1. DESTIN D’UN TRAUMATISME PSYCHIQUE DE LA
PETITE ENFANCE À PROPOS D’UNE OBSERVATION:
CAS DE PIERRE
2. PLAN
Introduction (Nathalie El Tawil)
Pierre 20 ans, appelé du contingent (Nathalie El Tawil)
1er temps de la prise en charge (Ghinwa Kazan)
Intermède (Nathalie El Tawil)
2eme hospitalisation (Mayssa El Rassy)
2eme intermède (Mayssa El Rassy)
3eme hospitalisation (Mayssa El Rassy)
1er épilogue (Georges Najjar)
2eme épilogue (Georges Najjar)
Conclusion (Georges Najjar)
3. INTRODUCTION
• Le devenir à l’âge adulte des enfants ayant vécu une expérience traumatique est mal connu.
• Les travaux faits chez des adolescents ou des adultes présentant de tels antécédents montrent des
pathologies à long terme très diverses.
• Depuis la présence d’une symptomatologie discrète, jusqu’à des perturbations graves du fonctionnement
psychique.
• On peut rencontrer les tableaux suivants : troubles anxieux et dépressifs, tentatives de suicide et suicides, troubles
des conduites sociales, alimentaires et sexuelles, abus d’ alcool et autres substances psychoactives, personnalités«
multiple » et limite.
4. • Dans la CIM 10, on retrouve le diagnostic « modification durable de la personnalité après une
expérience de catastrophe » donne une description assez complète de ce que l’on rencontre dans
la clinique à long terme de ces enfants précocement traumatisés (CIM 10, 1993).
• Le patient dont il va être question ici pouvait très bien être étiqueté « personnalité multiple », à cause
des moments où il devenait à son insu son père terrorisant, état limite.
5. • Il était en permanence profondément déprimé mais seulement sur le plan de l’humeur :il n’y avait ni asthénie,
ni ralentissement.
• Il a multiplié les tentatives de suicide, abusé de l’alcool, présenté des troubles sexuels.
• Son anxiété infiltrait les manifestations pathologiques qui auraient conduit à le classer parmi les états limites
6. Pierre, vingt ans, appelé du contingent
• Décembre 1993, Pierre a vingt ans. Il est appelé pour faire son service militaire.
• Cette période se passe de plus en plus mal, il ne parvient pas à se fondre dans sa section
parce qu’il se sent totalement différent des autres.
• Au bout d’un mois, il a droit à une permission de week-end et retourne chez sa mère avec
laquelle il vit, ainsi que sa sœur cadette.
• Le dimanche soir, peu avant de reprendre le train, sa mère le découvre sur son lit, à moitié
endormi, baignant dans une mare de sang
• Un médecin militaire se déplace de Paris et le fait immédiatement admettre en service de
psychiatrie à l’hôpital Percy.
7. • Pierre raconte sa tentative de suicide.
• Il a absorbé de l’alcool, puis tous les médicaments qui traînaient dans la pharmacie
familiale, puis il a procédé à de multiples scarifications et phlébotomies sur ses mains et ses
avant-bras.
• Sur la face dorsale de sa main droite, il a découpé profondément une pastille de chair d’un
centimètre et demi de diamètre et il l’a mangée.
• Il n’avait aucune raison de faire une tentative de suicide à ce moment-là : l’armée lui plaît
bien, (on saura plus tard qu’il ne s’y adapte pas).
• Il est gardé en hospitalisation.
8. Intermède
• Pierre a quitté le service début juin 1994.
• Réhospitalisation en août 1996, soit deux ans et deux mois plus tard.
• Revenu chez sa mère où il a repris ses habitudes : claustration, violence, vague recherche
d’un travail, rumination de projets suicidaires.
• Une d’entre elles porte plainte car il la menace itérativement.
• Ce sont des femmes qu’il a au bout du fil et il leur dit : « Je vais venir, je vais te violer, puis je découperai ton
enfant en morceaux et on le mangera. »
• Il téléphone à des associations pour demander de l’aide.
9. • La police le trouve et il est placé en garde à vue.
• C’est pour lui une expérience terrible, insoutenable, « bien pire que ce que j’ai jamais connu ».
• En prison, il rencontre un alcoolique qu’il avait connu dans le service.
• Lorsqu’il sort, il décide de revenir à l’hôpital militaire voir le psychiatre qui s’était occupé de lui.
10. • Il débarque dans le bureau, sommant celui-ci de mettre un terme à sa détresse parce que sinon il
va dans l’heure qui suit se jeter sous le métro.
• Sa détresse est authentique, mais il a un très mauvais souvenir de son précédent séjour ici et refuse
une hospitalisation.
• La question d’une HDT se pose. Malgré le risque d’un passage à l’acte, le choix est fait de parier sur
le désir profond qui a amené Pierre à effectuer ce « come-back ».
• Un rendez-vous proche lui est donné et il lui est fermement signifié qu’il y sera attendu.