2. “ On ne peut pas en vouloir au monde
pour un malheur qui dépasse le monde ! “
Charles Péguy, Mystères de la charité de Jeanne d’Arc.
Metteur en scène
Lionel COURTOT
06.87.28.48.72
lionelcourtot@desmotsdunjour.fr
Équipe technique
Suzon MICHAT
06.58.76.48.86
suzon.michat@gmail.com
3. • TROP TÔT POUR MOURIR • Page 3
S
pectacle mettant en scène les deux premiers morts de
la guerre, français et allemand, Trop tôt pour mourir
plonge le public dans l’intimité de deux jeunes hommes
devenus des héros, des martyrs et des exemples pour toute
une génération. Protagonistes involontaires d’un drame
historique quasi romanesque, ils deviennent bien malgré
eux le symbole du destin commun des deux nations.
Ne privilégiant ni l’un, ni l’autre, la mise en scène permet une
immersion totale dans l’univers de chacun des deux soldats,
retraçant avec pudeur et émotion, leurs espoirs et leur vie
avant le drame, puis la chute terrible et le traitement de leur
mort éminemment symbolique par leur patrie respective.
Morts deux jours avant la déclaration de guerre, ces deux
soldats, presque oubliés aujourd’hui, retrouvent, l’espace d’un
instant, dans une mise en scène chargée d’émotion et soutenue
par des chants poignants, les chemins de la Mémoire, où quel
que soit le destin, il demeure toujours trop tôt pour mourir.
NOTE D’INTENTION
Spectacle conçu par Lionel Courtot et L’Atelier du Premier Acte.
‘‘ Après le Traité, Lionel Courtot met en scène la Grande Guerre à travers le destin aussi tragique que
romanesque du caporal français Jules André Peugeot, et du sous-lieutenant allemand, Albert Mayer, morts
le 2 août 1914... Alors que la guerre n’a pas encore été déclarée.
Sur les chemins de la mémoire qu’emprunte Lionel Courtot, le hasard horloge sa geste théâtrale. Du
cinquantenaire du Traité franco-allemand au centenaire de la Grande Guerre, cet artiste pluridisciplinaire
croise le destin de grands hommes politiques, De Gaulle, Adenauer et d’anonymes, devenus des héros bien
malgré eux. S’y projettent aussi son récit personnel, sa passion de l’Histoire dotée d’une vision franco-
allemande passionnée.’’
Vénéranda Paladino - DNA
“ La Ville de Montbéliard a fait le choix de célébrer le Centenaire de la Première Guerre mondiale. J’ai
ainsi pu, personnellement assister à l’une des représentations du spectacle et tenais, sincèrement, à féliciter
Lionel Courtot pour la qualité de l’écriture, du jeu des comédiens mais aussi pour le choix de mise en scène
subtil et intelligent. L’ensemble donne à réfléchir sur l’histoire commune entre l’Allemagne et la France tout
en apportant des clés de lecture originales sur le travail d’un metteur en scène, d’un comédien.’’
M-N Biguinet, Maire de la Ville de Montbéliard
4. • TROP TÔT POUR MOURIR • Page 4
SOMMAIRE
P.3
P.5
P.7
P.8
P.12
P.14
P.16
P.17
P.18
P.19
Note d’intention
Présentation de la pièce
Ils en parlent...
Portrait de l’équipe
L’Histoire
Le monument de Joncherey
Un spectacle tout public
Revue de presse
Atelier du premier acte
Créations originales
‘‘Peut-être que cette lettre ne vous parviendra jamais,
peut-être bientôt, peut-être lorsque mon régiment et moi
serons là d’où aucun pouvoir humain ne nous ramènera
plus.
Ce n’est pas que je sois pessimiste, mais je crois que
chacun est désormais habité par un certain sentiment
d’incertitude.’’
Albert Mayer - Dernière lettre à ses parents, le 31 juillet 1914...
LieutenantMayer
etlecaporalPeugeot
“ Sur scène, Trop tôt pour mourir repose sur quatre séquences rythmées par des chansons d’époque comme
la Strasbourgeoise ou celles de Mistinguette, des chants militaires, des dialogues vifs. En croisant les destins,
la scénographie juxtapose, côté cour et jardin, l’intimité des familles française et allemande. Les formidables
comédiens - Anne Somot, Pascale Jaeggy, Philippe Huriet, Maxime Pacaud - et Lionel Courtot endossent tous les
rôles. En exhumant le destin de ces hommes, le metteur en scène relève de l’histoire officielle, les manipulations
idéologiques. Et ce n’est pas le moindre des paradoxes de Trop tôt pour mourir qui s’ouvre en 1913, active le
drame et reprend le fil de l’histoire huit ans après la fin de la Grande guerre. Après l’œuvre d’un «cynisme du
destin».
La dramaturgie éclaire alternativement les destins séparés de l’Allemand et du français. Quelques heures après
leur mort, ils gisaient allongés côte à côte dans une grange de Joncherey. “
“ Je vous embrasse tous bien fort.
Il n’y a encore rien de grave.
Ne vous désolez pas.
A bientôt, j’en suis convaincu.’’
Jules Peugeot - Lettre à ses
parents, le 2 août 1914, quelques
minutes avant sa mort...
VÉNÉRANDA PALADINO - DNA - 19 SEP 2014
5. • TROP TÔT POUR MOURIR • Page 5
PRÉSENTATION DE LA PIÈCE
Le caporal Jules Peugeot et sa soeur Alice
“- Tu n’es pas obligé de devenir un
héros...
- T’inquiète, je n’ai pas de rêve de
grandeur. Chienne de vie!“
Le lieutenant Mayer et sa mère
“- Tenez-vous droit je vous prie. Gardez
la tête haute, toujours, c’est important.
Allons, soyez fière mon jeune ami !
- Je suis fier... Je suis fier...“
Pour la troisième saison de suite, l’Atelier du
Premier Acte travaille sur une thématique
historique concernant le rapport franco-
allemand.
Après avoir abordé l’Occupation avec
le spectacle Le Champ de l’Oubli puis la
Réconciliation dans la création Le Traité,
célébration de l’amitié franco-allemande,
Lionel Courtot s’intéresse aujourd’hui aux
débuts de la Grande Guerre dans une pièce
ayant obtenu le label du centenaire de la
Première Guerre Mondiale.
Le spectacle, d’une durée estimée de 1h10,
amorce sa réflexion sur les causes du conflit et
l’état d’esprit de la population à l’approche du
début des hostilités, avant de traiter le drame
historique en lui-même, en se penchant sur le
cas particulier des morts du caporal Peugeot
et du sous-lieutenant Mayer.
Lapiècerelatealorsl’épopéedelaconstruction
du monument à la gloire du premier mort de
la guerre du côté français, et le long processus
de réhabilitation d’un soldat accusé à tort
d’insubordination du côté allemand.
Dans les deux cas, il s’agit d’honorer
symboliquement le sacrifice de millions
d’hommes pour une guerre apparaissant
comme totalement insensée aujourd’hui.
Le spectacle, tout public, s’inscrit dans le
cadre de la commémoration du centenaire de
la Première Guerre Mondiale, pour laquelle
il a obtenu le label officiel du Ministère de la
Culture.
6. • TROP TÔT POUR MOURIR • Page 6
LIONEL COURTOT
Auteur et metteur en scène
Après ses deux dernières créations, Le champ de l’oubli (2012) et Le Traité (2013), Lionel
Courtot s’engage de nouveau sur les traces de l’Histoire, et se glisse dans les pas de personnages
qu’il rend plus vivants que nature. Passionné par le destin qui unit la France et l’Allemagne, c’est avec une
immense soif de compréhension et de partage que le metteur en scène s’est lancé dans ce nouveau projet.
Docteur en ethnologie mais également professeur au lycée ORT et à l’Université de Strasbourg, auteur et
metteur en scène, ses pièces sont toujours empreintes d’une sincère empathie pour chacun des personnages
présentés aux yeux des spectateurs ; nul doute que son parcours professionnel lui aura donné les clefs
d’appréhension des hommes, et c’est sans aucun jugement qu’il nous rend ses observations, ne prenant
jamais partie, laissant toujours le public se faire son idée.
Fondateur et directeur d’une compagnie et d’une société de production sur Strasbourg,l ’Atelier du Premier
Acte et Des Mots d’Un Jour, il s’illustre également dans l’ombre en s’associant à d’autres artistes afin de
leur permettre d’accomplir leur projet par le biais de ses structures, ou auprès des institutions alsaciennes
comme, récemment, avec son ouvrage sur l’AFGES (Association Fédérative Générale des Etudiants de
Strasbourg).
Artiste engagé et engageant, cet hyperactif vous propose donc une nouvelle fois de plonger avec lui dans une
France et une Allemagne en conflit, une occasion de se rappeler des origines de l’amitié franco-allemande,
de les célébrer, tout en rendant un hommage émouvant à ces deux figures historiques que le temps n’aura
pas oublié.
7. • TROP TÔT POUR MOURIR • Page 7
ILS EN PARLENT....
L. BARONDEAU
“ L’auteur a su avec véracité, sensibilité et analyse personnelle faire revivre un chapitre douloureux
de notre Histoire d’ Alsace-Lorraine. Son immense travail de recherches, ses analyses et ressentis
personnels collent au plus près de la réalité. Son souci de célébrer son devoir de mémoire est brillant
et sans aucun doute réussi ! “
“ Merci pour ce moment poigant d’Histoire ! “
ANNICK LE NY, FRANCE BLEU ALSACE
“ Merci pour ce merveilleux moment empreint de vérité historique, de romance et d’une belle
sensibilité, un grand bravo à tous les comédiens ! “
PASCAL GADEN, ADIRA
Le centenaire de la PGM donne lieu à de nombreuses
manifestations artistiques un peu partout en Europe;
pourquoi avoir choisi, vous aussi, de vous intéresser à
ce conflit ?
Je suis un passionné d’Histoire, et c’est un sujet
magnifique pour le théâtre. Après avoir mis en scène
le destin de plusieurs familles sous l’occupation
allemande, puis deux personnages historiques
éminents, De Gaulle et Adenauer, mon envie de créer
autour de grands faits marquants étant toujours la
même, j’ai choisi ce conflit tout naturellement. Par ce
spectacle, je souhaite réaliser le devoir de mémoire
que je considère être un devoir pour l’art même.
Peut-on dire que, pour vous, la mort prématurée de
ces deux hommes et leur martyr constitue un des
premiers jalons de l’amitié franco-allemande ?
C’est une question compliquée. Ces morts incarnent à
la fois le paroxysme de la haine entre les deux nations;
mais c’est par ce paroxysme que l’on a construit, entre
la France et l’Allemagne, une telle amitié aujourd’hui.
Ces morts, et leur représentation sur scène, sont donc
une nécessité : il faut montrer la haine extrême afin
de mieux illustrer et célébrer cette amitié retrouvée et
nécessaire, et c’est, finalement, une ode au triomphe
de la raison sur cette folie meurtrière.
Craignez-vous de trahir ces deux personnages ?
Concernant ce drame entre Mayer et Peugeot, je suis
resté très fidèle aux faits historiques, témoignages… à
la réalité.
Seul le début de la pièce est romancé afin de livrer ces
deux hommes au public, véritables héros romantiques,
etd’accentuerladimensionromanesquedeleurdestin.
Il n’y a que là où je m’empare de ces personnages
pour leur donner, finalement, une dimension un peu
personnelle et permettre au théâtre de naître.
Dans cette pièce, vous avez recours à des chants de
soldats.
Quelle importance ont-ils pour vous ?
Ces chants dégagent, d’une part, une très vive émotion
: ils sont chantés par des hommes qui vont à la mort,
qui sont galvanisés par ces chants, il y a donc une très
grande force émotive au-travers d’eux. Cette émotion
transmet l’état d’esprit d’une troupe face à la mort,
qui est le fond du récit de cette pièce. Il y avait, de
plus, une forte fonction ontologique de ces chants : le
soldat n’ayant pas droit, durant la guerre, à la parole,
ces chants deviennent sa voie d’expression. Ces chants
transmettent les valeurs militaires, le sens du combat,
ils font sens. Ils sont le porte-parole du soldat, et au-
delà, ils sont son âme même.
Que répondez-vous à ceux qui diront que vous ne
faites que surfer sur la vague du centenaire?
L’enjeu principal de ces commémorations est d’offrir
l’opportunité de célébrer le devoir de mémoire, par
conséquent je suis très heureux d’être reconnu dans
ces manifestations qui sont, pour moi, un objectif
personnel, comme professionnel. Il n’est donc pas
question de surfer ou non sur un phénomène, mais de
répondre à un véritable devoir civique. Je suis d’autant
plus fier que nous avons reçu, pour ce spectacle, les
labels du centenaire de la région Alsace et du ministère
de la Culture.
ENTRETIEN AVEC L’AUTEUR
8. • TROP TÔT POUR MOURIR • Page 8
PORTRAITS DE L’ÉQUIPE
TEXTE ET MISE EN SCÈNE
Lionel Courtot
DISTRIBUTION
Anne Somot
Philippe Huriet
Maxime Pacaud
Pascale Jaeggy
Lionel Courtot
RÉGISSEUR LUMIÈRE
Suzon Michat
RÉGISSEUR SON
Michaël Lefèvre
ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE
Noémie Bernardot
COSTUMES
Camille Audouard
9. • TROP TÔT POUR MOURIR • Page 9
PHILIPPE HURIET
Interprète
Comédien et metteur en scène, il a suivi une formation de 5
ans à l’art dramatique, de 1995 à 2000 au Studio Théâtre de Nancy,
puis Form’ACTions Théâtre. Il crée G2L Compagnie en décembre
2001, à l’occasion de la reprise de son one man show, C’est Moi qui
décide. Comédien professionnel depuis 2008, il poursuit par ailleurs
une formation de clown avec la Compagnie Nez à Nez d’Epinal. Il
travaille régulièrement en tant que metteur en scène pour des troupes
de théâtre locales, notamment au sein de la M.J.C. Pichon, de Nancy,
après y avoir animé des ateliers depuis 2003. Il joue actuellement en
tournée depuis 2010 au sein de La Compagnie Kélanôtre, de Paris,
dans la pièce L’Extravagant Mystère Holmes.
MAXIME PACAUD
Interprète
Maxime Pacaud partage son
expérience et ses créations de comédien entre la
France, la Belgique et l’Allemagne. Il est diplômé d’une
école supérieure d’Art dramatique, l’Institut des Arts
de la diffusion à Louvain-la-Neuve où il y travaille un
répertoire autant classique que contemporain, mais aussi
le jeu masqué, le chant et le théâtre-danse. Il a notamment
travailléaveclesmetteursenscèneJules-HenriMarchand,
Sylvie de Braekeleer, Eric de Staercke, Benoit Blampain
ou même Luc Van Grunderbeeck. Il collabore également
avec Vincent Kraupner au Teamtheater Munich ou
même Edzard Schoppman du Baal Novo Offenburg.
Aujourd’hui il se concentre principalement sur un travail
autour du théâtre franco-allemand.
ANNE SOMOT
Interprète
Suite à une maîtrise en Arts du
Spectacle et l’obtention d’un DET
à Strasbourg, cette interprète
aux multiples facettes forge son
expérience dans de nombreux
domaines. Tout d’abord à l’Opéra
comme danseuse dans Platée mais
aussi comme assistante à la mise
en scène; elle est au Théâtre depuis
2006 avec des pièces telles que La
petite trilogie Keene et L’amour
médecin ; puis dans l’audiovisuel
où elle mêle court-métrage,
téléfilm dont Les malgré-elles
sur France 3, publicités belges ou
encore long métrage avec un rôle
dans Taken. De plus, elle n’hésite
pas à prêter sa voix de tessiture
soprano à nombreuses lectures,
doublages et autres documentaires
Arte.
PASCALE JAEGGY
Interprète
Après une licence d’études théâtrales et une licence de lettres
modernes faites à Strasbourg, cette comédienne bilingue (franco-
allemand) monte sa propre compagnie Gavroche Théâtre en 1998, se consacre
tout d’abord à la création pour le jeune public et dirige de nombreux ateliers
de théâtre. Elle travaille parallèlement avec des compagnies de la région (Le
Kafteur, La Petite Fratrasie, Les Tuilliers, Arts Scéniques, Art 3, Pandora)
puis se tourne vers l’Allemagne en travaillant avec diverses structures. Elle
met en scène un spectacle de marionnettes pour adulte Ex und Hopp pour la
compagnie allemande Chaussée Theater, Mowgli pour la compagnie allemande
Theater Spektakel et Le Petit Prince pour Le Kafteur. Elle fait des apparitions
dans des fictions tournées dans la région.
SUZON MICHAT
Régisseuse générale
Diplômée d’un BTS Métiers de l’Audiovisuel option
métiers du son en 2010 et d’une licence en Arts du
Spectacle ; Suzon Michat a déjà œuvré
en tant qu’assistante régisseur pour le Théâtre des Ateliers à Lyon,
le Festival des Nuits du Château de la Moutte à Saint-Tropez, les Giboul’offs à
Strasbourg, ainsi que pour Musicora, le salon de la Musique Classique à Paris.
Elle a également mis ses compétences au service de la régie son et lumière pour
l’ARTUS et l’EM Strasbourg. Elle travaille depuis mars 2012 avec Lionel Courtot
sur ses reprises de spectacles (Le Champ de l’Oubli) ainsi que sur ses créations : Le
Vent de Mai en Septembre 2013 et Le Traité ou la rencontre De Gaulle - Adenauer
à partir de Janvier 2013 où elle est la responsable technique.
12. • TROP TÔT POUR MOURIR • Page 12
Le 2 août 1914, à la veille de la déclaration de
guerre, le sous-lieutenant Mayer, reçoit l’ordre de
franchir avec sa patrouille la frontière au sud de
l’Alsace, pour une probable mission d’espionnage.
Parti de Mulhouse, le groupe de six hommes avance
à cheval et tombe sur un poste français.
Quelques minutes avant le drame, le caporal
Peugeot écrit à ses parents pour les rassurer : « Il
n’y a encore rien de grave. Ne vous désolez pas. À
bientôt, j’en suis convaincu. » Trente-six heures avant
la déclaration de guerre officielle, le destin bascule en
un instant. Le lieutenant Mayer, pourtant hostile au
conflit,donnel’ordreauxcavaliersdecharger.Cegeste
semble insensé, criminel pour la France, car survenu
« trop tôt ». Dans une charge fatale et désespérée, le
sous-lieutenant Mayer blesse mortellement le caporal
Peugeot et tombe à son tour une centaine de mètres
plus loin…
Le sous-officier français de 21 ans, est un jeune
instituteur, un symbole pour la IIIe République. Dès
1916, une souscription internationale est lancée pour
ériger un monument en l’honneur du premier sacrifié
et rappeler aux soldats sur le front, qui se battent en
espérant que cette guerre soit la « Der des Ders », que
leur sacrifice ne sera jamais vain. Bien malgré lui, le
caporal devient donc un véritable héros de la Nation.
Dans cet affrontement insensé qui déchira
l’Europe toute entière, c’est sur un même lieu que
périrent les deux premières victimes de la guerre.
Protagonistes involontaires d’un drame historique
quasi romanesque, les deux hommes deviennent
bien malgré eux le symbole du destin commun de
deux nations à la fois si proches géographiquement
et culturellement, et si longtemps ennemies.
Les basses collines de Joncherey, théâtre de la
première offensive de l’horreur, sont aujourd’hui
le cadre d’émouvantes « retrouvailles ». Dans un
élan chargé du poids de l’Histoire, la pièce rend un
émouvant hommage au courage de ces hommes
confrontés à la folie des Nations et participe
pleinement à la cérémonie du centenaire, cette ode à
la paix célébrée aujourd’hui.
Le récit plonge le public dans l’intimité de deux
hommes devenus des héros, des martyrs et des
exemples pour toute une génération. Leur sacrifice ne
doit pas être oublié car le pire n’a de sens que s’il offre
un jour le meilleur. Ce drame historique illustre donc
le destin de deux hommes tombés à l’aube du plus
terrifiant conflit qu’ait connu l’humanité et témoigne
du passé pour mieux glorifier le présent.
Le caporal Peugeot et le sous-lieutenant Mayer
vont retrouver l’espace d’un instant, dans l’éternité de
la Mémoire, les basses collines de Joncherey.
L’HISTOIRE
TROP TÔT POUR MOURIR
Caporal Peugeot
Lieutenant Mayer
13.
14. • TROP TÔT POUR MOURIR • Page 14
LE MONUMENT DE JONCHEREY
Au début du mois d’août 1914, alors que la mobilisation vient d’être ordonnée, la France tente tout de même
d’éviter le conflit et fait reculer ses troupes 10 km en arrière de la frontière. Le 4e régiment d’infanterie, auquel
appartient le caporal Jules André Peugeot – jeune instituteur originaire d’Etupes – quitte sa position en bordure
de la frontière suisse pour établir un poste de surveillance à Joncherey, le 1er août. Le 2 août, le sous-lieutenant
allemand Albert Mayer reçoit l’ordre de passer la frontière et de partir en éclaireur en direction de Delle. Il est à
la tête d'une patrouille de sept ou huit cavaliers. Traversant, il passe à cheval devant le poste de surveillance tenu
par le caporal Peugeot et quatre autres soldats. Le sous-lieutenant Mayer, ignorant les sommations des Français,
ouvre le feu à trois reprises sur le caporal Peugeot qui s’effondre. Mayer tombe lui aussi quelques mètres plus loin,
touché par les balles françaises.
Les événements sont relatés dans de nombreux
articles, en France et à l’étranger. Les versions
divergent d’ailleurs fréquemment. Le récit allemand
par exemple relate que « le sous-lieutenant Mayer
[...] fend la tête jusqu’à la poitrine à un pioupiou
français que la terreur a presque paralysé [...] ».
Ce « premier sang versé par l’Allemagne » a un
retentissementsansprécédent :leforfait–carcommis
avant la déclaration de guerre – déroge à tous les
codes d’honneur militaires. C’est un assassinat et non
un fait de guerre, largement dénoncé comme une
« violation du droit des gens », « un crime » perpétré
« plusdetrenteheuresavantladéclarationdeguerre.»
L’idée d’un monument à la mémoire du caporal
Peugeot est lancée dans la presse locale en 1915. Le
comité d’exécution du monument, dirigé par le maire
de Montbéliard, Gustave Ulmann, est placé sous le
haut patronage du président du Sénat, du président de
laChambrededéputés,desministresdelaGuerreetde
l’Instructionpubliqueetdenombreusespersonnalités.
Il compte alors une cinquantaine de
membres : négociants, commerçants, industriels,
personnalités politiques, religieuses, fonctionnaires.
Cette même année, une souscription
nationale puis internationale est organisée.
Des appels sont rédigés pour chaque destinataire
: maires des communes de France, députés,
sénateurs, villes des pays alliés, colonies, presse, loges
maçonniques, associations, entreprises, particuliers.
Le comité n’hésite pas à communiquer en
plusieurs langues pour donner un maximum de
publicité à la souscription.
Cette très large publicité produit un grand
élan de sympathie à travers le monde entier. Les
souscripteurs sont issus de toutes les classes sociales,
de toutes les professions et restent ouvertes jusqu’en
1922. Elles rapportent près de 45 000 francs.
Parmi les souscriptions remarquables, on peut
relever celles de villes étrangères alliées comme
Lisbonne, Bruxelles ou Belgrade qui ont donné
chacune 500 francs ou encore celles plus locales des
deux sociétés Peugeot de Beaulieu et de Valentigney
pour 1000 francs chacune. Finalement, le monument
a coûté 50 500 francs (ce qui, rapporté au prix du
pain – soit 0,45 franc le kilo en fin décembre 1915
– représente aujourd’hui près de 336 000 euros).
15. • TROP TÔT POUR MOURIR • Page 15
La réalisation du monument est confiée au
statuaire Armand Bloch. Son emplacement est
choisi au plus près du lieu de la mort du caporal. Sur
le socle, quatre plaques de bronze gravé relatent les
faits du 2 août 1914. Au dos du monument figurent
les noms des principales villes qui ont apporté leur
soutien à l’érection du monument ainsi qu’une
gravure représentant le Droit personnifié en un
homme grand et robuste, poignardé dans le dos par
Germania, coiffée du casque à pointe et portant de
longues nattes.
L’inauguration, maintes fois reportée, a lieu le
16 juillet 1922, en présence de Raymond Poincaré,
président du Conseil des ministres et Président de
la République pendant la guerre et de nombreuses
personnalités : élus locaux, militaires... Tous
les discours dénoncent la préméditation et la
responsabilité unilatérale de l’Allemagne dans
le conflit, à l’opposé des intentions pacifistes de
la France. La presse locale et nationale couvre
largement le déroulement de la journée.
À partir de 1923, le comité d’exécution du
monument Peugeot effectue chaque année un
pèlerinage sur la tombe du caporal à Étupes et
sur le monument à Joncherey. Cette habitude se
perpétue sans exception jusqu’en 1939, année du 25e
anniversaire de la mort du jeune Peugeot.
Le 17 juillet 1940, le monument édifié en 1922
est dynamité par des soldats allemands. Il n’en reste
que le socle, au sommet duquel on fixe une croix.
On a pu également sauver le médaillon de bronze à
l’effigie du caporal.
Ce n’est que le 20 septembre 1959 qu’a lieu
l’inauguration du nouveau monument. La stèle porte
le médaillon du caporal Peugeot et des inscriptions
rappelant les événements tragiques du 2 août 1914.
Le monument de Joncherey est une forme de
mobilisation financière tout à fait originale : au
cœur du conflit, alors que les populations sont
sollicitées de toutes parts pour aider au financement
de la guerre, un petit nombre de fervents patriotes
a réussi à faire adhérer à un projet commémoratif
une variété innombrable de souscripteurs : de la
grande ville de métropole à la plus petite colonie
indochinoise, du grand industriel au simple ouvrier,
du ministre influent au modeste instituteur. Malgré
les aléas techniques rencontrés lors de la réalisation
du monument, le comité d’exécution du monument a
su mener à bien une entreprise pourtant audacieuse
en temps de guerre.
16. • TROP TÔT POUR MOURIR • Page 16
Lieutenant Albert Mayer et Marie Lieutenant Herbet von Bothe
et lieutenant Mayer
Marguerite et Walter Mayer
Alice Peugeot
Soldat Heinze et Peters
UN SPECTACLE TOUT PUBLIC
Cespectacle,auxaccentshistoriquesetromanesques,
dépeint d’une façon totalement inédite la Première
Guerre Mondiale. En effet, si les spectacles autour
de ce sujet sont nombreux cette année, la compagnie
en propose pourtant un traitement tout à fait unique
et inédit en retraçant l’histoire des deux premiers
morts de ce conflit : le jeune lieutenant allemand
Albert Mayer, et le tout aussi jeune
caporal français Jules Peugeot,
ayant perdu la vie deux jours avant
la déclaration de guerre.
Si le spectacle s’articule autour de
la Grande Guerre, il l’illustre sous
un nouvel angle en s’inscrivant
dans ses prémices de 1912 à
1914, puis entre 1918 et 1922 en
traitant le sort des victimes dans
cette période d’après-guerre, l’une glorifiée, et l’autre
discréditée; favorisant ainsi la petite à la grande
Histoire.
Outre cette
dimension
originale
et inédite,
le fond
historique
donne au spectacle une double force : d’abord une
puissance pédagogique car elle
remet en perspective tous les
événements historiques menant
au conflit mondial, mais aussi et
surtout une incroyable charge
émotionnelle car les faits, outre le
premier acte légèrement romancé,
sont véridiques.
Ainsi ce spectacle joué devant
des scolaires a remporté un franc
succès auprès de ce public réputé
pourtant difficile, témoignage de l’intérêt éducatif et
pédagogique de cette nouvelle création.
18. • TROP TÔT POUR MOURIR • Page 18
ATELIER DU PREMIER ACTE
Créé par Lionel Courtot en 2006, L’Atelier
du Premier Acte fut d’abord un cours de
théâtre et une troupe amateur avant de se
professionnaliser progressivement à partir de
2010, date de la création de la compagnie.
Dans ses statuts, l’association a pour objet la
création, le développement et la promotion
artistique. Elle a pour objet de favoriser,
développer et promouvoir des actions et des
projets dans un champ d’intervention artistique,
culturel, éducatif, et social ; la production,
réalisation, création, diffusion des productions
culturelles destinées à tous publics.
Depuis quelques années, elle multiplie ses
collaborationsavecdesartisteslocaux,comédiens,
metteurs en scène, danseurs, chorégraphes,
compositeurs,chanteurs,plasticiens,réalisateurs...
Par la volonté de son créateur de prendre part à
un important développement artistique varié,
l’association participe peu à peu à la création
et la diffusion de nouveaux projets ayant pour
ambition de produire des créations originales.
Elle se donne également la possibilité, par
tous les moyens légaux, d’aider à l’organisation
d’autres structures de spectacles.
En 2014 et pour la troisième saison de suite,
L’Atelier du Premier Acte travaille sur une
thématique historique concernant le rapport
franco-allemand.
Après avoir abordé l’Occupation avec le spectacle
Le Champ de l’Oubli puis la Réconciliation
dans la création Le Traité, célébration de
l’amitié franco-allemande, l’Atelier s’intéresse
aux débuts de la Grande Guerre dans une
pièce ayant obtenue le label du centenaire de la
Première Guerre Mondiale du ministère de la
culture et le label 14-18 de la région Alsace.
L’Histoire peut devenir pour le théâtre un
sujet passionnant, vaste, pédagogique et
parfois polémique. L’Atelier du Premier
Acte a choisi d’en faire un axe privilégié
mais non exclusif de son développement.
En 2015, l’Atelier prévoit de créer son
premier spectacle de danse, en collaboration
artistique avec Saori Jo et Fanny George.
L’Atelier va également travailler à la mise en scène
des concerts de plusieurs artistes et groupes de
musiquelocaux :Jewly,UneabeilledansleBonnet...
La compagnie s’illustre chaque année un peu
plus comme une référence culturelle d’une force
créatrice certaine puisqu’elle propose, d’une année
sur l’autre, la création d’un nouveau spectacle...
En 2016, elle participera activement à la création
de la comédie musicale Babel l’héritage, et, en
fin d’année, à une très ambitieuse adaptation
théâtrale des Chênes qu’on abat, le célèbre
essai d’André Malraux, relatant la rencontre
entre ce dernier et le Général de Gaulle.
er
atelier du
19. • TROP TÔT POUR MOURIR • Page 19
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◊ 2014 : Trop tôt pour mourir
Du19au23septembre :PréO,Oberhausbergen
Les 10 et 17 septembre : Théâtre Municipal,
Montbéliard
◊ 2013 : Le Traité
13 janvier : PréO, Oberhausbergen
25 janvier : Stattstheater, Karlsruhe
(Allemagne)
26 janvier : Théâtre Municipal, Montbéliard
2 février : L’Odyssée, Strasbourg
5 février : Théâtre Municipal, Colmar
30 mars : KIT, Karlsruhe (Allemagne)
13 mai: Berlin (Allemagne)
2 juillet : Stattstheater, Karlsruhe (Allemagne)
26 septembre : Tuttlingen (Allemagne)
3 octobre : Théâtre de la Manufacture, Nancy
◊ 2013 : Le temps d’un été
(en collaboration avec l’association
Regards d’Enfants)
21 mai : Hilton, Strasbourg
9 juin : PMC, Strasbourg
14 juin : Stützheim
Terre vivante
Juin 2015
Spectacle de danse conçu par Lionel Courtot sur une musique
originale de Saori Jo. Cette mise en mouvements théâtralisée de la
musique accompagnée de vidéos, dans une allégorie d’une nature
en danger, révèle le talent des deux interprètes, Fanny et Noémie
George au service d’un message écologique et poétique.
Voix d’Outre-Guerre, la mort des poètes
2014 - 2015
Lecture musicale à trois voix de poèmes de Péguy, Stadler et Owen
Spectacletrilingue,avectraductions,aveclaparticipationdeMaxime
Pacaud, Jean-Philippe Meyer, Cécile Clauss et Thomas Bloch -joueur
reconnu de glassharmonica et d’ondes martenot- dans le cadre d’un
projet européen intitulé « 1914, la mort des poètes », en partenariat
avec la Bibliothèque Nationale Universitaire de Strasbourg et le
Centre Charles Péguy d’Orléans.
• 4 décembre, BNU, Strasbourg
• 21 novembre, Centre Charles Péguy, Orléans
Babel l’Héritage
Mai 2016
En collaboration avec l’association
Soundsitiv et Culture Angels
Comédie musicale écrite et
composée par Aurélien Benoilid
etRaphaëlBloch,d’aprèslemythe
de la ville de Babel. A partir
d’une thématique universelle
et d’une source d’inspiration
intarissable, cet opus se révèle
être un formidable hymne à la
diversité culturelle.
Palais de la Musique et des
Congrès, Strasbourg
CRÉATIONS ORIGINALES
◊ 2012 : Le Vent de mai (reprise 2017-2018)
20 et 21 septembre : Fossé des Treize, Strasbourg
◊ 2011 : Le Champ de l’oubli (reprise en 2012)
Les 28 et 30 juin, et 1er juillet : PréO, Oberhausbergen
28 janvier : Fossé des Treize, Strasbourg
24 mars : Plaine
23 juin : Stattstheater, Karlsruhe (Allemagne)
19 octobre : Espace Malraux, Geispolsheim
16 novembre : PréO, Oberhausbergen
◊ 2010 : Le Sang des abattoirs
Les 2 et 3 juillet