2. Mariage d’enfants
La pratique des mariages arrangés, forcés et précoces
dans le monde
Les mariages arrangés et forcés d’enfants
constituent des pratiques coutumières
préjudiciables à la santé des enfants.
Malheureusement, encore aujourd’hui et
partout dans le monde, de nombreux enfants
en sont encore victimes.
3. Définition
Dans certains pays, les mariages arrangés sont une tradition culturelle par
laquelle les familles choisissent elles-mêmes un époux ou une épouse pour
une personne. Très fréquemment, il arrive que la jeune femme ou le jeune
homme soit marié sans son consentement. Il s’agit alors d’un mariage
forcé.
Le mariage forcé constitue une violation des droits humains, car cette
pratique empêche les personnes de disposer librement de leur corps et de
décider de leur avenir. Cette pratique est donc totalement contraire au
principe même du mariage qui est la consécration d’une union librement
consentie de deux personnes. Les jeunes filles sont les plus concernées,
mais les garçons sont également victimes de cette pratique.
Les mariages forcés sont généralement aussi des mariages dits «précoces»
ou «d’enfants», c’est-à-dire une union forcée où l’un des deux époux est âgé
de moins de 18 ans.
Les jeunes filles sont les plus touchées : dès leur plus jeune âge, voire même
dès leur naissance, leur famille choisit un époux que les fillettes épouseront
dès qu’elles auront atteint la puberté et qu’elles seront capables d’enfanter
4. Causes
Dans les milieux défavorisés, les
familles pauvres voient dans le mariage de leur
enfant une stratégie économique (dot pour subvenir
aux besoins de leur famille et mettre leur enfant à
l’abri du besoin). Dans les milieux plus aisés des pays
en voie de développement, ces mariages ont pour
objectif de préserver et transmettre les coutumes et
de renforcer les liens entre les grandes familles.
5. Conséquences sur la santé des enfants
Les mariages d’enfants sont une violation des droits de l’enfant et en
particulier des droits des filles. Privées de leur enfance, elles n’ont ni
la maturité ni le discernement suffisant pour accepter et
comprendre un tel engagement.
Ces mariages ont des conséquences graves sur la santé des jeunes
filles qui ne sont pas psychologiquement préparées et ne
comprennent pas toutes les obligations et les conséquences
qu’engage un mariage. Aussi, elles sont souvent violées lors de la
nuit de noce et victimes de violences sexuelles lors des rapports
suivants.
Par ailleurs, ces jeunes filles ne sont pas prêtes, ni mentalement ni
physiquement, à vivre une grossesse et un accouchement. Aussi,
beaucoup d’entre elles accouchent prématurément, donnant
naissance à un enfant qui aura moins de chances de survie.
L’expérience longue et pénible de l’accouchement peut être fatale, à
la fois pour la jeune mère et l’enfant.
6. État des lieux dans le monde
Chaque année, des millions d’enfants sont mariés contre leur gré ou
sans réellement comprendre les conséquences qu’engage un tel
consentement. L’ambiguïté existant entre mariage forcé et arrangé
ne permet pas de déterminer précisément le nombre d’enfants et
surtout de jeunes filles qui sont mariées de force. Néanmoins, qu’il
soit arrangé ou forcé, le mariage d’enfants constitue une violation
des droits fondamentaux de l’enfant.
En 2005, dans les pays en développement, plus de 65 millions de
femmes (de 20 à 24 ans) étaient déjà mariées avant 18 ans. Plus de
30 millions de ces femmes vivaient en Asie du Sud Est. Au Népal, 7
% des fillettes étaient mariées avant leur dixième anniversaire.
D’autre part, tous les ans, 14 millions de filles entre 14 et 19 ans
deviennent mères en raison de la pression familiale qui les oblige à
avoir un enfant dès leur mariage, malgré les risques pour leur santé.
Les filles de 15 ans ont 5 fois plus de risques de décéder lors de
l’accouchement que les femmes de 25 ans. Si elles ne décèdent pas,
elles peuvent souffrir de graves complications.
7. Le mariage d’enfant, une pratique coutumière
Les pratiques coutumières se définissent comme des
pratiques, héritées du passé, qui sont acceptées et
respectées par l’ensemble des membres d’une
communauté.
Les mariages dits forcés, arrangés ou d’enfants sont
considérés comme des pratiques coutumières néfastes
pour la santé des enfants. En effet, les enfants mariés
contre leur volonté, subissent un traumatisme mental et
physique qui met en danger leur développement.
Dès lors, le mariage d’enfants est contraire aux droits
humains et particulièrement aux droits de l’enfant tels
qu’ils sont définis dans la Convention Internationale des
Droits de l’Enfant.