2. Définition
Le biofeedback ou rétroaction biologique est un ensemble de techniques, relatives à la
bioélectricité, basées sur la visualisation (avec des appareils électroniques ou informatiques)
des signaux physiologiques d'un sujet, conscient de ces mesures. Plus précisément, il y a
biofeedback lorsque le sujet en question peut réguler consciemment / contrôler
volontairement les fonctions organiques mesurées (d'après les résultats et pour corriger un
stress par exemple).
Le biofeedback peut s’exercer de différentes manières, avec différents appareils :
– L’électrocardiogramme (ECG) mesure l’activité cardiaque, en particulier la variabilité
de la fréquence cardiaque => cohérence cardiaque
– L’électromyogramme (EMG) mesure la tension des muscles
– L’électroencéphalogramme (EEG) mesure les signaux électriques résultant de
l'activité des neurones du cerveau
– La magnéto-encéphalographie (MEG) mesure les signaux magnétiques résultant de
l'activité cérébrale
Le biofeedback ne vise pas à établir un état de santé, ni à diagnostiquer des
! pathologies; il ne fait que renseigner => c’est l’utilisation par le thérapeute et le patient qui
produira un effet
3. Un peu d’histoire
Mesurer l’activité psychophysiologique ne date pas d’aujourd’hui…
1780 – découverte de Galvani (médecin, physicien) sur la présence d’électricité dans le corps
1888 – Féré reprend ses travaux et montre la relation entre la résistance à la surface de la
peau et l’état émotionnel
1903 – invention de l’électrocardiographe
1929 – 1ers enregistrements électroencéphalographiques par Hans Berger (professeur de
psychiatrie et neurophysiologie)
1948 – apparition de la cybernétique (N. Wiener) = science qui étudie la communication et le
traitement de l’information appliquée au contrôle comportemental des systèmes biologiques,
physiques, chimiques
ex. le détecteur de mensonges : pouls, rythme cardiaque, modifications de la respiration et
réponse électrodermale
4. La place du biofeedback
Le biofeedback a véritablement vu le jour après la II Guerre Mondiale.
Il est né dans les années 1960 d’interactions entre chercheurs
en médecine, psychologie, neurophysiologie et cybernétique.
Jacobsen et la relaxation musculaire progressive
Joseph Kamiya (psychologue) et le contrôle des ondes cérébrales
Skinner (psychologue) et le contrôle opérant de type II
Travaux et expériences des psychologues Les Fehmi et Neal Miller
Le pionner au Canada : John Basmajian; les électrodes permettent de contrôler des
« unités motrices » musculaires => repris par la kinésithérapie et la rééducation
le couple Green (physicien et biopsychologue) : les ondes alpha et la relaxation
Création en 1969 de la Biofeedback Research Society en Californie.
Il n’existe pas de règlement relatif à la formation ou à la pratique de la discipline. Cependant, il
existe le Biofeedback Certification Institute of America.
5. Préalable à la séance
Une 1ère consultation comprend un entretien sur :
- les antécédents médicaux du patient (historique de la plainte)
- les changements physiologiques souhaitables (objectifs)
Pour installer l’appareil, on positionne des capteurs sur des muscles spécifiques, le cuir chevelu,
le bout des doigts ou les orteils.
6. Déroulement d’une séance
En 1, des capteurs (électrode, sonde)
sont chargés de récupérer des signaux
sur le corps. En 2, les signaux sont
traités (encodés) par l'appareil. En 3, les
signaux sont analysés par un ordinateur
afin d'obtenir de multiples informations.
En 4, on reçoit ces différentes
informations visuelles et/ou auditives et
on en prend conscience. En 5, à l'aide
d'exercices mentaux et/ou musculaires
et/ou respiratoires (indiqués par le
praticien), on agit sur son corps.
En 1, le capteur récupère à nouveau les réponses du corps aux différents
exercices... En 2, ces signaux sont convertis et amplifiés. En 3, ils sont envoyés vers
l'ordinateur et analysés. En 4, on reçoit ces nouvelles informations en provenance
du corps et on prend conscience des modifications obtenues. En 5, à l'aide des
exercices, on peut agir à nouveau...
=> Ce processus sera répété durant toute la séance.
7. Applications
Les domaines de prédilection du biofeedback sont : la relaxation, la gestion du stress et
l’anxiété, la rééducation musculaire, la préparation physique et sportive. Cependant,
elle a montré de bons résultats dans le traitement d’autres affections.
L’efficacité du biofeedback a été évaluée par une étude de l’AAPB (Association of Applied
Psychophysiology and Biofeedback). Le rapport, paru dans l’ouvrage « Evidence-Based
Practice in Biofeedback and Neurofeedback », évalue sur une échelle de 1 à 5
l’efficacité de la technique selon les affections à traiter (5 étant la meilleure note) :
=> Dès le milieu des années 1970, le protocole de biofeedback était jugé efficace dans le
traitement de l’énurésie et l’hypertension.
8. Des types de biofeedback
RPG = Réflexe Psychogalvanique => mesure les changements électriques à la surface
de la peau pendant l’activité du SN sympathique ; souvent utilisée comme adjuvant à une
psychothérapie ou thérapie comportementale
EMGS = électromyographie de surface => mesure l’activité électrique de la fibre
musculaire; elle rééduque le muscle et soulage douleurs musculaires et céphalées
Feedback thermique => mesure la température du corps (thermographique) pour
évaluer la circulation sanguine; favorise la relaxation et soulage des affections comme la
maladie de Raynaud, l’hypertension et les migraines
Biofeedback cérébral (neurofeedback ou EEG) => ondes cérébrales enregistrées par
électro-encéphalographe; traitement courant de la dépression, l’anxiété, troubles du
déficit d’attention avec hyperactivité (TDAH), migraines et crises convulsives
Enregistrements de la fréquence du rythme respiratoire avec un pneumographe
Mesure du rythme cardiaque et du volume sanguin par sonde optique
pléthysmographique
Mesure de la contraction du muscle vaginal avec un périnéomètre pour combattre les
fuites urinaires, associée à des exercices de tonification vaginale
9. Un cas particulier :
Quantum Biofeedback
Le « Biofeedback quantique » n’est pas un biofeedback au sens propre du terme, dans
la mesure où le patient n’a pas de rôle volontaire dans la boucle de rétroaction.
L’appareil donne au patient des mesures, des indications et il renvoie des fréquences qui
vont les modifier sans l’ intervention active du patient.
Le SCIO (Scientific Counciousness Interface Operation) a été mis au point par Bill
Nelson, un scientifique de la NASA (ou Physioscan). Il effectue une lecture globale des
vibrations physiques et émotives du patient au moyen de sondes de carbone (attachées
aux chevilles, poignets et front) qui mesurent et transmettent l’information de résonance
entre l’appareil et le patient.
Les échanges ioniques permettant les réactions (à la vitesse de la lumière) dans
l’organisme sont mesurés en tant que composantes énergétiques. Grâce à une boucle
rétroactive, l’appareil mesure l’impulsion de résonance du patient et renvoie une
impulsion alternative à laquelle le corps répond 55000 fois/sec. L’appareil envoie des
signaux électriques, environ 65 millions de micro-impulsions électromagnétiques/sec.
Alternativement, le corps change sa propre impulsion de réactance, créant ainsi un
changement allant du déséquilibre à l’équilibre de l’organisme.
10. Sources
www.biofeedback.fr
www.adnf.org (Association pour la Diffusion du Neurofeedback en France)
Le neurofeedback dynamique, Corinne Fournier et Pierre Bohn – Éditions Broché, 2011
Encyclopédie pratique de la Nouvelle Médecine occidentale et alternative pour tous les âges
– Éditions Robert Laffont, 2007
Notes de l'éditeur
Voyons la différence qu'il y a entre un examen médical et une séance de biofeedback. Cette comparaison un peu simpliste devrait permettre, dans un premier temps, de clarifier les choses en faisant un parallèle entre deux utilisations de matériels similaires, voire identiques (capteurs et électrodes par exemple). - Le but d'un examen médical par électroencéphalographie (EEG) ou électrocardiographie (ECG) est le dépistage d'un éventuel problème. Après avoir passé l'examen, le praticien fait son diagnostic et vous en donne le résultat, dans un délai plus ou moins long. - Le but d'une séance de biofeedback (EEG, ECG ou autre) n'est pas de procéder au dépistage d'une éventuelle maladie. Durant une séance, vous avez accès en temps réel à certaines informations sur le fonctionnement interne des organes analysés, de manière à pouvoir en modifier progressivement leur mode de fonctionnement. L'appareil de biofeedback ne fait que renseigner et rien d'autre. C'est seulement l'utilisation des informations reçues qui en fera une méthode de relaxation, de rééducation ou une technique thérapeutique... Les informations en provenance de l'organisme peuvent être : la résistance musculaire, la température corporelle, les ondes cérébrales, le rythme cardiaque ou la conductance cutanée. Certains appareils de biofeedback sont conçus pour ne recueillir qu'une sorte d'information tandis que d'autres peuvent recueillir plusieurs informations. En fonction du praticien ou du thérapeute, l'appareil utilisé sera donc différent. Ainsi, on aura des biofeedbacks EEG, EMG, EDG/SR/SC, ECG/HRV, TEMP, RESP, etc.