont principalement comme origine l'importation,
directe ou suivie de vente, le ramassage et l'élevage.
a. Ramassage
En France métropolitaine le ramassage concerne la tortue d'Hermann dans le Massif
des Maures et la Corse, et parfois la cistude d’Europe dans le centre et le sud de la
France (voir la figure 1 et la figure 2). Ce sont des espèces menacées de disparition et
intégralement protégées par la loi. Leur ramassage est donc illicite. Mais il reste
malheureusement fréquent surtout pour la tortue d'Hermann, lente et pacifique. La
cistude d'Europe, aquatique et craintive, est plus difficile à capturer.
b. Importation des tortues
Elle est soumise aux lois étudiées dans le 1. On distingue 2 types d’importation pour
lesquelles ces lois ne sont pas appliquées de la même façon.
1°- Importation commerciale de tortues
Elle est devenue massive à la suite de la protection des espèces françaises et des
tortues grecques. Elle est strictement soumise à la législation et les contrôles sont
fréquents. Elle ne concerne donc a priori que des espèces non protégées. Les tortues
importées sont revendues (voir le c.).
* Elle concerne essentiellement les "tortues de Floride" (Pseudemys scripta elegans)
en provenance des États-Unis. Ce sont des tortues généralement très jeunes
(quelques jours à un mois environ) ramassées ou issues d'oeufs récoltés dans les
marais du bassin du Mississippi. Elles sont transportées dans des conditions très
précaires. Elles sont parfois réfrigérées. De nombreuses tortues tombent malades ou
même meurent pendant ce transport. Arrivées en France, elles se retrouvent dans des
conditions souvent inadéquates et en surpopulation sur les lieux de vente. 3 000 000
tortues de Floride par an sont ainsi "produites" aux États-Unis et 300 000 par an
peuvent être vendues en France.
* Pour répondre à la demande de "tortues de jardin", les importateurs se procurent
également de nombreuses tortues terrestres exotiques, généralement ramassées
2 Tortues dont le cou se replie en S dans un plan horizontal
5
6
Figure 1 : Répartition géographique naturelle de la tortue d’Hermann Testudo hermanni
en France
7
Figure 2 : Répartition géographique naturelle de la cistude d’Europe Emys orbicularis
en France
adultes. Par exemple on peut trouver des tortues boîtes américaines (Terrapene sp.)
ou des tortues à dos articulé des savanes africaines (Kinixys belliana).
* De nombreuses autres espèces de tortues sont également importées en plus petit
nombre.
2°- Importation de tortues par des particuliers
Elle concerne des tortues achetées ou ramassées à l'étranger. Elle se fait en général
de façon frauduleuse car ces animaux sont souvent dissimulés aux douaniers. Il peut
donc s'agir d'espèces protégées. Les importations par des particuliers sont cependant
moins nombreuses que les importations commerciales.
Conclusion du b. Les tortues pouvant être importées en France ne doivent pas être
visées par la Convention de Washington. De plus, elles ne doivent pas être protégées
par l’arrêté ministériel du 15/05/86. Pour importer les autres espèces en France
métropolitaine, il faut une autorisation par le Ministère de l’Agriculture ou une
dérogation générale.
c. Vente
Les tortues importées commercialement sont vendues dans les magasins d'animaux,
les foires ou les marchés. Les espèces protégées par les lois ne doivent pas être
commercialisées. Mais cela arrive quelquefois.
d. Élevage de tortues
Il peut être fait par des particuliers ou par des professionnels.
Les particuliers obtiennent parfois une ponte, mais peu arrivent à faire éclore les
oeufs. Le ramassage d’oeufs de tortues d’Hermann ou de cistude d’Europe est interdit.
Quant aux marchands de tortues, aucun n'a recours, à notre connaissance, à un
élevage pratiqué en France pour s'approvisionner.
En revanche l’élevage de la tortue d’Hermann se fait au Village des Tortues à
Gonfaron (Var) par la S.O.P.T.O.M. en vue du repeuplement du massif des Maures. Les
tortues qui s’y reproduisent ne sont pas des tortues sauvages mais elles proviennent
de dons de tortues “domestiques” par des particuliers.
L’élevage est donc une origine très rare en ce qui concerne les tortues “domestiques”
françaises.
Conclusion du A. Provenant essentiellement de l’importation commerciale et du
ramassage, les tortues "domestiques" peuvent être détenues de façon illégale si elles
sont d’espèces menacées d’extinction. En France métropolitaine, les tortues
d’Hermann, les tortues grecques et les cistudes d’Europe doivent avoir été acquises
8
avant le 10/07/76 pour être détenues en toute légalité. C’est pourquoi de nombreuses
tortues sont importées. Certaines espèces ont maintenant un commerce international
très limité par la Convention de Washington. D’autres peuvent être importées en
masse, comme les tortues de Floride. La législation a donc des conséquences sur
l’importance affective, quantitative et qualitative des tortues en captivité.
B. IMPORTANCE DES TORTUES “DOMESTIQUES” FRANÇAISES
Nous étudirons l’attrait, le nombre et la nature des tortues détenues par des particuliers
en France.
1. Importance affective des tortues “domestiques”
La tortue provoque souvent un intérêt qui tient sans doute à certaines particularités :
* C'est un animal "bizarre", à la démarche préhistorique, à la tête de serpent, aux
couleurs souvent vives et à la carapace généralement décorative.
* C'est un animal souvent pacifique, calme, peu bruyant, nécessitant a priori moins
d'attention qu'un chien ou un chat.
* Il a une connotation souvent exotique.
* Il peut être rare quand il s’agit d’espèces en voie de disparition.
* Il fait encore partie d'une certaine tradition selon laquelle de nombreuses personnes
aiment avoir une tortue dans leur jardin.
* Les tortues peuvent vivre très longtemps et leurs propriétaires s’y attachent alors
beaucoup.
Toutes ces raisons font que de nombreuses personnes cherchent à se procurer des
tortues par différents moyens, pas toujours légaux.
2. Importance numérique des tortues “domestiques” françaises
Elle varie en fonction du lieu et en fonction du temps. Peut-on cependant l’évaluer à un
moment donné ?
a. Répartition géographique des tortues “domestiques” françaises
Le nombre de tortues “domestiques” est différent selon les régions.
En effet elles ne sont pas rares dans la moitié nord de la France, où pourtant il n'y a pas
d'espèces indigènes. Cependant, même si le ramassage est interdit, elles sont
9
beaucoup plus nombreuses dans le Sud de la France où il y a des espèces
autochtones (Testudo hermanni, Emys orbicularis).
b. Évolution de la population des tortues “domestiques” françaises
La longévité de la plupart des espèces de tortues est grande. Mais il y a un
renouvellement de cette population, compte tenu des origines diverses (voir le A.) et
des devenirs variés :
* la mort de nombreuses tortues "domestiques"
* la remise en liberté de tortues devenues trop grandes
* l’exportation, très limitée par la législation
Donc, si les tortues vivent longtemps à l’état sauvage, la population de tortues captives
évolue beaucoup (voir la figure 3). Nous avons cependant essayé de la chiffrer.
c. Importance numérique globale des tortues “domestiques” françaises
Il est difficile de connaître exactement le nombre de tortues détenues par des
particuliers en France. Il est estimé en 1990 à 1 500 000, ce qui représenterait presque
4 % des animaux domestiques français (24).
Or en clientèle vétérinaire les tortues ne correspondent pas à 4 % des animaux
soignés. En effet les tortues ne sont pas souvent présentées aux vétérinaires
praticiens. Mais on constate vite qu'une consultation spécialisée dans ce groupe
d’animaux fait venir un nombre relativement important de patients. On peut donc dire
que les tortues “domestiques” représentent un potentiel de patients pour les
vétérinaires.
3. Variété des tortues “domestiques”
Avec la législation, les espèces de tortues détenues ont varié.
Auparavant, les tortues terrestres “domestiques” étaient essentiellement des tortues
d’Hermann et des tortues grecques. Actuellement protégées, ces espèces laissent un
peu la place à d’autres espèces d’origine étrangère (tortues boîtes, tortues à dos
articulé des savanes...). De même, les cistudes d’Europe étant maintenant protégées,
la majorité des tortues d’eau “domestiques” sont des tortues de Floride et quelques
autres tortues peintes.
Conclusion du B. Les tortues “domestiques” peuvent avoir une grande valeur affective,
surtout s’il s’agit de tortues détenues depuis de nombreuses années ou d’espèces en
voie de disparition. Mais elles ont aussi une importance numérique. Qui n’a pas eu
une tortue dans sa vie ? La législation protège maintenant les espèces autochtones et
10
11
ramassageremise en
liberté
tortues
sauvages
françaises
ponte
tortues
“domestiques”
étrangères
oeufs
tortues
sauvages
étrangères
“élevage”
ramassage
importation
commerciale
exportation importation par
des particuliers
mort
élevage
tortues
“domestiques”
françaises
vente
Figure 3 : Origine et devenir des tortues “domestiques” françaises
on a une importation de tortues de climat souvent bien différent du climat français.
Nous étudirons ci-dessous les éventuelles difficultés que ce type d’animal implique.
C. PROBLÈMES POSÉS PAR LES TORTUES “DOMESTIQUES” EN FRANCE
Ces problèmes sont rencontrés par leurs propriétaires mais aussi par la plupart des
vétérinaires qu’ils consultent.
1. Problèmes posés aux propriétaires de tortues
a. Particularités de l'entretien des tortues
Les tortues ont un métabolisme poïkilotherme, qui leur donne des besoins différents
de ceux des mammifères. Elles ont des exigences très particulières pour leurs
conditions d'entretien, surtout pour la température, nous y reviendrons ultérieurement. Il
semblerait que les tortues soient incapables de s'acclimater. Il faut donc reproduire
leurs conditions naturelles au mieux pour pouvoir les garder longtemps. Si elles sont
dans de mauvaises conditions, elles peuvent tomber malades.
b. Manque d'information des propriétaires de tortues
Quelques propriétaires de tortues sont bien renseignés et expérimentés. Ils sont
souvent membres d'une association telle que la Société Herpétologique de France et,
pour eux, les tortues sont une véritable passion. Mais la plupart ne connaissent pas
les principes de l'entretien des tortues. Les marchands d'animaux sont souvent
responsables de cette ignorance non pas par malhonnêteté mais parce qu’eux-
mêmes ne connaissent pas bien les tortues. Or les ouvrages concernant l’entretien
des tortues sont rares et ils ne sont pas toujours vendus dans les grandes surfaces ou
chez les marchands d'animaux. Les propriétaires de tortues sont souvent avides de
renseignements.
Ce manque d'information aboutit inévitablement à des problèmes pathologiques, voire
à la mort des animaux (90 % des tortues de Floride meurent la première année de
captivité (13)). Les propriétaires de tortues s'adressent parfois aux parcs zoologiques
qui n'ont pas toujours la possibilité de les accueillir en consultation, ou aux
vétérinaires praticiens. Mais ces derniers peuvent aussi rencontrer des difficultés
face aux tortues.
2. Problèmes posés aux vétérinaires par les tortues
a. Particularités de la consultation d'une tortue
Les consultations de tortues sont généralement rares dans l’exercice courant, ce qui
conduit à un manque d'expérience pratique. De plus, l'approche clinique est bien
différente de celle des mammifères (métabolisme poïkilotherme, carapace, petite
taille...). Il est donc utile d'avoir une méthode, surtout dans les premiers temps.
12
b. Manque d'information des vétérinaires sur les tortues
La pathologie des tortues est encore mal connue. De plus, jusqu’à récemment, les
publications à son sujet étaient peu nombreuses et parfois théoriques. Par ailleurs
l'enseignement dans les écoles vétérinaires ne laisse pas beaucoup de place à cette
discipline.
Conclusion du C. Les tortues représentent un animal “domestique” très particulier
posant de nombreux problèmes à leurs propriétaires et aux vétérinaires praticiens.
CONCLUSION DU I. Les tortues “domestiques” sont relativement nombreuses en
France et leurs propriétaires y sont parfois très attachés. Elles proviennent
essentiellement du ramassage et de l’importation. Mais certaines espèces sont
protégées par la loi (tortue d’Hermann, tortue grecque, cistude d’Europe, etc.). C’est
pourquoi des espèces exotiques deviennent de plus en plus fréquentes. Les tortues
sont parfois difficiles à entretenir et à soigner. Il nous semble donc opportun de
présenter dans la deuxième partie les principales connaissances bibliographiques
utiles à la consultation des tortues “domestiques”.
13
14
II. ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE DE LA CONSULTATION
DES TORTUES EN CAPTIVITÉ
Il est important de reconnaître la tortue que l'on examine car on peut ainsi se renseigner
sur ses besoins. Il est également nécessaire de connaître les principaux problèmes
pathologiques des tortues.
A. IDENTIFICATION DES TORTUES
Nous étudirons les moyens de distinguer les différentes caractéristiques d’une tortue :
son espèce, son pays d’origine, son sexe et son âge.
1. Diagnose
La législation est souvent enfreinte et toutes les espèces peuvent être rencontrées en
captivité. Nous étudirons d’abord la classification des tortues, puis les critères utilisés
et les différentes méthodes de diagnose. Puis nous nous appuierons sur une méthode
basée sur les clés dichotomiques des familles et des genres et sur la description des
principales espèces et sous-espèces.
a. Systématique des tortues (3)(14)(28)(36)
Elle est très complexe (voir l’annexe “Classification et législation”). C’est pourquoi nous
présenterons ici une classification simplifiée afin de voir les différents groupes. Nous y
citerons les espèces et les sous-espèces qui nous paraissent les plus communes.
1°- Emydidae : 31 genres, 147 espèces ou sous-espèces
C’est la plus importante famille. On les appelle parfois les émydes.
* Tortues peintes : Ce sont des tortues à couleurs vives et à dessins à contours nets.
Elles correspondent aux genres Chrysemys, Pseudemys et Graptemys. On y trouve par
exemple la tortue à oreilles rouges ou “tortue de Floride” Pseudemys scripta elegans,
la vraie tortue de Floride P. floridana, la tortue peinte Chrysemys picta, la tortue
géographique Graptemys geographica, la tortue géographique du Mississippi ou tortue
à crête dorsale G. kohni et la fausse tortue géographique G. pseudogeographica.
* Tortue à dos diamanté Malaclemys terrapin
* Tortue des bois Clemmys insculpta
* Tortues boîtes américaines du genre Terrapene, dont la tortue boîte orientale T.
carolina et la tortue boîte occidentale T. ornata.
* Cistude d'Europe Emys orbicularis
* Tortues boîtes d'Asie Cuora sp. dont la tortue boîte de Malaisie C. amboinensis
15
* Cyclemys dentata
2°- Testudinidae : 10 genres, 60 espèces ou sous-espèces
C’est ce que l’on appelle communément les “tortues de terre”.
* Testudo sp. : Ce genre regroupe les “tortues de jardin”, avec la tortue grecque T.
graeca, la tortue d'Hermann T. hermanni, la tortue d'Horsfield T. horsfieldi et la tortue
liserée T. marginata.
* Geochelone sp. : Ce genre est très vaste. Il est parfois divisé en sous-genres :
Geochelone, Chelonoidis, Indotestudo, Asterochelys, Manouria et Aldabrachelys. On y
trouve la tortue étoilée G. elegans, la tortue léopard G. pardalis, la tortue striée G. sulcata
(sous-genre Geochelone) ; la tortue charbonnière ou tortue à pattes rouges G.
carbonaria (sous-genre Chelonoidis) ; la tortue à tête jaune ou tortue allongée G.
elongata (sous-genre Indotestudo) ; la tortue radiée de Madagascar ou tortue rayonnée
G. radiata (sous-genre Asterochelys).
* Tortue du désert Gopherus polyphemus
* Acinixys planicauda
* Tortue à soc Chersine angulata
* Tortue à dos articulé des savanes Kinixys belliana
* Tortue plate d’Afrique orientale Malacochersus tornieri
3°- Chelydridae : 2 genres, 5 espèces ou sous-espèces
Ce sont des tortues très agressives.
* Tortue hargneuse Chelydra serpentina
* Tortue alligator Macroclemys temmincki
4°- Platysternidae : 3 sous-espèces
* Tortue à grosse tête Platysternon megacephalum
5°- Dermatemyidae : 1 espèce
6°- Kinosternidae : 3 genres, 32 espèces ou sous-espèces
On y trouve les tortues bourbeuses et les tortues musquées.
* Kinosternon sp. (tortues bourbeuses) dont la tortue des marais ou tortue de vase
16
orientale K. subrubrum
7°- Chelidae : 10 genres, 36 espèces ou sous-espèces
Leur cou se replie dans un plan horizontal (Pleurodires).
* Matamata Chelus fimbriatus
8°- Pelomedusidae : 5 genres, 23 espèces ou sous-esp.
Ce sont aussi des Pleurodires.
* Pelusios castaneus
* Tortue à cou caché d’Afrique ou tortue casquée Pelomedusa subrufa
9°- Cheloniidae : 4 genres, 6 espèces
Ce sont des tortues de mer.
10°- Dermochelydae : 1 espèce
C’est aussi une tortue de mer.
11°- Trionychidae : 6 genres, 32 espèces ou sous-esp.
Ce sont des tortues à carapace molle.
On y trouve la tortue molle de Floride Trionyx ferox et la tortue molle à épines T. spinifer.
12°- Carettochelyidae : 1 espèce
Remarques
* On peut rencontrer des classifications différentes, en particulier pour les genres
Chrysemys et Pseudemys. C'est pourquoi la tortue de Floride est appelée tantôt
“Chrysemys scripta elegans”, tantôt “Pseudemys scripta elegans”. Actuellement on tend
à regrouper ces deux genres en un seul : Trachemys.
* De même les genres Testudo et Geochelone sont parfois fusionnés en un unique
genre Testudo. C'est pourquoi on peut rencontrer “Geochelone carbonaria” et “Testudo
carbonaria” selon les classifications.
* De plus, Batrachemys, Phrynops et Mesoclemmys sont parfois regroupées en un
unique genre Phrynops.
17
Les tortues sont généralement réparties en 12 familles et 75 genres. Il existe environ
347 espèces et sous-espèces de tortues. Pour chaque famille, leur nombre est
mentionné dans le tableau I et illustré dans la figure 4.
b. Critères de diagnose (36)
Ils font référence à des caractères morphologiques et anatomiques.
* Le critère le plus important est la structure de la carapace qu'il faut donc connaître.
La carapace est composée de plaques osseuses adjacentes, entrecroisées à leur
jonction et recouvertes d'écailles cornées. On distingue la dossière, qui est la partie
dorsale de la carapace, et le plastron, qui est ventral. Ces deux parties sont reliées
entre elles de chaque côté par un pont.
- À partir d'une structure de base des plaques osseuses et des écailles cornées
(voir la figure 5), on rencontre des variations dans leur nombre et dans leurs
proportions.
- Il peut y avoir des éléments supplémentaires.
° Des mésoplastrons : Ce sont des plaques osseuses paires intercalées
entre les hyoplastrons et les hypoplastrons (Pelomedusidae).
18
Emydidae 147
Testudinidae 60
Chelidae 36
Trionychidae 32
Kinosternidae 32
Pelomedusidae 23
Cheloniidae 6
Chelydridae 5
Platysternidae 3
Dermochelydae 1
Dermatemyidae 1
Carettochelyidae 1
total 347
Tableau I : Nombre d’espèces et de sous-espèces de tortues
selon les familles (36)
19
20
nucale
vertébrale
ou centrale
costale ou
latérale
marginale
supracaudale
nucale ou
proneurale
vertébrale
ou neurale
pleurale
marginale
suprapygale
ou postneurale
pygale
gulaire
humérale
axillaire
pectorale
abdominale
inguinale
fémorale
anale
xiphiplastron
hypoplastron
hyoplastron
entoplastron
épiplastron
Figure 5 : Structure de base des écailles cornées (à gauche) et
des plaques osseuses (à droite) de la carapace des tortues (36)
dossière
plastron
plaques osseusesécailles
° Une écaille intergulaire : C’est une écaille ventrale antérieure médiane
située entre les gulaires (Chelidae, Pelomedusidae et Cheloniidae).
° Des écailles inframarginales : C’est une rangée d'écailles de chaque
côté entre l'axillaire et l'inguinale, séparant les écailles marginales des écailles
pectorales et abdominales (Cheloniidae, Platysternidae, Dermatemyidae, Chelydridae).
° Des écailles supramarginales : C’est une rangée de 3 ou 4 écailles
intercalées de chaque côté entre les marginales et les costales du milieu
(Macroclemys temmincki).
- Il peut y avoir des charnières. Elles se situent généralement au niveau du
plastron. On peut avoir une seule charnière ventrale (Terrapene sp., Cuora sp....) ou
deux (Kinosternon sp.). On trouve parfois une charnière au niveau de la dossière
(Kinixys sp.).
- Les ponts peuvent être flexibles ou rigides.
- La carapace osseuse peut être recouverte d’écailles bien délimitées ou d’une
peau non divisée.
- Sur la dossière il peut y avoir des carènes, c'est-à-dire des proéminences
longitudinales arrondies, ou des crêtes, proéminences pointues.
- Le bord de la dossière peut être plus ou moins découpé.
- La forme de la dossière peut être plus ou moins bombée.
* La tête est également un critère de diagnose, par sa taille, par la structure du crâne
ou par la forme des mâchoires.
* Le cou aussi, par sa longueur ou son plan de rétraction en S (plan vertical chez les
Cryptodires ou plan horizontal chez les Pleurodires).
* Les membres aussi, par leur forme, par le nombre de phalanges, par le nombre de
griffes ou par la présence d'écailles ou de tubercules.
* La queue aussi, par sa longueur ou par la présence d'épines.
* Le bassin peut être soudé à la carapace (Chelidae, Pelomedusidae).
* La couleur de la carapace ou de la peau.
La diagnose d'une tortue fait appel à des caractères externes (essentiellement la
structure de la carapace), plus ou moins évidents, mais aussi parfois à des critères
internes, que l’on ne peut observer que par dissection. C’est pourquoi la diagnose est
plus ou moins difficile. Il est donc préférable d’avoir une méthode.
21
c. Méthodes de diagnose des tortues
On peut suivre plusieurs démarches.
* On peut passer en revue les photographies d'une encyclopédie sur les tortues pour
trouver l'image la plus proche. Puis on se reporte au texte afin de vérifier si la
description correspond au spécimen.
Cette méthode paraît simple mais elle est imparfaite :
- Des tortues sans rapport systématique peuvent avoir une apparence similaire.
- Des spécimens atypiques d'une espèce peuvent parfois sembler bien
différents de la norme.
De plus, elle peut être fastidieuse étant donné le nombre d’espèces et de sous-
espèces.
* Par souci de rigueur, les taxinomistes ont établi des clés, dont les plus courantes sont
les clés dichotomiques.
Ces clés permettent, en choisissant chaque fois entre deux alternatives, A ou B,
d'identifier progressivement une tortue. Étant donné le nombre d'espèces de tortues,
ces clés dichotomiques, qui se veulent complètes et toujours exactes, sont complexes.
* Dans notre étude, c’est une méthode mixte qui sera proposée.
La clé des familles sera exposée intégralement. Puis nous présenterons une clé
simplifiée afin d'aboutir aux principaux genres. Enfin, on pourra chercher dans la
description des principales espèces et sous-espèces, celle qui semble correspondre
à la tortue à identifier. Cette méthode progressive de diagnose (famille, genre, puis
espèce et parfois sous-espèce) peut être plus longue mais elle est moins hasardeuse
que d’essayer de déterminer directement l’espèce d’une tortue.
d. Clés dichotomiques (28) (36)
1°- Clé des familles
Cette clé est relativement simple et fait appel à des critères généralement externes.
Elle nous paraît très utile car la détermination de la famille limite ensuite les
recherches concernant l'espèce. Elle sera proposée de façon complète (voir l’annexe
“Clé des familles”).
22
23
ANNEXE “CLÉ DES FAMILLES”
1 A...........................................................................................................................................................................2
- dossière et plastron avec des écailles cornées nettement délimitées
1 B.........................................................................................................................................................................10
- dossière et plastron couverts d'une couche de peau non divisée
2 A...........................................................................................................................................................................3
- membre antérieur en forme de massue et avec doigts séparés
- chaque antérieur porte 5 ou 6 griffes
- dossière osseuse généralement incomplète
- écaille intergulaire présente ou absente
2 B....................................................................................................................................................CHELONIIDAE
- membres antérieurs en forme de nageoires allongées et sans doigts séparés
- 1 ou 2 griffes à chaque antérieur
- dossière osseuse complète
- écaille intergulaire présente
3 A...........................................................................................................................................................................4
- cou rétractable dans un plan vertical
- bassin non soudé à la carapace
- écaille intergulaire absente
3 B...........................................................................................................................................................................9
- cou rétractable dans un plan horizontal
- bassin soudé à la carapace
- écaille intergulaire présente
4 A...........................................................................................................................................................................5
- entoplastron présent
- plastron, si articulé, avec une charnière située entre hyoplastrons et hypoplastron
- plus de 8 écailles ventrales présentes
- ponts non flexibles et très étroits, ou ponts flexibles et assez larges
4 B...............................................................................................................................................KINOSTERNIDAE
- entoplastron présent ou absent
- partie antérieure du plastron mobile selon une charnière entre les écailles pectorales et abdominales
ou
- entoplastron présent
- plastron rigide mais composé seulement de 8 écailles et attaché à la dossière par un pont flexible et
très étroit
5 A...........................................................................................................................................................................6
- pas d'écailles inframarginales présentes (écailles pectorales et/ou abdominales en contact avec les
écailles marginales)
5 B...........................................................................................................................................................................7
- une ou plusieurs écailles inframarginales présentes entre les écailles axillaires et inguinales sur chaque
côté du plastron séparant les écailles pectorales et abdominales des écailles marginales
6 A..........................................................................................................................................................EMYDIDAE
- forme des postérieurs différente des pattes d'éléphant
- pas d'écailles sur les antérieurs
- toujours plus de 2 phalanges à chaque doigt des postérieurs
6 B..................................................................................................................................................TESTUDINIDAE
- postérieurs en forme de pattes d'éléphant (membres plus ou moins cylindriques et griffes courtes)
- écailles généralement présentes sur les antérieurs
2°- Clé des genres
La clé proposée ici n'est pas complète mais elle est limitée aux genres qui nous
paraissent les plus fréquents (voir l’annexe “Clé des genres”). C'est pourquoi il n'y a
parfois qu'une seule alternative. Pour les genres non décrits ici, on peut se référer à
l'Encyclopédie des Tortues de Pritchard (36) qui présente la clé complète des genres.
24
- au maximum 2 phalanges à chaque doigt des postérieurs
7 A...........................................................................................................................................................................8
- queue longue et cuirassée
- tête très large
- mâchoires crochues et non denticulées
7 B.............................................................................................................................................DERMATEMYIDAE
- queue courte
- petite tête
- mâchoires denticulées et non crochues
- plastron large
- dossière osseuse incomplète à l'arrière
8 A...................................................................................................................................................CHELYDRIDAE
- plastron réduit et cruciforme, arrondi antérieurement
- ponts rigides
- écailles abdominales largement séparées sur la ligne du milieu
- dossière osseuse incomplète
8 B............................................................................................................................................PLATYSTERNIDAE
- plastron modérément large, tronqué antérieurement
- ponts flexibles
- écailles abdominales avec ligne médiane de contact
- dossière osseuse complète
9 A.......................................................................................................................................................... CHELIDAE
- fossettes caractéristiques au niveau des tempes et qui partent du rebord inférieur du crâne
- mésoplastrons absents
9 B............................................................................................................................................. PELOMEDUSIDAE
- fossettes caractéristiques au niveau des tempes et qui partent du rebord postérieur du crâne
- mésoplastrons présents
10 A..........................................................................................................................................DERMOCHELYDAE
- carapace surmontée de 7 crêtes longitudinales proéminentes
- mâchoire supérieure fortement pointue
- membres sans griffes
10 B.......................................................................................................................................................................11
- carapace non couverte de crêtes
- mâchoire supérieure non fortement pointue
- griffes présentes
11 A............................................................................................................................................... TRIONYCHIDAE
- partie postérieure de la carapace flexible
- plaques osseuses du plastron réduites
11 B.....................................................................................................................................CARETTOCHELYIDAE
- carapace entièrement rigide
- plastron complètement ossifié
25
ANNEXE “CLÉ DES GENRES”
(a) Emydidae
1 A.......................................................................................................................................................................2
- écailles supracaudales n'atteignant pas la suture entre les plaques pygale et suprapygale
1 B.....................................................................................................................................................................10
- écailles supracaudales s'étendant de l'avant jusqu'à la plaque suprapygale
2 A.......................................................................................................................................................................3
- plastron articulé entre l'écaille pectorale et l'écaille abdominale (au moins à mi-croissance des
adultes)
2 B.......................................................................................................................................................................5
- plastron rigide tout au long de la vie
3 A...................................................................................................................................................TERRAPENE
- ouvertures de la carapace complètement fermées quand les lobes ventraux sont levés, sauf chez
les très jeunes spécimens
3 B.......................................................................................................................................................................4
- ouvertures de la carapace ne pouvant pas se refermer complètement quel que soit l'âge
4 A...............................................................................................................................................................EMYS
- tête et cou pas très allongés
4 B ...
5 A.......................................................................................................................................................................6
- surface alvéolaire de la mâchoire supérieure avec une crête ou une rangée de tubercules s'étendant
parallèlement à son bord
5 B.......................................................................................................................................................................7
- surface alvéolaire de la mâchoire supérieure lisse ou ondulée, non striée
6 A.................................................................................................................................................. CHRYSEMYS
- carapace lisse, sans carène
- bord postérieur de la carapace non dentelé
6 B...................................................................................................................................................PSEUDEMYS
- carapace à plis longitudinaux ou avec une carène plus ou moins complète ou les deux
- bord postérieur de la carapace un peu dentelé
7 A.......................................................................................................................................................................8
- surface alvéolaire de la mâchoire supérieure étroite, son bord intérieur étant parallèle au bord
tranchant
- carapace non tuberculeuse
7 B.......................................................................................................................................................................9
- surface alvéolaire de la mâchoire supérieure soit très large, formant la plus grande partie du toit de la
partie antérieure de la bouche (faux palais), soit élargie postérieurement et beaucoup plus près de la
symphyse
- plaques vertébrales tuberculeuses sauf chez certains vieux adultes
8 A....................................................................................................................................................... CLEMMYS
- cou pas très long
8 B ...
9 A................................................................................................................................................MALACLEMYS
- écailles de la carapace généralement avec des crêtes ou des stries concentriques
- tête et cou clairs, tachetés ou marbrés sans bandes claires longitudinales
9 B.................................................................................................................................................. GRAPTEMYS
26
- écailles de la carapace lisses ; ni stries, ni crêtes concentriques
- tête et cou avec des bandes claires longitudinales
10 A.................................................................................................................................................................11
- charnière présente dans le plastron entre les écailles humérales et pectorales (au moins chez les
adultes)
10 B ...
11 A........................................................................................................................................................CUORA
- charnière bien développée
- lobe ventral assez large pour fermer complètement les ouvertures de la carapace
- bord postérieur de la carapace lisse
11 B.................................................................................................................................................................12
- charnière ventrale seulement correctement développée chez les spécimens adultes
- lobe ventral trop petit pour permettre de fermer complètement les ouvertures de la carapace
- bord postérieur de la carapace dentelé
12 A.................................................................................................................................................CYCLEMYS
- 5 écailles vertébrales
12 B ...
(b) Testudinidae
1 A ...
1 B.....................................................................................................................................................................2
- lobe antérieur du plastron non mobile
2 A......................................................................................................................................MALACOCHERSUS
- carapace extrêmement plate, fenestrée et flexible pendant toute la vie
2 B.....................................................................................................................................................................3
- carapace plus ou moins bombée, ni fenestrée ni flexible chez les adultes
3 A........................................................................................................................................................ KINIXYS
- partie postérieure de la carapace mobile par une charnière entre les deuxième et troisième écailles
costales et les septième et huitième écailles marginales
- bord externe de la quatrième écaille costale nettement plus large que le bord externe de la troisième
écaille costale
- bord arrière du plastron tronqué
3 B.....................................................................................................................................................................4
- carapace entièrement rigide, sans charnière
- bord externe de la troisième écaille costale plus large que le bord externe de la quatrième
- plastron non tronqué, fréquemment denté
4 A..................................................................................................................................................GOPHERUS
- crête médiane sur le prémaxillaire
- antérieurs aplatis, adaptés au fouissage
4 B.....................................................................................................................................................................5
- pas de crête médiane sur le prémaxillaire
- antérieurs non adaptés au fouissage
5 A....................................................................................................................................................CHERSINE
- écaille gulaire impaire, saillante, tronquée antérieurement
5 B.....................................................................................................................................................................6
- gulaires normalement paires, ou si impaires, non tronquées antérieurement
6 A.....................................................................................................................................................................7
- au moins quelques unes des plaques neurales alternativement quadrilatéraux et octogonaux
27
- extrémités supérieures des plaques pleurales alternativement larges et étroites
6 B.....................................................................................................................................................................8
- plaques neurales hexagonales
- extrémités supérieures des plaques pleurales non tour à tour larges et étroites
7 A...................................................................................................................................................... TESTUDO
- écailles supranasales présentes
- écaille nucale présente
- pas plus d'un tubercule sur chaque cuisse
- écaille supracaudale simple ou divisée transversalement
- lobe postérieur du plastron des adultes au moins quelque peu mobile dans un ou deux sexes
- prootic généralement dissimulé en partie dorsale par les pariétales
7 B..............................................................................................................................................GEOCHELONE
- écailles supranasales absentes
- écaille nucale présente ou absente
- plus de 3 tubercules sur chaque cuisse
- 2 écailles supracaudales : une antérieure embrassant une postérieure, plus petite
- lobe postérieur du plastron toujours rigide
- prootic généralement bien visible en partie dorsale
8 A.......................................................................................................................................................ACINIXYS
- maxillaire avec une crête broyeuse
- surface dorsale de la queue recouverte d'une écaille aplatie
8 B ...
(c) Chelydridae
1 A...........................................................................................................................................MACROCLEMYS
- écailles supramarginales présentes
- yeux sur le côté de la tête
- leurre en forme de ver de terre sur le plancher de la bouche
1 B....................................................................................................................................................CHELYDRA
- écailles supramarginales absentes
- yeux inclinés vers le sommet de la tête
- pas de leurre sur le plancher de la bouche
(d) Platysternidae
Un seul genre......................................................................................................................... PLATYSTERNON
(e) Kinosternidae
1 A.....................................................................................................................................................................2
- entoplastron absent
- généralement 11 (parfois 10) écailles ventrales présentes
1 B ...
2 A.............................................................................................................................................KINOSTERNON
- plastron large ou légèrement réduit
- suture entre les écailles pectorales généralement très courte
- plastron arrondi antérieurement
- 2 charnières ventrales entièrement fonctionnelles chez les adultes
2 B ...
3°- Clé des espèces
Elle n’est pas proposée ici mais on peut se référer à l'Encyclopédie des Tortues de
Pritchard (36).
Conclusion du d. Les clés dichotomiques sont complexes mais ce sont parfois les
seuls moyens de faire la diagnose d’une espèce rare.
e. Description des principales espèces et sous-espèces de tortues
rencontrées en captivité (1) (14) (27) (31)
Connaissant la famille et le genre, on peut essayer de déterminer l’espèce et
éventuellement la sous-espèce grâce à son signalement. Nous décrirons ici la taille, la
forme puis la couleur des espèces et sous-espèces qui nous paraissent les plus
fréquentes en captivité (voir l’annexe “Description de quelques tortues”).
28
(f) Chelidae
1 A........................................................................................................................................................CHELUS
- tête très plate, décorée par de nombreuses houppes et excroissances charnues
- nez se terminant par un tube respiratoire utilisé comme un tuba
1 B ...
(g) Pelomedusidae
1 A.....................................................................................................................................................PELUSIOS
- lobe frontal du plastron attaché par une charnière
- mésoplastrons avec une ligne de contact médiale
1 B.....................................................................................................................................................................2
- plastron rigide
- mésoplastrons bien séparés
2 A..............................................................................................................................................PELOMEDUSA
- antérieurs avec 5 griffes
- plaques osseuses de la carapace minces, avec une large fontanelle au milieu du plastron
2 B ...
(h) Trionychidae
1 A ...
1 B.....................................................................................................................................................................4
- plastron sans volets flexibles protégeant les membres antérieurs
- seulement 4 callosités ventrales
4 A ...
4 B.......................................................................................................................................................TRIONYX
- arcade osseuse devant l'oeil plus étroite que le diamètre de l'orbite
29
ANNEXE “DESCRIPTION DE QUELQUES TORTUES”
1°- Emydidae
(a) Pseudemys scripta elegans : "Tortue (dite) de Floride", tortue à tempes rouges
* À l'âge adulte, elle mesure en général entre 12,5 et 20 cm, parfois jusqu'à 30 cm.
* La dossière est ovale et aplatie, avec une légère carène vertébrale dentelée vers l'arrière.
Les mâles possèdent de très longues griffes sur les antérieurs.
* Il existe pratiquement toujours une bande rougeâtre de chaque côté de la tête, caractéristique propre de
cette sous-espèce.
La dossière varie du vert olive au brun, avec des motifs formés de lignes, de barres jaunes, de réticulations
et de taches ovales.
Le plastron peut être jaune. Il peut présenter des motifs (taches rondes ou dessins réticulés). Les marques
sombres du plastron sont toujours délimitées par plusieurs lignes caractéristiques.
Avec l'âge, la carapace peut foncer, ainsi que la tête, les membres et la queue. Dans les cas extrêmes, les
tortues peuvent devenir complètement noires (mélanisme).
(b) Pseudemys floridana : (Vraie) Tortue de Floride
* Elle mesure de 30 à 40 cm.
* La dossière est ornée de figures souvent très complexes, composées de lignes noires, vertes et jaunes,
parfois rouges, sinueuses ou brisées. Le plastron est blanchâtre, jaune, rouge ou orangé. Il peut y avoir des
taches noires.
(c) Chrysemys picta : Tortue peinte
* Elle peut atteindre 20 cm. La femelle est plus grosse que le mâle généralement.
* La dossière est de forme ovale, lisse, aplatie, dépourvue de carène.
Les mâles possèdent de très longues griffes aux pattes antérieures.
* La dossière est vert olive et noire, ornée de figures ravissantes, rouges, jaunes, noires ou vert olive. Les
sutures des écailles dorsales sont bordées de jaune, de vert olive ou de rouge. Des croissants et des barres
rouges apparaissent sur les écailles marginales.
Le plastron est jaune ou rouge. Il est uni ou avec une figure médiane plus ou moins étendue.
Le cou, les pattes et la queue sont striés de lignes rouges et jaunes.
Remarque : On distingue 4 sous-espèces :
30
Chrysemys picta dorsalis : Elle possède une large ligne longitudinale rouge sur la dossière.
Chrysemys picta belli : Sur le plastron se trouve un dessin foncé qui projette des ramures le
long des sutures des écailles.
Chrysemys picta picta : Les écailles dorsales sont alignées en trois rangées transversales
relativement droites (chez les autres sous-espèces, les écailles sont disposées de façon alterne).
Chrysemys picta marginata : Elle ressemble beaucoup à la précédente mais les écailles
dorsales ne sont pas alignées de façon transversale. Le plastron est orné d'une tache noire de taille, de
forme et d'intensité variables. Habituellement cette marque ovale atteint toutes les écailles et elle est deux
fois plus petite que le plastron lui-même.
(d) Graptemys geographica : Tortue géographique
* La femelle mesure de 18 à 27 cm, le mâle de 10 à 16 cm.
* La carapace est légèrement aplatie. Elle est dotée d'une carène vertébrale et dans certains cas, celle-ci
présente des projections dirigées vers l'arrière, rappelant les dents d'une scie. Cette carène est plus marquée
chez les jeunes. Elle s'estompe très nettement chez les femelles, alors qu'elle tend à persister chez le mâle.
* L'enchevêtrement de lignes jaunes sur la dossière ressemble à une carte de géographie. C'est chez les
jeunes qu'on trouve les dossières aux plus beaux motifs. Les mâles ont tendance à garder ces motifs alors
que les femelles les perdent graduellement et que leur carapace se macule de pigments noirs.
Les membres et la tête sont mis en valeur par des figures imitant un dédale de lignes pâles et foncées ainsi
que des tourbillons.
(e) Graptemys kohni : Tortue à crête dorsale du Mississippi
* La femelle mesure 25 cm, la taille du mâle est de 15 cm.
* La dossière est tectiforme. Les deuxième et troisième écailles vertébrales sont légèrement carénées. Les
marginales postérieures des jeunes sont fortement découpées en dents de scie.
* La dossière est brun grisâtre ou vert olive avec d'étroites lignes courbes jaune pâle ou verdâtres qui
forment un dessin réticulé. Le plastron est jaune vert très pâle.
(f) Graptemys pseudogeographica : Fausse tortue géographique
Elle ressemble beaucoup à Graptemys kohni mais la marque derrière l’oeil est une barre plus courte et plus
large. Cette marque peut même être en forme de tache.
(g) Malaclemys terrapin : Tortue à dos diamanté
* Elle mesure environ 20 cm et même parfois plus chez les femelles.
* La dossière est profondément sillonnée.
31
* La dossière va du brun clair au brun foncé. On a généralement sur chaque écaille des anneaux irréguliers
concentriques plus sombres. Le plastron est gris verdâtre, jaune ou orangé, parfois marqué de zones
sombres.
(h) Clemmys insculpta : Tortue des bois
* Elle mesure de 14 à 19 cm, jusqu'à 25 cm.
* La dossière est très rugueuse. Chaque écaille prend la forme d'une pyramide soulevée en une série de
sillons et de crêtes concentriques.
* La dossière est brune tandis que le plastron est jaune, décoré de taches noires habituellement présentes à
l'extrémité des écailles.
Le cou et les antérieurs sont rouge orangé.
(i) Terrapene carolina : Tortue boîte orientale (2) (11)
* Elle mesure de 10 à 21,5 cm.
* La dossière est bombée et pourvue d'une carène. Le plastron possède une charnière qui permet la
fermeture complète de la carapace. La dossière est généralement plus longue que le plastron.
* La dossière est de couleur très variable selon les sous-espèces : jaune, orange ou vert foncé sur fond noir
ou brun avec prédominance de couleurs pâles ou au contraire foncées. Le plastron est de couleur chair à
brun foncé, jaune, orange ou vert olive, avec ou sans figures.
La tête et le cou sont bruns, plus ou moins ornés de taches ou de barres jaunes ou oranges. L'iris des mâles
est habituellement rouge tandis qu'il est brunâtre chez la femelle.
Remarque : 4 sous-espèces peuvent se distinguer par dichotomie :
1A...................................................................................................................................... Terrapene carolina bauri
- Le point culminant est généralement nettement en arrière du milieu de la dossière.
- Souvent les motifs des écailles sont composés de longues lignes rayonnantes jaunes.
- Il y a une bande incomplète jaune de chaque côté de la tête.
1B..............................................................................................................................................................................2
- Le point culminant est situé au milieu de la dossière.
2A................................................................................................................................Terrapene carolina triunguis
- Les postérieurs ont généralement 3 griffes.
- Il y a sur la face antérieure des membres antérieurs de nombreuses petites taches oranges ou jaunes.
- La dossière généralement brunâtre peut porter de multiples lignes, ocelles ou taches, ou alors être
uniformément colorée.
- Les membres et le cou sont assez bruns.
2B..............................................................................................................................................................................3
- Les postérieurs ont généralement 4 griffes.
3A .................................................................................................................................... Terrapene carolina major
- La carapace est allongée.
- Les adultes sont de coloration très foncée, bruns ou noirs, avec souvent des bandes verticales
claires.
32
- En général les écailles marginales postérieures sont nettement recourbées.
3B................................................................................................................................. Terrapene carolina carolina
- La carapace est courte, large et bombée.
- Les écailles marginales postérieures sont presque verticales (contrairement aux autres sous-espèces
où les marginales se relèvent et s'écartent vers l'extérieur).
- La coloration est très variable : jaune orange, brun olivâtre ou brun très foncé.
(j) Terrapene ornata : Tortue boîte occidentale
* Elle mesure de 10 à 14,5 cm.
* La dossière est très bombée, dépourvue de carène.
Le plastron est pourvu d'une charnière permettant la fermeture complète de la carapace, mais la dossière est
plus courte ou égale au plastron.
Le plastron des mâles est concave tandis que celui des femelles plat.
* La dossière présente de longues lignes rayonnantes jaunes sur fond brun ou noir. Le plastron est également
décoré de lignes rayonnantes jaunes (Terrapene carolina bauri, qui lui ressemble car elle a aussi des lignes
rayonnantes jaunes sur la dossière, n’en a pas sur le plastron).
L'iris du mâle est rouge tandis que celui des femelles est brun.
(k) Emys orbicularis : Cistude d’Europe
* Elle mesure de 15 à 25 cm.
* La carapace est circulaire chez les jeunes et ovale chez les adultes. Le plastron présente une charnière en
son milieu, avec des ponts flexibles qui le relie à la dossière. Mais cette charnière ne permet pas une
fermeture complète de la carapace.
Les pattes sont fortes et palmées, munies de longues griffes (5 aux antérieurs, 4 aux postérieurs).
* La dossière est brun clair à noir et elle est finement mouchetée de petites taches ou de tirets jaunes
formant des lignes serrées et rayonnantes.
Le plastron est jaune pâle avec des taches irrégulières brunes recouvrant parfois toute l'étendue du plastron.
La tête, le cou et les pattes présentent également des petites taches jaunes.
(l) Cuora amboinensis : Tortue boîte de Malaisie
* Sa taille va jusqu'à 20 cm.
* La carapace est très bombée. Le plastron présente une charnière transversale qui confère une certaine
mobilité aux lobes antérieurs et postérieurs mais ne permet pas l'obturation des 2 ouvertures de la carapace
(contrairement aux Terrapene sp.).
* La dossière est noire. Le plastron est blanchâtre avec de petites taches périphériques noires. La tête
33
est noire sur le dessus. Plusieurs lignes parallèles, larges et jaune vif ornent chaque côté de la tête et se
prolongent sur le cou.
(m) Cyclemys dentata
* Elle mesure environ 25 cm.
* La dossière est dentelée.
* La carapace est généralement brune sur le dessus et jaunâtre dessous, avec d'étroites lignes rayonnantes
noires, au moins sur le plastron.
2°- Testudinidae
(a) Testudo hermanni : Tortue d'Hermann
* Elle mesure de 12 à 20 cm.
* La dossière est bombée avec un contour arrondi. L'écaille supracaudale est divisée en 2 par un sillon
médian (sauf exception). Il n'y a pas de tubercules sur les cuisses. La queue se termine par une griffe
cornée particulièrement développée chez le mâle.
* La couleur de la dossière varie du jaune pâle au jaune d'or. Des taches noires souvent étendues ornent les
écailles de la dossière. Le plastron est décoré de 2 bandes longitudinales de larges taches noires.
Remarque : La sous-espèce que l’on trouve en France Testudo hermanni hermanni (anciennement T. h.
robertmertensi) a une carapace plus haute et des motifs plus contrastés que Testudo hermanni boettgeri.
De plus, elle a une tache claire derrière et dessous chaque oeil.
(b) Testudo graeca : "Tortue grecque", tortue mauresque, tortue turque
* Elle mesure de 20 à 30 cm.
* Sa dossière est bombée et son contour est plutôt quadrangulaire. La face postérieure de chaque cuisse
porte un gros tubercule conique. Chez les femelles assez âgées, le lobe postérieur du plastron est mobile.
L'écaille supracaudale est impaire.
* La dossière va du jaune pâle au brun olivâtre et elle présente une ornementation brune ou noirâtre.
Remarque : 2 des sous-espèces se différencient par les caractères suivants :
Testudo graeca graeca : Les avant-bras sont recouverts de grosses écailles claires. La
dossière est jaune pâle et la tête est tachetée de noir et de jaune.
Testudo graeca ibera : La dossière est un peu moins bombée et plus quadrangulaire encore
que celle des autres sous-espèces. Elle est étirée vers l'arrière chez les vieux individus. On trouve des
taches sombres plus étendues aussi bien sur la dossière que sur le plastron. Avec l'âge ces taches peuvent
recouvrir toute la surface. Le dessus de la tête est uniformément noirâtre, ou jaune sale.
34
(c) Testudo marginata : Tortue liserée
* Elle mesure de 25 à 35 cm.
* La carapace est allongée, les rebords postérieurs et antérieurs sont relevés comme les rebords d'une
cloche. La carapace s'étire au cours de la croissance et semble se resserrer sur les côtés.
* La carapace est presque uniformément noire chez les individus âgés.
(d) Testudo horsfieldi : Tortue d'Horsfield, tortue des steppes
* Elle mesure de 20 à 28 cm.
* La carapace est presque circulaire et beaucoup plus plate que celle de Testudo graeca. Les dessins sont
moins nets. Les écailles vertébrales sont larges et aplaties. Il y a une griffe cornée à l'extrémité de la queue.
Les pattes antérieures ne sont munies que de 4 griffes.
* La dossière va du jaune au vert avec des écailles plus ou moins sombres au centre. Le plastron est
généralement orné de taches très étendues.
(e) Geochelone sulcata : Tortue striée
* Elle mesure jusqu'à 75 cm.
* La dossière est très plate. Les écailles dorsales sont ornées de sillons concentriques bien marqués. On
trouve de robustes piquants cornés partiellement ossifiés à leur base sur les cuisses et au rebord arrière des
postérieurs. Les écailles cornées que portent les antérieurs sont elles aussi remarquablement résistantes.
* La carapace est d'un jaune assez uniforme.
(f) Geochelone elegans : Tortue étoilée
* Elle mesure jusqu'à 35 cm.
* Les écailles sont ornées de rayons jaunes, partant de l’aréole, sur un fond noirâtre.
(g) Geochelone radiata : Tortue rayonnée
* Elle mesure environ 50 cm.
* La carapace est fortement bombée. Les écailles sont généralement planes mais elles sont parfois
soulevées en pyramides, surtout chez les individus élevés en captivité.
* La dossière possède des écailles noires et brillantes avec une aréole et des rayons jaune vif. Elle devient
grisâtre et les dessins jaunes s'effacent avec l'âge. Le plastron présente des bandes jaunes qui s'élargissent
et se confondent vers la suture médiane.
(h) Geochelone carbonaria : Tortue charbonnière
* Elle peut mesurer jusqu'à 50 cm.
35
* Sa dossière est allongée et les écailles vertébrales sont aplaties.
* La dossière est noire à l'exception de taches jaune orangé. Le plastron est jaune ou orangé, orné d'une
macule médiane noire plus ou moins étendue.
(i) Geochelone elongata : Tortue à tête jaune
* Elle mesure moins de 30 cm.
* La dossière est allongée chez les adultes. Elle est arrondie et fortement dentelée chez les jeunes. Elle
possède généralement une écaille nucale.
* La carapace est jaune verdâtre, la tête plus claire. Les écailles dorsales et ventrales sont irrégulièrement
tachées de noir.
(j) Geochelone pardalis : Tortue léopard
* Elle mesure 70 cm et plus.
* La dossière est massive. Elle est fortement convexe et renflée latéralement.
* La dossière a une coloration de base jaune pâle, plus sombre chez les jeunes, sur laquelle se détachent de
nombreuses petites taches irrégulières mais nettes, de couleur brun noirâtre. Le plastron est à peine tacheté.
(k) Acinixys planicauda
* C'est une tortue de petite taille (12 à 14 cm).
* Elle est assez plate.
* La carapace est brun foncé et ornée sur chaque écaille de larges rayons jaunes.
(l) Chersine angulata : Tortue à soc
* Sa taille va de 12 à 20 cm (et même 25 cm).
* La dossière de l'adulte est allongée, étroite et convexe. Le plastron se prolonge antérieurement par un soc
épais, tronqué ou arrondi, formé par l'union des écailles gulaires.
* La dossière est jaune pâle ou rougeâtre.
(m) Gopherus polyphemus : Tortue du désert
* Elle mesure en moyenne 25 cm, jusqu'à 35 cm.
* Les antérieurs sont aplatis en forme de pelle. Chez les mâles, les écailles gulaires antérieures se prolongent
en forme de spatule. Elles servent à retourner l'adversaire sur le dos lors de combats entre rivaux.
36
* La carapace est brun foncé à noir, avec des taches brun clair. La tête et les pattes sont noir brillant.
(n) Kinixys belliana : Tortue à dos articulé des savanes
* Sa taille est d'environ 20 cm.
* La dossière est longue, haute et articulée, la partie postérieure pouvant se rabattre vers le bas. La bordure
de la carapace n'est pas dentelée. Le plastron est très développé et forme à l'avant un lobe proéminent,
relevé et fortement épaissi. On trouve 4 griffes aux antérieurs.
* Les écailles dorsales sont uniformément colorées d'une teinte qui peut varier du jaune au brun. Elles sont
ornées d'une figure plus ou moins rayonnante. Le plastron est jaunâtre, marqué ou non de stries rayonnantes
sombres.
(o) Malacochersus tornieri : Tortue plate d'Afrique orientale ou tortue galette
* Elle mesure environ 18 cm.
* La carapace des adultes est flexible et extrêmement aplatie. Sa hauteur ne représente normalement que le
quart de la longueur. Son contour est quadrangulaire.
* La carapace des jeunes est jaune pâle, seules les écailles dorsales sont bordées de brun foncé. La
carapace des adultes se couvre irrégulièrement de brun, interrompu par des rayons jaune pâle, plus ou moins
nets, issus des aréoles.
3°- Chelydridae
(a) Chelydra serpentina : Tortue hargneuse
* Elle mesure 20 à 30 cm (jusqu'à 50 cm). Avec la tête et la queue elle peut mesurer jusqu'à 1 m. Son poids
moyen à l'âge adulte varie de 4,5 à 16 kg (et même jusqu'à 39 kg en captivité).
* La dossière est très rugueuse et elle est dotée de 3 carènes longitudinales qui s'estompent avec l'âge. Le
plastron est réduit et cruciforme, et reste longtemps souple. La tête est large et porte 2 barbillons chez
Chelydra serpentina serpentina. Le cou est très long. La queue est aussi longue que la dossière et couverte
de tubercules épineux. Les membres sont puissants, recouverts d'une peau granuleuse et ils ne sont guère
protégés par la carapace.
* La dossière d'abord brun noirâtre s'éclaircit progressivement. Le plastron est d'abord gris ponctué de blanc,
puis il devient blanchâtre chez l'adulte. La tête est brun foncé, parfois tachetée. Les membres sont grisâtres.
(b) Macroclemys temmincki : Tortue alligator du sud-est des États-Unis
* Elle atteint 40 à plus de 60 cm et elle peut peser jusqu’à 100 kg.
* Elle ressemble à la précédente mais son cou est peu allongé et sa queue sans tubercules remarquables.
Elle possède une grosse tête triangulaire avec des mâchoires très puissantes et un appendice rougeâtre en
forme de ver sur la langue (il lui permet de chasser à l’affût la bouche ouverte). Les yeux sont nettement sur
les côtés de la tête. Les écailles dorsales sont en forme de pyramides alignées. Les membres sont épais et
granuleux.
37
* Elle est brun grisâtre, ce qui lui permet de se confondre avec son entourage quand elle chasse à l’affût.
4°- Platysternidae : Platysternon megacephalum : Tortue à grosse tête
* La dossière mesure environ 20 cm.
* La carapace est très déprimée, échancrée en avant, arrondie à l'arrière. Elle est faiblement carénée chez
les jeunes. La tête est proportionnellement énorme, le dessus recouvert d'une seule plaque écailleuse très
dure. Les mâchoires sont tranchantes et crochues. Les membres se terminent par de fortes griffes pointues.
* La dossière est brun vert ou brun rouge, parfois tachée de noir. Le plastron est brun clair, jaune, orange ou
rougeâtre.
5°- Kinosternidae, Kinosternon subrubrum : Tortue des marais
* Elle mesure de 8 à 12,5 cm.
* La dossière présente 3 faibles carènes chez les jeunes, elle est lisse chez l'adulte. Le plastron possède 2
charnières transversales distinctes, en avant et en arrière des écailles abdominales. Il est modérément large
et il est échancré à l'arrière.
* La dossière est brune ou noire, le plastron jaune, parfois taché. La tête est brun foncé, tachetée de clair ou
marquée de 2 bandes latérales (Kinosternon subrubrum hippocrepis).
6°- Chelidae, Chelus fimbriatus : Matamata
* Elle mesure au maximum 40 cm.
* La dossière a un contour quadrangulaire et dentelé à l'arrière. Les écailles sont bossues, striées et
rugueuses. Le plastron est étroit. Le cou est long et large, ses côtés étant bordés de franges de peau. La
gorge porte des lambeaux de peau plus ou moins ramifiés. La tête large, triangulaire et aplatie se termine par
une petite trompe. Les yeux sont minuscules.
* La dossière est colorée de plusieurs tons de brun. Le plastron est marqué de taches rayonnantes brunes,
rougeâtres ou jaunâtres. Le cou est marqué de bandes longitudinales brunes et roses, plus pâles sur le
dessous.
7°- Pelomedusidae
(a) Pelusios castaneus
* Elle mesure 20 à 25 cm.
* La dossière est basse et non dentelée. Contrairement aux autres Pleurodires le lobe antérieur du plastron
est mobile et peut se rabattre avec force contre la dossière. La tête est large.
* La dossière varie du gris au brun noirâtre. Le plastron est jaunâtre, souvent marqué de taches anguleuses
mal délimitées et de couleur brune. Le dessus de la tête est jaune verdâtre, marqué de petites vermiculures
caractéristiques brun foncé. Les membres, la queue, le cou et la gorge sont gris ou jaunâtres.
Connaissant les principales espèces, on peut ainsi éviter d’avoir recours aux clés
dichotomiques si complexes.
Conclusion du 1. La diagnose d’une tortue est parfois compliquée mais elle est
importante pour connaître ses besoins. Or, les espèces de tortues sont très
nombreuses. On peut apprendre à reconnaître les plus fréquentes. Pour les autres, il
faut faire une diagnose par étape grâce à des clés dichotomiques.
2. Origine géographique des espèces de tortues
Nous étudirons dans ce chapitre la répartition mondiale des différentes familles puis la
38
(b) Pelomedusa subrufa : Tortue à cou caché d'Afrique
* Elle mesure plus de 25 cm.
* Le contour de la carapace est plutôt quadrangulaire. La dossière n'est pas carénée, le plastron est rigide. Le
cou est un peu plus long que Pelusios sp.
* Généralement, le dessus du corps est brun olivâtre et le dessous est plus clair. Le plastron est jaunâtre. La
face inférieure des membres et le cou sont blanchâtres. Les sutures et parfois toute la surface des écailles
de la carapace peuvent être tachées de couleur sombre.
8°- Trionychidae
Ce sont des tortues à très long cou. La tête, prolongée par une trompe, peut être entièrement dissimulée
dans la carapace. Le pourtour de la carapace, incomplètement ossifiée, est souple. Chaque patte est
terminée par 3 griffes.
(a) Trionyx ferox : Tortue molle de Floride
* La femelle mesure de 20 à 50 cm, le mâle de 15 à 29 cm.
* La dossière présente plusieurs protubérances planes, de faible relief.
* Elle est foncée, vert brun ou gris brunâtre. Sa coloration est presque uniforme mais peut parfois être
soulignée de taches foncées.
(b) Trionyx spiniferus : Tortue molle à épines
* Le mâle mesure entre 12,5 et 23,5 cm, la femelle entre 18 et 43 cm.
* Chez le mâle, la dossière est dotée de multiples petits grains qui lui donnent la texture du papier à poncer.
Sa bordure antérieure est couverte de projections épineuses. Chez la femelle, la dossière est lisse mais
quelques épines sont présentes le long de son bord antérieur.
* Le mâle est gris olivâtre ou brun jaunâtre. Sa dossière est ornée de petits ocelles, surtout au centre. Chez
la femelle, les taches à centre clair et à bord foncé des jeunes sont remplacées peu à peu par des
éclaboussures brunes de tailles variables. Le plastron est jaunâtre. La tête, le cou, les membres et la queue
sont couverts de raies ou de taches claires.
situation plus précise de quelques espèces. Nous verrons quelles indications l’origine
géographique peut donner.
a. Répartition mondiale sommaire des tortues (3)(14)(28)(31)(36)
Nous présenterons ici la distribution des différents genres de tortues à l’échelle d’un
continent (voir le tableau II).
3 familles se retrouvent chacune sur 4 continents : ce sont les Emydidae, les
Testudinidae et les Trionychidae. Les Chelidae existent en Amérique et en Océanie.
Les Pelomedusidae vivent en Afrique et en Amérique. Les Chelydridae, les
Kinosternidae et les Dermatemyidae sont présentes en Amérique. Les Platysternidae
existent en Asie et les Carettochelyidae en Océanie. Enfin les Cheloniidae et les
Dermochelydae vivent dans les océans et dans certaines mers, entre environ 60 ° de
latitude nord et 40 °sud.
Les tortues sont donc présentes sur les 5 continents mais elles ne vivent pas en
Arctique ni en Antarctique.
b. Répartition géographique des principales espèces de tortues
Dans l’annexe “Répartition géographique de quelques tortues” nous présenterons
l’origine géographique précise des principales espèces.
39
40
Europe Afrique Asie Amérique Océanie océans
Emydidae X X X X
Emys X X X
Mauremys X X X
Cuora X
Cyclemys X
Notochelys X
Hardella X
Morenia X
Geoclemys X
Heosemys X
Geoemyda X
Annamemys X
Sacalia X
Melanochelys X
Orlitia X
Siebenrockiella X
Malayemys X
Hieremys X
Chinemys X
Batagur X
Ocadia X
Kachuga X
Callagur X
Pseudemys X
Chrysemys X
Graptemys X
Malaclemys X
Clemmys X
Terrapene X
Emydoidea X
Deirochelys X
Rhinoclemys X
Testudinidae X X X X
Testudo X X X
Acinixys X
Chersine X
Kinixys X
Malacochersus X
Pyxis X
Homopus X
Psammobates X
Geochelone X X X
Gopherus X
Tableau II : Répartition des différents genres de tortues par continent
41
Europe Afrique Asie Amérique Océanie océans
Chelydridae X
Chelydra X
Macroclemys X
Platysternidae X
Platysternon X
Kinosternidae X
Kinosternon X
Sternotherus X
Staurotypus X
Claudius X
Chelidae X X
Chelus X
Hydromedusa X
Platemys X
Batrachemys X
Phrynops X
Mesoclemmys X
Chelodina X
Elseya X
Emydura X
Pseudemydura X
Pelomedusidae X X
Pelusios X
Pelomedusa X
Erymnochelys X
Podocnemis X
Peltocephalus X
Trionychidae X X X X
Cycloderma X
Cyclanorbis X
Trionyx X X X
Lissemys X
Pelochelys X X
Chitra X
Dermatemyidae X
Dermatemys X
Carettochelyidae X
Carettochelys X
Cheloniidae X
Eretmochelys X
Chelonia X
Caretta X
Lepidochelys X
Dermochelydae X
Dermochelys X
Tableau II : Répartition des différents genres de tortues par continent (suite)
42
ANNEXE “RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DE QUELQUES TORTUES”
1°- Emydidae
(a) Pseudemys scripta elegans, "tortue de Floride", tortue à tempes rouges : centre et sud des
États-Unis, extrême nord-est du Mexique, quelques colonies dans le nord-est des États-Unis
(b) Pseudemys floridana, tortue de Floride : sud-est des États-Unis
(c) Chrysemys picta, tortue peinte : sud du Canada et États-Unis, à l’exception du sud-ouest
(d) Graptemys geographica, tortue géographique : est des États-Unis et sud-est du Canada
(extrême sud du Québec et de l’Ontario)
(e) Graptemys kohni, tortue à crête dorsale du Mississippi : centre-est des États-Unis (bassin du
Mississippi, du centre des États-Unis au golfe du Mexique)
(f) Graptemys pseudogeographica : centre des États-Unis
(g) Malaclemys terrapin, tortue à dos diamanté : littoral atlantique des États-Unis, depuis le
Massachussets jusqu’au Texas
(h) Clemmys insculpta, tortue des bois : sud du Canada (Nouvelle-Écosse et sud du Québec),
nord-est des États-Unis
(i) Terrapene carolina, tortue-boîte orientale : est de l’Amérique du Nord, du sud-est du Canada
(sud de l’Ontario) au Mexique
(j) Terrapene ornata, tortue-boîte occidentale : centre et centre-sud des États-Unis, nord du
Mexique
(k) Emys orbicularis, cistude d'Europe : centre et sud de l’Europe, ouest de l’Asie et nord-ouest de
l’Afrique
(l) Cuora amboinensis, tortue-boîte de Malaisie : sud de la péninsule Indochinoise ; péninsule
Malaise et Indonésie (îles de la Sonde), jusqu’aux Philippines
(m) Cyclemys dentata : péninsules indochinoise et malaise ; Indonésie (Sumatra, Java, Bornéo) et
Philippines
2°- Testudinidae
(a) Testudo hermanni, tortue d'Hermann : Europe
(1)Testudo hermanni boettgeri : toute la péninsule des Balkans jusqu’au sud de la
Roumanie et en Yougoslavie, ainsi que le sud de l’Italie
(2)Testudo hermanni hermanni : Italie (Toscane, Sardaigne), France (Maures, Corse) et
Espagne (Baléares)
(b) Testudo graeca, "tortue grecque", tortue mauresque, tortue turque
(1) Testudo graeca graeca : sud du bassin méditerranéen (sud de l’Espagne et Afrique du
43
Nord, du Maroc jusqu’en Libye)
(2) Testudo graeca terrestris : de la Libye à la Syrie
(3) Testudo graeca ibera : Balkans, Asie Mineure, Caucase et jusqu’en Iran
(c) Testudo marginata, tortue liserée : Grèce et sud de l’Albanie, Sardaigne
(d) Testudo horsfieldi, tortue d'Horsfield, tortue des steppes : en Asie centrale, du nord de la Mer
Caspienne à la frontière sino-soviétique et du sud de l’Iran au Pakistan
(e) Geochelone sulcata, tortue striée : Sahara
(f) Geochelone elegans, tortue étoilée : Péninsule Indienne et Ceylan
(g) Geochelone radiata, tortue rayonnée : sud de Madagascar
(h) Geochelone carbonaria, tortue charbonnière : Amérique du Sud, de l’est du Panama au nord de
l’Argentine en évitant le cours supérieur de l’Amazone
(i) Geochelone elongata, tortue à tête jaune : du nord-est de l’Inde à la péninsule Indochinoise,
jusqu’au nord de la Malaisie
(j) Geochelone pardalis, tortue léopard :
Geochelone pardalis babcocki : Afrique orientale et méridionale (depuis le sud du Soudan et
de l’Éthiopie jusqu’en Angola) et Afrique du Sud
(k) Acinixys planicauda : Madagascar
(l) Chersine angulata, tortue à soc : Afrique du Sud et Namibie
(m) Gopherus polyphemus, tortue du désert : sud-est des États-Unis
(n) Kinixys belliana, tortue à dos articulé des savanes : Afrique (du Sénégal à la Somalie, à
l’Afrique du Sud et à l’Angola) ; Madagascar
(o) Malacochersus tornieri, tortue plate d'Afrique orientale : Tanzanie et Kenya
3°- Chelydridae
(a) Chelydra serpentina, tortue hargneuse : de l’est des États-Unis, jusqu’aux Montagnes
Rocheuses ; au nord elle atteint le Canada, au sud le Mexique, puis d’une façon sporadique, l’Amérique
Centrale, la Colombie et l’Équateur
(b) Macroclemys temmincki, tortue alligator : sud-est des Etats-Unis
4°- Platysternidae
Platysternon megacephalum, tortue à grosse tête : Sud-Est de l’Asie (Sud de la Chine, Birmanie,
Indochine, Thaïlande)
5°- Kinosternidae
Kinosternon subrubrum, tortue des marais : sud-ouest des États-Unis (du Texas au Connecticut)
Conclusion du 2. Le continent d’origine permet d’éliminer des familles ou des genres
de tortues pour la diagnose. L’origine géographique précise de l’espèce permet de
vérifier la diagnose et de connaître son climat d’origine.
3. Détermination du sexe d’une tortue (13)
Certains problèmes pathologiques dépendent du sexe. La reconnaissance des mâles
et des femelles peut se faire, quand la maturité sexuelle est atteinte, en fonction de
critères morphologiques mais également en fonction de comportements sexuels
différents.
a. Maturité sexuelle des tortues
La détermination du sexe n’est possible qu'à partir de la maturité sexuelle des tortues.
Elle intervient à des âges différents selon les espèces (voir le tableau III).
Le sexe est donc certain à 6 ans chez les tortues de Floride, à 7 ans chez Terrapene
carolina et à 14 ans chez la tortue d’Hermann.
44
6°- Chelidae
Chelus fimbriatus, matamata : Nord de l’Amérique du Sud (bassins de l’Orénoque et de l’Amazone,
Guyane)
7°- Pelomedusidae
(a) Pelusios castaneus : Afrique tropicale et du Sud ; Madagascar
(b) Pelomedusa subrufa, tortue à cou caché d'Afrique : toute l’Afrique exceptée la forêt,
Madagascar et Seychelles
8°- Trionychidae
(a) Trionyx ferox, tortue molle de Floride : sud-est des États-Unis (Floride, Géorgie, Caroline du
Sud)
(b) Trionyx spiniferus, tortue molle à épines : sud du Canada, centre et est des États-Unis, nord
du Mexique
mâle femelle
Pseudemys scripta elegans 1-5 ans 3-6 ans
Terrapene carolina 5-7 ans5-7 ans
Testudo hermanni 10-13 ans 13-14 ans
Tableau III : Âge de la maturité sexuelle de quelques espèces (13) (26)
b. Dimorphisme sexuel chez les tortues
Certaines différences existent chez toutes les espèces. D’autres sont spécifiques.
Les critères existant chez la plupart des espèces sont décrits dans la figure 6. Le mâle
est plus petit et sa queue est relativement longue et large avec un orifice cloacal situé
au-delà du bord postérieur de la dossière.
Les différences sexuelles supplémentaires concernant certaines espèces sont
présentées dans la figure 7. Le plastron du mâle est concave chez les tortues
d’Hermann et les tortues grecques et leur écaille supracaudale est incurvée en
crochet tendant à recouvrir partiellement la queue. Les tortues de Floride mâles ont
des griffes aux antérieurs nettement plus longues, une tête plus allongée, une couleur
généralement plus sombre et une carapace aux bords bien parallèles (la femelle a une
tête et une carapace plus arrondies). Chez les tortues boîtes américaines, l’iris du
mâle est rouge (ou rose), celui de la femelle brun. Il peut y avoir d’autres différences de
forme ou de coloration entre mâles et femelles chez d’autres espèces (voir le 1. e.).
c. Comportement sexuel des tortues
Mâles et femelles ont des comportements sexuels différents.
* Les mâles peuvent extérioriser leur pénis. Ils font des parades. Chez Testudo
hermanni, le mâle fait des hochements de tête devant la femelle, lui percute la
carapace, lui mord les pattes ; il peut se battre avec d'autres mâles. Chez Pseudemys
scripta elegans, le mâle nage à reculons devant la femelle en faisant vibrer ses
membres antérieurs devant lui. Les mâles effectuent des chevauchements.
Cependant ces derniers peuvent être fréquents chez les femelles de certaines espèces
comme Testudo graeca. C’est une cause fréquente de confusion du sexe pour leur
propriétaire.
* Les femelles peuvent pondre des oeufs. La ponte est parfois précédée d’une
agitation importante, correspondant à la recherche d’un lieu de ponte, et de grattages
du substrat.
Conclusion du 2. : À partir de la maturité sexuelle, le sexe des tortues est donc assez
facile à déterminer chez Pseudemys scripta elegans, Terrapene sp., Testudo hermanni
et Testudo graeca, espèces fréquemment rencontrées en captivité.
4. Évaluation de l'âge d’une tortue
Quand on ignore la date de naissance d'une tortue, on dispose de plusieurs critères
pour déterminer son âge.
a. Stries concentriques sur la carapace
Des stries concentriques se forment chaque année sur les écailles. Elles
correspondent à l'arrêt de croissance pendant l'hibernation dans les pays tempérés
45
46
47
mâle femelle
Testudo hermanni, Testudo graecaTestudo hermanni, Testudo graeca
plastron concave (la concavité du plastron
du mâle correspond à la convexité de la
dossière de la femelle pendant
l'accouplement)
plastron plan ou convexe
écaille supracaudale incurvée en crochet
tendant à recouvrir partiellement la queue
(elle permet au mâle de se fixer sur la
femelle pendant l'accouplement)
Pseudemys scripta elegansPseudemys scripta elegans
griffes 3 et 4 des antérieurs nettement plus
longues
tête plus fine, plus allongée tête plutôt arrondie
couleur généralement plus sombre
carapace aux bords bien parallèles carapace plus ronde
Terrapene sp.Terrapene sp.
iris rouge (ou rose)
Figure 7 : Dimorphisme sexuel chez Testudo hermanni, Testudo graeca, Pseudemys
scripta elegans et Terrapene sp. (39)
ou pendant l'estivation dans les pays chauds.
Ces stries sont bien marquées chez les tortues d'Hermann et les tortues grecques
mais beaucoup moins chez les tortues boîtes américaines et encore moins chez les
tortues d'eau. De plus, les premières stries finissent par s'effacer à la longue (au-delà
de 15 ans chez les tortues d'Hermann et les tortues grecques). Enfin, ces stries
n'existent pas chez les tortues entretenues à température constante tout au long de
l'année.
Les stries des écailles constituent donc un moyen séduisant et populaire pour
déterminer l'âge, mais souvent décevant en réalité.
b. Poids
La croissance des tortues est continue dans des conditions normales. Cependant elle
est plus rapide les premières années puis elle tend à ralentir. Le poids est donc
proportionnel à l'âge et peut constituer un moyen d'évaluer ce dernier.
Cependant, en captivité, la croissance est très influencée par les conditions d'entretien.
De plus elle diffère selon le sexe et l'individu. Par ailleurs, le poids instantané peut
varier sensiblement en fonction de l'état de réplétion de la vessie et du tube digestif.
Les chiffres donnés dans le tableau IV ne sont qu'une moyenne établie sur différents
individus des 2 sexes vivant dans de bonnes conditions. Pour les tortues de Floride,
voir le tableau V et la figure 8 qui donnent les poids maximums des mâles et des
femelles en fonction de leur âge. Les mâles dépassent rarement 600 g alors que les
femelles peuvent atteindre 2,2 kg.
Le poids n’est donc pas un critère fiable pour déterminer l’âge des tortues élevées en
captivité.
c. Taille
La taille des tortues est également proportionnelle à l'âge.
Cependant sa mesure n'est pas toujours facile ou précise. Il faut convenir d'une
mensuration, par exemple la longueur maximale de la carapace, que l'on peut
déterminer assez facilement à l'aide d'une toise. C'est la mensuration la plus courante
et la plus objective. Mais elle est difficile à mesurer pour certaines espèces qui ne
48
1 2 3 4 5 6 7Pseudemys scripta elegans 95 230 285 335
Pseudemys floridana 85 170 175 390 520 775
Graptemys pseudogeographica 40 90 140 177 220 260 310
Cuora trifasciata 170 305 425 515 590 640
Trionyx spiniferus 95 145 190 225 250
Siebenrockiella crassicollis 140 255 340 400 465 525
Tableau IV : Poids moyen (g), à des âges différents (ans), de quelques espèces (37)
peuvent pas se rétracter complètement dans leur carapace (Exemple : La tortue
hargneuse). De plus, tout comme le poids, la taille varie en fonction des conditions
d'entretien, du sexe et de l'individu. Pour les tortues de Floride, voir le tableau V et la
figure 9 qui donnent les tailles maximales des mâles et des femelles en fonction de
leur âge. Les mâles dépassent rarement 15 cm alors que les femelles peuvent
atteindre 23 cm. Pour les tortues d’Hermann les chiffres donnés dans le tableau VI
sont des moyennes.
49
longueur (cm)
l
h
a
poids (g) âge (ans)âge (ans)âge (ans)
femelles mâles
5,0 25 0 0
6,0 40 0,1 0,2
7,0 60 0,25 0,45
8,0 80 0,35 0,75
9,0 100 0,45 0,95
10,0 150 0,65 1,45
11,0 210 0,8 2
12,0 280 1 2,8
13,0 360 1,2 3,6
14,0 460 1,45 5
15,0 570 1,7 11
16,0 710 2,1 11
17,0 860 2,5 11
18,0 1030 3 11
19,0 1230 3,6 11
20,0 1450 4,25 11
21,0 1680 5 11
22,0 1950 6,5 11
23,0 2225 13 11
Tableau V : Poids et tailles maximums des tortues de
Floride en fonction de l’âge et du sexe
Tableau VI : Longueur moyenne (mm) de la carapace de Testudo
hermanni à des âges différents (ans) et selon le sexe (15)
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30
mâle 32 37 45 60 75 85 95 101 106 111 115 140 154
femelle 32 37 45 60 75 85 98 107 117 124 130 160 176
40 50
163 167
188 194
50
Figure 8 : Courbe de croissance maximale des tortues de Floride
2300
2200
2100
2000
1900
1800
1700
1600
1500
1400
1300
1200
1100
1000
900
800
700
600
500
400
300
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s
)
Femelles
Mâles
131211109876543210
Âge (années)
51
La taille n’est donc pas non plus un critère fiable pour déterminer l’âge des tortues
élevées en captivité.
Conclusion du 4. L’âge peut être estimé en fonction des stries concentriques des
écailles, du poids de la tortue et de sa taille. Mais comme aucun critère n’est fiable
chez les tortues “domestiques”, il vaut mieux confronter les différents âges estimés.
Conclusion du A. Les principales espèces rencontrées en captivité deviennent
rapidement faciles à reconnaître. Chez la plupart, la détermination du sexe selon les
différences morphologiques et comportementales est simple si la maturité sexuelle est
atteinte. L’âge peut être estimé en confrontant plusieurs critères.
B. MODE DE VIE NATUREL ET CONDITIONS D'ENTRETIEN DES PRINCIPALES
ESPÈCES DE TORTUES RENCONTRÉES EN CAPTIVITÉ EN FRANCE (16) (27) (31)
Même s’il est long à exposer, le mode de vie naturel des principales espèces
rencontrées en captivité nous paraît important à présenter pour la consultation des
tortues "domestiques". En effet il illustre les conditions d’entretien qui leur sont
nécessaires.
Les tortues d’eau douce sont les familles Emydidae (sauf Terrapene sp. et
Rhinoclemys sp.), Chelydridae, Platysternidae, Dermatemyidae, Kinosternidae,
Chelidae, Pelomedusidae, Trionychidae et Carettochelyidae. Les tortues terrestres
sont Testudinidae, Terrapene sp. et Rhinoclemys sp. Les tortues marines sont les
familles Cheloniidae et Dermochelydae.
Ici, nous choisirons des exemples parmi les espèces les plus courantes en captivité
en France. Pour chacune nous décrirons d'abord son mode de vie dans la nature puis
les conditions minimales dans lesquelles elles doivent être en captivité, l'idéal étant
toujours de reproduire au mieux les conditions naturelles (voir l’annexe “Biologie de
quelques tortues”).
52
ANNEXE “BIOLOGIE DE QUELQUES TORTUES”
1. Emydidae
a. Pseudemys sp. et Chrysemys sp.
* Elles vivent dans des rivières à cours lent, les lacs, les étangs, surtout si le fond est recouvert de
végétation. On les rencontre parfois dans l'eau saumâtre. Ce sont des tortues très aquatiques mais elles
passent de longs moments hors de l'eau à se chauffer au soleil.
Selon la latitude, elles hibernent ou elles n’hibernent pas.
Les jeunes sont plutôt carnivores tandis que les adultes sont omnivores ou même exclusivement
végétariens.
53
* Il faut un aquaterrarium aussi vaste que possible. Il doit être très propre (surtout l'eau) car ce sont des
tortues très sensibles aux infections. L'eau doit être à 26-30 °C. La partie émergée doit être surmontée d'une
lampe à I.R. qui la chauffe à 30-32 °C. Il faut également une lampe à U.V., surtout pour les nouveau-nés
(allumée un quart d'heure par jour). On peut également utiliser un bassin en plein air pendant l'été, à condition
qu'il y ait un abri qui évite que l'eau ne devienne pas trop chaude.
Seules les espèces qui vivent dans des régions à hiver rigoureux ont besoin d'hiberner pendant quelques
mois.
Il faut une alimentation variée, riche en vitamines et en calcium.
1°- Pseudemys scripta
* Les jeunes sont carnivores (insectes d'eau, crustacés, mollusques) alors que les adultes deviennent,
surtout par nécessité, partiellement végétariens.
* C'est une espèce frileuse et sensible aux erreurs d'entretien. Il lui faut des invertébrés vivants (vers de
terre, escargots, insectes, larves d'insectes), des fruits de mer (moules, seiches, calmars), des poissons
(éperlans, goujons...), des croquettes pour chats, de la viande, de la salade, etc.
2°- Pseudemys floridana : (Vraie) Tortue de Floride
Les adultes sont presque exclusivement végétariennes et même les jeunes se nourrissent en grande partie
de plantes.
3°- Chrysemys picta : Tortue peinte
* Elles vivent dans les cours d'eau lents, les mares, les étangs, les lacs, riches en végétation.
Elles hibernent dans le nord de son aire de répartition.
Les jeunes se nourrissent principalement d'insectes et de larves. Les adultes mangent plutôt des plantes
aquatiques.
* L'aquarium doit avoir une température d'eau et d'air de 22 à 28 °C. Il faut de la lumière et le matin du soleil.
b. Graptemys kohni : Tortue à crête dorsale du Mississippi
* Elles habitent les cours d'eau importants mais lents, les lacs où il y a une abondante végétation aquatique.
Elles peuvent se regrouper en grand nombre sur des supports émergés pour se chauffer au soleil.
Extrêmement farouches, elles plongent au moindre signe de danger.
Le régime alimentaire des jeunes est essentiellement carnivore : petits invertébrés, larves d'insectes,
crustacés, mollusques. Elles deviennent peu à peu omnivores puis végétariennes.
* En captivité, elles sont relativement délicates, aiment les expositions prolongées au soleil ou à défaut aux
rayons de lampes I.R. et U.V.
L'alimentation doit être au moins partiellement vivante (vers de vase, vers de farine, escargots, moules,
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Lapertot Tronco N. - Étude d'un protocole de consultation des tortues en captivité

  • 1.
  • 2. INTRODUCTION GÉNÉRALE À l’occasion de stages à la Ménagerie du Jardin des Plantes de Paris, nous avons constaté que, outre les tortues de la collection, les vétérinaires des parcs zoologiques examinaient parfois des tortues apportées par leur propriétaire. Nous nous sommes alors posé certaines questions. Y a-t-il beaucoup de tortues chez les particuliers ? D’où viennent-elles ? Y a-t-il des espèces protégées ? Les propriétaires de tortue ont-ils besoin d'information ? Qui consultent-ils ? Trouvent-ils facilement des réponses ? Plusieurs publications françaises récentes (4) (5) (6) (9) (13) permettent aux vétérinaires praticiens d’accéder facilement aux principales données sur l'entretien et la pathologie des tortues. Mais ce sont des animaux très différents des mammifères domestiques que soignent habituellement les praticiens. Comment appliquer les connaissances bibliographiques à des cas cliniques ? Comment aborder en pratique une consultation de tortue ? Nous avons donc décidé de faire cette thèse sur l’étude d’un protocole de consultation des tortues en captivité. Nous essaierons d’abord de connaître l'origine des tortues "domestiques", leur importance et les problèmes posés à leurs propriétaires et aux personnes qu’ils consultent (I.). Puis nous tenterons de regrouper les principales informations bibliographiques nécessaires à une consultation de tortue captive (II.). En effet il faut pouvoir identifier la tortue que l’on examine afin de connaître ses besoins. Nous présenterons aussi une synthèse sur la pathologie des tortues, qui permet de poser un diagnostic et d’entreprendre un traitement. Enfin nous ferons une étude de cas (III.). Elle portera sur des tortues vivant en captivité et vues en consultation par différentes personnes sur une période définie et en différents lieux. Pour faciliter notre travail, nous adapterons un modèle de dossier spécifique aux tortues afin de recueillir toutes les informations utiles sur chaque cas. Les résultats de cette étude seront analysés pour aboutir aux principales conclusions sur les dominantes pathologiques des tortues en captivité. 1
  • 3. 2
  • 4. I. LES TORTUES “DOMESTIQUES” FRANÇAISES, ORIGINE, IMPORTANCE ET PARTICULARITÉS Les tortues “domestiques” peuvent être définies, au sens étymologique, comme des tortues vivant sous le contrôle de l’Homme, dans sa maison ou son jardin. Elles s’opposent en ce sens aux tortues sauvages qui vivent dans leur milieu naturel. Nous étudirons ici l’origine des tortues "domestiques" en France métropolitaine, leur importance et les problèmes qu’elles posent. A. ORIGINE DES TORTUES “DOMESTIQUES” FRANÇAISES (13) (27) (31) 1. Législation concernant les tortues a. Arrêté ministériel du 17/09/74 Pour des raisons sanitaires, il interdit toute importation en France de vertébré vivant sauf autorisation du Ministère de l'Agriculture. Cependant, certaines espèces “bénéficient” d'une dérogation générale (exemple : Pseudemys scripta elegans, la tortue de Floride). b. Loi du 10/07/76, décret du 25/11/77 et arrêtés ministériels du 24/04/79 et du 06/05/80 En France métropolitaine, certaines espèces sont intégralement protégées par ces lois. * Ce sont : - Emys orbicularis, la cistude d’Europe, tortue autochtone aquatique - Testudo hermanni, la tortue d’Hermann, tortue autochtone terrestre (dite “tortue de jardin”) - Testudo graeca, la tortue grecque, tortue terrestre (faisant également partie des “tortues de jardin”) importée massivement auparavant. * Ceci signifie que les actes suivants sont interdits : - la destruction, la mutilation, la capture, l'enlèvement ou la naturalisation des tortues - le transport, le colportage, l'utilisation, la mise en vente, la vente ou l'achat de ces tortues, vivantes ou mortes - la destruction ou l'enlèvement des oeufs ou des nids 3
  • 5. c. Arrêté ministériel du 15/05/86 Il protège intégralement des espèces de Guyane qui ne doivent donc pas être apportées de Guyane en France métropolitaine depuis le 15/05/86 (voir l’annexe “Classification et législation”). Ne peuvent donc être importées de Guyane : Geochelone denticulata la tortue à jabot, G. carbonaria la tortue charbonnière, Chelus fimbriatus la matamata, Platemys platycephala la tortue à tête orangée, les Pelomedusidae, les Emyidae1 et les Kinosternidae de Guyane. d. Convention de Washington (ou CITES) Elle a été signée par une centaine de pays dont la France (en 1977). Elle vise à réglementer le commerce et les échanges internationaux de plus de 2000 espèces d’animaux. La Convention de Washington définit plusieurs annexes. * L'annexe I comprend les espèces rares ou menacées d’extinction dont le commerce international est interdit. En fait cela signifie que leur commerce nécessite un permis d'importation délivré par la Direction de la Protection de la Nature. Dans ce cas, un permis d’exportation peut être accordé par le pays d’origine. * L'annexe II concerne les espèces qui risquent d’être menacées d’extinction si leur commerce n’est pas réglementé. Leur commerce nécessite un permis d'importation délivré par la Direction de la Protection de la Nature. Dans ce cas, un permis d’exportation peut être accordé par le pays d’origine. * L'annexe III définit les espèces qui suivent les mêmes règles que celles de l'annexe II sur demande expresse d’un pays (le Ghana en ce qui concerne les tortues). Pour la Communauté Économique Européenne s'ajoutent 2 annexes. * L'annexe C 1 détermine les espèces qui appartiennent à l’annexe II, mais qui sont traitées comme si elles appartenaient à l’annexe I. Leur commerce est interdit dans la C.E.E. à moins que l’on ne prouve que l’animal a été importé avant l’entrée en vigueur de la Convention ou qu’il est né en captivité ou s’il a un permis d’importation. * L'annexe C 2 définit les espèces de l’annexe II dont l'importation dans la C.E.E. est soumise à des conditions plus strictes. Elles ne peuvent être commercialisées que si elles sont accompagnées de documents prouvant que leur origine est légale. Les permis d’exportation et d’importation peuvent être délivrés sous la condition d’avoir un but scientifique, c’est-à-dire aux parcs zoologiques (communication personnelle de Mme le docteur Vitaud). Pour les tortues, les espèces visées par la Convention de Washington sont dans 1 Les Emyidae correspondent aux Emydidae 4
  • 6. l’annexe “Classification et législation”. Ce sont les tortues de mer Cheloniidae et Dermochelydae, les tortues de terre Testudinidae, quelques Emydidae dont la tortue boîte aquatique Terrapene coahuila, des Pleurodires2 (les Pelomedusidae et la tortue ombrine Pseudemydura umbrina), des tortues à carapace molle (le trionyx noir Trionyx ater et le trionyx sombre T. nigricans, le trionyx du Gange T. gangeticus et celui du Nil T. triunguis, le trionyx paon T. hurum et la tortue molle indienne à clapets Lissemys punctata punctata) et la tortue de Tabasco Dermatemys mawi. 2. Conséquences de la législation sur l’origine des tortues Les tortues “domestiques” françaises ont principalement comme origine l'importation, directe ou suivie de vente, le ramassage et l'élevage. a. Ramassage En France métropolitaine le ramassage concerne la tortue d'Hermann dans le Massif des Maures et la Corse, et parfois la cistude d’Europe dans le centre et le sud de la France (voir la figure 1 et la figure 2). Ce sont des espèces menacées de disparition et intégralement protégées par la loi. Leur ramassage est donc illicite. Mais il reste malheureusement fréquent surtout pour la tortue d'Hermann, lente et pacifique. La cistude d'Europe, aquatique et craintive, est plus difficile à capturer. b. Importation des tortues Elle est soumise aux lois étudiées dans le 1. On distingue 2 types d’importation pour lesquelles ces lois ne sont pas appliquées de la même façon. 1°- Importation commerciale de tortues Elle est devenue massive à la suite de la protection des espèces françaises et des tortues grecques. Elle est strictement soumise à la législation et les contrôles sont fréquents. Elle ne concerne donc a priori que des espèces non protégées. Les tortues importées sont revendues (voir le c.). * Elle concerne essentiellement les "tortues de Floride" (Pseudemys scripta elegans) en provenance des États-Unis. Ce sont des tortues généralement très jeunes (quelques jours à un mois environ) ramassées ou issues d'oeufs récoltés dans les marais du bassin du Mississippi. Elles sont transportées dans des conditions très précaires. Elles sont parfois réfrigérées. De nombreuses tortues tombent malades ou même meurent pendant ce transport. Arrivées en France, elles se retrouvent dans des conditions souvent inadéquates et en surpopulation sur les lieux de vente. 3 000 000 tortues de Floride par an sont ainsi "produites" aux États-Unis et 300 000 par an peuvent être vendues en France. * Pour répondre à la demande de "tortues de jardin", les importateurs se procurent également de nombreuses tortues terrestres exotiques, généralement ramassées 2 Tortues dont le cou se replie en S dans un plan horizontal 5
  • 7. 6 Figure 1 : Répartition géographique naturelle de la tortue d’Hermann Testudo hermanni en France
  • 8. 7 Figure 2 : Répartition géographique naturelle de la cistude d’Europe Emys orbicularis en France
  • 9. adultes. Par exemple on peut trouver des tortues boîtes américaines (Terrapene sp.) ou des tortues à dos articulé des savanes africaines (Kinixys belliana). * De nombreuses autres espèces de tortues sont également importées en plus petit nombre. 2°- Importation de tortues par des particuliers Elle concerne des tortues achetées ou ramassées à l'étranger. Elle se fait en général de façon frauduleuse car ces animaux sont souvent dissimulés aux douaniers. Il peut donc s'agir d'espèces protégées. Les importations par des particuliers sont cependant moins nombreuses que les importations commerciales. Conclusion du b. Les tortues pouvant être importées en France ne doivent pas être visées par la Convention de Washington. De plus, elles ne doivent pas être protégées par l’arrêté ministériel du 15/05/86. Pour importer les autres espèces en France métropolitaine, il faut une autorisation par le Ministère de l’Agriculture ou une dérogation générale. c. Vente Les tortues importées commercialement sont vendues dans les magasins d'animaux, les foires ou les marchés. Les espèces protégées par les lois ne doivent pas être commercialisées. Mais cela arrive quelquefois. d. Élevage de tortues Il peut être fait par des particuliers ou par des professionnels. Les particuliers obtiennent parfois une ponte, mais peu arrivent à faire éclore les oeufs. Le ramassage d’oeufs de tortues d’Hermann ou de cistude d’Europe est interdit. Quant aux marchands de tortues, aucun n'a recours, à notre connaissance, à un élevage pratiqué en France pour s'approvisionner. En revanche l’élevage de la tortue d’Hermann se fait au Village des Tortues à Gonfaron (Var) par la S.O.P.T.O.M. en vue du repeuplement du massif des Maures. Les tortues qui s’y reproduisent ne sont pas des tortues sauvages mais elles proviennent de dons de tortues “domestiques” par des particuliers. L’élevage est donc une origine très rare en ce qui concerne les tortues “domestiques” françaises. Conclusion du A. Provenant essentiellement de l’importation commerciale et du ramassage, les tortues "domestiques" peuvent être détenues de façon illégale si elles sont d’espèces menacées d’extinction. En France métropolitaine, les tortues d’Hermann, les tortues grecques et les cistudes d’Europe doivent avoir été acquises 8
  • 10. avant le 10/07/76 pour être détenues en toute légalité. C’est pourquoi de nombreuses tortues sont importées. Certaines espèces ont maintenant un commerce international très limité par la Convention de Washington. D’autres peuvent être importées en masse, comme les tortues de Floride. La législation a donc des conséquences sur l’importance affective, quantitative et qualitative des tortues en captivité. B. IMPORTANCE DES TORTUES “DOMESTIQUES” FRANÇAISES Nous étudirons l’attrait, le nombre et la nature des tortues détenues par des particuliers en France. 1. Importance affective des tortues “domestiques” La tortue provoque souvent un intérêt qui tient sans doute à certaines particularités : * C'est un animal "bizarre", à la démarche préhistorique, à la tête de serpent, aux couleurs souvent vives et à la carapace généralement décorative. * C'est un animal souvent pacifique, calme, peu bruyant, nécessitant a priori moins d'attention qu'un chien ou un chat. * Il a une connotation souvent exotique. * Il peut être rare quand il s’agit d’espèces en voie de disparition. * Il fait encore partie d'une certaine tradition selon laquelle de nombreuses personnes aiment avoir une tortue dans leur jardin. * Les tortues peuvent vivre très longtemps et leurs propriétaires s’y attachent alors beaucoup. Toutes ces raisons font que de nombreuses personnes cherchent à se procurer des tortues par différents moyens, pas toujours légaux. 2. Importance numérique des tortues “domestiques” françaises Elle varie en fonction du lieu et en fonction du temps. Peut-on cependant l’évaluer à un moment donné ? a. Répartition géographique des tortues “domestiques” françaises Le nombre de tortues “domestiques” est différent selon les régions. En effet elles ne sont pas rares dans la moitié nord de la France, où pourtant il n'y a pas d'espèces indigènes. Cependant, même si le ramassage est interdit, elles sont 9
  • 11. beaucoup plus nombreuses dans le Sud de la France où il y a des espèces autochtones (Testudo hermanni, Emys orbicularis). b. Évolution de la population des tortues “domestiques” françaises La longévité de la plupart des espèces de tortues est grande. Mais il y a un renouvellement de cette population, compte tenu des origines diverses (voir le A.) et des devenirs variés : * la mort de nombreuses tortues "domestiques" * la remise en liberté de tortues devenues trop grandes * l’exportation, très limitée par la législation Donc, si les tortues vivent longtemps à l’état sauvage, la population de tortues captives évolue beaucoup (voir la figure 3). Nous avons cependant essayé de la chiffrer. c. Importance numérique globale des tortues “domestiques” françaises Il est difficile de connaître exactement le nombre de tortues détenues par des particuliers en France. Il est estimé en 1990 à 1 500 000, ce qui représenterait presque 4 % des animaux domestiques français (24). Or en clientèle vétérinaire les tortues ne correspondent pas à 4 % des animaux soignés. En effet les tortues ne sont pas souvent présentées aux vétérinaires praticiens. Mais on constate vite qu'une consultation spécialisée dans ce groupe d’animaux fait venir un nombre relativement important de patients. On peut donc dire que les tortues “domestiques” représentent un potentiel de patients pour les vétérinaires. 3. Variété des tortues “domestiques” Avec la législation, les espèces de tortues détenues ont varié. Auparavant, les tortues terrestres “domestiques” étaient essentiellement des tortues d’Hermann et des tortues grecques. Actuellement protégées, ces espèces laissent un peu la place à d’autres espèces d’origine étrangère (tortues boîtes, tortues à dos articulé des savanes...). De même, les cistudes d’Europe étant maintenant protégées, la majorité des tortues d’eau “domestiques” sont des tortues de Floride et quelques autres tortues peintes. Conclusion du B. Les tortues “domestiques” peuvent avoir une grande valeur affective, surtout s’il s’agit de tortues détenues depuis de nombreuses années ou d’espèces en voie de disparition. Mais elles ont aussi une importance numérique. Qui n’a pas eu une tortue dans sa vie ? La législation protège maintenant les espèces autochtones et 10
  • 12. 11 ramassageremise en liberté tortues sauvages françaises ponte tortues “domestiques” étrangères oeufs tortues sauvages étrangères “élevage” ramassage importation commerciale exportation importation par des particuliers mort élevage tortues “domestiques” françaises vente Figure 3 : Origine et devenir des tortues “domestiques” françaises
  • 13. on a une importation de tortues de climat souvent bien différent du climat français. Nous étudirons ci-dessous les éventuelles difficultés que ce type d’animal implique. C. PROBLÈMES POSÉS PAR LES TORTUES “DOMESTIQUES” EN FRANCE Ces problèmes sont rencontrés par leurs propriétaires mais aussi par la plupart des vétérinaires qu’ils consultent. 1. Problèmes posés aux propriétaires de tortues a. Particularités de l'entretien des tortues Les tortues ont un métabolisme poïkilotherme, qui leur donne des besoins différents de ceux des mammifères. Elles ont des exigences très particulières pour leurs conditions d'entretien, surtout pour la température, nous y reviendrons ultérieurement. Il semblerait que les tortues soient incapables de s'acclimater. Il faut donc reproduire leurs conditions naturelles au mieux pour pouvoir les garder longtemps. Si elles sont dans de mauvaises conditions, elles peuvent tomber malades. b. Manque d'information des propriétaires de tortues Quelques propriétaires de tortues sont bien renseignés et expérimentés. Ils sont souvent membres d'une association telle que la Société Herpétologique de France et, pour eux, les tortues sont une véritable passion. Mais la plupart ne connaissent pas les principes de l'entretien des tortues. Les marchands d'animaux sont souvent responsables de cette ignorance non pas par malhonnêteté mais parce qu’eux- mêmes ne connaissent pas bien les tortues. Or les ouvrages concernant l’entretien des tortues sont rares et ils ne sont pas toujours vendus dans les grandes surfaces ou chez les marchands d'animaux. Les propriétaires de tortues sont souvent avides de renseignements. Ce manque d'information aboutit inévitablement à des problèmes pathologiques, voire à la mort des animaux (90 % des tortues de Floride meurent la première année de captivité (13)). Les propriétaires de tortues s'adressent parfois aux parcs zoologiques qui n'ont pas toujours la possibilité de les accueillir en consultation, ou aux vétérinaires praticiens. Mais ces derniers peuvent aussi rencontrer des difficultés face aux tortues. 2. Problèmes posés aux vétérinaires par les tortues a. Particularités de la consultation d'une tortue Les consultations de tortues sont généralement rares dans l’exercice courant, ce qui conduit à un manque d'expérience pratique. De plus, l'approche clinique est bien différente de celle des mammifères (métabolisme poïkilotherme, carapace, petite taille...). Il est donc utile d'avoir une méthode, surtout dans les premiers temps. 12
  • 14. b. Manque d'information des vétérinaires sur les tortues La pathologie des tortues est encore mal connue. De plus, jusqu’à récemment, les publications à son sujet étaient peu nombreuses et parfois théoriques. Par ailleurs l'enseignement dans les écoles vétérinaires ne laisse pas beaucoup de place à cette discipline. Conclusion du C. Les tortues représentent un animal “domestique” très particulier posant de nombreux problèmes à leurs propriétaires et aux vétérinaires praticiens. CONCLUSION DU I. Les tortues “domestiques” sont relativement nombreuses en France et leurs propriétaires y sont parfois très attachés. Elles proviennent essentiellement du ramassage et de l’importation. Mais certaines espèces sont protégées par la loi (tortue d’Hermann, tortue grecque, cistude d’Europe, etc.). C’est pourquoi des espèces exotiques deviennent de plus en plus fréquentes. Les tortues sont parfois difficiles à entretenir et à soigner. Il nous semble donc opportun de présenter dans la deuxième partie les principales connaissances bibliographiques utiles à la consultation des tortues “domestiques”. 13
  • 15. 14
  • 16. II. ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE DE LA CONSULTATION DES TORTUES EN CAPTIVITÉ Il est important de reconnaître la tortue que l'on examine car on peut ainsi se renseigner sur ses besoins. Il est également nécessaire de connaître les principaux problèmes pathologiques des tortues. A. IDENTIFICATION DES TORTUES Nous étudirons les moyens de distinguer les différentes caractéristiques d’une tortue : son espèce, son pays d’origine, son sexe et son âge. 1. Diagnose La législation est souvent enfreinte et toutes les espèces peuvent être rencontrées en captivité. Nous étudirons d’abord la classification des tortues, puis les critères utilisés et les différentes méthodes de diagnose. Puis nous nous appuierons sur une méthode basée sur les clés dichotomiques des familles et des genres et sur la description des principales espèces et sous-espèces. a. Systématique des tortues (3)(14)(28)(36) Elle est très complexe (voir l’annexe “Classification et législation”). C’est pourquoi nous présenterons ici une classification simplifiée afin de voir les différents groupes. Nous y citerons les espèces et les sous-espèces qui nous paraissent les plus communes. 1°- Emydidae : 31 genres, 147 espèces ou sous-espèces C’est la plus importante famille. On les appelle parfois les émydes. * Tortues peintes : Ce sont des tortues à couleurs vives et à dessins à contours nets. Elles correspondent aux genres Chrysemys, Pseudemys et Graptemys. On y trouve par exemple la tortue à oreilles rouges ou “tortue de Floride” Pseudemys scripta elegans, la vraie tortue de Floride P. floridana, la tortue peinte Chrysemys picta, la tortue géographique Graptemys geographica, la tortue géographique du Mississippi ou tortue à crête dorsale G. kohni et la fausse tortue géographique G. pseudogeographica. * Tortue à dos diamanté Malaclemys terrapin * Tortue des bois Clemmys insculpta * Tortues boîtes américaines du genre Terrapene, dont la tortue boîte orientale T. carolina et la tortue boîte occidentale T. ornata. * Cistude d'Europe Emys orbicularis * Tortues boîtes d'Asie Cuora sp. dont la tortue boîte de Malaisie C. amboinensis 15
  • 17. * Cyclemys dentata 2°- Testudinidae : 10 genres, 60 espèces ou sous-espèces C’est ce que l’on appelle communément les “tortues de terre”. * Testudo sp. : Ce genre regroupe les “tortues de jardin”, avec la tortue grecque T. graeca, la tortue d'Hermann T. hermanni, la tortue d'Horsfield T. horsfieldi et la tortue liserée T. marginata. * Geochelone sp. : Ce genre est très vaste. Il est parfois divisé en sous-genres : Geochelone, Chelonoidis, Indotestudo, Asterochelys, Manouria et Aldabrachelys. On y trouve la tortue étoilée G. elegans, la tortue léopard G. pardalis, la tortue striée G. sulcata (sous-genre Geochelone) ; la tortue charbonnière ou tortue à pattes rouges G. carbonaria (sous-genre Chelonoidis) ; la tortue à tête jaune ou tortue allongée G. elongata (sous-genre Indotestudo) ; la tortue radiée de Madagascar ou tortue rayonnée G. radiata (sous-genre Asterochelys). * Tortue du désert Gopherus polyphemus * Acinixys planicauda * Tortue à soc Chersine angulata * Tortue à dos articulé des savanes Kinixys belliana * Tortue plate d’Afrique orientale Malacochersus tornieri 3°- Chelydridae : 2 genres, 5 espèces ou sous-espèces Ce sont des tortues très agressives. * Tortue hargneuse Chelydra serpentina * Tortue alligator Macroclemys temmincki 4°- Platysternidae : 3 sous-espèces * Tortue à grosse tête Platysternon megacephalum 5°- Dermatemyidae : 1 espèce 6°- Kinosternidae : 3 genres, 32 espèces ou sous-espèces On y trouve les tortues bourbeuses et les tortues musquées. * Kinosternon sp. (tortues bourbeuses) dont la tortue des marais ou tortue de vase 16
  • 18. orientale K. subrubrum 7°- Chelidae : 10 genres, 36 espèces ou sous-espèces Leur cou se replie dans un plan horizontal (Pleurodires). * Matamata Chelus fimbriatus 8°- Pelomedusidae : 5 genres, 23 espèces ou sous-esp. Ce sont aussi des Pleurodires. * Pelusios castaneus * Tortue à cou caché d’Afrique ou tortue casquée Pelomedusa subrufa 9°- Cheloniidae : 4 genres, 6 espèces Ce sont des tortues de mer. 10°- Dermochelydae : 1 espèce C’est aussi une tortue de mer. 11°- Trionychidae : 6 genres, 32 espèces ou sous-esp. Ce sont des tortues à carapace molle. On y trouve la tortue molle de Floride Trionyx ferox et la tortue molle à épines T. spinifer. 12°- Carettochelyidae : 1 espèce Remarques * On peut rencontrer des classifications différentes, en particulier pour les genres Chrysemys et Pseudemys. C'est pourquoi la tortue de Floride est appelée tantôt “Chrysemys scripta elegans”, tantôt “Pseudemys scripta elegans”. Actuellement on tend à regrouper ces deux genres en un seul : Trachemys. * De même les genres Testudo et Geochelone sont parfois fusionnés en un unique genre Testudo. C'est pourquoi on peut rencontrer “Geochelone carbonaria” et “Testudo carbonaria” selon les classifications. * De plus, Batrachemys, Phrynops et Mesoclemmys sont parfois regroupées en un unique genre Phrynops. 17
  • 19. Les tortues sont généralement réparties en 12 familles et 75 genres. Il existe environ 347 espèces et sous-espèces de tortues. Pour chaque famille, leur nombre est mentionné dans le tableau I et illustré dans la figure 4. b. Critères de diagnose (36) Ils font référence à des caractères morphologiques et anatomiques. * Le critère le plus important est la structure de la carapace qu'il faut donc connaître. La carapace est composée de plaques osseuses adjacentes, entrecroisées à leur jonction et recouvertes d'écailles cornées. On distingue la dossière, qui est la partie dorsale de la carapace, et le plastron, qui est ventral. Ces deux parties sont reliées entre elles de chaque côté par un pont. - À partir d'une structure de base des plaques osseuses et des écailles cornées (voir la figure 5), on rencontre des variations dans leur nombre et dans leurs proportions. - Il peut y avoir des éléments supplémentaires. ° Des mésoplastrons : Ce sont des plaques osseuses paires intercalées entre les hyoplastrons et les hypoplastrons (Pelomedusidae). 18 Emydidae 147 Testudinidae 60 Chelidae 36 Trionychidae 32 Kinosternidae 32 Pelomedusidae 23 Cheloniidae 6 Chelydridae 5 Platysternidae 3 Dermochelydae 1 Dermatemyidae 1 Carettochelyidae 1 total 347 Tableau I : Nombre d’espèces et de sous-espèces de tortues selon les familles (36)
  • 20. 19
  • 21. 20 nucale vertébrale ou centrale costale ou latérale marginale supracaudale nucale ou proneurale vertébrale ou neurale pleurale marginale suprapygale ou postneurale pygale gulaire humérale axillaire pectorale abdominale inguinale fémorale anale xiphiplastron hypoplastron hyoplastron entoplastron épiplastron Figure 5 : Structure de base des écailles cornées (à gauche) et des plaques osseuses (à droite) de la carapace des tortues (36) dossière plastron plaques osseusesécailles
  • 22. ° Une écaille intergulaire : C’est une écaille ventrale antérieure médiane située entre les gulaires (Chelidae, Pelomedusidae et Cheloniidae). ° Des écailles inframarginales : C’est une rangée d'écailles de chaque côté entre l'axillaire et l'inguinale, séparant les écailles marginales des écailles pectorales et abdominales (Cheloniidae, Platysternidae, Dermatemyidae, Chelydridae). ° Des écailles supramarginales : C’est une rangée de 3 ou 4 écailles intercalées de chaque côté entre les marginales et les costales du milieu (Macroclemys temmincki). - Il peut y avoir des charnières. Elles se situent généralement au niveau du plastron. On peut avoir une seule charnière ventrale (Terrapene sp., Cuora sp....) ou deux (Kinosternon sp.). On trouve parfois une charnière au niveau de la dossière (Kinixys sp.). - Les ponts peuvent être flexibles ou rigides. - La carapace osseuse peut être recouverte d’écailles bien délimitées ou d’une peau non divisée. - Sur la dossière il peut y avoir des carènes, c'est-à-dire des proéminences longitudinales arrondies, ou des crêtes, proéminences pointues. - Le bord de la dossière peut être plus ou moins découpé. - La forme de la dossière peut être plus ou moins bombée. * La tête est également un critère de diagnose, par sa taille, par la structure du crâne ou par la forme des mâchoires. * Le cou aussi, par sa longueur ou son plan de rétraction en S (plan vertical chez les Cryptodires ou plan horizontal chez les Pleurodires). * Les membres aussi, par leur forme, par le nombre de phalanges, par le nombre de griffes ou par la présence d'écailles ou de tubercules. * La queue aussi, par sa longueur ou par la présence d'épines. * Le bassin peut être soudé à la carapace (Chelidae, Pelomedusidae). * La couleur de la carapace ou de la peau. La diagnose d'une tortue fait appel à des caractères externes (essentiellement la structure de la carapace), plus ou moins évidents, mais aussi parfois à des critères internes, que l’on ne peut observer que par dissection. C’est pourquoi la diagnose est plus ou moins difficile. Il est donc préférable d’avoir une méthode. 21
  • 23. c. Méthodes de diagnose des tortues On peut suivre plusieurs démarches. * On peut passer en revue les photographies d'une encyclopédie sur les tortues pour trouver l'image la plus proche. Puis on se reporte au texte afin de vérifier si la description correspond au spécimen. Cette méthode paraît simple mais elle est imparfaite : - Des tortues sans rapport systématique peuvent avoir une apparence similaire. - Des spécimens atypiques d'une espèce peuvent parfois sembler bien différents de la norme. De plus, elle peut être fastidieuse étant donné le nombre d’espèces et de sous- espèces. * Par souci de rigueur, les taxinomistes ont établi des clés, dont les plus courantes sont les clés dichotomiques. Ces clés permettent, en choisissant chaque fois entre deux alternatives, A ou B, d'identifier progressivement une tortue. Étant donné le nombre d'espèces de tortues, ces clés dichotomiques, qui se veulent complètes et toujours exactes, sont complexes. * Dans notre étude, c’est une méthode mixte qui sera proposée. La clé des familles sera exposée intégralement. Puis nous présenterons une clé simplifiée afin d'aboutir aux principaux genres. Enfin, on pourra chercher dans la description des principales espèces et sous-espèces, celle qui semble correspondre à la tortue à identifier. Cette méthode progressive de diagnose (famille, genre, puis espèce et parfois sous-espèce) peut être plus longue mais elle est moins hasardeuse que d’essayer de déterminer directement l’espèce d’une tortue. d. Clés dichotomiques (28) (36) 1°- Clé des familles Cette clé est relativement simple et fait appel à des critères généralement externes. Elle nous paraît très utile car la détermination de la famille limite ensuite les recherches concernant l'espèce. Elle sera proposée de façon complète (voir l’annexe “Clé des familles”). 22
  • 24. 23 ANNEXE “CLÉ DES FAMILLES” 1 A...........................................................................................................................................................................2 - dossière et plastron avec des écailles cornées nettement délimitées 1 B.........................................................................................................................................................................10 - dossière et plastron couverts d'une couche de peau non divisée 2 A...........................................................................................................................................................................3 - membre antérieur en forme de massue et avec doigts séparés - chaque antérieur porte 5 ou 6 griffes - dossière osseuse généralement incomplète - écaille intergulaire présente ou absente 2 B....................................................................................................................................................CHELONIIDAE - membres antérieurs en forme de nageoires allongées et sans doigts séparés - 1 ou 2 griffes à chaque antérieur - dossière osseuse complète - écaille intergulaire présente 3 A...........................................................................................................................................................................4 - cou rétractable dans un plan vertical - bassin non soudé à la carapace - écaille intergulaire absente 3 B...........................................................................................................................................................................9 - cou rétractable dans un plan horizontal - bassin soudé à la carapace - écaille intergulaire présente 4 A...........................................................................................................................................................................5 - entoplastron présent - plastron, si articulé, avec une charnière située entre hyoplastrons et hypoplastron - plus de 8 écailles ventrales présentes - ponts non flexibles et très étroits, ou ponts flexibles et assez larges 4 B...............................................................................................................................................KINOSTERNIDAE - entoplastron présent ou absent - partie antérieure du plastron mobile selon une charnière entre les écailles pectorales et abdominales ou - entoplastron présent - plastron rigide mais composé seulement de 8 écailles et attaché à la dossière par un pont flexible et très étroit 5 A...........................................................................................................................................................................6 - pas d'écailles inframarginales présentes (écailles pectorales et/ou abdominales en contact avec les écailles marginales) 5 B...........................................................................................................................................................................7 - une ou plusieurs écailles inframarginales présentes entre les écailles axillaires et inguinales sur chaque côté du plastron séparant les écailles pectorales et abdominales des écailles marginales 6 A..........................................................................................................................................................EMYDIDAE - forme des postérieurs différente des pattes d'éléphant - pas d'écailles sur les antérieurs - toujours plus de 2 phalanges à chaque doigt des postérieurs 6 B..................................................................................................................................................TESTUDINIDAE - postérieurs en forme de pattes d'éléphant (membres plus ou moins cylindriques et griffes courtes) - écailles généralement présentes sur les antérieurs
  • 25. 2°- Clé des genres La clé proposée ici n'est pas complète mais elle est limitée aux genres qui nous paraissent les plus fréquents (voir l’annexe “Clé des genres”). C'est pourquoi il n'y a parfois qu'une seule alternative. Pour les genres non décrits ici, on peut se référer à l'Encyclopédie des Tortues de Pritchard (36) qui présente la clé complète des genres. 24 - au maximum 2 phalanges à chaque doigt des postérieurs 7 A...........................................................................................................................................................................8 - queue longue et cuirassée - tête très large - mâchoires crochues et non denticulées 7 B.............................................................................................................................................DERMATEMYIDAE - queue courte - petite tête - mâchoires denticulées et non crochues - plastron large - dossière osseuse incomplète à l'arrière 8 A...................................................................................................................................................CHELYDRIDAE - plastron réduit et cruciforme, arrondi antérieurement - ponts rigides - écailles abdominales largement séparées sur la ligne du milieu - dossière osseuse incomplète 8 B............................................................................................................................................PLATYSTERNIDAE - plastron modérément large, tronqué antérieurement - ponts flexibles - écailles abdominales avec ligne médiane de contact - dossière osseuse complète 9 A.......................................................................................................................................................... CHELIDAE - fossettes caractéristiques au niveau des tempes et qui partent du rebord inférieur du crâne - mésoplastrons absents 9 B............................................................................................................................................. PELOMEDUSIDAE - fossettes caractéristiques au niveau des tempes et qui partent du rebord postérieur du crâne - mésoplastrons présents 10 A..........................................................................................................................................DERMOCHELYDAE - carapace surmontée de 7 crêtes longitudinales proéminentes - mâchoire supérieure fortement pointue - membres sans griffes 10 B.......................................................................................................................................................................11 - carapace non couverte de crêtes - mâchoire supérieure non fortement pointue - griffes présentes 11 A............................................................................................................................................... TRIONYCHIDAE - partie postérieure de la carapace flexible - plaques osseuses du plastron réduites 11 B.....................................................................................................................................CARETTOCHELYIDAE - carapace entièrement rigide - plastron complètement ossifié
  • 26. 25 ANNEXE “CLÉ DES GENRES” (a) Emydidae 1 A.......................................................................................................................................................................2 - écailles supracaudales n'atteignant pas la suture entre les plaques pygale et suprapygale 1 B.....................................................................................................................................................................10 - écailles supracaudales s'étendant de l'avant jusqu'à la plaque suprapygale 2 A.......................................................................................................................................................................3 - plastron articulé entre l'écaille pectorale et l'écaille abdominale (au moins à mi-croissance des adultes) 2 B.......................................................................................................................................................................5 - plastron rigide tout au long de la vie 3 A...................................................................................................................................................TERRAPENE - ouvertures de la carapace complètement fermées quand les lobes ventraux sont levés, sauf chez les très jeunes spécimens 3 B.......................................................................................................................................................................4 - ouvertures de la carapace ne pouvant pas se refermer complètement quel que soit l'âge 4 A...............................................................................................................................................................EMYS - tête et cou pas très allongés 4 B ... 5 A.......................................................................................................................................................................6 - surface alvéolaire de la mâchoire supérieure avec une crête ou une rangée de tubercules s'étendant parallèlement à son bord 5 B.......................................................................................................................................................................7 - surface alvéolaire de la mâchoire supérieure lisse ou ondulée, non striée 6 A.................................................................................................................................................. CHRYSEMYS - carapace lisse, sans carène - bord postérieur de la carapace non dentelé 6 B...................................................................................................................................................PSEUDEMYS - carapace à plis longitudinaux ou avec une carène plus ou moins complète ou les deux - bord postérieur de la carapace un peu dentelé 7 A.......................................................................................................................................................................8 - surface alvéolaire de la mâchoire supérieure étroite, son bord intérieur étant parallèle au bord tranchant - carapace non tuberculeuse 7 B.......................................................................................................................................................................9 - surface alvéolaire de la mâchoire supérieure soit très large, formant la plus grande partie du toit de la partie antérieure de la bouche (faux palais), soit élargie postérieurement et beaucoup plus près de la symphyse - plaques vertébrales tuberculeuses sauf chez certains vieux adultes 8 A....................................................................................................................................................... CLEMMYS - cou pas très long 8 B ... 9 A................................................................................................................................................MALACLEMYS - écailles de la carapace généralement avec des crêtes ou des stries concentriques - tête et cou clairs, tachetés ou marbrés sans bandes claires longitudinales 9 B.................................................................................................................................................. GRAPTEMYS
  • 27. 26 - écailles de la carapace lisses ; ni stries, ni crêtes concentriques - tête et cou avec des bandes claires longitudinales 10 A.................................................................................................................................................................11 - charnière présente dans le plastron entre les écailles humérales et pectorales (au moins chez les adultes) 10 B ... 11 A........................................................................................................................................................CUORA - charnière bien développée - lobe ventral assez large pour fermer complètement les ouvertures de la carapace - bord postérieur de la carapace lisse 11 B.................................................................................................................................................................12 - charnière ventrale seulement correctement développée chez les spécimens adultes - lobe ventral trop petit pour permettre de fermer complètement les ouvertures de la carapace - bord postérieur de la carapace dentelé 12 A.................................................................................................................................................CYCLEMYS - 5 écailles vertébrales 12 B ... (b) Testudinidae 1 A ... 1 B.....................................................................................................................................................................2 - lobe antérieur du plastron non mobile 2 A......................................................................................................................................MALACOCHERSUS - carapace extrêmement plate, fenestrée et flexible pendant toute la vie 2 B.....................................................................................................................................................................3 - carapace plus ou moins bombée, ni fenestrée ni flexible chez les adultes 3 A........................................................................................................................................................ KINIXYS - partie postérieure de la carapace mobile par une charnière entre les deuxième et troisième écailles costales et les septième et huitième écailles marginales - bord externe de la quatrième écaille costale nettement plus large que le bord externe de la troisième écaille costale - bord arrière du plastron tronqué 3 B.....................................................................................................................................................................4 - carapace entièrement rigide, sans charnière - bord externe de la troisième écaille costale plus large que le bord externe de la quatrième - plastron non tronqué, fréquemment denté 4 A..................................................................................................................................................GOPHERUS - crête médiane sur le prémaxillaire - antérieurs aplatis, adaptés au fouissage 4 B.....................................................................................................................................................................5 - pas de crête médiane sur le prémaxillaire - antérieurs non adaptés au fouissage 5 A....................................................................................................................................................CHERSINE - écaille gulaire impaire, saillante, tronquée antérieurement 5 B.....................................................................................................................................................................6 - gulaires normalement paires, ou si impaires, non tronquées antérieurement 6 A.....................................................................................................................................................................7 - au moins quelques unes des plaques neurales alternativement quadrilatéraux et octogonaux
  • 28. 27 - extrémités supérieures des plaques pleurales alternativement larges et étroites 6 B.....................................................................................................................................................................8 - plaques neurales hexagonales - extrémités supérieures des plaques pleurales non tour à tour larges et étroites 7 A...................................................................................................................................................... TESTUDO - écailles supranasales présentes - écaille nucale présente - pas plus d'un tubercule sur chaque cuisse - écaille supracaudale simple ou divisée transversalement - lobe postérieur du plastron des adultes au moins quelque peu mobile dans un ou deux sexes - prootic généralement dissimulé en partie dorsale par les pariétales 7 B..............................................................................................................................................GEOCHELONE - écailles supranasales absentes - écaille nucale présente ou absente - plus de 3 tubercules sur chaque cuisse - 2 écailles supracaudales : une antérieure embrassant une postérieure, plus petite - lobe postérieur du plastron toujours rigide - prootic généralement bien visible en partie dorsale 8 A.......................................................................................................................................................ACINIXYS - maxillaire avec une crête broyeuse - surface dorsale de la queue recouverte d'une écaille aplatie 8 B ... (c) Chelydridae 1 A...........................................................................................................................................MACROCLEMYS - écailles supramarginales présentes - yeux sur le côté de la tête - leurre en forme de ver de terre sur le plancher de la bouche 1 B....................................................................................................................................................CHELYDRA - écailles supramarginales absentes - yeux inclinés vers le sommet de la tête - pas de leurre sur le plancher de la bouche (d) Platysternidae Un seul genre......................................................................................................................... PLATYSTERNON (e) Kinosternidae 1 A.....................................................................................................................................................................2 - entoplastron absent - généralement 11 (parfois 10) écailles ventrales présentes 1 B ... 2 A.............................................................................................................................................KINOSTERNON - plastron large ou légèrement réduit - suture entre les écailles pectorales généralement très courte - plastron arrondi antérieurement - 2 charnières ventrales entièrement fonctionnelles chez les adultes 2 B ...
  • 29. 3°- Clé des espèces Elle n’est pas proposée ici mais on peut se référer à l'Encyclopédie des Tortues de Pritchard (36). Conclusion du d. Les clés dichotomiques sont complexes mais ce sont parfois les seuls moyens de faire la diagnose d’une espèce rare. e. Description des principales espèces et sous-espèces de tortues rencontrées en captivité (1) (14) (27) (31) Connaissant la famille et le genre, on peut essayer de déterminer l’espèce et éventuellement la sous-espèce grâce à son signalement. Nous décrirons ici la taille, la forme puis la couleur des espèces et sous-espèces qui nous paraissent les plus fréquentes en captivité (voir l’annexe “Description de quelques tortues”). 28 (f) Chelidae 1 A........................................................................................................................................................CHELUS - tête très plate, décorée par de nombreuses houppes et excroissances charnues - nez se terminant par un tube respiratoire utilisé comme un tuba 1 B ... (g) Pelomedusidae 1 A.....................................................................................................................................................PELUSIOS - lobe frontal du plastron attaché par une charnière - mésoplastrons avec une ligne de contact médiale 1 B.....................................................................................................................................................................2 - plastron rigide - mésoplastrons bien séparés 2 A..............................................................................................................................................PELOMEDUSA - antérieurs avec 5 griffes - plaques osseuses de la carapace minces, avec une large fontanelle au milieu du plastron 2 B ... (h) Trionychidae 1 A ... 1 B.....................................................................................................................................................................4 - plastron sans volets flexibles protégeant les membres antérieurs - seulement 4 callosités ventrales 4 A ... 4 B.......................................................................................................................................................TRIONYX - arcade osseuse devant l'oeil plus étroite que le diamètre de l'orbite
  • 30. 29 ANNEXE “DESCRIPTION DE QUELQUES TORTUES” 1°- Emydidae (a) Pseudemys scripta elegans : "Tortue (dite) de Floride", tortue à tempes rouges * À l'âge adulte, elle mesure en général entre 12,5 et 20 cm, parfois jusqu'à 30 cm. * La dossière est ovale et aplatie, avec une légère carène vertébrale dentelée vers l'arrière. Les mâles possèdent de très longues griffes sur les antérieurs. * Il existe pratiquement toujours une bande rougeâtre de chaque côté de la tête, caractéristique propre de cette sous-espèce. La dossière varie du vert olive au brun, avec des motifs formés de lignes, de barres jaunes, de réticulations et de taches ovales. Le plastron peut être jaune. Il peut présenter des motifs (taches rondes ou dessins réticulés). Les marques sombres du plastron sont toujours délimitées par plusieurs lignes caractéristiques. Avec l'âge, la carapace peut foncer, ainsi que la tête, les membres et la queue. Dans les cas extrêmes, les tortues peuvent devenir complètement noires (mélanisme). (b) Pseudemys floridana : (Vraie) Tortue de Floride * Elle mesure de 30 à 40 cm. * La dossière est ornée de figures souvent très complexes, composées de lignes noires, vertes et jaunes, parfois rouges, sinueuses ou brisées. Le plastron est blanchâtre, jaune, rouge ou orangé. Il peut y avoir des taches noires. (c) Chrysemys picta : Tortue peinte * Elle peut atteindre 20 cm. La femelle est plus grosse que le mâle généralement. * La dossière est de forme ovale, lisse, aplatie, dépourvue de carène. Les mâles possèdent de très longues griffes aux pattes antérieures. * La dossière est vert olive et noire, ornée de figures ravissantes, rouges, jaunes, noires ou vert olive. Les sutures des écailles dorsales sont bordées de jaune, de vert olive ou de rouge. Des croissants et des barres rouges apparaissent sur les écailles marginales. Le plastron est jaune ou rouge. Il est uni ou avec une figure médiane plus ou moins étendue. Le cou, les pattes et la queue sont striés de lignes rouges et jaunes. Remarque : On distingue 4 sous-espèces :
  • 31. 30 Chrysemys picta dorsalis : Elle possède une large ligne longitudinale rouge sur la dossière. Chrysemys picta belli : Sur le plastron se trouve un dessin foncé qui projette des ramures le long des sutures des écailles. Chrysemys picta picta : Les écailles dorsales sont alignées en trois rangées transversales relativement droites (chez les autres sous-espèces, les écailles sont disposées de façon alterne). Chrysemys picta marginata : Elle ressemble beaucoup à la précédente mais les écailles dorsales ne sont pas alignées de façon transversale. Le plastron est orné d'une tache noire de taille, de forme et d'intensité variables. Habituellement cette marque ovale atteint toutes les écailles et elle est deux fois plus petite que le plastron lui-même. (d) Graptemys geographica : Tortue géographique * La femelle mesure de 18 à 27 cm, le mâle de 10 à 16 cm. * La carapace est légèrement aplatie. Elle est dotée d'une carène vertébrale et dans certains cas, celle-ci présente des projections dirigées vers l'arrière, rappelant les dents d'une scie. Cette carène est plus marquée chez les jeunes. Elle s'estompe très nettement chez les femelles, alors qu'elle tend à persister chez le mâle. * L'enchevêtrement de lignes jaunes sur la dossière ressemble à une carte de géographie. C'est chez les jeunes qu'on trouve les dossières aux plus beaux motifs. Les mâles ont tendance à garder ces motifs alors que les femelles les perdent graduellement et que leur carapace se macule de pigments noirs. Les membres et la tête sont mis en valeur par des figures imitant un dédale de lignes pâles et foncées ainsi que des tourbillons. (e) Graptemys kohni : Tortue à crête dorsale du Mississippi * La femelle mesure 25 cm, la taille du mâle est de 15 cm. * La dossière est tectiforme. Les deuxième et troisième écailles vertébrales sont légèrement carénées. Les marginales postérieures des jeunes sont fortement découpées en dents de scie. * La dossière est brun grisâtre ou vert olive avec d'étroites lignes courbes jaune pâle ou verdâtres qui forment un dessin réticulé. Le plastron est jaune vert très pâle. (f) Graptemys pseudogeographica : Fausse tortue géographique Elle ressemble beaucoup à Graptemys kohni mais la marque derrière l’oeil est une barre plus courte et plus large. Cette marque peut même être en forme de tache. (g) Malaclemys terrapin : Tortue à dos diamanté * Elle mesure environ 20 cm et même parfois plus chez les femelles. * La dossière est profondément sillonnée.
  • 32. 31 * La dossière va du brun clair au brun foncé. On a généralement sur chaque écaille des anneaux irréguliers concentriques plus sombres. Le plastron est gris verdâtre, jaune ou orangé, parfois marqué de zones sombres. (h) Clemmys insculpta : Tortue des bois * Elle mesure de 14 à 19 cm, jusqu'à 25 cm. * La dossière est très rugueuse. Chaque écaille prend la forme d'une pyramide soulevée en une série de sillons et de crêtes concentriques. * La dossière est brune tandis que le plastron est jaune, décoré de taches noires habituellement présentes à l'extrémité des écailles. Le cou et les antérieurs sont rouge orangé. (i) Terrapene carolina : Tortue boîte orientale (2) (11) * Elle mesure de 10 à 21,5 cm. * La dossière est bombée et pourvue d'une carène. Le plastron possède une charnière qui permet la fermeture complète de la carapace. La dossière est généralement plus longue que le plastron. * La dossière est de couleur très variable selon les sous-espèces : jaune, orange ou vert foncé sur fond noir ou brun avec prédominance de couleurs pâles ou au contraire foncées. Le plastron est de couleur chair à brun foncé, jaune, orange ou vert olive, avec ou sans figures. La tête et le cou sont bruns, plus ou moins ornés de taches ou de barres jaunes ou oranges. L'iris des mâles est habituellement rouge tandis qu'il est brunâtre chez la femelle. Remarque : 4 sous-espèces peuvent se distinguer par dichotomie : 1A...................................................................................................................................... Terrapene carolina bauri - Le point culminant est généralement nettement en arrière du milieu de la dossière. - Souvent les motifs des écailles sont composés de longues lignes rayonnantes jaunes. - Il y a une bande incomplète jaune de chaque côté de la tête. 1B..............................................................................................................................................................................2 - Le point culminant est situé au milieu de la dossière. 2A................................................................................................................................Terrapene carolina triunguis - Les postérieurs ont généralement 3 griffes. - Il y a sur la face antérieure des membres antérieurs de nombreuses petites taches oranges ou jaunes. - La dossière généralement brunâtre peut porter de multiples lignes, ocelles ou taches, ou alors être uniformément colorée. - Les membres et le cou sont assez bruns. 2B..............................................................................................................................................................................3 - Les postérieurs ont généralement 4 griffes. 3A .................................................................................................................................... Terrapene carolina major - La carapace est allongée. - Les adultes sont de coloration très foncée, bruns ou noirs, avec souvent des bandes verticales claires.
  • 33. 32 - En général les écailles marginales postérieures sont nettement recourbées. 3B................................................................................................................................. Terrapene carolina carolina - La carapace est courte, large et bombée. - Les écailles marginales postérieures sont presque verticales (contrairement aux autres sous-espèces où les marginales se relèvent et s'écartent vers l'extérieur). - La coloration est très variable : jaune orange, brun olivâtre ou brun très foncé. (j) Terrapene ornata : Tortue boîte occidentale * Elle mesure de 10 à 14,5 cm. * La dossière est très bombée, dépourvue de carène. Le plastron est pourvu d'une charnière permettant la fermeture complète de la carapace, mais la dossière est plus courte ou égale au plastron. Le plastron des mâles est concave tandis que celui des femelles plat. * La dossière présente de longues lignes rayonnantes jaunes sur fond brun ou noir. Le plastron est également décoré de lignes rayonnantes jaunes (Terrapene carolina bauri, qui lui ressemble car elle a aussi des lignes rayonnantes jaunes sur la dossière, n’en a pas sur le plastron). L'iris du mâle est rouge tandis que celui des femelles est brun. (k) Emys orbicularis : Cistude d’Europe * Elle mesure de 15 à 25 cm. * La carapace est circulaire chez les jeunes et ovale chez les adultes. Le plastron présente une charnière en son milieu, avec des ponts flexibles qui le relie à la dossière. Mais cette charnière ne permet pas une fermeture complète de la carapace. Les pattes sont fortes et palmées, munies de longues griffes (5 aux antérieurs, 4 aux postérieurs). * La dossière est brun clair à noir et elle est finement mouchetée de petites taches ou de tirets jaunes formant des lignes serrées et rayonnantes. Le plastron est jaune pâle avec des taches irrégulières brunes recouvrant parfois toute l'étendue du plastron. La tête, le cou et les pattes présentent également des petites taches jaunes. (l) Cuora amboinensis : Tortue boîte de Malaisie * Sa taille va jusqu'à 20 cm. * La carapace est très bombée. Le plastron présente une charnière transversale qui confère une certaine mobilité aux lobes antérieurs et postérieurs mais ne permet pas l'obturation des 2 ouvertures de la carapace (contrairement aux Terrapene sp.). * La dossière est noire. Le plastron est blanchâtre avec de petites taches périphériques noires. La tête
  • 34. 33 est noire sur le dessus. Plusieurs lignes parallèles, larges et jaune vif ornent chaque côté de la tête et se prolongent sur le cou. (m) Cyclemys dentata * Elle mesure environ 25 cm. * La dossière est dentelée. * La carapace est généralement brune sur le dessus et jaunâtre dessous, avec d'étroites lignes rayonnantes noires, au moins sur le plastron. 2°- Testudinidae (a) Testudo hermanni : Tortue d'Hermann * Elle mesure de 12 à 20 cm. * La dossière est bombée avec un contour arrondi. L'écaille supracaudale est divisée en 2 par un sillon médian (sauf exception). Il n'y a pas de tubercules sur les cuisses. La queue se termine par une griffe cornée particulièrement développée chez le mâle. * La couleur de la dossière varie du jaune pâle au jaune d'or. Des taches noires souvent étendues ornent les écailles de la dossière. Le plastron est décoré de 2 bandes longitudinales de larges taches noires. Remarque : La sous-espèce que l’on trouve en France Testudo hermanni hermanni (anciennement T. h. robertmertensi) a une carapace plus haute et des motifs plus contrastés que Testudo hermanni boettgeri. De plus, elle a une tache claire derrière et dessous chaque oeil. (b) Testudo graeca : "Tortue grecque", tortue mauresque, tortue turque * Elle mesure de 20 à 30 cm. * Sa dossière est bombée et son contour est plutôt quadrangulaire. La face postérieure de chaque cuisse porte un gros tubercule conique. Chez les femelles assez âgées, le lobe postérieur du plastron est mobile. L'écaille supracaudale est impaire. * La dossière va du jaune pâle au brun olivâtre et elle présente une ornementation brune ou noirâtre. Remarque : 2 des sous-espèces se différencient par les caractères suivants : Testudo graeca graeca : Les avant-bras sont recouverts de grosses écailles claires. La dossière est jaune pâle et la tête est tachetée de noir et de jaune. Testudo graeca ibera : La dossière est un peu moins bombée et plus quadrangulaire encore que celle des autres sous-espèces. Elle est étirée vers l'arrière chez les vieux individus. On trouve des taches sombres plus étendues aussi bien sur la dossière que sur le plastron. Avec l'âge ces taches peuvent recouvrir toute la surface. Le dessus de la tête est uniformément noirâtre, ou jaune sale.
  • 35. 34 (c) Testudo marginata : Tortue liserée * Elle mesure de 25 à 35 cm. * La carapace est allongée, les rebords postérieurs et antérieurs sont relevés comme les rebords d'une cloche. La carapace s'étire au cours de la croissance et semble se resserrer sur les côtés. * La carapace est presque uniformément noire chez les individus âgés. (d) Testudo horsfieldi : Tortue d'Horsfield, tortue des steppes * Elle mesure de 20 à 28 cm. * La carapace est presque circulaire et beaucoup plus plate que celle de Testudo graeca. Les dessins sont moins nets. Les écailles vertébrales sont larges et aplaties. Il y a une griffe cornée à l'extrémité de la queue. Les pattes antérieures ne sont munies que de 4 griffes. * La dossière va du jaune au vert avec des écailles plus ou moins sombres au centre. Le plastron est généralement orné de taches très étendues. (e) Geochelone sulcata : Tortue striée * Elle mesure jusqu'à 75 cm. * La dossière est très plate. Les écailles dorsales sont ornées de sillons concentriques bien marqués. On trouve de robustes piquants cornés partiellement ossifiés à leur base sur les cuisses et au rebord arrière des postérieurs. Les écailles cornées que portent les antérieurs sont elles aussi remarquablement résistantes. * La carapace est d'un jaune assez uniforme. (f) Geochelone elegans : Tortue étoilée * Elle mesure jusqu'à 35 cm. * Les écailles sont ornées de rayons jaunes, partant de l’aréole, sur un fond noirâtre. (g) Geochelone radiata : Tortue rayonnée * Elle mesure environ 50 cm. * La carapace est fortement bombée. Les écailles sont généralement planes mais elles sont parfois soulevées en pyramides, surtout chez les individus élevés en captivité. * La dossière possède des écailles noires et brillantes avec une aréole et des rayons jaune vif. Elle devient grisâtre et les dessins jaunes s'effacent avec l'âge. Le plastron présente des bandes jaunes qui s'élargissent et se confondent vers la suture médiane. (h) Geochelone carbonaria : Tortue charbonnière * Elle peut mesurer jusqu'à 50 cm.
  • 36. 35 * Sa dossière est allongée et les écailles vertébrales sont aplaties. * La dossière est noire à l'exception de taches jaune orangé. Le plastron est jaune ou orangé, orné d'une macule médiane noire plus ou moins étendue. (i) Geochelone elongata : Tortue à tête jaune * Elle mesure moins de 30 cm. * La dossière est allongée chez les adultes. Elle est arrondie et fortement dentelée chez les jeunes. Elle possède généralement une écaille nucale. * La carapace est jaune verdâtre, la tête plus claire. Les écailles dorsales et ventrales sont irrégulièrement tachées de noir. (j) Geochelone pardalis : Tortue léopard * Elle mesure 70 cm et plus. * La dossière est massive. Elle est fortement convexe et renflée latéralement. * La dossière a une coloration de base jaune pâle, plus sombre chez les jeunes, sur laquelle se détachent de nombreuses petites taches irrégulières mais nettes, de couleur brun noirâtre. Le plastron est à peine tacheté. (k) Acinixys planicauda * C'est une tortue de petite taille (12 à 14 cm). * Elle est assez plate. * La carapace est brun foncé et ornée sur chaque écaille de larges rayons jaunes. (l) Chersine angulata : Tortue à soc * Sa taille va de 12 à 20 cm (et même 25 cm). * La dossière de l'adulte est allongée, étroite et convexe. Le plastron se prolonge antérieurement par un soc épais, tronqué ou arrondi, formé par l'union des écailles gulaires. * La dossière est jaune pâle ou rougeâtre. (m) Gopherus polyphemus : Tortue du désert * Elle mesure en moyenne 25 cm, jusqu'à 35 cm. * Les antérieurs sont aplatis en forme de pelle. Chez les mâles, les écailles gulaires antérieures se prolongent en forme de spatule. Elles servent à retourner l'adversaire sur le dos lors de combats entre rivaux.
  • 37. 36 * La carapace est brun foncé à noir, avec des taches brun clair. La tête et les pattes sont noir brillant. (n) Kinixys belliana : Tortue à dos articulé des savanes * Sa taille est d'environ 20 cm. * La dossière est longue, haute et articulée, la partie postérieure pouvant se rabattre vers le bas. La bordure de la carapace n'est pas dentelée. Le plastron est très développé et forme à l'avant un lobe proéminent, relevé et fortement épaissi. On trouve 4 griffes aux antérieurs. * Les écailles dorsales sont uniformément colorées d'une teinte qui peut varier du jaune au brun. Elles sont ornées d'une figure plus ou moins rayonnante. Le plastron est jaunâtre, marqué ou non de stries rayonnantes sombres. (o) Malacochersus tornieri : Tortue plate d'Afrique orientale ou tortue galette * Elle mesure environ 18 cm. * La carapace des adultes est flexible et extrêmement aplatie. Sa hauteur ne représente normalement que le quart de la longueur. Son contour est quadrangulaire. * La carapace des jeunes est jaune pâle, seules les écailles dorsales sont bordées de brun foncé. La carapace des adultes se couvre irrégulièrement de brun, interrompu par des rayons jaune pâle, plus ou moins nets, issus des aréoles. 3°- Chelydridae (a) Chelydra serpentina : Tortue hargneuse * Elle mesure 20 à 30 cm (jusqu'à 50 cm). Avec la tête et la queue elle peut mesurer jusqu'à 1 m. Son poids moyen à l'âge adulte varie de 4,5 à 16 kg (et même jusqu'à 39 kg en captivité). * La dossière est très rugueuse et elle est dotée de 3 carènes longitudinales qui s'estompent avec l'âge. Le plastron est réduit et cruciforme, et reste longtemps souple. La tête est large et porte 2 barbillons chez Chelydra serpentina serpentina. Le cou est très long. La queue est aussi longue que la dossière et couverte de tubercules épineux. Les membres sont puissants, recouverts d'une peau granuleuse et ils ne sont guère protégés par la carapace. * La dossière d'abord brun noirâtre s'éclaircit progressivement. Le plastron est d'abord gris ponctué de blanc, puis il devient blanchâtre chez l'adulte. La tête est brun foncé, parfois tachetée. Les membres sont grisâtres. (b) Macroclemys temmincki : Tortue alligator du sud-est des États-Unis * Elle atteint 40 à plus de 60 cm et elle peut peser jusqu’à 100 kg. * Elle ressemble à la précédente mais son cou est peu allongé et sa queue sans tubercules remarquables. Elle possède une grosse tête triangulaire avec des mâchoires très puissantes et un appendice rougeâtre en forme de ver sur la langue (il lui permet de chasser à l’affût la bouche ouverte). Les yeux sont nettement sur les côtés de la tête. Les écailles dorsales sont en forme de pyramides alignées. Les membres sont épais et granuleux.
  • 38. 37 * Elle est brun grisâtre, ce qui lui permet de se confondre avec son entourage quand elle chasse à l’affût. 4°- Platysternidae : Platysternon megacephalum : Tortue à grosse tête * La dossière mesure environ 20 cm. * La carapace est très déprimée, échancrée en avant, arrondie à l'arrière. Elle est faiblement carénée chez les jeunes. La tête est proportionnellement énorme, le dessus recouvert d'une seule plaque écailleuse très dure. Les mâchoires sont tranchantes et crochues. Les membres se terminent par de fortes griffes pointues. * La dossière est brun vert ou brun rouge, parfois tachée de noir. Le plastron est brun clair, jaune, orange ou rougeâtre. 5°- Kinosternidae, Kinosternon subrubrum : Tortue des marais * Elle mesure de 8 à 12,5 cm. * La dossière présente 3 faibles carènes chez les jeunes, elle est lisse chez l'adulte. Le plastron possède 2 charnières transversales distinctes, en avant et en arrière des écailles abdominales. Il est modérément large et il est échancré à l'arrière. * La dossière est brune ou noire, le plastron jaune, parfois taché. La tête est brun foncé, tachetée de clair ou marquée de 2 bandes latérales (Kinosternon subrubrum hippocrepis). 6°- Chelidae, Chelus fimbriatus : Matamata * Elle mesure au maximum 40 cm. * La dossière a un contour quadrangulaire et dentelé à l'arrière. Les écailles sont bossues, striées et rugueuses. Le plastron est étroit. Le cou est long et large, ses côtés étant bordés de franges de peau. La gorge porte des lambeaux de peau plus ou moins ramifiés. La tête large, triangulaire et aplatie se termine par une petite trompe. Les yeux sont minuscules. * La dossière est colorée de plusieurs tons de brun. Le plastron est marqué de taches rayonnantes brunes, rougeâtres ou jaunâtres. Le cou est marqué de bandes longitudinales brunes et roses, plus pâles sur le dessous. 7°- Pelomedusidae (a) Pelusios castaneus * Elle mesure 20 à 25 cm. * La dossière est basse et non dentelée. Contrairement aux autres Pleurodires le lobe antérieur du plastron est mobile et peut se rabattre avec force contre la dossière. La tête est large. * La dossière varie du gris au brun noirâtre. Le plastron est jaunâtre, souvent marqué de taches anguleuses mal délimitées et de couleur brune. Le dessus de la tête est jaune verdâtre, marqué de petites vermiculures caractéristiques brun foncé. Les membres, la queue, le cou et la gorge sont gris ou jaunâtres.
  • 39. Connaissant les principales espèces, on peut ainsi éviter d’avoir recours aux clés dichotomiques si complexes. Conclusion du 1. La diagnose d’une tortue est parfois compliquée mais elle est importante pour connaître ses besoins. Or, les espèces de tortues sont très nombreuses. On peut apprendre à reconnaître les plus fréquentes. Pour les autres, il faut faire une diagnose par étape grâce à des clés dichotomiques. 2. Origine géographique des espèces de tortues Nous étudirons dans ce chapitre la répartition mondiale des différentes familles puis la 38 (b) Pelomedusa subrufa : Tortue à cou caché d'Afrique * Elle mesure plus de 25 cm. * Le contour de la carapace est plutôt quadrangulaire. La dossière n'est pas carénée, le plastron est rigide. Le cou est un peu plus long que Pelusios sp. * Généralement, le dessus du corps est brun olivâtre et le dessous est plus clair. Le plastron est jaunâtre. La face inférieure des membres et le cou sont blanchâtres. Les sutures et parfois toute la surface des écailles de la carapace peuvent être tachées de couleur sombre. 8°- Trionychidae Ce sont des tortues à très long cou. La tête, prolongée par une trompe, peut être entièrement dissimulée dans la carapace. Le pourtour de la carapace, incomplètement ossifiée, est souple. Chaque patte est terminée par 3 griffes. (a) Trionyx ferox : Tortue molle de Floride * La femelle mesure de 20 à 50 cm, le mâle de 15 à 29 cm. * La dossière présente plusieurs protubérances planes, de faible relief. * Elle est foncée, vert brun ou gris brunâtre. Sa coloration est presque uniforme mais peut parfois être soulignée de taches foncées. (b) Trionyx spiniferus : Tortue molle à épines * Le mâle mesure entre 12,5 et 23,5 cm, la femelle entre 18 et 43 cm. * Chez le mâle, la dossière est dotée de multiples petits grains qui lui donnent la texture du papier à poncer. Sa bordure antérieure est couverte de projections épineuses. Chez la femelle, la dossière est lisse mais quelques épines sont présentes le long de son bord antérieur. * Le mâle est gris olivâtre ou brun jaunâtre. Sa dossière est ornée de petits ocelles, surtout au centre. Chez la femelle, les taches à centre clair et à bord foncé des jeunes sont remplacées peu à peu par des éclaboussures brunes de tailles variables. Le plastron est jaunâtre. La tête, le cou, les membres et la queue sont couverts de raies ou de taches claires.
  • 40. situation plus précise de quelques espèces. Nous verrons quelles indications l’origine géographique peut donner. a. Répartition mondiale sommaire des tortues (3)(14)(28)(31)(36) Nous présenterons ici la distribution des différents genres de tortues à l’échelle d’un continent (voir le tableau II). 3 familles se retrouvent chacune sur 4 continents : ce sont les Emydidae, les Testudinidae et les Trionychidae. Les Chelidae existent en Amérique et en Océanie. Les Pelomedusidae vivent en Afrique et en Amérique. Les Chelydridae, les Kinosternidae et les Dermatemyidae sont présentes en Amérique. Les Platysternidae existent en Asie et les Carettochelyidae en Océanie. Enfin les Cheloniidae et les Dermochelydae vivent dans les océans et dans certaines mers, entre environ 60 ° de latitude nord et 40 °sud. Les tortues sont donc présentes sur les 5 continents mais elles ne vivent pas en Arctique ni en Antarctique. b. Répartition géographique des principales espèces de tortues Dans l’annexe “Répartition géographique de quelques tortues” nous présenterons l’origine géographique précise des principales espèces. 39
  • 41. 40 Europe Afrique Asie Amérique Océanie océans Emydidae X X X X Emys X X X Mauremys X X X Cuora X Cyclemys X Notochelys X Hardella X Morenia X Geoclemys X Heosemys X Geoemyda X Annamemys X Sacalia X Melanochelys X Orlitia X Siebenrockiella X Malayemys X Hieremys X Chinemys X Batagur X Ocadia X Kachuga X Callagur X Pseudemys X Chrysemys X Graptemys X Malaclemys X Clemmys X Terrapene X Emydoidea X Deirochelys X Rhinoclemys X Testudinidae X X X X Testudo X X X Acinixys X Chersine X Kinixys X Malacochersus X Pyxis X Homopus X Psammobates X Geochelone X X X Gopherus X Tableau II : Répartition des différents genres de tortues par continent
  • 42. 41 Europe Afrique Asie Amérique Océanie océans Chelydridae X Chelydra X Macroclemys X Platysternidae X Platysternon X Kinosternidae X Kinosternon X Sternotherus X Staurotypus X Claudius X Chelidae X X Chelus X Hydromedusa X Platemys X Batrachemys X Phrynops X Mesoclemmys X Chelodina X Elseya X Emydura X Pseudemydura X Pelomedusidae X X Pelusios X Pelomedusa X Erymnochelys X Podocnemis X Peltocephalus X Trionychidae X X X X Cycloderma X Cyclanorbis X Trionyx X X X Lissemys X Pelochelys X X Chitra X Dermatemyidae X Dermatemys X Carettochelyidae X Carettochelys X Cheloniidae X Eretmochelys X Chelonia X Caretta X Lepidochelys X Dermochelydae X Dermochelys X Tableau II : Répartition des différents genres de tortues par continent (suite)
  • 43. 42 ANNEXE “RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DE QUELQUES TORTUES” 1°- Emydidae (a) Pseudemys scripta elegans, "tortue de Floride", tortue à tempes rouges : centre et sud des États-Unis, extrême nord-est du Mexique, quelques colonies dans le nord-est des États-Unis (b) Pseudemys floridana, tortue de Floride : sud-est des États-Unis (c) Chrysemys picta, tortue peinte : sud du Canada et États-Unis, à l’exception du sud-ouest (d) Graptemys geographica, tortue géographique : est des États-Unis et sud-est du Canada (extrême sud du Québec et de l’Ontario) (e) Graptemys kohni, tortue à crête dorsale du Mississippi : centre-est des États-Unis (bassin du Mississippi, du centre des États-Unis au golfe du Mexique) (f) Graptemys pseudogeographica : centre des États-Unis (g) Malaclemys terrapin, tortue à dos diamanté : littoral atlantique des États-Unis, depuis le Massachussets jusqu’au Texas (h) Clemmys insculpta, tortue des bois : sud du Canada (Nouvelle-Écosse et sud du Québec), nord-est des États-Unis (i) Terrapene carolina, tortue-boîte orientale : est de l’Amérique du Nord, du sud-est du Canada (sud de l’Ontario) au Mexique (j) Terrapene ornata, tortue-boîte occidentale : centre et centre-sud des États-Unis, nord du Mexique (k) Emys orbicularis, cistude d'Europe : centre et sud de l’Europe, ouest de l’Asie et nord-ouest de l’Afrique (l) Cuora amboinensis, tortue-boîte de Malaisie : sud de la péninsule Indochinoise ; péninsule Malaise et Indonésie (îles de la Sonde), jusqu’aux Philippines (m) Cyclemys dentata : péninsules indochinoise et malaise ; Indonésie (Sumatra, Java, Bornéo) et Philippines 2°- Testudinidae (a) Testudo hermanni, tortue d'Hermann : Europe (1)Testudo hermanni boettgeri : toute la péninsule des Balkans jusqu’au sud de la Roumanie et en Yougoslavie, ainsi que le sud de l’Italie (2)Testudo hermanni hermanni : Italie (Toscane, Sardaigne), France (Maures, Corse) et Espagne (Baléares) (b) Testudo graeca, "tortue grecque", tortue mauresque, tortue turque (1) Testudo graeca graeca : sud du bassin méditerranéen (sud de l’Espagne et Afrique du
  • 44. 43 Nord, du Maroc jusqu’en Libye) (2) Testudo graeca terrestris : de la Libye à la Syrie (3) Testudo graeca ibera : Balkans, Asie Mineure, Caucase et jusqu’en Iran (c) Testudo marginata, tortue liserée : Grèce et sud de l’Albanie, Sardaigne (d) Testudo horsfieldi, tortue d'Horsfield, tortue des steppes : en Asie centrale, du nord de la Mer Caspienne à la frontière sino-soviétique et du sud de l’Iran au Pakistan (e) Geochelone sulcata, tortue striée : Sahara (f) Geochelone elegans, tortue étoilée : Péninsule Indienne et Ceylan (g) Geochelone radiata, tortue rayonnée : sud de Madagascar (h) Geochelone carbonaria, tortue charbonnière : Amérique du Sud, de l’est du Panama au nord de l’Argentine en évitant le cours supérieur de l’Amazone (i) Geochelone elongata, tortue à tête jaune : du nord-est de l’Inde à la péninsule Indochinoise, jusqu’au nord de la Malaisie (j) Geochelone pardalis, tortue léopard : Geochelone pardalis babcocki : Afrique orientale et méridionale (depuis le sud du Soudan et de l’Éthiopie jusqu’en Angola) et Afrique du Sud (k) Acinixys planicauda : Madagascar (l) Chersine angulata, tortue à soc : Afrique du Sud et Namibie (m) Gopherus polyphemus, tortue du désert : sud-est des États-Unis (n) Kinixys belliana, tortue à dos articulé des savanes : Afrique (du Sénégal à la Somalie, à l’Afrique du Sud et à l’Angola) ; Madagascar (o) Malacochersus tornieri, tortue plate d'Afrique orientale : Tanzanie et Kenya 3°- Chelydridae (a) Chelydra serpentina, tortue hargneuse : de l’est des États-Unis, jusqu’aux Montagnes Rocheuses ; au nord elle atteint le Canada, au sud le Mexique, puis d’une façon sporadique, l’Amérique Centrale, la Colombie et l’Équateur (b) Macroclemys temmincki, tortue alligator : sud-est des Etats-Unis 4°- Platysternidae Platysternon megacephalum, tortue à grosse tête : Sud-Est de l’Asie (Sud de la Chine, Birmanie, Indochine, Thaïlande) 5°- Kinosternidae Kinosternon subrubrum, tortue des marais : sud-ouest des États-Unis (du Texas au Connecticut)
  • 45. Conclusion du 2. Le continent d’origine permet d’éliminer des familles ou des genres de tortues pour la diagnose. L’origine géographique précise de l’espèce permet de vérifier la diagnose et de connaître son climat d’origine. 3. Détermination du sexe d’une tortue (13) Certains problèmes pathologiques dépendent du sexe. La reconnaissance des mâles et des femelles peut se faire, quand la maturité sexuelle est atteinte, en fonction de critères morphologiques mais également en fonction de comportements sexuels différents. a. Maturité sexuelle des tortues La détermination du sexe n’est possible qu'à partir de la maturité sexuelle des tortues. Elle intervient à des âges différents selon les espèces (voir le tableau III). Le sexe est donc certain à 6 ans chez les tortues de Floride, à 7 ans chez Terrapene carolina et à 14 ans chez la tortue d’Hermann. 44 6°- Chelidae Chelus fimbriatus, matamata : Nord de l’Amérique du Sud (bassins de l’Orénoque et de l’Amazone, Guyane) 7°- Pelomedusidae (a) Pelusios castaneus : Afrique tropicale et du Sud ; Madagascar (b) Pelomedusa subrufa, tortue à cou caché d'Afrique : toute l’Afrique exceptée la forêt, Madagascar et Seychelles 8°- Trionychidae (a) Trionyx ferox, tortue molle de Floride : sud-est des États-Unis (Floride, Géorgie, Caroline du Sud) (b) Trionyx spiniferus, tortue molle à épines : sud du Canada, centre et est des États-Unis, nord du Mexique mâle femelle Pseudemys scripta elegans 1-5 ans 3-6 ans Terrapene carolina 5-7 ans5-7 ans Testudo hermanni 10-13 ans 13-14 ans Tableau III : Âge de la maturité sexuelle de quelques espèces (13) (26)
  • 46. b. Dimorphisme sexuel chez les tortues Certaines différences existent chez toutes les espèces. D’autres sont spécifiques. Les critères existant chez la plupart des espèces sont décrits dans la figure 6. Le mâle est plus petit et sa queue est relativement longue et large avec un orifice cloacal situé au-delà du bord postérieur de la dossière. Les différences sexuelles supplémentaires concernant certaines espèces sont présentées dans la figure 7. Le plastron du mâle est concave chez les tortues d’Hermann et les tortues grecques et leur écaille supracaudale est incurvée en crochet tendant à recouvrir partiellement la queue. Les tortues de Floride mâles ont des griffes aux antérieurs nettement plus longues, une tête plus allongée, une couleur généralement plus sombre et une carapace aux bords bien parallèles (la femelle a une tête et une carapace plus arrondies). Chez les tortues boîtes américaines, l’iris du mâle est rouge (ou rose), celui de la femelle brun. Il peut y avoir d’autres différences de forme ou de coloration entre mâles et femelles chez d’autres espèces (voir le 1. e.). c. Comportement sexuel des tortues Mâles et femelles ont des comportements sexuels différents. * Les mâles peuvent extérioriser leur pénis. Ils font des parades. Chez Testudo hermanni, le mâle fait des hochements de tête devant la femelle, lui percute la carapace, lui mord les pattes ; il peut se battre avec d'autres mâles. Chez Pseudemys scripta elegans, le mâle nage à reculons devant la femelle en faisant vibrer ses membres antérieurs devant lui. Les mâles effectuent des chevauchements. Cependant ces derniers peuvent être fréquents chez les femelles de certaines espèces comme Testudo graeca. C’est une cause fréquente de confusion du sexe pour leur propriétaire. * Les femelles peuvent pondre des oeufs. La ponte est parfois précédée d’une agitation importante, correspondant à la recherche d’un lieu de ponte, et de grattages du substrat. Conclusion du 2. : À partir de la maturité sexuelle, le sexe des tortues est donc assez facile à déterminer chez Pseudemys scripta elegans, Terrapene sp., Testudo hermanni et Testudo graeca, espèces fréquemment rencontrées en captivité. 4. Évaluation de l'âge d’une tortue Quand on ignore la date de naissance d'une tortue, on dispose de plusieurs critères pour déterminer son âge. a. Stries concentriques sur la carapace Des stries concentriques se forment chaque année sur les écailles. Elles correspondent à l'arrêt de croissance pendant l'hibernation dans les pays tempérés 45
  • 47. 46
  • 48. 47 mâle femelle Testudo hermanni, Testudo graecaTestudo hermanni, Testudo graeca plastron concave (la concavité du plastron du mâle correspond à la convexité de la dossière de la femelle pendant l'accouplement) plastron plan ou convexe écaille supracaudale incurvée en crochet tendant à recouvrir partiellement la queue (elle permet au mâle de se fixer sur la femelle pendant l'accouplement) Pseudemys scripta elegansPseudemys scripta elegans griffes 3 et 4 des antérieurs nettement plus longues tête plus fine, plus allongée tête plutôt arrondie couleur généralement plus sombre carapace aux bords bien parallèles carapace plus ronde Terrapene sp.Terrapene sp. iris rouge (ou rose) Figure 7 : Dimorphisme sexuel chez Testudo hermanni, Testudo graeca, Pseudemys scripta elegans et Terrapene sp. (39)
  • 49. ou pendant l'estivation dans les pays chauds. Ces stries sont bien marquées chez les tortues d'Hermann et les tortues grecques mais beaucoup moins chez les tortues boîtes américaines et encore moins chez les tortues d'eau. De plus, les premières stries finissent par s'effacer à la longue (au-delà de 15 ans chez les tortues d'Hermann et les tortues grecques). Enfin, ces stries n'existent pas chez les tortues entretenues à température constante tout au long de l'année. Les stries des écailles constituent donc un moyen séduisant et populaire pour déterminer l'âge, mais souvent décevant en réalité. b. Poids La croissance des tortues est continue dans des conditions normales. Cependant elle est plus rapide les premières années puis elle tend à ralentir. Le poids est donc proportionnel à l'âge et peut constituer un moyen d'évaluer ce dernier. Cependant, en captivité, la croissance est très influencée par les conditions d'entretien. De plus elle diffère selon le sexe et l'individu. Par ailleurs, le poids instantané peut varier sensiblement en fonction de l'état de réplétion de la vessie et du tube digestif. Les chiffres donnés dans le tableau IV ne sont qu'une moyenne établie sur différents individus des 2 sexes vivant dans de bonnes conditions. Pour les tortues de Floride, voir le tableau V et la figure 8 qui donnent les poids maximums des mâles et des femelles en fonction de leur âge. Les mâles dépassent rarement 600 g alors que les femelles peuvent atteindre 2,2 kg. Le poids n’est donc pas un critère fiable pour déterminer l’âge des tortues élevées en captivité. c. Taille La taille des tortues est également proportionnelle à l'âge. Cependant sa mesure n'est pas toujours facile ou précise. Il faut convenir d'une mensuration, par exemple la longueur maximale de la carapace, que l'on peut déterminer assez facilement à l'aide d'une toise. C'est la mensuration la plus courante et la plus objective. Mais elle est difficile à mesurer pour certaines espèces qui ne 48 1 2 3 4 5 6 7Pseudemys scripta elegans 95 230 285 335 Pseudemys floridana 85 170 175 390 520 775 Graptemys pseudogeographica 40 90 140 177 220 260 310 Cuora trifasciata 170 305 425 515 590 640 Trionyx spiniferus 95 145 190 225 250 Siebenrockiella crassicollis 140 255 340 400 465 525 Tableau IV : Poids moyen (g), à des âges différents (ans), de quelques espèces (37)
  • 50. peuvent pas se rétracter complètement dans leur carapace (Exemple : La tortue hargneuse). De plus, tout comme le poids, la taille varie en fonction des conditions d'entretien, du sexe et de l'individu. Pour les tortues de Floride, voir le tableau V et la figure 9 qui donnent les tailles maximales des mâles et des femelles en fonction de leur âge. Les mâles dépassent rarement 15 cm alors que les femelles peuvent atteindre 23 cm. Pour les tortues d’Hermann les chiffres donnés dans le tableau VI sont des moyennes. 49 longueur (cm) l h a poids (g) âge (ans)âge (ans)âge (ans) femelles mâles 5,0 25 0 0 6,0 40 0,1 0,2 7,0 60 0,25 0,45 8,0 80 0,35 0,75 9,0 100 0,45 0,95 10,0 150 0,65 1,45 11,0 210 0,8 2 12,0 280 1 2,8 13,0 360 1,2 3,6 14,0 460 1,45 5 15,0 570 1,7 11 16,0 710 2,1 11 17,0 860 2,5 11 18,0 1030 3 11 19,0 1230 3,6 11 20,0 1450 4,25 11 21,0 1680 5 11 22,0 1950 6,5 11 23,0 2225 13 11 Tableau V : Poids et tailles maximums des tortues de Floride en fonction de l’âge et du sexe Tableau VI : Longueur moyenne (mm) de la carapace de Testudo hermanni à des âges différents (ans) et selon le sexe (15) 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 mâle 32 37 45 60 75 85 95 101 106 111 115 140 154 femelle 32 37 45 60 75 85 98 107 117 124 130 160 176 40 50 163 167 188 194
  • 51. 50 Figure 8 : Courbe de croissance maximale des tortues de Floride 2300 2200 2100 2000 1900 1800 1700 1600 1500 1400 1300 1200 1100 1000 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0 P o i d s ( g r a m m e s ) Femelles Mâles 131211109876543210 Âge (années)
  • 52. 51
  • 53. La taille n’est donc pas non plus un critère fiable pour déterminer l’âge des tortues élevées en captivité. Conclusion du 4. L’âge peut être estimé en fonction des stries concentriques des écailles, du poids de la tortue et de sa taille. Mais comme aucun critère n’est fiable chez les tortues “domestiques”, il vaut mieux confronter les différents âges estimés. Conclusion du A. Les principales espèces rencontrées en captivité deviennent rapidement faciles à reconnaître. Chez la plupart, la détermination du sexe selon les différences morphologiques et comportementales est simple si la maturité sexuelle est atteinte. L’âge peut être estimé en confrontant plusieurs critères. B. MODE DE VIE NATUREL ET CONDITIONS D'ENTRETIEN DES PRINCIPALES ESPÈCES DE TORTUES RENCONTRÉES EN CAPTIVITÉ EN FRANCE (16) (27) (31) Même s’il est long à exposer, le mode de vie naturel des principales espèces rencontrées en captivité nous paraît important à présenter pour la consultation des tortues "domestiques". En effet il illustre les conditions d’entretien qui leur sont nécessaires. Les tortues d’eau douce sont les familles Emydidae (sauf Terrapene sp. et Rhinoclemys sp.), Chelydridae, Platysternidae, Dermatemyidae, Kinosternidae, Chelidae, Pelomedusidae, Trionychidae et Carettochelyidae. Les tortues terrestres sont Testudinidae, Terrapene sp. et Rhinoclemys sp. Les tortues marines sont les familles Cheloniidae et Dermochelydae. Ici, nous choisirons des exemples parmi les espèces les plus courantes en captivité en France. Pour chacune nous décrirons d'abord son mode de vie dans la nature puis les conditions minimales dans lesquelles elles doivent être en captivité, l'idéal étant toujours de reproduire au mieux les conditions naturelles (voir l’annexe “Biologie de quelques tortues”). 52 ANNEXE “BIOLOGIE DE QUELQUES TORTUES” 1. Emydidae a. Pseudemys sp. et Chrysemys sp. * Elles vivent dans des rivières à cours lent, les lacs, les étangs, surtout si le fond est recouvert de végétation. On les rencontre parfois dans l'eau saumâtre. Ce sont des tortues très aquatiques mais elles passent de longs moments hors de l'eau à se chauffer au soleil. Selon la latitude, elles hibernent ou elles n’hibernent pas. Les jeunes sont plutôt carnivores tandis que les adultes sont omnivores ou même exclusivement végétariens.
  • 54. 53 * Il faut un aquaterrarium aussi vaste que possible. Il doit être très propre (surtout l'eau) car ce sont des tortues très sensibles aux infections. L'eau doit être à 26-30 °C. La partie émergée doit être surmontée d'une lampe à I.R. qui la chauffe à 30-32 °C. Il faut également une lampe à U.V., surtout pour les nouveau-nés (allumée un quart d'heure par jour). On peut également utiliser un bassin en plein air pendant l'été, à condition qu'il y ait un abri qui évite que l'eau ne devienne pas trop chaude. Seules les espèces qui vivent dans des régions à hiver rigoureux ont besoin d'hiberner pendant quelques mois. Il faut une alimentation variée, riche en vitamines et en calcium. 1°- Pseudemys scripta * Les jeunes sont carnivores (insectes d'eau, crustacés, mollusques) alors que les adultes deviennent, surtout par nécessité, partiellement végétariens. * C'est une espèce frileuse et sensible aux erreurs d'entretien. Il lui faut des invertébrés vivants (vers de terre, escargots, insectes, larves d'insectes), des fruits de mer (moules, seiches, calmars), des poissons (éperlans, goujons...), des croquettes pour chats, de la viande, de la salade, etc. 2°- Pseudemys floridana : (Vraie) Tortue de Floride Les adultes sont presque exclusivement végétariennes et même les jeunes se nourrissent en grande partie de plantes. 3°- Chrysemys picta : Tortue peinte * Elles vivent dans les cours d'eau lents, les mares, les étangs, les lacs, riches en végétation. Elles hibernent dans le nord de son aire de répartition. Les jeunes se nourrissent principalement d'insectes et de larves. Les adultes mangent plutôt des plantes aquatiques. * L'aquarium doit avoir une température d'eau et d'air de 22 à 28 °C. Il faut de la lumière et le matin du soleil. b. Graptemys kohni : Tortue à crête dorsale du Mississippi * Elles habitent les cours d'eau importants mais lents, les lacs où il y a une abondante végétation aquatique. Elles peuvent se regrouper en grand nombre sur des supports émergés pour se chauffer au soleil. Extrêmement farouches, elles plongent au moindre signe de danger. Le régime alimentaire des jeunes est essentiellement carnivore : petits invertébrés, larves d'insectes, crustacés, mollusques. Elles deviennent peu à peu omnivores puis végétariennes. * En captivité, elles sont relativement délicates, aiment les expositions prolongées au soleil ou à défaut aux rayons de lampes I.R. et U.V. L'alimentation doit être au moins partiellement vivante (vers de vase, vers de farine, escargots, moules,