1. Auteur de Bande dessinée, illustrateur et scénariste français.
Né en 1946, il passe ses premières années dans l'Allemagne de l'après-guerre, son
père étant militaire de carrière.
Etudiant à l'école des Beaux-arts de Lyon, puis aux Arts décoratifs de Paris,
Jacques Tardi fait ses débuts en 1969 dans le journal Pilote (1).
En 1972 paraît sa première longue histoire, Rumeurs sur le Rouergue.
En 1976 il entame le cycle des Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec (2), dont le succès ne
se fait pas attendre et dont les 4 premiers tomes seront adaptés au cinéma par Luc Besson en
2010.
Parallèlement, Tardi adapte le Paris de Léo Malet, celui des aventures de Nestor Burma (3), et
réalise d'autres adaptations qui sont autant de succès (Le der des ders de Daeninckx (4), Le cri
du peuple de Vautrin (5), ...
Son œuvre, traduite en plusieurs langues, a gagné la reconnaissance,
au-delà même du monde de la bande dessinée.
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2. Son grand-père a fait la 1ère guerre mondiale dont la
bataille de Verdun. Il fut à plusieurs reprises blessé
et a été gazé. Son grand-oncle lui aussi a fait la 1ère
guerre mondiale et fut blessé sans doute par un
éclat d’obus.
Tous ces souvenirs sur l’atrocité de la guerre de
14-18 hanteront ses rêves d'enfant avant de devenir
l’un des thèmes majeurs de son œuvre.
C’ était la guerre des
tranchées 1993
Où vas-tu petit
soldat ? 1989
Adieu Brindavoine,
le Trou d'obus,
1984
La véritable
histoire du soldat
inconnu, 1974
Putain de guerre,2008Varlot soldat
(scénario Didier
Daeninckx / 1999)
« la place de
l’artiste est de
combler le vide
laissé par les
institutions et les
témoignages »
VERNEY
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3. Cet album est d’abord paru sous
forme de 3 numéros d’un journal en
2004.
En 2008, un premier tome est
publié aux éditions
Casterman (1914-1915-1916),
le deuxième tome paraît en 2009
(1917-1918-1919).
En 2014, à l’occasion du
centenaire de la Première guerre
mondiale, les
éditions Casterman ont publié
une intégrale.
Tardi a travaillé en étroite collaboration avec le
collectionneur et historien Jean-Pierre Verney,
spécialiste du premier grand conflit mondial, dont la
collection d’objets figure au Musée de la Grande
Guerre du Pays de Meaux, inauguré le 11 novembre 2011.
La bande dessinée est suivie d’un journal documentaire écrit par
l’historien et illustré de documents d’époque.
« Dans un premier temps, l’historien Jean-Pierre Verney, me fait
pour chaque année un déroulé factuel complet de tout ce qui s’est
passé. Ensuite, je trie, j’élague, d’une part en fonction de mon at-
trait pour certaines scènes, certains décors, certains détails, et
d’autres selon les contraintes narratives propres de mon récit ».
(Tardi pour Castermag)
Même si l’histoire se base sur des faits réels, l’album de Tardi est un récit de fiction.
De 1914 à 1919, l’album retrace la vie quotidienne d’un poilu dans les tranchées : un simple soldat, presque
anonyme. Le narrateur ne se contente pas de raconter la guerre : il en souligne toutes les atrocités et rappelle
à quel point les soldats plongés au cœur des combats ne comprenaient pas les choix faits par les états-majors.
« Putain de guerre » s’inscrit en cela dans la mouvance de la littérature engagée.
Le récit n’est pas linéaire : le narrateur nous offre une succession d’anecdotes, plus ou moins indépendantes les
unes des autres.
TOME 1
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4. Il exprime :
Le regard porté par le personnage sur ce
qu’il vit,
Le regard de l’auteur sur l’objet mis en
scène
Le message du lecteur qui va très vite être
impressionné par la violence de ce conflit
De simples cartouches * permettent au
narrateur de nous parler en voix-off.
Le narrateur devient ainsi le porte-parole de
tous.
Les dessins suggèrent les paroles qui ne sont
pas écrites.
LES MOTS DE LA BD
Bulle (ou Phylactère)
espace de forme variable
délimité par un trait, qui
contient les paroles ou
pensées des personnages.
Cartouche encadré rec-
tangulaire contenant des
éléments narratifs et des-
criptifs assumés par le nar-
rateur, appelés également
commentaires.
Extrait de la bande dessinée « Les Godillots » / Olier et Marko
(éditions Bamboo)
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5. 3 vignettes* horizontales
pour chaque page
Tardi cherche à donner une vision
panoramique qui renforce la violence
des scènes de combat.
Lorsqu’il casse cette logique, c’est pour
créer une nouvelle dynamique dans le
scénario.
« Il m’a semblé que c’était la représentation
la plus juste de ce que pouvait percevoir
chacun de ces hommes depuis l’intérieur de
sa tranchée. Le type est dans le trou, et tout
ce qu’il voit du monde est une sorte d’hori-
zon dévasté » (Tardi pour Castermag)
Les pages du début, dans laquelle la vie est
présente, sont colorées.
Au fil des pages, nous perdons les couleurs
pour basculer dans un monde blafard, boueux,
les nuances de gris exprimant toute la désola-
tion des champs de bataille.
Le rouge apparaît par taches quand la mort
frappe.
LES MOTS DE LA BD
Planche page entière de B.D., composée de plusieurs bandes.
Vignette (aussi appelée une case) image d’une bande dessinée délimitée par
un cadre.
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6. Le narrateur utilise un langage familier,
qui crée un contraste avec les citations
placées au début de chaque section.
La dérision, les commentaires sarcastiques sont
très présents dans le discours du narrateur, et
accentuent le décalage avec la réalité. L’arme
qui permet de résister, c’est finalement l’ironie :
- face aux situations
- face aux discours de l’état-major
LE LANGAGE DES
TRANCHEES
Alboches = allemands
Artiflots = artificiers
Brancos = brancardiers
Cafard = dénonciateur
Capiston = capitaine
Cassis = corps
Éclopés = blessés
Kaiser = empereur
Machine à coudre = mitrailleuse
Marmiter = bombarder
Moucharder = dénoncer
Perlot = tabac
Piges = ans
Pinard = vin
Seau à charbon = bombardement
Teutons = allemands
Troufion = soldat
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