7. LUNDI 6 OCTOBRE 2014 / MONDAY OCTOBER 6, 2014 • ABAKA • 7
La diplomatie du
caviar en action
Editorial écrit en anglais
par Edmond Y. Azadian
et publié dans The Armenian
Mirror-Spectator en date
du 19 septembre 2014
Ces derniers mois, les journalistes
d’enquête ont dévoilé le montant
d’argent, de caviar, de lingots d’or et
de capital politique dépensé par le gou-vernement
azerbaïdjanais en Occident
et aux États-Unis, cherchant à influen-cer
les législateurs afin de promouvoir
ses politiques.
Peu importe l’embarras que ces
révélations peuvent provoquer,
l’Azerbaïdjan est déterminée à pour-suivre
son cours avec une diplomatie
du caviar parce qu’il n’y a pas d’autre
moyen pour le gouvernement de
Bakou de couvrir son bilan abomi-nable
des droits de la personne. La
Turquie et l’Azerbaïdjan battent le
record du plus grand nombre de jour-nalistes
en garde à vue dans le monde.
L’actuel président de l’Azerbaïdjan,
Ilham Aliev, a hérité du trône de son
père d’une façon très similaire à celle
des royaumes du Golfe riches en
pétrole, et il gouverne le pays sans
pitié. Les réserves de pétrole de
l’Azerbaïdjan et ses pétrodollars
demeurent ses derniers boucliers pour
couvrir son régime autocratique.
Selon l’article 907 du « Freedom
Support Act », le gouvernement des
États-Unis peut refuser toute aide mili-taire
directe à l’Azerbaïdjan jusqu’à ce
que ce dernier mette fin à son agressi-vité,
ainsi que le blocus illégal envers
l’Arménie. Cependant, les deux admi-nistrations
Bush et Obama ont usé de
leur privilège présidentiel d’exemption
de la loi afin de dissuader Bakou de
courtiser Moscou pour les armes.
Le gouvernement azerbaïdjanais a
fait appel à quelques universitaires et
d’importants cabinets de relations
publiques afin d’exploiter sa position
politique intenable en Occident. C’est
dans ce contexte qu’un article a été
publié dans la rubrique d’opinion du
New York Times (« Russia’s Next Land
Grab » - NDLR : « La prochaine saisie
territoriale de la Russie ») le 9 sep-tembre
2014, par la professeur Brenda
Shaffer. Elle se présente comme « pro-fesseur
à l’Université de Haïfa et cher-cheur
invitée à Georgetown. La révéla-tion
de son curriculum complet aurait
porté atteinte à sa thèse, ce qui
explique pourquoi ses autres activités
n’ont pas été divulguées. En effet, elle
habite Bakou où elle est professeur à
l’Académie diplomatique d’Azerbaïd-jan,
ce qui pourrait être considéré
comme une activité scientifique si elle
n’avait pas été également engagée par
le groupe de pression azerbaïdjanais
afin de présenter son témoignage
devant le Congrès américain. On peut
facilement démonter ses arguments et
réfuter sa fiction partiale, mais on ne
peut facilement rejeter sa perspicacité
dans la formulation du titre de son
article, qui « saisira » certainement
l’attention, alors que la Russie attise
les vents de la guerre froide, devenus
éléments permanents de la presse.
Pour prouver son cas, Shaffer met
de force la question du Haut-Karabagh
dans le contexte de l’Occident contre
la Russie. Une approche simpliste afin
de réduire une affaire politique et his-torique
complexe en une équation
indigne d’un chercheur sérieux. Bien
que cela puisse ne pas être étrange
pour Shaffer d’essayer de vendre du
pétrole et du gaz azéri à l’Occident, il
est fallacieux de sa part d’utiliser les
lecteurs du New York Times à des fins
professionnelles.
Par ailleurs, la rédaction du New
York Times a failli à ses irréprochables
normes de reportage et son excellente
marque journalistique en omettant de
vérifier les faits de l’article, en particu-lier
l’orientation tendancieuse servant
les intérêts de l’Azerbaïdjan.
L’auteur a le bon sens de ne pas glo-rifier
l’Azerbaïdjan comme un modèle
de démocratie ni un « pays islamique
modéré », comme beaucoup l’étiquète-rait.
Au lieu de cela, elle joue sur une
corde très sensible en écrivant : « Le
Caucase du Sud peut sembler distant,
mais la région est à la frontière de la
Russie, de l’Iran et de la Turquie, et
commande le tracé d’un oléoduc vital
à l’écoulement du pétrole et du gaz
naturel d’Asie centrale vers l’Europe
sans traverser la Russie. »
Une fois présentés les thèmes du
pétrole et du gaz aux lecteurs, elle sait
qu’elle peut « saisir » leur attention et
vendre sa marchandise sans opposi-tion.
Par conséquent, elle poursuit,
« Le conflit entre l’Arménie et l’Azer-baïdjan
n’est pas nouveau. De 1992 à
1994, la guerre a fait rage entre les
anciennes républiques soviétiques
dans le but de contrôler la région auto-nome
du Haut-Karabagh, une région
montagneuse ayant une forte popula-tion
chrétienne d’environ 90 000 per-sonnes
à l’intérieur des frontières de
l’Azerbaïdjan à majorité musulmane. »
Premièrement, la population du
Karabagh en 2013 était de 146 573
habitants. Deuxièmement, le Karabagh
n’a jamais été « à l’intérieur des fron-tières
de l’Azerbaïdjan à majorité
musulmane. » Tout comme Nikita
Khrouchtchev qui a bizarrement
annexé la Crimée à son Ukraine natale
en 1954, Staline, comme commissaire
aux nationalités, a déchiré cette région
arménienne et l’a placée sous la juri-diction
de l’Azerbaïdjan dans les
années 1920. Techniquement, le
Karabagh n’a jamais été pleinement
intégré au sein des frontières de
l’Azerbaïdjan; même durant la tyrannie
de Staline, le Karabagh a été une
région autonome, avec sa propre
assemblée législative.
Lors de la dissolution de l’Union
soviétique, l’Azerbaïdjan s’est retiré de
l’union, en utilisant le mécanisme de
l’époque dans la Constitution sovié-tique.
Le Haut-Karabagh a utilisé le
même mécanisme, posé une question
référendaire, et a voté pour se libérer
de l’union. Cette dissociation des deux
entités définit également le principe
d’intégrité territoriale de chaque par-tie.
Ces faits ne concordent pas avec les
revendications de l’Azerbaïdjan, et
Suite à la page 8
S E C T I O N F R A N Ç A I S E
LUNDI 6 OCTOBRE 2014
Le président arménien en
visite officielle au Vatican
Le 19 septembre dernier, lors de sa visite officielle au Vatican, le président
arménien Serge Sargissian a été reçu par le Pape François. Le président armé-nien
a salué les relations entre l’Arménie et le Vatican qui sont « du plus haut
niveau » se fondant sur « le partage des valeurs chrétiennes » entre les deux
Etats. Les deux hommes ont également salué les liens étroits qui unissent
l’Eglise arménienne de Sainte Etchmiadzine et l’Eglise catholique romaine.
Serge Sargissian a également invité officiellement le Pape François à se rendre
en Arménie en 2015.
L’invitation a été acceptée par le Pape François qui a affirmé son désir pro-fond
de se rendre en Arménie. Le président arménien a également rencontré le
chef de la diplomatie vaticane le Cardinal Pietro Parolini pour aborder le déve-loppement
des relations arméno-vaticanes. La situation dramatique des
Chrétiens d’Orient a également été évoquée. Serge Sargissian a confirmé le sou-tien
de l’Arménie à toute action en faveur des Chrétiens d’Orient. Le conflit du
Haut-Karabagh et son règlement pacifique ont été également au coeur des dis-cussions.
Le Président Sargissian, arrivé au Vatican le 18 septembre, a visité le Musée
Vittoriano pour l’ouverture officielle d’une exposition de photos sur le christia-nisme,
au cours de laquelle il s’est également adressé à l’auditoire.
Le pape François célèbrera une messe pour le centenaire du génocide armé-nien
à la basilique Saint-Pierre du Vatican, le 12 avril 2015. L’annonce a été faite
par le cardinal archevêque de Buenos Aires Mario Poli lors d’une messe dans la
paroisse arménienne catholique de Notre-Dame de Narek.
La Californie adopte une loi sur
l’enseignement du génocide
Le gouverneur Jerry Brown a signé
la loi AB1915, loi sur l’éducation qui
inclut le génocide arménien dans le
programme, des témoignages oraux de
survivants du génocide dans l’ensei-gnement
des droits de la personne
dans les écoles publiques de Californie
et encourage les activités de perfec-tionnement
professionnel et le déve-loppement
des ressources pour les
enseignants afin de mieux enseigner le
génocide. Rédigé par le député de
l’Assemblée, Adrin Nazarian, AB1915
s’appuie sur la première loi adoptée en
1985, AB1273, qui intègre le génocide
arménien dans le programme de
sciences humaines des écoles de
Californie.
8. 8 • ABAKA • LUNDI 6 OCTOBRE 2014 / MONDAY OCTOBER 6, 2014
Débat sur le génocide
arménien au Bundestag
Le Bundestag, parlement allemand, tiendra un débat consacré au génocide
arménien suivi par l’adoption d’une résolution par les députés.
Le député du Parti chrétien-démocrate du Bundestag, membre de la commission
des Relations étrangères, Manfred Grund, a déclaré que la question du format
est actuellement en discussion.
Entre autres choses, Manfred Grund a souligné : « J’ai parlé au chef du
Bundestag et maintenant nous discutons du format à choisir pour marquer le
100e anniversaire de ce crime horrible, l’an prochain. Le Bundestag va probable-ment
adopter une résolution sur ces événements et une discussion sur ce crime
aura aussi lieu. »
Le génocide arménien perpétré par le gouvernement ottoman a été documenté,
reconnu et confirmé par des rapports de témoins oculaires, des lois, des résolu-tions
et des déclarations faites par de nombreux états et organisations interna-tionales.
L’Uruguay a été le premier pays à reconnaître officiellement le génocide
arménien en 1965, Les massacres du peuple arménien ont été officiellement
condamnés et reconnus comme un génocide conformément au droit internatio-nal
par la France, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas, la Suisse, la
Suède, la Russie, la Pologne, la Lituanie, la Grèce, la Slovaquie, Chypre, le Liban,
l’Uruguay, l’Argentine, le Venezuela, le Chili, le Canada, l’Australie et le Vatican.
La diplomatie...
Suite dans la page 7
c’est pourquoi d’une manière peu
scientifique, la professeur Shaffer les
néglige dans son article. Citant
d’autres déclarations radicales diaboli-sant
les intentions de la Russie (que
nous ne défendrons pas), elle écrit :
« Plus précisément, la Russie a trouvé
des moyens afin de maintenir actif le
conflit. Trois fois dans les années
1990, l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont
signé des accords de paix, mais la
Russie a trouvé le moyen de faire
dérailler la participation de l’Arménie.
(En 1999, par exemple, un journaliste
mécontent soupçonné d’avoir été aidé
par Moscou, a assassiné le Premier
ministre d’Arménie, le président du
Parlement et d’autres responsables
gouvernementaux.) »
Il s’agit de fiction ou du fruit de
l’imagination de la professeur Shaffer
de rapporter que le « journaliste
mécontent » qui a commis le massacre
au Parlement a été « aidé par
Moscou. » Si cela avait été vrai,
Moscou aurait bénéficié de ce crime.
Le fait qu’il n’y ait eu aucun change-ment
de politique avant ou après le
massacre du parlement vis-à-vis de
Moscou dément l’hypothèse erronée
de la professeur.
Durant les années 1990, aucun
accord n’a été signé entre l’Arménie et
l’Azerbaïdjan que la Russie ait pu
« faire dérailler. » Depuis mai 1994, un
fragile accord de cessez-le-feu a été
supervisé par le sous-comité du
Groupe de Minsk de l’Organisation
pour la sécurité et la coopération en
Europe (OSCE), un sous-comité co-présidé
par les Etats-Unis, la France et
la Russie. Chaque fois qu’un accord
est conclu à la table de négociation, il
est rompu en quelques heures par le
gouvernement de Bakou, soit en tirant
à travers la frontière, soit en utilisant
le langage belliqueux du Président
Aliev.
Il serait très intéressant et instructif
pour Mme Shaffer de citer quand, où,
et dans quelles circonstances ces ac-cords
ont été signés. Aucun érudit qui
se respecte ne devrait se permettre de
faire de telles déclarations sans fonde-ment
et si facilement contredites.
Il est embarrassant de réfuter tous
les faits singuliers et inexacts. Mais
une autre déclaration ne peut rester
sans réponse : « Un conflit non résolu
– un « conflit gelé » selon la Russie -
donne aux forces russes une excuse
pour pénétrer la région et exercer son
pouvoir sur les deux parties. Une fois
les forces russes en place, aucune des
deux parties ne peut coopérer étroite-ment
avec l’Occident sans crainte des
représailles de Moscou. »
En tant que spécialiste de la région,
la professeur devrait savoir que, même
en tant qu’alliée stratégique de la
Russie, l’Arménie, et son gouverne-ment,
a toujours refusé la mise en
place des forces russes de maintien de
la paix entre les positions armé-niennes
et azéries. De même, les tenta-tives
de Washington ont été repous-sées,
le gouvernement arménien sou-tenant
que ses forces étaient capables
de maintenir la paix à ses frontières.
Un autre fait ne devait pas avoir
échappé au contrôle scientifique de
Shaffer. Alors que la guerre s’intensi-fiait
entre les forces arméniennes et
azerbaïdjanaises, le représentant de
Moscou au Karabagh, Arkady Volsky,
a offert de mettre le Karabagh sous
tutelle russe, mais les Arméniens ont
refusé. Le paysage politique aurait été
complètement différent si les
Arméniens avaient accédé à cette pro-position.
De nombreux courtisans de
l’Azerbaïdjan ont recours à des coups
bas, comme l’explique la professeur
Shaffer, par peur des tactiques telles
que « les troupes russes dirigent la
défense aérienne de l’Arménie. »
Il est nécessaire de comprendre
que si l’Arménie maintient une allian-ce
peu recommandable avec la Russie,
c’est en grande partie parce qu’elle a
encore peur de l’extermination.
L’Arménie a survécu au premier
génocide du 20e siècle, et les Turcs et
les Azéris n’ont jamais renoncé à leurs
plans pour arriver à leur macabre fin.
Assis à Haïfa, la professeur Shaffer
doit savoir qu’elle est à la même dis-tance
du Mémorial de l’Holocauste de
Yad Vashem que le mémorial du géno-cide
arménien de Tzitzernakaberd ne
l’est de la frontière turque, où 1,5 mil-lion
d’Arméniens ont été assassinés
alors que leur patrie historique était
détruite.
Traduction N.P.
Selon le ministre arménien de la
Défense, Seyran Ohanian, les forces
armées arméniennes achèteront bien-tôt
de nouvelles armes à longue por-tée.
Cependant, devant les journalistes,
Ohanian n’a pas précisé le type
d’armes ajoutant qu’il s’agissait « d’un
secret militaire. »
« Jour après jour, nous améliorons
la défense et la coopération technique,
en particulier avec nos partenaires
stratégiques, à savoir la Russie, et met-tons
à jour notre armement. » a-t-il
ajouté.
Interrogé sur la vente d’armes
russes à l’Azerbaïdjan, le ministre a dit
que tout ce qui concerne le développe-ment
des capacités de défense de
l’Etat voisin est toujours au centre des
préoccupations de l’Arménie.
« Nous avons exprimé notre point
de vue et nos préoccupations sur
toutes les plateformes, » a-t-il souli-gné.
Un soldat arménien, Mher
Hakobian, 24 ans, a été tué par les
tirs de l’ennemi dans un avant-poste
militaire au sud de la « ligne de
contact » entre le Haut-Karabagh et
l’Azerbaïdjan. « Le ministère de la
Défense partage la douleur de cette
lourde perte et a exprimé son sou-tien
à la famille et aux amis de Mher
Hakobian, » rapporte le ministère.
Une enquête sur les détails de l’inci-dent
est en cours.
Pour sa bravoure montré lors de
la défense de l’Etat de la frontière
de la République d’Artzakh, Bako
Sahakian Président de l’Artzakh, a
remis, à titre posthume, la médaille
pour « service de bataille » au lieutenant Mher Hakobian a relevé le service de
presse..
L’Arménie achètera de nouvelles
armes à longue portée
Soldat arménien tué par
un tireur azéri
9. LUNDI 6 OCTOBRE 2014 / MONDAY OCTOBER 6, 2014 • ABAKA • 9
ISIS Destroys Armenian
Genocide Memorial Church
in Der Zor
The Islamic State
(also known as ISIS)
destroyed the Armenian
Genocide Memorial
Church in Der Zor, news
agencies in the Middle
East reported.
The reports surfaced
as Armenia was celebra-ting
the 23rd anniversary
of its independence on
Sept. 21.
Armenia’s Foreign
Minister Edward
Nalbandian issued a
statement condemning
the destruction of the
church, which housed
the remains of victims of
the Armenian Genocide,
calling it a “horrible bar-barity.”
Nalbandian called
upon the international
community to cut the Islamic State’s sources of supply, support, and financing,
and eradicate what it referred to as a disease that “threatened civilized
mankind.”
The church was built in 1989-1990, and consecrated a year later. A genocide
memorial and a museum housing remains of the victims of the genocide was
also built in the church compound.
Many refer to Der Zor as the Auschwitz of the Armenian Genocide.
Hundreds of thousands of Armenians perished in Der Zor and the surroun-ding
desert during the genocide. In summer 1916 alone, more than 200,000
Armenians, mostly women and children, were brutally massacred by Ottoman
Turkish gendarmes and bands from the region.
E N G L I S H S E C T I O N
MONDAY OCTOBER 6, 2014
New Ottomanism
on Track
BY EDMOND Y. AZADIAN
No matter how much journalists
and scholars question and ridicule the
Turkish leadership’s dream to recreate
the Ottoman Empire in the 21st centu-ry
political realities, the newly
appointed Turkish Prime Minister
Ahmet Davutoglu and his boss, Recep
Tayyip Erdogan, seem to be deter-mined
and steadfast in their ambitious
plan.
Mr. Davutoglu does not miss any
opportunity to glorify the Ottoman
Empire as a tolerant and benevolent
ruler of other nations, without asking
the opinion of the groups and nations
who have suffered at the receiving end
of that “benevolence.”
After being elected president, Mr.
Erdogan delivered a farewell speech
as the retiring prime minister and
extolled his party’s achievements dur-ing
the last 12 years of his Justice and
Development Party (AKP) rule. He
also outlined his plans for “the new
Turkey,” moving toward “holy con-quest”
which promises to bring more
prosperity, piety and global influence.
In this scheme of things, Mr.
Davutoglu has a pivotal role to play,
although the Economist casts a shad-ow
on Davutoglu’s ambitions. In its
August 31 issue, the London-based
weekly writes, “The academic-turned-diplomat
is criticized for the collapse
of his ‘zero-problem with neighbors’
policy.” Further down, the weekly con-tinues,
“Behul Ozkan, an academic
who has studied Davutoglu, says he
sees himself as “infallible, as someone
who is shaping history — but whose
dreams of building a Sunni Muslim
realm of Turkish influence spanning
the Middle East and Balkans have
proved empty.”
Undeterred by all those criticisms,
the Erdogan-Davutoglu team is contin-uing
in its set course. Today, no politi-cal
problem is resolved in the Balkans
without Ankara’s consent, participa-tion
or blessing. During his first trip as
president to Baku, in a joint press con-ference
with President Ilham Aliyev,
Mr. Erdogan vowed that the political
agenda in the Caucasus would be set
by Turkey and Azerbaijan.
Indeed, to make strong political
statements, President Erdogan made
his first two visits to two potentially
explosive regions, namely Azerbaijan
and northern Cyprus — the so-called
Turkish Republic of Northern Cyprus,
recognized only by Turkey. He demon-strated
his intransigence in Cyprus,
thumbing his nose at world public
opinion and international law, by per-petuating
the 1974 occupation of 38
percent of Cypriot territory by Turkish
forces. The recent rapprochement
between Israel and Greece has hard-ened
Turkish resolve even more and
the Cypriot and Israeli deal to exploit
the gas reserves in the Eastern
Mediterranean has infuriated Mr.
Erdogan to no end.
The Cypriot and Karabagh conflicts
have many similarities, though they
are not identical in nature. Yet Turkey
applies two contradictory principals to
the same problem; Mr. Erdogan
defends the self-determination rights
of Turks in Cyprus and denies the
same for the people of Karabagh. The
international community buys those
policies and even tries to justify them.
Greece, a North Atlantic Treaty
Organization (NATO) ally, and Cyprus,
a European Union (EU) member,
would have to wait for a very long
time to see fellow NATO and EU mem-bers
slap Turkey on the wrist, since
the US secretaries of state and
defense, John Kerry and Chuck Hagel,
respectively, have just rushed to
Ankara seeking Turkey’s cooperation
in defeating the Islamic State for Iraq
and the Levant (ISIS), the terrorist
group which continues beheading
American journalists.
All this, despite knowing that ISIS
was Turkey’s creation. The terrorist
organization’s members were trained,
armed and supplied by Turkey and
allowed to cross into Syria and Iraq
from the Turkish border. In fact, in
Aleppo, Armenians have been at the
receiving end of their firepower. After
all the outrage that ISIS has caused,
Turkey is still reluctant to join a colla-tion
to stop the barbarism.
We read in a recent Reuter’s article,
“Turkey’s dilemma illustrates the sort
of challenge that Kerry faces pulling
together an active collation among
states with very different interests and
constraints in the region.”
In the same article, Henri Barkey, a
Lehigh University professor and for-mer
member of the State Department
policy planning staff, predicts that
“they will not allow the use of Incirlik
[US air base] for lethal strikes.”
The US and the West armed Turkey
to such an extent that it boasts of hav-ing
the strongest army in the NATO
structure, after the US. It also helped
Turkey to develop its economy, so that
today Ankara can implement an inde-pendent
policy, undermining its allies.
It is because of unreliable partners
like Turkey that the US is not able to
develop a coherent policy to stop ISIS
immediately.
President Obama’s hesitation has
given ammunition to his opponents
and journalists to satirize his state-ment
of “leading from behind” or “we
Cont’d on page 10
Armenia’s Independence
Celebrated in Canada
The Armenian Embassy to Canada
on Monday hosted a reception dedicat-ed
to the 23rd anniversary of
Armenia’s independence, informs the
Foreign Ministry.
The ceremony was attended by
Canadian Minister of Labor and Social
Development Jason Kenny,
Chairperson of the Canada-Armenia
Friendship Group Harold Albrecht,
members of the Canadian parlia-ment,
diplomats, NGO representatives,
journalists and local Armenians.
In his speech at the meeting,
Armenian Ambassador to Canada
Armen Yeganian addressed the recent
developments in the bilateral rela-tions,
focusing particularly on the
mutual visits and the efforts towards
strengthening of economic ties.
Further speeches were delivered by
Mr Kenny, who shared impressions of
his visit to Armenia, and Mr Albrecht,
who dwelled on the bilateral relations
agenda.
Events dedicated to Armenia’s inde-pendence
anniversary were also held
in the cities of Montreal and Toronto.
10. 10 • ABAKA • LUNDI 6 OCTOBRE 2014 / MONDAY OCTOBER 6, 2014
Visit ABAKA online, in color,
current and past issues
www.tekeyanmontreal.ca
New Ottomanism...
Cont’d from page 9
have no strategy yet.” However, that
policy has a silver lining in engaging
Iran in the fight. It so happens that the
US and Iranian polices in destroying
ISIS coincide, but in this case, my
enemy’s enemy still remains my
enemy. The US is dragging Iran into
the conflict to overstretch and exhaust
its forces, since the latter is already
heavily engaged in Syria.
It looks like Turkey will be the ben-eficiary
of another political windfall, if
we believe Armenia-based journalist
Igor Muradian, who seems to have
many intriguing political sources. In an
article in lragir.am, on September 4,
titled “Turkey Isn’t Asleep: Russia’s
Fragmentation Plan,” he reports on a
secret gathering in Ukraine: “In late
August and early September, a confer-ence
with a strange agenda was orga-nized
in one of the beautiful towns of
southern Ukraine. A large group of
experts from Turkey, Azerbaijan,
Tataria, Chuvashia, Gagauzia, Crimea
and many other republics and commu-nities
from the Volga basin and North
Caucasus were attending.”
The agenda comprised US and
NATO policy in the Black Sea region,
the Crimean Tatar problem and the
possibility of the fragmentation of the
Russian Federation, giving rise to the
emergence of independent and sover-eign
states on its territory.
If the collapse of the Soviet Empire
was unthinkable and it happened,
nothing can be ruled out in today’s
political climate. President Putin
called the fall of the Soviet Union “the
most catastrophic geostrategic tragedy
of the 20th century.”
The Soviet Union imploded because
the system had itself sown the seeds of
self-destruction. Of course, those fac-tors
were further activated under pres-sure
from the empire’s adversaries.
In case of the disintegration of the
Russian Federation, there is a belt of
Turkic nations extending from
Azerbaijan to Central Asia, ready to
form the new Ottoman Empire, a
dream which Enver Pasha pursued,
but did not see realized, as he was
killed in Bukhara.
Today, with the Cold War winds
blowing again, they may exacerbate
the fault lines in the federation.
Because of the falling birth rate, the
number of Slavic people is shrinking
and the Islamic groups are growing at
a rapid rate. Mr. Putin can hardly keep
the lid on smoldering tensions in
Chechnya. It is believed that
Chuvashia is becoming a restive
region. Everybody witnessed that in
Crimean referendum the most vocal
ethnic group that voted against
Ukraine’s union with Russia was the
Tatars. The Tatars have legitimate
grievances, since they have ruled
Crimea for many centuries, sometimes
falling under Ottoman rule, which
extended all the way to Crimea. Mr.
Davutoglu publicly came to the Tatars’
defense as former Ottoman
subject/allies.
Two major wars were fought
between the Russian and Ottoman
empires in the 19th century. The
Tatars even had a republic after the
Soviet rule (1921-1944) until Stalin
deported 238,500 Tatars to Central
Asia because they had cooperated
with the Nazis during the German
occupation (1941-44) of Crimea. That
elevated the Russian ethnic profile on
the peninsula, until Sergey Khrushchev
annexed the region of his native
Ukraine in 1954 and Putin undid that
annexation this year.
In addition to the restive Muslim
groups within the Russian Federation,
an uneasy cohabitation is manifest
between Russia on one side and
Kazakhstan and Belarus on the other
side in the Customs’ Union, which Mr.
Putin is crafting, as a counterpart to
the European Union.
Adding to the mix of these prob-lems
is the fact that Russia’s Far East,
with all it natural resources, is depopu-lated.
This paves the way for Chinese
settlers, whom China might one day
defend, like Mr. Putin wishes to
defend Russians living in Ukraine and
“near abroad.”
This is a pretty gloomy scenario,
which is whetting the appetite of Mr.
Erdogan, who was hailed recently in
Azerbaijan as the “standard bearer of
new Ottomanism.”
As if Soviet domination over
Armenia was not bad enough, now the
specter of new Ottomanism looms on
its border.
French Senator: Turkey should
recognize Armenian Genocide
YEREVAN – Turkey should recognize the Armenian Genocide to avoid repe-tition
of the tragic events worldwide, French senator said during their visit to
the Armenian National Assembly.
Phillippe Kaltenbach headed the delegation of Armenia-France Friendship
Group that held a meeting with Armenian parliament speaker Galust Sahakyan.
Speaking about bilateral ties, Kaltenbach stressed that the Armenian-French
relations date back to the origins of the historical memory of the two nations.
For his part, Galust Sahakyan noted that France has a special place on
Armenia’s foreign policy agenda. He stressed that the historical and cultural ties
and the presence of a large and influential Armenian community in France are
major factors that influenced the development of intergovernmental relations
between Armenia and France. Sahakyan also emphasized the special impor-tance
of France-Karabakh Friendship Circle. He expressed hope that the French
Senate will be consistent in adoption of the bill criminalizing Armenian
Genocide denial.
During their Armenia trip, the French delegation also visited Armenian
Genocide Memorial and the Armenian Genocide Museum-Institute.
Armenia and Germany develop financial
and technical cooperation
A regular session of Armenian-German intergovern-mental
commission on financial and technical coop-eration
took place in Bonn on September 17-18.
Armenia was represented by a delegation headed by
Finance Minister Gagik Khachatryan.
The meeting focused on the loan and grant programs
provided by the German side. The participants
touched upon the issue of regional grants programs
aimed at stimulating the economy and employment,
infrastructure support, quality control, implementa-tion
of public finance management program.
A protocol was signed to become a background for bilateral financial and tech-nical
cooperation, as well as for signing of loan and grant agreements.
Kuwait to Finance Syrian District
Project in Armenia
YEREVAN — The government of Kuwait expressed readiness to finance the
construction of a special residential district for Armenians from Syria who have
taken refuge in Armenia.
The Armenian government’s press office quoted Faysal Fahd al-Shayi, the
head of a Kuwaiti parliamentary delegation visiting Yerevan, as telling Prime
Minister Hovik Abrahamian that “Kuwait is ready to provide assistance to work
on the New Aleppo neighborhood.” In late 2012, the Kuwaiti government allocat-ed
$100,000 worth of humanitarian aid to Syrian Armenian refugees.
The Armenian government pledged last year to help build the New Aleppo
district in Ashtarak, a town 20 kilometers west of Yerevan. The Ashtarak munici-pality
was quick to set aside 5 hectares of land for a dozen apartment blocks and
around 100 houses.
Officials from the Diaspora Ministry in Yerevan dealing with the project said
at the time that roughly 500 Syrian Armenians will be able to buy those homes at
below-market prices covering half of the total construction costs estimated at
$35 million. The ministry hoped to raise the rest of the funding from private
donors in Armenia and especially its worldwide diaspora. Only about $200,000
has been raised to date, the reason why the project has yet to get off the drawing
board. Diaspora Minister Hranush Hakobian insisted that the housing project
has not been cancelled despite the lack of funding.
According to government estimates, some 11,000 Syrian Armenians currently
reside in their ancestral homeland. Most of them rent apartments in Yerevan.
Many struggle to survive in a country that has long suffered from high unem-ployment
and other economic problems.