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PORTUGAL

Au Portugal la terminologie bonifrate pour designer marionnette, est peut-être la
plus ancienne et pure, parallèlement à d’autres, comme marioneta, títere,
bonecro, fantoche ou roberto, et sera probablement le résulta de l’union entre
les deux vocables latins bonus (bon) et frater (frère). Son origine était,
probablement, aux marionnettes qui servaient la cause de l’Eglise, puisque ces
représentations furent aussi populairement connues par presépios (crèches)
que, par extension, passait, de la même façon, a designer les théâtres de
marionnettes qu’incluraient des pièces profanes dans son répertoire.

Nous ne pouvons pas affirmer, avec précision, quand apparairent les premières
représentations avec marionnettes, cependant, nous poudrons supposer que,
semblablement au reste de l’Europe, par au-delà de l’utilisation par l’Eglise des
images articulées au but de la diffusion de la foi (dont l’interdiction, et suivant
poursuite, apparaissait seulement après de Concile de Trente (1545-1563)),
des groupes de jongleurs les introduisaient dans leurs spectacles.

Au XVIème siècle on trouve le vocable bonifrate dans la comédie Ulyssipo de
Jorge Ferreira de Vasconcelos, et dans le Auto de D. Luís e dos Turcos,
d’auteur anonyme. Existent encore deux documents importants que puissent
contribuer pour d’autres réflexions. Le moine Gaspar Cruz relate dans le
Tratado das cousas da China (1569), que les Chinois utilisaient la
représentation avec des bonifrates pour gagner de l’argent, de la même façon
que les étrangers les ont apportés au Portugal. D’après cela on peut conclure
qu’il y avait des marionnettes au Portugal, probablement en dehors des églises,
dans l’époque antérieure à 1569. Francisco Pyrard de Laval, dans son livre de
voyages aux Indes Orientales Portugaises (de 1601 à 1611), affirme avoir vue
des représentations avec des bonifrates à la nuit de noël, représentant les
mystères de la Nativité, dans des églises, des maisons particulières et dans les
rues. Cela augmente l’hypothèse du fait que les Portugaises apportèrent des
marionnettes dans ses voyages en l’Asie.

Au XVIIIème la marionnette atteint une grande popularité. Sa grande figure est
celle de *António José da Silva, Le Juif (1705-1739), mort prématurément dans
un autodafé. Ces opéras joco-sérias pour marionnettes peuvent être l’embryon
de l’opéra bouffa, étant son répertoire, par ses caractéristiques et spécificités,
un des plus précieux et originaux ensemble de textes pour marionnettes dans
l’histoire du théâtre européen.

S’exhibaient des presépios et d’autres spectacles avec des figures artificielles
ou avec des bonifrates, dans plusieurs locaux de Lisbonne, comme au Pátio da
Mouraria, et dans celui qui paraît être le plus important, le Bairro Alto, scène de
plusieurs représentations avec bonifrates, par au-delà de la Casa dos Bonecos,
où se représentèrent les opéras du Juif. Il y a des nouvelles, déjà en 1732, des
spectacles de bonifrates aux terrains du Comte de Soure.

Le succès de ces spectacles menait Paghetti, impresario italien de l’opéra, à
solliciter l’exonération de la taxe de l’Hopital de Todos os Santos, en affirmant,
parmi les motifs exposés, que, en ce qui concerne les presépios, ceux-là
devaient réduire l’auteur et la qualité de ses personnages et que personne, à
l’exception de lui-même, ne puisse représenter des opéras. En conséquence,

                                                                                 1
par Approvisionnement Royal du Roi João V, du 15 septembre 1738 et
renouvelée en 1743, étaient assujetti, de même, au payement des permis et au
privilège en profit de l’Hopital, les spectacles avec des figures artificielles, qu’à
ce temps là s’exhibaient à Lisbonne.

A la Cour il y a des références que le Roi D. João V permettait que les
marionnettes lui fassent des visites dans son Palais à Lisbonne, à la chapelle,
ainsi qu’à l’époque de naissance, admettant l’existence de spectacles de
caractère religieux. Sous de règne de la Reine Maria I, au Palais Royal de
Queluz, il y avait aussi des références à deux ou trois représentations, où se
présentaient les marionnettes de Pierre Delaval.

Les marionnettes reviennent au Bairro Alto au XIXème avec le Theatro
Pinturesco et Mechanico (1813). Son impresario était Roberto Xabier de
Mattos, dont son nom pourra être à l’origine du mot robertos, à partir de cette
époque. Il y a aussi des nouvelles d’un acteur, José Rodrigues Chaves (1852-
1919), qui présentait des spectacles de ventriloquie, automates, danses de
squelettes et marionnettes, les Androïdes, au Teatro Bijou et aux Recreios.

À la recherche historique sur les marionnettes au Portugal il y a un nom
incontournable, qui est celui de Henrique Delgado (1938-1971). Il était aussi lié
à la production de spectacles avec Henrique Trindade, au Teatro Robertoscope
et, plus tard, au Teatro Lilipute, pour lesquels il a construis des marionnettes,
des décors et a mis en scène des pièces pour le théâtre infantile. L’étude de la
marionnette portugaise et, surtout, des marionnettistes traditionnelles, ne fut
pas possible sans son précieux travail. Dû à son caractère populaire, la
connaissance était transmise oralement, de père en fils, tout au long des
générations, et son histoire fut ignorée par la plupart des historiens théâtraux.

Il y avait de grandes compagnies itinérantes, traversant le pays du Nord au
Sud, de foire en foire, avec d’énormes pavillons démontables, où se
présentèrent des spectacles de marionnettes à gaine et à fils, décors, grands
effets de scène et, parfois des orchestres privés, jusqu’à la fin des années
soixante du XXème siècle. Son répertoire était composé par des comédies
populaires ou ainsi de tradition moyenâgeuse, comme Le Marquis de Pombal et
les Jésuites, La Rose et les Trois Amoureux, Le Miracle de Sainte Isabelle ou
Les Miracles de Saint Antoine.

Henrique Delgado interviewait deux grands impresarios, Joaquim Pinto (1899?-
1968) et Manuel Rosado (1910?-19?), ce qui a permit d’obtenir des
informations à l’égard de son fonctionnement. Joaquim Pinto, O Faustino de
Setúbal, fut considéré un des plus grands directeurs du théâtre de
marionnettes, ayant obtenu de grands succès dans tout le pays et en Espagne.
Il était descendant d’une famille de marionnettistes, son père fut un fameux
marionnettiste nommé Faustino Duarte, maître d’un pavillon nommé
curieusement Pavilhão Guignol. Propriétaire d’une grande collection qu’il
héritait de marionnettistes que furent ses maîtres et amis. Il fut aussi un des
plus grands détenteurs du répertoire traditionnel du théâtre de marionnettes des
foires. Malheureusement, il est mort avant de pouvoir transmettre ses
connaissances et que ses marionnettes furent convenablement sauvegardées.




                                                                                   2
Manuel Rosado, O Moca de Almeirim, Moca do Pego ou Pégacho, possédait
un théâtre ambulant, le Pavilhão Mexicano, encore en activité à la fin des
années soixante du XXème siècle. Quelques-unes de ses marionnettes sont
actuellement au Musée de la Marionnette à Lisbonne. Excellent manipulateur,
soit de marionnettes à gaine ou à fils, il fut aussi, selon lui-même dans une
interview, invité à intégrer la compagnie italienne Piccoli, de Podrecca.

Les Robertos, marionnettes à gaine traditionnelles, présence fréquente aux
foires, pèlerinages, rues et plages, se met en évidence, par au-delà d’autres,
António Dias (19?-1986), marionnettiste ambulant, il voyageait autour du pays
avec sa petite baraque. Il commençait son activité au théâtre de Maître
Faustino, où il apprit cet art et organisait ses propres robertos. Sa vie servait
aussi de source d’inspiration au film D. Roberto, de Ernesto de Sousa (1962).
António Dias avec son théâtre *Dom Roberto fut une source d’inspiration à des
plus jeunes générations, a délivré son répertoire et son témoignage à João
Paulo Seara Cardoso. Il faut encore faire référence aux noms de Domingos
Moura (1921-19?), du Nord du Portugal, et Augusto Sérgio, détenteur d’un
curieux castelet triangulaire. Son Dom Roberto, au contraire du commun, avait
une barbe noire et s’habillait comme s’il était un arabe.

La vie de ses marionnettistes ne fut jamais facile, tantôt contrôlés par l’Eglise,
tantôt contrôlés par l’Etat, furent toujours victimes d’une censure féroce, étant
considérés comme des symboles d’irrévérence et contre-pouvoir, et poursuivis
par la police comme prouvent dans quelques interviews.

Henrique Delgado fut aussi engagé à la révélation des *Bonecos de Santo
Aleixo, par au-delà des frontières d’Alentejo, que furent connus par le
musicologue Michel Giacometti (1929-1990). À chaque saison d’hiver, ce
groupe composé en majorité par des journaliers, parcourrait la région de Alto
Alentejo, dans une charrette poussée par une mule, présentant ses spectacles
à un public populaire, que durèrent parfois jusqu’à l’aube. Cependant, ne fut
pas la seule famille de marionnettiste de la région d’Alentejo. Il y avait aussi
d’autre groupement, comme celui de António Sandes, dont les marionnettes
sont à présent à l’Arrondissement de Orada.

Les références les plus anciennes des Bonecos de Santo Aleixo datent de la fin
du XVIIIème siècle, à Vila Viçosa où les marionnettes, par l’ordre du Père
Vicente Pedro da Rosa, ont été brûlées devant sa maison, dû au genre de
discours du Padre Chanca.

Parallèlement aux marionnettistes populaires portugais, c’est au XXème siècle
qu’apparaissent les premiers théâtres de marionnettes au caractère artistique et
littéraire. Le premier projet artistique de la création d’un théâtre de marionnette
fut le Teatro de Mestre Gil, crée par le poète Augusto de Santa Rita (1888-
1956), qui a eu sa première à Lisbonne, le 26 mars 1943, faisant ressortir le
travail de l’artiste plastique Júlio de Sousa (1906-1966), un des auteurs des
marionnettes. On met aussi en évidence l’activité de Lena Perestrelo comme
créateur de marionnettes et une des fondatrices du groupe Teatro de
Bonifrates, en 1956. Elle a fait aussi des marionnettes pour le Teatro de Mestre
Gil et pour des programmes infantiles de télévision, de grand succès, comme
Dói-Dói, aux années soixante. À Porto, en 1958, Maria Helena Alves Costa,
ensemble avec l’architecte Mário Bonito, créa le Teatro Mais Pequeno do

                                                                                 3
Mundo, projet artistique, pionnier soit au niveau pédagogique, soit à l’abordage
du thème de la marionnette et thérapie, jouant beaucoup des spectacles dans
les écoles et dans les hôpitaux. Le Teatro Branca-Flor, crée par l’écrivain Lília
da Fonseca (1906-1991), a débuté en 1962 et a présenté un répertoire dédié
essentiellement aux enfants, pendant plus de vint ans. Représentant, à
l’époque d’UNIMA au Portugal, se présentait autour du pays et participait à des
festivals internationaux.

Après la Révolution des Œillets (25-04-1974), on a vécu une période de
renaissance artistique et les marionnettes ne furent pas étranges à ce
processus. Dans un ensemble d’initiatives, se ressorte le projet des
*Marionetas de S. Lourenço que parcourait tout le pays et qui créait le Musée
de la Marionnette en 1987, lequel se trouve actuellement sous administration
de la Mairie, ayant rouvert ses portes dans un ancien Couvent, en 2001.

Au Portugal existent trois grands festivals internationaux, nommément la Bienal
Internacional de Marionetas de Évora - BIME, initiative du CENDREV à Évora,
Le Festival Internacional de Marionetas do Porto – FIMP, sous direction de
Isabel Alves Costa à Porto, et le Festival Internacional de Marionetas e Formas
Animadas – FIMFA Lx produit par *A Tarumba, à Lisbonne, par au-delà d’un
ensemble de petites exhibitions.

Étant donné le travail développé au cour des derniers années, se distinguent le
*Teatro de Marionetas do Porto, les *Marionetas de Lisboa, A Tarumba, Teatro
de Ferro, Delfim Miranda, Francisco Esteves, S.A. Marionetas, Mestre Filipe,
José Carlos Alegria, Francisco Mota, Trulé, José Carlos Barros, Isabel Alves
Costa et Alexandre Passos, parmi d’autres.



Luis Vieira et Rute Ribeiro, Janvier 2005




                                                                               4
Bibliography

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BARATA, José Oliveira – História do Teatro em Portugal (séc. XVIII): António José da Silva (o
Judeu) no palco joanino. Algés: Difel, 1998.

BRANCO, Pedro – Notas para a História dos Bonifrates, Presépios, Fantoches e Marionetas
em Portugal. Oeiras: Cadernos da Biblioteca Operária Oeirense, 1983.

BATY, Gaston; CHAVANCE, René - Histoire des Marionnettes. Paris: Presses Universitaires de
France, 1959. – (Col. Puff “Que sais je?”).

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Lisboa: Prelo, [D-L. 1978], 1.º vol.: A-L.

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DELGADO, Henrique – “Bonifrates”. In REBELLO, Luíz Francisco (dir.) - Dicionário do Teatro
Português. Lisboa: Prelo, [D-L. 1978], 1.º vol.: A-L.

DELGADO, Henrique – “Manuel Rosado – o último titereiro popular que conservou até aos
nossos dias toda a tradição do teatro de marionetas clássico”. In Plateia, 26-12-1967.

DELGADO, Henrique - “Joaquim Pinto: O desenvolvimento dos meios de transporte determinou
o desaparecimento dos grandes pavilhões de Teatro de Marionetas”. In Plateia, 16-01-1968.

DELGADO, Henrique – “A vida atribulada dos fantoches da RTP contada por Lena Perestrelo”.
In Plateia, 25-06-1968.

DELGADO, Henrique – “Festa de fantoches no Pavilhão Mexicano em Tomar”. In Plateia, 19-
11-1968.

DELGADO, Henrique – “Augusto Sérgio: fantoches de ascendência inglesa no Algarve”. In
Plateia, 14-10-1969.

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[D-L. 1978], 1.º vol.: A-L.

FRÈCHES, Claude-Henri – António José da Silva: El Prodigio de Amarante: comédia famosa.
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FONSECA, Lília da - História do Teatro de Branca-Flor nos seus 20 anos de existência 1962-
1982. [S.I.: s.n., D.L. 1982] (Lisboa: Tip. Mirandela).

PASSOS, Alexandre – Bonecos de Santo Aleixo: a sua (Im)possivel História: as marionetas em
Portugal nos séculos XVI a XVIII e a sua influência nos Títeres Alentejanos. Évora: Cendrev,
1999.

SILVA, Maria Palmira Moreira da – Teatro: bonifrates e de sombras. Porto: Civilização, 1998.

SARAIVA, António José; LOPES, Óscar - História da Literatura Portuguesa. Porto: Porto
Editora, 1975.

VAREY, John E. – Historia de los Titeres en España: desde sus orígenes hasta mediados del
siglo XVIII. Madrid: Revista de Occidente, 1957.

VIEIRA, Luís - “Marioneta, títere, fantoche, roberto, bonifrate, bonecro...”. In Museu da
Marioneta: catálogo. Lisboa: Museu da Marioneta, (sous presse).




                                                                                               5

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Portugal

  • 1. PORTUGAL Au Portugal la terminologie bonifrate pour designer marionnette, est peut-être la plus ancienne et pure, parallèlement à d’autres, comme marioneta, títere, bonecro, fantoche ou roberto, et sera probablement le résulta de l’union entre les deux vocables latins bonus (bon) et frater (frère). Son origine était, probablement, aux marionnettes qui servaient la cause de l’Eglise, puisque ces représentations furent aussi populairement connues par presépios (crèches) que, par extension, passait, de la même façon, a designer les théâtres de marionnettes qu’incluraient des pièces profanes dans son répertoire. Nous ne pouvons pas affirmer, avec précision, quand apparairent les premières représentations avec marionnettes, cependant, nous poudrons supposer que, semblablement au reste de l’Europe, par au-delà de l’utilisation par l’Eglise des images articulées au but de la diffusion de la foi (dont l’interdiction, et suivant poursuite, apparaissait seulement après de Concile de Trente (1545-1563)), des groupes de jongleurs les introduisaient dans leurs spectacles. Au XVIème siècle on trouve le vocable bonifrate dans la comédie Ulyssipo de Jorge Ferreira de Vasconcelos, et dans le Auto de D. Luís e dos Turcos, d’auteur anonyme. Existent encore deux documents importants que puissent contribuer pour d’autres réflexions. Le moine Gaspar Cruz relate dans le Tratado das cousas da China (1569), que les Chinois utilisaient la représentation avec des bonifrates pour gagner de l’argent, de la même façon que les étrangers les ont apportés au Portugal. D’après cela on peut conclure qu’il y avait des marionnettes au Portugal, probablement en dehors des églises, dans l’époque antérieure à 1569. Francisco Pyrard de Laval, dans son livre de voyages aux Indes Orientales Portugaises (de 1601 à 1611), affirme avoir vue des représentations avec des bonifrates à la nuit de noël, représentant les mystères de la Nativité, dans des églises, des maisons particulières et dans les rues. Cela augmente l’hypothèse du fait que les Portugaises apportèrent des marionnettes dans ses voyages en l’Asie. Au XVIIIème la marionnette atteint une grande popularité. Sa grande figure est celle de *António José da Silva, Le Juif (1705-1739), mort prématurément dans un autodafé. Ces opéras joco-sérias pour marionnettes peuvent être l’embryon de l’opéra bouffa, étant son répertoire, par ses caractéristiques et spécificités, un des plus précieux et originaux ensemble de textes pour marionnettes dans l’histoire du théâtre européen. S’exhibaient des presépios et d’autres spectacles avec des figures artificielles ou avec des bonifrates, dans plusieurs locaux de Lisbonne, comme au Pátio da Mouraria, et dans celui qui paraît être le plus important, le Bairro Alto, scène de plusieurs représentations avec bonifrates, par au-delà de la Casa dos Bonecos, où se représentèrent les opéras du Juif. Il y a des nouvelles, déjà en 1732, des spectacles de bonifrates aux terrains du Comte de Soure. Le succès de ces spectacles menait Paghetti, impresario italien de l’opéra, à solliciter l’exonération de la taxe de l’Hopital de Todos os Santos, en affirmant, parmi les motifs exposés, que, en ce qui concerne les presépios, ceux-là devaient réduire l’auteur et la qualité de ses personnages et que personne, à l’exception de lui-même, ne puisse représenter des opéras. En conséquence, 1
  • 2. par Approvisionnement Royal du Roi João V, du 15 septembre 1738 et renouvelée en 1743, étaient assujetti, de même, au payement des permis et au privilège en profit de l’Hopital, les spectacles avec des figures artificielles, qu’à ce temps là s’exhibaient à Lisbonne. A la Cour il y a des références que le Roi D. João V permettait que les marionnettes lui fassent des visites dans son Palais à Lisbonne, à la chapelle, ainsi qu’à l’époque de naissance, admettant l’existence de spectacles de caractère religieux. Sous de règne de la Reine Maria I, au Palais Royal de Queluz, il y avait aussi des références à deux ou trois représentations, où se présentaient les marionnettes de Pierre Delaval. Les marionnettes reviennent au Bairro Alto au XIXème avec le Theatro Pinturesco et Mechanico (1813). Son impresario était Roberto Xabier de Mattos, dont son nom pourra être à l’origine du mot robertos, à partir de cette époque. Il y a aussi des nouvelles d’un acteur, José Rodrigues Chaves (1852- 1919), qui présentait des spectacles de ventriloquie, automates, danses de squelettes et marionnettes, les Androïdes, au Teatro Bijou et aux Recreios. À la recherche historique sur les marionnettes au Portugal il y a un nom incontournable, qui est celui de Henrique Delgado (1938-1971). Il était aussi lié à la production de spectacles avec Henrique Trindade, au Teatro Robertoscope et, plus tard, au Teatro Lilipute, pour lesquels il a construis des marionnettes, des décors et a mis en scène des pièces pour le théâtre infantile. L’étude de la marionnette portugaise et, surtout, des marionnettistes traditionnelles, ne fut pas possible sans son précieux travail. Dû à son caractère populaire, la connaissance était transmise oralement, de père en fils, tout au long des générations, et son histoire fut ignorée par la plupart des historiens théâtraux. Il y avait de grandes compagnies itinérantes, traversant le pays du Nord au Sud, de foire en foire, avec d’énormes pavillons démontables, où se présentèrent des spectacles de marionnettes à gaine et à fils, décors, grands effets de scène et, parfois des orchestres privés, jusqu’à la fin des années soixante du XXème siècle. Son répertoire était composé par des comédies populaires ou ainsi de tradition moyenâgeuse, comme Le Marquis de Pombal et les Jésuites, La Rose et les Trois Amoureux, Le Miracle de Sainte Isabelle ou Les Miracles de Saint Antoine. Henrique Delgado interviewait deux grands impresarios, Joaquim Pinto (1899?- 1968) et Manuel Rosado (1910?-19?), ce qui a permit d’obtenir des informations à l’égard de son fonctionnement. Joaquim Pinto, O Faustino de Setúbal, fut considéré un des plus grands directeurs du théâtre de marionnettes, ayant obtenu de grands succès dans tout le pays et en Espagne. Il était descendant d’une famille de marionnettistes, son père fut un fameux marionnettiste nommé Faustino Duarte, maître d’un pavillon nommé curieusement Pavilhão Guignol. Propriétaire d’une grande collection qu’il héritait de marionnettistes que furent ses maîtres et amis. Il fut aussi un des plus grands détenteurs du répertoire traditionnel du théâtre de marionnettes des foires. Malheureusement, il est mort avant de pouvoir transmettre ses connaissances et que ses marionnettes furent convenablement sauvegardées. 2
  • 3. Manuel Rosado, O Moca de Almeirim, Moca do Pego ou Pégacho, possédait un théâtre ambulant, le Pavilhão Mexicano, encore en activité à la fin des années soixante du XXème siècle. Quelques-unes de ses marionnettes sont actuellement au Musée de la Marionnette à Lisbonne. Excellent manipulateur, soit de marionnettes à gaine ou à fils, il fut aussi, selon lui-même dans une interview, invité à intégrer la compagnie italienne Piccoli, de Podrecca. Les Robertos, marionnettes à gaine traditionnelles, présence fréquente aux foires, pèlerinages, rues et plages, se met en évidence, par au-delà d’autres, António Dias (19?-1986), marionnettiste ambulant, il voyageait autour du pays avec sa petite baraque. Il commençait son activité au théâtre de Maître Faustino, où il apprit cet art et organisait ses propres robertos. Sa vie servait aussi de source d’inspiration au film D. Roberto, de Ernesto de Sousa (1962). António Dias avec son théâtre *Dom Roberto fut une source d’inspiration à des plus jeunes générations, a délivré son répertoire et son témoignage à João Paulo Seara Cardoso. Il faut encore faire référence aux noms de Domingos Moura (1921-19?), du Nord du Portugal, et Augusto Sérgio, détenteur d’un curieux castelet triangulaire. Son Dom Roberto, au contraire du commun, avait une barbe noire et s’habillait comme s’il était un arabe. La vie de ses marionnettistes ne fut jamais facile, tantôt contrôlés par l’Eglise, tantôt contrôlés par l’Etat, furent toujours victimes d’une censure féroce, étant considérés comme des symboles d’irrévérence et contre-pouvoir, et poursuivis par la police comme prouvent dans quelques interviews. Henrique Delgado fut aussi engagé à la révélation des *Bonecos de Santo Aleixo, par au-delà des frontières d’Alentejo, que furent connus par le musicologue Michel Giacometti (1929-1990). À chaque saison d’hiver, ce groupe composé en majorité par des journaliers, parcourrait la région de Alto Alentejo, dans une charrette poussée par une mule, présentant ses spectacles à un public populaire, que durèrent parfois jusqu’à l’aube. Cependant, ne fut pas la seule famille de marionnettiste de la région d’Alentejo. Il y avait aussi d’autre groupement, comme celui de António Sandes, dont les marionnettes sont à présent à l’Arrondissement de Orada. Les références les plus anciennes des Bonecos de Santo Aleixo datent de la fin du XVIIIème siècle, à Vila Viçosa où les marionnettes, par l’ordre du Père Vicente Pedro da Rosa, ont été brûlées devant sa maison, dû au genre de discours du Padre Chanca. Parallèlement aux marionnettistes populaires portugais, c’est au XXème siècle qu’apparaissent les premiers théâtres de marionnettes au caractère artistique et littéraire. Le premier projet artistique de la création d’un théâtre de marionnette fut le Teatro de Mestre Gil, crée par le poète Augusto de Santa Rita (1888- 1956), qui a eu sa première à Lisbonne, le 26 mars 1943, faisant ressortir le travail de l’artiste plastique Júlio de Sousa (1906-1966), un des auteurs des marionnettes. On met aussi en évidence l’activité de Lena Perestrelo comme créateur de marionnettes et une des fondatrices du groupe Teatro de Bonifrates, en 1956. Elle a fait aussi des marionnettes pour le Teatro de Mestre Gil et pour des programmes infantiles de télévision, de grand succès, comme Dói-Dói, aux années soixante. À Porto, en 1958, Maria Helena Alves Costa, ensemble avec l’architecte Mário Bonito, créa le Teatro Mais Pequeno do 3
  • 4. Mundo, projet artistique, pionnier soit au niveau pédagogique, soit à l’abordage du thème de la marionnette et thérapie, jouant beaucoup des spectacles dans les écoles et dans les hôpitaux. Le Teatro Branca-Flor, crée par l’écrivain Lília da Fonseca (1906-1991), a débuté en 1962 et a présenté un répertoire dédié essentiellement aux enfants, pendant plus de vint ans. Représentant, à l’époque d’UNIMA au Portugal, se présentait autour du pays et participait à des festivals internationaux. Après la Révolution des Œillets (25-04-1974), on a vécu une période de renaissance artistique et les marionnettes ne furent pas étranges à ce processus. Dans un ensemble d’initiatives, se ressorte le projet des *Marionetas de S. Lourenço que parcourait tout le pays et qui créait le Musée de la Marionnette en 1987, lequel se trouve actuellement sous administration de la Mairie, ayant rouvert ses portes dans un ancien Couvent, en 2001. Au Portugal existent trois grands festivals internationaux, nommément la Bienal Internacional de Marionetas de Évora - BIME, initiative du CENDREV à Évora, Le Festival Internacional de Marionetas do Porto – FIMP, sous direction de Isabel Alves Costa à Porto, et le Festival Internacional de Marionetas e Formas Animadas – FIMFA Lx produit par *A Tarumba, à Lisbonne, par au-delà d’un ensemble de petites exhibitions. Étant donné le travail développé au cour des derniers années, se distinguent le *Teatro de Marionetas do Porto, les *Marionetas de Lisboa, A Tarumba, Teatro de Ferro, Delfim Miranda, Francisco Esteves, S.A. Marionetas, Mestre Filipe, José Carlos Alegria, Francisco Mota, Trulé, José Carlos Barros, Isabel Alves Costa et Alexandre Passos, parmi d’autres. Luis Vieira et Rute Ribeiro, Janvier 2005 4
  • 5. Bibliography BARATA, José Oliveira – História do Teatro Português. Lisboa: Universidade Aberta, 1991. BARATA, José Oliveira – História do Teatro em Portugal (séc. XVIII): António José da Silva (o Judeu) no palco joanino. Algés: Difel, 1998. BRANCO, Pedro – Notas para a História dos Bonifrates, Presépios, Fantoches e Marionetas em Portugal. Oeiras: Cadernos da Biblioteca Operária Oeirense, 1983. BATY, Gaston; CHAVANCE, René - Histoire des Marionnettes. Paris: Presses Universitaires de France, 1959. – (Col. Puff “Que sais je?”). “Chaves, José Rodrigues”. In REBELLO, Luíz Francisco (dir.) - Dicionário do Teatro Português. Lisboa: Prelo, [D-L. 1978], 1.º vol.: A-L. COSTA, Isabel Alves – O desejo de Teatro. Porto: Edições Afrontamento, 2003. DELGADO, Henrique – “Bonifrates”. In REBELLO, Luíz Francisco (dir.) - Dicionário do Teatro Português. Lisboa: Prelo, [D-L. 1978], 1.º vol.: A-L. DELGADO, Henrique – “Manuel Rosado – o último titereiro popular que conservou até aos nossos dias toda a tradição do teatro de marionetas clássico”. In Plateia, 26-12-1967. DELGADO, Henrique - “Joaquim Pinto: O desenvolvimento dos meios de transporte determinou o desaparecimento dos grandes pavilhões de Teatro de Marionetas”. In Plateia, 16-01-1968. DELGADO, Henrique – “A vida atribulada dos fantoches da RTP contada por Lena Perestrelo”. In Plateia, 25-06-1968. DELGADO, Henrique – “Festa de fantoches no Pavilhão Mexicano em Tomar”. In Plateia, 19- 11-1968. DELGADO, Henrique – “Augusto Sérgio: fantoches de ascendência inglesa no Algarve”. In Plateia, 14-10-1969. “Fantoches”. In REBELLO, Luíz Francisco (dir.) - Dicionário do Teatro Português. Lisboa: Prelo, [D-L. 1978], 1.º vol.: A-L. FRÈCHES, Claude-Henri – António José da Silva: El Prodigio de Amarante: comédia famosa. Paris: Les Belles Lettres; Lisboa: Liv. Bertrand, 1967. FONSECA, Lília da - História do Teatro de Branca-Flor nos seus 20 anos de existência 1962- 1982. [S.I.: s.n., D.L. 1982] (Lisboa: Tip. Mirandela). PASSOS, Alexandre – Bonecos de Santo Aleixo: a sua (Im)possivel História: as marionetas em Portugal nos séculos XVI a XVIII e a sua influência nos Títeres Alentejanos. Évora: Cendrev, 1999. SILVA, Maria Palmira Moreira da – Teatro: bonifrates e de sombras. Porto: Civilização, 1998. SARAIVA, António José; LOPES, Óscar - História da Literatura Portuguesa. Porto: Porto Editora, 1975. VAREY, John E. – Historia de los Titeres en España: desde sus orígenes hasta mediados del siglo XVIII. Madrid: Revista de Occidente, 1957. VIEIRA, Luís - “Marioneta, títere, fantoche, roberto, bonifrate, bonecro...”. In Museu da Marioneta: catálogo. Lisboa: Museu da Marioneta, (sous presse). 5