Nous ne les avions pas vu venir ces médecins que nous admirions pendant notre tendre enfance, ceux à qui l’on doit notre vocation actuelle… Certes un peu paternalistes mais leur protecteur était si rassurant… Puis est venu le temps des études, le temps du fameux compagnonnage… et là, plus personne. Nous sommes passés de l’autre côté de la barrière pensant nous rapprocher de ces maîtres qui nous fascinaient tant. Pour les plus chanceux d’entre nous, nous avions le droit d’assister voire de participer à la visite professorale. Nous pouvions alors rire encore des colères du « patron » sur ceux que nous voyions subir au quotidien la colère du maître des lieux, peu conscients de quel était leur rythme de vie, leurs états d’âme.
Mutisme — Puis, nous sommes devenus internes, jeunes médecins. Nous pouvions enfin nous consacrer à ce pourquoi nous nous étions battus pendant toutes ces années d’études : prendre en charge des femmes et des hommes, les comprendre, les écouter et autant que possible les soulager. Mais la période dans laquelle nous apprenons notre art est une période trouble qui met à nu les dysfonctionnements d’un système que l’on a poussé à bout pendant trop longtemps. Comme dans toute crise, on cherche les coupables, mais surtout on se demande qui va pouvoir payer la facture. Cette période, si on ne sait combien de temps elle durera, doit pouvoir nous guérir du syndrome de Stockholm et nous faire sortir du mutisme qui entoure nos conditions de vie que certains trouvent « normales » car « tout le monde est passé par là ».
Mais ne soyons pas naïfs et ne nous laissons pas berner par toutes ces tentatives qui voudraient nous faire entrer dans un état de léthargie et de béatitude nostalgique d’un temps révolu qui n’a jamais vraiment existé sauf dans certaines séries B qui font l’apologie d’une époque fantasmée.
Histologie des Glandes Annexes Digestives (Chapitre 3/3 de l'Histologie du l'...
Les internes et le syndrome de stockholm.
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PRISE DE POSITION
64PRISE DE POSITION — — Numéro 1
Les internes
et le syndrome
de Stockholm
Par : Emanuel Loeb
N
ous ne les avions
pas vu venir ces
médecins que nous
admirions pendant
notre tendre enfance,
ceux à qui l’on doit notre
vocation actuelle… Certes
un peu paternalistes mais
leur protecteur était si
rassurant…
Puis est venu le temps
des études, le temps du
fameux compagnon-
nage… et là, plus per-
sonne. Nous sommes
passés de l’autre côté de
la barrière pensant nous
rapprocher de ces maîtres qui nous fascinaient tant. Pour les
plus chanceux d’entre nous, nous avions le droit d’assister
voire de participer à la visite professorale. Nous pouvions
alors rire encore des colères du « patron » sur ceux que nous
voyions subir au quotidien la colère du maître des lieux,
peu conscients de quel était leur rythme de vie, leurs états
d’âme.
MUTISME — Puis, nous sommes devenus internes, jeunes
médecins. Nous pouvions enfin nous consacrer à ce pour-
quoi nous nous étions battus pendant toutes ces années
d’études : prendre en charge des femmes et des hommes, les
comprendre, les écouter et autant que possible les soulager.
Mais la période dans laquelle nous apprenons notre art est
une période trouble qui met à nu les dysfonctionnements
d’un système que l’on a poussé à bout pendant trop long-
temps. Comme dans toute crise, on cherche les coupables,
mais surtout on se demande qui va pouvoir payer la facture.
Cette période, si on ne sait combien de temps elle durera,
doit pouvoir nous guérir du syndrome de Stockholm et nous
faire sortir du mutisme qui entoure nos conditions de vie
que certains trouvent « normales » car « tout le monde est
passé par là ».
Mais ne soyons pas naïfs et ne nous laissons pas berner par
toutes ces tentatives qui voudraient nous faire entrer dans
un état de léthargie et de béatitude nostalgique d’un temps
révolu qui n’a jamais vraiment existé sauf dans certaines
séries B qui font l’apologie d’une époque fantasmée.
SYSTÈME — Pourquoi devrions nous accepter des condi-
tions de travail qui mènent certains à des états de surme-
nage pendant qu’il est impossible de solliciter le sénior de
garde? Pourquoi devrions nous accepter des mesures coer-
citives quand certains ont fait en sorte de réduire le nombre
de médecins au strict minimum, encourageant même cer-
tains à partir à la retraite gracieusement, occasionnant une
« crise » démographique des médecins? Pourquoi subir un
ordre établi dans lequel la médecine libérale fonctionne
selon des règles édictées par des médecins plus inquiets
pour leurs retraites et le maintien de leur niveau de vie, que
par le fait de comprendre les vraies raisons qui font que plus
personne ne s’installe? Pourquoi continuer à vivre sous un
joug professoral qui annihile toute initiative et qui n’aboutit
qu’à entretenir le système?
Mes chers amis, cette époque est la vôtre et ne laissons pas
ceux qui regardent en arrière nous empêcher de penser
autrement. Le magazine que vous avez entre les mains est
aussi le vôtre, qu’il devienne un objet de libre expression
que l’on adore ou que l’on déteste, mais qui suscite le débat
et fasse émerger des idées et des solutions pour les années
à venir.
Emanuel Loeb - Président de l’Isni