1. Assurance
Banque 2.0
N° 4 • Juillet/Août 2012
Reportage
Le groupe Humanis met
& Dossier
Le décisionnel à
le cap sur la convergence
technologique l’heure du Big data
Portrait
Georges Da Costa,
ingénieur d’études, Inservio
Fanny Gilbert, Solly Azar
Azzeddine Bendjebbour,
président directeur
“ Dans un contexte opérationnel en
permanente mutation, les solutions
Dans le domaine du décisionnel et du
“
technologiques doivent également évoluer.
pilotage des activités, cette dynamique
donne presque le tournis.
général de Suadeo
Stratégie
SAB : une assise solide dans
le monde bancaire français
À bâtons rompus
Avec Pascal Buffard,
président du Cigref
« La culture numérique
comme source d’innovation
et de performance »
Grand angle
La Mutuelle UMC
met le cap sur Atlantis
4. Édito
Big data,
petite mobilisation
L e règne de la donnée est bel et bien là. A la faveur de l’Internet et ses ap-
plications, la numérisation se généralise. Avec pour corollaire des flots
d’informations exploitables à des fins multiples : connaissance client, pi-
lotage d’activités. Bienvenue dans l’univers du Big data.
Pour le monde de la finance, la volumétrie de données, que crachent les tech-
nologies, constitue un défi, avant d’être une formidable aubaine. Comment gérer
cette masse d’informations et en tirer la substantifique moelle ? A l’affût de nou-
velles opportunités, les hommes de marketing ont inventé le vocable de Big data
pour désigner ce flux volumineux, varié et déversé à la vitesse grand V. Vous avez
craint le décisionnel à ses premières heures ? Vous redouterez le Big data, tant
il a l’air plus complexe. Heureusement, subtilité des fournisseurs, vous n’aurez
pas à passer pour pertes et profits votre data warehouse bâti à coup de milliers
de jours/homme. Tout juste devrez-vous vous contenter de le rendre analytique.
Ce qui, soit dit, implique le recours à de nouvelles technologies dédiées. Il faudra
Emmanuel Mayega
donc mettre la main à la poche, par ces temps de crise. Sans regret aucun, tant
Rédacteur en chef les gourous vous promettent un retour sur investissement (ROI) garanti.
Habitués à prendre leur temps, les décideurs de l’assurance et de la banque
“
restent indifférents. Le discours marketing ambiant, pourtant assourdissant,
semble pour l’heure les laisser de marbre. Et pour cause, beaucoup en sont en-
core à se demander si leur présence sur les réseaux (un des facteurs déclen-
chants du Big data, ndlr) serait opportune en termes opérationnels. Pire,
… la plongée d’une grande d’autres, qui y sont déjà, cherchent encore à quelles fins exploiter les données
engrangées. C’est tout trouvé : Big data, répondent les fournisseurs en chœur.
banque ou d’une La technologie associée promet de leur offrir les moyens de cerner le compor-
importante compagnie tement du client en quasi-temps réel. Sur les plateaux téléphoniques ou dans
les espaces Web, outils désormais banalisés dans les banques et assurances,
d’assurances dans les technologies du Big data peuvent changer la donne. Anticiper et empêcher
le départ d’un client bancaire las de voir ses requêtes, quelque minimes soient-
cet univers de l’exploitation elles, accoucher d’une souris ; rebondir rapidement en ligne après une offre in-
fructueuse, histoire de s’offrir une nouvelle chance pour convaincre le client
du Big data devrait ouvrir avec des arguments plus convaincants. Autant d’exemples qui devraient faire
fondre banquiers et assureurs. Pourtant ce n’est pas (encore ?) le cas.
le bal en la matière.
Selon certains fournisseurs de technologies, les DSI ne pourraient pas longtemps
A quel rythme ? et impunément faire l’économie de ces nouveaux composants ; pour d’autres,
la plongée d’une grande banque ou d’une importante compagnie d’assurances
Swing ou bossanova, rock dans cet univers de l’exploitation du Big data devrait ouvrir le bal en la matière.
A quel rythme ? Swing ou bossanova, rock ou cha cha, ce sera chacun à son
ou cha cha, ce sera chacun rythme, à l’instar de l’adoption du décisionnel au cours de ces deux dernières
à son rythme, à l’instar décennies. Après tout, beaucoup en sont encore à une exploitation minimaliste
de ces architectures là où d’autres en sont équipés à tous les étages. Chacun
de l’adoption du décisionnel avance, en fonction de ses moyens et de sa stratégie, dictée par le métier. La
au cours de ces deux
dernières décennies…
“ prise en compte du nouveau paradigme technologique qu’est le Big data ne de-
vrait pas échapper à cette logique. Cela est d’autant plus plausible que la crise
pousse les assureurs à rester très prudents dans leurs choix d’investissements.
Normal, les liquidités naguère pourvues par les marchés financiers ne sont plus
au rendez-vous. Pour autant, il faudra tout de même se différencier de la concur-
rence. De ce point de vue, les fournisseurs ont raison de motiver les DSI à re-
joindre la farandole du Big data. En face, on assiste à une petite mobilisation.
Hors de France surtout. n
4 • Assurance & Banque 2.0 • Septembre/Octobre 2012 • n°4
5.
6. Grand angle
La Mutuelle UMC
met le cap sur Atlantis
Dans un contexte de l’économie sociale fortement
marqué par le rapprochement entre entités sur
Frédéric Bernard,
directeur général
la base de l’adage selon lequel « l’union fait la
adjoint force », la volonté de percer sur ce marché fortement
concurrentiel pousse les uns et les autres à se
diversifier. Une ouverture sur de nouveaux segments
qui rime souvent avec innovation technologique.
Témoin l’incursion de la Mutuelle UMC dans
le monde de la prévoyance, en complément de
son ancrage au terreau de la santé ; l’occasion
d’intégrer le progiciel Atlantis, nouvel outil qui monte
sur le terrain de la gestion des processus de cette
branche d’activité. Gros plan sur un projet pour
lequel le respect des coûts, délais et la complétude
fonctionnelle ont été des critères différenciants.
a Mutuelle UMC est spéciali- en mode « sous-traitance », la pro- adhérents et mutuelles membres,
L sée dans la protection sociale.
Depuis 45 ans, elle propose
des contrats d’assurance complé-
duction de ses partenaires parmi
lesquels les contrats collectifs des
offres globales du groupe MUTEX SA.
tout en leur permettant de rester
réactifs. Dans cette perspective,
« nous avons réalisé une étude de
mentaire santé sur la base d’une Comment administrer l’ensemble notre existant, il y a deux ans. Le ré-
philosophie : la solidarité. Cette der- des processus des offres de complé- sultat de cette analyse a été la
nière justifie également sa stratégie mentaire santé de ces différentes conception d’un schéma directeur à
de rapprochement avec d’autres ac- composantes ? La Mutuelle UMC a trois ans et l’urbanisation de notre
teurs de son écosystème. Actuelle- bâti un système d’information en architecture technique avec, à la clé,
ment, la Mutuelle UMC est le spécifique, à l’instar de la majeure une réorganisation des applications
regroupement par fusion/absorption partie de ses alter ego. Cet environ- par métier », explique Frédéric Ber-
en 2011, des mutuelles Panotech- nement configuré sous Unisys et nard, directeur général adjoint.
nique, Mutatis, Sainte-Anne, SMER, baptisé Sysmut permet de gérer des Sur le plan applicatif, l’un des chan-
la Mutuelle du Personnel LCL, la Mu- contrats individuels et collectifs. gements importants a été la néces-
tuelle du Maine, la Mutuelle du Cen- sité d’intégrer un outil de gestion de
tre de Recherches d’Aubervilliers Au fil des ans, il a fait ses preuves en l’activité de prévoyance, nouveau
(MCRA), la Mutuelle Haut-Saônoise accompagnant le groupe dans son marché pour le groupe. « Notre pré-
et de l’union UMC. développement. Il doit toutefois évo- sence sur ce segment était devenue
Cette volonté solidaire va même plus luer conformément à l’état de l’art, nécessaire et prioritaire. Corollaire
loin, et prend la forme de la déléga- l’objectif du groupe étant de mainte- de cette aspiration, il fallait rapide-
tion de gestion. Le groupe gère ainsi, nir la qualité de service rendue à ses ment trouver un outil pour gérer
6 • Assurance & Banque 2.0 • Septembre/Octobre 2012 • n°4
7. cette nouvelle activité. En fait, nous
avions moins d’un an pour conduire Contribuer à la gestion du risque
ce chantier stratégique », estime le
Le groupe UMC est rassemblé autour de la mutuelle qui porte son
directeur général adjoint.
nom. Il gère le régime complémentaire d’Assurance maladie de près
Comme pour tout projet de ce genre
de 225 000 personnes auxquelles il propose une batterie de presta-
en général, plusieurs possibilités
tions leur permettant, ainsi qu’à leurs familles, de se couvrir contre
s’offraient au groupe : développer
les aléas de la vie et de prévoir sereinement leur avenir.
une application en spécifique, faire
A ses adhérents, cette institution propose une gamme de produits di-
appel à la délégation de gestion ou
versifiée ainsi que des services d’action sociale, de prévention et d’as-
intégrer un progiciel du marché. Le
sistance. Viennent s’y ajouter des solutions de communication
cahier des charges mis au point pré-
(publications, etc.). D’autre part, le groupe propose à ses partenaires
voyait le recours à une solution facile
membres un ensemble d’outils permettant de mettre à la disposition
à intégrer, à un coût abordable et
de leurs adhérents un service de qualité. Il participe également à la
construite sur une architecture web
gestion du risque, fonction importante dans un contexte de forte pous-
pour les raisons d’ouverture et d’in-
sée réglementaire (contrôle interne, Solvabilité II). Sur ce dernier
teropérabilité. En complément, il de-
point, le groupe conduit un projet qui mobilise l’ensemble de ses
vait être apte à gérer tout type
forces vives. Ce chantier se poursuit en parallèle avec la mise en
d’offre de prévoyance : décès, inva-
place d’une architecture décisionnelle. Celle-ci sera exploitée à des
lidité, incapacité, etc. Autre point im-
fins de pilotage d’activités. Pour ce faire, il engrangera toutes les don-
portant, la capacité de l’éditeur à
nées provenant des différents systèmes d’information des compo-
s’impliquer fortement dans le projet,
santes du groupe et permettra de produire des tableaux de bord.
dans une logique de partenariat.
E. M.
La spécification des besoins a per-
mis d’exclure l’approche de dévelop-
pement interne en partant d’une
feuille blanche. Trop coûteux et ris- rances. « En observant ce marché d’apprécier sa grande ergonomie et
qué ; la délégation de gestion a été que nous connaissons bien pour y surtout ses spécificités fonction-
également exclue sachant que le travailler depuis plus de deux décen- nelles. Pour preuve, il offre la possi-
groupe entend rester maître de sa nies, notre équipe a décidé de pro- bilité de gérer la comptabilité en
stratégie de prévoyance qui passe poser une nouvelle offre permettant partie double. Cela nous permet de
par un contrôle au plus près des pro- de répondre aux attentes des por- bénéficier d’une grande traçabilité
cessus associés. En procédant par teurs de risques de taille moyenne, des opérations réalisées », explique
élimination, restait la piste de l’inté- abordable sans pour autant faire un Frédéric Bernard. Autre illustration
gration d’un progiciel du marché. Si compromis sur les exigences tech- de l’alignement de cet outil sur les
l’offre en la matière était assez riche nico-fonctionnelles de la profes- attentes métiers du groupe, la prise
il y a encore quelques années, elle sion », déclare Thierry Dubois, un des en compte de la distribution des pro-
s’est réduite fortement, laissant la géniteurs de cette solution. duits à travers un réseau de cour-
tiers grossistes. « S’il le souhaite,
“
l’assureur peut suivre, de bout en
bout, l’ensemble du processus
de gestion de son activité de
“
Nous avions moins d’un an pour conduire
ce chantier stratégique d’intégration d’Atlantis
prévoyance, à partir des tables tech-
niques d’Atlantis. Un plus apprécia-
ble dans un contexte réglementaire
fortement exigeant », constate
Thierry Dubois.
Dans la foulée du choix de cette so-
place à quelques acteurs à classer Pris en compte dans le processus de lution effectué début janvier 2011,
schématiquement en deux catégo- choix, le progiciel Atlantis a très vite l’équipe de projet s’est adjoint les
ries : d’un côté des solutions séduit la mutuelle UMC. « Nous compétences d’un expert pour l’ac-
d’envergure coûteuses dont l’implé- avons rapidement été marqués par compagner dans le paramétrage de
mentation s’inscrit dans le temps ; la capacité de l’éditeur à cerner nos l’outil en fonction de ses règles mé-
de l’autre des outils hybrides cou- besoins ; un exemple, nous voulions tiers. « Cette phase est facilitée par
vrant parfaitement les attentes des une solution capable de gérer la pré- le moteur de paramétrage puissant
assureurs. Depuis un an, est arrivée voyance d’une branche spécifique, d’Atlantis assorti de scripts qui per-
sur ce terreau la solution Atlantis, celle des fonctionnaires. Quant à mettent de définir, en une opération
portée par l’éditeur PWA Assu- l’outil, l’audit réalisé nous a permis unique, les produits ainsi que leurs
Septembre/Octobre 2012 • n°4 • Assurance & Banque 2.0 • 7
8. Grand angle
règles de gestion, sans oublier les partenaires courtiers » ajoute Frédé- prendre une dimension autrement
contrôles associés. En moins de ric Bernard. plus stratégique. Des structures mu-
trois mois, comme l’exigeait le ca- Après avoir posé les bases de la ges- tualistes, y compris de taille mo-
hier des charges, l’équipe de projet tion de son activité de prévoyance, le deste, pourraient par exemple faire
a été capable de mettre en produc- groupe UMC entend progressive- appel à cette solution pour la gestion
tion un premier lot, à savoir la ges- ment conforter l’exploitation de son de leur activité de prévoyance, dans
tion des adhésions, des cotisations outil et n’exclut pas d’élargir son uti- le cadre de prestations de gestion
et des prélèvements adhérents de
“
l’activité santé développée avec nos
courtiers grossistes », déclare José
Bitchatchi, président de Move, inté-
grateur de la solution.
Interfacé avec le système d’informa-
tion Sysmut, le progiciel Atlantis est Atlantis constitue un maillon stratégique
accessible dans un environnement dans notre politique de gestion
“
Web. Le référentiel « base per-
sonnes » reste accessible à partir de de la rémunération des courtiers
cet existant affecté à la gestion de la
santé. En fait, pour l’heure, aucune
reprise de données n’a été opérée
vers le nouvel environnement, « pour
des raisons de cohérence de notre lisation à d’autres domaines. « Nous pour compte de tiers apportée par le
référentiel « base personnes ». Du sommes partis de la prévoyance groupe. « En somme, cet outil nous
coup, les prestations sont encore ré- pour peut-être aller, à terme, vers la ouvre des perspectives nouvelles qui
glées par Sysmut », explique le direc- gestion de la santé sur la plate-forme intègrent l’ouverture sur la gestion
teur général adjoint. Atlantis. Toutefois, rien n’a encore de nouveaux produits parmi lesquels
Les premiers utilisateurs à exploiter été décidé et l’étude fonctionnelle la dépendance, l’assurance emprun-
cet outil ont été les équipes de Tou- devrait commencer fin d’année teur et la Garantie des accidents de
louse en charge de l’activité santé et 2012 », temporise le directeur géné- la vie », indique Frédéric Bernard. Au-
prévoyance des fonctionnaires. Les ral adjoint. Au cas où la brique santé trement dit, Atlantis constitue une
courtiers partenaires ont ensuite pu de ce groupe évoluait vers le progi- arme stratégique pour ce groupe en
entrer dans le bal. Ce qui permet ciel de PWA Assurances, elle pourrait plein développement.
désormais au groupe d’asseoir « une alors intégrer la couche de gestion Enfin, pour l’éditeur, qui vient de
gestion efficace du commissionne- de l’assurance maladie à cet envi- prouver une nouvelle fois sa capa-
ment en cascade, fonctionnalité dé- ronnement : DRE, B2, Noémie, etc. cité à accompagner un porteur de
pourvue au sein de Sysmut. En fait, Du reste, dans un contexte politique risques dans le respect des coûts,
Atlantis constitue un maillon straté- de la mutualité faisant abstraction exigences fonctionnelles et délais, il
gique dans notre politique de ges- des unions de mutuelles, le nouvel s’agit d’une référence nouvelle qu’il
tion de la rémunération de nos outil de la Mutuelle UMC pourrait saura certainement faire valoir au-
près de prospects souvent échaudés
à l’idée de se lancer dans l’implé-
Atlantis ouvert sur le courtage mentation d’outils généralement
contraignants sans garantie de fonc-
Dans leur volonté de percer sur un marché fortement concurrentiel, tionnement adéquat à l’arrivée. n
les acteurs mutualistes explorent de nouvelles opportunités parmi les-
quelles la distribution à travers le canal traditionnel qu’est le cour- Emmanuel Mayega
tage. La Mutuelle UMC fait partie des institutions ayant tablé sur
cette opportunité. Elle a notamment misé sur le courtage grossistes
en concluant des partenariats avec plusieurs distributeurs adossés à
ce modèle. D’ores et déjà, le groupe travaille avec deux grossistes
de la place comme gestionnaire et comme assureur. L’intégration
d’une solution de gestion de la prévoyance devait prendre en compte
le recours à la distribution par le canal traditionnel. Un défi que le pro-
giciel Atlantis a pu relever grâce à sa souplesse. Mieux, il est devenu
le support de commissionnement du groupe.
E. M
8 • Assurance & Banque 2.0 • Septembre/Octobre 2012 • n°4
9.
10. Dans un contexte Dossier
opérationnel en
permanente mutation, Big data
les solutions
technologiques doivent
également évoluer.
Dans le domaine du Le décisionnel à
décisionnel et du pilotage
des activités, cette
dynamique donne presque
l’heure du Big data
le tournis. Après les data nfocentre. Certains collaborateurs
I
Selon le Gartner, ce concept désigne
marts et autres data de services informatiques et d’au- l’explosion du volume de données
tres des directions générales s’en dans les entreprises et les compo-
warehouses, voici venu souviennent. Cette technologie a sants technologiques que proposent
le temps du Big data. posé les bases du décisionnel dans les éditeurs pour les gérer. Les four-
Internet, réseaux la banque et l’assurance. Aux mains nisseurs relèvent tout particulière-
de la toute puissante DSI, elle per- ment ici du secteur du décisionnel.
sociaux et autres mettait de produire des tableaux de Quand apparaît-il ? Meta Group y
sources d’informations bord exploités à des fins de pilotage avait déjà fait allusion en 2001. Ses
des activités. AXA, BNP Paribas, Ge- contours ont été précisés par le
multimédias sont passés nerali, Société Générale et bien d’au- Gartner en 2008. Progressivement,
par là. Et apparaissent tres groupes y ont lourdement on a vu y venir une foultitude de four-
investi. Les enjeux ont beaucoup nisseurs. Tous les grands de la Busi-
comme une aubaine changé entre-temps. Et les techno- ness Intelligence s’y positionnent.
pour les fournisseurs de logies avec. Bon nombre ont Oracle, IBM et autre Microsoft ont
abandonné ces générateurs de sta- entonné un discours d’évangélisa-
solutions décisionnelles.
tistiques pour déployer une architec- tion porté par un marketing virulent
C’est en tout cas leur ture décisionnelle émaillée de pour asseoir leurs nouvelles offres.
sentiment, si l’on en juge technologies conformes à l’état de Celles-ci ont la particularité de s’ap-
l’art. Le data warehouse (entrepôts puyer sur un triptyque technolo-
à travers les offres de données) a fait son apparition sur gique : des mémoires dynamiques
proposées. le marché. Et sa déclinaison par silo pour une accélération des traite-
métier a imposé le concept de data ments, des bases de données mas-
Qu’en est-il de la demande marts. Direction métiers, services sivement parallèles voire des
dans la banque et marketing et autres RH tablent sur solutions exploitant des SGBD non
ces modules pour piloter leurs acti- relationnelles adossées à noSQL.
l’assurance ? vités. C’était sans compter avec l’ex- Les prestataires de services sont
Si les acteurs de ces plosion de la donnée. également de la… fête. Pour accom-
branches de marché pagner l’intégration de ces outils dès
Meta Group pose la phase amont. Bref, le marché est
capitalisent déjà sur les jalons conceptuels déjà constitué de technologies ma-
la puissance des du Big data en 2001 tures et d’une offre qui ne l’est pas
Réseaux sociaux et Internet génè- moins. Qu’en est-il de la demande ?
technologies du Big Data rent une volumétrie de données Les enquêtes du Gartner donnent la
dans d’autres pays, ceux énormes et variées capitalisables mesure en mettant le Big data parmi
par les banques et les assurances les préoccupations majeures des
de l’Hexagone restent dans leurs démarches marketing et DSI en 2012. Mieux, il dame même
dans l’expectative. de connaissance client, par exem- le pion au Cloud computing. Quid sur
ple. A l’affût d’innovations sur un le terrain où les assureurs et les ban-
En fait, ils poursuivent leur
marché de la technologie qui quiers disposent déjà de solutions
lancée dans l’exploitation marque le pas, les fournisseurs ont décisionnelles traditionnelles ins-
du décisionnel classique. mis en avant ce besoin, sous le vo- crites dans les mœurs ?
cable de Big data. De quoi s’agit-il ? Dans la mutualité et la prévoyance
10 • Assurance & Banque 2.0 • Septembre/Octobre 2012 • n°4
11. où les regroupements se sont multi- insiste également sur l’importante
pliés depuis quelques années, la vo- volumétrie des flux d’informations
lumétrie de données est de plus en que les mastodontes nés de multi-
plus élevée, tout comme leur variété. ples rapprochements doivent gérer.
La nécessité d’être réactif y est éga- « Les nouveaux groupes ainsi consti-
lement prégnante. Clairement, les tués brassent des volumes de don-
trois conditions pour une utilisation nées considérables. Parce que l’ERP
du Big data (volume, vitesse et va- Suadeo, au cœur de ce processus,
riété) sont réunies. Comment ces doit permettre le pilotage de l’en-
groupes réagissent-ils dans un envi- semble des activités de l’entreprise,
ronnement également hanté par la il peut être alimenté par tous ses
problématique de Solvabilité II ? Laurent Grouas, systèmes d’information. Quand on
« Ces acteurs y compris tous les au- directeur général sait la multitude d’analyses que la
tres du marché de l’assurance vont de Kadris France plateforme SUADEO embarque en
être amenés à réviser leur rapport standard, vous pensez bien que
au décisionnel ; le traitement de nous n’avons pas attendu la vague
données en silo va peu à peu céder sionnelles. Auparavant, « il sera tou- du Big Data pour veiller aux temps
la place à une approche analytique tefois nécessaire de régler la cru- de réponses de notre outil. C’est
plus globale du client, par exemple. ciale problématique de la qualité de pour cela que quatre ressources
Pour l’heure, les uns et les autres la donnée plus que jamais néces- sont en permanence mobilisées
s’attellent encore à d’autres priori- saire dans un contexte de Big data », pour garantir le tuning des requêtes
tés », estime Laurent Grouas, direc- prévient Laurent Grouas. d’utilisateurs. Cette préoccupation
teur général de Kadris France. majeure de tous les jours et ces ef-
Désormais dans le giron du groupe Suadeo au cœur forts ont payé puisque ces dernières
Keyrus, ce cabinet entend capitaliser des masses de données années, en phase de qualification
sur son savoir-faire métier et les de nouveaux groupes de notre progiciel par de gros clients,
compétences de Business Intelli- de la mutualité nous avons réalisé plusieurs cam-
gence de sa maison-mère pour ac- Au sein de Suadeo, spécialiste du pagnes de benchmark sur une base
compagner ses partenaires dans la décisionnel métier pour la mutualité d’environ 10 millions de personnes
refonte de leurs architectures déci- et les acteurs de la prévoyance, l’on protégées donnant des résultats
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Septembre/Octobre 2012 • n°4 • Assurance & Banque 2.0 • 11
12. DOSSIER
plus que probants. En complément porte quelle activité de l’entreprise du Big data sont multiples. Dans ce
de notre investissement en R&D, au niveau de granularité qu’il sou- contexte, notre objectif est d’appor-
nous proposons d’ailleurs dans tous haite et cela au travers de milliers ter aux directions générales et opé-
nos projets d’intégration un volet d’analyses disponibles », termine Az- rationnelles les moyens de prendre
dédié aux performances tech- zeddine Bendjebbour. des décisions pertinentes », déclare
niques », indique Azzeddine Bend- L’éditeur Tricast, qui intervient sur le Stéphane Baudin, directeur des opé-
jebbour, président directeur général terrain de l’assurance avec une offre rations. Dans cette logique, la solu-
de Suadeo. Pour aller plus loin dans de Business Intelligence assortie tion Tricast se positionne en base
sa volonté de faire face à la problé- d’une couche métier, constate que le unique alimentée par les différentes
matique du Big Data, la société en- Big data est désormais une réalité à applications de l’entreprise (marke-
visage de tisser des partenariats prendre en compte pour gérer effica- ting, finance, métier, etc.). Cet es-
avec des acteurs technologiques du cement différentes applications, pace fédérateur permet de générer
marché spécialisés en la matière. dans un contexte de concentration des indicateurs cohérents.
« En combinant notre plateforme dé- des groupes. « De la détection d’une Ayant compris très tôt la nécessité
cisionnelle avec la technologie Big épidémie de grippe à travers les ré- de promouvoir le Big data pour aider
Data du marché, l’utilisateur pourra seaux sociaux en passant par celle leurs clients à capter toute la masse
presque en temps réel visiter n’im- de la fraude, les champs d’utilisation de données qui les inonde désor-
mais, les éditeurs du décisionnel
sont sur le pont. Un pont marketing
United Overseas Bank (UOB) : cap sur le synonyme de « Buzz » ambiant. Ce
traitement du risque crédit en quasi-temps réel brouhaha est-il justifié dans l’assu-
rance ? « Selon Mc Kinsey et IDC, le
Calculer de multiples facteurs de risques sur des millions de crédits secteur financier est l’un de ceux qui
et de capitaux nécessite souvent plusieurs jours de traitement pour stocke le plus de données. L’exemple
une grande banque. Et avoir une vision globale du risque pour l’éta- de la banque de détail confirme
blissement impose la combinaison des risques de marché et de crédit. cette observation. Du côté de l’assu-
Confrontée à cette problématique, UOB a lancé un appel d’offres en rance, les exigences réglementaires
vue de sélectionner et d’intégrer une solution de gestion à l’échelle poussent également à emmagasiner
de l’entreprise, en lieu et place d’une approche par silo, en clair, par de gros volumes de données. Pour
service. Comment expliquer une telle démarche ? Les transactions tous, l’irruption de nouveaux flux
ou groupes de transactions peuvent sembler très rentables ; mais in- issus de la géolocalisation et du Ma-
tégrées dans un portefeuille plus large, elles peuvent avoir un impact chine to Machine pour personnaliser
négatif global et une rentabilité bien moindre que celle attendue. les offres ou détecter la fraude, le
Pour éviter ce travers, UOB, qui avait décidé d’intégrer une solution paiement mobile et le sans contact
de gestion de risques en environnement Open Source, a finalement avancent. L’exploitation de ces don-
retenu la plate-forme SAS. Celle-ci a permis d’accélérer ses traite- nées pour créer de nouveaux busi-
ments. Un exemple : la réalisation des modèles de capital économique ness models nécessite une
pour le risque de crédit à l’aide d’une simulation Monte Carlo qui né- architecture apte à gérer le Big
cessitait plus de trois jours est consommée en huit heures. En y ajou- Data », considère Mouloud Dey, di-
tant le volet relatif au risque de marché, la rapidité de calcul est recteur de la stratégie chez SAS
maintenue. France. Pour ce dernier, les banques
Si cerner les risques en temps réel n’est pas très important, obtenir et les assureurs ne savent pas en-
les données à ce rythme est crucial sachant que les marchés évoluent core réellement gérer le flot de ces
rapidement : il faut comprendre leur fluctuation avant les concurrents, nouvelles données, surtout celles
mettre les produits sur le marché rapidement et s’en retirer au bon non structurées issues générale-
moment. La célérité retrouvée avec la plate-forme SAS donne de nou- ment de réseaux sociaux. Pourtant,
velles idées au banquier qui réalise désormais des simulations à la « la technologie est mature et per-
volée et dispose d’une puissance de calcul accrue. Quant à l’équipe met désormais de les traiter à des
de gestion de risques, elle a désormais la capacité de démontrer l’im- fins de connaissance client. Dans
pact des grandes décisions de crédit à son équipe dirigeante : visua- cette logique, le temps constitue un
lisation en temps réel des effets des décisions de crédit sur facteur déterminant à l’heure où la
l’intégralité du portefeuille, etc. vie de la donnée est éphémère.
Du reste, le projet d’intégration de la plate-forme SAS conduit il y a Dans la banque, par exemple, il est
deux ans et demi s’inscrit totalement dans une logique de gestion du crucial pour l’analyse des conditions
Big data. de marché. Ainsi, une annonce du
E. M. G20 sera l’occasion de recalculer
les modèles de gestion des fonds
12 • Assurance & Banque 2.0 • Septembre/Octobre 2012 • n°4
13.
14. DOSSIER
propres, par exemple », analyse également de la voix sur le marché
Mouloud Dey. du Big data. « Nos clients banquiers
et assureurs sont confrontés à de
Vers un dataware house nouveaux enjeux parmi lesquels la
analytique maîtrise de la fraude et la connais-
Sur le terrain, les acteurs semblent sance client. Cela nécessite des ou-
être plus au fait de ces exigences de tils permettant de travailler en
l’autre côté de l’Atlantique. Aux amont dans un contexte temps réel,
Etats-Unis, des capteurs télémé- avec des performances accrues. A
triques sont mis à contribution pour cette fin, nous proposons la techno-
glaner des volumes de données ex- logie In Memory SAP Hana. Sur un
ploitables dans un contexte de Pay plateau téléphonique bancaire, par
As You Drive (PAYD). En France, exemple, elle offre la possibilité à un
comme dans le reste de l’Europe, Azzeddine Bendjebbour, téléconseiller de procéder à une
d’ailleurs, ce modèle peine à trouver président directeur général analyse en temps réel de profils en
un accueil favorable. Outre-manche, de Suadeo ligne et proposer aux prospects et
l’expérience de Norwich Union clients des offres adaptées à leurs
(Aviva) aurait périclité du fait d’un attentes » explique Jean-Michel Jur-
coût de gestion de la donnée farami- porte également le massivement pa- bert, directeur de marché solutions
neux. Selon le directeur de la straté- rallèle et Hadoop. Bref, tous les in- BI et HANA. Et ce dernier d’ajouter :
gie de SAS, « les assureurs ne grédients pour être « Big data « De telles requêtes nécessitent le
pourront plus bientôt se contenter Compliant » et plus généralement traitement d’une grosse volumétrie
d’une approche décisionnelle tradi- proposer une puissance de calcul en de données difficiles à traiter à par-
tir d’une architecture décisionnelle
“
classique. SAP HANA permet de
gérer à des fins marketing et com-
merciales les gisements très impor-
tants d’information engrangées
“
Il est nécessaire de s’interroger sur les données
à placer en mémoire et celles à archiver
dans les bases ».
InMemory rime avec
célérité et réactivité
La plongée dans le monde du Big
data doit pousser logiquement les
DSI et utilisateurs à hiérarchiser et
segmenter le stockage des données
tionnelle assortie de Data marts phase avec les nouveaux besoins du car les tarifs varient selon qu’il
conçus dans une logique de silos. marché. s’agisse d’un archivage traditionnel
Tout cela sera balayé par le courant En sa qualité d’acteur important du ou dans un environnement In Me-
du Big data sachant que les don- monde du décisionnel, SAP donne mory. Au préalable, il est nécessaire
nées ont besoin d’être mélangées : de s’interroger sur les données à pla-
le concept de data mart longtemps cer en mémoire et celles à archiver.
pertinent est de moins en moins Dans cette logique, SAP propose de
opérant car il brasse des données tisser un pont entre les deux univers
incomplètes. Il est désormais néces- ainsi constitués : SAP HANA et IQ,
saire d’évoluer vers un data ware- complétées par des connexions avec
house analytique dans lequel les la technologie HADOOP. « En défini-
données sont structurées différem- tive, cette approche permet aux di-
ment ». A travers cette observation, rections informatiques d’héberger
Mouloud Dey matérialise le position- les données là où elles sont plus per-
nement de SAS sur le terrain du Big tinentes ce qui facilite l’analyse pré-
data. En vue d’accompagner ses dictive », indique Jean-Michel Jurbert.
clients dans cette mutation presque Si l’éditeur européen compte parmi
forcée, l’éditeur a réécrit ses algo- Mouloud Dey, ses clients de la finance des acteurs
rithmes en 2011. A la fin de cette directeur de la stratégie comme AXA, Macif et autres Maaf
année-là, il a annoncé l’adoption de chez SAS France qui utilisent BusinessObjects, il
la technologie In memory ; il sup- cherche ses premiers clients en ma-
14 • Assurance & Banque 2.0 • Septembre/Octobre 2012 • n°4
15. tière de Big data en France. En re- ormais incontournable pour ces mé-
vanche, outre-Rhin, il travaille déjà tiers car elles permettent de gérer
dans cette logique avec AOK. « Notre les données structurées et non
client exploite le système SAP HANA structurées à l’heure où ces der-
en vue d’analyser sa base d’informa- nières sont de plus en plus volumi-
tions de 24 M d’assurés. Cela re- neuses. Malgré les promesses de
présente 370 M de traitements an- ces outils, les acteurs de l’assurance
nuels. L’architecture déployée per- et de la banque restent pour l’heure
met d’obtenir le résultat des assez prudents en la matière en
traitements en moins d’une journée France », reconnaît Christophe Gen-
là où il aurait fallu cinq jours », consi- dre, directeur des marchés Banque
dère Jean-Michel Jurbert. Et ce der- et Assurance. Selon Michel Bruley,
nier de conclure : « Les assureurs Directeur Marketing EMEA Teradata
comme les banquiers réfléchissent Aster Data, « le Big data ne signifie
de plus en plus à la manière dont ils pas forcément gros volumes de don-
peuvent gérer au mieux le flot de nées ; nous en traitons depuis des
données notamment non structu- Michel Bruley, années avant l’apparition de ce
rées qu’ils reçoivent. Tous nos Directeur Marketing EMEA concept qui introduit une nouvelle
clients sont conscients des pro- Teradata Aster Data dimension, celle de la systématisa-
messes du Big data. D’ici une tion. Du coup les technologies SQL
année, je ne serais pas surpris de trouvent leurs limites dans cet envi-
voir une grande banque de la place de données ? L’éditeur constate la ronnement ». Face à cette fragilité,
généraliser l’utilisation des techno- maturité du décisionnel traditionnel de nouveaux composants tel Map
logies du Big data ». dans l’assurance et la banque. « Les Reduce ont vu le jour pour paralléli-
Comment réagit Teradata, un des ac- technologies du Big data viennent ser un ensemble de tâches. D’autres
teurs de la gestion de gros volumes en complément de cette couche dés- comme Aster Data ou encore Ha-
Bittle : un acteur qui monte
Q uand on dispose d’une offre décisionnelle capitali-
sant sur la technologie de Google, le Big data devient
logiquement et rapidement incontournable. Pour Bittle, par-
données émanant des différentes sources de l’entreprise.
Comme réceptacle décisionnel, il permet de produire des
tableaux de bord exploitables à des fins de pilotage. Les DSI
tenaire historique des technologies cloud de Google (depuis des filiales d’une grande banque française l’utilisent dans
cette logique pour asseoir un suivi à distance des activités
mi 2009), l’aventure du Big Data commence il y a déjà plus
et la qualité des interventions. Il en va de même pour GSA
de 18 mois quand les équipes R&D du moteur de recherche
Prado, une société fruit de la fusion de plusieurs cabinets
leur proposent de devenir Certified Tester de sa technologie de courtage qui se sert de Bittle comme outil du contrôle
en la matière : Big Query. « La solution de Google en matière de gestion.
de Big Data permet de gérer les gros volumes provenant de
Dans la perspective de la sortie de la version 3 prévue à la
sources différentes en un temps record. Pour autant, nous
fin de l’année, la personnalisation du portail Bittle sera op-
considérons qu’il est encore assez tôt pour la proposer au timisée avec à la clé le cap mis sur la mobilité, actuellement
marché français. Cela dit, nous estimons que les assu- disponible pour la visualisation des données uniquement. A
rances et banques de l’Hexagone ne sauront faire long- cette fonction sera ajoutée une nouvelle : la réalisation de
temps l’économie de ces technologies tant celles-ci tableau de bord en environnement nomade. La dimension
apportent des réponses à leurs multiples défis », explique Big data de l’offre sera également améliorée grâce à un mo-
Christophe Suffys, président de cette jeune entreprise. teur qui raccordera différentes sources d’informations ex-
ternes à l’environnement Bittle. Ainsi, l’offre de cet éditeur
En attendant de surfer pleinement sur cette vague, l’éditeur
proposée gratuitement dans sa formule de base est-elle en
qui a pour projet fondateur la démocratisation de l’accès au
train de se faire une place sous le soleil du décisionnel.
décisionnel, a centré ses travaux de ces derniers mois sur
la qualité de ses connecteurs afin de simplifier l’analyse des E. M.
Septembre/Octobre 2012 • n°4 • Assurance & Banque 2.0 • 15
16. DOSSIER
doop ont emboîté ce pas. Le premier nées réalisée au moyen de sa tech-
dédié à l’analyse du Big data est nologie associative en mémoire.
désormais dans le giron de Teradata Enfin, MicroStrategy a profité de sa
qui a également noué des accords conférence annuelle 2012 pour af-
avec le second. « Ces outils sont très firmer sa position sur le terrain du
indiqués pour l’analyse des réseaux Big data avec en toile de fond la mo-
sociaux, par exemple, et permettent bilité, qui « change notre rapport à la
de déployer des programmes Map données », estime Michael Saylor,
Reduce qui sous-tendent des infra- CEO. Plus généralement, selon l’édi-
structures spécifiques », indique Mi- teur, le nomadisme offre l’opportu-
chel Bruley. nité d’exploiter pleinement le flow de
données dans les environnements
City Bank exploite de production à des fins décision-
Facebook pour séduire nelles. Dans cette logique, la nou-
de nouveaux clients Valérie Lourme, velle plate-forme de Business
Ramenant le débat sur le terrain Consultante Finance Intelligence MicroStrategy 9.3
fonctionnel, Valérie Lourme, Consul- et Assurance Teradata France constitue une arme efficace. « Dans
tante Finance et Assurance Teradata un monde où des données non
France, constate « l’immersion de structurées provenant notamment
nouvelles données dans les métiers cessus », assure Valérie Lourme. de réseaux sociaux et d’autres sup-
de la finance : géo-spatiale, réseaux Du côté de Qlikview, le décisionnel ports viennent compléter les infor-
sociaux. Il est nécessaire de les ana- permet de répondre aux besoins mations structurées habituellement
lyser afin d’en dégager de la valeur urgents de disposer des informa- exploitées par le décisionnel, Mi-
et nourrir le CRM. En milieu ban- tions de plus en plus volumineuses. croStrategy se devait de proposer
caire, cela peut permettre de savoir Avec son analyse en mémoire, les une nouvelle infrastructure plus ro-
pourquoi un client a clos son assureurs et les banquiers ont la buste, plus rapide et plus perfor-
compte. Un fait difficile à prévenir. possibilité d’intégrer rapidement des mante. Grâce à son moteur Rolap et
Pourtant, les technologies du Big données issues de différentes à sa solution In-Memory, elle permet
data permettent d’analyser un en- branches et de sources externes. de stocker des informations sur le
semble d’événements précédant Elles sont exploitables dans une lo- serveur et de la restituer rapide-
une résiliation. Réitérer une de- gique collaborative. Cet outil peut ment. Et répond ainsi aux attentes
mande simple sans obtenir de suc- être déployé en quelques semaines des banquiers et assureurs, qui ont
cès auprès d’un établissement peut et analyse les données dans un besoin de réactivité pour se différen-
pousser le client à dénoncer son nombre illimité de dimensions explo- cier », estime Jean-Pascal Ancelin, di-
contrat avec sa banque. La techno- rées par toutes les directions. Chez recteur général de MicroStrategy en
logie Map Reduce peut contribuer à l’éditeur, l’on estime que Qlikview France.
déceler en amont une telle décision. permet de disposer d’une analyse Sur ce terrain, les intégrateurs sont
Quant aux données géo-spatiales, rapide, visuelle et flexible des don- également en première ligne. Le
elles peuvent permettre de dépister groupe Opera Solutions en fait
les fraudes ». Le relationnel client partie. Pour Elias Baltassis, direc-
peut également être développé teur France, « le Big data devient
grâce à ces nouvelles données. incontournable notamment pour les
Ainsi, City Bank a exploité Facebook données interactionnelles. Actuelle-
pour le recrutement de nouveaux ment, celles-ci sont très peu analy-
clients. Enfin, en assurance automo- sées à des fins opérationnelles ».
bile, « le Big data permet, par exem- En fait, cette position résume claire-
ple, de scruter le comportement en ment le rapport actuel des banquiers
ligne d’un prospect. Si ce dernier et assureurs à ce phénomène. Ils se
abandonne sans suite une proposi- hâtent lentement. n
tion, le téléconseiller est à même de
le relancer dans les quinze minutes Emmanuel Mayega
qui suivent, avec une offre plus
adaptée à son profil. Cette dernière
est sélectionnée après traitement
Elias Baltassis,
des données le concernant, en quasi
directeur France, Opera Solutions
temps réel. Un de nos clients euro-
péens a déjà mis en place un tel pro-
16 • Assurance & Banque 2.0 • Septembre/Octobre 2012 • n°4
17. DOSSIER Entretien
avec Philippe Nieuwbourg,
analyste indépendant*
Assurance & Banque 2.0 : Le Big tion d’un nouveau mot-clef. Les tech-
Data semble être le nouveau nologies ont beaucoup évolué ces
concept marketing à la mode dernières années tant en termes de
pour les acteurs de la BI. Est-ce collecte que de capacité de stockage
désormais une réalité ou une nou- et d’analyse. Nous pouvons au-
velle tarte à la crème ? jourd’hui imaginer des analyses ré-
servées il y a encore quelques
Philippe Nieuwbourg : Les deux ! années aux films de science-fiction.
C’est tout d’abord en effet un concept En parallèle, les technologies mo-
marketing destiné à donner une im- biles, les réseaux sociaux, la « numé-
pulsion à des éditeurs dont les ac- risation » de la société, créent
tionnaires réclament toujours une chaque jour des volumes de don-
croissance à deux chiffres. Dans les nées incroyables, ce déluge de don-
années 90, nous avions les acro- nées que l’on souhaite bien entendu
nymes à trois lettres (ERP, CRM, SCM, analyser. Et l’accélération de ces Vous voyez, le Big Data est partout.
EDW, BPM…). Aujourd’hui le marke- cinq dernières années justifie à elle- Et je n’ai volontairement pas pris
ting est devenu plus littéraire, mais seule que l’on invente et emploie un l’exemple classique de l’analyse des
cela ne change rien. Suivant la bonne nouveau mot-clef. réseaux sociaux, qui certes appar-
maxime « si vous n’êtes pas leader Prenons quelques exemples. Dans le tient à la même famille d’applica-
sur votre marché, changez de mar- domaine de la santé, le séquençage tions, mais dont l’intérêt pour
ché », les éditeurs appliquent un dé- de l’ADN voit son coût baisser régu- l’humanité est moins évident…
rivé « Si vous n’êtes pas leader sur lièrement. Il est maintenant accessi-
votre marché, créez un nouveau mar- ble pour lancer des programmes de A. & B. 2.0 : En quoi consiste-t-il et
ché ». Ils tentent donc de faire croire recherche, par exemple sur le can- que peut-il apporter aux acteurs
à la révolution tous les deux ou trois cer. Mais le séquençage de l’ADN de de la banque et de l’assurance ?
ans, pour susciter l’engouement de chaque individu génère environ 1 To
certaines entreprises et stimuler de données brutes ; qu’il faut donc P. N. : J’ai élaboré une définition du
leurs investissements. Après le repor- stocker et analyser. Et pour com- Big Data un peu différente de celle
ting, l’analyse, les entrepôts de don- prendre comment naissent et se dé- habituellement proposée par les ca-
nées, les applications analytiques, veloppent certains cancers, et s’ils binets de conseil. Ils nous parlent
l’informatique en nuage, voici venu le sont liés à certains gènes, il faut tous des « 3 V » : Volume, Vitesse et
temps des données volumineuses. analyser un grand nombre d’indivi- Variété. De gros volumes de don-
Vous remarquerez que j’emploie à dus… on va vite parler en Petaoctets nées, dont la vitesse de génération
dessein uniquement des termes fran- de stockage et d’analyse. Des vo- s’est fortement accélérée et qui ne
çais, car ils existent. Et un autre tra- lumes aujourd’hui bien plus accessi- sont plus simplement des données
vers de nos hommes et femmes de bles qu’hier. structurées (chiffres ou champs de
marketing est de nous faire croire Dans le domaine des sciences de la texte), mais également des données
qu’un concept débarqué à Roissy par terre, comment rechercher des cor- en provenance du Web, de l’image,
le dernier vol en provenance de San rélations possibles entre les phéno- du son, des capteurs…
Francisco est plus valorisant s’il n’est mènes climatiques et l’activité Mais il me semble que cela ne suffit
pas traduit… Mais c’est un autre sismique ? Il est aujourd’hui possible pas. Car il faut représenter ces don-
débat. Première face de la pièce, le de lancer ce type d’analyse à nées, et la visualisation graphique
Big Data n’a rien de nouveau, il est l’échelle de la planète. Peut-être ne de données a pris également un
l’évolution logique du travail fait dans découvrirons nous rien. Mais peut- nouvel essor. Il suffit de voir ce que
la collecte et l’analyse de données être au contraire apprendrons nous des logiciels comme Tableau Soft-
depuis plusieurs décennies. de nouvelles règles sur le fonction- ware ont apporté à ce marché.
Mais il y a heureusement un autre nement de la planète. C’est le prin- Et pour finir, il me semble que tout
aspect, qui justifie à son tour l’inven- cipe même de la recherche. cela n’a aucun intérêt… si l’on ne re-
Septembre/Octobre 2012 • n°4 • Assurance & Banque 2.0 • 17
18.
19. cherche pas à créer de la valeur. Je les entreprises ne se précipitent pas très opérationnel. Je ne prendrai
propose donc une définition éten- tout de suite sur ce nouveau qu’un seul exemple, celui de la dé-
due, l’équation du Big Data, qui se- concept. Et puis c’est un processus tection de fraude, qu’il s’agisse du
rait : (Volume + Vitesse + Variété) x long, il faut collecter les données, les domaine des transactions bancaires
Visualisation = Valeur. La règle des stocker, les analyser… tout cela de- ou des déclarations de sinistres.
« 5 V » si vous voulez ! mande des compétences, que les Pour être plus efficace, il faut amé-
Dans le domaine de la banque et de entreprises n’ont pas encore. La de- liorer « l’intelligence » du système de
l’assurance, on peut prendre plu- mande en « Data Scientist » aug- détection des fraudes, « intelli-
sieurs exemples, auxquels vos lec- mente considérablement dans le gence » au sens anglo-saxon, c’est-
teurs ont certainement déjà pensé. monde. Et une étude de EMC en à-dire « renseignements ». Et c’est en
Dans ce domaine comme dans tous 2011 avait indiqué que seuls 17 % parcourant très rapidement de nou-
les secteurs commerciaux, il faut des Data Scientist seront des profes- velles sources de données que l’on
proposer au bon client le bon pro- sionnels de l’informatique décision- pourra enrichir les algorithmes pré-
duit, au bon moment. Et si possible nelle qui auront su évoluer. dictifs de repérage des fraudes.
juste avant le concurrent. Afin de Dommage… C’est d’ailleurs pour Dans le domaine des fraudes à la
maximiser les chances d’être retenu cela que nous avons créé un centre carte bancaire par exemple, utiliser
par votre client. de formation professionnel, le Data les informations fournies par un
Déjà dans les années 90, le direc- Science Institut, installé en Europe client sur les réseaux sociaux,
teur informatique de la Caisse et en Amérique du Nord, pour former lorsqu’il poste des photos, se géolo-
d’Epargne Loire Drome Ardèche, les professionnels à ces nouveaux calise, permettrait de détecter qu’il
m’expliquait que l’analyse, anonyme besoins et aux nouveaux outils. peut difficilement être en même
bien sur, des transactions de cartes En France, malheureusement, nous temps dans un restaurant à Mont-
bancaires d’un client, permettaient ne sommes jamais les premiers à réal et dans une boutique à Bom-
de prédire son prochain divorce ou plonger. Certains diront que c’est bay… Ou plus avancé, analyser son
un changement imminent de voiture. que nous sommes plus raisonnables statut dans lequel il indique qu’il
Aujourd’hui les volumes de données et que nous préférons laisser les au- prend un vol de 10 heures à Roissy,
à notre disposition permettent cer- tres tester. Peut-être. Mais c’est et détecter que pendant cette pé-
tainement d’affiner ces prévisions. un fait, le Big Data se développe riode si sa carte bancaire est utili-
Et de proposer au client le service beaucoup en Amérique du Nord, et sée, c’est sans doute une fraude,
adéquat. Comme l’a déjà expliqué surtout on en parle plus. L’adminis- sauf s’il s’agit d’un site de commerce
un distributeur anglais, vous savez tration de Barack Obama a quand en ligne et que la date de la com-
certainement qu’une jeune clientèle même affecté un budget de 200 mil- mande est antérieure au décollage,
est enceinte, avant même qu’elle ne lions de dollars par an à des projets etc. On peut enrichir les méthodes
l’ait annoncé à son père ! L’analyse « Big data » ! d’analyse au travers de nombreuses
de ses comportements d’achat vous Je suis persuadé qu’il y a des projets données non encore exploitées.
permettrait de lui proposer un nou- intéressants dans les entreprises eu- Dans le domaine des assurances
veau service, juste au bon moment. ropéennes, mais notre culture du se- maladie ou des sinistres automo-
Et si l’on reprend l’analyse des dé- cret a refermé le couvercle sur leur biles, on peut également imaginer
penses liées à la voiture, complétée communication. Pourtant je peux certaines choses… Un client un peu
par l’analyse des traces de votre site vous garantir que chez BMW, Nes- imprudent qui publie sous pseudo
web, il est certainement possible de presso, Bouygues Telecom… il y a une annonce sur Le Bon Coin, mais
déterminer à quel moment proposer des réflexions très avancées, tou- déclare la destruction de son véhi-
au client le crédit automobile qui lui jours autour de « business cases », cule, ou bien, cas classique mainte-
permettra de déclencher son achat. de cas d’usage précis, pour lesquels nant, le salarié en arrêt de travail qui
Ce ne sont que deux exemples, mais un bénéfice est attendu de la mise partage des photos sur une plage au
tous les domaines de l’entreprise en place de ces nouvelles plates- bout du monde avec ses « amis » Fa-
sont concernés. formes. cebook.
C’est donc bien dans un environne-
A. & B. 2.0 : En France, plus on A. & B. 2.0 : Croyez-vous au Big ment très opérationnel que le Big
parle du Big data et moins on voit data dans un environnement opé- data trouvera le plus d’échos, et des
des réalisations concrètes. Com- rationnel ? Si oui qu’apporterait-il ? cas d’usage les plus rentables. n
ment expliquer un tel décalage
entre discours et application ? P. N. : On peut même affirmer que
les premiers projets qui se qualifient
P. N. : D’abord le sujet « big data » de « Big data » seront plus efficaces
est nouveau. On en parle réellement et plus rentables s’ils sont directe- *Auteur du livre « Big Data » publié fin 2012 chez
Dunod : http://www.decideo.fr/bigdata
depuis un an. Il est donc normal que ment connectés à un environnement
Septembre/Octobre 2012 • n°4 • Assurance & Banque 2.0 • 19
20. Stratégie
SAB :
une assise solide dans le monde
bancaire français
Olivier Peccoux,
En lançant son progiciel dédié à la gestion
Président-fondateur des établissements de crédit, SAB s’attendait-il
à un aussi franc succès sur le marché français ?
23 ans après son envol, l’éditeur arbore un
portefeuille client faisant rougir plus d’un de
ses concurrents. Les raisons de ce succès sont
à chercher dans la souplesse et la complétude
d’une offre multiplateforme, qui évolue en fonction
des besoins de la demande. Saga d’un succès.
AB naît d’un constat : « l’ab- d’un grand système mainframe à utilisateurs, chacun pouvant l’adap-
S sence, à la fin des années 80,
d’un véritable progiciel com-
plet et intégré dédié à la gestion des
une plate-forme AS/400, berceau
technique du progiciel SAB. Fonde-
ment d’un tel downsizing, la re-
ter à ses réalités organisationnelles.
Une logique connue désormais sous
le vocable de « multitenant » dans le
établissements de crédits et tous cherche d’économies de gestion tout monde du Cloud computing. Ainsi, la
leurs métiers et filiales, y compris en bénéficiant d’un outil puissant et Banque Palatine utilise la même ver-
étrangères. Il fallait combler ce innovant. Cette référence aura per- sion de SAB en France que celle de
manque en proposant aux ban- mis au jeune éditeur de démontrer la Banque Bemo Saudi Fransi en
quiers une véritable solution infor- sa capacité à gérer de gros volumes Syrie, au-delà des barrières linguis-
matique de gestion complète de et à faire face aux requêtes multiples tique, comptable, de reporting et de
leurs activités », explique, d’emblée, des utilisateurs, en toute sécurité. place. Car le progiciel de SAB a été
Olivier Peccoux, Président-fondateur conçu dans une logique neutre. Et
de cette société qui s’est progressi- Une architecture s’adapte aux réalités des différents
vement ancrée dans le paysage ban- sans noyau ni corpus pays. Chaque client est enregistré
caire européen. Au fil du temps, l’éditeur a étoffé son dans cet environnement à partir
Pour se faire une place sous le soleil volume de clients, devenant du d’un code : sa langue. Résultat : la
financier où la concurrence fait rage, même coup un véritable standard pénétration de cette solution s’avère
l’éditeur a démarré modestement, dans le monde du progiciel bancaire. facile dans différents pays. Sur ces
auprès d’établissements de taille « Notre solution compte en son sein dix dernières années, le progiciel
moyenne nourrissant une forte ap- près de 300 modules fonctionnels SAB a été adopté sur le Vieux conti-
pétence pour les progiciels car métiers, homogènes et intégrés nent, au Maghreb, en Afrique Sub-
n’ayant pas les moyens de se lancer entre eux, une richesse qui fait notre saharienne, au Moyen-Orient, etc. En
dans de gros développements spéci- force. A cela il faut ajouter une orga- France où l’éditeur est fortement
fiques. L’un de ses clients histo- nisation de cette couverture fonc- présent, il continue de tracer son
riques, la Banque Bruxelles Lambert tionnelle sans noyau ni corpus, un sillon. Actuellement, il opère la migra-
(aujourd’hui ING Bank France), avait point différenciant par rapport à nos tion du système d’information de la
été séduite par la richesse fonction- concurrents », indique le président Caisse des Dépôts (CDC) vers la cible
nelle de son offre. L’occasion pour de SAB. Autre facteur singulier selon retenue, en l’occurrence le progiciel
elle d’opérer un tournant technolo- l’éditeur, la mise à disponibilité SAB. Un projet pour lequel il joue le
gique alors novateur à savoir passer d’une version unique pour tous les rôle d’intégrateur, à l’instar de tous
20 • Assurance & Banque 2.0 • Septembre/Octobre 2012 • n°4