Cette biologiste n’est pas Rétaise, mais elle a mis en avant les bienfaits du sel de l’île de Ré au milieu du XXe siècle. En 2025, elle aura un timbre à son effigie.

1. 10 AU FIL DE L’ACTUALITÉ
LE PHARE DE RÉ
Mercredi 17 janvier 2024
Sortir du lycée, épuisé après une
longue journée de cours,
prendre le bus, rentrer chez soi.
Et se remettre au travail. Le moment
des devoirs à la maison n’est pas tou-
jours une partie de plaisir. « C’est le
moment où les jeunes se retrouvent
face à leurs difficultés et peuvent faci-
lement se décourager, souligne Jean-
Louis Nembrini, vice-président du
Conseil régional en charge de l’orien-
tation et de l’éducation. Certains
n’ont pas la possibilité de se payer des
cours particuliers ou de recevoir de
l’aide de leurs parents. » D’où l’idée
de la gratuité de cette plateforme
d’aide aux devoirs, accessible à tous,
le plus simplement possible.
Toutes les disciplines
au bout du fil
Derrière ce service téléphonique,
des étudiants compétents – de niveau
Master – sont disponibles de 18 à
21 heures tous les soirs. « Ce sont
des jeunes volontaires que nous avons
recrutés avec l’aval de leur univer-
sité, pour leurs qualités scientifiques
et pédagogiques » explique l’élu. Au
total, 25 étudiants, rémunérés par
la plateforme, sont prêts à apporter
leur aide dans différentes matières:
maths, français, philosophie, phy-
sique-chimie, anglais.
Au téléphone, dans 90 % des
cas, le jeune tombe directement sur
quelqu’un qui peut l’aider. Sinon,
il est rappelé dans les minutes qui
suivent. « C’est important pour nous
que le lycéen puisse résoudre rapide-
ment son problème », assure Jean-
Louis Nembrini.
Futurs enseignants ?
Dans cette période où le recrute-
ment de nouveaux professeurs est
de plus en plus délicat, Jean-Louis
Nembrini se réjouit de voir de jeunes
étudiants motivés pour aider les plus
jeunes dans leur réussite. « C’est un
plaisir de voir qu’ils y prennent goût,
et qu’ils deviendront peut-être les profs
de demain ».
Au Québec, cette pratique existe
depuis une quinzaine d’années déjà.
Elle a permis de constater une réelle
baisse du décrochage scolaire. Alors,
quoi de mieux que de commencer
l’année avec de bonnes résolutions
et améliorer sa moyenne générale? n
Baptiste Hermant
Numéro gratuit pour l’aide aux devoirs :
05 57 57 50 00. Il est également
possible de prendre rendez-vous
via l’application “Aide aux devoirs”
disponible sur l’ENT Lycée Connecté.
Besoin d’aide pour les devoirs à la maison ?
ÉDUCATION. La Région met en place une plateforme
gratuite, accessible tous les soirs de 18 à 21 heures.
Un « ami » qui pourra vous aider en maths, français
ou encore physique-chimie. © D.L.
Lysiane Tréguier
Tout est parti de la famille bre-
tonne de Kevin Lognoné,
dont l’arrière-grand-père
entretenait une relation épistolaire
avec la biologiste Lucie Randoin.
« C’est par les archives orales et des dis-
cussions que j’ai collecté des informa-
tions sur cette biologiste, explique le
féru d’histoire. Mon arrière-grand-
père est le fondateur du groupe indus-
triel Biomer, et il s’est intéressé au rôle
et à l’importance des oligo-éléments
marins dont le sel, mais aussi d’autres
richesses intéressantes dans les marais
et dans plusieurs modèles insulaires.
Tout comme Lucie Randoin, la pre-
mière femme biologiste élue à l’Acadé-
mie de médecine. »
Une pionnière
de l’alimentation
Cette biologiste méconnue pourrait
bien revenir sur le devant de la scène
grâce aux questions de sécurité ali-
mentaire, de nutrition, de diététique
qui concernent la santé publique de
demain. « Avec ce timbre, c’est une
manière de rafraîchir un héritage histo-
rique qui sera prégnant pour les enjeux
à venir », confie Kevin Lognoné.
Parmiseshautsfaits,LucieRandoin
a mis en avant l’importance d’une ali-
mentation équilibrée et des différents
apports en minéraux et vitamines,
et ce déjà à l’époque de l’entre-deux-
guerres. « Ce travail-là, poursuit le
trentenaire, s’est corrélé avec le soutien
de filière de produits sains comme la
pêche, mais aussi toute la richesse des
oligo-éléments marins que l’on peut
retrouver dans les coquillages, réutili-
sables dans l’alimentation animale et le
sel de l’île de Ré. Je trouve que cela fait
vraiment sens avec l’histoire agricole et
paysanne de l’île. Il y a une grande tra-
dition du maraîchage, avec les pommes
de terre, le sel et les oligo-éléments qui
sont des trésors de l’île. »
Un appel est lancé en faveur d’un
timbre à l’effigie de Lucie Randoin
en 2021. Chaque année, la direction
de La Poste Philaposte, chargée de
l’émission de nouveaux timbres, reçoit
une centaine de demandes pour la
création de nouveaux timbres. Seule
une vingtaine est retenue.
Une belle surprise
philatélique
La commission philatélique a fait
son choix, qui prendra effet deux ans
plus tard. « Cela a été une belle sur-
prise. Quand on sait qu’en face il y a
des personnalités très connues comme
des sportifs, le plaidoyer était difficile
car malheureusement, elle est tom-
bée dans l’oubli. À l’époque, dans les
hautes sphères de la médecine, la place
des femmes était réduite », explique
Kevin Lognoné. Avec ce timbre, ce
dernier a souhaité mettre en valeur
le parcours de cette femme et l’in-
fluence de ses travaux, en particulier
sur l’arc atlantique et l’île carrefour
que représente Ré. L’initiateur a cher-
ché le soutien d’élus et d’institutions
avant la délibération du 8 janvier qui a
annoncé officiellement l’édition d’un
timbre Lucie Randoin au programme
philatélique de 2025.
Lucie Randoin à Osaka ?
Malgré le manque d’éléments ico-
nographiques de la biologiste, Kevin
Lognoné a réfléchi aux différentes
représentations qui pourraient figurer
sur le futur timbre. « Cela peut être
une représentation de sa personne, mais
au vu de ses travaux qui ont eu plein
d’impact sur la nutrition, le littoral il
peut y avoir des formes créatives intéres-
santes comme des cristallins de sel. Dans
ces soucis de représentation, l’un de mes
chevaux de bataille c’est la place qu’elle
peut avoir demain. Notamment à l’ex-
position universelle d’Osaka en 2025.
Le timbre pourrait être une opportunité
pour des créateurs de la French Tech de
La Rochelle par exemple, d’imaginer un
hologramme projeté sur des particules
d’eau. » Avis aux créateurs, l’appel
est lancé pour rendre ses lettres de
noblesse à Lucie Randoin. n
Un timbre hommage à Lucie Randoin,
biologiste portant le sel de Ré aux nues
HISTOIRE. Cette biologiste n’est pas Rétaise, mais elle a mis en avant les bienfaits du sel
de l’île de Ré au milieu du XXe siècle. En 2025, elle aura un timbre à son effigie.
L’interprétation de Lucie Randoin
commandée à l’artiste-peintre colombien
Rafa Padilla, en reconnaissance
du travail catalyseur de cette
nutritionniste. ©Rafa Padilla
Cette année encore, l’Office
national des forêts (ONF),
en partenariat avec la com-
munauté de communes de l’île de Ré
et plusieurs communes, renouvelait
son opération “Un sapin pour ma
dune” lancée sur l’île par l’association
Dunes attitudes. Jusqu’au 15 janvier,
les particuliers étaient ainsi invités à
déposer leur sapin naturel sur l’un
des sept points de collecte ouverts
depuis les fêtes: à Sainte-Marie (par-
king Saint-Sauveur), au Bois-Plage
(parking Gros Jonc, Lazzate et point
d’apport volontaire du Courseau), à
La Couarde (parking Anneries), à
Saint-Clément (salle polyvalente) et
aux Portes (parking Châtaigniers).
« C’est un peu tôt pour estimer les
volumes, puisque nous terminons de
vider les dernières bennes, mais ça a plu-
tôt bien répondu », se félicite Thomas
Tchiboukdjian, technicien forestier
territorial sur l’île de Ré. Une satis-
faction toutefois teintée d’amertume,
face aux incivilités d’un trop grand
nombre. « C’est ma deuxième opération
(il a succédé à Philippe Pouvesle en
novembre 2022, Ndlr), et la part des
déchets retrouvés dans les bennes ne
fait qu’augmenter. On en vient même
à se demander si on ne va pas baisser
la voilure l’an prochain. »
Des emballages,
un micro-ondes…
Malgré les supports pédagogiques,
et nos différents articles rappelant les
“règles” à respecter (les sapins natu-
rels sont à déposer sans décoration,
neige artificielle, socle en bois ou sac
à sapin), certains prennent les lieux
de collecte pour des déchèteries. « On
retrouve des guirlandes, du plastique,
des emballages cadeaux, des cartons de
jouets… J’ai même trouvé un micro-
ondes », liste Thomas Tchiboukdjian.
On est là très loin du geste écores-
ponsable souhaité, et dont la finalité
reste la protection du cordon dunaire
et la lutte contre l’érosion du littoral
grâce aux branchages de conifères. n
E.L.
Des sapins, mais pas que…
ENVIRONNEMENT. La phase de collecte des
sapins s’est terminée sur un triste constat.
Exemple de ce qu'il ne faut pas faire,
dans le benne installée au Courseau
(Le Bois-Plage) : un sapin emballé
dans un sac en plastique. © E.L.