Novembre 2008. Plus d'un millier de femmes ont signé: "j'ai accouchée seule, ou j'ai l'intention de le faire, faute de trouver une sage-femme pour un accouchement à domicile"
1. A l’attention de Madame Roselyne BACHELOT
Ministre de la Santé
Copie au Collège national des gynécologues
obstétriciens (CNGOF)
Copie au Conseil national de l’ordre des sages-
femmes (CNOSF)
Copie à l’Académie de Médecine
Selina Kyle
webmistress@dechainees.com
Face à l’inertie, tant des pouvoirs publics que des instances professionnelles, pour ce qui est de la diversification de l’offre de soins
en matière d’accouchement, les Déchaînées ont fait circuler un manifeste en faveur du droit à l’accouchement à domicile
accompagné par une sage-femme.
Ce manifeste, calqué sur celui des 343 salopes et reprenant souvent mot pour mot le texte de Simone de Beauvoir, a été signé par
des centaines de femmes qui vous disent : « Faute de trouver une sage-femme qui veuille/puisse m’accompagner, j’ai accouché
sans assistance médicale ou j’envisage de le faire ».
La parution de ce manifeste a suscité une véritable réaction citoyenne, doublé un élan massif de solidarité féminine !
Les pouvoirs publics, pas plus que les instances professionnelles, ne peuvent rester immobiles. Il est temps d’agir ! Les femmes
vous ont dit avec force ce qu’elles attendent de vous. Vous ne pouvez plus faire comme si vous n’en étiez pas informés.
A moins de déclarer l’accouchement à domicile illégal (ce qui reviendrait à sanctionner par la loi l’exécution d’une fonction naturelle
du corps féminin hors milieu hospitalier), il va falloir que vous vous décidiez à répondre au besoin de sécurité des femmes qui
accouchent chez elles.
En 1971, les opposants à l’avortement pensaient qu’une femme n’avait qu’à se montrer responsable, soit en menant sa
grossesse à terme, soit en se faisant avorter clandestinement, quitte à y perdre la vie.
Aujourd’hui, les opposants à l’accouchement à domicile pensent qu’une femme doit se montrer responsable, soit en accouchant à
l’hôpital, soit en accouchant seule chez elle, quitte à y perdre la vie ou celle de son bébé.
Ces exemples ont en commun que les femmes ne jouissent pas d’une totale liberté sur leur corps et que le corps médical comme
les politiques font peu de cas d’elles quand elles adoptent un comportement que la majorité réprouve.
Or, on ne saurait prétendre être soucieux de la santé des femmes et se laver les mains de ce qui peut leur arriver si elles font le
choix d’accoucher chez elles.
Des études démontrent que l’accouchement à domicile peut être aussi sûr que l’accouchement en structure hospitalière. Il vous
appartient de mettre en place les conditions qui rendront cela possible.
Notre conviction profonde est que ce n’est pas aux femmes de s’adapter à l’offre de soins mais bien à l’offre de soins de répondre
à leurs attentes et besoins.
Les femmes sont adultes et responsables. Correctement informées, elles sont en mesure de faire la part des bénéfices et des
risques liés à la façon et au lieu où elles mettront leur bébé au monde. Il faut arrêter de décider à leur place de ce qui est bon ou
mauvais pour elles et leur enfant.
Etes-vous capable de reconnaître à un être humain le droit de faire des choix qui ne soient pas ceux que vous feriez à sa place ?
Oui ? Et si cet être humain est une femme sur le point d’accoucher ?
Selina KYLE
Fondatrice du Groupe Radical des Excitées de la Naissance Naturelle (GRENN)
http://www.dechainees.com