Livre blanc information reseaux sociaux et innovation - julien pompey
Brexit qui sera le champion de la nouvelle europe revue politique parlementaire
1. Brexit : qui sera le champion de la
nouvelle Europe ?
Helmut Kohl disait « Rappelons-nous qu’ils ne s’agit pas, en fin de compte, de créer
l’Europe unie des gouvernements, mais l’Europe des citoyens […] Ce sont ceux-là que
nous voulons gagner à la cause européenne ». Avec le Brexit, les citoyens britanniques
ont rappelé qu’ils disposaient d’un libre arbitre démocratique et que l’Europe avait, en
partie, perdue de sa clarté. Qu’elle n’était plus vraiment ce phare qui nous guidait depuis
tant d’années.
Les 10 dernières années nous ont cependant montré la force de résilience des économies et
leurs capacités de rebond en temps de crise. Depuis la crise des subprimes, en 2007, en passant
par l’écroulement de la banque Lehman Brothers, puis par les tensions sur dettes des Etats et
autres crises de l’Euro, rien n’a semblé pouvoir détruire ce que nos parents ont mis tant de temps
à bâtir pour nous assurer un avenir qui soit le plus stable possible dans ce monde post-seconde
guerre mondiale et pour que plus jamais l’apocalypse et la folie ne soient envisageables.
Avec le Brexit, une nouvelle fois l’incertitude en notre avenir et
les tensions inhérentes à cet état se ravivent.
Une nouvelle fois, nous semblons au bord du chaos et face à un mur toujours plus haut et de
plus en plus dur à franchir ou contourner. Une nouvelle fois une déflagration s’est produite. Il est
impossible d’en évaluer à court terme toutes les conséquences car personne ne connait les
conditions de la négociation à venir ni la position que prendront les parties.
Depuis quelques jours, ce qui prédomine, dans cette décision du Brexit du peuple britan nique,
c’est l’incertitude totale face aux conséquences de la sortie de l’Europe du Royaume Uni. Cette
incertitude sur l’unité de ce royaume que l’Ecosse ou l’Irlande pourraient quitter. Cette
incertitude sur la voie à prendre pour sortir de l’ornière est terrible et ravage nos pensées
d’européens convaincus. Cette incertitude entraîne dans un abîme d’une complexité infinie qui
empêche de se projeter vers cet horizon qui ne sera peut-être plus commun.
2. Pas plus de l’autre côté de la Manche que sur le vieux continent,
les dirigeants ne donnent l’impression d’imaginer une voie
claire sur les conséquences de ce nouvel état de l’Europe. Les
peuples espèrent qu’un sursaut permettra à tous les pays de
sortir de cette impasse avec le moins de dommages collatéraux
possibles.
Las, personne ne semble vraiment avoir imaginé ce Brexit et surtout ses conséquences ! Partout
des voies commencent à s’élever pour qu’une marche arrière soit possible et éviter ainsi une
nouvelle catastrophe économique. Imaginer que même Londres puisse faire sécession du reste
de son empire était totalement inenvisageable jusqu’à présent et montre l’impact que pourrait
avoir ce vote sur tous les équilibres que nous connaissons. Imaginer que la capitale de l’empire
britannique devienne une sorte d’îlot isolé permettant d’assurer un lien financier avec le vieux
continent aurait pu sembler irréel avant le vote et pourtant … depuis … l’idée a été émise … elle
illustre l’amertume dans laquelle les peuples sont plongés depuis le 24 juin et les divisons que se
dévoilent.
Quoi qu’il arrive maintenant et quelle que soit la façon dont seront menées les négociations, il va
se produire pendant toute leur durée un phénomène d’aléas qui peut faire basculer d’un côté ou
de l’autre cette fragile balance sur laquelle reposent nos équilibres démocratiques et
économiques alors que nous ne sommes toujours pas sortis de la crise précédente. Même si
depuis tant d’années, nous avons appris à gérer le risque en simulant par de multiples modèles
les éventuelles situations mais, dans ce cas de figure, nous manquons totalement de repères et
aucune simulation ne peut répondre aux questions qui se posent. Comment allons-nous maîtriser
les risques qui vont se présenter ? Comment allons-nous rendre notre avenir meilleur ? comment
allons nous sortir de ce marasme ? De leur côté, les Britanniques ont fait le choix de quitter ce
marché européen qui nous tend les bras. Ils ont fait le choix d’hypothéquer, voire
d’abandonner, ce passeport européen qui leur permettait d’avoir la plus puissante des
Places financières européennes, l’incroyable s’est produit ! Leur décision va dorénavant
laisser un trou béant dans cette Europe qui va devoir s’adapter. Face à l’incertitude, la façon
d’y échanger des biens, des services et des flux financiers va rapidement évoluer. La nature
ayant horreur du vide, une concurrence terrible va s’exercer sur le contient pour prendre cette
place de nouvelle plaque tournante de l’économie et de la finance européenne.
Face à ce défi, Paris, et la France, vont devoir s’organiser pour tirer profit de ce nouvel état de la
géopolitique et montrer que notre pays pourra aussi devenir ce nouveau champion européen
pour aimanter les investissements et les talents. La FrenchTech est devenue une marque
exceptionnelle comme vitrine de nos innovations, elle doit s’inscrire durablement comme la vitrine
pour attirer les capitaux et les start-up. Au niveau mondial, nombre d’entreprises vont avoir
besoin d’un nouveau hub de pénétration du marché européen, nombre de business angels et
d’investisseurs vont vouloir investir dans ces nouvelles terres d’accueil de leurs capitaux pour
éviter les barrières qui pourraient être mises avec le Royaume Uni.
La France doit devenir de champion de ces nouveaux
équilibres. Depuis, de nombreuses années elle est en retard
fiscalement … elle va devoir s’adapter vite à ce nouveau
3. contexte pour devenir l’eldorado de l’innovation européenne et
attirer durablement.
Depuis tant d’années que nous subissons des distorsions de concurrences fiscales, enfin la
France l’occasion de se repositionner, de combler le retard et d’attirer les pépites. Ce
numérique, qui est une chance pour notre pays, doit matérialiser cette opportunité de ré-
attirer le e-commerce, de ré-attirer les nouvelles formes de business, de ré-attirer cette
jeunesse qui nous quitte trop massivement, de ré-attirer ces investisseurs qui nous
permettront d’enclencher un cercle vertueux. François Mitterrand disait que « L’Europe a
besoin d’un horizon, elle a besoin d’une méthode de travail, elle a besoin d’une ambition
mobilisatrice, elle a besoin d’actions immédiatement utiles. » La France a aussi besoin de cette
force mobilisatrice car si nous n’enclenchons pas rapidement notre transformation, une nouvelle
fois le TGV de la modernité risque de nous passer devant.
Alban Jarry, spécialiste en stratégies numériques, communication de marques et
influence sur les réseaux sociaux
Pour accéderà l’article sur le site de La Revue Politique et Parlementaire
http://www.revuepolitique.fr/brexit-champion-de-nouvelle-europe/
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